Vous êtes sur la page 1sur 21

Université Amar TELIDJI- Laghouat

Faculté des sciences


Département d’agronomie
Master 1 : améliorations des plantes

Module de technique agricole


Partie : Production de plants en pépinière

1) Notion de pépinière

Par définition, le secteur de production de plants comprend les branches d’activités ayant pour objet
la production en pépinière de jeunes plants de toute catégorie, destinés à être plantés ou repiqués
pour l’élevage dans un objectif bien déterminé, notamment la production fruitière, la production
maraîchère, le reboisement et l’ornement. A cet effet, quatre catégories de plants sont distinguées à
savoir :
 Les plants fruitiers ; olivier, agrumes, vigne, arbres à noyaux, arbres à pépins et autres
 Les plants maraîchers ; tomate, pigment, oignon, salade, melon, pastèque, aubergine, etc…
(Lignée pure ou hybrides)
 Les plants d’ornement, et
 Les plants forestiers.

En étymologie, Le terme de pépinière dérive de pépin, graine de certains fruits. En effet, à l'origine,
les pépinières étaient les lieux où l'on semait les graines de certains arbres fruitiers ou forestiers.

En agriculture, sylviculture, arboriculture ou horticulture, une pépinière est un champ ou une


parcelle de terre réservée à la multiplication des plantes ligneuses principalement (arbres, arbustes)
mais aussi de plantes vivaces, et à leur culture jusqu'à ce qu'elles atteignent le stade où elles peuvent
être transplantées ou commercialisées.

Le terme peut aussi s'appliquer aux parcelles dans lesquelles sont semées et élevées des plantes
annuelles (notamment légumes et plantes à fleurs) jusqu'au stade où elles sont aptes à être
« repiquées » à leur emplacement définitif.

Il est à noté que la production de matériel de plantation comporte de nombreuses étapes, entre
autres : préparation du terrain de la pépinière ou du milieu de croissance en serre, ensemencement,
entretien (soins culturaux), arrachage, repiquage et conditionnement pour l'entreposage ou le
transport.

Chaque type de matériel (boutures, graines,…) a des exigences particulières, des précautions
spéciales doivent être prises à chaque étape afin de produire un matériel de bonne qualité qui offrira
des taux de survie élevés et une croissance rapide après la transplantation sur le terrain. Seul le
matériel de plantation vigoureux de source saine connue devrait être accepté; investir temps ou
argent sur du matériel de qualité médiocre et/ou de source inconnue n'est jamais une bonne affaire.

1
2) Implantation d’une pépinière

L’installation d’une pépinière (surtout s’il s’agit d’une pépinière forestière ou une pépinière des
arbres fruitiers) doit baser sur deux points essentiels :

2-1- Le choix de lieu


Le milieu économique :
 La main-d’œuvre : il faut choisir des personnel qualifié, capable de travail dans toutes les
conditions (saisons).
 La vente : il faut déterminer le marché, en gros ou au détail, les espèces, la quantité, les
dattes.
 L’existence des fournisseurs de toute sorte de matériels et de produits : des semences, les
engrais, les produits phytosanitaires,…
Le milieu naturel
 Le sol et le sous-sol (éviter les sols lords, calcaires,…selon l’objectif tracé).
 Les reliefs et l’exposition
 Le climat
2-2- L’occupation de l’espace
L’espace de pépinière devait diviser en différentes parties :
 Bâtiments : contient l’administration et les hangars
 Divers : des espaces réservées pour :
 point d’eau,
 clôture et brise-vent,
 ombrierres, serres, tunnels,…
 Espace non construit
 Chemins de circulation : large, à revêtement dur,
 Les carrés de culture : doivent construite des unités de productions nettement repérables sur
le terrain.
 Les carrés de multiplications (semis, bouturage, greffage, marcottage,...)
 Les carrés de transplantation (produire de gros sujets)
 Les carrés de pieds -mères
3) Planification de la plantation

Un programme de production bien conçu fournit des renseignements précieux sur le type et la
qualité des plants que l'on veut obtenir. Il doit prendre en considération un certain nombre de points
essentiels, dont l'écologie des espèces choisies, le nombre des plants souhaité à la plantation, l'âge
d'exploitabilité optimal. Ils peuvent être utilisés pour comparer différents niveaux d'aménagement,
et estimer la production potentielle correspondante en fonction du produit final souhaité, de la
productivité du site, de l'intensité des éclaircies et de leur fréquence (l’éclaircissage accélère la
croissance en diamètre des plants d'avenir, les maintient en croissance vigoureuse et en bonne santé,
élimine les plants de moins bonne qualité).

On peut conclure qu’il faut gérer la pépinière dans l’espace et dans le temps, c-à-d : il faut
déterminer le nombre des plants à produire par l’unité de surface et par l’unité de temps (la durée
des cultures), ce qui nous permis de bien programmer la production de plants destiner aux cultures
précoce, de saisons ou de derrière saison, et de bien planifier l’utilisation de matériel agricole.
2
Remarque :

Lorsque l'objectif est de produire le maximum de biomasse ligneuse dans le délai le plus court
possible, une densité initiale plus élevée et une révolution plus courte peuvent être planifiées. Des
diagrammes de gestion de la densité ont été élaborés pour quelques essences afin d'aider les
propriétaires de terrain et les forestiers à maximiser la production des plantations en pratiquant
régulièrement des éclaircies.

4) Modes de production de plants

La production des plants en pépinière peut s’assurer en multipliant les végétaux par voie végétative
(bouturage (racine ou tige), marcottage, griffage, multiplication in vitro…) ou par voie sexuée
(semis), et qui seront destiner à être transplanter à racines nues ou en récipients (en mottes).

Les semis à racines nues poussent à partir de la graine dans la même planche de pépinière (lit de
germination) pendant tout leur séjour en pépinière. Ensuite, les plants repiqués à racines nues
s’arrachent des planches de semis à haute densité et transplantés dans le sol (en serre ou en plein
champ).

Les plants en motte sont des jeunes plants de légumes produisent sous serre dans des caissettes ou sur
des planches au sol, ou encore, sur des planches en plein champ. Mais depuis quelque temps déjà,
les producteurs se sont tournés vers de nouvelles techniques de production sous serre qui font appel
à diverses sortes de contenants, parmi lesquels les plateaux alvéolés (plants en milticellules ) (figure
1).Ceux-ci présentent en effet l'avantage de laisser chaque plant croître dans sa propre motte, de
diminuer la concurrence entre les plants et de rendre le développement plus uniforme. Cette
technique implique en outre moins de travail pendant les opérations de mélange et de stérilisation
du substrat, de remplissage des plateaux et d'arrachage des plants. Les plants ainsi obtenus, arrachés
avec leur motte, affichent une meilleure reprise au champ puisque leurs racines sont moins
endommagées par l'arrachage.

Figure 1. Plant de melon robuste prêt à être repiqué en plein champ. À noter le développement
vigoureux des racines et l'épaisseur de la tige.

3
5) Le contenant
4-1- Nature et propriétés de la paroi du contenant
Pour obtenir des plants sains et vigoureux, il faut utiliser des contenants de nature inertes, non
toxiques, ne provoquent pas une isolation thermique du substrat ce qui retarde la croissance des
plantules, et ne hébergent pas des agents pathogènes.

