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R.

Cherkaoui El Moursli - Radioactivité : Origines, définitions et applications 11

Radioactivité
Origines, définitions et applications

Pr. Rajaâ CHERKAOUI EL MOURSLI (*)

1. Introduction :
Dans la nature, la plupart des éléments sont stables. Mais certains sont instables et, pour
parvenir à la stabilité, ils se désintègrent progressivement en émettant une ou plusieurs
particules, et donc de l’énergie sous forme de rayonnements. C’est ce que l’on appelle
la radioactivité. Ce phénomène se produit naturellement. Nous vivons en permanence, et
depuis toujours, dans un environnement naturellement radioactif.
L’image dominante du nucléaire c’est évidemment celle du nucléaire énergétique,
notamment la production d’électricité par les réacteurs, et les armes nucléaires. Mais
il serait dommage de ne pas connaître les autres applications des rayonnements et des
radioéléments qui touchent et améliorent pratiquement tous les aspects de notre vie
quotidienne : médecine, bien sûr, mais également industrie, agriculture, environnement.
Nous allons expliquer les phénomènes et l’origine de cette radioactivité avant de passer à
la présentation de quelques applications.

2. De l’atome à la radioactivité
Pour expliquer le phénomène naturel qu’est la radioactivité, nous allons voir une animation
prise sur le site du Commissariat de l’Energie Atomique (CEA) français.

Représentation schématique d’un atome :


La matière est composée d’atomes. Chaque
atome est composée d’un noyau autour
duquel tournent des électrons. Chaque
noyau est constitué de deux sortes de
particules, des protons avec descharges
positives et des neutrons sans charge.

(*)
Membre correspondant de l’Académie Hassan II des Sciences et Techniques, Responsable du
laboratoire de physique nucléaire, Faculté des sciences – Rabat, Université Mohammed V-Agdal
12 Conférences données dans le cadre des journées «les jeunes et la science» (édition 2007)

Or deux charges positives se repoussent par une force électrostatique. Alors comment
expliquer l’existence d’un noyau composé de charges positives. Une force nucléaire forte
va contrecarrer la force électrostatique pour maintenir la cohésion du noyau. Cette force
nucléaire colle les neutrons et les protons et est indépendante de la charge de la particule.
Le noyau est alors stable.
Si le noyau contient trop de particules ou renferme trop d’énergie, alors la force
nucléaire de cohésion n’est plus suffisante pour maintenir les protons et les neutrons
ensemble. Les noyaux sont alors instables et vont émettre de façon spontanée des
rayonnements pour devenir stables. Ce phénomène que l’on appelle la radioactivité
est naturel et est indépendant des conditions physiques (température, pression,..).
Les noyaux possédant trop d’énergie vont émettre des rayonnements Gamma (G). Les
rayons G sont de même nature que les rayons X ou encore que la lumière émise par les
atomes, mais l’énergie qu’ils transportent est beaucoup plus élevée.
Les noyaux, excédentaires en neutrons, vont transformer un neutron en proton en émettant
un électron. Nous avons alors la désintégration bêta moins (B-)
Les noyaux riches en protons, vont transformer un proton en un neutron en émettant un
positon, antiparticule de l’électron. Nous parlons alors de désintégration bêta plus (B+) ou
la capture électronique.
Les noyaux lourds trop riches en protons et en neutrons, instables éjectent une particule,
dite alpha (A), constituée de 2 protons et 2 neutrons, c’est la radioactivité alpha.

Radioactivité A Radioactivité B Radioactivité G

3. La fission
La réaction de fission consiste à casser des noyaux lourds, comme ceux de l’uranium 235
ou du plutonium 239, sous l’effet de l’impact d’un neutron. Un noyau qui a la faculté de
se diviser est dit «fissile». Cette réaction s’accompagne d’un grand dégagement d’énergie.
La fission est utilisée dans les réacteurs nucléaires.
236
L’énergie observée lors de la fission du noyau 92U s’élève à dix-neuf milliards de
kilojoule par mole d’uranium. Ce dégagement d’énergie s’accompagne de la disparition
d’une petite quantité de matière (défaut de masse), matière qui est transformée en
énergie.
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Fission : sous l’impact d’un neutron


(1) le noyau d’uranium (2) se scinde en
deux fragments (3) et libère deux ou trois
neutrons(4)

4. La fusion
L’énergie nucléaire se libère de deux façons : ou le noyau se casse en deux (fission) ou il
fusionne avec un autre noyau.

