Vous êtes sur la page 1sur 103

UNIVERSITE DE KINSHASA

FACULTE DE PETROLE ET GAZ

COURS DE NOTIONS DE CLIMATOLOGIE


IIIème Graduat Pétrole et gaz

Jacques Célestin Moliba Bankanza, PhD.

Année Académique 2016 - 2017


0. Concepts fondamentaux
1. Les phénomènes radiatifs
2. L’atmosphère
3. Température
4. L’humidité de l’air
5. Précipitation
6. La pression atmosphérique
7. Circulation atmosphérique et vent
8. Grandes subdivisions climatiques du monde

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 4
I. LES PHENOMENES RADIATIFS

1. Rappel des lois générales du rayonnement

Le rayonnement électromagnétique est en fait l’ensemble des rayons émis par le soleil
notamment sous formes d’ondes (vibration avec une composante électrique : E et une
composante magnétique : M) qui se déplace à la vitesse lumière. Le sens de la variation des
champs (des composantes E et M) est perpendiculaire à la direction de la propagation.

Fig. 1 : l’onde électromagnétique simple

Le rayonnement correspond { un transfert d’énergie par des oscillations rapides de


champs électromagnétique (Guyot, G. 1997). Ces oscillations correspondent à des ondes
qui ne nécessitent pas de milieu matériel pour se déplacer. Ces rayons sont caractérisés par
leur longueur d’onde ou amplitude et leur fréquence. La longueur d’onde (λ) équivaut { la
longueur d’un cycle d’une onde c.{.d. { la distance entre deux crêtes successives d’une onde.
La longueur d’onde est mesurée en mètres ou en l’un de ces sous-multiples tels que les
centimètres, micromètres ou nanomètres. La fréquence (ν) par contre représente le
nombre d’oscillations par unité de temps. Elle est normalement mesurée en Hertz (Hz)
c.à.d. en oscillations par seconde ou en multiple de Hz. La longueur d’onde et l’oscillation
sont inversement proportionnels c.{.d. plus la longueur d’onde est petite, plus la fréquence
est élevée ou le contraire.

Une onde électromagnétique transporte l’énergie non pas de façon continue, mais de façon
discrète (au sens mathématique du terme), par entités élémentaires appelées quanta (au
singulier quantum). Ces quanta d’énergie peuvent être assimilés { des particules, et sont
parfois appelés des photons1. Le quantum ou quantité d’énergie associée { un photon est
proportionnelle { la fréquence de l’onde qui lui est associée:
E = h. ν
où E est la quantité d’énergie (ou photon), ν la fréquence et h la constante de Planck : h =
6,63.10-34 J.s.
Les rayonnements de fréquence élevée ou de courte longueur d’onde (ultraviolet, lumière

1 Un photon transporte un quantum


Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG
Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 5
visible) transportent ainsi beaucoup plus d’énergie que les rayonnements de grande
longueur d’onde (infrarouge, micro-ondes).

Cette énergie transportée par le rayonnement électromagnétique provient d’une source. Le


flux de rayonnement qui quitte la source dans une direction donnée par une unité d’angle
solide et par unité d’aire de la surface apparente de la source dans cette direction s’appelle
luminance (anglais radiance ou brightness ; symbole L ; expression : W/m2/sr). En termes
plus simple, la luminance d’une source étendue est tout simplement ce flux énergétique qui
vient d’une source et auquel nous (notre œil, en ce qui concerne l’homme) sommes
sensibles et qui nous permet de reconnaitre cette source qui émet.

L’énergie transportée par le rayonnement électromagnétique se mesure par la capacité


qu’il a d’effectuer un travail physique en déplaçant un objet, ou en le chauffant ou en
provoquant un changement d’état de la matière. C’est ce qu’on appelle « énergie
rayonnante » qui s’exprime en joules.
La quantité d’énergie qu’un objet rayonne est ainsi fonction de la température. Cette
caractéristique du rayonnement est exprimée par la loi de Stefan-Boltzmann qui suggère
que l’exitance d’un corps noir, pour l’ensemble du domaine spectral est obtenue en
intégrant la fonction de Planck de λ = 0 { λ infini. On obtient ainsi:

M = σ x T4
Où M – est l’exitance { la surface d’un corps
σ est la constante de Stefan Boltzmann, qui vaut 5.6698 x 10-8 W/m2/K4
T la température absolue du corps.
L’exitance énergétique, en termes simples, est le pouvoir émissif d’un corps ou objet. La
surface se réchauffe en absorbant du rayonnement solaire mais se refroidit en émettant de
l’infrarouge proportionnellement { la quatrième puissance de sa température. L’air, les
nuages et les obstacles situés au dessus du sol émettent aussi en vertu de la même loi.

A cette loi de Boltzmann, on peut ajouter celle de Wien suggère qu’{ une température
donnée, l’exitance d’un corps noir varie avec la longueur d’onde. En claire, la loi de Wien dit
que la longueur d’onde (λmax) correspondant { la valeur maximale de l’exitance spectrale
est inversement proportionnelle à la température du corps (T).
(λmax) = c/T
Où c, est la vitesse de la lumière.

Il ressort de ces deux lois, par exemple, que l’exitance monochromatique maximale du
Soleil (T = 5900 K) se produit { 0.5 μm, c'est-à-dire dans le jaune et celle de la surface de la
Terre supposée { 17˚C (T = 290 K), { 10 μm c.{.d. dans l’infrarouge thermique. Le domaine
spectral correspondant au Soleil est donc compris entre 0.25 et 4 μm alors que celui de la
surface terrestre est compris entre 5 et 80 μm. On comprend donc pourquoi la Terre ne
rayonne pas dans les courtes longueurs d’onde ou ne rayonne que dans l’infrarouge.

Il est important de noter que les relations définies dans les équations précédentes
caractérisent un corps noir. Les corps réels (objets ou matériaux) présentent chacun des

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 6
exitances différentes, cependant toujours inférieures { celle d’un corps noir. En fait, tout
corps (objet ou matériau) dont la température est supérieure au zéro absolu (0 K) c.à.d. à
-273.15˚C est { mesure d’émettre et de refléter les rayons électromagnétiques. Ce flux de
rayonnement dépend de ces propres caractéristiques. L’émittance spectrale (ε) est le
quotient du flux émis par unité de surface du corps, par le flux émis, par unité de surface,
par un corps noir porté { la même température. Si M est l’exitance d’un corps { la
température T(K), son émittance se déduit par l’équation :

εcλ = McT/σ.T4
Où McT est l’exitance d’un corps réel et σ.T4 ou M est l’exitance d’un corps noir { une
température T.
La valeur limite de l’émittance d’un matériau (d’un corps) est appélé emissivité spectrale.
Lorsque l’émissivité d’un corps est indépendante { la longueur d’onde, on appelle ce corps
gris. L’émissivité spectrale est donnée par :
ελ = αλ = 1 - ρλ

2. La radiation solaire2

En fait, si l’on néglige le flux de chaleur interne du globe, la quasi-totalité de la chaleur


reçue à la surface de la terre provient du rayonnement solaire. Ce dernier est considéré
comme le moteur fondamental des déplacements dans l’atmosphère. L’intensité du
rayonnement { la limite supérieure de l’Atmosphère, en principe, ne doit varier qu’en
fonction de la distance Terre-Soleil sur le plan écliptique. Le flux total de l’énergie
électromagnétique d’origine solaire est appelé constance solaire. A l’échelle de l’année, ce
flux est considéré comme constant et correspond à une valeur énergétique de 1365 ou
1370 W/m2, soit 2 cal/cm2/min environ. Cette valeur moyenne annuelle varie selon
l'activité solaire (cycle de 11 ans) et l'excentricité de l'orbite terrestre. Ce flux solaire est
réparti sur la surface sphérique de la Terre qui est 4 fois plus grande que sa section. En fait,
la constance solaire multipliée par le faisceau lumineux intercepté par la Terre donne
si R est le rayon terrestre. Cette quantité est repartie sur toute la surface du
globe qui est égale à . En 24 heures, compte-tenu de la rotation de la Terre (qui
occulte la partie opposée au soleil), le flux solaire moyen qui atteint le sommet de
l'atmosphère est de 1370/4, ce qui vaut 342 W/m2.

2 Vocabulaires
1) irradiation solaire est l'exposition d'un corps à un flux de rayonnements en provenance du soleil
2) l'insolation ou ensoleillement désigne la quantité d'énergie reçue du soleil en un lieu.
Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG
Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 7
Aphélie (Aphelion en anglais): point de l'orbite d'un
corps céleste (planète, comète) le plus éloigné du Soleil.
Antonyme : Périhélie

La décomposition de l’ensemble du rayonnement électromagnétique en ses fréquences


constituantes produit le spectre électromagnétique. Ce dernier s’étend des courtes
longueurs d’ondes aux grandes longueurs d’onde (par exemple : les ondes radio) et se
subdivise conventionnellement en différentes régions spectrales repris à la figure 1 et 2
suivante.

Fig. 3 : Le spectre électromagnétique


Le spectre électromagnétique peut être subdivisé en six régions spectrales (pour une
description détaillée, lire l’annexe I). La délimitation de ces régions n’est pas faite avec une
stricte précision. Elle peut varier d’un auteur { un autre. Ces six régions spectrales sont
donc :
- Les rayons de très courtes longueurs d’onde (rayons X et gamma)
- L’ultraviolet : 0.1 – 0.4 μm
- La lumière visible : 0.4 – 0.7 μm
- Le proche infrarouge : 0.7 – 1.4 μm
- L’infrarouge moyen : 1.4 – 3 μm
- L’infrarouge thermique : 3μm – 1 mm

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 8
- Les microondes (hyperfréquence) : 1 mm – 1 m

L’ultraviolet
Les rayons UV constitue la partie du spectre électromagnétique située entre la lumière
visible et les rayons X. Leur longueur d’onde varie entre 100 nm (0.1 um) et 400 nm (0.4
um). Ces rayons sont subdivisés en 3 trois petites bandes en tenant compte de leurs effets
biologiques : A (UVA), B (UVB) et C (UVC). Les yeux humains ne sont pas sensibles à ces
rayons, par contre les yeux des animaux, oiseaux, abeilles, mouches et autres insectes sont
sensibles.

Effets biologiques des UV


Sur le plan biologique, les UV sont des rayons très toxiques, capables de détruire la vie à
cause des réactions des réactions phototoxiques dont ils sont { l’origine. Une intense
exposition à ces rayons peut conduire à la nécrose dermatologique ou au mélanome en
présence d’une faible concentration des trans-isomères. C’est d’ailleurs en raison de leur
toxicité qu’ils sont utilisés pour la désinfection et la stérilisation. Heureusement, ces rayons
n’atteignent la surface qu’en une proportion très fines car ils sont presqu’entièrement
absorbés entre 20-30 km par l’ozone et par le dioxygène. Parmi les effets biologiques on
peut citer: la production de la mélanine.

Intensité du rayonnement
L’intensité maximale du rayonnement solaire se situe dans la partie du spectre constituée
par la lumière visible, le pic est atteint à 0.48 um. Par contre dont les températures sont
basses, émet dans les longueurs d’ondes plus grandes, surtout vers 10 um, c.{.d. dans
l’infrarouge (0.78 um et 50 um). La figure 2 suivante indique les régions spectrales dont
l’intensité des rayonnements solaire et terrestre est maximale.

Figure 4 : intensité du rayonnement solaire et terrestre

3. Interaction avec l’atmosphère et la surface

L’atmosphère est constituée par gaz en proportions variables. On sait que l’oxygène et
l’azote constituent les deux constituants essentiels de l’atmosphère. L’atmosphère y égard {

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 9
sa composition joue le rôle d’écran ou mieux de filtre en arrêtant certaines radiations et en
laissant passer d’autres. Trois phénomènes peuvent décrire les interactions entre
l’atmosphère et le rayonnement électromagnétique (en même temps les modifications du
rayonnement solaire par l’atmosphère). Il s’agit de l’absorption, de la réflexion et de la
diffusion du rayonnement électromagnétique.

- l’absorption par les molécules des constituants gazeux de l’atmosphère. Tous les
constituants gazeux de l’atmosphère absorbent le rayonnement { des longueurs d’onde
précises, en rapport avec la fréquence de vibration de leurs molécules. Il reste cependant
des gammes de longueurs d’onde qui passe presque sans modification au travers de
l’atmosphère ; les deux principales fenêtres sont : 0,3 à 2 um pour la lumière du soleil et 8 à
11 pour l’infrarouge terrestre. L’absorption du rayonnement solaire s’effectue
principalement à deux niveaux. Le niveau supérieur est situé entre 30 et 60 km.
L’absorption { ce niveau est due essentiellement { la couche d’ozone qui absorbe les rayons
ultraviolets. L’ozone, grâce { cette absorption, joue le rôle de protection de la vie sur la
Terre. Le deuxième étage se situe dans la troposphère inférieure. Elle est faite par la vapeur
d’eau, le CO2, nuages.

- la réflexion et la diffusion peuvent en général se définir comme un changement de


direction du rayonnement électromagnétique quand celui-ci atteint une surface. On parle
de réflexion (ou réflexion spéculaire) lorsque le rayonnement réfléchi par la surface l'est
dans une seule et même direction. La diffusion (ou réflexion diffuse) par contre correspond
à un phénomène de réflexion multiple du rayonnement qui frappe les molécules ou les
particules de l’atmosphère. Le rayonnement n’est pas modifié dans sa longueur d’onde
mais la direction de propagation change. On distingue la diffusion de Rayleigh qui résulte
de l’interaction entre le rayonnement et les molécules gazeuses de l’atmosphère, et la
diffusion de Mie, qui concerne les aérosols. La diffusion de Rayleigh, qui affecte plus les
rayonnements de courte longueur d’onde (lumière bleue) explique la couleur bleue du ciel.
La diffusion de Rayleigh est isotrope, elle se produit de façon égale dans toutes les
directions. La diffusion de Mie est au contraire anisotrope; elle se produit de façon
préférentielle dans les directions proches de la direction initiale de propagation du
rayonnement. La diffusion de Mie n’est pas dépendante de la longueur d’onde: un ciel
pollué (chargé en aérosols) est souvent blanchâtre par opposition au ciel clair.

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 10
Fig. 5 : réflexion spéculaire (Ɵi = angle d’incidence et Ɵr = angle de réflexion)

La fraction d’énergie solaire réfléchie s’exprime en pourcentage par rapport { l’énergie


incidente constitue ce qu’on appelle albedo. Bref, Albedo = flux réfléchi/flux incident. Il se
mesure avec un pyranomètre retourné { 180˚. Actuellement les radiomètres des satellites
mesurent l’albedo planétaire. En général l’albedo des nuages est considérable, puisqu’on
estime qu’en moyenne un quart d’énergie solaire est renvoyé de cette façon. Sur les océans
et les mers, la valeur de l’albedo dépend essentiellement de l’inclinaison des rayons
solaires : plus l’inclinaison est faible, proche de l’horizontal, plus l’albedo est élevé. Sur les
continents l’albedo est moyenne plus élevé que sur les océans et les mers (respectivement
34% contre 26% en moyenne).

La fraction du rayonnement solaire qui atteint le sol sans subir des modifications par
l’atmosphère est appelée rayonnement solaire direct. Sa proportion varie entre 1/4 et
1/3 du rayonnement solaire global. Ce dernier est englobe le rayonnement diffus (ou
indirect) et le rayonnement direct.

Le rayonnement reçu à la surface peut être soit réfléchi ou absorbé par les différents objets
à la surface. La quantité du rayonnement réfléchi ou absorbé dépend des propriétés
physiques et chimiques de ces objets ou de la surface, de la longueur d’onde sur laquelle ce
rayonnement est émis ainsi que de la rugosité de la surface. Au niveau des propriétés
physiques des surfaces, c’est surtout la teneur en eau des surfaces qui joue un rôle
significatif sur la quantité du rayonnement émis ou absorbé par la surface. Quant aux
propriétés chimiques on retiendra surtout la teneur en minéraux qui influencent
significativement l’absorption et la réflexion des différentes surfaces.

4. Le bilan radiatif global


Les différents mécanismes qu’on a évoqués précédemment se combinent en réalité dans la
nature pour former les éléments d’un bilan qui varie sans cesse dans le temps et dans
l’espace avec des déséquilibres radiatifs temporaires.
Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG
Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 11
Le bilan radiatif de la Terre est la différence entre le rayonnement de courtes longueurs
d'onde (rayonnement solaire) entrant et le rayonnement de grandes longueurs d'onde
(rayonnement terrestre) sortant de la Terre. L'apport d'énergie provient principalement
du Soleil, celle produite au centre de la Terre représente à peine 0,01 % de l'énergie totale
reçue par la surface de la Terre. Rappelons que le flux solaire moyen qui atteint le sommet de
l'atmosphère est de 1370/4, ce qui vaut 342 W/m2. De ce rayonnement reçu au sommet de
l’atmosphère, 30% est réfléchi par l'atmosphère, les nuages ou la surface de la Terre (océans,
neige, etc.), sans changement de longueur d'onde. Les 70% restant est effectivement absorbé par
la Terre ou l'atmosphère. Le rayonnement qui arrive à la surface est soit :
 absorbé directement dans l'atmosphère par les molécules d'air et les nuages
(20%). Les ultraviolets sont absorbés en grande partie grâce à l'ozone O3, et les
infrarouges avec les gaz à effet de serre, notamment la vapeur d'eau et le dioxyde de
carbone CO2.
 absorbés au sol (terre et mers) et ensuite réémis vers l’atmosphère. La
manière dont cette énergie est réémise est complexe en raison des interactions avec
l'atmosphère :
o une partie est directement réémis par le sol (terre et mers) sous forme de
rayonnement thermique dans le proche infrarouge. Le ¾ de ce rayonnement
infrarouge est absorbé par les gaz à effet de serre de l'atmosphère et ¼ est
part directement dans l'espace.
o une autre partie est utilisée pour l'évaporation de l'eau. L'énergie utilisée
pour évaporer les eaux est convertie en chaleur latente d'évaporation, et
libérée dans l'atmosphère lorsque la vapeur d'eau se condense pour former
des nuages.
o Une partie est transmise à l'atmosphère par conduction. Cet apport d'énergie
constitue l'essentiel de l'apport de chaleur de la troposphère, c'est le flux de
chaleur sensible. En effet, les infrarouges et les ultraviolets sont absorbés en
grande partie dans la stratosphère, et le visible n'est presque pas absorbé par
les molécules d'air.

Figure 6 : Le bilan radiatif annuel global (Wm-2)

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 12
Le bilan radiatif de la Terre est globalement nul, c'est-à-dire que la quantité d'énergie
absorbée est égale à la quantité d'énergie réémise, si bien que la température moyenne est
sensiblement constante. Il serait plus précis de dire que le rayonnement reçu par la Terre
(essentiellement solaire) est globalement réémis. L'état thermique du système Terre-
Atmosphère est relativement stationnaire sur une période de plusieurs années: le bilan
radiatif global est nul.

Rôle de l'effet de serre naturel


En réalité la Terre est une planète froide. Sans l’effet de serre naturel sa température moyenne qui
est actuellement estimée { 15˚C serait de -18˚C. Cette différence de 33˚C provient d’un
apport énergétique dû { l’effet de serre naturel. L’effet de serre est principe une barrière
radiative constituée par les gaz rares dits gaz à effet de serre (CO2, méthane, CFC, etc.) et la
vapeur d’eau qui composent l’atmosphère. Cette barrière emprisonne les rayons
infrarouges terrestres, se réchauffe et ensuite réchauffe la surface de la terre. En d’autres
termes la surface absorbe de l’énergie solaire mais son échauffement dépasse largement
celui qu’on pourrait attendre du seul apport solaire. Cela est dû aux apports du
rayonnement de l’atmosphère et des nuages : apport par le phénomène d’effet de serre
notamment. L’atmosphère terrestre est donc transparente au rayonnement solaire et
opaque au rayonnement infrarouge terrestre. L’effet de serre naturel est un phénomène
avantageux, grâce auquel, la Terre a une température moyenne clémente. Cependant, son
amplification due { l’augmentation de la concentration des gaz { effet de serre dans
l’atmosphère est une des causes du réchauffement climatique actuel.

5. Variations temporelles du bilan radiatif

Le bilan radiatif est nul à l'échelle du globe et pour un an. En revanche il change selon le
lieu et la saison. Le flux solaire incident varie en fonction de la latitude, de la saison et de
l'heure. L'albédo varie en fonction de la latitude et de la saison. Le bilan annuel est positif à
l'équateur mais négatif aux pôles.
5.1. Variations saisonnières
Si l'axe de rotation était perpendiculaire au plan de l'écliptique, le soleil serait toujours au
zénith au dessus de l'équateur et le bilan radiatif serait constant localement tout le long de
l'année avec une orbite circulaire.

5.2 Variations de longues périodes


5.2.1. Les cycles de Milankovitch
Les variations séculaires de l’ensoleillement des différentes régions de la Terre ont été
étudiées pour la première fois par le mathématicien yougoslave Milutin Milankovitch dans
le cadre de sa théorie nommée « théorie astronomique du climat ». Milankovitch a identifié
trois modes (cycles) principaux de variations de l’ensoleillement liés en particulier aux
fluctuations des paramètres orbitaux :
- cycle de 19.000 à 23.000 ans correspondant à la précession des équinoxes
- cycle de 41.000 correspondant à la modification de l’obliquité
- cycle de 100.000 { 400.000 ans correspondant { la modification de l’excentricité de
la forme de la Terre.

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 13
a) Précessions des équinoxes
La précession des équinoxes est un lent changement de la direction de l’axe de rotation
(des pôles). Ce changement de l’axe des pôles décrit un cône en 19.000 ou 23.000 ans. En
conséquence les saisons se déplacent sur l'orbite terrestre car elles dépendent de
l'orientation de l'axe de rotation de la Terre par rapport au plan de l'écliptique et de la
position de la Terre par rapport au Soleil. Actuellement, l'axe de rotation est incliné de
23°27’ en direction de l'étoile polaire. Il y a 11.000 ans, cet axe était incliné dans le sens
contraire. Dans ces conditions, la position des équinoxes et des solstices se déplace
lentement le long de l’ellipse ce qui entraîne une variation de l’énergie solaire reçu {
chaque saison. Par exemple, lorsque le solstice d'été est à l'aphélie, dans l'hémisphère nord
les étés seront plus chauds et les hivers plus froids.

b) obliquité
L’obliquité correspond { l’inclinaison de l'angle de l'axe de rotation (axe de la Terre)
par rapport au plan de l'écliptique. Elle est la conséquence de l'attraction de la lune dont
l'orbite n'est pas strictement dans le plan de l'écliptique. Cet angle détermine la position
des tropiques. Il oscille entre 22˚ et 25˚ avec une périodicité de 41.000 ans. L'angle actuel
est égal { 23° 27’30’’. Cet angle détermine la quantité d’ensoleillement reçue aux
différentes latitudes suivant les saisons. Sa valeur est { l’origine des phénomènes tels que la
nuit polaire en hiver et le Soleil de minuit en été.

c) excentricité
Elle concerne la variation de l’orbite terrestre d’un
cercle parfait à une ellipse. Sa valeur varie de 0 à 1.
Quand l’excentricité est nulle, donc égale { 0, cela veut
dire que l’orbite de la Terre prend la forme d’un cercle
parfait. Plus la valeur de l’excentricité augmente, plus
la forme du cercle " s’écrase " et prend la forme d’une
ellipse. L'excentricité de l'orbite elliptique varie de 0
environ (cercle) à 6 %. La cause est l'attraction
d’autres planètes notamment Jupiter. La périodicité de
ce phénomène varie de 100 000 ans à 400 000 ans
environ. Cette variation de l'orbite agit sur la distance
Terre-Soleil, donc sur la quantité d'énergie solaire
Fig. 7: Précession des équinoxes
reçue.

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 14
Les astrobiologistes pensent que la faible excentricité de l’orbite terrestre autour du
Soleil a été un élément favorable au démarrage de la vie car la quantité d’énergie
reçue par la Terre le long de son orbite (durant sa révolution) resterait à peu près
constante, ce qui aurait permis à la vie de se développer plus facilement que dans
une hypothèse de forte excentricité, laquelle aurait impliqué de brusques et violents
changements de température. C’est pourquoi, toujours dans une perspective
astrobiologique, la découverte progressive d’exoplanètes avec des excentricités de
plus en plus faibles permet de nourrir l’espoir que notre système solaire, où les
excentricités sont infimes, n’est pas une exception dans l’Univers.

5.2.2. Activité solaire


Lorsqu’on évoque l’activité solaire dans la variabilité climatique on fait allusion au
développement des tâches solaires, aux quelles on attribue la responsabilité dans la
variation de la constance solaire. Celle-ci fluctue entre 1365-1371 Wm-2. L'activité solaire
est réglée par un cycle d'une période moyenne de 11,2 ans d'un maximum (sa durée peut
varier entre 8 et 15 ans). L'amplitude des maxima peut varier du simple au triple. Le
maximum est suivi d’un minimum qu’on appelle « minimum de Maunder ». Le minimum
de Maunder correspond à une époque, approximativement située entre 1645 et 1715,
durant laquelle le nombre de taches solaires — et donc le champ magnétique du Soleil et
toutes les formes d'activité qui en découlent — était significativement plus faible
qu'aujourd'hui. Les minima d'activité solaire semblent correspondre aux refroidissements
et aux avancées glaciaires (exemple : le petit âge glaciaire du XVII au XIX siècle) tandis que
les maxima correspondraient aux optima climatiques (Moyen Age). Le ralentissement de
l'activité solaire s'accompagnerait d'une diminution de son champ électromagnétique qui
dévierait moins les rayons cosmiques; ceux-ci produiraient dans l'atmosphère des traînées
de condensation dans la vapeur d'eau et la formation de nuages jouant le rôle de « parasol »
diminuant l'ensoleillement.

Remarques
Les variations du nombre de tâches solaires ou celles des paramètres orbitaux ont pour
effet la diminution du flux d’énergie que la Terre reçoit. Ils constituent de ce fait, les causes
naturelles de la variabilité voire des changements climatiques.

Distribution spatiale du bilan radiatif

L'énergie solaire est répartie de façon très inégale à la surface du globe. La géographie du
bilan radiatif nous révèle que le rayonnement solaire reçu ou le rayonnement terrestre
émis ainsi que le rayonnement se distribue de manière zonale.

1˚. Dans les régions polaires (70 - 90˚ de latitude), le rayonnement solaire annuel absorbé
au sol est faible (les pertes par albédo sont importantes) et le bilan total est négatif, voisin
de zéro. Les différences saisonnières sont fortes.
Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG
Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 15
2˚. Dans les régions de latitudes élevées (50 - 70˚ de latitude), l’absorption double même si
la quantité reçue n’augmente que peu. Le bilan total est positif (un peu plus sur les océans),
mais les différences
saisonnières restent élevées.
3˚ Dans les régions de latitudes
moyennes, l’absorption double
par rapport à la zone
précédente surtout avec une
hausse du rayonnement reçu
parce que l’effet des nuages
diminue fortement et que
l’albédo est faible. Le bilan
total est proche de sa valeur
moyenne pour le globe et
l’écart entre les océans et les
continents s’accentue.
Fig. 8 : Répartition zonale du bilan radiatif
4˚ Dans les régions tropicales (10 - 30˚) le rayonnement solaire est élevé toute l’année ; en
dehors des zones de mousson ou d’alizés, il y a relativement peu de nuages. Les déserts et
les steppes ont davantage de pertes avec leur albédo élevé ; de plus, à cause de la
sécheresse atmosphérique, ils reçoivent relativement peu d’IR descendant, mais en perdent
beaucoup à cause des sols surchauffés. Le bilan annuel est positif, mais avec forte
variabilité spatiale. Les régions de la mer d’Arabie (250 W), des alizés (150 à 180 W) et de
mousson (100 W) reçoivent plus, le Sahara en reçoit moins.

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 16
5˚ Dans les régions équatoriales, les apports sont comparables aux régions tropicales (mais
un peu inférieurs). La proportion de lumière diffuse est grande ici due à la grande
épaisseur de l’atmosphère et { l’importante couche de nuage. Cependant, les pertes en
infrarouge sont moins élevées. Le bilan total varie entre 100 W sur les continents et 160 W
au niveau des océans.

