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Maîtrise et gestion de l’eau
HYDRAULIQUE GENERALE
2008 - 2009
Dr DEMBELE Youssouf
Maître de recherche en Hydraulique Agricole
1. DEFINITIONS ET RAPPELS
L’hydraulique est la science qui traite des problèmes posés par l’emploi des fluides en mouvement ou
au repos. L’hydraulique est une des activités les plus anciennes de la civilisation humaine, puisqu’elle
commande toutes les utilisations de l’eau.
Dès l’Antiquité, on retrouve les traces d’ouvrages hydrauliques (canaux d’assainissement de la vallée
du Nil, 4 000 ans avant l’ère chrétienne). Le développement ultérieur de l’hydraulique repose
essentiellement sur l’amélioration des outils mathématiques et sur les notions de mécanique qui prirent
un large essor au XVIIe siècle.
– L’hydraulique fluviale a pour objet l’étude de l’écoulement des crues et la protection contre les
inondations
– L’hydraulique maritime doit envisager la protection des ports contre la houle, l’étude de la
stabilité des digues et des jetées, la lutte contre l’érosion des plages, l’ensablement des
entrées de ports, etc.
– L’hydraulique urbaine vise à fournir de l’eau aux villes et à évacuer les eaux usées
– L’hydraulique agricole consiste à fournir de l’eau pour les cultures et suppose la recherche et
la captation de l’eau, son stockage (barrages pour l’irrigation), sa distribution (canaux,
pompage, comptage), son utilisation (ruissellement, aspersion, submersion...)
– L’hydraulique souterraine constituée par l’étude générale des fluides dans les milieux poreux :
les écoulements de nappes souterraines, les bilans hydrologiques, l’étude des puits et des
forages, l’infiltration sous les ouvrages, la stabilité des digues en terre, l’irrigation et le drainage,
la diffusion de la pollution.
Les fluides sont des milieux matériels parfaitement déformables. On regroupe sous cette appellation
les gaz qui sont l'exemple des fluides compressibles, et les liquides, qui sont des fluides peu
compressibles. Dans certaines conditions (températures et/ou pressions), le milieu n'est ni liquide, ni
gazeux, il reste fluide. De manière générale, le fluide utilisé dans les systèmes hydrauliques (eau ou
huile) est incompressible.
Les particules constitutives d'un fluide ne sont pas liées par des liaisons covalentes (c'est-à-dire de
liaison chimique). Dans un gaz, les interactions entre particules sont négligeables, sauf lorsqu'elles se
rencontrent (chocs). Dans un liquide, les molécules sont tellement proches qu'il est difficile de
comprimer le fluide.
Lorsqu'une force est appliquée à un solide celui-ci subit une déformation. Cette déformation est dite
élastique si elle disparaît lorsque la force n'est plus appliquée ou au contraire plastique si elle demeure
permanente après disparition de cette même force. Les fluides se comportent différemment car la
déformation d'un fluide augmente continuellement et sans limites sous l'effet d'une force même très
faible; on dit alors que les fluides s'écoulent.
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La différence entre le comportement physique des liquides et des gaz se manifeste principalement
dans le phénomène d'expansion. Sous l'influence de la force de gravité une certaine quantité de
liquide versée dans un récipient remplit le fond du récipient et forme une surface horizontale libre. Par
contre, un gaz remplit la totalité d'un espace fermé auquel il a accès, donc les gaz sont expansibles et
les liquides ne le sont pas. Ce comportement est étroitement lié à la compressibilité. Celle-ci peut être
assimilée à la résistance du fluide à un changement de volume. Les liquides ont une compressibilité
très faible. Donc, les forces qui s'appliquent à un changement de volume sont très puissantes. A
l'opposé, la compressibilité des gaz est très élevée. En d'autres termes, les liquides peuvent être
considérés comme hautement incompressibles et les gaz comme hautement compressibles.
Conformément à la définition de la compressibilité d'un fluide, la densité d'un gaz peut varier plus
facilement que celle d'un liquide. Si les variations de densité d'une particule de fluide sont petites lors
de son déplacement de telle manière que la densité de la particule reste pratiquement constante,
l'écoulement est appelé incompressible.
La mécanique des fluides est l’étude du comportement des fluides (liquides et gaz) et des forces
internes associées. C’est une branche de la mécanique des milieux continus. Elle se divise en statique
des fluides, l’étude des fluides au repos, qui se réduit pour l’essentiel à l’hydrostatique et dynamique
des fluides, l’étude des fluides en mouvement.
L’étude de la mécanique des fluides remonte au moins à l’époque de la Grèce antique avec Archimède
qui fut à l’origine de la statique des fluides.
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2. HYDROSTATIQUE
2.1. Définitions
L'hydrostatique est l'étude des fluides immobiles. Fondée par Archimède, c'est de loin le cas le plus
simple de la mécanique des fluides, mais il est cependant riche d'enseignements.
