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CONTENU 5 

: LES TRANSFORMATIONS ÉCONOMIQUES


DANS LES PAYS INDUSTRIALISÉS CAPITALISTES(PIC)
SOUS CONTENU 1 : Les crises et les cycles économiques :
I. DEFITIONS (X)
Au sens large la crise est une rupture de l’équilibre entre la demande et l’offre de biens et
services provoquant une dépression de l’activité économique.
Une crise économique est caractérisée par une diminution généralement brutale de la
production et du taux de croissance et par une augmentation du taux de chômage.
Au sens strict la crise est le moment précis où s’opère le retournement brutal de la
conjoncture économique qui annonce la fin d’une période d’expansion.
L’apparition d’une crise signifie que l’économie est entrée dans une période de
diminution de la production et d’augmentation du chômage. Aujourd’hui l’entrée en crise
passe par un ralentissement de la croissance et une réduction du taux de croissance du PIB
situation que l’on nomme récession.
II. LES DIFERENTS TYPES DE CRISE.
1. Les crises précapitalistes.
Elles sont des crises de sous production, elles s’expliquent par un degré insuffisant de
développement de la production, par l’insuffisance de l’échange et du système de transport.
Elles sont au nombre de 2 : les crises d’ancien régime ayant pour origine les mauvaises
récoltes et les crises mixtes qui touchent d’abord la production agricole et ensuite la
production industrielle dans les villes.
2. Les crises modernes
Elles sont des crises de surproduction, de krachs boursiers, des faillites bancaires qui
reviennent régulièrement. Elles comprennent la crise économique et la crise financière.
La crise économique se traduit généralement par une baisse du pouvoir d’achat, la montée
du chômage et des faillites du fait d’une baisse de l’activité économique. La crise financières
« krach boursier » affecte les marchés financiers et ou les banques et les administrations
lorsque ceux-ci sont surendettés.
3. Les cycles économiques :
Un cycle économique est une période plus ou moins longue caractérisée par une
succession de phases de hausse et de baisse de la production.
Les analyses ont mis à jour des cycles économiques suivants :
 le cycle court ou cycle de kitchin (2à3ans) est provoqué par les variations des stocks.
 le cycle majeur ou cycle de Juglar (8à10 ans) est provoqué par variation de
l’investissement .Il décompose l’activité économique 4 phrases :
 L’expansion qui se caractérise par la hausse de tous les indicateurs économiques : la
production, les prix, l’investissement et les revenus ;
 une crise caractérisée par la baisse des prix, de la production...
 la dépression ou la récession caractérisée par une contraction générale de l’activité,
baisse de la production, des prix des revenus et l’apparition du chômage qui augmente ;
 la reprise, elle est progressive et partielle avant de s’étendre à tous les secteurs.

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 le cycle long ou cycle de Kondratiev : il est causé par les variations des prix, salaires,
taux d’intérêt, matières premières et la présence des innovations sa durée est de 50 ans, il se
décompose en deux phases :
 une phase ascendante A qui dure en moyenne 25 ans pendant laquelle l’activité
économique est à la hausse : les prix augmentent ce qui incite à produire et à investir, le
chômage baisse ;
 une phase de dépression B qui dure aussi en moyenne 25 ans où il se produit un
retournement de l’activité économique avec la baisse de tous les indicateurs économiques :
prix, production, investissement sauf le chômage qui augmente
4. Les politiques économiques : (X)
La politique économique est l’ensemble des moyens et des mesures mis en œuvre par les
pouvoirs publics pour résoudre les difficultés économiques à court, moyen et long terme.
Elle peut être conjoncturelle ou structurelle.
I. La politique conjoncturelle ou politique Keynésienne :
Les politiques conjoncturelles ou politiques de stabilisation tendent à intervenir sur la
situation économique à court et moyen terme pour garantir une forte croissance sans
déséquilibre (chômage-inflation-déficit extérieur).Elles consistent à utiliser un certain nombre
de moyens pour stimuler ou ralentir l’activité économique : le budget, la fiscalité, la
monnaie et le taux de change.
La politique budgétaire vise deux objectifs :
 relancer la demande et l’emploi par une politique de relance cela passant par
l’augmentation des dépenses publiques, la diminution des impôts.
 ralentir l’activité économique c’est-à-dire combattre l’inflation par une politique de
rigueur, cela passe par la diminution des dépenses publiques, l’augmentation des
prélèvements
La politique monétaire utilise : le taux d’escompte, l’encadrement du crédit, les
réserves obligatoires, l’open market.
L’objectif est de soutenir la demande ou de lutter contre l’inflation à travers une politique
restrictive.
Dans le cadre de la relance, on augmente la quantité de monnaie, le volume des crédits et
on diminue le taux d’intérêt.
La politique des taux de change utilise une monnaie forte obligeant les entreprises à
faire des efforts de productivité et de lutter contre l’inflation, une monnaie faible (dévaluer)
pour relancer les exportations.
II. LA POLITIQUE structurelle  :
Elle concerne le long terme et vise à transformer radicalement le mode de fonctionnement
de l’économie pour l’adapter durablement à la compétition mondiale. Elle repose sur la
planification, la politique industrielle et la politique des revenus.
La planification utilise le plan indicatif avec comme objectif l’orientation des décisions
d’investissements des entreprises privées ;

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La politique industrielle en utilisant les subventions et les nationalisations, vise à
contrôler les secteurs clés de l’économie et à lutter contre le monopole décisions
d’investissement des entreprises privées).
La politique industrielle en utilisant les subventions et les nationalisations, vise à
contrôler leurs secteurs clés de l’économie et à lutter contre les monopoles ;
La politique des revenus utilise la fiscalité qui augmente la part des salaires ou des
profits dans la valeur ajoutée et les prix dont certains peuvent être contrôlés. L’objectif est de
corriger certaines inégalités sociales et de redistribuer de façon plus efficace.

