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Africa Compétences Conseils et Services SARL.

Etudes ; Appui technique et suivi ; Gestion comptable, fiscale et


financière ; Audites et contrôle de gestion, commerce général,
import-export, Service de nettoyage et de sécurité

N° RCCM : BF OUA 2021B6427/ N° IFU : 00159613R/ N° CNSS :125457F


Ville : Ouagadougou /Secteur : 28 / 17 BP 84 Ouagadougou 17
00226 70 25 97 61 / 66 70 62 62.

MANUEL DE L’APPRENANT

Union régionale des


producteurs de niébé du
Sahel
Région : Sahel / Province : Seno
Commune : Djibo
1
TECHNIQUE DE PRODUCTION
II. PRINCIPALES ETAPES POUR LA CULTURE DU NIEBE

I . Choix du site de culture


Il est très important de faire un choix judicieux du site de culture. Pour le niébé pluvial, optez
pour un sol sableux-limoneux bien drainé. Pour la culture de contre-saison, choisissez les
dépressions intérieures ou les rivages lacustres afin d’exploiter l’humidité résiduelle. Le niébé
ne tolère pas les sols trop humides ou engorgés, et ne doit pas être cultivé sur les sols mal
drainés.

II . Choix des variétés

Choisissez une variété adaptée à votre zone agro-écologique en tenant compte des conditions
climatiques et des systèmes de culture prédominants. Le choix de la variété se fonde sur le
cycle cultural, le potentiel de rendement, la tolérance à la sécheresse, la réactivité à la longueur
du jour et la résistance aux maladies et aux ravageurs. Le tableau 1 présente quelques
considérations fondamentales qui doivent guider le choix d’une variété de niébé en fonction de
l’écologie. La couleur et la taille des graines revêtent une importance capitale aux yeux des
consommateurs et des paysans. Toutefois, ces caractéristiques varient d’une région à l’autre.
Certaines régions ont une forte préférence pour les variétés à grosses graines de couleur
brune, tandis que dans d’autres régions, l’on préfère les graines blanches. Le tableau 2
présente quelques variétés de niébé vulgarisées au Burkina Faso.

Tableau 1. Critères de sélection d’une variété de niébé pour une agro-écologie donnée.
Contrainte à la production Variété à utiliser
Sécheresse Tolérante et précoce

Chaleur Tolérante

Infestation par Striga Résistante

Courte saison pluvieuse Extra-précoce et précoce


(300–500 mm/an) (Recherchez des variétés de cycles longs de
60–80 jours.)

Maladies et ravageurs Résistante aux principaux ravageurs et


maladies

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III . Les Variétés de niébé vulgarisées au BURKINA FASO

Variétés Type de graine Cycle Résistance /tolérance


KVX 396 – 4 – 4 Blanche ridée 70 Vivose
KVX 396 – 4 – 5 2D Blanche ridée 70 Vivose
KVX 414 – 22- 2 Blanche ridée 70 Insecte
KVX 414 – 22 -72 Blanche ridée 70 Insecte
KVX 404 – 8 – 1 Blanche ridée 70 Thrips
KVX 30 – 309 – 6G Blanche ridée 65 Striga
KVX 421 – 2J Brune ridée 70 Striga
KVX 61-1 Crème, œil brun, ridée 70 Striga
Gorom local Brune ridée 70 Striga
Moussa local Blanche ridée 75 Insecte
Boussé 2 Blanche ridée 70 Viroses
Mouna local Blanche ridée 65 Thrips
KN1 Brune lisse 70 Striga
TVX 3236 Bariolée blanche et brune 65 Striga
IT 98k- 205 – 8 Blanche ridée 60 Aphide
Melakh Blanche ridée 60 Thips
KVX 165 – 14 – 1 Brune 70 Striga
KVX 404 – 22 – 2 Blanc 70
Graines + fourrage Blanche ridée 75
IAR 7/180 – 4 -5 – 1 Blanche ridée 70 55
KVX 745 – 11p Rouge lisse vertes)
Niébé vert
Telma

(gousses

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IV . Achat des semences

Il est établi par l’INERA (Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles) que


l’utilisation de semences de qualité contribue à augmenter la production d’environ 40%.
Grâce à la pureté des semences, on obtient des plants forts, ce qui résulte en un champ
homogène. Il y existe des producteurs spécialisés en multiplication des semences de qualité.
Les producteurs s’approvisionnent en semences de base à l’INERA. Leurs pratiques de
multiplication sont contrôlées et certifiées par le service National des Semences (SNS).

