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L’hydrodynamique est la science qui s’occupe des lois du mouvement mécanique des
liquides et des différentes méthodes d’application de ces lois pour la résolution des problèmes
relatifs à la pratique de l’aménagement des eaux.
1) L’écoulement non-permanent
Il est caractérisé par le fait que dans chaque point donné de l’espace la vitesse (V) du
mouvement et la pression hydrodynamique (P) varient dans le temps, c'est-à-dire :
V = f1(x, y, z, t) ; P = f2(x, y, z, t)
Où f1(x, y, z, t) et f2(x, y, z, t) sont des fonctions des coordonnées (x, y, z) et du temps
t. Donc l’écoulement non-permanent se caractérise par la variation de V et de P en dans l’espace
et dans le temps.
Les exemples de l’écoulement non-permanent sont : vidange des retenues d’eau,
mouvement de l’eau dans une rivière au moment des crues, etc.
a) L’écoulement uniforme
Il est caractérisé par le fait que les vitesses, la forme et la surface de la section du
courant ne varient pas en longueur.
Ainsi dans les courants ouverts, les profondeurs sont constantes le long du courant et
par conséquent la pente de la surface libre est égale à celle du fond.
b) L’écoulement non-uniforme
Il diffère par la variabilité des vitesses, des profondeurs et des aires des sections du
courant en sa longueur.
Q = ∫ 𝒅𝑸
Vu que la vitesse du mouvement U est constante suivant toute l’aire dS de la section
d’écoulement d’un filet liquide, en cas d’écoulement permanent, le débit du filet liquide est :
dQ = UdS
Et le débit du courant serait :
Q = ∫ 𝒅𝑸 = ∫ 𝑼𝒅𝑺.
Du fait que les vitesses des différents filets de la section de l’écoulement ne sont pas les
mêmes, il est très difficile d’utiliser cette formule pour le calcul du débit. C’est pourquoi, on
utilise la notion de la vitesse moyenne du courant pour les calculs pratiques.
𝐐
V=
𝐒
Donc :
𝐐
S= .
𝐕
1 2
dS1 dx dS2
U1
U2
1 2
Supposons : dS1 et dS2 respectivement les aires des sections liquides ; U1 et U2 les
vitesses ; dQ1 et dQ2 les débits du filet liquide dans les sections, il est évident que :
U1dS1 = U2dS2
De cette formule, on a :
∫ 𝑼𝟏𝒅𝑺𝟏 = ∫ 𝑼𝟐𝒅𝑺𝟐
De là, on obtient l’équation de continuité pour le courant liquide en mouvement
permanent :
Q1 = Q2 = … = Q = constante
De cette formule, on a :
𝐕𝟏 𝐒𝟐
=
𝐕𝟐 𝐒𝟏
Autrement dit, les vitesses moyennes sont inversement proportionnelles aux aires des
sections d’écoulement auxquelles correspondent ces vitesses moyennes.
1 1’ 2 2’
dx1 dx2
P1 P2
u1 u2
1 1’ 2 2’
Z1 Z2
0 0
U12 U12
ρdQdt( - ) = dQdt(P1-P2) + gρdQdt(Z1-Z2)
2 2
𝐏𝟏 𝐔𝟏𝟐 𝐏𝟐 𝐔𝟐𝟐
Z1 + + = Z2 + + + J12.
𝛒𝐠 𝟐𝐠 𝛒𝐠 𝟐𝐠
Ceci entraine une baisse dans le sens du mouvement de la ligne de charge (ligne de
l’énergie spécifique).
𝐏𝟏 𝛂𝟏𝐕𝟏𝟐 𝐏𝟐 𝛂𝟐𝐕𝟐𝟐
Z1 + + = Z2 + + + J12.
𝛒𝐠 𝟐𝐠 𝛒𝐠 𝟐𝐠
La pente hydraulique est le rapport des pertes de charge à la longueur à la laquelle ces
pertes ont lieu.
𝐏𝟏 𝛂𝟏𝐕𝟏𝟐 𝐏𝟐 𝛂𝟐𝐕𝟐𝟐
𝐉𝟏𝟐 (𝐙𝟏 + + ) – (𝐙𝟐 + + )
𝛒𝐠 𝟐𝐠 𝛒𝐠 𝟐𝐠
I= =
𝐋 𝐋
Remarque : les pentes hydraulique et piézométrique sont égales à l’écoulement
uniforme car les vitesses moyennes sont identiques dans toutes les sections d’écoulement.
𝐕𝟐
J12 = K ,
𝟐𝐠
Le coefficient de perte K de charges indique la part de la pression cinétique dépensée
pour vaincre la résistance donnée.
Pour les pertes locales, on a :
𝐕𝟐
Jloc = Kloc
𝟐𝐠
Où Kloc est le coefficient de résistance pour une résistance locale donnée.
En écoulement uniforme du liquide, les pertes de charge en longueur sont exprimées par
la formule suivante :
𝐕𝟐
Jlong = Klong
𝟐𝐠
Où Klong est le coefficient de résistance en longueur,
V est la vitesse moyenne du courant.