La pression dans l'eau ne dépend que de la profondeur et pas de la direction. En effet, si l'on prend
une petite boîte rigide ouverte d'un côté et que l'on tend une membrane élastique, cette boîte
enfermant de l'air à pression atmosphérique, et que l'on plonge cette boîte dans l'eau, la déformation
de la membrane permet de visualiser la différence de pression entre l'air et l'eau, et celle-ci ne dépend
que de la profondeur, pas de l'orientation de la boîte ni de sa position dans le plan horizontal. Le fluide
étant incompressible, il transmet intégralement les efforts. La pression à une profondeur z résulte donc
de la pression P0 qu'exerce l'air en surface, et du poids p de la colonne d'eau au-dessus de la
membrane.
Supposons que la surface du corps est orientée vers le haut est horizontale, et que son aire est S. La
colonne d'eau située au-dessus a pour volume S·z, donc pour masse ρ·S·z si ρ est la masse
volumique de l'eau. Le poids p de l'eau est donc
C'est cette variation de la pression en fonction de la profondeur qui crée la poussée d'Archimède.
Les liquides, en raison de leur quasi-incompressibilité, transmettent les pressions dans toutes les
directions. En conséquence, la pression communiquée à un liquide au repos dans un réservoir
s’exerce en tout point du liquide. Ce principe est appelé la loi de Pascal, en l’honneur du savant
français Blaise Pascal (1623-1662).
Dans un circuit fermé, la pression se propage dans tout le liquide et ceci perpendiculairement aux
parois qui le retiennent.
Un système mécanique est un ensemble matériel (objet de l'étude) qui peut être, un point matériel, un
solide, un ensemble de solides, une partie d'un solide, un échantillon de fluide, ou tout autre
association de corps physiques souvent affectés d'une masse. Les efforts extérieurs sont les actions
mécaniques (forces et moments de forces) appliquées sur le système étudié par des éléments
extérieurs au système étudié. La définition précise de la frontière du système est primordiale.
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La somme nulle des efforts extérieurs fournit une équation mathématique (scalaire, vectorielle ou
matricielle), de laquelle on peut déduire une relation entre les actions connues et les actions
inconnues. Cela implique l'utilisation de modèles représentant ces efforts et permettant d'en établir la
somme. Ces modèles sont adaptés à chaque cas.
Dans une étude d'équilibre statique, l'ensemble matériel isolé fournit donc le système d'équations à
résoudre dans lequel les inconnues sont les efforts appliqués à ce système et/ou, dans certains cas où
l'on recherche la ou les positions d'équilibre, des paramètres géométriques permettant de définir la
position du système.
La poussée d'Archimède est la force particulière que subit un corps plongé en tout ou en partie dans
un fluide (liquide ou gaz) soumis à un champ de gravité.
Cette force provient de l'augmentation de la pression du fluide avec la profondeur (effet de la gravité
sur le fluide, voir l'article hydrostatique) : la pression étant plus forte sur la partie inférieure d'un objet
immergé que sur sa partie supérieure, il en résulte une poussée globalement verticale orientée vers le
haut. Cette poussée définit la flottabilité d'un corps.
Flottabilité
Dans l'eau, certains corps flottent, d'autres coulent ou restent entre deux eaux.
Les corps ont donc une flottabilité différente selon leur nature :
La flottabilité du plongeur dépend si ses poumons sont pleins ou pas. Si ce plongeur vide
complètement ses poumons, il coule. C'est l'application du principe Archimède.
En vidant ses poumons, il diminue son volume total; il diminue donc la poussée Archimède, augmente
son poids apparent et coule.
Lorsqu'un plongeur gonfle sa bouée, il augmente son volume sans augmenter son poids réel. La
poussée Archimède augmente beaucoup et le plongeur remonte. Mais l'utilisation principale de la
bouée est de s'assurer une flottabilité nulle à n'importe quelle profondeur
Tout corps plongé dans un fluide au repos, entièrement mouillé par celui-ci ou traversant sa surface
libre, subit une force verticale, dirigée de bas en haut et opposée au poids du volume de fluide
déplacé ; cette force est appelée « poussée d'Archimède ».
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Pour que le théorème s'applique il faut que le fluide immergeant et le corps immergé soient au repos. Il
faut également qu'il soit possible de remplacer le corps immergé par du fluide immergeant sans
rompre l'équilibre, le contre-exemple étant le bouchon d'une baignoire remplie d'eau : si celui-ci est
remplacé par de l'eau, il est clair que la baignoire se vide et que le fluide n'est alors plus au repos. Le
théorème ne s'applique pas puisque nous sommes dans un cas où le bouchon n'est pas entièrement
mouillé par le liquide et ne traverse pas sa surface libre.
