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MÉTALLOGÉNIE

MAHAM.Eboubekrine Sedigh
Objectifs
L'exploitation des minerais a profondément modifié le mode de vie des hommes : en fondant et
en moulant du métal, il devient possible à l'homme de fabriquer en série : c'est le début de
l'industrie !
Les ressources sont distribuées de manière très inégale dans la lithosphère : la géologie n'est pas
équitable ...!
L'objectif de ce module est d'apporter des connaissances de base en classification des
ressources minérales et plus particulièrement sur :
les notions de base en géologie des gîtes minéraux,
les classifications des gisements de ressources minérales,
les processus de formation de ces gisements.

Deux grandes catégories de substances minérales sont utiles à l'homme :


les « minéraux industriels » très largement répandus et exploités dans les carrières,
les minerais, plus rares et exploités dans les mines.
Dans ce module, l'accent sera mis sur la formation des gisements de ces minerais.
Quelques définitions essentielles

Minerai
C‘est une substance utile, minérale naturelle solide renfermant une teneur suffisante en métal
ou matière première dont l'extraction génère des profits. Cette substance peut être exploitée et
vendue après un traitement industriel physico-chimique. Ce traitement s'appelle la minéralurgie.
Gîte minéral
Toute concentration anormale dans le sous-sol de minéraux utiles à l'Homme, quelle que soit sa
taille, son volume et sa valeur. C'est une notion purement géologique.
Gisement minéral
Toute masse de substance minérale susceptible d'être exploitée dans les conditions techniques,
économiques et sociales du moment. La notion de gisement minéral est directement
dépendante de la satisfaction de besoins industriels et de profits. C'est une notion
essentiellement économique qui varie selon le moment. On lui rattache la notion de réserves,
de ressources, de teneurs et de tonnages.
Gîtologie
Etude descriptive des gisements (environnement géologique, minéralogie, géométrie de la
minéralisation).
Métallogénie
Etude de la genèse des minéralisations d'un gîte (somme des processus à l'origine du gîte tel
qu'il est observable aujourd'hui).
Epigénétique Minéralisation qui s'est formée après la roche encaissante.
Filon Remplissage d'une fracture (faille, diaclase) dans une roche (dite roche
encaissante) par un matériau différent de la roche.
Gisement minéral Toute masse de substance minérale susceptible d'être exploitée dans
les conditions techniques, économiques et sociales du moment. La notion de gisement
minéral est directement dépendante de la satisfaction de besoins industriels et de
profits.
Minerai C‘est une substance utile, minérale naturelle solide renfermant une teneur
suffisante en métal ou matière première dont l'extraction génère des profits.
Cette substance peut être exploitée et vendue après un traitement industriel physico-
chimique. Ce traitement s'appelle la minéralurgie.
Natif A l'état de corps simple, non combiné à d'autres éléments.
PipeSorte de cheminée d'explosion volcanique.
Stockwerk Mot allemand, en anglais stockwork. Minéralisation sous forme de réseau
très densifié de petits filons.
Syngénétique Minéralisation qui s'est formée en même temps que la roche encaissante.
Les différentes approches Des classifications variées

Il y a de nombreuses classifications dans la littérature, basées sur toute une diversité de


critères.
Certaines se fondent sur des critères économiques, comme l'utilisation finale de la
substance utile extraite, alors que d'autres se fondent sur des facteurs géologiques.
Des classifications fondées sur le type de métal ou l'utilisation de la substance extraite des
gisements sont courantes dans les ouvrages anciens :
ils peuvent proposer des liens utiles entre les divers types de minerais et le type
d'utilisation sociale qui en est fait.
le type de minéral peut être utilisé comme autre critère de classification (
Exemple : classification par types de minéraux).
il existe des classifications élaborées au cours du XXe siècle basée sur le type de roche dans
lequel se trouvent les gisements ou sur la géométrie du gisement et sa relation avec son
encaissant (Exemple : classification de Lindgren).
Enfin, il existe une classification propre à la législation française qui distingue les matériaux
soumis au droit minier (substances concessibles) de ceux qui n'y sont pas soumis. Cette
classification sera détaillée dans un autre module.
Classifications des minéraux
Classification de lindrgen
Classification courante des matières premières minérales

De manière courante, souvent pour le grand public, les ressources minérales sont
classées en fonction de leur utilisation :
Substances énergétiques ou combustibles :
Pétrole, gaz, charbons, bitumes, uranium
Minerais métalliques :
Métaux de base (cuivre, plomb, zinc),
Métaux d'alliage (chrome, cobalt, fer, molybdène, nickel, manganèse,
tungstène),
Métaux précieux (or, argent, platine)
Métaux rares (lithium, tantale, beryllium, gallium, germanium, mercure ,
cadmium, indium, terres rares)
Minerais non métalliques (minéraux industriels).
Classification des gisements en fonction des processus minéralisateurs
Les gisements magmatiques
Les gisements de chromites des complexes basiques-ultrabasiques, formés par une modification
de la séquence de cristallisation d'un magma
Les gisements de magnétite et de platinoïdes des complexes basiques-ultrabasiques, formés par
des processus magmatiques et/ou hydrothermaux
Les gisements de sulfures formés par immiscibilité magmatique
Les autres gisements magmatiques
Les gisements hydrothermaux et associés aux fluides de bassins
Les gisements de sulfures massifs volcanogènes ou VMS (Volcanogenic Massive Sulfide)
Les gisements associés aux porphyres
Les gisements sédimentaires exhalatifs (SEDEX)
Les gisements de type Vallée du Mississippi ou « Mississippi Valley Type » (MVT)
Les autres types de gisements hydrothermaux
Les gisements formés par des processus sédimentaires et de surface
Les placers
Les gisements de fer sédimentaires
Les autres gisements sédimentaires : Sulfures Cu-Pb-Zn-Ag, sulfates (Barytine, évaporites, Mn,
phosphates, nitrates, sels, soufre
Les gisements associés aux latérites
Les gisements associés à l'altération supergène des protores
Classification basée sur les processus pétrogénétiques :
Classification des gisements en fonction du contexte géodynamique
(classification tectonique).
I. Gisements de rides océaniques (frontières de plaques en divergence)
Gisements de sulfures massifs volcanogéniques « VMS » (Cu, Zn)
Gisements exalatifs « SEDEX » (Zn, Cu, Pb, Au and Ag). Par exemple la mer Rouge.
Nodules de manganèse (Mn, Ni, Cu, Co…)
Amiantes riches en chrome et platinoïdes dans les roches ultramafiques (Cr, PGE)
II. Gisements dans les marges en convergence
Gisements de porphyres de cuivre (Cu-Mo)
Gisements de métaux de base (Cu, Pb, Zn, Mo), de métaux précieux (Pt, Au, Ag) et d’autres
métaux (Sn, W, Sb, Hg).
Veines à Pb-Zn-Ag et gisements métasomatiques.
III. Gisements dans les systèmes de rifts intra-cratoniques
Gisements de Sn, fluorine, barytine dans les granites.
Evaporites dans les bassins des rifts.
Gisements de carbonatites sources de Nb, P, REE, U, Th et autres éléments rares.
IV. Gisements en contexte intracontinental
Gisements de Ni et platinoïdes dans les intrusions basiques litées
Gisements de Ti dans les anorthosites
Gisements d’oxyde de fer – cuivre – or
Gisements de Pb-Zn-Ag dans les calcaires et les sédiments clastiques
Gisements de cuivre sédimentaires
Latérites à Ni et Al
Diamants dans les kimberlites
Plateforme continentale
(milieu marin ou côtière )
Roche hôte = sédimentaire Précipitation chimique