Les couleurs indiquent le rayonnement solaire, en moyenne pour la période 1991 à 1993 (24
heures/jour). Les valeurs sont déduites des données des satellites météorologiques. Les régions du
monde marquées par les points foncés sont celles dont la puissance énergétique générée par
rayonnement solaire peut couvrir toute la consommation d'énergie au monde entier. Si ces régions
étaient couvertes de panneaux solaires d'une efficacité de conversion de seulement 8 %, elles
produiraient l’énergie électrique d’une puissance moyenne de 18 TW.
Source : http://www.ez2c.de/ml/solar_land_area/; voir Atlas solaire mondial.

Échanges verticaux et transferts horizontaux

Le bilan radiatif du système Terre-atmosphère est nul pour l’ensemble du globe mais il y a
déséquilibre radiatif méridien. L’équilibre se rétabli grâce { des transferts horizontaux de
chaleur entre l’équateur et les pôles ; la chaleur excédentaire de l'équateur est distribuée
aux latitudes élevées par la circulation atmosphérique et par les courants océaniques. C’est
l{ l’origine des mouvements atmosphériques d’advection. Parallèlement, le bilan du
rayonnement total de la surface reste très positif, par contre celui de l’atmosphère est
négatif. Le rétablissement de l’équilibre est fait par le transfert vertical de la chaleur entre
Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG
Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 17
le sol et l’atmosphère (mouvement de convection). Le transfert vertical par évaporation
fait perdre de l’énergie.

Fig. 10: Schéma de circulation générale en surface et en altitude


a) Dans les régions polaires et tempérées à bilan déficitaire ou faible – la compensation
provient des apports des masses d’air chaudes
b) Région tropicale et équatoriales – perte par évaporation et convection
(refroidissement)
c) Régions équatoriales perdent par la circulation océanique et par les courants
aériens d’altitude
L’évaporation est le principal régulateur du système. Elle dissipe près de plus de ¾ de
l’énergie excédentaire de la surface et vient réchauffer l’atmosphère par libération de la
chaleur de condensation lors de la formation des nuages.

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 18
II. ATMOSPERE
L'atmosphère terrestre est l'enveloppe gazeuse de la Terre, d’une épaisseur de plusieurs
centaines de km (jusqu’{ 1000 km). L’atmosphère est en fait considérée comme un
mélange d’air sec et de vapeur d’eau, ce qui souligne le rôle particulier de ce dernier
constituant. L’ai sec est lui-même un mélange de plusieurs gaz dans des proportions
pratiquement constantes dans toute la partie de l’atmosphère qui est concernée par les
phénomènes météorologiques. Elle se compose de 78,08 % de diazote, 20,95 % de
dioxygène, 0,93 % d'argon, 0,039 % de dioxyde de carbone et d'autres gaz { l’état de trace.
D’après cette composition on peut constater que les trois premiers constituants
représentent { eux seuls plus de 99.97% de l’air atmosphérique. Sa densité et sa pression
diminuent avec l’altitude. L'atmosphère protège la vie sur Terre en absorbant le
rayonnement solaire ultraviolet, en réchauffant la surface par la rétention de chaleur (effet
de serre) et en réduisant les écarts de température entre le jour et la nuit.
La limite entre l'atmosphère terrestre et l'atmosphère solaire n'est pas définie
précisément ; la limite externe de l'atmosphère correspond à la distance où les molécules
de gaz atmosphérique ne subissent presque plus l'attraction terrestre et les interactions de
son champ magnétique.

1. Composition

Au niveau de la mer, l'air sec est principalement composé de 78,1 % de diazote, 20,9 % de
dioxygène, 0,93 % d'argon et de 0,034 % de dioxyde de carbone pour les gaz majeurs.
Toutefois, il comporte aussi des traces d'autres éléments chimiques, les gaz mineurs, dont
la proportion varie avec l'altitude.
D'autres éléments d'origine naturelle sont présents en plus faible quantité, dont la
poussière, le pollen et les spores ainsi que des virus, bactéries. Ces particules
microcospiques en suspension dans l’atmosphère sont appelées des aérosols
De très nombreux polluants et aérosols d'origine industrielle, urbaine et agricole sont aussi
présents dans l'air. Ce sont notamment du CO, du CO2, des oxydes d'azote, du chlore
(élémentaire ou surtout composés), du fluor (composés), du mercure et du soufre (en
composé tel que le SO2). Les régions agricoles sont aussi sources de méthane (fermentation
des lisiers, rizières), de pesticides (plus ou moins soluble dans l'air ou dans l'humidité de
l'air selon leur tension de vapeur, d'azote (issu des engrais). Fusées et avions polluent aussi
l'atmosphère par leurs trainées. Les aérosols jouent un triple rôle notamment dans la
diffusion et la condensation: le trouble atmosphérique, la diffusion du rayonnement solaire
ainsi que les noyaux de condensation.

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 19
Fig.11 : Quantité moyenne de vapeur d'eau

Composition de l'atmosphère « sèche »


Gaz Volume
Diazote (N2) 780 840 ppmv (78,084 %)
Dioxygène (O2) 209 460 ppmv (20,946 %)
Argon (Ar) 9 340 ppmv (0,9340 %)
Dioxyde de carbone (CO2) 395 ppmv (0,0395 %) (en janvier 2013)
Néon (Ne) 18,18 ppmv
Hélium (He) 5,24 ppmv
Méthane (CH4) 1,745 ppmv
Krypton (Kr) 1,14 ppmv
Dihydrogène (H2) 0,55 ppmv
À rajouter à l'atmosphère sèche :
Vapeur d'eau (H2O) de <1 % à ~4 % (très variable)

Composants mineurs de l'atmosphère


Gaz Volume
Monoxyde d'azote (NO) 0,5 ppmv
Protoxyde d'azote 0,3 ppmv
(N2O)
Xénon (Xe) 0,09 ppmv
Ozone (O3) 0,0 à 0,07 ppmv
Dioxyde d'azote (NO2) 0,02 ppmv
Iode (I2) 0,01 ppmv
Monoxyde de carbone 0,2 ppmv
(CO)
Ammoniac (NH3) Traces
Tableaux 1 et 2: Composition de l’atmosphère

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 20
2. Structure

L'atmosphère est divisée en plusieurs couches d'importance variable : leurs limites ont été
fixées selon les discontinuités dans les variations de la température, en fonction de
l'altitude. De bas en haut :
Température de l’atmosphère (en ˚C) en fonction de l’altitude (en km)

 la mésosphère : la température décroît avec l'altitude (de 50 km d'altitude à 80 km


d'altitude) jusqu'à -80 °C ;
 la thermosphère : la température croît avec l'altitude (de 80 km d'altitude à 350-
800 km d'altitude) ;
 l'exosphère : de 350-800 km d'altitude à 50 000 km d'altitude.

2.1. Troposphère

La troposphère est la couche inférieure


l'atmosphère dont l’épaisseur varie entre
7 et 8 km aux pôles et de 13 à 18 km à
l'équateur. La troposphère contient
grossièrement 80 % de la masse totale de
l'atmosphère. 50 % de la masse de
l'atmosphère se trouvent en dessous
d'environ 5,5 km d'altitude. La quasi-
totalité de la vapeur d’eau et la plus
grande part du CO2 sont comprises dans la
troposphère. C'est la couche où se
produisent les phénomènes
météorologiques (nuages, pluies, etc.) et
les mouvements atmosphériques
horizontaux et verticaux (convection
thermique, vents). Bref, c’est une couche
riche en nuages et soumise à une active
turbulence, très différente de la
Figure 12 : gradient vertical des températures structure de stratosphère qui la surmonte.
l’atmosphère Température de l’atmosphère (en ˚C) en fonction
de l’altitude (en km)

a. Les grands traits physiques qui caractérisent la troposphère


Trois grands traits physiques caractérisent l’atmosphère inférieure sont :
- la diminution de la température avec l’altitude. Théoriquement, cette diminution est de
caractère linéaire et définit ainsi ce qu’on appelle le gradient de température dont la valeur
moyenne est estimée à 0.6/100 m. Cependant, en pratique, la variation de température est
irrégulière et localement on observe rarement ce gradient. La troposphère se divise plutôt
en couches horizontales ayant chacune son propre gradient de température. Dans la
plupart de ces couches le gradient de températures est négatif, c'est à dire que la
température diminue avec l'altitude, mais dans certaines couches il peut aussi être nul ou
Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG
Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 21
positif (température constante ou augmentant avec l'altitude). On parle alors de couches
d'inversions (de température).
- la diminution de la pression atmosphérique avec l’altitude. Lorsqu’on simplifie les lois de
physiques, on peut expliquer cette diminution par le fait que la masse gazeuse toute entière
est soumise { l’attraction de la lithosphère, de laquelle résulte une plus grande
concentration des molécules de gaz au contact du sol. On observe aussi une diminution de
la densité des gaz comme conséquence de ce qui précède.
- la composition de l’air dans la plus grande partie de sa masse est constante c.{.d. la
proportion des constituants essentiels reste constante (O, N, Argon).

b. Structure de la troposphère
- les basses couches de la troposphère
La partie inférieure de la troposphère est soumise aux effets du rayonnement terrestre et
aux effets mécaniques (frottement) et thermiques (mouvement vertical d’air chaud) de
turbulence. Elle est dans ce sens fortement influencée par la surface terrestre. La couche
troposphérique affectée par cette turbulence est appelée couche géographique ou couche
limite planétaire. Son épaisseur est très variable en fonction de l’altitude, des conditions
météorologiques, de la nature du terrain et du bilan énergétique. Elle varie généralement
entre 0,5 km et 1,5 km, mais elle peut atteindre 2-3 km. La plus grande partie des échanges
de chaleur et d’humidité se font { l’intérieur de cette couche géographique.
En dessous de la couche géographique, près de la surface du sol se situe la couche limite de
surface. Son épaisseur varie de quelques mètres la journée jusqu’{ 50 ou 100 m la nuit.
C’est le domaine de la climatologie locale. Cette couche est très importante car c’est dans
cette couche que se déroule la vie des plantes, c’est l’interface air-sol dont dépend
l’évolution des sols et des formes de relief.
La couche géographique se termine souvent entre 2-3 km par une inversion au niveau de
laquelle sont bloquées les impuretés, les poussières en provenance du sol. La zone de
discontinuité entre couche géographique et les couches supérieure est appelée la
péplopause.

- L’atmosphère libre
Au dessus de la péplopause et jusqu’aux limites de la troposphère se situe l’atmosphère
libre. Elle est plus limpide et plus homogène. Le gradient thermique moyen y est de l’ordre
de 6.5 C/km.
À noter que la partie la plus basse de la Troposphère est aussi appelée Peplos. Cette couche
qui trouve sa limite vers 3 km est aussi qualifiée de couche sale en raison de son taux
d'impureté très important (aérosol ou nucléus) qui sont des noyaux auxquels viennent se
former les gouttes d'eau dans le cas d'un air ayant atteint 100 % d'humidité relative. Cette
couche se termine par la péplopause. La présence de cette couche sale explique la quasi
absence d'air sur-saturé dans la couche supérieur de la troposphère.

2.2 Tropopause
La tropopause est la frontière entre la troposphère et la stratosphère. C’est la couche dans
laquelle les températures cessent de décroître. C’est une couche d’isothermie.

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 22
2.3 Stratosphère
La stratosphère s'étend de la tropopause, entre 7–17 km et environ 50 km. La température
y augmente avec l'altitude – le gradient thermique vertical est positif { cause de l’ozone qui
absorbe le rayonnement solaire dans l’ultraviolet. Dans cette couche l’air est clair, sec, sans
nuage et soumis à des déplacements rapide dans le sens horizontal. Les températures
augmentent avec l’altitude jusqu’{ atteindre 70 C vers 50 km d’altitude. C’est donc une
véritable couche chaude, qui traduit un effet radiatif d’absorption. Celle-ci est due à la forte
concentration de l’ozone. C’est une couche stratifiée, elle contient la majeure partie de la
couche d'ozone.

Couche d'ozone
Bien que faisant partie de la stratosphère, la couche d'ozone est considérée comme une
couche en soi parce que sa composition chimique et physique est différente de celle de la
stratosphère. L'ozone (O3) de la stratosphère terrestre est créé par les ultraviolets frappant
les molécules de dioxygène (O2), les séparant en deux atomes distincts (de l'oxygène) ; ce
dernier se combine ensuite avec une molécule de dioxygène (O2) pour former l'ozone (O3).
L'O3 est instable (bien que, dans la stratosphère, sa durée de vie est plus longue) et quand
les ultraviolets le frappent, ils le séparent en O2 et en O. Ce processus continu s'appelle le
cycle ozone-oxygène. Il se produit dans la couche d'ozone, une région comprise entre 10 et
50 km au-dessus de la surface. Près de 90 % de l'ozone de l'atmosphère se trouve dans la
stratosphère. Les concentrations d'ozone sont plus élevées entre 20 et 40 km d'altitude, où
elle est de 2 à 8 ppm.
L’ozone stratosphérique a pour propriété d’absorber les rayons ultraviolet (nuisible à la
vie) et de former un écran ou un filtre régulateur permettant la vie sur Terre. L’ozone existe
aussi dans la troposphère. Elle provient souvent des émissions de monoxyde de carbone
surtout par les automobiles. L’ozone troposphérique et est un polluant ayant des
propriétés irritantes pour les voies respiratoires.

2.4 Stratopause
La stratopause est la limite entre la stratosphère et la mésosphère. Elle se situe vers 50-
55 km d'altitude. La pression représente environ 1/1000 de la pression atmosphérique au
niveau de la mer.

2.5 Mésosphère
La mésosphère, du mot grec μέσος signifiant « milieu », s'étend de 50 km à environ 80–
85 km. La température décroît { nouveau avec l'altitude jusqu’{ -50 (en hiver) et −90 °C en
été dans la haute mésosphère. Cette diminution de la température est due aux émissions
d’infrarouge par le CO2 (Garcia et al. 2014).

Lorsqu’on considère les processus physico-chimiques qui ont lieu dans l’atmosphère, la
mésosphère et la stratosphère se caractérise par des réactions photochimiques intenses
(notamment la forte absorption des ultra-violets) qui aboutissent { la formation de l’ozone
et des particules électriquement chargées. Ces deux couches se caractérisent par des
interactions complexes entre la dynamique (vents, turbulence, diffusion moléculaire), la

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 23
photochimie (ozone, composés hydrogénés, oxydes d'azote), et le chauffage (absorption
des ultra-violets, émission dans l'infrarouge).

C’est dans la mésosphère que se forment les nuages les plus hauts appelés aussi
noctiluques (ou noctulescents) qui s'apparentant aux cirrus et ne sont visibles qu'au coucher du
soleil ou la nuit. Une des plus récentes études (Russel III, J.M. et al. 2014) indique que la
concentration de ces nuages augmente depuis 2002 ce qui fait penser aux récents
changements climatiques ainsi qu’aux cycles d’activité solaires comme causes les plus
probables. C’est aussi dans la mésosphère que la plupart des météorites s’écrasent ou
brulent en atmosphère avant d’atteindre le sol. Bien que l'air soit très rare dans cette
couche, le frottement avec les molécules d'oxygène crée une chaleur intense qui active la
combustion des étoiles filantes.

2.6 Mésopause
C’est la limite supérieure de la mésosphère et la frontière entre la mésosphère et la
thermosphère. C'est le lieu le plus froid de la Terre, avec une température de −100 °C
(173,1 K).

2.7 Thermosphère

La thermosphère est la couche atmosphérique commençant vers 80–85 km et allant jusqu'à


640 km d'altitude, la température y augmente avec l'altitude. Bien que la température
puisse atteindre les 1 500 °C, un individu ne la ressentirait pas à cause de la très faible
pression (très faible densité de l’air). En d’autres termes il ferait pour l’homme très froid {
cause du fait que la faible densité de l'air ne permet pas le transfert de chaleur convenable
pour l’homme. La station spatiale internationale orbite dans cette couche, entre 320 et
380 km d'altitude.

2.8 Thermopause
La thermopause est la limite supérieure de la thermosphère. Elle varie entre 500 et
1 000 km d'altitude.

2.9 Ionosphère

L'ionosphère, la partie de l'atmosphère ionisée par les radiations solaires, s'étire de 50 à


1 000 km et chevauche à la fois la thermosphère et l'exosphère. Elle joue un rôle important
dans l'électricité atmosphérique et forme le bord intérieur de la magnétosphère. Grâce à
ses particules chargées, elle a une importance pratique car elle influence, par exemple, la
propagation des ondes radio (ondes courtes) sur la Terre. Ces ondes, émises par un
émetteur, rebondissent sur l'ionosphère et sont renvoyées vers la Terre. Elle est le lieu où
ce déroulent les aurores. L’ionosphère se subdivise en quatre couches lorsqu’on considère
la concentration ou la densité électronique :

1˚ La région D s'étend de 50-60 km à 90 km d'altitude. Elle se comporte comme une éponge


face aux ondes haute fréquence qui passent à travers elle. Elle est beaucoup plus présente

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 24
au cours de la journée et son ionisation est directement proportionnelle au flux solaire.
C’est ce qui explique qu’elle se forme donc au lever du jour et disparaît aussitôt le soleil
couché. Elle est constituée essentiellement d'ions lourds (oxyde d'azote). Comme son
absorption est inversement proportionnelle à la fréquence, les bandes -160 et 80 mètres -
sont complètement absorbées au cours des heures d'ensoleillement.

2˚ La région E s'étend de 90 à 140 km d'altitude. Elle est la couche la plus basse utilisée par
les ondes radio pour s'y réfléchir. C'est une sorte de miroir très particulier utilisable sous
ses deux faces, réfléchissant vers le haut et vers le bas. Elle apparaît dès l'aube et disparaît
au coucher. Cette couche présente, lors d'activité solaire minimum, des phénomènes
connus sous le nom de sporadique E que l'on va observer sur des fréquences supérieures à
21 Mhz.

La région F est la plus ionisée principalement responsable des communications à longue


distance. Lorsque le cycle solaire est au maximum ceci crée plus d'ionisation de la couche F,
et permet à l'ionosphère de réfracter de plus hautes fréquences (15, 12, 10 et même 6
mètres) vers la Terre pour des contacts DX. Autour du minimum du cycle, le nombre de
taches solaires est si faible que les plus hautes fréquences passent à travers de l'ionosphère
et disparaissent dans l'espace. Le grand nombre d'électrons libres dans l'ionosphère
permet la propagation des ondes électromagnétiques. Les signaux par radio - une forme de
rayonnement électromagnétique - peuvent " rebondir " sur l'ionosphère permettant la
communication par radio sur de longues distances. La couche F s'ionise au lever du soleil,
atteint très rapidement son maximum pour diminuer progressivement au coucher et
atteindre son minimum juste avant le lever du jour. Au cours de la journée, la région F se
divise en deux :

3˚ La région F1 qui s'étend de 140 à 200 km d'altitude n'est pas un moyen de propagation
important et dont sa formation est directement dépendante du lever et du coucher du
soleil. Après le coucher, la couche F1 diminue fortement pour laisser la place à la couche F2.

4˚ La région F2 s'étend de 200 à 250-600 km en fonction de l'activité solaire. C'est la


première couche qui supporte les communications en haute fréquence. Au cours de la
journée, elle est relativement mince étant donné la présence de F. Par contre, au cours de la
nuit, cette couche double ses dimensions, étant directement sous l'influence des
rayonnements solaires, elle est très dense et permet des communications à plus de 1 500
km en un seul bond.

2.10 Exosphère
L'exosphère commence avec l'exobase, qui est aussi connu comme le « niveau critique »,
vers 500–1 000 km et s'étire jusqu'à 10 000 km d'altitude. Elle contient des particules
circulant librement et qui migrent ou proviennent de la magnétosphère ou du vent solaire.
Si la densité de l'atmosphère restait constante avec l'altitude, l'atmosphère se terminerait
brusquement vers 7,81 km d'altitude. La densité décroît avec l'altitude, ayant déjà diminué
de 50 % dès 5,6 km. En comparaison, la plus haute montagne, l'Everest, atteint les 8,8 km
d'altitude, donc l'air est moins de 50 % moins dense à son sommet qu'au niveau de la mer.

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 25
Cette chute de pression est presque exponentielle, ainsi la pression diminue de moitié
environ tous les 5,6 km et de 63,2 % (1 - 1/e = 1-0.368 = 0,632) tous les 7,64 km (hauteur
d'échelle moyenne de l'atmosphère terrestre en dessous de 70 km). Même dans
l'exosphère, l'atmosphère est encore présente, comme on peut le constater par la traînée
subie par les satellites. Les équations de pression par altitude peuvent être utilisées afin
d'estimer l'épaisseur de l'atmosphère. Les données suivantes sont données pour
référence8 :
 50 % de la masse de l'atmosphère est en dessous de 5,6 km d'altitude ;
 90 % de la masse de l'atmosphère est en dessous de 16 km d'altitude. L'altitude
courante des transports aériens commerciaux est de 10 km et le sommet de
l'Everest est à 8 848 m au-dessus du niveau de la mer. Dans la région supérieure, où
les gaz sont raréfiés, se produisent des aurores et d'autres effets atmosphériques.

3. Densité et masse de l’atmosphère

La densité de l'air au niveau de la mer est d'environ 1,2 kg/m3 (1,2 g/L). Les variations
naturelles de la pression atmosphérique se produisent à chaque altitude et à chaque
changement de temps. Ces variations sont relativement faibles dans les altitudes habitées,
mais elles deviennent plus prononcées dans l'atmosphère supérieure puis dans l'espace à
cause des variations des radiations solaires. La densité atmosphérique décroît avec
l'altitude. Cette variation peut être modélisée par la formule du nivellement barométrique.
Des modèles plus sophistiqués sont utilisés par les météorologues et les agences spatiales
pour prédire le temps et l'abaissement progressif de l'orbite des satellites. La masse de
l'atmosphère est de 5×1015 tonnes soit 1/1 200 000 la masse de la Terre. D'après the
National Center for Atmospheric Research, la « masse totale de l'atmosphère est de
5,1480×1018 kg avec une variation annuelle due à la vapeur d'eau de 1,2 à 1,5×1015 kg en
fonction de l'utilisation des données sur la pression de surface et la vapeur d'eau. La masse
moyenne de la vapeur d'eau est estimée à 1,27×1016 kg et la masse de l'air sec est de
5,1352 ±0,0003×1018 kg. »

4. Atmosphère standard

L’atmosphère standard est définie par la correspondance entre l’altitude et la pression


atmosphérique. On distingue ainsi plusieurs niveaux de référence qui caractérisent
l’atmosphère standard. Ils sont définis dans le tableau ci-dessous :
Pression Altitude Pression moyenne Altitude
moyenne (hPa) approximative (km) (hPa) approximative (km)
100 16.2 700 3
200 11.8 800 2
300 9.2 900 1
400 7.2 1000 Voisinage du sol
500 5.6 1015 Surface
600 4.2
Tableau 3 : Atmosphère-standard

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 26
III. TEMPERATURE
1. Notions

La température représente une grandeur physique qui exprime le degré d’agitation


thermique des particules d’une matière. C’est en fait la mesure de l’énergie moyenne des
particules de la matière. Plus la vitesse des particules est grande, plus la température de la
substance est élevée. Sur le plan météorologique ou climatologique, on peut définir la
température comme un indicateur du niveau énergétique de l’air, qui provient lui-même
(niveau énergétique) du bilan de tous les échanges de chaleur qui existent { l’endroit et au
moment de la mesure de cette température. C’est un des caractères les plus sensibles du
climat. La température reflète donc l’énergie (énergie cinétique interne ou énergie
thermique) et indique la quantité de chaleur au sein du système climatique.

A la surface de la terre et dans l’atmosphère l’apport d’énergie vient essentiellement du


rayonnement solaire. En principe, on devait aussi s’attendre { un apport de l’énergie
interne de la Terre. Cependant, la conductibilité des roches est faible et annule l’influence
de l’énergie interne. En tous lieux vers 11 m de profondeur, les variations saisonnières sont
effacées et la température observée correspond à la moyenne annuelle en surface, ce qui
montre la faiblesse du flux calorifique interne par rapport au flux solaire.

Cet apport de chaleur provenant du rayonnement solaire est utilisé sous 4 formes : (1)
pour élever la température (énergie thermique - Et), (2) pour élever les parcelles d’air ou
d’eau (un air/eau plus chaud est moins dense et tend { s’élever par rapport { l’air/eau plus
froid = énergie potentielle - Ep), (3) pour évaporer l’eau ou faire fondre la glace (= énergie
latente - El), et pour déplacer l’air et l’eau (= énergie cinétique - Ec).

L’énergie totale (Etot) d’une parcelle d’air est donc la somme des ces 4 formes d’énergie ;
Etot = Et + Ep + El + Ec
La quantité d’Et est proportionnelle à sa température ; celle d’Ep à son potentiel (~ altitude) ;
celle d’El à la quantité de vapeur d’eau; celle d’Ec à sa vitesse.

Transmission d’énergie thermique


La chaleur est transportée/échangée par 3 mécanismes physiques distincts, qui sont
susceptibles de faire varier la température à un endroit et à un moment donnés :
(a) rayonnement3
(b) conduction4
(c) convection5 - changement d’état de l’eau

3 Propagation d’ondes électromagnétiques { la vitesse de la lumière dans le vide (entre le soleil et le système
climatique et au sein de l’atmosphère principalement, par exemple effet de serre) : n'importe quel objet > 0K
émet du rayonnement électromagnétique
4 Transfert de chaleur du + chaud vers le – chaud par contact moléculaire (peu efficace dans le système

climatique)
5 l’eau existe sous 3 états (solide, liquide, gaz) et le changement de l’un { l’autre absorbe ou libère de la

chaleur (les changements du solide vers le gazeux absorbe de la chaleur et les changements du gazeux vers le
solide en libère)
Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG
Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 27
2. Mesure

2.1 Principes ou bases physiques


La température est une grandeur non-directement mesurable, mais repérable par la
variation d’une grandeur associée (résistance, dilatation). Sa mesure se fonde donc soit sur
la dilatation (solides, liquides ou gaz), ou sur les changements d’état de la matière
(sublimation, fusion), ou sur la variation de la résistance électrique des objets ou encore
sur l’émissivité des objets rayonnant dans l’infrarouge thermique.

2.2 Capteurs
Il existe trois grands types de capteurs de températures :
- Les capteurs de dilatation
- Les capteurs thermoélectriques
- Les capteurs à infrarouges

a) Les capteurs de dilatation se basent sur les principes de dilatation des liquides (mercure,
alcool, huile de colza) et des solides (métaux) : lorsqu’un corps s’échauffe il se dilate alors
que lorsqu’il se refroidi, il se contracte.
En fait, lorsqu'un solide est soumis à une élévation de température DT il se dilate. Sa
longueur (DL), sa surface (DS) et son volume (DV) subissent aussi des modifications. On
peut donc, en se basant sur la dilatation du solide, faire l’approximation de ces trois
dimensions :

1˚) L’augmentation de longueur DL est en première approximation (dilatation linéique)


donnée par la formule:
DL = a.L0 .DT
où a est le coefficient de dilatation linéique, L0 la longueur initiale à la température T0.

2˚) On peut également faire l’approximation de la surface (Dilatation surfacique) en


s’appuyant sur la formule :
DS = g .S0 .DT
avec g = 2a pour les matériaux isotropes (isotrope signifie : dont la valeur est constante
suivant toutes les directions).

3˚) On peut enfin faire une approximation du volume, en se basant sur la formule
(Dilatation volumique) :
DV = b.V0 .DT
avec b = 3a pour les matériaux isotropes.

L’illustration typique de ce groupe de capteurs est donnée par les thermomètres à


mercure et à alcool. Ces sont des thermomètres classiques ou ordinaires utilisés
notamment dans les stations météorologiques classiques. Il comprend une tige renversée
sur un petit réservoir et indique la température instantanée.

