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CHAPITRE 5

Le Stockage et ses Variations

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I- INTRODUCTION
Pour compléter l'étude des composantes du cycle de l'eau, il est indispensable de
déterminer le stockage d’eau et ses variations. Rappelons que l'équation du bilan
hydrologique peut s'écrire pour une période donnée :
𝑬 = 𝑰 − 𝑶 ± ∆𝑺
Avec :
E : évaporation [mm] ou [m3],
I : volume entrant [mm] ou [m3],
O : volume sortant [mm] ou [m3],
DS : variation de stockage [mm] ou [m3].

Le stockage d'eau se présente sous différentes formes. On peut distinguer trois grands
types de réservoirs :
• Les dépressions de la surface du sol dans lesquelles l'eau peut s'accumuler. C'est le
stock d'eau de surface.
• Le sol et le sous-sol dans lesquelles l'eau est emmagasinée. C'est le stock d'eau
souterraine.
• Les couvertures neigeuses et glaciaires qui constituent le stock d'eau sous forme solide.

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II- LES STOCKS D’EAU DE SURFACE

1- Quelques définitions :
La rétention de surface comprend toute l'eau accumulée sur, ou au-dessus du sol. Elle
comprend l'eau interceptée par le couvert végétal, l'évaporation durant les précipitations et
le stockage dans les dépressions du sol qui est le volume d’eau emmagasiné dans les
petites dépressions du sol jusqu'à leur niveau de déversement. Elle ne comprend pas
la rétention superficielle qui est la partie de la pluie qui demeure à la surface du sol
durant la précipitation et qui ruisselle ou s'infiltre quand la pluie a cessé.

Toute l'eau captée dans les dépressions de surface, des plus petites, dues à la rugosité du
sol, aux plus grandes plaines inondées, lacs, marais, étangs, etc., est désignée comme
le stock d'eau de surface.

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II- LES STOCKS D’EAU DE SURFACE
1- Quelques définitions :

Selon l'échelle de temps (averse, saison, année, etc.) et l'échelle spatiale (type de
dépression) on peut donc distinguer :
• Les petites dépressions de surface qui se remplissent dès que l'intensité des
précipitations est supérieure à la capacité d'absorption du sol. Lors d'averses
suffisamment importantes, ces dépressions sont comblées et le surplus prend part au
ruissellement de surface. Le volume total d'eau pouvant être retenu dans ces dépressions
de surface est appelé capacité de rétention de surface. Après l'averse, l'eau emmagasinée
dans ces dépressions s'infiltre dans le sol, ou est utilisée par les végétaux ou encore
s'évapore directement. Ces dépressions ne sont que de petits réservoirs temporaires, qui
peuvent cependant agir comme tampons durant une averse sur un bassin versant. 4
II- LES STOCKS D’EAU DE SURFACE
1- Quelques définitions :

Selon l'échelle de temps (averse, saison, année, etc.) et l'échelle spatiale (type de
dépression) on peut donc distinguer :
• Les lacs, les étangs ou les plaines inondées sont des réservoirs d'eau de surface, naturels
ou artificiels, de volume et superficie pouvant être très importants. Ils interviennent
directement dans le bilan hydrologique par les échanges d'eau avec le sol (relations eau
de surface-nappe), en favorisant l'évaporation à leur surface ou encore, en retardant
l'écoulement en rivière par laminage. L'étude de ce type de réservoir fait appel à la
limnologie.

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II- LES STOCKS D’EAU DE SURFACE

2- Introduction à la limnologie et caractéristiques générales des lacs :


La limnologie est la discipline qui étudie les phénomènes hydrologiques et
biologiques se rapportant aux lacs en relation avec leur environnement. Elle
s'intéresse à l'origine des lacs, à leur morphologie, aux propriétés de l'eau tant
physiques (propriétés optiques, thermiques, etc.) que chimiques (problème de
pollution, etc.) mais aussi à leurs propriétés biologiques (poissons, etc.), et enfin
au bilan hydrologique et à l'hydrodynamisme.

