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PLAN DU COURS

CHAP I : GENERALITES
CHAP II : LA GEOLOGIE URBAINE ET L’ENVIRONNEMENT EN MILIEU URBAIN
CHAP III : APPLICATIONS DE LA GEOLOGIE DE L’ENVIRONNEMENT EN MILIEU
URBAIN
- Gestion des sols ;
- Gestion des déchets ;
- Gestion des eaux souterraines.
CHAP IV : IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DE L’EXPLOITATION MINIERE
- Ennoyage minier et ses conséquences
CHAPITRE I : GENERALITES

I.1. Définition des concepts

La géologie de l’environnement est une science relativement récente qui s’occupe :

- De l’amélioration de l’environnement en se basant sur des paramètres ou


données géologiques ;
- De la solution de certains problèmes environnementaux en se basant sur la
géologie.

Parmi les problèmes environnementaux, on peut citer :

- La destruction de la flore par des activités minières et le traitement


métallurgique consécutif ;
- La pollution des eaux de rivières, des eaux souterraines, pollution de l’air ;
- La destruction de l’environnement par des phénomènes géologiques tels que :
les tremblements de terre, le volcanisme, les glissements de terrain, etc.

I.1.1. L’environnement

Il est difficile aujourd’hui de donner une définition précise, circonscrite de


l’environnement. Mais, nous pouvons nous poser la question de savoir « en quoi
consiste l’environnement » : En quoi consiste l’environnement ?

1. Géologie et Astronomie

C’est l’univers, avec particulièrement le système solaire : les 8 planètes


externes et internes.

C’est aussi et surtout la planète Terre et ses relations avec le soleil : ses
mouvements de rotation et de translation, avec leurs conséquences sur la
succession du jour et de la nuit, la succession des saisons et des climats et leur
impact sur la vie des hommes dans les deux hémisphères.

Ce sont les différents cycles et systèmes qui ont marqué l’évolution de la


planète terre depuis ses origines jusqu’à la période actuelle.
L’environnement c’est aussi l’impact de cette évolution sur les populations
qui peuplent la planète ; les causes et conséquences de leur croissance sur
l’environnement.

C’est encore et surtout l’impact de cette population (ses activités) sur la


transformation de cet environnement.

Ce sont aussi les couches externes au dessus de la planète terre :


l’hydrosphère et l’atmosphère.
Atmosphère : l’enveloppe au dessus de la terre (environ 15 Km d’épaisseur), avec
ses trois couches la stratosphère (l’ozone), la tropopause et la troposphère.
Hydrosphère : l’ensemble des eaux courantes (les ruisseaux, rivières et fleuves) et
non courantes (lacs, mers intérieures,…)

Nous comprenons que la géologie joue un rôle très important dans la


compréhension des phénomènes liés à l’environnement ; c’est pourquoi aujourd’hui
on parle de la Géologie de l’environnement.

I.1.2. Domaines de la géologie de l’environnement

Tous les domaines de la Géologie classique sont pratiquement concernés


par la Géologie de l’environnement. Nous pouvons prendre comme exemples les
domaines suivants :

1) La technique des plaques

Discipline pouvant relever de la Géologie structurale, de la Géodynamique


interne et même externe de la terre, avec toutes ses interactions avec la
Géophysique.

Elle décrit :

- La structure interne de la planète, et surtout la configuration de deux


premières couches : la lithosphère et le manteau (asthénosphère) ;
- Les mouvements des plaques lithosphériques et surtout la localisation des
séismes (tremblements de terre), des volcans, dont les activités influencent
l’environnement et représentent un danger réel pour l’homme. En effet les
séismes (tremblement de terre) et les activités des volcans sont des
« hasards naturels » très dangereux pour l’homme. Ils sont imprévisibles, très
difficiles à maitriser par l’homme, ni à gérer. La seule alternative consiste à
mettre des mécanismes de prévention ou de protection ;
- Elle permet aussi de comprendre la localisation des principaux gîtes
métallifères (Cu, Co, …) et leur genèse (Métallogénie).
2. La géologie de surface
Elle décrit les différents processus se déroulant à la surface de la terre ; leur
impact sur la transformation de cette surface dans les milieux urbains et
ruraux, et sur la vie des populations.
Parmi ces processus, nous pouvons citer :
- Le cycle hydrologique et les phénomènes de glissement de terrain ; leur
conséquences sur le développement des plaines alluviales ;
- L’aménagement des côtes le long des rivières, fleuves, lacs et mers ;
- Les mouvements des masses de terre ;
- La géologie et les climats : phénomènes de glaciers, les vents et leurs
impacts géologiques (érosion, dunes).
3. Les ressources naturelles
Les principales ressources naturelles sont les suivantes :
- L’eau : les eaux courantes, les eaux souterraines. Les études hydrologiques et
hydrogéologiques permettent d’appréhender tous les phénomènes relatifs à la
gestion et à l’exploitation de ces eaux ;
- Les sols : la formation des sols, les propriétés physiques et chimiques des
sols, les activités humaines sur l’évolution des sols ;
- Les ressources minières : les gîtes minéraux : compréhension de leur genèse
et leur exploitation ;
- Les ressources énergétiques : pétroles et gaz naturels, combustibles solides
(charbon, minerais d’uranium), l’énergie hydroélectrique.
4. Les décharges
Les différentes décharges provenant des usines, des industries de
transformations, des activités domestiques, sont généralement déposés sur
les sols et formations géologiques.
Ces décharges entraînent ou causent des phénomènes de pollution des sols,
des eaux des aquifères et des eaux courantes, et même la pollution de l’air.
I.1.3. Lois environnementales

Pour préserver ou améliorer l’environnement, il y a des lois qui ont été


élaborées ou qui doivent être élaborées par les autorités d’un pays, par les
organisations internationales et gouvernementales.

La législation environnementale consiste en des lois élaborées par un


gouvernement pour résoudre des problèmes liés aux ressources naturelles par leur
dégradation ou destruction.
Parmi ces ressources naturelles dégradables ou destructibles on peut citer :
- Les ressources forestières ;
- Les ressources en eaux souterraines ;
- Les ressources pédologiques (liées au sol) ;
- Les ressources en eaux courantes (des rivières, de ruissellement,…)

La législation environnementale peut être subdivisée en deux types généraux :

- Des lois liées à la conservation des ressources naturelles ;


- Des lois traitant des problèmes de santé publique impliquant des contacts
entre les hommes et les polluants dans l’air, dans l’eau et dans le sol.

Pour mémoire, notons que quelques lois environnementales datent du 19e siècle ;
elles ont été élaborées aux USA par le président Theodor ROOSEVELT.
Ces lois ont été affinées, mieux développés ou mieux structurées par les autres des
pays dans le monde.

I.1.4. Les hasards géologiques

Les hasards géologiques représentent tous les phénomènes géologiques


naturels souvent imprévisibles. Même si par des instruments (géophones) divers, on
peut les prévoir ou les détecter, il est difficile de les empêcher de se produire.

WHITE (1974), a défini ces hasards géologiques comme suit :

- L’interaction entre les peuples et la nature d’une population ; l’état de cette


nature face aux systèmes d’événements naturels. Tous les phénomènes ou
événements géologiques qui dépassent la capacité normale de l’homme
relèvent du hasard ;
- Il y a aussi les hasards naturels qui sont liés ou provoqués par l’activité
humaine. Par ex : Les activités humaines dans une région peuvent causer des
problèmes ou des phénomènes géologiques qui détruisent cette nature.

I.1.5. La pollution

Pour la plupart de gens, la pollution est synonyme de contamination qui


est une introduction dans l’environnement, par l’homme, de substance (polluants ou
contaminants) présentant un caractère dangereux pour la santé humaine ou les
écosystèmes.

Pour certains, la contamination est indépendamment du niveau de


pollution atteint et des conséquences que cela peut avoir. Et la pollution, c’est quand
le niveau de contamination est tel que des conséquences sont à craindre ou
observées.

Un polluant est toute substance d’origine naturelle ou anthropique qui


s’accumule dans le sol (au sens large : sol, sous-sol et eau souterraine) par suite de
l’activité humaine et qui est susceptible de porter atteinte à la santé humaine ou à la
qualité de l’environnement.

Beaucoup de substances sont naturellement présentes à une certaine


concentration dans l’environnement (métaux lourds, nutriments…), indépendamment
de l’intervention de l’homme et des émissions polluants : c’est le bruit de fonds,
variables dans l’espace et le temps. Il est important d’établir au mieux ces bruits de
fonds naturels car conséquences en matière de prise de décision concernant
l’assainissement.

En général, les activités minières (exploitation d’un gisement) entraînent


toujours la dégradation de l’environnement ou la pollution.
Par ex : Un gisement contenant des minérales uranifères ou d’autres substances
dangereuses représente un danger pour ceux qui exploitent et manipulent ces
minerais ; si ces derniers extraits dans l’eau, il y a beaucoup des risques de la
polluer.
CHAPITRE II : LA GEOLOGIE URBAINE ET L’ENVIRONNEMENT

II.1. Le concept de la géologie urbaine

C’est un nouveau concept qui a été mis en place à la conférence des


Nations Unies pour le développement et l’environnement. Cette conférence a eu lieu
eu Juin 1992 à Rio de Janeiro (Brésil).

Le développement croissant observé dans la plupart des grandes villes


des pays développés et les exigences de l’environnement ont été à la base de la
mise en place d’une structure de l’environnement.

Plusieurs déclarations ont été faites par beaucoup d’opérateurs impliqués


dans le développement et la gestion de l’environnement. Parmi ces déclarations, il y
a celle qu’on appelle « The Gros Morne Declaration ».
C’est une déclaration qui a été faite par des scientifiques de la terre de plusieurs
nations de plusieurs peuples et culture, parlant au travers de la Commission
géologique pour la planification des sciences de la terre.

L’objectif de cette déclaration est que les gouvernements et autres


autorités responsables reconnaissent l’importance fondamentale des changements
environnementaux concernant la nature de l’homme dans lesquels les processus et
les indications géologiques jouent un rôle primordial.
Cette reconnaissance est une exigence à la réalisation de n’importe quel type de
développement durable.
Le développement durable actuellement en vigueur à travers tout le monde, consiste
à la mise en place des projets et autres moyens susceptibles d’amener et de soutenir
un développement réel dans un pays.

Exemple : le projet des banques de données géologiques et minières en RDC


Le but de ce projet est de réaliser les banques de données des archives géologiques
et minières du Congo stockées dans des Institutions et entreprises géologiques et
minières du Congo (MIBA, GCM, GRGM, CTCPM, CAMI, Universités : UNILU).
Ces banques fournissent l’information de tout ce qui est contenu dans ces archives :
cette informations permet aux investisseurs tant nationaux et expatriés de décider de
leur investissement dans notre pays.
Après la réalisation de ces banques de données, leur utilisation va apporter des
devises à ces institutions, et au pays, mais elle doit déboucher sur d’autres projets
qui permettront à ces institutions de s’auto-financer et de continuer à apporter les
contributions au développement global du pays. C’est cela le développement
durable.

Plusieurs organismes ont été mises en place pour se focaliser sur la


géologie urbaine et son impact sur l’environnement :
- IUGS : Union Internationale des Sciences Géologiques ;
- IAEG : Association Internationale sur la Géologie Urbaine ;
- IAH : Association Internationale des Hydrogéologues ;
- IWGUQ : Groupe de travail Internationale sur la géologie Urbaine ;
- SCOPE : Association qui s’occupe du problème scientifique de
l’environnement ;
- AGID : Association des géoscientistes pour le développement International ;
- INQUA : Union Internationale de Recherches sur le Quaternaire ;
- UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la
Culture ;
- ISCRP : C’est une Société Internationale pour la Planification Urbaine et
Internationale ;
- MOST : Organisation ou Etude des Transformations sociales.

II.2. Les Indicateurs du changement rapide de l’environnement

Pour définir ou préciser l’état ou le changement d’un environnement


quelconque des indicateurs fiables sont nécessaires.
Même si les causes de ce changement ne peuvent pas être déterminées, nous
devons être capables de détecter ce changement et de donner des avertissements
sur des conditions dangereuses. D’où la notion de géoindicateur.

Le géoindicateur donne une idée des événements catastrophiques et de


ceux graduels mais évidents dans la vie des hommes.
Ainsi les géoindicateurs ou processus géologiques et géographiques sont :
- Les magnitudes de séismes, les fréquences, les vitesses et les évolutions des
processus géologiques et autres phénomènes qui se sont passés sur une
période de ± 100 ans, soit à la surface du sol ou en profondeur ;
- Les observations des profils de plages et des caractéristiques de la
végétation, qui permettent un établissement rapide et une stabilisation
courante des plages et lignes côtières ;
- Les spectres de croissance des récifs coralliens qui donnent une information
détaillée sur le changement de la salinité et de la température des océans,
également sur les caractéristiques des décharges des principales rivières ;
- Les événements sismiques et la déformation de la terre qui peuvent être
utilisés pour des prévisions ou avertissements sur des éruptions volcaniques.

II.3. Les objectifs de la géologie urbaine

Trois principaux objectifs de la géologie urbaine ont été définis. Il s’agit


de :

- La planification de l’utilisation du sol ou du terrain de l’environnement urbain


(milieux urbains) ;
- La gestion des « Inputs et Outputs » de la machine urbaine ;
- La gestion des hasards naturels et artificiels.

La géologie urbaine de l’environnement ou géologie de l’environnement


urbain a donc pour mission essentielle de gérer ou d’apporter la solution aux
problèmes qui se posent dans l’environnement en utilisant les paramètres
géologiques.

Les principaux problèmes ou groupes de problèmes auxquels la géologie de


l’environnement urbain est appelée à résoudre, sont les suivants :

- Aménagement de l’espace urbain en fonction de la concentration humaine ;


- Elaboration des cartes géologiques et géotechniques pouvant servir de guide
pour les ouvrages en génie civil ;
- Problèmes d’érosion (la ville de Kinshasa par exemple) ;
- Impact du développement urbain sur les aquifères et qualité de la nappe
phréatique et très souvent la pollution atmosphérique ;
- Problèmes posés par les séismes, d’où la nécessité d’élaborer les cartes des
hasards sismiques d’une région donnée ;
- Les problèmes des glissements des terrains, etc.
II.3.1. La planification du sol (ou du terrain)

Plusieurs modèles concernant le rôle de la géologie dans le


développement d’une ville ont été élaborés (figure 2.1)

L’information fournie par les sciences de la terre est une composante


centrale dans le développement de l’environnement urbain, mais qui n’est pas
toujours reconnue.

Le but de la planification urbaine est d’identifier les opportunités pour le


développement, de déterminer l’action particulière de chacun de ses facteurs et les
problèmes qui leur sont associés.

Le système urbain fonctionne comme une machine. Cette machine


urbaine consomme les Inputs (de l’eau, des matières 1ère, des ressources
alimentaires, de l’énergie).
La machine urbaine c’est l’ensemble des usines et autres industries de
transformation qui utilise les Inputs, les transforment et les sortent sous forme des
Outputs.

Le diagramme de la figure 2.3 donne la balance des Inputs et de Outputs ; alors que
la figure 2.2 décrit l’impact du système urbain sur l’environnement.

Figure 2.2.
Du point de vue géologique, les opportunités typiques pouvant être utilisées comme
Input représentent les ressources naturelles telles que l’eau et les substances
minérales et l’absence des hasards importants tant naturels qu’artificiels.

La planification urbaine consiste donc à rétablir l’équilibre entre les opportunités ou


Inputs et leur contrainte dans le développement d’une ville ou d’une région, la plupart
d’entre elles étant liés à la géologie environnementale.

Il existe 2 aspects de l’interaction entre la géologie environnementale et l’home :


- L’approvisionnement en ressource minérales pour l’industrie et la construction
incluant également l’eau ;
- L’établissement des conditions du sol et sous sol pour le transport, l’expansion
urbaine, pour le développement urbain ou la création des nouvelles villes
particulièrement dans les régions hostiles.
Figure 2.4. Proposition d’un modèle de géologie environnementale dans beaucoup
de ces aspects

II.3.2. Les Inputs et Outputs de la machine urbaine

Rappelons que les Inputs comprennent les sources d’énergie, l’eau, les
ressources alimentaires et les matières premières.
Les outputs comprennent les produits d’industrie, les déchets (décharges) et la
pollution (figure 2.3.).
La plupart des Inputs et Outputs peuvent figurer sur les cartes géologiques
environnementales.

a) Les INPUTS représentés par l’énergie et les ressources minières

Les exigences principales en ressources minérales pour les villes, les


régions environnantes concernent les matériaux de construction, les minéraux ou
substances minérales énergétiques et la matière 1ère pour l’industrie locale.
L’exploitation des ressources minérales et leur impact sur l’environnement doivent
être considérés.

1) Les sources énergétiques


• L’énergie géothermale qu’on utilise pour produire l’électricité ou tout
simplement comme source de chaleur ;
• Il y a également l’énergie solaire utilisée pour les besoins domestiques,
et pour d’autres petites activités (panneau solaire) ;
• Tous les minéraux uranifères, le charbon, le pétrole et le gaz
2) Les minéraux urbains
Il s’agit en réalité des matériaux des roches utlisées dans la construction
des routes et des chemins de fer ; la localisation de leurs gisements est
donc importante.
Il existe différents types des matériaux géologiques :
• Les matériaux de construction ;
• Les agrégats ;
• Les ciments et bêton ;
• Les sols argileux ;
• Les gypses (pour le plâtre) ;
• Les sables.

On devra prendre les précautions pour protéger l’environnement pendant


l’exploitation de ces matériaux.