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 28
b) Les capteurs thermoélectriques se basent sur les variations de résistance électrique de
conducteurs et de semi-conducteurs. Le plus courant de ces types de capteurs est le
thermocouple. Il est constitué de deux métaux de nature différente reliés par deux
soudures. Ces soudures engendrent sous l’action de la chaleur une force électromotrice
proportionnelle { la température. C’est un thermomètre très utilisé par les stations mobiles
en raison de sa nature non encombrante c.{.d. qu’il est de très petite taille (quelques
millimètres à quelques centimètres) et facilement transportable. Le regroupement de
plusieurs thermocouples ou le montage de plusieurs thermocouples en séries engendre
une thermopile.

c) Les capteurs à infrarouge ou radiomètres qui sont souvent transportés par des vecteurs
de télédétection (avions, satellites) mesurent la quantité du rayonnement infrarouge
thermique (la luminance énergétique) qui est lui-même fonction (c.à.d. qui exprime) la
température de la surface d’un corps. Ces capteurs mesurent donc la température
radiométrique des objets sans contact avec ce dernier, simplement en pointant le capteur
de l’appareil vers cet objet. Ces sont donc des capteurs de télédétection (=capteurs de
mesure sans contact) à la différence avec les deux précédents types qui, eux, sont des
capteurs avec contact. Les stations portables peuvent également utiliser ces capteurs.

2.3 Modes de mesure dans les stations classiques

Dans une station météorologique classique, les mesures de température s’effectuent sous
un abri placé à 2 m au dessus du sol. Cela afin de protéger le thermomètre au rayonnement
solaire et à celui du sol. Le choix de ce niveau d'altitude (1.5 ou 2m) revient au fait que l'air
s'échauffe en contact direct avec le sol. Ainsi, la température de l'air est maximale près du
sol; elle s'affaiblie en altitude avec un gradient fort près du sol. Ce gradient devient nul près
de 2m. Le choix de mesurer la température de l’air dans un abri se justifie quant { lui par le
fait que les thermomètres classiques expriment très souvent leurs propres températures et
non celle de l’air ambiant. Cette température du thermomètre ne peut être considérée
comme celle du milieu ambiant que s'il y a équilibre thermique entre le thermomètre et le
milieu ambiant. Cela signifie par exemple, que si un thermomètre est exposé au soleil, il sera
plus chaud que l'air, et que cet écart de température dépendra entièrement de sa couleur et
de sa ventilation, et donc qu'une température mesurée dans ces conditions est totalement
fantaisiste par rapport à la température de l'air. C'est pour cela que les météorologues
mesurent la température sous abri ventilé et placé à deux mètres au dessus du sol. Deux
thermomètres (thermomètre à mercure et thermomètre à alcool) sont placés dans l’abri
pour mesurer respectivement les températures maximum et minimum.

3. Unité – échelles de température

3.1. Échelle Celsius


Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG
Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 29
L’échelle commune { tous les gaz a un caractère universel. Elle est appelée échelle
centigrade du gaz parfait ou échelle Celsius. Elle va du point congélation de l’eau au niveau
de la mer (0°C) au point d’ébullition de l’eau au niveau de la mer (100°C).

3.2 Échelle thermodynamique de Kelvin


Elle va du zéro absolu qui en fait représente la limite thermique infranchissable ou encore
le niveau où tous les atomes sont immobiles { l’échelle microscopique. Etant donné qu’elle
va du zéro absolu, il n’existe pas de températures Kelvin négatives.

Cette échelle (notée T) a été adoptée en 1954. Elle est définie à partir de l'échelle
centigrade du gaz parfait par la relation :
T = t + 1/a = t + 273,15
Donc, T(°C) = T(k) − 273.15

3.3 Échelle Fahrenheit


L’échelle Fahrenheit varie de la température de congélation d’eau saturée en sel (0°F) à
celle du corps humain (96°F). Son équivalence { l’échelle centigrade est donnée par la
formule :
T°F = ((T°C x 9/5) + 32)
T°C = ((T°F - 32) x 5/9)
32°F = 0°C, 100°F = 38°C

3.4 Quelques tableaux de correspondance des valeurs

Températures de référence par échelle


Fahrenheit Centigrade Kelvin
Congélation d’eau saturée en sel (NaCl) 0° -
Zéro thermodynamique - - 0°
Congélation de l’eau pure/fusion de gl 32° 0°
Point triple de l’eau 0.01° 273.16°
Température du corps humain: 96° - -
Ébullition de l’eau pure (distillée) 212° 100° -

Année 1707 1742 1848

Celsius (0°) Fahrenheit (0° - NaCl) Kelvin (0° - absolu)


Celsius 0°C -17.8°C -273.15°C
Fahrenheit 32°F 0°F -430.07F
Kelvin 273.15°K 255.37°K 0°K

Celsius (100°) Fahrenheit (212°) Kelvin (273.16°)


Celsius 100°C 100°C 0.01°C
Fahrenheit 212°F 212°F 57.62°F

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 30
Kelvin 373.15°K 373.15°K 273.16°K

3.5 Quelques températures de référence

Faits référentiels Température


équilibre vapeur-liquide – oxygène -182,97 °C
équilibre solide-liquide – eau 0,00 °C
point triple de l'eau 0,01 °C
équilibre vapeur-liquide – eau 100,00 °C
équilibre solide-liquide – zinc 419,58 °C
équilibre vapeur-liquide – soufre 444,67 °C
équilibre solide-liquide – argent 961,62 °C
équilibre solide-liquide – or 1064,43 °C

4. Variation des températures

4.1 Les variations temporelles


Les variations de température influent beaucoup sur les phénomènes météorologiques. Ces
variations peuvent être regroupées suivant différentes échelles de temps. On peut ainsi
différencier les variations diurnes, saisonnières, variations annuelles, interannuelles,
séculaires, etc.
- Les variations diurnes
- Les variations annuelles

4.2 La répartition zonale des températures à la surface du globe

La configuration spatiale (=répartition géographique ou distribution spatial) des


températures s’exprime par des cartes. Il existe trois mode de répartition des températures
à la surface du globe : une répartition (ou un zonage latitudinale), un zonage longitudinal et
un zonage altitudinale. Sur ces dernières les points d’égales températures sont reliés par
des isothermes. Les isothermes permettent d’établir les limites des régions homogènes sur
le plan thermique. L’isotherme qui reporte les températures les plus élevées { la surface du
globe se nomme équateur thermique. L’équateur thermique n’est pas l’équateur
géographique. Sa tracée est, suivant les saisons, décalée par rapport { l’équateur
géographique. La température moyenne annuelle au niveau de l’équateur thermique
dépasse 30˚C. C’est également au niveau de l’équateur thermique que les records absolus
de chaleur sont atteints : plus de 55˚C au Sahara, par exemple.

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 31
4.2.1 Zonage latitudinal des températures
La position de la terre par rapport au soleil induit des changements dans la quantité
d’énergie solaire reçue par les points de la surface du globe. Cela a pour conséquence un
échauffement inégal des différents points de la surface de la Terre. Il existe des régions très
chaudes, tempérées et froides qu’on peut observer sur des cartes de répartition des
températures.
Lorsqu’on observe une carte de répartition des températures on peut constater que la
distribution spatiale des températures à la surface de la Terre est globalement zonale c.à.d.
qu’elle suit un découpage latitudinal (l’allure des isothermes copie les parallèles). Le
zonage latitudinal s’explique essentiellement par les apports solaires. Dans chaque
hémisphère, trois zones thermiques se succèdent lorsqu’on quitte l’équateur vers les
pôles : zones chaude, tempérée et froide.

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 32
a) La zone polaire
Située au-delà de 50° à 60° de latitude des deux hémisphères. Il existe donc deux zones
polaires (boréale et australe). Il y règne un climat glacial pendant 9 { 10 mois de l’année:
températures moyennes annuelles inférieures à 0°C. L’été est très court et les températures
moyennes d’été ne dépassent pas 10° C.

b) La zone chaude
Elle est située entre 30° de latitude sud à 35° de latitude nord. La température y est
toujours élevée: températures moyennes annuelles supérieures à 20°C.

c) La zone tempérée
Située entre les deux zones précédentes. Températures moyennes annuelles comprises
entre 0°C et 20°C et se caractérise aussi par l’existence de quatre saisons bien marquées
(printemps, été, automne, hiver).

4.2.2 Zonage altitudinal de la distribution spatiale des températures


L’altitude intervient dans la modification de la zonalité des températures et introduit un
zonage des températures qui lui est propre, à travers le gradient vertical des températures.

4.2.3 Zonage longitudinal de la distribution spatiale des températures


La répartition longitudinale de la température essentiellement par la continentalité et la
circulation atmosphérique générale. C’est { cause de ces deux facteurs (de zonage
longitudinal) qu’il se produit un décalage vers le nord en été et vers le sud en hiver de
l’équateur thermique. La continentalité par contre explique la modification de la zonalité
des températures dans les régions tempérées. Elle influence notamment les très basses
températures observées dans les continents des régions tempérées et des régions polaires,
notamment en Sibérie orientale ou dans le cœur de l’antarctique (-90˚C).

4.3. Facteurs de la répartition des températures


L’inégale distribution des températures { la surface du globe peut être attribuée { plusieurs
facteurs, notamment l’épaisseur de la couche atmosphérique, l’angle d’incidence des rayons
solaires, les variations de la durée des jours et des nuits, la nature du sol, l’élévation, etc.
- La quantité du rayonnement solaire reçue par une portion de la surface est fonction
de l’angle d’incidence. Plus l’angle est plus fort plus la surface reçoit plus du
rayonnement et plus elle s’échauffe.
- Les rayonnements solaires parviennent à la surface de la terre (au sol) en traversant
l’atmosphère. L’épaisseur d’atmosphère qu’ils doivent traverser pour parvenir { la
surface du globe n’est donc pas la même selon la latitude. Plus la couche
d’atmosphère { traverser est épaisse et moins il y a d’énergie qui parvient { la
surface par rayonnement. C’est ainsi que les pôles reçoivent une quantité d'énergie
bien plus faible que l’équateur. La direction de l’axe des pôles restant fixe dans
l’espace au cours de la rotation de la terre autour du soleil, cette épaisseur dépend
également de la position de la terre par rapport au soleil, c’est { dire de la saison
(voir schéma ci-contre). Les saisons sont alors inversées entre l’hémisphère nord et
l’hémisphère sud. Les schémas ci-contre représentent les solstices d’hiver et d’été

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 33
pour l’hémisphère nord. La durée pendant laquelle un point de la surface de la terre
est éclairé par le soleil (donc pendant lequel le sol se réchauffe) dépend également
de la latitude et de la saison.
- Tous les points de la surface du globe sont soumis aux variations saisonnières de la
durée des jours et des nuits, en dehors des points situés sur région ou bande
équatoriale. Les pôles sont soumis à une alternance de 6 mois de jour et 6 mois de
nuit. La durée des jours et des nuits influence également le bilan énergétique
journalier et ainsi la température.
- Selon la nature du sol (rocher, champs cultivés, forêts, bitume, eau,...) une même
énergie arrivant du soleil par rayonnement ne produira pas le même réchauffement.
En effet, une part plus ou moins importante de ce rayonnement sera réfléchie par le
sol. Il n’y en a donc qu’une partie qui est absorbée. La température du sol n’est pas
uniforme. Au contact des zones chaudes, l’air se réchauffe par convection. Sa masse
volumique diminue alors et il s’élève pour laisser la place { de l’air plus froid. Au-
dessus des zones les plus chaudes il y a donc des mouvements ascendants de la
masse d’air et au-dessus des plus froides des mouvements descendants. De plus la
formation de nuages peut bloquer l’arrivée des rayonnements jusqu’au sol. La
nébulosité de l’atmosphère (présence de nuage) engendre donc aussi des
différences de température locales au sol. Ces variations locales ont une très grande
influence sur l’évolution de la météo sur des durées faibles (quelques heures). Elles
sont donc prises en compte par les météorologistes pour pouvoir prévoir le temps et
son évolution sur une durée de quelques heures. La rugosité de la surface augmente
ou diminue le pouvoir de réflexion des rayons solaires. Les continents par exemple sont
plus rugueux que les océans. Au niveau des continents (et sous abri), les températures
observées sur terre varient dans l’absolu entre –90°C (Antarctique central) à près de
+60°C (déserts tropicaux). En France, les records s’établissent { –33°C (Langres en
décembre 1879 ; T. moyenne mensuelle à Paris = -7.9°C) et +44°C (Toulouse en
1923). Cette valeur a sans doute été dépassée dans le Gard (Conqueyrac, +44.1°C)
en août 2003.
- La température, on le sait, varie l’altitude. Le gradient de température retenu n’est
pas celui que l’on rencontre tous les jours. Pour la troposphère, couche des
phénomènes météorologiques, le gradient de -6,5 °C / 1000 m est un gradient
moyen. Il se peut que la température évolue de façon différente. Il se peut également
que le gradient ne soit pas constant de 0 à 11000 m.

Température globale

La température globale réfère { la température de l’atmosphère { 1 ou 2 mètres au dessus


de la surface. On l’appelle aussi « température de l’air { proximité de la surface ». Elle prend
en compte les températures des différents types de surfaces : surface des océans, terres
fermes, glaces (glaciers) (Christy, John R. 2003 chapter 46 in Potter, T. D. and Colman,
Bradley R. 2003). Toutes les séries de température que l’on qualifie de température globale
ne sont pas en effet réellement globale dans leur extension ni encore systématique dans la
grandeur (quantité) mesurée. On doit être très vigilant en ce qui concerne les aspects de la

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 34
surface de la Terre qui ont fait l’objet de mesure, les méthodes utilisés et les lieux ayant fait
l’objet de mesures.
Les données relatives « la température globale » sont sujettes { l’incertitude de ces données
notamment à cause de plusieurs problèmes ou questions notamment : l’homogénéité
spatiale et temporelle, la calibration des détecteurs, changement des instruments de
mesure ou leur dégradation, changements dans l’environnement local qui ne sont pas dus
aux facteurs climatiques, etc.

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 35
IV. HUMIDITE DE L’AIR
1. Notions
L’air ambiant n’est jamais parfaitement sec ; il contient toujours une certaine quantité
d’eau. L’air humide est un mélange d’air sec et de vapeur d’eau.

Air humide = air sec + vapeur d'eau

L’humidité de l’air réfère donc { la quantité d’eau contenue dans l’atmosphère. Cette eau
est présente dans l’atmosphère sous trois états (gaz, liquide et solide) et provient
essentiellement de l’évaporation des surfaces actives qui contiennent de l'eau.
Pratiquement toute la vapeur d'eau (99%) est contenue dans la couche inférieure de
l’atmosphère (la troposphère). Les deux premiers kms (jusqu'à 1,5 km) au-dessus de la
surface contiennent environ 50% de la quantité totale de vapeur d’eau atmosphérique.

Dans l’atmosphère, il existe une quantité maximale de vapeur d’eau que l’air sec peut
absorber (limite de saturation) à une pression et une température données. Au-delà de
cette valeur, la vapeur d’eau se condense. Il se forme soit les brouillards ou les nuages. En
termes simples, la quantité de vapeur d’eau que peut contenir l’air sous forme de vapeur
invisible est limitée. Au-del{ de cette limite (l’excès de vapeur d’eau { une température et
une pression données), cette vapeur d’eau dans l’air (invisible { l’état gazeux) change d’état
et devient visible. On voit apparaître les brouillards et de la condensation (c.à.d. des
microgouttelettes en suspension). L’état d’équilibre entre l’air sec et la vapeur d’eau dans
l’atmosphère peut être analysé { travers les grandeurs hygrométriques c.à.d. les grandeurs
qui permettent de quantifier la teneur en eau de l'air. Il s’agit notamment de: l’humidité
absolue, la pression de vapeur, l’humidité relative, l’humidité spécifique, la température du
point de rosée, etc.

1.1 Humidité absolue

L’humidité absolue, souvent exprimée en g.m-3 (g/m3), est la masse de vapeur d’eau
contenue dans un volume d’air. Fondamentalement, il s'agit de la densité de la vapeur
d'eau. Comme symbole, on utilise plusieurs lettres pour la noter notamment « a ». Si l’air
est saturé on parle de l’humidité absolue maximale et on la note par « A ». Elle s’exprime
par cette relation :

Ou e est la pression de vapeur d’eau, T est la température.

1.2. Humidité spécifique rs.

L’humidité spécifique, exprimée en g/kg, est le rapport entre la masse de vapeur d’eau
contenu dans un volume d’air (en g) et la masse de ce volume d’air (en kg). En d’autres
termes c’est le rapport de la masse d'eau dans l'air sur la masse d'air humide. On le confond
souvent avec le rapport de mélange qui lui désigne la masse de vapeur d’eau contenu dans

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 36
un volume contenant 1 kg d’air sec et s’exprime en kgvap/kgair sec. En d’autres termes c’est le
rapport de la masse d'eau dans l'air sur la masse d'air sec.

1.3 Pression de vapeur

Rappelons que l'air humide est un mélange de deux gaz assimilés à des gaz "parfaits": l'air
sec (c'est la plus grande part) et la vapeur d'eau. Cette dernière (la vapeur d'eau) peut être
moins humide, saturante ou sursaturée. Chacun de ces gaz est caractérisé par sa pression
partielle. On a dans ce contexte :
- la pression partielle de l'air sec (P)
- la pression partielle de la vapeur d'eau (pv) et
- la pression atmosphérique (Pa)
On peut signaler enfin que ces pressions sont liées à la teneur en eau de l'air considéré
d'une part et à la température de cet air d'autre part.
Remarque : dans un air humide, la pression atmosphérique (Pa) est, suivant la loi de Dalton,
la somme des pressions partielles de l’air sec (P) et de la vapeur d’eau (Pv). On peut écrire :
P a = P + pv

a) Pression partielle de vapeur [pv ou (e)]


La pression partielle de vapeur dans un mélange de vapeur d’eau de pression totale est
définie comme pression qui serait exercée par les molécules du gaz « i » si ce gaz occupait
seul tout le volume offert au mélange, à la température de celui-ci. La pression partielle
peut augmenter si la proportion de vapeur d'eau augmente. La pression du mélange est la
somme des pressions partielles de chacun des composants.

b) Pression de vapeur saturante [pv,sat ou (E)]


La quantité maximale de vapeur d'eau que l'air peut contenir exprime l'état de saturation.
La pression de vapeur saturante [pv,sat (E)] est liée à cet état de saturation. On sait que
pression partielle augmente si la proportion de vapeur d'eau augmente. Tant que la
pression partielle des molécules de vapeur d'eau du mélange n'est pas trop élevée, il existe
un équilibre stable entre les composants de ce mélange: air sec et vapeur. Par contre si cette
pression partielle devient trop élevée et atteint sa valeur maximale, on parle de pression de
vapeur saturante. Alors l'équilibre se rompt et la vapeur d'eau se condense.
La pression de vapeur saturante peut donc être définie comme la pression de la phase
gazeuse lorsqu'elle est en équilibre avec la phase liquide ou solide. C’est en fait, la pression
partielle de la vapeur à partir de laquelle on ne peut plus former des molécules sous forme
vapeur dans l'air. Elle représente la quantité maximale de vapeur d'eau que l'air peut
contenir. Elle augmente avec la température: plus la température est élevée (plus l'état
d'agitation des molécules est intense) plus l'air humide peut contenir de molécules de H2O
en équilibre et donc plus la pression de vapeur saturante est élevée.

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 37
Température (°C) Pression de vapeur saturante (mbar)
-60 0,001
-40 0,13
-20 1,03
-10 2,6
0 6,10
5 8,72
10 12,3
15 17,0
20 23,4
25 31,7
30 42,4
40 73,8
50 123
60 199
100 1013
Tableau 4 : Pression de vapeur saturante correspondante aux valeurs de températures

1.4 Relation pv et pv, sat


Si pv (e) < pv,sat (E), il n'y a donc pas de risque de condensation.
Si e > E, il y a condensation

1.5 Humidité relative ψ.


L’humidité relative ou état hygrométrique, exprimée en pourcentage, est la masse de
vapeur d’eau contenue dans un volume d’air donné rapportée { la masse maximale que ce
volume contiendrait à la température « t » et à pression atmosphérique « p ». C’est le
rapport entre la pression partielle de vapeur e et la pression de vapeur saturante E. Ce taux
est exprimé en pourcentage. L’humidité relative est la grandeur la plus utilisé en
climatologie car c’est elle qui renseigne sur l’éloignement de l’air { son point de saturation.
Une humidité de 0% correspond à un air totalement dépourvu de vapeur et une humidité
de 100% correspond à un air saturé. Donc, le point de saturation est atteint à 100%.

1.6 La saturation et Température de rosée Tr


La masse de vapeur d’eau qu’un volume d’air peut contenir (ou tension de vapeur) n’est
pas infinie. Cette quantité augmente avec la température : 1 m3 d’air peut contenir au
maximum 1 g d’eau { -20˚C, 5 g { 0˚C et 18 g { 20˚C. Cette température est celle { laquelle la
saturation est atteinte. On l’appelle la température de point de rosée. Une masse d’air
atteint le point de rosée par évaporation ou par refroidissement. Dans le premier cas, la
masse d’air s’enrichit en vapeur en passant au dessus d’une étendue d’eau liquide ou d’une
surface végétale. Dans le second cas, le refroidissement a lieu soit au niveau du sol par
contact avec une surface froide (par exemple le refroidissement par rayonnement nocturne
ou advection d’une masse d’air océanique chaude sur un continent plus froid), soit en

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 38
altitude par ascendance et détente de l’air. En effet, le mouvement ascendant de l’air
entraine un accroissement de volume, une détente et par conséquent une diminution de la
température. Une telle transformation est dite adiabatique.

2. Mesure de l’humidité de l’air

On mesure l’humidité atmosphérique ainsi que la température du point de rosée


généralement avec l’hygromètre. L’hygromètre le plus simple et le plus ancien est
l’hygromètre { cheveux. L’hygromètre { cheveux utilise les propriétés qu’ont certains corps
{ changer de longueur en fonction de l’humidité ambiante. C’est le cas des cheveux humains
ou de certaines fibres artificielles. On utilise donc des fils qui ont la propriété de se
rétracter lorsqu’ils sont secs et de s’allonger une fois humectés. L'allongement du cheveu
est de l'ordre de 2 % lorsque l'humidité (relative) varie de 0 à 100 %. Cette valeur
d’allongement des cheveux peut ainsi être étalonnée sur un cadrant. Dans des abris
d’observation météorologiques on l’étalonne avec un psychomètre ; quelque fois on équipe
l’hygromètre d’un système d’enregistrement automatique. On utilise également d’autres
types d’hygromètres pour mesurer l’humidité de l’air, notamment l’hygromètre à
condensation. Celle-ci détermine la température du point de rosée en refroidissant une
surface polie jusqu’{ l’obtention d’un dépôt de condensation de vapeur d’eau.

Par ailleurs dans les abris météorologiques on utilise très couramment le psychomètre. Ce
dernier est constitué de deux thermomètres identiques. On laisse mouiller réservoir de l’un
des thermomètres pendant celui du second reste exposé { l’air ambiant (relativement sec).
Le principe est que l’air sec active l’évaporation, tandis que l’air humide la réduit. La
résultante est qu’on observe les températures inférieures (minimales) dans le premier
thermomètre que dans le second. Cela étant dû au fait que le premier thermomètre est
refroidi par l’évaporation de l’eau (refroidissement dû { la perte d’énergie). La différence
des températures entre les deux thermomètres est convertie en humidité relative { l’aide
des tables psychométriques6. La différence est nulle pendant un temps brumeux ; elle est
maximale pendant un temps sec. Un psychomètre qui est placé dans un abri
météorologique ventilé naturellement par l’air sert aussi { étalonner les hygromètres.

2.1 Les grandeurs hygrométriques et leurs unités de mesure

Grandeurs Symboles Unités de mesure


Humidité absolue W g.m-3
Humidité spécifique rs g.kg-1
Pression partielle pv kPa (kilopascal)
Température de rosée tr ˚C
Humidité relative ψ %

6Une table psychométrique est une matrice qui met en rapport la température de l’air sec (ou humide) et une
valeur « Delta - D » qui vaut la différence des températures (Tsec – Thumide) qu’on corrige en la multipliant
par (pression/1000). Donc D = (Tsec – Thumide) x (pression/1000). Quelquefois on ne corrige pas delta.
L’humidité relative de l’air ambiant (exprimée en %) est lue { l’intersection des deux variables.
Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG
Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 39
T.P. : Utilisation des abaques

L’abaque est un diagramme psychométrique qui sert { déterminer le degré d’humidité dans
l’air. Il met en relation l’humidité (absolue et relative) et la température.

3. Stabilité et instabilité atmosphérique

Les deux notions que nous allons voir dans les lignes qui suivent évoquent la stabilité et
instabilité de la stratification du profil vertical de l’atmosphère dans la troposphère. La
stabilité est une caractéristique d’un système ou une caractéristique de l’atmosphère qui
tend { atténuer toute perturbation introduite, pendant que l’instabilité est la propriété de
l’air { pouvoir amplifier toute perturbation. Les deux notions décrivent donc les
mouvements verticaux de l’air. Ces mouvements sont étroitement liés au gradient
thermique vertical et au gradient adiabatique.

3.1 Notions de gradient thermique vertical et gradient adiabatique

Dans les chapitres précédents on avait déjà évoqué la notion de gradient thermique.
Rappelons toutefois que dans la troposphère, la température diminue avec l’altitude. C’est
ce qui explique le fait que les sommets des montagnes sont plus froids que les piémonts ou
les vallées. L'air se refroidit à mesure que l'on monte. Cette diminution de températures
avec l’altitude est en moyenne estimée { 0.6˚C/100 m ou { 6˚C/1 km. Ce taux de variation
de température avec l’altitude, exprimé en degré Celsius par unité de distance, est appelé
« gradient thermique vertical ». Il varie en fonction du temps et du lieu.

Une particule d’air qui subit un mouvement vertical peut soit s’élever ou descendre. Elle
subit également une augmentation ou une diminution de sa température avec l’altitude.
Une particule d’air qui subit un mouvement vertical se trouve généralement dans un
environnement ou la masse spécifique est différente de la sienne. Si le mouvement de la
particule se fait sans échange avec l’extérieur (avec son environnement) et que cette
variation de température dépend simplement des caractéristiques hygrométriques de l’air,
on parle de changements adiabatiques de températures. Il en résulte que l’air ambiant a
son gradient vertical de température, la particule de l’air en a aussi le sien. Le gradient
vertical de température propre { la particule de l’air s’appelle gradient adiabatique. Un
gradient adiabatique désigne par définition la variation de température de la particule de
l’air par unité de distance une particule (masse) d’air sans échange de chaleur avec l’air
ambiant. Le terme adiabatique signifie que la particule d’air en mouvement vertical ne
subit aucun échange thermique avec l'air ambiant extérieur à cette particule d'air. Ceci
indique bien que la masse d'air chaud se refroidit par détente et non par échange
thermique avec l'air extérieur. Ce gradient adiabatique de température vaut 1˚C/100 m
dans l’air sec (gradient adiabatique sec) et 0.5˚C/100 m pour l’air saturé (gradient
adiabatique saturé ou le gradient pseudo-adiabatique).

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 40
3.2 Stabilité et instabilité de l’air

Dans les lignes précédentes on a décrit le mouvement vertical d’une particule d’air sans
échange avec l’environnement. Rappelons que lorsqu’une particule d’air humide s’échauffe
au contact du sol, elle subit une agitation moléculaire, sa densité et sa masse volumique
diminuent. Elle subit alors une détente adiabatique (elle s’élève) et se refroidit. Ce
refroidissement est appelé refroidissement adiabatique. (1) si sa température devient égale a
celle de l’air ambiant, sa masse volumique également et elle stoppe sa montée. (2) si sa
température devient inferieure { celle de l’air ambiant, sa masse volumique devient
supérieure a celle de l’air ambiant et elle redescend. En fait, la différence de masse
spécifique entre la particule d’air en mouvement et son environnement se traduit par une
résultante non nulle de la poussée hydrostatique sur la particule. Ainsi son mouvement
pourra être soit accéléré ou soit ralenti selon que la résultante des forces hydrostatiques
est dirigée dans le sens du mouvement ou dans le sens opposé.