La fusion correspondant à l’agglomération de


deux noyaux légers, se fondant l’un dans l’autre
pour former un noyau plus lourd. C’est ce type
de réaction, provoqué par l’agitation thermique
des atomes portés à très haute température,
qui alimente la vie de notre soleil et de toutes
les étoiles de l’univers. L’énergie et la chaleur
dégagées sont considérable.

La fusion est difficile à réaliser car il faut rapprocher deux noyaux qui ont tendance
naturellement à se repousser. Pour arriver à la fusion thermonucléaire, il faut notamment
atteindre des températures de l’ordre de 100 millions de degrés,

5. La pénétration des rayonnements dans la matière


• Particules alpha : Pénétration très faible dans l’air. Une simple feuille de papier
est suffisante pour arrêter les noyaux d’hélium. Bien qu’elles ne pénètrent pas très
profondément dans un tissu vivant, elles sont très dangereuses, car l’ionisation du
tissu humain peut provoquer des troubles graves et des cancers. Ceci est d’autant plus
dangereux si les particules A sont inhalées ou ingérées.
• Particules bêta moins (électrons) : Pénétration faible. Parcourent quelques mètres dans
l’air. Une feuille d’aluminium de quelques millimètres peut arrêter les électrons. Ils
peuvent pénétrer jusqu’à environ un centimètre de profondeur dans un tissu vivant avant
d’être arrêtés. Ils peuvent être capturés par les bio-molécules qui sont en conséquence
ionisées.
• Rayonnements X et gamma : Pénétration très grande, dépendant de l’énergie du
rayonnement, plusieurs centaines de mètres dans l’air. Une forte épaisseur de béton ou de
plomb permet de s’en protéger. En traversant des tissus vivants comme le corps humain,
ils peuvent provoquer des dommages en ionisant des molécules situées sur leur chemin, ce
qui peut induire un disfonctionnement de l’ADN et provoquer l’apparition de cancers.
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• Neutrons : Pénétration dépendante de leur énergie. Une forte épaisseur de béton, d’eau
ou de paraffine arrête les neutrons.

6. Le Becquerel
L’unité permettant de mesurer l’activité radioactive d’une source est le becquerel (Bq).
1 becquerel correspond à 1 désintégration en 1 seconde.
Par exemple, dans le corps humain, 6600 atomes se désintègrent en moyenne chaque
seconde pour un individu de 70 kg. On dit alors que le corps humain est une source
radioactive d’activité 6600 becquerels (cette radioactivité est due à un isotope de potassium
présent dans le corps humain). Il est important de remarquer que l’activité d’une source
radioactive ne dépend donc pas seulement de la nature de la substance mais aussi de la
quantité de matière radioactive.

7. La radioactivité au cæur de la vie


Avec l’animation qui va suivre, on va découvrir la radioactivité naturelle de quelques
objets quotidiens qui nous entourent: lait 80 Bq/l dû au potassium 40, légumes verts
100Bq/l, l’engrais 5000 Bq/kg car ils contiennent du phosphate, etc....
Toute la matière de l’Univers, y compris les corps vivants, sont constitués naturellement
d’une petite proportion d’atomes radioactifs : notre corps est donc faiblement radioactif.
68% (soit les 2/3) de la radioactivité à laquelle nous sommes exposés chaque année est
d’origine naturelle. Celle-ci varie selon la nature du sol puisque des matériaux radioactifs
sont présents dans le globe terrestre depuis sa formation et selon l’altitude dû au
rayonnement cosmique.

8. La décroissance radioactive
La radioactivité d’un radioélément diminue à tout instant selon un taux constant et propre
à chaque radio-isotope, selon une loi générale de décroissance exponentielle. On la définit
par la période physique qui est le temps au bout duquel la radioactivité est réduite de
moitié.
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Radionucléide Période

Polonium 212 3 . 10-7 s


Ce tableau présente quelques exemples
Technétium 99 6h
de périodes. Ces valeurs montrent
Iode 131 8,1 jours l’existence de certains atomes comme
Césium 134 2 ans l’uranium, depuis la création de la
Césium 137 30 ans terre (période de l’ordre de l’âge de la
Carbone 14 5 730 ans terre).
Plutonium 239 24 000 ans
Uranium 238 5 milliards

