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Le terme placer viendrait du mot espagnol placer qui signifie banc de sable. Les
placers correspondent comme leur nom l’indique à des gisements en milieu
détritique dans lesquelles la concentration s’est réalisée sous l’effet de l’action de la
gravité. Cette définition implique :
-D’une part que les espèces minérales économiques soient de densité nettement
différente de celle des autres espèces minérales (en fait leur densité est
généralement plus élevée).
Dans la nature comme dans toutes les usines de concentration des minerais, il est
indispensable que les espèces économiques minérales soient libérées de leur roche
support avant leur concentration. Ce processus de libération des espèces minérales
ne serait possible que par l’action de l’altération météorique essentiellement
chimique. Cette libération des espèces minérales économiques devra être complète
pour éviter des dilutions provoquées par un long transport le long des cours d’eaux.
De ce fait une altération chimique ou une simple altération mécanique d’un bassin
versant est insuffisante pour libérer les minéraux de petites tailles sans transport
important pouvant provoquer des dilutions remarquables. La meilleure libération a
lieu lorsque l’altération météorique provoque une désagrégation profonde et
complète de la roche minéralisée. Ce qui implique des paysages géochimiques très
agressifs : climat, relief etc… Ce caractère du paysage géochimique est essentiel
pour la formation des gîtes éluvionnaires, mais également pour celle des gîtes
alluvionnaires comme les gisements de placers.
colloïdale
Libération de l’or solution vraie ou
Augmentation de la
perméabilité
de l’arsenopyrite
Schéma des interactions conduisant à l’or secondaire cristallisé à partir d’or primaire infra
microscopique de cristaux d’arsénopyrite (selon Hocquart, 1975).
La cause de la concentration des minéraux lourds des placers étant la gravité, les
deux moteurs essentiels de cette concentration sont le mouvement de l’air et celui de
l’eau. L’action de l’air est très limitée et se réduit à un enlèvement de particules
légères par le vent principalement au niveau des produits de désagrégation de bas
de pente. En revanche l’action de l’eau est beaucoup plus importante (rivières, lacs,
etc…). Elle s’explique par les lois déterminantes les vitesses de sédimentation des
particules dans les milieux fluides comme la loi de stocke et la loi d’impact.
avec:
Il apparaît ainsi suivant ces formules que les particules sphériques de même
densité doivent avoir le même comportement dans les différents milieux de
sédimentation. Les espèces minérales denses se retrouvent toujours avec des grains
de minéraux moins denses, mais de dimensions plus grandes. Toutefois on
n’observe pas de compensation exacte suivant les formules précédentes entre les
différences de densités et les différences granulométriques des espèces minérales
mises en jeu. Cet écart par rapport aux formules théoriques serait du aux transports
des éléments détritiques dans les rivières qui obéissent à trois (3) modes différents
de transport : la traction la saltation et la suspension selon les tranches
granulométriques considérées et la vitesse des cours d’eaux. Ces trois (3) modes de
transport conditionnent le piégeage des éléments au cours de leur déplacement.
Suspension Silt-argile < 0.5 mm
-Le transport par traction : c’est le mode de transport des galets, dans ce cas les
minéraux lourds et les galets de taille supérieure à 2 mm progressent sur le fond du
lit des cours d’eaux par rotation et glissement. Ils se sédimentent très rapidement
dans le voisinage immédiat des zones sources. De ce fait il apparaît une relation
entre la granulométrie des grains stériles et la granulométrie et teneur des minéraux
lourds. Les grains stériles de grandes dimensions sont généralement associés à des
fortes teneurs de minéraux lourds sous forme de particules de tailles plus réduites.
En revanche il n’y a pas de relation entre la teneur et la granulométrie des minéraux
lourds et la granulométrie de la phase stérile plus fine, qui forme la matrice sableuse
ou argileuse du sédiment. Ces matériaux résultent en effet du mode de transport et
de précipitation différents, expliquant ainsi le manque de relation.
-Le transport par saltation : c’est le mode de transport des grains de sables. Il
consiste à un déplacement de particules du fond du lit des cours d’eaux par des
séries de bonds (saut) successifs. Toutefois les fonds des lits des cours d’eaux sont
généralement pavés de galets abondants ou de niveau de roches dures en saillie qui
provoque des perturbations locales de la vitesse des cours d’eaux en profondeur (sur
le fond) les particules lourdes comme l’or sont transportées par saltation avec les
sables et se déplacent sur le fond du lit. Les variations verticales de la vitesse des
cours d’eaux dues aux irrégularités du fond du lit provoquent le piégeage de l’or
d’autant plus remarquable que la couche d’eau morte sera plus marquée. C’est à
dire que les galets et les irrégularités du fond seront très grossiers et nettement
marqués. Dans ce cas une relation très lâche apparaît entre la teneur en minéraux
lourds et la taille des galets ou des irrégularités du fond et une relation très stricte
entre la teneur des minéraux lourds et la granulométrie de la matrice sablo-argileuse.
-Le transport en suspension : c’est le mode de transport des particules très fines et
des poussières de minéraux lourds. Il conduit à la formation des sédiments très fins
formés de silt et argiles à teneurs anormales en minéraux lourds. Ce phénomène est
très est très mal connu (état très fins et subcolloïdaux) mais explique sûrement la
présence de certaines teneurs anormales en minéraux lourds et or des gisements de
shales noirs ou de roches carbonatées. L’observation sommaire des processus de
transport et de piégeage précédemment énumérés permet de constater une certaine
régularité dans la concentration des minéraux lourds des vallées alluviales. Ces
concentrations de minéraux appelées « pay streaks » par les prospecteurs anglo-
saxons ou traînées payantes peuvent apparaître dans les différents secteurs
suivants :
-au voisinage du confluent d’une petite rivière à circulation rapide, avec un cours
d’eau plus important à circulation lente,
-dans les secteurs où le lit du cours d’eau est recoupé par des systèmes de failles,
-en amont des seuils locaux disposés le long du lit d’un cours d’eau. Ces seuils
provoquent la formation des nappes d’eau relativement calme où se déposent les
matériaux détritiques et les minéraux lourds,
-à l’embouchure des cours d’eau dans les lacs intérieurs où apparaissent
fréquemment des bancs de sables, qui résultent de la chute de vitesse des cours
d’eau,
-dans les zones d’élargissement des vallées fluviatiles ou la vitesse des cours d’eau
diminue rapidement,
-dans les parties concaves des méandres des cours d’eau ou s’accumulent les
sédiments détritiques, contrairement aux parties convexes des méandres ou
l’érosion est maximum provoquant la formation des falaises.
Le rôle de l’épirogenèse
-L’identité de distribution des grains de même densité (chromite, zircon) pour une
même unité stratigraphique.