𝐋 𝐕𝟐
Jlong =λ ,
𝟒𝐑 𝟐𝐠
Et pour les conduites circulaires avec écoulement en charge, on a :
𝐋 𝐕𝟐
Jlong =λ
𝐝 𝟐𝐠
𝐋 𝐕𝟐
A partir de la formule : Jlong = λ , on a :
𝟒𝐑 𝟐𝐠
𝟖𝐠𝐑𝐉𝐥𝐨𝐧𝐠
V=√ .
𝛌𝐋
8g Jlong
Si l’on désigne par : C =√ et I= , on a :
λ L
Q = SC √𝑹𝑰
8gR Jlong 8
Avec V =√ = √ √𝑔𝑅𝐼
λ L λ
L V2 λ V2 L
De la formule Jlong =λ = ,
4R 2g 8g R
8g
Avec C =√ ,
λ
Donc
𝛌 𝟏
=
𝟖𝐠 𝐂𝟐
Ceci donne :
𝐕𝟐𝐋
Jlong =
𝐂𝟐 𝐑
Cette formule s’utilise beaucoup pour le calcul des courants ouverts.
Pour déterminer la limite entre les deux régimes d’écoulement, on utilise le nombre de
Reynolds qu’on compare au nombre de Reynolds critique.
conduite.
Il a ainsi proposé la formule de détermination de la grandeur sans dimension, appelée
nombre de Reynolds (Re) comme suit :
𝐕𝐝𝛒
Re =
𝛍
μ
Comme = γ (γ : viscosité cinématique du liquide) Re serait alors :
ρ
𝐕𝐝
Re =
𝛄
Pour établir le nombre de Reynolds, on peut utiliser autre le diamètre de la conduite,
d’autres caractéristiques géométriques linéaires de la section transversale.
En ce moment on prendra par exemple la largeur verticale pour une tuyauterie
rectangulaire.
Il a été établi que le régime est stablement laminaire si le nombre de Reynolds dans des
conditions données est inférieur à une certaine valeur limite appelé nombre critique de Reynolds
et désigné par Recr.
Pour les sections d’écoulement circulaires, Recr = 2320 et pour les sections non
P0 Cte
A A
H C
0 0
C
En examinant cet écoulement, on a :
Et H : est la charge.
𝐕𝐜𝐭𝟐
Les pertes de charge J12 = ∑ 𝐊
𝟐𝐠
𝐏𝟎−𝐏 𝛂𝟎𝐕𝟎𝟐
Soit : H0 =H+ + correspondant à la charge effective.
𝛒𝐠 𝟐𝐠
𝟏
D’où : Vct = √𝟐𝒈𝑯0
√𝛂+∑ 𝒌
𝟏
La valeur 𝛗 = est appelée coefficient de vitesse. Ceci donne :
√𝛂+∑ 𝒌
Vct = φ√2gH0
Donc, Q = SctVct = ℰSVct.
Ainsi : Q = ℰSφ√2gH0
Le terme : 𝓔𝛗=𝜇 est appelé coefficient de débit.
Donc : Q = 𝛍𝐒√𝟐𝐠𝐇0
Au cas où l’écoulement se fait dans l’atmosphère (comme dans la pratique
hydrotechnique), on a : P0 = Patm.
Alors, l’expression pour la charge effective prend la forme :
𝛂𝟎𝐕𝟎𝟐
H0 = H +
𝟐𝐠
Dr. Ing. M. KONARE ; UTS ; E-mail : konoroba@yahoo.fr Page 55
α0V02
Du fait que V0 est très petit, on a : qu’on peut négliger et donc : H0 = H.
2g
𝐐
Avec V0 =
𝛀
𝛂𝟎𝐐𝟐
De Q = 𝛍𝐒√𝟐𝐠𝐇0 on a : Q = 𝛍𝐒√𝟐𝐠(𝐇 + )
𝟐𝐠𝛀𝟐
Q = 𝛍𝐒√𝟐𝐠𝐇
Les coefficients de contraction (ℰ), de vitesse (φ) et de débit (μ) en écoulement par
orifices en mince paroi dépendent du nombre de Reynolds :
√2gH
Re = d
γ
Où V = √2gH
(C'est-à-dire, on prend la vitesse sans tenir compte des pertes) ; d : diamètre de l’orifice.
Le coefficient des pertes diminue avec l’augmentation de Re.
Si Re > 100 000 les coefficients : ℰ, φ et μ sont constants et on a :
ℰ = 0,62 à 0,64 ; φ = 0,97 ; μ = 0,60 à 0,62 et la viscosité cinématique γ = 0,0101m/s2.
