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UFR-SET
COURS D’HYDRAULIQUE A SURFACE LIBRE
L2SEE
M. Mamadou BOP
Contacts:
77 578 19 13/ 76 832 19 17
pape4121@yahoo.fr
mamadou1.bop@ucad.edu.sn Année Universitaire 2017-2018
OBJECTIFS DE COURS
■ Connaître et maîtriser les lois fondamentales de conservation en hydraulique
Conservation de masse (équation de continuité), de quantité de mouvement et d’énergie
■ Etre capable de résoudre les problèmes typiques en HSL au régime permanent et uniforme
Calcul de section, débit, vitesse, pente, rugosité, tirant d’eau,…
canaux de navigation,
d’irrigation, etc.;
𝑦 = 𝑓 𝑥, 𝑡
Variables : temps t et position x 𝑖𝑒 ൜
𝑄 = 𝑓 𝑥, 𝑡 𝑜𝑢 𝑈 = 𝑓(𝑥, 𝑡)
a) Classification des écoulements suivant le temps
𝑑𝑦 𝑑𝑄
Permanent : = 0 (𝑜𝑢 = 0) Q (y)constant dans le temps à une section de référence
𝑑𝑡 𝑑𝑡
U = f (x)
Ou y = f (x)
𝑑𝑦 𝑑𝑄 Q (ou y) Variant dans le temps à une section de
Non Permanent : ≠ 0 (𝑜𝑢 ≠ 0)
𝑑𝑡 𝑑𝑡 référence
Un écoulement est considéré comme permanent lorsque les variations temporelles sont lentes
4) Classification des écoulements suivant la position (l’espace)
𝑑𝑦
=0
a) Uniforme (et conservatif) : 𝑑𝑥 Q = Cste et Y = Cste
𝑑𝑄 𝑑𝑈
=0( = 0)
𝑑𝑥 𝑑𝑥
𝑑𝑦
b)Varié 𝑄 = 𝐶𝑠𝑡𝑒 𝑒𝑡 ≠0
𝑑𝑥
⟹ 𝑦 = 𝑓(𝑥)
*On appelle section transversale d’un canal, une section plane, normale à la direction générale
de l’écoulement
B: la largeur au miroir, ou largeur mouillée (largeur la
surface libre) ; 𝒅𝒔
𝑩=
𝒅𝒚
■ Largeur au radier : b
■ Fruit de berges : m
■ Largeur en miroir (en gueule) : 𝐿(𝑦)
■ Section mouillée : 𝑆(𝑦)
■ Périmètre mouillé : 𝑃(𝑦)
𝑆(𝑦)
■ Rayon hydraulique : 𝑅ℎ(𝑦) =
𝑃(𝑦)
■ Diamètre hydraulique: 𝐷ℎ(𝑦) = 4𝑅ℎ(𝑦)
■ Profondeur hydraulique :𝑦𝑚 = 𝑦𝑚(𝑦)
𝜕ℎ
Entraîne la variation de la surface libre dans la même durée : 𝐵 dxdt
𝜕𝑡
𝜕𝑄 𝜕ℎ 𝜕𝑄 𝜕ℎ 𝜕𝑄 𝜕ℎ
En égalisant les expressions: − 𝑑𝑥𝑑𝑡 = 𝐵 dxdt ⟹ ( + 𝐵 )𝑑𝑥𝑑𝑡 = 0 ⟹ ( + 𝐵 ) = 0
𝜕𝑥 𝜕𝑡 𝜕𝑥 𝜕𝑡 𝜕𝑥 𝜕𝑡
𝜕ℎ 𝜕𝑄
et en faisant l’hypothèse d’un régime permanent (ie = 0): ⟹ = 0 ⟹ 𝑄 = Cste
𝜕𝑡 𝜕𝑥
𝑄 = US
III- VITESSE D’ECOULEMENT
1)Dimensionnalité et directionnalité de l’écoulement
L’eau étant un fluide, son écoulement peut s’effectuer dans toutes les directions, ainsi on a:
Ecoulement tridirectionnel : U(x,y,z) Dans un canal limité suivant une direction y, on peut
considérer que : Ecoulement bidirectionnel : U(x,z)
En considérant une vitesse uniforme en une section de l’écoulement: Ecoulement Unidirectionnel U(x)
ℎ
1 1
𝑈 = ඵ 𝑉 𝑑𝑠 𝑈 = න 𝑉 𝑑ℎ
𝑆 ℎ
𝑆 0
■ Quelques relations empiriques existent :
Elle est définie sur la base de deux approches : Sur la base du matériau formant le lit du chenal
L’approche par la contrainte tractrice
𝜏𝑀 = 𝐾𝑀 𝜏 au fond
′ ′
𝜏𝑀 = 𝐾𝑀 𝜏 sur les parois
On adoptera des conditions d’écoulement telles que les contraintes maximales τM et τ′M soient
inférieures à une contrainte critique τoc de déstructuration du matériau du canal
c) Valeurs indicatives
