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All content following this page was uploaded by Mahamat Hassan Ahmat on 15 June 2021.
MEMOIRE
Pour l’obtention du Diplôme
de Master ès sciences et techniques
Présenté et soutenu
Par
Le 14 Avril 2014
DIRECTEURS DE MEMOIRE
BOUDZOUMOU Florent, Maitre de conférences, Université Marien NGOUABI
ESSOULI Florent Olivier, Assistant, Université Marien NGOUABI
JURY
Président: MABIALA Bernard, Maitre de conférences, Université Marien NGOUABI
Membres : BOUDZOUMOU Florent Maitre de conférences, Université Marien NGOUABI
MBILOU Urbain Gampio Maitre-assistant, Université Marien NGOUABI
Dédicaces
ZAMZAM AGYRO
MOUSSA IDRISS
YOUSSOUF ALI
ii
REMERCIEMENT
iii
PRESENTATION DE LA STRUCTURE D’ACCUEIL
Le Bureau de Contrôle du bâtiment et des Travaux Publics (BCBTP)
Fondement juridique
Le Bureau de Contrôle du Bâtiment et des Travaux Publics dénommé BCBTP est créé par la loi
n° 10/86 du 19 mars 1986 comme établissement public à caractère industriel et commercial,
doté de la personnalité morale, physique et de l’autonomie financière.
Attribution du BCBTP
Les grandes attributions du BCBTP dans le domaine du Bâtiment et des Travaux Publics sont
les suivantes :
- l’exécution de tous les essais et analyses, études, recherches et contrôle concernant les
sols, les matériaux et les procédés de construction du BTP
- l’adaptation du type de fondation et de structure de l’ouvrage à la nature du sol en place
- le contrôle de fiabilité de l’ouvrage génie civil à réaliser
- l’exécution des forages d’eau
- l’établissement des rapports techniques de la souscription auprès des assureurs et
réassureurs de la Police d’Assurance de responsabilité décennale.
Organisation du BCBTP
Direction Générale
Direction Administrative et Financière
Direction du Laboratoire
Direction du Contrôle Technique du bâtiment et des travaux publics
Agence de Pointe-Noire.
Effectif permanent : 75 personnes
iv
Direction du Laboratoire
Missions essentielles :
IV
DIRECTEUR GENERAL
Secrétariat
particulier
Section finance et Secrétariat de direction
comptabilité
Agence
Section contrôle BTP Secrétariat particulier
Section sol et fondation
Section étude et Direction de marketing
contrôle géotechnique
routière Antenne Section dessin
Section matériaux de
construction
Section matériaux de
Section administration et
Section comptabilité
Section topographie
Section essai de
Section prix
Section contrôle
sols de fondation
Section finance
Section contrôle
laboratoire
personnel
construction
V
TABLE DES MATIERES
I. INTRODUCTION ......................................................... 1
I .1. Contexte et justification ................................................................................................. 1
I.2. Problématique général ................................................................................................... 1
I.3. Objectif ............................................................................................................................. 1
VI
III.3. Méthode d’exécution de forage ...............................................................13
ANNEXES
VII
Liste des tableaux:
Tableau I: Chronogramme des activités .............................................................................. 9
Tableau II: Résultat de l’interprétation des données géophysiques .................................. 19
Tableau III-a : donnée du sondage Géophysique 1, ........................................... ANNEXE 1
Tableau III-b: Layered Model, ........................................................................... ANNEXE 1
Tableau IV-a : donnée du sondage Géophysique 2, ........................................... ANNEXE 1
Tableau IV-b: Layered Model, ............................................................................ ANNEXE 1
Tableau V-a : donnée du sondage Géophysique 2, ............................................ ANNEXE 1
Tableau V-b: Layered Model, ............................................................................. ANNEXE 1
Tableau VI: localisation des points des forages , ............................................... ANNEXE 2
Tableau VII : Précipitation du district de Yaya entre 1953 à 1963, ................ ANNEXE 2
Tableau VIII : Précipitation du district de SIBITI entre 2001 à 2013, ........... ANNEXE 2
VIII
Figure 25. Coupe montrant en deux dimensions la variation de l’épaisseur du réservoir de la
nappe profonde de Yaya .................................................................................................................... 31
Figure 26. Corrélation montrant les variations du niveau piézométrique des zones saturées de la
nappe de surface et celui de la nappe profonde ............................................................................... 32
Figure 27. Corrélations lithologiques ............................................................................................... 33
ABREVIATION
Ep : Epaisseur;
Prof : profondeur
XI
I. INTRODUCTION GENERALE
I.1.CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Dans le cadre de l’amélioration de la qualité de vie et l’hygiène des populations du district
de Yaya situé dans le département du Niari, il a été entrepris par le Bureau de Contrôle du
Bâtiment et des Travaux Publics(BCBTP), à la demande des autorités administratives de
ce département, l’exécution de onze (11) forages d’eau équipés avec des pompes à
motricité humaine (PMH). En effet, la principale source d’approvisionnement en eau de
la population de ce district était l’eau des rivières et des sources non aménagées, réputées
non potables qui les exposaient aux maladies d’origine hydrique. Contrairement aux eaux
de surfaces, les eaux souterraines présentent une qualité supérieure puisqu’elles
présentent une bonne protection contre la pollution anthropique d’une part et même si la
source de sa recharge est dores déjà polluée l’infiltration à travers le sol réduit
considérablement l’effet de celle-ci, d’autre part.
Afin d’assurer une bonne exécution des forages hydrauliques, il est très important de
connaitre la structure du milieu d’écoulement de la nappe captée car c’est elle qui permet
à la fois d’expliquer et de prédire sa productivité et dans une certaine mesure de prévenir
les risques de sa pollution afin de préconiser une gestion durable et une protection
adéquate.
I.2. PROBLEMATIQUE GENERALE
L’inexistence d’une base des données hydrogéologique et la géologie très complexe de
cette zone, constituées des formations géologiques très anciennes, rendent les opérations
des forages d’eau très difficiles à réaliser avec un risque très élevé d’échec. C’est ainsi
que deux (02) forages sur les onze (11) réalisés, se sont soldés par un échec c'est-à-dire
qu’ils étaient sec malgré la campagne géophysique menée a priori. L’étude que nous
avons entreprise vise justement à réduire ce risque. Il s’agit à travers cette recherche de
caractériser l’aquifère du district de Yaya en répondant à un certains nombre des
questions, définies par [29], à savoir :
- Quelle est la nature des formations géologiques qui la contiennent?
- Quelles sont les profondeurs et les épaisseurs des formations constitutives de l’aquifère?