SOUS CONTENU 2 : Expansion du capitalisme


III. Définition :
Le capitalisme est un système économique régi par la propriété privée des moyens de
production et les lois du marché ; par la recherche et le réinvestissement systématique du
profit ;
IV. La transformation des entreprises capitalistes :
La concentration des entreprises :
Le développement du capitalisme est inséparable du processus de concentration des
entreprises, ce mouvement se décompose en trois phases successives : une phase
d’élimination des plus faibles, une phase de renforcement des plus forts (rachat-fusion)
pour résister à la crise et une phase d’internationalisation ou la multinationalisation ;
La financiarisation des entreprises :
La création des sociétés de capitaux particulièrement de la société anonyme a permis de
drainer plus de capitaux vers l’industrie en réduisant les responsabilités. L’avènement des
banques d’affaires a facilité le financement de l’économie.
V. Evolution des secteurs d’activité : (X)
Un secteur d’activité regroupe les entreprises qui exercent la même activité principale.
1. Le déclin des secteurs d’activités et la tertiairisation : (X)
a) Le déclin de l’agriculture : (X)
Dans les PD capitalistes la part de l’agriculture baisse dans la production totale pour ne
représenter que 3 à 4% du PIB. On a constaté que la même évolution du niveau de la
population active. La part des actifs occupés dans l’agriculture a également baissé dans la
population active totale pour ne représenter que moins de 5%. De plus en plus l’agriculture
crée moins d’emplois donc moins de richesse. Cette évolution de l’agriculture obtenue grâce à
sa modernisation.
II. Le déclin de l’industrie ou la désindustrialisation (X)
 Une tendance générale à la réduction des effectifs employés dans les entreprises
manufacturières ou la part du produit des entreprises manufacturières dans le PIB.
 Un désinvestissement général et systématique dans les entreprises de base.
 Une tendance à la réduction de la part du produit industriel d’un pays par rapport à la
production mondiale.

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L’industrie a pris d’abord la place primordiale de l’agriculture en contribuant pour
l’essentiel au PIB et en occupant la majorité de la population active.
Depuis les années 1970-1980 l’industrie a vu sa part baissée dans la production totale
pour ne représenter qu’environ 30 et 35% du PIB. Depuis elle occupe une place de moins en
moins importante dans la population active et dans l’emploi. La diminution progressive du
poids de l’industrie dans l’activité économique est appelé la désindustrialisation. Ce
phénomène s’explique par l’amélioration de la productivité dans l’industrie et le
développement de services à l’entreprise ou externalisation de certaines activités.
III. Le développement du secteur tertiaire ou la tertiarisation.
C’est le développement du secteur tertiaire mesuré par la croissance de la part des actifs
dans ce secteur et ou la croissance de la part du PIB par ce secteur (augmentation du poids du
secteur tertiaire dans la population totale).
Le tertiaire a connu un développement continu et représente plus de 2/3 de la production
totale dans les pays développés capitalistes et occupe plus de 70% de la population active. Ce
secteur est devenu le plus grand « réservoir d’emploi »
IV. Les facteurs explicatifs de l’évolution des secteurs d’activité (X)
a) Les gains de productivité
C’est une augmentation de la productivité obtenue durant une période.
Les gains de productivité obtenus dans l’agriculture ont permis de libérer une partie de la
main d’œuvre agricole et d’augmenter les revenus les revenus agricoles. Avec la
modernisation dans l’agriculture il y’a eu un transfert de la main d’œuvre vers le secondaire.
Le même phénomène a permis le transfert de la main d’œuvre de l’industrie vers le tertiaire.
II. La loi d’Engel :
La libération de la main d’œuvre s’accompagne d’une amélioration des revenus. Cette
amélioration des revenus dans le primaire a entrainé une augmentation et une diversification
de la demande dont l’industrie a profité (loi d’Engel). Le même phénomène s’est produit en
faveur des services. Quand les gains de productivité ont fait apparition dans le secondaire.
Cette évolution dans l’industrie ne signifie pas un déclin mais plutôt une redéfinition des
activités.
III. Le développement de services à l’entreprise ou l’externalisation
Les activités comme le gardiennage, le nettoyage, la publicité, le contrôle de gestion…
sont désormais exercées par des entreprises spécialisées situées dans les secteurs tertiaires. /.

SOUS-CONTENU 3 : « Les trente glorieuses années »


Les « trente glorieuses » désignent la période de forte croissance de la production et de la
productivité de 1945 à 197 3, dans les principaux pays capitalistes industrialisés. Le taux de
croissance annuel moyen du PIB fut de près de 5%, le taux de chômage de l’ordre de 3% et
l’inflation de l’ordre de 2%.Durant cette période l’Etat joua un rôle actif dans l’économie. La
croissance s’accompagne d’un réel développement et d’une amélioration des conditions de
vie.
A. Les éléments de bases des « trente glorieuses années »
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I. L’investissement :
1. Définition :
L’investissement est l’acquisition des moyens de productions durables qui accroissent,
modernisent ou remplacent les capacités de production de l’entreprise.
Pour la comptabilité nationale l’investissement est l’achat de biens de production
durables, ces biens constituent la formation brute de capital fixe ou investissement
matériel .Au niveau de l’économie nationale, on désigne par investissement productifs ceux
qui servent uniquement à la production marchande.
Les formes d’investissement :
L’investissement peut être matériel ou immatériel :
a) L’investissement matériel : il y a 3 types
 l’investissement de remplacement ou investissement de renouvellement : il consiste à
remplacer les moyens de production hors d’usage (usés) ou obsolètes (dépassés
techniquement) dans le but de maintenir le niveau de production ;
 l’investissement de capacité ou investissement d’extension : il vise à accroitre le
niveau de la production afin d’augmenter les bénéfices, les parts de marché, les stocks...Il
permet aux entreprises de s’agrandir, de réduire les couts de production, de faire face à un
accroissement de la demande et d’améliorer l’organisation productive ;
 l’investissement de productivité ou investissement de rationalisation : il vise à
améliorer la productivité des facteurs de production notamment l’efficacité du facteur travail
par l’acquisition de biens de production modernes et plus performants.
II. L’investissement immatériel ou intellectuel :
Sont des dépenses particulières destinées à améliorer le potentiel productif de l’entreprise.
Ces dépenses sont de plus en plus considérés comme stratégiques dans la concurrence. Ils se
composent des dépenses liées à l’innovation (recherches, brevets, licences) les dépenses de
formation des salariés, les dépenses commerciales...
Les déterminants de l’investissement