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II- LES STOCKS D’EAU DE SURFACE

2- Introduction à la limnologie et caractéristiques générales des lacs :


L'étude de l'état ou du comportement d'un lac nécessite la connaissance d'un certain
nombre de ses caractéristiques physiques dont :
• le volume du lac qui varie en fonction de son niveau (relation H et V),
• le volume utile, c'est-à-dire le volume qui au cours d'une année peut être exploité
(fonction du niveau et des apports),
• la surface du plan d'eau, fonction de son niveau (relation H et S),
• la profondeur maximale ainsi que la profondeur moyenne,
• les dimensions (longueur et largeur),
• l'orientation de la surface lacustre par rapport aux vents dominants,
• l'altitude.

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III- LES STOCKS D’EAU SOUTERRAINE

Cette section s'intéresse à l'eau qui pénètre dans le sol et y séjourne,


un court instant ou de longues années (phase souterraine du cycle
de l'eau). Les contraintes qui régissent la circulation de l'eau dans
toute l'épaisseur du sol et du sous-sol amène à distinguer l'eau du
sol et l'eau des réservoirs souterrains. Ces deux « compartiments »
sont étudiés séparément.

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III- LES STOCKS D’EAU SOUTERRAINE

1- Distinction zone saturée et zone non saturée


Au-dessous de la surface du sol, deux zones
peuvent être identifiées de haut en bas :

• la zone non saturée, système à trois phases


(solide, liquide, gaz) ou seule une partie des
espaces lacunaires sont remplis d'eau, le
reste étant occupé par l'air du sol,
• La zone saturée, système à deux phases
(solide, liquide) où tous les pores sont
remplis d'eau

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III- LES STOCKS D’EAU SOUTERRAINE
1- Distinction zone saturée et zone non saturée
La distinction fondamentale entre la zone saturée et la zone non saturée réside dans le
comportement hydrodynamique de l'eau dû à l'effet de l'air et se traduit notamment par
une conductivité hydraulique différente. Cependant, les zones saturées et non saturées ne
sont pas des domaines séparés, mais font partie d'un système d'écoulement continu.
Pour faciliter l'étude de l'eau souterraine, nous distinguons toutefois :
• L'eau du sol, assimilée à celle se trouvant dans la zone non saturée. La zone de l'eau du
sol est le siège des racines des végétaux et constitue surtout une limite supérieure
importante des nappes (alimentation, évaporation) ; elle est également le lieu de transit
de matières et de substances. Ces processus font partie du continuum sol-plante-
atmosphère.
• L'eau du sous-sol correspondant à celle de la nappe. L'infiltration renouvelle l'eau du
sous-sol et des réservoirs souterrains et entretient, par son circuit dans les aquifères, le
débit de l'écoulement souterrain (débit de base). Celui-ci alimente les sources et les
cours d'eau. Le niveau de l'eau souterraine est influencé par le régime de percolation de
la pluie ou de l'eau d'irrigation à travers la zone non saturée. L'étude des réservoirs
souterrains intéresse l’hydrogeologie.
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III- LES STOCKS D’EAU SOUTERRAINE
2- L'eau du sol

Le sol dans sa partie non saturée apparaît comme un complexe dynamique à trois phases :
liquide, solide et gazeuse. La variabilité temporelle et spatiale de la phase liquide d'un sol
se manifeste aussi bien sur le plan quantitatif que qualitatif. L'évolution de la quantité
(volume) et de la qualité (composition de l'eau) découle d'une dynamique de transferts liée
aux propriétés même de l'eau et aux caractéristiques du sol.

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III- LES STOCKS D’EAU SOUTERRAINE
2- L'eau du sol
2.1 Caractéristiques de la phase liquide du sol
La description quantitative de la phase liquide repose sur la notion de teneur en eau
ou humidité du sol. Celle-ci varie principalement en fonction de la structure du sol et de sa
porosité. Selon qu'on la rapporte à la masse ou au volume, la teneur en eau d'un sol peut
s'exprimer par :
• La teneur en eau volumique ou humidité volumique 𝜃 : rapport du volume d'eau présent
dans le sol au volume apparent de ce sol (volume de sol en place). La teneur en eau
volumique varie entre une valeur minimale, la teneur en eau résiduelle 𝜃𝑟 , et une valeur
maximale, la teneur en eau à saturation 𝜃𝑠 . Celle-ci est en principe égale à la porosité
efficace (définie comme le rapport du volume des vides au volume total du milieu).
• Un indice de saturation Sw défini comme le rapport du volume d'eau au volume des
pores. Cette grandeur exprime le volume des pores occupé par l'eau. Elle varie entre un
minimum résiduel et la valeur de 100%.
• La teneur en eau pondérale ou humidité pondérale w : quantité (masse) d'eau contenue
dans un échantillon de sol, rapportée à la masse des particules de sol sec.