L’extraction ou l’exploitation de ces matériaux a toujours un impact sur


l’environnement. Cet impact dépend : des opérations ou méthodes d’exploitation.
Il s’agit de la subsidence minière, des problèmes liés au trafic des engins miniers,
des bruts causés dans les carrières et les bruits des usines.

b) Les outputs représentés par les décharges et la pollution

Les activités humaines journalières produisent des quantités énormes des


décharges ou déchets qui sont généralement jetés dans l’environnement.
Il est important de noter que les déchets jetés dans l’atmosphère et dans les mers
ont une égale importance et peuvent être considérés comme des hasards
environnementaux dangereux.
C’est pourquoi, il est important de mettre en place une structure de gestion des
déchets qui protège le plus l’environnement.

b).1. La gestion des décharges

Les systèmes de gestion des décharges solides, liquides et gazeuses sont


basés sur 2 principes fondamentaux associés à leurs dépôts dans l’environnement
naturel, soit sous forme dispersés soit sous forme entassés.
Par ailleurs, il a été décidé dans beaucoup des pays de détruire par incinération
(brûlure) certains types des décharges.
Récemment, la gestion des décharges était largement effectuée sur base
du principe « dilute – and – disperse », c’est-à-dire diluer les décharges et les
disperser. La dilution consiste par exemple à fondre les carcasses des voitures pour
récupérer les métaux tels que le cuivre et le fer etc., et le reste est dispersé sur les
sites appropriés.
Actuellement en Europe, 90% des carcasses des voitures sont récupérés par cette
méthode de dilution et les 10% sont dispersés.

L’entassement des déchets domestiques, commerciaux et industriels sur


des sites à découvert est une vielle pratique qui continue malheureusement à être
utilisée encore aujourd’hui à travers le monde.
La méthode de traitement couramment utilisée aujourd’hui, c’est l’incinération.
La gestion de ce type des décharges peut se faire de la manière suivante :

- Les déchets de cuisine et du jardin peuvent être traités pour produire les
engrais qui vont fertiliser le sol ;
- Les déchets de papiers, les métaux, vitres, bouteilles, plastiques sont
recyclables économiquement dans différentes usines appropriées ;
- Les déchets qui sont mélangés sont envoyés vers l’incinérateur où ils sont
incinérés.

Toutefois dans beaucoup des pays, il n’existe pas encore une bonne politique et des
moyens pour la gestion des décharges ; ces dernières sont toujours entassés soit à
l’intérieur même du centre urbain (Kinshasa) soit à la périphérie de ce centre.

Les eaux des pluies qui lessivent ces déchets sont donc elles-mêmes polluées, et
vont à leur tour polluer les eaux des nappes souterraines. C’est pourquoi il est
important de bien étudier le site où on doit déposer les déchets, site qui ne doit pas
être constitué des terrains perméables susceptibles de contenir les nappes d’eau
souterraine.

Plusieurs types des sites des dépôts sont envisageable. Les déchets
solides ou semi-liquides généralement sont déposés sur le sol ou dans les
excavations.

Les décharges minières, quant à elles, comprennent :


- Les roches exploitées en carrière ou à mines souterraines ;
- Les produits de concentration sortant de l’usine métallurgique.

Remblais
Remblais

Découverture
Gisements Gangue
Exploitation
Minerais
Traitement Métaux utiles
Usine

La gestion des décharges minières peut se faire de la manière suivante :

- Les remblais qui ne contiennent pas les substances radioactives ou polluantes


peuvent être recyclés dans la construction des bâtiments ou des routes ;
- Les remblais contenant les substances polluantes doivent être protégés.

Après le traitement métallurgique dans les usines, les effluents (ce sont des eaux
contenant diverses substances et sortant de l’usine) doivent être canalisés vers les
bassins de décantation, et non pas vers les cours d’eau afin d’éviter la pollution de
ces derniers.

Les décharges radioactives peuvent être produites soit à partir de


processus industriels, soit représenter des matériaux radioactifs utilisés dans l’armée
et dans la médecine.
Dans tous les cas, les décharges radioactives représentent un danger pour la santé
de l’homme, et peuvent être décrites à deux niveaux :

- Les décharges faiblement radioactives sont souvent mélangées aux déchets


domestiques ;
- Les décharges hautement radioactives qui sont produites à partir des usines
nucléaires.

Généralement, il est recommandé de stocker les décharges à une bonne profondeur


en se rassurant que le terrain est très perméable.

b).2. La pollution
b).2.1. La pollution de l’air
Les décharges gazeuses sont produites par une large variété de
processus industriel, commercial et domestique, et sont communément rejetés dans
l’atmosphère (au travers des fumées produites principalement par la combustion des
substances telles que les hydrocarbures).

Les décharges gazeuses et les différentes fumées, sont traitées sur base
du principe « dilute and disperse ».
Ces décharges ne sont pas non plus rejetées directement sur le domaine géologique
car la pollution atmosphérique a un effet dramatique sur la durabilité des matériaux
de construction et certains monuments dans les régions urbaines. Cette pollution
contribue aussi à augmenter le taux d’acidité des eaux de pluie, à leur tour elles
polluent le sol et les eaux souterraines.

Il y a cinq décharges primaires qui sont projetés dans l’atmosphère ou qui


polluent l’atmosphère :

- Le CO2 (Produit également par la combustion automobile) ;


- Le NO3, NO2 ;
- SO2, (gaz qui dérive de la combustion du charbon et de la raffinerie de
pétrole) ;
- Les composés organiques volatiles (particules dérivées des véhicules et des
solvants industriels) ;
- Les fumées qui sont des particules principalement de compositions carbonées
et qui sont dérivés de la combustion du charbon et d’autres hydrocarbures.

Toutes ces décharges contribuent à la pollution atmosphérique soit directement, soit


en réagissant avec d’autres gaz.

La pollution de l’air par les différentes décharges gazeuses et fumées a


des effets nuisibles.
Les réactions entre les décharges gazeuses et les humains, la végétation et les
matériaux peuvent être évaluées ou décrites à court terme, à moyen terme et à long
terme.

b).2.2. La pollution de l’eau


La dégradation des eaux souterraines représente un des problèmes
sérieux pour la gestion des ressources en eau.
L’eau souterraine est très vulnérable à cause de ses liens étroits avec les eaux de
surface hautement polluées.
L’expansion de l’urbanisation et de l’industrialisation ont fait que les concessions des
usines chimiques ont été tournées vers l’exploitation des eaux souterraines.

Parmi les sources des pollutions des eaux souterraines, il y a tous les
produits venant des activités agricoles ; également les engrais chimiques qui sont
utilisés pour fertiliser le sol.
Par exemple : l’agriculture jette dans l’environnement 10 fois plus des phosphates
que les activités domestiques industrielles.

Les principales substances qui contaminent les eaux souterraines sont


principalement :

- Des Nitrates qui sont dissouts sous-forme d’Oxydes d’azote ;


- Des agents pathogènes dont les bactéries et les virus ;
- Des métaux en trace comme le Cd, Br, Cu qui sont oxydés et peuvent causer
de cancer ;
- Des composés organiques volatiles et semi-volatiles représentés par des
produits dérivés du pétrole, des pesticides, etc.

Généralement, la majorité des polluants (surtout métalliques) qui sont


susceptible d’atteindre les eaux souterraines transitent par le sol. Lors de ce pasage,
ils peuvent subir des transformations bio-physico-chimiques, qui auront pour effet soit
de les immobiliser ou de les retarder, ou favoriser leur solubilisation et leur transport
par les eaux d’infiltration. Cependant, le risque de contamination des eaux
souterraines est non seulement dû aux activités humaines et leur intensité, mais
aussi à la surexploitation de la ressource. Dans les espaces urbains des pays
pauvres, l’accroissement incontrôlé de la population exerce de violentes pressions
sur les ressources naturelles existantes, particulièrement les ressources en eau, en
entraînant une dégradation accélérée de l’environnement. Les conditions de
pauvreté économique de ces zones conduisent le plus souvent à des choix
technologiques privilégiant l’exploitation des eaux souterraines par rapport au
captage des eaux de surface. Cependant, la surexploitation des nappes d’eaux
souterraines peut entraîner un abaissement du niveau piézométrique. Dans les
zones côtières, l’extraction d’un volume d’eau de la nappe supérieur à la recharge
accentue l’intrusion d’eaux marines ou saumâtres vers les terres, conduisant ainsi à
des processus de salinisation.

Les eaux souterraines qui sont pompées au niveau des mines et des
carrières nécessitent un bon encadrement afin d’éviter toute contamination.
En effet, les eaux pompées des mines et carrières peuvent contenir des
concentrations élevées de Cu, Zn,… dans certains cas être susceptibles de
provoquer des maladies. Toutefois si les nappes aquifères sont profondes (au délà
de 100 m), il est difficile d’atteindre la nappe avec des substances dangereuses
dissoutes.
Les aquifères qui sont localisés dans les karsts ou les formations carbonatées
(calcaires et dolomies) sont très vulnérables et une contamination bactériologique à
grande échelle a été observée dans des zones urbaines dans le monde.

Enfin, comme la plupart des cours d’eau sont alimentés par des sources
d’eau souterraines, des substances polluantes peuvent éventuellement se retrouver
dans ces cours d’eau.
Ainsi il est impérieux de purifier et de prévenir la pollution des eaux de surface et de
celles souterraines. Si la pollution des eaux de surface est plus évidente que celle
des eaux souterraines, la dernière est cependant difficile à remédier.

b).4. La désalinisation

Dans certaines régions de l’Europe et du moyen orient, les eaux de mer


naturellement salées sont désalinisées pour être rendues potables. Cependant, c’est
un processus qui coûte excessivement cher par rapport aux autres sources
d’approvisionnement.

II.2.3. Les hasards naturels et artificiels

Les hasards géologiques (naturels) peuvent être définis comme un


événement géologique ou géomorphologique qui a un impact destructeur sur les
différents systèmes d’usage des hommes.
Par ailleurs, un phénomène hasardeux peut être défini également comme
la probabilité du changement de l’environnement géologique d’une intensité donnée,
intervenant à une époque spécifique d’une région donnée, tandis que les risques
associés à ce hasard sont représentés par les dommages sur les infrastructures et
les pertes en vies humaines.

Par exemple : l’exploitation artisanale et semi-industrielle actuellement en cours au


Katanga entraîne des changements dans l’environnement géologique de cette
région.

Les phénomènes du hasard à craindre pourraient être représentés par la


destruction de la flore et de la faune (aux environs des exploitations), par la mort de
toutes les personnes en contact avec les minerais radioactifs, par la contamination
des eaux souterraines et des rivières.

Face aux hasards géologiques, le développement industriel contribue


largement à la vulnérabilité de système humain et économique face aux désastres
causés par le phénomène géologique.
En effet, les régions les plus vulnérables sont celles où il y a des fortes
concentrations des gens, les constructions (building et autres infrastructures).

Il y a trois principaux hasards naturels sur lesquels les scientifiques


doivent faire des prédictions, des surveillances, et si un désastre est imminent,
préciser l’intensité du risque et donner le conseil technique.

Il s’agit des tremblements de terre, des glissements des terrains et des volcans.

A ces trois hasards, il faut ajouter les émissions de gaz toxique, les mouvements de
subsidence des terrains, les inondations.

a. Les tremblements de terre


Ils sont de loin les hasards naturels les plus destructifs qui affectent les
populations urbaines, qui détruisent les infrastructures en causant des dégâts
matériels et humaines très importants.
Les causes ou les facteurs qui sont à la base des tremblements de terre sont
principalement les suivants :
• Les fracturations profondes ou failles : qui affectent les parties internes du
globe particulièrement le long des zones de subduction. Pendant que la
plaque lithosphérique s’enfonce, elle se casse, et lorsqu’elle se casse à
l’endroit où la fracture se forme, il y a une énergie qui est dégagée sous
forme d’ondes séismiques P et S. Ces ondes vont traverser la partie du
globe terrestre qui se situe tout autour de la source en la faisant trembler et
on dit ainsi qu’il y a « tremblement de terre ».

Plus de ¾ des séismes destructifs à la surface du globe sont générés le


long des zones de subduction. L’endroit où la faille se forme, qui est
également l’endroit où le séisme prend la source est appelé « hypocentré
ou foyer » ; son point situé sur la surface du globe, à la verticale est
l’ « Epicentre ».
• La deuxième source de séisme se localise dans les régions volcaniques, au
sein des continents et des océans. En effet, lorsque le magma monte avec
un volume important, l’énergie qui est dégagée par la chaleur fait vibrer les
partiellement du globe qui sont au dessus et aux alentours de la chambre
ou cheminée volcanique.

La figure 2.5 donne une représentation schématique des relations entre


l’hypocentre et l’épicentre, la propagation des ondes séismiques, l’intensité du
séisme, les dommages sur les constructions et les transformations au niveau de site.

Figure 2.5 : Diagramme de représentation des relations entre l’hypocentre et


l’épicentre, la propagation des ondes séismiques, l’intensité du séisme, les
dommages sur les constructions les transformations au niveau de site.
b. Les volcans

Les volcans causent généralement moins des destructions d’infrastructure


que des vies humaines. Les villes et les villages sont généralement affectés lorsqu’il
sont situés aux alentours des volcans.

Exemple : Dans la ville de St Pierre à Martinique, 30000 personnes ont été tuées par
l’éruption volcanique de 1902 et dans la ville d’Armero (Colombie) ; 25000 personnes
ont été tuées suite à l’éruption volcanique en 1985.

D’une façon générale, les éruptions volcaniques sont prévisibles et


peuvent être évitées par rapport aux effets qu’elles produisent.
L’intensité de destruction causée par les éruptions volcaniques dépend de son
dynamisme éruptif lié à la viscosité du magma. Si le dynamisme est explosif (cas des
volcans Andésitiques), les destructions sont beaucoup plus grandes ; l’éruption
commence généralement par des projections pyroclastiques (blocs, lapilli, tufs,
cendres), qui sont suivies par l’épanchement des coulés des laves à des vitesses
dépassant les 100 Km/h.
Si le dynamisme est effusif (cas de magma basaltique), les destructions sont faibles
ou minimes ; le magma coule le long des fissures généralement à une faible vitesse
et généralement seule la flore autour du volcan est détruite.

Les hasards volcaniques comprennent ; les coulées des laves et


projections pyroclastiques ; les structures d’effondrement (cratère volcanique) ; et
des émissions des gaz.
A ceci, on ajoute le Tsunami et les coulés des boues. Les émissions des gaz
volcaniques contiennent souvent des substances toxiques, dangereuses pour la
population.
Les éruptions volcaniques n’ont pas seulement un effet destructeur ou négatif sur
l’environnement.
En effet et dans des régions volcaniques (ex. Nord et Sud Kivu RD Congo), les
éruptions volcaniques principalement basaltique ont donné les roches qui, par
altération, ont produit des sols très fertiles.

D’une manière générale, les principaux effets destructeurs causés par les
coulés des laves constituent principalement dans les inondations ainsi que dans la
destruction de la faune et de certaines maisons ou infrastructures urbaines. La
vitesse de ces coulées de laves au sol est influencée par la topographie du terrain et
par la nature des laves.
En effet si la topographie est accidentée, les coulées des laves basaltiques seront
lentes alors que celle des laves andésitiques seront plus rapides.
Plus la coulée des laves s’éloigne du volcan plus sa vitesse diminue à la suite de son
refroidissement.

Les projections pyroclastiques produisent pratiquement les mêmes effets


que les coulées de laves mais à une vitesse très accentuée.
Toutefois les cendres et les poussières volcaniques sont dangereuses pour la
respiration des êtres vivants et peuvent provoquer des maladies du poumon.

Au cours des éruptions volcaniques les gaz comprennent le CO2, le CO et


les gaz sulfureux sont toxiques et peuvent causer des asphyxies s’ils sont en
quantité suffisante dans l’atmosphère.
Les coulées des boues volcaniques qu’on appelle mudflow, peuvent aussi causer
des dommages sur les cours d’eau, sur les maisons qui ne sont pas très solidement
construites etc.

c. Les Emissions de gaz

Généralement après les principales éruptions volcaniques (coulées des


laces et projections pyroclastiques), certains volcans connaissent une activité
gazeuse très intense ; parmi les principaux gaz émis, il y a ainsi le CO2, le gaz
méthane, le radon.

- Le méthane : généralement il est inflammable et une petite quantité peut


suffire pour créer une explosion ; ce qui implique que les dispositions doivent
être prises pour éviter l’introduction de grande quantité de méthane dans la
maison pendant la phase volcanique d’émission des gaz ;
- Le CO2 : lorsqu’il est introduit dans l’atmosphère, il peut causer l’asphyxie ;
- Le radon : le radon est parmi les gaz les plus dangereux. Il est généralement
radioactif et provient de la désintégration de l’Uranium ; c’est un gaz incolore,
inodore et donc difficile à tester, il est très mobile et se dissout facilement dans
l’eau. En ce moment là la consommation de cette eau, présente un risque car
le radon va se fixer au poumon, il se transforme en plomb et ça ca générer le
cancer de poumon.
d. Les mouvements de masses de terrains

Ils comprennent les glissements des sols, les glissements des terrains
rocheux et les avalanches.
Les processus qui sont à la base des mouvements de masses sont généralement
divers et peuvent comprendre :

- La force de la pesanteur ou gravité ;


- La fracturation au sein des falaises et ;
- Les pluies torrentielles.

Les effets destructeurs des mouvements des masses comprennent la destruction


des habitations, la pollution des eaux de surface.

Le diagramme de la figure 2.6 montre comment l’érosion ultérieure peut modifier un


dépôt des terrains ou des sols produits par glissement des terrains et rend ainsi plus
difficile sa reconnaissance sur les photos aériennes.

Fig 2.6 : Diagramme montrant les modifications apportées par une érosion ultérieure

En effet le stade A représente un volume des terrains qui se déposait à une époque
donnée.

Les étapes B, C et D montrent comment l’érosion a modifié ces terrains jusqu’à


(tracer) imprimer un réseau des cours d’eau.
La figure 2.7 montre comment on peut produire une carte de hasard représentée par
les mouvements des masses.

Fig 2.7 : Modèle générique de production d’une carte de hasard crée par un
mouvement de masse

On procède par la superposition des cartes des glissements des terrains, des cartes
hydrogéologiques, géomorphologiques, structurales, lithologiques, sédiments
superficiels et enfin cartes d’exploitation du sol.