I.3. OBJECTIFS
a).Objectif général
L’objectif général de cette étude est l’apport d’une contribution à la caractérisation
hydrogéologique de la nappe exploitée dans le district de Yaya.
1
Pour mener à bien cette étude nous avons structuré ce travail de recherche en trois
parties :
● Une première partie qui traite de la reconnaissance générale de la zone d’étude ;
● Une deuxième partie dans laquelle le matériels et la méthode de notre recherche seront
présentés ;
● Dans la troisième partie nous présenterons les résultats obtenus ainsi que la discussion
qui en découle.
En fin nous allons terminer ce travail par la conclusion et les perspectives.
2
II. PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE D’ETUDE
La présence et la distribution des eaux souterraines ne sont pas le produit du hasard, mais
plutôt la conséquence de facteurs climatiques, hydrologiques, géologiques et
topographiques. Ces facteurs interagissent pour créer un système d’écoulement
dynamique et souvent complexe. La caractérisation de chacun de ces paramètres et la
connaissance des relations qui les relient sont la clé de la compréhension du
fonctionnement des systèmes d’aquifères.
Ainsi, dans cette partie nous allons définir ces paramètres qui régissent la dynamique de
l’aquifère du district de Yaya, en se basant principalement sur les données issues des
travaux antérieurs menés dans la zone d’étude.
II.1. Cadre physique
II.1.1.Situation géographique
La zone d’étude est située au Nord-Est du département du Niari, délimitée par la rivière
Mpoukou à l’Est et Sud-est et la Louéssé au Sud-ouest et à l’Ouest. D’une manière
précise notre zone d’étude est circonscrite entre les longitudes 12,7° E et 13,3° E et entre
les latitudes 3°S à 3,3°S.
S
NIANGA
3
II.1.2.Climat
Le climat qui règne dans le Nord-Est du département du Niari est du type tropical humide
avec des précipitations importantes variant entre 1300 à 1800 mm/an, la moyenne
interannuelle de ces douze dernières années est de 1600 mm/an.
Ces précipitations importantes peuvent être expliqué par le fait que les conditions
atmosphériques sont favorables (prépondérance des basses pressions intertropicales, de
l’alizé maritime non subsidient et de l’intensité de convexion thermique) et au relief
relativement élevé [24].
Quant-aux températures, elles sont fortement influencées par les saisons de pluies, elles
varient entre 30 à 25°C. L’humidité est relativement élevée pendant toute l’année. Elle
varie de 80 à 87% en saison de pluies et entre 72 à 84% en saison sèche [24].
Les données de la précipitation du district de Yaya dont nous avons recueillie de l’agence
nationale de l’aviation civile (ANAC) sont non seulement très anciennes datant des
années soixante mais aussi tronquées (Voire annexe 3). Pour éviter une mauvaise
appréciation lié à l’utilisation de ces données, nous avons préféré utiliser les données
complètes de la pluviométrie, des ces treize dernières années, de la localité la plus proche
en occurrence la ville de Sibiti.
II.1.2.1.La pluviométrie moyenne mensuelle
L’histogramme ci-dessus de variation moyenne mensuelle des précipitations entre 2001 à
2013 montre que nous avons deux périodes humides séparées par une période sèche, sur
le long de l’année. Ainsi donc, le Nord Est du département du Niari où se trouve le
district de Yaya dispose de :
- deux saisons de pluies, la première s’étend de Janvier à Mais et la seconde elle va de
Septembre à Décembre ;
- une saison sèche qui s’étend de Juin à Aout.
350
Pluviométrie moyenne mensuelle (mm)
300
250
200
150
100
50
0
Mois
4
II.1.2.2.Variation temporelle de la pluviométrie
La variation interannuelle de la pluviométrie est caractérisée par une alternance des
périodes des pluies déficitaires avec des périodes des pluies excédentaires. Nous avons
relevé d’une part un déficit de précipitations durant les années 2001, 2002, 2003, 2005,
2010, 2012 et 2013 avec un minimum en 2005. D’autre part six (06) années de
précipitations excédentaires qui sont : 2004, 2006, 2007, 2008, 2009 et 2011 avec un
maximum en 2007.
20,00
15,00
10,00
E.P.M
5,00
0,00
-5,00
-10,00
-15,00
-20,00
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
ANNEE
En ce qui concerne le réseau hydrographique, l’Ouest de la région est drainé par les
bassins de Nianga et de la Louessé tandis que l’Est est drainé par le bassin de l’Ougooé et
le Sud-Est est drainé par les affluents droits de la rivière Bouenza [13].
5
Le régime hydrologique de cette zone est de type équatorial de transition australe. La
chaine montagneuse du Chaillu, qui est constituée des roches dures, est le siège des crues
spectaculaires. Le débit spécifique est à plus de 40 l/s.kg2 et le débit spécifique d’étiage
est de l’ordre de 3 à 7 l/s.kg2 [24]. Il s’agit d’un régime équatorial de transition australe
qui présente une période de basses eaux de durée relativement longue (de juin à
septembre qui correspond à la saison sèche) et une période de hautes eaux qui s’étend
d’octobre à mai relative à la saison de pluie.
II.1.2.4. Sol et végétation
Le profil pédologique résultant de l’altération des formatons géologiques du Chaillu et
celle du Bouenzien, tel qu’il a été décrit par [25], se présente de haut en bas de la manière
suivante :
- une litière continue mais très peu épaisse ;
- un horizon humifère avec une épaisseur variant entre 2 et 7 centimètres, à structure
grumeleuse fine et à texture argilo-sableuse ;
- un horizon d'accumulation de sesquioxydes à concrétions où parfois des blocs de
cuirasse dont l'épaisseur peut atteindre 4 à 5 mètres ;
- un horizon d’hauteur considérable constitué des blocs de taille variable.
En ce qui concerne la caractéristique de ce sol, il s’agit d’un sol ferralitique forestier dont la
matière organique n’est représentée que dans le premier centimètre d’après les rapports
C/N qui sont de l’ordre de 9 à 14. « Les sols du Chaillu ont une réserve minérale comprise
entre 2,5 et 5 Cmol /Kg ; la somme des actions échangeables est inférieur à 0,5 Cmol/kg, le
taux de saturation est inférieur à 10% et le pH est environ égale à 4, il est remarquablement
bas en surface.» [25].
En ce qui est de la couverture végétale, elle est dominée par la forêt primaire très dense
de type tropical humide entrecoupée par des petites enclaves de savane [5, 31].