Sédiment carbonaté(dolomie)
BIF Organisme Évaporitiques
Sédiment organique Sédiment détritique

Gisement de fer Gisement « Sel »


de phosphate
« Gypse »

Gisement de SEDEX, Shale


Gisement Cuprifère , Red
MVT à Pb-Zn ,
d’hydrocarbure Bed, Cu,Pb-Zn
Gisement de
Mn
Les processus de formation d'un gîte ou d'un gisement prennent du temps et
comprennent les grandes étapes suivantes : mobilisation → extraction → transfert →
accumulation.
La concentration a-t-elle ou non une valeur économique ?

La teneur limite d'exploitabilité : teneur en dessous de laquelle l'exploitation cessera d'être


rémunératrice.
La teneur de coupure (cut off grade, Tc) : = teneur limite d'abattage :
fluctuant pour un gisement (cours substance, amélioration traitement économie...).
Tc varie en fonction de la forme de la minéralisation, donc de son coût d'exploitation
(disséminée, massive, en filon...) du cours de la substance (conjoncture économique).

A retenir : Notion de minéralisation


Les types morphologiques de concentration minérale sont les suivants :
minéralisation massive, ou disséminée dans la roche support,
minéralisation concordante avec son enveloppe (gisement stratiforme par exemple),
minéralisation discordante :
lentilles, amas
filons, stockwerks (épontes, toit, mur)
pipes et cheminées.
Les notions suivantes, fondamentales, seront évoquées par la suite :
Notion de gangue.
Minéralisation syngénétique, épigénétique.
Afin de définir une anomalie il faut en comparer la teneur moyenne à la composition
chimique moyenne de la croûte terrestre (Clarke et Washington, 1924) : le Clarke

Remarque : les valeurs du clarke de ces éléments peuvent légèrement varier selon les
auteurs.
Vient ensuite, Le facteur d'enrichissement (ou de concentration) qui est le coefficient
multiplicateur qui permet d'atteindre la teneur limite d'exploitabilité pour un élément. Il
est d'autant plus élevé que l'élément est rare dans la croûte.
Un gîte minéral représente un objet géologique exceptionnel dans lequel des processus
naturel de concentration ont conduit à élever la teneur de certains éléments au-delà de
la teneur limite d'exploitabilité.
Gites minéraux issus du magmatisme
Processus de formation

Gisement de diamant dans les kimberlites

Gisement de type magmatique Ni-Cu-Co et EGP

Gisement de type magmatique - chromite


Processus de formation
Les minerais magmatiques sont formés par accumulation de minéraux. Ils forment des
gisements de minerai lorsqu'ils sont présents en relative grande quantité dans des
concentrations économiquement exploitables.
Différents types de processus magmatiques contribuent à la formation de ces gisements :
la cristallisation,
la ségrégation d'un liquide immiscible,
la sédimentation de phases solides ou liquides.
Ce processus est en relation avec deux types d'intrusions magmatiques :
1.intrusions de roches ultrabasiques et basiques ; exemples :
minerai de chromite et de Pt dans des grandes intrusions litées (Bushveld, Muskox)
minerai de chromite dans les ophiolites (Turquie)
sulfures de Cu-Ni-Fe dans les intrusions litées (Sudbury, Noril'sk)
sulfures de Ni-Cu-Fe dans les laves komatiitiques (Kambalda)
diamants dans des kimberlites
2.intrusions acides ; exemples :
minerai de Cu dans les carbonatites (Phalabora)
terres rares, P, Nb, Li, Be etc ... dans les pegmatites
Gisement de diamant dans les kimberlites
Une kimberlite est une roche provenant d'un magma ultramafique qui contient des
éléments volatils (eau, CO2), qui est riche en potassium et en éléments incompatibles et qui
dérive d'une fusion partielle avec un faible taux de fusion d'une source
mantellique profonde enrichie.
Les kimberlites se mettent en place en domaine continental généralement en bordure des
cratons archéens lors d'éruptions très explosives, en formant des petits cratères en forme
d'entonnoir appelés maars.

Remarque : la fusion mantellique


n'étant jamais totale, les magmas y
sont diffus (zones partiellement
fondues dont est extrait le magma).
Les diamants sont des xénocristaux réfractaires prélevés lors de la remontée du magma
kimberlitique dans le manteau lithosphérique sous-continental.
Ici, le magma est juste un véhicule qui transporte les diamants rapidement vers la surface
sous des conditions l'empêchant de se retransformer en graphite.
Le diamant est la forme stable des polymorphes du carbone aux pression et température de
la partie inférieure de la lithosphère.

Un diamant dans une kimberlite


L'extraction des diamants se fait souvent dans des mines à ciel ouvert très
impressionnantes, creusées en entonnoir dans la kimberlite

Big Hole : ancienne mine de diamant à Kimberley (origine du nom kimberlite)


Gisement de type magmatique Ni-Cu-Co et EGP
Ces éléments sont présents dans tous les magmas en faibles concentrations.
Dans ce type de gisement, les magmas sont produits dans le manteau, traversent la
croûte par des séries de chambre magmatiques, avant l'éruption possible à la surface.
Les éléments Ni, Cu, Co et EGP sont très compatibles avec le soufre. Si le magma est
contaminé par des roches riches en soufre, un liquide sulfuré se forme et concentre ses
éléments.

