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I.1. DEFINITIONS
L’hydrologie est la science qui étudie les eaux de surface dans leur état liquide. Elle
s’appuie sur des sciences comme la mécanique, l’hydraulique.
L’hydrométrie est une science qui s’occupe de la connaissance du débit d’écoulement des
eaux.
La pluviométrie est la science qui étudie les pluies, la forme, la qualité et la quantité.
I.2. LE COMPLEXE PHYSIQUE DU BASSIN VERSANT
Le bassin versant est le lieu géométrique des points tels que toute goutte qui tombe en son sein ne
peut que soit s’infiltrer, soit s’évaporer ou passer par l’exutoire.
1. Caractéristiques de forme
A) Indice de compacité
B) Le relief
C) Le rectangle équivalent
D) Indices de pente
E) Le réseau hydrographique
F) Endoréisme
2. Le sol.
A) Caractéristiques des sols et régimes hydrologiques
B) Mesure directe de l'infiltration
C) Caractéristiques de l'infiltration en hydrologie
Le bassin versant fonctionne comme un collecteur chargé de recueillir les pluies et de les
transformer en écoulement à l'exutoire. Cette transformation ne va pas sans pertes en eau et
ces pertes dépendent des conditions climatologiques régnant sur le bassin, mais aussi des
caractéristiques physiques de ce dernier
BASSIN VERSANT: CARACTÉRISTIQUES
DE FORME
A) Indice de compacité
Un bassin versant est défini en premier lieu par son contour, qui a une certaine forme et enclot
une certaine superficie A. Il est évident que cette forme va avoir une influence sur
l'écoulement global et surtout sur l'allure de l'hydrogramme résultant d'une pluie donnée: un
bassin très allongé ne réagira pas, toutes choses égales d'ailleurs, de la même manière qu'un
bassin de forme très ramassée.
B) Le relief
L'influence du relief sur l'hydrogramme est encore plus évidente. Une pente plus
fortecorrespond à une durée plus faible de concentration des eaux de ruissellement dans les
canaux de drainage et de là dans les affluents et le cours principal. Sur les cartes, le relief est
indiqué par les courbes de niveau joignant les points d'égale altitude. Il est d'usage, sur les
cartes dites hypsométriques
BASSIN VERSANT: CARACTÉRISTIQUES
DE FORME
Le relief est souvent caractérisé par la courbe hypsométrique du bassin : on porte une
altitude donnée en abscisse et en ordonnée la surface du bassin pour laquelle chaque point
est à une cote au moins égale à cette altitude.
BASSIN VERSANT: CARACTÉRISTIQUES DE
FORME
C) Le rectangle équivalent
C'est une notion que nous avons introduite il y a quelques années pour pouvoir comparer facilement
des bassins entre eux du point de vue de l'influence de leurs caractéristiques sur l'écoulement. On
suppose que l'écoulement sur un bassin donné est approximativement le même, à conditions
climatologiques égales, que sur un rectangle de même superficie, ayant même coefficient de Gravelius
et même répartition hypsométrique, étant entendu que la distribution des sols et de la végétation et la
densité de drainage sont respectées dans les différentes aires comprises entre les courbes de niveaux.
Il s'agit donc d'une transformation purement géométrique dans laquelle le contour du bassin devient
un rectangle de même périmètre, les courbes de niveaux des droites parallèles aux petits côtés du
rectangle et l'exutoire un des petits côtés du rectangle que nous avons appelé rectangle équivalent.
Soit 1et L la largeur et la longueur du rectangle.
P et A le périmètre et l'aire du bassin versant.
BASSIN VERSANT: CARACTÉRISTIQUES
DE FORME
D) Indices de pente
Dans toute l'acceptation du terme, la pente moyenne du bassin est donnée par la moyenne
pondérée des pentes de toutes les surfaces élémentaires pour lesquelles on peut considérer que
la ligne de plus grande pente est constante.
BASSIN VERSANT: CARACTÉRISTIQUES
DE FORME
E) Le réseau hydrographique
On appelle ainsi l'ensemble des canaux de drainage naturels, permanents ou temporaires, par
où s'écoulent les eaux provenant du ruissellement ou restituées par les nappes souterraines, soit
sous forme de sources, soit par restitution continue le long du lit du cours d'eau.
