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EPIGRAPHE

« La première qualité d'un créateur, c'est le courage. Le courage d'affronter

le scepticisme, le conformisme et finalement la jalousie ».

Claude Allègre 1937

I
DEDICACE

A l'Eternel Dieu, créateur du ciel et de la terre, de toutes choses visibles et invisibles en


qui j'ai toute ma confiance et mon espérance.

A mes très chers parents : SAKADI WA SAKADI Alidor et TSHIBANGU Marie-Josée,


qui ont toujours été là pour moi, vous avez tout sacrifié pour vos enfants, n’épargnant pas ni santé
ni effort. Vous m’avez donné un magnifique modèle de labeur et de persévérance, je suis redevable
d’une éducation dont je suis fier.

A mes frères et sœurs: Ir Gody KABEMBA, Eddy SAKADI, Daddy TSHIBANGU, Liddy
SAKADI, Freddy MPEMBA, Laddy KABWE, Plamedy SAKADI et Eloddy TSHIBANGU. Pour
cette considération et aide que vous n’avez cessé de m’accorder.

A ma belle-sœur: Clédia MUDJINDJI

A mes oncles, tantes, cousins, cousines, neveux et nièces: Papy SAKADI, Benoit NUMBI,
Raymond KAZADI, Théthé KENDA, Ange NYOTA, Helene SAKADI, Rolly, Dimercia, Deo
KAZADI, Fidèle KAZADI, YANDA KAZADI, MUJINGA SAKADI Ingrid.

A vous mes amis: Ben MWEPU, Prémices MOFIA, Brially NGINJI, Lins NGINJI,
Nephtali NYEMBO, Caleb NYEMBO, Caleb KAPANDE pour votre agréable compagnie.

A tous ceux qui me connaissent, je dédie ce travail, fruit de dur labeur et détermination.

Kaddy KASONGO NZUZI

II
AVANT-PROPOS

A l’issue de ce long périple où il nous était facile d’embarquer sans avoir la certitude d’y
arriver et nous y voici enfin arriver avec le présent travail de fin de cycle, pour l’obtention de notre
diplôme d’ingénieur technicien en Géologie et mines (Géomines).

Ce présent travail a été réalisé grâce à l’encadrement de l’assistant Ingénieur Civil des
Mines Marc MPOYO que nous remercions d’avoir accepté d’être le directeur de ce travail de fin
de cycle, malgré ses multiples occupations.

Nos remerciements s’adressent à Monsieur le Directeur Général de l’Institut Supérieur


des Techniques Appliquées de Kolwezi, en la personne de Professeur Flory KISEYA, à Monsieur
le Secrétaire Général Académique de ladite institution et à tout le corps professoral pour leur
éloquent effort consenti afin de faire de nous des ingénieurs techniciens digne de ce nom et d’avoir
accepté la réalisation de ce travail.

A tout le personnel de l’entreprise Kamoto Copper Company (KCC).SA des différents


départements. Nous citons: Monsieur Elisha KANYEMBO, Monsieur Marc MPOYO, Monsieur
Godi KABEMBA, Monsieur Guillaume KATOBO, Monsieur Adolphe NZUMBI, Monsieur
Yannick , Monsieur ELIE, Monsieur Jean-Luc MPOYO…pour leur contribution à notre recherche,
malgré leurs multiples préoccupations.

Nous tenons à remercier également tous les professeurs de l’Institut Supérieur des
Techniques Appliquées de Kolwezi en général et ceux de la section de Géologie et Mines en
particulier pour ces années d’enseignements et de collaboration.

A tous mes collègues de promotion particulièrement : SUMPA NGOSA Christian,


IRUNG A MUKAD Vanek, KASONGO NYEMBO Jacques, MUMBA MATRUF Yanel, NKULU
Laetitia, MWEPU KABELA Keren, KAKUDJI NGOIE Fabien, BANZA WA MULEKA
Rodrick…

A vous tous dont les noms ne figurent pas, trouvez ici notre gratitude et notre sympathie.

Kaddy KASONGO NZUZI

III
RESUME

Ce travail qui s’inscrit dans le cadre des épreuves de fin de cycle parle de l’analyse de
l’impact de la fragmentation sur les agglomérations environnant la mine à ciel ouvert de
Kamoto Oliviera-Virgule(KOV) et de Mashamba Est.

La mine de KOV et celle de MASHAMBA EST, sont localisées dans le secteur minier de
Kolwezi dont leur minéralisation est dans le sous – groupe de Mines. C’est le sous – groupe le
mieux connue au Katanga et le plus réputé parce qu’il renferme les gisements cupro-cobaltifère de
la province.

Elles ont été mise en exploitation par la Gécamines ; dont les minerais extrait étaient
destiné à alimenter le concentrateur de KZC et KTC et restent encore une propriété de la
Gécamines dont l’exploitation est assurée par KCC. SA sous un contrat d’amodiation.

La fragmentation des roches à l’aide d’explosif est un phénomène facilement maitrisable


au niveau des exploitations de mines mais on ne peut pas en dire autant pour les effets secondaires
des tirs de mine car les vibrations restent aujourd’hui des phénomènes indésirables, n’apportant
aucune contribution à l’exploitation et pouvant perturber significativement des tiers.

Dans ce travail nous allons nous intéresser particulièrement aux vibrations du sol et aux
projectiles (projection des roches), qui sont nocifs pour les habitants et les habitations à proximité
de la mine. D’où, nous allons déceler les causes et définir une zone de sécurité en ce qui concerne
les projectiles et aussi calculer les vitesses de pointe des particules (intensités des vibrations) par
rapport à la limite décrétée au Nº 038/2003 du 26 Mars 2003 portant règlement minier tel que
modifié et complété par le décret Nº 18/024 du 08 Juin 2018 (textes coordonnés), à son article 48,
titre V, chapitre II de la République Démocratique du Congo.

D’autres, comme la poussière, le bruit et les gaz émis par les travaux de tir impactent
négativement les personnes à proximité de ces derniers.

IV
TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE .................................................................................................................................... I
DEDICACE ..................................................................................................................................... II
AVANT-PROPOS ......................................................................................................................... III
RESUME ....................................................................................................................................... IV
TABLE DES MATIERES .............................................................................................................. V
LISTE DES FIGURES ................................................................................................................ VIII
LISTE DES TABLEAUX ............................................................................................................. IX
INTRODUCTION ............................................................................................................................ 1
Chapitre I .......................................................................................................................................... 3
GENERALITES SUR LES GISEMENTS DE KOV ET DE MASHAMBA EST .......................... 3
I. Généralités sur le gisement de KOV ......................................................................................... 3
I.1 Cadre géographique ................................................................................................................. 3
I.1.1 Présentation ................................................................................................................................... 3
I.1.2 Relief et hydrographie ................................................................................................................... 4
I.1.3 Climat et Végétation ..................................................................................................................... 5
I.2 Cadre géologique ..................................................................................................................... 5
I.2.1. Géologie du Katanga .................................................................................................................... 5
I.2.1.1. Formations précambriennes ..................................................................................................... 6
I.2.1.2 Katanguien ................................................................................................................................. 6
I.2.1.3 Tectonique du Katanga ............................................................................................................ 11
I.2.1.4 Minéralisation .......................................................................................................................... 12
I.3 Géologie de KOV .................................................................................................................. 13
I.3.1 Structure de KOV........................................................................................................................ 13
I.3.2. Lithostratigraphie ....................................................................................................................... 14
I.3.3 Tectonique ................................................................................................................................... 20
I.3.4 Altération .................................................................................................................................... 21
II.1 Présentation .......................................................................................................................... 22
II.2 Minéralisation ...................................................................................................................... 22
III. Méthode d’exploitation......................................................................................................... 23
IV. Conclusion ............................................................................................................................ 23

V
Chapitre II ...................................................................................................................................... 24
NOTIONS SUR LA FRAGMENTATION .................................................................................... 24
III.1 Introduction ........................................................................................................................ 24
III.2 Le forage ............................................................................................................................. 24
III.2.1 Considérations générales .......................................................................................................... 24
III.2.2 Définition.................................................................................................................................. 24
III.2.3 Equipements de forage ............................................................................................................. 25
III.2.3.1 Description de la machine ..................................................................................................... 25
III.2.4 Forage carotté ........................................................................................................................... 28
III.2.5 Forage destructif ....................................................................................................................... 28
III.2.6 Paramètres de forge .................................................................................................................. 29
III.3 Le minage ........................................................................................................................... 31
III.3.1 Paramètres de minage ............................................................................................................... 32
III.4 Explosifs et tirs ................................................................................................................... 35
III.4.1 Roche et son abattage ............................................................................................................... 35
III.4.2 Chaine pyrotechnique ............................................................................................................... 35
III.4.3 Caractéristiques pratiques d’un explosif................................................................................... 36
III.4.4 Effet de l’explosion sur le massif ............................................................................................. 36
III.4.7 Substances explosives utilisées à KOV et MASHAMBA EST................................................ 37
III.5 Conclusion .......................................................................................................................... 37
Chapitre III ..................................................................................................................................... 38
ANALYSE DE L’IMPACT DE LA FRAGMENTATION SUR LES AGGLOMERATIONS
ENVIRONNANT LA MINE À CIEL OUVERT DE KOV ET DE MASHAMBA EST ............. 38
III.1 Introduction ........................................................................................................................ 38
III.2 Projection des roches .......................................................................................................... 38
III.2.1 Causes....................................................................................................................................... 38
III.2.2 Dommages ................................................................................................................................ 39
III.3 Vibrations ........................................................................................................................... 39
III.3.1 Causes....................................................................................................................................... 39
III.3.2 Vitesse de pointe des particules (PPV) ..................................................................................... 39
III.3.3 Dommages ................................................................................................................................ 41
III.4 Traitement des données ...................................................................................................... 41
III.5 Conclusion .......................................................................................................................... 47

VI
III.6 Interprétation des résultats .................................................................................................. 47
CONCLUSION GENERALE ........................................................................................................ 48
BIBLIOGRAPHIE ......................................................................................................................... 49

VII
LISTE DES FIGURES
Figure I. 1 : localisation géographique ........................................................................................... 4
Figure I. 2 : Stratigraphie du système Katanguien (Cailteux, 2010) ............................................... 7

Figure II. 1: sondeuse .................................................................................................................... 26


Figure II. 2: sondeuse .................................................................................................................... 27
Figure II. 3: La séquence d’exploitation ........................................................................................ 31
Figure II. 4: Effet de l’explosion sur le massif ............................................................................... 36