Applications
Trois solides de densités différentes peuvent subir une poussée d'Archimède inférieure, égale ou
supérieure à leur poids.
Immergeons entièrement un solide de volume V, de masse m et de masse volumique ρ dans un fluide
de masse volumique ρf uniforme, puis relâchons-le à partir du repos. Au départ, la vitesse étant nulle,
deux forces seulement agissent sur le solide : son poids Fp (vers le bas) et la poussée d'Archimède Fa
(vers le haut).
Fp = ρV g
Fa = ρfV g
Fp / Fa = ρ / ρf
Le rapport des masses volumiques est en l'occurrence équivalent à celui des densités.
Si la densité du solide est supérieure à celle du fluide, alors Fp > Fa et le solide coule.
Si la densité du solide est égale à celle du fluide, alors Fp = Fa et le solide demeure immobile ; il est
en équilibre neutre ou indifférent.
Si la densité du solide est inférieure à celle du fluide, alors Fp < Fa et le solide remonte vers la
surface.
Dans les deux cas où le solide n'est pas en équilibre, son mouvement ultérieur est déterminé par trois
forces : son poids, la poussée d'Archimède (opposée au poids) et une force de frottement visqueux Ff
(opposée à la vitesse).
Comme la force de frottement visqueux n'est pas constante, mais qu'elle augmente avec la vitesse,
l'accélération diminue graduellement, de sorte que le solide atteint 1 plus ou moins rapidement une
vitesse limite, lorsque la résultante des forces est nulle.
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Exemple d'un solide flottant à la surface d'un liquide
Fa = Fp
La poussée d'Archimède étant égale (en grandeur) au poids du volume de liquide déplacé (équivalent
au volume V i immergé), on peut écrire :
ρLV i g = ρSV g
Le volume de glace immergée correspond au volume d'eau produit par la fonte du glaçon.
Il est facile de vérifier que la fonte d'un morceau de glace pure flottant sur de l'eau pure se produit sans
changement de niveau de l'eau. Le volume de glace immergé correspond en effet au volume d'eau
liquide nécessaire pour égaler le poids du glaçon. En fondant, le glaçon produit (par conservation de la
masse) exactement ce volume d'eau, qui « bouche le trou laissé par la disparition de la glace solide ».
Le niveau d'eau reste le même.
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On peut également faire le calcul suivant :
si on considère, par exemple, un glaçon de 1 cm3 et de masse volumique 0,917 g∙cm-3 (qui contient
donc 0,917 g d'eau), le volume immergé sera de 0,917 cm3 (comme pour un iceberg, la majeure partie
est sous l'eau). Lorsque le glaçon aura fondu, ces 0,917 g d'eau qui auront désormais une masse
volumique de 1 g∙cm-3 occuperont exactement le volume qu'occupait la partie immergée du glaçon.
La force
On appelle force toute action qui tend à modifier l’état d’un corps. Elle s’exprime en NEWTON
(symbole N). La force est définie par son sens, son intensité, son point d’application et sa droite
d’action. La représentation d’une force peut être concrétisée graphiquement.
La pression
Le Principe de PASCAL : En hydrostatique, la pression est créée par la résistance du liquide à la
compression.
Pas de résistance =
Pression nulle Résistance = Pression
Le fluide étant au repos, la pression est identique en tout point du circuit, il s’agit du principe de
PASCAL. La pression en tous les points d’un liquide au repos est la même dans toutes les directions,
et la pression exercée sur un liquide enfermé se transmet intégralement dans toutes les directions ;
agissant avec une force égale sur des surfaces égales.
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En hydraulique industrielle, la pression s’exprime en BAR. En Sciences Physiques, l’unité légale est le
PASCAL.