Exemple : gisements de Nickel


Gisement de type magmatique - chromite
Certaines intrusions magmatiques formées par une succession d'injections de magma ont
une structure litée. En coupe, ce type de complexe comprend plusieurs corps magmatique
en forme d'entonnoirs. Si les conditions sont réunies, l'injection d'un nouveau magma
provoquera la cristallisation de chromite (Cr) et l'accumulation d'EGP.
La stratigraphie montre que la lithologie évolue depuis des roches ultramafiques à la base
de l'intrusion vers des roches intermédiaires au sommet.
L'intrusion du Bushveld en Afrique du Sud comporte une couche épaisse de quelques
mètres, appelée Merensky Reef, qui contient 15% des réserves mondiales de platine !
Les gisements de chromite sont situés dans la portion supérieure de la zone ultramafique.
La teneur en chrome des gisements est de l'ordre de 30-40% Cr contre 0.0001% dans la croûte
continentale et 3 000 ppm dans les intrusions ultrabasiques ce qui fait un facteur de
concentration de l'ordre de 100 dans les gisements.
Sur la photographie ci-contre, on distingue bien les couches de chromite (en noir), et les couches
d'anorthosite (en gris clair) de la zone critique du Complexe de Bushveld.

"Chromitite Bushveld South Africa" - kevinzim / Kevin Walsh|


Pour qu'un gisement soit formé, il faut que le processus normal de cristallisation du
magma soit perturbé par une contamination qui peut être soit un mélange avec un fluide
magmatique issu de l'encaissant crustale siliceux, soit un mélange avec un magma moins
différencié dit plus primitif.

"Fontaine" magmatique provoquant un mélange avec la roche encaissante et une


contamination, ce qui permet la formation de chromite.
Dans ces cas, la chromite qui est un constituant normal des intrusions ultrabasiques, est
formée jusqu'à retrouver l'équilibre avec l'olivine
(courbe cotectique dans un diagramme de phase)
Gisements hydrothermaux

Processus de formation – généralités

Les gisements d'amas sulfurés (VMS)

Les gisements associés aux porphyres

Les gisements sédimentaires exhalatifs (SEDEX)

Les gisements de type Vallée du Mississipi (MVT)

Les gisements d'uranium


Processus de formation – généralités
Le processus hydrothermal est lié à la circulation de fluides profonds transportant des
métaux dans la croûte terrestre.
L'origine de ces fluides peut être magmatique ou métamorphique, ou provenir d'eaux
météoriques ou connées (que l'on trouve en profondeur dans la croûte terrestre),...
Lorsque les fluides sont généralement drainés et piégés dans des fractures de différente
taille et géométrie, les minéraux se déposent par précipitation.
Les gisements hydrothermaux sont la principale source mondiale pour la majorité des
métaux (Pb, Zn, Mo, Ag, Cu, Au, U, les pierres précieuses, l'argile, le quartz).
Il existe différents types de gisement hydrothermaux en fonction du contexte géodynamique
(limite de plaque, intrusions granitiques, plancher océanique, bassins sédimentaires).
Ces gisements se caractérisent par l'origine et la température des fluides porteurs qui
contiennent des teneurs non négligeables en CO2 et/ou CH4.
Remarque:
Cinq types de gisements hydrothermaux ont été sélectionnés pour illustrer les différents
types de formation et sont détaillés par la suite :
Les gisements d'amas sulfurés ou « sulfures massifs volcanogéniques » (VMS : Volcanogenic
Massive Sulfide)
Les gisements associés aux porphyres
Les gisements sédimentaires exhalatifs (SEDEX)
Les gisements de type « Vallée du Mississipi » (MVT : Mississipi Valley Type)
Les gisements d'uranium
Facteurs clés pour la formation d'un gisement hydrothermal
Les gisements d'amas sulfurés (VMS)

La caractéristique des gisements VMS est son association avec des roches volcaniques.
Ces dernières peuvent être variables selon le contexte :
contexte mafiques (basaltiques) - gisement riche en Cu et limité pour les autres métaux,
contexte mixtes mafiques-felsiques - gisement plus riche en Zn qu'en Cu,
contextes felsiques et/ou roche sédimentaire - gisement Zn-Pb-Cu.
Mais dans tous les cas, la mise en place se fait sur le plancher océanique et dans la zone
de rifting – dorsale océanique,le bassin d'arrière-arc, et l'arc insulaire.
La minéralogie de presque tous les gisements comprend des sulfures de fer
(pyrite FeS2 et pyrrhotiteFe(1-x)S). De plus, la majorité des gisements ont une structure
de forme lenticulaire ou stratiforme formée de sulfures massifs lités et repose sur un
ensemble appelé « stockwerk » de forme plus ou moins cylindrique, formé d'un
ensemble de veines minéralisées recoupant la roche encaissante très altérée.
En général les sulfures massifs supérieurs sont riches en Zn et Pb alors que le stockwerk
est enrichi en Cu et Au.
Exemple:
Schémas plus détaillés au niveau
d'une dorsale ou d'un rift

Les gisements VMS - synthèse


Le modèle génétique de formation
Il comprend 6 éléments :
une source de chaleur : le moteur du système hydrothermal convectif qui peut être la source
des métaux,
une zone de réaction à haute température dans laquelle les métaux sont lessivés par l'eau de
mer circulant dans des roches volcaniques et/ou sédimentaires,
des failles ou fractures synvolcaniques focalisant la décharge des fluides hydrothermaux,
des zones d'altérations dans l'encaissant inférieur ou supérieur produites par l'interaction entre
le fluide hydrothermal ascendant et l'eau de mer,
le gisement de sulfures massif formé au niveau ou à proximité du plancher océanique,
des sédiments lités formés par la précipitation des sulfures et autre composants du panache
hydrothermal

Fumeur noir Deux fumeurs noirs Fumeurs noirs "habités"


Les gisements associés aux porphyres
Les gisements de porphyres doivent leur nom aux intrusions de faible profondeur, felsiques à
intermédiaires contenant des phénocristaux.
Ils sont les sources de cuivre et de molybdène les plus importantes au monde et produisent
également une proportion non négligeable d'Au, Ag, W et Sn.
Les corps minéralisés sont recouverts par un pluton granitique assez petit représentant des
ramifications de batholithes, ils sont plus grands en profondeur. Les plutons sont situés dans les
parties inférieures des volcans et font partie des conduits amenant le magma en surface. Le
corps minéralisé et le pluton sont composites en raison de nombreuses injections de magma et
de fluides hydrothermaux
Le minerai se développe à l'intérieur du pluton, mais s'étend également à l'encaissant
altéré de manière plus ou moins intense sous forme de zonation radiale autour du
pluton. La minéralisation se présente en petites concentrations de minéraux sulfurés,
disséminés dans des veines et en placage de remplacement en partie supérieure du
pluton ou dans l'encaissant altéré.
Les minéraux sulfurés rencontrés dans ce type de gisement sont la pyrite, la
chalcopyrite, la bornite, la molybdénite et l'or