C'est pourquoi les plateaux en plastique sont d'usage plus répandu. Par ailleurs, les plateaux de
couleur sombre absorbent mieux la chaleur, et les plants y poussent souvent plus vite que dans les
plateaux de couleur claire (par ex. les plateaux en plastique noir comparés aux plateaux en plastique
blanc) (figure 2).

Figure 2. Ensemencés au même moment, les plateaux en plastique de couleur sombre permettent
une croissance plus hâtive des plants par rapport aux plateaux en styrofoam blanc.

4-2- Géométrie du contenant

La grosseur des alvéoles influe sur le comportement du plant au champ, en particulier sur la
précocité. Quand on utilise des plateaux à grosses alvéoles, les plants ont beaucoup de place et
peuvent se développer jusqu'à un stade plus avancé sans risque d'étiolement ou de feutrage racinaire.

Dans un plateau à alvéoles relativement profondes, les plantules disposent chacune d'un plus grand
volume de substrat, d'eau et d'éléments fertilisants. Les alvéoles profondes tendent à favoriser une
croissance plus rapide. Cependant, malgré une fréquence d'arrosages moins élevée
comparativement aux alvéoles peu profondes, les besoins globaux en eau sont plus grands puisque
la quantité de substrat à maintenir humide est plus importante. Dans le cas des plateaux à alvéoles
profondes, il est indispensable d'arroser copieusement et d'humidifier en totalité le substrat pour
favoriser la croissance des racines sur toute la profondeur de la motte.

Figure 3. Plateaux de diverses tailles pour la production de plants de légumes.


4
Tableau 1. Caractéristiques techniques des plateaux couramment utilisés par les producteurs de plants de légumes.

Plateau Densité des plants Volume de l’alvéole 1


bre
(n d’alvéoles) (alvéoles/pi2) (cm 3) Légumes

24 14 171 Tomates, cucurbitacées hâtives

38 23 106 Tomates, cucurbitacées hâtives

50 31 66 Tomates, cucurbitacées hâtives

72 47 43 Poivrons, choux, cucurbitacées hâtifs

128 78 23 Tomates, poivrons, choux de moyenne saison

200 122 11 Poivrons, choux d'arrière saison

288 175 7 Tomates de conserverie, oignons espagnols

1
Le volume de l'alvéole varie selon la profondeur et la forme de l'alvéole (cm3 = centimètre cube).

Quand on recherche une plus grande uniformité des plants à l'intérieur d'un même lot, on évite
d'utiliser des plateaux qui diffèrent par la profondeur des alvéoles ou par la couleur du plastique.

Remarque : les contenants doivent être menu des orifices en permettant le drainage de milieu de
culture.

4-3- Âge des plants au repiquage et calendrier de production

L'âge optimal des plants de légumes est fonction tant de l'espèce cultivée que de la grosseur
d'alvéole utilisée. En général, les grosses alvéoles permettent de produire des plants plus gros et
plus âgés. Il a été observer que les plants cultivés dans de grosses alvéoles donnent des rendements
plus élevés plus tôt que les plants produits dans des alvéoles plus petites; en revanche, le
rendement global est pratiquement le même.

Les producteurs doivent adapter leurs méthodes et leurs calendriers de culture selon l’espèce
cultivée et la grosseur des alvéoles. Le tableau 2 énumère certaines lignes directrices pour la
production de plants à repiquer, en fonction de la grosseur des alvéoles.

Tableau 2. Calendrier de production des plants, selon la grosseur des alvéoles employées, pour
plusieurs légumes.

Culture Taille du plateau Âge au repiquage et détails de production

Tomates hâtives 24, 38, 50 En général, semis dans des plateaux à 288 ou à 406 alvéoles, puis
repiquage dans des plateaux à alvéoles plus grosses, dès l'apparition
de la première vraie feuille. Les plants devraient avoir environ 8
semaines au moment de la plantation définitive.

Tomates de moyenne 128 à 288 Semis direct dans les plateaux.


saison ou de fin de
Pour les repiquages de la deuxième quinzaine de mai, utiliser des
saison
plants âgés de 6 à 7semaines; pour les repiquages de juin, utiliser des
plants de 5 semaines.

5
Poivrons hâtifs 50 ou 72 Repiquage de plantules ou semis direct dans les plateaux.
Compter de 8 à 9 semaines avant le repiquage au champ.

Poivrons de moyenne 128 à 200 Semis direct dans les plateaux.


saison ou de fin de
Compter de 7 à 8 semaines avant le repiquage au champ.
saison

Choux hâtifs 72 ou 98 Semis direct dans les plateaux.


Compter de 5 à 6 semaines avant le repiquage au champ.

Choux de moyenne 128 à 200 Semis direct dans les plateaux.


saison ou de fin de
Compter de 4 à 5 semaines avant le repiquage au champ.
saison

Concombres, melons, 24 à 128 Semis direct dans les plateaux.


courges
Compter de 3 à 4 semaines si on utilise des plateaux à 24 ou à 38
alvéoles, et de 2 à 3semaines si on utilise des plateaux à 128 alvéoles.
Ne pas laisser les plants pousser trop en hauteur dans la serre.

Oignons espagnols 200 ou 288 Semis direct dans les plateaux.


Rabattre plusieurs fois les plantules pour les renforcer. Compter de 8
à 10 semaines avant le repiquage au champ.

6) substrat de culture

5-1- Définition du substrat de culture

Le substrat, ou milieu de culture hors sol est un support constitué des matériaux permettant la
fixation des racines des plantes.

Plusieurs sortes de substrats (bien adaptés à chaque système de culture : semis des graines,
bouturage, culture hors sol, pépinière,…) peuvent être utilisés pour assurer le démarrage des plants,
tels que les substrats sans sol : le terreau, la mousse de tourbe, de la perlite, de la vermiculite, la
laine de roche, une préparation nutritive et un agent mouillant. Ces mélanges varient quant à leurs
propriétés de rétention de l'eau et de drainage, leur teneur en éléments nutritifs et leur granulométrie.

5-2- Contraintes des utilisations des substrats

Tout matériau entrant dans la composition d’un support de culture doit nécessairement répondre à
un certain nombre de caractéristiques physiques, chimiques et biologiques prouvant son aptitude à
permettre la croissance d’une plante. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette évidence
n’est pas toujours bien respectée car les contraintes imposées sont nombreuses et fortes. Si de plus
en plus de matériaux sont proposés sur le marché des substrats et « terreaux », peu en fait répondent
à toutes ces exigences ; on peut citer leurs propriétés agronomiques (surtout pour l’eau et l’air), leur
innocuité, la régularité de leurs caractéristiques physico-chimiques et une fiabilité de leur
approvisionnement, enfin bien sûr, leurs coûts acceptables.
6
Actuellement, dans le cadre de protection de l’environnement, multiples règlements ont donc été
élaborés pour protéger les ressources naturelles (l’eau, l’air,…), préserver les milieux
écologiquement intéressants : les tourbières, les paysages,… ; donc, le secteur des substrats (Matière
première prélevée dans un milieu naturel fragile) de culture ne pouvait rester à l’écart, les tourbes
sont directement concernées par les lois relatives à la préservation des ressources et des zones
d’intérêt écologique. D’autre coté, si l’élimination des déchets issus de l’utilisation de ces substrats
trouve des débouchés dans le secteur des amendements et supports de culture, elle pose évidemment
de réels problèmes de qualité et de sécurité sanitaire pour certains d’autres. Face à cette situation,
des substrats de culture alternatifs doivent être recherchés.

