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1- Définition et généralités
2- Phénomènes de météorisation
3- Transport
4- Sédimentation
5- Diagenèse
1- Roches résiduelles
2- Roches sédimentaires
1- Sédimentation continentale
2- Milieux mixtes
3- Sédimentation marine
1) DEFINITION ET GENERALITES
Elle s’intéresse aux processus tels que l’altération, l’érosion, le transport des
particules, le dépôt de ces particules et les transformations de ces particules après
leur dépôt.
Ces différents processus sont conditionnés par l’orographie (agencement des reliefs,
leur étude et leur représentation), la climatologie, la végétation, l’hydrologie,
l’océanographie, … et aussi de plus en plus par l’influence de l’action de l’homme.
Une partie minime des produits de cette altération peut demeurer sur place et
constituer les dépôts résiduels (argile rouge et les sols).
2) PHENOMENES DE METEORISATION
Le gel est le principal agent de la désagrégation, même sous climat tempéré ; quand
les vides des roches sont imprégnées d’eau, il fait éclater ces dernières avec une
pression importante. C’est le phénomène de gélifraction.
Dans l’ensemble, sous les actions mécaniques, les roches se fragmentent sous
diverses formes :
- la desquamation : elle se matérialise par l’écaillement des roches par plaques. Elle
atteint fréquemment les roches feuilletées (roches métamorphiques), mais elle
peut se manifester aussi sur les roches massives (granite, basalte) ;
2-2) Altération
Or cette force d’attraction dépend du potentiel ionique, rapport entre la charge (e) et
le rayon ionique (r) illustré pour les divers éléments chimiques par le diagramme de
GOLDSCHMIDT où on distingue trois domaines :
- le domaine des cations solubles (cations basiques) : e/r<3. Leur faible charge
attire les dipôles d’eau. Les cations sont entraînés avec les dipôles et entrent en
solution. C’est notamment le cas de Na (principal constituant de l’eau de mer), de
Ca et de Mg qui seront évacués vers les océans. Toutefois les cations qui ont une
très faible charge et un gros diamètre (e/r<1) ont moins d’attirance pour la
molécule d’eau (cations dits antistokes Cs, Rb, K). Ces cations ne s’hydratent pas.
De ce fait les cations antistokes, tel que K, entrent facilement dans les structures
minérales, ils sont beaucoup moins mobiles au cours de l’altération (K/Na=1/10
dans les eaux douces et 1/28,5 dans les eaux marines). C’est ce qui explique que
les feldspaths potassiques (orthose) soient moins altérables que les feldspaths
calcosodiques (plagioclases).
Ces considérations expliquent que l’hydrolyse des minéraux les plus communs dans
les roches, les feldspaths (tectosilicates), conduit au départ du silicium et des
cations basiques, tandis que l’aluminium précipite.
Mais alors que dans l’orthose le rapport Si/Al=3, il devient égal à 2 dans l’illite d’où
le terme de bisiallitisation appliqué à ce processus. Il en est de même lorsqu’il se
forme de la montmorillonite dont la formule globale est voisine de
[(Si4)O10(Al1,7Mg0,3)(OH)2]nH2O.
Les granites, les granitoïdes et les gneiss ont un faciès d’altération qui varie en
fonction du climat. On peut distinguer deux types d’altération : le phénomène
d’arénisation et l’altération latéritique.
Le granite, sous un climat tropical, présente une altération très poussée sur
plusieurs dizaines de mètres. On distingue dans la frange altérée, la présence des
horizons dont les constituants proviennent du granite. De bas en haut, une coupe
verticale en zone tropicale montre :
- une zone où le granite est peu cohérent, proche du faciès arénitique défini dans
les zones tempérées ;
3) Transports
Les agents qui favorisent l’érosion et le transport sont la pesanteur, le vent, la glace
et l’eau.
3-1) Pesanteur
L’action de la pesanteur peut s’effectuer soit à l’air libre, soit dans l’eau (lac, mer).
Dans les reliefs jeunes, les éboulis peuvent avoir une ampleur considérable. Les
éboulements peuvent avoir lieu dans les terrains calcaires affectés de phénomènes
de karstification. Les glissements de terrains se produisent aussi dans les sédiments
gorgés d’eau par exemple comme les glissements sous-marins et sous-lacustres
(slumping).