V . Préparation du sol

La préparation du sol consiste en le labour du sol afin de briser la couche dure du sol pour :
– Accroître l’aération,
– Aider l’infiltration des eaux,
– Mobiliser les éléments nutritifs dans le sol,
– Stimuler l’activité des micro-organismes, – Eliminer les mauvaises herbes.
Il est préférable de faire un labour de 15 – 20 cm de profondeur suivi d’un pulverisage ou
d’un hersage après une pluie d’au moins 10 mm.
- Epandre 3T/ ha de fumure organique à la préparation du sol.
Le niébé peut se cultiver sur un terrain labouré en plat ou sur billon

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Labour à plat

Labour avec billons

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Fumure minérale

Epandre 100 kg / ha NPK au labour ou plus au semis.

VI . Semis

01.1.1.1. a) Les semis proprement dit


Avant le semis il est indispensable de faire un traitement phyto de la semence.
Semer en ligne
après une bonne
pluie de quinze
millilitres (15 ml)
d’eau au moins à une
dose de 3 grains par
poquet.

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01.1.1.2. b) Semis et écartements de semis du niébé en culture pure
Les variétés à port érigé, surtout les variétés extra-précoces (60–70 jours), doivent être
semées selon un écartement de 40 cm entre les lignes et 20 cm sur les lignes. Quant aux
variétés semi-érigées, les écartements doivent être de 50 cm entre les lignes et 25–30 cm
entre deux plants. Semez les variétés prostrées suivant un écartement de 75 cm entre les
lignes et 50 cm sur les lignes. Pour tous les écartements ainsi recommandés, semez 3 graines
par poquet et démariez à 2 plants/pied deux semaines après semis. Le niébé doit être semé
sur billons ou à plat selon le type de préparation de sol effectué. Le semis se fait généralement
à la main, les semoirs mécaniques n’étant pas souvent disponibles.
Ils doivent être faits quand la pluviosité est forte, entre mi- juin et début juillet, en fonction des
régions. Avant les semis, si ce n’est pas encore fait, la semence doit être traitée avec les
produits recommandés. Une dose de 10 à 14 Kg de semences certifiées est nécessaire pour
un ha d’exploitation.

01.1.1.3. a) Profondeur de semis


Pour la plupart des variétés, semez dans un trou profond de 2,5 à 5 cm; une profondeur de
plus de 5 cm retardera la levée. Les semis peuvent pourrir et la levée ne sera pas uniforme.

01.1.1.4. b) Semis et écartements du niébé dans un mélange de céréales


Cultivé en association ou en relais avec d’autres cultures telles que le maïs, le niébé doit être
semé selon un écartement de 75 cm × 50 cm (Fig. 2a et 2b) à environ 4-6 semaines après le
semis de la première culture : maïs, sorgho ou mil. Pour l’association culturale en bandes,
adoptez deux lignes de céréales pour quatre lignes de niébé afin d’augmenter la productivité
des variétés de niébé à port érigé et sensibles à l’ombre. Les céréales et le niébé doivent être
semés selon les écartements recommandés.

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Figure 2a. Association culturale Maïs + niébé Figure 2b. Culture en relais du niébé à la en
bandes. suite du maïs.

VII . La germination

VIII . Ré-semis et démariage

Contrôler son champ une semaine après les semis et faire le ré-semis si la germination n’est
pas satisfaisante. Faire également le démariage à 2 plants par poquet. Si la semence est mal
traitée, elle subit des dommages par les insectes. Observer soigneusement l’état de la
germination dans son champ.

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Entretien du champ
Les mauvaises herbes constituent une contrainte majeure à la production du niébé. Si elles
sont mal gérées, elles sont capables d’abriter les ravageurs et de réduire aussi bien le
rendement que la qualité des graines. Le rendement fourrager peut également chuter. Le niébé
supporte mal la concurrence des adventices surtout en début de croissance. Les moyens de
lutte contre les adventices adoptés par le cultivateur doivent tenir compte de la nature du
problème et des ressources dont il dispose. Le désherbage du champ de niébé pourrait se
faire avant le semis, à la main ou à l’aide de produits chimiques.
La lutte contre les mauvaises herbes est nécessaire pour une bonne maturation et un bon
rendement. Les efforts doivent être constants pour garder son champ propre. Le premier
sarclage doit être fait deux semaines après les semis; le second, trois semaines après le
premier sarclage.
Ne pas oublier que si le désherbage est négligé, le rendement diminue considérablement.