5-3- Propriétés des substrats

L’innocuité

Les substances destinées aux utilisations en pépinière ne doivent jamais contenu des matériaux peu
connus ou hétérogènes, qui peuvent présenter une certaine toxicité [éléments minéraux toxiques
(notamment d’éléments-trace métalliques) ou de polluants organiques (PCB, HAP, pesticides) ou de
pathogènes, dangereux pour l’homme ou les plantes. Pour tout produit mal identifié ou douteux, il
est désormais indispensable de réaliser des analyses spécifiques, par exemple des bioessais, avant
toute utilisation en incorporation à un substrat de culture.

La bio-stabilité

C’est à dire la résistance à la dégradation microbienne naturelle. La plupart des matériaux entrant
dans la composition d’un substrat sont d’origine organique, donc constitués de molécules carbonées,
plus ou moins complexes. Placées dans un milieu humide non stérile, à température ambiante,
celles-ci sont immédiatement dégradées par une micro-flore de bactéries et de champignons
saprophytes. Selon la longueur et la complexité des chaînes carbonées, la résistance du matériau à la
dégradation sera plus ou moins forte, sachant que sa décomposition est de toute façon inéluctable.
Or, utilisés comme supports de culture, les matériaux doivent conserver leurs caractéristiques
initiales, notamment physiques, au moins pendant la durée de la culture (de quelques mois à un an
en général).

Par ailleurs, cette dégradation microbienne s’accompagne dans sa première phase d’une forte
demande en azote. Celle-ci peut alors concurrencer directement l’alimentation minérale de la plante,
entraînant une carence plus ou moins importante. Pour toutes ces raisons, il est essentiel de
connaître la bio-stabilité des produits nouveaux introduits dans un mélange, voire de les écarter s’ils
se dégradent trop vite.

Les caractéristiques physiques

Particulièrement l’aération et la rétention en eau. Pour l’aération, c’est surtout l’importance de la


porosité occupée par l’air quand le substrat est saturé en eau qui doit être prise en compte. Il s’agit
en fait d’évaluer les risques d’asphyxie racinaire. Vis à vis de l’eau, le plus important est d’évaluer
les quantités d’eau retenues par le matériau, pour des forces de rétention compatibles avec les
capacités d’extraction racinaire. Ce n’est donc pas tant la rétention en eau maximale qui est
intéressante mais bien la quantité réellement disponible pour la plante. Celle-ci est dépendante des
caractéristiques de la porosité du matériau.

Les propriétés de drainage et la rétention de l'eau sont importantes si l'on veut conserver le mélange
sans sol à un niveau d'humidité constant. On choisira donc un mélange de texture (grosseur des
particules) moyenne afin d'obtenir une aération et un drainage satisfaisants et de faciliter le
remplissage des plateaux.

7
La composition chimique

Il est important de connaître les concentrations en éléments nutritifs des substrats. Elles diffèrent
considérablement d'un type de substrat à l'autre. En fait, c’est essentiellement la quantité et la nature
des ions présents dans la solution du substrat ou fixés sur celui-ci qui doivent être déterminées. Ces
caractéristiques influencent directement la salinité (CE) et le pH du milieu. Donc, il faut choisir des
substrats compatibles avec les exigences de la culture envisagée ; ainsi, Il faut ajuster le régime
d'arrosage et de fertilisation selon la capacité de rétention de l'eau et selon la teneur en éléments
nutritifs du substrat.

5-4- l'utilisation de nouveaux matériaux comme support de culture

Quelque soit leurs origines, doivent y réponde aux exigences agronomiques et sanitaires ; il est donc
essentiel que la mise à disposition éventuelle de ce type de produit s’accompagne de garanties
(homologation, certification).

Ces matériaux doivent aussi présenter de réelles qualités industrielles, telles que :

 un volume important,
 une régularité de la production,
 une bonne homogénéité de composition et de granulométrie.

Il est conseille de préférence les substrats sans sol, parce qu'ils sont stériles et donc moins
susceptibles de causer des maladies. En outre, ils sont plus légers et plus faciles à manipuler; ils se
prêtent bien à l'entreposage et à la manutention; ils sont assez uniformes d'une année à l'autre et ils
ne forment pas de croûte. On peut obtenir de bons plants à repiquer dans tout un assortiment de
mélanges sans sol.

Exemples des substrats de culture

Vermiculite

 Nom commercial : Vermex (R), Zonolite


 Composition / origine : minéral (silicate)
 Utilisation / description : La vermiculite est utilisée en jardinage pour alléger et drainer des
terres trop lourdes. Empoyée seule, elle sert également comme substrat pour semis, ou en
culture hydroponique (hydroculture). Elle est également utilisée comme milieu de culture
neutre en expérimentation scientifique (Par exemple, voir le livre "Expérimentation en biologie
et physiologie végétales").

Terreau

 Composition / origine : Organique


 Utilisation / description : Le terreau est utilisé en jardinage, notamment pour les semis. Il
possède un for pouvoir de rétention d'eau. En culture de bonsaï, il est souvent associé à la
pouzzolane afin d'augmenter la capacité de rétention d'eau.

Pouzzolane

 Nom commercial : Pouzzolane


 Composition / origine : volcanique (silice, alumine, Sesquioxyde de fer), Son nom vient de
la ville de Pouzzoles, proche du Vésuve.(Italie)
 Utilisation / description : La pouzzolane est utilisée en agriculture (amendement en oligo-
éléments), culture hors sol, drainage, végétalisation, paillage. Et sert de substrat pour les
8
bonsaïs, souvent mélangées avec un substrat plus rétenseur, mais variable selon les régions
d'emplois.
Elle est aussi utilisée pour
- la décoration de massif et d'aménagement paysagers.
- tranchées drainantes, bétons léger, station d'épuration (filtration, absorption divers) dans
l'industrie.
- support de filtration des effluents de salle de traite.

Laine de roche

 Composition/origine : substrat inorganique artificiel. La laine de roche est fabriquée à


partir de roche volcanique liquéfiée et extrudée.
 Utilisation / description : La laine de roche sert de substrat dans certaines formes de
cultures hydroponiques. Ce substrat peut à la longue libérer du calcium et augmenter le pH,
des mesures correctives sont généralement à prévoir, comme une préparation initiale ou
l'emploi de substances acidifiantes.