Porphyre : altération des roches voisines


On a ici une illustration parfaite des problèmes que peuvent induire les classifications : le
schéma indique que le même phénomène global(l'intrusion d'un magma de composition
granitique dans la croûte supérieure) conduit à la formation de gisements de nature
profondément différente, et généralement séparés dans les classifications, les porphyres
cuprifères d'une part, et les skarns d'autre part.
En fait des fluides de la même famille sont responsables des deux types de corps
minéralisés, c'est seulement le type de piège qui change. Dans le cas des porphyres, le
mélange entre les fluides d'origine magmatique et les fluides météoriques en convection
autour du stock magmatique résulte en une auréole minéralisée à la périphérie du pluton
(modèle de Lowell et Guilbert), alors que dans le cas des skarns, les fluides s'échappent et c'est
leur rencontre avec des roches de composition chimique incompatible (en général des roches
carbonatées calciques) qui provoque la précipitation de la minéralisation. Lorsqu'ils
s'échappent encore plus loin on trouve des formations de type manto. Un très bel exemple de
coexistence de gisements de type porphyre et de type skarn est le district de Grasberg en Irian
Jaya (Indonésie).
Par contre, on trouve aussi dans la même catégorie de skarns des gisements qui, tout en étant
proches des porphyres, en sont assez différents en ce que la source magmatique appartient à
d'autres séries que les séries cuprifères. Ainsi, une grande partie des gisements de tungstène
est de type skarn (parfois à Cu, mais pas nécessairement), mais ces gisements sont
déconnectés des porphyres et correspondent souvent à une genèse plus profonde
Le modèle génétique de formation
Il comprend 4 étapes :
1.Un magma granitique se met en place par une série d'injection dans une chambre
magmatique ; en refroidissant le magma cristallise partiellement et une phase aqueuse est
libérée. La libération du fluide augmente la température du solidus du magma granitique
provoquant une cristallisation rapide et la formation de phénocristaux. Ce mécanisme met en
place la texture porphyrique et la phase liquide aqueuse peut migrer à travers le liquide
silicaté et se concentrer dans la partie supérieure de l'intrusion.
2.Ce fluide s'échappe également de l'intérieur du pluton encore semi-liquide par des
fracturesdans la carapace externe solidifiée, puis dans l'encaissant tout en refroidissant et
réagit avec l'encaissant pour former la zone altérée. Les métaux sont transportés dans les
fluides sous forme de complexes de chlorure ou sulfate et précipitent au fur et à mesure de
la diminution de la température et des échanges chimiques avec les zones traversées ; les
métaux précipitant ainsi dans les fractures et la zone altérée.
3.Durant l'intrusion magmatique, le magma réchauffe l'encaissant, les eaux météoritiques et
la nappe phréatique mettant ainsi en place une cellule de convection autour de la chambre
magmatique. Ces fluides ainsi chauffés réagissent avec les fluides magmatiques en les
diluant, les refroidissant et accélèrent la précipitation des minéraux métallifères.
4.Ce processus est ainsi répété à chaque nouvelle intrusion magmatique de faible
profondeur formant un complexe multi-phasé d'intrusions et de corps minéralisés
Le modèle génétique de formation
Les gisements sédimentaires exhalatifs (SEDEX)
Ces gisements d'origine sédimentaire se sont formés à partir de fluides hydrothermaux
qui furent expulsés de bassins sédimentaires en grande partie réducteurs chauds et
denses (saumure), dans les rifts continentaux. Ils forment par bien des aspects un
continuum avec les VMS. On les rencontre sous forme de corps tabulaire composé de
sulfures de Zn et Pb (sphalérite et galène) avec souvent des quantités économiques
d'argent (Ag). Les gisements SEDEX constituent 50 % des réserves de Pb et Zn.
Deux sous-catégories existent :
les gisements de type « Broken Hill » associés à des roches sédimentaires clastiques,
les gisements de type « irlandais » rencontrés dans les roches carbonatées.
Les gisements SEDEX sont caractérisés par une taille de grain initiale des minéraux
d'intérêt économique très fine ainsi que par un litage de la minéralisation
Le modèle génétique de formation
Il faut avant tout une circulation profonde des fluides qui s'infiltrent en descendant le long
des marges d'un bassin sédimentaire et traverse la pile de sédiments avant d'être expulsés et
de remonter le plancher océanique.
La minéralisation est ensuite la conséquence d'un événement tectonique qui a activé des
failles majeures et entraîné une subsidence rapide dans le bassin sédimentaire.
La subsidence, couplée dans certains cas par la chaleur apportée par des intrusions
magmatiques, entraîne la mise en mouvement du système de circulation de fluides. Les
saumures sont ainsi enrichies en Fe, Zn et Pb. Les métaux sont transportés par les fluides
hydrothermaux sous forme de complexes (chlorures, sulfures,...).
Ces métaux proviennent du lessivage des minéraux des sédiments détritiques ou
directement du plancher océanique.
Les fluides se déchargent ensuite le long des failles du plancher du bassin, les sulfures
métalliques précipitent au niveau ou au-dessous du plancher océanique en réagissant avec
H2S dans les couches anoxiques réduites à la base de la colonne d'eau (source de H 2S
biogénique).
Les gisements de type Vallée du Mississipi (MVT)

Ces gisements se forment à basses températures (50 à 200°C mais supérieur au gradient
géothermique normal local) avec des fluides de saumures denses (10-30% de sel) et
constituent une famille variée de gisements de Pb-Zn, qui sont situés essentiellement dans
des roches carbonatées d'âge Cambrien à Trias.

