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MAHAM.Eboubekrine Sedigh
Objectifs
L'exploitation des minerais a profondément modifié le mode de vie des hommes : en fondant et
en moulant du métal, il devient possible à l'homme de fabriquer en série : c'est le début de
l'industrie !
Les ressources sont distribuées de manière très inégale dans la lithosphère : la géologie n'est pas
équitable ...!
L'objectif de ce module est d'apporter des connaissances de base en classification des
ressources minérales et plus particulièrement sur :
les notions de base en géologie des gîtes minéraux,
les classifications des gisements de ressources minérales,
les processus de formation de ces gisements.
Minerai
C‘est une substance utile, minérale naturelle solide renfermant une teneur suffisante en métal
ou matière première dont l'extraction génère des profits. Cette substance peut être exploitée et
vendue après un traitement industriel physico-chimique. Ce traitement s'appelle la minéralurgie.
Gîte minéral
Toute concentration anormale dans le sous-sol de minéraux utiles à l'Homme, quelle que soit sa
taille, son volume et sa valeur. C'est une notion purement géologique.
Gisement minéral
Toute masse de substance minérale susceptible d'être exploitée dans les conditions techniques,
économiques et sociales du moment. La notion de gisement minéral est directement
dépendante de la satisfaction de besoins industriels et de profits. C'est une notion
essentiellement économique qui varie selon le moment. On lui rattache la notion de réserves,
de ressources, de teneurs et de tonnages.
Gîtologie
Etude descriptive des gisements (environnement géologique, minéralogie, géométrie de la
minéralisation).
Métallogénie
Etude de la genèse des minéralisations d'un gîte (somme des processus à l'origine du gîte tel
qu'il est observable aujourd'hui).
Epigénétique Minéralisation qui s'est formée après la roche encaissante.
Filon Remplissage d'une fracture (faille, diaclase) dans une roche (dite roche
encaissante) par un matériau différent de la roche.
Gisement minéral Toute masse de substance minérale susceptible d'être exploitée dans
les conditions techniques, économiques et sociales du moment. La notion de gisement
minéral est directement dépendante de la satisfaction de besoins industriels et de
profits.
Minerai C‘est une substance utile, minérale naturelle solide renfermant une teneur
suffisante en métal ou matière première dont l'extraction génère des profits.
Cette substance peut être exploitée et vendue après un traitement industriel physico-
chimique. Ce traitement s'appelle la minéralurgie.
Natif A l'état de corps simple, non combiné à d'autres éléments.
PipeSorte de cheminée d'explosion volcanique.
Stockwerk Mot allemand, en anglais stockwork. Minéralisation sous forme de réseau
très densifié de petits filons.
Syngénétique Minéralisation qui s'est formée en même temps que la roche encaissante.
Les différentes approches Des classifications variées
De manière courante, souvent pour le grand public, les ressources minérales sont
classées en fonction de leur utilisation :
Substances énergétiques ou combustibles :
Pétrole, gaz, charbons, bitumes, uranium
Minerais métalliques :
Métaux de base (cuivre, plomb, zinc),
Métaux d'alliage (chrome, cobalt, fer, molybdène, nickel, manganèse,
tungstène),
Métaux précieux (or, argent, platine)
Métaux rares (lithium, tantale, beryllium, gallium, germanium, mercure ,
cadmium, indium, terres rares)
Minerais non métalliques (minéraux industriels).
