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Quel est le rôle de l'hydrogéologie ?

L'hydrogéologue recherche les zones aquifères (riches en eau), évalue leurs ressources et
dresse des plans d'exploitation pour gérer au mieux la distribution de l'eau.

Scientifique de haut niveau et chercheur, l’hydrogéologue est un spécialiste des eaux souterraines. Il
ou elle intervient pour résoudre des problèmes de ressources en eau, exploiter des nappes aquifères
et protéger la qualité des eaux et des sols contre toute pollution.

Description métier
L’hydrogéologue recherche les zones aquifères (riches en eau), évalue leurs ressources et
dresse des plans d’exploitation pour gérer au mieux la distribution de l’eau. Il est donc un
prospecteur, puisqu’il travaille d’abord à la détection des nappes souterraines destinées à la
consommation, à l’irrigation ou à la géothermie. Après avoir déterminé les lieux de captage
et la mise en place de leur protection, il dirige l’équipe de forage pour assurer le suivi
technique de l’opération et prévenir tout risque de pollution lors des essais de pompage.

L’hydrogéologue a également en charge la surveillance de la qualité de l’eau et la


réalisation d'études réglementaires. A ce titre, il œuvre pour la protection de
l’environnement. 

Il intervient dans le cadre d’études de projets d’aménagement urbain, industriel, agricole ou


de génie civil aux effets potentiellement négatifs sur les eaux souterraines.

En cas de pollution, il dresse les plans de décontamination du sol et des nappes d’eau, puis en
assure la mise en œuvre.

L’hydrogéologue exerce un métier d’études et de recherches en laboratoire, de cartographie


et de modélisation, mais il travaille aussi sur le terrain, en plein air, ce qui implique beaucoup
de déplacements, y compris dans le cadre de missions à l’étranger et notamment pour des
missions humanitaires (recherche et exploitation de l'eau). Il.elle est amené dans le cadre de
ses travaux et recherches à animer des conférences et séminaires, à rédiger des articles... 

Le plus souvent, l’hydrogéologue est employé par des services déconcentrés de l’État
(Industrie, Environnement, Agriculture, Forêt, Équipement), des collectivités locales, le
BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières), les Agences de l’eau ou des bureaux
spécialisés en environnement.

Quelle est la différence entre l'hydrologie et l'hydrogéologie ?

L'hydrologie évoque les quantités d'eau qui transitent en crue ou en étiage tandis que
l'hydraulique explique comment l'eau se déplace, ralentit, avance ou déborde.
L'hydrogéologie concerne les eaux du sous sol.
Hydrogéologie : détail
L'hydrogéologie (de hydro-, eau et géologie, étude de la terre), également nommée
hydrologie souterraine et plus rarement géohydrologie, est la science qui étudie l'eau
souterraine. Son domaine d'étude repose essentiellement sur deux branches des sciences de la
Terre, la géologie et l'hydrologie, mais aussi sur de nombreuses autres branches comme la
géostatistique, la physique, la chimie, la biologie, la géochimie, l'hydrochimie, la
géophysique, l'hydrodynamique, l'hydraulique souterraine, l'analyse numérique ainsi que des
techniques de modélisation. À ce titre, l'hydrogéologie est par excellence une science
interdisciplinaire.

L'hydrogéologie s'occupe de la distribution et de la circulation de l'eau souterraine dans le sol


et les roches, en tenant compte de leurs interactions avec les conditions géologiques et l'eau de
surface.

L'hydrogéologie par rapport à d'autres branches


Peinture de Ivan Aïvazovski (1841).

L'hydrogéologie comme la plupart des sciences de la Terre est une branche interdisciplinaire.
Bien que les principes de base de l'hydrogéologie soient intuitifs (par exemple, l'eau coule
vers le bas), l'étude de leurs interactions peut être très complexe. De façon générale, le fait de
prendre en compte les interactions de différentes facettes d'un système à plusieurs
composantes demande une connaissance de plusieurs branches tant au niveau expérimental
que théorique.

L'hydrogéologie est une branche des sciences de la Terre qui s'occupe du flux de l'eau
souterraine à travers les aquifères et autres milieux poreux peu profonds (généralement moins
1 000 mètres sous la surface). Le flux de l'eau très peu profonde (plus haute que 3 mètres sous
la surface) est une branche pertinente pour la pédologie, l'agriculture et le génie civil, autant
que pour l'hydrologie. Le flux de fluides que l'on trouve dans des formations plus profondes
(tels que l'eau mais aussi les hydrates de carbone et les fluides géothermiques) est aussi
important pour la géologie, la géophysique et la géologie du pétrole. L'eau souterraine est un
fluide visqueux (avec un nombre de Reynolds plus petit que 1) qui coule lentement (à
l'exception près d'environnements géologiques particuliers comme les conduits karstiques
parcourus par les rivières souterraines, les alluvions très grossières et les roches fracturées).
Beaucoup de lois déduites empiriquement de l'eau souterraine peuvent également être
déduites de la mécanique des fluides par le cas particulier de flux de Stokes où l'on considère
des termes de viscosité et de pression, mais pas d'inertie.