Ils sont épigénétiques, stratiformes et se retrouvent dans des formations sédimentaires telles
que la dolomie, des calcaires et des grès, à faible profondeur sur les bordures des bassins
sédimentaires. Ces gisements se rencontrent dans des grandes provinces métallifères (bassin
de plusieurs 100 km2) avec de nombreux gisements métalliques.
Les principaux minéraux dans la minéralisation sont la sphalérite, la galène, la pyrite, la
marcassite, la dolomite, la calcite et le quartz. Les altérations associées avec ces corps
minéralisés sont principalement ladolomitisation, la bréchification, la dissolution de
l'encaissant et la dissolution ou recristallisation des feldspaths et des argiles.
Le modèle génétique de formation
Les métaux et les soufres trouvés dans le gisement proviennent des roches détritiques du
bassin sédimentaire.
Les fluides contenus dans les bassins sont relativement oxydants et transportent les
métaux sur plus de 100 km sous forme de complexes.
Le gisement, quant à lui, se forme dans un environnement réducteur avec des espèces
réductrices souvent en association avec des hydrocarbures (huile ou gaz).
Au contact de ces deux milieux : fluides oxydants (portant les métaux) et environnement du
gisement réducteur, une réaction d'oxydo-réduction précipite les métaux sous forme de
sulfures. Ce processus a lieu dans la porosité de la roche du gisement (plateforme
carbonée : brèche et cavité dûes à la dolomitisation ; intergranulaire dans les grès).
Les gisements d'uranium

Les gisements d'uranium sont de types très variés : c'est le cas en particulier de tous les
gisements localisés dans les grès qu'ils soient de type tabulaire,« roll-front », ou le long
des failles, localisés dans les schistes noirs. C'est aussi le cas de la plupart des gisements
associés aux discordances protérozoïques et de manière moins évidente pour de
nombreux autres types de gisements
 Les gisements d'uranium de type tabulaire sont connus depuis les années 50.
Typiquement, ces dépôts ont quelques mètres d'épaisseur mais parfois moins et dans la
plupart des cas ils mesurent plusieurs centaines de mètres de largeur sur plus d'un
kilomètre de long. Souvent, plusieurs dépôts tabulaires sont empilés les uns sur les autres.
Dans certains gisements tabulaires la minéralisation est bien corrélée avec le matériel
organique initial de la formation, dans d'autres cas, la matière organique initiale peut être
presque absente. Les gisements d'uranium de type tabulaire se rencontrent le plus
souvent dans des sédiments fluviatiles. Ils sont plus étendus et de plus fort tonnage dans
les paléochenaux. Ils tendent à être situés dans les facies de mélange grès-argile plutôt
que dans les zones gréseuses ou argileuses seules à forte concentration en matière
organique d'origine continentale. Les faciès sédimentaires et les facteurs tectoniques sont
également des facteurs pouvant jouer un rôle important dans ce type de gisement
Les gisements de type « roll-front » sont principalement trouvés dans des unités
gréseuses dans des bassins intracratoniques. Le dépôt de l'uraniumse localise à
un changement brusque et local des conditions redox. Il se trouve à la frontière entre la
zone oxydée et la zone réduite. L'origine des ces minéralisations est la remobilisation de
l'U(VI) dispersé dans l'encaissant sédimentaire le long de paléodrains par les eaux
météoriques oxydantes et la précipitation sous forme U(IV) au niveau du front de
percolation où les conditions réductrices sont maintenues. Ces réducteurs peuvent être
des oxydes de fer, de la pyrite et ou de la matière organique. L'oxydation de la pyrite
forme l'hématite et donne la couleur rougeâtre observée du côté oxydé du roll, bien que
dans certains cas du fer puisse être lixivié. « Des langues oxydées » du grès peuvent être
tracées sur des dizaines de kilomètres à l'affleurement. Avec les oxydes d'uranium sont
associés la pyrite et (ou) la marcassite, le carbone organique et l'association élémentaire
suivante : Se, V, Be, Cu, As et Mo . Excepté pour le béryllium, la concentration de ces
éléments est imputée à leur réduction directe.
L'écoulement des eaux météoriques dans le grès est plus rapide que la migration du front
géochimique. Pendant que l'eau traverse le front géochimique, les espèces oxydées de la
solution (oxygène, sulfate, et espèces dissoutes d'uranyle) sont réduites à ce niveau. Du
côté oxydé du front géochimique, les bactéries ont catalysé l'oxydation de la pyrite par
l'oxygène atmosphérique pour former le sulfate ; ce sulfate aurait alors été réduit par la
matière organique détritique dans la roche pour former le sulfure d'hydrogène. L'H 2S
aurait réagi avec Fe, Cu, Mo, U, V, Se et la pyrite pour former d'autres sulfures.
Les gisements de type « discordance » : Le bassin d'Athabasca au Canada
possède de nombreux gisements d'uranium. La minéralisation est localisée à
l'intersection entre des zones riches en graphite appartenant au socle
paléoprotérozoïque, traversé par des failles, et des grès paléo- à méso-
protérozoïques. La minéralisation uranifère est enveloppée d'un halo
d'altération. Ce halo est caractérisé par la précipitation d'argiles, la dissolution ou
précipitation de quartz et dans le socle par l'altération du graphite.
Le modèle génétique le plus courant implique un mélange entre un fluide très
salé et oxydant provenant du bassin et un fluide réduit provenant du socle.
L'association spatiale des minéralisations d'uranium avec les niveaux riches en
graphite a conduit certains auteurs à faire réagir le graphite à environ 200°C avec
le fluide du socle pour produire des d'hydrocarbures tel que CH4. Des bitumes
ont été trouvés à proximité des minéralisations d'uranium, mais les travaux les
plus récents leur attribuent une origine abiogénique
Gisements sédimentaires et de surface

Processus de formation

Les gisements détritiques ou placers

Les gisements d'origine chimique et biochimique

Les gisements associés aux latérites

Les gisements d'altération supergènes


Processus de formation

Différents processus de formation possibles :


accumulation dans un piège de minéraux transportés par les eaux après érosion des roches
mères : gisements « détritiques » ou « placers »,
altération d'une roche préexistante ayant perdu par dissolution une partie importante de
ses constituants s'est donc enrichie en certains minéraux :gisements résiduels.
La première famille de ces gisements, sédimentaires, comprend les gisements formé par
l'accumulation de grains détritiques ou par précipitation bio et/ou chimique aux niveaux
des rivières, des lacs, des littoraux ou en milieux océaniques.
La seconde correspond aux gisements formés dans les zones d'altérations, juste sous la
surface, le plus souvent dans un environnement tropical
Les gisements détritiques ou placers
Les gisements détritiques sont des concentrations de particules érodées de matériaux
de valeur dans des dépôts détritiques (alluviaux, éluviaux, sables ou graviers).
L'origine des minéraux de ces gisements vient initialement de la croûte terrestre,
par cristallisation de magma dans des roches métamorphiques ou par des fluides
hydrothermaux.
Souvent les minéraux proviennent de zones pré-concentrées telles que les veines à or,
kimberlites à diamant. Ces minéraux sont libérés de leur roche hôte mise à
l'affleurement par l'altération chimique et l'érosion mécanique.
Ces minéraux lourds et stables dans les milieux fluviatiles sont ensuite concentrés par
les processus sédimentaires (procédé gravitaire) pour former un gisement.