6
a). La lithostratigraphie du massif du Chaillu
La lithologie du massif du Chaillu est dictée par les granitisations, les intrusions et les
métamorphitisations [15, 13, 5] :
Une première granitisation a donné naissance à deux types de granitoïde :
- Une granodiorite hétérogène qui se présente sous la forme de granite Ankéritique ou
soit sous la forme de granodiorite ou dunite à biotite ;
- Un granite calco-alcalin Monzonitique qui se présente sous deux variantes : granite
alcalin suborthosique leucocrate ou soit sous la forme de granite à faciès migmatitique
ou porphyroïde à biotite ou amphibole.
Une seconde granitisation liée à une phase ultime pegmatique donna lieu à deux types
principaux des pegmatites
- une pegmatite intrabotholitique rose leucocrate ;
- une pegmatite extrabatholitique blanche à muscovite et tourmaline en filon
lenticulaire.
En ce qui concerne les formations métamorphiques on les rencontre au Nord-Ouest et à
l’Est du massif. Elles sont constituées : des quartzites ; des amphibolites des micaschistes
et des gneiss.
En fin on note au sein du massif du Chaillu des intrusions basiques (dolérite) et
ultrabasiques (proxénites).
b). Aperçu tectonique et structurale
Les travaux de [13, 31] ont montré a partir de l’examen des photos ariennes la présence
des trois directions des fractures qui sont:
- Une direction méridienne (Nord-Sud) fréquent au Nord et au Nord-Est du massif. Cette
direction des fractures concerne surtout les petites artères, et serait liée aux effets de
diaclases ;
- Une direction Nord-Est Sud-Ouest fréquent dans le centre et l’Ouest. C’est la direction
suivie par la plupart des cours d’eau tels que : Nianga, Louéssé, Mpoukou ;
- Une direction Nord-Ouest qui est principalement représentée au sud du massif du
Chaillu.
7
métrique de grès fin, grès arkosique, localement grossière, avec des lentilles
conglomératique, ou bien les argiles du niveau supérieur reposant directement sur le
substratum. Par ailleurs, sur le flan Sud-Ouest du Chaillu la série est subhorizontale tandis
que sur le flanc Sud-Est elle est plissée. En plus de cela des variations latérales des faciès
et des troncatures font que la lithologie du Bouenzien varie en fonction de la localité
choisie. En ce qui concerne notre localité précisément nous allons nous référer sur la
lithologie qui a été décrite par [30]. Celui-ci a constaté la présence seulement des deux
niveaux inférieurs de la série: le BZ1 avec une puissance de 50 mètres et est constitué
d’argilite rougeâtre avec des lentilles de grès et localement un mince banc gréseux
(Arkose) en contact du granite. Ensuite le niveau supérieur BZ2.
Enfin, [13] évoque la difficulté des tracés des contours du Bouenzien en général et celles
de ses quatre niveaux en particulier due aux aspects cités ci haut, ajouté à ceux-ci la rareté
des affleurements intacts ainsi qu’aux similitudes des faciès des niveaux BZ1 et BZ3
d’une part et BZ2 et BZ4 d’autre part. Nous tenterons d’apporter une contribution dans la
mesure du possible.
b). Structure tectonique
Le Bouenzien appartient à l’extrême avant pays avec un métamorphisme quasi nul à
l’exception des quelques schistosités de plis.
Du point de vue de la géologie régionale, la tillite supérieur repose en continuité à l’Ouest
et en discontinuité de ravinement vers l’Est sur la série du Bouenzien et cette tillite
supporte le groupe schisto-calcaire et la Mpioka [13, 5].
.
Figure 4.Coupe géologique générale modifiée [5].
8
Figure 5. Extrait de la carte géologique de la zone d’étude (Dadet, 1969).
II.2.2. Contexte hydrogéologique
Les études hydrogéologiques relatives à la région d’étude sont celles réalisées par [23, 24,
27]. Cependant ces dernières sont très sommaires en plus d’être à très grande échelle
respectivement à l’échelle du Congo et celui de l’Afrique. Quoique la connaissance de la
nature lithologique de cette région nous laisse avancer une hypothèse selon laquelle il
peut exister deux types de nappes possibles :
- une nappe généralisée superficielle libre localisée dans les formations géologiques
superficielles qui peuvent être des alluvions ou éluvions d’un (des) ancien(s) cours. D’une
manière générale ces types d’aquifères ont une bonne productivité ;
- des aquifères discontinues, avec une porosité des fissures prédominantes, qui ont d’une
manière générale une faible productivité car les zones productrices sont localisées
essentiellement dans la tranche altérée de la formation cristalline.
Le travail de recherche que nous avons entrepris s’est déroulé en cinq phases. Le
calendrier ci-dessous illustre la période et la durée de chaque phase. Cette recherche sur la
caractérisation de la nappe du district de Yaya a duré huit mois.
ACTIVITES Aout Septembre Octobre Novembre Décembre Janvier Février Mars Avril
1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3
documentaire
et
bibliographiqu
e
Maitrise des
matériels et des
procédés du
laboratoire
Réception des
données brutes
Mission de
terrain
Traitement des
données
rédaction
Soutenance
9
III. MATERIELS ET METHODES
III.1. Acquisition et traitement des données.
Figure 6. Carte satellitaire de situation des anciens chenaux par rapport aux forages
realises
III.2. Les sondages électriques verticaux (SEV)
Le sondage électrique vertical est une investigation ponctuelle en fonction de la
profondeur d`un site. Elle s`obtient grâce à l`envoi de courant continu dans un dispositif
où on fait varier le paramètre écartement des électrodes : AB (distance entre les deux
électrodes de courant) et MN (distance entre les deux électrodes de potentiel). Si pendant
le processus le centre des électrodes AB et MN reste confondu, le sondage est de type
Schlumberger. Le but est de déterminer la distribution de résistivité électrique d`un site en
fonction de la profondeur en vue d’établir une coupe géoélectrique du terrain en ce point.
10
III.2.1. Matériel
Le matériel d’acquisition des données géophysiques sur le terrain est constitué de (Figure
8) :
- un véhicule Toyota HILUX ;
- un résistivimètre de marque « Syscal Pro Switch» développé par Iris Instruments
(Orléans France). Cet appareil combine l’émetteur et le récepteur dans le même boitier.
Les caractéristiques techniques de cet appareil sont les suivantes :
CARACTÉRISTIQUES DE
CARACTÉRISTIQUES D’ÉMISSION
RÉCEPTION
11
Le dispositif choisi est de type Schlumberger, qui consiste à maintenir le rapport AB/MN
élevé entre 4 et 20.