Figure III. 1 : Distances mises à l’échelle en fonction des vitesses de pointe des particules ........ 43
Figure III. 2: Distances mises à l’échelle en fonction des vitesses de pointe des particules. ..... 46

VIII
LISTE DES TABLEAUX

Tableau I. 1: Litho stratigraphie du super groupe Katanguien au Katanga (Cailteux et


Kampunzu, 1995) ........................................................................................................................... 10
Tableau I. 2: stratigraphique de KOV ........................................................................................... 18
Tableau I. 3: les produits d’altération des formations de KOV ..................................................... 22
Tableau I. 4: Paramètres d’exploitation de la mine à ciel ouvert de KOV et de MASHAMBA EST
........................................................................................................................................................ 23

Tableau II. 1 : les différentes mailles de forage suivant les catégories de terrain à KOV et à
MASHAMBA EST ........................................................................................................................... 29

Tableau II. 1 : les différentes mailles de forage suivant les catégories de terrain à KOV et à
MASHAMBA EST ........................................................................................................................... 29

Tableau III. 1 : Distances mises à l’échelle et Vitesses de pointe des particules(PPV) ................ 42
Tableau III. 2: distances mises à l’échelle et les vitesses de pointe des particules maximales
pour chaque Cut de la mine à ciel ouvert de KOV ........................................................................ 43
Tableau III. 3: Distances mises à l’échelle et Vitesses de pointe des particules(PPV) ................. 44
Tableau III. 4: distances mises à l’échelle et les vitesses de pointe des particules maximales
pour chaque Cut de la mine à ciel ouvert de MASHAMBA EST .................................................... 45
Tableau III. 5 : les vitesses de pointe des particules et les distances mises à échelle obtenues avec
le sismographe lors de différents tirs effectués dans les deux mines à ciel ouvert (KOV et MSH
EST) ................................................................................................................................................ 46
Tableau III. 6: Les vitesses de pointe des particules et les données du monitoring pour les deux
mines (KOV et MASHAMBA EST). ................................................................................................ 47

IX
INTRODUCTION

Dans une exploitation minière à ciel ouvert ou souterraine, l’objectif poursuivi est
d’extraire les minerais à moindre coût et en toute sécurité d’une manière économiquement rentable.

Pour y arriver plusieurs opérations sont mises en pratique, dont les plus fondamentales
sont : la fragmentation, le chargement, le transport et la mise en terril.

Pour ce qui est de notre travail, c’est l’opération de fragmentation qui nous préoccupe le
plus. Cette dernière est l’une des opérations minières qui consiste à abattre la roche mécaniquement
ou à l’aide de l’explosif de son site naturel.

L’utilisation d’explosifs pour fragmenter la roche génère les vibrations au sol qui peuvent
avoir des effets néfastes sur les structures voisines. Une variété de plaintes attribuables aux
vibrations du minage a toujours été reçu par l’industrie minière et certaines plaintes enregistrées
sont légitimes ; les réclamations pour les dommages dus aux vibrations générées par le minage.
Cependant, d’autres plaintes ne sont pas valides et les dommages signalés résultent de tassement
naturel du bâtiment et mauvaise construction.

C’est dans cette optique que le sujet de notre travail s’intitule : « Analyse de l’impact de
la fragmentation sur les agglomérations environnant la mine à ciel ouvert de Kamoto Oliviera-
Virgule (KOV) et de Mashamba Est (MSH EST) ».

L’objectif de ce travail est d’analyser de manière scientifique l’impact de la fragmentation


du point de vue environnemental. Pour ce faire nous allons :

 Déceler les causes et définir une zone de sécurité concernant les projectiles;
 Calculer les vitesses de pointe des particules.

1
Ainsi, pour répondre à ces attentes, nous avons organisé notre travail en trois chapitres
hormis l’introduction et la conclusion.

 Chapitre I : Généralités sur les gisements de KOV et de MASHAMBA EST;


 Chapitre II : Notion de fragmentation ;
 Chapitre III : Analyse de l’impact de la fragmentation sur les agglomérations
environnant la mine à ciel ouvert de KOV et de MASHAMBA EST.

2
Chapitre I

GENERALITES SUR LES GISEMENTS DE KOV ET DE


MASHAMBA EST

I. Généralités sur le gisement de KOV


I.1 Cadre géographique
I.1.1 Présentation
Le gisement de KOV est localisé dans le secteur minier de Kolwezi. Rappelons en passant
que ce secteur occupe l’extrémité occidentale de l’arc cuprifère Katanguien l’une de deux sous
provinces métallo géniques de l’Afrique centrale, l’autre étant le Copperbelt Zambien.

Le secteur minier de Kolwezi se situe à environ 300 Km (à vol d’oiseau) à l’ouest de la


ville de Lubumbashi. Il renferme, outre le gisement de KOV, qui est notre site d’étude, plusieurs
mines à ciel ouvert parmi lesquelles : Kamoto Nord, Kamoto Est, Mupine, Dikuluwe,
Kilamusembu, etc. À celles-ci s’ajoute la mine souterraine de Kamoto.

Toutes ces mines sont concentrées dans une bande étendue ayant 23 Km de Long et de
Large, couvrant ainsi 230 Km² de superficie. Cette bande est communément appelée « Lambeau
de Kolwezi ». Ses coordonnées géographiques sont : 10° 40’ et 10° 46’ de latitude Sud et 25° 25’
et 25°57’ de longitude Est. Quant à KOV qui est notre site d’étude, elle est comprise entre les
méridiens : X= 435000 et 44000 et de méridiens Y= 310000 et 315000 est reste encore une
propriété de la Gécamines dont l’exploitation est assurée par KCC SA sous un contrat
d’amodiation.

3
Figure I. 1 : localisation géographique

I.1.2 Relief et hydrographie


La région de Kolwezi est dominée par deux zones morphologiques :

 Un relief tourmenté, faisant apparaitre un massif rocheux constitué des micaschistes et des
quartzites d’âge Kibarien moyen (FRANCOIS et CAILTEUX, 1981), au Nord-Ouest c’est
le promontoire de Nzilo.
 Les hauts plateaux sablonneux de Manika au Sud-Est de Biano au Nord-Est, séparés par la
vallée du Lualaba l’altitude moyenne de la région varie entre 1000 et 1500m

L’hydrographie appartient, dans sa totalité, au bassin du Lualaba. Cette région est


sillonnée par des ruisseaux. Ceux-ci prennent leurs sources au Sud-Est dans le plateau de Manika
et se déversent les un dans la rivière Luilu à l’Ouest et les autres dans la rivière Musonoï.

4
I.1.3 Climat et Végétation
Comme le Katanga méridionale, en générale, la région de Kolwezi, accuse un climat du
type tropical. On distingue deux saisons : l’une pluvieuse allant d’octobre en Avril et l’autre sèche
s’étendant de Mai à Septembre.

Ces deux saisons influent beaucoup sur le balancement du niveau de la nappe phréatique
de sorte qu’en saison de haute pluviosité, la nappe affleure par endroits alors qu’en période sèche,
elle se stabilise à environ 10 m de profondeur.

En saison sèche, prédomine les alizés du Sud-Est, typiquement froids et secs venant de
l’océan Indien alors qu’en saison des pluies interviennent deux composantes Nord-Ouest du flux
de la mousson Ouest Atlantique qui sont humides et assez frais. (Malaise, 1975).

Les eaux d’infiltration empruntent souvent les accidents tectoniques ayant affecté le
Katanguien.

Selon les études menées par MBENZA (1973), pendant la saison des pluies, la répartition
des jours pluvieux est irrégulière et la hauteur pluviométrique moyenne annuelle varie entre 1.100
et 1.800 mm, la température moyenne annuelle est de 20,7°C.

Le couvert végétal du Katanga méridional est dominé par la forêt claire par endroits, on
observe une forêt dense ; néanmoins une forêt de galerie se rencontre le long des principaux cours
d’eaux. La savane a herbes longues et à forte densité se développe dans les endroits périodiquement
inondés et à la tête des cours d’eau. Une végétation basse de type steppe peut être irrégulièrement
observée sur les hauts plateaux.

I.2 Cadre géologique


I.2.1. Géologie du Katanga
L’étude bibliographique sur les formations géologiques du Katanga montre que celles-ci
sont réparties en :
 formations plissées et métamorphiques du Précambrien à la base ;
 et formations phanérozoïques tabulaires au sommet.

5
I.2.1.1. Formations précambriennes
Les formations qui appartiennent au Précambrien, comprennent de bas en haut :

 le Complexe de base : il s’agit d’après Ngoy (1992), d’un socle granito gneissique
métamorphique plissé et affecté par une activité de type magmatique ;
 le Kibarien : il consiste en un ensemble de métasédiments très épais (10000m) plus ou
moins métamorphiques recoupés par des granites accompagnés de pegmatites
minéralisées en cassitérite, colombo-tantalite et wolframite ;
 le Katanguien.
Vu l’importance que revêt le Katanguien dans la suite de notre étude, nous allons nous
appesantir sur ce seul super-groupe.

I.2.1.2 Katanguien
Le Katanguien consiste en une succession de sédiments déposés durant la période ou une
partie de la période qui a séparé l’orogenèse Kibarienne de l’orogenèse Lufilienne. Ces sédiments
katanguiens se sont déposés entre 880 et 500Ma et leur extension couvre une grande partie de la
Zambie jusqu’au Katanga.
Le Katanguien affleure au sud de la chaîne Kibarienne, plus précisément au Sud, au centre et au
Nord du Katanga. On y distingue :
 au Nord, le Katanguien tabulaire comprenant les plateaux de Biano au Nord-Ouest et de
Kundelungu au Nord-Est ;
 et au Sud, le Katanguien plissé communément appelé " arc Lufilien " qui part de la
Zambie jusqu’à Kolwezi et en Angola.

Ce vaste ensemble Katanguien repose en discordance sur l’Ubendien au Nord-Est et sur


le complexe de base au Sud-Est et à l’Ouest sur le Kibarien par l’intermédiaire d’un conglomérat.
Le projet 450 intitulé " ProterozoïcSediment-hosted Base MetalDeposits of Western Gondwana "
de l’IGCP (International Geological Correlation Program) a approuvé la nouvelle nomenclature de
la litho-stratigraphie du Katanguien.
Dans cette dernière, les formations du Précambrien (le Complexe de base, le Kibarien et
le Katanguien) deviennent des super groupes, les super groupes deviennent des groupes (Roan,
Nguba et Kundelungu pour le Katanguien) et, les anciens groupes sont nommés sous-groupes
(RAT, Mines, Dipeta, Mwasha, Likasi, Monwezi, Kalule, Kiubo et Plateaux).
6
La subdivision du Katanguien se présente de haut en bas comme suit :
 le Groupe de Kundelungu ;
 le Groupe de Nguba ;
 le Groupe de Roan.