La stabilité de l’atmosphère est par définition la propriété de l’atmosphère par laquelle


toute perturbation introduite dans l’atmosphère est atténuée. L’instabilité en revanche
désigne la propriété par laquelle toute perturbation est amplifiée. En pratique, on parle de
la stabilité lorsque le gradient thermique vertical est inférieur au gradient adiabatique de la
masse d'air montante. On parle de l’instabilité dans le cas contraire. Dans le premier cas (la
stabilité), le mouvement ascendant d’une particule d’air est ralenti ou atténué par son
environnement. Par contre dans le second cas (instabilité), le mouvement ascendant d’une
particule d’air est accéléré par l’air ambiant. Dans une atmosphère instable les
mouvements verticaux ont tendance à être accélérés alors qu’ils sont ralentis et tendent {
disparaître lorsque la stratification thermique est stable. Ainsi par exemple les
mouvements de convection, la pluviogenèse, etc. sont d’une grande ampleur dans une
atmosphère instable. Par contre dans une atmosphère stable, ils sont d’ampleur modeste.
L’air est calme et il ne se forme pas de nuages en moyenne et haute altitude. Certaines
couches d’atmosphère sont favorables à la stabilité. Par exemple : les couches isothermes
(ce sont des couches d’air dans lesquelles la température reste constante lorsque l’on
monte) ou les couches d’inversion (ce sont des couches d’air dans lesquelles la température
augmente lorsque l’on monte).

3.3 Illustration de la stabilité/instabilité de l’atmosphère (revoir le contenu !!!)


Supposons un gradient thermique vertical de 2°C par 300 mètres et un gradient
adiabatique de la masse d'air montante de 3°C par 300 m. Supposons une température au
sol de 15°C et une température de la masse d'air chaud de deux degré de plus, 17 °C. À 300
m d'altitude, l'air ambiant sera à 15 - 2 = 13°C et celui de la masse d'air chaud de 17 - 3 =
14°C. La masse d'air est encore plus chaude que l'air environnant et, donc, continue de
monter. Mais à 600 m d'altitude, l'air environnant sera à 13 - 2 = 11°C et la masse d'air
initialement chaud à 14 - 3 = 11°C : la masse d'air chaud s'arrête de monter. L'air est donc
stable. L'arrêt de son ascension permet à la masse d'air de ne pas atteindre son point de
rosée et de ne pas se transformer en nuage.
Maintenant, prenons un gradient thermique vertical de 4°C par 300 m et un gradient
adiabatique de la masse d'air montante de 3°C par 300 m. Supposons une température au

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 41
sol de 15°C et une température de la masse d'air chaud de seulement un degré de plus,
16°C. À 300 m d'altitude, l'air ambiant sera à 15 - 4 = 11°C et celui de la masse d'air chaud
de 16 - 3 = 13°C. La masse d'air est encore plus chaude que l'air environnant et, donc,
continue de monter. À 600 m d'altitude, l'air environnant sera à 11 - 4 = 7°C et la masse
d'air chaud à 13 - 3 = 10°C : la masse d'air chaud continue et continuera de monter jusqu'à
la tropopause en formant un énorme cumulonimbus et donc, des averses puissantes et
certainement un gros orage. L'air est dit instable.
Il est important de savoir aussi que le gradient adiabatique varie en fonction de l'humidité
de la masse d'air. Ainsi, le gradient adiabatique avant condensation de l'air présent dans la
masse d'air est de 3°C par 300 m mais celui d'une masse d'air après condensation est de
1,5°C, ce qui va accroître l'instabilité de l'air.

3.4 Quelques causes des mouvements verticaux


Elles sont nombreuses, cependant on peut citer quelques unes :
1. Ascendance orographique - lorsqu’une masse d’air humide s’élève pour
franchir une montagne ;
2. Ascendance frontale - lorsqu’une masse d’air froid plus lourd glisse sous la
masse d’air chaud léger (superposition de deux masses d’air de densité
différente) dans un front ;
3. Convergence - lorsqu’une masse d’air humide est réchauffé { sa base par un
sol (une surface) chaud ;
4. L’advection d’air froid en altitude ;
5. Convergence thermique (la convergence produit une accumulation d’air qui
entraine une compensation verticale, donc une convection) ;
6. Confluence – c’est une convergence sur un plan horizontal des lignes de flux ;
Dans toutes ces situations, le gradient thermique augmente, l’air devient instable et les
mouvements verticaux se développent.

4. La condensation et la nébulosité

On parle de la condensation lorsque la vapeur d’eau passe de la phase gazeuse { la phase


liquide (liquéfaction) ou solide (solidification). Durant ce processus de condensation, il y a
libération de l’énergie latente ; néanmoins cette énergie est libérée en plus grande quantité
pendant la solidification que pendant la liquéfaction. Deux conditions essentielles doivent
remplies pour qu’il y ait condensation :

a) la saturation de l’air : il faudrait que l'air soit saturé en vapeur d'eau. Divers processus
thermodynamiques sont susceptibles de réaliser cette saturation des particules
atmosphériques initialement non saturées et provoquer leur condensation :
 saturation et condensation par refroidissement isobare (à pression constante),
 saturation et condensation par détente adiabatique,
 saturation et condensation par apport de vapeur d'eau,
 saturation par mélange et par turbulence.

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 42
b) il faudrait qu’il y ait des noyaux de condensation7 (hygroscopique ou les aérosols) dans
l’atmosphère. Souvent ils ont une dimension variant entre 0,01 μm - 1μm et une structure
hexagonale.

La condensation peut se produire à la surface de la terre c.à.d. au contact du sol ou dans


l’atmosphère. Selon qu’elle a lieu au niveau de la surface ou dans l’atmosphère, elle abouti {
la formation des différents hydrométéores parmi lesquels on peut citer la rosée, la gelée
blanche, le givre, les brouillards, la brume (lorsque la condensation a lieu au contact du sol)
et les gouttelettes d’eau ou cristaux de glace qui forment les nuages (lorsqu’elle se produit
dans l’atmosphère). Tous ces hydrométéores résultant de la condensation au contact du sol
ainsi que les précipitations des nuages sont également considérés comme précipitation
atmosphériques. On les évoquera au chapitre suivant.

4.1 Les processus thermodynamiques favorisant la condensation et la formation des


nuages
- La convection thermique : l’échauffement inégal de la surface de la terre qui produit une
convection thermique conditionnelle des masses d’air suivi de la saturation de ces masses
d’air et de la formation des nuages de types cumulus;
- La frontogenèse : pendant ce processus, les masses d’air changent de propriétés ou se
chargent des nouvelles caractéristiques grâce aux obstacles
- la convection dynamique – convection due { un obstacle montagneux que la masse d’air
doit surmonter.

NB/ Les hydrométéores qui se produisent au contact du sol présentent des risques
majeures pour la circulation qu’elle soit aérienne ou routière. Une bonne réglementation de
la circulation prend toujours en compte les conditions météorologiques dans lesquelles
prévalent ces phénomènes. La prévision météorologique est dans ce contexte un outil
essentiel pour la réduction des risques d’accidents de circulation.

4.2 Les nuages


C’est un ensemble visible composé principalement des particules minuscules d’eau liquide
ou de glace ou des deux à la fois, en suspension dans les couches supérieures de
l’atmosphère. Les nuages peuvent contenir aussi des poussières, du sable et des gaz
industriels.

[http://www.cnes.fr/automne_modules_files/standard/public/p9184_6a8fc728ca125abb
491bf4e7d4450b9aatmo_ds_cloudsobs_fr.pdf]

Cinq termes descriptifs s’appliquent aux différents types de nuages, { savoir :


CIRRO ou nuages à haute altitude
ALTO ou nuages à moyenne altitude
CUMULUS ou nuages bouffis blancs

7Aérosols ou impuretés en suspension dans l'atmosphère d'origines variées (cendres volcaniques, cristaux de
sable, cristaux de sel marin, combustions industrielles, polluants) autour desquels les gouttes ou les cristaux
se forment.
Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG
Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 43
STRATUS ou nuages en couches
NIMBUS ou nuages générateurs de précipitations

Il existe plusieurs formes de nuages qu’on peut regrouper { des catégories bien précises. La
catégorisation ou la classification des nuages se base sur plusieurs critères – ou
caractéristiques prises en compte. Parmi les caractéristiques pris en compte pour classifier
les nuages on peut notamment citer : la composition (particule d’eau, particule solide –
cristaux de glace, les deux à la fois), la hauteur ou altitude (nuages de basse, moyenne ou
haute altitude ou encore nuage à fort développement vertical), la forme, etc.

Suivant la classification de l’OMM (Organisation Météorologique Mondiale), on distingue :


- les nuages de l’étage supérieur
- les nuages de l’étage moyen
- les nuages de l’étage inférieur

42.1 Les nuages de l’étage supérieur


Ils sont surtout composés de cristaux de glace, ce qui justifie leur couleur blanche. Leurs
noms comportent les préfixes « cirr » ou « cirro ». Il s’agit essentiellement des (1) cirrus,
(2) cirrostratus et (3) cirrocumulus.

a. les cirrus (Ci) - algue


Ces sont des nuages de haute altitude qui ont la forme de bandes (bandes, des taches, des
fibres) isolées. Ils ressemblent à de légères plumes blanches et se présentent en général
sous forme de filaments blancs et contiennent des cristaux de glace. Un peu avant le lever
du Soleil et peu après son coucher, les cirrus se teinte de rose ou de rouge. Très souvent ils
constituent les premiers signes indicateurs d’un système nuageux du front chaud.

b. Cirrocumulus (Cc)
Ces nuages se présentent sous forme de minces couches blanches leur donnant l’aspect de
champs de coton ou de rides sans ombres. Ils contiennent principalement des cristaux de
glace et même des gouttelettes d’eau très froide. La structure verticale qui caractérise les
cirrocumulus traduit l’instabilité { l’altitude dont ils se sont formés et est précurseur de
l’arrivée d’un front froid.

Cirrostratus (Cs)
Ces nuages se présentent sous forme de mince couche blanchâtre presque transparente
d’aspect fibreux. Ils sont composés de cristaux de glace. Ils peuvent couvrir le ciel
partiellement ou totalement et créer une sorte de halo autour du soleil. Ils traduisent une
grande stabilité de l’air en altitude et annoncent souvent l’arrivée d’un front chaud.

4.2.2 Les nuages de moyenne altitude


Ces nuages se forment entre 2-7 ou 8 km d’altitude. Ils sont formés essentiellement de
gouttelettes d’eau. Seul le sommet des altostratus contient au moins partiellement des
cristaux de glace. Leurs noms comportent le préfixe « alto ».

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 44
a. Altocumulus (Ac)
Ces nuages ressemblent aux vagues de la mer, avec une coloration blanche et grise. Ils
laissent une ombre sur le sol. Ils contiennent principalement des gouttelettes d’eau et peut-
être des cristaux de glace. Ils ne sont pas toutefois capables de produire des précipitations.
Ces sont des nuages typiques des systèmes nuageux des régions tempérées.

b. Altostratus (As)
Ces nuages forment un voile bleuté ou grisâtre couvrant le ciel partiellement ou totalement.
On peut voir le Soleil à travers ces nuages, mais sans effet de halo. Ils sont plus gris et plus
denses que les précédents. Ces nuages sont typiques du corps des perturbations et sont
associés aux mauvais temps. Ils génèrent des faibles précipitations, mais de longue durée.

4.2.3 Les nuages de basse couche


Les stratus (St)
Ces nuages sont gris et se trouvent près de la surface de la terre. Ils se présentent en
général sous forme de nappe, mais parfois de bancs. Ils produisent rarement des
précipitations.

Stratocumulus (Sc)
Ces nuages sont de couleur grisâtre ou blanchâtre. Leur base tend à être plus arrondie que
plate. Ils peuvent se former { partir d’anciens stratus ou de cumulus en train de s’étaler.
Leur sommet tend également à être plutôt plat.

Nimbostratus (Ns)
Ces nuages constituent une couche très sombre et grise qui bloque la lumière du soleil. Ces
nuages sont massifs et produisent des précipitations continues

Cumulus (Cu)
Ces nuages ont une base plate et un sommet dense et arrondi qui les fait ressembler à un
énorme chou-fleur. Lorsque le soleil frappe ces nuages, ils sont d’un blanc lumineux. La
base tend à être gris sombre. Ils ne produisent en général pas de précipitations.
Lorsqu’on considère leur développement vertical, les cumulus peuvent être subdivisés en
cumulus :
- humilis
- mediocris
- congestus

Cumulonimbus (Cb)
Ces nuages sont énormes, lourds et denses. Ils ont en général une base plate et sombre et
des sommets de grande largeur et hauteur semblables aux sommets de grosses montagnes
ou à des enclumes. Nuage à fort développement vertical de taille ~ 10 km et une durée de
vie de quelques heures Cb = réalisation de la convection tropicale. Les mouvements de
convection au sein et aux abords des cumulonimbus (y compris au stade de formation) sont
d’une très grande violence. Les frottements entre les particules au sein du nuage entraînent
une séparation des charges électriques. Le bas du nuage se charge négativement tandis que

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 45
le haut se charge positivement. Quand les charges sont très importantes, il se produit une
décharge violente accompagné d’un phénomène lumineux (éclair ou foudre) et d’un
phénomène acoustique (tonnerre). Une grande majorité des pluies est provoquée dans les
zones tropicales par des orages et donc des cumulo‐nimbus, même si ces Cb sont organisés
dans des structures spatiales plus vastes.

Fig. 13 : Phases d’évolution d’un cumulo-nimbus

L’ORAGE
Les orages se forment au sein des cumulonimbus.
Ces nuages à très grand développement vertical résultent de mouvements de
convection très puissants. Ils peuvent se développer sous le fait d’un très grand
échauffement du sol les journées d’été. Ils sont alors isolés et éclatent en fin d’après-
midi la plupart du temps. Ils peuvent également se former dans les fronts froids des
perturbations lorsque l’air chaud et humide est fortement soulevé par l’air froid qui le
pousse. Ils forment dans ce cas une barrière de cumulonimbus noyée dans la masse. Les
orages sont très violents et très fréquents { l’équateur. Leur force et leur fréquence
diminuent lorsque l’on se déplace vers les pôles. Ils y sont d’ailleurs inexistants car il n’y
a ni la chaleur ni l’humidité nécessaire au développement des cumulonimbus aux pôles.

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 46
V. PRECIPITATIONS
[http://echo2.epfl.ch/e-drologie/chapitres/chapitre3/chapitre3.html]

1. Le processus de pluviogenèse

Les précipitations sont les apports d’eau parvenant au sol sous forme solide, liquide comme
conséquence de la condensation de la vapeur d’eau. Elles se présentent sous formes solide
(neige, grésil8, grêle), liquide (bruine, pluie, averse) ou occulte (rosée, gelée blanche, givre,
...)

La formation des précipitations nécessite la condensation de la vapeur d'eau


atmosphérique. Comme il a été dit dans le chapitre précédent la condensation commence à
partir l’ascendance des masses d’air d’origine thermique, dynamique ou frontale.
L’ascendance doit aboutir { la saturation de la vapeur d’eau. En plus de la saturation, il faut
la présence des noyaux de condensation (la saturation et les noyaux de condensation sont
les deux conditions de la condensation). Lorsque ces deux conditions sont réunies, la
condensation intervient sur les noyaux ; il y a alors apparition de gouttelettes
microscopiques qui grossissent à mesure que se poursuit l'ascendance. Les noyaux de
condensation jouent en fait un rôle de catalyseur pour la formation de gouttelettes d’eau.
Cependant, pour qu’il y ait précipitations il faut que les gouttelettes d’eau ou les cristaux de
glace composant les nuages se transforment en gouttes de pluie. Cela se fait par
l'accroissement de leur taille. Elles doivent en principe atteindre la taille critique pour
précipiter. [http://echo2.epfl.ch/e-drologie/chapitres/chapitre3/chapitre3.html]. Deux
processus conduisent à ce grossissement de taille :

 la coalescence : Il y a grossissement par choc et fusionnement (par collision) avec


d'autres particules (gouttelettes). Ce processus provoque un accroissement rapide
de leur dimension et donc de leur masse ; ce qui augmentant leur vitesse de chute.
Au cours de leurs mouvements { l’intérieur des nuages les gouttes les plus rapides
récupèrent d’autres gouttelettes.

 l'effet Bergeron : lorsque la température du nuage est négative mais supérieure à -


40°C (varie entre <0˚C - -40˚C), ce qui est très fréquent, les cristaux de glace
coexistent avec les gouttelettes d'eau surfondues (eau liquide avec une T°<0°C, l'eau
pure ne se solidifie pas à 0°C mais en dessous de - 40°C). Autour d'un cristal de
glace, l'air est saturé à un taux d'humidité plus bas qu'autour d'une gouttelette d'eau
surfondue9. Suite à cette différence d'humidité, il apparaît un transfert de la vapeur
d'eau des gouttelettes vers les cristaux. Par conséquent, les gouttelettes s'évaporent
tandis qu'il y a condensation autour des cristaux. Lorsque la masse du cristal est
suffisante, il précipite. S'il traverse une région à température positive suffisamment

8 Précipitation de petits globules de cristaux de neige ou de glace étroitement agglomérés, friables, blancs et
d’un diamètre de 1 { 5 mm.
9 La surfusion est l’état dans lequel l’eau reste { l’état liquide malgré les températures inférieures { celles du

gel (-10˚C).
Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG
Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 47
épaisse (souvent à partir de 300 m dans les nuages stables) et si la durée de chute le
permet, il fond et donne lieu à de la pluie. Le même processus de grossissement a
lieu entre deux gouttelettes à des températures différentes (la plus froide grossit au
détriment de la plus chaude).

Pour plus de détails consulter :


http://zebulon1er.free.fr/pluie.htm
http://galileo.cyberscol.qc.ca/InterMet/precipitation/formation_precipitation.htm
http://echo2.epfl.ch/e-drologie/chapitres/chapitre3/chapitre3.html

Le processus de pluviogenèse exige la réunion impérative et simultanée de nombreuses


conditions précises qui concernent notamment l'existence nécessaire d'un potentiel
précipitable renouvelé, le facteur commandant le transfert de la vapeur d'eau (c'est-à-
dire de l'énergie) sur de longues distances et le maintien de cette alimentation, le
facteur (thermique, dynamique, frontal - mécanique) provoquant l'ascendance
nécessaire au changement d'état de l'eau et à la libération consécutive de la chaleur
latente, - et les conditions aérologiques structurales favorables (i.e. sans cisaillement,
subsidence ou stratification), indispensables au développement vertical des formations
nuageuses. Ces conditions sont extrêmement variables, à l'échelle synoptique comme à
l'échelle saisonnière, et varient aussi avec les conditions géographiques, les conditions
structurales en particulier étant différentes sous les Tropiques et dans les latitudes
hautes et moyennes, donnant aux diverses perturbations leurs caractères spécifiques.
Source : [http://archives-fig-st-die.cndp.fr/actes/actes_2003/leroux/article.htm]

2. Les différents types de précipitation

2.1 Précipitation mesurables (solides et liquides)


Lorsqu’on parle de précipitations on fait souvent { celles qui sont facilement mesurables et
qu’on peut analyser facilement. Il s’agit essentiellement des apports d’eau provenant de
l’atmosphère qui tombent sous formes solide et liquide. Ces précipitations peuvent être
différenciées sous différents point de vue, notamment en considérant le processus de
convection des masses d’air. On distingue ainsi: les précipitations convectives, les
précipitations orographiques et les précipitations frontales.
 Les précipitations convectives. Elles résultent d'une ascension rapide des masses
d'air dans l'atmosphère. Elles sont associées aux cumulus et cumulo-nimbus, à
développement vertical important, et sont donc générées par le processus de
Bergeron. Les précipitations résultantes de ce processus sont en général orageuses,
de courte durée (moins d'une heure), de forte intensité et de faible extension
spatiale.
 Les précipitations orographiques. Comme son nom l'indique (du grec oros,
montagne), ce type de précipitations résulte de la rencontre entre une masse d’air
chaude et humide et une barrière topographique particulière. Par conséquent, ce
type de précipitations n’est pas « spatialement mobile » et se produit souvent au
niveau des massifs montagneux. Les caractéristiques des précipitations
Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG
Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 48
orographiques dépendent de l'altitude, de la pente et de son orientation, mais aussi
de la distance séparant l'origine de la masse d'air chaud du lieu de soulèvement. En
général, elles présentent une intensité et une fréquence assez régulières.
 Les précipitations frontales ou de type cyclonique. Elles sont associées aux surfaces
de contact entre deux masses d'air de température, de gradient thermique vertical,
d'humidité et de vitesse de déplacement différents, que l'on nomme « fronts ». Les
fronts froids (une masse d’air froide pénètre dans une région chaude) créent des
précipitations brèves, peu étendues et intenses. Du fait d’une faible pente du front,
les fronts chauds (une masse d’air chaude pénètre dans une région occupée par une
masse d’air plus froide) génèrent des précipitations longues, étendues, mais peu
intenses.

2.2 Les précipitations occultes


a) rosée
La rosée est une précipitation d’eau qui résulte de la liquéfaction de la vapeur d’eau
contenue dans l’air. Ce phénomène se produit généralement lorsque l’air chaud et humide
vient au contact d’une surface relativement froide ou refroidie. En ce moment, la
température de l’air, au niveau de la couche adjacente à la surface, peut diminuer à la
température du point de rosé. Si la température de l’air est au dessus de zéro, la rosée se
forme. La rosée est souvent une conséquence du bilan radiatif négatif durant la nuit. La
rosée a une grande signification pendant la saison sèche car son apparition permet aux
plantes de compenser au déficit hydrique ou réduit l’évaporation. Sur le plan
phytopathologique, le mouillage des feuilles dû à la rosée permet le développement de
maladies fongiques. Les conditions idéales pour l'apparition de la rosée sont
[http://fr.wikipedia.org/wiki/Ros%C3%A9e] :
 nuit claire ;
 absence de vent (ou vent de moins de 5 km/h) ;
 air humide près du sol, et faible degré d'humidité de la couche d'air supérieure

b) Gelée blanche
La gelée blanche (ou simplement gelée) se forme comme la rosée avec la seule différence
que le point de rosée pour la gelée se situe en dessous du point de congélation. La gelée
blanche (ou simplement gelée) est un dépôt de glace qui provient de la vapeur d'eau
contenue dans l'air par passage direct de la phase gazeuse à la phase solide, le plus souvent
par rayonnement nocturne, au point de givrage
[http://fr.wikipedia.org/wiki/Gel%C3%A9e_blanche].

c) Le givre
Le givre est un dépôt assez lent de micro-gouttelettes d'eau en surfusion (à une
température inférieure au point de congélation de 0 °C) sur une surface froide (T˚ < 0˚C).
En effet, l'eau peut rester sous forme liquide jusqu'à -39 °C à la pression atmosphérique au
niveau de la mer, si elle ne rencontre pas de noyau de congélation. Mais lors d'un tel
contact, elle passera directement à l'état solide et forme des cristaux de glace, comme se
forme la neige [http://fr.wikipedia.org/wiki/Givre]. Ce dépôt de glace se forme sur la

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 49
végétation, clôtures ou tout autre objet exposé { une température de moins de 0˚C. Le givre
est le résultat de la congélation de la vapeur d’eau, du brouillard ou de la brume.

d) Les brouillards et la brume


Les brouillards représentent la concentration dans les basses couches de l’atmosphère des
gouttelettes d’eau en suspension. Ils contribuent { l’altération de la visibilité horizontale {
la surface. Cette visibilité est réduite { moins d’un km. Lorsque la visibilité varie entre 1.5 et
5 km, on parle de brume. Les brouillards et brumes ont une structure physique similaire à
celle des nuages bas comme les stratus. L’humidité relative dans un temps brumeux atteint
100 %. Lorsqu’on considère l’intensité des brouillards et de la brume on peut distinguer
quatre niveaux d’intensité : faible (visibilité 500 – 1000 m), modérée (200 – 500 m), forte
(50 – 200 m) et très forte (inférieure à 50 m). Généralement les brouillards se forment
lorsque l’humidité relative est au niveau du point de rosée (100%). Cependant, ils peuvent
se former même lorsque l’humidité relative est de l’ordre de 90-95%. On distingue
différentes sortes de brouillards : les brouillards de rayonnement, les brouillards
d’advection, les brouillards d’évaporation, les brouillards orographiques, les brouillards de
front.

3. Mesure des précipitations

Les précipitations, qu’elles soient solides ou liquides, sont mesurées la quantité d'eau
tombée durant un temps donné. Elles sont exprimées généralement par ces grandeurs
suivantes : la hauteur d’eau précipitée (exprimée en mm) ou lame d'eau précipitée par
unité de surface horizontale (mm) et l’intensité comme la hauteur d'eau précipitée par
unité de temps (exprimée en mm/h). La précision de la mesure est au mieux de l'ordre de
0,1 mm. L'enregistrement des précipitations se fait au moyen de divers appareils de
mesure. Les instruments les plus classiques sont les pluviomètres et les pluviographes, à
enregistrement mécano-graphique ou digital. En dehors de ces approches ponctuelles, il
existe aussi des méthodes de mesures globales basées sur les méthodes radar et les
radiomètres de télédétection.

3.1 Les pluviomètres


Le pluviomètre est l’instrument de base de la mesure des
précipitations liquides ou solides. Il indique la quantité d'eau
totale précipitée et recueillie à l'intérieur d'une surface
calibrée dans un intervalle de temps séparant deux relevés.
Le pluviomètre est généralement relevé une fois par jour. La
hauteur de pluie, lue le jour j, est attribuée au jour j-1 et
constitue sa "pluie journalière" ou "pluie en 24 heures". Les
pluviomètres sont composés d'un cône de réception, d'un
réservoir et d'une éprouvette graduée. L’éprouvette sert {
mesure la hauteur d’eau recueillie dans le réservoir. Les
précipitations solides (neige, grêle, grésil…) sont mesurées
après fusion.

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 50
Le choix du site du pluviomètre est très important. Suivant les normes standards, deux
conditions doivent être observées : (1) le site doit être représentatif et caractérisé par
l'absence d'obstacles à proximité. (2) La surface réceptrice des pluviomètres (et
pluviographes) doit être horizontale et située à 1,50 m au-dessus du sol ; cette hauteur
permet de placer facilement l'appareil et évite les rejaillissements ou les effets du vent qui
peuvent créer un déficit en eau, dans le cas où le pluviomètre serait en position élevée.

3.2 Les pluviographes


Le pluviographe : instrument captant la précipitation de la même manière que le
pluviomètre mais avec un dispositif permettant de connaître, outre la hauteur d'eau totale,
leur répartition dans le temps, autrement dit les intensités. Pour le cas du pluviographe la
précipitation ne s’écoule pas directement dans un récipient collecteur, elle doit passer
d'abord dans un réservoir à flotteur, augets, etc. qui permet l'enregistrement automatique
de la hauteur instantanée de précipitation. L'enregistrement est permanent et continu, et
permet de déterminer non seulement la hauteur de précipitation, mais aussi sa répartition
dans le temps donc son intensité. Les pluviographes fournissent des diagrammes de
hauteurs de précipitations cumulées en fonction du temps.

3.3 Les radars et radiomètres de télédétection


La mesure des précipitations par radar est rendue possible par la forte influence que les
hydrométéores exercent sur la propagation des ondes électromagnétiques de faible
longueur d'onde. Le radar permet ainsi de localiser et de suivre le déplacement des nuages.
Certains radars peuvent estimer l'intensité de la précipitation, avec cependant quelques
difficultés dues à la calibration. L'avantage essentiel du radar, par rapport à un réseau
classique de pluviographes, réside dans sa capacité d'acquérir, depuis un seul point, de
l'information sur l'état des systèmes précipitant intéressant une vaste région (--> 105 km2).
La portée d'un radar oscille entre 200 et 300 km. De nombreuses sources d'erreur affectent
toutefois la qualité des estimations de précipitation par radar. Un des points sensibles est la
nécessité de trouver une relation moyenne pour la transformation des réflectivités des
cibles en intensité des précipitations. Malgré l'incertitude des résultats, le radar est un des
seuls instruments permettant la mesure en temps réel sur l'ensemble d'un bassin versant
et il est, par conséquent, très utile pour la prévision en temps réel. Il permet une bonne
représentation des phénomènes dans un rayon d'environ 100 km.