L’action des vents est hautement sélective, soit dans la phase où ils recueillent des
particules solides, soit dans celle où ils transportent et les déposent. Les poussières
fines et les cendres volcaniques peuvent être emportées par une brise légère, mais
les vents proprement dits les soulèvent à grande altitude et peuvent les transporter
sur des milliers de kms. En revanche, le sable ne peut être soulevé que près du sol et
transporté dans le voisinage immédiat. Les petits galets de 3 à 4mm ne peuvent être
mis en mouvement que par des tempêtes et sont alors trainés brièvement à ras de
terre. Quant aux cailloux proprement dits, il est évident que rien ne peut les soulever.
C’est pourquoi, lorsque le vent souffle sur des territoires désertiques, il soulève du
sable et des poussières et laisse derrière lui les éléments lourds qui finissent par
former ce sol pavé de cailloux qu’on appelle le reg.
Le glacier exerce une action d’érosion et de transport de détritus. Les glaciers ont une
activité de transport et de dépôt de matériaux divers plus évidente que celle
d’érosion. On appelle moraines ces matériaux charriés par les glaciers.
Contrairement aux cours d’eau, les glaciers n’opèrent pas un transport sélectif, car,
étant solides, ils sont en mesure de trainer également et en même temps des masses
énormes de fines poussières et des fragments rocheux, des formats les plus divers,
qui se trouveront tous déposés ensemble au moment de la fonte. De plus, ces
détritus seront plus ou moins émoussés, striés et fracturés, selon leur position dans
le corps du glacier et suivant la durée du transport.
- En particules assez grosses pour que leur dépôt puisse se faire conformément aux
lois de la pesanteur ;
Nous n’avons à nous occuper ici que des substances du 1 er groupe (en grains), car ce
sont les seules dont le sort soit essentiellement déterminé par le transport.
Les mouvements des particules individuelles peuvent être classés en quatre groupes :
traction, roulement, saltation et suspension.
3-4-1-1) Traction
Ce phénomène se produit rarement dans l’eau, mais il est fréquent dans le transport
par les glaciers et les coulées boueuses.
C’est un cas fréquent chez les sables et les galets. La forme d’une particule a un rôle
très important. Une particule bien usée, ronde, sera mise beaucoup plus facilement
en mouvement qu’une autre de même poids et de même volume mais aplatie. La
topographie du fond interviendra aussi, selon qu’elle sera lisse, rugueuse ou jalonnée
d’obstacles.
Dans l’ensemble les grains roulent moins vite que l’eau ne coule.
3-4-1-3) Saltation
3-4-1-4) Suspension
Au cours de leur transport par un fluide, les particules subissent des chocs de la part
des autres éléments. Le résultat de ces actions est d’user ou encore d’arrondir le
grain de sable ou de caillou en le faisant parvenir à une forme proche de la sphère.
4) Sédimentation
Lorsqu’une suspension se décante, les matériaux les plus gros atteignent le fond
avant les plus fins. C’est pourquoi, dans les sédiments ainsi formés, on trouve les
matériaux les plus grossiers à la base du dépôt, et les plus menus dans sa partie
haute. C’est ce qu’on appelle le classement vertical progressif, ou granoclassement
ou encore graded bedding.
Dans les ensembles détritiques, chaque strate possède son propre classement
vertical.
Le classement vertical est d’autant plus régulier que le dépôt s’est opéré dans des
eaux plus profondes et plus calmes.
Lorsque la sédimentation s’opère dans des milieux lacustres ou marins affectés par
des courants, au classement vertical s’ajoute un classement horizontal.
Il faut rappeler que le volume total des matériaux détritiques déversés dans les mers
et les lacs, est de beaucoup supérieur à celui des substances apportées par les
rivières, à l’état de solutions. C’est la raison pour laquelle parmi les sédiments, les
roches détritiques prédominent.
Les substances solubles sont d’abord lessivées par les eaux d’infiltration, sur le
continent, puis entrainées par les eaux courantes.
5) Diagenèse
Lorsque l’on veut dire simplement qu’un sédiment meuble a durci, sans se soucier
des mécanismes mis en jeu, on emploie plutôt le terme de lapidification.
Les roches affectées par la diagenèse peuvent contenir deux sortes de minéraux :
La diagenèse peut s’accomplir par quatre mécanismes différents les uns des autres
qui sont : la compaction, la cimentation, la recristallisation, et la métasomatose.