Figure I. 2 : Stratigraphie du système Katanguien (Cailteux, 2010)

7
Le paragraphe ci-dessous est une brève description du Groupe de Roan beaucoup plus
concerné par cette étude.

1. Le Groupe de Roan

Il s’agit d’un ensemble de dolomies plus ou moins siliceuses et de pélites ou arénites à


ciment dolomitique, déposé probablement dans un milieu lagunaire. Son épaisseur totale pourrait
dépasser 1500 m. Il est mal connu car des brèches microgréseuses interrompent la succession des
sédiments le long de quelques horizons bien déterminé, parallèlement à la stratification (François,
2006).
Ce groupe est subdivisé en quatre sous-groupes se succédant de bas en haut comme ci-
après :

a. Le sous-groupe de Roches Argileuses et Talqueuses (R1)

Ce sous-groupe est constitué des roches argilo-talqueuses appelées communément RAT.


Cet ensemble est une formation tendre, toujours tétanisée et parcourue par de nombreuses failles
qui y interrompent la continuité des couches. Sa base est inconnue.

b. Le sous-groupe des Mines (R2)

C’est le sous-groupe le mieux connu du Katanga. Il recèle les principaux gisements

Cuprifères et est connu sous le nom de « série des mines ». Ce groupe renferme l’essentiel des
minéralisations cupro-cobaltifères et uranifères de l’arc Lufilien au Katanga .Dans ce groupe on a
la subdivision suivante :
 R.2.3 calcaire à minéraux noirs (C.M.N) à dominance carbonatée et divisé en deux
minéraux ; R.2.3.2 dolomie claire avec banc de grès fins chloriteux et R.2.3.1 dolomies et
shales dolomitiques plus ou moins carbonés, noirs à gris ayant une épaisseur de 30 à 80
m;
 R.2.2 shale dolomitique (SD) gris vert avec trois minéraux des shales argileux, peu
dolomitiques plus ou moins carbonés de gris foncé à noir ; 35 à 40 m d’épaisseur en plus
vers le Nord de l’arc Lufilien ; l’horizon de dolomie est parfois stromatholitique et
d’arkose dolomitique ;

8
 R.2.1 à dominance carbonatée et avec trois niveaux ; R.2.1.2 ou RSC dolomite
stromatholitique grise non stratifiée de 0 à 25 m d’épaisseur ; R.2.1.2 comprenant des
roches siliceuses feuilletées (RSF) et des dolomies stratifiées (D.STRAT), dolomies
siliceuses litées de 8 à 12 m ; R.2.1.1 roche argilo-talqueuse (RAT) de couleur grise ayant
une épaisseur réduite.

c. Le sous-groupe de Dipeta(R3)

Il est mieux représenté au nord du polygone de Tenke-Fungurume et comprend quatre


formations (Cailteux et al., 2007) : un microgrès ou shale gréseux massif, roche siliceuse gréseuse
(R.G.S.) (R3.1), un microgrès argilo-dolomitique avec les intercalations des grès feldspathiques ou
des dolomies blanches (R3.2), la formation de Mofya constituée d’une alternance de dolomies, de
dolomies gréseuses et de microgrès dolomitiques (R3.3) et la formation de Kansuki (R3.4) qui
comprend des dolomies avec des lits d’intercalation volcanoclastiques.
d. Le sous-groupe de Mwasha (R4)

Il est souvent rencontré à son état altéré, présentant des teintes gris vert ou lilas a brun
rougeâtre, on y reconnait trois formations (Cailteux et al. 2007) : la formation de Kamoya (R4.1)
constituée de shales dolomitiques, microgrès, grés avec les nodules des cherts et des roches
pyroclastiques; la formation de Kafubu (R4.2) constituée de shales carbonates, et la formation de
Kanzadi qui comprend une alternance des microgrès et shales (R4.3).

9
Tableau I. 1: Litho stratigraphie du super groupe Katanguien au Katanga (Cailteux et
Kampunzu, 1995)

Super Sous-
Groupe Formation Lithologie
Groupe groupe
Biano Arkoses rouges ; poudingues, grès argileux et
(Ku 3) shales.
Grès argileux, shales plus ou moins gréseux,
Ku 2.2
Kiubo oligistifères
(Ku 2) Grès fins et shales avec intercalations des lits de
Ku 2.1
Kundelungu

grès fins feldspathiques


Siltites dolomitiques et shales;
Ku 1.3
Calcaire oolitique rose à gris
Grès argilo-dolomitiques très micacés,
Kalule
oligistifères. Calcaire oolithique, avec bancs de
(Ku 1) Ku 1.2
macigno, shale et grès fins micacés
Dolomie rose à grise
Katanguien

Ku 1.1 Mixtite (Petit conglomérat)


Dolomie grise, mauve et blanche alternant avec
Monwezi des bancs de shales gris et verts (Série
(G 2) récurrente), shale avec microgrès dolomitiques
au sommet
Nguba

G 1.3 Siltites dolomitiques et shales


Shale et dolomie laminée stromatholitique
Muombe
G 1.2 (Kaponda), dolomie massive à laminée
(G 1)
(Kakontwe)
G 1.1 Mixtite (Grand conglomérat)
Upper Shale, shale carboné, grès arkosique ou arkose au
Mwashy
(R 4.2) sommet
Roan

a
Lower Dolomies avec jaspe et oolites ferrugineuses,
(R 4)
(R 4.1) banc d’hématite et pyroclastite verte

10
Upper Dolomie avec intercalations de grès et de grès
Dipeta (R 3.2) feldspathiques
(R 3) Lower
Shale à cailloutis ou grès fins feldspathiques
(R 3.1)
Kambove
Dolomies à laminations stromatolitiques et
(R 2.3,
talqueuse, Siltites dolomitiques
CMN)
Shales Shale dolomitique, shale carboné, dolomies
Dolomitique occasionnelles, grès et arkoses
Mines s Shale dolomitique, dolomies quartzeuses au
(R 2) (SD, R 2.2) sommet
Dolomie stromatholitique avec intercalation des
shales (RSC)
Kamoto
Dolomie stratifiée et dolomies laminée litée
(R 2.1)
siliceuses (RSF)
Siltites dolomitiques (RAT grises)
Siltites dolomitiques massive, roses,
R 1.3
hématitifères et chloriteuses
RAT Siltiteschloritiques roses à lilas, grès vers le bas,
R 1.2
(R 1) dolomie stromatolique au sommet
Siltites dolomitiques rouges pourpres,
R 1.1
hématitifères

I.2.1.3 Tectonique du Katanga


Les dépôts du groupe du Katanga présentent dans leur ensemble des caractères de dépôts
détritiques : ce sont des grès parfois grossiers et des carbonates qui peuvent être construits ou
oolithiques. Des émersions plus ou moins locales sont probables. La zone du
Katanga méridional a été affectée par trois cycles successifs d’orogenèses. Un premier
cycle affectant le système antékibarien ; un second cycle, le système Kibarien, qui s’est manifesté

11
immédiatement en bordure du système antékibarien et ; un troisième cycle Kundelunguien (ou
Lufilien).
L’orogenèse Lufilienne est la plus jeune des trois. Les terrains du Katanga ont subi les
effets intenses de cette orogenèse. Cette orogenèse s’est déroulée en plusieurs épisodes échelonnés
entre 600 et 500Ma que François appelle phase Kolwezienne, phase Kundelunguienne et phase
Monwezienne.

Il est à noter que le Katanga a subi dans sa moitié sud un plissement très fort ; les dépôts
ont été faillés, divers volumes ont été poussés et ont chevauché les autres. Ses structures ont la
forme d’un arc dit lufilien (cuprifère), s’étendant sur une longueur de 500 km et sur une largeur
d’une centaine de km.
Cet arc plissé a une concavité tournée vers le sud d’où est venue la poussée orogénique.
Il est amorcé dans le Copperbelt zambien, zone où affleure le soubassement sous forme du Massif
de la Sabwe et de différents massifs plus petits comme les massifs de Konkela, de Mokambo et de
la Luina.
Le Katanguien se trouve divisé en deux régions bien distinctes dont :
 le Nord Katanga, qui n’a pas échappé à cette orogenèse et qui a été plissé en anticlinal ;
 et le Sud Katanga, qui était le siège d’une tectonique intense.
Au Sud du Katanga, le Katanguien s’est plissé sous forme d’un grand arc dont la concavité
est tournée vers le Sud. Le Roan est remonté de la profondeur et a été extrudé sur le Kundelungu.
Il a été plissé, chevauché, voire charrié, puis disloqué en plusieurs méga fragments de
dimensions variables (écailles).
I.2.1.4 Minéralisation
Au Katanga, il existe des gîtes aurifères, stannifères, cobaltifères, uranifères et cuprifères
qui sont étroitement liés aux divers cycles orogéniques. La minéralisation aurifère se situe dans la
partie supérieure du système antékibarien, alors que la minéralisation stannifère est liée à
l’orogenèse Kibarienne affectant les couches inférieures du système de Kibari. Elle se trouve
surtout là où les couches Kibariennes ont une grande épaisseur. Pour la minéralisation cuprifère, il
y a lieu d’en distinguer deux sortes : la minéralisation cuprozincifère d’origine filonienne
(postlufilienne : type Kipushi) et la minéralisation cuprocobaltifère, stratiforme et diagénétique,
liée au groupe de Roan (type sous-groupe des Mines).

12
I.3 Géologie de KOV
Les formations qui recèlent le gisement de KOV appartiennent au ROAN qui forme avec
le NGUBA et le KUNDELUNGU le super groupe Katanguien. Le complexe KOV fait partie du
lambeau de charriage de Kolwezi. Ce dernier se présente sous forme d’une nappe ellipsoïdale de
23 Km de grand axe orientée vers Est-Ouest et de 10 Km de petit axe d’orientation Nord-Sud. Cette
nappe se présent à grande échelle comme une méga brèche dont les écailles représentent les macros
éléments et la RAT qui compose la matrice. Les macros éléments qui sont les écailles sont
constituées des roches appartenant au ROAN moyen.

I.3.1 Structure de KOV


Les méga-fragment qui composent le gisement de KOV s’est produit dans un synclinal
Est-Ouest ; la structure est composée d’un membre à fort pendage vers le Sud et un pendage Faible
en profondeur, membre Nord.