Tourbe

 Nom commercial : tourbe


 Composition / origine : fossilisation débris végétaux ( 2000 a 5000 ans)
 Utilisation / description : les tourbes se forme dans des milieux anaérobie et saturé d'eau.
La tourbe est couramment utilisé en agriculture et horticulture a cause de sa forte rétention
d'eau. Elle dispose de très peu de minéraux, et a un ph assez acide, convient donc bien aux
azalée, rhododendron

Argile expansée

 Origine : minérale
 Utilisation : L'argile est utilisé pour drainer le fond des pots, comme substrat en
hydroculture. En culture hors-sol, on l'utilise également pour limiter l'évaporation de
l'eau.Souvent présenté en forte granulométrie habituelle (un centimètre) limite son
utilisation aux bacs profonds. Ce substrat se désagrège très peu, et son pH est neutre.

Écorces

 Origine : végétale
 Utilisations : Utilisées en culture hors-sol, les écorces nécessitent une préparation préalable :
Neutralisation à la chaux, puis compostage de longue durée (plusieurs mois)

Polystyrène

 Origine : Matériau organique synthétique


 Utilisation : Le polystyrène expansé sert à alléger les substrats. Ce matériau neutre présente
une capacité de rétention nulle, sa surface hydrophobe ne retient pas le liquide. Le
polystyrène s'emploie donc le plus souvent en combinaison avec d'autres matériaux.

Utilisation polystyrène: Utilisé seul sous forme de billes expansées, il est également très
efficace pour le paillage dans les serres froides. Lavable donc réutilisable, neutre donc
adapté aux espèces non acidophiles, il constitue un matériaux de paillage appréciable dans la
culture du bonsaï, étant exempt de tout parasites.

9
Zéolite ou zéolithe

 Origine: Ce sont des minéraux, des alumino-silicates hydratés, de molécules complexes.


Une molécule de zéolite se compose de 4 atomes d'oxygène enfermant un atome
d'aluminium ou de silicium, Les zéolites se sont formés sur plusieurs centaines ou milliers
d'années dans des sédiments ou des eaux alcalines. Il existe près 48 zéolites reconnues,
parmi lesquelles la chabazite, l'erionite, la mordenite et la clinoptilolite et près de 200 de
fabrication synthétique.

Plusieurs propriétés sont principalement exploitées :

- porosité qui en fait un véritable tamis à l'échelle moléculaire


- échangeur d'ions
- structure stable et résistante permettant une hydratation et une déshydratation réversibles
- capacité d'adsoption : les molécules de gaz ou de liquides se fixent sur les parois des
cristaux de zéolite.

 Utilisation: Des applications industrielles nombreuses, à l'état naturel ou synthétique:

- Purification de l'air, adoucissement et déminéralisation de l'eau, fabrication des ciments et


des bétons, stockage d'énergie solaire.
- Dans les engrais comme transporteur de potassium, comme complément alimentaire pour
le bétail.
- Dans les industries pétrolières (séparation des produits pétroliers et extraction du gaz
naturel) et chimiques (production d'oxygène, catalyseurs dans de nombreuses réactions
chimiques).

Les nouveaux matériaux utilisables comme support de culture

Actuellement, nombreuses études et recherches approfondies sont muni afin de la mise en évidence
des nouvelles sources pour couvrir la grande extension d’utilisation des substrats de culture pour la
production de légumes et de plantes ornementales en contenants, la culture de semis, la
multiplication végétative.

Matériaux provenant de filières de recyclage

Les composts de déchets verts

Provenant du nettoyage des jardins publics et privés, ils sont constitués de feuilles, gazon,
branchages. Après broyage, ces déchets sont compostés durant plusieurs mois. Cependant, la qualité
agronomique n’étant pas toujours constante, ni optimale. Réalisé correctement, ce compost est tout
à fait incorporable à un substrat, à condition de surveiller l'absence d'adventices et de pathogènes,
de tenir compte de la salinité et du pH élevés et d’améliorer la rétention en eau.

Souvent très carbonés, ces déchets sont mieux compostés en présence d’azote ; celui-ci peut être
apporté par des déjections animales (lisier, fientes de volaille,…); mais la salinité risque alors d'être
élevée. Actuellement, ces matériaux sont utilisés en mélange à faible concentration (en général 10 à
15%), comme terreaux dits "universels".

10
Les composts de déchets de scieries

Très riches en cellulose et lignine, ces déchets sont la plupart du temps phytotoxiques du fait de la
présence de tanins et de substances phénoliques ; ils doivent donc impérativement être compostés.
Mais le compostage est long et nécessite un important apport d’azote. Cependant, ces matériaux
présentent un intérêt du fait de leur stabilité et de leur relative abondance. Avant toute utilisation, il
est impératif d’en vérifier l’innocuité par des tests appropriés.

La réutilisation de substrats ayant déjà porté une culture

Les substrats utilisés en cultures maraîchères ont une durée de vie de un à deux ans maximum.
Après culture, leur élimination n'est pas simple car, en sortie de serre, ils sont souvent mélangés à
des matériaux plastiques et à des restes de plantes. Leur réutilisation comme substrat de culture est
envisageable à condition que cette « nouvelle » matière première satisfasse surtout aux exigences
sanitaires. L’éventuel excès de salinité est facilement corrigé par mélange à un matériau
chimiquement pauvre et/ou à forte capacité d’échange (tourbe, fibres de noix de coco,…).

Matériaux provenant d'un processus industriel spécifique

Les fibres de bois

Ces fibres sont obtenues à partir de plaquettes de bois, soit par extrusion dans un système de bivis,
soit par frottement à haute température entre deux disques. Selon le système utilisé, les fibres sont
plus ou moins longues. Ces matériaux se caractérisent par une forte porosité pour l'air, une rétention
en eau généralement limitée, une faible capacité d'échange cationique. En milieu humide, les
composés les plus changeants des fibres (cellulose, hémicelluloses) se décomposent rapidement en
présence de microorganismes, entraînant une forte consommation d'azote, au détriment des plantes.
Il faut donc tenir compte de cette particularité dans la conduite de la culture. Par contre, mélangé à
de la tourbe, ce matériau remplace avantageusement des produits à porosité grossière comme les
écorces ou les fibres longues de tourbe. Il présente aussi l'intérêt d'un approvisionnement régulier
grâce à une production de type industriel.

Les fibres de noix de coco

A cause leur remarquable qualité physique, ces fibres se rapprochent des fibres de tourbe de
sphaignes: une bonne stabilité structurale grâce à une forte teneur en lignine, une forte porosité
occupée soit par l'air, soit par l'eau en fonction de la granulométrie, et une bonne mouillabilité.

ce matériau est le sous-produit d'une importante activité économique reposant sur l'utilisation des
fibres longues qui entourent la noix pour le rembourrage, la fabrication de matériaux isolants, le
tissage. Les déchets, issus de ces activités souvent artisanales, sont surtout constitués de fibres
courtes et de fines, qui présentent par ailleurs une forte salinité du fait de l'origine du cocotier
(culture en bord de mer), caractérisée par une concentration élevée en chlorure de sodium. Pour
qu'elles puissent être utilisées en horticulture, ces fibres doivent donc être lavées à l'eau claire puis
séchées.