La pression et la charge
100 daN
30 daN
A B
On constate que :
Pression en A = 0,3 bar
Pression en B = 1 bar
La pression et la surface
La pression dépend de la surface. En effectuant l’expérience suivante :
A B
On constate :
Pression en A = Poids P1 / Section SA = 2 bar
Pression en B = Poids P2 / Section SB = 1 bar
CONCLUSION :
Avec :
F
p
S
F p*S
La puissance
N mécanique, le travail effectué par une force par unité de temps s’appelle PUISSANCE, soit :
travail W
P mais W = F * l
temps t
F *l
donc P où l/t = la vitesse (V)
t
P=F*V
Unités :
P en Watt
F en N
V en m/sec
En hydraulique, par analogie, nous savons que la force en hydraulique est le produit de la pression par
la surface, donc :
F=p*S
D’autre part, la vitesse est égale au déplacement divisé par le temps, soit :
e
V
t
En mécanique : P=F*V
e
En hydraulique : P p*S *
t
Avec :
P : puissance en Watt
F : force en Newton
e : espace en mètres
t : temps en secondes
v : vitesse en m/sec
p : pression en bar
S : section en cm²
S *e volume
est égale à Q
t temps
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Les unités couramment utilisées en hydraulique industrielles son :
Q (l / mn) * p (bar )
P ( kW )
600
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L'imperméabilité de la digue peut être assurée
comme suit:
utilisation de terre de bonne qualité, contenant
suffisamment d'argile
édification d'un noyau central argileux en cas
d'utilisation d'un sol perméable;
construction d'une tranchée d'étanchéité lorsque
les fondations sont perméables;
observation des règles de bonne pratique de
construction
Le calcul de la hauteur de la digue à construire doit tenir compte des éléments suivants:
la hauteur de conception (selon les plans) HP, qui est la hauteur requise de la digue une fois
terminé le processus de tassement, pour que la profondeur nécessaire d'eau dans l'étang puisse
être atteinte sans danger; elle est égale à la profondeur d'eau majorée de la revanche*;
la hauteur de construction HC, hauteur à laquelle doit s'élever la digue nouvellement construite,
avant que tout tassement ne commence; elle est égale à la hauteur de conception majorée de la
hauteur de tassement.
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3. DYNAMIQUE DES FLUIDES
La dynamique des fluides est l'étude des mouvements des fluides, qu'ils soient liquide ou gaz. Les
sous-disciplines de la dynamique des fluides comme l'aérodynamique, l'hydrodynamique, et
l'hydraulique ont des applications très diverses. Par exemple, elles sont utilisées dans l'aéronautique
ou pour les prévisions météorologiques.
La résolution d'un problème de dynamique des fluides demande normalement de calculer diverses
propriétés des fluides comme par exemple la vitesse, la pression, la densité et la température en tant
que fonctions de l'espace et du temps.
Lorsqu'une force est appliquée à un solide celui-ci subit une déformation. Cette déformation est dite
élastique si elle disparaît lorsque la force n'est plus appliquée ou au contraire plastique si elle demeure
permanente après disparition de cette même force. Les fluides se comportent différemment car la
déformation d'un fluide augmente continuellement et sans limites sous l'effet d'une force même très
faible; on dit alors que les fluides s'écoulent. Un gaz remplit la totalité d'un espace fermé auquel il a
accès, donc les gaz sont expansibles (phénomène d'expansion) et les liquides ne le sont pas. Ce
comportement est étroitement lié à la compressibilité.
Les liquides ont une compressibilité très faible. Donc, les forces qui s'appliquent à un changement de
volume sont très puissantes. A l'opposé, la compressibilité des gaz est très élevée.
Si les variations de densité d'une particule de fluide sont petites lors de son déplacement de telle
manière que la densité de la particule reste pratiquement constante, l'écoulement est appelé
incompressible. Par contre, quand la densité d'une particule de fluide en déplacement n'est pas
constante, on parle d'écoulement compressible. Du fait de la viscosité du fluide, on observe sur une
paroi solide un phénomène d'adhérence des particules fluides.
La turbulence
La turbulence désigne l'état d'un fluide, liquide ou gaz, dans lequel la vitesse présente en tout point un
caractère tourbillonnaire : tourbillons dont la taille, la localisation et l'orientation varient constamment.
La turbulence se caractérise donc par une apparence très désordonnée, un comportement
difficilement prévisible et l'existence de nombreuses échelles spatiales et temporelles.
.
La viscosité
La viscosité peut être définie comme étant la résistance à l'écoulement uniforme et sans turbulence se
produisant dans la masse d'une matière. La viscosité dynamique représente la contrainte de
cisaillement nécessaire pour produire un gradient de vitesse d'écoulement d'une unité dans la matière.
Tous les fluides sont visqueux, c'est-à-dire que le mouvement d'une couche fluide par rapport à une
autre est freiné par un phénomène de frottement qui entraîne une perte d'énergie mécanique
transformée en chaleur. Lorsque la viscosité augmente, la capacité du fluide à s'écouler diminue.
Le nombre de Reynolds :
Re = V R / nu
où
V : la vitesse moyenne du fluide
R : le rayon hydraulique
nu : la viscosité cinématique (eau : +/- 10-6 m2/sec)
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Un autre paramètre important est le nombre de Froude (Fr) qui représente l'effet des forces de gravité.
Le nombre de Froude
Le nombre de Froude Fr est le rapport entre la vitesse U du fluide et la célérité pg·h des ondes de
surface. C’est est un nombre adimensionnel qui caractérise dans un fluide l'importance relative des
forces liées à la vitesse et à la force de pesanteur. Ce nombre apparaît essentiellement dans les
phénomènes à surface libre, en particulier dans les études de cours d'eau, de barrages, etc.
: Fr = V / (g hm)1/2
Re ( 0 -2000 ) = laminaire
Re ( 2000 - 2500 ) = critique (transition)
Re ( 2500 - plus ) = turbulent
.