Classification des gisements en fonction des processus minéralisateurs
Les gisements magmatiques
Les gisements de chromites des complexes basiques-ultrabasiques, formés par une modification
de la séquence de cristallisation d'un magma
Les gisements de magnétite et de platinoïdes des complexes basiques-ultrabasiques, formés par
des processus magmatiques et/ou hydrothermaux
Les gisements de sulfures formés par immiscibilité magmatique
Les autres gisements magmatiques
Les gisements hydrothermaux et associés aux fluides de bassins
Les gisements de sulfures massifs volcanogènes ou VMS (Volcanogenic Massive Sulfide)
Les gisements associés aux porphyres
Les gisements sédimentaires exhalatifs (SEDEX)
Les gisements de type Vallée du Mississippi ou « Mississippi Valley Type » (MVT)
Les autres types de gisements hydrothermaux
Les gisements formés par des processus sédimentaires et de surface
Les placers
Les gisements de fer sédimentaires
Les autres gisements sédimentaires : Sulfures Cu-Pb-Zn-Ag, sulfates (Barytine, évaporites, Mn,
phosphates, nitrates, sels, soufre
Les gisements associés aux latérites
Les gisements associés à l'altération supergène des protores
Classification basée sur les processus pétrogénétiques :
Classification des gisements en fonction du contexte géodynamique
(classification tectonique).
I. Gisements de rides océaniques (frontières de plaques en divergence)
Gisements de sulfures massifs volcanogéniques « VMS » (Cu, Zn)
Gisements exalatifs « SEDEX » (Zn, Cu, Pb, Au and Ag). Par exemple la mer Rouge.
Nodules de manganèse (Mn, Ni, Cu, Co…)
Amiantes riches en chrome et platinoïdes dans les roches ultramafiques (Cr, PGE)
II. Gisements dans les marges en convergence
Gisements de porphyres de cuivre (Cu-Mo)
Gisements de métaux de base (Cu, Pb, Zn, Mo), de métaux précieux (Pt, Au, Ag) et d’autres
métaux (Sn, W, Sb, Hg).
Veines à Pb-Zn-Ag et gisements métasomatiques.
III. Gisements dans les systèmes de rifts intra-cratoniques
Gisements de Sn, fluorine, barytine dans les granites.
Evaporites dans les bassins des rifts.
Gisements de carbonatites sources de Nb, P, REE, U, Th et autres éléments rares.
IV. Gisements en contexte intracontinental
Gisements de Ni et platinoïdes dans les intrusions basiques litées
Gisements de Ti dans les anorthosites
Gisements d’oxyde de fer – cuivre – or
Gisements de Pb-Zn-Ag dans les calcaires et les sédiments clastiques
Gisements de cuivre sédimentaires
Latérites à Ni et Al
Diamants dans les kimberlites
Plateforme continentale
(milieu marin ou côtière )
Roche hôte = sédimentaire Précipitation chimique
Sédiment carbonaté(dolomie)
BIF Organisme Évaporitiques
Sédiment organique Sédiment détritique
Remarque : les valeurs du clarke de ces éléments peuvent légèrement varier selon les
auteurs.
Vient ensuite, Le facteur d'enrichissement (ou de concentration) qui est le coefficient
multiplicateur qui permet d'atteindre la teneur limite d'exploitabilité pour un élément. Il
est d'autant plus élevé que l'élément est rare dans la croûte.
Un gîte minéral représente un objet géologique exceptionnel dans lequel des processus
naturel de concentration ont conduit à élever la teneur de certains éléments au-delà de
la teneur limite d'exploitabilité.
Gites minéraux issus du magmatisme
Processus de formation
La caractéristique des gisements VMS est son association avec des roches volcaniques.
Ces dernières peuvent être variables selon le contexte :
contexte mafiques (basaltiques) - gisement riche en Cu et limité pour les autres métaux,
contexte mixtes mafiques-felsiques - gisement plus riche en Zn qu'en Cu,
contextes felsiques et/ou roche sédimentaire - gisement Zn-Pb-Cu.
Mais dans tous les cas, la mise en place se fait sur le plancher océanique et dans la zone
de rifting – dorsale océanique,le bassin d'arrière-arc, et l'arc insulaire.
La minéralogie de presque tous les gisements comprend des sulfures de fer
(pyrite FeS2 et pyrrhotiteFe(1-x)S). De plus, la majorité des gisements ont une structure
de forme lenticulaire ou stratiforme formée de sulfures massifs lités et repose sur un
ensemble appelé « stockwerk » de forme plus ou moins cylindrique, formé d'un
ensemble de veines minéralisées recoupant la roche encaissante très altérée.