 la demande anticipée :
Pour Keynes la demande effective ou demande anticipée est déterminant important de
l’investissement. Les entrepreneurs essayent d’anticiper le niveau de la demande fictive. C’est
à partir de cette anticipation que les chefs d’entreprise vont décider ou non de réaliser des
investissements (de capacité).Par ailleurs une insuffisance de la demande effective peut
bloquer l’investissement.
L’accélération est un effet économique liant l’investissement à l’augmentation de la
demande, une variation de la demande de consommation entraine une variation plus que
proportionnelle de l’investissement. Cependant toute variation positive de la demande ne se
traduit pas par un investissement supplémentaire, cela dépend de la durée de la demande, des
stocks existant sur le marché, du taux d’utilisation des capacités de production et de la
solvabilité de la demande additionnelle ;
La reprise de la demande est donc une condition nécessaire à la reprise de
l’investissement mais elle n’est pas suffisante.

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 La rentabilité :
L’investissement doit être rentable et rapporter plus qu‘il ne coûte. La rentabilité
détermine l’aisance financière de l’entreprise donc sa capacité d’acheter des équipements sans
s’endetter. L’évolution de la rentabilité constitue un indicateur des perspectives de
rendements des investissements projetés.
 La situation financière ou le rôle du profit :
L’amélioration du niveau de profit favorise la reprise de l’investissement par
autofinancement. Par ailleurs les institutions financières n’acceptent d’accorder des crédits
que si les entreprises sont dans une bonne situation financière. Les conditions de l’emprunt et
le niveau des taux d’intérêt dépendront aussi de cette situation financière. L’emprunt est
profitable si la rentabilité des sommes empruntées est supérieure au taux d’intérêt (effet de
levier).
Enfin si les entreprises ont des profits élevés, elles apparaissent plus crédibles lorsqu’elles
cherchent des capitaux sur le marché financier. D’où la célèbre formule d’HELMUT
SCHMIDT « les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois
d’après demain ».
Le profit joue un rôle essentiel mais il reste un indicateur limité. Sa monté ne suffit pas à
augmenter les investissements. Il faut que l’endettement antérieur de l’entreprise ne soit pas
trop important et que les capacités de production soient pleinement utilisées.
 Le cout relatif du travail et du capital
Si le cout salarial augmente plus vite que le cout du capital l’entreprise va préférer
substituer du capital au travail.
Aussi des couts d’ajustement importants (formation du personnel, reformation du travail)
peuvent freiner l’investissement.
III. Le progrès technique :
Le progrès technique est l’ensemble des innovations qui permettent d’améliorer les
méthodes de production et d’accroitre la productivité ; ainsi qu’une transformation de
l’organisation du travail, des produits et des marchés, des structures de l’économie.
La mise en œuvre du progrès technique se traduits par des innovations. L’innovation est
l’application industrielle et commerciale d’une invention. Elle se présente comme de
nouveaux produits, de nouvelles méthodes de production et de transports, de nouveaux
marchés, de nouveaux types d’organisations industrielles, de nouvelles sources de matières
premières ou de d’énergie.
NB : L’effort ou l’importance de la recherche appelée recherche développement se
mesure avec la DIRD (Dépense Intérieure de recherche-développement c'est-à-dire la
proportion du PIB qu’un pays peut consacrer à la recherche.
IV. Investissement –Progrès Technique-Croissance économique-
Emploi
1. Investissement et croissance :
A long terme l’investissement accroit la capacité de production donc la productivité du
capital.

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Les investissements de productivité intègre le progrès technique se traduisant par des
innovations selon Joseph CHUMPETER l’innovation est à la base de la croissance
économique. Elle permet de réaliser des gains de productivité importants.
L’investissement permet donc une augmentation de la richesse.
A court terme la relation entre l’investissement et la croissance passe par les mécanismes
combinés du multiplicateur et de l’accélérateur : une augmentation des investissements
entraine une croissance des revenus et donc une augmentation de la demande en vertu de
l’effet multiplicateur.
Ce surcroit de demande provoque un besoin d’équipement nouveau qui se traduit par des
investissements en vertu de l’effet accélérateur.
La combinaison de ces 2 effets peut provoquer une croissance économique régulière.
L’investissement permet non seulement d’abaisser les couts de production (une meilleur
compétitivité –prix) mais aussi de répondre sans délai aux exigences de la demande
(compétitivité structurelle) ; les entreprises gagnent des parts de marché.
Par ailleurs l’investissement immatériel joue aussi un rôle important.
L’investissement en capital humain est important car il est porteur d’externalités positives
comme la hausse de la productivité du travail. Les dépenses en recherche et développement
sont un facteur d’innovations favorables à la croissance. La publicité stimule la consommation
alors que les dépenses de marketing permettent de mieux savoir les aspirations du
consommateur. Ces dépenses immatérielles stimulent la demande.
L’investissement public peut favoriser la croissance économique. Les investissements
publics dans les infrastructures (routes, ports...) peuvent permettre d’améliorer la
compétitivité prix des entreprises par la réduction des couts de transport, stimulant ainsi les
ventes et donc la production au niveau national.
Les investissements publics dans la recherche-développement, dans la formation peuvent
stimuler les innovations, la productivité et donc la croissance économique.
2. Progrès technique et croissance :
Le progrès technique en apportant des gains de productivité est un facteur de croissance
économique. L’augmentation de la production entraine des économies d’échelle réduisant le
cout unitaire du produit cette baisse du prix permet d’accroitre la demande. Cette baisse du
prix permet d’accroitre la demande des consommateurs au plan national mais aussi au plan
international ce qui augmentera les exportations. Les gains de productivité apportent à
l’entreprise une hausse de ses profits qui facilitera le financement de nouveaux
investissements. Parallèlement l’entreprise pourra augmenter les salaires et revenus de ses
salariés. Cette hausse de leur pouvoir d’achat étendra la demande à de nouveaux marchés.
Les recettes fiscales de l’Etat augmenteront, permettant à ce dernier de développer une P°
d’investissements publics et de dépenses de transferts. Enfin la hausse de la productivité
entrainant une réduction du temps de travail favorisera de nouvelles consommations dans le
secteur des loisirs et du tourisme.
Les types d’innovation
L’innovation est l’application reçue d’une invention ou d’une idée nouvelle dans le
domaine économique et commerciale. On distingue 3 types d’innovation.