Ecoulement fluvial et écoulement torrentiel
Un écoulement dont le nombre de Froude est inférieur à 1 est dit fluvial, sinon il est dit torrentiel.
Lors d’un écoulement en régime fluvial, c’est l’aval qui pilote l’écoulement, lors d’un écoulement en
régime torrentiel, c’est l’amont seul qui influence l’écoulement. Au nombre de Froude critique 1
correspond un tirant d’eau particulier hc appelée hauteur d’eau critique.
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Ainsi, on parle d’écoulements permanents lorsque la vitesse moyenne et le tirant d’eau restent
invariables dans le temps. Au sens strict, il existe peu d’écoulements permanents en canal, mais on
supposera les variations temporelles suffisamment lentes pour que l’écoulement puisse être considéré
comme une succession de régimes permanents.
Enfin, on parle d’écoulements uniformes lorsque les paramètres qui caractérisent l’écoulement restent
invariables dans les différentes sections du chenal. Les lignes de pente de fond et de la surface libre
sont donc parallèles.
Les axiomes fondamentaux de la dynamique des fluides sont les lois de conservation comme la
conservation des masses, la conservation de la quantité de mouvement (plus connu sous le nom de
seconde loi de Newton), et la conservation de l'énergie.
L'équation de l'énergie qui exige que l'énergie ne puisse pas être créée ou détruite, exprime la
conservation de l'énergie de la particule de fluide.
L'équation de bernoulli
Pour un écoulement permanent d'un fluide incompressible on a, entre deux points A et B d'une même
ligne de courant:
Avec
* PB la pression au point B
* ρ la masse volumique du fluide
* g = 10m.s − 2 l'accéleration de la gravitation
* zB l'altitude du point B
* vB la vitesse du point B
* la puissance des actionnneurs extérieurs (pompe, turbine).
Si l'actionneur fourni de la puissance (pompe,…) alors Pext > 0.
Si l'actionneur reçoit de la puissance (turbine,…) alors Pext < 0.
* DV le débit volumique
Applications
Dans le cas hydrostatique, les vitesses sont nulles (vA = vB = O) et il n'y a pas d'actionneur extérieur (
) donc d'après la formule de Bernouilli donnée ci-dessus
PA + ρgzA = PB + ρgzB
On retrouve alors la relation fondamentale de la statique des fluides (qui n'est donc qu'un cas
particulier du théorème de Bernouilli).
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Vidange d'un réservoir --- Formule de Torricelli
On réalise la vidange d'un réservoir par un robinet situé au fond de celui ci. On place le point A (PA =
Patmo) au niveau de la surface libre du réservoir et le point B à la surface du jet sortant du robinet (PB =
Patmo). On prend comme référence des altitudes le fond du réservoir (donc zB = 0 et zA = h). Il n'y a pas
d'actionneur entre les points A et B ( ).
Le fluide étant incompressible il y a conservation du débit volumique entre les points A et B. Soit :
Or, la section SA au point A est (en général) très supérieure à la section du robinet (SB). Si
Dans l'équation de Bernouilli (→), on a des altitudes égales (zA = zB) et aucun actionneur ( ).
On obtient donc
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On obtient alors :
PA – PB = ½ ρV2B [1 – (SB/SA)2]
Comme SB < SA on a PA − PB > 0 soit PB < PA. On voit donc que plus l'écoulement se rétrécit, plus la
pression diminue.
Ce résultat est aussi appelé ``paradoxe de Venturi. Cet effet est pourtant bien réel, c'est notamment lui
qui est responsable de l'arrachement des toits des maisons lors des tempêtes, ou bien encore c'est le
principe du vol des avions.
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4. HYDRAULIQUE A SURFACE LIBRE
Par écoulement à surface libre on entend un écoulement dans un chenal en contact avec la pression
atmosphérique ou dans une conduite o`u il existe une surface libre, interface entre le fluide et l’air.
Les écoulements à surface libre en régime permanent peuvent présenter deux aspects :
si la pente longitudinale et la section transversale sont constantes tout le long de la masse
liquide, le régime est uniforme.
dans le cas contraire le régime est varié.
Les écoulements à surface libre sont étudiés à partir des caractéristiques de la section transversale de
la veine liquide :
h : la hauteur d'eau au-dessus du fond ou profondeur,
S : la surface mouillée, aire de la section mouillée qui est la portion de la section transversale
occupée par le liquide,
P : le périmètre mouillé, longueur de la ligne de contact entre la surface mouillée et le lit,
Rh : le rayon hydraulique, quotient de la surface mouillée par le périmètre mouillé,
L : la largeur de la section transversale à la surface libre ou largeur au miroir
Dans un collecteur dont la pente, la section, la rugosité et le débit sont constants, il s'établit un régime
dit uniforme où les caractéristiques hydrauliques ne varient pas de section en section, et demeurent
constantes tout au long de l'écoulement.
