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CONJONCTURE ECONOMIQUE
Septembre 2022
1
INTRODUCTION
0.1. Notes liminaires
0.1.1. Qu’est-ce que la conjoncture (Définition)
Sous sa forme simplifiée, la conjoncture est la situation économique à un moment donné. Elle
décrit les Événements qui surviennent simultanément. Éléments constitutifs de la situation
économique d'un secteur, d'une branche d'activité, d'une région ou d'un pays à un moment
donné.
Par rapport au marché, une conjoncture est une occasion, une situation résultant d'un concours
de circonstances. En économie, la conjoncture est l'ensemble des conditions qui caractérisent
l'état d'un marché : marché du travail, marché des biens et services, marché monétaire…
L’économie conjoncturelle est une politique de régulation à court terme afin de garantir une
croissance forte sans déséquilibre (chômage, inflation, déficit budgétaire, …).
La conjoncture nous renvoie dans une situation où l’on cherche l’équilibre à travers la hausse
ou la baisse de certains agrégats économiques. C’est une fluctuation observée sur les variables
agrégées de l’économie nationale voire internationale qualifiés d’indicateurs.
La conjoncture peut être définie comme une conjonction des rapports économiques tels qu’ils
peuvent être saisies à un moment quelconque notamment pour définir la situation globale de
l’économie. De ce point de vue, la conjoncture concerne la situation économique du moment
et son évolution à court terme (1 mois à 1 année).
De manière simpliste, elle se conçoit comme une l’analyse du mouvement économique sur
le court terme (elle est différente de l’analyse structurelle, qui se penche sur la situation
économique pendant une période longue en cherchant l’équilibre).
Pour le courant néo-classique, cette conjoncture peut résulter des chocs alors que pour les
keynésiens, elle auto-entretenue.
Parler de la conjoncture et entreprise nous amène à analyser deux phénomènes d’un tout : l’un
endogène par rapport à la position de l’analyste (entreprise) et l’autre exogène (conjoncture).
Cependant, il n’est pas aisé d’en établir une relation de cause à effet étant donné la
dépendance qui règne entre les deux concepts. En effet, l’une cause l’autre. Cette
juxtaposition renferme une réalité indéniable mettant en relation deux phénomènes d’origines
différentes. La conjoncture est un élément des analyses économiques (analyse de croissance
économique, du chômage, des marchés, des fluctuations,…), alors que l’entreprise s’analyse
sur le plan financier (en termes de rentabilité intrinsèque selon la théorie néoclassique). C’est
ainsi que dans la poursuite de ses objectifs sur les marchés données, « les entreprises font de
la conjoncture autant qu’elles la subissent ».
L’entreprise (comprise dans le sens général selon le lexique) est une entité économique
autonome combinant divers facteurs de production, produisant pour la vente des biens et
services et distribuant des revenus en contrepartie de l’utilisation de ces facteurs. Ces facteurs
concernent essentielle les capitaux et la force de travail mise en place pour réaliser une
production et qui doivent être rémunérés : par le bénéfice (le capital) et par le salaire (le
travail). Sur le plan d’ensemble, ils proviennent de la production réellement réalisée par
l’économie déterminée par la somme des valeurs ajoutées (PIB = ∑ VAi) des sociétés et des
entreprises individuelles. Traditionnellement, l'indicateur favori des conjoncturistes pour
appréhender l'activité économique est le produit intérieur brut (PIB), représentant le résultat
final de l'activité de production des unités productrices résidentes à l'intérieur d'un pays,
pendant une période de référence.
La conjoncture porte sur les agrégats marquant dans la plupart de cas une situation de crise,
notamment, le chômage ou soit le ralentissement d’emploi, le niveau de consommation, le
niveau national d’activité ou de revenu (PIB) à travers le taux de croissance de ce PIB,
l’environnement international peu porteur, etc.
Ces indicateurs de nature exogènes à l’entreprise ont des incidences sur l’exploitation de cette
dernière voire sur sa rentabilité. D’où la nécessité de leur maîtrise par les dirigeants de
l’entreprise, qui demeure un levier de leur réussite.
L’analyse structurelle résulte de la politique économique sur une longue période (tel que le
chômage et l’emploi). La politique conjoncturelle est de court terme (généralement de 1 mois
à une année). Cela n’empêche que pour résoudre le problème de conjoncture, le conjoncturiste
recoure à des données structurelles.
La politique conjoncturelle est l’ensemble des stratégies, ou des mesures que l’on adopte pour
répondre à un besoin conjoncturel.
Elle s’exprime dans une phase du cycle économique, qui n’est autre qu’une fluctuation qui
affecte l’économie en générale d’un ou de plusieurs pays. L’agrégat indispensable pour
l’analyse étant le PIB qui résume la production nationale, résultant essentiellement des faits
de productions des entreprises privées.
On définit donc généralement le cycle comme des phases par rapport à une tendance de la
croissance, d’où la nécessité d’extraire le trend des séries.
Le cycle peut se traduire par des creux marquant la reprise et l’expansion ; et des sommets
(pics) marquant la crise et la récession. Le cycle se définit entre deux pics ou deux creux. La
phase d’expansion concerne la période entre un creux et un pic, alors que la phase de
récession concerne la période entre un pic et un creux comme sur la figure ci-dessus :
Au regard de ce cycle économique, la crise est l’étape qui succède le ralentissement après la
phase d’expansion. Elle est d’origine diverse et prend plusieurs formes crises financières,
économiques, de « subprimes », monétaires, etc.
Cette analyse repose sur un fond logique décrivant le cycle produit notamment selon :
Illustré sur la situation économique et sociale en RDC de 1960 à 2019, le cycle peut se placer
dans ce schéma selon les informations sources de l’ANAPI (Ministère du plan) décrivant les
grandes évolutions de l’économie congolaise globalement en quatre périodes, à savoir :
0.2.Objectifs du cours
Ce cours explique la relation qui existe entre l’entreprise et son environnement conjoncturelle.
Il aborde cet aspect de manière à l’analyser par rapport à la situation globale de l’économie. Il
essaie également de donner les éléments d’analyse aux décideurs des entreprises par rapport à
la politique conjoncturelle.
L’étudiant qui aura bien suivi ce cours avec intérêt sera capable de :
Méthodes :
- Morning news ;
- Revue de l’actualité ;
- Échange en aparté (think pair share) ;
- Question à la carte par séance et orientations ;
-
L’évaluation (TP, TD, interrogations et examens par session) se fera selon la règlementation
en la matière.
Hirschey M. (2000), Managerial Economics, The Dryden Press, Harcourt College Publishers,
Revised Edition.
Prasad E., Rogoff K., Wei S. J. et Kose M. A. (2003), Effet de la mondialisation financière
sur les pays en développement : Quelques constatations empiriques, Département
des études du FMI.
Walter C (2010), Nouvelles normes financières : S'organiser face à la crise, Springer Vergal
France, Paris.
Cours inédits
LAMINE DIA (2006-2007), Stratégie d’entreprise, DEA, Gestion, UAC, UFR de Cotonou
Chapitre Premier
THEORIES CONJONCTURELLES, CYCLES ET DESEQUILIBRES DES
MARCHES
Ce chapitre aborde dans la première section la notion des cycles économiques tels que
développés par les analystes qui se sont succédés dans le temps. Dans l’histoire de l’économie
ces analyses apparaissent dans les modèles d’anticipation, voire de contagion, de transmission
des chocs ; jusqu’à se pencher sur des cycles politiques, mais aussi ceux des guerres.
Cependant, dans l’utilisation économique actuelle du terme « cycle » apparaît une composante
supplémentaire par rapport au vocable « fluctuations » : celle de la persistance. Il n’est sans
doute pas exagéré de dire que la question des fluctuations englobe la quasi-totalité des réalités
macroéconomiques. En revanche, le thème du cycle est beaucoup plus « spécialisé ».
La première caractéristique des fluctuations est qu’elles ne présentent pas de profil régulier
et cyclique. Les variables économiques peuvent enregistrer des fluctuations différentes en
amplitude et en durée. Dès lors que les mouvements de production (et autres variables
économiques) sont généralement irréguliers, la macroéconomie contemporaine ne s’intéresse
plus guère aux théories qui considèrent les fluctuations une combinaison de cycles
déterministes de durées différentes. On considère aujourd’hui que l’économie est soumise à
des chocs de nature et d’importance variables, à intervalles plus ou moins aléatoires, et que
ces perturbations se propagent ensuite dans l’économie. En revanche, les principales écoles de
pensée s’opposent sur les hypothèses faites au sujet de ces chocs, ainsi que sur les
mécanismes de propagation.
La deuxième caractéristique des fluctuations est qu’elles affectent très différemment les
composantes de la production totale. La constitution des stocks est en moyenne forte dans les
périodes de pointe, et les déstockages importants au cours des périodes de ralentissement de
l’activité. L’investissement immobilier des particuliers et celui des entreprises privées
représentent également une part plus que proportionnelle des fluctuations de la production. Il
en va de même des toutes proportions gardées des dépenses de consommation en biens
durables. Enfin, les dépenses de consommation en biens non durables et en services, les
dépenses publiques et les exportations nettes sont relativement stables. Ainsi, les mêmes
composantes qui baissent plus que proportionnellement quand la production globale ralentit
ou décroit augmentent également de façon plus que proportionnelle quand la production
dépasse son taux de croissance normal.