En général les sulfures massifs supérieurs sont riches en Zn et Pb alors que le stockwerk
est enrichi en Cu et Au.
Exemple:
Schémas plus détaillés au niveau
d'une dorsale ou d'un rift
Ces gisements se forment à basses températures (50 à 200°C mais supérieur au gradient
géothermique normal local) avec des fluides de saumures denses (10-30% de sel) et
constituent une famille variée de gisements de Pb-Zn, qui sont situés essentiellement dans
des roches carbonatées d'âge Cambrien à Trias.
Ils sont épigénétiques, stratiformes et se retrouvent dans des formations sédimentaires telles
que la dolomie, des calcaires et des grès, à faible profondeur sur les bordures des bassins
sédimentaires. Ces gisements se rencontrent dans des grandes provinces métallifères (bassin
de plusieurs 100 km2) avec de nombreux gisements métalliques.
Les principaux minéraux dans la minéralisation sont la sphalérite, la galène, la pyrite, la
marcassite, la dolomite, la calcite et le quartz. Les altérations associées avec ces corps
minéralisés sont principalement ladolomitisation, la bréchification, la dissolution de
l'encaissant et la dissolution ou recristallisation des feldspaths et des argiles.
Le modèle génétique de formation
Les métaux et les soufres trouvés dans le gisement proviennent des roches détritiques du
bassin sédimentaire.
Les fluides contenus dans les bassins sont relativement oxydants et transportent les
métaux sur plus de 100 km sous forme de complexes.
Le gisement, quant à lui, se forme dans un environnement réducteur avec des espèces
réductrices souvent en association avec des hydrocarbures (huile ou gaz).
Au contact de ces deux milieux : fluides oxydants (portant les métaux) et environnement du
gisement réducteur, une réaction d'oxydo-réduction précipite les métaux sous forme de
sulfures. Ce processus a lieu dans la porosité de la roche du gisement (plateforme
carbonée : brèche et cavité dûes à la dolomitisation ; intergranulaire dans les grès).
Les gisements d'uranium
Les gisements d'uranium sont de types très variés : c'est le cas en particulier de tous les
gisements localisés dans les grès qu'ils soient de type tabulaire,« roll-front », ou le long
des failles, localisés dans les schistes noirs. C'est aussi le cas de la plupart des gisements
associés aux discordances protérozoïques et de manière moins évidente pour de
nombreux autres types de gisements
Les gisements d'uranium de type tabulaire sont connus depuis les années 50.
Typiquement, ces dépôts ont quelques mètres d'épaisseur mais parfois moins et dans la
plupart des cas ils mesurent plusieurs centaines de mètres de largeur sur plus d'un
kilomètre de long. Souvent, plusieurs dépôts tabulaires sont empilés les uns sur les autres.
Dans certains gisements tabulaires la minéralisation est bien corrélée avec le matériel
organique initial de la formation, dans d'autres cas, la matière organique initiale peut être
presque absente. Les gisements d'uranium de type tabulaire se rencontrent le plus
souvent dans des sédiments fluviatiles. Ils sont plus étendus et de plus fort tonnage dans
les paléochenaux. Ils tendent à être situés dans les facies de mélange grès-argile plutôt
que dans les zones gréseuses ou argileuses seules à forte concentration en matière
organique d'origine continentale. Les faciès sédimentaires et les facteurs tectoniques sont
également des facteurs pouvant jouer un rôle important dans ce type de gisement
Les gisements de type « roll-front » sont principalement trouvés dans des unités
gréseuses dans des bassins intracratoniques. Le dépôt de l'uraniumse localise à
un changement brusque et local des conditions redox. Il se trouve à la frontière entre la
zone oxydée et la zone réduite. L'origine des ces minéralisations est la remobilisation de
l'U(VI) dispersé dans l'encaissant sédimentaire le long de paléodrains par les eaux
météoriques oxydantes et la précipitation sous forme U(IV) au niveau du front de
percolation où les conditions réductrices sont maintenues. Ces réducteurs peuvent être
des oxydes de fer, de la pyrite et ou de la matière organique. L'oxydation de la pyrite
forme l'hématite et donne la couleur rougeâtre observée du côté oxydé du roll, bien que
dans certains cas du fer puisse être lixivié. « Des langues oxydées » du grès peuvent être
tracées sur des dizaines de kilomètres à l'affleurement. Avec les oxydes d'uranium sont
associés la pyrite et (ou) la marcassite, le carbone organique et l'association élémentaire
suivante : Se, V, Be, Cu, As et Mo . Excepté pour le béryllium, la concentration de ces
éléments est imputée à leur réduction directe.
