Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Table de matières
Introduction
Chapitre I : Choix du site de la pépinière
Chapitre II : Conception de la pépinière
Chapitre III : Liste du matériel de pépinière
Chapitre IV : Collecte et stockage des semences
4. 1 Qualité des semences
4. 2 Récolte des semences
4. 3 Extraction des graines
4. 4 Séchage des semences
4. 5 Stockage des semences
4. 6 Viabilité des semences
4. 7 Nombre de graines par unité de poids
Chapitre V : Production de plants en pot
5. 1 Mélange de terres en pépinière
5. 2 Types de pots /Remplissage des pots /Classement des pots
5. 3 Pré traitement des semences
5. 4 Semis des graines
5. 4. 1 Date de semis
5. 4. 2 Techniques de semis
5 .4. 2. 1 Semis direct en pots
5. 4. 2. 2 Semis en germoir
5. 5 Germination
5. 6 Repiquage des plants
5. 7 Arrosage des plants dans la pépinière
5. 8 Entretien Des plants en pépinière
5. 9 Reproduction végétale
5. 10 Dimension et qualité du matériel de plantation
5. 11 Préparation des plants pour le site de plantation
5. 12 Transport des plants sur le site de plantation
5. 13 Organisation de la production de plants
Introduction
Les pépinières sont des lieux où l’on fait pousser des plantules pour les replanter ensuite. Les jeunes
plants y sont soignés depuis le semis de façon qu’ils deviennent capables de supporter les conditions
difficiles qu’ils rencontreront plus tard sur le terrain, qu’il s’agisse d’espèces locales ou introduites, on
constate que les plants de pépinières survivent mieux que les graines semées directement en place ou
par régénération naturelle. C’est pourquoi ce sont les plants de pépinières qui servent de matériel
pour les plantations ; qu’il s’agisse de plantations de production, de protection ou d’agrément.
Il y a deux types de pépinières :
Les pépinières temporaires qui sont sur le site même de plantation ou dans son voisinage. Lorsque les
plants destinés à la plantation ont atteint la taille voulue, la pépinière est intégrée au site planté. On
appelle parfois ce type de pépinière des « pépinières volantes » ;
Les pépinières permanentes qui peuvent être grandes ou petites selon l’objectif et le nombre de plantules
cultivées chaque année. Les pépinières permanentes doivent être bien conçues, implantées dans un site approprié
avec un approvisionnement en eau suffisant.
La production de plantules est une dépense majeure du boisement et il faut faire le maximum pour produire des
plants de bonne qualité pour un coût raisonnable. Pour cela, il est indispensable de maîtriser les techniques de
pépinières.
D’une façon générale, le type de dormance le plus fréquemment rencontré dans les zones arides est la
dormance exogène. Les méthodes les plus couramment utilisées pour essayer de lutter contre ce type
de dormance sont :
Traitement mécanique : Si le nombre de graines est faible, on peut les scarifier en grattant chaque
graine avec du papier émeri, en la coupant avec un couteau ou en passant au papier émeri l’extrémité
de la graine opposée à la radicule jusqu'à ce que le cotylédon apparaisse. Lorsqu’on a affaire à de
grandes quantités, on peut réaliser une scarification mécanique par sablage des graines ou en frottant
sur une dalle abrasive. Il existe aussi diverses méthodes de scarification ;
Trempage dans de l’eau froide : Pour un certain nombre d’espèces d’arbres et arbustes, il suffit d’en
tremper les graines dans l’eau froide pendant un ou plusieurs jours pour assurer la germination.
