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Ressources documentaires.

Métiers de l’environnement / Module Nourrir la planète – Cas


pratique agroécologie : Culture hors sol sur substrat local

Cas pratique agroécologie : Culture hors sol sur substrat local

Noé Tougma

Table des matières

Introduction ................................................................................................................... 2
SÉQUENCE 1 : Substrat local ..................................................................................... 3
A. Coques d’arachide .................................................................................................... 3
B. Fibres de Coco ........................................................................................................... 4
C. Compost ..................................................................................................................... 5
SÉQUENCE 2 : Itinéraires de production .................................................................. 7
A. Mise en place du milieu de production hors sol.................................................... 7
B. Réalisation de la pépinière ....................................................................................... 7
C. Repiquage des plantules issues de la pépinière ................................................... 8
D. Entretien (apport d’eau, désherbage, fertilisation, traitement phytosanitaire).. 9
E. Récolte ...................................................................................................................... 10
SÉQUENCE 3 : Étude de cas de la rentabilité de quelques exploitations hors sol
....................................................................................................................................... 12
A. Rentabilité de la production hors sol de la tomate ............................................. 12
B. Rentabilité de la production hors sol du poivron ................................................ 13
C. Rentabilité de la production hors sol de la laitue ................................................ 14
D. Rentabilité de la production hors sol de l’aubergine africaine .......................... 15
Conclusion ................................................................................................................... 18

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Ressources documentaires. Métiers de l’environnement / Module Nourrir la planète – Cas
pratique agroécologie : Culture hors sol sur substrat local

Introduction
La croissance démographique dans le monde et particulièrement en Afrique impose une
pression sur les ressources naturelles (terres, eau, nourriture, etc.). Ces dernières décennies
ont vu naître une prise de conscience collective des enjeux environnementaux vis-à-vis des
actions anthropiques. Tous prônent un monde sans faim ; il faut donc produire pour nourrir
plus de 7 milliards de personnes sans compromettre la capacité des générations futures à
répondre à leurs besoins. L’agriculture biologique apparaît ici comme idéale, car elle vise à
préserver les équilibres naturels et la biodiversité, en limitant notamment la quantité de
pesticides épandus sur les champs.

Lorsqu’il y a une disponibilité en terres cultivables, cette agriculture biologique peut se faire
directement sur le sol. Mais quand la ressource « terre cultivable » est limitée, nous pouvons
opter pour une production hors sol en utilisant un substrat local comme support sur lequel se
développeront nos cultures. Cette technique de production nous permet de contrôler beaucoup
plus facilement l’environnement dans lequel les plantes poussent (intrants, lumière, ph, eau...)
et d’intensifier notre production sur un espace restreint en se penchant vers une verticalisation
de l’agriculture. Mais qu’est-ce qu’une culture hors sol biologique avec substrat local ?

Retenons que la culture hors sol est une technique agricole qui se fait sans contact direct avec
le sol. L’opérateur utilise divers récipients adaptés à la culture choisie pour créer un milieu
favorable au développement de la plante grâce à un substrat. On parle de substrat local
lorsqu’on combine des matériaux locaux pour concevoir un milieu sur lequel pourrait se
développer facilement notre plante. Ce substrat est alors utilisé pour remplir les récipients
choisis afin de contenir le volume racinaire. Nous optons pour la culture hors sol biologique
lorsque nous n’utilisons que des intrants recommandés en agriculture biologique.

Pour comprendre cette technique de production, le module est structuré en trois séquences.
La première décrit trois types de substrats locaux, la deuxième aborde l’itinéraire technique
global de la production hors sol de légumes, et la dernière se focalise sur la rentabilité d’une
petite exploitation hors sol.

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pratique agroécologie : Culture hors sol sur substrat local

SÉQUENCE 1 : Substrat local


Bonjour et bienvenue dans cette première séquence de ce module pratique sur la culture hors
sol sur substrat local.

Nous étudierons ici trois types différents de substrat, chacun avec ses avantages et ses
inconvénients, ce qui vous permettra de choisir un substrat local accessible et adapté à votre
production hors sol.

