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Projet L'inflation Et Le Chomage
Projet L'inflation Et Le Chomage
A Notre Enseignant
Mr Khalid benamara
Remerciement
Introduction générale……………………………………………………………….01
Chapitre I l’inflation……………………………………………………………..03
1 La monnaie et l’inflation………………………………………………………03
1.1 Qu’est-ce que l’inflation ?….………………………………………...03
1.2 Qu’est-ce que la monnaie ?...................................................................06
1.2.1 La théorie quantitative de la monnaie………………………...06
2 L’économie réelle, la dynamique des prix et l’inflation………………………06
2.1 L’inflation par la demande : L'ajustement graduel des prix……………06
2.2 L’inflation par les coûts : la boucle prix – salaire et l’indexation……...08
2.3 L’inflation par la monnaie……………………………………………...09
Conclusion générale……………………………………………………………...…25
Bibliographie………………………………………………………………………...26
Liste des figures
monétaire large (M2 ou M3) et des prix entre T4 2007 et 2020, en zone euro aux
C’est dans « inflation et systèmes monétaire » que Milton Friedman (1968) condamne
les politiques préconisées par Keynes (1960) car elles entrainent mécaniquement
l’inflation. Ainsi, certains économistes préconisent une dose contrôlée d’inflation pour
rétablir les plaies notamment du chômage dans certaines économies et d’autres par
contre, pensent qu’elle est la cause majeure des déséquilibres macroéconomiques.
Tobin (1972) avait déjà fait cet état des lieux du chômage et de l’inflation qui ont
constitué les maux les plus importants des sociétés dans les années 1970 et donc la
politique économique visait à arbitrer entre ces deux variables. Il s’agit alors de la
courbe de Phillips (1958) qui permet de saisir les effets d’une orientation de la
politique économique représentée par le taux d’inflation sur l’activité économique
réelle saisie par la variable chômage.
En effet, depuis 2000, une série d’évènements se sont succédés à savoir la mise en
œuvre et l’application des politiques publiques d’emploi afin de résorber le chômage
impactant ainsi sur le niveau d’inflation.
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Réciproquement, les autorités monétaires, en s’accentuant sur la stabilisation des prix
peuvent probablement induire un niveau de chômage considérable. Ainsi, la question
de savoir quelle(s) relation(s) existe-t-il entre le chômage et l’inflation.
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Chapitre I: l’inflation
1 La monnaie et l’inflation
1.1 Qu’est-ce que l’inflation ?
« L'inflation est la perte du pouvoir d'achat de la monnaie qui se traduit par une
augmentation générale et durable des prix. Elle doit être distinguée de l'augmentation
du coût de la vie. La perte de valeur de la monnaie est un phénomène qui frappe
l'économie nationale dans son ensemble (ménages, entreprises, etc.).
L’indice des prix à la consommation (IPC) est utilisé pour évaluer l’inflation. Cette
mesure est partielle étant donné que l’inflation couvre un champ plus large que celui
de la seule consommation des ménages. »
L’inflation est donc un phénomène économique qui se traduit par une hausse générale
des prix et une dépréciation de la monnaie : avec une même quantité de monnaie, un
acteur économique peut acheter moins de choses.
Si toute augmentation des prix peut être considérée comme de l’« inflation » , on
appelle communément inflation, la seule hausse des prix à la consommation, c'est-à-
dire celle des biens et services consommés par les ménages. Elle est mesurée à l’aide
de l’indice des prix à la consommation (IPC).
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crédit bancaire. En France, les prix augmentent de 13,6 % en 1974 (voir graphique ci-
dessous). Au Royaume Uni, l’inflation atteint 24,2 % en 1975. Parmi les grands pays,
seule l’Allemagne semble épargnée. Couplée à une activité économique en berne (la
croissance économique diminue), la forte hausse des prix fait entrer les économies
dans une phase de stagflation (stagnation de l’activité et forte inflation).
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plus un problème dans les décennies qui suivent, les pouvoirs publics semblant l’avoir
jugulée.
Le taux inflation atteint 8,54 % en glissement annuel en mars 2022 aux Etats-Unis
selon les chiffres de l’OCDE, du jamais vu depuis près de 40 ans. En France, il est
estimé à 4,48 % sur la même période. La guerre menée par la Russie en Ukraine
accentue la tendance inflationniste au début de l’année 2022.
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1.2 Qu’est-ce que la monnaie ?