La figure 2.8 montre des zones susceptibles d’être affectées par les glissements des
terrains et les secteurs recommandés pour l’exploitation du sol dans la région de
SAN FRANCISCO en CALIFORNIE.

La légende montre, en fonction des conditions géologiques, les zones plus stables et
moins stables ainsi que des recommandations pouvant être faites pour l’exploitation
du sol ou terrain (construction des maisons, routes publiques et privées etc.). Les
mouvements des masses peuvent être gérés de plusieurs manières et par plusieurs
méthodes.
Il s’agit de la prévention, qui consiste à la surveillance des zones qui ont été l’objet
des mouvements des masses dans les bassins.

Les méthodes consistent aussi à identifier la localisation, le temps et l’intensité d’n


phénomène de glissement individuel. Il existe aussi des méthodes de stabilisation
des pentes.

Figure 2.9 Montre la procédure de la stabilisation des pentes


CHAPITRE III : APPLICATIONS DE LA GEOLOGIE DE L’ENVIRONNEMENT
DANS LE MILIEU URBAIN

III.1. Introduction

La carte géologique en zone urbaine est primordiale car, elle fournit


données de cartographie de base qui concerne les paramètres géologiques
susceptibles d’apporter des solutions aux problèmes environnementaux de la ville ou
de la région concernée.

Dans beaucoup des pays, il existe des services géologiques nationaux


ayant pour rôle, l’élaboration de cartes géologiques et autres documents
cartographiques nécessaires à l’amélioration de l’environnement.
Ces cartes sont à différentes échelles et concernent le territoire régional entier, les
zones urbaines et les régions rurales.
Pour notre pays par exemple, la carte géologique couvrant le territoire est à l’échelle
1/2.106, mais il existe des cartes aux échelles de 1/200000, 1/100000 et rarement
1/50000. Pour la ville de Londres. Il existe des cartes aux échelles 1/10000 et
1/50000.

Les cartes géologiques digitales en couleur, ainsi que les cartes


thématiques ont été produites ; sans oublier un certain nombre de donnée digitale
réalisés sur la base de sondage. A coté de ces cartes géologiques, on a élaboré des
cartes pédologiques ou des cartes d’utilisation du sol.
Très souvent on peut superposer les cartes pédologiques sur les cartes
géologiques : leur utilisation ou traitement est facilité par l’ordinateur. Par ailleurs
l’augmentation de beaucoup de grandes villes du développement économique a fait
que beaucoup de ressources naturelles sont surexploités et cela cause beaucoup
d’impacts sur l’environnement. Cela amènes la problématique de la gestion des
outputs provenant de traitements de minerais, de la transformation des matières
premières en milieu urbain.

III.2. Gestion de sols contaminés par les éléments traces métalliques (ETM)
III.2.1. Définition

Le sol est défini de plusieurs manières selon les objectifs poursuivie ou les
disciplines.
Selon les agronomes, le sol est un matériel minéral inconsolidé sur la
surface immédiate de la terre et qui sert comme milieu naturel à la croissance des
plantes et sur lequel les animaux et les hommes vivent. Mais cette définition n’étant
pas complète pour les géologues, c’est ainsi qu’ils définissent le sol comme étant
une collection des corps naturels qui sont les produits de l’altération, de remaniement
et de l’organisation des couches superficielles de la croûte terrestre et dont les
propriétés physiques, chimiques, biologiques, morphologiques s’acquièrent
progressivement sous l’action combinée de la roche mère, du climat, des micro-
organismes, du relief, tous agissant à travers le temps.

Duchaufour définit le sol comme étant une formation naturelle issue de


cinq facteurs majeurs à savoir le temps, la roche mère, le relief, le climat et les êtres
vivants (homme en particulier). Ceci montre que le sol vient d’une part des actions
mécaniques qui donnent les débris de même composition chimique que la roche
mère et d’autre part des phénomènes chimiques qui forment des nouveaux minéraux
suite à des multiples facteurs qui les affectent.
Parmi ces facteurs, nous pouvons citer les facteurs climatiques (température,
précipitations), les facteurs géologiques (nature de formations géologiques), les
facteurs géomorphologiques, les facteurs anthropiques et la végétation.

III.2.2. Composition des sols

Le sol est un assemblage d’une grande diversité de phases. La phase


gazeuse joue un rôle important par les échanges de dioxygène, de dioxyde de
carbone et autres gaz entre la surface et l’atmosphère.

La phase aqueuse est une phase qui représente une faible quantité des
éléments chimiques hormis H et O, cependant elle est le carrefour presque obligé de
la plupart des changement d’état de la matière, des échanges d’éléments chimiques
entre phases et des échanges entre domaines abiotiques et le système radiculaire
ou les micro-organismes.

Enfin, les phases minérales présentent une extraordinaire diversité.


Lorsque l’on inclut les phases organiques, cette diversité est telle qu’il devient de les
décrire de manière exhaustive.

a. La fraction minérale
Dans le sol, on distingue les minéraux hérités de la roche mère et qui ont
résisté à l’altération. Dans un certain nombre de sols, ces minéraux sont très
abondants et sont dits « primaires ». les minéraux qui se sont formés dans le sol sont
dit « secondaires ».
Les éléments chimiques qui les composent peuvent provenir :

- D’une redistribution de la matière sur place pour s’adapter aux conditions


thermodynamiques de surface ;
- D’un apport de zones extérieures, par des circulations latérales de l’eau et
donc des éléments dissous.

La fraction minérale est la plus pondérant des constituants du sol et, est
constituée essentiellement des argiles.
Le complexe d’altération comprend la fraction argileuse héritée, transformée ou
néoformée et d’autres constituants cryptocristallins ou amorphes, comme les oxy-
hydroxydes de fer, aluminium, manganèse, silicium, associés aux argiles et
complexés avec l’humus.

Les argiles jouent un rôle important et spécifique dans les sols. Les
minéraux argileux (phillo-silicates) forment les liaisons fortes avec l’humus ; les
argiles et l’humus présentent quelques similitudes en termes d’échange de cations
avec la solution du sol. De même, les minéraux argileux peuvent fixer les composés
organiques xénobiotiques (pesticides, herbicides ainsi que certains de leurs produits
de dégradation).
Les argiles sont donc chimiquement très réactives tant du point de vue de la chimie
minérale que de la chimie organique.
La plupart des minéraux argileux se caractérisent par un déficit de charges positives
dans leur cristal. Pour compenser ce déficit, des cations de la solution du sol sont
absorbés. Ces cations peuvent à leur tour être échangés contre d’autres cations
lorsque la composition de la solution du sol change. L’humus peut aussi échanger
des cations.
Cet ensemble de cations échangeables constitue la capacité d’échange cationique
(on utilise couramment l’acronyme CEC) qui se mesure en laboratoire.
Cette CEC constitue un réservoir d’éléments facilement accessible pour
l’alimentation des plantes. Les échanges avec la solution du sol sont réputés très
rapides.
L’humus possède aussi des sites d’échanges anioniques.

Certains éléments plutôt présents sous forme anionique comme les phosphates
peuvent aussi être adsorbés sur la CEC grâce à des ponts calciques. Ainsi, H2PO4
peut former un complexe avec Ca :

H2PO4 + Ca++ _______ CaH2PO4+

Ce complexe étant chargé positivement, il peut être adsorbé par le complexe argilo-
humique. Lors de processus d’oxydoréduction dans les sols, la composition chimique
du cristal d’argile peut évoluer. Ainsi, pour les argiles contenant du fer ferrique dans
le cristal, le passage à l’état ferreux altère la balance électrique du cristal et
augmente le CEC. Pour certains sols soumis à de fortes variations d’aération ce
phénomène peut être très important.

Il faut noter que la CEC n’est pas aussi importante selon le type d’argile.
Les kaolinites, qui ne présentent pas de déficit de charge, développent une CEC
faible, alors que des argiles de type 2/1 telles que les montmorillonites ont des
valeurs de CEC importantes.

En fonction du climat, les minéraux argileux observés dans le sol sont :

1. En climat tempéré

L’illite est le minéral le plus abondant (50% environ) suivi de la chlorite, smectite et
de la vermiculite. La kaolinite est très rare.
Au cours de l’évolution du sol, l’illite et la chlorite, minéraux hérités de la roche mère,
peuvent se transformer en vermiculite et smectite. Ces derniers sont alors appelés
minéraux de transformation.
L’hydrolyse est partielle, les minéraux argileux sont hérités de la roche mère (chlorite
par exemple) ou transformés progressivement. Lorsque l’hydrolyse se fait à pH
neutre, l’illite est dégradée en smectite, par contre, pour une hydrolyse à pH acide,
l’illite est transformée en vermiculite et la transformation en chlorite est également
possible. Les sols sont des sols bruns.
Sous climat froid et humide, milieu de formation de podzols (sol forestier
acide, cendreux, délavé, des zones humides et froides), les acides organiques
attaquent les illites et vermiculites et les dégradent en smectite, la kaolinite peut être
néoformée.

2. En climat chaud et humide

L’hydrolyse est totale et se fait à pH neutre, les silicates sont hydrolysés


en gibbsite ; l’acide silicique et les cations solubles sont lessivés, il reste sur place le
fer et l’aluminium qui constituent un sol latéritique.
Les oxydes de fer peuvent se concentrer en surface et constituer une croûte
ferrugineuse, la croûte latéritique. La matière organique intervient peu.

Les minéraux argileux néoformés à partir des ions libérés sont la kaolinite
et les smectites selon la quantité de drainage.
Le lessivage, en éliminant les cations, augmente l’acidité de ce sol.

En climat chaud et à saisons sèche et humide alternant, le lessivage et le


confinement alternent, la matière organique est minéralisée et les smectites se
forment, la silice reste sur place.

A part les matériaux argileux, nous trouvons également dans le sol, les
oxydes et hydroxydes.

Les oxydes et hydroxydes du sol peuvent être bien cristallisés ou se


trouver à l’état de minéraux amorphes. Les sols rouges méditerranéens, les sols
latéritiques se caractérisent par une forte teneur en oxydes et hydroxydes mais
surtout par une forte proportion d’amorphes parmi ces minéraux.
Lors de phases de dessèchement du sol, les hydroxydes peuvent être transformés
en oxydes par déshydratation.
Les oxydes et hydroxydes développent des phénomènes de sorption. Ils sont
capables d’adsorber des éléments tels que certains métaux lourds ou éléments
toxiques non métalliques comme l’arsenic (As). Les phosphates peuvent être
adsorbés par ces minéraux.
Les propriétés adsorbantes des oxydes et hydroxydes sont dépendantes du pH. En
effet selon le pH de la solution du sol, certains sites d’échange ou de sorption sont
libérés ou non.
Les oxydes et hydroxydes jouent un rôle de ciment entre les autres minéraux,
contribuant ainsi à augmenter la stabilité structurale du sol, au même titre que la
matière organique.
Parmi les oxydes et hydroxydes, on observe les oxydes et hydroxydes de fer qui sont
en particulier la goethite (FeOOH) en climat chaud et humide, l’hématite rouge
(Fe2O3) en sol ferslalitique. Ils assurent les liaisons entre argiles et humus. Les
formes complexées évoluent vers les formes cryptocristallines puis cristallines.
L’aluminium est sous forme d’ion Al3+ hydraté responsable de l’acidité du sol. Ils
assurent également, comme le fer, les liaisons argiles-matières organiques et
peuvent se fixer sur les feuilles de vermiculite pour donner un chlorite. Les formes
cristallines de l’aluminium comme la gibbsite (AlOH3) et la bohémite (AlOOH) sont
rares dans les sols de climat tempéré.
Le silicium est sous forme soluble (H4SiO4) ou sous forme de silice amorphe.

Outre le climat, la nature de la roche mère intervient aussi sur les


caractères de la fraction minérale : en climat équatorial, les granites altérés donnent
de la kaolinite, alors que les roches basiques plus riches en cations, donnent des
smectites.
La topographie (Parce que si la pente est faible l’hydrolyse est totale, si la pente est
forte l’hydrolyse peut ne pas avoir un rôle) a également un rôle important sur la
qualité du drainage.

b. La fraction organique

La matière organique peut être définie comme une matière carbonaté


provenant d’êtres vivants végétaux et animaux. Elle est composée d’éléments
principaux qui sont : C, H, O, N et d’éléments secondaires : S, P, K, Ca, Mg.
La fraction organique se repartit en quatre groupes :

- La matière organique vivante, animale et végétale, qui englobe la totalité du


globe, la totalité de la biomasse en activité ;
- Les débris d’origine végétale (résidus végétaux) et animaux (cadavres,…)
regroupés sous le nom de « matière organique fraîche » ;
- Des composés organiques intermédiaires, appelés matière organique
transitoire, provenant de l’évolution de la matière organique fraîche ;
- Des composés organiques stabilisés, les matières humiques, provenant de
l’évolution des matières précédentes.

A ces deux constituants principaux, s’ajoutent les vides (pores) dans la


constitution du sol. Par ailleurs, nous devons noter que l’humus qui est un composé
final de la dégradation de la matière organique, est généralement associé aux
minéraux argileux et forment le complexe argilo-humique qui jour un rôle essentiel
dans la structure du sol.

III.2.3. Structure et texture des sols

La texture du sol est définie par la grosseur des particules qui le


composent : graviers (> 2mm), sable (50 à 2000 µm), limon (2 à 50 µm) et argile (< 2
µm).
Notons que la composition minéralogique est en relation avec la taille des particules :
les grossières sont surtout à base de quartz et les fines à base de phyllosilicates
(argile en feuillet).

La structure est l’organisation du sol. Elle est conditionnée par les


colloïdes : argiles, substances humiques, hydroxydes. Les argiles favorisent la
fragmentation du sol en produisant des fentes de retrait à la dessiccation. Elles
peuvent enrober les autres particules et colmater les pores. Et donc, la structure du
sol représente l’arrangement des particules primaires des sols e particules
secondaires plus grandes (agrégats).

Ainsi, on distingue trois grands types de structures :

- Particulaire : un sol très meuble ;


- Massive : les éléments sont liés par un ciment ;
- Fragmentation : structure en agrégat (mm), grumeaux (cm) ou polyédrique,
très favorable aux cultures.

III.2.4. Types des sols

Les études faites sur les sols dans le monde montrent qu’il existe
plusieurs types de sol et cela en fonction du climat et de la nature de la roche mère.
Le sol est organisé en plusieurs bandes d’épaisseurs variables appelées horizons. Ils
sont différents les uns des autres par leur granulométrie, leur couleur, bref par leurs
propriétés physico-chimiques. Leur épaisseur varie de quelques millimètres à
quelques mètres.

a. Horizons des sols

Le référentiel pédologique tel que proposé en 1995 par l’association


française pour l’étude des sols, définit plus de 70 horizons de référence, considérés
comme entités de base permettant d’identifier, de caractériser et de définir une
couverture pédologique.
Les principaux horizons qu’on observe, d’une manière générale, dans un sol sont les
suivants et cela de haut en bas :

- L’horizon des terres superficielles, celui qui n’a pas fait l’objet d’une étude
avancée car on a prélevé à ± 20 cm de profondeur, il est constitué de fois par
des éléments organiques et des minéraux (quartz par exemple) ;
- L’horizon des graviers qui est constitué des véritables éluvions ;
- L’horizon des illites sialitiques particulièrement appelés latérites, est celui de
concrétionnement ancien, leur étude pétrographique a montré une existence
d’éléments détritiques tels que le quartz, des éléments d’halloysite, des
hydroxydes et oxydes de fer. Cet horizon est généralement plus coloré ; cette
coloration est due à des accumulations de fer, argile e de la manière
organique ;
- L’horizon des sols rouges bariolés qui est pour le moment un horizon lessivé :
le sol est blanc par endroit ce qui montre des zones de lessivage totale.
L’étude lithologique des schistes a montré l’existence de Kaolinite,
d’allumogels, d’halloysite et d’hydroxydes de fer ;
- L’horizon des roches friables, celui-ci montre des phénomènes d’altération
marqué surtout par des dissolutions (dissolution des carbonates,
décoloration) ;
- L’horizon de la roche mère, montrant un changement de faciès. Cet horizon
montre des phénomènes d’altération décelables seulement au microscope.

III.2.5. Classification des sols

Pour classifier les sols, plusieurs critères ont été utilisés et cela en fonction
des objectifs poursuivis. La classification la plus utilisée est celle de DUCHAUFOUR
(1991) qui s’intéresse d’une part à la différenciation des horizons et d’autre part à la
nature de l’humus. La différenciation des horizons est d’autant plus marquée que si
le sol a connu une évolution plus poussée qui le différencie totalement de la roche
mère. Ainsi, sur base du degré d’évolution, on distingue trois grandes catégories des
sols :

- Sols jeunes : ces sols sont récents et moins évolués, ils ne montrent pas une
différenciation des horizons car ils ne sont pas totalement formés. C’est le cas
des aridosols dans le climat décertique, les cryosols dans les régions de
Toundra et les sols alluviaux et les rankers que l’on observe sur les versants
montagneux ;
- Sols évolués : ils présentent une bonne différenciation en horizons, le cas
fréquent est celui de chernosols (sol fertile) contenant parfois les humus bien
développés et les rendosols qui se développent sur une roche calcaire (sol
mince riche en calcium) ;
- Sols plus évolués : sont ceux présentant au moins trois horizons bien
marqués, parmi eux, on peut citer le sol brun forestier, le podzol (sol le plus
évolué), sols ferralitiques qu’on qualifie comme sol latéritique et enfin les sols
ferrugineux qu’on observe généralement sous les formations non forestières.

Signalons que nous pouvons aussi avoir des sols très particuliers, le cas de
regalithes (accumulation de matière minérale seule), les sols hydromorphes, les sols
salés ou halomorphes ayant une forte concentration en sodium (solonetz (sol riche
en Na avec un pH….) et solontchak) et enfin les paléosols ou sols hérités.