Z1 = Z2 + ∑ 𝑱12
𝑽𝒄𝒕𝟐
Ceci donne : Z = Z1 – Z2 = ∑ 𝒌
𝟐𝒈
Les pertes de charge entre les sections choisies sont constituées de la perte en charge en
écoulement par l’orifice en mince paroi
𝛂𝐜𝐭𝑽𝒄𝒕𝟐
Jloc1 = km.p
𝟐𝒈
Et la perte de charge pour un élargissement brusque du jet à partir de la section
contractée jusqu’à la section dans le réservoir est égale à :
𝑽𝒄𝒕𝟐
Jloc2 =
𝟐𝒈
La vitesse du liquide dans la section contractée est :
𝟏
Vct = √𝟐𝐠𝐙 = 𝛗√𝟐𝐠𝐙
√𝛂𝐜𝐭+𝐤𝐦.𝐩
Q = 𝓔S𝛗√𝟐𝐠𝐙 = 𝛍S√𝟐𝐠𝐙
N.B : La différence avec l’écoulement par l’orifice dans l’atmosphère est que : Z = Z1-
Z2 au lieu de H
𝛂𝑽𝟎𝟐
Z0 = Z +
𝟐𝒈
V = 𝛗√𝟐𝐠𝐙0,
Et donc : Q = 𝛍S√𝟐𝐠𝐙0
𝐕𝟐
J12 = ∑ 𝐉long + ∑ 𝐉loc = ∑ 𝐉12 ; Où V : vitesse de sortie de la tuyauterie.
𝟐𝐠
Q = 𝛍systS√𝟐𝐠𝐇0
Où en ne tenant pas compte de la vitesse d’approche
Q = 𝛍systS√𝟐𝐠𝐇
𝟏 𝟏
Où 𝛍syst = 𝛗 = =
√𝛂+∑ 𝐤𝐥𝐨𝐧𝐠+ ∑ 𝐤𝐥𝐨𝐜 √𝛂+∑ 𝐤
Si l’écoulement se fait sous une couche par l’orifice de sortie noyée de la tuyauterie, on
a:
Q = 𝛍systS√𝟐𝐠𝐙0 ou Q = 𝛍systS√𝟐𝐠𝐙
1
Où μsyst =
√α+∑ k
L
Pour les tuyauteries à section circulaire, on a : klong = λ
d
L
Pour les tuyauteries à section non circulaire, on a : klong = λ .
4R
1) Réservoirs prismatiques
Examinons tout d’abord un cas général de l’écoulement en charge variable avec une
arrivée constante. Supposons que le vase reçoit le débit constant (Qcte) et en même temps, le
liquide s’écoule de l’orifice à aire S dans l’atmosphère.
Si le débit d’arrivée Qcte est égal au débit Q par l’orifice, le niveau dans le réservoir est
constant et la profondeur, c'est-à-dire la charge au-dessus de l’orifice ne varie pas. En ce cas, la
charge est déterminée avec la formule de débit, si l’on néglige la vitesse d’approche
Q = 𝛍S√𝟐𝐠𝐇cte
𝐐𝐜𝐭𝐞𝟐
Donc : Hcte =
𝟐𝐠𝛍𝟐 𝐒 𝟐
- H1 < Hconst, le débit du liquide par l’orifice est inférieur au débit d’arrivée et le volume
du liquide dans le vase augmente jusqu’au moment où la profondeur dans le vase
dévient égale à Hconst et l’écoulement ultérieur se fait à Hconst = const.
𝛀𝐝𝐇
Où dt =
𝛍𝐒√𝟐𝐠(√𝐇𝐜𝐨𝐧𝐬𝐭 − √𝐇)
𝟐𝛀 √𝐇𝒄𝒐𝒏𝒔𝒕− √𝐇𝟏
t = ∫ 𝐝𝐭 = (√𝐇1 - √𝐇2 + √𝐇const ln )
𝛍𝐒√ 𝟐𝐠 √𝐇𝒄𝒐𝒏𝒔𝒕− √𝐇𝟐
Cette formule se rapporte aux cas d’écoulement des liquides faiblement visqueux
(Exemple : l’eau), ce qui permet de considérer le coefficient μ = constante.
Durant l’écoulement la forme est valable tant pour les cas où le niveau du liquide baisse
dans le vase que pour les cas où le niveau s’élève.
En absence de débit d’arrivée (Qconst = 0 ; Hconst = 0), on a :
𝟐𝛀
t = ∫ 𝐝𝐭 = (√𝐇1 - √𝐇2)
𝛍𝐒√𝟐𝐠
𝟐𝛀√𝐇𝟏 𝟐𝛀𝐇𝟏 𝟐𝐕
T= = =
𝛍𝐒√𝟐𝐠 𝛍𝐒√𝟐𝐠𝐇𝟏 𝛍𝐒√𝟐𝐠𝐇𝟏
𝐕 𝐕
t= =
𝐐 𝛍𝐒√𝟐𝐠𝐇𝟏
𝛀 = 2L√𝐇(𝐃 − 𝐇)
Le temps de vidange totale de cette citerne, c'est-à-dire le temps de variation de la charge de H1
= D à H2 = 0 sera égal à :
4LD√D
T= .
3μS√2g