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DIFFERENCIATION SÉDIMENTAIRE

La différenciation sédimentaire est la séparation des différentes phases au cours


des processus de transport et de sédimentation L’image la plus concrète est
représentée par le « cycle » sédimentaire d’une série marine épicontinentale ou
s’individualisent des termes détritiques, ultra détritiques et chimiques (ou organo-
chimiques) dont les composition chimique et minéralogique sont très différentes.
Cette dispersion traduit la différenciation sédimentaire ou plutôt le couple
différenciation pédologique-différenciation sédimentaire. La notion de différenciation
sédimentaire est directement fonction de l’influence de l’environnement tectonique.
Ces phénomènes tectoniques sont utilisés depuis de longues dates pour expliquer et
analyser les formations sédimentaires. De ce fait les développements qui vont suivre
se rapportent essentiellement à des zones intra-cratoniques ou à des marges
continentales de stabilité faible à moyenne qui sont des environnements ou la
différenciation sédimentaire est généralement paroxysmale. Les sédiments
différenciés ne se déposent pas au hasard ,mais ils suivent un certain nombre de
régularités générales ou régionales dont une première image cohérente est donnée
à V.M.GOLDSCHMIDT en 1937 dans la classification des groupes géochimiques
sédimentaires dans une optique moins géochimique et plus sédimentologie
A.LOMBARD 1956 systématisait la régularité verticale des distributions sédimentaire
(série virtuelle générale ) et proposait d’analyser les séries sédimentaires par
référence à la série virtuelle générale. On peut distinguer deux ensembles
importants au sein de la différenciation géochimique liée au processus sédimentaire
comme l’avait proposé POUSTOVAL (1940). Un ensemble mécanique ou gravifique
lié aux caractéristiques de densités et granulométriques des matériaux, un ensemble
chimique ou organo-chimiques. Ces deux ensembles ont tendance à se relayer dans
l’espace et le temps.
LA DIFFÉRENCIATION MÉCANIQUE : LES PLACERS

Le terme placer viendrait du mot espagnol placer qui signifie banc de sable. Les
placers correspondent comme leur nom l’indique à des gisements en milieu
détritique dans lesquelles la concentration s’est réalisée sous l’effet de l’action de la
gravité. Cette définition implique :

-D’une part que les espèces minérales économiques soient de densité nettement
différente de celle des autres espèces minérales (en fait leur densité est
généralement plus élevée).

-D’autres part que ces espèces soient chimiquement stables et mécaniquement


résistantes dans les conditions de l’altération, du transport et de la sédimentation du
milieu de l’époque de leur formation. Les placers ont eu depuis la haute antiquité et
ont une importance économique considérable pour certains minéraux et certains
métaux (2/3 de la production de l’étain (Sn) ; 30 % de la production mondiale de
platine, 30 à 40 % de la production mondiale de titane, une production importante
d’or, diamant, gemmes et pierres semi-précieuses, niobotantalates, magnétite,
chromite, monazite, zircon etc…) La liaison fréquente des placers aux sédiments
meubles avait amené les différents géologues à considérer les placers comme des
formations récentes (tertiaire ou quaternaire). Toutefois cette idée se trouve mise en
cause par la présence de placers de titane, monazite (Ce, La, Nd, Th) PO 4, zircon
dans l’ordovicien de Bretagne, de placers d’or dans le précambrien moyen
(tarkwaien) du Ghana, et surtout des placers d’or et d’uranium du Witwatersrand (ou
rand) d’Afrique du sud d’age supérieur à 2200 millions d’années. Comme les
gisements éluvionnaires, les placers sont en général exploitables non pas à cause
de leur teneur élevée, mais surtout à cause des faibles coûts d’exploitations (roches
meubles) et de traitement de minerais (sédiments détritiques classés) qui autorisent
des teneurs limites d’exploitabilité particulièrement faible. Les sédiments détritiques
anciens (placers anciens) étant généralement consolidés, une bonne partie d’entre
eux ne sont pas économiquement exploitables. Ainsi la plupart des placers
stannifères antérieurs au pléistocène ne sont généralement pas exploitable à l’heure
actuelle.
1-Le mécanisme de la concentration