Les agents économiques possèdent également des livrets d’épargne ou des placements
financiers qui ne peuvent pas être utilisés immédiatement pour réaliser un paiement
(on dit qu’ils sont plus ou moins liquides). Par exemple, les sommes placées sur un
livret d’épargne ne sont pas directement utilisables pour payer une facture : il faut à
minima faire un virement vers le compte courant, voire demander une autorisation à
sa banque (et éventuellement payer des frais de sortie) avant de pouvoir les utiliser.
Ces sommes sont aussi considérées aujourd’hui comme de la monnaie scripturale.
1.2.1 La théorie quantitative de la monnaie
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L'inflation par la demande est un phénomène économique où une demande accrue
stimule une augmentation généralisée des prix. La gestion de ce type d'inflation
implique souvent des ajustements dans la politique monétaire, la surveillance de la
croissance économique et la réaction aux pressions sur les ressources productives. Il
est important de maintenir un équilibre entre la stimulation de la demande et la
stabilité des prix pour assurer une croissance économique soutenue.
L'inflation par la demande est mise en avant par les théories keynésiennes. C'est une
hausse des prix induite par une demande globale excédentaire par rapport à l'offre
globale. Les prix augmentent alors pour rééquilibrer l’offre et la demande. La hausse
de la demande peut être due à une hausse des salaires, du crédit, des dépenses
publiques ou de la demande extérieure. L'offre peut également se réduire à cause
d'une pénurie de matières premières, d’énergie, de main d’œuvre qualifiée ou de
l'absence de capitaux. Keynes a mis en évidence ce phénomène et fourni comme
exemple l'économie de guerre: les facteurs de production sont orientés vers
l’armement et l'offre globale des biens de consommation se réduit, entraînant une
hausse de coûts.
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2.2 L’inflation par les coûts : la boucle prix – salaire et l’indexation
L'inflation par les coûts, également appelée inflation de l'offre, se produit lorsque les
coûts de production des biens et des services augmentent, ce qui entraîne une hausse
des prix. Contrairement à l'inflation par la demande, qui est liée à une demande
globale excessive.
L'inflation par les coûts est souvent perçue comme étant plus difficile à maîtriser que
l'inflation par la demande, car elle est souvent liée à des facteurs externes tels que les
fluctuations des prix des matières premières. La gestion de l'inflation par les coûts
peut nécessiter des ajustements au niveau des politiques salariales, des
approvisionnements en matières premières et des politiques énergétiques, ainsi que
des réponses adaptées de la part des autorités économiques.
L’inflation par les coûts implique une hausse des coûts des facteurs de productions qui
mène à une augmentation du niveau des prix. L'augmentations de certains coûts de
production, par exemple les coûts énergétiques et salariaux, touche tous les secteurs et
explique pourquoi le niveau général des prix augmente. Un exemple d'inflation par les
coûts est la hausse des prix qui a suivi les chocs pétroliers de 1973 et 1979. Ce type
d'inflation contient un risque de spirale inflationniste : une hausse des prix induit une
hausse des salaires conduisant à une augmentation des prix et ainsi le phénomène
s'auto-entretient.
Les chocs d’offre négatifs peuvent conduire à une inflation forte et durable si une
spirale de l’inflation (ou boucle salaire-prix) est enclenchée (voir schéma ci-dessous).
Pour cela, en cas de répercussion de la hausse des coûts de production sur les prix à la
vente, les salariés exigent des hausses de salaire pour compenser leur perte de pouvoir
d’achat, ce qui diminue les marges des entreprises qui à nouveau augmentent leur
prix, poussant les salariés à demander de nouvelles hausses de salaires. Une fois
enclenché, ce mécanisme auto-entretenu est difficile à faire disparaître. Il a pu être
identifié durant les années 1970 dans les pays importateurs de pétrole subissant une
hausse de son prix, et donc victimes d’inflation importée. Au début de l’année 2022,
la condition d’une inflation durablement forte laisse présager le retour de la boucle
salaires-prix pour de nombreux économistes. Il est à noter que tant que les salaires
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n’augmentent pas ou peu, le choc inflationniste aura de grandes chances de demeurer
transitoire.