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 Les innovations de produits : les nouveaux biens ou services créent de nouveaux
marchés (création de nouveaux biens).
 Les innovations de procédés : de nouvelles méthodes améliorent la productivité
(amélioration de la productivité).
 Les innovations organisationnelles : sociétés anonyme, FMN (Firmes Multinationale,
…)
Investissement – Emploi
Les effets de l’investissement sur l’emploi dépendent de la nature de l’investissement.
L’investissement de remplacement a un effet neutre sur l’emploi. L’investissement de
capacité a un effet favorable. L’investissement de productivité a des effets ambigus. A cours
terme il y a suppression d’emplois car les gains de productivité sont importants. A long terme
les gains de productivité obtenus peuvent permettre une baisse du prix de vente des produits
(réalisation d’économies d’échelle) relançant la production et créant de nouveaux emplois qui
requièrent plus de qualification.
Les gains de productivités entrainent une suppression d’emplois si la demande
n’augmente pas.
Les gains de productivité entrainent une création d’emplois à cause de :
- L’accroissement de la demande issue de l’augmentation du pouvoir d’achat du
fait de la croissance des salaires
- L’accroissement de la demande issue de l’accroissement du pouvoir d’achat du
fait de la croissance des aides sociales.
- l’augmentation de la demande issue de la diminution des prix entrainant une
augmentation des exportations.
- l’augmentation de la demande issue de l’augmentation des profits.
Les gains de productivité entrainent une création d’emplois à cause : de l’accroissement
de la demande issue de l’augmentation du pouvoir d’achat de fait de la croissance des
salaires, des sociales ; de l’augmentation des profits et de la diminution des prix
entrainant une augmentation des exportations.
Progrès Technique -Emploi :
a) Les effets négatifs :
 Sur le plan quantitatif :
Le progrès technique est depuis longtemps l’objet de fortes inquiétudes. Durant la
révolution industrielle les innovations provoquent d’importantes contestations de la part des
ouvriers. L’une des principales causes est que le progrès technique est parfois destructeur
d’emploi. En effet l’innovation dans les secteurs primaires et secondaires favorise la
substitution du capital au travail. On parle de chômage technologique.
De même le progrès technique s’accompagne le plus souvent d’une hausse de la
productivité, dans ce cas pour réaliser une même production les besoins en main d’œuvre sont
moins importants. Lorsque la productivité augmente surtout plus vite que la production,
l’impact sur l’emploi est négatif. Le progrès technique engendre un processus de destruction
créatrice. Ainsi certaines activités deviennent obsolètes avec l’apparition des innovations.
 Sur le plan qualitatif

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Le progrès technique peut avoir des effets négatifs sur les conditions du travail. En effet il
peut être parfois générateur de fatigue nerveuse (travail à la chaine), des plus grands stresses
(0 délai), les innovations peuvent favoriser la déqualification de l’emploi (développement des
ouvriers spécialisés). Enfin le progrès technique peut favoriser la précarisation de l’emploi.
II. Les effets positifs
 Sur le plan quantitatif
Le progrès technique engendre des gains de productivités favorisant les rendements
croissants. Il s’en suit une baisse des coûts de production unitaires pouvant stimuler une
hausse de revenu des différents agents économiques. Cette situation peut être favorable à
l’emploi.
Pour Alfred Sauvy même si le progrès technique est parfois destructeur d’emploi, il en
crée beaucoup plus dans d’autres secteurs. Il montre que les machines doivent être conçues et
entretenues, ce qui nécessite de la main d’œuvre supplémentaire. Avec l’apparition des gains
de productivités, les emplois supprimés dans les secteurs primaires et secondaires sont
compensés par de nouveaux emplois crées dans le tertiaire. Le progrès technique permet la
création de nouvelles activités et met à la disposition des consommateurs de nouveaux biens
et services capables de lancer la consommation, la croissance et donc l’emploi.
 Sur le plan qualitatif
Le progrès technique peut favoriser l’amélioration des conditions de travail (disparition
de certains travaux pénibles et dangereux). De même le progrès technique à travers ses gains
de productivité permet une réduction du temps de travail. On pourra montrer que le progrès
technique est à l’origine de la tertiarisation de l’emploi. Il peut tirer les qualifications vers le
haut. Certaines innovations nécessitent un personnel de plus en plus qualifié pour les utiliser.
Les innovations comme les nouvelles formes d’organisations du travail nécessitent d’utiliser
toutes les compétences des ouvriers ; ce qui va dans le sens à enrichir le travail. ./.

SOUS-CONTENU 4 : LE MARCHE DU TRAVAIL


I. DEFINITION :
Le marché du travail désigne, au sens courant, la situation de l’emploi dans une économie
et plus précisément l’état des employés disponibles.
Le marché du travail est aussi un concept économique : c’est un marché mettant en
relation ceux qui offrent leur travail (les salaries) et ceux qui demandent ce service
qu’est le travail (les entreprises) ;
II. EVOLUTION DU MARCHE DU TRAVAIL
Les déterminants du marché du travail :
 L’offre de travail est la quantité de travail que la population en âge de travailler désir «
vendre » sur le marché du travail.
Dans les PDC la population est sujette à des fluctuations entrainant de nombreuses
transformation : féminisation, la salarisation (déclin du primaire, de l’artisanat, la
concentration des entreprises, développement de la fonction publique, le désire accrue de