L'écoulement des eaux météoriques dans le grès est plus rapide que la migration du front
géochimique. Pendant que l'eau traverse le front géochimique, les espèces oxydées de la
solution (oxygène, sulfate, et espèces dissoutes d'uranyle) sont réduites à ce niveau. Du
côté oxydé du front géochimique, les bactéries ont catalysé l'oxydation de la pyrite par
l'oxygène atmosphérique pour former le sulfate ; ce sulfate aurait alors été réduit par la
matière organique détritique dans la roche pour former le sulfure d'hydrogène. L'H 2S
aurait réagi avec Fe, Cu, Mo, U, V, Se et la pyrite pour former d'autres sulfures.
Les gisements de type « discordance » : Le bassin d'Athabasca au Canada
possède de nombreux gisements d'uranium. La minéralisation est localisée à
l'intersection entre des zones riches en graphite appartenant au socle
paléoprotérozoïque, traversé par des failles, et des grès paléo- à méso-
protérozoïques. La minéralisation uranifère est enveloppée d'un halo
d'altération. Ce halo est caractérisé par la précipitation d'argiles, la dissolution ou
précipitation de quartz et dans le socle par l'altération du graphite.
Le modèle génétique le plus courant implique un mélange entre un fluide très
salé et oxydant provenant du bassin et un fluide réduit provenant du socle.
L'association spatiale des minéralisations d'uranium avec les niveaux riches en
graphite a conduit certains auteurs à faire réagir le graphite à environ 200°C avec
le fluide du socle pour produire des d'hydrocarbures tel que CH4. Des bitumes
ont été trouvés à proximité des minéralisations d'uranium, mais les travaux les
plus récents leur attribuent une origine abiogénique
Gisements sédimentaires et de surface
Processus de formation
Ce sont des gisements associés à des circulations de fluides superficiels chargés en ions
qui vont interagir avec le milieu de dépôt ou la matrice sédimentaire et concentré → Cu,
Pb, Zn, Ag, U, Ba, F, ...
On peut distinguer une multitude de sous-classifications et de vocabulaire hermétique
pour les gisements chimiques et biochimiques en fonction de l'âge, de la nature des
minéralisations du contexte sédimentologie ou des conditions génétiques ; de nombreux
gîtes sont encore sujets à polémique entre les partisans du « tout sédimentaire » et
des « modèles per descensum » qui mobilisent les métaux sur les surfaces continentales
et les partisans des modèles hydrothermaux basses températures et liés aux circulations
de fluides « per ascensum » à travers les bassins sédimentaires et leur substratum.
Le dénominateur commun de tous les gîtes chimiques et biochimiques c'est
une précipitation minérale en lien étroit avec le remplissage sédimentaire qui conduit à
une géométrie en général stratiforme.
Comme le modèle « roll-front », qui peut s'apparenter à cette famille, a été présenté
dans le chapitre des gisements hydrothermaux, sont présentés ici les gisements de fer
rubané ou Banded Iron Formations (BIF)
Ce sont les importants gisements de fer de la planète. On les retrouve sous forme de roches
sédimentaires, des oxydes ou hydroxydes de fer, et des couches de silice (jaspilites) avec un
rubanement qui se manifeste à plusieurs échelles du lit centimétrique de minéraux
ferrugineux aux lamines millimétriques. Ces couches peuvent avoir de grandes étendues de
plus de 1000 km2. Les gisements de fer rubanés se sont déposés à 3 périodes différentes de
l'histoire de la Terre avec des contextes géologiques différents : 3.5 à 2.7 Ga (type Algoman :
petit et rare, associé à la roche volcanique archéenne), 2.5 à 2 Ga (type Supérieur : gisement
important) et 1 à 0.5 Ga (type Rapitan : très rare associé à des dépôts glacières
néoprotérozoïques).