La troisième caractéristique des fluctuations porte sur les asymétries des mouvements de la
production. Ces asymétries ne concernent pas les hausses ou le baisses de la production, car
celle-ci est approximativement symétrique par rapport à sa moyenne. Ce sont des asymétries
d’un second type : la production paraît être caractérisée par des périodes relativement longues
durant lesquelles elle est légèrement au-dessus de son sentier de croissance habituel, suivies
de brèves périodes au cours desquelles elle chute assez nettement en dessous.
Comme pour la croissance, la variable centrale du cycle est le produit global. Un certain
nombre de caractéristiques permet d’utiliser le terme de façon à disposer de propriétés
précises :
- il est alterné
- il se reproduit à intervalles relativement réguliers
- il est d’une amplitude ne dépassant pas certaines limites.
L’analyse contemporaine ajoute également la notion de persistance. Cette propriété indique
que si le PIB (Produit Intérieur Brut) augmente à un rythme un peu plus rapide au cours d’une
période, il y a de fortes chances pour qu’il en soit de même pendant plusieurs périodes.
Inversement, lorsque l’activité commence à ralentir, la baisse du rythme de l’activité se
poursuit généralement pendant quelques temps.
« Les cycles économiques sont un type de fluctuations qui affectent l’activité économique
générale des pays dans lesquels la production est essentiellement le fait d’entreprises
privées : un cycle est constitué d’expansions qui se produisent à peu près au même moment
dans les nombreuses branches de l’activité économique, expansions qui sont suivies par des
récessions, des contractions et des reprises qui affectent elles aussi l’ensemble des activités
économiques, les reprises débouchant sur la phase d’expansion du cycle suivant : cette
suite de phases n’est pas parfaitement périodique mais seulement récurrente ; la durée des
cycles des affaires est comprise entre un et dix ou douze ans ; ils ne sont pas divisibles en
cycles plus courts de même type dont l’amplitude serait à peu près semblable à la leur ».
Ainsi définie, la conjoncture inclut toute la variété des influences : spontanées ou politiques,
internes ou étrangères, et de court comme de long terme ». Lorsqu’on considère le sens
restreint de la conjoncture, « parler de conjoncture revient […] à supposer implicitement
l’existence d’un cadre de référence, d’un invariant à l’intérieur duquel se déroule et s’observe
la conjoncture ». L’unité de temps doit donc être précisée dans chaque développement.
Cette même cohérence s’applique à la composante spatiale des instruments qui qualifient la
conjoncture, qu’il s’agisse d’un espace géographique (région, pays, ensemble de pays) ou
d’un espace de nature économique (branche d’activité, filière, secteur, marché).
Tous ces événements s'inscrivent dans un système d'alternance plus ou moins régulière entre
des périodes de croissance rapide et des périodes de ralentissement conjoncturel.
En d'autres termes, crise, stagnation ou croissance ne sont souvent qu'une phase déterminée
d'un phénomène plus vaste, le cycle économique.
Même si les cycles économiques présentent des différences les uns par rapport aux autres, on
rencontre des phases identiques dans tous les cycles, qui donnent l’enchaînement suivant :
Creux/dépression-reprise-expansion-sommet-crise-récession-creux/dépression.
Phase de crise
(2)
Retournement de conjoncture
Baisse des prix Phase de reprise PIB
Réduction des crédits (4)
Recul de la production Arrêt de la baisse des
prix et des revenus
Durée du cycle Reprise de la production
1. Le mouvement d’expansion
L’expansion est une augmentation soutenue du PIB (A court terme, il consiste au stockage à la
Kitchin).
Une économie qui dispose de plusieurs facteurs de production disponibles (capital, travail,
ressources naturelles) peut entrer en expansion à la suite de l’augmentation de l’une des
quatre variables suivantes : consommation, investissement, exportation et dépenses publiques.
Soit l’équation macroéconomique suivante :
Offre = Demande
PIB+M=C+I+X+G
Quelle que soit l’origine des commandes supplémentaires adressées aux entreprises, ces
dernières accroîtront leur production et un processus cumulatif d’expansion apparaîtra sous la
forme suivante :
A. Le mécanisme du multiplicateur
Tout accroissement autonome de dépenses (D) entraîne une distribution de revenus (Y), ce qui
génère de nouvelles dépenses ....
B. Le mécanisme d’accélération
I i D (1)
I it Dt Dt 1 (2)
Soit I nt I 0t I it
Mais comme I0t = 0 par hypothèse, on écrira : Int = Iit = Kt - Kt-1 (3)
K t K t 1 Dt Dt 1 (4)
Lorsque les entreprises utilisent leurs capacités de production à 100%, tout nouvel
accroissement du revenu et de la dépense entraîne la mise en œuvre d’investissements induits.
Si on suppose que le coefficient de capital k = K/Y reste constant, l’accroissement de capital
∆K nécessaire pour satisfaire un accroissement ∆Y de production sera égal à : ∆K = k ∆Y
Cet accroissement de capital ∆K correspond à l’investissement induit. On observe qu’il y a
amplification de la demande d’investissement d’autant plus forte que le coefficient k est plus
élevé.
La figure ci-après représente la relation existant entre l’investissement et la demande
anticipée :
C. L’oscillateur de Samuelson
La récession est la diminution significative et durable (plusieurs mois) du PIB (qui correspond
au déstockage à court terme à la Kitchin).
De toutes les composantes de la demande, la consommation est celle qui progresse avec le
plus de facilités, cependant, celle-ci peut se saturer pour tel ou tel produit. Si la saturation de
la demande concerne une branche motrice (exemple de l’automobile), le ralentissement
d’activité qui l’affecte se transmettra à d’autres branches et peut être à l’ensemble de
l’économie. Le risque principal de retournement de la conjoncture provient d’un changement
du comportement des entrepreneurs à l’égard des investissements. La hausse des coûts liée à
l’expansion peut en effet réduire les taux de profit (profit/capital fixe) tandis que la hausse du
niveau général des prix entraîne une hausse des taux d’intérêt nominaux. A ces deux facteurs
de blocage de l’investissement pourront s’ajouter des anticipations moins optimistes des
entrepreneurs relatives aux chances de poursuite de l’expansion.
Le mouvement d’expansion peut également se freiner de lui-même si, s’accompagnant
d’inflation, il a progressivement fait perdre à l’économie sa compétitivité prix, atteignant ainsi
les exportations.
Enfin, l’Etat peut jouer un rôle dans l’arrêt de l’expansion si, jugeant que la hausse des prix et
le déficit extérieur sont excessifs, il décide de réduire le montant des dépenses publiques ou
des crédits à l’économie.
En résumé les repères historiques suivants peuvent être retenu sur la notion du cycle :
- Cycle de cochon : typique aux activités agricole où les prix dépendent des quantités
produites
- Cycle de Kondratieff (plus ou moins 50ans) fondé sur des élans technologique
- Cycle de Kuznet (15 à 20ans) commandé par le secteur immobilier
- Cycle de Kitchin (3 à 5 ans), cycle dit COURT, établi par rapport au comportement du
stock
- Cycle de Juglar (8 à 11 ans) fondé sur l’investissement en équipement
Les approches exogènes sont celles qui attribuent la cause des cycles ou des fluctuations à
des éléments extra-économiques. Les approches endogènes voient la cause dans la structure
ou dans le fonctionnement du système économique lui-même. Ce sont les théories qui
prennent comme cause des cycles des phénomènes internes au système économique. Il peut
s’agir de mécanismes monétaires, mécanismes liés à la production, la répartition du revenu
Il n’est pas toujours facile de ranger une théorie dans l’une ou l’autre de ces catégories, qui se
recouvrent en partie (par exemple, pour ceux qui pensent que la politique économique peut
causer les crises, il est difficile d’affirmer que cette politique est totalement exogène, ou
qu’elle est totalement endogène).
Les théories exogènes peuvent se référer à des phénomènes purement naturels ou des
phénomènes humains. Dans les phénomènes naturels, on a pu avancer comme cause des
cycles la fertilité du sol, qui est elle-même parfois cyclique : alors, la production agricole est
cyclique et l’ensemble de la production suit. Une autre hypothèse célèbre est celle des taches
solaires, phénomène périodique dont William Jevons au XIXème siècle avait constaté qu’il
était bien corrélé, statistiquement, aux cycles de production.
2. Le modèle de Cobweb
C’est un modèle de déséquilibre et dynamique (prix-quantité) qui décrit une situation dans
laquelle en raison des délais de production, la décision de produire pour la période suivante
est fondée sur la situation observée dans la période en cours.
Une telle situation de déséquilibre est productrice de fluctuations. Il s’enclenchera alors un
processus de convergence vers l’équilibre (les fluctuations enregistreront un amortissement
progressif) ou au contraire il s’enclenchera un processus de divergence (les fluctuations iront
en s’amplifiant) selon les pentes des fonctions d’offre et de demande. Plusieurs cas de figures
sont envisageables, et ce sont les élasticités respectives des fonctions d’offre et de demande
qui expliquent la nature des oscillations.
Trois cas sont distingués : (a) les oscillations amorties, (b) les oscillations amplifiées, (c) les
oscillations auto-entretenues.
3. Le modèle de Goodwin
Le modèle de Goodwin a une double originalité : c’est un des rares modèles de croissance
cyclique, et sa dynamique repose exclusivement sur les variations de la répartition des
revenus et non sur des mécanismes de type multiplicateur-accélérateur.
Le marché des biens est toujours équilibré et tous les profits sont investis et les salaires
consommés.
Le marché du travail est en revanche déséquilibré, et le taux de croissance du salaire réel
dépend du chômage (courbe de Phillips).