Vitesses minimales : on admet 0,25 m/s pour les limons fins et 0,5 m/s pour les sables
les forces d’inertie sont prédominantes par rapport aux forces visqueuses
■ Cette classification a peu d’importance en HSL, les écoulements étant rarement laminaires
2/ Effet des forces de gravité(Nombre de Froude)
traduit l’importance des forces d’inertie par rapport à la force de gravité
William Froude
(1810 – 1879)
Nombre adimensionnel exprimant le rapport entre la vitesse moyenne U et la vitesse de propagation
C des petites ondes gravitaires (1861)
𝐹𝑜𝑟𝑐𝑒 𝑑′ 𝑖𝑛𝑒𝑟𝑡𝑖𝑒 𝑈 𝑈
𝐹𝑟 = = =
𝐹𝑜𝑟𝑐𝑒 𝑑𝑒 𝑔𝑟𝑎𝑣𝑖𝑡é 𝑐 𝑔 𝐷ℎ
𝑔: 𝑎𝑐𝑐é𝑙é𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑝𝑒𝑠𝑒𝑛𝑡𝑒𝑢𝑟
ቐ𝐷ℎ : 𝑑𝑖𝑎𝑚è𝑡𝑟𝑒 ℎ𝑦𝑑𝑟𝑎𝑢𝑙𝑖𝑞𝑢𝑒
𝑐: 𝑐é𝑙é𝑟𝑖𝑡é
une perturbation à l’amont se propage à l’aval rapidement et peut provoquer des chocs, des
instabilités
Les conditions en aval n’influent pas ces écoulements
En admettant que la pente de fond est faible (𝜂 <≈ 10 %, cos 𝜂 ≈ 1), il devient que ℎ𝑀 ≈ 𝑦𝑀 , d’où:
■ L’accélération ∓ 𝑈 2 Τ𝑟 est positive sur fond concave (+) et négative sur fond convexe (-).
𝑃𝑓 1 𝑈2
L’expression de la pression sur le fond 𝑃𝑓 est : =𝑦 ± 𝑦
𝜌𝑔 𝑔 𝑟
Sur fond convexe,
Sur fond concave
𝛼 est le coefficient de Coriolis, de valeur comprise entre 1,03 et 1,36 suivant la rugosité des parois
(Chow, 1959).
L’écoulement uniforme se rencontre dans les canaux naturels et assez rarement dans les canaux artificiels
Sauf dans des canaux prismatique très long et loin des extrémités amont et aval
Un écoulement est dit uniforme lorsque les filets de courants sont rectilignes et parallèles, avec un
profil de vitesse constant suivant le profil en long,
Propriétés de l’EU :
𝑭𝒆𝒙𝒕 = 𝒎 𝒂 = 𝟎
𝜂 → 0 ⟹sin 𝜂 ≈ 𝜂= Jf
𝜏0 = 𝜌𝑔 𝑅ℎ 𝐽𝑓 = 𝜌𝑔 𝑅ℎ 𝐽𝑤
2) Equation de Chézy (1768)
■ Postulat de Chézy : 𝝉𝟎 = 𝑲 𝑼𝟐
𝝆𝒈
■ Il vient alors que : 𝑼= 𝑹𝒉 𝑱𝒇 = 𝒄 𝑹𝒉 𝑱𝒇
𝑲 Antoine de Chézy
(1718 – 1798)
■ Bazin (1897) : 𝟖𝟕 𝑹𝒉
𝑪=
𝑲𝑩+ 𝑹𝒉
Nature de la paroi KB
Parois très unies (ciment lissé) 0,06
Parois unies (planches, briques, pierres de taille) 0,16
Parois en maçonnerie 0,46 Henri Bazin
(1829 – 1927)
Parois en terre bien régulières 0,85
Parois en terre ordinaires 1,30
Parois en terre et fond de galets ou herbes 1,75
𝑪 𝒆
■ Powell (1950), logarithmique et implicite en C : 𝑪 = −𝟐 𝐥𝐨𝐠 +
𝟒 𝑹 𝒉 𝑹𝒉
■ Formulation de Gauckler-Manning-Strickler de la constante de Chézy
Gauckler (1867) relie le coefficient de Chézy à 𝑅ℎ𝑛
𝟏 𝟏ൗ𝟔 𝟏ൗ
𝑪= 𝑹𝒉 = 𝑲𝑺 𝑹𝒉 𝟔
𝒏
Albert Strickler
(1887‐1963)
D’où la formule très usitée de Manning-Strickler :
𝟐ൗ 𝟐ൗ
𝑼= 𝑲𝑺 𝑹𝒉 𝟑 𝑱𝒇 = 𝑲𝑺 𝑹𝒉 𝟑 𝑰
Cette valeur de n est abondamment tabulée et Ici nous avons un petit morceau de ces tables
Cette valeur de n en fonction de la nature des parois et aussi en fonction de l'état des parois
Section Complexe ou composée
Cette situation se rencontre lors d’un débordement ou de l’inondation du lit majeur d’un cours d’eau.