La densité du drainage est définie pour un bassin donné de superficie A, comme la longueur
moyenne du réseau par kilomètre carré. Si on désigne par Li la longueur d'un affluent d'ordre
quelconque ou du cours principal, la densité de drainage est donc égale à :
BASSIN VERSANT: CARACTÉRISTIQUES
DE FORME
F) Endoréisme
Il s'agit d'une forme spéciale du bassin versant dans laquelle le réseau n'est relié à aucun autre
réseau, l'eau étant concentrée en un point du bassin lui-même, soit sous forme de lac ou de mare,
soit par accumulation souterraine.
On peut distinguer deux types d'endoréisme :
- l'endoréisme de ruissellement : les apports des différents éléments du réseau se concentrent à la
limite du bassin, s'infiltrent et peuvent cheminer encore longtemps dans le sol pour éventuellement
se mêler aux nappes provenant d'autres bassins;
- l'endoréisme total : les apports se concentrent en un: point situé à l'intérieur du bassin
(quelquefois à sa périphérie), forment en général un lac ou une mare permanente ou temporaire,
sans infiltrations notables vers l'extérieur du bassin. Dans ce cas, tous les apports sont consommés
sur place par évapotranspiration.
Le sol
dans lequel Pl est la hauteur de précipitation tombée le jour précédent, P2 deux jours avant, etc. Il est clair
que les coefficients CI. correspondent à la manière dont la précipitation
intervient pour définir la saturation du terrain dans ses effets sur le ruissellement. Ce sont là des
paramètres un peu arbitraires et difficiles à évaluer.
Des indices simplifiés, dérivés de celui de Kohler, ont été avancés par différents auteurs. Dans les études
sur bassins-échantillons effectuées par l'Orstom, on voit souvent apparaître un indice de la forme
C) Caractéristiques de l'infiltration en
hydrologie
b) LE COEFFICIENT DE RUISSELLEMENT
C'est le rapport du volume ruisselé sur un bassin au cours d'une averse au volume précipité par
cette averse. Son calcul constitue une estimation indirecte du volume d'eau infiltré dans le sol,
mais tient compte également des pertes par interception et par rétention de surface, dont une
partie est consommée ultérieurement par l'évaporation.
c) LA CAPACITÉ D'ABSORPTION
L'absorption comporte surtout de l'infiltration, mais aussi les pertes par interception et
rétention de surface : les pertes par évaporation directe sont en général négligeables pendant la
durée d'une averse. En un point donné, la capacité d'absorption est bien définie.
LA CAPACITÉ D'ABSORPTION…
Désignons par c;., C;, .", Cn les différentes capacités d'infiltration pouvant être observée
sur le bassin pour un état de saturation donné par Pl' P2, ... Pn les surfaces correspondantes
exprimées en fractions de la surface totale. Supposons d'autre part que Cl' C2, ... Cn soient
classées par valeurs croissantes. La capacité d'infiltration moyenne du bassin pour un état
de saturation défini est donnée par la formule
3. INFLUENCE DE LA VÉGÉTATION SUR
L'ÉCOULEMENT
Le rôle de la végétation dans le bilan hydrique des sols a fait l'objet d'études aussi nombreuses
que variées. Le phénomène est très complexe et peut se résumer grossièrement ainsi:
- pompage au niveau des racines: pour qu'il soit possible, il faut que la force de succion des
racines (déficit de tension de diffusion) soit supérieure à la force de succion du sol.
- ascension dans la plante par capillarité jusqu'aux stomates des feuilles qui évaporent. Entre-
temps, une partie de l'eau a été utilisée pour la croissance de la plante.
I.3. LES PRECIPITATIONS
Pour l'hydrologue des pays tropicaux, les précipitations occultes (rosée) ou sous
forme solide (neige - grêle) ne jouent pratiquement aucun rôle. Dans ce cours,
précipitation sera donc synonyme de pluie ou d'averse.
Les précipitations sont évidemment le facteur essentiel des régimes hydrologiques
puisqu'elles constituent la matière première des débits des cours d'eau. La nature de
l'information dont on a besoin a leur sujet dépend du problème à traiter: bilan, crue
maximale sur un petit ou sur un grand bassin, etc. D'autre part, les méthodes
d'interprétation peuvent différer suivant la nature des observations existantes dont,
souvent, il faut bien se contenter.