4. Risque de contagion
Les effets de contagion des crises ont été développé par Prasad et al., (2003, p. 50), est deux
grands types de contagion : la contagion fondée sur les paramètres fondamentaux d'une
économie et la contagion « pure ».
La première, fait référence à la transmission des chocs à travers les frontières par les biais des
liaisons réelles ou financières. Lorsque les paramètres fondamentaux d'une économie sont
médiocres, celle-ci peut se trouver précipiter dans une crise financière si les investisseurs
réévaluent le niveau de risque de l'investissement dans les pays où ils cherchent à rééquilibrer
leurs portefeuilles en raison d'une crise produite dans un autre pays. Le crédit bancaire peut
tout de même provoquer ces effets de contagion lors d'une crise dans un pays où une banque a
d'importantes créances, et par la force à rééquilibrer son portefeuille en ajustant ses prêts dans
d'autres pays.
La seconde c'est la contagion "pure" qui représente par ailleurs un type de risque différent
puisqu'il ne peut pas être aisément influencé par les politiques intérieures du moins à court
terme. Les modèles d'optimisations où l'information est complète et connue de tous peuvent
difficilement rendre compte du comportement des investisseurs pendant les épisodes qu'on
qualifie parfois d'entraînements mimétique et d'emballements spéculatifs.
1.2.3.3. La transmission des chocs à travers les théories des crises financières
Pour Christian Walter (2010), les crises financières prennent des formes diverses de façon
qu’il est difficile d’en tirer les enseignements généraux. Plusieurs formes de crises ont été
identifiées comme les crises de change, bancaires, boursières, immobilières, obligataires et de
dettes de souveraineté.
Manias (manie spéculative). Toutes les crises financières commencent par des modes : un
placement se révèle attractif et il nourrit un boom spéculatif.
Fueling the flames (jeter de l’huile sur le feu). La manie spéculative tend à se diffuser dans
l’économie. Cette propagation n’est possible que parce que les autorités monétaires jettent de
l’huile sur le feu en injectant des liquidités trop abondantes dans l’économie. Cette
surabondance de liquidités due à un relâchement de la politique monétaire, se traduit par une
inflation du prix des actifs.
Swindles (escroqueries). Généralement la crise financière est précédée d’un certain nombre de
scandales, de faillites retentissantes, d’escroqueries diverses. Agit comme un choc
psychologique (déplacement) qui tend à retourner les anticipations et crée une suspicion
généralisée.
La détresse financière. Puis vient le krach, la chute des cours et du prix des actifs, les ventes à
perte et les faillites bancaires.
Il faudra du temps pour renouer avec la croissance, le temps que les agents se désendettent et
restaurent leur solvabilité.
Dans ses travaux avec Aliber en 2005, Kindleberger récence trois formes d'incertitudes à
savoir « manias », « panics » et « crashes » (Kindlebergeret al., 2005 et Gilles, 1992).
L'élément déclencheur des risques dans ce cas devient l'attitude d'un agent face à ces risques.
4. Analyse de Minsky
Les entreprises s’efforcent continuellement d'éviter une faillite coûteuse en refusant les
projets d'investissement trop risqués (donc moins d’investissement). On suppose que le risque
de faillite augmente avec la taille de la production toutes choses égales par ailleurs.
Au cours d'une récession, le risque marginal de faillite augmente pour tout niveau de
production. Les entreprises réagissent en réduisant le volume de production qu'elles sont
disposées à offrir pour chaque prix (les salaires étant donnés).Tout changement de valeur
nette des entreprises, ou de leur perception du risque, exercera un impact négatif sur leur
incitation à produire et déplacera vers la gauche la courbe d'offre globale intégrant le risque. Il
s'ensuit que les récessions provoquées par la demande induisent des déplacements vers la
gauche de la courbe d'offre globale. La baisse de la production due au déplacement de DG est
amplifiée par un retrait de la courbe OG.
Le cycle opportuniste : Les partis s’intéressent à leur réélection. Ils pratiquent une politique
expansionniste avant les élections suivies d'une politique de rigueur ensuite. Ceci permet
notamment de se donner de la marge pour relancer à nouveau l’économie en fin de mandat.
Prédit une croissance forte avant les élections, une récession après les élections pour
combattre l’inflation (en cohérence avec la courbe de Phillips).
Critique : les électeurs sont myopes. Ils sont systématiquement trompés par les politiciens
plus rationnels qu’eux. (Écart aux anticipations rationnelles : les électeurs n’utilisent pas le
bon modèle de l’économie).
Le cycle partisan : Les différents partis n’ont pas les mêmes préférences entre inflation et
chômage. Cela peut représenter des différences entre les groupes sociaux qui soutiennent les
partis de gauche et de droite. Les capitalistes préfèrent une faible inflation pour protéger la
valeur de leur patrimoine. Les travailleurs préfèrent un chômage faible.
7. Cycles de guerre
Boyer et al. (2004) établissent une corrélation entre les guerres et les crises. La temporalité
devient dans ce cas une dimension indispensable de l’explication de la crise. Kindleberger et
al. (2005, p. 119) soulignent la persistance de la guerre dans la manifestation des crises avec
la « Japanese real estate market » ayant ses débuts en 1950, alors qu’elle se produisit en
1990.
Akerman constatât que la crise de 1857 est parallèle à la guerre civile du Cremean, et la chute
du coton en 1866 qui est consécutive à l'affaissement de la richesse du début du siècle
(Kindlebergeret al., 2005). La forte fréquence de crise entre les deux guerres est illustrée par
Dehove (2003) à travers le faible contrôle des capitaux bancaires renforcés plus tard par les
institutions de BrettonWoods [Boyer et al., (2004), p. 17, Gilles, (1992)].
• le rejet de la notion même de cycle. Cette réaction existe lorsqu’on ne prend pas en
considération, soit le caractère alterné du cycle (les récessions seraient les seuls moments
probants d’un déséquilibre macroéconomique), soit son caractère récurrent (les récessions ne
seraient pas liées entre elles par un processus commun) ;
• anticipation du cycle par des mesures préventives telles qu’un inventaire permanent des
ressources mobilisables, des clauses de flexibilité dans les accords commerciaux et sociaux,
des prises d’options ou des possibilités de désengagement. Lorsque la firme perçoit la
conjoncture comme un mouvement de cycle partiellement prévisible et qu’elle est prédisposée
à anticiper un impact par des mesures préventives, le caractère exogène de cette conjoncture
est moins affirmé. La firme tente d’intégrer l’environnement conjoncturel dans son
comportement et adopte ainsi une politique conjoncturelle qui se rattache à une démarche
d’ordre stratégique.
Les relations entre la firme et son milieu se matérialisent dans les données externes. Les
variables qui composent le « macro-environnement » sont les suivantes :
• évolutions démographiques ;
• etc.
C’est dans son comportement que la firme est confrontée au macro-environnement. C’est
dans la spécification de ses fonctions que la théorie de gestion sélectionne les variables
économiques pertinentes.
Un, survol des sources théoriques de la gestion montre des références à la conjoncture.
Les sources théoriques du marketing se focalisent sur les variables de la demande réelle. Les
déterminants relevés sont le revenu, le pouvoir d’achat, les prix, l’épargne et les dépenses de
consommation, variables qui couvrent un agrégat macroéconomique déterminant mais partiel
pour une analyse de synthèse. L’analyse privilégie les données cross-section, juxtapose les
indicateurs conjoncturels et les données de marché et relève peu d’interdépendances entre
variables économiques.
Cela est dû au fait que la théorie conjoncturelle s’inscrit dans un contexte macroéconomique,
s’attache à une analyse englobante et synthétique globale : c’est précisément de
l’interdépendance des phénomènes que peut surgir une nouvelle lecture de la réalité
économique. Ces contextes qui englobent les entreprises écartent l’analyse des
comportements individuels. Cette observation s’applique également aux ménages, même si
ces derniers présentent davantage d’homogénéité de comportement que les entreprises.
Ensuite, la théorie de conjoncture s’est développée dans un contexte historique qui l’a
largement déterminée. La recherche et la description des mouvements économiques ont été
initialement guide par le souci de mieux comprendre les déséquilibres économiques
généraux afin, sinon de les prévenir, du moins d’espérer en tempérer les effets. Or, cette
démarche s’inscrit dans une perspective macroéconomique où le poids d’un comportement
individuel n’est pas significatif. Il s’ensuit que la théorie de la conjoncture s’est attachée à
préciser les implications des décisions publiques et des mesures de politique
macroéconomique.
Enfin, il faut mentionner que le contexte chronologique propre à la conjoncture a influé sur le
choix des perspectives théoriques. A cet égard, on se rappelle la place prise par la
problématique des mouvements de longue période dans les premières discussions théoriques.
L’intérêt porté à l’égard de ces préoccupations a eu pour conséquence d’écarter le
comportement individuel des entreprises du cadre des analyses. Les entreprises étaient
retenues pour les mutations technologiques et structurelles dont elles étaient l’instrument.
C’est parallèlement aux développements théoriques de la gestion que les entreprises seront
envisagées comme moteur de mutations technologiques, parce que celles-ci sont fondées sur
un diagnostic qui intègre les mouvements de l’activité.
Sur un autre plan, le peu de cas théorique pour le comportement individuel des entreprises en
conjoncture s’explique par le volume de données statistiques que rend nécessaire ce type
d’investigation. Si la décision publique a longtemps été privilégiée dans les recherches, c’est
aussi parce qu’il était (jusqu’à une période récente) plus facile de disposer d’information
chiffrée sur les acteurs macroéconomiques publics que privés, à propos desquels il reste
encore aujourd’hui un déficit important de données.