Pour déterminer le débit à travers une telle section, nous pouvons composée celle-ci en sous section
On suppose que chacune d’elles fait passer son propre débit déterminé par la formule de Manning.
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Ainsi, le débit total est
Dans le cas d’une section caractérisé par des rugosité hétérogène sur son périmètre mouillé, la
vitesse moyenne est supposée identique dans toute les sous sections, ainsi :
U = U1 = U2 = … = Ui
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Les deux équations ci-dessus donnent :
Si l’on adopte d90, c’est-à-dire le diamètre dépassé par une proportion en poids de 10% seulement
des grains, nous avons:
Le tableau suivant défini les valeurs limites de ces paramètres pour des rugosités équivalentes
allant de 1m à 0.1mm
III- Calcul pratique de l’écoulement uniforme
1)Calcul du débit
Soit le canal dont la section est la suivant:
Le débit 𝑄 =𝐴𝑈 𝐴
𝑅=
1 2Τ3 1Τ2 𝑃
=𝐴 𝑅 𝐼
𝑛
2Τ3
1 𝐴
=𝐴 𝐼 1Τ2
𝑛 𝑃
1 𝐴5Τ3 1Τ2
= 𝐼 1 1Τ2
𝑛𝑃 2Τ 3 𝑄= 𝐼 𝑓(ℎ)
𝑛
2)Profondeur normale
La profondeur de l’eau correspondant à un débit donné Q, en écoulement uniforme (J = Jn) est
appelée Profondeur ou Tirant Normal.
Elle peut être déterminée en utilisant la formule de Manning-Strickler
Avec
largeur de base b et de contre pentes s1 et s2 , en supposant: a) que le canal est large b > hn et
Exo2:On considère un canal de section droite rectangulaire de largeur L=2m et de pente égale à
1. Quel est le débit Q pour un écoulement uniforme dans ce canal et pour une hauteur d'eau
h=0,5m ?
IV-Dimensionnement des canaux à surface Libre
1) SECTION « ECONOMIQUE »
La construction d’un canal pour un débit Q coutera moins cher pour la plus faible section appelée
section économique :
Coût min ≡ Section min ≡ Débit max.
Pour une pente et une rugosité constantes, l’équation du débit permet d’écrire :
Cette expression montre que le débit sera maximal si le rayon hydraulique est maximal (RH = RHmax);
donc le périmètre mouillé est minimal (P = Pmin) et donc pour un revêtement minimal.
La section ainsi définie doit être pour un débit Q et une pente donné:
a) Section Hydrauliquement Favorable (SHF)
■ Elle est dite « économique », mais ne constitue pas toujours la meilleure solution lorsqu’il existe des
contraintes:
De type terrain horizontal
De type profondeur limite
De type vitesse limite d’écoulement
■ La section circulaire (cas I) est déjà économique par essence.
Mais la section trapézoïdale (cas II) nécessite des relations particulières entre ses dimensions pour être
« hydrauliquement favorable ».