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III- LES STOCKS D’EAU SOUTERRAINE
2- L'eau du sol
La variabilité spatiale et temporelle de la teneur en eau dans le sol est décrite par des
profils hydriques successifs, représentant la distribution verticale des teneurs en eau dans
le sol, à différents instants donnés. La surface comprise entre deux profils successifs, aux
temps t1 et t2, représente le volume d'eau par unité de surface stocké ou perdu dans
l'intervalle de temps.

Exemples de profils
hydriques au temps t1 et t2

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III- LES STOCKS D’EAU SOUTERRAINE
2- L'eau du sol
2.1 Caractéristiques de la phase liquide du sol
La dynamique de l'eau résulte de l'action de différents champs de forces auxquelles elle est
soumise : force de gravité, de capillarité, d'adsorption, etc. On parle ainsi eau
gravitaire lorsque l'effet de la gravité est prépondérant, d’eau capillaire lorsque l'effet des
forces de capillarité prédomine, ou encore d’eau hygroscopique pour signaler la supériorité
des forces d'adsorption. Signalons cependant que cette description crée une discontinuité
arbitraire entre les diverses fractions de la phase liquide. Il est donc préférable de décrire le
comportement dynamique de la phase liquide en se basant sur les principes généraux de la
thermodynamique et donc sur une quantification de l'état énergétique de la phase liquide
en un point du sol et à un instant donné.
L'état énergétique de la phase liquide dans le sol est ainsi caractérisé par la somme de son
énergie interne (mise en jeu à l'échelle atomique), de son énergie cinétique et de son
énergie potentielle. L'énergie cinétique pouvant être négligée en raison des très faibles
vitesses d'écoulement, on ne tient compte que de l'énergie potentielle.

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III- LES STOCKS D’EAU SOUTERRAINE
2- L'eau du sol
2.1 Caractéristiques de la phase liquide du sol
Le concept de potentiel total de la phase liquide permet de quantifier l'état énergétique de
l'eau du sol. De manière générale, il s'écrit comme la somme de ses diverses énergies
potentielles (pression, gravité, chimique, etc.). Il s'exprime de façon courante par la notion
de la charge hydraulique totale H, définie comme la somme des énergies potentielles de
pression et de gravité, rapportée à l'unité de poids de liquide :
𝑯= 𝒉+𝒛
Avec :
H : charge hydraulique [m], c'est-à-dire la pression exprimée en hauteur d'eau équivalente,
soit la pression exercée par une colonne d'eau verticale de même hauteur ;
h : charge de pression [m], c'est-à-dire la pression effective de l'eau du sol, en hauteur
d'eau, par rapport à la pression atmosphérique ;
z : charge de gravité [m], c'est-à-dire la hauteur de l'eau au-dessus du plan de référence.

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III- LES STOCKS D’EAU SOUTERRAINE
3- L'eau du sous-sol ou souterraine
La discipline des sciences hydrologiques qui s'occupent des eaux souterraines est
l'hydrogéologie. Celle-ci a pour objet d'une part la connaissance des conditions
géologiques et hydrologiques et des lois physiques qui régissent l'origine, la présence, les
mouvements et les propriétés des eaux souterraines, et d'autre part l'application de ces
connaissances à la prospection d'eaux souterraines, le captage, l'exploitation, la protection
et la gestion des eaux souterraines.
Des études hydrogéologiques détaillées sont souvent nécessaires pour l'établissement du
bilan hydrologique d'un bassin. La connaissance des structures hydrogéologiques permet
de fixer les limites du bassin versant, de vérifier la concordance du bassin hydrographique
avec le bassin des eaux souterraines, de localiser les couches aquifères aux différentes
profondeurs et d'établir leurs relations entre elles et avec les eaux de surface.
Rappelons encore que le système des eaux souterraines est lié au cycle hydrologique par
différents processus : infiltration par la zone non saturée, apport souterrain par percolation,
évaporation par la zone non saturée et finalement sous-écoulements.