12
III.2.4. Traitement et l’interprétation des données géophysiques
Pour cette étude, Les données ont été prétraitées sous Prosys II (suppression des valeurs
aberrantes). Les données ainsi obtenues ont été exploitées suivant une procédure
d’inversion numérique avec le logiciel IX1D V.2 de RESIX fourni par la société IRIS
Instruments (Orléans, France).
Les résultats d'un sondage électrique sont représentés sous forme d'un diagramme où l'on
porte en abscisse la demi longueur de AB, soit OA, et en ordonnée la valeur de la
résistivité apparente correspondante. L'échelle employée est bi-logarithmique (Figure 10).
C’est la technique la plus utilisée et son procédé repose sur le broyage et l’abrasion des
roches par l’outil. Il permet de forer de grandes profondeurs par jour et de faire des
‘‘logs’’ et des diagraphies avant le tubage.
a) Le principe
Un outil (tricône) est monté au bout d’une ligne de sonde qui comprend une tête
d’injection et des masses tiges.
Cet outil est animé d’un mouvement de rotation de vitesse variable et d’un mouvement de
translation vertical sous l’effet d’une partie du poids de la ligne d’une pression
hydraulique. Le mouvement de rotation est assuré par un moteur situé sur la machine de
forage en tête du puits. Les tiges étant creuses, permettent l’injection de la boue au fond
du forage dont la circulation se fait en circuit fermé en passant par des bacs de
décantation.
b) La boue bentonite.
Elle est constituée principalement par une argile montmorillonite. La bentonite joue un
rôle important dans l’exécution des forages d’eau notamment par leur propriété de
s’hydrater et d’augmenter considérablement de volume lorsqu’elle est dispersée dans
l’eau.
Les caractéristiques de cette boue (viscosité, pH, etc.) peuvent être mesurées au cours de
la foration. Une bonne viscosité permet d’avoir un outil bien dégagé et de réduire les
pertes de charges dans le train de tige. Elle est mesurée par un viscosimètre.
La boue peut avoir comme fonction :
- le maintien des parois du trou de sonde : c’est le cake, dépôt consolidant les parois
du trou ;
- le nettoyage et le refroidissement de l’outil ;
- la mise en évidence des venues d’eau ;
- le maintien des venues d’eau intempestive dans les terrains.
14
L’échantillonnage consiste à prélever les cuttings lors de la foration tout les 2 mètres
jusqu’au dernier mètre de foration (dernière tige). L’analyse de ce denier nous permettra
de reconstituer la coupe lithologique du forage. C’est ainsi que le prélèvement des
échantillons réalisés dans ces forages permet de connaître en particulier la position du
réservoir, la nature des formations imperméables et le type de l’aquifère : libre, confiné.
III.3.2.2. Equipement et captage des forages
a) Choix du tubage
Le tubage utilisé pour ces quatre forages est en PVC de diamètre 8"(203,2 mm). La
longueur de la chambre de pompage dépendra du niveau maximum rabattu prévisionnel,
elle doit dépasser de quelques mètres le niveau dynamique de l’eau dans le forage.
Il est souhaitable de respecter les règles suivantes :
- laisser au moins un espace de un (1) pouce (25,4 mm) entre le diamètre de pompe et le
diamètre intérieur du tubage ;
- laisser également de l’espace entre les parois nues du trou et le tubage plein, notamment
en prévision de l’espace annulaire pour une cimentation future.
En fonction du débit escompté et compte tenu des groupes électropompes à moteur
immergé utilisé, on pourra de choisir le tubage de la chambre de pompage.
La colonne d’exhaure doit être de même diamètre que la crépine. Pour éviter la corrosion
d’origine électrique, le tube d’exhaure est séparé de la crépine par un raccord diélectrique.
15
- ancrer les colonnes du tubage au terrain et les protéger ainsi contre les attaques corrosives de
certaines eaux.
Avant d’effectuer cette opération, il faut calculer le volume du mélange de ciment à injecter.
Il est donné par la formule suivante :
V = H/2(d²1-d²2)
V = Volume (m3)
H = hauteur de cimentation (m) ;
d1 = diamètre de foration (m) et d2 = diamètre du tubage (m).
a) Le traitement chimique
Aussitôt après le gravillonnage et la cimentation, trois traitements à l’hexamétaphosphate
de sodium ont été effectués. Pour chaque traitement, on a utilisé une solution à 25 %. Ces
traitements permettent la défloculation de la boue colmatée au fond et autour du trou et la
dispersion des argiles du terrain.
b) Le développement par pompage alterné
On met le forage en production par pompage et on provoque des arrêts brusques de la pompe.
Il se crée ainsi des variations brutales de pression qui ont pour effet de nettoyer la formation.
En ce qui nous concerne nous avons utilisé cette méthode.
16
IV. RESULTATS ET DISCUSSIONS
IV.1. RESULTATS
IV.1.1. Sondages électriques verticaux
a).Nianga ERT-01
L’interprétation des données de ce sondage nous a révélé que la couverture sédimentaire a
une épaisseur de 23 mètres environ. En fonction de la résistivité elle peut être subdivisée
en deux niveaux qui sont de bas en haut :
- un niveau des sables moyens argileux avec une épaisseur de 8,64 mètres ;
- un niveau des sables moyens avec une épaisseur de 14, 34 mètres.
En général la conductivité de la couverture sédimentaire est très faible toutefois le sable
moyen argileux présente une conductivité intéressante (0,0419 Siemens). Par conséquent ce
niveau pourrait loger la nappe. Toutefois la potentialité de cette dernière à ce point de
sondage est faible.
Figure 11. Courbes des résistivités apparentes en fonction de la distance AB/2 et du modèle
de la structure du sous-sol
17
Figure 12. Courbes des résistivités apparentes en fonction de la distance AB/2 et du modèle de
la structure du sous-sol
Figure 13. Courbes des résistivités apparentes en fonction de la distance AB/2 et du modèle de
la structure du sous-sol
Les trois sondages électriques verticaux ont montré invariablement que l’aquifère se
trouverait dans un niveau des sables moyens plus ou moins argileux en contact avec le
substratum.