Il est à noter que les produits importés de pays Afrique représentent une meilleure qualité du produit
car toute la bourre est utilisable. En effet, il n'existe pas dans ces régions d'activités traditionnelles
de valorisation des fibres comme dans les pays asiatiques. En jouant sur les différentes fractions
granulométriques, il est ainsi possible de fabriquer des mélanges d'excellente qualité agronomique
avec peu ou même pas de tourbe, et pour des utilisations très variées (de la culture du jeune plant à
l'arbuste en conteneur). Cette utilisation de l'ensemble de la bourre nécessite cependant une
succession d'opérations quasi-industrielles (broyage, lavage puis séchage, criblage et calibrage,
compactage et mise en containeur) que seules des firmes spécialisées dans les substrats sont
capables de réaliser.
11
5-5- Préparation des substrats

A- Compostage

Le processus de compostage aérobie débute par la formation du tas. Dans de nombreux cas, la
température atteint rapidement 70 à 80°C au cours des deux premiers jours. Tout d’abord, des
organismes mésophiles (dont la température de croissance optimale est comprise entre 20 et 45°C)
se multiplient rapidement grâce aux sucres et acides aminés facilement disponibles (figure 1). Ils
produisent de la chaleur par leur propre métabolisme et élèvent la température à un point tel que
leurs propres activités sont inhibées. Alors, quelques champignons ainsi que de nombreuses
bactéries thermophiles (dont la température de croissance optimale est comprise entre 50 et 70°C)
poursuivent le processus, en augmentant la température du compost à 65°C, voire même plus. Cette
hausse de température est cruciale pour la qualité du compost car la chaleur tue les pathogènes et les
graines d’adventices.

La phase active de compostage est suivie par une période de maturation, pendant laquelle la
température du tas diminue graduellement. Le début de cette phase est identifiable lorsque le
retournement ne provoque plus d’augmentation de la température du mélange. A ce stade, un autre
groupe de champignons thermophiles apparaît, responsables d’une étape importante de
décomposition des matériaux composant les membranes cellulaires végétales comme la cellulose et
l’hémicellulose. La maturation du compost permet d’éviter les risques entraînés par l’utilisation
d’un compost immature: faim d’azote (N) et déficience en oxygène, et effets toxiques des acides
organiques sur les plantes.

Finalement, la température diminue jusqu’à la température ambiante. Quand le compost est prêt, le
tas devient plus homogène et moins biologiquement actif bien que des organismes mésophiles
recolonisent le compost. Le matériau devient brun foncé à noir. Les particules sont plus petites et
homogènes, et la texture ressemble à celle d’un sol. Au cours du processus, la quantité d’humus
augmente, le rapport entre le carbone et l’azote (C/N) diminue, le pH devient neutre, et la capacité
d’échange du matériau augmente.

Facteurs influençant le compostage aérobie

Aération

Celle-ci pourra être atteinte si la qualité physique des matériaux (taille des particules et teneur en
eau), la taille du tas et la ventilation sont contrôlées et si le mélange est fréquemment retourné.

Humidité

L’humidité est nécessaire pour assurer l’activité métabolique des micro-organismes. Le compost
devrait avoir une teneur en eau de 40 à 65 pour cent. En pratique, il est conseillé de commencer le
tas avec une teneur en eau de 50 à 60 pour cent, pour atteindre à la fin du processus, une humidité
de 30 pour cent.

Éléments nutritifs

Les micro-organismes ont besoin de C, N, phosphore (P) et potassium (K) comme éléments nutritifs
principaux. Le rapport C/N est un facteur particulièrement important. Le rapport optimal C/N se
situe entre 20 et 40. Quand le C/N est supérieur à 40, la croissance des micro-organismes est limitée,
et implique une durée de compostage plus longue. Un rapport C/N inférieur à 20 entraîne une sous-
utilisation de l’azote et le surplus d’azote pourra alors être perdu dans l’atmosphère sous forme
d’ammoniac ou d’oxyde nitreux, et l’odeur pourra devenir un problème. Le rapport final C/N
devrait se situer entre 10/1 et 15/1.
12
Une des pratiques les plus courantes est d’ajouter des engrais minéraux, tout particulièrement de
l’azote, afin de diminuer un rapport C/N élevé. De la même manière, du phosphate est quelquefois
appliqué car le rapport C/P du mélange est également un facteur important (ce rapport devrait se
situer entre 75 et 150).

Température

Le processus de compostage met en œuvre deux gammes de température: mésophile et thermophile.


Alors que la température idéale pour la phase initiale de compostage est de 20 à 45°C, par la suite,
les organismes thermophiles ayant pris le contrôle des étapes ultérieures, une température située
entre 50 et 70°C est idéale. Les températures élevées caractérisent les processus de compostage
aérobie et sont les indicateurs d’une activité microbienne importante. Les pathogènes sont en
général détruits à 55°C et plus, alors que le point critique d’élimination des graines d’adventices est
de 62°C. Le retournement et l’aération peuvent être utilisés pour réguler la température.

Teneur en lignine et en polyphénols

Les polyphénols (comprennent les tannins hydrolysables et condensés) et la lignine rendent les
parois cellulaires et les protéines physiquement et chimiquement moins accessibles aux
décomposeurs, et donc ils attirent plus l’attention en tant que facteurs inhibiteurs. Selon certans
auteurs, les teneurs de ces deux substances soient utilisées pour classer les matières organiques afin
d’obtenir une meilleure utilisation des ressources naturelles au sein de l’exploitation agricole, y
compris le compostage.

La nature de la lignine a deux implications. Premièrement, la lignine réduit la biodisponibilité des


autres constituants des parois cellulaires, ce qui se traduit par un rapport réel C/N (rapport entre C
biodégradable et N) plus faible que celui généralement mentionné. Deuxièmement, la lignine sert
d’amplificateur de porosité, ce qui crée des conditions favorables pour le compostage aérobie. Par
conséquent, alors que l’apport de champignons décomposeurs de lignine peut dans certains cas
augmenter le carbone disponible, accélérer le compostage et réduire les pertes azotées, dans
d’autres cas, cela risque d’entraîner un rapport réel C/N plus élevé et une porosité médiocre, deux
facteurs responsables d’un allongement de la durée de compostage.

Valeur du pH

Bien que l’effet tampon naturel du compostage permette l’utilisation de substances dans une large
gamme de pH, celui-ci ne devrait pas être supérieur à 8. A des pH plus élevés, une plus grande
quantité d’ammoniac est générée et risque d’être perdue dans l’atmosphère.

Inoculation

L’inoculation de micro-organismes peut parfois s’avérer nécessaire. Les microorganismes utilisés


pour le compostage sont principalement des champignons tels que Trichoderma sp. et Pleurotus sp
(compostage rapide IBS et compostage des adventices ). (processus de production rapide de
compost basé sur les ME,). en achetant le produit commercial et en le multipliant au niveau de
l’exploitation (processus de production rapide de compost basé sur les ME), et en utilisant des
inoculums naturels issus des sols et des feuilles de plantes.

Lorsque des micro-organismes sont inoculés, ils ont besoin de sucres et d’acides aminés afin de
stimuler leurs premières activités, aussi des mélasses sont souvent ajoutées à cet effet.

13
Déchiquetage/hachage/broyage

La réduction de la taille ou le déchiquetage/broyage des matières, est une technique très utilisée qui
augmente la surface disponible pour l’action des micro-organismes et offre une meilleure aération.
Cette technique est d’ailleurs particulièrement efficace et nécessaire pour des matières dures comme
le bois.