I.3. LES PRECIPITATIONS…
I.3.1. DEFINITIONS
On appelle précipitation l’ensemble des eaux qui tombent à la surface du sol sous forme liquide,
solide ou gazeuse. - Le climat est la résultante d’un ensemble complexe de phénomènes. La
température, la pression barométrique, les vents, l’humidité et les précipitations en sont les facteurs
prédominants. C’est aux facteurs climatiques que dépendent en grande partie la formation des sols,
la végétation et parfois les aquifères.- L’insolation est l’exposition au soleil. Elle est exprimée par
l’indice d’aridité par la formule :
La théorie de THIESSEN est la plus utilisée, elle consiste à joindre les stations par des segments de droite sur une carte,
ensuite on relève les médiatrices les médiatrices. On va associer ainsi à chaque station un périmètre formé par les
médiatrices de différents segments des droites.
La pluie moyenne sera la pluie sur chaque station par sa section sur la superficie totale.
Comme autre méthode nous avons l’étude des pluies ponctuelles.
I.4. BILAN HYDROLOGIQUE
On fait le compte de ce qui se passe dans le basin versant : P = E + I + R
P : précipitation ; E : évapotranspiration ; I : infiltration, R : ruissellement.
I.4.1. EVAPOTRANSPIRATION
Dans l’évapotranspiration nous distinguons :
- L’évaporation : l’eau absorbée par le sol et renvoyée sous forme de vapeur dans l’atmosphère suite
à l’effet de la chaleur.
- La transpiration : est l’absorption de l’eau par les plantes pour leur survie.
L’évaporation peut être mesurée à l’aide des bacs d’évaporation, on se sert de la formule :
I.4.1. EVAPOTRANSPIRATION
EVAPORATION…
A) Loi de Dalton
Dalton a établi :que le transfert des masses d'eau ou autre substance dans le phénomène
de l'évaporation est conditionné par la différence des pressions partielles de vapeur existant
au voisinage de la surface et dans l'atmosphère libre. Cette loi s'exprime par la relation :
E = a[ew(Te)-e]
E : évaporation durant une période donnée.
ew(Te) : Tension de vapeur saturante de l'eau à la température de la surface évaporante Te
(moyenne pour la période).
e : Tension de vapeur existant dans l'atmosphère (moyenne pour la période).
Nous avons vu que ew (Te) a une valeur parfaitement définie. Celle de e l'est moins bien:
en effet, la tension de vapeur dans l'air décroît lorsqu'on s'éloigne de la surface évaporante
LOI de DALTON…
L'influence du vent a été introduite par la suite dans la formule de Dalton de façon empirique,
suivant de nombreuses formes analytiques. Nous ne retiendrons que la plus simple, la forme
linéaire :
E = a[ew(Te) - e] (1 + bV)
Les paramètres a et b doivent être ajustés par l'expérience. Rohwer, expérimentant sur un bac
Colorado à Fort Collins, a trouvé la relation :
E = 0,484(1 + 0,6 V) [ew(Te) - e]
E en millimètres par jour.
(ewTe) et e : en millibars.
V en mètres par seconde
EVAPORATION…
B) Formule de Penman
Pour l'évaporation sur nappe d'eau libre Penman a cherché à combiner la méthode du bilan
énergétique, représentée ici par la formule de Bowen, avec la formule de Dalton en vue
d'éliminer la température de la surface évaporante, généralement inconnue dans les problèmes
d'application. Il donne à la loi de Dalton la forme : E =f(u) [ew(Te) – e]
et il considère une évaporation fictive : Ea = f(u) (ew - e)
ew étant la tension de vapeur saturante à la température de l'air, ew- e = Δe représente donc le
déficit de saturation. F(u) est une fonction du vent à déterminer empiriquement. µ est nul,
puisqu'il n'y a pas de végétation et on suppose également que G est négligeable,
I.4.2. INFILTRATION
Ce sont les infiltrations efficaces qui parviennent jusqu’à la nappe. L’eau peut s’infiltrer dans
la nature sans nécessairement arriver à la nappe. Elle peut être recueillie par les racines, on
reste au niveau de la zone d’aération ou au niveau de la zone de rétention pour être récupérée
par l’évaporation.
a) Facteurs dont dépend l’infiltration :
L’infiltration dépend en particulier :
- De la nature du sol et de son état : c’est ainsi qu’un sol sablonneux est plus favorable à
l’infiltration qu’un sol argileux. Car l’argile empêche l’eau de passer (pénétrer).
- Les précipitations, celles-ci agissent plus par leur régularité que par leur importance. En
effet l’eau en s’infiltrant reste d’abord dans la zone de rétention. C’est après la saturation de
cette zone que l’eau passera de la zone d’aération ce qui fait remonter le niveau de la nappe ;
d’où l’importance de la régularité des précipitations pour une infiltration.
