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2016– 2017
RAPPORT DE STAGE
Par
ATABA Aklesso
DJODJI Tsotso Marthe
Ce travail a été mené à bonne fin grâce au concours de plusieurs personnes tant physiques que
morales qui méritent tous le témoignage de nos reconnaissances.
ii
RESUME
L’aviculture moderne togolaise implique plusieurs agents intermédiaires allant des fournisseurs
d’intrants, aux unités de transformations « provenderie » et aux fermes avicoles. A chaque niveau
peuvent être identifiés des risques sanitaires liés aux différentes pratiques de gestions et de
biosécurité. Ainsi la provenderie peut constituer un point focal d’échange des germes. D’où notre
étude qui a pour objectif d’évaluer les modalités de gestion, la pratique effective des mesures de
biosécurité, et de recenser les facteurs et points de risques de contamination au sein d’une
provenderie. Notre travail sur la gestion d’une provenderie et les risques sanitaires en aviculture
moderne au Togo a duré quatre (4) mois au sein de la provenderie M’BO située à Agoe-Klevé.
Pour mener à bien cette étude, des questionnaires ont été élaborés et adressés aux aviculteurs et des
observations ont été faites au niveau de la provenderie. Les enquêtes chez huit de ces aviculteurs ont
été réalisées sur la base de leur fréquence, de la quantité de provende et l’état des sacs d’emballage.
La méthode d’enquête utilisée est celle de l’interview et complétée par les observations au sein des
fermes d’élevage. Les informations recueillies ont été décrites sur les bases qualitative et
quantitative. Il en est résulté qu’il y a une diversité de clients au sein de la provenderie et que les
ingrédients utilisés pour la fabrication d’aliment présentent souvent des signes de pourriture, de
moisissures, d’humidité et de rancissement. Ces facteurs ne doivent pas être négligés à cause des
risques de contamination et d’intoxication. Le stockage et la conservation des aliments au niveau des
fermes visitées se font à même le sol. Les rongeurs, les insectes et les oiseaux ont accès aux sacs de
provende. Cette méthode de conservation favorise également le développement de moisissures
affectant en plus la qualité de la formule d’alimentation.
En conclusion les risques sanitaires liés à l’aliment en aviculture sont réels et il convient de prendre
des dispositions de biosécurité afin de les limiter.
iii
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS ............................................................................................................................... i
SOMMAIRE ......................................................................................................................................... iv
INTRODUCTION ................................................................................................................................. 1
1. DEFINITION................................................................................................................................ 11
iv
I. MATERIEL .................................................................................................................................. 18
1. LA PROVENDERIE .................................................................................................................... 23
v
1.3.2. Processus de transformation .................................................................................................. 25
vi
ANNEXES ........................................................................................................................................... 45
vii
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Illustration de la diversité des clients de la provenderie ..................................................... 27
Figure 2 : Fréquence et quantité de production au sein de la provenderie .......................................... 30
Figure 3 : Comparaison des valeurs nutritives ..................................................................................... 36
Tableau 1 : Taux d’incorporation (%) de quelques ingrédients alimentaires dans la ration des poules 7
Tableau 2 : Limite d’incorporation de quelques ingrédients entrant dans la formulation (NJONGO,
2010) ...................................................................................................................................................... 8
Tableau 3 : Besoins nutritifs des pondeuses (Tona, 2014) .................................................................... 9
Tableau 4 : Norme de contrôle de l’efficacité des rations (Tona, 2014) ............................................. 10
Tableau 5 : Présentation des fermes visitées........................................................................................ 18
Tableau 6 : coût de production de la provende .................................................................................... 26
Tableau 7 : Fréquence et quantité de provende ................................................................................... 29
Tableau 8 : tableau récapitulatif des fermes d’élevages ...................................................................... 31
Tableau 9 : Taux d’incorporation des ingrédients (ponte) ................................................................... 34
Tableau 10 : Valeurs nutritives des rations (ponte) ............................................................................. 35
Tableau 11 : Ecart entre les valeurs nutritives et les normes ............................................................... 36
Tableau 12 : Taux de mortalité et entrée en ponte ............................................................................... 37
Tableau 13 Tableau de présentation des fréquences et des quantités de provendes fabriqués au sein
de la provenderie M’BO ...................................................................................................................... 59
viii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
Ca : Calcium
Kg : Kilogramme
PB : Protéine Brute
ix
SGMT : Société des Grands Moulins du Togo
x
INTRODUCTION
Par des programmes élaborés de prophylaxie médicale, les grandes endémies tendent à disparaitre
dans le secteur avicole moderne, toutefois l'alimentation pose encore dans bien de cas, de sérieux
problèmes. Ces problèmes tiennent à la lourde charge financière des aliments (70 à 80% des
dépenses d’exploitation), à une connaissance imprécise de la valeur bromatologique des matières
premières locales, à l'inorganisation du marché d'aliments pour bétail et à une mauvaise conduite de
l'alimentation (BOMBOMA-KOMPATIBE, 1992). Les nombreuses maladies qui en résultent ont
amené les différentes structures publiques ou privées à sensibiliser les populations sur les mesures
bios sécuritaires afin de tirer plein profit de leur élevage.
En effet, le terme «biosécurité» a été largement utilisé dans le débat sur la lutte contre la grippe
aviaire. Il est décrit soit comme une situation idéale dans laquelle des mesures efficaces sont mises
en œuvre pour prévenir et contrôler la propagation du virus, soit comme l’approche ou les principes
utilisés pour parvenir à cette situation. Les mesures regroupées sous le terme «biosécurité» sont
définies de manière très large ou plus étroite, et peuvent être appliquées à tous les niveaux, depuis les
politiques nationales jusqu’à la gestion d’une unité de production individuelle (FAO, 2008).
La présente étude a pour objectif de contribuer à l’amélioration des systèmes d’élevage afin de
réduire les risques sanitaires liés à l’alimentation des poules pondeuses.
Il s’agira spécifiquement de :
REVUE DE LITTERATURE
2
I. GENERALITES SUR L’AVICULTURE AU TOGO
Le Togo est un pays essentiellement agricole où les productions animales contribuent de façon
substantielle (14%) au PIB. Toutefois il dépend encore largement de l’étranger pour couvrir sa
demande en viande et produits carnés. Cette demande est couverte à plus de 40% par les
importations (BANGUE-LAMBONI, 2014). Selon BOMBOMA-KOMPATIBE (1992), deux types
d'aviculture coexistent au Togo. Il s’agit de l'aviculture traditionnelle et de l'aviculture moderne ou
aviculture améliorée. Ces deux secteurs sont distincts sur le plan mode d'élevage et de l’objectif
économique visé. Mais ces secteurs sont confrontés dans la majorité des cas aux mêmes facteurs
limitant. La typologie de l’aviculture au Togo n’a pas beaucoup évolué avec le temps. Les recherches
de la FAO (2015) révèlent que le Togo a développé deux types d’aviculture. L’une familiale plus ou
moins améliorée s’appuyant sur l’exploitation de races locales relativement métissées, l’autre sur
l’exploitation des races importées avec des degrés d’intensification différents.