9. Historique
La radioactivité n’a pas été inventée par l’homme, c’est un phénomène naturel qui a été
découvert à la fin du XIXème siècle.
Henri Becquerel

1896: Henri Becquerel découvre des «rayons uraniques». Afin de vérifier


la véracité de l’hypothèse de l’un de ses confrères, Henri Poincarré, comme
quoi un matériau luminescent émet des rayons X, Henri Becquerel range un
échantillon de sel d’uranium (qu’il utilisait sur une plaque photographique
vierge) dans un tiroir. A la reprise de l’expérience, il constate avec
étonnement que la plaque a été impressionnée, bien que l’échantillon
n’ait pas été exposé à la lumière solaire. Il constate que tous les composés
d’uranium qu’il étudie émettent le même rayonnement auquel il donne le
nom de «rayons uraniques». Cette découverte lui vaut le Prix Nobel de
physique en 1903 avec ses deux confrères Pierre et Marie Curie ainsi que
le nom de l’unité légale de radioactivité le Becquerel (Bq).

1896-1898: Pierre et Marie Curie


découvrent d’autres éléments radioactifs.
En mesurant l’activité de certains
minéraux d’uranium, Pierre et Marie
Curie constatent une plus grande activité
que prévue d’après leur teneur en uranium.
Après analyse, ils découvrent dans ces
minéraux deux éléments inconnus, très
actifs, qu’ils baptisent l’un le polonium en
juillet 1898, l’autre le radium en décembre
1898. Ils qualifient alors de radioactifs les
éléments qui émettent des rayonnements
ionisants et donnent à ce phénomène le
nom de radioactivité.

Marie et Pierre Curie


16 Conférences données dans le cadre des journées «les jeunes et la science» (édition 2007)

En 1934, Irène et Frédéric Joliot-Curie


découvrent la radioactivité artificielle : Les deux
époux préparent de grandes quantités de radium
et de polonium ce qui leur permet de disposer
par la suite de la plus forte source de rayons
alpha existant au monde. En janvier 1934,
quelques mois avant le décès de Marie Curie,
ils réalisent l’expérience, en bombardant une
feuille d’aluminium avec des noyaux d’hélium
(issus des rayonnements alpha du polonium) qui
va leur permettre de découvrir le premier isotope
radioactif artificiel, le phosphore 30. Celui-ci se
transmute en silicium 30 par radioactivité B+.

Irène et Frédéric Joliot-Curie

10. Les isotopes


Le nombre de protons caractérise l’élément chimique, mais le nombre de neutrons peut
varier, au moins dans certaines limites. Sans neutron, il est impossible d’avoir plus d’un
proton dans le noyau puisque les protons se repoussent électriquement.

Les isotopes des atomes possèdent donc le même nombre d’électrons et le même nombre
de protons, mais diffèrent par le nombre de neutrons présents dans leur noyau. Les atomes
existent dans la nature sous différents isotopes dont certains peuvent être radioactifs.

Ainsi, l’hydrogène comporte trois isotopes :


Le noyau d’hydrogène H comporte 1 proton et 1 neutron
Le noyau de deutérium : 1 proton, 2 neutrons
Le noyau de tritium : 1 proton, 3 neutrons

Isotopes de l’uranium : L’uranium naturel contient


deux isotopes, l’uranium 235 (0,72%) et l’uranium
238 (99,28%). Or pour les réacteurs nucléaires il faut
l’uranium 235 mais avec un rapport isotopique de 3 à
5% d’où enrichissement

11. Quelques applications des rayonnements


La radioactivité a beaucoup d’applications dans la vie courante. Nous pouvons citer
la production de l’énergie (dans des centrales nucléaires), les utilisations médicales et
industrielles et enfin en science de la terre. Nous allons en présenter quelques unes.
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11.1. Utilisation médicale des rayonnements


• Radiologie diagnostique consiste à étudier l’ensemble des transformations subies
dans un organe grâce à une substance radioactive. La radiologie standard avec moyen de
contraste est en nette diminution.