1.1-condition de libération espèces minérales 

Dans la nature comme dans toutes les usines de concentration des minerais, il est
indispensable que les espèces économiques minérales soient libérées de leur roche
support avant leur concentration. Ce processus de libération des espèces minérales
ne serait possible que par l’action de l’altération météorique essentiellement
chimique. Cette libération des espèces minérales économiques devra être complète
pour éviter des dilutions provoquées par un long transport le long des cours d’eaux.
De ce fait une altération chimique ou une simple altération mécanique d’un bassin
versant est insuffisante pour libérer les minéraux de petites tailles sans transport
important pouvant provoquer des dilutions remarquables. La meilleure libération a
lieu lorsque l’altération météorique provoque une désagrégation profonde et
complète de la roche minéralisée. Ce qui implique des paysages géochimiques très
agressifs : climat, relief etc… Ce caractère du paysage géochimique est essentiel
pour la formation des gîtes éluvionnaires, mais également pour celle des gîtes
alluvionnaires comme les gisements de placers.

1.2-L’évolution des minéraux (cas des minéraux aurifères) 

Pour que les mécanismes de concentrations faisant la densité apparente d’un


minéral puissent jouer un rôle, il faudra une taille minimum de grain au delà de
laquelle le poids apparent devient négligeable devant les autres facteurs. Ce
paramètre joue un rôle important dans la concentration de l’or, contrairement au
comportement de nombreuses gemmes. En effet l’or des roches mères est souvent
trop fin pour être concentré par l’effet de la gravité. Il est transporté dans de
nombreux minéraux sous forme infra-microscopique, comme par exemple dans
l’arsénopyrite. Selon les travaux de Hocquart 1975 l’or contenu dans les
arsénopyrites peut être mis en solution lors de l’altération de la roche par suite de
l’attaque de celle-ci par les oxydants énergiques tels que H2S04 et Fe2(SO4)3 ; il sera
alors véhiculé sous forme de solution vraies ou colloïdales avec les oxydes de
fer. Lorsque les conditions du milieu le permettent, l’or précipite avec les
oxydes de fer qui forment de la limonite. Les cristallisations d’or sont de tailles
supérieures à 2 mm et présentent généralement des tailles arborescentes. Cette
idée de transport de l’or sous forme de solution vraie ou colloïdale est confirmée en
partie par l’observation des teneurs anormales en or dans les cendres des végétaux
des régions aurifères et par l’accumulation de l’or en petites nodules sur les racines
des végétaux des mêmes régions aurifères. On sait d’autre part que les eaux acides
(eaux humiques dans les régions de tourbière) provoquent très facilement la mise en
solution de l’or surtout en présence de chlore et de bioxyde de manganèse.

Migration de l’or en solution


Or recristallisé Précipitation et recristallisation de avec les oxydes de fer
particules > 1mm l’or avec les limonites

colloïdale
Libération de l’or solution vraie ou
Augmentation de la
perméabilité

Or infra microscopique Filons et épontes Altération désagrégation


disséminé des arsénopyrites fracturés
du quartzite
Décomposition

de l’arsenopyrite

Libération des produits oxydants


agressifs H2SO4+Fe2(SO4)3

Schéma des interactions conduisant à l’or secondaire cristallisé à partir d’or primaire infra
microscopique de cristaux d’arsénopyrite (selon Hocquart, 1975).

1.3-Le mode de transport et les conditions de formation des minéraux

La cause de la concentration des minéraux lourds des placers étant la gravité, les
deux moteurs essentiels de cette concentration sont le mouvement de l’air et celui de
l’eau. L’action de l’air est très limitée et se réduit à un enlèvement de particules
légères par le vent principalement au niveau des produits de désagrégation de bas
de pente. En revanche l’action de l’eau est beaucoup plus importante (rivières, lacs,
etc…). Elle s’explique par les lois déterminantes les vitesses de sédimentation des
particules dans les milieux fluides comme la loi de stocke et la loi d’impact.