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III- LES STOCKS D’EAU SOUTERRAINE
3- L'eau du sous-sol ou souterraine
3.1 Définitions : aquifères et type de nappes
L'hydrogéologie se base sur l'analyse de deux entités essentielles, l'aquifère et la nappe
d'eau souterraine :
• Un aquifère est une formation géologique perméable (sol ou roche) dont les pores ou
fissures communiquent et sont suffisamment larges pour que l'eau puisse y circuler
librement sous l'effet de la gravité (exemples : sables, graviers, craie fissurée, grès,
etc.). L'aquifère constitue ainsi un réservoir des nappes d'eau souterraines.
• La nappe d'eau souterraine est constituée par l'ensemble des eaux comprises dans la
zone saturée de l'aquifère dont toutes les parties sont en continuité hydraulique.

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III- LES STOCKS D’EAU SOUTERRAINE
3- L'eau du sous-sol ou souterraine
3.1 Définitions : aquifères et type de nappes
On distingue différents types de nappes :
• Une nappe libre est une nappe dont la limite supérieure dans la formation poreuse est à
surface libre, sans contraintes physiques. On appelle nappes phréatiques, les
premières nappes libres rencontrée. La pression exercée sur le toit de cette nappe est
égale à la pression atmosphérique.
• Une nappe captive est une nappe d'eau souterraine emprisonnée dans une formation
géologique perméable, entre deux formations imperméables. L'eau contenue dans la
nappe captive est donc soumise à une pression supérieure à la pression atmosphérique.
La surface fictive de cette nappe est située au-dessus de la limite supérieure de
l'aquifère confiné. Lorsque la charge hydraulique est supérieure au niveau du sol, l'eau
jaillit naturellement. Ce phénomène est appelé l'artésianisme et on appelle alors ce type
de nappe captive, nappe artésienne. Notons qu'une nappe captive présente également
une surface libre, par où l'eau peut s'infiltrer. Cette zone d'alimentation s'appelle la
surface de captage.

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III- LES STOCKS D’EAU SOUTERRAINE
3- L'eau du sous-sol ou souterraine
3.1 Définitions : aquifères et type de nappes

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III- LES STOCKS D’EAU SOUTERRAINE
3- L'eau du sous-sol ou souterraine
3.1 Définitions : aquifères et type de nappes
On distingue différents types de nappes :
• Une nappe semi-captive appartient à un aquifère dont le toit ou/et le substratum est
constitué par une formation semi-perméable. Les échanges d'eau avec cette formation
semi-perméable superposée ou sous-jacente, réalisés dans certaines conditions
hydrodynamiques favorables (différences de charge), sont appelés drainance.
En résumé, l'aquifère est un système dynamique caractérisé par sa configuration et sa
structure. Ces derniers permettent de distinguer trois types d'hydrodynamisme de nappe :
nappe libre, nappe captive et nappe semi-captive.

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3- L'eau du sous-sol ou souterraine
3.2 Définitions et mesure de la surface piézométrique
La surface d’une nappe ou surface piézométrique est la surface de la zone saturée d'un
aquifère à nappe libre, mais peut aussi correspondre au toit d'un aquifère à nappe captive.
C'est une donnée dimensionnelle importante. Sa forme permet d'étudier les caractéristiques
de l'écoulement des eaux souterraines et la réserve de la nappe.
La surface libre d’une nappe correspond au lieu des points d'une nappe où la pression de
l'eau est égale à la pression atmosphérique. Celle-ci est un cas particulier de surface
piézométrique (surface d'équipression)
La mesure du niveau de la surface piézométrique de la nappe se fait ponctuellement à
l'aide de piézomètres. Ce sont des tubes de faibles diamètres, en plastique ou en métal,
munis de nombreux orifices, forés ou battus verticalement dans la couche aquifère.
En présence de systèmes stratifiés présentant plusieurs nappes superposées séparées par
des niveaux imperméables, les nappes profondes peuvent être étudiées à l'aide de
piézomètres dont les orifices se situent à des profondeurs adéquates.