I.4.2. INFILTRATION
b) Mesure de l’infiltration :
Pour les mesures directes, on a :
- le débit des sources : lorsqu’on connaît l’hydrographie des cours d’eaux, on peut par
décomposition arriver à déterminer les infiltrations.
- la variation des niveaux piézométrique : on peut mesurer la variation des niveaux
piézométrique dans un puits.
- la mesure du gradient vertical d’humidité
Pour les mesures indirectes, on a :
- bien que déconseiller, on peut déduire à partir du bilan, sachant que P, E et R sont connues :
I= P – E – R
I.4.3. LE RUISSELLEMENT
Toutes les eaux qui ne sont pas infiltrées ou évaporées ruissellent selon les lois de la gravité.
Dans le périmètre du bassin versant d’une mine, toutes les eaux de ruissellement vont aller
d’une manière ou d’une autre vers la mine à ciel ouvert.
CHAP II : NOTIONS D’HYDROGEOLOGIE
II.1. DEFINITIONS
- L’hydrogéologie est une science qui s’occupe des eaux souterraines, leur mode de gisement, de formation et leur
mouvement. Ces eaux tirent leurs origines des circulations souterraines et des infiltrations principalement des
précipitations.
- La continuité : un milieu perméable est dit continu lorsqu’il comporte des vides interconnectés dans le sens de
l’écoulement. C’est le cas des roches meubles pourvues des pores, et dans les roches compactes découpées par un
réseau des microfissures.
- L’isotropie : un milieu perméable est isotrope lorsqu’il a des caractéristiques physiques (la granulométrie en
particulier) constantes dans toutes les directions de l’espace.
- L’homogénéité : un milieu perméable est homogène lorsqu’il présente en tout point situé dans le sens de
l’écoulement des caractéristiques physiques constantes.
- La porosité : est la propriété à comporter des vides interconnectés ou non. Elle est une caractéristique statique
des terrains, elle est indépendante du mouvement de l’eau qui peut s’y trouver. Elle s’exprime, en pourcentage,
comme rapport entre le volume des vides et le volume total d’un élément. On parle de macroporosité lorsque les
vides ont un diamètre supérieur à 5mm, et de microporosité quand le diamètre des vides est compris entre 2 et
5mm. n= Vvides/Vélement
II.1. DEFINITIONS
L’indice des vides : est le rapport entre le volume des vides et le volume de la matière constituant les grains solides.
Notons que les grains arrondis laissent moins des vides que les grains anguleux.
- La perméabilité d’un sol (ou d’une roche) est l’aptitude que possède ce sol (ou cette roche) à se laisser traverser par l’eau mise en
mouvement par la pression ou la dépression. Elle exprime la résistance du sol à l’écoulement d’eau qui le traverse. C’est ainsi qu’on
peut l’appeler aussi la conductivité à l’eau des roches ou des terrains. Si un sol est perméable, cela veut dire qu’il possède des vides
aménagés entre ses grains. Ces vides ont des dimensions étroitement liées à celle des grains.
DEFINITIONS….
- La perméabilité d’un sol
Un terrain est d’autant plus perméable qu’il laisse passer davantage d’eau qui,
Dans un temps donné,
Sous une pression (ou dépression) donnée,
Travers e une section donnée de terrain.
Or le volume d’eau qui s’écoule dans un temps donné, c’est le débit. Et la pression (ou la
dépression) qui provoque le mouvement de l’eau, c’est la charge ou mieux le gradient
hydraulique. Ainsi, la perméabilité est généralement mesurée par le coefficient K (ou
Coefficient de Darcy) qui est fonction des caractéristiques du sol et du liquide (l’eau) en
mouvement
DEFINITIONS….
- La perméabilité en grand : c’est lorsque les ouvertures par lesquelles passe l’eau sont grandes.
- La perméabilité en petit : c’est lorsque l’eau traverse toute la masse rocheuse.
La température influe beaucoup sur la perméabilité. Les formules précédentes sont valables pour une température
de 20°C prise au sein de la couche aquifère. Pour des températures comprises entre la 10 et 40°, la correction à
apporter à ces formules est la suivante :
Où K20 est la perméabilité à 20° et KT est la perméabilité à la température T. On sait, en effet, que la température
croit, dans le sol, avec la profondeur. Bien que l’accroissement de températures soit différent selon la nature des
roches, la position géographique du lieu, etc. on admet que la variation est égale à 1°C pour 33 mètres.