La loi de stocke s’applique aux particules de diamètre () inférieur à 0.1mm et


s’énonce de la manière suivante : un mélange de particules sphériques denses et
légères placé dans un fluide se sédimente selon des vitesses appropriées définies
par la formule suivante :

avec:

 v, vitesse de chute (en cm / sec)


 r, rayon de la sphère (en cm)
 g, accélération de la pesanteur (cm / s2)
 Delta(ρ) = dp − df, différence de densité entre la particule et le fluide (en g / cm3)
 μ, viscosité du fluide (Pa.s)

Il apparaît ainsi suivant ces formules que les particules sphériques de même
densité doivent avoir le même comportement dans les différents milieux de
sédimentation. Les espèces minérales denses se retrouvent toujours avec des grains
de minéraux moins denses, mais de dimensions plus grandes. Toutefois on
n’observe pas de compensation exacte suivant les formules précédentes entre les
différences de densités et les différences granulométriques des espèces minérales
mises en jeu. Cet écart par rapport aux formules théoriques serait du aux transports
des éléments détritiques dans les rivières qui obéissent à trois (3) modes différents
de transport : la traction la saltation et la suspension selon les tranches
granulométriques considérées et la vitesse des cours d’eaux. Ces trois (3) modes de
transport conditionnent le piégeage des éléments au cours de leur déplacement.
Suspension Silt-argile < 0.5 mm

Saltation Sables 0.5 à 2 mm

Traction (rotation, glissement) Graviers > 2 mm

Processus de transport des particules détritiques en milieu fluviale (d’après Krumbein et


Sross).

-Le transport par traction : c’est le mode de transport des galets, dans ce cas les
minéraux lourds et les galets de taille supérieure à 2 mm progressent sur le fond du
lit des cours d’eaux par rotation et glissement. Ils se sédimentent très rapidement
dans le voisinage immédiat des zones sources. De ce fait il apparaît une relation
entre la granulométrie des grains stériles et la granulométrie et teneur des minéraux
lourds. Les grains stériles de grandes dimensions sont généralement associés à des
fortes teneurs de minéraux lourds sous forme de particules de tailles plus réduites.
En revanche il n’y a pas de relation entre la teneur et la granulométrie des minéraux
lourds et la granulométrie de la phase stérile plus fine, qui forme la matrice sableuse
ou argileuse du sédiment. Ces matériaux résultent en effet du mode de transport et
de précipitation différents, expliquant ainsi le manque de relation.

-Le transport par saltation : c’est le mode de transport des grains de sables. Il
consiste à un déplacement de particules du fond du lit des cours d’eaux par des
séries de bonds (saut) successifs. Toutefois les fonds des lits des cours d’eaux sont
généralement pavés de galets abondants ou de niveau de roches dures en saillie qui
provoque des perturbations locales de la vitesse des cours d’eaux en profondeur (sur
le fond) les particules lourdes comme l’or sont transportées par saltation avec les
sables et se déplacent sur le fond du lit. Les variations verticales de la vitesse des
cours d’eaux dues aux irrégularités du fond du lit provoquent le piégeage de l’or
d’autant plus remarquable que la couche d’eau morte sera plus marquée. C’est à
dire que les galets et les irrégularités du fond seront très grossiers et nettement
marqués. Dans ce cas une relation très lâche apparaît entre la teneur en minéraux
lourds et la taille des galets ou des irrégularités du fond et une relation très stricte
entre la teneur des minéraux lourds et la granulométrie de la matrice sablo-argileuse.
-Le transport en suspension : c’est le mode de transport des particules très fines et
des poussières de minéraux lourds. Il conduit à la formation des sédiments très fins
formés de silt et argiles à teneurs anormales en minéraux lourds. Ce phénomène est
très est très mal connu (état très fins et subcolloïdaux) mais explique sûrement la
présence de certaines teneurs anormales en minéraux lourds et or des gisements de
shales noirs ou de roches carbonatées. L’observation sommaire des processus de
transport et de piégeage précédemment énumérés permet de constater une certaine
régularité dans la concentration des minéraux lourds des vallées alluviales. Ces
concentrations de minéraux appelées « pay streaks » par les prospecteurs anglo-
saxons ou traînées payantes peuvent apparaître dans les différents secteurs
suivants :