La classification des élevages avicoles selon la typologie de la FAO (2015) montre qu’il n’existe pas
au Togo d’élevage de type industriel et intégré en dehors de la ferme de Pya. En effet, ce système
intégré correspond généralement aux élevages de parentaux et/ou aux producteurs de poussins. Cinq
(5) fermes produisent des poussins présentement au Togo à partir des œufs à couver (FAO, 2015).
Le secteur 2 est le système commercial d’aviculture avec un niveau modéré à élevé de biosécurité.
Les oiseaux/produits habituellement sont vendus d’une manière commerciale. Ce secteur regroupe
les « grands producteurs » (structures avec plus de 5 000 sujets) (FAO, 2015). Le système
d’élevages intensifs commerciaux est essentiellement concentré en région Maritime. On peut
considérer qu’une grande majorité des éleveurs de poules pondeuses font partie du secteur 2. Le
Système commercial d’aviculture avec un niveau faible de biosécurité au niveau des marchés de
volailles regroupe des éleveurs occasionnels (pendant les périodes de fêtes) et/ou des promoteurs
dont l’activité principale n’est pas l’élevage. Généralement, les effectifs sont inférieurs à 5 000 sujets
et dans la plupart des cas, il s’agit d’élevages de poulets de chair ou de coquelets. Il existe toujours
une très grande prédominance des éleveurs familiaux et globalement, la structure de l’aviculture
(l’appartenance des élevages aux différents systèmes) n’a pas changé au cours de ces dernières
années. (FAO, 2015).
3
1. CHEPTEL NATIONAL
Les espèces aviaires exploitées sont essentiellement les poulets, les pintades, les canards, les pigeons,
les dindons (TONA, 1992 ; AKLOBESSI, 2003 ; DAO, 2010). Une étude récente fait part de
proportions estimées à 67,8% ; 20% ; 6% ; 1,5% et 4,7% respectivement pour les poulets, les
pintades, les canards, les dindons, les pigeons (Dao, 2010). Les résultats du RNA de 2012 donnent
les proportions de 82,81%, 10,35%, 3,62%, 1,96%, 0,27% respectivement pour les poulets, les
pintades, les canards et oies, les pigeons, les dindons. La différence entre les chiffres provient des
méthodes utilisées et de la période d’étude. En effet, si l’étude de DAO (2010) s’est focalisée sur
l’aviculture commerciale, les résultats issus du recensement agricole sont obtenus à partir d’un
échantillon suivi dans les ménages en milieu rural exclusivement (FAO, 2015).
Les effectifs de volailles exploitées au Togo sont en nette augmentation chaque année. En effet,
l’effectif total des volailles qui était d’environ 8,8millions en 2004 est passé à 18,1 millions en 2014
soit un taux de croissance de 51% en 10 ans (FAO, 2015).
➢ Poulets:
• Isabrown, Lohman, Derko, Leghorn pour les races ponte
• Hubbard, Lohman, Starbro, Redbro, Vedette pour les races chair
➢ Autruches;
➢ Canards;
➢ Dindons;
➢ Cailles (BANGUE-LAMBONI, 2014)
4
frisé (LAMBONI-BANGUE, 2010). Dans tous les cas, l’espèce la plus exploitée est la poule (Gallus
gallus) (plus 80% des effectifs aviaires), quelques soit le système de production. (BEBAY, 2006).
• La spéculation viande
La situation du secteur avicole dans l’économie nationale est similaire, du point de vue contraintes et
potentialités, à celle des pays voisins en l’occurrence la Côte d’Ivoire et le Bénin. En 1989, la
contribution du sous - secteur d’élevage a été évaluée à 23,2 milliards soit 16,3 % du PIBA et 5,4 %
du PIB. En 1985, la contribution de l’élevage était de 11,5 % du PIBA ; Cette contribution est
évaluée à 8 % en 2000. Les tendances actuelles indiquent une stagnation du sous - secteur élevage
en comparaison avec les autres filières du secteur primaire. (MAEP, 2003).
2. AVICULTURE TRADITIONNELLE
Elle est la plus importante et se pratique dans presque tous les foyers depuis les temps immémoriaux.
Dans les cours des fermes et autour des cases d'habitation, il a toujours existé des volailles en liberté
vivant en commensale de l'homme. La poule et la pintade constituent le gros de l'effectif.
L'aviculture traditionnelle est caractérisée par : un investissement et des frais d'entretien très faibles,
une vie en liberté pendant le jour avec le plus souvent un rassemblement des volailles la nuit dans les
abris allant de la marmite cassée au poulailler de fortune, une alimentation en partie assurée ou en
totalité assurée par la volaille elle-même (pâturage libre, insectes, vermisseaux, déchets de ménage)
et parfois un apport complémentaire lui est fourni par l'homme mais cet apport est toujours faible et
ne couvre qu'une partie des besoins alimentaires, une productivité très faible due au faite que les
poules pondent peu, que la croissance des poules est lente et que les pertes sont considérables avant
l’arrivée au stade commercialisable (BOMBOMA-KOMPATIBE, 1992). L’aviculture villageoise
togolaise a connu un remarquable développement depuis une vingtaine d’année grâce aux nombreux
programmes d’assistance dont les paysans ont été bénéficiaires. Même si la majorité des paysans
togolais pratiquent cet élevage de façon traditionnelle, les résultats de ces programmes permettent de
voir aujourd’hui l’émergence réelle d’une catégorie d’éleveurs irréversiblement adeptes de pratiques
traditionnelles améliorées (vaccination, logement, alimentation améliorée…) (BADJE, 2006).