18
Tableau II. Résultat de l’interprétation des données géophysiques
Interprétations
Niveau très
1 14,34 14,34 659,9 Sable moyen Aucun
résistant
NIANGA ERT
Sable moyen
01 2 8,64 22,99 206,2 Niveau résistant Faible
argileux
Niveau très
3 Infini Infini 345274,9 Socle granitique Aucun
résistant
1 1 1 2264,8 Terre végétale Aucun
Niveaux résistants
2 13,01 14,01 1124,2 Sable moyen Aucun
Niveaux très
4 Infini Infini 2593,4 Socle granitique Aucun
résistants
19
IV.1.2. Profil géoélectrique
Nous avons réalisé une reconstitution de la structure souterraine partir des révélées
géophysiques. La coupe ci-dessous montre un épaississement de la couverture
sédimentaire vers le ESE, ceci est lié très probablement à l’existence d’un ancien chenal
proche du sondage Nianga ERT 2 qui avait creusé et déposé de produit d’altération
qu’elle transportait.
Figure 14. Structure du sous-sol autour du village de Nianga d’après l’interprétation des
sondages électriques verticaux.
III.1.3. Exécution des forages
III.1.3.1. Coupes lithologiques et techniques
Pour une meilleur description d’une nappe il faut une bonne connaissance de la nature
lithologique des roches qui définissent cette nappe à savoir le substratum, la roche
réservoir et la couverture. Ainsi donc nous allons déterminer pour chacune des coupes ci-
après la profondeur à la quelle se trouve l’aquifère c'est-à-dire la zone saturée ; la nature
du réservoir et donner une appréciation des caractères petrophysiques du réservoir
(perméabilité et porosité en fonction de la lithologie) ; le niveau statique et le niveau
piézométrique.
La description des logs géologiques va se faire de la droite vers la gauche.
20
La roche réservoir a une épaisseur de plus de 20 mètres. La couverture est argileuse à
argilo-sableuse de ce fait semi-imperméable avec une puissance 6,5 mètres. Les sables
grossiers dans lequel se trouve cette nappe constituent un réservoir très poreux et très
perméable lui conférant d’excellentes caractéristiques petrophysiques.
Le niveau statique était à 8,6 mètres du sol ce qui donne un niveau piézométrique
correspondant à 442,4 mètres d’altitude. Ce niveau piézométrique se trouvant au dessus
du niveau de la zone saturé nous indique la nappe est de type captive ou semi-captive.
Ceci peut être expliqué par la présence d’une couverture argileuse et latéritique qui
présente une faible perméabilité« k’ » inferieur à la perméabilité « k » du réservoir : k’<k.
Le log géologique ci-dessous illustre la reconstitution lithologique au niveau du village de
Kikouma.
Niveau du Sol
21
La nappe superficielle est située à 9,5 mètres de profondeur dans un horizon latéritique
argileux. La nappe principale quant-à elle est située à 28,5 mètres de profondeur.
L’aquifère de Nzabi comme celle de Kikouma se trouve dans un réservoir de sable
grossier mais qui est plutôt un peu argileux. La présence de cette proportion argileuse
diminue la perméabilité et la porosité. Le niveau statique était à 17,8 mètres de la surface
ce qui implique un niveau piézométrique à 423,2 mètres d’altitude. Ici aussi le niveau
statique est au dessus du niveau de la zone saturée, le caractère captif ou semi-captif se
confirme peu à peu.
Le réservoir a une épaisseur de plus 18 mètres. La particularité de la nappe à Nzabi est la
présence d’une couverture argileuse très épaisse et d’un niveau latéritique argileux qui
l’est aussi (16,5 mètres). Cet aspect de la lithologie réduit très fortement l’infiltration.
En effet une telle puissance du niveau latéritique s’explique par le fait que le drainage des
eaux de surface est faible, c’est ce qui a favorisé l’infiltration des sesquioxydes en
profondeur. Le forage réalisé au niveau de ce village recoupe uniquement les formations
très récentes de la couverture sédimentaire.
22
c). Forage du village de Bibaka
A Bibaka, le forage a ateint la roche dur à 38,5 mètres de profondeur. la nappe
superficielle et la nappe principale se trouvent respectivement à 6,5 mètres et à 19 mètres
de la surface. La première est localisée dans un niveau de sable grossier à moyen
blanchâtre qui se repose sur un niveau lateritique argileux. La seconde est contenue dans
un reservoir complexe, elle est quasiment subdivisée en deux par un niveau argileux. Pour
le captage de cette nappe nous avons placé le tube crepiné entre 33,88 à 39,7 mètres de
profondeur.
Le niveau statique était à 20 mètres et le niveau piezometrique correspondant était à 427
mètres d’altitude. Nous avons constaté qu’à Bibaka le niveau de la zone saturée est située
au dessus du niveau statique donc il y a eu une sorte de depressurisation. Ceci s’explique
par le fait que la recharge n’arrive pas a compenser la décharge donc un faible gradient
hydraulique. En plus de cela la proportion d’argile très élévée dans cette parte de la nappe
justie la chute du niveau piézometrique.
L’analyse des cuttings du forage de Bibaka montre que la couverture sédimentaire va
jusqu’à 38,5 mètres de profondeur. Au dessous de celle-ci nous avons rencontré une strate
d’arkose qui correspond au Bouenzien plus precisement au BZ1 inferieur d’après [30].
23
d) Forage du village d’Omoye
L’épaisseur totale de la coupe est de 30 mètres, le substratum arkosique, mentionné ci
haut, a été atteint à 26 mètres de profondeur.
La nappe superficielle et la nappe principale sont respectivement à 15,5 et 21,5 mètres du
sol. La première est située dans un niveau latéritique très épais. La seconde est localisée
dans un réservoir de sable moyen blanchâtre.
Nous avons placé le tube crépiné entre 18,36 à 24,09 mètres de profondeur. Le niveau
statique était à 24,09 mètres de profondeur et le niveau piézométrique correspondant était
à 398,91 mètres d’altitude. Finalement ce forage à été abandonnée puisqu’il était presque
à sec. Ici nous soupçonnons l’existence d’une faille qui soutire et draine les eaux de la
nappe profonde de Yaya. Par conséquent elle constitue une limite physique qui coupe
quasiment la nappe profonde de Yaya en en deux.
24
moyen au milieu et sable grossier au sommet. La profondeur totale du forage est de 45,5
mètres.
Pour capter la nappe nous avons placé le tube crépiné entre 31,8 à 43,5 mètres de
profondeur. Le niveau statique était à 22 mètres de la surface ce qui donne un niveau
piézométrique de 437 mètres d’altitude. Ici nous remarquons que la profondeur de venus
d’eau et celle du niveau statique reste le même. C'est-à-dire que nappe est en équilibre.
D’après sa position topographique très élevée il pourrait constituer un point de recharge
de la nappe.
25
au niveau de la zone saturée, c’est qui explique d’une part, une fois de plus le caractère
semi-captif de la nappe et d’autre part la bonne qualité de ce réservoir qui favorise le
drainage par sa perméabilité et sa porosité en cet endroit.