Le gisement de KOV est subdivisé en 6 écailles :

 OLIVEIRA : observé principalement au Nord de la Mine à ciel Ouvert ;


 VIRGULE : observé essentiellement sur le flanc Ouest de la Mine ; du point de
vue structurale, Virgule constitue le flanc Nord d’un synclinal d’axe Est - Ouest et
joue apparemment le rôle du flanc Sud de South Ridge (F.S.S.R) ;
 ŒUF : constitue un anticlinal emballé dans la RAT sur l’axe du plie Kamoto Est
Virgule ;
 KAMOTO EST : il s’agit du flanc Sud d’un synclinal dont le pendage de couche
est subvertical ;

En dehors de ce dernier, trois autres écailles sont légèrement observées à l’Est à savoir :

 VARIANTE ;
 F.N.S.R (Flanc Nord South Ridge).

La plus importante structure à KOV est le synclinal « Virgule – Kamoto Est » ce terrain a
connu de phénomène tectonique qui explique une structure tellement faillée ou plissée ; et par les
effets météoriques toutes les couches superficielles sont presque très altérées. En profondeur, les
formations géologiques sont généralement dolomitiques plus ou moins altérées. En facies
dolomitiques, les minerais se présentent sous forme des oxydes et des sulfures de cuivre et cobalt.

13
Les complexes KOV est composé de plusieurs écailles qui sont des roches sédimentaires.
Ces macroéléments sont liés les uns aux autres ou à certains endroits ils sont disjoint (Ngoy, 1997).

I.3.2. Lithostratigraphie
Les formations qui recèlent les gisements de KOV appartiennent au groupe de ROAN qui
forme avec le groupe de KUNDELUNGU et le NGUBA le système Katanguien.

Le groupe de ROAN est subdivisé en quatre sous-groupes anciennement appelé série et


groupe.

Du sommet à la base on a d’après Cailteux (2005) :

Le sous - groupe de MWASHYA (R4) ;


Le sous - groupe de DIPETA (R3) ;
Le sous - groupe de MINES (R2) ;
Le sous - groupe de RAT (R1).

La minéralisation de KOV est dans le sous – groupe de Mines. C’est le sous – groupe le
mieux connue au Katanga et le plus réputé parce qu’il renferme les gisements cupro-cobaltifère de
la province.

Les caractéristiques lithologiques et structurales des différents niveaux du sous – groupe


des mines de KOV :

DIPETA INFERIEUR (R3.1) OU RGS

Roche Gréseuse Siliceuse, massive de couleur gris violacé à gris rougeâtre ferrugineux
s’altère en mauve rougeâtre avec banc de dolomie stratifiée type CMN talqueux.

FORMATIONS DES TRANSITIONS (ENTRE R3 ET R2)

Entre le R3 et R2, il y a une brèche intraformationnelle dont son aspect est le suivant :

 Matrice gréseuse avec les éléments subarrondis à subanguleux multicolores roulés, formés
de RGS et CMN avec oligiste disséminé ;
 Couleur gris rougeâtre, gris sombre, ferrugineuse.

Souvent à chaque contact des formations géologiques à KOV, on observe des structures
brechiées.

14
CMN SUPERIEUR (CMN 2)

Roche Argilo-Dolomitiques un peu gréseuse et talqueuse très altérée de couleur jaune,


blanche, gris clair ; rougeâtre et un peu sombre par endroits massive et / ou stratifiée avec banc de
dolomie gris blanchâtre fracturée et/ou bêchée avec épaisseur variable 20 à environ 50M avec
présence de Collenia par endroit.

CMN INFERIEUR (CMN 1)

Dolomie Stratifiée carbonée (graphiteux) fracturée avec veines de quartz, couleur noir,
gris sombre s’altère en argilites sombre noirâtre et/ou gris jaunâtre avec pyrite en cristaux
disséminé ;

SHALE DOLOMITIQUE (SD)

Le shale dolomitique est subdivisé en 2 groupes :

Shales dolomitique Supérieur (SDS) et shale dolomitique de base (SDB)

Shale dolomitique 3b

Finement stratifié au sommet et rubané à la base avec joints des stratifications, colorés en
noirs par l’oxyde noir de couleur jaune à rose présence des petits nodules avec stratification
entrecroisée par endroits.

Shale dolomitique 3a

Finement stratifié avec joints des starifications colorés en noirs par l’oxyde noir de couleur
jaune à rose, présence des petits nodules stratification entrecroisée par endroits.

Shale dolomitique 2d

Finement stratifié de couleur gris verdâtre s’altérant en jaune brun avec joints noirs, fin
graphiteux noir très micacé présence de banc de grès feldspathique et de dolomie.

Shale dolomitique 2c

Finement stratifié au sommet et à la base grossièrement stratifié, couleur gris verdâtre


s’altérant en jaune brun avec joints noirs, fin graphiteux noir très micacé, présence de banc de grès
feldspathique et de dolomie, présence de Collenia ;

15
Shale dolomitique 2b

Présence de Collenia, vaguement stratifié, peut être graphiteux de couleur gris clair à gris
verdâtre s’altérant en gris jaunâtres et/ ou jaunâtre à rosâtre ;

Shale dolomitique 2a

Finement lités avec présence de la chalcopyrite disséminée de teinte gris clair s’altérant
en gris jaunâtre, un peu rosâtre ;

BOMZ (SD 1a)

Massif de couleur gris noir altérée en jaune noir et happe a la langue avec présence
d’oxydes vert et noir parfois lenticulaire avec comme épaisseur ± 3m on note la présence de
chalcopyrite et oxydes (vert et noirs) ;

Shale dolomitique de base (SD 1a)

Stratifié (gros bancs) de couleur gris claire à gris verdâtre alternant avec de lits gris noir
avec des petits nodules aplatis ayant comme épaisseur ± 7m minéralisé en oxydes (vert et noir) et
sulfure ;

ROCHE SILICEUSE CELLULAIRE (RSC)

Massive Siliceuse avec présence des grands cristaux de dolomie noire s’altérant, roche
siliceuse cariée ayant une épaisseur 15 à 25m, stérile et/ou minéralisée ;

SHALES INTERCALAIRES

Sous forme lenticulaires (en forme d’une lentille), soit en biseaux, vaguement stratifié non
continus couleur gris clair à gris blanchâtre, présence des oxydes (vert et noir) et des sulfures ;

ROCHE SILICEUSE FEUILLETEE (RSF)

Structure feuilletée et ondulée bien litée de couleur gris claire à gris blanchâtre altérée
comme épaisseur 3 à 7m siliceuse et/ou argileuse ;

16
DOLOMIE STRATIFIEE (D’STRAT)

Stratifiée grossièrement et argileux, de couleur gris à gris noir, présence des niveaux
cherteux à la base et au sommet avec des nodules à grandes dimensions comme épaisseur ± 5m ;

ROCHE ARGILO TALQUEUSE GRISE (RAT GRISE)

Microgrès, massive de couleur gris-vert s’altérant en gris blanchâtre, comme épaisseur ±


2,50m ;

BRECHE DE RAT GRISES

Couleur gris-vert, broyée avec matrice Micro gréseuse avec rubanage grossier, comme
épaisseur ± 2m

ROCHE ARGILOTALQUEUSE LILAS (RAT LILAS)

De couleur rose ou violacée, massive et fracturée avec présence de l’oligiste avec matrice
Micro gréseuse ;

17
Tableau I. 2: stratigraphique de KOV

SERIES NIVEAUX S/NIVEAU ROCHES ORBODIES


DIPETA INF RGS Argilite violette
R.3.1 avec bancs dolo
DIPETA (R.2) type CMN
BRECHE RGS ⁺ CMN
HETEROGENE
R.2 SUPER CMN Argilite
(R.2.3) CMN R.2.3.2 talqueuse
Jaune, blanc,
rose
CMN Dolomie
R.2.3.1 carbonée
gris⁺ veine
quartz
SD Sup
R.2 MOYEN 3B
(R.2.2) R.2.2.3.2
SD SD Sup
3A
R.2.2.3.1
SD Moyen
2D
R.2.2.2.4
SD Moyen
2c
R.2.2.2.3
SD Moyen
2B
R.2.2.2.2

18
SD Moyen
SERIE DES 2A
MINES R.2.2.2.1
(R.2) SD Inf.
1B Dolomie
R.2.2.1.2 massive
BOMZ OBS
SD Inf. Shale
1A dolomitique de
R.2.2.1.1 base
SDB
R.2 INFERIEUR RSC Dolomie
R.2.1.3 siliceuse
massive
cellulaire
RSF Dolomie
R.2.1.2.2 siliceuse
feuilletée
D’STRAT Dolomie
R.2.1.2.1 argileuse
stratifié OBI
RAT Grise Microgrès
R.2.1.1 dolomie lité gris
claire verdâtre
SERIE DES Microgrès
RAT (R.1) BRECHE DE dolomie
RAT (Grise) massive avec
élément mono
génique
R.1 RAT Lilas R.1

19
I.3.3 Tectonique
Le Katanguien a largement subi les mouvements de l’orogenèse Lufilienne. Selon Cahen
et Al (1971), ces mouvements se manifestent en plusieurs épisodes échelonnés (885, 680, 620 Ma).
La configuration arquée de la ceinture cuprifère daterait de l’époque de l’orogenèse Lufilienne.
Cette tectonique Katanguienne a donné naissance à des alignements anticlinaux et synclinaux
orientés généralement suivant la direction SE-NW dans la région du dôme de la Luina et NE-SW
dans le secteur de Kolwezi. Cette tectonique serait facilitée et accompagnée par des phénomènes
diapiriques. François (1973, 1987, 1995), qui s’est particulièrement pencher sur la tectonique
Katanguienne, pense qu’il y a eu deux phases tectoniques au moins.

Il s’agit :

 La phase Kolwezienne, qui selon cet auteur, s’est produit durant le dépôt du Kundelungu
supérieur (Ks.2). Elle a donné naissances à des plis déversés vers le Nord et au
chevauchement du flanc Sud sur le flanc Nord.

 La phase Monwezienne, celle-ci s’est manifestée après le dépôt du Kundelungu supérieur.


Elle a probablement déformé l’ensemble Katanguien. D’après François (1973, 1987),
l’allure arquée actuellement de la ceinture cuprifère en résulterait. Cette phase aurait, en
outre, produit des plans axiaux déversés vers le Sud.

Le groupe des Mines Katanguien a été morcelé au cours de la tectonique Katanguienne


(620 Ma) en nombreux lambeaux ou écailles diversement orientés.