a. Désherbage manuel
Le désherbage manuel est la méthode la plus couramment utilisée par les paysans dans la
production du niébé. Désherber le champ de niébé à la houe deux fois : une première fois deux
semaines après le semis, et une seconde fois 4–5 semaines après le semis pour garder le
champ exempt d’adventices. Une mauvaise maîtrise des adventices ou un sarclage retardé
entraîne une baisse considérable de rendement.

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b. Désherbage chimique
Appliqués selon les recommandations, les herbicides s’avèrent efficaces et sans danger dans
la lutte contre les mauvaises herbes qui s’attaquent au champ de niébé. Toutefois, le choix
d’herbicides est fonction des espèces d’adventices prédominantes, et de la disponibilité de ces
produits. Si le traitement herbicide est effectué au semis, un seul sarclage serait nécessaire 4-
5 semaines après semis. Il est conseillé d’appliquer un mélange de paraquat et de
pendiméthaline au bout de 2 jours après semis. Le paraquat combat l’adventice graminée et
latifolié, tandis que le pendiméthaline empêche la germination des graines d’adventices.
Exemple : Titan, Décis

Utiliser un herbicide homologué et vérifier les dates de de


péremption.

- Utiliser une combinaison adéquate et l’équipement

IX . FERTILISATION

L’utilisation d’engrais apporte de grandes différences de rendements. Ils sont efficaces


pendant la floraison pour accroître le rendement. L’achat d’engrais est un fardeau financier.
Mais le rendement augmentera de manière significative avec l ‘application d’engrais approprié.
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01.1.1.5. X . LA MATURATION

11
TECHNIQUE DE
TRAITEMENT
PHYTOSANITAIRE DU NIEBE
III. LES TYPES DE TRAITEMENTS

3.1. TRAITEMENT PRE-SEMIS

01.1.1.5.1 a) TRAITEMENT VARIETAL


C’est un mode traitement pendant la sélection de la semence (sélection variétale), cela nous
ai permis d’obtenir des cultivars qui se développent en résistant à plusieurs attaques et aussi
au stress climatique et à la sècheresse.
Variétés Type de graine Cycle Résistance /tolérance
KVX 396 – 4 – 4 Blanche ridée 70 Vivose
KVX 396 – 4 – 5 2D Blanche ridée 70 Vivose
KVX 414 – 22- 2 Blanche ridée 70 Insecte
KVX 414 – 22 -72 Blanche ridée 70 Insecte
KVX 404 – 8 – 1 Blanche ridée 70 Thrips
KVX 30 – 309 – 6G Blanche ridée 65 Striga
KVX 421 – 2J Brune ridée 70 Striga
KVX 61-1 Crème, œil brun, ridée 70 Striga
Gorom local Brune ridée 70 Striga
Moussa local Blanche ridée 75 Insecte
Boussé 2 Blanche ridée 70 Viroses
Mouna local Blanche ridée 65 Thrips
KN1 Brune lisse 70 Striga
TVX 3236 Bariolée blanche et brune 65 Striga
IT 98k- 205 – 8 Blanche ridée 60 Aphide
Melakh Blanche ridée 60 Thips
KVX 165 – 14 – 1 Brune 70 Striga
KVX 404 – 22 – 2 Blanc 70
Graines + fourrage Blanche ridée 75
IAR 7/180 – 4 -5 – 1 Blanche ridée 70 55
KVX 745 – 11p Rouge lisse vertes)
Niébé vert
Telma
(gousses

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01.1.1.5.2 b) TRAITEMENT DE SEMIS

Préparation des semences


1 le Calcio : Utilisation un sachet de 25 g pour 5 kg de
semences ½ ha ;

2 Apron plus : 1 sachet de 5 g de produit pour 4 kg de


semences,

IV. TRAITEMENT VEGETATIF


Le traitement végétatif se passe pendant le développement végétatif de la plante il peut être
préventif ou curatif.
Il convient de noter que le traitement curatif ne peut se faire sans diagnostic, qui peut se
faire soit par constat visuel ou par différents tests et examens laboratoire.
Mais il ne faut traiter que quand le besoin est indispensable. Et pour se faire des précautions
sont à prendre de rigueur.