Les mentions des entreprises dans la théorie conjoncturelle sont souvent guidées par la
nécessaire exploitation de données microéconomiques pour l’explication des mouvements
de synthèse. Ainsi, les entreprises sont à la source de données d’investissement, de
production, de variations de stock ou d’indices de coût. S’il est vrai que la plupart de ces
données sont l’apanage de sources officielles publiques, la disponibilité de données plus fines
requiert la collaboration d’acteurs micro ou mésoéconomiques. Les entreprises occupent ainsi
une place particulière dans la théorie conjoncturelle, en jouant un rôle d’appoint, en matière
d’information et de champ d’expérience.
Ce qui précède montre que les entreprises constituent un champ d’observation et d’expérience
plutôt qu’une finalité de la démarche conjoncturelle. Les entreprises servent la théorie
conjoncturelle plutôt que l’inverse.
La théorie relative aux mouvements économiques longs est révélatrice du rôle des
entreprises dans la démarche conjoncturelle. Nul ne peut nier la place centrale qu’occupent les
entreprises dans les mutations technologiques qui contribuent elles-mêmes au développement
des mouvements de longue période. De nombreux auteurs ont montré qu’au travers du
processus d’innovation, les entreprises constituent un moteur de changement (par
stimulation d’abord, par adaptation ensuite) qui se répercute à l’ensemble du contexte
économique, social et parfois culturel.
On perçoit combien la réalité conjoncturelle résulte d’une interaction permanente entre les
comportements individuels et le contexte général. L’environnement communique des
signaux, tantôt stimulant, tantôt contraignant aux acteurs macroéconomiques dont la
réponse façonne à son tour la réalité économique et sociale. Dans cette interaction (où
causes et effets souvent se confondent) peut naître une ambiguïté à l’égard du rôle des
différents acteurs. L’entreprise individuelle ne perçoit pas le rôle conjoncturel implicite
auquel elle collabore (et dont l’impact n’a aucune chance de pouvoir être observé) de sorte
que la définition conjoncturelle des entreprises se démarque de la conception que l’entreprise
individuelle se fait d’elle-même. Ceci peut expliquer pourquoi les attentes de l’entreprise
individuelle ne sont qu’imparfaitement rencontrées par la théorie conjoncturelle.
Chapitre Deuxième
IMPACT DE LA CONJONCTURE SUR LES ENTREPRISES
L’impact du cycle sur l’entreprise fait l’objet de l’analyse stratégique et conduit à une
qualification conjoncturelle des atouts ou des contraintes de l’entreprise. Igor Ansoff tient
compte des mouvements cycliques ou saisonniers des ventes et des bénéfices dans les facteurs
externes de compétitivité. Ainsi, l’absence de fluctuations excessives (d’origine saisonnière
ou cyclique) dans les ventes ou les bénéfices contribuerait à augmenter la stabilité de
l’entreprise et par conséquent sa compétitivité, en l’isolant des perturbations extérieures.
Certaines entreprises accordent un faible intérêt au contexte économique dans lequel elles
évoluent. D’autres manifestent un intérêt sans disposer des moyens nécessaires à l’analyser.
D’autres encore interprètent les mouvements économiques et en retirent des enseignements
pour leur gestion. La demande pour les produits et services de la conjoncture n’est pas
homogène et dépend de plusieurs critères : type d’activité, situation de marché, taille de
l’entreprise, attitude des dirigeants. Le critère de la taille des entreprises est significatif, car
l’observation de la réalité montre des comportements divergents à l’égard de la conjoncture
par les entreprises de petite et de grande taille. Il y a trois hypothèses qui fondent une plus
forte demande des entreprises de grande taille pour les produits de la conjoncture.
1) les grandes entreprises sont plus proches du contexte macroéconomique auquel appartient
la conjoncture. Les entreprises qui sont des indicateurs dans leur propre secteur voient dans le
lien macro-sectoriel, une relation privilégiée avec la conjoncture macro-économique ;
3) les grandes entreprises ont une prédisposition à l’analyse du contexte économique par leur
taille, les petites ou moyennes entreprises peuvent avoir l’impression de subir davantage la
conjoncture que les grandes entreprises. Pourtant, le caractère exogène du contexte
macroéconomique est indépendant de la taille des acteurs. La perception d’une plus forte
dépendante à l’égard de la conjoncture peut néanmoins conduire à des comportements
différenciés en matière de diagnostic et de prise de décision de la part des entreprises de petite
taille. L’observation de la réalité conduit à dire que les entreprises de petite taille adoptent un
comportement actif et cohérent à l’égard des données externes. Actif, parce que l’intérêt pour
les données externes est développé, la distinction entre données internes et externes étant
clairement perçue ; cohérent, l’impact de la conjoncture sur la gestion, les sources existantes
ne donnant pas entière satisfaction. La majorité des entreprises de petite taille s’inscrivent
dans leur contexte sectoriel plutôt que macroéconomique. La taille constitue un handicap par
rapport au volume de ressources que réclame le diagnostic de la conjoncture. On peut ainsi
• des supports de lecture de la conjoncture qui traduisent directement les données recherchées
;
Les organismes de conjoncture ont comme finalité de fournir les produits conjoncturels aux
acteurs économiques. Ils forment un réseau dense d’aide à la décision privée ou publique, en
offrant des données macroéconomiques. Une observation plus fine de l’offre de produits
conjoncturels suggère une segmentation du marché en trois types d’organismes :
• les instituts spécialisés dans l’information conjoncturelle sont souvent de statut semi-public
et s’adressent à une demande nationale.
• les entreprises industrielles, commerciales ou financières privées de grande taille offrent des
produits conjoncturels à leurs partenaires ou clientèle. Les produits et services conjoncturels
destinés aux entreprises proviennent donc d’instituts spécialisés ou de quelques firmes
privées. Même dans ce cas, il faut noter la difficulté de fournir une aide de politique
conjoncturelle d’entreprise. À l’analyse, trois éléments propres à la demande compliquent la
tâche des organismes-serveurs et expliquent en partie l’imperfection de ce segment de
marché. Il y a d’abord la diversité de la demande. On a déjà fait observer la difficulté des
entreprises à exprimer leur demande en produits conjoncturels. Au-delà de cette difficulté, on
constate une grande diversité des demandes : analyse récurrente, aide ponctuelle à une
décision, information conjoncturelle générale, information sectorielle, conjoncture de pays
De façon générale, une entreprise est peu disposée à divulguer ses données internes et à les
comparer aux données conjoncturelles. La confidentialité constitue un frein important à
l’utilisation plus rationnelle de l’information économique et privilégie des outils mixtes dont
le noyau provient d’une réflexion sur l’environnement macroéconomique (largement sous-
traité à l’extérieur de l’entreprise) et dont la périphérie est réalisée au sein de l’entreprise, sous
forme d’implications pour la gestion.
Ces enquêtes :
- permettent d’éclairer des domaines non couverts ou couverts tardivement par les
statistiques classiques.
- sont menées sur base d’un questionnaire auprès des agents économiques (ménages ou
entreprise)
Elles ont pour but d’évaluer le climat des affaires dans les principaux secteurs de l’activité
économique. Elle porte sur quatre types de questions à savoir :
a) Questions sur l’évolution observée et attendue des variables contrôlée par l’entreprise
(Exemple : au cours de ce mois, la production a-t-elle augmenté, diminué ou est-elle restée
constante ?).
Le but de ses enquêtes est d’évaluer la confiance ou le moral des ménages par rapport à
situation économique.
b. Questions destinées à recueillir le sentiment des ménages sur l’état du climat économique
général (Exemple : au cours de 12 prochains mois, le chômage augmentera-t-il beaucoup,
augmentera-t-il peu, restera-t-il inchangé, diminuera-t-il peu, diminuera-t-il beaucoup ?)
Ainsi :
� un solde qui augmente dans le temps traduit une amélioration du climat conjoncturel :
l’optimisme des ménages et des chefs d’entreprises est croissant;
� un solde qui diminue dans le temps traduit une détérioration du climat conjoncturel : le
pessimisme des chefs d’entreprises et des ménages est croissant.
- Les données d’enquêtes peuvent aussi être utilisées pour tenter de déterminer la position de
l’économie dans le cycle économique.
Le planning occupe une place particulière dans la gestion. Développé sous forme de
technique, il fonde des hypothèses implicites à propos des mouvements économiques. Si le
planning se résume quelquefois à une extrapolation tendancielle des données passées,
l’élaboration d’un plan à moyen ou long terme nécessite la prise en compte de rupture de
croissance du contexte économique. Les techniques de planning ont été développées à la
sortie de la seconde guerre mondiale, dans des perspectives de croissance économique
durable.
Les années 70 et 80 ont à cet égard stimulé une réactualisation de ces techniques, avec pour
résultat, de raccourcir l’horizon de temps prévisionnel et de tenir compte de scénarios
alternatifs.
La prévision est une activité qui consiste à déterminer la valeur d’une ou plusieurs variables
de la firme à une période future. Une prévision est d’autant plus précise qu’elle est réalisée à
horizon court.