A Kolwezi selon François (1973) un pli anticlinal serait né au cours de la phase


Kolwezienne et le flanc Sud de ce pli aurait chevauché le flanc Nord. Le déplacement s’amplifiant,
ce chevauchement se serait transformé en charriage.

A KOV, l’ensemble est l’expression d’un mouvement d’abord verticale dans les secteurs
Ouest et Est. Le mouvement devient horizontal à proximité de la surface actuelle. Dans le Sud de
KOV, Kamoto Est, Œuf et Virgule forment une écaille. Dans le Sud-Ouest, l’allure est globalement
synclinale, d’axe horizontal Est-Ouest tan disque dans l’Est, le synclinal se renferme et se déchire
dans la partie axiale et les flancs deviennent verticaux.

20
A la limite Est entre Kamoto Est et Virgule, on a la figure structurale de l’œuf, qui est un
apex anticlinal d’axe vertical puis horizontal à tendance Ouest. En surface l’allure de structure
traduit un mouvement horizontal vers l’œuf qui aurait replie le CMN sur lui-même avec un long
pincement synclinal subhorizontale de RGS (Mpunga, 1985).

I.3.4 Altération
L’altération est le phénomène de la destruction de la roche par des phénomènes physiques,
chimique cette destruction s’accompagne d’une modification des propriétés physico chimiques,
minéralogiques et même géo mécaniques de la roche.

A KOV la plupart de roches sont dolomitiques à l’état sain et deviennent sableuses, argilo-
sableuse après altération.

Dès à présent PLACET et HOLUBEC (1984) et MPUNGA (1985) reconnaissent dans le


Sud de KOV :

 L’altération profonde de Kamoto EST jusqu’à la plateure (moins prononcé) de


Virgule et de F.N.S.R ;
 L’altération locale préférentielle aux alentours des fractures (meilleure circulation
des eaux) ; et la trace d’une pale circulation des eaux en vaste chenal au fond du
synclinal Kamoto-EST- Virgule, avec un toit dolomitique en surplomb du coté de
Virgule (MPUNGA, 1985).

21
Tableau I. 3: les produits d’altération des formations de KOV

L’ALTERATION DE KOV

FORMATION PRODUITS D’ALTERATION


GEOLOGIQUES
RGS Argile un peu sableuse, jaune brune
CMN Sable argileux, gris jaune avec des lits de cherts et des paillettes de Nice
SD Argile sableuse, blanchâtre a brune avec les paillettes de micas,
pulvérulente par endroit
RSC Sable fin, un peu argileux, blanc à brun, présence de la dolomie caverneuse
RSF Argile sableuse, gris claire
D’STRAT Argile sableuse, gris jaune, blanchâtre
RAT GRISE Shale sableux, savonneux, gris claire
RAT LILAS Argile sableuse, lilas ou lie de vin

II. Généralités sur le gisement de MASHAMBA EST

II.1 Présentation
La mine de MASHAMBA a été mise en exploitation par la Gécamines ; dont les minerais
extrait étaient destiné à alimenter le concentrateur de KZC et KTC, elle est localisée dans la
province du Lualaba à l’Ouest de la ville minière de Kolwezi.

II.2 Minéralisation
La minéralisation dans la mine à ciel ouvert de MASHAMBA est cupro-cobaltifère,
oxydée en surface et mixte. Cette minéralisation est localisée dans les deux corps minéralisé, elle
est lenticulaire, elle s’observe aussi dans le RSC dans les roches siliceuses séparent les deux corps
minéralisés dans les formations SDS et CMN du toit du gisement mais également d’autres
substances minéralisées de concentration minière telle que l’or et d’autres minéraux.

A noter que cette mine contient une minéralisation à faible teneur, la raison pour laquelle
la Gécamines l’avait abandonné après avoirs exploiter l’ore body inferieur mais il est repris par
KCC c’est pour de raison de la technologie et du coût sur le marché.

22
III. Méthode d’exploitation
La méthode d’exploitation est définie comme une organisation dans le temps de la
progression de l’ensemble des gradins à l’intérieur de la fosse. Elle est dépendante de la
morphologie du gisement.

Vue la morphologie du gisement de KOV et de MASHAMBA EST, l’exploitation se fait


à ciel ouvert par la méthode de fosses emboitées dont les éléments fondamentaux sont repris dans
le tableau ci-dessous :

Tableau I. 4: Paramètres d’exploitation de la mine à ciel ouvert de KOV et de MASHAMBA EST

Paramètres d’exploitation Dimensions


Hauteur de gradin 10 m
Largeur banquette 10 m
Angle de talus de gradins 65 – 70 º
Longueur inclinée 50 m
Largeur inclinée 35 m
Pente inclinée 10%

IV. Conclusion
Le but poursuivi dans ce chapitre était de ressortir le cadre géologique, géographique et
minier du gisement de KOV et celui de MASHAMBA EST. Les deux gisements font partir du
lambeau de Kolwezi, du groupe de ROAN et précisément du sous-groupe de la série de mines (R2)
tout en appartenant au super-groupe Katanguien et la minéralisation de ces gisements est cupro-
cobaltifère et composée des oxydes.

23
Chapitre II

NOTIONS SUR LA FRAGMENTATION

III.1 Introduction
Objectif poursuivi dans ce présent chapitre est de présenter une théorie générale sur la
fragmentation, étant donné que cette dernière est la toute première opération technologique minière
qui consiste à abattre la roche à l’aide des explosifs (abattage à l’explosif).

Ainsi, cette opération implique deux sous opérations nécessaires à savoir :

 Le forage;
 Le minage.

III.2 Le forage

III.2.1 Considérations générales


Dans l’opération de la fragmentation (l’abattage à l’explosif), le forage est la première sous
opération de cette dernière puis il est l’une des étapes la plus déterminante dans ce sens que la
profondeur, l’inclinaison, le diamètre du trou de mine interviennent dans le calcul des blast pattern ;
l’efficacité et l’exactitude du forage influent donc de manière pondérale sur l’efficacité du minage ;
il convient donc que l’opération de forage soit dirigée par un professionnel assez expérimenté pour
pouvoir espérer un bon résultat de fragmentation.

III.2.2 Définition
Dans le cadre de la fragmentation, on peut définir le forage comme l’action de réaliser un
trou dans le massif rocheux, appelé trou de mine à l’aide des outils mécaniques soit outils de coupe
en vue d’y placer la charge explosive.

Les trous de mines sont généralement verticaux ou faiblement inclinés pour les mines à ciel
ouvert, et horizontaux ou faiblement inclinés pour les mines souterraines.

24
III.2.3 Equipements de forage
On distingue plusieurs groupes et versions des engins de forage classés suivant le mode de
forage et le type d’énergie.

Actuellement, l’outil pneumatique vient au premier plan en raison de multiples qualités :


puissance, souplesse, rapidité et maniabilité.

C’est ainsi que le choix d’un engin de forage dépendant de l’objectif à atteindre et il est
essentiel de connaitre son mécanisme de travail, sa performance et son rendement.

Pour ce qui est de la mine à ciel ouvert de KOV et de MASHAMBA EST, on utilise les
sondeuses de marque ATLAS CONGO (EPIROC) et CAT équipés de l’outil de coupe qui sont le
tricône et le taillant, les tiges ont une longueur de 7,5 m, de 6 m avec différents diamètres.

Nous tenons à signifier que les sondeuses utilisées dans la mine à ciel ouvert de KOV et de
MASHAMBA EST, il y avait la grosse sondeuse avec comme outil de coupe le tricône ayant un
diamètre de 251 mm soit 9,9" et les petites sondeuses avec comme outil de coupe le taillant ayant
une variété de diamètres.

III.2.3.1 Description de la machine


1. La ligne d’outils :
- Tête de rotation
- Adapteur supérieur
- Première tige de 7,5m
- Deuxième tige de 7,5
- Adapteur inferieur
- Marteau
- Jupe
- Tricône
2. La cabine : est un espace clos où on y trouve l’index (tour moteur) et différentes manettes.
3. La partie motrice :
- Moteur diesel
- Huile de moteur
- Compresseur

25
- Radiateur
- Eau de forage

Figure II. 1: sondeuse

26
Figure II. 2: sondeuse

Les engins de forage utilisés dans ces deux mines permettent d’exécuter deux modes de
forage :

 Le forage carotté
 Le forage destructif

En dépit du fait qu’il existe deux modes d’abattage, toutes les machines se révèlent être
identiques du point de vue construction. Les différents sous-ensembles qui les composent jouent le
même rôle et le même but.

27
Divers facteurs doivent être pris en considération pour le choix de l’équipement de forage
des roches. Les principaux facteurs sont :

 Le type et la constitution des roches


 Les principales caractéristiques de la sondeuse
 Le diamètre et la profondeur des trous à forer

III.2.4 Forage carotté


Le but du sondage carotté est de découper en continuité sur toute la longueur forée, mais par
passes successives, une colonne de terrain ou roche puis de la remonter à la surface du sol pour un
examen géologique ou essai de laboratoire. Dans le sondage carottant, la roche est attaquée au moyen
du tube carottier portant à son extrémité une couronne diamantée à laquelle on imprime un
mouvement de rotation accompagné d’une poussée. De cette façon, on réalise une saignée circulaire
de la roche en conservant la carotte. Celle-ci qui constitue un échantillon fidèle de la formation
traversée doit être ensuite ramenée à la surface. L’extraction et la fixation de la carotte se produisent
à la manœuvre ascendante du tube carottier grâce à la présence, dans la base, de la couronne (pour
simple carottier) ou dans la boîte à ressort (pour double carottier) d’un ressort unique qui sert autour
de la carotte.
III.2.5 Forage destructif
L’outil de forage arrache des fragments de roche par abrasion ou percussion. Les débris de
forage (cuttings) sont remontés à la surface soit à l’aide d’une circulation forcée d’un fluide de forage
qui est un mélange homogène de différents produits (chimiques ou non) dans de l’eau, de l’huile, de
l’air ; soit à l’aide du courant d’air. Dans ce mode de forage, deux techniques sont utilisées :
 Forage destructif au tricône ;
 Forage destructif au marteau fond trou.