Exemples de minéraux issus de gisements de placer ou détritique


Les gisements d'origine chimique et biochimique

Ce sont des gisements associés à des circulations de fluides superficiels chargés en ions
qui vont interagir avec le milieu de dépôt ou la matrice sédimentaire et concentré → Cu,
Pb, Zn, Ag, U, Ba, F, ...
On peut distinguer une multitude de sous-classifications et de vocabulaire hermétique
pour les gisements chimiques et biochimiques en fonction de l'âge, de la nature des
minéralisations du contexte sédimentologie ou des conditions génétiques ; de nombreux
gîtes sont encore sujets à polémique entre les partisans du « tout sédimentaire » et
des « modèles per descensum » qui mobilisent les métaux sur les surfaces continentales
et les partisans des modèles hydrothermaux basses températures et liés aux circulations
de fluides « per ascensum » à travers les bassins sédimentaires et leur substratum.
Le dénominateur commun de tous les gîtes chimiques et biochimiques c'est
une précipitation minérale en lien étroit avec le remplissage sédimentaire qui conduit à
une géométrie en général stratiforme.
Comme le modèle « roll-front », qui peut s'apparenter à cette famille, a été présenté
dans le chapitre des gisements hydrothermaux, sont présentés ici les gisements de fer
rubané ou Banded Iron Formations (BIF)
Ce sont les importants gisements de fer de la planète. On les retrouve sous forme de roches
sédimentaires, des oxydes ou hydroxydes de fer, et des couches de silice (jaspilites) avec un
rubanement qui se manifeste à plusieurs échelles du lit centimétrique de minéraux
ferrugineux aux lamines millimétriques. Ces couches peuvent avoir de grandes étendues de
plus de 1000 km2. Les gisements de fer rubanés se sont déposés à 3 périodes différentes de
l'histoire de la Terre avec des contextes géologiques différents : 3.5 à 2.7 Ga (type Algoman :
petit et rare, associé à la roche volcanique archéenne), 2.5 à 2 Ga (type Supérieur : gisement
important) et 1 à 0.5 Ga (type Rapitan : très rare associé à des dépôts glacières
néoprotérozoïques).

Exemple de formation de fer rubanée (BIF) à Fortescue Fall


Le modèle génétique de formation
L'importance de quantité de Fe contenue dans les gisements de type Supérieur (période
2.5 à 2 Ga) est la preuve d'un changement marqué de la composition de l'atmosphère et
de l'océan à cette époque. L'atmosphère archéenne avant 2.7 Ga était composée de N,
CO2 et CH4 sans O2 ; il était réducteur. Les océans étaient plus chauds, plus acides avec
beaucoup de Si et Fe dissous. Durant le Protérozoïque inférieur la teneur en O2 des
océans puis de l'atmosphère a augmenté grâce à l'apparition des cyanobactéries. Ce
changement a conduit à la précipitation des oxydes de Fe et Si par le mélange des eaux
de mer profondes riches en Fe-Si réduits avec les eaux de mers de surface oxydantes
Les gisements associés aux latérites
Les latérites sont des formations superficielles qui se développent lors de l'altération
prolongée et intense des roches affleurantes sous des climats chauds et humides.
Elles ne sont économiques que lorsqu'elles sont formées à partir de roche silico-
alumineuse (granites ou marnes riches en argiles - le minéral pas la définition
granulométrique) ou de roche ultrabasique (péridotites) et lorsque le processus
d'altération est maximum.
Elles contiennent soit des bauxites (minerais d'aluminium) lorsqu'elles sont formées à
partir de roches granitiques, soit du nickel et du cobaltl orsqu'elles sont formées à
partir de roches ultramafiques
La bauxite : latérite des roches silico-alumineuse

Les bauxites sont constituées de minerais d'aspect variable : d'hydroxydes d'Al qui sont des
minéraux de très petite taille (microcristallin = quelques dm) à l'aspect terreux blanc à
rouge et composé essentiellement de gibbsite : Al(OH)3, boehmite et diaspore : AlO(OH)
+gangue = oxydes de fer et argiles.
Il existe 2 types principaux de gisements de bauxites :
les bauxites primaires (résiduelles, autochtones) définie comme des pures latéritique car
elles se développent directement aux dépens d'une roche mère à partir d'un profil
d'altération,
les bauxites secondaires (détritiques) dites allochtones qui résulte de l'érosion d'une
ancienne cuirasse latéritique, du transport et du piégeage à l'aval du sédiment bauxitogène.
Ce sont des gisements résiduels qui se développent directement au dépens d'un
substratum silico-alumineux (roches éruptives, métamorphiques, sédimentaires) à partir
d'un profil d'altération de type latéritique. Ils se forment en prédominance d'un climat
chaud et humide en période stable (phase de biostasie).
Les ions solubles (Ca, Na, K, Mg, Si) sont lessivés sous le couvert végétal et entraînés par les
cours d'eau.
La qualité du gisement sera fonction du drainage, si le drainage est mauvais la présence
argiles (kaolinite, smectites) matérialise une désilicification partielle

Exemple de l'albite :
Milieu mal drainé
2NaAlSi3O8 + 9H2O + 2H+ →
H4Al2Si2O9 (kaolinite)+ 4H4SiO4 +
2Na+ (évacués)
H4Al2Si2O9 + 5H2O → 2Al(OH)3 (gibbsite) +
2H4SiO4 (évacués)
Milieu bien drainé
NaAlSi3O8 + 7H2O + H+ → Al(OH)3 (gibbsite) +
3H4SiO4 + Na+ (évacués)
Cas des gisements de nickel-cobalt : latérites de roches ultramafiques
Les latérites Ni-Co se forment lorsque des roches ultramafiques (portion inférieure
mantellique, ophiolite, péridotites) sont exposées à une altération prononcée sous un climat
chaud et humide (Nouvelle-Calédonie).
Le processus de latérisation est parfaitement comparable à celui des bauxites. Les latérites à
Ni-Co se forment lorsque les minéraux primaires des roches ultramafiques (l'olivine et le
pyroxène voire la serpentine) sont soumis à l'altération.
Les éléments comme Si, Mg, Ca qui composent 90% de la roche, sont lessivés et les éléments
moins mobiles comme Ni, Co, (+-Fe) sont retenus et il y a une augmentation pouvant atteindre
10 fois la teneur d'origine
Remarque: Cas des bauxites "secondaires" :