-au voisinage du confluent d’une petite rivière à circulation rapide, avec un cours
d’eau plus important à circulation lente,
-dans les secteurs où le lit du cours d’eau est recoupé par des systèmes de failles,
-en amont des seuils locaux disposés le long du lit d’un cours d’eau. Ces seuils
provoquent la formation des nappes d’eau relativement calme où se déposent les
matériaux détritiques et les minéraux lourds,
-à l’embouchure des cours d’eau dans les lacs intérieurs où apparaissent
fréquemment des bancs de sables, qui résultent de la chute de vitesse des cours
d’eau,
-dans les zones d’élargissement des vallées fluviatiles ou la vitesse des cours d’eau
diminue rapidement,
-dans les parties concaves des méandres des cours d’eau ou s’accumulent les
sédiments détritiques, contrairement aux parties convexes des méandres ou
l’érosion est maximum provoquant la formation des falaises.

Par ailleurs un autre phénomène peut conduire à la formation des placers


alluvionnaires assez riches. Il s’agit de la reprise par l’érosion d’anciennes alluvions à
minéraux lourds. Les minéraux resteront pratiquement à leur place ou migreront très
faiblement vers l’aval, alors que le matériel stérile assez léger sera évacué sur des
grandes distances c’est le cas des terrasses étagées qui résultent de la reprise par
l’érosion des alluvions d’anciennes terrasses par suite d’un rejet tectonique positif de
la région. Ce rajeunissement tectonique provoque un surcreusement de l’ancien lit
du cours d’eau par ce dernier jusqu’à la réalisation d’un nouveau profil d’équilibre.
Les différentes alluvions s’encastrent les dans les autres avec les plus anciennes au
sommet et les plus récentes vers le bas. Ces alluvions récentes remaniant les
alluvions anciennes peuvent subir des concentrations telles qu’elles deviennent
exploitables partir des concentrations initiales non économiques.

1.4-Les concentrations in-situ 


Une fois les dépôts mis en place, ils subissent le plus souvent des effets
mécaniques (variation de la pression de l’eau) et des effets chimiques qui dans la
plupart des cas jouent un rôle important dans la nouvelle concentration des minéraux
lourds. Ces effets mécaniques qui sont essentiels dans les processus de nouvelle
concentration in situ sont connus sous le nom d’effet JIG. Ils sont dus à des
variations de la pression du fluide interstitiel qui tend à soulever les minéraux
d’autant plus facilement qu’ils sont plus légers. Ils facilitent ainsi la descente des
grains de minéraux lourds et ce, jusqu’au niveau d’un écran de base qui constitue le
bed rock ou un faux bed rock. Le faux bed rock est largement représenté par un
niveau de sable à matrice argileuse. Si nous analysons l’effet JIG tel qu’il est connu
par les utilisateurs des appareils de concentration de minerais, on constate que le
mouvement du fluide, se décompose en deux phases :

1. Une phase de pulsion se traduisant par la formation des courants ascendants ;

2. Une phase de succion provoquant la formation des courants descendants. Lors de


la phase de pulsion les particules grossières et les particules denses descendent
vers le bas, alors que les particules légères remontent vers le haut. En revanche lors
de la phase de succion les particules fines et les particules denses se déplacent vers
le bas par effet de tassement et filtration. Et les particules grossières restent en
surface. Le résultat combine des phases de pulsion et de succion successif dans un
JIG conduit à une concentration de toutes les particules denses quelque soit leur
granulométrie vers le bas. Le phénomène naturel est tout à fait identique à celui des
JIG. En effet un gravier de minéraux lourds soumis à des fluctuations du niveau
hydrostatique est bien soumis à des phénomènes de pulsions accompagnés de la
montée de l’eau et à des phénomènes de succion accompagnés d’un abaissement
de ce niveau. Toutefois le rythme et l’intensité de ces cycles de pulsion et de succion
naturels sont nettement plus faibles que ceux des JIG, mais le phénomène se
déroule des laps de temps relativement long permettant ainsi à l’action mécanique
de jouer pleinement rôle.