III.2.6. Origine et comportement des éléments traces métalliques dans le sol

1. Origine

Les éléments traces métalliques présents dans les sols sont issus de
l’héritage du fonds géochimique d’une part, et du cumul des apports anthropiques
d’autre part. On distingue ainsi les origines suivantes :
- Le fond géochimique ;
- Les retombées atmosphériques ;
- Les apports anthropiques.
a. Le fond géochique
Naturellement, le sol contient des éléments traces métalliques issus de la
roche-mère sur laquelle il s’est formé. Par conséquent, le sol sera d’autant plus riche
en éléments traces métalliques (ETM) que la roche-mère l’est également. Ainsi, des
sols formés sur des sables quartzeux renferment des quantités extrêmement faibles
d’éléments traces métalliques (moins de 0,05 mg/kg de MS de Cd, moins de 5 mg/kg
de MS de Cu) alors que ceux qui se sont formés sur des sédiments calcaires ou
marneux, ou des schistes sont plus riches (0,5 à 1 mg/kg de MS de Cd, 25 à 50
mg/kg de MS de Cu).

En général, il apparaît que parmi les roches cristallines, les plus basiques
contiennent davantage d’éléments traces métalliques (Cu, Co, Mn, Zn) ; celles qui
sont acides et riches en silice ont des teneurs plus élevées en Mo. Les roches
sédimentaires ont des teneurs assez élevées en éléments traces, teneurs qui
s’accroissent en cas d’accumulation de carbone fossile (schistes bitumineux, lignites,
tourbe,…). Malgré cette abondance relative dans les sols calcaires, les éléments
traces métalliques sont assez peu mobiles du fait du pH élevé de ce type de sol. A
l’inverse, la mobilité des rares éléments traces métalliques présents dans les sables
siliceux est importante en raison de l’acidité du milieu. Le tableau ci-dessous donne
une indication des teneurs moyennes en éléments traces métalliques que l’on peut
observer dans certaines roches sédimentaires et cristallines.

Tableau 3.1 : Teneur moyenne en ETM de différentes roches (en ppm ou en %).

Eléments Roches Roches Roches Roches Roches


Ultra basiques intermédiaires acides sédimentaires
basiques
Cu 80 ppm 140 ppm 35 ppm 30 ppm 57 ppm
Co 200 ppm 45 ppm 20 ppm 5 ppm 23 ppm
Zn 50 ppm 130 ppm 72 ppm 60 ppm 80 ppm
Ni 1200 ppm 160 ppm 55 ppm 8 ppm 95 ppm
Mn 1300 ppm 2200 ppm 1200 ppm 600 ppm 670 ppm
Fe 9,85% 8,56% 5,85% 2,70 ppm 3,33%
Pb 8 ppm 15 ppm 2 ppm 20 ppm

b. Les retombées atmosphériques

Principalement issues de l’activité industrielle et de la circulation des


différents moyens de transport, ces retombés représentent l’essentiel de la source
d’éléments traces métalliques en zone urbaine. A ces retombées d’origine
anthropique, s’ajoute un « bruit de fond » naturel lié à l’érosion éolienne des sols et
aux éruptions volcaniques.

Pour l’industrie, les retombées correspondent à l’émission atmosphérique


de micro-polluants par les principales sources suivantes : les usines d’incinération,
les hauts fourneaux, la production de briques, la combustion du charbon et du
pétrole.
Cependant, il faut que l’essentiel des émissions retombe sous forme de poussière
dans un rayon relativement proche du site industriel émetteur (3 à 5 Km). Ainsi, dans
le cas d’un centre de métallurgie des métaux non ferreux, les quantités de plomb et
de zinc accumulées dans les sols peuvent aller de plusieurs milliers de mg/kg de sol
sec à proximité du site jusqu’à 100 mg/kg à 3 ou 4 Km (pour le cadmium, les teneurs
vont de quelques mg à 100 mg/kg de sol sec).

Pour les automobiles, les rejets de plomb par les gaz d’échappement sont
une cause évidente de contamination des sols situés à proximité des grands axes
routiers. 40% du plomb particulaire émis est dispersé dans l’atmosphère, le reste se
dépose sr la chaussée ou en bordure de celle-ci sur une largeur qui n’excède pas
une centaine de mètres (pour un trafic de 8 à 10000 véhicules par jour). Les
particules qui résultent de l’usure des pneus sont aussi une cause d’accroissement
des teneurs en zinc et cadmium des sols et de la végétation le long de ces axes (le
zinc entre dans la composition des pneumatiques, le cadmium l’accompagne comme
impureté).

A part les sources précitées soulignons d’autres sources essentiellement


importantes telles que : les pesticides, l’épandage des déchets industriels et des
boues de curage : certains types d’engrais obtenus par transformation de produits
des gisements miniers renfermant des teneurs en éléments métalliques souvent très
supérieurs à celles en majorité dans les sols (les matières fertilisantes). C’est
pourquoi les gisements de phosphate sont souvent des lieux d’accumulation des
éléments métalliques et beaucoup d’entre eux accompagnent le phosphate dans le
traitement de concentration destiné à produire les fertilisants (engrais).

2. Comportement des éléments traces métalliques dans les sols


Le comportement d’un élément trace métallique dans le sol est fonction de
son pouvoir d’acidité ou de basicité (pH), de son potentiel d’oxydoréduction, de la
température et de l’humidité etc.

a. Localisation des éléments traces métalliques dans les sols

Dans les sols, les éléments traces métalliques se répartissent entre la


phase solide et la phase liquide qui constituent ces sols. Le plus souvent, la quantité
existant dans la solution du sol ne représente qu’un infime pourcentage de la totalité
du polluant. Les éléments traces métalliques se concentrent donc dans la fraction
solide du sol, où ils se répartissent dans les différentes fractions organique et
minérale.

1) Les argiles

On trouve une fraction importante des éléments métalliques du sol dans la


phase argileuse : ils sont inclus dans les réseaux silicatés sous une forme très peu
disponible, ou encore adsorbés à la périphérie des argiles.

2) Les carbonates de calcium

En sol calcaire, les carbonates de calcium sont les constituants majeurs


qui interviennent dans la fixation des éléments traces métalliques, soit par
adsorption, soit par précipitation d’hydroxydes ou de carbonates, ou encore par
insertion dans le réseau de CaCO3.

3) Les oxydes

Dans la majorité des sols, les oxydes de fer et de manganèse


représentent la phase de rétention privilégiée de beaucoup d’éléments traces
métalliques.

4) La matière organique

Elle participe efficacement à la rétention des éléments traces métalliques


qui peuvent être retenus sous forme échangeable (donc assez facilement
mobilisable) ou à l’état de complexes dans lesquels ils sont plus énergiquement
fixés.
5) Des précipités

Les micro-polluants métalliques peuvent précipiter dans les sols suivant


les conditions qui y règnent, pour former des composés chimiques peu ou pas
solubles, tels que des sulfures, des phosphates, des hydroxydes ou des sels
organiques.

Dans le sol, la concentration en éléments traces métalliques varie avec la


profondeur. En raison de leur très forte liaison avec les différentes phases solides
énumérées auparavant, les éléments traces métalliques issus d’apports extérieurs
vont s’accumuler en surface, leur concentration va donc décroître avec la profondeur
et marquer, dans le cas des sols cultivés, une nette discontinuité au-dessus de la
couche travaillée (Juste, 1995). Dans le cas de sols qui se sont formés à partir des
roches-mères particulièrement riches en éléments traces métalliques, on pourra
constater un accroissement de la teneur de ces derniers avec la profondeur.

b. Les transferts entre constituants du sol : concept de mobilité

Les variations des conditions du milieu modifient la distribution des


éléments traces métalliques entre les phases constitutives du sol. La mobilité des
micro-éléments est définie comme leur aptitude à être transféré vers des
compartiments où ils sont de moins en moins énergiquement retenus, le
compartiment ultime étant représenté par la solution du sol.

1) Facteurs et conditions de mobilité

Cette mobilité est dirigée par un certain nombre de facteurs et de


conditions du milieu :

- Le pH du sol : la variation de pH (naturelle ou anthropique) semble être le


facteur dont l’action sur la mobilité des métaux est la plus déterminante.
L’abaissement du pH favorise la mobilité des éléments traces métalliques,
notamment par mise en solution de sels métalliques ou destruction de la
phase de rétention. Inversement, l’augmentation du pH provoque
l’immobilisation par formation des composés insolubles ou accroissement de
la capacité d’échange canonique. On notera cependant que certains éléments
traces métalliques comme le bore obéissent moins strictement à ce type de
comportement ou, au contraire, comme le molybdène, l’arsenic, le sélénium
présentent un comportement opposé : leur mobilité augmente avec le pH qui
est élevé en sols calcaires.
Actuellement, il semble que le contrôle du pH soit l’une des rares voies de
contrôle de la mobilité des éléments traces métalliques ;
- Le potentiel d’oxydoréduction : le degré d’aération du sol est déterminé par les
pratiques culturales (irrigation, tassement par passage répété d’engin, apport
de matière organique biodégradable donc consommatrice d’oxygène) et par
les événements climatiques (précipitations massives entraînant es conditions
hydromorphes). L’ensemble de ces facteurs favorisent l’anoxie (absence d’O)
modifiant ma mobilité des certains éléments traces métalliques comme le
manganèse et le fer dont les formes réduites sont plus mobiles dans le sol que
les formes oxydées. Outre l’influence directe du potentiel redox du milieu sur
l’état d’oxydation des éléments traces métalliques et donc leur mobilité, ce
facteur intervient également sur les composants du sol qui fixent les éléments
traces métalliques. Ainsi en conditions d’aération satisfaisante du sol, les
composés ferriques et manganiques sont très peu solubles et immobilisent
donc les métaux qui leur sont associés. A l’inverse, en conditions d’aération
limitantes résultant par exemple du compactage ou de battance du sol, les
composés du fer du manganèse sont réduits et solubilisés : ils libèrent donc
les éléments traces métalliques qui leur étaient associés. Les travaux de
Förstner (1985) résument le degré de mobilité relative des ETM en fonction du
pH et du potentiel redox ;

Tableau 3.2 : Effets du pH et du potentiel redox sur la mobilité des ETM du sol
Mobilité pH Potentiel redox
relative Neutre-alcalin Acide Oxydant réducteur
Très haute Se, Mo B B -
Zn, Cd, Hg, Co,
Haute As Mo, Se -
Ni, (Mn)
Cu, Co, Hg, Ni,
Moyenne Mn Cu, Al, Pb, Cr Mn
Zn, Cd
Pb, Fe, Zn, Fe, Zn, Co, Ni,
Basse Fe(III), Ti Pb, Ti
Cd, Ti Ti
Al, Cr, Hg, Cu,
Al, Cr, Hg, Cu,
Très basse Mo, Se, As Al, Cr, Fe, Mn Se, B, Mo, Cd,
Ni, Co
Pb
- La température et l’humidité du sol : elles jouent un rôle indirect en favorisant
l’activité biologique du sol, et donc la production des substances acides ou
complexantes issues de la biodégradation des matières organiques.
L’élévation de température agit directement sur la dissolution des composés
fixant un élément trace métallique, facilitant ainsi son absorption par la flore.
L’humidité agit également directement dans le processus de précipitation et de
solubilisation.
Par ailleurs, un excès d’hygrométrie peut conduire à un défaut d’aération du
sol, avec toutes les conséquences qui en résultent ;
- L’apport de matière organique : l’apport de la matière organique permet
d’immobiliser les éléments traces métalliques du sol qui ont pour elle une
grande affinité, mais la minéralisation ultérieure peut les remettre en solution,
il s’agit donc d’une immobilisation temporaire.
c. Comportement de quelques éléments traces métalliques dans le sol

Le comportement des éléments traces métalliques est généralement


influencé par des facteurs décrits ci-haut. Dans les lignes qui suivent, nous allons
décrire le comportement de certains éléments traces métalliques.

1) Le cuivre

Dans les sols, le cuivre est bien réparti le long du profil pédologique et se
fixe préférentiellement sur la matière organique (25 à 50%), les oxydes de fer, de
manganèse et les argiles. La répartition du cuivre entre les différentes fractions du
sol est fonction du pH, de la qualité et de la composition de la matière organique
d’une part, et de colloïde minéraux d’autre part.
Le cuivre migre peu sauf dans les conditions de mauvais drainage ou en milieu très
acide.

2) Le cobalt

Dans les sols, le cobalt produit sous forme de Co2+ et Co3+ est fortement
adsorbé sur les oxydes de fer et de manganèse ainsi que sur la matière organique et
les argiles.
Par contre les chélates (Composé chimique qui résulte d'une chélation (fixation d'un
métal électropositif dans une molécule, ce métal se trouvant comme pris en pince par
les extrémités de la molécule) organiques et le cobalt qui leur est lié sont très
mobiles dans le sol, et le cobalt lié est facilement biodisponible en particulier aux pH
élevés et dans les sols bien drainés.

3) Le fer

Dans les conditions d’aérobie, le Fe2+ est libéré et s’oxyde en Fe3+, et


précipite sous forme d’oxyde insolubles. Dans les sols, le fer présente une grande
affinité pour les complexes organiques mobiles et les chélates. Ces composés
interviennent dans la migration du fer dans les horizons du sol.
Le fer est assez mobile dans les sols acides.

4) Le manganèse

La plus grande partie du manganèse du sol se trouve sous forme


d’oxydes en équilibre avec les ions Mn2+ adsorbés sur le complexe argilo-humique
ou présents à des concentrations de 10-6 à 10-4 dans la solution du sol.
La mobilité du manganèse est très dépendante du pH mais aussi des conditions
redox du milieu :
- A un pH inférieur à 6,5, les formes les moins oxydées dominent, ce sont elles
qui libèrent le plus facilement le Mn2+, forme sous laquelle s’effectue
préférentiellement le transfert du manganèse ;
- A un pH supérieur à 7, la prédominance des oxydes tri et tétravalents,
extrêmement peu solubles, limite considérablement la mobilité du manganèse.

Contrairement à beaucoup d’autres éléments métalliques, l’aptitude du manganèse à


la complexation par de substances organiques est peu marquée de sorte que
l’essentiel des transferts s’effectue sous forme d’ions Mn2+ libres.

5) Le nickel

En raison de sa forte propension à se lier à la matière organique, le nickel


est en grande partie lié à cette fraction dans les horizons de surface dans les sols
limoneux. On les trouve également lié aux carbonates en sols calcaires. Dans les
sols sableux, une grande part demeure à l’état échangeable.
Du fait de la facile extraction du nickel de boues, il est à priori susceptible de
migration dans le profil pédologique. (Dans les roches ultrabasique du Kasaï)
6) Le zinc

La forme la plus courante et la plus mobile du zinc dans les sols est le
2+
Zn qui est facilement adsorbé sur les composants minéraux (argileux, hydroxydes
de fer et Al) et organiques, ce qui conduit à une accumulation dans les horizons
superficiels. Le zinc est considéré comme facilement soluble par rapport aux autres
métaux dans les sols, il est très mobile et disponible dans les sols légers et acides.

7) Le plomb

Le plomb est un élément qui est associé au zinc dans la plupart des
roches et des sols. Cet élément présente de fortes teneurs dans les roches
sédimentaires. C’est un élément moins mobile, on l’observe dans les sols résiduels
provenant de l’altération des roches acides ; et la teneur est de 100 mg/tonne.

III.2.7. Impact de quelques éléments traces métalliques sur l’environnement

Les éléments traces métalliques sont présents naturellement dans les sols
à des teneurs assimilables à leur clarke.
La plupart des éléments traces métalliques sont nécessaires, en faible dose à la vie,
mais ils peuvent se révéler très nocifs lorsqu’ils sont présents en quantité importante.
Voici à titre indicatif, quelques éléments traces métalliques :
- Le cuivre : c’est un élément qui ne se détruit pas dans l’environnement et de
ce fait il peut s’accumuler dans les plantes et les animaux quand il est présent
dans le sol. Les effets du cuivre sur l’environnement sont très néfastes et
constituent une sérieuse menace pour la vie. Ainsi sur les sols riches en
cuivre, seul un nombre limité de plantes ont de chances de survivre, le cuivre
peut interrompre l’activité du sol, car il influence de façon négative l’activité
des micro-organismes et des vers de terre, la décomposition de la matière
organique est sérieusement ralentie. Les animaux vivant sur des sols pollués,
absorbent des concentrations importantes qui leur causent des problèmes de
santé et donc sont empoisonnés ;
- Le cobalt : il est naturellement présent dans l’air, l’eau, la terre, les roches, les
plantes et les animaux. Les poussières soufflées par le vent peuvent se
retrouver dans l’air et l’eau et se déposer sur le sol. Le cobalt n’est pas détruit
une fois qu’il a pénétré dans l’environnement, il peut réagir avec d’autres
particules ou s’absorber sur les particules du sol ou sur les sédiments dans
l’eau. Les sols près des exploitations minières et des installations de fonte
peuvent contenir de grandes quantités de cobalt, et la consommation par des
plantes ou des animaux peut avoir des effets sur leur évolution ou santé et
voire même sur la santé de l’homme qui consomme ces plantes ou ces
animaux ;
- Le zinc : il est présent naturellement dans l’environnement, mais les grandes
concentrations sont dues aux rejets du zinc par les activités industrielles, la
combustion de déchets,… quand les sols sont pollués en zinc, les animaux
absorbent ces concentrations importantes qui sont nuisibles à leur santé. Le
zinc soluble peut aller contaminer les eaux souterraines par infiltration dans le
sol. Le zinc est une menace non seulement pour le bétail, mais aussi pour les
plantes : en absorbant de grandes quantités de zinc, le système n’arrive pas à
les gérer, ce qui freine l’évolution des plantes ;
- Le nickel : la part la plus importante du nickel relâchée dans l’environnement
est adsorbée par les sédiments et les particules du sol et devient par
conséquent immobile. Cependant dans les sols acides, le nickel devient plus
mobile et il peut rejoindre les eaux souterraines. Le nickel, en petite quantité,
est un aliment essentiel pour les animaux, mais il peut être dangereux
lorsqu’on dépasse les quantités maximales tolérées. Il peut provoquer alors
différents types de cancer à différents endroits du corps, et ce principalement
chez les animaux vivant près de raffinerie. Ainsi de hautes concentrations en
nickel dans les sols peut nuire à certaines plantes ;
- Le manganèse : l’augmentation des concentrations en manganèse dans
l’atmosphère est due principalement à l’activité industrielle. Pour certains
animaux, le manganèse est un composant essentiel : chez d’autres animaux
qui consomment trop peu de manganèse, on constate de problèmes de
croissance, de formation des os et de diminution de la pression artérielle.
Chez d’autres, par contre, le manganèse est un élément dangereux, ces
animaux ont peu de chance de survivre même à de faibles dose de
manganèse. Dans les plantes, le manganèse est transporté jusqu’aux feuilles
après avoir été prélevé dans le sol. Quand trop peu de manganèse est
absorbé dans le sol, cela entraîne de perturbations dans les mécanismes de
la plante (perturbation de l’obtention d’oxygène et d’hydrogène à partir de
l’eau, mécanisme dans lequel le manganèse joue un rôle important). Les
plantes peuvent souffrir de la toxicité du manganèse aussi bien du manque.
Des concentrations hautement toxiques en manganèse dans le sol peuvent
provoquer un grossissement des parois cellulaires, étiolement (dépérissement
des plantes dû au manque d’air et de lumière) des feuilles et apparition des
points marrons sur les feuilles. Les composés de manganèse peuvent
provoquer des perturbations du foie, des poumons, du système vasculaire,
des échecs dans le développement de fœtus et des dommages au cerveau ;
- Le fer : c’est un élément présent dans la nature, on les trouve généralement
dans les produits alimentaires de l’homme (le corps humain absorbe le fer des
produits animaux plus vite que le fer provenant des plantes). Le fer a une part
importante dans l’hémoglobine : c’est l’agent colorant rouge du sang qui
transporte l’oxygène dans le corps humain. Malgré les effets positifs du fer sur
l’environnement, il s’avère nécessaire de signaler que cet élément peut aussi
causer des effets néfastes sur l’environnement, quant bien même moins
significatifs. Le Fe3O5 – arsénite, pentahydrate peut être dangereux pour
l’environnement, particulièrement pour les plantes, l’eau et l’air. Son excès
dans les tissus du corps humain peut causer des conjonctivites, de problèmes
de rétine et aussi le développement d’une pneumoconiose bénigne par
l’inhalation chronique de concentrations excessives de vapeurs d’oxydes de
fer ;
- Le plomb : c’est un élément lourd de part sa nature, trop peu mobile et il
atteint rarement la nappe aquifère. Mais une fois dans l’eau et consommé par
l’homme en grande quantité, il devient trop dangereux et crée de multiples
maladies telles que le cancer de cerveau, du foie et de la bouche. En grande
quantité dans les plantes, il freine leur croissance.