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V. MALADIES DU NIEBE ET MOYENS DE LUTTE
Le niébé est soumis à des attaques de champignons, de bactéries et de virus. Différentes
maladies touchent différentes parties de la plante à divers stades de sa croissance. Les plus
importantes et les plus courantes sont l’anthracnose, la pourriture de la tige (Sclerotium), la
pourriture des racines et du collet, la fonte des semis, la cercosporiose, les taches foliaires
(Septoria), le flétrissement fusarien et les gales.
Les méthodes de lutte sont, entre autres choses:
L’adoption de rotation culturale.
L’utilisation de semences saines.
L’enrobage des semences avant semis (Apron Star).
L’utilisation de variétés résistantes.
Le déracinement et l’enterrement des plants infectés.
Le labour de la terre de surface pour minimiser l’incidence des pathogènes.
Appliquez le fongicide (Benomyl ou Mancozeb) sur les feuilles à raison du plein d’une petite
boîte d’allumettes du produit pour un pulvérisateur de 15L.

Figure 5. Puceron sur gousse de niébé. Figure 6. Puceron sur la plante de niébé.

VI. INSECTES NUISIBLES ET MOYENS DE LUTTE


Les insectes nuisibles constituent des contraintes majeures à la production du niébé en Afrique
de l’Ouest. A chaque phase de sa croissance, le niébé est si sévèrement attaqué par une
multitude d’insectes que l’emploi de variétés résistantes et d’insecticides s’avère obligatoire.
Le niveau d’infestation augmente au fur et à mesure que l’on va de la savane sud-guinéenne
à la savane sahélienne. Les dégâts dus aux insectes nuisibles peuvent atteindre 80–100%, en
l’absence d’une lutte efficace. Les insectes ravageurs du niébé peuvent être classés en trois
groupes principaux: ceux de la pré-floraison, ceux de la floraison/ post-floraison, et ceux du
niébé entreposé. Quelques principaux insectes ravageurs du niébé sont abordés cidessous.

XI . Insectes de la pré-floraison
Les pucerons (Aphis craccivora): l’adulte est un insecte de couleur noir brillant et de taille
moyenne. Outre les dégâts infligés à la plante, il transmet le virus de la mosaïque du niébé.
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L’insecte endommage les plantules de niébé en prélevant la sève sur la face inférieure des
jeunes feuilles, les jeunes tiges succulentes et les gousses des plantes arrivées à maturité. Le
miellat déposé sur la plante (Fig. 5) est la preuve de l’alimentation des aphides sur le niébé.

XII . Insectes de la floraison / post-floraison

a. Thrips sur fleurs (Megalurothrips sjostedti [Taeniothrips sjostedti])


Ils sont fréquemment responsables de la perte totale de la culture. Le thrips adulte est un
minuscule insecte noir que l’on trouve sur les boutons floraux et sur les fleurs. Les plants
gravement atteints ne produisent pas de fleurs. Lors d’attaques massives, les fleurs ouvertes
sont déformées et décolorées. Les boutons floraux et les fleurs tombent trop tôt et empêchent
ainsi la formation des gousses (Fig. 7a et 7b).

Figure 7a. Thrips sur fleur de niébé. Figure 7b. Plant sous attaque sévère des
thrips.

Figures 7 : Exemple de Thrips

b. Les méloïdes (Mylabris spp.)

Ces insectes se nourrissent sur les fleurs de niébé infligeant d’énormes dégâts à la culture.
Une invasion massive des méloïdes peut occasionner une perte totale de rendement. L’adulte
est attiré par le pollen du maïs. Par conséquent, le niébé installé à proximité d’un champ de
maïs ou associé à celui-ci subit généralement des dégâts considérables. Il est difficile de
combattre les méloïdes à l’aide d’insecticides dans la mesure où ils s’alimentent sur les fleurs
alors que ces dernières ne s’ouvrent que pendant un seul jour (Fig. 7).

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Figure 7a. Méloïdes sur fleur de niébé. Figure 7b. Méloïdes sur fleur de niébé.

01.1.1.6. c. La foreuse des gousses (Maruca testulalis)

Maruca a une large distribution géographique dans les régions tropicales et subtropicales où
elle peut occasionner des dégâts substantiels. L’adulte est un papillon nocturne de couleur
brun clair ; ses ailes antérieures sont marquées par des taches blanchâtres. La larve se nourrit
des parties tendres des tiges, des pédoncules, des boutons floraux, des fleurs et des gousses
(Fig. 8a et 8b).