5
3. AVICULTURE MODERNE
Contrairement à l'aviculture traditionnelle qui vise l'autoconsommation et l'épargne finale,
l’aviculture moderne est exclusivement à vocation commerciale. Son début au Togo remonte vers les
années 55 et est dominée par l'initiative privée (AKLOBESSI, 1988). Elle est conditionnée par la
mise en place des infrastructures bien conçues, une alimentation rationnelle, un ravitaillement
régulier en poussins d'un jour et produits vétérinaires et enfin par l'application d'un programme de
prophylaxie sanitaire et médicale adaptés au milieu. Depuis les premières implantations des
exploitations modernes au courant des années 1960-1970, l’aviculture commerciale togolaise a été
détenue dans sa quasi-totalité par les opérateurs privés. Elle s’est toujours basée sur l’importation des
poussins d’un jour de races améliorées par des multiplicateurs de souches sélectionnées des pays
Européens ou de la sous-région (AKLOBESSI et DE SOUZA, 2007).
❖ Les petits producteurs : ce sont les aviculteurs disposant des fermes à effectif allant de 100
à 500 têtes. Cette catégorie représente 37,1% des aviculteurs (BANGUE-LAMBONI, 2014)
❖ Les producteurs moyens : ce sont les aviculteurs disposant des fermes à effectif allant de
501 à 5000 têtes. Cette classe regroupe les éleveurs qui fonctionnent généralement par leurs
propres moyens financiers. Cette catégorie représente 54,3% (BANGUE-LAMBONI, 2014)
❖ Les gros producteurs : Ce sont des aviculteurs disposant des fermes à effectif supérieur à
5000 têtes. Ces éleveurs ont pris l’aviculture comme un métier et n’hésitent pas à faire des
prêts bancaires pour continuer leur affaire. Cette catégorie représente 8,6% (BANGUE-
LAMBONI, 2014).
Trois cent cinquante (350) fermes environ ont été recensées en 2011 avec un effectif allant de cinq
cent (500) à quinze mille (15000) têtes surtout pour les pondeuses (USDA, 2013)
6
Néanmoins, la production nationale de maïs ne suffit pas et les éleveurs ont régulièrement recours
aux importations. L’année 2005 restera une référence sur cette question. D’une manière générale,
l’observation des normes préconisées par les professionnels n’est pas toujours respectée soit par
ignorance soit par souci de minimiser les coûts de revient de l’aliment. On peut noter que d’un
éleveur à un autre (ou d’un fabricant à un autre), la qualité de l’aliment est très variable, ce qui a des
conséquences graves sur les performances des animaux. Il n’existe au Togo aucune unité industrielle
de fabrication d’aliments pour volailles. Cependant, il y a des unités de mouture et de mélange
d’aliments constitués des ingrédients alimentaires selon une ration formulée par chaque éleveur. Ces
unités de mouture et de mélange d’aliments, pour rendre leurs services plus efficaces font des stocks
des ingrédients alimentaires peu disponibles (son cubé, drêche de bière, tourteaux, concentrés,
prémix…) qu’ils vendent aux éleveurs. Par ailleurs, les grandes fermes disposent généralement de
leurs propres unités de fabrication d’aliment. (FAO ; 2015)
Le Tableau 1 montre les taux d’incorporation moyen de ces ingrédients dans différentes rations des
poules pondeuses. Il ressort que le maïs est de loin l’ingrédient le plus utilisé dans la formulation des
rations alimentaires chez les volailles. En plus, parmi tous les ingrédients, le prix du maïs fluctue le
plus, créant ainsi l’incertitude chez les éleveurs.
Tableau 1 : Taux d’incorporation (%) de quelques ingrédients alimentaires dans la ration des
poules
7
En 2011 il a été créé la Coopérative des Producteurs Avicoles de la Région Maritime (COPAREM)
Membre de l’ANPAT, la COPAREM a pour objectif principal la commande en gros des intrants
pour ses membres. Elle a installé une provenderie dans la banlieue Est de Lomé au début de l’année
2014. (FAO, 2015).
Manioc - 15-20
Concentrée 5% chair 5 -
Concentrée 5%ponte - 5
La qualité de l’aliment est un facteur déterminant de la qualité des volailles finies. L'aliment doit
apporter aux volailles l'ensemble des éléments nutritionnels dont elles ont besoin. Ces besoins
évoluent dans le temps avec l'âge de l'animal. (ITAVI ; 2009)
8
4.1. NATURE DES BESOINS NUTRITIONNELS
L'apport d'énergie se fait par les céréales, l'apport de protéine principalement par le tourteau de soja
(mais aussi par les légumineuses comme le pois ou la féverole).
Les besoins en minéraux (sodium, phosphore, calcium) sont importants et souvent mal connus : une
poule qui ne dispose pas de calcium pour fabriquer la coquille de son œuf est obligée de puiser sur
ses réserves et ses os deviennent cassants. Les besoins en vitamines sont aussi importants,
notamment pour les jeunes poussins, qui n'ont pas encore accès à un parcours et qui dépendent
directement des apports réalisés dans l'aliment. (ITAVI, 2009).
Min Max Min Max Min Max Min Max Min Max
Protéine 20 21 15 16,5 16 18 16 19 16 19
brute%
9
4.2. EFFICACITES DES RATIONS
Selon TONA (cours magistral, 2014) pour contrôler l’efficacité des rations ; les paramètres
zootechniques doivent se rapprocher des normes suivantes résumées dans le tableau 4.
(8semaines) <2,5
En effet le secteur de l’aviculture est un domaine dont les contraintes sont assez nombreuses
notamment les contraintes financières surtout dues aux coûts des bâtiments et de l’alimentation des
oiseaux. Egalement certaines maladies, qualifiées de zoonoses, peuvent infecter les volailles et les
humains. L'application des principes de biosécurité est donc un élément important dans la prévention
des maladies humaines. Les contraintes d’ordre pathologiques (les maladies virales ; bactériennes ;
parasitaires et autres sont aussi d’autres contraintes) peuvent être un frein à cette activité avicole.
Cependant en aviculture ces contraintes pathologiques peuvent être minimisé voir contrôlés par des
mesures ou principes de biosécurité définis.
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II. BIOSECURITE EN AVICULTURE
1. DEFINITION
L’élevage n’est rien d’autre que de l’hygiène en action. Aujourd’hui ce principe est toujours vérifié.
Il n'existe aucune définition universelle du terme « biosécurité », mais on s'entend maintenant pour
dire qu'il décrit les mesures requises pour se protéger contre l'introduction et la propagation des
maladies infectieuses (ACIA 2009). La « biosécurité » en aviculture englobe tous les aspects de
gestion et de conduite d’élevage ayant pour objectif la réduction du risque de maladies susceptibles
de se répandre à l’intérieur et à l’extérieur d’une exploitation avicole.