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sécurité et d’assurance) la tertiarisation (le développement des services a permis de créer des
emplois qui sont très souvent occupés par les femmes : commerce, santé, secrétariat...)
 la demande de travail correspond à l’offre d’emploi c'est-à-dire la création d’emplois.
La création d’emplois par les entreprises dépend du niveau de la demande, du cout salarial et
les charges sociales.
III. LES ANALYSES TRADITIONNELLES DU MARCHES DU
TRAVAIL
1. La vision libérale ou néo-classique :
Le marché du travail est en équilibre ou revient automatiquement en équilibre. Pour les
néo-classiques le marché du travail père de fixer un salaire et un niveau d’emploi
correspondant à l’offre de travail des actifs et à la demande des entreprises. Le marché du
travail est toujours en équilibre ou revient automatiquement en équilibre. Le chômage est soit
volontaire soit due à l’action de l’Etat ou des syndicats qui, par leurs interventions, faussent
l’action du marché.
Pour remédier au chômage les libéraux préconisent d’une part la flexibilisation du marché
du travail et l’abaissement du cout du travail et d’autre part la restauration de la rentabilité
du capital.
Expliquer cette situation : l’insuffisante flexibilité du salaire à la baisse et les insuffisantes
capacités de production des entreprises.
La flexibilisation consiste à faire reculer la législation du travail (temps de travail, salaire
mini, indemnité de chômage, règle d’embauche et de licenciement).Il suffit de diminuer les
salaires pour que la demande de travail des entreprises s’accroisse et fasse disparaitre le
chômage.
L’abaissement du cout du travail signifie diminuer les charges qui pèsent sur l’entreprise :
impôt lié à l’emploi ou taxe professionnelle, la cotisation sociale...
Pour restaurer la rentabilité du capital, les pouvoirs publics donnent aux entreprises les
moyens d’assainir leur situation financière par la libération des prix, la limitation des charges
fiscales, l’accès plus facile à des sources de financement externes. Ils peuvent aussi par une
politique de bas taux d’intérêt ou d’aide à l’investissement, inciter les entreprises à investir.
2. La vision Keynésienne :
Le marché du travail peut être l’équilibre de sous emplois. Pour les Keynésiens le
déterminant fondamental du niveau de l’emploi n’est pas le coût du travail mais la demande
de biens et services adressés aux entreprises c’est-à-dire la demande effective. Cette demande
dépend de la consommation finale des ménages et de l’investissement. La consommation est
déterminée par les revenus et par la propension à consommer donc les salaires doivent être
suffisamment élevés. L’investissement se fixe en considération du niveau futur de la demande
et du taux d’intérêt. L’Etat a la responsabilité d’agir pour que la demande privée et publique
soit suffisante pour permettre le plein emploi. Pour le courant Keynésien le chômage est la
conséquence de la mise en place de politiques trop restrictives : pressions sur les salaires, taux
d’intérêt élevé, contraction des dépenses publiques. Améliorer la situation de l’emploi exige
que soient menées de politiques de soutien à la demande globale.

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Pour assurer le plein emploi, il convient de mettre en place un processus de relance
économique fortement créateur d’emplois :
 Inciter à l’investissement privé par la baisse des taux d’intérêts, les aides fiscales à
l’investissement.
 Relancer l’investissement public par une politique de déficit budgétaire approprié à
une conjoncture dégradée, par une stratégie de lancement de programme
d’investissement publique.
 Stimuler la consommation par une augmentation des salaires, la baisse de la pression
fiscale, l’élévation des transferts sociaux versés aux ménages (allocation,
indemnisation-chômage).
 Mettre en place une croissance plus riche en emploi.
IV. LES NOUVELLES ANALYSES DU MARCHES DU TRAVAIL
1. La théorie de la répartition :
Pour les tenants de cette théorie, le niveau de salaire est le résultat d’un rapport de force
entre patronat et salariat. Seule une meilleure répartition de la valeur ajoutée entre salaire et
profit est capable de favoriser la création d’emplois et d’assurer le plein emploi.
La théorie du déséquilibre :
Elle opère la distinction entre un chômage classique qui s’explique par un problème de
rentabilité. La reprise de l’emploi dépend d’une reprise préalable de l’investissement, elle-
même dépend d’une restauration de la rentabilité des entreprises.
Un chômage Keynésien qui s’explique par un problème de débouchés.
Ecole de la régulation
Pour les tenants, le rapport salarial évolue avec le temps. Avant la crise de 1928 l’Etat
intervenait peu dans l’économie. La régulation était concurrentielle. Mais durant les « trente
glorieuses » l’Etat est devenu interventionniste.
V. LES EFFETS DE LA CRISE SUR LE MARCHES DU
TRAVAIL :
1. La montée du chômage :
Dans l’ensemble les pays industrialisés capitalistes (PIC), la crise a eu un impact
considérable. Partout le chômage ne cesse d’augmenter et avoisine les 10%.Devant le
chômage certaines catégories de personnes sont plus touchées que d’autres : les jeunes (pas
assez d’expérience) les femmes (objet de discrimination à l’embauche, moins organisés dans
les syndicats exercent des emplois précaires, salaires faibles, elles se caractérisent par
l’absentéisme) les moyens qualifiés et les non diplômés (pas assez polyvalents) ;
2. La segmentation du marché du travail 
Le travail fournit aux entreprises n’est pas homogène. Il existe des qualifications
différentes, des conditions d’embauche différentes, des localisations d’emplois différentes.
Cette diversité des offres et des demandes d’emplois fait qu’on peut affirmer que le
marché du travail est segmenté.
La segmentation est la division du marché du travail en plusieurs sous marchés sur
lesquels les emplois aussi bien que les travailleurs présentent des caractéristiques distinctes.