26
piézométrique dépasse le niveau de la zone saturée prouvant le caractère captif sinon semi
captif de la nappe.
27
loin que la variation du niveau piézométrique dans le bassin versant hydrogéologique 2
suit une pente inclinée vers la rivière Louéssé et la baisse du niveau piézométrique était
tout à fait prévisible.
Le fait que le niveau de la zone saturée était très élevée signifie tout simplement que la
pression exercée par cette nappe captive a fait remonter par capillarité ce niveau saturé.
La présence du sable moyen blanc entre 24 et 27,5 mètres de profondeur s’explique par le
faite que le water-table qui se trouve à ce niveau a décoloré ce sable qui était rougeâtre
comme les reste du sable moyen rougeâtre qui se trouve de départ et d’autre de cette
coupe c'est-à-dire les sable constituant le réservoir au niveau du village d’Ipini et celui de
Nianga. Cette couleur montre que les eaux, se trouvant dans la nappe, ne provoquent pas
d’oxydation mais plutôt elle réduit c’est à dire que le drainage est le phénomène qui
domine sur la stagnation.
En ce qui concerne le volet purement géologique la couverture récente s’arrête à 42,5
mètres de profondeur. En dessous de celle-ci nous avons un niveau d’argilite plus ou
moins sableuse compact épaisse de 6 mètres. Cette strate correspondrait au BZ1 d’après
la bibliographie.
28
i). Forage du village de Nianga
Nous avons réalisé le forage de Nianga en étant avertie en avance sur la profondeur à
laquelle se trouverait la nappe. Ainsi donc les données de ce forage sont venues confirmer
la fiabilité de l’interprétation géographique que nous avons réalisée. En effet le forage de
Nianga atteint 32,5 mètres de profondeur et le substratum se trouve seulement à 24,5
mètres de la surface a rencontré. La nappe principale se retrouve à 9,5 mètres de
profondeur dans un réservoir de sable de sable moyen (Figure 23).
En effet l’analyse de cuttings a révélé que la couverture sédimentaire récente se limite à
12 mètres de profondeur. Au-dessous de cette couverture nous avons retrouvé le
Bouenzien BZ1 supérieur avec une épaisseur de 12 mètres. Il est constitué de sable
grossier à matrice argileuse très compact. Ce niveau repose sur un grès Arkosique qui
correspond au BZ1 inferieur d’après la bibliographie. Comme ce forage a été réalisé aux
alentours du point deux (2) du sondage géoélectrique. La reconstitution lithologique
confirmation des résultats des sondages géoélectrique.
29
j). Forage du village de Gonaka
Le forage réalisé au village de Gonaka a atteint 30,5 mètres de profondeur. Le substratum
rocheux est constitué de grès arkosique micacé. Il se retrouve à 28 mètres du sol. La
nappe superficielle et la nappe profonde sont respectivement à 8,5 mètres et à 21,5 mètres
de profondeur. Le forage de Gonaka est équipé d’un tube crépiné entre 28,5 à 19,77
mètres et des tube pleins à partir de la surface jusqu’à 28,5 mètres de profondeur. Nous ne
disposons pas des données sur le niveau statique pour des raisons lié à d’une panne
technique qui avait affecté la sonde.
30
- un niveau d’argilite plus ou moins greseuse très compact de 28,5 à 34,5 mètres ;
- un niveau d’arkose de 34,5 à 40 mètres ;
- un socle granitique leucocrate de 34,5 à plus 122 mètres.
D’après les travaux antérieurs menés dans la région d’étude, le niveau d’argilite et
l’arkose constituent le niveau BZ1 de la serie du Bouenzien. Le granite leucorate situé en
dessous de ce dernier quant à lui represente le massif du Chaillu [30, 13].
IV.2. Discussion
b). Coupe comparatif du niveau saturé des deux nappes et le niveau piézométrique
Les corrélations lithologiques (cf.28) ont montré que la couverture est argilo-latéritique et
elle s’étend sur toute l’étendue de notre zone d’étude. C’est qui constitue un obstacle à
l’infiltration directe des eaux de pluies.
31
L’analyse de la coupe de la figure 27, indique qu’en général le niveau piézométrique est
toujours au dessus du celui de la zone saturée ce qui confirme le caractère captif sinon
semi captif de la nappe profonde du district de Yaya.
En Plus de cela l’observation des courbes sur la figure 28, montre qu’il y a une nette
superposition du niveau de la nappe superficielle et celui qui est principale. Ce constat est
révélateur de l’étroite relation qui existe entre ces deux aquifères. Il s’agit d’une relation
d’alimentation. En effet, la nappe superficielle alimente sous l’effet de la gravité celle qui
se trouve au dessous en occurrence la nappe principale.
Les eaux des pluies s’infiltrent tant bien que mal à travers la couverture d’argilite
limoneuse pour alimenter la nappe superficielle. Ensuite cette dernière à son tour va
alimenter la nappe principale. Toutefois cette influence sur la recharge est très limitée.
En outre la crête topographique se superpose à la crête piézométrique au niveau du village
de Bitolo. La zone qui se trouve aux alentour de ce village constitue une zone de recharge
de la nappe profonde de Yaya même si cette recharge passe par la nappe superficielle.
Figure 26. Corrélation illustrant les variations du niveau piézométrique des zones saturées
de la nappe de surface et celui de la nappe profonde.
32
la nappe due probablement à l’altitude un peu plus élevé de Bibaka par rapport à Nzabi
situé en amont.
Par contre au niveau du forage du village de Nianga très proche d’une branche de la
rivière Louéssé, nous avons constaté que la variation du niveau piézométrique décroit
quand on s’approche de la Louéssé ce qui explique la très faible influence de cette
dernières sur la nappe étudiée. En fait on pourra déduire que c’est la nappe qui alimente la
rivière Louéssé dans une certaine mesure.
IV.2.2. Corrélations lithologiques
La corrélation des coupes que nous avons établie (Figure 28) montre deux aspects
importants :
- la continuité de la couverture argilo-limoneuse ainsi que le niveau latéritique qui la
supporte.
- La présence des nombreuses stratifications entrecroisées.
Ces deux aspects témoignent de l’origine fluviatile des dépôts comme nous l’avons déjà
signalé. Quoique le niveau latéritique indique une altération chimique qui a eu lieu après le
dépôt. Ce dépôt repose en discordance fondamentale sur la série du Bouenzien et cette
dernière est supportée par le socle du Chaillu.