PULSION SUCCION PULSION+SUCCION

Sédimentation gênée Accélération Tassement et Combinaison des


différentielle filtration des courants ascendants et
particules fines descendants

2- Exemple de Placer : le RAND de R.S.A

Le bassin du Rand est un bassin intracratonique dissymétrique qui occupe le


centre du craton de Kaapvaal daté de 3 200 MA environs. C’est le bassin de forme
elliptique de 300 km d’allongement dont la partie N.W forme un arc subsident. La
sédimentation détritique est très puissante (supérieure à 1000 m dans les zones
subsidentes). Elle est à peu près homogène et constante pendant près de 400 MA.
Le bassin est type continental c'est-à-dire sans ouverture sur la mer. Il est alimenté
par des apports terrigènes provenant à la fois des zones surélevées qui forment la
bordure épirogénique et des zones plus lointaines difficiles à identifier avec certitude.
Le schéma de « bordures actives » que présentent Brock et Pretorius (1964)
comporte les unités physiographiques suivantes :

-La zone des reliefs de bordure (vieux granites et synclinaux de schistes


archéens) surmontés d’un placage de quartzites du Orange Grove (base du
premier terme de la série d’Hospital Hill). L’extension de ces placages est
généralement plus grande que celle des termes supérieurs. Ils sont appelés
Régressive Overlaps par les géologues Sud-africains.
-Les couloirs d’alimentation du bassin sont entaillés dans les reliefs de bordures
et les placages de quartzites. Ils correspondent à des vallées morphologiquement
mûres comme les vallées fluviatiles alimentant de grands dépôts deltaïques et, à
des vallées torrentielles alimentant des cônes de déjection des épandages
continentaux. Les vallées fluviatiles sont peu nombreuses mais semble avoir
fonctionnées pendant de longues périodes, alors que les secondes sont plus
nombreuses et ont eu des périodes d’existence relativement plus courtes.
- Les zones de bordures du bassin forment un lieu de stockages des matériaux
grossiers qui une maturation morphologique accentuée. Elles sont constamment
soumises au contre- coup de l’épirogenèse entraînant de nombreuses
discordances qui s’attenant dès que l’on se déplace vers les zones les plus
internes du bassin. Les bordures du bassin sont marquées par leur
granulométrie grossières et par l’amincissement des séries, mais surtout par les
rapports conglomérats/autre roche et quartzites / shales.
- La zone des courants de bordure ou courant de dérive est caractérisée par une
redistribution des galets stockés auparavant dans les secteurs deltaïque à la
bordure du bassin, sous l’effet des courants tangentiels. Ils forment les niveaux
très réguliers de galets très bien tirés et bien façonnés dénommés « bankets »
- Les zones internes du bassin sont alimentées par du matériel très fin dû à des
remises en mouvement de matériel bordier sous l’effet des effondrements et de la
gravité.
Bassin de Witwtersrand

1. Limites du bassin 2. Affleurements du système de Witwatersrand 3. Affleurements du


soubassement granitique 4. Couverture discordante sur le système de Witwatersrand 5. Contour
du soubassement granitique sous la couverture 6.. Pendages 7. Secteurs de production

Trois faciès lithologiques particuliers apparaissent dans le bassin. Ils sont


représentés par :