Les bauxites sont constituées de minerais d'aspect variable : d'hydroxydes d'Al qui sont des
minéraux de très petite taille (microcristallin = quelques dm) à l'aspect terreux blanc à
rouge et composé essentiellement de gibbsite : Al(OH)3, boehmite et diaspore : AlO(OH)
+gangue = oxydes de fer et argiles.
Il existe 2 types principaux de gisements de bauxites :
les bauxites primaires (résiduelles, autochtones) définie comme des pures latéritique car
elles se développent directement aux dépens d'une roche mère à partir d'un profil
d'altération,
les bauxites secondaires (détritiques) dites allochtones qui résulte de l'érosion d'une
ancienne cuirasse latéritique, du transport et du piégeage à l'aval du sédiment bauxitogène.
Ce sont des gisements résiduels qui se développent directement au dépens d'un
substratum silico-alumineux (roches éruptives, métamorphiques, sédimentaires) à partir
d'un profil d'altération de type latéritique. Ils se forment en prédominance d'un climat
chaud et humide en période stable (phase de biostasie).
Les ions solubles (Ca, Na, K, Mg, Si) sont lessivés sous le couvert végétal et entraînés par les
cours d'eau.
La qualité du gisement sera fonction du drainage, si le drainage est mauvais la présence
argiles (kaolinite, smectites) matérialise une désilicification partielle
Exemple de l'albite :
Milieu mal drainé
2NaAlSi3O8 + 9H2O + 2H+ →
H4Al2Si2O9 (kaolinite)+ 4H4SiO4 +
2Na+ (évacués)
H4Al2Si2O9 + 5H2O → 2Al(OH)3 (gibbsite) +
2H4SiO4 (évacués)
Milieu bien drainé
NaAlSi3O8 + 7H2O + H+ → Al(OH)3 (gibbsite) +
3H4SiO4 + Na+ (évacués)
Cas des gisements de nickel-cobalt : latérites de roches ultramafiques
Les latérites Ni-Co se forment lorsque des roches ultramafiques (portion inférieure
mantellique, ophiolite, péridotites) sont exposées à une altération prononcée sous un climat
chaud et humide (Nouvelle-Calédonie).
Le processus de latérisation est parfaitement comparable à celui des bauxites. Les latérites à
Ni-Co se forment lorsque les minéraux primaires des roches ultramafiques (l'olivine et le
pyroxène voire la serpentine) sont soumis à l'altération.
Les éléments comme Si, Mg, Ca qui composent 90% de la roche, sont lessivés et les éléments
moins mobiles comme Ni, Co, (+-Fe) sont retenus et il y a une augmentation pouvant atteindre
10 fois la teneur d'origine
Remarque: Cas des bauxites "secondaires" :
Elles proviennent d'un gisement résiduel, lorsque les bauxites primaires ne sont pas
protégées par un toit, elles peuvent être démantelées et re-déposées vers l'aval dans un
piège mécanique. Il n'existe alors ici aucune relation bauxites/substratum : c'est un dépôt
sédimentaire.
Elle se forme par la prédominance d'une certaine instabilité tectonique ou climatique (phase
de rhexistasie) dans 2 configurations :
Piégeage direct de la bauxite = bauxites allochtones,
Démantèlement de latérites alumineuses qui sont piégées en aval puis évolution de ce
sédiment en bauxite dans un nouveau gisement.
Le lithium est un élément relativement courant dans la croûte terrestre (teneur moyenne
dans la croûte supérieure: 20 ppm), mais paradoxalement ses concentrations sont peu
nombreuses.