A Rome en 2008, dans son document intitulé « La biosécurité au service de la lutte contre l’Influenza
Aviaire Hautement Pathogène: Contraintes et solution possible» la FAO donne une définition
légèrement plus restreinte de la biosécurité à savoir : « ensemble des mesures visant à réduire le
risque d’introduction et de propagation d’organismes pathogènes ».
Au cours régional de Bamako (MALI) en octobre 2008, la biosécurité est définie comme un
ensemble de pratiques conçues pour empêcher l’introduction et la propagation d'une maladie dans et
au sein d’une ferme avicole ou un marché de volailles. (N’GUESSAN, 2009)
Le but est de maintenir les germes à distance des animaux et les animaux à distance des germes.
11
2. GÉNÉRALITÉS SUR LA BIOSÉCURITÉ AVICOLE
Les pathologies aviaires en particulier les pathologies virales telles que la panzootie actuelle de
l’influenza aviaire hautement pathogène (HPAI) montre que dans de nombreux pays où il existe une
forte possibilité de transmission, l’abattage et la vaccination ne suffisent pas à éradiquer la maladie.
La biosécurité est préventive et donne aux producteurs des moyens de protection de leurs propres
troupeaux; elle est proactive et crée les conditions favorables pour lutter contre la maladie (FAO,
2008 c).
La biosécurité constitue un ensemble de mesures ou principes dont certaines sont simples et peu
coûteuses. Ces principes de base se résument en trois étapes à savoir : L’isolement, le nettoyage et la
désinfection. (N’GUESSAN, 2009)
L’échelle opérationnelle des mesures de biosécurité réglemente les aspects sécuritaires du site,
notamment l’accès des visiteurs, le port de tenues de travail (vestiaire et buanderie), les bains de
pieds et lavabos, le dispositif de contrôle de mouvements des véhicules, la surveillance du transfert
de matériel entre sites, la protection contre les rongeurs et insectes, l’évacuation du fumier, la
nébulisation intermittente de désinfectants dans les bâtiments.
Selon KABORET (2007), la mise en œuvre de la biosécurité dépend de plusieurs facteurs. Il s’agit
notamment :
- des facteurs liés à l’encadrement des acteurs par les services vétérinaires
Pour en faciliter l'adaptation, la norme de biosécurité est formulée en trois sections qui représentent
les bases d'un système de biosécurité au fonctionnement harmonieux (ACIA, 2009) :
12
• Gestion de l'accès
• Gestion de l'exploitation
- approvisionner suffisamment les volailles en eau et en aliments. L’aliment doit être donné en
quantité suffisante avec un équilibre d’ingrédients et la qualité de l’eau de boisson vérifiée et
analysée régulièrement surtout en climat chaud et humide (KABORET, 2007).
L’eau destinée à l’abreuvement des volailles doit provenir d’une origine fiable et être potable pour
l’homme. Autrement dit, elle ne doit pas être issue de points d’eau non traités ou d’eaux de surface
pouvant être contaminées par les matières fécales de volailles domestiques ou d’oiseaux sauvages ou
encore d’autres matières organiques d’origine aviaire (dont des carcasses).( N’GUESSAN, 2009).
Cette pratique est recommandée d’où l’expression « all in all out » (GUEYE, 2008) de même que le
contrôle régulier de la température à l’intérieur du bâtiment à l’aide d’un dispositif adéquat.
- ne pas élever sur un même site des espèces aviaires différentes (CHERRY, 2007).
Aussi la gestion de l’eau et de l’aliment rentre dans la gestion de l’exploitation car l’obtention et
l’entreposage des aliments de manière à limiter le risque de contamination par les agents pathogènes
doit être un souci permanent.
Vu le coût élevé de la provende, l’éleveur peut choisir de produire une partie des ingrédients et
fabriquer lui-même la provende pour ses pondeuses.
Étant donné que les agents pathogènes sont microscopiques, ils sont invisibles à l'œil nu. Cependant,
on peut les trouver en grand nombre dans des matières visibles, notamment la poussière, les
13
gouttelettes d'eau en suspension dans l'air et les matières fécales. Une particule de poussière peut
contenir suffisamment d'agents pathogènes pour infecter un animal (dans tout bâtiment d’élevage, il
se dépose 10 germes par cm² et par minute : 1 g de poussière contient 200000 à 800000 colibacilles
vivants, 1g de litière contient en moyenne 8 milliards de microbes vivants (BITTY, 2013)). Cette
infime quantité de matière contaminée peut se dissimuler sur l'équipement, les vêtements, les
chaussures ou les mains, permettant ainsi à la maladie de se propager d'un élevage à l'autre.
Les aliments pour volailles qui ne sont pas entreposés correctement posent un risque pour l'élevage.
Ceux qui sont exposés aux insectes ou en contiennent ou, encore, ceux qui sont exposés aux oiseaux
sauvages peuvent être contaminés par des agents pathogènes qui seront ensuite transférés à l'élevage.
Les aliments pour volaille qui sont devenus humides constituent également un milieu idéal pour le
développement rapide des organismes nuisibles.
Il est important de s'assurer que les aliments pour volaille sont manipulés et entreposés correctement
à l'exploitation, et qu'ils proviennent d'un fournisseur fiable (ACIA, 2009).
Pour réussir la fabrication d’un aliment, il faut plusieurs dispositions et chacune d’elle est importante
(NJONGO, 2010) :
• Choisir la formule de composition. Elle doit respecter les limites d’incorporation des aliments ;
• Acheter les matières premières (il faudra toujours s’arranger de façon à obtenir le meilleur
rapport «Qualité/Prix » ;
• S’assurer que ces matières sont traitées. Le cas échéant, le faire soi-même (trier, sécher,
griller,…) ;
• Mesurer et peser : les différentes matières premières qui seront utilisées doivent être mesurées
et pesées
• Faire le pré mélange : certaines matières premières sont incorporées en petite quantité dans le
mélange. Pour que ces matières premières soient réparties uniformément dans l’aliment, il
faudrait d’abord les mélanger avec une petite quantité d’un autre aliment simple (par exemple le
remoulage) avant le grand mélange.
14
• Mélanger : tous les aliments simples qui doivent entrer dans la composition, et qui ont été pré
transformés, pesés et mesurés doivent être mélangés. Le mélange peut se faire manuellement à
l’aide d’une pelle, et sur une aire de tournage bien lisse et bien propre ;
• Ensacher : une fois que le mélange est effectué, l’aliment composé qu’on obtient est mis dans
les sacs. La capacité des sacs varie en fonction des besoins quotidiens de la ferme ;
• Entreposer : les aliments ensachés doivent être rangés dans un lieu de stockage de sorte que la
règle du FIFO « First In, First Out », c'est-à-dire « premier entré, premier sorti » soit respectée
pendant la consommation. Les aliments ne doivent pas être rangés à même le sol, mais sur les
palettes.