A. Coques d’arachide

Si vous êtes dans une zone où l’accès aux coques d’arachide est facile, sachez que ces
résidus obtenus après décorticage de l’arachide peuvent servir de support pour une production
hors sol de divers légumes (Tomate, poivron, piment, laitue, …). Il suffit de ramasser ces
coques, pas besoin de les broyer, en remplir les récipients choisis avec et une fois que votre
pépinière est prête pour le repiquage, vous introduisez les racines de chaque plantule dans le
tas de coques d’arachide contenu dans le récipient.

Photo 1 : coques d’arachide

➢ Atouts

• accessible à moindre coût dans les zones où on produit beaucoup l’arachide ;


• réutilisable pendant plusieurs campagnes de production ;
• facile à désinfecter avant le lancement de la production ;
• facile à transporter du lieu d’acquisition jusqu’au lieu d’exploitation.

➢ Limites

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pratique agroécologie : Culture hors sol sur substrat local

• substrat inerte ; c’est-à-dire que les coques d’arachides ne contiennent pas d’éléments
nutritifs dont la plantule pourrait profiter dès les premiers instants. Il faut donc irriguer
en permanence avec une solution nutritive.
• ce substrat se déshydrate vite avec un coup de vent. Par conséquent il faut soumettre
le dispositif à un système d’irrigation goutte à goutte afin de maintenir les coques
d’arachide humides pour permettre aux plantes de profiter énormément de l’eau. Un
arrosage manuel serait moins efficace.
• L’utilisation de ce substrat impose une réalisation de la pépinière dans des alvéoles
afin d’avoir au repiquage des plantules avec des racines couvertes de motte de terreau
que l’on viendra placer dans le substrat.
• La production de légumes racines est déconseillée sur ce type de substrat

B. Fibres de Coco

Les fibres de coco proviennent de l’enveloppe fibreuse protégeant la noix de coco récoltée sur
le cocotier. Pour extraire les fibres de façon traditionnelle, il faut tremper les coques
(enveloppes fibreuses) dans de l’eau douce pendant plusieurs mois (7 à 10 mois). L’action
des bactéries désagrège la matière gommeuse qui colle les fibres entre elles. Ces coques sont
ensuite défibrées à l’aide de peigne mécanique. Après le processus d’extraction, les fibres
obtenues peuvent être utilisées pour remplir un récipient convenable afin de lancer une
production hors sol. Les fibres de coco sont beaucoup utilisées par les acteurs de la production
hors sol. C’est une matière première très accessible dans les pays où la production du cocotier
est développée.

Photo 2 : fibres de coco

➢ Atouts

• accessible à moindre coût dans les zones où on en trouve ;


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• réutilisable pendant plusieurs campagnes de production ;


• facilement désinfectable avant le lancement de la production ;
• léger, facile à manipuler et à transporter du lieu d’acquisition jusqu’au lieu
d’exploitation.

➢ Limites

• substrat inerte ; c’est-à-dire que les fibres de coco ne contiennent pas d’éléments
nutritifs dont la plantule pourrait profiter dès les premiers instants. Il faut donc irriguer
en permanence avec une solution nutritive.
• ce substrat se déshydrate vite avec un coup de vent. Par conséquent il faut soumettre
le dispositif à un système d’irrigation goutte à goutte afin de maintenir ces fibres
humides pour permettre aux plantes de profiter énormément de l’eau. Un arrosage
manuel serait moins efficace.
• pour plus de professionnalisme, l’utilisation de ce substrat impose une réalisation de la
pépinière dans des alvéoles, afin d’avoir au repiquage des plantules avec des racines
couvertes de motte de terreau que l’on viendra placer dans le substrat.
• La production de légumes racines est déconseillée sur ce type de substrat

C. Compost

Le compost est un produit semblable au terreau et est issu d’un processus biologique de
conversion des matières organiques. Pour le produire, il suffit de collecter des déchets
d’origine végétale ; les mettre en tas et les couvrir avec une bâche après avoir bien arrosé.
Retourner ce tas toutes les deux semaines ; arroser et recouvrir. Répéter cela jusqu’à la
décomposition complète du tas (3 mois environ)

Son utilisation comme substrat en culture hors sol nécessite un mélange préalable à une
proportion 1/3 de terre simple, plus 2/3 de compost. Autrement dit, si vous prélevez un seau
de terre simple, il faudrait ajouter deux seaux de compost pour réaliser le mélange et ensuite
remplir les récipients choisis pour la production.

