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La cimentation (ou enrichissement supergène ou secondaire) est défini comme l’ensemble des
processus physico-chimiques qui, dans les conditions de surface, provoquent un accroissement
(enrichissement) en teneur d’un élément métallique à partir d’une concentration antérieure.
I-1) Profil de gisement de cimentation (Fig.1)
Zone d’oxydation subdivisée en deux sous zones :
- sous zone superficielle de dissolution par les eaux de pluie riches en gaz
carbonique, où le minerai primaire disparaît et les éléments insolubles restent en
surface pour former un «chapeau de fer» (gossan en anglais) à oxydes et
hydroxydes de fer, carbonates et sulfates « limonite ».
Le terme limonite désigne une roche constituée de composés ferrifères : goehtite, hématite,
lépidocracite, jarosite (sulfates), sidérite (carbonate) auxquels s’ajoutent du jaspe, gypse, carbonates
variés et composés de Mn.
- Sous zone d’infiltration (zone de minerais lessivés oxydés = zone de précipitation à
minéraux néoformés en régime oxydant). Dans cette zone on ne retrouve plus que
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pyrite, sphalérite … pour donner le minéral le plus caractéristique des zones de cimentation ; la
chalcocite (Cu2S) et accessoirement la covellite (CuS). La réaction type peut s’écrire :
2+ 2+
M S + CuSO 4 CuS + M SO 4
Ex :
ZnS + CuSO 4 CuS + ZnSO 4
CuFeS 2 + CuSO 4 2CuS + FeSO 4 (cpy = 34.6% Cu ; cov. =66.4%Cu)
5FeS 2 + 14CuSO 4 + 12H 2 O 7Cu 2 S + 5FeSO 4 + 12 H 2 SO 4 (chalcocite = 79.8%Cu)
Ce transfert de cation de l’état sulfuré à l’état sulfaté (changement de l’état d’oxydation) dépend de
la chalcophylie des métaux et de la solubilité des sulfures (Fig.2).
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Fig. (5) : Horizons d’altération du granite dans un milieu tropical et un milieu tempéré.
Fig. (6): Séquence latitudinale d'origine bioclimatique indiquant les variations de la nature et de l'épaisseur des sols du pôle
nord à l'équateur.
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Fig.(7) : Coupe pédologique type d'un profil latéritique sur des péridotites. Développement d’un
minerais latéritique et enrichissement en Ni des serprntinites (Nouvelle Calédonie).
La météorisation entraîne donc la formation de latérite par dissolution et le retrait de tous les
éléments solubles pour laisser en place un sol riche en Fe et Al. Si cette latérite est riche en Al, on
parlera de bauxite.
Les bauxites latéritiques ont pour la plus part un âge quaternaire. Mais certaines sont fossiles et
ont pris naissance au Crétacé et au Tertiaire. Il existe aussi des bauxites latéritiques plus anciennes,
telles les bauxites russes de Bielgorod d’âge carbonifère (G. Bardossy, 1981).
Les bauxites latéritiques se développent sur des roches silico-alumineuses de nature variée :
syénites néphéliniques en Guinée (îles de Los), dans l’Arkansas ; basaltes ou dolérites, en Allemagne
(Vogelsberg), en Irlande (Antrim), en Inde (trapps du Deccan), au Cameroun (Adamaoua) ; trachytes
et andésites en Malaisie (Johore, Sarawak) ; schistes sédimentaires ou métamorphiques dans les
Guyanes, en Guinée (Kindia), au Ghana ; grès arkosiques en Australie (Queensland), etc. Le tableau
(1) montre des exemples de variations des teneurs en SiO 2 , Al 2 O 3 et Fe 2 O 3 entre la roche mère et
la latérite.