Les capteurs passifs de télédétection enregistrent le rayonnement émis par la surface et


l’atmosphère. L’estimation des précipitations { partir des enregistrements de ces
radiomètres se base essentiellement sur l’information IR des satellites. La bande spectrale
souvent varie entre 3 mm – 3 cm et la fréquence entre 1 GHz et 100 GHz. On utilise des
radiomètres multicanaux pour isoler les différents signaux atmosphériques :
-la glace aux hautes fréquences
-la vapeur d'eau aux fréquences proches de 22 GHz
-l'eau liquide aux basses fréquences.
Chaque canal du radiomètre étant sensible à un paramètre spécifique de l'atmosphère et de
la surface. Par une combinaison des différentes fréquences radiométriques, les mesures du

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 51
radiomètre sont ensuite interprétées en termes de contenus en hydrométéores de la
colonne atmosphérique (précipitation liquide, glace...).

4. Répartition des précipitations

Les précipitations sont un des processus les plus variables. D'une part, elles sont
caractérisées par une grande variabilité dans l'espace et ceci quelle que soit l'échelle
spatiale prise en compte (régionale, locale, etc.). D'autre part, elles sont caractérisées par
une grande variabilité dans le temps, aussi bien à l'échelle annuelle qu'à celle d'un
événement pluvieux.

4.1 Répartition dans le temps : les régimes pluviométriques


La combinaison saisonnière de tous les phénomènes qui engendrent les précipitations
(direction des flux dominants, position des fronts ou des lignes de convergence, etc.)
détermine le régime annuel des précipitations. Pour identifier et classer les diverses
régions pluviométriques du globe, on a habituellement recourt aux précipitations
moyennes mensuelles ou annuelles (évaluées sur une longue période) et à leurs variations.
Il existe un nombre varié de régimes pluviométriques. On va décrire cependant les grands
types.

Tableau 3.1 - Régimes pluviométriques du monde (Tiré de Champoux, Toutant, 1988)

Nom Caractéristiques
Régime équatorial humide - plus de 200 cm de précipitations annuelles moyennes
- à l'intérieur des continents et sur les côtes
- région typique de ce régime : bassin de l'Amazone
Régime subtropical humide en - entre 100 et 150 cm de précipitation annuelle moyenne
Amérique - à l'intérieur des continents et sur les côtes
- région typique de ce régime : pointe sud-est de l'Amérique du Nord
Régime subtropical sec - moins de 25 cm de précipitation annuelle moyenne
- à l'intérieur des continents et sur les côtes ouest
- région typique de ce régime : le sud du Maghreb
Régime intertropical sous - plus de 150 cm de précipitation annuelle moyenne
l'influence des alizés - sur des zones côtières étroites ; humidité
- région typique de ce régime : côtes est de l'Amérique centrale
Régime continental tempéré - entre 10 et 50 cm de précipitation annuelle moyenne
- à l'intérieur des continents ; il en résulte des déserts ou des steppes
- région typique de ce régime : plaines de l'ouest du continent nord-américain
Régime océanique tempéré - plus de 100 cm de précipitation annuelle moyenne
- sur les côtes ouest des continents
- région typique de ce régime : la Colombie britannique, l'Europe
Régime polaire et arctique - moins de 30 cm de précipitation annuelle moyenne
- se situe au nord du 60e parallèle ; formation de grands déserts froids
région typique de ce régime : le Grand Nord canadien

4.2 La répartition géographique


Les précipitations ont une répartition très inégale sur Terre. Cette répartition inégale est
influencée par la répartition des terres et des mers ainsi que la disposition des reliefs.
Les régions les plus humides sont généralement les régions tropicales humides, la zone
équatoriale en particulier. Ces régions reçoivent en moyenne au moins 1.500 mm d’eau par

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 52
an. La hauteur annuelle absolue atteint 11680 mm (dans la station de Waialeale dans les
îles Hawaii. La plus forte pluviosité mensuelle a été par ailleurs enregistrée dans la station
de Cherrapunji en Inde : 9300 mm. Les deux stations situées dans la zone tropicale
asiatique. Les régions subtropicales (notamment le Sahara, le désert d’Arabie, le Kalahari,
les régions centrales de l’Australie, etc.) ainsi que les régions polaires (la Sibérie, l’Alaska, le
Nord du Canada, la Groenland, l’Antarctique, etc.) sont arides avec une pluviosité annuelle
inférieure à 200 mm. Les régions les plus arides comme Arica dans le désert d'Atacame
situé dans le nord du Chili, reçoivent moins 0.76 mm de pluies en moyenne annuelle.

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 53
VI. PRESSION ATMOSPHERIQUE
La pression atmosphérique La pression
est le poids de la colonne d'air qui surmonte
l'unité de surface sur laquelle elle s'exerce.
Sa variation temporelle est liée à celle de la
Température et son gradient génère le vent
(force et direction).
La pression atmosphérique résulte des chocs
des molécules d’air entre elles et avec les
objets dans l’atmosphère. C’est un
paramètre fondamental (y compris la
température) en météorologie pour prévoir
le temps qu’il fera.
Fig.14 : Pression d’une colonne d’air

1. Mesure
Historiquement, les premières mesures de la pression atmosphérique ont
été effectuées par Torricelli dans les canaux de Venise. De là il mit au
point en 1643 un instrument pour la mesurer, le baromètre qui est
analogue au baromètre à mercure qu’on utilise actuellement. Celui-ci
est formé d’un récipient (une cuvette) rempli de mercure (Hg) dans
lequel on plonge un tube ou un verre gradué dont la base est ouverte et le
sommet est fermé. La base ouverte est plongée dans le mercure. Le tube
est gradué pour permettre de lire la pression. Comment fonctionne – t –
il ? Le baromètre fonctionne sur base du principe physique de l'équilibre
des forces. La colonne de mercure contenue dans le tube cherche à
descendre sous l'effet de son poids. Cependant, l'air environnant pousse
sur le mercure dans le bassin. La colonne de mercure cesse de bouger
lorsque ces deux forces de poussée sont égales. Lorsque la pression de l'air environnant
augmente, elle pousse sur le mercure dans le bassin et fait remonter une certaine quantité
de mercure dans le tube de verre. De façon contraire, une baisse du mercure dans le tube
sera causée par une diminution de la pression atmosphérique. En observant la hauteur de
la colonne de mercure dans le tube, nous disposons donc d'une mesure de la pression de
l'air

L’unité de mesure de la pression (dans le système international d’unités) est le Pascal. En


météorologie on emploi l’hectopascal (hPa ; 1 hPa = 100 Pa). Dans le passé on utilisait le
milibar ou le millimètre de mercure (mmHg) ; les Anglo-saxons utilisaient le pouce de
mercure (InHg). Ce fut la première unité de mesure de la pression atmosphérique. On
utilise également le millibar (1 mbar = 1 hPa). La valeur moyenne au niveau de la mer (pour
une température de 15˚C) est de 1013,27 hPa soit 760 mmHg. Cette pression correspond au
poids d’une colonne d’air de 760 mm/1cm2.
Donc, à 0 m : Patm = 1013 hPa = 1013 mbar = 760 mmHg = 29,92 InHg ; et 1 hPa = 1 mbar =
100 Pa.
Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG
Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 54
Dans les stations météorologiques, on indique généralement trois valeurs : la pression au
niveau de la station (appelée « QFE » du jargon aéronautique), mesurée par un baromètre
bien étalonné ; la pression réduite au niveau moyen de la mer dans l'atmosphère standard
(appelée du jargon aéronautique « QNH »), c'est-à-dire celle qui régnerait théoriquement,
au même endroit, à l'altitude zéro de référence (ou encore la pression corrigée des erreurs
instrumentales, de température et ramenée au niveau de la mer suivant les caractéristiques
de l’atmosphère standard) ; et enfin la pression réduite au niveau moyen de la mer dans
l'atmosphère réelle (appelée du jargon aéronautique « QFF ») c’est à dire la pression qui
régnerait réellement au niveau de la mer. La formule ci-dessous permet de calculer la
pression réduite dans l'atmosphère standard. Dans une telle atmosphère imaginaire, il
règne toujours une température de 15 °C (= 288,15 K) à l'altitude zéro (si la température
est sensiblement différente, la réduction comportera une erreur non négligeable. la
pression au niveau zéro vaut 1 013,25 hPa.

Afin d'utiliser la pression pour suivre les systèmes météorologiques et estimer la force du vent, il est
nécessaire de faire concorder des mesures de pression qui ont été prises à différentes altitudes : en mer,
dans les vallées, en montagne. Pour ce faire, on soumet les mesures brutes de pression à un ajustement
standardisé. La valeur résultant de cet ajustement est appelée pression au niveau de la mer, ou PNM. Si
l'on prend par exemple le cas d'une station située à 100 mètres au-dessus du niveau de la mer,
l'ajustement sera effectué en estimant la pression au fond d'un trou fictif, de 100 mètres de profondeur,
qu'on aurait creusé à la station. Plus précisément, la valeur de la PNM est fonction de la pression
mesurée à la station et de la température assignée à la colonne d'air fictive. Pour cette dernière on utilise
la moyenne de la température actuelle à la station et de celle mesurée douze heures auparavant. La PNM
est une approximation d'une grande utilité, mais il faut se garder de lui donner toute la valeur d'une
mesure physique exacte, particulièrement en terrain montagneux. La pression atmosphérique mesurée
au niveau de la mer varie autour d'une valeur moyenne de 1 013 hPa.
La pression mesurée au sol est utilisée pour l'étalonnage et la validation des données en provenance
d'instruments météorologiques de mesure à distance. Des mesures précises de pression sont ainsi un
fondement nécessaire pour l'observation de la Terre et du climat.

2. Les variations de la pression atmosphérique – champ de pression

La pression atmosphérique varie verticalement et horizontalement avec la variation de


l’altitude ou de plusieurs autres facteurs à la surface, notamment la température, la teneur
en vapeur d’eau et la latitude.

2.1 Les variations de pression à la surface


La pression atmosphérique varie comme dit ci-haut horizontalement c.à.d. à la surface en
fonction de plusieurs facteurs, notamment la température. Ceci veut simplement dire qu’{
un instant donné, la pression atmosphérique varie en différents points d'une même surface
horizontale. Ces variations horizontales de la pression atmosphérique dans un espace
géographique déterminent ce qu’on appelle le champ de pression (champ isobarique ou
topographie isobarique). Ce dernier peut être défini comme une région ou un espace à tout
point de laquelle correspond une valeur estimée ou mesurée de la pression. Donc, un
champ de pression décrit la variabilité spatiale ou encore la configuration spatiale (la
distribution géographique) de la pression atmosphérique dans un espace à un moment
Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG
Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 55
donné. De ce champ de pression dépendent les mouvements atmosphériques horizontaux
{ l’échelle synoptique10 (à grande échelle).

Cartographie des champs de pression en surface


La représentation cartographique d’un champ de pression se fait par des isobares qui sont
des courbes joignant les points de même pression au niveau de la mer. Les isobares
dessinent sur une carte de pression des individus ou des figures qui s’individualisent par
leurs formes. Ces formes sont appelées individus isobariques ou figures isobariques. Les
principales figures isobariques sont les dépressions, les anticyclones, les creux ou dorsales
barométriques, les cols barométriques, les crêtes cyclone, etc.). La cartographie de la
pression atmosphérique s'apparente donc à la représentation du relief. Les cartes de
champs de pression représentées par les isobares rappellent les cartes topographiques en
courbe de niveaux. Ce qui justifie la similarité du vocabulaire des figures isobariques avec
les cartes topographiques (talweg, col, dorsale, etc.).

La différence de pression entre deux points de même altitude définie le gradient horizontal
de pression. Ce gradient constitue la plus importante force motrice du vent. Plus ile est
élevé, plus les vents sont violents. Dans des cyclones les plus violents par exemple il peut
atteindre 5 hPa par km.

Cartographie des champs de pression en altitude


La cartographie des champs de pression ne se fait pas seulement au niveau de la mer. En
altitude, cette cartographie est possible grâce aux données obtenues par radiosondes. En
pratique, on ne trace pas des cartes de pression pour une altitude donné ou pour tous les
niveaux d’altitude. Mais on cartographie les altitudes auxquelles se situent les surfaces
isobariques (c.à.d. les surface dont les points ont les mêmes pressions) ou plus précisément
leur géopotentiel. Les niveaux isobariques (surface isobariques) les plus couramment
utilisés en météorologie sont les hauteurs 1000, 850, 700, 500, 300 /250, 200 hPa (1000
hPa est le niveau proche de celui de la mer, 200 hPa correspond à la limite supérieure de la
troposphère). De ce fait, ces champs de pression sont représentés en altitude par des
isohypses. En météorologie une isohypse est une ligne d'égale altitude du géopotentiel
(exprimé en mètres géopotentiels qui est approximativement égal au mètre) sur une
surface isobarique donnée.

Importance des cartes de pression


Pour la prévision du temps, la cartographie des champs de pression est très importante.
Elle apporte plusieurs informations importantes sur le temps qu’il fait et celui qu’il va faire
au cours d’une journée. La comparaison des champs de pression au sol et en altitude quant
à elle nous permet de constater que les champs de pression et ceux en altitude ne concorde
pas toujours. Les figures isobariques au sol peuvent se renforcer ou s’affaiblir en altitude.
Cela permet de savoir si un phénomène observé au sol s’étend en altitude ou pas.

10Le terme synoptique se rapporte à ce qui offre une vue générale, à ce qui permet de voir tout un ensemble
d’un seul coup d’œil. Ce terme est utilisé en météorologie pour désigner les phénomènes qui se produisent au
même instant à grande échelle.
Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG
Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 56
Correction de la pression
Pour cartographier les variations de pression, il est nécessaire de corriger les données dont
on dispose. La correction consiste { réduire ces valeurs des effets de l’altitude et donc { les
ramener au niveau de la mer.

2.2.1. Les figures isobariques


2.2.1.1. Les centres d’action
Un centre d’action est région dominée par une forte occurrence de haute ou basse pression.
On distingue des centres saisonniers et des centres permanents.

2.2.1.a Anticyclone
Un anticyclone est une aire délimitée par des isobares concentriques et dans laquelle la
pression augmente vers le centre. La pression est supérieure à 1013 hPa. Sur les cartes
synoptiques, il est représenté différemment suivant le
système, soit par H (anglo-saxon, allemand : High), A
(français : Anticyclone). Un anticyclone couvre des
régions relativement denses et se déplace lentement.
Les mouvements de l’air sont descendants, l’air se
réchauffe et s’assèche de manière adiabatique.

Les vents soufflent du centre vers l’extérieur. Sous


l’effet de la rotation de la Terre, les vents tournent et
soufflent dans le sens des de l’aiguille d’une montre à
l’HN et dans le sens contraire { l’HS. Ces vents sont
déviés (40 ! maximum) par la force de Coriolis à
gauche dans l’HN et { droite dans l’HS. La subsidence
est { l’origine des temps clairs (beaux temps) avec des
vents faibles et des grandes fortes amplitudes
thermiques diurnes. Pendant l’été, les temps anticycloniques sont chauds, ensoleillés et
secs. Par contre pendant l’hiver ils sont très secs et très froids.

22.1.b. Cyclones
Un cyclone est une aire délimitée par des isobares
concentriques et dans laquelle la pression diminue de
l’extérieur vers l’intérieur. La pression est inférieure
à la valeur normale c.à.d. 1013 hPa. Sur les cartes
synoptiques, il est représente différemment suivant le
système soit par L (Low - système anglo-saxon), D
(Dépression - système français). Le centre d’une
dépression peut être statique ou en mouvement. Les
mouvements de l’air sont ascendants. L’air se
refroidit par évaporation. La très faible pression du
centre du cyclone oriente ou détermine une
circulation du vent de la périphérie vers le centre.
Les vents soufflent de tout côté en direction du centre

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 57
de la dépression, où ils sont ascendants. Ces vents soufflent dans le sens des aiguilles d’une
montre { l’HN et inversement { l’HS. Les mouvements ascendants sont { l’origine de la
condensation de la vapeur d’eau. Les temps sont nuageux avec précipitation et vents
violents. En hiver les cyclones s’accompagnent d’un réchauffement et des précipitations.
Par contre en été ils s’accompagnent d’un refroidissement et des précipitations.

2.2.1.2. Les crêtes barométriques ou crêtes anticycloniques


Une crête barométrique est comme un corridor
de haute pression qui sépare deux basses
pressions, de sorte que de part et d’autre de la
crête la pression barométrique est plus basse
qu’{ l’intérieur de la crête. On peut également
le définir comme une proéminence d’une zone
de haute pression s’étendant { l’intérieur d’une
zone de basse pression. Elles sont associées aux
anticyclones et au beau temps.
* Les hautes pressions les plus prononcées
apparaissent le long des crêtes barométriques
* Le long de la crête le temps dominant sont
comparables à la haute pression.

2.2.1.3. Les dorsales ou creux barométriques


Une dorsale ou un creux barométrique est
comme un corridor de basse pression qui sépare deux aires de haute pression, de sorte que
de part et d’autre de la dorsale barométrique la pression est plus haute qu’{ l’intérieur
d’une dorsale. Elle est associée aux cyclones et aux mauvais temps.
* Les basses pressions les plus prononcées apparaissent le long de la dorsale.
* Le long de la dorsale le temps dominants sont comparables à la basse pression.

2.2.1.4. Marais ou col barométrique


Un marais barométrique est une zone dépressionnaire entre deux systèmes
anticycloniques qui se caractérise par une très faible variation de la pression. Dans un
marais barométrique les isobares sont très espacées et désorganisées, les vents sont légers
et variables. En raison de la direction variée des vents, il s'agit souvent d'une région de
vents calmes.

2.2.2. Distribution géographique des centres de pression

La pression atmosphérique se repartie différemment suivant les saisons.


En Janvier, deux ceintures de basse pression s’installent le long de l’équateur et dans les
régions tempérées.

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 58
Fig.19 : carte de la circulation atmosphérique – les centres d’action en hiver
Le long de l’équateur cette ceinture est généralement dominée par trois dépressions en
Afrique, en Amérique Latine et en Océanie (Australie + les îles environnantes) ainsi que
dans les îles de l’Asie du Sud-est. Par contre les hautes pressions dominent les régions
polaires et subtropicales, précisément entre 30-35 de latitude. Les plus caractéristiques de
ces hautes pressions subtropicales sont les Açores et Hawaï.
En été, la ceinture de basse pression équatoriale migre vers le Nord. Les cyclones se
positionnent près des tropiques (Mexique, Iran, etc.). La ceinture des hautes pressions
subtropicales se maintien, mais s’affaiblie. Dans l’HN les basses pressions permanentes
(Dépression d’Islande) ainsi que les basses pressions saisonnières des régions tempérées
forment la ceinture de basses pressions à partir de laquelle la pression augmente vers les
pôles. Dans les basses pressions tempérées se maintiennent et les hautes pressions
dominent l’Antarctide.

Fig.20 : carte de la circulation atmosphérique – les centres d’action en été

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 59
2.2 Les variations de pression avec l’altitude
La pression atmosphérique diminue
lorsque l’on gagne de l’altitude. Elle
dépend aussi du profil de température
qui règne au-dessus du lieu où on la
mesure. Cette variation n’est pas linéaire.
Pour la déterminer, il existe des calculs
tenant compte de la variation d’altitude
et de température. C’est ce que l’on
appelle la loi du nivellement
barométrique. La diminution est plus
importante en basse altitude qu’en haute
altitude.
Fig 15: variation de la pression avec l’altitude
Cette diminution est de l’ordre d’1 hPa pour 8,5 m au niveau de la mer et d’1 hPa pour 30 m
vers 3000 m. En d’autres termes elle diminue exponentiellement d'un facteur 10 chaque
fois que l'on s'élève de 16 km (ou de moitié à 5 500 m). A 5500 m d’altitude par ex. elle
n’est que la moitié de la pression { la surface. Plus l’atmosphère est froide et dense { la
base, plus vite diminue sa pression avec l’altitude et inversement lorsque l’air { la base est
chaud, sa pression diminue lentement avec l’altitude. Il est ainsi possible d'utiliser la
pression pour mesurer la hauteur, ce qui est le principe de base de l'altimètre utilisé en
aéronautique. On l’utilise souvent en météorologie appliquée comme coordonnée verticale
pour simplifier certaines équations. On parle par exemple de la température à 500 hPa.

2.3. Les valeurs extrêmes


- Le maximum absolu:
Pour une station à plus de 750 mètres d'altitude : 1 086,8 hPa, à Tosontsengel (Mongolie),
le 20 janvier 2010 (l'OMM) ne reconnait encore que 1 084,8 hPa au même endroit le 19
décembre 2001). Pour une station sous 750 mètres d'altitude : 1 083,8 hPa, Agata,
Evenhiyskiy, Russie.
- Le minimum absolu:
870 hPa, au large des Philippines, près du centre du typhon Tip, le 12 octobre 1979 ; des
pressions plus basses encore ont été enregistrées au sein de violentes tornades, mais ces
mesures demeurent non officielles. Selon une analyse des données d'un satellite
météorologique, la pression minimale de 868,5 hPa, a été estimée le 23 avril 2006 à 7 h 15
UTC, au centre du cyclone Monica, lorsqu'il a frappé au nord de Maningrida, en Australie.
Cette mesure est basée sur une variante améliorée de la technique de Dvorak et non une
mesure directe ce qui la rend impossible à prouver. En 2010, Stephen Durden du Jet
Propulsion Laboratory de la NASA a révisé les données sur le cyclone et a publié un article
montrant que la pression centrale ne devait pas avoir été plus basse que 900 à 920 hPa.

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 60
VII. CIRCULATION ATMOSPHERIQUE ET VENTS

A. CIRCULATION ATMOSPHERIQUE GENERALE


La circulation atmosphérique caractérise l’ensemble de la circulation des masses d’air (les
vents) dans la troposphère, et cela { l’échelle de la planète. Elle permet de redistribuer la
chaleur provenant du Soleil (les pôles recevant moins de radiations solaires que
l’équateur), en conjonction avec les courants océaniques. Les mécanismes mettant ces
masses d’air en mouvement sont extrêmement complexes, car ils dépendent entre autres
de transferts d’énergie entre les océans et l’atmosphère, entre les continents et
l’atmosphère, et enfin entre les différentes couches de l’atmosphère. À cela s’ajoute
également une influence du mouvement de rotation de la Terre (force de Coriolis) qui
conditionne le cheminement suivi par les masses d'air.

1. Les cellules de circulation atmosphérique

Une cellule de circulation est en fait une circulation caractérisée par l’existence d’une zone
d’ascendance convective (ou source chaude) connectée { une zone de subsidence par des
mouvements horizontaux en altitude et au sol. A l’échelle planétaire la circulation
atmosphérique s’organise autour des grands anneaux (ou cellules) qui combinent les
mouvements verticaux et horizontaux des masses d’air. Suivant le modèle proposé par
Rossby (la coupe méridienne de la circulation atmosphérique), la circulation atmosphérique
globale peut être schématisée par trois cellules de circulation des vents dans chaque hémisphère
qui sont : les cellules de Hadley, les cellules de Ferrel et les cellules polaires.

Fig. 27 : coupe méridienne de circulation atmosphérique (trois zones de circulation des vents entre l'équateur
et les pôles) : Cellule de Hadley (CH), cellule de Ferrel (CF) et cellule polaire (CP) : la CH se situe entre
l'équateur et 30 degrés N et S où l'on retrouve des vents réguliers soufflant du nord-est dans l'hémisphère
nord et du sud-est dans celui du sud ; la CF se situe aux latitudes moyennes et est caractérisée par des
systèmes dépressionnaires transitoires sous une circulation d'altitude généralement d'ouest; CP se
retrouvent respectivement au nord et au sud des 60-ièmes parallèles nord et sud avec une circulation de
surface généralement d'est.

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 61
Les deux premiers types de circulation cellulaire sont les plus grands et les plus
importants.

Suivant ce modèle on distingue donc deux cellules équatoriales ou cellules de Hadley, deux
cellules à circulation inverse aux précédentes ou cellules de Ferrel et deux cellules polaires
{ circulation { nouveau inversée. L’effet de serre dû au courant descendant des deux
communs aux cellules de Hadley et de Ferrel permet d’expliquer l’existence des deux
ceintures des déserts subtropicaux ainsi que la saison sèche dans les régions
méditerranéennes (Guyot, 1997). L'ensemble de ces cellules de convection transportent de
l'énergie depuis les régions excédentaires vers les régions déficitaires des 2 hémisphères.

1.1. Cellules de Hadley


Les cellules de Hadley sont des cellules thermiques qui assurent la circulation (au sol et en
altitude) entre la Zone de Convergence Intertropicale (ZCIT11) et la ceinture des hautes
pressions subtropicales. Elles se caractérisent par un pôle d’ascendance au niveau de
l’équateur (ZCIT) et deux pôles de subsidence vers 30° de latitude dans les deux
hémisphères, et des mouvements d’advection au sol et en altitude entre les deux pôles.
Elles sont une variante des cellules de Halley proposée par Geroge Hadley pour expliquer la
direction NE-SW ou SE-NW des alizés. Suivant son explication la direction des alizés est liée
à la rotation de la Terre (force de Coriolis qu’on évoquera plus loin). Ces cellules peuvent se
résumer par ces processus :

11La ZCIT est une zone géographique située dans les calmes équatoriaux dans laquelle se produit une intense
convergence horizontale. Elle caractérise aussi par une intense ascendance. Sa latitude varie en fonction de la
déclinaison du Soleil. Elle détermine ce que l’on appelle l’équateur météorologique qui divise la planète en
deux saisons opposées.
Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG
Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 62
- Ascendance des masses d’air équatorial
- Advection en altitude d’un contre courant – contre-alizé
- Refroidissement des contre-alizés par contact
- Descendance – subsidence à 30° Latitude
- Circulation à la surface des vents du nord-est (Alizés)

Fig. 28 : Cellules de Hadley

Ascendance des masses d’air surchauffées dans les basses latitudes (équateur) –
l’ascendance s’arrête Entre 12 et 15 km, les masses d’air sont repoussées en altitude vers le
Nord ou le Sud ; elles génèrent un mouvement d’advection en altitude qu’on appelle
« contre-alizés ». Ces contre alizés se refroidissent par contact avec l’environnement qui
est froide. Entre 30 et 35 degré de latitude, l’air froid et dense subit une descente en
suivant le gradient adiabatique sec (subsidence subtropicale). De cette ceinture de
hautes pressions subtropicales l’air s’échappent vers les basses pressions équatoriales : ces
sont des alizés qui sont déviés par la rotation de la Terre vers l’ouest de chaque
hémisphère. Ceci ferme la boucle ou complète la cellule. Les cellules de Hadley ont deux
limites : au niveau de l’équateur leur limite corresponde avec la ZCIT, par contre dans les
deux ceintures subtropicales (à 30 Latitude) elles sont limitées par le courant jet Stream. Il
faut noter que les deux cellules de Hadley sont dissymétriques. La cellule qui est de loin la
plus forte se déploie à partir des ascendances de l’équateur météorologique (ZCIT), du coté
de l’hémisphère d’hiver. Cette situation est cohérente avec le fait que les cellules de Hadley
servent { transférer l’énergie vers les régions qui en manquent (Guyot, 1997). Disons que
dans la branche ascendante de la cellule de Hadley d’importantes quantité d’énergie (sous
forme de chaleur latente subissent une advection (par les vents : alizés, mousson) dans les
basses couches avant d’être transférée dans la haute troposphère équatoriale (source
froide). En altitude cette énergie potentielle est transférée vers les moyennes latitudes par
le jet subtropical.