Si dans une section S d'un canal, le débit Q est constant, par suite de la rugosité des parois (herbes,
galets, béton) des variations de vitesse se manifestent d'un filet à un autre.
Ainsi, près des parois, la vitesse est pratiquement nulle et elle croît très rapidement en s'éloignant des
bords; elle a son maximum dans la région centrale, et un point généralement situé au-dessous de la
surface libre. On représente la répartition des vitesses dans la section en traçant les « courbes d'égale
vitesse ».
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On peut donc, puisque Q et S sont constants, définir une vitesse moyenne en fonction de la forme du
canal (que nous caractérisons par son rayon hydraulique R h), de la nature des parois (caractérisée par
un coefficient γ, n ou K suivant les formules) et de la pente longitudinale i du canal.
L’analyse dimensionnelle permet de dégager une relation nous exprimant la vitesse moyenne de
l’écoulement en fonction des paramètres géométriques du chenal et d’un coefficient C :
C coefficient de proportionnalité qui peut se calculer par les formules de Bazin ou de Manning-Strickler
U vitesse en m/s
Cette équation est l’équation de Chézy et C est le coefficient de résistance selon Chézy. Plusieurs
formules empiriques permettent de calculer ce coefficient, nous nous restreindrons `a la formule la plus
utilisée, la formule de Manning-Strickler :
Cette équation n’est valable que pour les écoulements turbulents et plutôt dans le domaine rugueux,
ce qui correspond `a 40 ≤ Ks ≤ 80. On détermine alors le débit moyen à travers la section par :
Un ressaut s’observe lorsque l’écoulement passe d’un régime torrentiel à un régime fluvial. Il se
caractérise par une surélévation brusque de la surface libre et s’accompagne de pertes de charge
importantes.
Les écoulements à travers un obstacle ou un orifice au sens large découlent directement de la formule
de Torricelli de la vitesse à travers un orifice :
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Cette formule permet, via un coefficient de débit, qui est fonction de l’orifice, de déterminer le débit en
multipliant la vitesse par la section. Voyons deux cas particuliers ci-après :
- Seuils :
Un seuil est un obstacle vertical qui fait barrage à l’écoulement. Il est utilisé en Hydraulique pour le
fonctionnement des déversoirs.
Un seuil occasionne nettement moins de pertes de charges qu’un ressaut.
L’écoulement dans le cas d’un seuil rectangulaire sans contraction `a paroi mince dénoyé met en
relation débit les paramètres géométriques du seuil. Ainsi :
- Vannes :
Une vanne est un obstacle vertical amovible utilisé pour la régulation de la hauteur aval.
Une vanne occasionne elle aussi nettement moins de pertes de charges qu’un ressaut.
Une relation lie aussi le débit aux paramètres géométriques de la vanne et de l’écoulement dans le cas
d’une vanne verticale et dans le cas d’un écoulement potentiel :
où h1 est le tirant d’eau à l’amont, a et b les paramètres géométriques de la vanne (hauteur sous la
vanne et largeur de vanne).
Notion de débit
Le débit d'un cours d'eau est le volume d'eau écoulé en une seconde par ce cours d'eau.
Son unité est le m3/s ou le l/s, pour les débits les plus faibles.
Débit volumique
On appelle débit volumique en un point, le volume de fluide passant en ce point par seconde.
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Si pendant un temps Δt il passe un volume ΔV alors le débit volumique DV (ou qV) est donné par :
on s'intéresse au volume V, compris entre les deux sections grisées, qui passe au point P entre les
instants t et t + Δt. À ce point la vitesse du fluide est v. Donc, la longueur du volume est donnée par l =
vΔt. Donc V = SvΔt, avec S la section de l'écoulement, on a
Pour un fluide incompressible, le volume se conserve tout le long d'un écoulement. Donc, en tout point
de l'écoulement, il passe le même volume ΔV dans le même temps Δt. Il y a donc conservation du
débit volumique. C'est à dire, qu'en tous points A et B d'un écoulement on a
Débit massique
O appelle débit massique en un point, la masse de fluide passant en ce point par seconde.
Si pendant un temps Δt il passe une masse Δm alors le débit massique Dm (ou qm) et donné par
Puisqu’on on a Dm = ρSv
Pour un fluide incompressible, on obtient la même propriété sur les débits massiques que sur les
débits volumiques. C'est à dire qu'en tous points A et B de l'écoulement on a Dm,A = Dm,B
Propriétés
Variation de la vitesse en fonction de la section
Soit une portion d'écoulement d'un fluide incompressible
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D'après la conservation des débits on a :
Comme SA > SB alors vA < vB. Ce qui est intuitif. Pour faire passer le même débit par une section plus
petite, il faut que la vitesse augmente.