5-1) Compaction
5-2) Cimentation
5-3) Recristallisation
5-4) Métasomatose
C’est la transformation d’une roche avec apport extérieur. C’est une sorte
particulière de recristallisation. Ce sont des phénomènes de remplacement d’un
minéral par un autre de composition chimique différente avec ou sans changement
de forme (en ce cas, les solutions interstitielles sont venues d’ailleurs et n’ont pas la
même composition chimique que celles qui auraient normalement rempli les pores
de la roche).
5-5-1) Pression
Elle joue un rôle essentiellement lors de la compaction qui rapproche les grains
minéraux, expulse et fait circuler l’eau de sédimentation. Aux points de contact entre
les grains, la pression est maximale ; due au poids des sédiments, elle est dite
lithostatique (2 à 3 bars pour 10 m de profondeur d’enfouissement). Dans les vides
entre les grains, seule règne la pression de l’eau, pression dite hydrostatique (environ
1 bar par 10m de profondeur).
Elle augmente avec l’enfouissement. Elle intervient par son rôle sur la solubilité de
certains ions (la silice est plus soluble à chaud) et sur les équilibres chimiques entre
les minéraux et les solutions qui les baignent. Elle agit sur la matière organique des
sédiments libérant une quantité notable de CO2 qui modifie le PH du milieu, donc la
capacité de dissolution de l’eau.
Des facteurs biologiques, en particulier bactériens, semblent jouer un rôle dans les
stades précoces de la diagenèse (fermentation de la matière organique).
Dans ce chapitre il sera question des roches issues de l’altération des roches
préexistantes, notamment des résidus solides qui sont demeurés sur place, qualifiés
de roches résiduelles, et celles qui ont subi les processus sédimentaires, donnant des
roches sédimentaires.
1) Roches résiduelles
Les roches résiduelles sont très nombreuses et leur genèse pose des problèmes
extrêmement complexes. Il faut non seulement tenir compte de la nature de la roche
mère, mais aussi de la diversité des conditions climatiques qui ont présidé à son
altération.
Compte tenu de leur constitution minéralogique, les roches résiduelles peuvent être
réparties en deux grands groupes : celui des argiles résiduelles et celui des latérites.
Dans ces formations, les feldspaths des roches éruptives et métamorphiques tendent
à se transformer, d’une manière plus ou moins complète, en silicates hydroxylés
d’aluminium, autrement dit en argiles.
Suivant les cas, ces argiles résiduelles peuvent être, principalement, de la kaolinite,
de l’illite ou de la montmorillonite. Il est intéressant de comparer les valeurs du
rapport Si/Al dans le feldspath orthose et dans ces diverses argiles. Ces valeurs sont
données par le tableau ci-dessous :
1-2) Latérites
Le caractère distinctif des latérites est que l’altération des silicates y a été poussée
plus loin, jusqu’à la formation d’hydrates d’aluminium et d’hydrates de fer.
Suivant la nature du minéral qui prédomine, on pourra avoir affaire soit à des
latérites alumineuses, soit à des latérites ferriques.
Les latérites essentiellement alumineuses sont aussi appelées des bauxites. Les
bauxites sont exploitées en tant que minerai d’aluminium.
2) Roches sédimentaires
La façon la plus simple de classifier les roches sédimentaires consiste à les regrouper
suivant la nature de la fraction qui dominait dans le dépôt d’origine. Nous allons ainsi
distinguer les roches d’origine détritique et les roches d’origine chimique.
Quelle que soit la fraction dominante d’une roche sédimentaire, les critères
d’identification sont fondés sur l’observation et éventuellement la mesure des
éléments constitutifs que sont les grains, la matrice qui les enveloppe et les vides
résiduels.
2-1-1) Grains
Les critères généraux recherchés portent sur la taille et le classement des grains
(granulométrie) ainsi que sur leur forme (morphoscopie).
La morphoscopie vise à décrire la forme des grains caractérisée par leur arrondi et
leur sphéricité, par leurs caractères de surface observés sous la loupe binoculaire
(grains luisants ou mats plus ou moins émoussés ou anguleux) ou en microscopie
électronique.