➢ Atouts

• peut être produit en quantité par qui le désire ;


• accessible partout dans le monde ;
• réutilisable pendant plusieurs campagnes de production ;
• riche en composés humiques et minéraux, donc est capable de fournir le nécessaire
aux plantules aux premiers instants ;
• possibilité de fertiliser avec l’engrais utilisé en agriculture sur sol directement ;
• désinfection avant production possible.
• La production de légumes racines est possible sur ce type de substrat

➢ Limites

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• se compacte facilement lorsque l’arrosage se fait de façon manuelle et nécessite donc


un binage régulier ;
• réunir les composantes terre simple et compost nécessite un minimum de logistique et
de main d’œuvre.

Photo 3 : échantillon de compost

Ceci conclue cette première séquence. Maintenant que vous en savez un peu plus sur les
différents types de substrat, je vous propose de découvrir l’itinéraire de production d’une
culture hors sol.

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SÉQUENCE 2 : Itinéraires de production


Bonjour et bienvenue dans cette deuxième séquence de notre module pratique sur la culture
hors sol. Nous allons partir ici à la découverte d’un itinéraire de production que vous pourrez
répliquer dans vos propres activités de culture hors sol de légumes.

A. Mise en place du milieu de production hors sol

Pour la mise en place du milieu de production hors sol, le producteur devrait d’abord choisir
des récipients convenables (Seaux usés, bidons coupés, sacs, pots en caoutchouc ou en
sachet, etc). Ces récipients doivent avoir au minimum 15 cm de profondeur et 15 cm de
diamètre pour permettre une bonne production du légume. Aussi il faut veiller à laisser de
petites ouvertures (trous) pour faciliter l’écoulement en cas d’apport d’eau en excès. Une fois
le type de récipient qui va contenir le substrat choisi, place au remplissage. Ne pas remplir à
ras bord mais laisser un creux (voir photo ci-dessous).

Coques d’arachide Fibres de coco Composte + terre simple

Photo 4 : illustration de remplissage de pots avec substrat local

B. Réalisation de la pépinière

Après avoir identifié quel légume vous allez produire et acheté la semence certifiée, place à la
mise en place de la pépinière.

La pépinière devrait se faire dans des alvéoles. Il faut remplir les alvéoles de terreau puis
semer une graine par trou à une profondeur de 1 cm maximum et arroser. Ces alvéoles seront
couverts avec un film (plastique ou aluminium) et déposés à un endroit ombragé de
préférence. Lorsque les graines vont germer, enlever la couverture et placer ces alvéoles dans
un endroit où à un certain moment de la journée les rayons du soleil attiendront les plantules.

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Remplissage d’alvéoles de Couvrir avec un film Enlever la couverture à la


terreau germination

Photo 5 : trio de photo montrant comment mettre en place une pépinière dans les alvéoles

C. Repiquage des plantules issues de la pépinière

De façon générale, les plantules en pépinière sont repiquées lorsqu’elles ont 5-6 vraies
feuilles. Prélever les plantules au niveau des alvéoles de telle sorte à garder la motte de
terreau protégeant les racines et planter sur le substrat contenu dans le récipient. Le nombre
de plantules à planter dans un récipient doit tenir compte de leur capacité à pouvoir se
développer normalement sans se gêner.

Prélèvement de plantules de tomates avec Croissance de plantules de tomates après


motte de terreau autour des racines plantation

Photo 6 : duo de photo montrant comment prélever la plantule dans l’alvéole pour la planter

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D. Entretien (apport d’eau, désherbage, fertilisation, traitement


phytosanitaire)

L’entretien consiste à apporter tout ce qui est soins nécessaires à la bonne croissance de la
plante.