On retiendra que plus la section d'un écoulement se resserre, plus la vitesse augmente.
Il existe plusieurs bonnes méthodes pour mesurer le débit d'un cours d'eau ou d'un canal. Celle que
vous suivrez dépendra de plusieurs facteurs:
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Trouvez la section mouillée moyenne
En AA, mesurez la profondeur de l'eau (en m) en Il vous sera plus facile de noter les mesures
cinq points situés à égale distance le long du prises aux points AA et BB si vous préparez un
cordeau tendu en travers du cours d'eau. petit croquis sur lequel vous marquerez vos
mesures.
Après avoir pris les mesures au point AA, faites la somme des cinq profondeurs mesurées et divisez-
la par 5 pour obtenir la profondeur d'eau moyenne en AA. La section mouillée en AA (en m 2) est égale
à la profondeur moyenne multipliée par la largeur du cours d'eau à cet endroit.
Obtenez maintenant au point BB les mêmes mesures en procédant exactement comme vous l'avez
fait au point AA et calculez ainsi la profondeur d'eau moyenne, la largeur du cours d'eau et la section
mouillée en BB.
Pour calculer maintenant la section mouillée moyenne du cours d'eau aux points AA et BB, faites la
somme des deux valeurs trouvées et divisez par 2.
Vous avez maintenant à calculer la vitesse moyenne de l'eau en vous servant du flotteur comme décrit
précédemment. Demandez à un ami de lâcher doucement le flotteur au milieu du courant, quelques
mètres en amont de la ligne AA. Tenez-vous à hauteur de la ligne BB et, avec votre montre, mesurez
combien de secondes le flotteur met à aller de AA à BB.
Répétez l'opération au moins trois fois, puis calculez le temps moyen en faisant la somme de toutes
vos mesures et en la divisant par le nombre de celles-ci. Divisez ensuite la distance de AA à BB par le
temps moyen pour trouver la vitesse moyenne de l'eau en surface. Multipliez par 0,85 (coefficient de
correction) pour estimer la vitesse moyenne de l'eau dans le ruisseau
Pour calculer le débit (en m3/s), multipliez la vitesse moyenne de l'eau par la section mouillée
moyenne.
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Méthode du déversoir
On utilise communément les déversoirs pour mesurer avec une grande précision le débit des cours
d'eau, faible ou important. La méthode est particulièrement utile pour enregistrer les débits d'un
cours d'eau sur une certaine période.
Où installer un déversoir?
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Avantages et inconvénients des déversoirs
Avantages:
Inconvénients:
ils permettent de mesurer facilement et
avec précision le débit d'eau; ils exigent une perte de charge
ils sont faciles à construire et ne considérable pour bien fonctionner;
demandent que peu d'entretien; les gros débris flottants peuvent se
les petits débris flottants passent bloquer dans l'échancrure et modifier le
aisément à travers l'échancrure; débit;
Comment concevoir un déversoir triangulaire
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Calcul du débit au moyen d'un déversoir
Déversoir triangulaire
Lorsque vous utilisez un déversoir triangulaire, Exemples
mesurez en amont la valeur de la charge au
demi-centimètre près. Cette valeur obtenue, Le niveau constant de l'eau au point de mesure
utilisez le tableau 4 pour estimer le débit d'eau en amont est proche de 23,5 cm: c'est la valeur
(en l/s). de la charge de votre déversoir. Le tableau A
vous indique que, pour une charge de 23,5 cm,
le débit est de 36,68 l/s.
Note: ne pas oublier que les déversoirs triangulaires sont les mieux adaptés à la mesure de débits égaux
ou inférieurs à 114 l/s. Si vous utilisez le tableau 4, toutes les valeurs supérieures à D = 114,08 l/s et C =
37 cm seront de moins en moins précises au fur et à mesure que D et C augmentent.
Tableau A
Estimation du débit d'un cours d'eau au moyen d'un déversoir triangulaire
(C = Charge en centimètres; D = Débit en litres par seconde)
Déversoir rectangulaire
Estimation du débit d'un cours d'eau (en l/s) au moyen d'un déversoir rectangulaire1 2
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Estimation du débit d'un cours d'eau (en l/s) au moyen d'un déversoir rectangulaire1
1
à contractions latérales et à parois minces
Débit d'eau à travers un tuyau droit
Cette méthode vous permet d'estimer le débit
d'eau passant à travers un tuyau droit et
relativement court, d'un niveau supérieur vers
un niveau inférieur, comme, par exemple,
quand vous remplissez ou videz un étang.
Avant de pouvoir utiliser cette méthode, il vous
faut déterminer la charge (en cm).