Deux hypothèses :
Pour anticiper la valeur de production à réaliser compte tenu des fluctuations des marchés les
méthodes naïves (Moyenne mobile, lissage exponentiel, etc.) se prêtent mieux. La procédure
consiste à :
- Déterminer les valeurs estimées par l’équation de la tendance pour chaque unité de
temps concernée
- Calculer les coefficients saisonniers pour chaque unité de temps par le rapport des
valeurs réelles aux valeurs estimées
- Pour chaque unité de temps future donnée, déterminant le rang en partant de l’unité de
temps initiale identifiée à partir des données ayant servi à la détermination de la
tendance
Sensibilité mesure l’impact, la variation relative d’une grandeur par rapport à une autre (le cas
échéant le cycle).
- Indicateur coïncidents
- Indicateurs avancés et
- Indicateurs retardés
Une firme peut présenter une sensibilité précoce ou retardée à la conjoncture (cas respectifs
d’une entreprise qui exporte lorsque l’amélioration conjoncturelle est le fait d’une reprise
conjoncturelle internationale ou d’une entreprise qui fournit des biens d’équipement dont la
nature conjoncturelle retardée est connue).
1. Indicateur avancé
Un investisseur aura un intérêt dans de tels indicateurs afin de déterminer s’ils veulent entrer
dans des positions davantage osées, intactes, ou prendre des mesures défensives pour se
protéger contre une future attendue demi-tour. Ils permettent aux investisseurs de savoir si
l'avenir reste prometteur pour l'économie. Les indicateurs avancés apportent donc une
information précieuse pour la prévision.
2. Indicateur coïncident
L’utilité pour l’analyste des indicateurs coïncidents est d’aider à déterminer la position
cyclique de l’économie à un moment donné alors que les données de PIB ne sont pas encore
disponibles. Cela suppose bien sûr que ces indicateurs soient disponibles de façon précoce,
avant la publication des données des comptes nationaux.
3. Indicateur retardé
Les indicateurs retardés aident à confirmer ou à réfuter les éventuelles divergences dans les
indicateurs avancés et coïncidents. Par exemple, une augmentation des permis de construction
ne signifient rien si l'indice des prix à la consommation (un indicateur retardé) reste plat ou est
négatif
Une firme peut présenter une sensibilité élevée ou faible à la conjoncture (une entreprise du
bâtiment présente un degré de sensibilité élevé propre à son activité).
La sensibilité de phase se passe dans une perspective de court terme. Les données sous
analyse ne concernent qu’une partie du cycle : reprise, point de retournement, expansion,
récession.
La sensibilité de cycle par contre se passe dans une perspective de LT. Les données se
rapportent à une suite de cycle si bien qu’on peut en déduire la tendance.
2. La conjoncture internationale
La dimension export d’une firme l’ouvre à plus d’une conjoncture. On distingue alors :
À travers la sensibilité directe les exportations sont comparées par rapport au pays-source
(effet de la conjoncture domestique sur la capacité de production ou d’export : compétitivité
internationale de la firme locale).
À travers la sensibilité croisée les exportations sont comparées par rapport au pays-cible (effet
de la conjoncture extérieur sur sa capacité de production ou d’export : effet induit par la
conjoncture internationale).
Le choix des indicateurs à utiliser varie selon les marchés extérieurs en questions (concurrents
ou clients)
Indicateur identique en SD et SC
Un écart entre SD et SC implique une différence entre cycle des pays considérés. Il peut
s’agir :
a) D’un Ecart de degré qui signifie que les conjonctures (des pays concernés)
connaissent soit des fluctuations différentes, soit un déphasage.
b) Différence de nature est difficile à interpréter : les différences entre cycles modifient
la nature « directe ou croisée » de la sensibilité
La détermination de la sensibilité d’une firme pose comme préalables les éléments suivants :
- Identifier les éléments à comparer ou, à défaut leurs indicateurs : produit, facteurs,
coûts, profit, recettes
- Identifier l’indicateur de conjoncture : plusieurs indicateurs existent (séries
d’évolution économique générale)
b) Coefficient de corrélation
La mesure la plus immédiate pour une série statistique bi-variée est le calcul du coefficient
de corrélation
r = cov(P,y)/P.y
Dans le cadre d’une régression, on peut faire appel au coefficient de détermination (r 2), soit
une proportion de la variation de P expliquée par le cycle Y.
Le coefficient de détermination ne renseigne que sur le degré de sensibilité, le signe est donné
par le coefficient de régression (β).
La cyclicité (et donc la sensibilité) sera d’autant plus élevée que r2 est proche de 1 (pro ou
contra-cyclique)
On calcule la Sensibilité E =b
Pt
LogPt Pt Pt yt
b .
Logyt yt yt Pt
yt
Ou encore
Q
% var iation de la demande Q
% var iation du prix P
P
(Où est l’élasticité de la demande par rapport au prix, ∆ est la variation, Q est la quantité
demandé d’un bien, et P est le prix de ce bien).
Compte tenu de la relation qui existe entre le coefficient estimé de la pente de la régression
et le coefficient de corrélation, les différentes approches donneront des résultats cohérents.
- Pro-cyclique
- acyclique
- Contra-cyclique
NB : le profil conjoncture montre l’existence des points de retournements d’une série et leur
conformité avec ceux du référent.
- Faiblement volatile
- Fortement volatile
La firme subit la conjoncture davantage qu’elle ne la détermine. Par conséquent, elle présente
une élasticité ou une « sensibilité » à la conjoncture dont le degré et la nature couvrent un
large éventail de comportements. Diagnostiquer les modalités ou les symptômes de cette
sensibilité devient un préalable du comportement de la firme à l’égard de la conjoncture. La
prise en considération des caractéristiques relevées dans les sources théoriques ou dans la
pratique de la gestion de la firme montre la diversité du concept.
Une firme peut présenter une sensibilité positive ou négative à la conjoncture : l’activité ou
les performances varient dans le même sens ou dans le sens contraire du cycle.
Par définition, les entreprises procycliques ont un poids plus important dans le volume global
de l’activité que les entreprises contracycliques.
- des produits : De la sensibilité par produit découle une notion agrégée de sensibilité
de « portefeuille de produits ». Une entreprise a ainsi la capacité de déterminer
l’impact de la conjoncture sur l’ensemble des activités et d’en modifier les
composantes.
- des fonctions : Certaines fonctions d’entreprises ont une sensibilité élevée, car les
déterminants économiques de ces fonctions sont largement dépendants de la
conjoncture.
- des groupes, filiales ou divisons : Si une entreprise est implantée dans plusieurs pays,
il est probable que chaque économie traduit un impact conjoncturel spécifique, à
produit et fonction donnés.
Les diverses formes potentielles de sensibilité ne trouvent qu’un faible écho dans les
théories économique et de gestion. La notion de sensibilité s’y trouve sans faire l’objet ni
de méthodologie précise, ni d’analyse empirique permettant d’en dresser une typologie
significative. La difficulté de généraliser les comportements individuels conduit à laisser
l’entreprise diagnostiquer elle-même la sensibilité.
La sensibilité de la firme est la forme la plus englobante de sensibilité. Prise comme un tout,
la firme réclame une vision de synthèse qui implique le choix d’un indicateur unique
d’activité. Il est probable que les dirigeants d’entreprise possèdent une image intuitive de la
sensibilité conjoncturelle de leur entreprise ; mais cette image sera d’autant plus difficile à
préciser que les déterminants de la sensibilité seront nombreux. La sensibilité du produit
repose sur l’hypothèse que le produit constitue un élément significatif du comportement
général de la firme. Même lorsque le produit néglige certains aspects du comportement
microéconomique (coûts, profit, facteurs…), il reste un élément central de l’analyse de la
firme. La sensibilité conjoncturelle du produit s’obtient via les études de marché ou les
paramètres commerciaux de l’entreprise. Elle est implicite aux approches méso-économiques
où on peut tester les élasticités de demande pour les différents types de produits et services.
Les enquêtes de budgets des ménages révèlent également certains comportements de produits
à l’égard des mouvements conjoncturels. Il est cependant à noter que la notion de sensibilité
conjoncturelle ne peut pas toujours être déduite de ces analyses.
Comme le montre la pratique de la gestion, la notion de sensibilité est relative aux variables
choisies. Le poids conjoncturel des variable macroéconomiques se modifiant dans le temps (et
dans l’espace si on tient compte des spécialités conjoncturelles nationales), la définition de la
sensibilité conjoncturelle devient elle-même fluctuante. Par conséquent, une analyse de
sensibilité doit tenir compte des spécificités particulières de la firme et ne pas se limiter à
l’application d’une référence à la seule conjoncture générale.
- dans l’hypothèse d’un impact sur le produit, on a une modification de la demande qui, aux
variations de stocks près, impose une adaptation du volume de la production. Ceci entraîne
une variation du volume des facteurs de production. L’impact sur le produit est direct,
l’impact sur les facteurs est dérivé ;
- dans l’hypothèse d’un impact sur l’ensemble des facteurs, on a une modification de la
structure des facteurs qui entraîne une variation du volume de la production. Alternativement,
un impact sur un des facteurs peut être neutralisé par une substitution des facteurs et un
changement de l’intensité relative des facteurs, à niveau de production inchangé. L’impact sur
les facteurs est direct, l’impact sur le produit est dérivé.