Figure 8a. Larve de Maruca sur fleur de niébé. Figure 8b. Dégâts de Maruca sur gousse de niébé.

Insectes suceurs

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01.1.1.7. d. Les punaises suceuses de gousses (Anoplocnemis curvipes)

Cet insecte fait beaucoup de dégâts dans les champs de niébé en Afrique tropicale. Les pertes
de rendement causées par A. curvipes sont de l’ordre de 30 à 70 pour cent. Il pique les gousses
vertes pour en sucer la sève et, ce faisant, entraîne leur dessèchement d’où une perte en
semences. Débarrassez le champ des débris de la récolte précédente dans la mesure où ce
ravageur peut y survivre jusqu’à la prochaine campagne. Semez des variétés résistantes de
niébé et appliquez les insecticides conseillés. (Fig. 9a et 9b).

Figure 9a. Punaise des gousses Figure 9b. Gousses sévèrement abîmées sur gousse de
niébé. par la punaise suceuse des gousses.

Punaise des gousses sur gousse de niébé.

17
01.1.1.8. XIII . Lutte contre les ravageurs en plein
champ
Au mois d’août, le niébé se développe bien, mais les dégâts des insectes et maladies
augmentent en même temps ; les dégâts des insectes causent de sérieuses baisses de
rendement. Un traitement insecticide est recommandé pour éliminer ces dégâts.
Pour une bonne récolte de niébé, il faut généralement 2 ou 3 passages d’insecticides selon le
degré de sévérité de l’infestation par les insectes nuisibles et la variété semée. Les variétés
tardives ont besoin d’un plus grand nombre de pulvérisations que les variétés précoces du fait
de leur floraison étalée. Adoptez le régime de pulvérisations pour combattre les insectes avec
l’un ou l’autre des insecticides recommandés.
Premier passage: Effectuez le premier passage d’insecticides entre 30 et 35 jours (4–5
semaines) après semis à l’initiation des boutons floraux. Vous combattrez ainsi les thrips et
une attaque précoce de la foreuse des gousses Maruca, et garantirez par la même occasion
une bonne floraison (7–9 semaines). Pour les variétés sensibles aux aphides, une
pulvérisation peut être nécessaire au stade plantule, 14–21 jours après semis.
Deuxième passage: Effectuez le deuxième passage 10 jours après le premier en pleine
floraison et formation des gousses.
Troisième passage: Le troisième passage se fera au besoin, 10 jours après le deuxième pour
les variétés à cycle intermédiaire / tardif et en présence d’une attaque massive de Maruca et
des punaises des gousses.

01.1.1.9. XIV . La lutte contre les mauvaises herbes

Si on néglige le sarclage, les mauvaises herbes bénéficieront aussi des effets des
engrais. Il doit être amélioré.

01.1.1.10. XV . Les phanérogames parasites


Les deux types de phanérogames parasites du niébé sont Striga (Fig. 3) et Alectra (Fig. 4) ;
mais Striga fait plus de dégâts que Alectra. Striga gesnerioides est très répandu dans les
régions à faible pluviométrie et à sols peu fertiles caractéristiques des savanes nordguinéenne
et soudaniennes. Il provoque le jaunissement des parties du limbe comprises entre les
nervures, entraînant ainsi la mort des plants infestés. Le mal s’aggrave lorsque l’humidité du
sol devient un facteur limitant.
Les graines de ces parasites peuvent survivre dans le sol pendant plusieurs années (plus de
20 ans) jusqu’au semis d’une variété sensible. Les méthodes de lutte culturales à la portée des
paysans englobent la rotation niébé-céréale et l’utilisation de variétés résistantes.
18
Figure 3. Striga gesnerioides sur niébé. Figure 4. Alectra vogelii sur niébé.

01.1.1.11. XVI . Méthodes de pulvérisation


d’insecticides
Les pulvérisateurs les plus couramment utilisés pour l’application des produits phytosanitaires
sont:
Les pulvérisateurs à dos (Haut-volume), CP-3 ou CP-15. SP 15, Dami 16D, Jacto 20/16.
Le pulvérisateur UBV (Ultra-bas-volume) (à buse jaune). Il est plus adapté aux zones
où l’eau est rare comme la zone de savane sahélienne en Afrique de l’Ouest.
Appliquez l’insecticide recommandé tôt le matin ou tard le soir.
Utilisez une buse conique si vous devez appliquer l’insecticide avec un pulvérisateur à
dos.