33
matrice argileuse ; la séquence est granodécroissant ; la présence d’un niveau de galet à la
base et de limon argileux au sommet et enfin le passage latéral des faciès d’un endroit à
un autre. Par ailleurs on observe par endroit la superposition des deux séquences
successives, preuve que l’altération fluviatile a joué un rôle déterminant dans l’édification
de ce paysage géomorphologique.
Pour ce qui est de l’hydrogéologie, nous avons identifié lors de notre recherche
l’existence des deux nappes : une superficielle localisée dans les couches latéritiques et
une deuxième profonde. Dans une grande partie de notre zone d’étude cette dernière est
contenue dans un réservoir des sables moyens sauf vers l’Est au niveau du village de
Kikouma le réservoir est formé des sables grossiers. Dans tous les deux cas il s’agit d’un
aquifère à porosité de texture.
L’observation de la variation du niveau piézométrique et la nature lithologique argileuse
de la couverture montrent que nous sommes en présence d’une nappe captive sinon semi-
captive. En revanche la chute brutale du niveau piézométrique à Omoye indique une
discontinuité de la nappe du district de Yaya.
IV.2.4. Le Socle
Le substratum sur lequel repose la nappe principale est un grès arkosique qui est une
roche sédimentaire très ancienne appartenant au groupe du Bouenzien (le BZ1).
A titre de rappel, le substratum a été atteint par des forages réalisés au niveau des villages
de Nianga, Mouyala, Omoye et Bibaka. Bien que le forage réalisé à Yaya centre s’est
soldé par un échec, la profondeur de 121 mètres atteinte par ce forage nous a permis de
découvrir que l’arkose qui constitue le substratum de notre nappe repose en discordance
fondamentale sur un granite leucocrate qui fait partie du massif du Chaillu.
IV.2.5. Synthèse
La recherche sur la caractérisation hydrogéologique de la nappe exploitée dans le district
de Yaya que nous avons entrepris a révélé qu’il s’agit d’une nappe discontinue. Cela se
justice par le contexte géologique de la région où elle s’y trouve, constituée des
formations cristallines et/ou sédimentaires très anciennes. En outre des études antérieures
menées par [27] sur la carte hydrogéologique de l’Afrique et celle qui a été réalisé par
[23, 24] sur l’état de connaissance sur l’hydrogéologie du Congo, convergent vers une
nature discontinue de la nappe de la région du Chaillu en se basant presqu’uniquement sur
la nature lithologique de la chaine du Chaillu et celle du Bouenzien. C’est ainsi cette
présente étude est venue apportée plus de précision en s’appuyant sur une petite portion
de la région citée avec des méthodes bien définies. Ces précisions concernent entre autre
la profondeur ; le type d’aquifère (à porosité intergranulaire, à porosité fissure..) ; le type
de la nappe (libre ou captif) et les possibilités de sa recharge.
Quant à la reconstitution lithologique obtenue dans le cadre de cette étude, elle révèle que
les formations géologiques du Bouenzien s’étendent jusqu’au district de Yaya. Cette
découverte va à l’encontre des résultats des études géologiques antérieures réalisées par
[13,15] qui avaient placé ce district dans le domaine d’affleurement du socle du Chaillu.
En effet nous avons retrouvé seulement Le Bouenzien inferieur BZ1 qui repose en
discordance fondamentale par sa partie inférieure constituée essentiellement d’arkose sur
le socle. Cette disposition a été signalée par [30] autour de Makabana.
34
La méthode géophysique que nous avons appliquée est irréprochable puisque nous avons
obtenu une superposions parfaite avec les sondages géologiques.
En ce qui concerne les sondages géologiques la méthode utilisée pour l’analyse de
cuttings est satisfaisante mais il y a toujours des incertitudes lorsqu’on utilise l’analyse
des cutting pour la reconstitution lithologique. En outre il faut noter que la corrélation que
nous avons faite est une corrélation lithologique qui tient pas compte nécessairement de la
réalité génétique c'est-à-dire le milieu de mise en place. Malgré cela nous avons préféré ce
type de corrélation parce qu’elle nous permet de définir les paramètres hydrodynamiques.
En fin les données des niveaux piézométriques dont nous disposons sont très localisées,
par conséquent il nous a été impossible d’établir une carte piézométrique sérieuse.
35
V. CONCLUSION ET PERSPECTIVES
V.1. Conclusion sur les résultats obtenus
L’étude hydrogéologique que nous avons entrepris dans le district de Yaya visait la
caractérisation de sa nappe notamment la détermination de la géométrie ; la source de la
recharge ainsi que sa classification dans un type donné des nappes.
Pour concrétiser cette caractérisation nous avons adopté une démarche basée sur : la
reconnaissance cartographique et géophysique puis les forages. Tout au long de celle-ci
nous avons recueilli, analysé, décrit et interprétés les données.
Les résultats obtenus peuvent être agencés comme suit:
La géophysique réalisée au niveau du village de Nianga a montré que l’aquifère est
contenu dans un réservoir de sable moyen plus ou moins argileux qui repose en
discordance sur le substratum rocheux qui est environ à 22 mètres.
Les forages d’exploration ont confirmé les résultats de la géophysique. Ils ont par
ailleurs révélé les successions lithologiques sur l’ensemble de la zone étudiée, la
profondeur à laquelle se trouve l’aquifère et le niveau statique de la nappe captée juste
après l’équipement du forage avant les opérations de développement de celui-ci.
Durant l’opération de forage nous avons relevé au niveau des tous les points de forage
deux paliers d’arrivée d’eau correspondant chacune à une nappe. Ainsi donc il existe
dans ce district deux nappes superposées.
L’interprétation des données issues des forages nous laisse affirmer que la couverture est
argilo-limoneuse sur tout l’étendu de notre zone d’étude. En dessous de celle-ci
directement nous avons un niveau latéritique siège de la nappe superficielle. La nappe
profonde ou principale est contenue dans un réservoir des sables moyens à grossier. Il
s’agit donc d’un réservoir à porosité de texture.
L’observation de la variation du niveau piézométrique montre qu’en général ce niveau est
au-dessus du niveau de la zone saturée. Ce constat prouve que la nappe profonde de Yaya
est de type captif ou bien semi captif. Cela se justifie d’autant plus, d’une part par la
présence de la couverture argileuse et d’autre part par l’existence d’une nappe
superficielle.