- Les conglomérats de type « banket », contenant de galets de 10 cm de dimensions


pour les plus gros dans une matrice sableuse. Ces galets représentent quelquefois
70% de la roche. Ils correspondent à de grands épandages de courants qui dans le
milieu à dynamisme élevé présentent des variations de faciès et des galets très
évolués et bien classés. Ce faciès à dynamisme élevé se distribue en « bandes »
étroites en général parallèles aux bordures du bassin qui divergent à partir des zones
de delta. Ces bandes sont aussi déterminées par leur contenu métallique et sont
dénommées « pay shots » ou « traînées payantes ». Leur existence vers l’intérieur
du bassin se réduit à des lignes ou des nids de galets.
- Les niveaux carbonés de richesse en carbone et puissances variables. Ils
apparaissent dans les discontinuités de la sédimentation avec seulement des galets
épais. Ces niveaux passent souvent latéralement aux précédents, mais ils se
forment dans des bassins marginaux isolés.
- Les niveaux de quartzite pyriteux qui se forment dans les structures chénalisantes
atteignant 25 m de profondeur. Ils correspondent à des remplissages de chenaux
d’érosion développés sous les épisodes de conglomérats aurifères. La roche est
assez finement litée et la pyrite en association avec l’or s’individualise en lits
d’épaisseur variable.
L’histoire épirogénique- sédimentaire semble remarquablement constant au cours
de la vie active du bassin : zone d’entrée des grandes vallées dans le
bassin ,courant de sédimentation , géochimie etc… , mais cette stabilité
exceptionnelle ne masque pas certaine variation de conditions au cours du temps,
comme l’accentuation de l’évolution épirogénique du bassin après le Witwatersrand
inférieur, provoquant une réduction de l’extension des dépôts et la reprise ultérieure
de la série de Witwatersrand inférieur par l’érosion. Ainsi si la base de la
sédimentation est formée de sédiment de premier cycle, le reste de celle-ci
comprend en plus des matériaux du premier cycle, des matériaux du deuxième
cycle. Par ailleurs l’évolution ultérieure du remplissage sédimentaire est
pratiquement nulle, toutefois on observe des émissions volcaniques essentiellement
représentés dans le système de Ventersdrop. Le métamorphisme epizonal ne joue
qu’un rôle discret dans la région. Nous allons examiner successivement les
différentes caractéristiques de ce placer à or-uranium, à savoir :

-la répartition horizontale de la minéralisation


- la répartition verticale de la minéralisation
- la minéralisation et l’épirogenèse
- le problème de la stabilité des espèces

La répartition horizontale de la minéralisation

L’époque principale de la minéralisation se situe au Witwatersrand supérieur dont la


sédimentation couvre la totalité du bassin. Les minéralisations aurifère et uranifère
apparaissent à cette période sur toute l’étendue du bassin. Toutefois les
concentrations économiques n’apparaissent qu’au niveau des bordures. Parmi elles,
seules celles encadrant l’arc de surrection épirogénique sont productives. Elles
constituent des champs aurifères aux débouchés des grandes vallées fluviatiles et
sont appelées « segment » par les géologues sud-africains (payable rim segments).
Ces segments correspondent à des aires où les courants de dérive reprennent les
matériaux stockés dans les deltas pour les redistribuer en épandages
conglomératiques (bankets). Lors de ce processus, les matériaux qui forment
le’’ front’’ c'est-à-dire les sables riches en minéraux lourds, comblent les dépressions
antérieures et fournissent les matériaux des quartzites pyriteux minéralisés qui
seront recouverts par les formations conglomératiques de même épisode.
Latéralement, dans les zones d’amortissement des courants où la vie se développe
plus intensément, on passe aux minéralisations du « centre » de vendre fort sur les
flancs duquel les minéralisations n’apparaissent qu’au milieu de la série de
Kimberley - Elsburg, c’est-à-dire au moment où l’activité de cette structure se
manifeste en créant de véritable faciès de bordure. Il apparaît dans cette étude que
les minéralisations à or-uranium constituent des faciès de bordure située à moins de
60 km des aires deltaïques.