19
VII. Pourquoi doit-on être prudent lorsqu'on utilise des pesticides?
Les pesticides peuvent être dangereux s'ils ne sont pas utilisés correctement. Ils peuvent être
absorbés par l'organisme de trois façons : par ingestion (bouche), par absorption dermique
et oculaire (peau et yeux) et par inhalation (voies respiratoires).
LIRE les étiquettes attentivement - une partie de l'étiquette vous indiquera la toxicité du
produit lors de son absorption par l'organisme.
Veuiller vous reférer à la série des documents Réponses SST sur les Pesticides pour plus
d'information sur comment travailler en sécurité avec les pesticides, les premiers soins, les
étiquettes, les délais de sécurité après traitement, etc.

Quelles précautions doit-on prendre lorsqu'on utilise des pesticides?


Recevoir une formation visant une utilisation et une manipulation appropriées des produits
antiparasitaires - seul le personnel accrédité ayant reçu une formation spécialisée peut
utiliser certains de ces produits.
• Se familiariser avec les règlements qui s'appliquent à l'utilisation des pesticides et
suivre toutes les exigences réglementaires.
• Diminuer l'utilisation de pesticides lorsque cela est possible.
• Choisir un pesticide approprié à la tâche.
• Porter de l'équipement et de vêtements de protection individuelle appropriés lors de
la manipulation et de la pulvérisation de produits antiparasitaires.
• Suivre les précautions indiquées sur l'étiquette.
• Vérifier si les contenants de pesticides fuient avant de vous en servir.
• Communiquer avec la compagnie d'électricité pour connaître la distance à conserver
entre la buse de pulvérisation et les lignes électriques.

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• Apprendre à reconnaître les signes typiques d'empoisonnement et les premiers soins
à apporter dans un tel cas.
• Arrêter de travailler et obtenir immédiatement des soins médicaux en cas de malaise
pendant que vous utilisez des pesticides ou si vous remarquez des symptômes chez
vos compagnons de travail.
• Aménager des postes de lavage (douches et autres) le plus près possible des sites de
mélange et de chargement.
• Laisser les produits dans leur contenant étiqueté d'origine.
• Mélanger les pesticides en utilisant des équipements réservés à cet usage. Les zones
de mélange et de chargement doivent être conçues pour pouvoir contenir les
déversements et pour faciliter le nettoyage.
• Remplir les réservoirs avec de l'eau jusqu'au tiers de leur capacité avant d'ajouter le
concentré de pesticide.
• Frapper doucement sur les côtés des contenants pour que la poudre mouillable
déposée sur les parois tombe dans le réservoir du pulvérisateur.
• Placer les contenants en dessous du niveau des yeux pour minimiser le risque
d'éclaboussures au visage.
• Utiliser des outils appropriés pour ouvrir les contenants. Travailler dans un endroit
bien ventilé.
• Pendant l'ouverture des contenants ainsi que le transfert et le mélange des produits à
l'extérieur, se placer au vent (c'est-à-dire en amont du pesticide).
• S'assurer que tous les équipements de pulvérisation sont en bon état et qu'ils sont
bien calibrés.
• Utiliser l'ajutage approprié à la tâche à effectuer. Régler l'angle de pulvérisation et la
taille des gouttelettes. Plus l'angle est grand et les gouttelettes, petites, plus les
risques que le vent emporte le jet sont élevés.
• Se tenir de manière à appliquer les pesticides dos au vent pour que ce dernier les
éloigne de vous.
• Disposer des contenants vides d'après les directives sur l'étiquette.
• Se familiariser avec les modalités prévues pour l'élimination des déchets.
• S'assurer que les produits sont entreposés de manière efficace.
• Se laver soigneusement le visage et les mains une fois le mélange des produits
terminé.
• Se laver les mains avant de manger, de boire ou de fumer ou avant d'aller aux
toilettes.
• Se laver minutieusement, en portant une attention particulière aux cheveux et aux
ongles, après chaque application de pesticides ou à la fin de la journée de travail.
• Changer de vêtements tous les jours, et plus souvent s'il y a contamination.
• Laver les vêtements contaminés séparément.