Dans des pays à fort potentiel industriel, les éléments traces métalliques
qu’on retrouve dans les parties superficielles du sol à fortes concentrations
proviennent des activités industrielles, essentiellement le traitement de minerais.
Cela contamine considérablement les sols se trouvant près des usines de traitement.

a. Détermination du degré de contamination de sols pollués par les activitrés


industrielles
Pour déterminer le degré de contamination de sols pollués par les activités
industrielles, on établi ce que les anglo-saxons appellent « coefficient of industrial
pollution », le coefficient de pollution industriel (CIP).
Pour établir ce coefficient, on prélève des échantillons de sol sur le site d’étude.
Ensuite ces échantillons sont amenés au laboratoire pour analyses. On se fixe au
départ le nombre des ETM à analyser.
Et ce coefficient est obtenu à partir de l’expression suivante :

=( + + + + + + )/7

Avec :

Co, Cu, Ni, Fe, Mn, Zn et Pb : la teneur en ces éléments dans l’échantillon i de
sol (i variant de 1 à n qui est le nombre total des échantillons de sol) ;
: moyenne arithmétique des teneurs observées sur l’ensemble de la région
prélevée. Il en est de même pour les autres ETM analysés (Cu, Ni, Fe, Mn,
Zn et Pb) ;
7 : c’est le nombre des ETM analysés dans les échantillons prélevés.

a.1. Procédure

A partir des résultats d’analyse, on calcule la moyenne arithmétique de


chaque ETM ;
On calcule pour chaque échantillon les rapports de chaque ETM sur sa
moyenne : exemple : pour l’échantillon 1, on calcule le rapport Cu1/MoyCu,
CO1/MoyCo, Ni1/MoyNi, ainsi de suite jusqu’au nombre total d’échantillon ;
Pour chaque échantillon, on additionne les rapports de chaque ETM :
exemple : pour l’échantillon1, on additionne les rapports
(Cu1/MoyCu)+(Co1/MoyCo)+… +(Pb1/MoyPb). La somme est ensuite divisée
par le nombre des ETM analysés. On obtient ainsi la valeur du CIP pour le
premier échantillon. On fait de même pour les autres échantillons jusqu’au
dernier.
Après tous ces calculs, on obtient n valeurs de CIP ;
A partir de valeurs de CIP et des coordonnées des points d’échantillonnage,
on trace une carte d’isovaleurs de CIP. Cela permettra de mettre en évidence
de zones de degré de pollution différent.
On note trois zones de degré de pollution différent :
Première zone : zone à faible degré de pollution : CIP < 0,5 ;
Deuxième zone : zone à moyen degré de pollution : 0,5 < CIP < 1 ;
Troisième zone : zone à fort degré de pollution : CIP > 1.

Ce n’est qu’après la détermination de ces différentes zones qu’on propose des


méthodes de rémédiation de sols pollués en éléments traces métalliques. Il existe
dans la littérature, plusieurs méthodes de dépollution des sols contaminées par les
ETM.

III.3. Gestion des déchets en milieu urbain

III.3.1. Définition de quelques concepts

- Un déchet (directive (75/442/CEE)) est toute substance ou tout objet dont le


détenteur se défait ou à l’obligation de se défaire en vertu des dispositions
nationales en vigueur. Cette définition n’est pas très claire, elle dépend des
dispositions légales de chaque pays. Par exemple, une substance considérée
comme un déchet en Europe, n’est pas forcément considéré comme tel en
R.D.Congo ou ailleurs ;
- Une matière première secondaire est un déchet auquel on donne une
seconde vie (exemple : le verre) ;
- Un déchet ultime est déchet qui n’est plus susceptibles d’être valorisés ou
traités en vue de réduire leur caractère polluant ou dangereux. La seule
possibilité de gestion est l’élimination ;
- Un centre d’enfouissement technique (C.E.T) est une installation d’élimination
contrôlée où des déchets sont définitivement entreposés sur ou dans le sol ;
- Système d’étanchéité-drainage (S.E.D) est une structure de faible
perméabilité rapporté sur un site dont les objectifs sont de contrôler et
collecter les liquides et gaz circulant au sein du C.E.I et de confiner de
manière durable les déchets stockés ;
- Un lixiviat est un liquide ayant percolé au travers des déchets ou ayant été en
contact avec eux.

III.3.2. Classification de décharges


La classification de décharges est basée sur la nature des déchets (ménager, vert,….) leur origine
(hospitalier, agricole, industries, …) et leurs caractéristiques (dangereux, inertes, toxiques), c’est la
nature de ces déchets qui conditionne leur exploitation future comme matière première secondaire.
Ainsi non toxique ;

- Classe 1 : déchets industriels dangereux non toxiques ;


- Classe 2 : déchets ménagers et assimilés et déchets industriels non dangereux et toxiques ;
- Classe 3 : déchets inertes ;
- Classe 4 : déchets toxiques (interdit actuellement en C.E.T) ;
- Classe 5 : conditions spécifique (décharge « privée »).

Cette classification de déchet est évidemment fonction de législation en vigueur dans chaque pays
toutes activités de l’homme produisent des déchets.

Figure 3.1. Devenir d’un déchet

Ce schéma appelle quelques commentaires :

Après transformation des inputs dans la machine urbaine, les outputs sont représentés par
les déchets et les produits finis ;
Les déchets doivent être gérés, c’est pourquoi ils subissent un tri ;
Après le tri, il y a une partie de déchets qui est amenée au recyclage comme matière
première secondaire et une autre partie est éliminée, car elle constitue ce qu’on appelle le
déchet ultime ;
Le recyclage donne une seconde vie au déchet qui constituera l’input de la machine urbaine.
Cet input donnera, après transformation dans la machine urbaine, des produits finis et de
déchets.
Ces déchets, s’ils ne sont plus recyclables, seront éliminé, soit par incinération soit stockés
directement. Le produit de l’incinération sera aussi stocké. D’où la construction d’un centre
d’enfouissement technique (C.E.T).

III.3.3. choix de site pour la construction de C.E.T

Le stockage de déchets ne se fait pas n’importe où et n’importe comment. Le choix du site de


stockage dépendra beaucoup des contextes géologiques et hydrogéologiques. Le choix du site ou
l’amélioration d’un site existant doit minimiser les risques de pollution (sol, air, eau) et de nuisance
pour le voisinage.
a. Description géologique des sites

Les principaux problèmes ou contraintes liés aux paramètres géologiques et hydrogéologiques que
l’on peut observer ou redouter sur un site sont :

- Les risques de pollution des nappes aquifères, du sol et de l’air ;


- La rupture de stabilité des dépôts et la modification des conditions naturelles suites aux
dépôts (modification des écoulements, ….).

Un site idéal ou site minimisant toutes les contraintes n’existe pas. Les sites existant sont loin d’être
idéaux car ils sont l’héritage de site non adapté et qu’il a fallu sécuriser.

a.1. Types de sites

1. les vallons

Il n’a pas de problèmes pour ce genre de site, si nous avons de terrains de faibles perméabilités
comme les argiles et les schistes :

- Etanchéité assurée par le substratum


- Drainages gravitaires via la zone fauchée et le fond de la vallée

2. Dépôt fait sur un remblai très peu perméable de forte épaisseur

Pour ce type, on mat en place deux dispositifs :

- Une tranchée drainante entourant le remblai pour la reprise des eaux de ruissellement ;
- Un drain superficiel sous les déchets pour meilleure reprise des lixiviats et pour assurer la
stabilité de dépôts.
3. les Argilières

Par nature, les argilières présentent une très bonne étachéité, mais par contre, il faut faire attention
au débordement dans les couches suricombantes (sables, craies).

4. les carrières ouvertes dans matériaux présentant une étanchéité inadéquate

Nous avons :

- Sablières et les gravières

Les parois doivent absolument être étanchéifier pour éviter tout risque de pollution de l’aquifère par
les lixiviats (avec une conductivité hydraulique très élevé, il y aura un important débit de lixiviat qui
va passer par les parois. Cela implique, par la loi de darcy, une vitesse efficace aussi importante).

- Carrière de grès

Les parois et les fond doivent absolument être étanchéifies pour éviter tout risque de pollution de
l’acquière par les lixiviats, surtout si les grès sont très fissuré.

- Carrières de calcaire et de dolomie


Il faut étanchéifier absolument les parois et le fond. Il est difficile de garantir la pérennité du système
vu les risques d’instabilité. Il faut prévoir un système de reprise en cas d’accident.

Sur le schéma ci-haut, l’étanchéité de fond est réalisée à l’aide d’une membrane étanche (géotexitile
ou géomembrane). Il ya une galerie de rabattement de l’aquifère et deux forages de contrôle.

b. Concepts directeurs pour l’établissement d’un C.E.T

b.1. Principe de base

Il faut choisir un site qui présente de bonnes caractéristiques plutôt qu’un site médiocre à améliorer.
Dans le choix de site, il ya d’autre critères que géologie et hydrogéologie qu’il faut prendre en ligne
de compte. Il s’agit de critère d’ordre :

Ecologique (diversité faune et flore) :


Socio-environnemental (valeur du site, autres valorisation du site) :
Habitat (proximité d’habitation) :
Evacuation des eaux (reprise naturelle des eaux éviter le pompage) :
Traitement et rejet des eaux

S’il ya de sites qui déjà pollués et il est intéressant d’y installer un C.E.T sur place et de sécuriser le
site. L’objectif est d’éviter la disposition de pollution. Pour cela on installe un système d’étanchéité-
drainage (S.E.D) en complément ou remplacement de l’étanchéité naturelle.

b.2. Donnée de base concernant les caractéristiques et les fonctions d’un S.E.D

Les centres d’enfouissement technique doivent comporter un SED de fond, des parois et de la
couverture mis en place lors de la fermeture.

La structure des SED doit permettre la collecte et l’évacuation contrôlée des lixiviats.

Les SED doivent être efficaces pendant 30 à 50 ans après leur mise en place alors qu’ils ne seront plus
visitables.

Les SED de couverture devront empêcher l’entrée des eaux météoriques et la collecte des gaz
produits.

Ils devront englober les processus de réhabilitation (talutage, couverture végétale,..)

Les SED sont soumis à divers sollicitations (mécanique, chimique, physique, ….)

b.3. Principes pour la réalisation des S.E.D

Les principes pour la réalisation d’un système d’étanchéité drainage sont les suivant :

Etanchéité de fond et de paroi doit être maximale : aucun matériau n’est parfaitement
imperméable, il faut donc réduire au maximum les débits percolant. Rappel Q.g.K.A. (loi de
darcy). Exemple pour un matériau de K= 10-8 m/s, avec un gradient hydraulique j unitaire
(j=1), et une surface d’écoulement A de 1ha, débit Q sera de 10 m3/j/ha=3600 m3/an/ha. Cela
correspond à une infiltration efficace de 360mm. Dans ces conditions, toute l’infiltration va
traverser le SED et aller polluer l’aquifère. Il faut donc des conductivités hydrauliques
beaucoup plus faibles (K ˂1,08. 10-11/m/s pour j unitaire. Des valeurs de cet ordre en peuvent
être atteintes que pour des dispositifs complexes associant des couchés étanches multiples ;
Gradient hydraulique sur l’étanchéité doit être minimal : Exemple : pour un drain minéral de
0.5m sur 100m x 100 m et Q = 1m3h, si k= 10-4m/s alors j= 5m/100m, si k = 10-2m/s alors j = 5
cm/100m. il faut donc K= 10-2m/s ou des épaisseurs de drain très grandes pour avoir un
gradient hydraulique minimal sur l’étanchéité. Le matériau des drains être inerte par rapport
aux lixiviats (précipitation d’oxyde, de Ca Co3,…) ;
Etanchéité doit être pérenne (Test de résistance chimique physique mécanique) : le SED doit
assurer sa fonction de manière durable face à l’action chimique des lixiviats (attaque des
barrières, bouchage des drains, …), aux sollicitations mécanique (tassements, flexion, …) et
aux sollicitations physiques (variation d’humidité). La figure ci-dessous illustre la pérennité
d’un SED.

Avantage : deux drains, s’il ya une fuite au travers du premier composite géomembrane-argile, la
reprise se fait par le deuxième drain ;

Etanchéité de couverture à étudier : l’objectif est d’éviter l’entrée de trop d’eau (revégétalisation, la
dispersion des gaz produits et de favoriser la réhabilitation du site. La figure ci-dessous illustre une
étanchéité de couverture en cas de production de gaz par les déchets ;

Choix densité à même de palier aux défauts de l’étanchéité artificielle : la meilleure


protection consiste en un système hydrogéologique inversé soit par la présence d’une nappe
en charge, soit par pompage à l’intérieur d’une enceinte étanche (voir les figures ci-
dessous) ;
Dans le cas d’un système hydrogéologique défavorable, il faut pouvoir reprendre les eaux percolées
soit par pompage, soit par galerie drainante (voir figure ci-dessous).

Les matériaux suivants sont utilisés dans la construction des systèmes d’étanchéité drainage. Et le
choix est fonction de la compatibilité déchet – géologie et de la stabilité de terrain. Nous avons :

Argile (généralement la bentonite) ;


Géomembranes ;
Géotextilles ;
Palplanches ;
Matériaux granulaires ;
Injections de terrains.

III.4. Gestion des eaux souterraines contaminées

III.4.1. Introduction

Les eaux souterraines sont soumises, de plus en plus intensivement, eaux rejets volontaires
d’effluents polluants, eaux usées ou eau de ruissellement pluvial en milieu urbanisé.

Les sources de contamination des eaux souterraines sont multiples et son liées à de nombreuses
activités urbaines. Les eaux urbaines constituent une source de contamination des eaux souterraines
par leur concentration organique et inorganique.
D’autres sources peuvent être telles que pollution de l’air, pluie lessivage des chaussées, etc.
cependant, leur origines peuvent être complexes et incluent les eaux pluviales, les eaux usées des
fuites des réseaux. Les lixiviats d’ordures ménagères, les fosses septique et essence sont considérés
comme sources de contamination chargées en polluants et qui ont des impacts environnementaux
majeurs sur les ressources en eau disponible.

III.4.2. Principales sources de pollutions des eaux souterraines

Les principales sources de pollution des eaux souterraines sont les suivantes :

Pollutions d’origine agricole : épandages de fertilisants (nitrates, phosphates ….),


phytosanitaire (pesticides et herbicides, ex : atrazine….), élevages intensifs et leurs effluents,
hydrocarbures ;
Pollutions industrielles : fuites dans les dispositifs de stockage de produits polluants, bassins
de décantation, rejets polluants,… ;
Infrastructure publiques ou privées : sels de déneigement sur les routes, grands travaux,
remblayages, transport et recyclage de déchets, bassins d’orage infiltrant, boues des stations
d’épuration… ;
Pollution domestique : citernes à mazout, puits perdus puits privés mal équipés, déchets
entretien des jardins (engrais et pesticides…).

III.4.3. Types de pollution

Ils sont principalement fonction de la distribution spatiale et temporelle de source de polluant.