La répartition verticale de la minéralisation

La minéralisation principale se trouve dans le système du Witwatersrand supérieur


et en particulier dans la série de Main Bird, toutefois les occurrences de niveau
économiques apparaissent dans toutes les séries sédimentaires depuis le système
de Dominion Reef, jusqu’à à celui du Transvaal (série du black Reef). Cette
minéralisation apparaît dans 16 niveau conglomératiques particuliers (ou Reef), elle
n’existe pas dans les autres conglomérats qui sont stériles. Il semble que toutefois
ces Reefs ou conglomérats, correspondent plus à des conditions particulières de
stockage au niveau des deltas et de l’épandage postérieur qu’à des apports
particuliers dans le bassin. Le problème de l’origine et du cycle des minéraux lourds
a fait de grands progrès grâce aux travaux de R.P .Viljoen et Al (1970) dans
lesquelles fut présenté une approche globale de l’origine des minéraux en
considérant non plus seulement l’or et l’uranium mais, l’ensemble des minéraux
lourds, et d’autre part en se référant à quatre horizons principaux compris entre le
système du Dominion Reef et la série de Kimberley-Elsburg, soit une colonne
d’environ 8000 m de puissance. Ces auteurs observent une variation très importante
de la paragenèse se traduisant par la présence dans les conglomérats de base d’une
paragenèse à grenat, monazite, cassitérite, uraninite, c’est-à-dire une paragenèse de
roche acide et, dans les conglomérats du sommet par une paragenèse en
platinoïdes, chromites et or, soit par une paragenèse de roche basique. Les
variations du rapport or/uranium auraient pu s’expliquer par des reprises successives
du même stock initial comme celui du Witwatersrand inférieur, avec enrichissement
progressive en or plus résistant et disparition de l’uranium plus fragile. Cependant le
remplacement progressif de la monazite et cassitérite par la chromite et les
platinoïdes suggère plutôt une évolution de la composition des roches mères des
minéraux détritiques. La reprise érosive des roches primaires dans l’évolution
verticale n’aurait joué qu’un rôle très limité.

Le rôle de l’épirogenèse

Le modèle proposé ; suppose l’érosion du socle, l’alimentation du bassin et la


distribution sur une soixantaine de km du stock de minéraux lourds. A l’opposé dans
les zones du socle où l’érosion du socle est négligeable, c’est-à-dire les zones de
surrection tectonique faible ou nulle seront caractérisées par l’absence de
concentrations économiques. La bordure sud-est du bassin du rand où l’on observe
une absence générale de minéralisation même dans les sondages profonds par suite
de la faiblesse de l’épirogenèse confirme cette hypothèse. Par ailleurs le « centre »
de Vendre Fort dont la bordure ne pressente de concentration que dans le Kimberley
reef, terme médian du Kimberley-Elsburg pendant laquelle a commencé la surrection
du dôme en question, reflète le rôle de cette épirogenie. Le Kimberley Reef est
alimenté dans ce cas en minéraux lourds non pas par l’érosion du socle mais, par
celles des séries anciennes déjà déposées contenant les minéralisations diffuses du
centre du bassin. (Places du deuxième type).

La stabilité des espèces : Le facteur atmosphérique

Les arguments décisives permettant de ranger ce gisement parmi le type placer


ont été apportés grâce aux travaux de Randhor (1955) et Coetzee (1965) sur la
morphologie et la classification des grains des minéraux lourds dans les différentes
unîtes stratigraphiques. Le caractère détritique des grains de pyrite et d’uraninite est
parfaitement déterminé en 1955 par Ramdhor.

Par ailleurs Coetzee a mis en évidence en 1965 :

-L’identité de distribution des grains de même densité (chromite, zircon) pour une
même unité stratigraphique.

-Une distribution sensiblement équivalente dans une même unité


stratigraphique des minéraux avec des densités différentes.
-Une distribution parallèle des minéraux lourds des que l’on passe d’une unité
stratigraphique à une autre.

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