Ainsi la perméabilité peut se définir comme le volume de l’eau qui :
Dans l’unité de temps,
Sous un gradient hydraulique unité,
Sous une température de 20°C.
Traverse une section verticale unité de la formation.
PERMEABILITE…
PERMEABILITE…
DEFINITIONS…
- La capillarité : c’est la propriété que possède l’eau de monter dans les vides du sol, au dessus de la nappe
phréatique, pour former une masse continue soumise aux mêmes fluctuations de niveau que la nappe. La
zone intéressée par ce phénomène est dite zone capillaire. La remontée capillaire est caractérisée par la
hauteur d’ascension capillaire h et le coefficient de perméabilité K. La connaissance du produit K x h
nous permet de classer les sols en trois catégories :
Sols à forte remontée capillaire : K x h > 1
Sols à moyenne remontée capillaire : 0,1 < K x h < 1
Sols à faible remontée capillaire : K x h < 0,1
L’ascension capillaire est de l’ordre de :
Nulle dans les graviers
0,1 à 0,5 m dans les sables
0,5 à 2 m dans les sables fins
De plus de 50 m dans les sols argileux.
Notons que les terrains sablonneux ont une grande perméabilité mais une faible capillarité ; par
contre les terrains argileux ont une faible perméabilité mais une forte capillarité.
SOLS PERMEABLES
Défauts des sols perméables
Un sol perméable est celui qui se laisse pénétrer par l’eau, et celle-ci n’étant pas nécessairement une cause déterminante des
glissements ou des éboulements, elle est toujours une cause aggravante :
* Si l’eau pénètre la masse du sol, elle provoque le ramollissement général qui réduit l’angle de frottement interne des grains
et la cohésion. Certains sols (exemple des argiles ultrasensibles) se comportent alors comme des corps visqueux donnant lieu
à des éboulements visqueux.
* Si l’eau circule entre les grains de sol, par suite des pertes des charges l’eau en mouvement réagit sur les grains et il en
résulte des efforts que l’on appelle « pressions de courant ». Lorsque les pressions de courant atteignent certaines valeurs
critiques, alors certains sables gonflent, les grains commencent à flotter et on obtient du sable mouvant où les grains sont en
déséquilibre. Si ce déséquilibre persiste ou s’accroit, le sable mouvant se transforme en sable boulant (phénomène de
boulance) : ce qui est très dangereux.
* Si l’eau pénètre par les fissures et s’accumule dans les interstices, elle peut exercer des poussées défavorables à l’équilibre.
* L’action d’une remontée capillaire est toujours à craindre en technique routière par exemple, car si la frange capillaire
d’une nappe phréatique atteint une chaussée, elle est susceptible d’y provoquer un état plastique préjudiciable aux qualités
routières du sol.
On lutte efficacement contre l’ascension capillaire en interposant sur la chaussée, par exemple, un filtre d’au moins 20 cm
d’épaisseur de matériaux graveleux et sableux pour lesquels l’ascension capillaire est nulle ou très faible. Ce filtre sera drainé
et mis à l’abri de toute mise en charge accidentelle.
II.2. PRINCIPE DE L’HYDROGEOLOGIE
Le pompage de l’eau dans un terrain se fait à travers les ouvrages de captages (puits, stoupures,…)
et l’écoulement de l’eau dû au pompage peut être assimilé à un écoulement forcé. Pour qu’un
ouvrage de captage soit rentable, il faudrait que le terrain possède une bonne perméabilité sur la
puissance afin d’obtenir des pompages considérables.
Toute l’eau d’un forage pénètre par la crépine, premier élément et organe essentiel de l’équipement
mécanique de l’ouvrage. L’eau est extraite du terrain aquifère, recoupé par le forage, sous l’effet de
la chute de pression engendrée par une pompe : à moins qu’elle ne soit jaillit directement au
niveau du sol (forage artésien).
Avant son extraction, l’eau est souvent immobile dans le sol (sauf pendant les mouvements
saisonniers – pluies ou sécheresse – ou les variations dues à l’influence d’autres ouvrages proches).
Son niveau peut alors être considéré comme statique.
S’il s’agit d’une nappe libre, le niveau statique se situe au maximum au toit de la couche aquifère.
Si, au contraire, il s’agit d’une nappe artésienne, le niveau statique se trouve au –dessus du toit de
la couche « magasin ». Si, dans ce cas, le niveau statique se situe plus haut que le niveau du sol, la
nappe artésienne est jaillissante.