• Médecine nucléaire rassemble les méthodes utilisant les radioéléments artificiels à


des fins diagnostiques ou thérapeutiques.
Pour le diagnostic, l’émission gamma qui est une émission de photons, pouvant être
détectée à distance est utilisée. Le radioélément, émetteur gamma, est introduit par voie
veineuse (le plus souvent) dans l’organisme d’un patient. Le produit seul ou associé à un
vecteur à tropisme prédéterminé pour un organe ou une pathologie (il est appelé radio-
pharmaceutique ou radio-traceur) est suivi par détection externe et donne la possibilité
d’enregistrer sa distribution, sa concentration et son élimination, par un système de détection
approprié, la gamma-caméra. Cette capacité à différencier le tissu-cible de l’environnement
est particulièrement intéressante pour la détection des cancers et de leurs métastases.
Les applications thérapeutiques utilisent l’administration d’un produit radioactif dont le
parcours dans la matière est suffisamment faible pour déposer son énergie directement au
contact du tissu cible et de le détruire. L’émission béta qui est une émission d’électrons est
absorbée sur place. Exemple : la radiothérapie des cancers thyroïdiens par iode 131.

Gamma Camera
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La médecine nucléaire peut être appliquée à tous ces organes avec les isotopes en radiodiagnostics.

• La radiothérapie est une technique utilisant des rayonnements ionisants pour le


traitement des cancers (80%). Les rayonnements détruisent certaines cellules cancéreuses.
Elle consiste en la destruction sélective de la tumeur. La radiothérapie peut aussi être un
traitement palliatif pour diminuer fortement les souffrances du patient. Cette technique
constitue également le traitement de choix de quelques maladies bénignes.
On distingue la radiothérapie externe et la radiothérapie interne (curiethérapie) :
Pour la radiothérapie externe, l’irradiation est effectuée au moyen d’accélérateurs de
particules produisant des faisceaux de photons ou d’électrons de grande énergie comprise
entre 4 et 25 mégaélectronvolts (MeV) et délivrant des débits de doses supérieurs au gray
(Gy) par minute. Des appareils de télégammathérapie équipés d’une source de cobalt 60
existent encore mais sont peu à peu remplacés par des accélérateurs de particules.
La radiothérapie interne ou la curiethérapie est parfois nommée également la brachithérapie
(source scellée interne). Brachi cela signifie court, c’est peut-être parce que la source de
rayons est à petite distance de la cible. Elle permet de traiter des tumeurs cancéreuses de
la sphère ORL, de la peau, du sein ou des organes génitaux. On utilise des sources scellées
(césium 137, iridium 192, iode 125...) sous forme de grains, d’aiguilles ou de fils.

Accélérateurs linéaires

11.2. Utilisation des rayonnements en Industrie


Les applications industrielles des techniques nucléaires sont diverses et variées, et leur
importance peut se mesurer par leur effet induit sur l’amélioration de la qualité des
produits, ainsi que du rendement et de l’efficacité des installations industrielles.
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• Production d’énergie par fission -production d’électricité


La fission nucléaire induite est provoquée par la capture d’un neutron par l’isotope le
plus léger du noyau fissible. La fission qui suit produit non seulement des fragments mi-
lourds mais aussi plusieurs neutrons, c’est-à-dire que le réactif nucléaire (le neutron) n’est
pas seulement reproduit mais multiplié (deux neutrons sont produits alors qu’un seul est
consommé). Ceci peut avoir pour conséquence un auto-entretien de la fission nucléaire
par une réaction en chaîne.

Représentation schématique de la réaction


en chaîne. Dans le domaine du nucléaire,
une réaction en chaîne se produit lorsqu’un
neutron cause la fission d’un atome fissile
produisant un plus grand nombre de
neutrons qui à leur tour causent d’autres
fissions.

Une réaction en chaîne non contrôlée, qui se produit avec une quantité suffisamment
importante de combustible fissile (masse critique) peut mener à une explosion d’énergie,
c’est le principe d’une bombe atomique. La réaction en chaîne peut aussi être contrôlée et
utilisée dans un réacteur nucléaire pour produire de l’énergie.
Le principe de production de l’électricité dans une centrale nucléaire peut donc être
schématisé comme suit :
La pression La turbine
La fission des Grâce à cette L’eau ainsi
de cette entraîne un
atomes d’uranium chaleur, on chauffée permet
engendre de la  fait chauffer  d’obtenir de la  vapeur fait  alternateur
tourner une qui produit de
chaleur de l’eau vapeur
turbine l’électricité