Dans la plupart des roches, il est présent dans les phyllosilicates en remplacement du fer
divalent ; il s'agit d'un élément alcalin, très soluble dans les fluides aqueux.
Le lithium est très utilisé dans les piles et les batteries, mais aussi pour les véhicules
électriques, les téléphones...
Gisements magmatiques
Les gisements magmatiques de lithium sont de type pegmatite, c'est à dire des magmas
extrêmement différenciés à partir d'une source initiale de type granite. Le mécanisme évolutif
conduisant d'un magma granitique banal à un magma pegmatitique correspond à
la cristallisation fractionnée, et les caractéristiques pétrographiques des pegmatites (en
particulier leurs cristaux géants) ont été attribuées par London à une mise en place sous forme
de magma surfondu.
Dans les gisements de lithium de type pegmatite exploités économiquement (Greenbushes,
Western Australia ; Tanco, Manitoba ; Bikita, Zimbabwe), le lithium est sous forme de
spodumène LiAlSi2O6. Les conditions de genèse des pegmatites à spodumène correspondent à
des terrains profonds, et ce type de gisement se trouve essentiellement dans les boucliers
précambriens (Canada, Australie, Afrique Australe, Brésil, mais aussi en Europe).
Il est notable qu'un autre type de pegmatite contient du lithium en teneur similaire à celle des
pegmatites à spodumène. Il s'agit des pegmatites (voire granites) à lépidolite (mica à lithium),
dont la mise en place est moins profonde et qui se retrouvent dans les socles résultant du
démantèlement d'orogènes de tous âges (du précambrien au paléozoïque, par exemple le
Massif Central, et au mésozoïque, par exemple en Chine du Sud).
Ces formations sont plus répandues mais en général inexploitées parce qu'on ne sait pas
traiter économiquement le lépidolite pour en extraire le lithium (des progrès semblent être
faits actuellement dans ce sens). Cela augmenterait notablement les ressources en lithium (y
compris en France).
Les gisements de pegmatite sont de petite taille, formant des lentilles jusqu'à un kilomètre
de longueur, mais sont assez dispersés à la surface du globe. Il est notable que dans les
mêmes pegmatites on trouve également du tantale qui peut-être exploité en même temps.
Les gisements supergènes de lithium sont de type saumure dans des lacs salés : leur
exploitation est assez facile par pompage de la saumure et extraction du lithium. La très
grande solubilité du lithium conduit à sa concentration dans les saumures par évaporation à
partir d'eaux de nappe souterraine (les lacs salés correspondent à l'affleurement de ces
nappes).
Ces gisements se trouvent donc dans des zones arides (nord du Chili et de l'Argentine, sud
de la Bolivie, plateau du Tibet en Chine, Turquie), mais ce n'est pas un paramètre suffisant.
Deux autres facteurs semblent concourir à la concentration économique du lithium : la
présence de formations volcaniques et/ou magmatiques de type rhyolite/granite permet
une extraction par altération chimique supergène à partir de réservoirs déjà
préconcentrés, par déstabilisation de la biotite qui est très instable en conditions de
surface; et la présence de reliefs actifs, avec érosion importante, permet de renouveler les
terrains soumis à l'altération.
On trouvera donc des gisements de ce type dans des marges continentales actives (zone de
subduction, collision continentale) présentant un magmatisme récent. Les teneurs sont plus
faibles que dans le cas des pegmatites mais les tonnages en jeu très supérieurs et la relative
facilité de l'extraction en font la principale source mondiale de lithium
Gisement de lithium du salar del Hombre Muerto en Argentine (le plus important du monde)|
On notera qu'une variante de ce type de gisement correspond à l'accumulation de
lithium dans des formations argileuses associées à des formations volcaniques en
contexte de subduction récente ou actuelle; de tels gisements sont à l'étude ou en
production au Mexique ou dans l'Ouest des Etats-Unis.