■ Il apparait donc deux situations optimales pour la section circulaire hydrauliquement favorable
■ La solution non triviale (0,0) existe si le déterminant est nul. D’où la solution
𝑦
𝑆= 𝜆𝑦 2 𝑃 =2𝜆𝑦 𝑅ℎ = Avec : 𝜆 = 2 1 + 𝑚2 − 𝑚
2
𝑦 2Τ3 𝜆 𝑦 8Τ3
𝑈 = 𝐾𝑠 2Τ3 𝐼 ⟹ 𝑄 = 𝐾𝑠 2Τ3 𝐼
2 2
𝟑 Τ𝟖
𝟐 𝟐 Τ𝟑 𝑸
𝒚= ⟹ 𝒃 = 𝒚 (𝝀 − 𝒎)
𝝀𝑲𝒔 𝑰
2) CRITERES D’IMPLANTATION
a) Choix de forme
■ La section semi-circulaire est la plus économe, mais demande une plus grande profondeur.
Elle est surtout employée pour les aqueducs en demi-buse (non enterrés) en irrigation.
■ La section rectangulaire doit être excavée dans un sol stable
, car elle présente le risque éboulement des parois si la profondeur est grande.
■ Le fruit de berges doit être inférieur à l’angle de talus naturel lorsque le canal est confectionné
avec le matériau en place.
■ On notera que plus le matériau est lâche, plus le fruit de berges est élevé.
Terrain Naturel m
Roche ferme, maçonnerie ordinaire 0 à 0,25
Rocher fissuré, pierre sèche 0,5
Argile 0,74
Alluvions compacts 1
Terre ordinaire, sable grossier 2
Terre remuée, sable fin 2,5 à 3
c) Algorithme de calcul simplifié
■ Objectif : écouler un débit Q à travers une section dont les dimensions et le tirant d’eau y sont à définir.
Algorithme simplifié :
Revoir les dimensions afin de satisfaire les conditions 1 et 2 (si besoin est)
Chapitre IV : Ecoulements Graduellement variés
I) Ecoulement graduellement varié
1) Introduction
Dans le cadre général, un écoulement est dit non uniforme lorsque les caractéristiques
géométriques et hydrauliques de celui-ci sont variables le long de l’écoulement.
Pour une variation faible et progressive, l’écoulement est dit graduellement varié.
Propriétés
■ Les EGV se caractérisent par une variation « lente » et « continue » de la ligne d’eau,
soit en exhaussement ou en rabaissement.
Hypothèses
2Τ3 𝐝𝐇 𝐔𝟐
𝑄= 𝐾𝑆 𝑆(𝑦)𝑅ℎ(𝑦) 𝐽 𝐈=− = Τ𝟑
𝐝𝐱 𝐊 𝐒 𝐑𝟒𝐡(𝐲)
3) ENERGIE DES ECOULEMENTS
Charge moyenne et charge spécifique
Soit un canal de faible pente du fond (les profondeur d’eau sont alors supposées comme verticale)
PdR
et soit une section S repéré par sa cote z par rapport à un plan de référence.
La charge totale H dans une section donnée du canal est définit par rapport au plan horizontal
de référence PdR par:
𝑈2 𝑄2
𝐻 =𝑧+𝑦+ 𝛼 =𝑧+𝑦+ 𝛼
2𝑔 2 𝑔𝑆 2
En se référant au fond du canal (plan de référence PdR’), le terme z est fixée par l’implantation
du canal, la charge spécifique (HS) est alors définie par :
𝑼𝟐 𝑸𝟐
𝑯𝑺 = 𝑯 − 𝒛 = 𝒚 + 𝜶 =𝒚+ 𝜶
𝟐𝒈 𝟐 𝒈𝑺𝟐 PdR
Elle comporte deux termes: un représentant l’énergie potentielle et un autre représentant l’énergie cinétique.
Cette quantité traduit l’énergie disponible au dessus du canal, d’où son nom d’énergie Spécifique.