Le forage destructif sert dans les domaines suivants :

 Sélectivité de la surface (sondages géologiques destructifs)


 Forage d’exhaure (piézomètres, puits filtrants, puits d’eau potable ou industrielle)
 Sondages horizontaux de décompression des aquifères en carrière
 Sondages initiaux dans les creusements des galeries, puits, chambres…
 Exécution des canalisations pour câbles électriques, conduites d’eau, conduites d’air…

28
III.2.6 Paramètres de forge
Nous devons savoir que les paramètres de forage dépendent toujours de la nature de terrains,
la nature de l’explosif et la dureté de la roche.
 Maille de forage : La maille de forage (Sm) est la surface formée par la distance entre deux
rangées successives appelée Ecartement (V) et celle entre deux trous de la même rangées
appelée Espacement (E), c’est un paramètre qui est tributaire de la nature du terrain et est très
important du fait qu’il intervient dans le calcul du volume des matériaux à fragmenter.
La maille de forage est définie par l’expression suivante :

Sm =V *E (m2)

Avec :

 Sm : Surface de la maille de forage en m2 ;


 V : Ecartement en m;
 E : Espacement en m.
La surface de la maille de forage varie en fonction de la nature des terrains et la disposition
des trous de mine doit être de préférence en quinconce.

Tableau II. 1 : les différentes mailles de forage suivant les catégories de terrain à KOV et à
MASHAMBA EST
Types de terrain Caractéristiques du point de vue abattage Maille de forage

en mm

T2 : Terrains tendres Pas de minage Pas de forage

T2D : Terrains relativement Cohésion plus ou moins forte dont • 9*9 ; 7*8 ; 8*9 ;
8*8
tendres l’excavation nécessite un tir

 d’ébranlement de faible charge


 d’explosifs

29
T3 : Terrains durs Nécessitant des tirs d’abattage avec • 6*7 ; 6*6

charge d’explosifs plus conséquents

T3D : Terrains très durs Fragmentation avec charge d’explosifs • 5*5 ; 5*6

plus brisants

 Profondeur des trous de mines : La profondeur du trou de mine dépend toujours de la


nature du terrain et de la hauteur du gradin, celui-ci est un paramètre très important étant
donné son incidence directe sur la qualité de la fragmentation. C’est ainsi que l’expérience
montre que pour chaque type de terrain nous pouvons attribuer un surforage question
d’éviter d’éventuels pieds de butte.

La profondeur des trous de mine est donnée par l’expression suivante :


𝐻𝑔
𝐏 = 𝐶𝑜𝑠α + Sf

Avec

P : profondeur du trou ;

Hg : Hauteur de gradin ;

𝜶 : Angle d’inclinaison des trous ;

Sf : Surforage.

Faisons remarquer que le surforage permet une bonne sortie du pied des gradins en vertu de
la progression en forme de cône d’un explosif dans un trou lors du tir. Par ailleurs, le surforage est
fonction de la dureté du terrain. Plus le terrain est dur plus le surforage est grand afin d’éviter la
formation des pieds de butte qui seront difficiles à évacuer (à excaver) avec un excavateur.

 Diamètre des trous de mines : Le diamètre des trous de mines est déterminé par le diamètre
de l’outil ou l’équipement de forage dont on dispose (taillant, tricônes...), il est un paramètre
très important dans la fragmentation du fait que sa dimension influe le calcul des paramètres,
principalement la maille et la hauteur de bourrage.

30
Dans les mines de KOV et MASHAMBAEST, on utilise le diamètre de 9,9’’ soit de 251
mm avec 25,4 mm vaut 1’’pour des trous de 10 m et 8’’ soit de 203 mm.

III.3 Le minage
Il est une opération qui consiste à mettre les explosifs dans des trous préalablement forés en
vue de les faire exploser.

Le choix de la méthode d’abattage est généralement guidé par la dureté des roches à excaver.
Dans les roches semi dures et dures, un abattage à l’explosif est indispensable.

L’ensemble des travaux d’abattage à l’explosif doit satisfaire à plusieurs impératifs que lui
imposent les particularités de l’exploitation à ciel ouvert, notamment :

 La sécurité du personnel et de l’équipement


 La garantie des réserves suffisantes du minerai abattu pour la production planifiée en assurant
une activité interrompue de la carrière. Pour ce faire, il convient de maintenir un avancement
constant des travaux d’abattage par rapport au front de chargement. Dans ce but, on est obligé
de travailler sur le front de carrière en trois zones de travail et dont les dimensions déterminées
en fonction des rendements des engins miniers ou de la production planifiée.

Figure II. 3: La séquence d’exploitation

31
Pendant que le chargement de la masse abattue s’effectue dans la première zone, la foration
des trous de mine se fait parallèlement dans la zone trois, tandis que les produits abattus de la
deuxième zone sont stockés pour un retard imprévu dans les travaux d’abattage.

Le but poursuivi par le minage a un double sens :

 Désagréger les terrains présentant une certaine dureté afin de faciliter le travail des engins de
chargement
 Réduire ensuite les dimensions des blocs trop grands pour être chargés ensuite dans les unités
de transport, ainsi que les blocs dépassant les possibilités des mailles des concasseurs à l’usine
de traitement
III.3.1 Paramètres de minage
 Charge spécifique

La charge spécifique est la quantité d’explosifs nécessaire pour fragmenter un mètre cube
de terrain donné. Elle est exprimée en g/m3 et est évaluée en équivalent d’explosif de référence
(par exemple ANFO).

L’utilisation des tubes Nonel et la réduction des charges spécifiques présentent beaucoup
d’avantages du point de vue technique que du point de vue économique et cela surtout lorsqu’on
adopte des tirs séquentiels trou par trou.

 Hauteur de bourrage (Hb) : Les bourrages sont des matériaux utilisés dans l’opération de
minage et qui permettent le confinement du trou afin de maintenir la charge explosive et leur
éviter de faire canon.

La hauteur minimale du bourrage se détermine en fonction de la dureté du terrain et de


l’expérience du boutefeu. On peut également utiliser les formules empiriques.

Une hauteur insuffisante provoque des projections de boue ou de terre. Ce qui entraîne
une perte sensible d’énergie d’explosifs. L’expérience montre que s’il n’y a pas de bourrage, la
mine peut être sans effet. Mais d’une manière générale, le trou est poché et l’effet d’explosion
n’atteint pas la surface.

Par ailleurs, si la charge est insuffisante et que la hauteur de la boue est trop grande, l’effet
de l’explosion n’atteint pas la surface. Il y aura un camouflet et le terrain inférieur sera seul ébranlé.

32
C’est ainsi, la hauteur de bourrage est la différence en mètre entre la profondeur du trou
de mine et la hauteur de la colonne explosive.

T = P - Lc

Avec :

T : Hauteur du bourrage ;

P : Profondeur du trou ;

Lc : Hauteur de la charge explosive.

 Mode de raccordement : Est l’un des paramètres non pas de moindre importance. Le schéma
de raccordement tient compte de la géologie du terrain (La direction des couches, le pendage
des couches…), de la surface de dégagement et de la présence des matériels à protéger.

Il existe plusieurs modes de raccordements réalisés dans une mine à ciel ouvert. Ces schémas
de raccordement tiennent compte des contraintes du lieu où on se trouve et des résultats
escomptés :

 La présence du matériel à sauvegarder (pompes installées dans les puits filtrants, pompes sur
radeau dans les puisards, câbles électriques…)
 Le pendage des couches pour de souci de sélectivité
 Cas spéciaux : creusement d’un puisard par exemple
 Principe

Le raccordement est une étape importante dans la réalisation du tir. L’ingénieur des mines
devra tenir compte du mode de raccordement lors de la réalisation du Blast pattern de sorte à indiquer
le point d’initiation, la surface de dégagement et contrôler l’étalement des produits minés.

Lors du raccordement, les principes ci-après doivent être observés afin de rentabiliser
l’opération :
 Commencer le raccordement à partir du dernier trou de la dernière rangée, le trou qui sera
miné le dernier ;
 Connecte ensuite les trous de banquette (Batter ou Buffer holes) et poursuivre avec les trous
de production jusqu’au trou de contrôle ;

33
 Ne jamais commencer le raccordement d’une rangée et stopper au milieu ; on pourrait
provoquer des ratés en oubliant le raccordement de quelques trous.
 Avoir toujours à l’esprit que le premier trou en face de la surface de dégagement est celui qui
devra être miné en premier ; penser alors à la direction de minage ;
 Le retard (ms) est le temps entre chaque trou de chaque rangée; il faudra alors uniformiser le
retard dans chaque rangée, aussi avoir le même temps de retard pour toutes les rangées , sauf
en cas de control de la cassure arrière ( Back Break Control) où il est conseillé de mettre un
retard un peu plus grand.
Exemple si on utilise 67ms pour la ligne de contrôle avec 17ms pour les trous de production,
le calcul à partir de la ligne de Contrôle se fera de sorte à ajouter chaque fois le même temps
(ms) sur chaque trou et aussi , en cas d’ajout du retard pour le back break comme par exemple
100ms à la dernière rangée, ceci fera que le temps changera à cette rangée .
 La règle d’Or exige au minimum 8ms entre trous ; les détonateurs Nonel de Surface que l’on
retrouve habituellement sont 0ms, 9ms, 17ms, 25ms, 42ms, 67ms and 109ms
 Certains fabricants disposent les 34ms 65ms et 100ms, 125ms et 175ms ; néanmoins, on
peut associer en série deux détonateurs pour avoir le retard voulu
 La Direction ou l’orientation du Tir va orienter le mouvement de la masse rocheuse à un
Angle de Contour qui influence le relief.
 Le tir trou par trou est fait de sorte que le trou de contrôle (Point d’initiation) parte au temps
zéro et successivement les retards créent des séquences 1, 2 et 3, le troisième trou dans la
séquence devra toujours créer une surface de dégagement pour la prochaine séquence.
 Chaque trou qui saute a le rôle de créer une surface de dégagement pour un ou deux trous
avec lesquels il forme la maille.
 L’orientation du tir devra suivre les rangées de sorte à créer un bon contour et éviter la dilution
du minerai.

34
 Mode d’initiation

On distingue deux modes d’initiation :

1. L’initiation électrique qui se fait à l’aide des allumeurs électriques et des électro
détonateurs. Les capsules détonatrices connectées directement aux allumeurs sont appelées
détonateurs électriques instantanés ;
2. L’initiation par feu qui se fait au moyen d’une mèche lente et d’un détonateur ordinaire
dont la partie vide est appelée à recevoir la mèche lente pour sertissage. La mèche lente a
comme particularité de brûler avec une grande régularité et de produire en fin de
combustion sur une longueur donnée, un jet d’étincelles capable d’allumer la charge
d’allumage située dans le détonateur. La vitesse de combustion est de 0,9 cm/s. Le
détonateur ordinaire ou simple est utilisé pour la communication d’un choc violent à la
charge du cordeau détonant.