Cette aquifère est limitée par la rivière Mpoukou à l’Est et la rivière Louéssé à l’Ouest,
elles constituent les limites extrêmes de cette première. L’interprétation de la variation du
niveau piézométrique a montré qu’il existe deux autres limites à l’intérieur des deux
premières. Il s’agit en effet d’une limite hydraulique (appelée ligne de partage des eaux)
localisée au niveau du dôme piézométrique de Bitolo et d’une limite physique située
autour du village d’Omoye. Connaissant les limites physiques qui provoquent une
discontinuité des aquifères par conséquent celle d’Omoye, elle aussi marque une
discontinuité dans l’aquifère du district de Yaya.
Pour ce qui est de la détermination de la recharge, nous avons combiné les données de la
topographie, la situation des cours d’eau environnants, les niveaux saturés des deux
nappes et celui de la piézométrie. Cette démarche a établi la présence des deux zones de
recharge qui sont : la zone située autour de la crête de Bitolo et la rivière Mpoukou.
36
V.2.Suite et valorisation des résultats
Au terme de cette recherche on connait un certain nombre des paramètres qui régissent la
nappe profonde du district de Yaya. C’est qui fait qu’à partir d’aujourd’hui on connaitra
avec précision en fonction de l’endroit de l’implantation d’un ouvrage de captage d’eau,
la profondeur et la productivité de cet ouvrage.
Cette recherche a montré la présence d’une d’argile limoneuse très épaisse qui couvre
presque l’ensemble du district de Yaya. Connaissant les qualités agronomiques
supérieures d’argile limoneuse, on peut signaler que le district de Yaya réunie les
conditions propices pour une agriculture motorisée dès lors que les conditions climatiques
sont très favorables.
La connaissance de l’épaisseur de la couverture sédimentaire et la profondeur à la quelle
se trouve le socle peut être utilisée dans le cadre de l’implantation des ouvrages d’art.
Cette connaissance sera utile surtout pour l’estimation du cout du projet en sachant en
avance la profondeur à la quelle doivent être les fondations par exemple.
V.3.Bilan par rapport au projet personnel et professionnel
Les résultats que nous venons d’exposer ci-dessus nous permettent d’affirmer que nous
avons atteint les objectifs fixés au début de ce travail de recherche. Tout au long de notre
recherche, je me suis formé d’avantage et renforcer mes compétences dans le domaine de
la recherche scientifique et particulièrement en hydrogéologie.
En outre le stage de 6 mois que j’ai effectué au sein de la direction du laboratoire du
Bureau de Contrôle des Bâtiments et des Travaux Publics (BCBTP) m’a permis de se
familiariser au monde professionnel. En effet durant ce stage, j’ai effectué une campagne
géophysique où j’ai appris à mener une prospection électrique d’une manière pratique sur
le terrain. Nous avons été envoyés sur le terrain pour suivre des travaux de réalisation des
forages, des essais de pompage et essais géotechniques in situ. En plus de cela au
laboratoire nous avons appris à réaliser la plus part des essais géotechniques. En fin,
toujours dans cette optique nous avons été instruits à utilisation des logiciels Prosys II de
transfert des données géophysique du Syscal Pro Switch vers l’ordinateur ; du logiciel
IX1D V.2 pour l’interprétation des données des sondages électriques verticaux et de
GESFOR pour le traitement des données des forages hydrauliques comme géotechniques.
V.4. Perspectives
Le travail de recherche que nous avons abattu même s’il a atteint les objectifs fixés, il
s’avère être incomplet. Nous recommandons qu’il soit complété par des études
hydrochimique et hydrodynamique pour caractériser l’aquifère de Yaya d’une manière
définitive.
Sur le volet purement géologique nous nous sommes aperçu que les formations
géologiques du Bouenzien s’étendent jusqu’au district de Yaya. Par conséquent un travail
de cartographie géologique devrait être envisagé pour la définition exacte des contours
des formations géologiques du Chaillu ainsi que celles du Bouenzien.
37
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
39
ANNEXES
NIANGA ERT-01
Schlumberger Array
x Y Z
269268,127 -349203,006 419
52
NIANGA ERT-02
Schlumberger Array
X Y Z
269416,461 -349506,738 428
53
NIANGA ERT-03
Schlumberger Array
X Y Z
270023,925 -349768,089 418
54
Tableau VII: localisation des points de forage
STATION : YAYA Altitude 488 m Latitude 03° 06' S Longitude 12° 55' E
Année Jan Fev Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept Oct Nov Déc Total Moyenne
1954 _ 216,0 510,0 617,0 248,0 0 0 0 0 244,0 274,0 314,0 2423 220,3
1956 68,0 83,0 125,0 164,2 80,2 0 0 0 0 115,4 _ 243,7 879,5 80,0
1957 165,5 247,7 232,5 213,6 171,3 0 0 0 0 _ 263,6 210,0 1504,2 136,7
1958 76,9 38,9 234,9 94,7 4,1 0 0 0 0 55,7 298,8 _ 804 73,1
1960
1961
55
Tableau IX : Précipitation du district de SIBITI entre 2001 à 2013
STATION : SIBITI
Année Jan. Févr. Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc. Total
2001 104,7 168,4 419,3 278,8 163,5 2,9 1,7 66,3 235,2 68,6 1509,4
2002 213,1 233,2 79,5 108,3 50,5 0,3 0,4 1,3 41,6 124,8 346,1 276 1475,1
2003 80,1 103,5 231 302 56,3 13,7 0,9 71,4 87,7 416,1 186,7 1549,4
2004 294 151,4 215,6 110,7 35,4 228,5 262 385,6 1683,2
2005 171,3 179,3 189,4 181,7 98 2,6 3,3 2 1 176,4 263 73,8 1341,8
2006 146,7 247,7 145,3 380,1 26,8 3,7 1,1 4,9 6,4 112,3 408,8 300,4 1784,2
2007 144,8 124,8 159,5 259,7 204,0 TR 0,7 12,2 103,2 296,6 323,6 213,1 1842,2
2008 166,5 171,8 211,5 156,9 112,9 3,6 0 4,2 5,5 290,4 321,4 224,7 1669,4
2009 213,8 207,5 199,0 198,0 194,3 0,3 0,8 2,6 11,4 172,6 302,0 323,3 1825,6
2010 217,7 211,6 232,3 132,5 32,4 1,0 0,4 0,1 11,2 91,5 291,5 237,1 1459,3
2011 238,0 124,9 135,4 313,2 169,5 0,4 1,9 1,5 30,3 141,8 341,4 212,3 1710,6
2012 17,3 223,7 162,3 137,2 187,9 0 0,1 0,2 9,9 146,5 241,9 228,6 1355,6
2013 150,1 117,9 265,4 187,4 128,9 1,3 TR 0,5 11,7 99,5 243,6 291,7 1498
56