• pour l’apport d’eau, il serait intéressant de mettre sous système d’irrigation goutte à
goutte l’ensemble du dispositif de production hors sol quand le substrat utilisé est
composé de fibres de coco ou de coques d’arachide afin de permettre une utilisation
efficiente de l’eau par les plantes. Dans le cas où le substrat utilisé est un mélange de
terre et compost, l’apport d’eau pourrait se faire manuellement à l’aide d’arrosoirs les
matins ou les soirs. Si les moyens permettent d’installer un système d’irrigation,
n’hésitez pas.
• concernant le désherbage, il faudrait éliminer tout ce qui est plante qui poussent au
côté de nos cultures dans les récipients et qui ne font pas partie de notre objectif de
production ;
• l’adoption de substrat local inerte tel que les fibres de coco ou coques d’arachides
implique l’utilisation de solution nutritive biologique qui sera préparée en suivant les
recommandations du fabriquant pour être injectée dans le réseau d’irrigation. Le
producteur pourrait aussi utiliser des engrais solides biologiques entièrement solubles
dans l’eau d’irrigation. Pour le mélange de ces engrais solubles, suivre les prescriptions
de la firme qui a mis au point l’intrant.
Lorsque le substrat utilisé est du compost mélangé avec de la bonne terre, la
fertilisation peut se faire avec les engrais biologiques solides ou foliaires. Apporter à la
micro dose l’engrais solide si le fournisseur n’a pas donné de directive. De façon
globale, il faut faire un apport tous les 15 jours si le fournisseur n’a pas soumis une
fiche technique de fertilisation. On commencera par appliquer les engrais biologiques
composés majoritairement de NPK (azote, phosphore et potassium) et par la suite
fertiliser avec l’engrais azoté pendant la phase de floraison-fructification.
NB : n’utilisez qu’un engrais azoté pour la production de légume feuille tel que la laitue,
l’amaranthe, l’oseille, etc.

La production sous serre limitera les traitements phytosanitaires car celle-ci serait une barrière
physique à l’invasion des cultures par les ravageurs (insectes) qui sont des vecteurs de
maladies diverses. La lutte contre les insectes ravageurs et les agents pathogènes devrait se
faire avec des produits biologiques certifiés sur le marché local. Si vous avez suivi des
formations en production d’insecticide biologique, vous pouvez fabriquer votre produit pour
traiter vos cultures. Généralement un traitement contre les insectes chaque semaine permet
d’obtenir de bons résultats. Lorsqu’il y a manifestation d’une maladie, il faut faire appel à un
spécialiste en protection des cultures pour vous guider à apporter un traitement approprié car
la maladie peut être d’origine bactérienne, fongique ou virale.

Si le sujet des intrants biologiques vous intéresse, sachez qu’il existe dans le cours de
Technologies de l’environnement un module complet consacré à ce sujet.
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pratique agroécologie : Culture hors sol sur substrat local

Photo 7 : image illustrant un apport d’eau matinal sur culture hors sol avec comme substrat
du compost mélangé à de la terre simple dans le cadre de l’entretien de l’exploitation

Photo 8 : image illustrative d’une culture hors sol de tomates sous serre entretenue sous
système d’irrigation goutte à goutte

E. Récolte

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La récolte intervient quand il y a assez de feuilles pour la production concernant les légumes
feuilles et après avoir constaté que les fruits sont mûrs dans le cas des légumes fruits.

D’une manière générale, à part les légumes feuilles, le cycle de production de la pépinière à
la récolte dure 04 mois. Considérant la production de tomates, de poivrons et d’aubergines
africaines, on pourrait réaliser au minimum deux opérations de récolte dans une année civile
et maximum trois récoltes. Concernant la production de la laitue, au minimum trois récoltes
seront effectuées et maximum six récoltes sur douze mois.

Cette dernière étape conclue le cycle de production hors sol. Place ensuite à la
commercialisation et la consommation. Dans la prochaine séquence, je vous présenterai une
étude de cas de la rentabilité de quelques exploitations hors sol, pour que vous puissiez avoir
une meilleure idée des opportunités offertes par ce type de cultures.

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SÉQUENCE 3 : Étude de cas de la rentabilité de quelques exploitations


hors sol
Bonjour et bienvenue dans cette troisième partie de notre module pratique consacré à la
culture hors sol. Nous nous intéresserons ici à la rentabilité de ce type de production.

La rentabilité est le rapport entre un revenu obtenu ou prévu et les ressources (charges)
employées pour l’obtenir. Considérant la production hors sol sur substrat local, notamment le
compost mélangé avec de la terre, nous vous proposons un compte d’exploitation prévisionnel
pour la production avec 100 pots en sachet de 20 cm de profondeur et 15 cm de diamètre.

Pour beaucoup de ces légumes, avec les variétés précoces (4mois maxi) il sera possible de
produire 3 fois dans une année civile, en revanche les variétés à cycle long (5mois) ne
permettront de produire que 2 fois dans une année civile, quel que soit le pays.