La mise en pratique des principes de biosécurité comporte des avantages, qui sont les suivants
(ACIA, 2009) :
Au Togo, la biosécurité a été longtemps négligée. L’aviculture se pratique globalement sans mesures
strictes susceptibles de protéger les volailles contre les maladies. Dans le secteur familial, la
divagation des animaux élevés sans abri ou dans des abris inadaptés, sans soins et aliments
convenables, rend ces animaux fragiles aux maladies auxquelles sont parfois exposés les humains.
Dans le secteur commercial, la situation est encore plus complexe à cause de l’importance des
effectifs et de la fragilité des souches exploitées. Au Togo, les fermes avicoles s’installent sans
autorisation officielle (DENKE, 2009). Le choix des sites, les plans de constructions des poulaillers
et l’aménagement des fermes ne respectent pas en général les normes élémentaires. Dans la plupart
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des exploitations, on note l’absence de pédiluve, d’autoluve et de vestiaires. Dans les rares fermes où
ces infrastructures existent, elles ne sont pas fonctionnelles.
Il n’existe au Togo aucune unité industrielle de fabrication de provende pour les volailles.
Cependant, il y a des unités de mouture et de mélange d’aliments constitués des ingrédients
alimentaires selon une ration formulée par chaque éleveur. Ces unités de mouture et de mélange
d’aliments sont des lieux de rencontre des aviculteurs et constituent de ce fait des sources de
persistance et de dissémination de germes dans les élevages. En plus, les qualités microbiologiques et
nutritionnelles n’étant pas satisfaisantes, la consommation de ces aliments peut conduire à des
infections et à de mauvaises performances des volailles.
Les fientes, une fois ramassées, sont stockées souvent non loin des poulaillers, pour être utilisées
comme engrais dans des cultures maraîchères tout au long de la côte. Sur ces lieux, il peut se
produire des contaminations notamment des eaux d’abreuvement et la présence à des proportions
élevées des métaux lourds dans des cultures (ITAVI, 2003).
Par ailleurs, le système « tout dedans – tout dehors » ne se pratique nulle part dans le pays pour des
raisons économiques. En pratique, le vide sanitaire appliqué dans les exploitations en fin de bande
est souvent insignifiant. (FAO, 2015)
Sur le plan commercial, l’usage multiple des alvéoles d’œufs circulent de fermes en fermes, de
maisons en maisons et de marchés en marchés par l’intermédiaire des revendeuses. En plus,
l’absence d’hygiène sur les marchés de volailles (mélange d’espèces, de race de volailles exposées à
même le sol au demeurant sablonneux pour la plupart et à côté d’autres denrées) ne sont pas de
nature à faciliter l’application des mesures de biosécurité. Si ces volailles sont parfois exposées dans
des cages, ces dernières sont souvent fabriquées avec des matériaux difficiles à désinfecter. Il faut
noter aussi que, faute d’abattoir de volailles, les oiseaux sont abattus dans des conditions hygiéniques
déplorables et, par conséquent, susceptibles de compromettre la santé du consommateur.
Selon les éleveurs le conteste de « période enzootique » de la grippe aviaire aurait incité à plus de
vigilance et à la mise en pratique des mesures de biosécurité dans les élevages. Une fois que la
menace semble être éloignée il y a une baisse de cette vigilance et donc de la pratique systématique
des mesures de biosécurité or les risques de maladies sont réelles surtout celles liés à l’alimentation.
(FAO, 2015)
16
DEUXIEME PARTIE :
MATERIEL ET METHODES
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I. MATERIEL
L’étude a été menée dans la Région Maritime qui est la principale zone d’aviculture moderne du
Togo. Elle a été réalisée de Septembre à Décembre 2015 à Agoè dans la banlieue nord de Lomé.
2. LA PROVENDERIE M’BO
• Situation géographique et présentation de la provenderie :
La provenderie M’BO est une entreprise familiale créée en 1999. Elle se situe à AGOE-KLEVE dans
la banlieue nord de la ville de Lomé, non loin de la route nationale N°1. La provenderie se trouve
dans une zone commerciale au bord d’une route à forte circulation. La structure n’a pas enseigne et
se trouve au sein d’un bâtiment inachevé dans un domicile. Il s’agit d’une salle unique possédant
trois (3) entrées. La principale entrée fait face à la route et est empruntée par les clients ; la seconde
donne accès à la cour et la dernière s’ouvre sur l’atelier de fabrication des machines. Le local sert à la
fois de bureau du gérant, de salle de stockage des marchandises d’un commerçant, des ingrédients tel
que le son cubé et le leucaena et de lieu de leur transformation en provende. À l’intérieur, on observe
des toiles d’araignées. En outre, les ingrédients sont disposés sur des palettes. Derrière le local se
trouve un espace réservé à la création de nouvelles machines Broyeur-Mélangeur. La provenderie est
bien ventilée et l’éclairage est assuré par trois (3) ampoules.
Notre enquête porte sur huit fermes d’élevage dont quatre (4) sont péri-urbaines. Les fermes visitées
sont présentées dans le tableau ci-dessous :
18
Tableau 4 : Présentation des fermes visitées
TOTAL 19
La race rencontrée dans les huit fermes est la race Isabrown. Dans une des fermes, en plus de
l’Isabrown, sont exploitées les poules de race Leghorn. L’élevage des poules locales est associé à
celui des pondeuses dans quatre fermes. Sur les huit fermes visitées, les poulaillers sont mal
construits et pas assez aérés.
4. MATERIEL TECHNIQUE
• Questionnaire portant sur la gestion d’une provenderie (voir annexe 1)
Il s’agit d’un questionnaire mixte constitué de questions fermées et de questions ouvertes. Les
différents points abordés dans ce questionnaire sont : l’organisation structurelle ; le
fonctionnement et les mesures de biosécurité adoptées au sein de la provenderie.
19
• Questionnaire d’évaluation des risques sanitaires en aviculture (voir annexe 2)
II. METHODES
La méthode de recherche est basée sur l’étude de la provenderie et des fermes avicoles grâce aux
différents questionnaires élaborés.
2. Collecte d’informations
Les informations ont été recueillies au niveau de la provenderie M’BO et auprès de huit éleveurs
clients de la provenderie.