À court terme, un impact conjoncturel qui s’exerce sur les facteurs se réalise en fonction de la
production donnée. Dans un cas procyclique, il y a modification à la hausse du volume de la
demande en facteurs de production. La sensibilité des facteurs dépend de la rapidité avec
laquelle cet ajustement se réalise : pour le capital, utilisation des équipements existants suivie
de l’acquisition de nouveaux équipements (à technologie donnée) en montée de cycle, pour le
travail, ressort non de chômage partiel suivie d’embauche et prestation d’heures
supplémentaires en montée de cycle. À long terme, la fonction de production varie elle-même
avec le cycle, modifiant les déterminants des sensibilités des facteurs : par exemple,
rationalisations ou innovations technologiques pour le capital, modifications des structures
sociales ou contractuelles pour le travail. Néanmoins, les impacts de court et de long terme ne
sont pas liés à un simple horizon de temps, mais à une interaction entre des effets de
conjoncture et de structures. Il est possible que la sensibilité du facteur travail présente une
nature cyclique, tandis que la sensibilité du facteur capital, plutôt liée aux changements
technologiques, présente une nature acyclique (insensibilité à la conjoncture de courte
période). La sensibilité du facteur travail est liée à la flexibilité du marché du travail. Les
contraintes réglementaires, institutionnelles ou contractuelles insensibilisent la demande de
travail aux variations du cycle. Dans un contexte de récession prolongée, la firme supporte le
coût d’une productivité du travail réduite, ne pouvant agir sur le volume des effectifs.
• la sensibilité des recettes qui mesure l’impact du cycle sur les recettes, c’est-à-dire les
quantités de produit vendues et leurs prix ;
• la sensibilité des coûts qui mesure l’impact du cycle sur les coûts (fixes et variables), c’est-
à-dire les quantités de facteurs et leurs coûts respectifs.
Chapitre Troisième
STRATEGIES D’ENTREPRISES EN SITUATION DE CONJONCTURE.
Les stratégies employées permettent de mettre en place des mécanismes pour anticiper les
événements conjoncturels (chocs) ou de les amortir tout en respectant (se conformant) les
cycles voire même les phases. Un diagnostic conjoncturel est envisageable avant de
développer les stratégies susceptibles de positionner l’entreprise face aux phénomènes des
cycles. De ce point de vue deux analyses sont envisageables : celui qui consiste à anticiper les
processus (analyse ex-ante) et celui qui consiste à remonter les causes (analyse ex-post).
Il commence par une analyse de la situation conjoncturelle à travers les indicateurs tels
qu’exprimer par les besoins avant de procéder par étapes.
Par analyse ex-ante, on interroge le « comment » de la sensibilité se pose. Les données pour
mener cette analyse sont mensuelles (et non annuelles), Internes (et non publiées), portent
sur les variables finales (bénéfices) (et non des variables intermédiaires), recourent aux
indicateurs-source c’est-à-dire indicateurs de conjoncture (enquête de tendance, indicateur de
confiance (et non des variables macroéconomiques).
On cherche à comprendre si :
On focalise l’attention sur le comportement des indicateurs observés. Ainsi le tableau ci-
après permet de le retracer :
Sensibilité des recettes S(r) Sensibilité des couts, S(c) Sensibilité du pofit, s()
Exemple :
Qualifier la sensibilité conjoncturelle de cette firme par le coefficient corrélation s(r) = 0,94;
s(c) = 0,88 ; s (profit) = 0,797
1 2 3 4 5
Cout (INVEST) 500 550 300 600 250
PIB 1500 2000 1250 2500 1250
Recette 500 690 390 1200 530
Profit 0 140 90 600 280
1°) Insensibilité conjoncturelle par insensibilité des recettes et des couts : S() = 0 avec S(r)
= S(c) = 0
Cas des entreprises à clientèle stable et à forte intensité de main d’œuvre (HORECA).
C’est le cas des entreprises qui bénéficient de la demande stable pour des raisons de produit
ou de marché mais qui restent exposées aux fluctuations de leurs coûts (industrie
pharmaceutique, bien de consommation de luxe, etc.)
C’est le cas assez général des industries transformatrices dont la demande est soumise à la
concurrence internationale et dont la dépendance en facteurs de production amplifie
quelquefois la sensibilité conjoncturelle de profit. Il s’agit vraisemblablement de la situation
la plus difficile à gérer.
Remarque :
Le degré de sensibilité des recettes ou des coûts combine un effet de volume et un effet de
prix
Si S(r) > S(q), la nature de la sensibilité des recettes est dominée par le prix plutôt que
par la quantité.
S(r) < S(q), la nature de la sensibilité des recettes est dominée par la quantité plutôt que
par le prix
a) Insensibilité conjoncturelle qui est le résultat d’une insensibilité des couts et de recettes ou
par compensations des sensibilités-coût et sensibilité-recettes.
b) Sensibilité de produit qui est le résultat de sensibilité de recettes avec effet de quantité
dominant.
c) Sensibilité de marché qui est le résultat de sensibilité de recettes avec effet de prix
dominant.
- Durée de vie du produit : plus longue est celle-ci, plus la sensibilité-recette est élevée (bien
à consommation durable ou bien d’équipement)
- Étape du cycle de vie du produit : sensibilité élevée des recettes au lancement ou au déclin
- Degré de substitution : cf: notion d’élasticité croisée ! Plus nombreux sont les
substituts sur le marché, plus élevée est la sensibilité des recettes
- L’intensité des facteurs : sensibilité élevée si production est à forte intensité travail
Soit
le terme d’erreur
et de la valeur correspondante de .
4 cas possibles :
Ces produits satisfont les besoins de première nécessité et se détruisent à partir de la première
consommation, leur prix est bas, leur distribution est intensive se trouvant sur tous les coins de vente
et leur promotion intensive à cause d’une forte concurrence.
Les achats sont soit courants (c'est-à-dire, qu’ils ne nécessitent pas au préalable une grande réflexion)
ou réfléchis (c'est-à-dire, ils nécessitent une phase de réflexion beaucoup plus longues que pour les
achats courants). Ce le cas des meubles et des biens électroménagers. A ce niveau, on parle de la
décision de routine qui font appelle à la théorie d’apprentissage. Il y a une répétition des décisions déjà
prises par le consommateur.
Ce cycle se présente comme sur la figure ci-après. On peut tirer les implications d’ordre marketing,
financier et stratégique à partir de ces quatre étapes qui sont l’introduction (lancement), de croissance,
de maturité (saturation) et de déclin.
Les implications marketing se font par le chiffre d’affaires (CA) et la part du marché (PM) ; les
implications financier par l’endettement et le profit ; et les implications stratégiques par la pénétration,
l’expansion et l’abandon du produit.
Chiffre
d’affaires
Croissance
Maturité/Saturat
Lancement
Déclin
ion
I II III IV
CA
PM - + ++ +/-
Finance: END + + 0 0
PRO
Les produits mort-nés : sont les produits résultant d’une mauvaise étude du marché. Ex :
Globalnet à Goma vers les années 90.
Les produits saisonniers : sont des produits de courte saison. Ex : les produits sur les
événements spéciaux tels certains habits d’hiver, d’été, les cartes de vœux pour la fête du saint
valentin, de nouvel an, etc.
Les produits de mode : qui se vendent en merveille rien que pendant la mode. Lorsque la mode
fini, ils ne se vendent presque pas. C’est le cas des produits vestimentaires. Il y a une croissance
rapide à l’introduction, ensuite le déclin.
Les produits à durée de vie indéfinie : sont des produits qui ne quittent jamais le marché, ils ne
meurent jamais, depuis leur introduction, ils sont toujours sur le marché. On peut citer le cas des
sardines Appolo, des stylos Bic, etc.
Les produits rélookés ou réajustés : Ce sont des faux nouveaux produits qui dans l’esprit du
consommateur apparaissent comme des nouveaux produits. Ils se font par la nouvelle promotion
de vente (réduction de prix, vente de produit jumelée,…).
CA
CA Temps
Même
période
0 Temps
Temps CA
CA
CA
Temps Temps
2. Biens d’équipements
Les biens d’équipement sont des biens qui servent à la fabrication des produits de grande
consommation et qui ne se détruisent pas par le premier usage. Ils s’usent dans le temps et pour lequel
on doit doter les amortissements (constant ou dégressif).
a) Caractéristiques
Les achats des biens d’équipements sont spécialisés (biens ou services industriels machines-outils,
véhicule de transport en commun) et entrainent des décisions impliquâtes qui reposent sur l’utilisation
des étapes du processus classique de décision à savoir : la reconnaissance d’un besoin, la recherche
d’information, l’évaluation des solutions possibles, la décision d’achat et l’évaluation post-achat.
Les produits industriels ont généralement un cycle de vie plus long que les produits de grande
consommation. Il y a six étapes du cycle normal d’un produit industriel.
Les entreprises ont intérêt à raccourcir la durée de la phase de pré lancement et de lancement. Pour ces
phases, le point mort n’est pas encore atteint et l’entreprise se trouve dans la zone de perte.
Par contre, les phases de croissance, de saturation et de maturité doivent durer dans le temps parce que
se situant au-delà de seuil de rentabilité du produit. Elles sont donc plus profitables pour l’entreprise.
La figure 9 schématise le cycle de vie d’un produit d’équipement tandis que la figure 10 leur durée
raisonnable.
Chiffre
d’affaires
I II III IV V VI
P : Pré lancement
L : Lancement
C : Croissance
M : Maturité
L+C D
P+L
Figure : Durée raisonnable du cycle de vie des biens d’équipement
Selon les politique (stratégie) marketing à jouer face à la conjoncture, on peut avoir les
différentes phases suivantes :
La stratégie est un mouvement d’ensemble opéré par une entreprise en vue d’atteindre un objectif fixé
d’avance. Elle impose une mobilisation des forces disponibles (technologie, investissement ordonné
selon le plan prévu). Ce choix est risqué puisqu’il engage l’entreprise pour une longue période,
l’échéance est comprise entre 3 et 5 ans. Le point de rencontre entre plusieurs stratégies effectuées par
le concurrent est le marché. Chaque entreprise essaie de modifier la stratégie à son avantage ou à
stabiliser sa position du marché.