Rabattement…
Quand on commence à pomper, l’eau, qui se trouve déjà dans le forage, à l’intérieur de la
colonne de captage, est mise en dépression par rapport à celle de l’aquifère. Au fur et à
mesure de son extraction un courant s’établit et persiste tant que se trouve maintenu le régime de pompage.
L’eau est mise en mouvement de tous les points influencés par l’ouvrage et se dirige vers la crépine. Dans
toute la zone où s’opère ce mouvement, le niveau est rabattu.
L’abaissement de niveau en pompage – rabattement – est toujours plus important à l’intérieur du forage qu’en
n’importe quel autre point. On imagine que le lieu géométrique des différents niveaux prend la forme d’une
surface courbe de révolution qu’on nomme :
Cône de dépression,
Cône de rabattement,
Où cône d’influence
Rabattement…
L’axe de ce cône est le forage et le rayon du cercle de sa base est la distance, à partir du forage, où cesse
l’influence de celui-ci. Au-delà de ce cercle, on estime que l’eau demeure en place dans le terrain aquifère.
On considère que le terrain situé à l’intérieur du cône est asséché par le pompage, alors que celui qui l’entoure
est saturé d’eau. Coupons ce cône par un plan vertical passant par l’axe de forage : Parce que pendant le
pompage, le niveau est plus bas dans le forage qu’en tout autre point de la formation qui l’entoure, l’eau se
déplace, surtout horizontalement, dans toute la zone affectée par l’opération et se dirige vers le forage pour
remplacer celle qui est aspirée par le pompage.
La force qui, en un point donné « n » situé à une distance « d » du forage, engendre ce déplacement est égale à
la différence de cote « h » entre le niveau de l’eau au repos (niveau statique) et le niveau de l’eau rabattu en
pompage en ce point. C’est la charge ou le rabattement.
Pour effectuer les mesures de niveau, nous avons mis en place des piézomètres. Ce sont des tubes crépinés,
forcés dans le terrain ou simplement des tubes non crépinés, ouverts à la base, d’un diamètre suffisant –
généralement 2pouces. Les piézomètres situés tout près du forage
doivent, comme lui, traverser toute la nappe aquifère ; cela est moins nécessaire pour les
piézomètres éloignés.
Rabattement…
Pour un régime de pompage donné (débit et temps), tous les points « n » seraient situés sur la courbe ayant
pour abscisses, les distances « d » par rapport au forage et pour ordonnée les rabattements « h ». Cette courbe
est précisément celle de l’intersection de la surface du cône de rabattement avec le plan vertical passant par
l’axe du forage. Nous la dénommons courbe de rabattement x distances. Le gradient hydraulique en un point
donné d’un terrain aquifère c’est la charge par unité de longueur. C’est un coefficient sans unité.
L’examen de la courbe montre que le rabattement « h » croit lorsque la distance « d » par rapport au forage,
décroit ; le gradient augmente quand on se rapproche de l’ouvrage. Il convient de noter que ces valeurs du
rabattement et du gradient hydraulique s’appliquent à un régime de pompage défini par le débit « Q », volume
extrait par la pompe (sotie d’un forage artésien) en un temps donné. Le débit s’exprime généralement en m3/h
ou l/s (litre par seconde).
Rabattement…
Dans une gamme de vitesse de liquide donnée le filet coloré est maintenu stable. Cette gamme de vitesse est
caractérisée Re ≤ 2000. Le régime est dit laminaire. Au-delà de cette valeur de Re, le filet coloré ne conserve plus
son identité propre et se brasse à toute la masse liquide. Il s’agit d’un régime turbulent avec Re ≥ 2300. Il
correspond à cette valeur la vitesse critique :
On l’appelle aussi « régime tri» ou « régime hydraulique».
Entre les deux régimes il y a une zone de passage de l’un à l’autre car celui-ci n’est pas
brusque. Cette zone s’appelle Zone de transition et est caractérisée par 2000 ≤ Re ≤ 2300.
Nous avons vu que quand on commence à pomper, l’eau, qui se trouve déjà dans le forage, à
l’intérieur de la colonne de captage, est mise en dépression par rapport à celle de l’aquifère.
De ce fait, un mouvement d’eau prend naissance dans le terrain vers l’ouvrage de captage, ce
mouvement est appelé régime de pompage. On distingue donc deux types des régimes de
pompage :
Régime d’équilibre (écoulement permanent) ;
Régime de non équilibre (écoulement non permanent).