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 63
1.2. Les cellules de Ferrel
C'est une cellule thermique indirecte qui assure la circulation de l'air entre la haute
pression subtropicale et la dépression subpolaire. Ces cellules caractérisent la circulation
dans les moyennes latitudes. Cette circulation connecte en surface les ceintures de hautes
pressions subtropicales et polaires avec les basses pressions tempérées. En altitude ces
deux cellules sont limitées par deux courants jets : le jet subtropical (jet Stream) et le jet
polaire. Le jet polaire est associé au front polaire12. Les processus ou phénomènes suivants
peuvent résumer la circulation atmosphérique au sein des cellules de Ferrel :
- L’existence de ceintures de hautes pressions subtropical et polaire marquée par la
subsidence de l’air ;
- Au voisinage du sol, on observe une circulation zonale dominante. Celle-ci est le
résultat du fait que les vents qui se déplacent des hautes pressions subtropicales
vers les hautes latitudes sont déviés vers la droite (est) dans l’HN et vers la gauche
dans l’HS par la force de Coriolis. Cette déviation est proportionnelle à la force de
Coriolis ; Étant donné qu’au niveau des moyennes latitudes cette force est élevée, la
déviation y est aussi et donc la composante zonale de ces vents devient dominante
(c.à.d. que les vents zonaux sont dominants).
- Une advection de l’air froid venant des pôles et de l’air chaud venant des tropiques
- La mise en place des fronts (frontogenèse) dans les moyennes latitudes. Cette zone
ayant les caractéristiques d’un ruban thermique plus ou moins intense et continue
dans les moyennes latitudes marquée par les basses pressions et des mouvements
ascendants.
- Dans ces fronts l’air chaud et humide s’élève non par convection mais par forçage
dynamique. Ce mouvement vertical y est compensé en amont et en aval du front par
un mouvement descendant. Cela génère une succession des dépressions et
anticyclones dans ces moyennes latitudes.
- Cyclogenèse dans les différents flux d’air. Les dépressions qui naissent poussent l’air
chaud vers les pôles et l’air froid vers les régions tropicales
- Dans les latitudes moyennes, on retrouve de l'air froid venant des Pôles par la
cellule polaire et de l'air chaud venant de l'équateur par la cellule de Hadley. Ces
deux types de masses d'air se rencontrent le long d'un ruban thermique plus ou
moins continu et intense. Selon la direction des vents au sol, on assiste en certains
points au resserrement de ce ruban et à une cyclogenèse dans le flux d'air pour
créer des dépressions ce qui pousse l'air chaud vers les Pôles et l'air froid vers
l'équateur.
- Dans ces systèmes, l'air chaud et humide rencontrant l'air plus froid doit s'élever
non pas par convection mais par forçage dynamique ce qui crée un mouvement
vertical synoptique ascendant aidé par la présence d'un courant-jet. Ce mouvement
doit être compensé en amont et en aval par un mouvement vertical descendant. Ceci
crée donc une succession d'anticyclones et de dépressions le long du ruban
thermique. Les vents tournant dans le sens inverse dans les dépressions et les
anticyclones, les habitants des latitudes moyennes subissent donc un régime
continuellement changeant des vents.

12 Surface de contact entre air tropical chaud et air polaire froid


Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG
Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 64
Chacune des cellules de Ferrel est plus marquée durant l’hiver de son hémisphère, période
ou les gradients thermiques latitudinaux sont plus forts.

1.3. Cellule polaire


La cellule polaire est un système identique à la cellule de Hadley. Elle connecte les fronts
polaires aux hautes pressions polaires. Au niveau du front polaire de chaque hémisphère se
produit une ascendance des masses d’air, même si l'air est plus sec et froid au-delà du 60e
parallèle. Par contre au niveau des pôles s’installent les deux ceintures de hautes pressions
dans les deux hémisphères. L’air est subsidiant et très sec, ce qui justifie le fait que les pôles
sont des déserts froids. Cela justifie aussi la mise en place des anticyclones semi-
permanents sur la Sibérie, les îles arctiques et l’Antarctique. Les mouvements horizontaux
se produisent en dessous de 8 km d’altitude compte tenu de l’épaisseur de la troposphère
qui ne dépasse pas ce niveau. Au sol prédomine une circulation des vents du N-E dans l’HN
et S-E dans l’HS car la force de Coriolis dévie l'air vers l'ouest. La circulation polaire
interagit avec le terrain pour donner des ondes harmoniques longues appelées ondes de
Rossby. Ces dernières ont un rôle important dans la trajectoire du courant-jet polaire qui
sépare la cellule polaire de celle de Ferrel. L'énergie solaire venant de l'équateur est
transférée à la cellule polaire par ce mécanisme et elle peut finalement être distribuée
jusqu'aux Pôles.

2. La circulation intertropicale

La circulation dans les régions tropicales est, bien schématisée par les cellules de Hadley. A
cette circulation méridienne moyenne (qui correspond aux cellules de Hadley) il faut
ajouter la circulation zonale qui correspond aux cellules de Walker. Cette circulation est
une particularité des océans Pacifique et Indien. Tel qu’on peut le voir dans ces cellules, la
circulation dans la zone intertropicale comporte trois composantes essentielles :
- Les hautes pressions subtropicales ou calmes subtropicaux
- La zone de convergence intertropicale ou zone des calmes équatoriaux
- La zone de circulation d’Alizé

2.1. Les hautes pressions subtropicales


Elles sont constituées par des ceintures anticycloniques qui s’installent au niveau de 30˚ de
latitude dans les deux hémisphères. Ces ceintures de hautes pressions se présentent
chacune sous forme d’une chaîne de cellules anticycloniques individuelles séparées les
unes des autres par des cols isobariques plus ou moins prononcés qui favorisent les
échanges méridiens d’énergie (Guyot, 1997). Ces ceintures de hautes pressions se
renforcent en hiver de chaque hémisphère. En été par contre ils s’affaiblissent. Sur les
océans ils se décalent vers les régions les plus froides alors que sur les continents
surchauffés ils disparaissent. Ces déplacements saisonnier des anticyclones est plus
prononcé au sol qu’en altitude.

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 65
2.2. La zone de convergence intertropicale
La ZCIT est une zone géographique située dans les calmes équatoriaux13 et dans laquelle se
produit une intense convergence horizontale ainsi qu’une intense ascendance. Sa latitude
varie en fonction de la déclinaison du Soleil. Elle détermine ce que l’on appelle l’équateur
météorologique qui divise la planète en deux saisons opposées. Selon Guyot (1997) cette
zone est caractérisée par un excès de la puissance (énergétique) reçue dans les basses
couches, lequel excès se traduit par un maximum d’activité convective avec des
mouvements ascendants de grande ampleur alimentés par un mouvement de convergence
dans les basses couches (d’où cette appellation ZCIT) et de divergences dans les hautes
couches de l’atmosphère. Il existe trois grands pôles d’ascendance pendant l’été australe
dans la ZCIT, essentiellement entre l’équateur et 20 de latitude sud:
- Indonésie et sur le Pacifique équatorial occidental (c’est le plus intense)
- Afrique équatoriale orientale (le bassin du Congo)
- Brésil, Amazonie
Ces pôles expliquent en partie la forte pluviosité observée dans les régions continentales de
ces pôles et la présence des trois plus grands massifs forestiers dans les trois régions
précitées (Indonésie, Brésil et Congo).

2.3. Les alizés


Les alizés sont donc des vents secs du NE ({ l’HN) et du SE ({ l’HS) qui soufflent des
ceintures de hautes pressions vers la région des calmes équatoriaux. Ils portent souvent
des noms particuliers en fonction des régions dans lesquels ils soufflent. En Afrique du
Nord ils portent le nom d’Harmattan. Les alizés sont souvent caractérisés ou appelés des
vents permanents, réguliers et stables par le fait qu’ils sont constants dans le temps (vents
permanents), réguliers dans la vitesse estimée à 5-6 m.s-1 (vents réguliers) et stables dans
la direction (NE ou E-NE dans l’HN ; (SE ou E-SE dans l’HS). C’est par leur constance,
régularité et stabilité qu’ils ont joué un rôle très important dans le commerce { l’époque
des bateaux { voiles et ont reçu l’appellation de « vents de commerce ou trade winds ». Sur
le plan climatique une des caractéristiques les plus importantes des alizés demeure leur
sécheresse notamment sur les continents (le cas de l’Harmattan, vent sec de l’Afrique du
nord). Les alizés ne peuvent produire des précipitations que lorsqu’ils ont parcouru des
longues distances sur les océans et sont ensuite soumis à une ascendance dynamique (c.à.d.
une ascendance due à un obstacle orographique). Dans ces conditions ils se chargent
d’humidité sur l’océan, mais ne forment pas des nuages car l’ascendance d’air dans les
alizés est souvent bloquée par l’inversion thermique qu’on appelle inversion des alizés.
L’inversion d’alizé est due à une stratification thermique verticale dans laquelle l’air
subsidiant chaud et sec surmonte l’air maritime moins chaud { sa surface. Les alizés
effectuent grâce { cela un important transfert de vapeur d’eau dans la zone de convergence
intertropicale où se développe une intense activité convective.

13Les calmes équatoriaux ou « doldrums » sont en fait une bande ou un espace d’une largeur de 500 km le
long de l’équateur météorologique dans laquelle les vents sont faibles ou nuls.
Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG
Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 66
2.4. Les phénomènes particuliers à la circulation intertropicale

2.4.1. Le front intertropical


Dans la littérature, on souvent l’habitude de confondre la zone de convergence
intertropicale (ITCZ) au front intertropicale (FIT). En réalité le front intertropical est un
phénomène particulier au sein de la zone de convergence intertropicale, ITCZ. Le front en
météorologie désigne une zone de discontinuité entre deux masses d’air de
caractéristiques différentes. Le front intertropical désigne la zone de discontinuité entre les
alizés du SE et ceux du NE ayant des caractéristiques dissemblables. Ce phénomène est une
particularité des régions où la zone de convergence intertropicale s’est rétrécie de sorte
que les alizés des deux hémisphères entrent en contact. C’est notamment en Afrique de
l’ouest pendant l’été boréal où les alizés du NE (chaud et sec) soufflant vers le flanc nord de
l’ITCZ et les vents maritimes d’ouest (frais et humide) soufflant vers le flanc sud entre en
contact. Étant donné que les caractéristiques des deux vents sont contrastées, il se
développe une zone de discontinuité qui sépare les deux vents qu’on appelle FIT.

2.4.2. La mousson
14La
mousson est un vent thermique qui
domine la circulation saisonnière entre les
continents et les mers dans les régions
tropicales. Elle est causée par une répartition
inégale de l’énergie thermique (un
réchauffement inégal) entre le continent et les
océans. Ceci conditionne aussi la distribution
spatiale de la pression atmosphérique. Sa
direction est déterminée par la position des
centres d’action. En été elle se dirige des océans
vers les continents et en hiver des continents
vers les océans. Car en hiver les hautes
pressions se situent dans les continents plus froids et les basses pressions sont situées dans
les océans. En été, le phénomène inverse se produit. La mousson d’été apporte plus
d’humidité car soufflant des océans, elle se charge de l’humidité océanique et arrose les
continents par des pluies diluviennes. Le maximum absolu de pluie a été enregistré dans le
secteur de mousson de l’Asie du sud-est. C’est la région qui détient le record de la pluviosité
au monde. La mousson est une particularité des régions tropicales c.{.d. qu’elle ne produit
que dans les régions tropicales, particulièrement en Asie de l’Est et du sud-est, en
Amérique tropicale et dans le golfe de Guinée, comme le montre la carte des secteurs de
mousson. La mousson est également considérée comme une modification saisonnière des
cellules de Hadley.

2.4.3. Les lignes de grains


Les grains sont des phénomènes météorologiques qui ont lieu le long des fronts. Ils se
caractérisent par une forte variation de la vitesse (généralement une augmentation

14 Fig. 29 : modification saisonnière de la cellule de Hadley


Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG
Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 67
brusque) et de la direction du vent sur une période très courte et s’accompagnent d’averses
de pluies, de neige ou d’orage, et ne durent que quelques minutes. Les grains peuvent être
isolés sous un orage ou s’étendre le long d’une ligne qu’on appellera « ligne de grain ».

Les lignes de grains constituent un phénomène particulier qui se développe au sein du FIT
(en Afrique de l’ouest) par les deux fluxes d’air de caractéristiques différentes qui confluent
dans ce FIT. Il s’agit de l’air humide provenant du secteur du sud-ouest et de l’air chaud et
sec du nord-est (Harmattan). Dans le FIT le flux d’air humide existe en surface (au sol) et il
est surmonté en altitude par l’air chaud et sec des alizés. Entre les deux, il se crée une
inversion thermique (donc l’inversion thermique se crée et sépare les deux flux). La ligne
de grain se développe lorsque l’inversion thermique est franchie. Cela a lieu lorsque l’air
humide est suffisamment chauffé par la surface continentale surchauffée. Ce qui entraine
une modification de la stratification thermique verticale et provoque une ascendance
conditionnelle. Celle-ci abouti à la formation des cumulonimbus dans le flux du nord-est.
Pour un observateur au sol la ligne de grains a la caractéristique d’un gros nuage d’orage
sombre (cumulonimbus) venant de l’est. Les lignes des grains du FIT s’accompagnent de :
une variation brusque de l’intensité et de la direction du vent, une augmentation de la
pression, une baisse de température (1-10˚C) et une intense pluie d’une durée de 10 { 30
minutes qui est suivie par des pluies moins fortes qui cessent après deux ou trois heures.

2.4.4. Les cyclones tropicaux


2.4.4.1. Définition et structure
Un cyclone est une perturbation météorologique tourbillonnaire15 qui se développe dans la
zone intertropicale, particulièrement sur les océans tropicaux chauds et qui s’accompagne
des vents très puissants (ces vents sont souvent rotationnels et ascendants) et d’une très
forte pluviosité. En réalité le cyclone est une spécificité de la circulation tropicale.
Cependant, le terme cyclone désigne aussi par extension toutes les dépressions
extratropicales à structure tourbillonnaire. Ces sont des dépressions spécifiques de
dimensions pouvant atteindre 1000 km avec des vents très violents (50 m/s). Des
phénomènes similaires de faible amplitude (ampleur) qui se produisent { l’intérieur des
terres et qui se forment dans des lacs par exemple sont appelés « tornade ».

Fig. 30: structure d’un cyclone

15 Perturbation météorologique tourbillonnaire veut aussi dire: dépression isolé de forme circulaire
Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG
Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 68
Les cyclones tropicaux ont des différentes appellations suivant les régions géographiques :
- Dans le Pacifique nord-ouest (Asie de l’est) on l’appelle Typhon (du chinois tai-fung
= grand vent; ou du portugais tufao, arabe tufan = tourbillon) ;
- Dans l’océan Indien (Golfe de Bengal et mer d’Arabie) on l’appelle Cyclone (du grec
kuklos : qui s’enroule comme un serpent);
- Dans le Pacifique oriental, au Golfe de Mexique et en Californie on l’appelle Hurican
(en français, ouragan) d’après le dieu maya du vent - Hurraken;
- En Australie et dans les îles du Pacifique on l’appelle Willy Willy.

Un cyclone est une dépression isolée ayant la forme d’un cercle dont le diamètre varie
entre 100 et 1000 km. Au centre du cyclone se situe son œil avec une pression très basse
(les plus basses pressions enregistrées : 918 hPa pour Hugo le 15/09/1989) et une
advection très faible, mais les mouvements verticaux sont puissants, le ciel est claire sans
nuages. Autour de l’œil vers la périphérie se forment des nuages d’orages avec des
puissants orages (qui s’accompagnent des vents)

2.4.4.2. Cyclogenèse : domaine et conditions


Les conditions suivantes sont nécessaires pour qu’un cyclone naisse :
1˚ Il faut que la température de la surface de l’océan ou mer dépasse 27˚C sur une
cinquantaine de mètre de profondeur et que cette chaleur subsiste pendant plusieurs jours.
C’est pour cette raison que les cyclones se produisent { la fin de l’été de chaque
hémisphère. La chaleur permet une intense convection et des transferts de l’humidité de
l’océan vers l’atmosphère. La convection entraine quant à elle la libération de la chaleur
latente16 ce qui accroît l’instabilité et les mouvements ascendants violents. Un cyclone
puise son énergie des masses d’eau chaude. Sa survie dépend de la chaleur et de l’humidité
qu’elle tire de ces eaux.
2˚ Il faut que la force de Coriolis soit suffisante ou assez forte pour permettre la rotation en
spirale des masses d’air. C’est pour cette raison qu’un cyclone ne peut se former en dessous
de la 5ème parallèle - au niveau de l’équateur géographique.

Fig. 32: Domaines de cyclogenèse dans le monde

16 La chaleur latente est l’énergie libérée par la condensation de l’eau.


Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG
Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 69
Le domaine de la cyclogenèse se situe entre 5-20˚ latitudes, dans les deux hémisphères.
Jamais un cyclone ne s’est produit au-del{ de 35˚ latitudes nord et 22˚ latitude sud. La
principale région dans laquelle naissent les cyclones se trouvent dans la bande tropicale de
l’océan Pacifique où la température moyenne du mois d’Août atteint 32˚C, la partie
occidentale de l’Atlantique tropicale (Golfe de Mexique et les Caraïbes), océan Indien
(côtes est du Madagascar, du Mozambique), Pacifique sud.

Trajectoire et disparition
Les cyclones tropicaux se déplacent d’est vers l’ouest sur la face équatoriale des hautes
pressions avec une vitesse relativement faible (20 km/h) notamment le premier jour.
Ensuite ils accélèrent leurs vitesses et infléchissent leurs trajectoires vers les latitudes
tempérées ou ils s’affaiblissent et disparaissent car ils ne sont plus suffisamment alimentés
en énergie. En fait, lorsque la chaleur latente devient inférieure { l’énergie cinétique que le
cyclone dissipe alors ce dernier s’évanouit. Les cyclones tropicaux sont subdivisés en
fonction d’intensité de la circulation, de la vitesse des vents en :
o Perturbation tropicale
o Dépression tropicale
o Tempête tropicale
o Au stade avancé, on l’appelle cyclone, hurricane, etc.

La circulation atmosphérique dans les régions tropicales


- La circulation dans les régions tropicales assure le transport de l’excédent d’énergie dans d’autres régions
du monde
- A l’équateur s’installe la région de basse pression permanente. La zone se caractérise par le calme (calme
équatorial) ou les vents sont très fluctuants.
- Les mouvements verticaux dominent ces régions des calmes. Ils sont { l’origine des nuages de convection et
de la forte pluviosité journalière
- A la surface (hauteur géopotentielle 1013 hPa) la circulation est dominée par les Alizé (une circulation
méridienne) qui soufflent des hautes pressions tropicales vers la ZCIT.
- En altitude, au niveau de l’équateur le courant inverse s’installe. Les vents soufflent de l’équateur vers les
hautes pressions subtropicales
- Vers 30~lat les mouvements verticaux de l’air sont caractérisés par la subsidence de l’air froid et dense.
L’air subsidiant subit un refroidissement adiabatique et s’assèche. Ceci explique la mise en place de la
ceinture des hautes pressions et en partie la mise en place des déserts dans la zone subtropicale.
- La circulation dans la zone tropicale décrit un circuit fermé qu’on désigne cellule de Hadley découvert et
décrit par le savant anglais Hadley.
- La ZCIT (Zone de Convergence Intertropicale) s’étend entre 200-300 km. Elle se déplace chaque saison en
suivant l’été de chaque Hémisphère.
- La ZCIT ne correspond pas exactement avec l’équateur géographique. Elle est plus étendue { l’HN qu’{ l’HS.
Cela s’explique par le fait que l’HN est plus chaude que l’HS.
- A l’HN elle peut atteindre 11 Lat. Sa limite sud en été se trouve aussi décalée vers l’HN sur l’Atlantique ou le
Pacifique.

3. Facteurs de la circulation
Parmi les plus importants on peut citer :
- le rayonnement solaire, notamment l’inégale distribution de la chaleur entre les
basses et les hautes latitudes ;
- la rotation de la Terre - la force de Coriolis
- le frottement avec la surface de la Terre

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 70
B. LES VENTS
1. Généralités

1.1. Définition
Le vent peut être défini comme un déplacement de l'air provoqué par une différence de
pression d’un lieu { un autre. Le vent est considéré comme un déplacement de l’air
pratiquement horizontal sauf dans les régions montagneuses où l’air ne se déplace pas
horizontalement à cause de la topographie. Ce mouvement de l’air varie de la brise à la
tempête.

Sur le plan météorologique la circulation de l’air


se produit quand la distribution de la pression
est inégale. En fait, le vent contribue à atténuer
les inégalités du champ de pression c.à.d. qu’il
nait de la différence de pression entre individus
isobariques voisins, notamment les anticyclones
et les cyclones et permet de rétablir l’équilibre.
Si la Terre était immobile, le vent devrait
s’écouler des hautes pressions vers les basses
pressions. A la surface de la Terre, le
réchauffement différentiel Nord-Sud aboutirait à
{ la mise en place au niveau de l’équateur des
basses pressions permanentes en surface et des
hautes pressions permanentes en altitude. Un pôle inverse de basses pressions et haute
pressions permanentes s’installerait dans les régions polaires. A l’équateur l’air serait
convergent en surface et divergent en altitude et aux pôles l’air serait divergeant en surface
et convergeant en altitude. Les cellules de Hadley s’étendraient donc de l’équateur vers les
pôles.
En réalité, la Terre est animée d’un mouvement de rotation. La rotation engendre des
forces supplémentaires qui agissent sur le vent, notamment la force de Coriolis.

1.2. La force de Coriolis


C’est une force d’inertie agissant perpendiculairement { la direction du mouvement d’un
corps en déplacement dans un milieu. La force de Coriolis s’applique { tous les corps en
mouvement par rapport { la surface de la Terre. Elle s’applique sur la droite du vecteur
vitesse dans l’HN et sur sa gauche dans l’HS. Pour illustrer la force de Coriolis, prenons
l’exemple d’un missile lancé { partir du pôle nord vers l’équateur et qui mettrait une heure
pour atteindre l’équateur. Étant donné que la Terre se déplace de 15˚ en tournant autour de
l’axe des pôles (pendant sa rotation), le missile subira aussi un décalage de 15˚ { son
arrivée { l’équateur. Ce décalage dû { la rotation est donc ce qui convient d’être appelé
force de Coriolis. La force de Coriolis est faible ou presque nulle { l’équateur ; elle augmente
en fonction de la latitude.

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 71
Fig. 21 : équilibre géostrophique et direction du vent

1.3. Caractères généraux


On observe le vent via deux paramètres : la direction et la vitesse

1.3.1 Intensité
L’intensité du vent est la résultante du gradient de pression. Plus le gradient est élevé, plus
le vent est fort. Un gradient de élevé se traduit par des isobares serrés.
L’intensité s’exprime dans une échelle qui va de la brise à la tempête. Échelle de Beaufort.

Échelle de Beaufort

Fig. 22 : carte de pression et vent

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 72
1.3.2. Direction : Lois de Buys Ballot
La loi de Buys Ballot est lié { l’action de la force d’inertie de Coriolis décrite précédemment.
Si la Terre était immobile, les vents souffleraient des hautes pressions vers les dépressions.
Cependant la Terre subit un mouvement de rotation qui dévie tout vecteur en mouvement
vers la droite dans l’HN et la gauche dans l’HS. En plus de la force d’inertie de Coriolis, les
vents sont également soumis { la force du gradient. Les deux forces qui s’exercent sur le
vent s’annulent et le vent souffle parallèlement aux isobares dans le sens des aiguilles d’une
montre { l’HN et dans le sens contraire dans l’HS: vent géostrophique. Nous allons revenir
sur ce vent théorique dans les lignes qui viennent. La loi stipule que face donc au vent un
observateur { l’HN a les D sont à droite et A sont à gauche. L’inverse se produit dans l’HS.

2. Mesure et représentation cartographique

2.1. Appareils de mesure


On vu précédemment, deux paramètres servent à caractériser les vents : la direction et la
vitesse. Pour étudier le vent on doit donc mesurer les deux paramètres de manière
distincte. On mesure la direction du vent en surface à l'aide d'une girouette et sa vitesse par
un anémomètre. En altitude le vent est mesuré en direction et en vitesse grâce au suivi
radar de la trajectoire de ballons sondes gonfles a l'hydrogène. On utilise également les
images satellitaires pour avoir une idée du vent sur les océans et les régions désertiques.

2.2. Unités
- Vitesse
L'unité internationale de la vitesse du vent est le m/s. En
aéronautique, on utilise le nœud qu’on abrège par kt c.à.d. knot.
Sa valeur vaut la moitié de l’unité internationale, donc
1 m/s = 2kt ou 1 kt = 0,5 m/s; du reste: 1 m/s = 3,6 km/h ; 0,27
m/s = 1 km/h ;

- Direction
On exprime la direction du vent en se référant sur sa
provenance et on le visualise à travers une rose en plusieurs
directions en degré qu’on appelle rose de vent. En d’autres
termes on détermine la direction d’un vent en considérant sa provenance qui est exprimé
en degré dans une rose de vent. Par exemple une direction de l’ordre de 90˚ désigne un
vent d’est, 180˚un vent du sud, 270˚un vent d’ouest et 360˚un vent du nord.

2.3. Représentation sur les cartes météorologiques


Sur les cartes météorologiques, le pointage du vent utilise des symboles universels : Les
flèches indiquent la direction du vent et le nombre de barbules sa vitesse. Une demi-
barbule correspond { 5 nœuds, une grande barbule { 10 nœuds et un triangle noir { 50
nœuds :

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 73
3. Vent géostrophique et vent du gradient

Le vent géostrophique est un vent qui souffle


parallèlement aux isobares comme résultat ou
conséquence de l’équilibre géostrophique. Ce dernier
s’établit entre deux forces contradictoires qui agissent
sur sa direction initiale (c.à.d. un mouvement de l’air
des hautes pressions vers les basses pressions). Il
s’agit de la force du gradient de pression qui agit
perpendiculairement aux isobares et de la force
d’inertie de Coriolis qui introduit une déviation à
droite dans l’HN et { gauche dans l’HS. Les deux
forces, étant égales et contradictoires (opposées),
s’annulent et un équilibre s’établit : équilibre
géostrophique. Alors le vent souffle parallèlement aux
isobares laissant à sa droite les hautes pressions et à
sa gauche les basses pressions dans l’HN. Le
phénomène inverse est observé dans l’HS. Le vent
géostrophique ne dépend que de ces deux forces et n’est pas soumis { l’effet de frottement
(c.{.d. { l’influence de la couche géographique). C’est pour cette raison que le vent
géostrophique ne peut s’établir qu’aux altitudes comprises la tropopause et la couche
géographique. Dans les régions de basses latitudes où la déflexion due { la force d’inertie de
Coriolis tend vers zéro, le vent géostrophique ne peut être défini17. La vitesse du vent
géostrophique est proportionnelle au gradient de pression c.à.d. que plus les isobares sont
serrées, plus il est important. Le vent géostrophique s’établit lorsque les rayons de
courbure des isobares tendent vers l’infini et que ces isobares deviennent rectilignes. Dans
le cas où les isobares sont concentriques, l’équilibre s’établit entre la force de Coriolis, la
force du gradient et la force centripète.

Le vent du gradient est un vent qui souffle parallèlement aux isobares, mais suit
l’orientation concentrique des isobares. Il est le résultat de l’équilibre qui s’établit entre la
force de Coriolis, la force du gradient et la force centripète. La troisième force est due à la
courbure de l’air car en réalité les isobares sont courbes. Ce vent est perpendiculaire aux
vecteurs gradients et donc parallèles aux isobares. Il est aussi proportionnel au gradient et
donc en pratique d’autant plus fort que le gradient est fort.

La différence entre le vent du gradient et le vent géostrophique est que le premier n’est
défini que pour les isobares concentriques alors que le second implique que les isobares
soient rectilignes, parallèles et équidistantes. Les deux vents ne sont en réalité que des
vents théoriques, une approximation de la réalité qui est plus complexe c.{.d. qu’en réalité
il est difficile que les isobares soient équidistante, rectilignes.