L’amélioration de celle-ci est provoquée par le ramollissement de l’enveloppement de la graine qui
permet l’absorption d’eau en quantité suffisante par les tissus vivants. Lorsqu’on utilise des périodes
de trempage longues, il est recommandé de changer l’eau de temps en temps. En général, il importe
de semer la graine après le trempage sans séchage, car celui-ci réduit généralement la viabilité de la
graine ;
Trempage dans de l’eau chaude ou bouillante : Les graines de nombreuses espèces légumineuses ont
des enveloppes extérieures extrêmement dures qui peuvent retarder la germination pendant des mois
ou des années après le semis, si elles n’ont pas été soumises à un pré traitement par immersion dans
de l’eau chaude ou bouillante. La graine est immergée dans deux à trois fois son volume d’eau
bouillante, où elle trempe de 1 à 10 minutes, ou jusqu’à ce que l’eau soit refroidie. On limite alors les
exsudations mucilagineuses de l’enveloppe de la graine en procédant à plusieurs rinçages avec de
l’eau propre ;
Traitement à l’acide : Le trempage dans des solutions d’acide est souvent utilisé dans le cas de graines
dont l’enveloppement est dure. Le produit chimique le plus utilisé est l’acide sulfurique concentré ( à
98 pour cent ). Les temps de trempage varient généralement de 15 à 30 minutes . Après cela, il faut
laver immédiatement la graine dans de l’eau propre. Des tests sont nécessaires pour déterminer la
durée optimum de traitement pour chaque espèces d’arbres ou d’arbustes et même pour différentes
provenances, car une exposition trop longue aux solutions d’acide peut facilement endommager la
graine.
5. 4. 2. 2 Semis en germoir
Les semis peuvent être réalisés en germoir suivis d’un repiquage. Le germoir peut être confectionné très
simplement pour ne servir qu’une seule année. Dans ce cas, il suffit d’avoir une planche en terre bien amendée
avec du sable et du compost. L’essentiel est de rendre le substrat meuble et perméable pour favoriser
l’infiltration de l’eau et l’émergence des plantules. Les semis seront recouverts ensuite par une légère couche du
même substrat.
Cependant un germoir fixe comme celui utilisé pour la production des plants d’Eucalyptus camaldulensis est un
milieu de germination plus approprié. En effet, un tel germoir garantit une bonne infiltration de l’eau d’arrosage
et réduit ainsi les risques de fontes de semis. Après le semis un arrosage léger au pulvérisateur sera appliqué.
L’ombrage doit être maintenu en permanence jusqu’à la levée.
Remarque : Une attention particulière doit être observée au moment du semis. En effet, le semis correspond à
une phase critique du développement du plant. Par conséquent, toutes les conditions d’une bonne germination
doivent réunies à savoir un ombrage bien dosé ( température ), un arrosage suffisant et régulier (
humidité ) et un substrat léger et filtrant ( aération ).
5. 5 Germination
La germination est essentiellement constitué par le développement de l’embryon. Pour la germination
puisse avoir lieu, il faut :
des conditions internes ; propres à la graine ou à la semence
la graine doit être bonne, bien constituée, sans blessure ;
la graine doit être mure, c’est à dire que toutes ses parties soient prêtes à se développer ;
la graine doit être vivante, c’est à dire qu’elle ait conservé son pouvoir germinatif.
Des conditions externes
il faut de l’oxygène, car la respiration interne de la graine lors de la germination réclame une
quantité d’air suffisante ; c’est ainsi que les graines dans un sol trop tassé ne peuvent se
développer ;
il faut de l’eau qui permet le ramollissement et l’éclatement du tégument qui permet le
gonflement de la graine ;
il faut une chaleur donnée, car une graine ou une semence ne peut germer qu’entre un
maximum et un minimum de température ;
il faut de la lumière, celle-ci n’est pas indispensable au début de la germination mais le
devient dès qu’apparaît la première feuille verte, la chlorophylle permettant alors à la plante
de se nourrir à partir du sol et de l’atmosphère.
5. 8. 2 Ombrage
L’ombrage est un facteur qui intervient dans la croissance et le développement des plants en
pépinières. Il est nécessaire au semis, au repiquage, au cernage et même au binage des plants pour
limiter les pertes par évapotranspiration et pour empêcher les brûlures des plants. Deux types
d’ombrières sont utilisés dans les pépinières : Les ombrières fixes et les ombrières mobiles.
5. 8. 3 Démariage
Si on procède au semis direct à raison de 2 ou 3 graines par pot, la réussite de germination peut être de
100 %. Afin de ne laisser qu’un seul plant par récipient :
- on élimine les plants les plus faibles ;
- on transplante, pour les espèces supportant le repiquage, les jeunes plants dans des pots
réservés à cet effet.