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Le marché du travail se décompose au moins en deux sous marché : le marché primaire
composé stables, bien rémunéré et mieux assurés et le marché secondaire où on trouve des
emplois aléatoires précaires.
La précarisation de l’emploi :
La crise des années 1970 fut à l’origine de la précarisation ou instabilité de l’emploi.
L’emploi typique est un emploi salarié à plein temps, stable, assorti de garanties. Les emplois
atypiques concernent principalement salariés soit à temps plein mais précaires (CDD, Intérim)
soit à temps partiel souvent instables (non renouvelable, licenciement et peu protégés).
Depuis les années 1970 – 1980 se sont multipliées les formes particulières d’emploi
(FPE) qui correspondent à des emplois atypiques (CDD, temps partiel, emplois intérimaires,
emploi aide) et traduisent une précarisation due à l’instabilité et la faiblesse des revenus
d’impact de ces emplois atypiques sur le fonctionnement du marché du travail est important
en terme de flux.
La flexibilité du travail : (X)
Selon certaines analyses, l’important taux de chômage constaté est dû à l’existence de
rigidités qui empêchent le marché du travail de fonctionner correctement. Ces rigidités sont
salariales (salaires trop élevés), règlementaires (poids de l’Etat et syndicats) ou concernent la
gestion de sureffectifs (lenteur de l’ajustement de l’emploi effectif à l’emploi désiré).
Pour revenir à l’équilibre il faut rendre au système productif une certaine flexibilité afin
que celui-ci s’adapte au moins du coût, aux variations de l’activité.
La flexibilité du travail est l’ensemble des mesures permettant à l’entreprise l’effectif de
ces travailleurs aux fluctuations de l’activité économique.
Elle prend des variées :
 La flexibilité quantitative externe : elle consiste à faire varier le nombre de
salariés dans l’entreprise en fonction du niveau de la demande soit en licenciant
soit en ayant secourt à des CDD (contrats à durée déterminée) ou à des intérims.
La flexibilité quantitative interne : elle est l’adaptation du travail à l’intérieur de
l’entreprise de façon quantitative, basée sur l’aménagement du temps de travail du personnel
en fonction des fluctuations de la production (variation des horaires de travail, le temps
partiel, utilisation des heures supplémentaires).
La flexibilité qualitative ou fonctionnelle : elle consiste à rechercher une plus grande
polyvalence des salariés et/ou des équipements. Autrement dit elle correspond à la mobilité du
personnel au sein de l’entreprise.
La flexibilité salariale ou de rémunération : elle consiste à faire varier les salaires en
fonction du niveau de l’activité de l’entreprise.
L’externalisation : elle consiste à choisir des prestations du service au lieu de recruter du
personnel pour faire soi –même le travail.
La flexibilité du travail prend aussi des allures différentes en fonction d’un marché de
travail de plus en plus segmenté. Le marché primaire est d’avantage concerné par la flexibilité
interne et fonctionnelle ; le marché secondaire par la flexibilité externe.
La flexibilité à des effets sur l’emploi :
Les effets positifs sur l’emploi :

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 La flexibilité permet aux entreprises de s’adapter aux variations de la demande à
moindre coût. Cela peut favoriser l’investissement, la production et donc l’emploi.
 Le développement de la flexibilité externe permet aux entreprises de connaître les
gains de productivité. La flexibilité salariale est favorable à l’emploi selon les
libéraux.
Les effets négatifs sur l’emploi :
 La flexibilité salariale déprime la demande effective selon les keynésiens.
 La flexibilité externe engendre la précarisation de l’emploi. Cette précarisation
pèse sur les revenus donc sur la demande et sur l’emploi.
 Le développement de la flexibilité du travail entraîne une moindre motivation des
salariés ce qui peut jouer sur leur productivité.
Notions de base
La qualification désigne l’ensemble du savoir-faire et des compétences du salarié.
La qualification de l’emploi définit les qualités attendues par l’employeur pour occuper
tel ou tel poste dans l’entreprise. Elle permet en particulier de dresser un classement objectif
de la hiérarchisation de l’emploi et donc de sa rémunération à l’intérieur des conventions
collectives du travail.
La flexibilité du travail désigne l’adaptation du salarié aux nouvelles conditions de la
production. On distingue :
• la flexibilité quantitative interne. Face aux fluctuations de la demande, l’entreprise
adapte en conséquence les horaires de travail de ses salariés en développant l’annualisation du
temps de travail et le temps partiel ;
• la flexibilité quantitative externe. L’adaptation à la demande s’effectue soit par la
sous-traitance, soit par le recours à l’intérim et aux contrats à durée déterminée ;
• la flexibilité fonctionnelle : Elle désigne l’ajustement de l’entreprise par le
développement de la polyvalence des qualifications des salariés. Elle peut alors les affecter
indifféremment à divers postes et services ;
• la flexibilité salariale : Une partie de plus en plus grande de la rémunération du salarié
est à présent fonction des gains de productivité de l’entreprise. C’est le principe de
l’intéressement ou des stock-options. On assiste à l’heure actuelle à un accroissement de cette
individualisation de la rémunération.
Par dualisme du marché du travail, on entend la division en :
• marché primaire regroupant les emplois stables, à temps complet et à durée
indéterminée ;
• marché secondaire reprenant les emplois précaires comme les contrats à durée
déterminée (CDD).
La déqualification évoque pour le salarié l’occupation d’un emploi inférieur à ce que lui
permettrait d’obtenir sa qualification véritable.
L’externalisation consiste, pour l’entreprise, à se recentrer sur son activité productive de
base. En conséquence elle se sépare, par la sous-traitance, d’activités pouvant être réalisées,
pour elle, à moindre coût. Cela concernera par exemple la sécurité, la comptabilité, voire la