Elles proviennent d'un gisement résiduel, lorsque les bauxites primaires ne sont pas
protégées par un toit, elles peuvent être démantelées et re-déposées vers l'aval dans un
piège mécanique. Il n'existe alors ici aucune relation bauxites/substratum : c'est un dépôt
sédimentaire.
Elle se forme par la prédominance d'une certaine instabilité tectonique ou climatique (phase
de rhexistasie) dans 2 configurations :
Piégeage direct de la bauxite = bauxites allochtones,
Démantèlement de latérites alumineuses qui sont piégées en aval puis évolution de ce
sédiment en bauxite dans un nouveau gisement.

Bauxite : gisement secondaire


Les gisements d'altération supergènes

Ce phénomène résulte de l'oxydation et l'hydrolyse des minéraux sulfurés primaires dans la


partie supérieure du profil d'altération.
On définit la cémentation (= enrichissement supergène = enrichissement secondaire) comme
l'ensemble des processus chimiques, biochimiques et électriques qui dans des conditions de
surface provoquent un accroissement de teneur d'un élément métallique à partir d'une
concentration antérieure.
La cémentation des gîtes de type porphyre est la plus connue. Lorsque des gisements de sulfures
affleurent en surface, les minéraux sulfurés s'oxydent et les métaux qu'ils contiennent sont
lessivés et migrent pour s'accumuler dans une couche plus basse, au niveau de la nappe
phréatique.
Dans cette couche dite « enrichissement supergène », les métaux sont 2 à 5 fois plus concentrés
que dans le minerai primaire. De plus la proximité de la surface de cette couche rend
l'exploitation pratique.
Quelques profils d'oxydation (principaux types de filons minéralisés)
Un exemple : le lithium

Le lithium est un élément relativement courant dans la croûte terrestre (teneur moyenne
dans la croûte supérieure: 20 ppm), mais paradoxalement ses concentrations sont peu
nombreuses.

Dans la plupart des roches, il est présent dans les phyllosilicates en remplacement du fer
divalent ; il s'agit d'un élément alcalin, très soluble dans les fluides aqueux.

On recense principalement deux types de gisements de lithium :


un type magmatique et un type supergène.

Le lithium est très utilisé dans les piles et les batteries, mais aussi pour les véhicules
électriques, les téléphones...
Gisements magmatiques
Les gisements magmatiques de lithium sont de type pegmatite, c'est à dire des magmas
extrêmement différenciés à partir d'une source initiale de type granite. Le mécanisme évolutif
conduisant d'un magma granitique banal à un magma pegmatitique correspond à
la cristallisation fractionnée, et les caractéristiques pétrographiques des pegmatites (en
particulier leurs cristaux géants) ont été attribuées par London à une mise en place sous forme
de magma surfondu.
Dans les gisements de lithium de type pegmatite exploités économiquement (Greenbushes,
Western Australia ; Tanco, Manitoba ; Bikita, Zimbabwe), le lithium est sous forme de
spodumène LiAlSi2O6. Les conditions de genèse des pegmatites à spodumène correspondent à
des terrains profonds, et ce type de gisement se trouve essentiellement dans les boucliers
précambriens (Canada, Australie, Afrique Australe, Brésil, mais aussi en Europe).
Il est notable qu'un autre type de pegmatite contient du lithium en teneur similaire à celle des
pegmatites à spodumène. Il s'agit des pegmatites (voire granites) à lépidolite (mica à lithium),
dont la mise en place est moins profonde et qui se retrouvent dans les socles résultant du
démantèlement d'orogènes de tous âges (du précambrien au paléozoïque, par exemple le
Massif Central, et au mésozoïque, par exemple en Chine du Sud).
Ces formations sont plus répandues mais en général inexploitées parce qu'on ne sait pas
traiter économiquement le lépidolite pour en extraire le lithium (des progrès semblent être
faits actuellement dans ce sens). Cela augmenterait notablement les ressources en lithium (y
compris en France).
Les gisements de pegmatite sont de petite taille, formant des lentilles jusqu'à un kilomètre
de longueur, mais sont assez dispersés à la surface du globe. Il est notable que dans les
mêmes pegmatites on trouve également du tantale qui peut-être exploité en même temps.
Les gisements supergènes de lithium sont de type saumure dans des lacs salés : leur
exploitation est assez facile par pompage de la saumure et extraction du lithium. La très
grande solubilité du lithium conduit à sa concentration dans les saumures par évaporation à
partir d'eaux de nappe souterraine (les lacs salés correspondent à l'affleurement de ces
nappes).
Ces gisements se trouvent donc dans des zones arides (nord du Chili et de l'Argentine, sud
de la Bolivie, plateau du Tibet en Chine, Turquie), mais ce n'est pas un paramètre suffisant.
Deux autres facteurs semblent concourir à la concentration économique du lithium : la
présence de formations volcaniques et/ou magmatiques de type rhyolite/granite permet
une extraction par altération chimique supergène à partir de réservoirs déjà
préconcentrés, par déstabilisation de la biotite qui est très instable en conditions de
surface; et la présence de reliefs actifs, avec érosion importante, permet de renouveler les
terrains soumis à l'altération.
On trouvera donc des gisements de ce type dans des marges continentales actives (zone de
subduction, collision continentale) présentant un magmatisme récent. Les teneurs sont plus
faibles que dans le cas des pegmatites mais les tonnages en jeu très supérieurs et la relative
facilité de l'extraction en font la principale source mondiale de lithium
Gisement de lithium du salar del Hombre Muerto en Argentine (le plus important du monde)|
On notera qu'une variante de ce type de gisement correspond à l'accumulation de
lithium dans des formations argileuses associées à des formations volcaniques en
contexte de subduction récente ou actuelle; de tels gisements sont à l'étude ou en
production au Mexique ou dans l'Ouest des Etats-Unis.
En résumé, les différents types de gisements exploités ou potentiels de lithium correspondent
à des contextes géotectoniques bien différents, de sorte que si la plus grosse part des réserves
semble concentrée dans un petit nombre de pays (ce qui est un facteur de risque vis-à-vis de
l'approvisionnement en un matériau économiquement important), l'abondance et la distribution
très large de petites sources ponctuelles permettent de minimiser la possibilité de tensions sur
le marché du lithium.
Éléments du Groupe du Platine (EGP : Pt, Pd, Ir, Os, Ru, Rh) et les
métaux communs (principalement Ni et Cu)