20
2.2. Chez les aviculteurs
L’enquête a concerné huit aviculteurs de la Région Maritime. La stratégie d’enquête est la méthode
d’interview. Nous avons obtenu des rendez-vous auprès de l’aviculteur ou du propriétaire de chaque
ferme. Les fiches d’enquête ont été remplies en conformité avec les réponses obtenues. Lors de nos
visites nous avons recueilli des données grâce aux cahiers de suivi des bandes. Certains éleveurs ne
disposent pas de cahier de suivi.
Le traitement des données quantitatives a été fait à l’aide du tableur Excel. Cette méthode a permis
de vérifier les valeurs nutritives des différents aliments grâce aux formules alimentaires et d’analyser
les risques liés aux échanges au niveau de la provenderie.
21
TROISIEME PARTIE :
RESULTATS ET DISCUSSION
22
I. RESULTATS ET ANALYSES
1. LA PROVENDERIE
23
Photo 1: stock de son cubé
Les grains de maïs apportés par la majorité des clients sont de mauvaises qualités. Ils sont : moisis
(présence de moisissure), infestés d’insectes (charançons), humide. Dans les sacs, on retrouve
également des produits de conservation et des débris de végétaux.
Les grains de soja, torréfiés par les éleveurs eux-mêmes sont grillés. Le son cubé dégage de la
chaleur à cause de l’humidité et a une couleur verdâtre. Les feuilles de leucaena quant à elles sont
noirâtres à cause d’un mauvais séchage.
La grande trémie : c’est là où on verse les ingrédients. Elle est reliée au broyeur.
La petite trémie : elle est reliée au mélangeur et sert de passage aux ingrédients en poudre.
5 3
2 6
25
1.4. LA PRODUCTION
A C D E G Provenderie
(commande)
26
1.5. DIFFICULTES RENCONTRES PENDANT LA PRODUCTION
Les problèmes rencontrés pendant la production de la provende sont : difficultés
d’approvisionnement en ingrédients, les coupures d’électricité, la diversité des formules alimentaires,
le mélange de l’aliment qui n’est pas homogène.
Les interactions entre les différents groupes de clients sont présentées sur la figure ci-dessous :
élevage de
poules
pondeuses et
chair
Provenderie
élevage de élevage de
cailles porcs
27
oiseaux ont accès au local. Le sol cimenté présente des trous et fissures par endroits et des fils
électriques traînent par terre. La toiture mal installée laisse entrer l’eau pendant la pluie. A côté, il y a
un dépotoir d’ordures ménagères qui sert aussi d’urinoir. En bref aucune autre disposition sanitaire
n’est prise à part l’entretien journalier qui consiste au balayage du sol et l’enlèvement des toiles
d’araignées, le dépoussiérage des sacs qui se fait une fois le mois.
• Les petits producteurs (100-1000 têtes) : il s’agit d’un éleveur qui dispose d’un effectif de
921 volailles
• Les producteurs moyens (1000-5000 têtes) : au nombre de sept, ces éleveurs disposent de
1316 à 3618 volailles.
• Aucun grand producteur n’a été rencontré
28
Tableau 6 : Fréquence et quantité de provende
La figure 2 montre que les jours d’affluence au sein de la provenderie M’BO sont les lundis, les
mercredis, les vendredis et les samedis. Les éleveurs sont en contact les uns avec les autres, tissent
des liens d’amitié et s’échangent des formules alimentaires, des conseils sur l’utilisation des produits
vétérinaires et pourquoi pas des germes.
29
3000
2500 MOHAMED
2000 SEBASTIEN
1500 FERME ALFA
1000
FERME PAUL
500
FERME A
0
FERME MAGLOIRE
FERME B
THIERRY
FERME C
SAMEDI
SAMEDI
SAMEDI
MERCREDI
JEUDI
MERCREDI
JEUDI
MERCREDI
JEUDI
JEUDI
LUNDI
LUNDI
MERCRDI
MARDI
VENDREDI
VENDREDI
MARDI
VENDREDI
MARDI
MARDI
VENDREDI
SAMEDI
LUNDI
LUNDI
FERME TINA
CAILLES
1ERE SEMAINE 2EME SEMAINE 3EME SEMAINE 4 EME SEMAINE
Dans les fermes les ventes et les visites sont autorisées mais les visiteurs n’ont pas accès aux
poulaillers. Ils viennent pour l’achat des œufs, des poules à la reforme, des renseignements et
conseils. Selon les éleveurs le rythme de renouvellement des pédiluves est de 3jours. Lors de nos
visites, les pédiluves à l’entrée des poulaillers ne sont pas fonctionnels. Le décapage de la litière
dépend de la densité et de l’épaisseur. L’intervalle de renouvellement est de 2 semaines à 6 mois.
L’entretien des abreuvoirs se fait quotidiennement et celui des mangeoires à la fin de chaque bande.
Les magasins sont nettoyés chaque semaine. Les éleveurs disposent de vestiaires qui servent aussi
de salle de stockage de provende ou de dortoir. Parmi les huit éleveurs enquêtés, cinq éleveurs
disposent de tenues de travail et deux viennent à la provenderie vêtus de ces tenues.
30
Afin de vérifier le respect ou non des normes de biosécurité nous nous sommes fixés des critères de
classification par rapport à l’hygiène observée dans les fermes. L’hygiène est basée sur trois
facteurs :
Le tableau ci-après présente le respect ou non de certaines normes de biosécurité comme le mélange
des bandes et l’hygiène selon les critères retenus.
Dans cinq (5) fermes l’hygiène est mauvaise et dans deux (2) fermes elle est bonne. Il a été constaté
un mélange des bandes dans quatre (4) fermes sur huit (8). Pour le traitement des poules, 50% des
31
éleveurs ne font pas appel à des vétérinaires. On note l’utilisation de produits tels le FIRUNET (non
destiné à l’utilisation animale) pour le traitement de la maladie de Gomboro, AMINOGROW ORAL
administré dans l’eau de boisson qui remplace le prémix et la méthionine.
Le transport des sacs de provende par le même coursier (Zémidjan) augmente les risques d’échange
de germes entre les fermes.
Le manque de tenue de travail est un risque de contamination des volailles par l’éleveur.
Les maladies auxquelles sont confrontées les animaux sont entre autres : les maladies respiratoires, la
coccidiose ; le coryza ; la salmonellose ; la pasteurellose ; la colibacillose.
Les bâtiments mal construits et mal aérés favorisent le développement de plusieurs maladies et
agissent sur la productivité des volailles.
Les élevages visités sont situés à proximité des habitations ce qui peut faciliter les contaminations de
l’homme par les oiseaux.