17 La déflexion de la force de Coriolis au voisinage de l’équateur fait que la force du gradient et la force
centripète ne sont contrariées. Le déplacement de l’air ne dépend donc que de ces deux. C’est pour cette
raison qu’un système anticyclonique stable ne peut subsister.
Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG
Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 74
4. Effet de frottement

L’effet de frottement est l’action due au frottement de l’air en contact avec tout objet { la
surface du sol qui génère une « force de frottement ». La force de frottement s’oppose au
déplacement de l’air et diminue sa vitesse. C’est généralement dans la couche géographique
que l’air ou le vent est soumis au frottement. Donc le frottement n’agit pas au dessus de
2000 m d’altitude (la valeur moyenne est de 1500 m). A une altitude supérieure { 2000 m
le vent qui souffle n’est soumis qu’aux forces de Coriolis, de gradient et centripète. Par
contre plus près de la surface (en dessous 2000) le vent est soumis non seulement aux
forces de Coriolis et du gradient mais également à la force de frottement. Celle-ci a pour
effet de provoquer la diminution de l’angle entre la vitesse et le gradient de pression, ce qui
rend la vitesse de ce vent inférieure { celle du vent géostrophique. En d’autres termes
l’angle formé par le vecteur vent avec les isobares est d’autant plus faible que l’on est plus
près du sol et que la rugosité de la surface du sol est plus grande. Cet angle est plus grand
sur les surfaces continentales (25-35 degré) que sur la mer (10 à 20 degré). Cela permet de
comprendre pourquoi un cyclone tropical s’atténue rapidement lorsqu’il pénètre {
l’intérieur des continents (Guyot, 1997).

5. Quelques vents locaux

5.1. Brise
Une brise est un vent thermique qui est causé par un réchauffement inégal entre deux
milieux géographiques proche ou contigus comme par exemple la terre et la mer, les
collines et les vallées, etc. C’est un phénomène d’une portée spatiale réduite :
horizontalement 20-30 km et en altitude 600-800 m.

5.1.1 Brise côtière


Les côtes peuvent être considérer en climatologie comme ligne de discontinuité entre entre
deux milieux (la terre et la mer) dont les caractéristiques météorologiques notamment
thermique sont différentes. On sait que la terre se réchauffe et de réfroidit plus vite que la
mer. Ainsi, pendant la journée le continent est plus chaud que la mer. L’air est plus léger sur
le continent. Il subit par conséquent une convection. Sur la mer on observe des
caractéristiques thermiques inverses. La pression est plus basse sur le continent que sur la
mer. Le vent frais souffle de la mer vers le continent : c’est la brise de mer. Pendant la nuit
le phénomène s’inverse, les vent souffle de la terre vers la mer : c’est la brise de terre.

Fig.24 : schématisation d’une brise

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 75
5.2. La brise des pentes montantes et descendantes
Celle-ci est causée par le réchauffement inégal entre le sommet d’une montagne ou colline
et la vallée encaissée. Les sommets ont les caractéristiques similaires au continent tandis
que les vallées sont comparées à la mer c.à.d. que les sommets se réchauffent et se
refroidissent plus vite que les vallées. Il se produit alors la journée une brise de pente
montante et la nuit une brise de pente descendante.

Fig. 26: brise des pentes montantes et descendantes

5.3. Föhn – cfr. TP.

Fig. 25: Föhn


2.5. Autres types de vents
Le vent laminaire : un vent régulier en force et en direction
Le vent turbulent : un vent irrégulier en force et en direction dans de très courts intervalles
de temps de quelques secondes. Des variations de vitesse de grande amplitude.
Le coup de vent : vents irréguliers en force et en direction qui se différencient des vents
turbulents par la période des rafales (une dizaine de minutes). Un phénomène qui peut être
dangereux et qui se manifeste surtout par temps orageux avec une modification importante
de sa direction et un accroissement conséquent de sa vitesse.

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 76
VIII. GRANDES DIVISIONS CLIMATIQUES DU MONDE

1. Classification du climat

1.1. Généralités sur la classification

La classification qu’on appelle aussi régionalisation est en fait le regroupement des climats
locaux en un petit nombre de classes ayant des caractéristiques communes.

Sur le plan statistique, la classification est un ensemble de méthodes multidimensionnelles


ou méthodes d'analyse des données qui permettent de grouper ou de séparer les objets (ou
les variables) en fonction de leurs similarités ou de leurs dissemblances. La classification
aboutit à la création des classes, groupes, unités taxonomiques, types ou régions. Ces
classes doivent être d'une part aussi peu nombreuses que possibles et d'autre part aussi
homogènes que possibles" (cité par Chandon, J.L. et Pinson, S. xxx p. 4).

C’est une tâche complexe. Il existe plusieurs classifications qui sont différentes en termes
d’application, de critères retenus et d’approches. Aucune d’elle cependant n’est universelle.
Parmi les plus connues on peut citer les classifications de : Koppen et Geiger (1928), Berg
(1938), Thornwait (1948), Gorczynsky (1948), Alisov (1950).

1.2. Classification de Köppen


La classification de Köppen aboutit à la délimitation de 14 grands types de climats. Elle
repose sur deux facteurs climatiques qui déterminent la répartition de la végétation : la
température et la quantité d’eau disponible (précipitation).

1.2.1. Critère de base


La classification de Köppen s’est basée sur deux variables climatiques (température et
précipitation) et tient compte de leurs effets sur les organismes vivants. Partant de ces
deux variables, il a définit les 4 critères numériques suivants :
1) Le bilan annuel de l’eau
Un climat peut être non sec, sec ou très sec ; il peut aussi être marqué par les
précipitations d’hiver, d’été ou avoir des précipitations bien reparties pendant toute
l’année
2) l’existence d’une période froide
Un climat peut se caractériser par une période froide absente (Tf > 18 C), une période
froide modérée (Tf < 18 et > 3) ou une période froide marquée (Tf < -3 et Tc > 10)
3) existence et date d’une période sèche
4) température de l’été

1.2.2. Les cinq grands types et les végétations correspondantes


A – climat tropical sans saison froide (forêt équatoriale, savane)
B – climat aride et subaride (désert, steppe)
C – climats des latitudes moyennes avec des hivers froids (forêt des feuillus)

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 77
D – climat des latitudes moyennes avec des hivers très rudes (forêt de conifère, taïga)
E – climat sans véritable saison chaude ou avec gel permanent (toundra)

1.2.3. Subdivision des sous types


Köppen a d’abord identifié 5 climats de bases qui correspondent aux cinq couvertures
végétales au monde. Ces 5 climats de bases sont désignés par des lettres A, B, C, D, et E.
A, C, et D correspondent à des groupes thermiques ; B et E sont utilisés pour considérer la
présence d’un facteur climatique extrême pour la végétation, notamment la sécheresse (B)
et le froid (E).

- Les types A, C et D se subdivisent en fonction de la répartition saisonnière de la pluviosité


(régime pluviométrique) en sous types suivants :
* w – le sous-type caractérisé par des pluies pendant l’été et par une saison sèche d’hiver
* f – le sous-type caractérisé par l’absence d’une saison sèche – il pleut toute l’année
* s – le sous-type caractérisé par les pluies d’hiver et une saison sèche d’été. Cependant, le
type Ds n’existe pas.
- Les climats de type B et E sont subdivisés en tenant compte du degré de sécheresse et de
froid. On utilise deux lettres majuscules pour différencier les sous types. Dans le cas du
climat de type B, on utilise les lettres W pour designer le désert (c.à.d. sécheresse extrême)
et S pour designer le climat de steppe. Dans le cas du climat de type E, on utilise les lettres F
pour designer le climat de froid permanent et T pour designer le climat de toundra.
- des lettres plus spécifiques : « m » c.à.d. pluviosité périodique ou mousson et « H » type de
montagne.

1.2.4. Description des climats suivant Köppen

Fig. 33: distribution spatiale des climats selon Köppen

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 78
1.2.4.1 Zone tropicale humide ou « A »
- Pas d’hiver, la TMA (Température Moyenne) de chaque mois est > 18 C
- Faible amplitude (<6˚C)
- La HP (hauteur des pluies) > 750 mm ; les précipitations avortent sur l’évaporation
- La circulation dominante est celle des vents d’est (nord-est ou sud-est) et la mousson
- Les sous types sont :
- Af – forte pluviosité bien repartie toute l’année c.{.d sans saison sèche (climat de
forêt denses)
- Am – comme Af, mais type de mousson,
- Aw – avec saison sèche correspondant { l’hiver (régions de savanes).

1.2.4.2. Zone des climats sec ou « B »


- Faibles pluviosité ; forte évaporation (déficit hydrique)
- Température moyenne mensuelle > 18˚C pendant plusieurs mois
- Deux types :
BS – climat des steppes (Sahélien)
BW – climat désertique

1.2.4.3. Zone tempérée ou « C »


- Forte variabilité du temps, très grand développement d’activités cyclonales
- 4 saisons thermiques
- Couverture neigeuse en hiver, mais ne subsiste pas longtemps
- isotherme du mois le plus chaud est > 18˚C et celle du mois le plus froid >-3˚C
- 3 sous types
Cw – tempéré avec hiver sec
Cs – tempéré avec été sec
Cf – tempéré avec pluviosité toute l’anné3

1.2.4.4. Zone Boréale ou « D »


- Isotherme du mois le plus froid <-3˚C et celle du mois le plus chaud > 10˚C. C’est la limite
septentrionale des forêts
- Étés sont courts, les pluies sont supérieures au seuil de sécheresse, la couche neigeuse
subsiste en hiver ;
- Dans l’HS cette zone climatique est très étroite { cause de la faible continentalité
- Deux types :
Dw – boréal avec hver sec
Df – avec une bonne répartition des pluies pendant toute l’année.

1.2.4.5. Zone polaire ou « E »


- Températures en hiver sont < 0˚C
- Faible pluviosité ; il pleut sous forme de neige
- 3 sous types :
ET – climat de toundra, dont la température du mois le plus chaud <10˚C
EF – climat glacial dont la température du mois le plus chaud < 0˚C
EH – climat froid des montagnes des latitudes mpyennes et des régions tropicales

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 79
1.3. Autres Classifications

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 80
2. Les grandes subdivisions climatiques du monde

 La trame des climats mondiaux est à base zonale


 Quelques facteurs interviennent pour modifier la zonalité
o Repartition des terres et des mers
 La continentalité
o Le relief
 L’altitude
 La pente

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 81
Ces sont des climats constamment chauds et humide, marquée par l’influence quasi
permanente de la ITCZ. Il se caractérise en outre par

Ces sont des climats marqués par l’absence d’une période de refroidissement marquée et
prolongée (c.{.d. absence d’un hiver marqué). Les hivers sont secs et les étés sont pluvieux.
Au moins 7 mois humides (tropical humide) ou 3 mois humide (tropical sec). Il est
influencé par les alizés et le flux de mousson. Parmi les principales carctéristiques on
retiendra
- un rayonnement intense et bien réparti
- la TMA (température moyenne annuelle) est > 24˚C
- l’AT est > 6˚C
- L’amplitude thermique diurne est encore plus élevée et peut atteindre 24˚C ({
Linguere par exemple).
- La hauteur annuelle des précipitations est < 1500 mm, mais supérieure à 800 mm
(tropical humide) et supérieure à 300 mm (climat sahélien)
- Les précipitations sont irrégulièrement réparties pendant l’année : les hivers sont
secs (saison sèche) et été sont pluvieux ; il existe donc deux saisons qui alternent
(saison des pluies et saison sèche)
- La circulation atmosphérique est dominée par les alizés (qu’on appelle Harmattan
en Afrique du nord) et la mousson

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 82
- Les différents climats tropicaux :
o Tropical humide (guinéen) ou demi-humide (soudano-guinéen)
 Courte saison sèche => 3 mois
 HP > 1000 mm
o Tropical sec (soudanien ou soudano-sahélien)
 Longue saison sèche => 6 mois
 HP – 500-1000 mm
o Sahélien et sahélo-saharien
 Saison sèche => 9 mois
 HP – 200-500 mm
- Les climats tropicaux azonaux
o Le climat de mousson
 Pluviosité estivale due à la mousson ;
 La mousson – phénomène local dû { l’inégale distribution thermique
saisonnière entre océan et continent
 les pluies sont très intenses et se répartissent pendant une période
très courte. Ces sont les régions qui détiennent le record de la
pluviosité au monde
o Le climat des montagnes
o

Notion d’aridité

 Un désert se caractérise par une aridité qui réduit à néant la vie végétale et animale
 Aridité => état hygrométrique marqué par une insuffisance en eau
o les pluies sont rares et irrégulières
o bilan hydrique (précipitation-évaporation) déficitaire
o absence de tout écoulement (aréisme) ou absence d’écoulement vers la mer (endoréisme)
 L’aridité s’exprime par des indices, notamment l’indice de De Martonne :
o
o :
 I < 5 => Hyperaridité
 I = 5 – 10 => aride (désert)
 I = 10 – 20 => semi-aride

 Climats chauds et très arides correspondant aux hautes pressions subtropicales.


 Localisés de part et d’autre des tropiques : Sahara, Soudan, péninsule arabique, Kalahari, …
 Caractéristiques :
o Très forte subsidence => responsable de la sécheresse
o Durée d’insolation très élevée
o Humidité relative très faible < 50% en moyenne
o TAVG 25 – 30
o Vents peu violents
Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG
Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 83
o Forte évaporation, > aux apports par précipitation => déficit hydrique net
o Précipitations : domaine de l’hyperaridité ; HP < 200 mm ; il pleut en été

 Cause : courants marins froid et remontée d’eaux océaniques profondes en bordures des côtes.
o Masses d’air de basses altitudes influencées par les courants marins ; Elles sont surmontées
par un air chaud => inversion thermique => stabilité atmosphérique => sécheresse
 Côtes Péruviennes, le nord du Chili, Californie, etc.
 Caractéristiques :
o plus frais que les déserts continentaux
o l’air saturé d’humidité
o brouillard fréquent

 Climats semi-arides
 Les climats désertiques d’abris
 Les climats désertiques continentaux à hiver froid

 Circulation => circulation d’ouest avec variations saisonnières


o Circulation due aux protubérances (dorsales) créées par les Açores
o Ce flux zonal charrie des perturbations (d’origine dynamique)
 Absence des masses d’air propres et fréquence des échanges méridiens
o La fréquence de ces masses d’air froid et chaud est faible dans l’HS
o Les masses d’air sont séparées par des zones de discontinuité (Front)
o Ils sont à la base de changement brusque de temps (instabilité de temps)
o Le temps en zone tempéré est souvent le résultat du type de circulation et des mouvements
des masses d’air.
 La classification des climats tempérés => tâche complexe
 Le trait essentiel du climat : la forte variabilité du climat
o Variabilité diurne – succession des temps
o Variabilité saisonnière – contrastes thermiques marqués
o Variabilité interannuelle – déterminée par la variabilité des modes de circulation (Oscillation
Nord Atlantique)

 Entre 37˚ - 60˚ Lat., le long des côtes


 Traits généraux :
o Circulation zonale, air d’origine maritime
o Caractère dominant : atténuation des extrêmes

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 84
o Temps instable (2 – 3 jours)
o Vents forts
o Humidité quasi constante
o Régime pluviométrique régulier – minimum en été et maximum en automne
o Pluies fortes et durables
o Insolation inégale
o Brouillards fréquents
o Régime thermique : faibles variations des températures (AT faibles)
o Faible intensité du gel
o Neige peu abondante
o Le bilan pluviothermique est positif (préc – evaporation = +)

 Dégradation vers le climat continental sous l’effet de


o La continentalité
 Régime thermique – été plus chaud et hiver moins doux (nettement plus froid)
 Brouillards (brouillard de rayonnement plus fréquents
 Régime pluviométrique – régulier mais les hivers deviennent moins pluvieux
 Transition vers les étés plus chauds

 Localisation : Entre 35 – 50˚ Lat. dans les régions continentales d’Amérique du Nord, Europe de l’est,
la Siberie et la Pampa
 Caractéristiques :
o Eté très chaud comparable aux climats tropical et subtropical – parfois très sec à la
périphérie méditerranéenne
o Hiver très rudes – rigueur de l’hiver de la radiation solaire
o AT très élevée (8 - 27˚C)
o Inversion thermique hivernal est une des caractéristiques principales – l’atmosphère est
stable
o Les hivers sont secs ou moins pluvieux
o Très forte continentalité – effets de l’air maritime limités
o La neige est la forme dominante de précipitation – tempêtes de neige fréquentes
o Eté très chauds, mais pluvieux
o Printemps courts
o Forte instabilité pendant l’été
o Tendance des dépressions { s’installer sur le continent
o Vents moins violents
 On distingue
o Climat continental de steppe – hiver court et modéré, été long et chaud
o Un climat continental froid – boréal (domaine de la taïga)

 Domaine de transition entre la zone tempérée et la zone tropicale


 Un climat des côtes (littoraux)
 Mais il n’a pas le caractère maritime – climat contrasté trahissant plus d’influences continentales
 En été – influence des hautes pressions => faible pluviosité
o Etés chauds et secs
 En hiver les hautes pressions sont décalées vers le sud, circulation de l’ouest domine et influence la
pluviosité

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 85
o Hiver pluvieux
 Régime thermique contrasté : hiver doux et été chaud
 Quelques vents types : sirocco, mistral ou tramontane

 TMA < 0˚C


 Hiver rude, le froid persistant et été absent
 AT diminue avec la latitude
 Vents fréquents et intense
 Précipitation <250 mm – on y trouve par endroit une très grande aridité
 Limite de l’arbre
 Sol gelé en permanence – pergélisol ou permafrost

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 86
LES GRANDS TRAITS DES CLIMATS TROPICAUX D’AFRIQUE
Caractères généraux

Un continent tropical: le continent africain s’étend presque entièrement dans la zone


tropicale { l’exception de ses extrémités nord et sud. Il connait de ce fait des climats
tropicaux chauds humides ou secs. Ces climats chauds ici signifient « sans hiver », les
températures des mois les plus froids sont partout supérieures { 18°C, { l’exception des
régions montagneuses. La disposition de ces climats est essentiellement zonale : le
continent africain est donc un modèle de zonation climatique. Le continent africain est par
ailleurs un continent sec : les régions qui reçoivent plus de 1500 mm de pluies chaque
année ne se limitent que sur le golfe de Guinée, la cuvette congolaise et le Madagascar. Le
reste du continent reçoit moins de pluies et deux vastes régions au nord (Sahara) et au sud
(Kalahari) ne reçoivent presque pas de pluies. Enfin, la circulation atmosphérique est
dominée par la cellule de Hadley. A la surface, ces sont les vents du nord-est et du sud-est ;
en altitude les contre-alizés. Une zone de convergence dans les basses latitudes (au niveau
de l’équateur) et deux zones de subsidence vers les deux tropiques.

Caractéristiques thermiques

L’Afrique est un continent chaud sans hiver. La température moyenne du mois le plus froid
des climats africains ne descend pas en dessous de 18°C dans l’ensemble du continent en
dehors des régions montagneuses et des bandes marginales situées au nord et au sud). La
distribution spatiale des températures est inégale et varie suivant les saisons. Les régions
les plus chaudes sont autour de l’équateur thermique. Sa position se décale de l’équateur
géographique et varie suivant les saisons. Les régions les moins chaudes sont constituées
par les côtes occidentales de l’Afrique australe influencées par le courant marin froid, les
régions montagneuses de l’est, les bandes marginales du nord et sud. La position de
l’équateur thermique (reporte les températures les plus élevées) et donc des régions les
plus chaudes varie suivant les saisons. En janvier l’équateur thermique demeure aux
latitudes équatoriales sur les océans et en Afrique australe sur le continent. En juillet, il se
situe à 20° latitude nord. Les climats africains sont également caractérisés par des faibles
contrastes thermiques annuels. Par contre les variations diurnes des températures sont
plus prononcées que les variations annuelles. Celles-ci sont partout inférieures aux
précédentes. Les contrastes thermiques sont plus faibles dans les régions équatoriales,
notamment dans la cuvette congolaise et augmentent avec l’éloignement de l’équateur
géographique. Dans les régions équatoriales, les températures sont donc peu contrastées
que dans les régions tropicales. Les régions équatoriales doivent cette égalité thermique à
la faible variation de l’énergie solaire reçue et à la saturation presque constante de
l’atmosphère (à la forte nébulosité), ce qui amortit les valeurs journalières extrêmes. Dans
les régions tropicales

Dans les régions tropicales la faible nébulosité et l’inégale distribution annuelle de la


radiation augmente les contrastes thermiques diurne et annuelle. A Bamako p. ex les

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 87
extrêmes varient entre 8°C et 45°C. Dans le Sahara par contre, les maximum extrêmes
peuvent dépasser 50°, alors que les nuits ; il peut geler suite surtout { l’inversion.
- La forte instabilité qui maintien en permanence au ciel les cumulo-nimbus au
ciel presqu'en permanence. Elles sont ainsi parcourus par des perturbations
plus nombreuses.
- Lorsque la rencontre entre les alizés se produit au-delà de 10° de lat. dans
chaque hémisphère, l’alizé qui franchit l’Equateur subit, sous l’action de la force
de Coriolis une déviation de sa trajectoire. L’alizé du sud-est a Hémisphère nord
devient un vient d’Ouest intertropicale ‘’Mousson’’.
La position de la zone de basse pression équatoriale, change au cours de la
l’année. Il se décale vers chaque Hémisphère pendant l’été local (HN en juillet, HS
en janvier).
- En janvier l’équateur météorologique est { l’HS sauf { l’ouest du golf de guinée.
- Ce territoire du reste a la particularité de recevoir chaque année la mousson
australe.
- La plus grande partie de l’Afrique est dominée par la circulation de l’alizé
continental sec, Harmattan et son prolongement sous forme de mousson.
- En juillet l’alizé boréal reste cantonne sur le Sahara ou soufflent les vents
étésiens car l’équateur météorologique se situe vers 10°N. La mousson australe
s’avance donc très loin au nord, mais elle est relativement peu pluvieuse. Des
lignes de grains orageux se déplacent dans les mêmes latitudes d’ouest en est et
sont responsables de ¾ de pluies en zone sèche du nord de l’Afrique.

Pluviosité

Elle est l’élément le plus important dans la différenciation climatique en Afrique. Le


continent africain est en général sec car les régions recevant plus de 1500 mm ne couvrent
que la cuvette congolaise, le golfe de Guinée, le Madagascar et certaines hautes terres
orientales. Les régions les plus sèches sont donc le Sahara, la région dankalo-somalienne, le
plateau de l’Afrique orientale au nord, le Kalahari et la côte occidentale du Madagascar au
sud. La sècheresse au sud est surtout due { la subsidence due { l’effet de foehn et au
courant froid. Par contre au nord, il s’agit surtout de la permanence des anticyclones
dynamique et a la divergence des vents. Les précipitations décrivent des variations
spatiales marquées par une diminution avec la latitude et une dissymétrie est-ouest. Au
nord de l’équateur, c’est la côte orientale (de Kismayou a la Méditerranée) qui est plus
sèche que la côte occidentale. Au sud, c’est la côte occidentale (depuis Banana jusqu’au
Cap) qui est plus sèche. Inversement, a la cote est dans l’HN (du Gabon en Gambie) et la
cote est dans l’HS sont plus humides. L’inégale répartition des pluies repose sur des
facteurs divers parmi lesquels, la circulation atmosphérique, la circulation océanique,
l’altitude et le mouvement apparent du soleil.

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 88
La circulation atmosphérique

Elle est caractérisée par l’existence d’une ceinture des hautes pressions subtropicales et
des basses pressions équatoriales déterminant donc une circulation méridienne.

La ceinture de hautes pressions subtropicales : elle est continue en hiver, mais en été elle
disparait du continent et se décalent vers les hautes latitudes. Une énorme dépression afro-
asiatique couvre le nord du continent. Sur le flanc équatoriale de ces cellules soufflent les
alizés, appelés Harmattan au nord de l’Afrique. Ces Alizes convergent dans une ceinture de
basse pression dite aussi équateur météorologique située dans les basses latitudes.

La circulation des alizes

La circulation des alizés varie énormément selon que la surface est marine ou continentale,
et dans ce dernier, selon les saisons. Sur l’océan le fait essentiel { retenir sur la circulation
des alizés est l’inversion d’alize, grâce { laquelle s’effectue un important transfert d’eau
entre l’océan et le continent. Ainsi la forte humidité des côtes sud est continent est justifié
par cette inversion. Sur le continent en hiver, les alizés sont secs et les anticyclones sont
plus fractionnes, les cols sont nombreux, { travers lesquels s’engouffre l’air des régions
proches des pôles. En été, d’énormes dépressions apparaissent en remplacement des
anticyclones et autour d’elles, des masses d’air nettement contrastées. Il se produit donc
une dérive équatoriale. Autour de la dépression saharienne par ex. circulent l’air australe
humide (vers ses bord méridionales) et l’air atlantico-méditerranéen. L’air saharien peut
ainsi facilement se distinguer de l’air non saharien circulant tout autour. C’est de cette
manière qu’en été la zone de convergence des océans se ramifie sur le continent et deux
lignes de discontinuité apparaissent.

Les basses pressions

Contrairement { l’image traditionnelle qu’on lui attribuait, la zone de basse pression est le
siège des phénomènes complexes. On peut notamment évoquer ces faits :

- Il se produit quelque fois une confluence de différents courants à caractère


thermiques et hygrométriques proches. Cela se produit avec la rencontre
brutale entre alizes, on parle de la convergence confluence.
- Lorsque les alizes s’affaiblissent considérablement en aval et qu’entre eux il
existe des courants bien individualisés dans chaque hémisphère, la zone de
basse pression est donc un doldrums (calme équatorial) càd a vent faible.

Les régimes pluviométriques sont très fortement dépendantes du mouvement


apparent de soleil et des balancements saisonnier du FIT, décrivent deux maxima et deux
minima pluviométriques a l’équateur. Ces derniers se réduisent en un seul maximum et
minimum avec l’éloignement de l’équateur.

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 89
Les différents climats locaux d’Afrique

On peut distinguer en Afrique de l’équateur les différents climats suivants :

- Guinéen
- Soudanien
- Anamnien
- Mexicain
- Sénégalien (sahélien)
- Saharien
- Méditerranéen

Quelques faits d’observation (subjective) du temps en zone équatoriale

- Sur la rosée, précipitation occulte, elle est presque permanente en zone


équatoriale c{d qu’elle se produit chaque jour, grâce à la forte humidité relative
et a la chute nocturne des températures. Tout objet en contact de l’atmosphère
se mouille presque toujours en fin de nuit jusqu’{ peu près 2 heures après le
lever du soleil.
- Sur les températures, hormis les variations journalières caractérises par des
fortes variations, elles se caractérisent par des variations brusques dues :
 Au passage de l’orage ou tornade- une baisse de température de 7°
(Mbandaka) ou 11° (Kisangani) peut accompagner les 7 minutes (Kisangani)
ou 10 minutes qui suivent.
 Avec la disparition de la nébulosité (à Tshibinda 10° dans 30 minutes)
- Sur la pluviosité et l’instabilité atmosphérique – 12jour de pluie en moyenne, 17
a 18 au maximum et 6 a 7 au maximum. Les pluies sont souvent orageuses,
l’instabilité est très importante, l’atmosphère est charge d’électricité, il est très
lourd et quelque fois énerve. Certaines fois les tornades irrégulières se
produisent en régions lacustres.
- Sur les phénomènes exceptionnels : les sècheresses très prononcées en 1982,
1992, 1995, avec plus de six mois sans pluies. Ces sècheresses sont associées a
l’El nino et oscillations australes.
- Sur les vents, la circulation des alizés caractérise aussi les régions équatoriales
africaines contrairement aux schémas trop simplistes faisant valoir l’idée des
calmes équatoriaux.