• Les éléments du groupe du platine (EGP : Pt, Pd, Ir,


Os, Ru, Rh) et les métaux communs (principalement
Ni et Cu) ont à l'heure actuelle une importance
économique considérable.
• Les EGP sont utilisés dans différents domaines : dans
l'industrie automobile (pot catalytique
essentiellement) ; en médecine (traitement contre le
cancer, la dentisterie etc.) ; en joaillerie ; ainsi que
dans de nombreux domaines de hautes technologies
(électronique, pile à combustible etc.).
• La forte demande en EGP a provoqué depuis
quelques années une recrudescence de l'exploration
minérale oupr ces éléments. Par conséquent, un des
problèmes majeurs à l'heure actuelle en géologie
économique est de mieux comprendre les phénomènes
pouvant engendrer la formation de ces minéralisations.
EGP : Pt, Pd, Ir, Os, Ru, Rh

•• Pd
Pd :: Palladium
Palladium
•• Pt
Pt :: platine
platine
•• Ir
Ir :: Iridium
Iridium
•• Os
Os :: Osmium
Osmium
•• Ru
Ru :: Ruthénium
Ruthénium
•• Rh
Rh :: Rhodium
Rhodium
Types de minéralisations associées aux roches
mafiques à ultramafiques
• Les minéralisations riches en Ni, Cu et éléments du groupe du
platine (EGP) sont souvent associées avec des roches mafiques à
ultramafiques. Ces minéralisations peuvent être divisées en deux
catégories (Naldrett, 1989):
 (i) celles comprenant des minéralisations riches en Ni et Cu et
dans lesquelles les EGP sont des sous-produits (exemples :
Nkomati en Afrique du Sud, Noril'sk en Russie, Voisey's Bay au
Labrador, Kabanga en Tanzanie);
 (ii) celle où les EGP sont les ressources principales et le Ni et
Cu sont des sous-produits (exemples : Merensky Reef dans le
Complexe du Bushveld en Afrique du Sud, John Manville Reef
et Picket Pin Reef dans le Complexe de Stillwater dans le
Montana aux Etats-Unis).
Variété de styles de minéralisations riches en EGP
• Il existe une très grande variété de styles de minéralisations riches
en EGP pouvant se retrouver dans différentes parties des intrusions
et être soit (Maier, 2005) :
 (i) situées à la base de l'intrusion au contact ou dans la roche
encaissante ;
 (ii) situées dans la partie inférieure des intrusions (<1000 m de
la base) constituées essentiellement de péridotites et de
pyroxénites ;
 (iii) associées à des niveaux de chromites ;
 (iv) situées dans la partie centrale des intrusions et associées
généralement à des unités ;
 (v) situées dans la partie supérieure des intrusions ;
 (vi) dues à une activité hydrothermale.
Minéraux contenant des EPG

• Les EGP sont en général étroitement associés à


des minéraux sulfurés :
– pentlandite ((Fe, Ni)9S8)) ;
– pyrrhotite ( (Fe(l-x)S) (x=0-0.17)) ;
– chalcopyrite (CuFeS2) essentiellement.
• Les EGP se retrouvent en solution solide dans les
sulfures et/ou sous forme de minéraux du groupe
du platine (MGP)
CARACTÉRISTIQUES DES GÎTES DE NI-CU±EGP

• D’après Naldrett (1997, 1999), les gites de Ni-Cu+/- EPG de classe mondiale
partagent plusieurs caractéristiques communes. Ces caractéristiques sont :
– 1) une association avec des magmas relativement riches en MgO favorisant
la cristallisation d’olivine,
– 2) la proximité d’une discontinuité crustale majeure,
– 3) des roches encaissantes contenant des sulfures,
– 4) l’appauvrissement en éléments chalcophiles et précieux dans les
magmas silicatés associés aux sulfures ,
– 5) l’interaction entre les magmas silicatés associés aux sulfures et les
roches encaissantes,
– 6) la présence ou la proximité d’un conduit magmatique.
• Ces caractéristiques ont une grande influence sur trois processus clés dans la
formation des gites de Ni-Cu+/-EPG a fort potentiel économique. Il s’agit de (i)
l’immiscibilite des sulfures, (ii) du mélange adéquat entre les sulfures et les
magmas silicatés associés et du (iii) piégeage des sulfures.
Carte de localisation des complexes intrusifs contenant des minéralisations
enrichies en EGP
Les roches ultrabasiques
• Les types les plus répandus des roches ultrabasiques sont :
– parmi les péridotites : la dunite (olivine seule),
la harzburgite (olivine + orthopyroxène),
la wehrlite (olivine + clinopyroxène) et
la lherzolite (olivine + orthopyroxène
+ clinopyroxène) ;
– parmi les pyroxénites :
les orthopyroxénites et clinopyroxénites et
la webstérite (orthopyroxène + clinopyroxène).

• La présence de divers minéraux accessoires conduit à la


reconnaissance de nombreuses variétés parmi chacun de ces
types. Il existe ainsi des péridotites et des pyroxénolites à
plagioclase, spinelle, grenat ou amphibole.
Collecte des EGP et les métaux de bases
a- Lors de la solidification de la pile de cumulât, le
liquide silicaté interstitiel devient saturé en
fluide aqueux (riche en S, Cl, …).
b- Lors de la compaction, ce fluide migre vers le
haut en apportant avec lui le soufre, les
métaux de base et les EGP. La migration du
liquide s'arrête à l'interface entre la zone
saturée en fluide (Z.S.F) et la zone sous-saturée
en fluide (Z.S.S.F). Au niveau de la limite de
saturation en fluide, ce dernier se redissout
dans le liquide silicaté interstitiel (sous-saturé
en fluide).
Lorsque le soufre, les métaux et les EGP sont
saturés dans le liquide silicaté interstitiel, ils
précipitent sous forme de sulfures enrichis en
EGP.
c- Au fur et à mesure que la pile de cumulât se
solidifie, le front de minéralisation se déplace
vers le haut de la pile de cumulats

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