a) Variation de HS suivant x
𝑑𝐻𝑆 𝑑 𝑑𝐻 𝑑𝑧 𝒅𝑯𝑺
= 𝐻 −𝑧 = − = −𝐼 − −𝐽𝑓 = 𝐽𝑓 − 𝐼 = 𝑱𝒇 − 𝑰
𝑑𝑥 𝑑𝑥 𝑑𝑥 𝑑𝑥 𝒅𝒙
On a: 𝑸𝟐
𝑯𝑺 (𝒚) = 𝒚 +
𝟐 𝒈𝑺𝟐 (𝒚)
𝑑 𝑸𝟐 𝑸𝟐
𝑜𝑟 ∶ = −
𝟐
𝑑𝑆 𝟐 𝒈𝑺 (𝒚) 𝒈𝑺𝟑 (𝒚) 𝑑𝐻𝑆 𝑸𝟐 𝑩(𝒚)
⟹ =1−
𝑑𝑆 𝑑𝑦 𝒈𝑺𝟑 (𝒚)
𝒔𝒐𝒊𝒕 ∶ = B(y) : largeur au miroir
𝑑𝑦
𝑆(𝑦) 𝑑𝐻𝑆 𝑸𝟐 𝟐
Or: = 𝐷𝐻 : 𝑙𝑎 𝑝𝑟𝑜𝑓𝑜𝑛𝑑𝑒𝑢𝑟 ℎ𝑦𝑑𝑟𝑎𝑢𝑙𝑖𝑞𝑢𝑒 ⟹ =1− = 𝟏 − 𝑭 𝒓
𝐵(𝑦) 𝑑𝑦 𝒈𝑺𝟐 𝑫𝑯
𝑑𝐻𝑆
HS présente un minimum quand: =0 ⟹ 𝑭𝟐𝒓 = 𝟏 C’est le régime critique
𝑑𝑦
Ce qui entraine que la valeur de DH (DHC) correspondant à une charge spécifique minimale est
appelée profondeur hydraulique critique
D’après l’équation encerclée :
L’écoulement permanent se fait avec une faible profondeur et une forte vitesse
L’écoulement permanent se fait avec une grande profondeur et une faible vitesse
Pour une énergie spécifique supérieure à l’énergie spécifique minimale, on retrouve les deux
c) Variation du débit à charge spécifique constant
On a:
Quand y = 0
Quand y = HS
Pour un débit inférieur au débit maximal, on retrouve les deux régimes d’écoulements
A partir de ce qui précède, nous définissons la profondeur critique comme la profondeur correspondant à
:
- À une énergie spécifique minimale pour un débit donné
- À un débit maximale pour une énergie spécifique donnée
Le tirant d’eau et la profondeur hydraulique correspondants au débit maximal sont respectivement
appels tirant d’eau critique et profondeur hydraulique critique
II) Régime critique
1) Définitions
Un écoulement est dit critique si l’énergie spécifique est minimale: c’est-à-dire: Fr = 1
2) Profondeur critique
On appelle profondeur critique, la profondeur yc correspondant au sommets de courbes y (HS) et y (Q).
La vitesse critique correspond à la vitesse de propagation d’une petite onde dans une eau au repos
de profondeur yc
Régimes d écoulements
* Lorsque y < yc (tirant d’eau critique) on dira que le régime est supercritique ou supra critique
y < yc donc U > Uc on a alors : Fr > 1
* Lorsque y > yc (tirant d’eau critique) on dira que le régime est sub critique ou infra critique
En régime critique, l’énergie spécifique est minimale donc sa différentielle est nulle
Au voisinage du niveau critique, les variations d’énergie cinétique compensent les variations de
profondeur: cet état est instable
En effet on peut remarquer sur la courbe des énergies qu’une faible variation de l’énergie spécifique
provoque une forte variation de profondeur
Il s’en suit qu’au voisinage du régime critique, on observe une ondulation du niveau du fluide
3) Calcul des profondeurs critiques
a) Cas d’un canal rectangulaire
Avec:
Cette dernière expression montre que dans le cas d’un canal rectangulaire, le lieu des points
critiques sur les courbes d’énergie est la droite de pente 3/2 passant par l’origine.
Démonstration
Soit HS la charge spécifique ou énergie spécifique
Avec Jc = pente critique du radier, pente pour laquelle la hauteur normale est égale à la hauteur
critique, soit yn (Jc) = yc
Soit :
Le Tableau suivant résume les différents régimes d’écoulements
Régimes d’écoulements 𝟐
𝟐
𝑸 𝑩 y U 𝑱Τ𝑱𝒄
𝑭𝒓 =
𝒈𝑺𝟑
NB: Si le radier fait un angle θ avec l’horizontale non négligeable, le tirant critique dépend de la
pente du radier Jf
Les tirants critiques ainsi calculés seront légèrement plus grands que ceux obtenus en supposant
le canal horizontal
5) Classification des écoulements graduellement variés
Dans un écoulement graduellement varié, la pente du fond est différente de la pente hydraulique
et de la pente de la surface libre et l’écoulement n’est plus uniforme (Jf ≠J≠Jw).
or
On sait que
Alors
On a :
Cette équation différentielle est complétée par les conditions aux limites suivantes :
l’écoulement est critique (Jf = JC) la ligne d’eau est alors orthogonale à la surface du fond.