Les relations mathématiques utilisées pour décrire le flux de l'eau à travers un milieu poreux
sont l'équation de diffusion et l'équation de Laplace. Ces deux équations ont des applications
dans plusieurs champs différents. Le flux régulier de l'eau, décrit par l'équation de Laplace, a
été simulé grâce à des analogies d'électricité, d'élasticité et de conduction thermique. Le flux
de transition de l'eau souterraine est similaire à la diffusion de la chaleur dans un solide, de
sorte que certaines solutions à des problèmes hydrologiques ont été adaptées de celles de la
conduction thermique.
Traditionnellement, le mouvement de l'eau souterraine a été étudié indépendamment en
hydrologie, en climatologie, en chimie et en microbiologie. Avec la maturation de
l'hydrogéologie, les fortes interactions entre l'eau souterraine, l'eau de surface, la géochimie,
l'humidité du sol et le climat deviennent de plus en plus claires.

Définitions et propriétés

L'aquifère Guarani, un des plus grands aquifères de la planète.

Article principal: aquifère

Un aquifère est au sens strict une formation géologique perméable qui contient et transporte
de l'eau, par opposition à un aquitard ou un aquiclude qui sont tous deux peu perméables
(mais la distinction entre les deux termes prête à confusion). On parle généralement d'aquitard
pour désigner une formation géologique peu perméable (relativement à la formation
considérée comme perméable). On gardera ici à l'esprit que le caractère perméable d'une
formation géologique est relatif. Un grès peut être considéré comme perméable par rapport à
un niveau argileux, mais devient peu perméable si on le compare à des dépôts graveleux
grossiers par exemple.

L'écoulement de l'eau souterraine peut être confiné (captif) ou non (libre). Dans ce cas, le
niveau de la surface libre de l'écoulement souterrain peut se déplacer verticalement sans limite
vers le haut (jusqu'à la surface topographique). Dans le premier cas, la présence d'un niveau
peu perméable ne permet pas l'élévation du niveau de la surface libre. Dans le cas d'un
écoulement libre, le potentiel hydraulique à la surface libre de l'écoulement est égal à l'altitude
de ce point. Dans le cas d'un écoulement confiné, le potentiel hydraulique est supérieur ou
égal à l'altitude du mur de la formation peu perméable située au-dessus de l'écoulement.

Dans le cas d'un écoulement confiné, l'aquifère est entièrement saturé en eau (saturation égale
à 1 ou 100 %). On parle d'écoulement saturé. Dans le cas d'un écoulement libre, on distingue
une partie de l'aquifère saturée en eau (c'est la zone saturée), et une partie pour laquelle la
saturation est inférieure à 1, c'est la zone non-saturée qui est située au-dessus de la zone
saturée. La zone de transition entre la zone saturée et la zone non-saturée est appelée la frange
capillaire.

Potentiel hydraulique
Le gradient de potentiel hydraulique noté Φ est à l'origine du déplacement des masses d'eau -
l'eau se déplaçant du potentiel le plus haut vers le plus bas. La loi de Darcy, valable
uniquement pour les milieux saturés, postule que le débit d'eau à travers une surface donnée
d'un aquifère est proportionnel au gradient hydraulique. Le rapport entre le débit unitaire q
(ou vitesse de Darcy) et le gradient hydraulique i est la conductivité hydraulique K
(perméabilité étant un terme à éviter) :

avec .

Le potentiel est donné par l'équation de Bernoulli :

avec z l'élévation du point mesuré (énergie potentielle), p la pression du fluide de masse


volumique ρ, v la vitesse du fluide ; g est l'accélération de la pesanteur valant 9,81 m/s2.

Le potentiel hydraulique est une propriété directement mesurable. Il peut être mesuré à l'aide
d'un transducteur de pression. Cette valeur peut être négative dans le cas de la succion, mais
elle est positive dans les aquifères saturés. Un enregistrement du potentiel hydraulique sur un
puits et pendant un certain temps est appelé un hydrographe.

Porosité

article principal: Porosité.

La porosité (n) est une propriété directement mesurable d'un aquifère. C'est une fraction entre
0 et 1 qui indique la quantité d'espace vide entre des particules de sol libres ou dans une roche
fracturée. On peut la mesurer par extraction de l'eau (Veau) d'un volume d'aquifère saturé
(Vtotal) :

, entre 0 et 1.