Autres mesures

L’addition de chaux est aussi présentée dans cette publication. La chaux est supposée affaiblir la
structure ligneuse des plantes et augmenter la population microbienne. Cependant, dans certains cas,
le chaulage n’est pas recommandé car le tas risque de devenir trop alcalin ce qui pourrait ainsi
provoquer une importante perte d’azote.

B- Désinfection

La désinfection du substrat a pour but de débarrasser de tous la parasites (nématodes,


champignons et insectes) qui peuvent menacer la santé des plants, et par conséquence en
détruisant la production quantitativement et qualitativement.

La désinfection peut être réalisé par les méthodes suivantes :

1) La méthode dite "Bergerac"

Le mélange doit être bien mouillé pour obtenir une température de l'ordre de 80°C. Cette
température de désinfection ne doit pas dépasser 90°C afin d'éviter de brûler les bactéries
fertilisantes.

Remarque

Dans le cas d’une petite quantité, on peut placé le mélange terreux sur une tôle métallique
(couche de 5 à 10 cm d'épaisseur) est posé sur un feu bien nourri. Remuer le mélange à l'aide
d'une pelle pendant une durée de 20 min environ (Il faut utiliser des instruments désinfectés ).

2) La méthode chimique :

Bien que le délai d'attente après traitement soit assez long, cette méthode est très efficace. En
utilisant des produits ayant des spectres d'action assez varies : nématicide, insecticide, fongicide,
herbicide.

Le produit choisi doit s’épandre ou se pulvériser uniformément (des doses bien étudiées) sur la
totalité de mélange. Et pour favoriser la transformation des granulés en gaz et empêcher les vapeurs
de s'échapper, il faudra humidifier immédiatement et couvrir le tout à l'aide d'une bâche en matière
plastique.

Quel que soit le produit utilisé, les opérations suivantes sont à effectuer après le traitement :

 enlever le film plastique et aérer le terreau avec des outils désinfectés, deux semaines ou trois
semaines après le traitement.
 Une semaine après l'aération du substrat procéder au test de CRESSON (qui consiste à semer
quelques graines de radis ayant une bonne faculté germinative). Si au bout de 3 à 4 jours elles
germent, le semis peut-être exécuter aussitôt après, sinon attendre quelques jours avant la
mise en place du semis.

14
C- Mélange

La plupart des matériaux actuellement utilisables ne peuvent être incorporés à un substrat qu’en
quantité limitée, car leur qualité agronomique est rarement suffisante pour répondre à toutes les
exigences attendues .Il est donc nécessaire de rechercher un équilibre avec d’autres produits
complémentaires.

Il est possible de mélanger avec des proportions variables un substrat organique et le sol, mais, il est
préférable d’utiliser des substrats sans sol, car ils sont plus stériles.

Remarque

 Terreau marc de raisin  Terreau de fumier bovin ou ovin

 1/2 marc de raisin  2/3 fumier


 1/2 terre franche.  1/3 terre franche

D- fertilisation

Dans le cas où les plants doivent être gardés plus longtemps en pépinière (forçage des plants) il y a
lieu d'enrichir le terreau au moment d’empotage ou du rempotage (le transfère des plants des petits
alvéoles aux gros alvéoles). L’apport des éléments fertilisants (macro et micro-éléments) se réalise
en mélangeant très régulièrement l’engrais au substrat destiné à l’empotage de plantes. Cette
fertilisation peut être partielle ou totale des besoins nutritifs nécessaire durant toute la période de
végétation ; si l’apport est total on n’aura pas besoins des apports complémentaires.

La quantité des fertilisants dépend du substrat (caractéristiques chimiques : CEC, teneurs des
éléments minéraux), de volume de conteneurs, de l’espèce, et de la durée de séjour des plants en
pépinière.

7) Conduite de la culture

7-1- Semences et ensemencement

En culture maraîchère, le semis se fait le plus souvent par les graines, et parfois par des boutures ou
des greffes. Mais, quelque soit le mode de culture, les semences utilisées doivent être avoir les
caractéristiques suivantes :

 saine : les gaines surtout doivent être traitées par des fongicides et insecticides, sinon, on les
désinfecte opératoirement avant le semis.
 Bien identifiée (espèces et variétés connues).
 Faculté et énergie germinative très élevées (phénomène de dormance).

Apres le remplage des planches ou des pots de substrat préalablement humidifié, on le tasse (en
traçant des lignes) ou on y pratique des poquets en surface en vue d'y déposer les semences. les
graines se disposent soit en ligne à haute densité dans le cas des planches de semis, soit en poquet
de 3 à 5 graines par pot ; la profondeur de semis est fonction de l’espèce et de la taille des graines.
Ensuite, le substrat se tasse légerment pour faciliter l’imbibition des graines ; les graines s’arrosent
immédiatement après le semis.

Il est très important de noter que l’étiquetage des planches ou des conteneurs est obligatoire, en
notant le non de l’espèce ou de variété et la date de semis.

Le choix des espèces et des variétés doit être basé sur les données pédoclimatiques : la tolérance à la
salinité ou au calcaire, sécheresse.
15
Matériel de semis

Le choix d'un semoir est fondé sur les trois facteurs suivants : a) la facilité de conversion de
l'appareil pour ensemencer des plateaux de taille différente; b) la possibilité de semer aussi bien des
semences nues que des semences enrobées; c) le nombre de plateaux à ensemencer en une journée.

a. Semoirs pneumatiques à plateau

 Exemple : le semoir de marque E-Z


 Fourchette de prix : de 800 à 1 000 $
 Vitesse de semis : 20 000 semences à l'heure
 Semoirs manuels convenant aux petites exploitations; conçu pour les semences enrobées.

b. Semoirs à aiguilles ou à buses

 Exemples : les semoirs à aiguilles de marque Hamilton, Niagara, Bouldin et Lawson


 Fourchette de prix : de 10 000 à 15 000 $ (selon les options)
 Vitesse de semis : de 50 000 à 80 000 semences à l'heure
 Semoirs de grand débit convenant à des exploitations moyennes ou grandes; recommandés
pour ceux qui utilisent des semences de type différent (nues et enrobées).

c. Semoirs à tambour

 Exemples : les semoirs de marque Hamilton, Bouldin et Lawson


 Fourchette de prix : 20 000 $ et plus
 Vitesse de semis : 250 000 semences à l'heure et plus
 Semoirs de très grand débit destinés aux grandes exploitations, et conçus pour les semences
enrobées.

Chambre de germination

Elle consiste habituellement en une pièce calorifugée, de petites dimensions, où l’on peut maintenir
la température et l'humidité relative à un niveau précis. L'avantage d'une chambre de germination
est de faciliter la phase de germination, en assurant l'uniformité de la température et de l'humidité.