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 90
Références

- Bradshaw, M. et Weaver, R. (1995): Foundations of Physical Geography, W. C. Brown


Communications, Dubuque, 442 pages.
- Potter, T.D. and Colman B.R. and col. (2003): Handbook of weather, climate, physical
meteorology, weather systems, and measurements, Wiley-Interscience, 973 pages
- De Blij, H. J. (1987): The Earth. A Physical and human geography, John Willey & Son,
N. York, 516 pages.
- De Blij, H. J. et Muller, P. O. (1993) : Physical geography of the global environment,
John Willey & Son, N. York, 576 pages.
- Estienne, P. et Godard, A. (1970) : Climatologie, Collection U – Armand Colin, Paris,
365 pages
- Garcia, R. R., M. Lopez-Puertas, B. Funke, D. R. Marsh, D. E. Kinnison, A. K. Smith, and
F. Gonzalez-Galindo (2014) : On the distribution of CO2 and CO in the mesosphere
and lower thermosphere, Journal of Geophysical Research: Atmospheres, Vol. 119:
5700-5718;
- Garcia, R. R., M. López-Puertas, B. Funke, D. R. Marsh, D. E. Kinnison, A. K. Smith, and
F. González-Galindo (2014), On the distribution of CO2 and CO in the mesosphere
and lower thermosphere, J. Geophys. Res. Atmos., 119, 5700–5718,
doi:10.1002/2013JD021208.
- Guyot, G. (1997) : Climatologie de l’environnement, Masson, Paris, 505 pages
- Hufty, A. (2001) : Introduction à la climatologie, De Boeck université, Bruxelles, 542
pages
- Joussaume, S. (1999) : Climat d’hier { démain, CNRS Editions, Paris, 143 pages
- Peguy, Ch. P. (1970) : Précis de climatologie, 2ème édition, Masson & Cie, Paris, 468
pages
- Russell, J.M., Rong, P., Hervig, M.E., Siskind, D.E., Stevens, M.H., Bailey, S.M. and
Gumbel, J., 2014 : Analysis of northern midlatitude noctilucent cloud occurrences
using satellite data and modeling, Journal of Geophysical Research: Atmospheres, Vol.
119(6): 3238-3250;
- Viers, G. et Vigneau, J. P. 1990 : éléments de climatologie, Nathan, France, 224 pages.

Quelques liens utiles


- http://fr.wikipedia.org/wiki/Atmosph%C3%A8re_terrestre
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Bilan_radiatif_de_la_Terre
- http://www.u-picardie.fr/beauchamp/mbg6/radiatif.htm
- http://www.smf.asso.fr/Ressources/fim2010/Prez%20intervenants/celhay2.pdf
- http://www.ice.uvsq.fr/web/Cours%20en%20ligne/cours%20F.-
M.%20Br%E9on%202007/CoursM2-ICE-Br%E9on-3.pdf
- http://www.cidehom.com/dictionnaire.php?_d_id=32
- http://home.nordnet.fr/dmorieux/vent01.htm
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Pression_atmosph%C3%A9rique
- http://la.climatologie.free.fr/mesosphere/mesosphere.htm
- http://www.larousse.fr/encyclopedie/images/Barom%C3%A8tre_%C3%A0_mercu
re/1003205
Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG
Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 91
- http://education.meteofrance.fr/ressources-pour-les-enseignants/observer-et-
mesurer/le-vent1
- http://www2.ulg.ac.be/geolsed/processus/processus.htm#DIAGENESE D'UN
SABLE
- http://www.cea.fr/jeunes/themes/climat-environnement/l-essentiel-sur-le-cycle-
du-carbone
-

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 92
ANNEXES
I. Echelle de Beaufort

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 93
II. LE CYCLE DU CARBONE ET LE CLIMAT

Au cours des temps géologiques le carbone peut séjourner dans différents compartiments –
réservoirs terrestre soit comme gaz, comme roche ou comme biomasse (nécromasse), ou
encore comme matière organique fossile. Son cycle « le cycle du carbone » représente
l’ensemble des échanges de carbone entre les différents réservoirs dans lesquels il se
trouve et constitue un élément essentiel des changements climatiques en cours.

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 94
Les réservoirs de carbone

ATMOSPHERE - 720 Gtes.

BIOMASSE
500 - 800 Gtes.
MATIERE ORGANIQUE
FOSSILE
13.000 Gtes. SOL 1.500 Gtes

CARBONATES OCEANS
50.000.000 Gtes. 36.000 Gtes.

Au cours des temps le carbone peut être successivement réduit sous la forme du carbone,
puis reconstitué par oxydation du carbone suivant la nature du réservoir dans lequel il se
trouve. Le carbone se présente sous une forme simple : le graphite et sous une forme
exceptionnelle : le diamant (qui cristallise aux hautes températures et pressions qui
règnent sous le manteau terrestre à 200 km de profondeur).

En effet, il est présent sous différentes formes dans chacune de celles-ci :

A LES RESERVOIRS

Le carbone est présent dans 4 grands « réservoirs naturels » de notre planète : atmosphère,
hydrosphère (mers, océans, lacs et rivières), lithosphère (sol et sous sol) et biosphère
(végétation et autres organismes vivant).

1. Carbone dans la lithosphère


Dans la lithosphère le carbone existe essentiellement sous forme minérale dans les
carbonates - CaCO3 et dans la matière organique fossile : charbon, pétrole, gaz.

a) Carbone dans les carbonates


Le grand réservoir de carbone est constitué par les roches sédimentaires (les carbonates), surtout
le calcaire qui fixe le carbone d’origine océanique ou atmosphérique. Ce réservoir contient
près de 50.106 Gigatonnes de carbones.

b) Carbone dans la matière organique fossile

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 95
La matière organique morte et enfouie dans le sol contient essentiellement du carbone qui
constituait le principal composant de la matière vivante. L’enfouissement rapide de grosses
quantités de matière organique morte (ou fossile) est { l’origine de la formation des roches
non minéralisées comme le charbon (qui est la forme fossilisée du bois) ou les
hydrocarbures (qui sont des de grosses quantités de matière organique formés en
l’absence d’oxygène par la combinaison du carbone avec l’hydrogène).

Les squelettes et coquilles calcaires ainsi que le « carbone organique » (présent dans le
nécromasse, et excréments) de ces organismes tombent dans les fonds marins où ils
sédimentent pour lentement former des roches sédimentaires. Le carbone des cellules du
plancton doit être immergé entre 2 et 4 km de profondeur pour être emprisonné pendant
plusieurs milliers à millions ou milliards d'années sous forme de roche. Les sédiments
superficiels sont quant eux en partie brassés, remis en suspension et réutilisés comme
nutriments par la biosphère. On estime près de 27 000 Gt de carbone dans la matière
organique fossile.

2. Carbone dans la biosphère (biomasse)


Les être vivants de la biosphère sont constitués de composés complexes qui constituent le
support chimique de la vie. Ils sont également appelés : composées organiques. C’est le cas
notamment du bois. Le carbone est en fait le principal composant des protides, lipides et
glucides. Ce réservoir est estimé à 600 Gt. De plus, les sols et les détritus issus de l'activité
des êtres vivants représentent quant à eux un réservoir 4 fois plus important avec 2 600 Gt
de carbone.

3. Carbone atmosphérique
Le réservoir atmosphérique est un petit, mais très ouvert. Il est donc très actif dans les
échanges du carbone avec d’autres réservoirs. Dans l’atmosphère le carbone existe sous
forme de gaz notamment dans le monoxyde de carbone, le dioxyde de carbone et dans le
méthane. Dans l’atmosphère la teneur CO2 très faible estimée à 770 Gt, ce qui ne représente
que 0.035% de la masse totale. Comparativement, Mars et Vénus ont une atmosphère
composée de plus de 90% de CO2.

NB – le carbone qui entre dans les échanges entre différents réservoirs et intervient dans le
cycle du carbone ne représente qu’un millionième de la masse totale stockée dans certains
réservoir, notamment dans les carbonates et dans la matière organique fossile.

4. Carbone dans les océans


Un autre grand réservoir est l'océan; on verra qu'il s'agit en fait de l'océan profond (plus de
100 mètres de profondeur). C'est dire que la pellicule superficielle de la planète recèle
relativement peu de carbone, mais ce carbone est ô combien important pour la Vie et
l'influence qu'il y exerce.

Les océans sont les principaux puits naturels de carbone, assimilé via le plancton, les
coraux et les poissons, puis transformé en roche sédimentaire ou biogénique. Ils

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 96
absorberaient environ 50 % du carbone émis dans l'air (sous forme de carbone dissous ou
minéral). Le réservoir de l’hydrosphère représente plus de 39 000 Gt de CO2 dissous ;
principalement sous forme de HCO3-, mais également sous forme de CO32-. Le CO2 dissous
dans l’hydrosphère existe en quantité variable et est fonction de la biomasse et de la
nécrosasse, de la disponibilité en nutriments, de la température et de la pression. Le
phytoplancton marin, à l'instar des arbres, utilise la photosynthèse pour extraire le carbone
du CO2. Il est le point de départ de la chaîne alimentaire océanique. Le plancton et d'autres
organismes marins utilisent le CO2 dissous dans l'eau ou prélevé dans leur nourriture pour
constituer leurs squelettes et coquilles à base de calcaire minéral, CaCO3. Ce mécanisme
élimine le CO2 contenu dans l'eau et favorise la dissolution de celui contenu dans l'air.

NB-
L’augmentation du CO2 au-del{ d’un seuil critique dans l’atmosphère entraine {
l’augmentation de l’acidité des eaux marines qui élimine les planctons qui piègent mieux le
carbone.

Temps de séjour du carbone dans les différents réservoirs

On évalue que le temps de résidence d'un atome de carbone est de 4 ans dans l'atmosphère,
de 11 ans dans la biosphère, de 385 ans dans l'hydrosphère superficielle (océan de 0 à 100
m), de plus de 100 Ka (milliers d'années) dans l'océan profond et de quelques 200 Ma
(millions d'années) dans la lithosphère. Il est important de se rappeler de ces valeurs
relatives dans toute discussion sur l’impact des gaz { effet de serre, en particulier le CO 2,
sur les changements climatiques et les échelles de temps impliquées.

B LES PROCESSUS DE TRANSFERT DU CARBONE ENTRE RESERVOIR (Échanges de


carbone entres les réservoirs)

Le cycle du carbone est un exemple idéal pour comprendre la relation entre les différentes
enveloppes terrestres.

Il existe deux types d’échanges entre les réservoirs. Les échanges biologiques et les
échanges physico-chimiques. La dynamique globale d’échange de carbone entre les
réservoirs démontre l’existence d’un cycle du carbone entre les 4 enveloppes terrestres.

a) Les échanges biologiques réalisés au niveau de la biosphère sont de deux ordres. Les
végétaux chlorophylliens et certaines bactéries peuvent transformer le carbone minéral en
matière organique grâce { des mécanismes de photosynthèse en utilisant l’énergie solaire.
La biosphère peut également transformer le carbone organique en carbone minéral : la
respiration et la fermentation produisent du CO2.

Actuellement, la végétation et les sols se comportent en puits de carbone et stockent une


partie du carbone atmosphérique (sous forme de matière organique, comme le bois ou la
tige des feuilles). Une autre partie du carbone atmosphérique est stockée sous forme de

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 97
CO2 dissous dans les océans, ce qui par ailleurs cause leur acidification. Une fraction de ce
carbone dissous est utilisée par les micro-organismes marins pour fabriquer leurs coquilles
carbonatées. Ces coquilles s’accumulent dans les sédiments océaniques { la mort des
organismes. A l’inverse, les océans peuvent re-émettre du CO2 vers l’atmosphère
(dégazage), notamment dans les eaux les plus chaudes. À l’échelle saisonnière, des
variations de la concentration en CO2, en particulier dans l’hémisphère nord, ont été mises
en évidence, avec des concentrations plus faibles en été qu’en hiver. Ce phénomène naturel
est en lien avec l’intensification de la photosynthèse durant les périodes de printemps et
d’été aux latitudes moyennes et hautes, et sa diminution pendant l’hiver. Dans le même
temps, la respiration des végétaux et la décomposition de la matière organique du sol émet
du CO2 dans l’atmosphère toute l’année, mais avec des flux plus élevées pendant l’été et
l’automne.

b) Les échanges physico-chimiques se produisent entre les 4 enveloppes terrestres. Le


carbone contenu dans l’atmosphère sous forme de CO2 se dissout lentement dans
l’hydrosphère. Il réagit avec le calcium pour former du carbonate de calcium CaCO3 qui
précipite et se dépose au fond des océans. Les roches sédimentaires ainsi créées sont
intégrées dans la lithosphère. La lithosphère va ensuite relâcher du carbone selon deux
processus : le volcanisme qui libère brutalement une quantité importante de carbone, sous
forme de CO2, de manière ponctuelle et l’érosion/altération qui libère constamment le
carbone contenu dans les roches. Enfin des échanges physico-chimiques sont opérés entre
la biosphère qui participe à la libération de CO2 et l’atmosphère qui le recueille. Les feux de
forêts (combustion de matière organique) et la combustion de matière organique fossile
(pétrole, gaz, charbon) participent activement { l’apport de CO2 dans le réservoir
atmosphérique.

Différents cycles

a) Suivant la durée ou les échelles des temps

Dans le cycle global du carbone, il y a une hiérarchie de sous-cycles opérant à diverses


échelles de temps qui vont de la décennie (le recyclage du CO2 par les plantes) aux
centaines de millions d'années (le recyclage du carbone organique par l'intermédiaire des
roches sédimentaires ou des hydrocarbures par exemple).

 A l’échelle séculaire ou saisonnière : le cycle « lent » du carbone ne représente


plus l’essentiel des échanges et un cycle « rapide » prend le relai entre les océans,
l’atmosphère, la biosphère et les sols. Ce cycle rapide implique les plantes qui
absorbent du CO2 lors de leur croissance (photosynthèse) et qui, comme les
animaux, respirent et rejettent également du CO2. Lorsqu’elle meurt, la végétation
relâche une partie de ce carbone vers l’atmosphère, sous forme de CO2 ou de
méthane, mais une autre partie est stockée dans le sol.

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 98
 À l’échelle du dernier million d’années : { cette échelle les variations s’expliquent
principalement par les modifications de la répartition de la végétation et des zones
humides à la surface de la Terre ainsi que par la modification de la capacité
d’absorption de carbone par l’océan. Au cours du dernier million d’année par
exemple les concentrations de CO2 et de méthane (CH4) dans l’atmosphère ont varié
de façon naturelle : les teneurs sont plus basses pendant les périodes glaciaires que
pendant les périodes interglaciaires.

 A l’échelle des temps géologiques (> 1 million d’années) :


A cette échelle les échanges de carbone s’effectue entre l’atmosphère et la
lithosphère principalement. Deux processus peuvent être décrits dont l’un séquestre
le carbone atmosphérique et le second émet le carbone lithosphérique. La
séquestration est faite par l'érosion chimique humide des roches. Pendant
l’altération chimique des roches, le dioxyde de carbone (CO2) de l’atmosphère est
piégé. Il est ensuite transporté { l’océan sous forme dissoute par les rivières et les
fleuves. Il peut sédimenter au fond des océans et être enfoui dans la lithosphère.

Sur ces échelles de temps, le cycle du carbone est bouclé par des émissions de CO2
dues aux éruptions volcaniques et aux émissions des surfaces océaniques. Ce cycle «
lent » du carbone a vu la formation progressive des réserves d’hydrocarbures après
enfouissement de quantités colossales de matières organiques durant plus de 300
millions d’années. Ce sont ces réserves de combustibles fossiles que nous brûlons
activement depuis 200 ans et qui émettent du CO2 dans l’atmosphère. Ce CO2
additionnel est le principal facteur de réchauffement du climat depuis 60 ans (effet
de serre).

b) Suivant la matière dans lequel il est présent


Les processus physiques, chimiques et biologiques agissent ensemble et sont si intimement
liés qu'il devient difficile de les départager. Pour fin de simplification, on peut séparer deux
types de carbone en tenant compte justement de ces processus: le cycle du carbone
organique et celui du carbone inorganique. Soulignons cependant que cette séparation est
artificielle et qu'en réalité ces deux cycles sont intimement liés. La distinction de ces deux
cycles aide surtout à mieux comprendre un système qui est très complexe.

- Le cycle long du carbone organique


Les processus discutés plus haut (photosynthèse, respiration, fermentation) affectent le
cycle du carbone organique, et en particulier l'équilibre du CO2 atmosphérique, sur une
échelle de temps inférieure au siècle. Sur des échelles de temps beaucoup plus longues, ce
sont les processus de nature géologique qui deviennent les contrôles les plus importants,
des processus qui agissent sur des milliers et des millions d'années. Il s'agit de processus
tels l'enfouissement des matières organiques dans les sédiments et roches sédimentaires,
leur transformation en combustibles fossiles et leur altération (oxygénation) subséquente.
Les flux de carbone reliés à ces processus sont faibles; en revanche, les réservoirs sont

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 99
immenses (voir figure du cycle du carbone organique plus haut) et le temps impliqué très
long.
Le remplissage de l’immense réservoir que constituent les roches sédimentaires,
principalement les schistes, s'est fait petit à petit au cours des temps géologiques, avec
deux accélérations importantes, d’abord lors de l'explosion de la vie métazoaire il y a
quelques 600 Ma (millions d'années), puis lors de l’avènement de la grande forêt il y a 360
Ma. Le flux de carbone est faible, mais s'étend sur une longue période de temps. Il en est
ainsi pour l'oxydation du réservoir de carbone qui se trouve dans les kérogènes,
hydrocarbures et charbons. Celle-ci s'est faite au gré de l'exposition à l'air ou aux eaux
souterraines oxygénées des roches sédimentaires et de leur contenu, lorsque les
mouvements tectoniques qui ont affecté la croûte terrestre ont amené ces roches vers la
surface. On évalue le temps de résidence du carbone organique dans ce réservoir à plus de
200 millions d'années, soit en gros le laps de temps correspondant au dépôt des sédiments
et matières organiques dans un bassin océanique, à l'enfouissement et la transformation
des sédiments en roches sédimentaires, et finalement le soulèvement et l'émergence lors
de la formation d'une chaîne de montagne. L'extraction et la combustion des pétroles, gaz
et charbons que nous pratiquons allègrement sont venues transformer une partie de ce
cycle long en cycle court.

Le cycle du carbone organique


Le cycle court du carbone organique
La figure qui suit résume les deux cycles, court et long, du Corg, avec un chiffrage des flux et
des réservoirs exprimé en Gtc.

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 100
Pour le cycle court, on parle de processus qui s'étalent sur des temps inférieurs au siècle. Le
processus de base du recyclage du carbone à court terme est le couple photosynthèse-
respiration, c'est-à-dire la conversion du Cinorg du CO2 en Corg par la photosynthèse, et
subséquemment l'inverse, la conversion du Corg de la matière organique en Cinorg par la
respiration. Il faut considérer trois réactions de base.
D'abord, la photosynthèse qui utilise l'énergie solaire pour synthétiser la matière
organique en fixant le carbone dans des hydrates de carbone (CH2O):

La matière organique est représentée ici par CH2O, la forme la plus simple d'hydrate de
carbone. En réalité, il s'agit de molécules beaucoup plus grosses et plus complexes dont la
base demeure les éléments C, H et O, mais auxquels viennent se joindre d'autres éléments
en faibles quantités comme l'azote (N), le phosphore (P) et/ou le soufre (S). Cette partie de
la matière organique correspond à la productivité primaire, et les organismes impliqués
(bactéries, algues et plantes) sont les producteurs primaires. Ceux-ci captent l'énergie
solaire et la transforment en énergie chimique qu'ils stockent dans leurs tissus. Cette
Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG
Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 101
dernière est transférée aux organismes consommateurs, incluant les animaux. Il est
intéressant de noter que dans la nature la biomasse des consommateurs est bien inférieure
(ne comptant que pour environ 1% de la masse totale) à celle des producteurs primaires.
Les consommateurs tirent leur énergie de celle qui est contenue dans les producteurs
primaires en ingérant leurs tissus et en respirant. La respiration est l'inverse de la
photosynthèse: à partir de l'oxygène libre O2, elle transforme toute matière organique en
CO2:

Il s'agit d'une réaction qui nécessite la disponibilité d'oxygène libre O2. Dans la nature, une
partie de la matière organique est respirée (oxydée) par les animaux ou les plantes elles-
mêmes; une autre partie se retrouve dans les sols terrestres ou les sédiments marins. La
décomposition se fait sous l'action de micro-organismes, bactéries et champignons. Ces
micro-organismes forment deux groupes: ceux qui utilisent l'oxygène libre O2 pour leur
métabolisme, ce sont les aérobies, et ceux qui utilisent l'oxygène des molécules de la
matière organique même en absence d'oxygène libre, ce sont les anaérobies. La
décomposition aérobie produit du CO2 (équation 2). Dans les milieux anoxiques (sans
oxygène libre), les anaérobies décomposent la matière organique par le processus de la
fermentation.
La fermentation produit du dioxyde de carbone et du méthane (l'hydrocarbure le plus
simple, avec une seule molécule de carbone).

Ces deux gaz peuvent s'échapper dans l'atmosphère oxygénée. Le méthane, qui est un gaz à
effet de serre 20 fois plus efficace que le CO2, est alors oxydé et se transforme rapidement
en dioxyde de carbone. En fait, son temps de résidence dans l'atmosphère n'est que de 10
ans, mais il ne faut pas oublier qu'il se transforme en CO2, … ce qui n'est guère mieux pour
notre planète. Une partie du méthane demeure cependant dans le sédiment où il forme des
réservoirs de gaz naturel (voir section 3.3.2 - Les combustibles fossiles). On vient de
découvrir (Science, v. 293, juillet 2001) qu'un important volume de méthane est "bouffé"
par des bactéries sur les fonds océaniques mêmes. On est tenté d'ajouter: fort
heureusement!

- Le cycle du carbone inorganique


On a vu que l'interaction photosynthèse-respiration-fermentation est le noeud du cycle du
carbone organique. Il y a cependant d'autres processus de recyclage du carbone qui
impliquent cette fois le carbone inorganique, entre autres, celui qui est contenu dans le
dioxyde (CO2) et dans les calcaires (CaCO3). Les réservoirs importants de Cinorg sont
l'atmosphère, les océans, ainsi que les sédiments et roches carbonatées, principalement les
calcaires CaCO3, mais aussi les dolomies CaMg(CO3)2. Pour bien comprendre ce cycle, il est
essentiel d'avoir d'abord quelques notions de base sur la chimie du carbone inorganique
dans l'eau. La figure qui suit résume le cycle du carbone inorganique, en indiquant la
dimension des réservoirs (chiffres noirs) et les flux (chiffres rouges) entre ces réservoirs.

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 102
L'échange entre le CO2 atmosphérique et le CO2 de la surface des océans a tendance à se
maintenir à l'équilibre. L'altération chimique des roches continentales convertit le CO 2
dissout dans les eaux météoriques (eaux de pluies et des sols) en HCO3- qui est transporté
dans les océans par les eaux de ruissellement. Les organismes combinent ce HCO3- au Ca2+
pour secréter leur squelette ou leur coquille de CaCO3. Une partie de ce CaCO3 se dissout
dans la colonne d'eau et sur les fonds océaniques; l'autre partie s'accumule sur les
planchers océaniques et est éventuellement enfouie pour former des roches sédimentaires
carbonatées. Ces dernières sont ramenées à la surface après plusieurs dizaines de millions
d'années par les mouvements tectoniques reliés à la tectonique des plaques. Une partie du
carbone des roches carbonatées est recyclée dans les magmas de subduction et retournée à
l'atmosphère sous forme de CO2 émis par les volcans.

C CARBONE ET CLIMAT
Comme on vient de le voir, la quantité globale du carbone dans notre planète est stable.
Cependant, sa répartition entre ces quatre réservoirs varie continuellement au fil
d’échanges et de réactions biologiques, chimiques ou géologiques. Ces échanges se font
selon un cycle d’émission et de stockage du carbone dont les variations ont un effet
déterminant sur l’évolution globale du climat [1].

Compte tenu du rôle majeur du CO2 comme gaz { effet de serre, il est utile d’examiner
comment sa teneur dans l’atmosphère est contrôlée par le cycle du carbone.

Enjeux climatiques
Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG
Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 103
Depuis les années 1850 et la révolution industrielle, la quantité de carbone dans
l'atmosphère augmente (CO2 et CH4) à cause des activités humaines : consommation
d’énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole) et développement de l’agriculture (déforestation,
changement de l’usage des sols…). Ces émissions sont devenues tellement importantes ces
dernières décennies qu’elles modifient le rythme naturel du cycle du carbone. L’ampleur
des conséquences des activités humaines a alerté la communauté internationale. Elle
s’appuie aujourd’hui sur les travaux des chercheurs pour étudier précisément l’impact de
l’Homme sur le cycle du carbone et les rétroactions possibles sur le climat.
Le cycle du carbone est donc complexe. Au total, les puits biosphériques et océaniques
absorbent en moyenne l’équivalent de 55 % des émissions anthropiques, avec des
variations selon les années. Le reste, soit l’équivalent de 45 % des émissions anthropiques,
s’accumule donc dans l’atmosphère. Cela représente actuellement une augmentation
annuelle de 0.6 % par an de la teneur atmosphérique en CO2.
Bilan atmosphérique : depuis le début de l'ère industrielle la concentration moyenne de
CO2 a augmenté de 42 % ; les interactions de l’Homme avec l’environnement rajoutent
chaque année 26 milliards de tonnes de CO2 dans l’atmosphère.

R&D : étudier les évolutions du cycle et ses conséquences


Afin de mieux connaître le cycle du carbone, sa dynamique, et simuler le climat du futur, les
chercheurs développent différents outils et méthodes pour comprendre les mécanismes du
système climatique et en particulier ceux du cycle du carbone.

 La paléoclimatologie est l’étude des climats anciens. Grâce aux prélèvements de


glaces notamment aux pôles, de sédiments marins ou lacustres, ou d’autres archives
climatiques naturelles (telles que les « spéléothermes » ou stalactites) en différents
endroits de la Terre, les climatologues reconstituent les variations passées du
climat. Ils analysent son fonctionnement et son évolution au cours du temps, aussi
bien pendant les cycles lents et rapides évoqués ci-dessus. Des techniques précises
de datations sont développées pour dater les phénomènes.

 Les réseaux d’observation du CO2 puis du CH4, mis en place depuis plus de 50 ans
permettent maintenant un suivi précis et continu des différentes composantes du
cycle du carbone : mesure de la pression partielle de CO2 dans les océans, suivi des
gaz { effet de serre dans l’atmosphère, mesure des échanges de carbone { l’échelle
des écosystèmes (forêt, arbre, sols par exemple). Ces recherches sont menées dans
le cadre de programmes nationaux ou internationaux (comme par exemple
l’infrastructure de recherche européenne Icos, pour Integrated Carbon Observation
System).

 Des modèles numériques complètent les observations des évolutions actuelles et


passées du climat et permettent de mieux comprendre le fonctionnement du
système climatique, ou de certaines de ses composantes comme le cycle du carbone.
Les données permettent de valider les modèles. Les supercalculateurs génèrent
alors des simulations d’évolution du climat, passé, présent et futur { partir de
scénarii de départ qui peuvent être modulés par les chercheurs (en modifiant par

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 104
exemple les quantités de carbone rejetées dans l’atmosphère dans l’avenir par les
activités humaines).

L’effet de serre et le réchauffement climatique


Le carbone, dans l’atmosphère, est principalement présent sous la forme de gaz : le dioxyde
de carbone ou CO2, et le méthane ou CH4, qui sont les deux principaux gaz à effet de serre
actuellement en augmentation. Ces gaz ont la propriété de laisser passer le rayonnement
du soleil tout en retenant la chaleur réémise par la Terre sous forme de rayonnement infra-
rouge : c’est l’effet de serre. Plus la concentration en gaz à effet de serre est importante,
plus la chaleur est retenue, et plus la température de surface de la terre augmente. Ces
relations entre augmentation du CO2 et augmentation de la température sont calculées
précisément en s’appuyant sur les lois physiques du « transfert radiatif ».

Notes du cours de Notions de climatologie – IIIème graduat PG


Jacques C. Moliba Bankanza, PhD. Page 105

Vous aimerez peut-être aussi