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III- LES STOCKS D’EAU SOUTERRAINE
3- L'eau du sous-sol ou souterraine
3.3 Caractéristiques principales de l'aquifère
La première fonction de l'aquifère est l'emmagasinement souterrain réglant le stockage et
la libération de l'eau mobile. L'aquifère peut être caractérisé par des indices qui se
rapportent à l'aptitude de récupérer de l'eau contenue dans les vides (seuls les gros orifices
sont susceptibles de libérer l'eau facilement). Ces indices sont donc liés au volume d'eau
exploitable.
On distingue ainsi :
• La porosité efficace qui correspond au rapport du volume d'eau "mobile" à saturation,
libérée sous l'effet de la gravité, au volume total du milieu qui la contient. Elle varie
généralement entre 0,1 et 30 %. La porosité efficace est un paramètre déterminé en
laboratoire ou sur le terrain.
• La conductivité hydraulique - La conductivité hydraulique à saturation figurant dans
la loi de Darcy caractérise l'effet de résistance à l'écoulement dû aux forces de
frottement. Ces dernières sont fonctions des caractéristiques de la matrice solide et de la
viscosité du fluide. Elle est déterminée par expérimentation soit au laboratoire, soit
directement sur le terrain par essai de pompage.

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3- L'eau du sous-sol ou souterraine
3.3 Caractéristiques principales de l'aquifère
• La transmissivité est le débit d'eau qui s'écoule d'un aquifère, par unité de largeur, sous
l'effet d'une unité de gradient hydraulique. Elle est égale au produit de la conductivité
hydraulique à saturation et de la puissance (hauteur) de la nappe.

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3- L'eau du sous-sol ou souterraine
3.4 Comportement dynamique : la loi de Darcy
La loi de comportement dynamique de la phase liquide d'un sol traduit l'existence d'une
relation entre les forces auxquelles est soumis le fluide et sa vitesse d'écoulement. Cette
loi, appelée loi de Darcy propose de calculer le flux d'eau total comme le produit d'une
constante de proportionnalité et d'un gradient, celui de la charge hydraulique en fonction
de la profondeur. La loi de Darcy s'exprime comme suit :
𝒅𝑯
𝒒 = −𝑲𝒔 .
𝒅𝒛
Avec :
q : flux transitant [mm/h]
H : charge hydraulique totale [m]
z : profondeur à partir de la surface du sol [m]
𝐾𝑠 : conductivité hydraulique à saturation [mm/h]

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III- LES STOCKS D’EAU SOUTERRAINE
3- L'eau du sous-sol ou souterraine
3.5 Vitesses d'écoulement réelle et fictive, débit d'une nappe
L'écoulement de l'eau à travers les formations perméables, en milieu saturé, est régi par la
loi de Darcy. La vitesse d'écoulement de l'eau est en fait une vitesse fictive de l'eau à
travers la section totale d'écoulement. La figure ci-dessous montre bien que, compte tenu
du fait que la section d'écoulement n'est pas du tout celle de l'ensemble du massif sol, l'eau
devra circuler beaucoup plus rapidement dans les cheminements disponibles (effet de
tortuosité).

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III- LES STOCKS D’EAU SOUTERRAINE
3- L'eau du sous-sol ou souterraine
3.5 Vitesses d'écoulement réelle et fictive, débit d'une nappe
Le débit d'une nappe Q est le volume d'eau par unité de temps, traversant une section
transversale d'aquifère sous l'effet d'un gradient hydraulique déterminé.
Le débit d'une nappe souterraine, à travers une section de sol, peut s'exprimer par
l'équation :
𝑄 = 𝐾𝑠 . 𝑖. 𝐴
𝑄 = 𝐾𝑠 . 𝑖. 𝐻. 𝑙
𝑄 = 𝑇. 𝑖. 𝑙
Où :
Q : débit d'une nappe souterraine [m3/s] ;
𝐾𝑠 : conductivité hydraulique [m/s] ;
i : gradient de charge hydraulique [m/m] ;
A : section de sol [m2], A = H . l ;
H : épaisseur de l'aquifère [m] ;
l : largeur moyenne de la section d'écoulement [m] ;
T : transmissivité [m2/s].