A. Rentabilité de la production hors sol de la tomate

Compte d’exploitation prévisionnel d’une production hors sol biologique sur substrat local
(compost+terre simple) de 100 pieds de tomates produits dans des pots en sachet de 20 cm
de profondeur et 15 cm de diamètre.

Tableau 1 : Charges liées à la production de tomates

Charges de production

Désignation Unité Qté PU Coût (€)

Achat des pots en sachet lot 01 15 15

Coût du substrat Kg 500 0,2 100

Achat de semence g 05 1,5 7,5

Achat d’alvéoles Nombre 02 1,5 3

Achat terreau Kg 10 7,7 77

Achat arrosoir Nombre 01 4,6 4,6

Achat mini pulvérisateur Nombre 01 9,2 9,2

Achat binette Nombre 01 1,1 1,1

Achat engrais Kg 50 0,8 40

Achats produits de traitement litre 01 12,3 12,3

Frais main d’œuvre Mois 4 54 216

Facture d’eau F CFA Forfait Forfait 77

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Imprévus F CFA 1 30,8 30,8

Total (€) 593,5

Tableau 2 : Recette probable à l’issue de la production de tomates

Produits issus de la production

Désignation Unité Qté PU Coût (€)

Tomates récoltés Kg 300 1,5 450

Total (€) 450

Au regard du compte d’exploitation, nous remarquons qu’à l’issue de la première production,


la recette après-vente ne couvre pas les charges engagées et cela peut se justifier. En effet
l’achat de certains matériels et intrants tels que les pots, le substrat, l’arrosoir, le pulvérisateur,
la binette a gonflé les charges d’environ 185 €. Pourtant ces éléments peuvent être réutilisés
pour au moins quatre productions. Ce qui veut dire que la rentabilité sera nette à partir de la
deuxième production, c’est-à-dire au maximum dix mois après le lancement du projet, car nous
n’aurons plus à supporter les charges d’équipements et les intrants réutilisables. L’opérateur
pourra dégager à partir de la deuxième un excédant brute qui augmentera progressivement
jusqu’à ce que le matériel soit amorti.

B. Rentabilité de la production hors sol du poivron

Compte d’exploitation prévisionnel d’une production hors sol biologique sur substrat local
(compost+terre simple) de 100 pieds de poivrons plantés dans 100 pots en sachet de 20 cm
de profondeur et 15 cm de diamètre.

Tableau 3 : Charges liées à la production de poivrons

Charges de production

Désignation Unité Qté PU Coût (€)

Achat des pots en sachet lot 01 15 15

Coût du substrat Kg 500 0,2 100

Achat de semence g 05 1,7 8,5

Achat d’alvéoles Nombre 02 1,5 3

Achat terreau Kg 10 7,7 77

Achat arrosoir Nombre 01 4,6 4,6

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Achat mini pulvérisateur Nombre 01 9,2 9,2

Achat binette Nombre 01 1,1 1,1

Achat engrais Kg 50 0,8 40

Achats produits de traitement litre 02 12,3 24,6

Frais main d’œuvre Mois 04 54 216

Facture d’eau F CFA Forfait Forfait 77

Imprévus F CFA 1 30,8 30,8

Total (€) 606,8

Tableau 4 : Recette probable à l’issue de la production de poivrons

Produits issus de la production

Désignation Unité Qté PU Coût (€)

Tomates récoltés Kg 200 2,6 520

Total (€) 520

Nous remarquons qu’il faut investir 606,8 € pour récolter 520 €. Soit une perte de 86,8 € dû à
l’investissent sur les équipements de productions cités précédemment. Mais vu qu’à la
production suivante c’est-à-dire qu’à la fin du second cycle de production soit environ dix mois
après le lancement du projet, le producteur n’aura plus à supporter ces charges, il est évident
qu’un excédent brut sera dégagé.

C. Rentabilité de la production hors sol de la laitue

Compte d’exploitation prévisionnel d’une production hors sol biologique sur substrat local
(compost+terre simple) de laitues plantées dans 100 pots en sachet de 20 cm de profondeur
et 15 cm de diamètre en raison de 02 plants de laitue par pot.