2-1-2) Matrice
La matrice lie les grains entre eux (d’où le synonyme de liant). Ses éléments sont
essentiellement visibles au microscope, à l’œil nu ou à la loupe. Elle apparaît comme
une matrice amorphe plus ou moins dure et compacte.
La porosité est définie par le rapport entre le volume des vides et le volume total de la
roche.
La perméabilité qui est la capacité d’une roche à se laisser traverser par un fluide, est
donnée par la loi de Darcy : Q = S*dP*K/μ*dX
Ce sont toutes les roches formées par l’accumulation des débris arrachés par
l’érosion aux roches affleurantes, transportés à des distances variables et déposés
dans des zones de sédimentation. Elles peuvent se repartir en trois grandes
catégories qui correspondent aux trois classes granulométriques : rudites, arénites et
lutites.
2-2-1) Rudites
La taille des galets va de 2mm à plusieurs décimètres. Les rudites meubles et surtout
consolidés forment des conglomérats qui se distinguent :
- suivant la forme :
2-2-2) Arénites
Les arénites sont subdivisés en cinq sous-classes, de très grossier à très fin. Les grains
sont essentiellement du quartz, des feldspaths, des débris de roche ; le quartz,
élément le plus résistant est généralement dominant.
Les arénites consolidés forment des grès. Certains d’entre eux ont été étiquetés.
Ceux qui se rencontrent le plus souvent :
2-2-3) Lutites
Dans cette classe, entrent toutes les roches siliceuses terrigènes composées
essentiellement de grains plus petits que 62.5μm, discernables seulement au
microscope.
Les lutites meubles sont les silts et les argiles. Les lutites consolidés sont les siltites et
les argilites (shales). Les lutites sont également désignés par le terme pélites.
Les roches siliceuses contiennent plus de 50% de silice. La silice des eaux naturelles
provient en grande partie des continents, d’où elle est libérée par altération. Les
apports d’origine volcanique sont faibles. Dans les eaux naturelles, la teneur en silice
dissoute, H4SiO4, est faible : inférieure à 1 ppm pour l’eau de mer profonde, et
voisine de 13 ppm pour l’eau des fleuves. La genèse de la plupart des roches
siliceuses sédimentaires passe par des organismes qui fixent la silice dissoute.
L’on retrouve dans ce groupe les cherts qui regroupent les chailles, les silex, les
silexites et les jaspes.
Les roches ferrifères sont formées par précipitation d’hydroxydes de fer à partir de
solutions ferrugineuses.
2-3-4) Evaporites
Les évaporites, comme leur nom l’indique, naissent par évaporation intense de l’eau
de mer. A partir d’une solution donnée, les minéraux se cristallisent selon l’ordre
suivant :
- l’anhydrite CaSO4
- la sylvite, KCl
Les roches phosphatées contiennent des minéraux phosphatés sous forme amorphe
ou cryptocristalline. Les roches phosphatées se forment sur le plateau continental.
2-3-6-1) Charbons
- le lignite, 70 à 75% de C ;
- la houille, 85% de C ;
2-3-6-2) Pétroles
Les pétroles sont des mélanges complexes de différents hydrocarbures, formés par la
décomposition d’animaux et végétaux microscopiques déposés avec du sable et de la
boue dans les eaux marines.
Le dépôt des produits de l’altération et de l’érosion peut se faire sur les continents ou plus
fréquemment dans les océans.
1) LA SEDIMENTATION CONTINENTALE
Lorsque l’énergie du vent faiblit les particules qu’il transporte se déposent, formant
des édifices susceptibles d’être remis en mouvement s’ils ne sont pas fixés par la
végétation. Les principaux dépôts éoliens sont les sables, les poussières, les loess et
les cendres volcaniques.
a) Edifices sableux ou dunes
La nature du sable qui constitue les dunes, édifices éoliens hauts de quelques mètres
à plus de 100 m, est généralement un sable siliceux formé de grains de quartz.
Les lacs sont des étendues d’eau sans communication avec la mer.
On appelle généralement étangs, des lacs peu profonds plus ou moins envahis par la
végétation.
a) Origine détritique
Les matériaux sont apportés par les fleuves qui se jettent dans les lacs. Les sédiments
lacustres détritiques sont des sables, des galets et des vases (sédiments meubles
gorgés d’eau à éléments très fins (argiles, limons, sablons) + colloïdes biologiques).
b) Origine chimique
Ce sont principalement les dépôts salins : chlorures et bromures de sodium, de
potassium et de magnésium.