L’étude de la variation de la profondeur hydraulique dans les différentes zones et pour les
différents types de pentes (vues précédemment) va permettre de représenter qualitativement les
types de courbes de remous.
Cette représentation des différents formes de courbes de remous est faite suivant la position
relative de y par rapport à yn et yc.
Elle est faite sur la base de l’équation de la courbe de remous établie précédemment.
a. Pente faible (Mild channel): courbes de types M
Yn = Yc
Profil de type C (Critical channel) : Jf > 0 ; Jf=Jc et yn=yc
yn / y Signe yc /y Signe Signe Variation de Nom
Num. Dén. dy/dx y
<1 + <1 + + croit C1
>1 - >1 - + croit C3
d. Pente horizontale (Horizontal channel): courbes de types H
Cette profondeur n’existe pas pour un canal à contre pente et la courbe A1 disparaît
Cette analyse de la forme de la surface libre n’est que qualitative puisqu’elle permet de décrire
l’allure générale de la surface libre
Suivant ce qui précède, certaines propriétés communes se dégagent:
a) dans les zones 1 et 3, la courbe de remous est toujours d’exhaussement et la vitesse en
décélération. a
Dans la zone 2, il y a abaissement et accélération.
b) Aucun axe ne coupe le niveau uniforme et la surface libre est toujours asymptotique à ce niveau.
c) Pour les faibles pentes (M), le régime uniforme est localisé à l’amont d’une singularité
, tandis que pour les fortes pentes (S), ce régime se trouve à l’aval.
d) Théoriquement, les axes coupent le niveau critique à angle droit (sauf pour le profil type C).
Dans la pratique ce passage est instable (apparition d’ondulations).
2) Calcul des écoulements graduellement variés
L’étude de l’équation de l’écoulement graduellement varié a permis de
préciser l’aspect général des différents formes de la surface d’eau.
Pour Procéder aux calculs et à la construction exacte des formes de la surface libre
, il est nécessaire d’intégrer cette équation.
L’équation (3) donne la position X i+1 pour une profondeur y i+1 donnée.
La solution est explicite
b) Méthodes Standard ou Itérative
Cette méthode est basée sur l’énergie totale H, on donne la profondeur yi +1 dans une section
donnée xi +1 . Les calculs sont itératifs :
Hi = Hi+1 + ΔH i,i+1
𝑸𝟐
𝑯𝒊 = 𝒛𝒊 + 𝒚𝒊 𝐜𝐨𝐬 𝜽 +
𝟐 𝒈 𝑺𝟐𝒊
L’équation est résolue pour y i+1 dans le terme dominant statique (z i+1 + y i+1 cosѳ)
𝟏 𝑸𝟐 𝟏 𝑸𝟐
𝒚𝒊+𝟏 = 𝑯𝒊 − 𝒛𝒊+𝟏 − 𝟐 − 𝟐 ∆𝒙𝒊,𝒊+𝟏 (𝑱𝒊 + 𝟒ൗ
𝒄𝒐𝒔𝜽 𝟐 𝒈 𝑺𝒊+𝟏 𝟑
𝑴𝟐𝒊+𝟏 𝟐
𝑺𝒊+𝟏 𝑹𝒊+𝟏
L’équation doit être résolue pour le y i+1 du terme prédominant dynamique, soit de Q2 / (2gS2i+1)
,dans la plus part des cas
NB: Dans tous les cas les calculs se feront de l’aval vers l’amont pour un écoulement fluvial et de
l’amont vers l’aval pour un écoulement torrentiel et l’axe des x est compté positif dans la
direction des calculs
c) Méthodes d’Intégration Directe
L’équation différentielle des courbes de remous peut être simplifiée, pour des cas très
particuliers (canal rectangulaire très large avec formule de Chézy ou de Manning par exemple)
pour la ramenée à des formes admettant une solution analytique.
Parmi ces méthodes on peut citer, la Méthode de Bresse, de Bakhmatef ou de Ven Te Chow.