Tableau 5 : Charges liées à la production de laitue

Charges de production

Désignation Unité Qté PU Coût (€)

Achat des pots en sachet lot 01 15 15

Coût du substrat Kg 500 0,2 100

Achat de semence g 05 0,2 1

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Achat d’alvéoles Nombre 02 1,5 3

Achat terreau Kg 10 7,7 77

Achat arrosoir Nombre 01 4,6 4,6

Achat mini pulvérisateur Nombre 01 9,2 9,2

Achat binette Nombre 01 1,1 1,1

Achat engrais Kg 25 0,8 20

Achats produits de traitement litre 0,5 12,3 6,15

Frais main d’œuvre Mois 02 54 108

Facture d’eau F CFA Forfait Forfait 77

Total (€) 422,05

Tableau 6 : Recette probable à l’issue de la production de laitue

Produits issus de la production

Désignation Unité Qté PU Coût (€)

Tomates récoltés Kg 50 5 250

Total (€) 250

Pour la production de la laitue (salade), la rentabilité interviendra à partir de la troisième


production c’est-à-dire globalement neuf mois après installation de ce type de dispositif.

D. Rentabilité de la production hors sol de l’aubergine africaine

Compte d’exploitation prévisionnel d’une production hors sol biologique sur substrat local
(compost+terre simple) de 100 pieds d’aubergines africaines plantées dans 100 pots en sachet
de 20 cm de profondeur et 15 cm de diamètre.

Tableau 7 : Charges liées à la production d’aubergines africaines

Charges de production

Désignation Unité Qté PU Coût (€)

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Achat des pots en sachet lot 01 15 15

Coût du substrat Kg 500 0,2 100

Achat de semence g 05 1,2 6

Achat d’alvéoles Nombre 02 1,5 3

Achat terreau Kg 10 7,7 77

Achat arrosoir Nombre 01 4,6 4,6

Achat mini pulvérisateur Nombre 01 9,2 9,2

Achat binette Nombre 01 1,1 1,1

Achat engrais Kg 50 0,8 40

Achats produits de traitement litre 01 12,3 12,3

Frais main d’œuvre Mois 04 54 216

Facture d’eau F CFA Forfait Forfait 77

Imprévus F CFA 1 15 15

Total (€) 576,2

Tableau 8 : Recette probable à l’issue de la production de l’aubergine africaine

Produits issus de la production

Désignation Unité Qté PU Coût (€)

Tomates récoltés Kg 400 1,2 480

Total (€) 480

Le compte d’exploitation ci-dessus sur la production de l’aubergine africaine pourrait être


interprété de la même manière que les précédents. Un bénéfice net pourrait être dégagé dès
la deuxième production c’est-à-dire dix mois environ après l’installation du dispositif.

NB : Les prix proposés varient d’un pays à un autre. Pour tout projet de production hors sol il
faudrait évaluer les charges et projeter la rentabilité en fonction des prix de vente des légumes
dans votre localité. Il est évident que tout ce qui est bio se vend un peu plus cher que les
produits conventionnels. Par conséquent, ne produisez pas bio pour aller vendre sur un
marché de produits conventionnels.

En analysant les charges impliquées pour conduire une production de même envergure de
ces quatre légumes cités plus haut, vous vous rendrez compte que la production de poivrons

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implique plus de charges surtout au niveau du traitement phytosanitaire. La production de la


laitue est moins budgétivore, car n’impose pas d’énormes charges d’entretien.

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Conclusion
Nous voici au terme de ce module. Il a été articulé autour de trois points essentiels : la
description de trois types de substrats locaux, l’itinéraire technique global de production hors
sol de légumes, et la rentabilité d’une petite exploitation hors sol.

Il faut retenir que la culture hors sol biologique s’adapte bien sur des substrats locaux tels que
les fibres de coco, les coques d’arachides et le compost mélangé avec la terre simple. Pour
produire, il faut avoir le matériel, les intrants nécessaires et maîtriser la production de plantules
en pépinière, le repiquage et l’entretien jusqu’à la récolte. Nous vous avons partagé des
données sur la rentabilité économique après avoir expérimenté la production en hors sol de la
tomate, le poivron, la laitue et l’aubergine africaine sur du compost mélangé à de la terre
simple.

Vous êtes donc invités à vous lancer dans ce type de production en fonction de votre
disponibilité et de vos moyens, car au-delà de pouvoir manger bio grâce à votre production,
c’est une activité très rentable avec un vaste marché à conquérir. La production biologique en
hors sol peut donc être un début pour se lancer dans l’agrobusiness.

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