Axée sur le marché, la mission de l’entreprise repose sur cinq éléments fondamentaux à savoir
l’histoire de l’organisation (dont dépend le plan de développement de l’entreprise), les
préférences des leaders de l’organisation, les caractéristiques de l’environnement, le niveau
des ressources de l’entreprise et la compétence distinctive. Tout devant être contenu dans les
options stratégiques de base et l’Analyse du portefeuille d’activité.
Le plan de développement qui se fait en fonction des besoins exprimés sur le marché Mise en
œuvre pour combler l’écart entre les prévisions et les réalisations, le plan de développement
de l’entreprise comprend la croissance intensive, la croissance par intégration et la croissance
par diversification.
Marché (s)
de cette stratégie ont trait à la saturation du marché, au changement des goûts et les
préférences du consommateur, à l’évolution technologique.
L’entreprise doit examiner chacun de ses domaines d’activité stratégique pour déterminer les
possibilités de croissance par intégration. Dans ce cadre trois possibilités s’offrent à elle :
Cette stratégie est tout indiquée lorsque le système marketing de l’entreprise ne présente pas
d’opportunité de développement ou lorsque les possibilités qui s’offrent à elle en dehors de
son système, sont plus attrayantes que ses possibilités internes. D’une manière générale trois
types de stratégie de diversification sont utilisés :
Les options stratégiques de base regroupent les stratégies reconnues sous les vocables de
« génériques » c'est-à-dire de portée générale. L’hypothèse centrale de ce modèle repose sur
la concurrence. A ce titre M. PORTER a apporté une contribution significative dans l’analyse
de la stratégie en introduisant le concept de force concurrentielle. Selon lui, les cinq forces
concurrentielles sont comme reprises dans la matrice à la figure 12:
Les entrants potentiels qui peuvent exercer une menace sur les entreprises existantes du
secteur lorsqu’il n’existe pas des barrières à l’entrée et surtout lorsque les entrants
disposent d’avantages compétitifs en terme de savoir-faire, de qualité, de prix de savoir-
faire managérial.
Les produits de substitution qui peuvent exercer une menace sur les produits existant
dans le secteur dans la mesure où ils sont au même titre que les produits du secteur
capable de satisfaire les besoins primaires des consommateurs.
Les clients qui constituent une force concurrentielle dans la mesure où ils peuvent avoir
un pouvoir de négociation très fort qui lui permet d’avoir des avantages au détriment de
la firme.
Les fournisseurs aussi peuvent exercer une pression à l’entreprise lorsqu’ils ont un
pouvoir de négociation très fort.
ENTRANTS POTENTIELS
Menace de
nouveaux entrants
CONCURRENTS DU SECTEUR
négociation des
fournisseurs
Pouvoir de
FOURNISSEURS
CLIENTS
clients
négociation des
Pouvoir de
M. PORTER résume les stratégies génériques comme dans le tableau ci-après constitué d’avantage
stratégique d’un côté et de cible stratégique de l’autre.
AVANTAGE STRATEGIQUE
CONCENTRATION
Un segment
OU
particulier
FOCALISATION
La domination par les coûts est fondée sur les économies d’échelle et les effets
d’expérience. Cette stratégie permet à l’entreprise de réaliser des profits supérieurs à ses
concurrents et implique l’existence des barrières à l’entrée qui limitent l’intensité
concurrentielle.
Par la différentiation, il s’agit d’offrir sur l’ensemble des marchés des produits et
services qui soient perçus comme différents de ceux des autres producteurs. Cette
stratégie met la firme à l’abri des agressions des concurrents actuels et potentiels en
érigeant des barrières à l’entrée dues aux caractères uniques du produit. Elle évite la
concurrence frontale sur le prix.
1- Modèle du BCG
Le modèle du BCG (Boston Consulting Group) repose sur les hypothèses ci-après :
Cette approche repose sur le croisement de deux paramètres qui permettent de construire une
grille de positionnement des domaines d’activités stratégiques d’une entreprise. Il s’agit du
taux de croissance du marché et la part du marché relative. Le taux de croissance du marché
est calculé de manière traditionnelle sur base de la moyenne des taux de croissance du volume
d’activité considérée. Il permet d’apprécier l’intérêt d’activité en distinguant les activités à
forte croissance de celles à faible croissance. Pour réaliser cette opération, on se fixe
généralement un taux de référence qui est 10% (taux non absolu). La part du marché relative
permet de mesurer la position concurrentielle de l’entreprise dans chaque DAS. Elle est
obtenue en rapportant les ventes de l’entreprise à celles de son principal concurrent ou en
rapportant les ventes de l’entreprise à la moyenne de celles de l’ensemble des concurrents. La
part de marché relative est considérée comme faible lorsque ce rapport est inférieur 1. Elle est
supposée forte lorsque ce rapport est supérieur à 1.
10 Forte 1 Faible 0
Utilisation de liquidités
MBA=0 MBA<0
Génération de liquidités
Les produits dilemmes sont des produits en phase de lancement donc des produits
d’avenir. A court terme ces produits ne contribuent pas au bénéfice de la firme, au
contraire, ils ont besoin d’un financement. Les entreprises sont donc confrontées à un
dilemme soit de les continuer, soit de les abandonner. Dans ce contexte, le dilemme est
que pour se maintenir sur le marché, l’entreprise doit accroitre ses investissements de
manière à survivre par rapport à la croissance relative sur le marché et améliorer ainsi sa
part de marché relative. Il peut aussi choisir d’abandonner carrément le marché.
Les produits vedettes sont des produits en phase de croissance qui se vendent en
merveille. Dans la pratique certains produits dilemmes 10 à 20% en général deviennent
des produits vedettes. D’où leur maintien sur le marché à forte croissance nécessite des
ressources.
Les produits vaches à lait sont les produits qui se trouvent dans la phase de maturité
qui rapporte beaucoup d’argent à l’entreprise parce que l’entreprise ne supporte plus des
charges de commercialisation et de fabrication. L’entreprise a intérêt à faire perdurer
cette étape.
Les produits poids morts sont des produits en phase de déclin qui sont sur le point de
quitter le marché dans le mesure où ils sont devenus obsolètes par rapport aux nouveaux
produits concurrents. La stratégie d’abandon peut être progressive ou systématique. A
tout gain de cause tout dépend de la fonction de profit comme l’ensemble des produits
commercialisés par l’entreprise.
Les recommandations stratégiques issues de la matrice BCG sont simples. Il faut rentabiliser
les vaches à lait, c'est-à-dire maintenir sa part de marché le plus longtemps possible avec le
minimum d’investissements et bénéficier de sa position dominante sur le marché pour
dégager de fortes marges. Il faut maintenir sans investissement ou abandonner les poids
morts. Il faut maintenir ou accroitre sa position dominante pour les vedettes. Les dilemmes
exigeront plus d’attention dans certains cas, il faudra doubler la mise pour accroitre
rapidement la part du marché ; dans d’autres, il faudra segmenter plus facilement le marché
pour trouver une part plus grande sur un territoire plus restreint ; parfois, il faudra quitter
pour éviter l’échec.
VEDETTES
VEDETTES DILEMMES
DILEMMES
Le portefeuille équilibré
conquête de parts de marché et sur la perte de contrôle qui pourrait résulter d’un apport
externe de ressources.
Un portefeuille est d’autant plus rentable que les activités qu’il comporte sont mûres. C’est un
portefeuille risqué car le non-renouvellement de génération des activités stratégiques peut
conduire à la disparition de l’entreprise. La croissance externe par acquisition d’entreprise à
portefeuille juvénile peut réduire ce risque… ainsi que la rentabilité.
L’entreprise doit utiliser les produits vaches à lait pour financer les produits dilemme qui
deviendront plus tard des produits vedettes, puis vache à lait avant de devenir dans la phase de
déclin. Etre en phase de déclin le produit se vend des moins en moins mais n’exclut pas la
réalisation du bénéfice. Le tableau 11 ci-après schématise ce portefeuille équilibré.
Forte Faible
Taux de croissance
Elevé
2 1
Faible 3 4
2- Matrice de McKinsey
Plus complexes et moins opérationnels que le BCG, la matrice d’analyse de McKinsey est
structurée par deux variables complexes : la position concurrentielle ou force compétitive
d’une part, l’attrait du marché à moyen terme, d’autre part. L’approche de McKinsey tente de
pallier les faiblesses de l’approche BCG à laquelle elle reproche son simplisme dans
l’évaluation de la position concurrentielle et l’attrait des activités. Ces deux dimensions sont
mesurées par un index résultant de l’agrégation de plusieurs facteurs. L’attrait du marché ne
tient pas seulement à un taux de croissance, mais aussi à la structure concurrentielle, à la
maturité du secteur, aux contraintes légales, sociales qui le caractérisent, etc. La force
compétitive ne se résume pas à une degré de différentiation par rapport aux produits
concurrents, ainsi que les recherches-développement, la production ou la distribution. La
difficulté d’emploi de cette matrice tient aux choix des facteurs qui seront pris en compte et à
la définition d’un poids relatifs. En effet, ces facteurs ne sont pas identiques dans tous les
marchés. Ils tiennent à la dynamique concurrentielle propre à chacun d’eux. L’analyse de la
concurrence fournira des éléments de réponse à ces problèmes.