5. 8. 4 Désherbage et binage :
A) Désherbage : les mauvaises herbes consomment de l’eau et des nutriments du sol. En outre, elles
bloquent la circulation d’air et peuvent abriter des insectes et des organismes pathogènes. Lorsqu’on
laisse les mauvaises herbes pousser dans les planches de semis, les plants produits sont de mauvaises
qualités ; il faut donc éliminer la concurrence des mauvaises herbes. Les méthodes visant à réduire au
maximum les mauvaises herbes dans la pépinière sont les suivantes : prévention, éradication, et le
contrôle.
La prévention est la méthode pratique. Elle se fait en veillant à ce que les mauvaises herbes ne soient
pas introduites par négligence dans la pépinière. L’éradication est l’élimination complète des
mauvaises herbes et de leurs graines de la pépinière.
Le contrôle est le processus qui consiste à limiter la diffusion des mauvaises herbes. L’éradication et le
contrôle sont généralement effectués en même temps dans la pépinière.
B) Le binage : est une opération très importante qu’il convient également d’exécuter toutes les deux
semaines. Il consiste à briser la croûte superficielle du substrat, qui s’est formée à la suite des arrosage
répétés et de l’exposition au soleil.
Pour briser cette croûte, il est conseillé de gratter la surface du substrat à l’aide d’une binette. Il est
cependant important de savoir que la formation des croûtes dépend de la structure du sol qu’il
convient donc de la corriger en apportant de matières organiques ( compost ou fumier ). Le binage
favorise ainsi l’aération du substrat ainsi que l’infiltration de l’eau d’arrosage et réduit l’évaporation
de l’eau sol. Un adage bien connu des pépiniéristes ne dit-il pas que « un binage vaut mieux que
deux arrosages « .
5. 8. 6 Lutte contre la fonte des semis : la fonte des semis est une maladie courante et grave dans
beaucoup de pépinières forestières. Elle peut se produire soit dans les planches de semis, soit dans les
conteneurs après transplantation. Il s’agit d’une maladie qui attaque les graines et les plantes et qui est
causée par divers champignons microscopiques vivant en saprophyte. Certains d’autres eux attaquent
la graine juste au début de la germination, tandis que d’autres infectent les jeunes plantules qui
viennent de germer. Les plantules malades tombent comme si elles étaient cassées au niveau du sol ou
restent debout et sèchent. Une constriction d’apparence aqueuse de la tige au niveau du sol est
généralement le signe visible de la maladie. La fonte des semis est favorisée par une forte humidité,
une surface du sol humide, un sol lourd, un temps nuageux, un excès d’ombre, une trop grande
densité des plants et des conditions alcalines.
L’une des meilleures mesures préventives consiste à maintenir la surface du sol sèche en la retournant,
à réduire la densité du semis et à éclaircir les plants pour créer une meilleure aération au niveau du
sol. La nécessité d’une fumigation du sol est réduite au miximum dans les pépinières où l’on prépare
chaque année des mélanges de terre frais.
5. 9 Reproduction végétative
Tous les arbres et arbustes utilisés dans les programmes de plantation ne sont pas produits à partir de
semences. Les essences dont la multiplication par semences est difficile peuvent souvent être
multipliées par reproduction végétative. On obtient ainsi des stumps, des boutures, et des sets.
Le terme » stump » s’applique aux produits de pépinière d’espèces à larges feuilles qui ont subi un
habillage sévère de la pousse. On rabat en général la pousse à 2 cm et la racine à environ 22 cm. La
plantation de stump convient pour les espèces à racine pivotante dominante. Ces plants sont souvent
utilisés dans les plantations de stabilisation des dunes de sable. On les couvre en général de sacs
humides ou de couches de larges feuilles pendant le transport jusqu’au site de plantation.
On utilise aussi couramment les boutures et les sets. Une bouture est un court segment coupé d’une
jeune tige ou branche vivante aux fins de multiplication ; une bouture produit une plante complète
lorsqu’elle est en pépinière avant d’être plantée en place. Les « sets « sont de longues boutures de
tiges relativement minces ou des branches entières.