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réalisation d’une partie de la production. L’externalisation permet donc de reporter sur le
sous-traitant les aléas de la conjoncture économique.
Les raisons de la flexibilité du travail
L’abandon progressif, par le consommateur, d’un produit standardisé au profit d’un
produit plus individualisé, joint à une augmentation de la compétition internationale, a rendu
la demande de plus en plus fluctuante. L’entreprise doit donc adapter sa production aux
évolutions du marché. Cela l’incite à recourir à la flexibilité du travail pour s’ajuster aux
variations de la production. Ainsi se développent peu à peu les contrats à durée déterminée,
les intérims et les temps partiels.
L’entreprise y trouve de surcroît un intérêt économique. Le recours aux emplois
précaires, moins rémunérés en raison de l’absence d’ancienneté du personnel et d’avantages
sociaux plus réduits, lui permet une réduction du coût de la masse salariale. Cela lui confère
une compétitivité accrue qui améliore ses parts de marché. Les théoriciens néolibéraux
soutiennent aussi l’idéologie de la flexibilité du travail qui peut, selon eux, aider à la lutte
contre le chômage par la suppression des rigidités sur le marché de l’emploi.
L’Etat, dans sa politique économique de lutte contre le chômage, encourage également la
flexibilité. Ainsi, l’aide à l’insertion professionnelle des jeunes dans l’entreprise s’effectue par
des contrats à durée déterminée comme le « contrat de qualification ».
Enfin, la flexibilité des horaires et le développement du temps partiel rencontrent un
accueil souvent favorable auprès des femmes qui travaillent, car ils leur permettent de
concilier vie professionnelle et vie de mère de famille.
Les conséquences de la flexibilité : Le dualisme du marché
Contrairement à la vision classique d’un marché du travail unique et homogène, la réalité
actuelle démontre qu’il est coupé en deux : le marché primaire et le marché secondaire.
Le marché primaire regroupe les emplois stables ou à durée indéterminée. Les salariés
bénéficient donc de la sécurité de l’emploi et d’une rémunération élevée en raison de
l’expérience professionnelle et de l’ancienneté acquise.
Le marché secondaire englobe, en revanche, les emplois instables des CDD, des
intérims et des temps partiels. Les salariés sont moins bien rémunérés et sans promotion
interne possible dans l’entreprise. Ce marché, caractérisé par des emplois précaires, est
qualifié d’« atypique ». Il se compose le plus souvent de jeunes, de femmes et de personnes
sans grande qualification personnelle. Il convient de mettre en lumière les conséquences
sociales de ce dualisme du marché du travail.
Le nombre d’emplois précaires augmente et se généralise dans la société. Cela entraîne
une discontinuité dans la perception des revenus qui fragilise le salarié et qui peut être à
l’origine d’un processus générateur d’exclusion sociale. Ce phénomène est qualifié de «
working poors » ou travailleurs pauvres qui, malgré une activité professionnelle, vivent dans
des conditions proches de la pauvreté.
Par ailleurs, le travail salarié a toujours été considéré comme un facteur important de
l’intégration de l’individu dans la société. Le développement des emplois atypiques ne peut,
dès lors, que susciter une déstabilisation de la personne dans ses rapports avec la
collectivité.

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La qualification, un passeport pour l’emploi ?
Il apparaît en général évident qu’un bon niveau de qualification conduit à accéder plus
aisément à un emploi. L’évolution technologique de l’appareil productif, comme l’arrivée des
NTIC (Nouvelles techniques de l’information et de la communication), ainsi que la robotique
et les machines-outils à commandes numériques, conduit l’entreprise à recruter du personnel
de plus en plus qualifié et polyvalent.
L’emploi devient donc plus facile quand le niveau de diplôme et la qualification
augmentent. Il convient toutefois de relativiser la relation qualification = emploi.
L’observation des statistiques du chômage en France souligne une légère augmentation
des chômeurs parmi les diplômés supérieurs.
En outre, l’allongement de la poursuite des études entraîne une surqualification qui
intensifie la concurrence pour les postes hautement qualifiés entre les demandeurs. Mais le
diplôme ne peut créer l’emploi. Ceux qui ne peuvent être recrutés sont conduits alors à
accepter un poste d’une qualification inférieure. Cela génère souvent une frustration
démotivante pouvant entraîner une moindre productivité pour l’entreprise dans laquelle ils
travaillent.
Enfin, il est observé que les entreprises, en recrutant sur la base du seul diplôme, se
privent d’un recrutement à partir des compétences réelles des candidats, ce qui peut nuire à la
dynamique de leur production et susciter de nouvelles inégalités dans la société.
Théories et auteurs
Les économistes libéraux sont favorables à la flexibilité du travail, seul moyen selon eux
de rééquilibrer le marché et réduire le chômage. L’existence de rigidités diverses comme une
législation trop contraignante, l’instauration du Smic ou des horaires de fermeture des
commerces, sont pour eux sources de chômage. Ils soulignent la nécessité pour l’entreprise de
pouvoir adapter la variation de ses effectifs aux variations de la demande. En 1971, les
économistes américains M. Piore et P. Doeringer mettent en évidence la segmentation du
marché du travail en marchés primaire et secondaire, appelée encore dualisme du marché du
travail. Nous avons vu que le marché primaire regroupe les emplois stables, à haute
qualification et à revenus élevés, encore appelés « insiders » ou main-d’œuvre permanente. En
revanche le marché secondaire se compose d’emploi moins qualifié et instable, où les salariés
sont rémunérés en fonction de leur productivité, encore appelés « outsiders » ou main-
d’œuvre périphérique. Piore et Doeringer constatent la relative étanchéité de chacun de ces
marchés : les passerelles sont peu nombreuses pour aller du secondaire au primaire. Pour eux,
ce dualisme ne s’expliquerait pas seulement par des qualifications ou aptitudes différentes des
salariés, mais par le mode de gestion des emplois dans les entreprises. Ces dernières
proposeraient à la main-d’œuvre qu’elles veulent retenir des contrats stables et un salaire
d’efficience supérieur au « salaire d’équilibre », ainsi qu’une progression par la promotion
interne. En revanche, elles n’offriraient que des contrats de travail à durée précaire aux
salariés qu’elles considèrent comme une simple réserve pour faire face ponctuellement aux à-
coups de la production.