L'optimum en ce qui concerne la température et le temps de germination varie selon les espèces
légumières. Le tableau 3 indique les conditions de germination des principaux légumes. Comme la
germination prend plus ou moins de temps d'un lot de semences à l'autre, les producteurs doivent
inspecter régulièrement les plateaux pendant qu'ils sont dans la chambre de germination. Ils devront
transférer les plateaux dans la serre dès que le tégument séminal s'entrouvre, laissant pointer la
tigelle. Ils évitent ainsi l'allongement excessif de la tige. Le séjour dans la chambre de germination
peut n'être que de deux ou trois jours.

7-2- Manutention des plateaux : supports grillagés et banquettes

Les producteurs de plants de légumes ont intérêt à utiliser des supports grillagés pour ranger leurs
plateaux sur les banquettes de la serre et pour les transporter au champ. Les plateaux alvéolés sont
généralement manutentionnés sur des cadres en fer ou en bois sur lesquels est tendu un grillage
métallique.

Il est important de placer correctement les supports dans la serre. Les plateaux ne doivent pas être
posés à même le sol pour ne pas inciter les racines à passer par le fond des alvéoles. Ils doivent
être rigoureusement horizontaux afin que l'eau ne s'écoule pas vers la partie basse.

16
7-3- Première phase de développement des plants

La première phase de développement des plants est celle qui s'étend de la levée jusqu'au moment où
commence l'endurcissement en vue du repiquage au champ. Durant cette phase, toutes les
conditions d'environnement (température, ventilation, lumière), l’arrosage et la fertilité influent sur
la croissance et la qualité des plants.

En effet, les conditions qui conviennent à une espèce peuvent ne pas convenir à une autre. Par
exemple, les plants de choux demandent des températures relativement fraîches et un apport assez
faible d'éléments fertilisants, tandis que les poivrons nécessitent des températures plus chaudes et
une plus haute teneur en éléments fertilisants. Chaque fois que possible, il est recommandé de
cultiver dans des sections distinctes de la serre les espèces qui ont des besoins incompatibles, afin
de pouvoir donner à chacune les soins requis.

Température et limitation de la hauteur des plants

Les différentes espèces légumières réagissent différemment à la température. La température


optimale de jour et de nuit, pour plusieurs espèces, est indiquée dans le tableau 3.

Les légumes de saison chaude (tomates, poivrons, aubergines et cucurbitacées) peuvent subir un «
coup de froid » lorsqu'ils sont exposés pendant une période assez longue à des températures situées
entre le point de congélation et 10 oC. Ce stress thermique entraîne un ralentissement de la
croissance qui peut se poursuivre longtemps après le repiquage au champ. Pour les légumes
sensibles, il faut maintenir la température au-dessus de 10 oC dans la serre.

Il existe une méthode appelée DIF (pour « différence ») qui consiste à régler les températures
diurne et nocturne de façon à agir sur la hauteur de croissance du plant. La DIF désigne la
différence entre la température nocturne et la température diurne. Une température élevée pendant
le jour donne une DIF positive qui hâte la croissance, alors qu'une température basse donne une DIF
négative qui la retarde.

Des températures élevées au cours des trois ou quatre premières heures suivant le lever du soleil
entraînent un allongement excessif des plants. Il est possible de freiner ce phénomène en faisant en
sorte que la serre soit plus fraîche durant les premières heures du jour que durant la nuit (DIF
négative). Quand on refroidit la serre pour obtenir une DIF négative, il faut cependant faire
attention de ne pas infliger un coup de froid aux plants. Habituellement, une DIF négative de 4 à
5 oC suffit à empêcher les plants de croître excessivement en hauteur.

Tableau 3 : Plages optimales de température pour la germination et le développement de divers


plants de légumes (les températures sont exprimées en oC).

Culture Température Nbre de jours Température de Température de


de approx. jusqu'à développement développement
germination la levée (diurne) (nocturne)

Tomates 21-24 3-4 18-21 10-18

Poivrons 26-28 4-6 18-21 12-18

Choux 18-24 2-3 12-18 8-15

Cucurbitacées 24-30 2-3 21-24 12-18

Oignons 18-24 3-4 16-18 8-15

17
Éclaircissagee

Il est important de limiter la hauteur des plants parce que des plants chétifs résistent moins bien aux
stress une fois repiqués en plein champ. L'allongement excessif de la tige est causé par les facteurs
suivants : chaleur excessive, surfertilisation, arrosage excessif et éclairement insuffisant.

Un développement inégal des plants, en dôme ou en coussin, se produit lorsque les mottes d'un
même plateau ne bénéficient pas toutes des mêmes conditions en ce qui concerne la circulation d'air
et l'arrosage. En général, ce sont les mottes de la périphérie qui sont plus sèches et dont les plants
sont chétifs par rapport à celles du centre, ce qui donne au plateau le profil bombé d'un coussin.

Ce problème tend à se manifester dans deux cas : quand les plateaux sont trop espacés entre eux,
et que la circulation d'air accrue assèche davantage le pourtour des plateaux;

Aussi, les plants trop serrés, manquant de lumière ont tendance à s'étioler et leurs tiges sont
longues et minces. Pour éviter ce phénomène, les plants devront être écartés dès que les feuilles se
touchent en cas des pépinières en pots, et l’élimination répétée des plants chétifs par arrachage en
cas de semis en planches.

Pour cette raison, il faut absolument respecter les consignes techniques sur la lumière : exposition
des serres au Sud, films propres, éviter les ombres portées (brise-vent trop haut).

7-4- Fertilisation :

Le programme de fertilisation appliqué pour la culture des plants de légumes agit sur la qualité du
plant fini et son aptitude à la reprise au champ. Un plant bien développé aura accumulé
suffisamment de réserves nutritives pour assurer sa reprise rapide dans une large gamme de
conditions de plein champ.

On fertilise d'ordinaire les plants de légumes avec un engrais soluble qu'on mélange à l'eau
d'irrigation. Le tableau 4 donne la composition de plusieurs engrais recommandés pour la
production de plants. Ces engrais varient par le pourcentage d'azote (N), de phosphate (P 2O5) et de
potasse (K2O) et par la teneur en oligo-éléments.

Tableau 4. Concentrations de N, P, K et valeurs de CE pour des solutions à 100 ppm préparées


avec différents engrais solubles recommandés pour la production de plants de légumes.

Composition Dose d'engrais pour une solution Conductivité (CE)


de l'engrais à 100 ppm de N (g/100 L d'eau) (mmho/cm) 1

20-20-20 50 0,40

20-10-20 50 0,60

20-8-20 50 0,75

17-5-19 59 1,0

15-5-15 67 0,70

14-0-14 71 0,85

18
Il faut arroser les plants autant que nécessaire et modifier la concentration de la solution nutritive et
la fréquence des apports pour obtenir le degré voulu de croissance. Les besoins en engrais varient
selon la taille des mottes (volumes des alvéoles), la teneur fertilisante du substrat, les besoins des
cultures, et la fréquence de fert-irrigation (on l'augmente si la fertilisation est moins fréquente, et en
la diminue si l’on fertilise à chaque arrosage).

Exemples

Les tomates réagissent très fortement à un apport d'engrais et tout excès aura pour effet de diminuer
la qualité des plants. Si l'on ajoute de l'engrais à chaque arrosage, il faut opter pour une
concentration d'azote de 50 à 100 ppm, selon le stade de développement des plants. Il peut être
avantageux de fertiliser moins souvent, mais d'utiliser une concentration plus élevée. Dans le cas
d'une fertilisation hebdomadaire, la concentration d'azote doit être de 250 à 350 ppm.