• Jauges nucléaires
Dans tous les secteurs de l’industrie, on a besoin de mesurer des niveaux pour évaluer des
stocks de matière et, plus généralement, pour évaluer des quantités de matière (niveaux
des réservoirs de stockage pour l’industrie pétrolière, chimique ou agro-alimentaire,
niveau de remplissage d’une trémie...), pour s’assurer des conditions normales de
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fonctionnement d’un système. Le principe des jauges repose sur la mesure du rayonnement
transmis ou rétro diffusé par un milieu matériel interposé entre une source radioactive et
un détecteur.
On distingue plusieurs types de jauges: Jauge de niveau et de position, jauge d’épaisseur,
jauge de densité et jauge d’humidité

Industrie du verre : Jauges de niveau dans un four à verre

Les Jauges d’épaisseur

• Radiographie par rayon X ou Gamma


L’existence d’un défaut dans l’échantillon se traduit par une différence d’atténuation du
faisceau, aisément mis en évidence.
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• Stérilisation et conservation
- La radiostérilisation
Le rayonnement est un incomparable outil pour détruire à froid tous les types de micro-
organismes, bactéries, moisissures etc... La radiostérilisation permet donc de garantir
l’obtention d’un degré de stérilité prescrit avec une grande fiabilité, d’autant que la
pénétration du rayonnement assure que toutes les zones de l’objet sont effectivement
traitées. Elle est donc particulièrement adaptée au traitement des articles jetables
incorporant des thermoplastiques, comme les seringues, les vaccinostyles, les cathéters
etc.... Elle peut également être utilisée pour «hygiéniser» ou pasteuriser des emballages
pharmaceutiques ou alimentaires, des enzymes industrielles, des cosmétiques, etc..
La radiostérilisation est un procédé de stérilisation très fiable et très intéressant à de
nombreux titres : il n’utilise pas de gaz toxique ou corrosif, ni de vapeur, ni de chaleur, et
il permet de traiter des quantités importantes d’objets à la fois.
- L’ionisation des aliments
Ils sont aussi utilisés dans l’industrie agroalimentaire pour détruire des bactéries, améliorant
ainsi la conservation de certains aliments : c’est ce qu’on appelle l’ionisation, qui ne rend
pas les aliments radioactifs mais les rend plus sains et augmente leur durée de conservation.
L’irradiation des aliments préserve ainsi la fraîcheur et élimine des bactéries et pathogènes
capables d’entraîner des maladies, voire des décès des denrées alimentaires.

Pommes de terre non irradiées et irradiées

12. Activités au niveau national


Les plus utilisées au Maroc sont principalement les techniques de contrôles, d’installations,
de process et de produits industriels telles que la radiographie industrielle par rayon X ou
Gamma et les techniques de jauges radiométriques. Les Services de santé sont devenus
aujourd’hui de grands utilisateurs de rayonnements. L’ouverture de nouveaux centres
d’oncologie et de services de médecine nucléaire à travers tout le royaume ces dernières
années ressort bien l’utilité de techniques comme les accélérateurs de particules, la
reconstruction tomographique, le scanner, la gamma caméra ...etc... pour le diagnostic et
la thérapie de plusieurs pathologies.
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Voici en quelques lignes les secteurs au Maroc qui sont concernés :


• Secteur de l’industrie et des mines
– Sociétés de contrôle non destructif (radiographie gamma)
– Sucreries, cimenteries, papeteries, raffineries... : jauges d’épaisseur, de niveau, de
densité, d’humidité
• Secteur de la santé
– Médecine nucléaire
– Radiothérapie
• Agriculture
– Ionisation des denrées alimentaires avec un irradiateur
• Enseignement et recherche
– Diverses sources manipulées en laboratoire

13. Conclusion
Les rayonnements ionisants existent à l’état naturel. Des sources de rayonnement
artificielles sont utilisées dans divers secteurs socioéconomiques : Industrie, Médical, …
L’exposition aux rayonnements naturels est la composante principale de l’exposition de
l’homme.

Références :
- Glenn F. KNOLL, Radiation Detection and Measurement, Second edition,
JOHN WILEY & SONS Inc. 1989.
- International Atomic Energy Agency, The Safe Use of Radiation Sources, Training
Course Series No. 6, IAEA, Vienna (1995)
- Cours Régional Supérieur de Formation sur la Sûreté Radiologique et le Contrôle des
Sources de Rayonnements, du 07 octobre 2002 au 21 Novembre 2003,Rabat - Maroc
- Cember, H., Introduction to Health Physics, 3rd Edition, McGraw-Hill, New York (2000)
- Société Française d’Energie Nucléaire: http://www.sfen.org
- http://www.laradioactivite.com/
- http://www.cea.fr/jeunes

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