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SOUS-CONTENU 5 : l’organisation du travail.
A travers son organisation, le facteur travail joue un rôle important au niveau de la
croissance économique.
Toute organisation du travail présente 4 objectifs : produire le plus possible, dans les
délais les plus courts, avec moins d’efforts, en tenant compte de la qualité.
1. Le taylorisme
C’est une forme d’organisation du travail visant à accroitre la productivité du travail par
une organisation scientifique du travail (O.S.T). L’O.S.T est un ensemble de méthodes
opérant une décomposition du travail pour maximiser la production.
L’O.S.T est une organisation rationnelle reposant sur 3 principes.
 La séparation radicale entre la conception et l’exécution d’où la division
verticale du travail.
 Le découpage des activités en taches élémentaires et non qualifié. C’est la
division horizontale du travail.
 le salaire ou rendement qui permet de stimuler l’activité et la productivité et
obliger l’ouvrier spécialisé à suivre la cadence.
2. Le Fordisme :
C’est une forme d’organisation du travail introduisant le travail à la chaîne et la
standardisation de la production et prônant une politique d’augmentation des salaires afin
d’écouler la production.
Ford a introduit dans le taylorisme 3 innovations fondamentales.
 Sur le plan économique, la standardisation du produit permet la réalisation de la
production de masse et les économies d’échelle.
 Sur le plan technique, la chaîne d’assemblage d’où la machine donne le rythme
aux travailleurs.
 Sur le plan social, une politique de haut salaire d’où une hausse de la
productivité, des gains de productivité, plus de partage, une augmentation des
salaires et une consommation de masse devient possible pour absorber la
production de masse.
3. Résultats :
Des années 1960 aux années 1980 le taylorisme et le fordisme eurent des résultats
positifs. La productivité a augmenté, il y a eu hausse de vie des ménages, mise en place d’un
cercle vertueux de la croissance économique pendant les « trente glorieuses »  soutenue par
les politiques macroéconomiques des Etats occidentaux et la transformation des modes de vie
(allègement des tâches domestiques grâce aux équipements électroniques, d’automobiles,
les moyens de communication de masse…)
4. La remise en cause du taylorisme
A partir des années 1960, on constate un ralentissement des gains de productivité suit à
des mouvements de contestations. Ce mouvement de révolte entraînant la multiplication des
malfaçons (coût des retouches et pertes de production), la rotation accélérée des effectifs
ou turn-over (coût d’embauche et formation). L’absentéisme (coût de remplacement des

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travailleurs, des retards, des grèves…). Ce contexte entraîna en plus du ralentissement de la
productivité, des dépenses supplémentaires pour les entreprises.
A partir des années 1980 la demande évolue et s’oriente vers une exigence de qualité. La
diversification de la demande va remettre en cause la logique de l’organisation du travail
reposant sur la production et la consommation de masse. Les entreprises doivent prendre en
compte la qualité du produit et réagir vite aux variations de la demande. Cela n’est plus
compatible avec le taylorisme et modifie à la fois la nature du travail et les qualifications
exigées.
5. Les nouvelles postes d’organisation du travail ou le post taylorisme 
Les nouvelles formes du travail appelé post-taylorisme sont fondées sur l’implication des
travailleurs dans le processus de production. Elle limite la division du travail.
5.1. Les nouvelles formes d’organisation du travail : simples aménagements de
l’organisation Fordiste
Le but est de remédier aux disfonctionnements liés au taylorisme et de trouver une
réponse à la démotivation constatée des travailleurs. Plusieurs moyens sont suggérés qui veut
promouvoir sous divers formes une meilleure participation des travailleurs au processus de
production : La rotation des postes, l’élargissement des tâches, les groupes semi-
autonomes et les cercles de qualité.
5.2. Le toyotisme ou système de production du Toyota (« SPT »).

Le toyotisme est un système de gestion de l’entreprise simple mais efficace consistant à :
 Réduire les coûts et éviter le gaspillage ;
 Maintenir une qualité optimale des productions tout au long de la chaîne de
production ;
 Eviter l’offre excédentaire : les voitures et les pièces sont fabriquées à la demande ;
 Prendre en considération l’avis des opérateurs ;
 Améliorer le système de façon continue.
Par ailleurs le toyotisme a eu des conséquences positives
 Au niveau de l’entreprise, la diminution des stocks d’où la baisse du coût du
stockage ;
 Au niveau des consommateurs, une meilleure qualité des produits mieux
diversifiés et adaptés au goût des consommateurs, les délais de livraisons plus
courtes ;
 Au niveau des ouvriers, plus d’autonomies, polyvalence, une meilleure
formation et plus de solidarité.
5.2.1. Le toyotisme est un post taylorisme :
5.2.1.1. Un nouveau type d’organisation de la production
Les principes du toyotisme sont simples : on ne produit que ce qui est commandé. La
compétitivité d’une entreprise se juge à sa capacité à s’adapter à une demande fluctuante et
diversifiée. Le toyotisme met en place un système d’information d’avale en amont et un
contrôle critique de l’organisation (Kaïzen) pour livrer de produits sans défaut en temps voulu
et le « juste à temps ».

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5.2.1.2. Le toyotisme semble remettre en cause les principes du taylorisme :
Le toyotisme a de nombreux effets positifs pour les conditions de travail des salariés. Il
provoque une hausse des qualifications des salariés qui doivent disposer une certaine
autonomie et accepter « la polyvalence des tâches ». Il fait appel aux capacités de réflexion
des ouvriers.
5.2.2. Le toyotisme est un « néo-taylorisme »
5.2.2.1. Le toyotisme poursuit les mêmes objectifs que le fordisme
Le toyotisme peut être considéré comme un prolongement du taylorisme. Il cherche
toujours à améliorer rationnellement l’efficacité des salariés et diminuer les coûts de
production.
« Le juste à temps » impose une flexibilité et une rapidité de réaction. Les divisions
verticales du travail ne disparaissent pas. La polyvalence se traduit par une tension
permanente pour l’ouvrier qui doit à la fois produire, contrôler la qualité et surveiller la
machine.
5.2.2.2. Le toyotisme n’a pas mis fin au taylorisme :
Les tâches tayloriennes et fordiennes n’ont pas disparu dans l’industrie. Les principes du
taylorisme s’étendent au tertiaire. La division horizontale et parcellaire et la division verticale
du travail s’applique aux salariés dans la restauration rapide, dans les banques.
NB : l’aménagement du taylorisme fait que nous pensons qu’il a disparu mais en réalité il
est caché dans un autre phénomène beaucoup plus récent qui est la flexibilité.
Le progrès technique et l’évolution d’une demande plus exigeante ont transformé le
taylorisme pour qu’il devienne plus souple. C’est ainsi qu’on peut parler de néo-taylorisme./.

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