Les cucurbitacées ont un cycle de croissance relativement court comparativement aux autres
cultures. De deux à quatre fertilisations espacées d'une semaine, à une concentration de 100 à
150 ppm de N, doivent suffire pour produire des plants de bonne qualité.

7-5- Arrosage

Avant la période de végétation, il est conseillé de faire faire une analyse poussée de l'eau. En
fonction du pH, du taux de bicarbonates (taux de calcaire) et de la charge nutritive de l'eau.L'eau
servant à arroser les plants dans les plateaux alvéolés devrait avoir un pH situé entre 5,5 et 6,5. À
ces valeurs de pH, les oligo-éléments sont mieux assimilés par les plants. L'eau des étangs et des
puits est souvent alcaline (de pH supérieur à 7,0), ce qui demande à être corrigé par l'adjonction
d'un acide.

La quantité et la fréquence de l'arrosage varient selon le stade de développement des espèces, le


type d'alvéoles, le substrat utilisé et les conditions de température et d’humidité de la serre. Il est
important d'arroser à fond et d'humidifier entièrement la motte, afin que les racines se développent
jusqu'au fond du plateau. Si la motte n'est pas arrosée à fond, les racines cantonneront leur
développement dans la partie supérieure. On doit laisser la motte s'assécher entre deux arrosages,
mais ne pas laisser le plant se flétrir trop sévèrement, car sur un milieu trop sec, on obtient des
plants plus petits, à floraison précoce mais à production réduite et qualité médiocre.

Si possible, il est préférable d’éviter des apports d'eau froide, d'arroser les plants avec de l'eau tiède
au cours des tout premiers jours de croissance. En principe, la température de l'eau d'arrosage doit
être voisine de celle du substrat (environ 21 oC).

7-6- Aération

Elle a pour objectif de renouveler l'air de la serre, d'abaisser la température et le degré


hygrométrique quand cela est nécessaire. Une surveillance minutieuse de l'aération de la serre est
indispensable. Elle doit être pratiquée quotidiennement.

7-7- Protection des plants

Après la désinfection des semences et du substrat, les mesures fondamentales de lutte contre les
maladies chez les plants de serre sont l'hygiène et le maintien de conditions d'ambiance qui
s'opposent au développement des maladies.

Pour cela, plusieurs techniques de protection sont possibles.

19
 ventilation de la serre, afin de débarrasser des excès d’humidité favorisent le développement
de certaines maladies cryptogamiques;
 Élimination de toutes les mauvaises herbes à l'intérieur et l'extérieur de la serre,
 Lavage et désinfection des plateaux réutilisés : D.C.D ( Virkon) , Eau de Javel , le formol,…
 Traitements préventifs post levée par des insecticides et fongicides.

Remarque

 Choisir des fongicides homologués pour usage sur les plants de légumes sous serre. La
meilleure méthode pour appliquer des fongicides dans une serre consiste à employer des
fumigènes.
 Ne pas appliquer de fongicides foliaires lorsqu'il fait très chaud dans la serre car une telle
pratique pourrait causer des dégâts au feuillage.
 Utiliser juste la quantité d'eau nécessaire pour humecter le feuillage et éviter que le
fongicide dégoutte dans le substrat où il pourrait endommager les racines.

7-8- Finition et endurcissement des plants

L'endurcissement des plants est une étape importante, en particulier si les plants vont avoir à
supporter des conditions difficiles tôt au printemps. On endurcit les plants en les soumettant aux
conditions suivantes :

1) Réduction de la température de la serre par la ventilation

Ne pas abaisser la température au-dessous de 10 oC s'il s'agit de légumes sensibles au froid. Le


brassage de l'air contribue aussi à endurcir les plants.

2) Réduction de l'arrosage pour provoquer un léger flétrissement des plants

Ne pas laisser les plants se flétrir exagérément. Ne pas endurcir en cessant de fertiliser car il
peut en résulter des carences et retarder le repiquage au champ.

3) Exposition des plants aux conditions extérieures pendant quelques jours

Cette méthode permet aux plants de s'acclimater aux conditions de plein air tandis qu'ils sont
encore dans les plateaux. Les plants doivent être placés en plein soleil, mais à l'abri des vents
desséchants. Les plants doivent être vérifiés régulièrement et arrosés au besoin. Si une gelée est
à craindre, il faut rentrer les plants dans la serre.

7-9- préparation des plants au transport

Pour assurer transporter les plants en bonnes conditions, avec le minimum des plants endommagés,
il est nécessaire de préparer les plants d’une manière à éviter les effets des deux points essentielles :
les chocs mécaniques et le desséchements.

Pour cela, il faut arroser les plants juste avant d’être transportés, et bien couvrir les plants contre le
vent et l’ensoleillement, et arranger les plants d’une façon à éliminer ou réduire les chocs
mécaniques due au mouvements de transports

7-10- Entreposage des plants en motte de légume

Si la mise en terre est retardée en raison de la pluie et qu'il faut conserver les plants en motte, il est
important de les surveiller de près pour les maintenir vigoureux et en santé. On peut ramener les
plants dans la serre ou les entreposer à l'extérieur, dans un endroit ensoleillé et à l'abri du vent. Les
20
cadres doivent être soulevés de terre pour empêcher les racines de pousser à travers le fond de
l'alvéole. S'il y a des risques de gel, placer les plants à l'intérieur - dans une serre ou dans un
bâtiment. Les plants ne devraient pas passer plus de 1 à 2 journées dans un bâtiment. Autrement, les
plants risqueraient de s'amollir et de s'étioler, surtout en ce qui concerne les cultures comme la
tomate.

Inspecter les plants plusieurs fois par jour, les arroser au besoin sans jamais laisser les mottes
s'assécher. Si le délai de plantation dépasse les 5 à 7 jours et que les plants commencent à démontrer
des signes de carences nutritionnelles, il est possible de les fertiliser avec une solution.

Il est à noter que le mode et la durée d’entreposage varient en fonction de l’espèce et les conditions
d’entreposage.

Exemple :

Tableau 5 : L'influence du mode d'entreposage sur la survie au champ et sur le rendement des plants de tomate en
mottes conservés pendant 7 et 14 jours. (Essais réalisés de 1988 à 1990 à la station de recherche de Harrow -
Agriculture et Agro-alimentaire Canada)

Durée Traitement Densité de peuplement (%) Rendement en fruit (t/ha)


d'entreposage
Aucune Témoin (non entreposés) 92 51,8
7 jours À l'extérieur 95 55,2
En serre 93 54,0
Dans un bâtiment 83 41,9
14 jours À l'extérieur 97 50,0
En serre 95 49,1
Dans un bâtiment 97 62 29,4

7-11- plantation

Le repiquage doit être le plus tôt possible après le reçu des plants, cette opération doit avoir lieu sur
un terrain préalablement préparé (travail du sol, amendements, fertilisation, traçage...). Après le
repiquage, les plants doivent s’arroser immédiatement

21

Vous aimerez peut-être aussi