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La hausse de l’offre de monnaie, à court terme, entraînerait une baisse des taux
d’intérêt et par conséquent une hausse de la demande de biens et services et donc,
toutes choses égales par ailleurs, une hausse des prix. A long terme, le niveau de
production et les taux d’intérêt étant indépendants de la quantité de monnaie en
circulation, la hausse de l’offre de monnaie engendrerait une hausse de la valeur de la
consommation correspondant à une hausse des prix des biens et services.
Ce canal ne fonctionne cependant plus aujourd’hui. On assiste sur la décennie 2010 à
une décorrélation entre base monétaire, monnaie en circulation et inflation dans les
pays de l’OCDE comme le montre le graphique suivant:
Par le passé, la plupart des épisodes d’hyperinflation peut cependant s’expliquer par
une forte croissance de la masse monétaire comme le propose la théorie quantitative
de la monnaie. C’est par exemple le cas au Zimbabwe à la fin des années 1990
comme le montre le graphique suivant. A l’origine de la forte croissance de la masse
monétaire menant à l’hyperinflation se trouve le plus souvent la nécessité des
pouvoirs publics de financer des déficits publics importants, induits par un choc de
demande négatif, par la création monétaire.
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Figure 6 : Inflation and Money Supply Rise in Tandem in Zimbabwe
Le second canal reliant création monétaire et inflation est celui du taux de change.
Une banque centrale qui crée beaucoup de monnaie engendre la dépréciation de la
monnaie nationale, ce qui favorise l’inflation importée. En effet, la baisse des taux
induite par une politique monétaire accommodante incite à la sortie des capitaux, ce
qui engendre une baisse de sa valeur exprimée en monnaie étrangère et renchérit ainsi
le coût des importations (il est désormais nécessaire d’engager une quantité de
monnaie nationale plus importante pour se procurer un même bien), ce qui alimente la
hausse du niveau général des prix. Ce canal peut être mobilisé pour expliquer
l’inflation dans les pays émergents, notamment en Turquie, dans la seconde moitié des
années 2010, ou au Japon en 2013.
Le troisième canal met l’accent sur le rôle du prix des actifs et sur la monnaie pour
motif de placement. L’augmentation de l’offre de monnaie entraîne une hausse de la
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demande d’actifs financiers et immobiliers dans une logique de rééquilibrage du
contenu des portefeuilles, ce qui provoque la montée de leurs prix. La valeur des
portefeuilles d’actifs augmentant, les détenteurs se considèrent plus riche (effet
richesse) et consomment plus de biens et services (et épargnent moins), ce qui tirent
leurs prix vers le haut. Cet effet peut être observé dans le cas des pays de l’OCDE en
2020 et 2021 après la forte hausse du taux d’épargne durant la période de
confinement.
Chapitre II : Le chômage
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donnée ou si, même sans avoir effectivement travaillé, elle a un emploi avec
lequel elle conserve un lien (congés annuels, congés maladie ou maternité…).
Une personne est considérée comme au chômage si elle remplit simultanément les
trois critères suivants :
• Être sans emploi au cours d’une semaine donnée ;
• Avoir effectué, au cours des quatre semaines précédentes, au moins une
démarche active de recherche d’emploi (réponse à une offre d’emploi,
contact avec Pôle emploi, dépôt d’une candidature spontanée, petite annonce,
inscription dans une agence d’intérim, etc.) ou avoir trouvé un emploi qui
commence dans les trois mois ; le seul fait d’être inscrit à Pôle emploi ne
constitue pas une démarche active de recherche d’emploi ;
• Être disponible pour travailler dans les deux semaines à venir.
Il n’existe qu’une seule façon de mesurer le chômage tel que défini par le BIT. Elle
consiste à réaliser une enquête auprès des personnes, en leur posant des questions
concrètes pour déterminer si elles ont ou non un emploi, ainsi que sur les démarches
de recherche d’emploi qu’elles ont effectuées et leur disponibilité pour travailler. En
France, l’enquête Emploi met en œuvre ces questions et permet de mesurer le
chômage au sens du BIT. L’enquête Emploi est la version française de l’enquête sur
les forces de travail (Labour Force Survey) harmonisée par Eurostat, l’office
statistique européen.
Depuis 1950, l’Insee réalise cette enquête auprès d’un échantillon représentatif de
l’ensemble de la population, avec une mise en œuvre des critères du BIT depuis 1975.
Chaque trimestre, environ 100 000 personnes répondent à l’enquête. La taille très
importante de l’échantillon permet de mesurer le taux de chômage avec une précision
estimée à +/– 0,3 point en moyenne sur un trimestre.