En résumé, les différents types de gisements exploités ou potentiels de lithium correspondent
à des contextes géotectoniques bien différents, de sorte que si la plus grosse part des réserves
semble concentrée dans un petit nombre de pays (ce qui est un facteur de risque vis-à-vis de
l'approvisionnement en un matériau économiquement important), l'abondance et la distribution
très large de petites sources ponctuelles permettent de minimiser la possibilité de tensions sur
le marché du lithium.
Éléments du Groupe du Platine (EGP : Pt, Pd, Ir, Os, Ru, Rh) et les
métaux communs (principalement Ni et Cu)
•• Pd
Pd :: Palladium
Palladium
•• Pt
Pt :: platine
platine
•• Ir
Ir :: Iridium
Iridium
•• Os
Os :: Osmium
Osmium
•• Ru
Ru :: Ruthénium
Ruthénium
•• Rh
Rh :: Rhodium
Rhodium
Types de minéralisations associées aux roches
mafiques à ultramafiques
• Les minéralisations riches en Ni, Cu et éléments du groupe du
platine (EGP) sont souvent associées avec des roches mafiques à
ultramafiques. Ces minéralisations peuvent être divisées en deux
catégories (Naldrett, 1989):
(i) celles comprenant des minéralisations riches en Ni et Cu et
dans lesquelles les EGP sont des sous-produits (exemples :
Nkomati en Afrique du Sud, Noril'sk en Russie, Voisey's Bay au
Labrador, Kabanga en Tanzanie);
(ii) celle où les EGP sont les ressources principales et le Ni et
Cu sont des sous-produits (exemples : Merensky Reef dans le
Complexe du Bushveld en Afrique du Sud, John Manville Reef
et Picket Pin Reef dans le Complexe de Stillwater dans le
Montana aux Etats-Unis).
Variété de styles de minéralisations riches en EGP
• Il existe une très grande variété de styles de minéralisations riches
en EGP pouvant se retrouver dans différentes parties des intrusions
et être soit (Maier, 2005) :
(i) situées à la base de l'intrusion au contact ou dans la roche
encaissante ;
(ii) situées dans la partie inférieure des intrusions (<1000 m de
la base) constituées essentiellement de péridotites et de
pyroxénites ;
(iii) associées à des niveaux de chromites ;
(iv) situées dans la partie centrale des intrusions et associées
généralement à des unités ;
(v) situées dans la partie supérieure des intrusions ;
(vi) dues à une activité hydrothermale.
Minéraux contenant des EPG
• D’après Naldrett (1997, 1999), les gites de Ni-Cu+/- EPG de classe mondiale
partagent plusieurs caractéristiques communes. Ces caractéristiques sont :
– 1) une association avec des magmas relativement riches en MgO favorisant
la cristallisation d’olivine,
– 2) la proximité d’une discontinuité crustale majeure,
– 3) des roches encaissantes contenant des sulfures,
– 4) l’appauvrissement en éléments chalcophiles et précieux dans les
magmas silicatés associés aux sulfures ,
– 5) l’interaction entre les magmas silicatés associés aux sulfures et les
roches encaissantes,
– 6) la présence ou la proximité d’un conduit magmatique.
• Ces caractéristiques ont une grande influence sur trois processus clés dans la
formation des gites de Ni-Cu+/-EPG a fort potentiel économique. Il s’agit de (i)
l’immiscibilite des sulfures, (ii) du mélange adéquat entre les sulfures et les
magmas silicatés associés et du (iii) piégeage des sulfures.
Carte de localisation des complexes intrusifs contenant des minéralisations
enrichies en EGP
Les roches ultrabasiques
• Les types les plus répandus des roches ultrabasiques sont :
– parmi les péridotites : la dunite (olivine seule),
la harzburgite (olivine + orthopyroxène),
la wehrlite (olivine + clinopyroxène) et
la lherzolite (olivine + orthopyroxène
+ clinopyroxène) ;
– parmi les pyroxénites :
les orthopyroxénites et clinopyroxénites et
la webstérite (orthopyroxène + clinopyroxène).