Les fleuves constituent par leur nombre élevé et leur vaste distribution à la surface
du globe terrestre, les principaux agents responsables de la collecte des particules
détritiques issues de l’altération, puis de leur transport jusque dans les bassins
lacustres et marins.
L’extension latérale des dépôts fluviaux n’est importante que dans les plaines
alluviales aux reliefs aplanis et dans certaines plaines côtières. La fossilisation des
sédiments fluviatiles est favorisée dans les zones de fortes subsidences et
accumulations, comme en bordure des océans en expansion ou dans des bassins
versants intramontagneux bordés de failles.
L’abondance des faciès sableux, l’hétérogénéité lithologique fréquente et les
accumulations organiques dans les dépôts fluviatiles, les prédisposent au piégeage
des hydrocarbures, à l’existence des sites uranifères et des gisements de charbons.
En période de crue, les dépôts s’effectuent par des unités reçues dans les plaines
alluviales.
Un autre mécanisme de dépôt est représenté par l’abandon des chenaux principaux
ou secondaires, et les dépôts de crue sur bordures des méandres. Les chenaux
abandonnés sont caractérisés par la présence de sédiments grossiers, souvent
recouverts de dépôts d’inondation plus fins, voire des sols.
A leur arrivée dans un lac ou dans la mer les cours d’eau présentent deux types
d’embouchures : les estuaires et les deltas.
Les estuaires se rencontrent dans les mers à courants côtiers et à courants de marée
importants et les deltas dans les lacs et les mers à marées de faible amplitude, ou
lorsque la charge du cours d’eau est très importante.
La distinction n’a rien d’absolu, il existe des intermédiaires, et on observe parfois une
évolution d’un type vers l’autre en fonction des variations du niveau de la mer et de
l’importance de la charge.
2-1) Estuaires
Outre les substances en solution, les fleuves apportent à la mer des quantités
importantes de sables, de boues, voire de galets lorsque leur régime est torrentiel. A
leur embouchure, par suite de la diminution de la vitesse du courant et de la
différence de densité entre les eaux douces et marines, les sables et les silts en
suspension se déposent. Cette sédimentation encombre l’estuaire des grands
fleuves, ce qui provoque un bouchon vaseux. Le dépôt essentiel des estuaires est la
vase. C’est un sédiment complexe qui comprend une phase minérale, constituée
surtout par des poudres et du sable quartzeux ou calcaire venus du fleuve et de la
mer ; et une phase colloïdale qui sert de liant à la précédente. Cette phase est
constituée de 5 à 10% de matières organiques venant du continent (pollen, humus)
ou de la mer (diatomées, algues), et de fer (dans les régions tropicales riches en
latérites) sous forme d’hydroxydes et de sulfures (pyrite).
Un delta est une terminaison de rivière dans la mer ou dans un lac, où le cours d’eau
se divise en plusieurs bras dans une zone où la sédimentation est importante.
Morphologiquement, un delta comprend de l’amont à l’aval :
- une plaine deltaïque subaérienne qui s’arrête à la ligne de
côte où elle se prolonge par :
- un delta front (ou front de delta), zone bordière peu profonde
qui peut aller jusqu’à 50km en mer ;
- un talus deltaïque ou pro-delta, affecté d’une pente de 1à
10%, qui se raccorde au plateau continental.
3) SEDIMENTATION MARINE
La mer est source de vie que l’on rencontre sous toutes ses formes. On distingue :
- le plancton : ensemble des organismes (animaux et
végétaux) vivant dans la tranche d’eau superficielle
pénétrée par les rayonnements lumineux et
généralement plus chauds ; ils flottent dans l’eau
sans nager ;
Le système terre lune est soumis à un ensemble de forces résultant de leur attraction
réciproque, de leur vitesse de rotation et de la gravité. Les variations de forces
provoquent une oscillation périodique des masses d’eau appelée marée. Le
déplacement général des eaux et les courants locaux qui y sont associés sont
généralement turbulents et provoquent une érosion et une mise en suspension des
particules minérales. Le résultat essentiel des mouvements liés aux marées est la
répartition uniforme des matériaux dans la zone littorale, entre les niveaux des
hautes eaux et des basses eaux.