III.4.4. Principaux types de polluants

Les principaux types de polluants des eaux souterraines sont les suivants :

Micropolluants métallique : liés aux activités industrielles, rejets d’effluents,


lessivage produits stockés dans les sols. Ils peuvent être toxiques (Cd, Cr, Hg, Pb….),
indésirables (goût, odeur, couleur : Cu, Zn, Fe, Mn, Al….) ;
Autres substances minérales : chlorures sulfates, fluor, cyanure, arsenic…. ;
Détergents : Carbonates, phosphates, polyphosphates, perborates (Généralement en zone
suburbaine, nappe alluviale : cours d’eau pollués). Ils posent peu de problèmes directs mais
par leur pouvoir mouillant, ils facilitent la dispersion et le transfert d’autres polluants tels
que les pesticides ;
Nitrates : Origine agricole : engrais azotés et engrais organiques (pollution diffuse), origine
domestique (puits perdus, égouts…) et industrielle (moindre, pollutions ponctuelles) et
oxydation biologique des autres formes de l’azote (cycle de l’azote), très solubles et
facilement entraînés en profondeur par les eaux d’infiltration ;

Fig 3.2 : Cycle de l’azote

Nitrites : très présents dans les eaux souterraines ; indiquent une pollution de surface
proche ;
Azote ammoniacal : il provient des affluents domestiques et industriels, en nappe libre, il se
retrouve essentiellement dans des plaines alluviales urbanisées ou industrialisées ou suite à
des échanges rivière-nappe captive, il est dû à la réduction naturelle des nitrates par des
bactéries ou en présence d’ions ferreux Fe2+.
Pesticides : ils proviennent de grandes cultures, gestion forestière, plans d’eau espaces verts,
jardins, routes, voies ferrées…, substances minérales (soufre, sulfates, arséniates de pb et
Ca), composés organochlorés ou insecticides (DDT, lindanes) ou pesticides (dérivés chlorés
dephenoxacides), composés organophosphatés ou insecticides, composés organiques et
organométalliques (dérivés de l’urée, triazines (atrazine)… ;
Hydrocarbures : aliphatiques (molécules linéaires ramifiées), aromatiques (cycle
benzéniques) et hétérocycliques (cycles complexes avec un nombre variable de carbone). Ils
proviennent principalement des sources ponctuelles d’origine accidentelle (stations services,
cuves à mazout, accidents routiers) ; ce sont des produits généralement faiblement
biodégradables et susceptibles de contaminer des volumes considérables d’eau par
dissolution même à très faible concentration (goût et odeur détectable à quelques ppb).
Exemple : 1 litre d’essence pollue 1000 à 5000 m3 d’eau. le transfert en milieu souterrain est
souvent complexe, car ce transfert est fonction de masse molaire, tension de vapeur,
viscosité, solubilité dans l’eau. Les plus solubles dans l’eau sont les BTEX (benzène, toluène,
éthylbenzène, xylène), et les moins solubles sont les HAP (hydrocarbures aromatiques
polycycliques ; ex pyrène) ;
Hydrocarbures chlorés aliphatiques (tétrachloroéthylène, CFC….) : ils sont utilisés comme
solvants, réfrigérants, extraction/séparation de produits. Leur présence en décharge est
problématique car ils ne sont pas arrêtés par les argiles (volatilité très grande) et ils sont peu
dégradables et forment des phases denses migrant en profondeur (localisation difficile) ;
Polychlorobiphényles (PCB) et polychloroterphényles (PCT) : on les retrouve dans les
peintures, vernis, matières plastiques résines synthétiques, encres, les rejets industriels et
fuites de circuits, volatisation par incinération. Ils sont à des teneurs proches des limites de
détection dans certaines nappe ;
Phtalates et esters phtaliques : ce sont des PVC…., ils sont faiblement volatiles et peu
solubles dans l’eau ; et fortement biodégradables, mais on en trouve dans certains nappes ;
Matière organique diffuse : elle est surtout présente dans des acquières Karstiques et de
fissures. Elle favorise le développement de microorganismes qui peuvent être pathogène et
est l’indice de source de pollution généralement assez proche. On note de mauvais goûts et
des odeurs désagréables ;
Pollutions microbiologiques : Virus, bactéries protozoaires, champignons et algues. Elle ont
pour origine les fosse septique, puis perdus, déchargés, eaux usées, fuites dégouts, élévages,
intrusion d’eau de surface ;
Turbidité : elle est due au lessivage de sols lors de fortes pluies, débourrage de fissures et
drains

III.4.4.1. Classification générale de polluant

La figure ci-dessous nous donne la classification générale des polluants des eaux souterraines.

III.4.5. Principales caractéristique des polluants

Les polluants qu’on retrouve dans les eaux souterraines présentent plusieurs caractèristique dont les
pricipales sont les suivantes :

Solubilité dans l’eau : c’est la caractéristique essentielle de tout polluant parceque cela va
déterminer le nombre de phases présentes et on a une seule phase (phase aqueuse). Mais
par contre, lorsque la solubilité est faible, le polluant est immiscible et susceptible de former
une 2ème phase pouvant être liquide (phase liquide non aqueuse : NAPL) ou solide : le produit
précipite ou se fixe sur les solide constituant le squelette poreux ;
Densité (ML-3 : si la solubilité du produit est élevée, le contaminant dissous peut avoir une
influence sur la densité de la phase aqueuse dans le sous-sol (ex : eau de mer, saumures
denses), mais par contre si la solubilité est faible et que le produit forme une phase
immiscible, il est important de connaître la densité de cette phase par rapport à la densité de
la phase aqueuse. C’est ainsi qu’on parle de dense non aqueous Phases Liquid(DNAPL) et de
Light Non Aqueous Phase Liquid (LNAPL) ;*

Viscosité dynamique (ML-1T-1) : elle mesure la résistance à l’écoulement plus la viscoté est
basse, plus le fluide est mobile dans le milieu poreux. Elle influence la conductivité
hydraulique de la phase aqueuse, au même titre que la densité
K = k x g p/µ. Exemple : TCE, diesel…… sont très mobiles ;
Mouillabilité et forces de capillarité : ici nous voyons la tendance qu’à un fluide à s’épandre
à la surface du solide au dépend d’un autre fluide généralement la phase non mouillante a
tendance à former des « bulles » au sein des pores les plus larges, et la phase mouillante
occupe les pores les plus étroits. Ainsi, lorsqu’on à un mélange eau – NAPL, l’eau est
généralement le fluide muillant, mais dans le cas d’un mélande air-NAPL, le NAPL est
généralement le fluide mouillant.
Volatilité tension de vapeur : elle représente la tendance du polluant à se volatiliser, donc à
passer dans l’atmosphère à partir de la phases gazeuse. Ici, on voit généralement la
constante de Henry (H = Gg/CI) avec H : constante de Henry. Gg : pression de vapeur (atm) et
Cl : solubilités dans la phase aqueuse (mol/m3). Plus H est élevé, plus le produit est volatil et
moins il a d’affinité avec la phase solide.
Coefficients de partitionnement : A l’instar de la constante de henry qui indique de quelle
manière le polluant se distribue entre la phase aqueuse et une possible phase gazeuse, ces
coéfficients expriment la distributions du polluant entre les différentes phases (acqueuses,
solides….) souvent on utilise le coefficient Kow ) Co/Cw, avec Cw = solubilité dans l’eau et Co
la solubilité dans de l’octanol. Des polluant caractérisés par des Kow son généralementd
fortement fixés dans les sols le tableau ci-après donne le comportement de polluant en
fonction du coefficient de partager Kow

Tableau 3.1. Comportement de polluants en fonction du coéfficient de partage

Coefficient de partage Kow >10 >100


Comportement vis-à-vis Hydrophile Hydrophobe
Solubilité dans l’eau Elevée Faible
Solubilité dans la phase Faible Elevée
organique
Coefficient d’absorption Faible Elevée

III.4.6. Conséquence de contamination des eaux souterraines


La contamination des eaux souterraines par les composés xénobiotique toxique même en faibles
concentrations peut compromettre l’exploitation de la ressource pour de longues périodes de temps.
La persistance élevée et la faible mobilité de certains polluants (ex : les métaux lourds) dans
l’aquifère imposeront malgré tout une restriction prolongée de l’usage de points d’eau. Dans
beaucoup de pays, des nappes phréatiques sont déjà fortement polluées par des substances
chimiques et la situation est encore plus alarmante dans les pays en voie de développement (PED).

L’intensification des activités industrielles et agricoles, ainsi que la diversification des modes de sous
–produits de production ou des déchets après consommation rendent vulnérables les ressources en
eau souterraines. Les modifications de régimes induisant des variations de niveau piézométrique par
des pompages excessifs dans les zones urbaines peuvent aussi causer de contaminations par
interconnexions des flux l’impact peut être d’ordre hydrologique dans la mesure où une importante
exploitation de la ressource a une action sur les fonctionnements hydraulique de la nappe (avec
possibilité d’intrusion marine).

L’intrusion saline peut se définir comme la migration des eaux salée dans lès eaux douces de
l’aquifère, sous l’influence de l’évolution des ressources en eau de la nappe. Le mouvement se fait
naturellement, soit à l’intérieur des terres- on parle ainsi de mouvement descendant des sources de
surface et des eaux d’irrigation vers l’aquifère et de mouvement ascendant des formations
inférieures vers l’aquifère, soit dans les zones côtières, où les eaux de l’aquifère sont connectées
hydrauliquement avec l’eau de mer. A des teneurs en chlorures supérieures ou égales à 700mg/I. la
salinité peut causer des problèmes de toxémie gravidique ou préeclampsie chez les femmes
enceintes, et d’hypertension.

Les métaux lourds, plus particulièrement le plomb, le zinc et le cuivre, font partie des cas de pollution
représentant un problème environnemental majeur. Ils peuvent migrer dans les eaux souterraines,
s’accumuler dans la chaîne alimentaire et présenter des risques pour la santé humaine. Les sources
anthropiques de substances métalliques sont multiples, et sont principalement dues à
l’intensification des activités urbaines, agricoles ou industrielles. Ces activités intensives génèrent de
fortes concentrations en métaux lourds (Cu, Zn, Pb, Cd) et des polluants organiques dans le sol qui
peuvent être alors accumulés par la plante. Dans les aires urbaines, la production des déchets et leur
mode d’élimination est une des activités qui produisent aussi de grandes quantités de polluants
métalliques. La plupart des constituants des déchets urbains contiennent des métaux lourds tels que
les piles (Hg, Zn, Pb, Cd), les peintures (Cr, Cd, Pb), les plastiques (Cd, Ni), les papiers cartons (Pb) etc.
les activités urbaines liées au développement des villes et des réseaux routiers sont également une
source potentielle de métaux lourds, en particulier de cadmium, chrome, cuivre, nickel, plomb et
zinc. La pollution ainsi générée se retrouve soit dans les eaux de ruissellement de chaussées
routières, soit sous forme de poussières atmosphériques.

Généralement, la majorité des polluants métalliques qui sont susceptibles d’atteindre les eaux
souterraines transitent par le sol. Lors de ce passage, ils peuvent subir des transformations bio-
physico-chimiques, qui auront pour effet soit de les immobiliser ou de les retarder, ou favoriser leur
solubilisation et leur transport par les eaux d’infiltration.

III.4.7. les défenses naturelles contre les pollutions


a. Rôle du sol

Les sols constituent un puissant moyen d’épuration et de recyclage des eaux. Le complexe argilo-
humique confère des propriétés et d’échange : le sol constitue un système accumulateur de
substances très diverses. L’adsorption moléculaire et la rétention des micropolluants organiques
dans les sols sont plus ou moins forte et plus ou moins réversible. La nature de la molécule
détermine son pouvoir de rétention, par son poids moléculaire, par sa charge, par la conformation de
la molécule et son affinité à établir des liaisons covalentes par sa solubilité dans l’eau. La capacité
d’adsorption ionique et la rétention des cations (Ca, Mg, K, Na) du sol varient essentiellement en
fonction de son épaisseur, de sa teneur en argile et en matières organiques. Les anions tels que Cl,
N03, S042 ne sont pas retenus et migrent par conventions ou par diffusion alors que certaines
molécules sont fortement retenues dans le sol, comme par exemple les phosphates.

La microfaune et la microflore du sol lui confère une importante capacité d’épuration biologique. Un
gramme de sol renferme environ 108 à 109 bactéries essentiellement non pathogènes. L’azote
organique protéinique et l’azote minéral sont métabolisés avec alternance de phases aérobies de
minéralisation et de phases anaérobies de dénitrification. Les différentes voies de catabolisme des
micropolluants organiques, via des enzymes, aboutissent à la production de déchets (dégradation
totale de matière organique), que sont le dioxyde de carbone et le méthane, ou à des métabolites
secondaires (dégradation partielle) parfois plus toxiques que la molécule d’origine.

En revanche, les solvants chlorés, l’acétone et le benzène sont très peu retenus par les sols et
peuvent atteindre rapidement les nappes avec une grande persistance en entraînant avec eux
d’autre molécules polluantes adsorbées.

Le sol peut être un réservoir pour les germes pathogènes introduits accidentellement. Les bactéries
circulent relativement peu dans les sols et sont retenues dans les premiers centimètres, à la
différence des virus qui sont facilement entraînés et peuvent contaminer la nappe sous-jacente.

b. Rôle du couvert végétal

Le couvert végétal agricole ou forestier agit par ses prélèvements cycliques dans la couche occupés
par les racines : stockage dans la biomasse puis restitution au sol par dégradation. Les changements
d’occupation des sols peuvent rompre cet équilibre libération importante d’azote liée à la
déformation et la mise en culture, pollution azotée par les jachères travaillées, dégradation accélérée
de la matière organique par le retournement des prairies.

c. Autoépuration biologique des eaux souterraines

Les organismes vivant et non toxique(bactéries et Invertébrés) présents dans les eaux souterraines
peuvent jouer un rôle essentiel dans les processus d’autoépuration des polluants des eaux
souterraines.

Les invertébrés soint capables de métaboliser et de transformer certains polluants (hydrocarbures,


métaux lourds) en des composés à toxicité moindre. La bioaccumulation de polluants, c'est-à-dire
l’assimilation et la concentration de substances toxiques par l’organisme, permet de stocker
temporairement dans les tissus vivants des polluant et de contribuer à la restauration des milieux. La
biotransformation, processus important chez les animaux qui ingèrent de grande quantité de
sédiments, réduit également la concentration en éléments toxiques dans la chaîne trophique
considérée.

Les bactéries sont les acteurs fondamentaux de la dégradation directe ou indirecte et de


l’immobilisation des polluants minéraux ou organiques, ainsi que de la remobilisation des molécules
toxiques ou indésirables. Les transformations biotiques sont moins importantes dans les eaux
souterraines que dans le sol en raison de la plus faible activité biologique et sont réalisées par des
bactéries libres et par des bactéries libres, susceptibles d’être entraînées avec l’écoulement des eaux
souterraines et par conséquence avec le flux de polluant, on un rôle important dans la
transformation de ces substances indésirables. Généralement, plus une molécule organique est
substituée plus elle est résistante à la biodégradation. Le remplacement du carbone par d’autres
atomes, comme les branchements multiples sur un même atome de carbones, augmente la
résistance à la biotransformation des produits organiques. Des polluants organiques toxiques comme
les HAP et les PCB sont peut biodégradés. L’acticité biologique de bactéries dénitrifiâtes se déclenche
lors du passage du région libre au régime captif d’une nappe, c'est-à-dire lorsque l’eau s’appauvrit en
oxygène dissous la teneure en nitrates de l’eau diminue sensiblement.

III.4.8. Moyen de traitement des aquifère pollués

Les procédés de décontamination des aquifère pollués font appel à des voies physiques, chimiques et
biologique :

• Les voies physique comprennent le pompage de l’eau, l’écrémage du polluant surnageant, la


ventilation par bullage dans la nappe, la filtration par membrane ;
• Les voies chimiques font appel aux réactions d’oxydation par 03 H202 (avec U.V.) ou de
réduction par le Fe ;
• Les voies biologiques utilisent des microorganismes du sol dont l’activité est stimulée par
adjonction de nutriments et de dioxygène.

Ces différentes voies sont généralement associées.

Les traitements de décontamination peuvent être réalisés :

• In situ : le polluant est traité sur place, dans la zone non-saturée et la zone saturée ;
• Ex situ : l’eau est pompée, traitée en surface réinjectée dans l’aquifère.

Figure 3.4 : Technique in situ de pompage-écrémage


Figure 3.5 : Pompage et traitement en surface de l’eau polluée

a. La fixation

La fixation consiste à dévier la pollution, afin de l’empêcher d’atteindre un ouvrage à protéger, par
exemple en créant un contre-courant pompage en un ou plusieurs points soigneusement situés à
l’intérieur de la zone polluée. L’eau polluée peut être : soit rejetée sans traitement dans un cours
d’eau de surface ou des égouts, si compte tenu de la dilution, les teneurs sont suffisamment faibles
pour que toute nuisance soit écartée au niveau du milieu récepteur ; soit après traitement dans le
cas contraire.

Les pompages de fixation permettent par la même occasion d’éliminer une partie de la pollution qui
se trouve dans le milieu souterrain. En ce sens ils sont d’autant plus efficaces qu’ils sont situés au
cœur de la pollution. Lorsqu’on affaire à une pollution biphasique, on emploie la plupart du temps un
système de doubles pompes (pompage de l’eau et pompage du produit séparé).

Les temps de récupération peuvent être très longs, et le simple pompage n’est généralement pas
suffisant pour évacuer la pollution.

b. Le confinement

Dans certains cas, le confinement de pollutions, provenant par exemple de terrils ou de décharges,
par une couche étanche à la surface du dépôt. Et la réalisation d’une paroi étanche barrant la
circulation des eaux souterraines, a été mise en œuvre, évitant ainsi la lixiviation et l’entraînement
de substance indésirables dans les eaux souterraines.

Figure 3.6 : confinement et barrière active


c. Le traitement par barrière actives

Ce procédé, tout récemment mis au point consiste à contribuer à l’élimination physico-chimique des
produits polluants en mettant en place une barrière verticale, réalisée avec des moyens techniques
équivalent à ceux utilisés pour créer des parois étanches souterraines. Les ouvrages sont disposés de
telle façon qu’ils interceptent l’écoulement naturel des eaux souterraines, et le remplissage des
parois est effectué avec des produits réactifs. La même technique peut être utilisée en employant
des filtres biologiques.

d. L’injection d’air dans la zone saturée (« sparging »)

La technique consiste à injecter de l’air sous pression de façon à former des bulles d’air dans
l’aquifère qui activent la volatilisation du polluant. Les vapeurs sont récupérées par un dispositif
d’extraction dans la zone non saturée.