Celui-ci est le principal indicateur permettant d’apprécier le fonctionnement du
marché du travail, ou l’insertion d’une population donnée dans l’emploi. Cet
indicateur rapporte le nombre de chômeurs au nombre de personnes actives (c’est-à-
dire soit en emploi soit au chômage). La part de chômage, moins souvent utilisée,
rapporte quant à elle le nombre de chômeurs à la population totale, qu’elle soit active
ou inactive. Pour des populations qui comptent peu d’actifs, comme les jeunes, les
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deux indicateurs peuvent donner des mesures sensiblement différentes, traduisant
chacune un aspect de la réalité.
Selon les données statistiques, « il a enregistré une forte hausse aussi bien en milieu
rural qu’en milieu urbain, passant respectivement de 3,9% à 5,3% et de 15,1% à
17,1% ».
Ces données font également apparaitre un taux de chômage en « forte hausse parmi
les femmes (3,2 points), de 14,3% à 17,5%, et parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans
(5,7 points), de 26,8% à 32,5% », a noté le HCP soulignant, en outre, que celui des
diplômés a enregistré une hausse de 2 points, passant de 17,8% à 19,8%.
Il ressort, par ailleurs des chiffres rendus publics par le Haut-commissariat que « le
volume du sous-emploi, dans ses deux composantes, est passé, durant la période, de
954.000 personnes à 988.000, de 531.000 à 552.000 dans les villes et de 423.000 à
435.000 à la campagne ».
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Ainsi, le taux de sous-emploi est passé de 8,8% à 9,2%, au niveau national, de 8,7% à
8,9% en milieu urbain et de 8,9% à 9,6% en milieu rural.
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Le taux de chômage de l’ensemble de l’UE est légèrement inférieur à son niveau
de 2008 (7,2 %) malgré une hausse en 2020. Il a baissé dans douze pays, dont la
Pologne, l’Allemagne ou la Hongrie. En France, il reste cependant encore au-dessus
du niveau de 2008 (+ 0,6 point). C’est aussi notamment le cas de pays comme la
Grèce, l’Espagne ou l’Italie.
En moyenne, sur longue période, le taux de chômage des pays européens est
supérieur à celui d’autres pays développés tels que les Etats-Unis ou le Japon. Pour ce
dernier, il se situe dans une fourchette allant de 2,1 à 5,3 % depuis les années 1980 et
est de 2,8 % en 2021 selon les chiffres de l’organisation de coopération et de
développement économiques (OCDE ; voir graphique ci-dessous). Celui des Etats-
Unis est en tendance supérieur à celui du Japon mais inférieur à la moyenne des pays
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de l’UE. En 2021, 5,4 % de la population active sont au chômage après un pic de 8,1
% en 2020.
Introduction
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mythe » de la courbe de Phillips montrent comment certains résultats peuvent être
instrumentalisés pour influencer les politiques publiques.
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travailleurs sont prêts à accepter des emplois moins bien rémunérés par peur du
chômage. Inversement, en période de faible chômage, ils disposent d’un rapport de
force favorable pour négocier leurs salaires à la hausse.
SOURCE Alban W. Phillips, “The Relation between Unemployment and the Rate of
Change of Money Wage Rates in the United Kingdom, 1861–1957”
Cette courbe, qui a fait couler beaucoup d’encre, est plus connue sous une forme un
peu différente : celle du lien entre chômage et inflation. On doit cette
réinterprétation. Au Britannique Richard Lipsey et aux Américains Paul Samuelson
et Robert Solow (connu notamment pour sa modélisation théorique de la croissance,
le modèle de solow).
Les économistes de l’époque n’ont jamais cru que cette relation représentait une
loi indépassable des économies capitalistes et que tel taux de chômage
correspondrait à tel taux d’inflation pour l’éternité. Ils étaient bien conscients que,
pour le dire en termes graphiques, la courbe de Phillips pouvait se déplacer vers le
haut ou vers le bas.
Les années 1970 ont constitué une preuve grandeur nature de cette possibilité, à tel
point que le débat s’est porté sur le fait de savoir si cette courbe « existait »
réellement. En effet, dans les pays de l’OCDE, les années 1970 se caractérisèrent en
moyenne par une augmentation du taux de chômage et du taux d’inflation. On baptisa
rapidement ce phénomène de « stagflation », témoignant de la coexistence quasi-
inédite dans les pays développés d’une forte inflation et de périodes de ralentissement
ou de stagnation économique.