La taille maximum pour le matériel de plantation en pot est surtout déterminée par la dimension du
conteneur. Plus celui-ci est grand, plus le plant qui peut y être cultivé peut être grand ; mais la période
de croissance est limité à celle où les racines ne rencontrent pas de limitations nuisibles. Des plants
trop grands risquent d’être déchaussées ou abattus par le vent et le développement de leurs racines
risque d’être insuffisant pour répondre à la forte demande de transpiration d’une cime importante.
Seul le nombre de plants que l’on peut planter en un jour doit être transporté de la pépinière au site.
Les plants sont endurcis et transportés en fonction du programme de plantation. Le nombre de plants
élevés à l’origine dans la pépinière est environ 20 % supérieur à celui qui est mis en place, afin de
tenir compte des rebuts et de prévoir une réserve pour le remplacement des plants morts.
L’administration est aussi un aspect très important du travail de pépinière si l’on veut :
- que les diverses activités de la pépinière soient assurées correctement ;
- qu’elles le soient à temps ;
- que la main-d’œuvre voulue soit disponible ( hommes/jours ) pour effectuer le travail ;
- que les matières/outils et équipements nécessaires pour faire le travail conviennent
Ceci exige un pépiniériste qui ait une bonne connaissance de la productivité de la main-d’œuvre, des
techniques de pépinière et des prix des matières premières. On tient un registre de la production de
plants de la pépinière ainsi que des coûts des matières premières et de la main-d’œuvre, de façon à
connaître l’économie du travail de la pépinière.
Les besoins en main-d’œuvre et en matériel dépendent de la taille de la pépinière.
Il convient d’élaborer et de remplir de façon régulière des formulaires indiquant le coût des tâches,
par exemple récolte des graines, remplissage des pots, tamisage, mélange et préparation de la terre de
la pépinière.
6. Points marquants
Pour réussir dans la zone aride, les pépinières doivent bénéficier d’un approvisionnement adéquat en
eau, d’une source proche de terre appropriée, d’une surface bien drainée, d’un abri du vent et du
soleil, d’une bonne accessibilité et de la connaissance de la saison des plantations. Pour organiser de
façon efficace le site de la pépinière, il faut prendre en compte les facteurs suivants :
- mélange de terre ;
- stockage des conteneurs ;
- déplacement des véhicules ;
- transplantation ;
- irrigation ;
- stockage des semences et essais de viabilité, de pureté, et de germination.
Le matériel de plantation peut être constitué par des plants à racines nues ou en pots. Les conteneurs
peuvent être faits dans diverses matières, mais la plus courante est le polyéthylène. Les
caractéristiques souhaitables du mélange de terre à mettre dans les conteneurs sont la légèreté, la
cohésion, une bonne capacité de rétention de l’eau et une forte teneur en matières organiques et
minérales. La quantité de terre nécessaire est directement liée à la taille des conteneurs.
La fonte des semis, problème qui peut être grave dans les pépinières, est une maladie contre laquelle
on peut lutter chimiquement par l’acidification du sol ( à l’aide d’acide sulfurique ) , la stérilisation ( à
l’aide de formaldéhyde ou de bromure de méthyle ) et le traitement du sol ou des graines à l’aide de
fongicides.
La dormance des graines peut être surmontée par divers traitements tels que trempage dans l’eau
froide, chaude ou bouillante ou dans l’acide. Les graines sont couramment semées sur des planches ou
des plateaux ; les plants sont ensuite transportés dans des conteneurs. L’habillage des racines est un
moyen d’encourager la croissance du système radiculaire latéral fibreux et d’empêcher le
développement d’une longue racine pivotante. Outre la germination à partir de la semence, les plants
peuvent être multipliés à partir de stumps, boutures ou de sets.
La taille et la qualité du matériel de plantation et les conditions de transport des plants sur le site de
plantation sont aussi à prendre en compte obligatoirement si l’on veut qu’un programme de
plantation en zone aride réussisse.
Une fiche doit suivre les plants jusqu’au site de plantation et porter : le nom de la pépinière, l’espèce,
la date de semis et la date repiquage de la pépinière. Le nombre de plants et leur hauteur moyenne.