Figure 3.7 : Injection d’air sous pression et bullage (« sparging ») dans la zone saturée

e. Le stripping

C’est une extraction par entrainement des polluants volatils par l’air. L’eau est pompée puis traitée
en surface par circulation d’air qui volatilise le polluant.

Figure 3.8 : Décontamination par colonne de stripping


f. L’injection d’oxydant ou de réduction dans l’aquifère

L’injection dans l’aquifère d’oxydants comme 03 H202, Cl02 permet d’oxyder les polluants organiques
récalcitrants (HAP, PCB). L’injection d’un réducteur comme le Fer réduit en particulier le chrome en
chrome trivalent toxique.

g. La biodégradation

Le sol contient naturellement des souches bactériennes qui ont la faculté de s’adapter rapidement à
la dégradation des produits organiques qui se sont infiltrés suivant leur nature. De nombreux
produits organiques sont biodégradables en milieu aérobie : c’est notamment le cas des
hydrocarbures. On essaie alors d’accélérer cette biodégradation en facilitant la circulation d’oxygène
par exemple en aspirant les présents dans la zone non saturée par des forages correctement équipés,
et en apportant des nutriments complémentaires, comme par exemple des nitrates et des
phosphates. L’ajout de souches bactériennes, particulièrement adaptées, est quelques fois réalisé.

Le stade ultime de la biodégradation (minéralisation complète et transformation en C02 et H20) est


un objectif lointain, l’apport d’oxygène étant généralement insuffisant. Il s’agit le plus souvent d’une
bio transformation.

Certains polluants, comme les solvants chlorés (trichloréthane, trichloréthylène), sont


biodégradables uniquement en milieu anaérobie. Des recherches sont actuellement menées pour
mettre au point des procédés de dépollution in situ. En voici quelques exemples :

• Traitement in situ par filtre biologique

Figure 3.9 : Procédé par filtre biologique in situ

• Traitement in situ bioventilation de la zone non saturée

Figure 10 : Procédé par bioventillation de la zone non saturée


• Traitement par biolixiviation : la biolixiviation consiste à activer le biodégradation aérobie au
toit de la nappe et dans la frange capillaire par oxygénation, ajout de nutriments et
éventuellement de bactéries. L’eau polluée est pompée puis traitée dans une bâche de
mélange et d’aération, enfin réinfiltrée.

Figure 11 : procédé de biolixiviation

• Traitement par bioventing et biosparging : c’est une décontamination par injection d’air dans
la zone non saturée (bioventing) et dans la zone saturée (biosparging) avec adjonction de
nutriments pour stimuler l’activité bactérienne aéobie

Figure 12 : Décontamination in situ par biodégradation et ventilation

h. Le traitement des terrains excavés

Le traitement des terrains polluées peut être réalisé ex situ une fois ces terrains terrassés. Ce
procédé est utilisé pour les sols pollués qui constituent un risque pour la nappe sous-jacente.
CHAPITRE IV : IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DE L’EXPLOITATION MINIER

IV.1. Introduction

Outre les aspects paysagers perceptibles par tous et qui font généralement l’objet d’un traitement à
part, les mines transforment leur environnement de façon moins visible. On peut résumer ces
impacts de la manière suivante :

• Le creusement des galeries modifie profondément les voies naturelles de circulation des
eaux souterraines et crée des exhaures à flanc de collines (phénomène d’ennoyage minier). A
une autre échelle, l’utilisation des explosifs fragilise des zones plus riches en éléments traces
métalliques que la moyenne, en multipliant les réseaux de microfissure. Il en résulte une
augmentation importante de la perméabilité des zones exploitées, même si les anciennes
galeries sont parfois remblayées avec les résidus du traitement ;
• Le déchets miniers (ou haldes) sont rassemblés en terrils ou en bassins de décantation :
chacun d’eux contient plusieurs centaines de milliers à quelques millions de tonnes de
stériles riches en éléments traces métalliques. En effet, les teneurs de coupure étant de
l’odre de un ou quelques pou cents pour la plupart des métaux de base et inférieurs à un
dizaine de grammes par tonne pour l’or les quantités de stériles sont considérables : chaque
kilo d’or produit implique cent tonnes de déchets à 1% d’arsenic. De plus leur broyage,
préalable nécessaire au traitement du minéral, les a réduits en une poudre dine (dans la
gamme 50-150 µm) ce qui accroît dans des proportions importantes la surface spécifique
totale et donc les possibilités de contact entre les eaux météorique et les phases solides
porteuses des éléments traces métalliques.
• Les matériaux situés sur le trajet des eaux souterraines (galeries de mines anciennes mines à
ciel ouvert remblayées par des stériles) ou stockés au sein des haldes, sont sujet à une forte
instabilité chimique dans les nouvelles conditions d’oxydo-réduction auxquelles ils sont
soumis puisqu’ils contiennent naturellement plusieurs pour cent de sulfures de métaux,
instables en conditions oxydantes. Cette altération, phénomène universel dans les haldes ou
les ancienne galeries, est très rapide (de quelques mois à quelques années ou dizaines
d’années après l’ouverture des travaux) elle conduit à la libération de métaux et de grandes
quantités d’ion sulfate (SO4).

IV.2. Ennoyage minier

L’arrêt de l’exploitation minière s’accompagne généralement d’un arrêt de pompages d’exhaure. Il


s’ensuit une remontée des niveaux piézométrique est couramment appelé ennoyage minier ou mine
water rebound.

La complexité de l’étude de ce phénomène provient de la présence des travaux miniers qui


perturbent de façon importante les écoulements d’eau souterraine : l’extraction de minerai laisse
des vides importants dans la roche encaissante. Les réseaux de galeries interconnectés jouent un rôle
de chemin préférentiels pour l’écoulement (et les équations classique d’écoulement en milieu poreux
n’y sont plus applicables).

Le phénomène d’ennoyage minier peut avoir des conséquences importantes sur l’environnement.

IV.3. conséquence de l’ennoyage minier


L’ennoyage minier à comme conséquence :

• Un risque d’acidification des eaux de surface (drainage Minier Acide : DMA ou ADM) :
lorsque le niveau dans les mines atteint les galeries débouchant en surface, l’eau des mine
s’écoule par gravité et se déverse dans le réseau d’eau de surface. Or ces eau présentent très
souvent un caractère acide, sulfaté et riche en fer ;
• Il peut arriver que ces galeries qui évacuent les eaux par gravité s’obstruent suite à un
éboulement. Le niveau d’eau derrière le bouchon continue à augmenter jusqu’à exercer une
pression suffisante pour rompre l’obstruction. Les terrains saturés suite à la formation du
bouchon se vidant brutalement de leur eau, celle-ci est évacuée par la galerie précédemment
obstruée ce qui peut provoquer de inondations importantes en surface : coups d’eau ;
• L’augmentation des pressions d’eau dans les terrains peut induire des problèmes de stabilité
dans les versants, voire des reprises des tassements.

Dans le cadre de ce cours, nous allons voir la plus grande conséquence de l’ennoyage minier, le
drainage minier acide.

IV.3.1. Le drainage minier acide (DMA)

Longtemps négligé, tout d’abord par méconnaissance du phénomène puis semble-t-il pour des
raisons socio-économiques, ce phénomène constitue aujourd’hui le problème majeur de
l’industrie extractive mondiale. Or, le processus de production de drainage acide, à cause
notamment de la cinétique des réactions impliquées, peut se manifester à courte ou à moyenne
échéance et se prolonger sur des périodes excédant de beaucoup la durée d’exploitation d’un
site minier, c’est-à-dire jusqu’à épuisement de la source sulfurée. De nombreux pays, se
voient donc maintenant confrontés aux impacts engendrés par des exploitations depuis
longtemps arrêtées et pour lesquelles aucune prescription réglementaire ou législative
n’imposait à cette époque de précaution environnementale dans la gestion des sites.

Outre l’impact environnemental, une absence d’évaluation voire une mauvaise évaluation de
ce phénomène peut être financièrement dommageable pour les opérateurs miniers en charge
de la réhabilitation de leurs sites et contraints au respect de certaines normes
environnementales.

En 2003, une alliance mondiale pour la recherche sur le drainage acide, a permis de réunir
l’International Network for Acid Prevention, l’Acid Drainage Technology, initiative des
Etats-Unis, l’Australian Centre for Mining Environnemental Research ainsi que les acteurs du
programme NEDEM (Neutralisation des eaux de drainage dans l’environnement minier)
canadien, qui marque l’importance de la prise de conscience de ce phénomène à l’échelle
mondiale.
Bien que cette prise de conscience ait gagné depuis maintenant une dizaine d’années de
nombreux pays, à l’heure actuelle, la RDC ne s’est toujours pas dotée de réglementation
précise.

IV.3.1.1. Origine (DMA)

Naturellement, les roches contenant des minéraux sulfurés mises en place depuis des millions
d’années, sont soumises à ce type de phénomène sous l’action de l’érosion.
Il est nommé dans la littérature française : Drainage acide des roches.
Mais ce phénomène est largement amplifié par les activités humaines et prend une ampleur
considérable au sein des activités d’extractions minières d’où son appellation : Drainage
minier acide (DMA). L’expression « Drainage minier acide » est employée pour désigner à la
fois le mécanisme d’acidification et l’eau produite.

Le DMA est décrit comme un processus d’acidification des eaux de drainage dans
l’environnement minier, résultant de l’oxydation de minéraux sulfurés (tableau 4.1), sous
l’effet des agents atmosphériques. Le principal représentant de ces minéraux sulfurés est la
pyrite (Fe S).

Tableau 4.1. : Principaux minéraux sulfurés

Minéral Composition Minéral Composition


Arsénopyrite FeAsS Orpiment As S

Chalcopyrite CuFeS Pyrite FeS


Cinabre HgS Réalgar AsS
Dimorphite As S Sphalérite ZnS
Galène PbS Stannite Cu FeSnS
Cobaltite CoAsS

L’acidification faisant suite à cette oxydation va alors favoriser la solubilisation des métaux
présents. De nombreuses combinaisons chimiques sont possibles au sein des minéraux
sulfurés et incluent parfois plusieurs éléments métalliques dans un même minéral ce qui laisse
présager de l’importance de ce phénomène sur la mobilisation de ces éléments métalliques
que l’on retrouvera dans la composition chimique des DMA. La percolation acide peut alors
générer des écoulements continus chargés d’éléments métalliques qui se déversent depuis les
sites d’origine vers le réseau hydrographique le plus proche, ou atteignent l’aquifère. Le pH
de ces écoulements peut atteindre dans des cas extrêmes des valeurs inférieures à 2.
Ainsi, ces eaux de drainage sont susceptibles de causer des torts irrémédiables à la faune et la
flore aquatiques.

Suite aux travaux d’excavation, de lavage et de traitement, les minéraux sulfurés sont placés
dans des conditions oxydantes (par contact avec l’eau et l’oxygène) qui entrainent par réaction
la formation de DMA.
Ainsi, en pratique, sur les sites miniers actifs ou abandonnés, la production de DMA est le
plus souvent associée aux rejets miniers entreposés en surface, tels les stériles, et les résidus
du traitement miniers (RTM). Les stériles sont des roches fragmentées, peu ou non
minéralisées, provenant des travaux d’excavation ou d’aménagement sur le site et accumulées
dans des aires d’entreposage, ou haldes. Les RTM sont des rejets de granulométrie fine, issus
des opérations de traitement du minerai et entreposés dans des parcs de grandes superficies.
A ces éléments initiateurs de DMA se rajoutent les eaux d’exhaure, généralement moins
préjudiciables (sauf cas particuliers ex : Bolivie). En effet, l’exploitation de la mine, peut
entraîner dans certains cas la nécessité d’évacuer par pompage, les eaux d’infiltration dues à
une exploitation en dessous du niveau de la nappe. Les roches auparavant noyées se
retrouvent alors en conditions oxydantes et peuvent entraîner la formation d’un DMA.
En revanche, l’ennoyage des travaux miniers freine l’oxydation des minéraux sulfurés
puisque l’oxygène ne diffuse que très lentement dans l’eau.

IV.3.1.2. Mécanisme de formation des DMA

Au-delà des modifications physiques que subissent les matériaux d’exploitation et qui
accélèrent ce phénomène naturel en rendant accessibles les surfaces contenant des sulfures,
des mécanismes chimiques et biologiques sont à l’origine de la formation, de la propagation et
de la particularité du DMA, son auto entretien.

Le minerai sulfureux le plus abondant dans les rejets miniers est la pyrite
(FeS ).
Ainsi, pour illustrer le mode de production du DMA, les mécanismes aboutissant à
l’oxydation du soufre contenu dans la pyrite sont fréquemment utilisés. Ils se déroulent en
deux étapes : Deux types d’oxydation peuvent être distingués : l’oxydation directe et
l’oxydation indirecte.
• La pyrite mise en contact avec une eau dont le pH est normalement proche du point de
neutralité (pH ~7) subit en premier lieu une oxydation chimique lente dite oxydation
directe :
(
2 $ + 7% + 2& % 2 + 4$% + 4& ) (1)
Le milieu s’acidifie graduellement autour des sulfures et la deuxième étape du
processus s’amorce ;
• La deuxième étape est marquée par la transformation du fer ferreux en fer ferrique :
) +
2 + % + 2& ) 2 )
+ & % (2)

Il y a alors précipitation d’un hydroxyde de fer (Fe(OH) )


)
+ 3& % (%&) + 3& ) (3)

Cette précipitation contribuera à acidifier davantage le milieu, engendrant ainsi un pH de plus


en plus bas. En deçà de 3,5 environ, le fer ferrique reste en solution et devient un agent
oxydant pouvant oxyder la pyrite, c’est l’étape de l’oxydation indirecte. Cette réaction
marque le phénomène d’auto-entretien de la formation du DMA par l’établissement d’un
processus cyclique mettant en jeu les réactions (2) et (4) [sans passer par la réaction (3)]

) ) (
$ + 14 + 8& % 15 + 2$% + 16& ) (4)

L’ensemble de ces processus serait catalysé par divers bactéries telle la bactérie thiobacillus
ferrooxidan qui interviendrait dans la réaction (1) lorsqu’elle est directement en contact avec
les sulfures. Toutefois, ces phénomènes sont encore mal connus et de nombreuses
controverses existent quant au rôle de telles bactéries.
Les autres minéraux sulfurés présents participent également aux réactions primaires, et
l’oxydation du soufre qu’ils contiennent libère leurs métaux. Citons entre autre la blende
(sphalérite) (Zn), la galène (Pb), la chalcopyrite (Cu/Fe) et l’Arsénopyrite (As/Fe).
Il faut également considérer que plusieurs de ces minéraux peuvent contenir des métaux en
concentrations importantes sous forme de substitution atomique ou encore en traces
[exemple : Ni, As, Co dans la pyrite ( $ ) ; Fe, Mn, Cd, Hg dans les sphalérites (ZnS)],
lesquels pourront passer en solution lors de la dissolution des minéraux et affecter la
composition du DMA.

Les réactions qui contribuent à la formation du DMA peuvent alors s’exprimer sous la forme
générale suivante :

• minéral sulfuré + % + & % sulfate + acidité + métaux ;


• minéral sulfuré + )
+& % sulfate + acidité + métaux.

Dans la nature, le phénomène DMA donne ensuite lieu à des réactions d’oxydation, de
dissolution et de recristallisations successives qui produisent de nombreux minéraux
secondaires (hydroxydes, sulfates, carbonates…).
Après la dissolution d’un minéral, la concentration des ions dissous contrôlera la précipitation
de minéraux secondaires. Inversement, la précipitation et la dissolution de minéraux
secondaires pourront limiter la concentration maximale des espèces métalliques aqueuses. Ces
réactions sont le fruit de variations physico-chimiques importantes au cours du transport des
éléments issus du DMA. Les précipités constituent entre autre des réserves temporaires de
métaux (sous forme d’hydroxydes, d’oxyhydroxydes…). La mobilisation de ces précipités
peut dépendre de facteurs comme le pH mais aussi des variations de précipitation. Ils sont par
exemple dissous pendant les périodes de pluies intenses ou au cours des inondations. Les
polluants métalliques et les sulfates sont alors libérés et l’acidité de l’eau augmente (figure
4.2).

Les processus géochimiques intervenant lors de la précipitation des minéraux secondaires à


l’intérieur des pores des matériaux contaminés par le DMA et contribuant ainsi à la
production et à la consommation de métaux seront alors :

• La précipitation des hydroxydes qui génère une acidité du milieu et consomme des
métaux ;
• La dissolution et la précipitation des sulfates qui auront une incidence sur la quantité
de métaux dissous ;
• La dissolution des carbonates, silicates et hydroxydes qui diminuent l’acidité du
milieu ;
• La coprécipitation qui pourrait aussi être un mécanisme qui contrôle la concentration
des métaux en solution ;
• Les mécanismes de sorption et d’échange ioniques n’auront qu’une incidence
temporaire.

Figure 4.2 : Réactions primaires et secondaires du phénomène de DMA sur le site minier et
dans le milieu récepteur de l’effluent minier
Oxydation des Ions dissous en
sulfures phase aqueuse
(effluents de mines)

Sur le
site de la
mine
pH

pH

Dans le
pH
milieu
récepteur
de
Sédiment Sédiment l’effluent

Précipitation de
minéraux Dissolution de
secondaires minéraux secondaires

IV.3.1.3. Facteurs influençant la formation du DMA

Les facteurs influençant la formation du DMA peuvent être classés par ordre d’importance
mais aussi par ordre d’intervention. Il existe bien entendu une forte corrélation entre les
facteurs intervenant dans la formation de DMA et ceux mis en cause dans la spécialisation et
la mobilité des éléments métalliques et métalloïdes, dues aux relations qui lient l’ensemble de
ces phénomènes.
On distingue ainsi, les facteurs qui sont à l’origine du phénomène et dont les variations
contrôlent les mécanismes chimiques :

• la disponibilité de l’eau pour l’oxydation et le transport ;


• la disponibilité de l’oxygène ;
• les caractéristiques physiques du solide (minéralogie, géologie, altérabilité
géochimique).