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III- LES STOCKS D’EAU SOUTERRAINE
3- L'eau du sous-sol ou souterraine
3.6 Concept de tarissement des nappes
Le concept de tarissement désigne la vidange des nappes. En absence de pluies,
l'évaporation et la transpiration végétale épuisent progressivement les réserves en eau
souterraine du bassin versant. Les débits décroissent alors régulièrement.
On appelle "tarissement simple" tout tarissement de nappe, de source, de cours d'eau qui se
déroule en conditions semblables à la décharge, en régime non influencé (dû à l'apport de
pluie par exemple, pendant la période de tarissement), d'une nappe captive ou d'une nappe
libre, profonde ou phréatique. Le tarissement simple peut être décrit par différentes lois.
Nous ne développerons ici que la "loi exponentielle simple" qui est l'une des lois les plus
appliquées. Celle-ci s'exprime par la relation suivante avec le temps t en seconde :
𝑸 = 𝑸𝟎 . 𝒆−𝜶𝒕
Où :
𝑄 : débit d'étiage au temps t [m3/s] ;
𝛼 : coefficient de tarissement ;
𝑄0 :débit initial au temps t0 [m3/s].

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III- LES STOCKS D’EAU SOUTERRAINE
3- L'eau du sous-sol ou souterraine
3.7 Concept de tarissement des nappes
Une application immédiate de la loi de tarissement simple est la détermination du volume
utile d'eau emmagasiné dans la nappe à un instant donné. En effet, si la loi de
tarissement f(t) du bassin versant est connue, il est alors possible d'évaluer sa capacité
d'emmagasinement par son intégration sur l'intervalle de temps [t, ∞]. Le volume d'eau
disponible à un instant t est alors donné par l'équation suivante :

𝑽= 𝑸𝒕 . 𝒅𝒕
𝒕
Où : V : volume d'eau disponible contenu dans les réserves d'un bassin versant.
Dans le cas particulier d'une loi décroissante exponentielle, et en prenant t = 0, on obtient :
∞ ∞ ∞
−𝜶𝒕
𝟏 −𝜶𝒕 𝑸𝟎
𝑽= 𝑸𝒕 . 𝒅𝒕 = 𝑸𝟎 . 𝒆 . 𝒅𝒕 = 𝑸𝟎 . − . 𝒆 =
𝒕 𝒕 𝜶 𝒕 𝜶

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III- LES STOCKS D’EAU SOUTERRAINE
3- L'eau du sous-sol ou souterraine
3.7 Concept de tarissement des nappes
Le calcul du volume d'eau disponible permet d'évaluer la possibilité du soutien à l'étiage
(plus petit débit observé dans un cours d'eau) en période sèche d'une région donnée.

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IV- APPLICATIONS

EXERCICE 1 : Profil hydrique et infiltration

.
A partir des deux profils
hydriques ci-dessous relevés
avant (t0) et après (t1) un
épisode pluvieux, on vous
demande de déterminer la
précipitation, exprimée en
hauteur d'eau qui a provoqué la
variation d'humidité observée.
Le coefficient de ruissellement
dans cette situation est de 25%.

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IV- APPLICATIONS

EXERCICE 2 : Calcul du coefficient de tarissement d'un bassin versant et


estimation de la capacité d'emmagasinement

Une région subit une période de sécheresse de plusieurs mois. Après 10 jours sans pluie, le
débit d'un des cours d'eau de la région est de 100 m3/s. Il atteint 50 m3/s après 40 jours
sans pluie.

On vous demande :
1) De calculer l'équation de la courbe de tarissement du cours d'eau.
2 ) D'estimer le débit probable après 120 jours sans pluie.
3 ) De calculer la capacité d'emmagasinement du bassin versant au moment de la seconde
observation de débit

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