III.4 Explosifs et tirs

III.4.1 Roche et son abattage


La connaissance de la tenue de la roche (dureté) est un facteur très important dans
l’opération de la fragmentation car plus la roche est dure, plus elle est difficile à abattre et demande
par conséquent une grande charge explosive, voir même dans certains cas, on resserre la maille pour
rendre efficace le minage.

En général, on note que pour les :


 Roches tendres, on fait l’abattage mécanique ;
 Roches dures : on fait l’abattage à l’explosif ou l’abattage Hydraulique (monitor).

III.4.2 Chaine pyrotechnique


La chaine pyrotechnique est définie comme l’assemblage des éléments permettant de
provoquer une explosion ; Elle comporte :

 La charge explosive;
 Le dispositif d’amorçage : c’est lui qui créera l’onde de choc initiale qui entraînera
l’explosion de la charge ;

35
 Le dispositif de mise à feu : permet au boutefeu de déclencher l’explosion en toute sécurité à
l’abri des projections, soit en lui permettant de le faire à distance, soit en lui donnant le temps
de s’éloigner.
III.4.3 Caractéristiques pratiques d’un explosif
On peut caractériser l’explosif par les paramètres ci-après :

 Densité ;
 Diamètre critique de détonation ;
 Sensibilité à l’amorce ;
 Vitesse de détonation ;
 Energie des explosifs ;
 Brisance et pression de détonation ;
 Aptitude à transmettre la détonation entre cartouches jointives ;
 Fumées de tir et bilan en oxygène ;
 Sensibilité au choc et à la friction ;
 Résistance aux sollicitations climatiques ;
 Facilité et sécurité de chargement ;
III.4.4 Effet de l’explosion sur le massif
On note les périodes de temps ci-après dans la fragmentation :

T1 : Détonation

T2 : Propagation de l’onde de choc et de pression


T3 : Développement de la pression des gaz
T4 : Mouvement de la masse rocheuse.

Figure II. 4: Effet de l’explosion sur le massif

36
III.4.7 Substances explosives utilisées à KOV et MASHAMBA EST
a. Généralités
Un explosive est un corps ou un mélange des corps chimiques solides ou liquides
susceptibles sous l’action d’une impulsion extérieure (choc, étincelle, échauffement
…) de se transformer de façon presque instantanée en grande quantité de gaz.
b. Types d’explosifs
 Emulsions : c’est un mélange de composants combustibles et oxydants. La
densité est de 1,15
 Magnum : c’est un mélange à base de nitrate d’ammonium (80% en masse)
+ corps combustibles. Il est encartouché. La densité est de 1,18 et 1,25
c. Artifices de minage
Est un dispositif conçu pour l’amorçage et la mise à feu des explosifs.

 Détonateur électrique (pour la mise à feu)


 Détonateurs non électriques du fond trou de 500ms
 Pentolite booster de 400gr
 Microretards de surface : 0 ms, 17 ms, 25ms, 42ms, 67ms, 75ms et 100ms.

III.5 Conclusion
L’objectif poursuivi dans ce chapitre était de rappeler les notions de fragmentation et
ressortir les types d’explosifs qu’utilise la société AEL(African Explosive Limited) pour abattre la
roche dans ces deux mines car cette opération est prise en charge par cette dernière, qui est une société
technique et commerciale.

37
Chapitre III

ANALYSE DE L’IMPACT DE LA FRAGMENTATION SUR LES


AGGLOMERATIONS ENVIRONNANT LA MINE À CIEL
OUVERT DE KOV ET DE MASHAMBA EST

III.1 Introduction
Dans ce chapitre, l’attention est portée sur certaines préoccupations environnementales en
conséquence de l’utilisation d’explosifs dans le domaine du minage. Il y a des nuisances qui sont
susceptibles d’être présents pendant et après chaque activité de minage. Ces effets sont généralement
inconfortables et parfois dangereux pour les humains et leur environnement.
La nuisance la plus préoccupante est :
 Vibration.
D’autres, comme la poussière, le bruit et les gaz émis par les travaux de tir impactent
négativement les personnes à proximité de ces derniers et voir aussi la projection des roches lorsque
les paramètres de forage et minage ne sont pas respectés.

III.2 Projection des roches


Les roches volantes sont considérées comme le mouvement le plus indésirable des roches
pendant les activités de minage. Ce type de préoccupation, bien que dangereux, n’est pas aussi
controversé que les vibrations, car les effets immédiats sont visibles. Les dommages causés par une
roche volante ne peuvent pas être réfuté ; les preuves sont généralement présentes et visibles.
Ce type d’activité indésirable provient d’un certain nombre de facteurs et est plus facile à
contrôler que les vibrations du sol qui ont tendance à être plus inquiétant pour le boutefeu.
III.2.1 Causes
La projection des roches est causée par :
 La charge excessive ;
 Les discontinuités dans le massif rocheux (faille, cavité, fractures, etc.) ;
 La hauteur de bourrage insuffisante ;
 Les matériaux de confinement moins denses.

38
III.2.2 Dommages
 Blessure et perte de vie humaine ;
 Destruction des structures et matériels (véhicules, panneaux etc.).
Le boutefeu effectue alors les calculs nécessaires pour déterminer une zone de sécurité et
les distances a observé lors d’un tir sont les suivantes :
 300 m comme rayon de sécurité pour les équipements ;
 500 m comme rayon de sécurité pour les personnels.

III.3 Vibrations
La vibration est un mouvement d’onde, créé à partir d’une source d’énergie explosive et du
mouvement des roches.
III.3.1 Causes
Lorsqu’une charge explosive est détonée dans une roche, la charge est convertie en gaz
chaud et une pression intense. Cette pression fondra et écrasera la roche autour du trou de mine
jusqu’à un certain point.
Ensuite, il y aura des fissures radiales jusqu’à ce que la roche aille perdre ses propriétés.
III.3.2 Vitesse de pointe des particules (PPV)
Au fur et à mesure que les ondes sismiques traversent la roche, il y a des mouvements de
particules. Le mouvement des particules du sol (vibration) se produit en trois dimensions qui sont :
 Verticales;
 Radiales;
 Transversales.
Quand il y a une vibration chaque particule a une vitesse et la vitesse maximale est
référencée comme vitesse maximale des particules. Ce mouvement est généralement capturé par
l’utilisation d’un sismographe et les vitesses maximales des trois directions sont données.
Dans la plupart des cas, la vitesse de pointe des particules (PPV) est étroitement liée au
potentiel d’endommager les structures plutôt que l’accélération ou le déplacement de la roche.

39
De ce fait, une unité standard est utilisée pour mesurer ce pic de vibration, il s’agit :
 De pouces par seconde ;
 Millimètres par seconde.
Outre l’analyse de chaque tir individuellement, les résultats des enregistrements séismiques
ont été compilés dans le but de déterminer une relation statistique entre :
 La vitesse des particules (PPV) ;
 La charge explosive (kg) ;
 La distance (m).

Cette relation, une fois estimée, permettra d’anticiper le niveau de vibration induit en
fonction d’une charge et d’une distance connue. Pour établir cette relation nous avons utilisé
l’expression suivante :

D b
PPV = a ( )
√E

(AEL: Surface blasting Handbook version 1.1/2014; KCC.SA: Blastware operator manual)
Avec:
PPV ∶ Vitesse de particule (mm/ sec ou pouce/sec);
E ∶ Charge effective d′ explosif (kg);
D ∶ Distance entre le point de minage et le géophone (m);
D
∶ distance mise à l′ échelle [m/𝑘𝑔1/2 ];
√E
a et b ∶ les paramètres du site a = 1140 et b = −1,65
(D’après le Bureau des Mines des États-Unis *USBM*).

40
III.3.3 Dommages
Description des dommages :
 Seuil : relâchement de la peinture ; petite fissure de plâtre aux joints entre les éléments de
construction ; allongement d’anciennes fissures ;
 Mineur : relâchement et chute du plâtre ; fissures dans la maçonnerie autour des ouvertures à
proximité partitions ; de la racine des cheveux à des fissures de 3 mm ; chute de mortier
détaché ;
 Majeur : fissures de plusieurs millimètres (mm) dans les murs ; rupture des voûtes ouvrantes
; affaiblissement structurel.
Pour ce faire, nous avions considéré 50 tirs allant du mois de septembre au mois de
décembre 2020, dont 25 tirs pour la mine de KOV et 25 autres tirs pour la mine de MASHAMBA
EST que nous avons calculé les vitesses de pointe des particules par rapport à la Cité Gécamines
Musonoie et Kapata.

III.4 Traitement des données


Les données ont été collectées puis placées sous forme de tableaux ainsi nous allons nous
servir de la formule précédente pour calculer les vitesses de pointe des particules.

KOV-MUSONOIE
Tout d’abord, nous devons savoir que la mine à ciel ouvert de KOV s’étend du Nord vers
le Sud de 1860,457m et de l’Est vers l’Ouest de 1819,547m avec une profondeur de 310m (1450-
1140) et la distance de cette dernière avec la cité Gécamines Musonoie varie de 500 à 1797m.
Le tableau III.1 ci-dessous montre les calculs de distances mises à l’échelle et vitesses de
pointe des particules (PPV) pour les 25 tirs effectués dans la mine à ciel ouvert de KOV.