D’autres facteurs peuvent intervenir dans les cinétiques de ces mécanismes initiateurs :

• la température
• le pH
• l’activité microbiologique.

Les facteurs qui interviennent une fois le mécanisme d’acidité mis en route :

• La présence de minéraux susceptibles de neutraliser l’acidité comme les carbonates


Ce facteur peut apparaître extrêmement utile dans la neutralisation du DMA et son
évaluation pose problème lors des tests de prédiction de DMA ;
• L’influence du pH sur l’équilibreFe ) /Fe ). Inférieure à 3,5 le fer reste en solution et
est oxydant, supérieur à cette valeur, il précipite sous forme d’hydroxyde.

IV.4. Diagnostic du drainage minier acide

IV.4.1. Méthodologie

Le diagnostic du phénomène DMA est en premier lieu représenté par une caractérisation des
différents matériaux d’exploitation (minerai et stérile). Il apparaît ainsi que ce ne sont pas les
résidus du traitement minier mais bien le minerai en lui-même avant usinage qu’il faudra
caractériser. La caractérisation du minerai peut être assimilée à une caractérisation des résidus
du traitement minier. Cette caractérisation devra alors être revue dans le cas d’utilisation de
techniques d’exploitation différentes de celles utilisées de nos jours.

Du point de vue analytique, cette caractérisation recouvre un ensemble de tests proposé


notamment de manière exhaustive dans la réglementation québécoise et plus sous-entendu
dans la directive européenne sur les déchets de l’industrie extractive.
Le programme de caractérisation est destiné à fournir des résultats à la fois sur la qualité des
matériaux qui vont être exploités et sur leur stabilité à long terme.
Outre une caractérisation chimique, des essais statiques servant à évaluer le risque de
formation de DMA et constituant le point principal de la problématique, ainsi que des tests de
lixiviation de métaux pour l’évaluation du relargage d’éléments métalliques et métalloïdes,
doivent être réalisés pour définir la stabilité à long terme des résidus miniers issus de
l’exploitation.

Pour réaliser au mieux la mise en place de cette caractérisation, les particularités géologiques
et minéralogiques ainsi que les caractéristiques d’exploitation de chaque site doivent être
préalablement étudiées.

La deuxième part de ce diagnostic vise à évaluer des risques environnementaux associés aux
phénomènes DMA et à relier au vecteur préférentiel de transfert de pollution sous forme
métallique : l’eau.
De part leur nature, les matières en suspension (MES) et de surcroît les sédiments, ont la
capacité de fixer les éléments présents dans les eaux. Ils constituent alors de très bons
indicateurs de pollution actuelle et passé. A l’inverse des matières en suspension et des
sédiments, qui ont tendance à s’enrichir, l’eau a un effet diluant donné par son caractère de
vecteur. Par conséquent, la détermination des caractéristiques hydrologiques et physico-
chimiques des cours d’eau récepteur du rejet d’exploitation ainsi que la réalisation de test en
laboratoire sur des échantillons représentatifs du compartiment sédimentaire et de la colonne
d’eau de ces derniers constituent l’ensemble de cette évaluation.

L’ensemble des résultats obtenus lors des différentes analyses devront être comparés aux
seuils ou normes proposés dans la réglementation nationale. Toutefois, il est à noter que la
plupart de ces normes ne sont pas applicables selon la réglementation pour industrie
extractive. Pour cela, les interprétations ont été faites en parallèles avec des normes
canadiennes, le Canada étant reconnu aussi bien pour l’importance que ce pays porte à la
protection de l’environnement que pour son savoir-faire dans le secteur minier.

a. Caractérisation des matériaux d’exploitation (stérile et minerais)

Le programme de caractérisation doit répondre aux « attentes réglementaires » fixées par la


législation nationale. En Europe, elle doit répondre aux attentes réglementaires fixées par la
Directive 2006/21/CE du parlement européen et du Conseil concernant la gestion des déchets
de l’industrie extractive et modifiant la directive 2004/35/CE. Selon cette directive : « Les
déchets de l’industrie extractive doivent être convenablement gérés, afin de garantir
notamment la stabilité à long terme des installations d’élimination et d’empêcher ou de
réduire au maximum la pollution de l’eau et du sol due au drainage acide et alcalin, ainsi que
la lixiviation des métaux lourds ». Toutefois cette directive n’indique aucune précision sur les
analyses à effectuer dans le cadre de ces attentes réglementaires.

Dans le but de réaliser une caractérisation précise des matériels d’exploitation (minerais et
stérile), le protocole d’analyse est établi à partir des recommandations présentes dans la
directive 019 sur l’industrie minière du Ministère du Développement durable, de
l’Environnement et des Parcs du gouvernement du Québec. Cette directive est l’outil
couramment utilisé pour l’analyse des projets miniers québécois exigeant la délivrance d’un
certificat d’autorisation en vertu de l’article 22 de la Loi sur la qualité de l’environnement
(L.R.Q.c.Q-2), ci-après appelée Loi. Elle est également utilisée pour les projets assujettis à la
procédure d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement, prévue aux articles 31.1
et suivants de la Loi. Cette directive prévoit d’effectuer un test de génération acide ainsi qu’un
test de potentiel polluant ou test de lixiviation.
Comme nous l’avons vu, il n’existe pas de disposition particulière en R.D.Congo sur le
stockage de résidus miniers toutefois il apparait important de se rapprocher tant que possible
d’une quelconque réglementation existant au monde dans le but de caractériser l’évolution à
long terme des matériaux d’exploitation.

Quatre types d’analyses sont à réaliser, précédés d’une préparation physique des échantillons.

a.1. Préparation physique de l’échantillon

Cette préparation a pour but de rapprocher les conditions d’analyse des conditions
d’exploitation du minerai. En effet au sein des exploitations, la première étape du traitement
de minerai pendant l’usinage consiste en une modification physique. La granulométrie du
minerai est considérablement réduite. La plupart des exploitations use pour ce faire d’un
broyeur à marteau (maille de sortie = 2 à 3 mm) et certaines utilisent en plus un broyeur à
boulet (maille de sortie = 100 µm). Ces éléments indiquent l’extrême finesse des éléments qui
constituent les résidus du traitement minier, augmentant de surcroît la surface de contact entre
les minéraux acidogènes et l’eau. Pour des raisons d’analyse et de comparaison des résultats,
la même préparation a été appliquée pour les échantillons de stérile et de minerais.
L’échantillon est tout d’abord concassé à sec par un concasseur à mâchoires puis, un
concasseur à cône. La granulométrie de sortie de l’échantillon est alors de 2 à 3mm.
L’échantillon concassé passe ensuite par un quartage pour en extraire une portion d’environ
250 gr. Cette portion est ensuite pulvérisée par pulvérisette planétaire, jusqu’à une
granulométrie inférieure à 200 µm, et ensuite homogénéisée.

a.2. Analyse chimique complète

Il s’agit d’une analyse en ICP-AES (Inductively Coupled Plasma – Atomic Emission


Spectometry) réalisée suite à une digestion multi acide. L’analyse ICP sur l’échantillon brut
est destinée à caractériser la composition des matériaux d’exploitation. Elle respecte la norme
NF en ISO 11885 et porte sur la détermination des teneurs des éléments suivants : Al, Ba, Bi,
Ca, Cd, Co, Cr, Cu, Fe, Mg, Mn, Mo, Ni, Pb, Stotal, Sb, Sn, Ti, Zn et estimé de As, Be, Na, et
Se. Une analyse du mercure est effectuée.

Il est extrêmement délicat d’utiliser les résultats d’une analyse chimique complète pour
déterminer la « qualité d’un sol ». Plusieurs hypothèses se sont mises en places pour tenter de
réaliser une interprétation de ces résultats.
Dans un premier lieu, ces résultats doivent être comparés au fond géochimique. Mais
malheureusement, la R.D.Congo ne dispose pas de valeurs de fonds géochimiques de sols.

a.3. Essais statique pour la prédiction de DMA ou Test Acide base accounting (ABA)
modifiés

Les tests ABA modifiés sont couramment utilisés dans l’industrie minière Nord-Américaine
pour déterminer de façon prédictive le potentiel de génération d’acide des matériaux destinés
à être stockés.
Ce test est utilisé pour déterminer l’équilibre entre la production et la consommation d’acide
des composants des rejets d’une mine lors d’événements de lessivage par les eaux de pluies.
Son objectif est de savoir si, lorsqu’ils seront stockés, les matériaux extraits auront tendance à
rendre les eaux d’écoulement et d’infiltration acides ou non.

Selon la directive 019 sur l’industrie minière au Canada, sont considérés comme résidus
miniers acidogène, les résidus miniers contenant des sulfures en quantité supérieure à 0,3% et
dont le potentiel de génération acide a été confirmé par des essais de prévision cinétique ou, à
défaut de tels essais, par des essais de prévision statiques qui révèlent que le potentiel net de
neutralisation d’acide est inférieur à 20 kilogrammes CaC% / tonne de résidus, ou que le
rapport du potentiel de neutralisation d’acide sur le potentiel de génération d’acide est
inférieur à 3. En grande partie, cette définition de résidus miniers acidogènes s’appuie sur les
travaux menés par la British Columbia Acid Mine Drainage Task Force (PRICE, 1997) qui
ont conduit à la rédaction du Draft Acid Rock Drainage Technical Guide, volume 1, en 1989
(SRK, 1989) (PERRON F., Ingénieur au service des eaux industrielles du MDDEP du
gouvernement du Québec, Communication Personnelle,).

Toutefois, il a été démontré que le rapport PN/PA apparaît peu réaliste pour déterminer le
caractère acidogène de résidus miniers à faible potentiel.
Par ailleurs, selon les observations de M.LI en 2000, établies sur la base de données sur les
essais cinétiques mise en place par Morin et al en 1995, si le pourcentage en soufre sous
forme de sulfures est inférieur à 0,05 %, l’échantillon est alors considéré d’emblée comme
non générateur d’acide (URSTM, 2004).
L’ensemble de ces informations, qui serviront par la suite à l’interprétation des résultats des
tests de prédiction de génération d’acidité, est résumé dans le tableau 4.2.

Tableau 4.2. : Critères de détermination du potentiel d’acidité pour les tests ABA
modifiés

STATUT PARAMETRES
% Sulfure < 0,05 %
Non générateur Ou
PNN > 20Kg CaC% / t
Incertain -20 Kg CaC% / t < PNN < 20 Kg CaC% / t
Générateur PNN < -20 Kg CaC% / t

a.4. Test de lixiviation NF EN 12457-2

Il s’agit d’une lixiviation unique de 24h dont la solution d’extraction est constituée d’eau dé
ionisée. Ce test est utilisé pour prédire le comportement de matériaux destinés à être mis en
décharge dans certains pays. La solution finale (ou lixiviat) est prélevée pour analyse
chimique par ICP-AES pour les éléments suivants ; Al, As, Ba, Be, Ca, Cd, Co, Cr, Cu, Fe,
Mg, Mn, Mo, Ni, Pb, Stotal, Sb, Se, Si, Ti, Zn, et estimé de Na, complétés par le pH du
lixiviat et la fraction soluble. Une analyse du mercure dans les lixiviats a aussi été réalisée par
AAS hydrure.
a.5. Test de lixiviation TCLP 1311

L’essai de lixiviation consiste en une série d’extractions conformément aux protocoles


USEPA 1311 : Toxicity Characteristic Leaching Procedure. Le test TCLP 1311 est appliqué
en Amérique du Nord pour la gestion des déchets miniers et utilisé pour prédire le
comportement à long terme des matériaux exploités.
Il s’agit d’une lixiviation sur une période unique de 18h et dont la spécificité repose sur
l’utilisation d’une solution d’extraction dont l’acidité est déterminée à partir de test de pré-
extraction. Ces tests préliminaires (appelés aussi tests « fizz ») permettent de donner une idée
du potentiel de génération acide des échantillons. La solution finale (ou lixiviat) est prélevée
pour analyse chimique par ICP-AES pour les éléments suivants : Al, As, Ba, Be, Ca, Cd, Co,
Cr, Cu, Fe, Mg, Mn, Mo, Ni, Pb, Stotal, Sb, Se, Si, Ti, Zn, et estimé de Na. Une analyse du
mercure dans les lixiviats est aussi réalisée par AAS vapeur froide.

Les recommandations faites par la directive 019 sur l’industrie minière du Ministère du
Développement durable, de l’Environnement et des Parcs du Gouvernement du Québec
apparaissent les plus adaptées pour faire la classification des résidus miniers. En effet cette
dernière propose une classification des résidus miniers en fonction de la qualité des matériaux
et de leur stabilité à long terme. Trois types de résidus miniers sont ainsi définis par les
résultats des tests de lixiviation selon la méthode TCLP-1311 :

• Résidus miniers à faible risques : ce sont des résidus qui lixivient en deçà des critères
applicables pour la protection des eaux souterraines ;
• Résidus miniers lixiviables : il s’agit de résidus miniers qui, lorsqu’ils sont mis à
l’essai conformément à la méthode d’analyse de lixiviation MA.100-Lix.com.1.0
(TCLP), produisent un lixiviat contenant un contaminant dont la concentration est
supérieure aux critères applicables pour la protection des eaux souterraines ;
• Résidus miniers à risques élevés : il s’agit de résidus miniers qui produisent un
lixiviat contenant un contaminant dont la concentration est supérieure aux critères
spécifiés dans la directive 019.

b. Protocole d’échantillonnage

Il s’agit ici d’exposer l’aspect général du protocole d’échantillonnage établi préalablement à


la campagne d’échantillonnage. Bien entendu, pour certains points, le protocole peut être
adapté aux sites étudiés en fonction de leur particularité d’exploitation, des moyens mis à
disposition par les exploitants et des conditions (principalement climatiques) qui ont eut lieu
lors des campagnes sur site.

Ce protocole est fondé sur l’échantillonnage de trois compartiments dont les analyses
constituent le socle de cette étude :

• le compartiment « sol » constitué des différents matériaux d’exploitation ou unités


fonctionnelles ;
• le compartiment sédimentaire ;
• le milieu aquatique représenté par la colonne d’eau (qu’on trouve dans la roche)

b.1. Le compartiment « sol »

Une concertation avec le géologue ou ingénieur minier de l’exploitation, si ces postes existent
au sein de l’exploitation ou dans le cas contraire avec l’exploitation, est un préambule à tout
échantillonnage.
L’échantillonnage de ce compartiment intervient pour déterminer la qualité des matériaux
exploités ainsi que leur stabilité à long terme. Pour ce faire, la technique apparaissant la plus
adaptée pour obtenir un ensemble d’échantillons caractéristiques de ce compartiment est celle
dite du « jugement ou zonage », qui correspond à une sélection des points de prélèvements
sur la base de l’étude historique réalisée, de l’inspection visuelle du site, voire des résultats de
campagnes de reconnaissances in situ (BRGM, 2000). Ainsi, en chaque point
d’échantillonnage, différents éléments sont à relever dans le but d’approfondir l’interprétation
des résultats :

• la position (GPS)
• la profondeur du point de prélèvement dans le cas de l’utilisation de pelle mécanique ;
• la description de l’échantillon comme partie d’un profil dans la mesure du possible
(type de sol ou de roche, épaisseur des différents niveaux et horizons rencontrés) ;
• identification de l’unité fonctionnelle à laquelle est rattachée l’échantillon
(minerais=M, stérile=S, résidus du traitement = RTM).

b.2. Compartiment aquatique : eau

En fonction des exploitations de 2 à 3 prélèvements d’eaux sont à effectuer le long de la


crique réceptrice du rejet d’exploitation. Ces prélèvements ont deux objectifs analytiques :
• teneurs en métaux sous forme soluble ;
• et taux de MES

Pour ce faire, le ou les bassin(s) hydrologiques de l’exploitation sont à étudier ainsi que les
schémas d’exploitation, pour localiser l’ensemble des points de rejet comme les rejets de
fossés de drainage. Dans la mesure du possible, trois points de prélèvements prioritaires sont à
évaluer :

• en amont du rejet ou dans une zone à proximité immédiate de l’exploitation non


impactée par une activité anthropique, ce prélèvement servant d’élément de référence ;
• en aval et proximité du rejet ;
• encore plus en aval et si possible en aval d’une zone de confluence pour observer un
probable effet de dilution, par un apport naturel de matière, d’une éventuelle pollution.

De plus, en chaque point d’échantillonnage différents éléments sont à relever dans le but
d’approfondir l’interprétation des résultats :

• des paramètres physico-chimiques : pH, conductivité (µS), température (°C), Oxygène


dissout (mg/L) ainsi que % de saturation d’oxygène, turbidité (NTU), potentiel
d’oxydoréduction et débit ;
• des paramètres géomorphologiques : largeur du lit (majeur et mineur), profondeur,
faciès d’écoulement, taille des berges ;
• description sommaire de la faune et la flore aquatique ;
• position GPS.

Les échantillons d’eaux prélevés doivent être représentatifs de la qualité d’un cours d’eau à un
instant donné. Il convient de rappeler que, compte tenu des changements des conditions
météorologiques et de rythme des activités humaines (notamment en termes de volume et de
qualité des rejets), la qualité instantanée d’un cours d’eau peut être excessivement variable. Il
apparaît ainsi que pour juger de cette qualité, il est normalement préférable d’effectuer
plusieurs mesures.
De plus, ce type de prélèvement suppose que la colonne d’eau est homogène au niveau de la
section échantillonnée ce qui rajoute à la relative exactitude des informations apportées.

b.3. Compartiment sédimentaire


En fonction des exploitations étudiées, 2 à 3 prélèvements sont à effectuer le long de la crique
réceptrice du rejet d’exploitation aux mêmes niveaux que les sections

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