Les recommandations dégagées par la matrice McKinsey sont plus riches que celles issues de
la méthode BCG. Elles reposent sur une analyse de la dynamique concurrentielle permet de
définir les facteurs-clés de succès dans un domaine d’activité. Elles sont le fruit d’analyses
comparées de la position de l’entreprise par rapport à ses concurrents sur des facteurs
multiples et pertinents. Elles offrent donc le moyen d’identifier les domaines d’amélioration
de la position concurrentielle de la firme. En termes d’analyse de portefeuille d’activités, la
matrice McKinsey permet l’analyse du risque, de la rentabilité et du besoin en financement de
façon analogue à la matrice BCG. L’attrait du domaine est mesuré par la taille du marché, les
prix pratiqués, les perspectives d’évolution technologique où importance des investissements
nécessaires. Quant à la position concurrentielle, elle exprimée par la part du marché, la
quantité des produits vendus, l’image de l’entreprise, son avancement technologique et, de
façon plus générale tout ce qui présente les facteurs de compétitivité.
croître sélective
Attrait du marché à moyen terme
LES DILEMMES
LES GAGNATS
Modéré
LES PROFITABLES
désinvestir
La démarche stratégique peut être vue comme un processus consistant à analyser les
opportunités offertes sur le marché, à choisir des objectifs, à développer une stratégie, à
formuler des plans d’action, à les mettre en œuvre, et à en contrôler les résultats. Vue sous cet
angle, la stratégie conjoncturelle s’inscrit dans une initiative individuelle de la firme dont
l’objectif est de tirer bénéfice du contexte ou de se positionner hors-contexte de courte
Selon qu’elle désire assurer une stabilité de revenus, une croissance importante ou une grande
part de marché, la firme favorise le développement de produits dans le cadre d’un portefeuille
global. Le concept de portefeuille de produits-marchés permet à la firme de gérer ses
ressources en fonction de ses objectifs et sert de référence à son positionnement. Par rapport à
notre problématique, il faut s’interroger sur l’adéquation possible entre les méthodes de
positionnement et les impératifs conjoncturels du contexte.
Sous les hypothèses énoncées, il est possible d’adopter une lecture conjoncturelle de la
matrice (et par conséquent d’envisager le positionnement stratégique dans une perspective
conjoncturelle de moyenne ou longue période).
1) « étoile » : produits dont la part de marché relative est forte pour une sensibilité élevée. Il
s’agit d’un produit qui accompagne avec succès les tendances lourdes de l’économie :
2) « vache à lait » : produit dont la part relative de marché est forte, pour une faible
sensibilité. Il s’agit d’un produit qui s’impose, sans aide majeure du contexte économique
général. Ce produit détient une position concurrentielle forte et assure une stabilité de
profit à la firme. Des secteurs qui s’adressent aux pouvoirs publics tels l’industrie
d’armement ou certaines branches de travaux publics peuvent se positionner sur le marché,
y prendre une place prépondérante (parfois monopolistique) sans être inquiétés par les
retournements de conjoncture.
3) « enfant à problème » : produit dont la part de marché relative est faible pour une
sensibilité élevée. Il s’agit d’un produit qui accompagne l’évolution des tendances lourdes
sans pouvoir y prendre une place déterminante. Il est donc fréquent de rencontrer ces
entreprises dans les transitions du mouvement long, soit dans le sillage d’une entreprise
dominante (sous-traitance de secteurs capitalistiques forts), soit dans le secteur financier ou
des services qui bénéficient des avantages relatifs des branches industrielles lourdes.
4) « parent pauvre » : produit dont la part de marché relative est faible pour une faible
sensibilité. L’acyclicité de ce produit est imputable à l’absence d’un avantage
concurrentiel. Il s’agit d’un secteur en déclin dont la faible part de marché raréfie les
ressources nécessaires à un réajustement et qui ne peut se détacher des perturbations de
cycle sur courte période. On a connu des entreprises capitalistiques lourdes « étoiles »
devenir des entreprises moribondes « parents pauvres » parce qu’elles n’ont pas répondu
aux défis structurels.
Il existe différentes orientations stratégiques : certaines sont élaborées sur base des atouts
concurrentiels de l’entreprise, d’autres sur des objectifs de croissance, d’autres encore sur
base du comportement à l’égard des concurrents. Les opportunités conjoncturelles de longue
période suggèrent une mise en relation des axes stratégiques (voir le tableau précédant).
Les stratégies de croissance par diversification sont de plusieurs ordres : concentrique, pour
introduire sur le marché des produits complémentaires aux produits existants, horizontal, pour
introduire des produits différents et par conglomérat, pour introduire des produits « destinés à
de nouvelles couches de clientèle, soit pour répondre à une difficulté particulière, soit pour
profiter d’une opportunité exceptionnelle ». Les conditions de marché deviennent de plus en
plus contraignantes à mesure du déroulement de la conjoncture : lorsque les améliorations des
produits initiaux s’avèrent inefficaces à l’égard de la demande saturée, il faut s’orienter vers
de nouveaux produits. La reprise de produits existants répond aux « difficultés particulières »
de la période de transition technologique.
Les stratégies de base sont, par définition, présentes durant l’ensemble du mouvement.
Néanmoins, la stratégie de domination par les coûts répond plutôt aux opportunités des
périodes de retournement et de faible croissance. « (Cette) stratégie consiste à atteindre, dans
un secteur, une domination globale au niveau des coûts, grâce à un ensemble de mesures
fonctionnelles orientées vers cet objectif de base ». La stratégie de différenciation répond plus
nettement à une opportunité de marché, tandis que la stratégie de concentration, qui s’organise
autour d’une cible particulière, accompagne le développement du produit. En choisissant dès
la période de croissance forte une cible privilégiée, la firme limite la part de marché à laquelle
elle peut prétendre, mais s’assure un degré d’insensibilité dans la période de croissance faible.
Le marché du transport aérien est un exemple des implications stratégiques sur longue
période. Jusque dans les années 70, les compagnies de transport aérien sont abritées de la
concurrence internationale et insensibles à la conjoncture de court terme (monopole sur le
marché national, limitation des droits d’atterrissage, conditions de coût stables). Elles
accompagnent la tendance positive par une stratégie de croissance en produit (propulsion à
réaction, développement de la flotte, confort, rapidité) et en marché (extension du réseau). La
période de retournement sensibilise le secteur aux fluctuations de court terme, par les coûts
(prix du pétrole) et par les recettes (cours du dollar). Enfin, la « dérégulation » et l’ouverture
des marchés apportent des contraintes de marché supplémentaires. Les implications
stratégiques combinent la domination par les coûts (renouvellement d’une flotte obsolète),
l’intégration (regroupement de compagnies et de réseaux) et la diversification (cotering,
immobilier, tourisme).
L’ajustement conjoncturel de la firme est un processus long et coûteux. Si on tient compte des
ressources nécessaires à un repositionnement stratégique, le coût peut dépasser le profit
Enfin, la diversification peut également se réaliser sur un plan international. Sur longue
période, l’analyse de l’exportation renvoie à la stratégie conjoncturelle. En conclusion, ce
cours a voulu montrer la diversité et la complexité des facteurs à prendre en considération
dans la problématique de la politique conjoncturelle d’entreprise.
Comme le taux de rotation de la firme est maximal, les liquidités sont soit
immobilisées, soit placées dans les stocks acheteurs et les encours, soit encore sous
forme des créances auprès des clients
Pendant la Tension :
les cours des actions évoluent en sens inverse du cycle et des taux d’intérêt
le retour à une situation plus liquide est d’autant plus rapide que la sensibilité-cout est
élevée.
En cette phase, la firme doit assainir ses structures en vue de la reprise toute prochaine
(mesures en avance : réengagement des facteurs, actions promo, avances sur
stocks,…)
Mais si la récession est durable ou intense et sensibilité cout faibles, elle aborde la
dépression sans les liquidités nécessaires à la reprise.
Si entreprise est peu sensible : elle reste en sous-régime, évoluant en deçà du rythme potentiel
de la phase
Hélas, le surrégime (cas1) comme le sous-régime (cas2) sont des situations sous-optimales
Le surrégime empêche la firme de bénéficier de la haute conjoncture (fin de phase), alors que
le sous régime empêche la firme de bénéficier du début de phase.
L’entreprise est confrontée à des contraintes qui réclament une réorganisation de ses
structures de production. La phase descendante réclame une capacité à organiser les
ressources, principalement en termes :
- Enregistrer les effets d’un redressement dans les carnets de commandes par type de
produit et par division géographique pour répondre de façon sélective à une reprise
d’activité ;
- Assurer une diffusion rapide de l’information, l’accent étant mis sur la cohérence entre
information macroéconomique et données sectorielles ;
- Favoriser l’utilisation des facteurs de production sensibles à la conjoncture et/ou de
processus de production fortement intensifs en facteurs sensibles.
- Accroître l’emploi de façon progressive. Au titre de facteur relativement insensible,
l’emploi deviendrait une contrainte fixe en cas de reprise avortée. Des mesures qui
assurent la mobilité du travail doivent trouver leur place en dépression.
- Déstocker les produits finis et stocker les matières premières, anticipativement à la
hausse des coûts de premier stade de la production
- Assurer une motivation au sein de l’entreprise. L’effort est concentré en un objectif
clair : sortir de la dépression (motivation, mise en valeur des compétences…)