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B est le point de stabilité : à ce taux de chômage, les prix n’augmentent et ne
diminuent pas (ce taux de chômage d’équilibre est différent selon les économies). Si
les prix venaient à augmenter, le taux d’inflation serait alors positif et nous serions au
point A. La courbe de Phillips sous-entend donc que l’inflation réduit le chômage.
Pourquoi ? Pour deux raisons:
❖ Grâce aux salaires : si tout coûte plus cher, alors le profit des entreprises
augmente et si les salaires n’augmentent pas autant, alors les travailleurs
coûtent moins cher et donc les entreprises peuvent embaucher !
❖ Grâce à l’effet signal : une hausse des prix signifie potentiellement une
hausse des profits des entreprises, elles cherchent donc à augmenter leur
production en embauchant
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3.1 Le rôle de l’inertie de l’inflation et des anticipations
Du fait des habitudes et routines de négociation, mais aussi des différents types
d’indexation inscrits dans le droit, si l’inflation est forte dans les années qui
précèdent, elle risque de rester forte dans les années suivantes.
Les anticipations des agents économiques jouent également un rôle dans l’évolution
de l’inflation : si une majorité d’agents économiques anticipe une augmentation des
prix dans les mois à venir, cela se répercutera dans les négociations salariales et entre
entreprises
Des chocs sur le prix des matières premières (comme les chocs pétroliers de 1973 et
1979-1980) peuvent se répercuter sur les prix d’autres secteurs et augmenter
temporairement le niveau d’inflation. Cette inflation supplémentaire peut perdurer du
fait de l’inertie de l’inflation et des anticipations des agents. De tels chocs peuvent
également réduire la productivité globale des facteurs de production, entrainant là
encore des tensions inflationnistes.
Dans les années 1960 aux Etats-Unis, par exemple, l’entrée sur le marché de
nombreuses femmes et d’Afro-américains (jusque-là restés en dehors de la population
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active) aurait fait augmenter le taux de chômage structurel. D’où un taux de chômage
plus élevé, indépendamment du niveau d’inflation.
Ce dossier teste la persistance de cette relation, à partir d’une étude conjointe des
situations française et américaine, en séparant l’effet du chômage sur les salaires
d’une part, et la transmission des salaires aux prix d’autre part, ainsi qu’en contrôlant
les effets directs de la productivité, sur les salaires comme sur les prix.
Si la transmission des salaires aux prix est de plus en plus perturbée, l’analyse montre
que les salaires restent le principal déterminant de leur dynamique: le ralentissement
des salaires, en particulier depuis la crise, a pesé sur l’inflation. En France, la
dynamique récente des salaires ne suggérerait pas encore de nette accélération des
prix, du moins à court terme.
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Figure 12 : Relation statistique entre chômage et inflation.
SOURCE : INSEE
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Conclusion générale
Les électeurs souhaitent une économie caractérisée par un taux de chômage faible et
une inflation faible, mais positive. Cependant, un tel objectif est difficile à atteindre.
À court terme, il existe un arbitrage entre l’inflation et le chômage, ce qui signifie que
les décideurs publics pourraient choisir de réduire le chômage au prix d’une inflation
plus élevée. Néanmoins, cela pourrait mener à des anticipations d’inflation plus
importantes et une spirale salaires-prix, ce qui signifierait que l’inflation ne serait pas
temporairement plus élevée, mais continuerait d’augmenter avec le temps.
On considère que les banques centrales sont plus susceptibles de considérer l’impact
futur de leurs actions, que les politiciens, qui, eux, répondent à des pressions
démocratiques à court terme. Pour cette raison, de nombreux pays ont adopté un
ciblage de l’inflation à travers des banques centrales indépendantes s’appuyant sur le
taux d’intérêt nominal comme outil de politique en réponse aux chocs à la fois d’offre
et de demande.
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Bibliographie
KEYNES, John Maynard. How to pay for the war: a radical plan for the chancellor of
the Exchequer. [1940]. In : id. Essays in persuasion. London: Palgrave Macmillan,
2010. DOI:10.1007/978-1-349-59072-8_27. Disponible sur: WorldCat.
Mah Philippe Valdez Dimitri, Louis Henri Ngah Ntiga. La relation entre l’inflation et
le chômage en Afrique subsaharienne. 2023. ffhalshs-04078028.
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