Quelles choses ne doit-on pas faire lorsqu'on travaille avec des pesticides?
• Ne pas travailler seul lors de la manipulation de pesticides.
• Ne pas manipuler brusquement les contenants.
• Ne pas estimer de façon approximative la quantité de pesticides à mélanger ou à
utiliser.
• Ne pas brasser les pesticides avec une de ses mains.

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• Ne pas garder de la nourriture, des boissons, du tabac, des cigarettes, des tasses ou
un couvert près des aires de travail ou dans les poches des vêtements de travail.
• Ne pas se frotter les yeux ou se toucher la bouche avec les mains lorsqu'on travaille
avec des pesticides.
• Ne pas siphonner les liquides avec la bouche ou souffler dans un ajutage de
pulvérisation pour le déboucher.
• Ne pas pulvériser des pesticides à proximité des lignes de transport d'électricité.
• Ne pas remplir à ras bord le réservoir d'un équipement de pulvérisation tiré par un
tracteur lorsqu'on pulvérise des pesticides sur un terrain accidenté.
• Ne pas effectuer des virages serrés.
• Ne pas pulvériser des pesticides si le vent souffle à plus de 8 km/h (5 mph) ou si la
température extérieure est en dessous de 30 oC (86 oF). Consulter la réglementation
: les exigences visant la pulvérisation à très faible densité de pesticides peuvent
varier. • Du fait de la toxicité des pesticides tant pour la santé humaine que pour
l’environnement, il est indispensable de prendre toutes les précautions nécessaires
lors de leur utilisation. Quelques recommandations...
• Les informations suivantes se retrouvent sur l’emballage d’un produit « pesticide » :
la matière active du produit ; les
conditions d’utilisation ;
d’éventuels conseils de prudence.
• Ces informations doivent être lues avec attention ! La matière active du produit est
mentionnée sur l’emballage ou la notice d’utilisation. Même si elle est indiquée en
tout petit caractère, prenez-en connaissance et renseignez-vous sur sa toxicité ! Le
document du Pesticides Action Network (PAN) Belgium - « Pesticides à usage
domestique – Risques pour la santé », fournit des informations pour un certain
nombre de ces matières actives. Les mentions « Irritant pour les yeux et les voies
respiratoires », « Conserver à l’écart des aliments et boissons », « Dangereux pour la
faune aquatique » et « Peut entraîner une sensibilisation par contact avec la peau »
requièrent également toute notre attention.
• Quelles sont les principales mesures de précautions à prendre lors de l’utilisation
d’un pesticide ?
respecter scrupuleusement les dilutions et dosages toujours utiliser des gants ;
l’utilisation d’un masque est également recommandée se laver soigneusement
les mains après utilisation
• Nombreux sont ceux qui ne respectent pas scrupuleusement ces conditions
d’utilisation et, en particulier, qui ne respectent pas les dosages prescrits. Ce coûteux
gaspillage ne fait bien sûr qu’accroître les risques pour la santé et les dommages pour
l’environnement.

VIII. Une arme efficace mais dangereuse


• C'est dans les années 40 que les premiers pesticides de synthèse sont apparus sur le
marché, avec des résultats très positifs quant à l'augmentation des rendements agricoles.
Vingt ans plus tard, les premières accusations d'atteinte à la santé des gens et à
l'environnement se firent entendre (Carson,1962). Le débat sur les risques encourus et les
bénéfices recueillis de la lutte chimique s'est prolongé depuis et l'on a consacré de très
nombreux travaux de recherche à mieux connaître l'impact des pesticides sur
l'environnement.
22
01.1.1.11.1 c) Une arme dangereuse

On estime que 2,5 millions de tonnes de pesticides sont appliqués chaque année sur les
cultures de la planète mais la part qui entre en contact avec les organismes indésirables
cibles - ou qu'ils ingèrent – est minime.
La plupart des chercheurs l'évaluent à moins de 0,3%, ce qui veut dire que 99,7% des
substances déversées s'en vont «ailleurs» (Pimentel, 1995).
Comme la lutte chimique expose inévitablement aux traitements des organismes non-cibles -
dont l'homme - des effets secondaires indésirables peuvent se manifester sur des espèces,
des communautés ou des écosystèmes entiers.