32
tels que : antibiotiques ; anticoccidien ; FIRUNET, AMINOGROW ORAL. Il y a aussi d’autres
fermes qui font appel à des vétérinaires ou des techniciens avicoles.
33
Tableau 8 : Taux d’incorporation des ingrédients (ponte)
Ingrédients Limite A B C D E F G H
d’incorporati
on
Mais 55 50 57 50 50 57 50 52 50
S.cubé 20 15 11 15 15 11 15 17 15
Soja T. 15 10 13 10 10 13 15 12 17,5
T. coton 20 5 - 5 5 - - - 2.5
CMV - 5 2 15 5 2 - 5 5
Drêche 20 - - - - - 5 - -
Leucaena 5 4 1 - 4 1 2 1 1
Alfabind - - 3 - - - 3 - 0.05
Total 100 102,3 101 110,5 104 101 100 100, 102,1
5 65
34
Les formules suivantes nous ont permis de déterminer les taux d’énergie métabolisable, de protéine
brute et de calcium :
PB total(%) = PB1+PB2+…+PB(n-1)+PB(n)
Ca total = Ca1+Ca2+…+Ca(n-1)+Ca(n)
Le tableau 10 relève les valeurs nutritives des formules alimentaires de chaque éleveur enquêté
comme l’énergie métabolisable la protéine brute et le calcium.
35
L’énergie métabolisable que fournissent les rations alimentaires est comprise entre 2219,69 Kcal et
2788,76 Kcal. Pour la phase ponte, la norme de l’énergie métabolisable est de 2800-2850 Kcal. Les
rations ne fournissent pas l’énergie recommandée. Par ailleurs, le taux de protéine de la ration C
(24,7%) dépasse largement la norme (16-19%).
La figure 3 présente une comparaison des valeurs nutritives des rations avec la norme :
L’écart entre les valeurs nutritives et les normes est présenté dans le tableau ci-dessous :
36
Les valeurs nutritives de la ration C s’écartent énormément de la norme. On constate un écart de 6,7
pour le taux de protéine brute et de 1,04 pour le calcium. L’aliment est très riche en protéine mais
très carencé en calcium. Pour l’aliment D, l’EMA n’atteint pas la norme exigée. On note un écart
considérable de 580,31 Kcal. Les aliments B, E et H ont des valeurs qui se rapprochent beaucoup
plus de la norme.
Pour l’aliment de démarrage (0- 8 semaines), les valeurs énergétiques de quatre rations recueillies
sur le terrain se situent entre 2786,81 et 3026,95 Kcal avec des valeurs en protéine brute variant de
18,30% et 22,32 %. Les normes se situent entre 2800 à 2900 avec un taux de protéine brute entre 20
et 21%.
Norme E F G H
Le taux de mortalité des poussins de 0-5 mois dans les fermes E et G dépasse 10%. Au niveau de la
ferme G le taux de mortalité est très élevé. Seule la ferme H à un taux en dessous des 10%.
Dans 75% des fermes visitées les poules ont commencé à pondre à l’âge de 5 à 6 mois.
37
II. DISCUSSION
• par les moisissures, les germes parasites du tube digestif à cause des mauvais états de certains
ingrédients (son cubé, maïs, etc.)
• par négligence des mesures de biosécurité dans la provenderie et dans les fermes avicoles.
Comme l’affirme TONA (2014), les conditions de stockage des ingrédients ou aliments de volailles
ne sont souvent pas bien contrôlées favorisant ainsi le développement des moisissures. Certains
éleveurs sont conscients de ces risques mais les négligent. Les autres risques liés aux bâtiments que
nous avons rencontrés confirment les résultats de la FAO (2015) qui affirme que le choix des sites,
les plans de construction des poulaillers et l’aménagement des fermes ne respectent pas en général
les normes élémentaires. Dans la plupart des exploitations, on note l’absence de pédiluve, de
rotoluve et de vestiaires. Dans les fermes où ces infrastructures existent, elles ne sont pas
fonctionnelles. Les résultats récoltés sur le terrain nous prouvent quant à ce qui concerne les
formules alimentaires, beaucoup bricolent les formules sans connaitre le rôle et les limites
d’incorporation de certains ingrédients d’une manière générale. Comme l’a déjà constaté la FAO en
38
2015 ; l’observation de normes préconisées par les professionnels n’est pas toujours respectée soit
par ignorance soit par souci de minimiser les coûts de revient de l’aliment. On peut noter que d’un
éleveur à un autre (ou d’un fabricant à un autre), la qualité de l’aliment est très variable, ce qui a des
conséquences graves sur les performances des animaux. En bref on note une négligence ou ignorance
des programmes de biosécurité par les aviculteurs ce qui peut être la source des maladies constatées
sur le terrain. L’ACIA (2009) confirme en affirmant qu’un programme de biosécurité efficace repose
sur la compréhension et l'application rigoureuse des mesures adoptées pour assurer l'exclusion
(empêcher la maladie de s'introduire) et le confinement (lorsque introduite, empêcher la maladie de
se propager). Lorsque les mesures de biosécurité ne sont pas complètement mises en œuvre, il y a un
risque qu'une maladie puisse faire son apparition.
39
CONCLUSION ET SUGGESTIONS
Le développement de la filière avicole moderne passe par la connaissance du marché des intrants
zootechniques de ladite filière afin de contribuer au renforcement de la sécurité alimentaire des
populations. De même les mesures de biosécurité doivent être observées tant dans les fermes
avicoles que dans les unités de fabrication d’aliment de volailles pour limiter les risques de
propagation de maladies dans les élevages. Les programmes de biosécurité sont négligés ou
n’existent pas dans les structures visitées. De notre travail il ressort le manque de professionnalisme
de beaucoup d’éleveur. Les différentes bandes de volailles ne sont pas suivies par des vétérinaires ou
techniciens, les fermes ne disposent pas de cahier de suivi, les mesures sanitaires ne sont pas
respectées. Les maladies auxquelles sont confrontés les éleveurs ont des conséquences économiques.
L’échange de germes pathogènes entre éleveurs au niveau de la provenderie est réel.