Il faut distinguer l'existence de ces vides, de leur interconnexion (qui, elle, permet à un fluide
de circuler). On parle de porosité efficace pour désigner les vides connectés entre eux.

On distingue :

 la porosité de matrice, liée à l'agencement des vides entre les grains dans les roches
sédimentaires (30 % pour les sables et grès, 1 % pour les roches cristallines) ;
 la porosité de fractures, liée aux diaclases et fractures, typiquement dans les roches
endogènes de type granite. Les fractures y sont souvent conjuguées, ce qui permet un
réseau connecté, sauf si bouché par de l'argile ;
 la porosité de type karstique liée à la formation de grands vides dans les roches
calcaires ou gypseuses (craie, calcaires, sel).

La porosité n'affecte pas directement la distribution des potentiels hydrauliques dans un


aquifère, mais elle a un effet très fort sur la migration de contaminants, parce qu'elle affecte la
vitesse du flux de l'eau souterraine par une relation proportionnelle inverse.

Contenu en eau
Le contenu en eau θ (ou teneur en eau) est une propriété directement mesurable. Elle
représente la fraction de la roche qui est pleine d'eau liquide. C'est une fraction entre 0 et 1, et
elle doit être inférieure ou égale à la porosité totale.

Le contenu en eau est très important en hydrologie de la zone vadose où la conductivité


hydraulique est une fonction fortement non-linéaire du contenu en eau. Cela complique la
solution de l'équation de l'écoulement non-saturé de l'eau souterraine.

Conductivité hydraulique

Article détaillé : Conductivité hydraulique.

La conductivité hydraulique K et la transmissivité (T) sont des propriétés indirectes de


l'aquifère. T est égale à K intégré sur l'épaisseur verticale (b) de l'aquifère :

Ces propriétés sont des mesures de la capacité d'un aquifère à conduire l'eau. La perméabilité
intrinsèque κ est une propriété secondaire du milieu. Elle ne dépend pas de la viscosité ni de la
densité du fluide :

avec µ la viscosité cinématique du fluide (eau douce, eau salée ou pétrole), ρ la masse
volumique du fluide et g l'accélération de la pesanteur.

Coefficient d'emmagasinement et porosité de drainage

Le coefficient d'emmagasinement spécifique Ss et son équivalent intégré sur l'épaisseur de


l'aquifère, le coefficient d'emmagasinement S, permettent de déterminer les réserves d'une
nappe captive. S indique le volume d'eau évacué par la nappe par unité de surface et par unité
de charge ; il varie entre 0 et 1.

La production d'eau dans une nappe captive se fait sous l'influence de deux phénomènes : la
décompression de l'eau et le tassement du milieu poreux qui la contient.

La porosité de drainage ωd (qui varie également entre 0 et 1) (ωd ≤ porosité effective) indique
le volume d'eau évacué par le drainage d'une nappe libre dû à un abaissement d'une unité de
son niveau piézométrique par unité de surface. Généralement ωd est de plusieurs ordres de
grandeur plus grand que S. la porosité effective est souvent utilisée comme borne supérieure
de la porosité de drainage.

Équations fondamentales d'état


Loi de Darcy

Article détaillé : Loi de Darcy.

La loi de Darcy est une équation (obtenue empiriquement par Henry Darcy en 1856) qui
énonce que la quantité d'eau du sol déchargée à travers une portion donnée de l'aquifère est
proportionnelle à l'aire qui sectionne le flux, le gradient de portion hydraulique et la
conductivité hydraulique.

Équation de flux d'eau du sol

L'équation de flux d'eau du sol, dans sa forme la plus générale, décrit le mouvement de l'eau
du sol dans un milieu poreux (un aquifère ou un aquitard). Elle est connue en mathématique
sous le nom d'équation de diffusion, et elle a beaucoup d'analogue dans d'autres branches.
Beaucoup de solutions du flux d'eau du sol ont été empruntées ou adaptées de solutions
existantes de la conduction thermique.

Elle est souvent dérivée d'un base physique en utilisant la loi de Darcy et la conservation de la
masse pour un petit volume de contrôle. L'équation est souvent utilisée pour prédire un flux
vers des puits, qui ont une symétrie radiale, de sorte que l'équation de flux est communément
résolue avec des coordonnées polaires ou cylindriques.

Le test d'aquifère est l'une des solutions les plus utilisées et les plus fondamentales de
l'équation de flux d'eau du sol. Elle peut être utilisée pour prédire l'évolution de la tête due à
l'effet d'un pompage ou de plusieurs puits de pompage.

La solution de Thiem résout l'équation de flux de l'eau de sol à l'équilibre (équation de


Laplace). L'équilibre réel est rarement atteint en réalité à moins de la présence de larges
sources d'eau proches (un lac ou une rivière).