41
Tableau III. 1 : Distances mises à l’échelle et Vitesses de pointe des particules(PPV)

Charge Distance (m) Distance mise à


Nº tir KOV effective l’échelle (m/𝑘𝑔1/2 ) PPV (mm/sec)
(kg)
1 Cut 4 171,64 1700 129,76 0,37
2 Cut 4 179,51 1700 126,88 0,26
3 Cut 4 176,56 1780 133,96 0,35
4 Cut 4 166,47 1700 131,76 0,36
5 Cut 4 180,10 1700 126,66 0,39
6 Cut 4 175,33 1760 132,92 0,36
7 Cut 4 232,72 1790 117,34 0,44
8 Cut 4 161,06 1700 133,95 0,35
9 Cut 4 170,23 1790 137,19 0,34
10 Cut 4 177,54 1800 135,09 0,35
11 Cut 4 189,34 1790 130,09 0,37
12 Cut 4 360,00 1700 89,60 0,68
13 Cut 4 154,78 1600 128,61 0,38
14 Cut 3 89,51 800 84,56 0,75
15 Cut 3 355,06 600 31,84 3,78
16 Cut 3 201,88 700 49,27 1,84
17 Cut 3 425,00 700 33,95 3,40
18 Cut 3 254,82 650 40,72 2,52
19 Cut 3 229,51 600 39,61 2,63
20 Cut 3 227,00 750 49,78 1,81
21 Cut 3 248,19 600 38,09 2,81
22 Cut 3 333,85 650 35,57 3,15
23 Cut 3 238,08 600 38,89 2,71
24 Cut 3 219,71 700 47,23 1,97
25 Cut 3 343,29 600 32,38 3,67

42
Tableau III. 2: distances mises à l’échelle et les vitesses de pointe des particules maximales
pour chaque Cut de la mine à ciel ouvert de KOV

Nº KOV Distance mise à l’échelle (m/𝑘𝑔1/2 ) PPV (mm/sec)

1 Cut 4 89,60 0,68


2 Cut 3 31,84 3,78

À partir du tableau, un diagramme est construit à partir des distances mises à l’échelle et les
vitesses de pointe des particules. Ceci est fait pour voir si un point est tombé en dehors de la ligne de
référence (12,5mm/sec).
Les informations sont présentées dans le tableau III.2

14
ligne de référence(12,5 mm/sec)
12

10
PPV (mm/sec)

6
cut3
4

2 cut4

0
0 20 40 60 80 100
DISTANCE MISE À L'ECHELLE (m/kg^½)

Figure III. 1 : Distances mises à l’échelle en fonction des vitesses de pointe des particules

43
MASHAMBA EST-KAPATA
Tout d’abord, nous devons savoir aussi que la mine à ciel ouvert de MASHAMBA EST
s’étend du Nord vers le Sud de 709m et de l’Est vers l’Ouest de 1701m avec une profondeur de 110m
(1430-1320) et la distance de cette dernière avec la Cité Gécamines Kapata varie de 500 à 1250m.
Le tableau III.3 ci-dessous montre les calculs de distances mises à l’échelle et vitesses de
pointe des particules (PPV) pour les 25 tirs effectués dans la mine à ciel ouvert de MSH EST.

Tableau III. 3: Distances mises à l’échelle et Vitesses de pointe des particules(PPV)


Charge Distance Distance mise à
Nº tir MASHAMBA effective (m) l’échelle (m/𝑘𝑔1/2 ) PPV (mm/sec)
EST (kg)
1 Cut 4 248,26 1050 66,64 1,16
2 Cut 4 260,91 900 55,72 1,50
3 Cut 4 258,31 1000 62,22 1,25
4 Cut 4 269,10 950 57,91 1,41
5 Cut 4 254,58 1000 62,67 1,24
6 Cut 4 265,01 1070 65,73 1,14
7 Cut 4 219,58 880 59,34 1,35
8 Cut 4 221,34 1000 67,22 1,10
9 Cut 4 230,25 990 65,24 1,16
10 Cut 4 234,94 850 55,45 1,51
11 Cut 4 254,11 1000 62,73 1,23
12 Cut 4 249,00 860 54,50 1,56
13 Cut 3 228,16 490 32,44 3,66
14 Cut 3 249,75 500 31,64 3,82
15 Cut 3 248,26 610 38,71 2,74
16 Cut 3 236,02 500 32,55 3,64
17 Cut 3 227,39 540 35,81 3,11
18 Cut 3 231,24 500 32,88 3,58

44
19 Cut 3 238,66 400 25,89 5,31
20 Cut 3 224,34 500 33,38 3,50
21 Cut 3 236,48 650 42,27 2,37
22 Cut 3 237,75 700 45,40 2,10
23 Cut 3 259,23 600 37,27 2,91
24 Cut 3 229,37 550 36,32 3,04
25 Cut 3 249,24 600 38,00 2,82

Tableau III. 4: distances mises à l’échelle et les vitesses de pointe des particules maximales
pour chaque Cut de la mine à ciel ouvert de MASHAMBA EST

Nº MASHAMBA Distance mise à l’échelle (m/𝑘𝑔1/2 ) PPV (mm/sec)


EST

1 Cut 4 54,50 1,56


2 Cut 3 25,89 5,31

À partir du tableau, un diagramme est construit à partir des distances mises à l’échelle et les
vitesses de pointe des particules. Ceci est fait pour voir si un point est tombé en dehors de la ligne de
référence (12,5mm/sec).

45
Les informations sont présentées dans le tableau III.4

14
Ligne de référence(12,5 mm/sec)
12

10
PPV (mm/sec)

8
CUT3
6

4
CUT4
2

0
0 10 20 30 40 50 60
DISTANCE MISE À L'ÉCHELLE (m/kg^½)

Figure III. 2: Distances mises à l’échelle en fonction des vitesses de pointe des particules.

LES DONNEES DU MONITORING


Ce sont les données obtenues avec le sismographe lors de différents tirs effectués dans les
deux mines à ciel ouvert (KOV et MSH EST) par le service de géotechnique de l’entreprise Kamoto
Copper Company. Cette surveillance est faite dans l’objectif de protéger les agglomérations
environnant les mines contre les vibrations par rapport à la limite fixée par le Ministère des mines de
la République Démocratique du Congo.

Tableau III. 5 : les vitesses de pointe des particules et les distances mises à échelle obtenues
avec le sismographe lors de différents tirs effectués dans les deux mines à ciel ouvert (KOV et
MSH EST)
SITE DISTANCE MISE À L’ÉCHELLE (m/kg^½) PPV (mm/sec)
KOV 31,35 3,87
MASHAMBA EST 25,45 5,46

46
III.5 Conclusion
L’analyse de l’impact de la fragmentation sur les agglomérations environnant la mine à ciel
ouvert de KOV et de MASHAMBA EST était l’objectif poursuivi dans ce chapitre. Cette analyse
nous a permis à donner les différentes causes de projectiles, à décrire les dommages dus aux
vibrations et également à calculer les vitesses de pointe des particules qui traduisent l’intensité des
vibrations sur les structures de ces cités comparativement aux données de monitoring.
Les résultats obtenus après analyse statistique et usage de la formule empirique peuvent être
résumés de la manière suivante :
Pour la mine à ciel ouvert de KOV, les vitesses de pointe des particules (PPV) sont évaluées
à 0,68 mm/sec cut4 et 3,78 mm/sec cut3 ;
Pour ce qui est de la mine de MASHAMBA EST, les vitesses de pointe des particules (PPV),
elles sont évaluées à 1,56 mm/sec cut4 et 5,31 mm/sec cut3 ;
Concernant les données de monitoring, dans la mine à ciel de KOV la vitesse de pointe des
particules (PPV) est évaluée à 3,87 mm/sec et 5,46 mm/sec dans la mine à ciel de Mashamba
EST.

III.6 Interprétation des résultats


Après calculs des vitesses de pointe des particules, nous constatons que les valeurs calculées pour
toutes les deux mines sont approximatives à celles du monitoring.

Tableau III. 6: Les vitesses de pointe des particules et les données du monitoring pour les deux
mines (KOV et MASHAMBA EST).

Site Géotech Monitoring calculés


PPV (mm/sec) PPV (mm/sec)
KOV 3,87 3,78

MASHAMBA EST 5,46 5,31

Ceci implique que, la vitesse de pointe des particules est évaluée à 3,78 mm/sec pour la mine
à ciel ouvert de KOV et pour la mine à ciel de MASHAMBA EST, elle est évaluée à 5,31 mm/sec.

47
CONCLUSION GENERALE
L’objectif principal de ce travail était : « Analyse de l’impact de la fragmentation

sur les agglomérations environnant la mine à ciel ouvert de KOV et de


MASHAMBA EST ».

Pour faire cette analyse nous avons procédé par différents calculs appliqués dans le cours
de fragmentation dont nous citons :

 Le calcul de la distance mise à l’échelle ;


 Le calcul de la vitesse de pointe des particules.

Les données recueillies pour les 25 activités de minage dans chacune de ces deux mines
précitées ci-haut comparativement aux données du sismographe, nos calculs ont démontré que
toutes les valeurs trouvées sont strictement inférieures à celle qui est recommandée par le décret
Nº 038/2003 du 26 Mars 2003 portant règlement minier tel que modifié et complété par le décret
Nº 18/024 du 08 Juin 2018 (textes coordonnés), à son article 48, titre V, chapitre II de la République
Démocratique du Congo qui est de 12,5mm/sec.

Au vu de ces résultats, ceci implique que les vibrations dues aux minages effectué dans
les deux mines à ciel ouvert KOV et Mashamba EST, n’étaient pas à des niveaux insupportables
pour les deux cités (MUSONOIE et KAPATA). Et pour question de sécurité contre les roches
volantes (projectiles) et de minimiser d’autant l’intensité des vibrations, La loi nº 007/2002 du 11
juillet 2002 portant Code minier, telle que modifiée et complétée par la loi nº 18/001 du 09 mars
2018 de la République Démocratique du Congo à son article 279 alinéa 8 prévoit une distance d’au
moins 800 mètres entre une mine et une agglomération et nul ne peut occuper un terrain à moins
de 800 mètres, sauf consentement du propriétaire ou occupant légal.

De ce fait, nous encourageons l’entreprise KAMOTO COPPER COMPANY .SA, pour


son implication par rapport à cette opération dans le but de minimiser ses impacts pour le bien-être
de la population.

48
BIBLIOGRAPHIE

I. ,OUVRAGES
1. Thierry BERNARD (Ingénieur, Docteur en sciences) : Réduire de 30 à 70% les niveaux de
vibrations au voisinage des carrières .2010
2. Determination of blast vibrations, using peak particle velocity at Bengal quarry, in Stann,
Jamaica. Roy F.N
3. Surface blasting handbook AEL
4. Blastware operator manual KCC.SA
5. Optimisation du forage et du dynamitage des chantiers longs trous à la mine Beaufor. André
BERNARD, Dyno NOBEL, André HARVEY

II. COURS
1. Pr KAMULETE MUDIANGA, Cours d’exploitation des mines à ciel ouvert, UNILU
2. Pr Jean Pierre TSHIBANGU K : Explosifs et tirs, faculté polytechnique de Mons, 2007
3. Ingénieur civil des mines Jean Paul KAYEYE : cours de fragmentation, ISTA/KOLWEZI.

III. TRAVAUX DE FIN DE CYCLE ET TRAVAUX DE FIN D’ETUDES


1. SUMPA NGOSA Christian, Etude comparative des rendements de la chargeuse CAT 992K
et de la pelle CAT 374F à l’alimentation des minerais TFM, 2020
2. KATUMBA KIKWABA Joël, Projet d’optimisation du rendement de minage et évaluation
du taux de dilution réel par rapport à la teneur en place avant minage CHEMAF, 2011
3. MWASHI, Impact technico-économique de la fragmentation sur la productivité d’un
chantier MIBA.

49

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