Les masses d’eau qui se déplacent lors des marées sont animées de mouvements
ondulatoires ou vague ou houle. Elles naissent à la suite de forces de frottement
entre l’atmosphère en mouvement (vent) et la surface de l’eau. Un séisme peut
provoquer la formation de vagues rapides et puissantes (raz de marées). Dans la zone
de brisance (où la vague meurt), les vagues sont un agent géologique d’érosion et de
transport.
Les matériaux détritiques proviennent surtout des cours d’eau, du déblaiement des
formations superficielles, de l’érosion des côtes et des fonds marins. Ils sont usés et
b) Les plages
Ce sont des formes d’accumulation de sables ou de galets. Les sables fins qui les
constituent ne viennent pas de la côte, mais sont généralement apportés par les
fleuves.
La plupart du temps les sables des plages sont quartzeux, mais ils peuvent être
calcaires (foraminifères, oolithes), glauconieux (minéraux argileux à faible teneur en
Fe3+), phosphatés ou enrichis en minéraux lourds (rutile, ilménite) ou précieux
(diamants) et constitués de véritables placers (alluvions riches en Or ou pierres
précieuses).
En climat tropical, dans la zone de contact entre l’eau douce et l’eau de mer, le CaCO 3
précipite sous forme d’aragonite (CaCO3 orthorhombique, forme instable) et cimente
les grains de sable pour former un grès de plage.
c) Calcaires construits
Aux sédiments dus à l’accumulation d’organismes morts s’opposent les calcaires
construits. Les animaux constructeurs et les algues incrustantes jouent un rôle
originel dans la sédimentation littorale.
Les édifices sont constitués de sécrétions des animaux et d’algues incrustantes
auxquelles les sables viennent s’ajouter en comblant les structures caverneuses.
Quand les organismes restent meubles au lieu de s’agglomérer, ils constituent des
dépôts particuliers : maërl.
Les principaux organismes constructeurs sont les coraux.
*1 Conditions d’établissement des récifs coralliens actuels
- La température de l’eau est supérieure à 18°C et
l’optimum se situe vers 25 à 30°C.
- La lumière est nécessaire.
- Profondeur limitée à 30 ou 40m.
- Les eaux doivent être agitées et limpides.
- La salinité 27%0.
*2 Types de récifs (travail de recherche)
L’isolement temporaire d’étendues d’eau de mer dans des lagunes conduit, par
évaporation à la précipitation des sels dissous. Ceux-ci se déposent dans l’ordre
inverse de leur solubilité :
- gypse (CaSO4, H2O) ;
- halite ou sel gemme (NaCl);
- chlorure de potassium (KCl).
Les sédiments organiques siliceux sont beaucoup moins fréquents que les sédiments
carbonatés dans les mers néritiques, sauf dans les mers froides où la précipitation de
CaCO3 est ralentie et où les diatomées prolifèrent.
Les boues siliceuses sont constituées par les restes d’organismes planctoniques à
tests siliceux végétaux (Diatomées) ou animaux (Radiolaires).
La sous-saturation des eaux superficielles en silice (1 ppm alors que la solubilité peut
atteindre 120 ppm) entraîne une dissolution intense de la silice à faible profondeur.
Par contre, la solubilité de la silice diminue lorsque la température s’abaisse et que la
pression augmente, si bien qu’en dessous de la CCD ou NCC, la sédimentation
siliceuse prévaut à condition que la productivité importante ait permis aux tests de
franchir la zone de dissolution superficielle.
D’autres sédiments océaniques sont plus localisés ou bien dispersés dans les autres
dépôts si bien, qu’ils ne sont pas lithologiquement exprimés. Citons :
- les sédiments hydrothermaux au niveau des rides
médio-océaniques. Ce sont essentiellement des
sulfures et des oxydes métalliques (Fe, Mn, Cu, Cr,
Pb, Zn…) qui forment des encroûtements et des
édifices locaux ou participent à la genèse des
nodules polymétalliques.
- Les poussières volcaniques transportées par le vent
dont l’accumulation constitue des pyroclastes.
- Les poussières désertiques.
- Les sédiments glacio-marins libérés par la fusion des
glaces.
La vitesse de sédimentation pélagique est très variable, généralement comprise entre
1mm et 10cm par 1000 ans.