Cartographie hydrogéologique
Elle permet de rendre visible la localisation des aquifères du territoire, ce qui est notamment
nécessaire pour la protection des champs captants et des périmètres de captages exploitées ou
susceptibles de l'être pour l'alimentation en eau potable, l'irrigation et l'industrie. Elle est
destinée aux élus, techniciens, et aux enseignants, chercheurs, universitaires, etc.

En 1976, un inventaire exhaustif et de délimitation des systèmes aquifères de première


grandeur (aire ≥ 100 km²) est entrepris sur l'ensemble du territoire métropolitain. Il est connu
sous le nom de « Référentiel Margat1 » du nom de son concepteur Jean Margat, et définit la
base d’une classification hydrogéologique systématique en 5 grandes catégories de systèmes
aquifères et de domaines hydrogéologiques. Une carte est publiée en 19782.

Une mise à jour est effectuée en février 2015, sur la base de la nouvelle version du référentiel
hydrogéologique français (par le BRGM)3.

C'est la version 1 de la Base de données "BD Lisa" qui contient les limites des systèmes
aquifères et qui découpe le territoire en unités hydrogéologiques (selon le type de formation
géologique et leur perméabilité)3. La carte présente aussi une « zonation climatique fournie
par Météo France qui donne une indication sur la recharge des aquifères par les
précipitations, mais aussi des données ponctuelles localisant, entre autres, les forages
géothermiques et les sources thermales »4.

En février 2018, la version 2 de BDLISA est publiée5. La Base de Données des Limites des
Systèmes Aquifères classe le sous sol en entités hydrogéologiques décrites selon leurs
propriétés : aquifère ou imperméable, écoulements libres ou captifs, milieu poreux, fracturé,
karstique.

Le nouveau site de la BDLISA donne également accès au référentiel cartographique du


Système d'Information sur l'Eau6. La carte dynamique permet de rechercher et visualiser les
limites des entités hydrogéologiques de la France selon différents critères : affleurantes par
nature, thème, milieu ou état, entités ou secteurs karstiques, zones d'altérites meuble en
domaine de socle, etc...

Notes et références
1.

 Aux origines 1976-1980  : le référentiel Margat [archive], Rappel historique, BDLISA.


  Jean F. Margat, Carte hydrogéologique de la France  : systèmes aquifères [archive],
Bureau de recherches géologiques et minières, Orléans, 1978.
  « Nouvelle carte hydrogéologique de la France » [archive], sur BRGM (consulté le 17
novembre 2020)
  « Nouvelle carte hydrogéologique de la France : présentation en avant-
première » [archive], sur BRGM (consulté le 17 novembre 2020)
  La BDLISA V2 en quelques chiffres [archive], BDLISA.

6.  Référentiel cartographique du Système d'Information sur l'Eau [archive], BDLISA


(Base de Donnée des Limites des Systèmes Aquifères).

Voir aussi
Sur les autres projets Wikimedia :

 Hydrogéologie, sur Wikimedia Commons


 hydrogéologie, sur le Wiktionnaire
 Hydrogéologie, sur Wikiversity

Bibliographie

 Banton, O. & Bangoy, L.-M. (1997) - Hydrogéologie, Multiscience environnementale


des eaux souterraines, Presses de l'Université du Québec/AUPELF
 Castany, G. (1982) - Hydrogéologie Principes et méthodes, Dunod, Paris
 Castany, G. (1991) - « Origine et évolution des concepts des eaux
souterraines » [archive], Travaux du comité français d'histoire de la géologie 3e série t.
V no 1 (ISSN 1156-2919), Comité français d'histoire de la géologie, Paris, p. 1-7
 Detay, M. (1993) - Le forage d'eau, Masson, Paris
 Éric Gilli, Christian Mangan et Jacques Mudry, Hydrogéologie, Objets, méthodes,
applications, Paris, Dunod, 2008 (lire en ligne [archive])
 Édouard Imbeaux, « Les nappes aquifères de France - Essai d'hydrogéologie »,
Bulletin de la Société géologique de France, Paris, Société géologique de France, 4e,
t. X, 1910, p. 180-244 (lire en ligne [archive], consulté le 17 novembre 2020)
 Édouard Imbeaux, Essai d'hydrogéologie. Recherche, étude et captage des eaux
souterraines, Paris, Dunod, 1930, 704 p. (lire en ligne [archive])
 Marsily, G. (1981) - Hydrogéologie quantitative, Masson
 Margat, J., Pennequin, D. & Roux, J.-C. (2013) - Histoire de l'hydrogéologie
française, Association internationale des hydrogéologues - Comité français
d'hydrogéologie (AIH-CFH), Orléans, 221 p.

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