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Quelques conséquences des pesticides

• En tant que producteur on peut être affecté lors de


l’utilisation des pesticides par inhalation, par les yeux, la
bouche, peau. Le consommateur lui sera contaminé

principalement par la bouche. • Dans l’organisme les


pesticides vont surtout s’attaquer au cerveau, aux poumons,
aux reins, au foie, à l’appareil reproducteur. Ainsi les
pesticides peuvent être à la base d’autisme, de problèmes
thyroïdiens, des cancers du sein, de l’endomètre, du testicule,
de la prostate, du diabète, de l’obésité…

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TECHNIQUE DE
CONSERVATION
FICHE TECHNIQUE DE CONSERVATION DE NIEBE AVEC
LES SACS PICS (Triple ensachage)
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1. Le Cycle de Développement de la Bruche (Callosobruchus maculatus)

Le cycle de développement de la bruche comporte quatre stades : œuf, larve, nymphe et


adulte. Ce cycle est bouclé en 5 semaines environ.

2. Les bruches ne peuvent pas vivre sans oxygène contenu dans l’air

La bruche du niébé, Callosobruchus maculatus ne peut vivre sans respirer de l’air. C’est
ainsi que le stockage du niébé dans des milieux dépourvus d’air constitue une méthode
efficace de lutte contre cet insecte.

Les sachets plastiques épais et clairs d’une capacité de 50 kg et de 100 kg sont peu chers et
on les trouve sur les marchés locaux. La recherche a montré que les sachets doubles en
enfonçant l’un dans l’autre peuvent servir de récipient étanche à l’air. On insère ensuite les
2 sachets dans un sac tissé en nylon.

Une fois les 2 sachets épais insérés l’un dans l’autre, remplir de graines de niébé bien vanné,
nettoyé et bien séchées.

Il est absolument recommandé d’utiliser les 2 sachets plastiques épais, car l’efficacité
obtenue avec 1 seul sachet plastique est moins bonne.

3. Procédure

Cette procédure, recommandée par les chercheurs du projet PICS est appelée « le triple
ensachage ».

Bien sécher et nettoyer le niébé destiné à être stocké.

Prendre soin d’examiner les sachets plastiques pour voir s’il n’y a pas des trous. Même un
tout petit trou compromettrait l’efficacité de la méthode. Ne pas utiliser des sachets
fissurés ou déchirés.

Les sacs PICS sont composés de 1 sac tissé et de 2 sachets plastiques épais à l’intérieur du
sac tissé. Plier ou rabattre la bordure supérieure du premier sachet.

Rabattre les bords des 2 sachets plastiques sur le sac tissé marqué PICS.

Remplir doucement le sachet placé au fond avec des graines de niébé, en prenant soin de
secouer fréquemment les sachets et le sac tissé pour éliminer les poches d’air.
Remplir moyennement le sachet en laissant assez d’espace pour pouvoir rapprocher les
parois de la partie vide et attacher.

Serrer le cou du sac qui contient les graines en chassant l’air de l’espace vide. Balancer
légèrement le sac plein de graines pour éliminer les poches d’air.
Après avoir bien mis le niébé en place, presser le sac contenant les graines pour chasser
l’air de l’intérieur, et ensuite attacher le cou serré à l’aide d’une corde, d’un fil ou d’un
élastique.

Tortiller le bout du cou restant au-dessus du nœud, et le courber en deux sur lui-même.

Attacher ensemble et fermement le bout tortillé et courbé en deux.

Répéter cette procédure d’attachage individuellement pour chacun des 2 sachets plastiques
et du sac tissé.

4. Précautions

Cette méthode de stockage est destinée pour une conservation à long terme. Il est
recommandé que les sacs à triple fond restent scellés pendant au moins deux mois.

Inspecter l’entrepôt de temps en temps, pour pouvoir percevoir facilement des signes
d’activité des bruches.

Garder le niébé ainsi stocké dans un endroit protégé contre les rongeurs. Ceux-ci peuvent
ronger les sacs plastiques, permettant ainsi l’entrée de l’air et des bruches. Il faut éviter
aussi la proximité des objets en fer (pédales et guidon de vélos, pioches, …). Le stockage
étanche à l’air, dans des sacs à triple fond est

facile, pratique,
efficace, peu coûteux et
sans danger pour le producteur, les transformatrices, les enfants et le consommateur et les
bébés aux bras de leur maman lors des démonstrations.

NB : Si le sac est bien entretenu, il peut être utilisé plusieurs années (par ex 2 campagnes).

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