En vue de la réduction des risques sanitaires ayant trait à l’aliment, nous suggérons :
• POUR LA PROVENDERIE
❖ De trouver des procédés rapides pour évaluer la qualité des matières premières vendues sur le
marché,
❖ La provende doit pouvoir être mesurée par son impact sur l’efficacité alimentaire (kg aliment
/kg carcasse),
❖ Le marché d’aliment (provende) doit être sécurisé par une certification des produits selon des
normes et standards appropriés,
❖ Avoir de nouveaux sacs pour l’emballage des provendes produites à vendre au sein de la
structure ; pour éviter que les éleveurs eux même apportent leur sacs souillés,
❖ Pour la toiture essayer de changer le maximum de tôles trouées pour augmenter le temps de
conservation du son cubé et du leucaena,
40
❖ Pour diminuer les risques sanitaires et de blessures du personnel : il faut mettre à la
disposition du personnel des gans, des caches nez dont l’utilisation sera obligatoire et
quotidienne, des chaussures de sureté, en plus d’une uniforme et un vestiaire
❖ Eviter l’usage des matières premières dénaturées comme le maïs charançonné, moisi ou
infecté de mycotoxine,
❖ Utilisation des antitoxines qui captent les toxines dans le système digestif des volailles qui
vont être éliminés dans les fèces,
❖ Les ingrédients et les aliments doivent être stockés dans de bonnes conditions (exemples sur
des palettes ou des claies sans contact avec le sol dans un local bien aéré et protégé contre les
prédateurs et les intempéries),
❖ Disposer de deux uniformes de travail ; une pour la ferme et l’autre pour aller à la
provenderie,
❖ Etre rigoureux sur l’utilisation des pédiluves afin de réduire les risques d’infection,
❖ Le problème de résidu des antibiotiques risque de poser un problème de santé humaine ainsi
il faut s’approprier l’usage de la pharmacopée traditionnelle dans la santé animale,
La poursuite de cette étude par l’analyse au laboratoire des différents ingrédients entrant dans la
ration des volailles est souhaitable.
41
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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42
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33. USDA., 2013. Atelier sur Approches techniques pour l’harmonisation des plans de
prophylaxies pour la prévention et le contrôle des maladies aviaires prioritaires (la maladie
de new castle et la maladie de Gumboro) en Afrique de l’ouest et du centre. Hotel Sancta
Maria (Lomé-Togo) 12 au 14 août 2013.
44
ANNEXES
Annexe 3 : Tableau de présentation des fréquences et des quantités de provendes fabriqués au sein
de la provenderie M’BO.
45
Annexe 1 :
LA GESTION D’UNE PROVENDERIE ET EVALUATION DES RISQUES SANITAIRES
EN AVICULTURE
I- Identification de l’établissement
Nom :…………………………………………………………………………………………………...
- Infrastructures
Capacité des broyeurs-mélangeur :
……………………………………………………………………………………………………
Origine de l’équipement : produit localement ou autres
…………………………………………………………………………………………………
- Moyens humains
Effectif du personnel :…………………………………………………………………………..
- Matières premières
Origines des matières premières : marché champ autres (précisez-les)
…………………………………………………………………………………………………………
• Infestes d’insectes ?
Autres: ………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
………………………….………………………………………………………….…………………..
• NON
• OUI
(citez-les)
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………….………………………………………………………………………..…
Si Oui, quelles sont les mesures d’hygiène observées pour l’entretien des machines de transformation
?
………………………………………………………………………………………………………..…
Combien de personnes se chargent de la transformation des ingrédients ?
………………………………………………………………………………………………………..…
………………………………………………………………………………………………………….
Ancien sac
Nouveau sac
OUI NON
-lesquels ?:
…………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………….…………
………………………………………………………………………………………………………….
OUI NON
OUI NON
Autres:……………………………………………………………………………………………….…
……………………………………………………………………………………………………..……
- MOUVEMENT AU SEIN DE L’EXPLOITATION
Comment qualifierez-vous l’affluence au sein de la structure par jour ? (choisir la bonne réponse)
• Faible
• Moyenne
• Élevée
• Oui
• Non
• Visite
• Achats
• Renseignements
• Autres
DESCRIPTION DE LA PROVENDERIE
ETATBLISSEMENT :
- INSTALLATION
Qualité de l'air et ventilation :
………………………………………………………………………………………………………..…
……………................................................................................................................................
.Eclairage…………………………………………………………………………..…………
.Entreposage…………………………………………………………………..………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………..
…………………………………………………………………………………
EVALUATION ET RECOMMENDATIONS
……………………………………………………………………………………………………….…
………………………………………………………………………………………………………….
Annexe 2 :
Questionnaire pour l’évaluation des risques sanitaires pour les fermes avicoles
I- identification
Nom :……………………………………………………………………………………………….
Poste:……………………………………………………………………………………………….
Fonctions :………………………………………………………………………………………….
PRESENTATION DE LA FERME
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………….
• Faible ………………………….
• Moyenne …………………………
• Élevée ……………………………
• Oui
• Non
• Visite
• Achats
• Renseignements
• Autres
• Oui
Motifs :
…………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………….
• Non
o Oui
o Non
o Si oui ;
- y a-t-il un emplacement pour se laver les mains ?
o Oui
o Non
- y a-t-il un pédiluve a l’entrée de chaque poulaillers
o Oui
o Non
o Autres?.........................................................................................................……………………
……………………………………………………………………………………
Existe-t-il des mesures de protection mises à la disposition du personnel ?
o oui
o non
• Si Oui ;
o Oui
o Non
- les vêtements personnels sont-ils stockés séparément ?
o Oui
o Non
Autres ?............................................................................................................................
……………………………………………………………………………………………….….………
ANALYSE DU RISQUE
Quels sont les lieux d’approvisionnement des matières premières ?
• A la provenderie
Quels sont les moyens de transport pour l’acheminement de la provende jusqu’à la ferme ? (y-a-t’ il
moyen de contamination)
…………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………………………………………….
o OUI
o NON
Si oui ; hygiène du local de stockage des provendes :
..................................................................................................................................................................
..................................................................................................................................................................
................................................................................................................................................................
o oui
o non
Si oui quel est leur nature……………………………………………………………………………
Sont-ils stockés à même le sol ?
o oui
o non
Autres :………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
• Oui
• Non
- Quel est l’état de la litière?
..................................................................................................................................................................
.............................................................................................................. ………………………………..
…………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………...
Autres :…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………..
o Manuelle
o Semi-automatique
o Automatique
Autres:…………………………………………………………………………………..
…………………………………………………………………………………………………...……
……………………………………………………………………………………………………
Réutilisables ?
o OUI
o NON
Si oui, sont-ils effectivement désinfectés après chaque usage.
…………………………………………………………………………………………………………..
…………………………………………………………………………………………………………..
Jetables ?
o OUI
o NON
Si oui, sont-ils effectivement jetés après chaque usage
…………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………………………………
… …………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
Evaluation et recommandations
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
Tableau 12 Tableau de présentation des fréquences et des quantités de provendes fabriqués au sein de la provenderie M’BO