Si l'eau qui s'écoule d'un niveau supérieur sort
du tuyau au-dessous du niveau d'eau inférieur,
vous pouvez déterminer la charge en
mesurant la distance verticale entre la surface
de l'eau au-dessus et celle de l'eau au-
dessous.
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Pour calculer la charge, marquez d'abord un
point constant à partir duquel vous pourrez
prendre vos mesures. Pour cela, servez-vous
d'un niveau de maçon et d'une planche plane,
ou d'une corde tendue à l'horizontale entre
deux piquets.
Exemple
Pour un tuyau débouchant sous la ligne d'eau, Le diamètre intérieur de votre tuyau est d'environ
mesurez la distance depuis l'horizontale 7,6 cm; vous avez déterminé une charge de 18 cm.
jusqu'à la surface de l'eau (AB), sur le niveau Repérez ce chiffre sur l'échelle de gauche du
supérieur; mesurez la distance depuis tableau 7 (diamètre inférieur à 9 cm); suivez la ligne
l'horizontale jusqu'à la surface de l'eau (CD), horizontale correspondante jusqu'à la courbe des
sur le niveau inférieur. La charge est CD - AB. diamètres de 7,6 cm. La verticale abaissée à partir
de ce point vous donne sur l'échelle du bas le débit
Après avoir déterminé la valeur de la charge, d'eau, soit environ 6,5 l/s.
calculez le débit en vous servant du tableau 7
pour les tuyaux de diamètre intérieur inférieur Votre tuyau a un diamètre intérieur d'environ 25,4
à 9 cm, ou du tableau 8 pour les tuyaux de cm et la charge est de 19,5 cm; à partir de ce chiffre
diamètre intérieur supérieur à 9 cm. Repérez figurant sur l'échelle de gauche du tableau 8
la valeur de la charge (en cm) sur l'échelle (diamètre supérieur à 9 cm), suivez une ligne
verticale du tableau et tracez de cette valeur horizontale jusqu'à la courbe des diamètres de 25,4
une ligne horizontale jusqu'au point de cm. Abaissez la verticale jusqu'au bas de l'échelle:
rencontre de la courbe correspondant au vous trouverez que le débit d'eau de votre tuyau est
diamètre du tuyau que vous utilisez. Abaissez d'environ 76 I/s.
la verticale jusqu'au bas de l'échelle, où vous
lirez le débit d'eau (en l/s).
Estimation du débit d'eau passant dans un tuyau droit de diamètre intérieur inférieur à 9 cm
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Estimation du débit d'eau passant dans un tuyau droit de diamètre intérieur supérieur à 9 cm
Cette méthode vous permet de calculer le débit d'eau passant d'un niveau supérieur à un niveau
inférieur à travers un tube recourbé, relativement court, que l'on appelle un siphon. Elle peut par
exemple être utilisée quand vous remplissez ou videz un étang. Comme pour la méthode
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précédente (juste décrit), vous devez déterminer la charge (en cm).
Comment fabriquer un siphon
Comment fonctionne un siphon
Mesurez la charge, c'est-à-dire la différence
de niveau entre la surface d'eau supérieure
et la surface d'eau inférieure, en vous
servant d'un niveau de maçon et d'une
planche plane, ou d'une corde tendue
horizontalement entre deux piquets (comme
précédemment pour des tuyaux droits).
Exemple
Une fois obtenue la valeur de la charge, déterminez celle du débit dans le tableau 9 pour les siphons
de diamètre intérieur inférieur à 9 cm, ou dans le tableau 10 pour ceux de diamètre intérieur
supérieur à 9 cm. Repérez sur l'échelle verticale la valeur de la charge (en cm) et suivez une ligne
horizontale jusqu'à la courbe correspondant au diamètre de votre siphon. De ce point, suivez une
ligne verticale jusqu'au bas de l'échelle, où vous lirez la valeur (en l/s) du débit d'eau du siphon.
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Estimation du débit d'eau passant à travers un siphon de diamètre intérieur supérieur à 9 cm
Méthode du moulinet
Le moulinet hydrométrique est un appareil muni d'un rotor dont la vitesse de rotation est fonction de la
vitesse locale du fluide dans lequel il est immergé. Il existe deux types de moulinets: à coupelle ou à
axe vertical et à hélice ou à axe horizontal. Nous ne parlerons que du deuxième type qui est,
actuellement, l'appareil le plus utilisé dans le monde.
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Le moulinet (voir ci-contre) est un
instrument qui mesure la vitesse du
courant grâce à une hélice calibrée dont le
nombre de révolutions dépend de la
vitesse du courant.
Ces déplacements se font selon l'axe vertical (profondeurs) et l'axe horizontal (distances).
Déplacements verticaux. Sur l'axe vertical, le moulinet sera déplacé soit à la main par
l'opérateur (cas du jaugeage à la perche), soit par l'intermédiaire d'un treuil pour les jaugeages
au saumon.
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