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Luzerne

août 2014

Atouts Limites

 Econome en charges de structures (travail du sol…)  Se comporte mal en sols acides, culture possible si
 Ne nécessite pas de fumure azotée ! pH > 6 avec un apport calcique et une inoculation
 Bon intérêt agronomique de rhizobium (bactérie fixatrice d’azote
 Fort pouvoir racinaire qui permet une bonne indispensable)
restructuration du sol ainsi qu’une bonne  Inappropriée en sols hydromorphes
absorption des éléments minéraux  Apprécie peu les sols trop compacts, attention à la
 Action nettoyante vis-à-vis des adventices et première coupe pour laquelle les risques de
notamment contre les vivaces (chardons) grâce aux tassements sont les plus élevés
ère
coupes successives  Récolte en foin de qualité parfois difficile en 1
 Bonne résistance à la sécheresse, grâce à un coupe, demandant un matériel spécifique
enracinement profond  Pour des raisons sanitaires (nématodes,
 Fourrage de qualité, source de protéines fermières rhizoctones), respecter un intervalle de 7 ans entre
 Bonne valorisation économique si le débouché est 2 luzernes (surtout si elles sont cultivées pures)
assuré (demande de fourrages ou usine de  Sensibilité à la verse pour les cultivars à tiges fines
déshydratation proche)  Peu de débouchés actuels en valorisation
 Potentiel de productivité connu, intéressant et énergétique de la biomasse.
régulier en sols moyens et profonds

Botaniquement …

La luzerne cultivée Medicago sativa est issue de deux sous espèces :


- Medicago sativa sativa ou luzerne commune
- Medicago falcata ou luzerne faucille.

Caractéristiques Luzerne commune Luzerne faucille


Origine Plateaux iraniens Sibérie occidentale
Pousse Toute l’année Arrêt végétatif l’hiver
Résistance Sécheresse estivale Froid
Racine Pivotante Fasciculée
Port Dressé Etalé
Tige Forte Fine
Foliole Ovoïde Etroite
Fleur Violette Jaune
Gousse Spiralée En faucille

Les variétés populations cultivées en France appartiennent à trois écotypes :


- le type « flamand », adapté au nord de la Loire
- le type « Provence », adapté à la zone sud, sensible au gel hivernal
- le type « Marais de l’Ouest », plus tolérant aux terrains asphyxiants.
Dans notre région, toutes les variétés cultivées appartiennent au type flamand. Elles présentent à des niveaux
différents des caractères intermédiaires entre la luzerne commune et la luzerne faucille.
Mode de semis
La qualité de la mise en place de la luzerne conditionne pour une grande partie son niveau de production pendant
toute la durée de son exploitation.
Eviter l’emploi de certains désherbants résiduaires (sulfonylurées) dans les mois qui précédent l’implantation
d’une luzerne.
Dans les situations où la luzerne s’implante mal, une inoculation peut s’avérer utile (indispensable en sols acides
et nécessaire dans les parcelles où la luzerne n’a pas été cultivée depuis plus de 10 ans).
Pour une bonne implantation, la préparation du sol doit être fine, les graines étant petites. Il est souhaitable d’avoir
un lit de semences émietté sur un sol bien rappuyé. L’implantation sans labour est possible à condition que la
structure du sol soit bonne, les pailles enlevées et le semis précoce.
IMPORTANT ! Vérifier le pH du sol avant l’implantation dans les sols à tendance trop acide.

Date de semis
Semer en été, de mi-juillet à mi-août.
Le précédent le plus favorable est l’orge d’hiver car il permet un semis précoce et une levée rapide de la culture. En
effet, une culture bien développée aura une biomasse racinaire (organe de réserve) plus importante avant l’hiver, ce
qui est un facteur de rendement pour la première année d’exploitation. Il est aussi important d’exporter (ou de
brûler) la paille du précédent pour ne pas pénaliser la jeune luzerne.
Le semis est également possible au printemps, fin mars pour que la levée ait lieu après les gelées de printemps.
L’implantation peut être réalisée sous couvert d’un blé d’hiver, d’une orge de printemps ou d’un tournesol
(attention au choix des herbicides, et éviter les cultures hôtes trop étouffantes).

Densité de semis
Elle varie de 25 (au printemps) à 30 (en été) kg/ha, de préférence avec un semoir à céréales. La qualité du semis est
aussi importante que la densité. Pour les semis sous couvert d’une autre culture, ils peuvent être réalisés au DP 12
ou avec une herse étrille équipée d’un semoir (dans ce cas, attention au contact graine/sol).

Profondeur de semis
Semer peu profondément, soit de 1,5 à 2 cm. Un roulage après semis est fortement conseillé. Une humidité de
surface favorisera la levée.
Caractéristiques écophysiologiques :
Zéro de végétation T°C optimale de croissance Besoins en eau
1 °C 25-30 °C 600 kg/kg MS soit 600 mm / 10 TMS

Choix variétal
Le choix variétal n’est pas essentiellement axé sur la productivité. En effet, la différence de rendement entre variétés
reste minime dans les essais (de l’ordre de 5 %). Le choix se portera plutôt sur des critères de rusticité (résistance
aux maladies et ravageurs), ainsi que sur des critères de qualité (teneur en protéines, résistance à la verse).
 Résistance à la verticilliose. Cette maladie peut amputer le rendement jusqu’à 25 à 30 %. Seule la tolérance
variétale permet de lutter contre cette maladie.
 Résistance aux nématodes. Pour ce ravageur, la lutte variétale est également le seul critère de lutte efficace.
L’utilisation de variétés tolérantes permet de sécuriser les rendements, ainsi que la pérennité de la luzernière.
 Résistance à la verse, qui permet de :
 limiter les pertes de rendement (potentiellement jusqu’à 10 %)
 conserver la qualité du fourrage, la récolte d’un fourrage versé s’accompagnant de fortes pertes de feuilles
(organes les plus riches en protéines).
 Teneur en protéines. Ce critère représente un intérêt tout particulier pour les luzernes destinées à la
déshydratation pour lesquelles des teneurs en MAT (Matières Azotées Totales) supérieures à 20 % sont
recherchées.
CONCORDE
CONCERTO
CANNELLE
AUBIGNY
ASMARA

BELFEUIL

DAPHNE

EXQUISE
EVEREST
COMETE
ANDELA

EUROPE
ARPEGE
AMELIA
ALPHA
ALEXIS

ALICIA

EUVER
DIANE
DAISY
Variété
(zone nord)

Verse 6 6 6 6 6 6 7 6 tb 6 7 7 b 6 7 7 7 m 6 7
Résistance

Verticilliose 6 6 6 6 6 7 5 5 b 6 6 6 ab 9 6 8 6 ab 6 6

Nématodes
85 64 71 68 50 85 79 35 9 47 87 76 16 53 77 65 35 47 73 68
(%)

Rendement 100 99 101 100 103 94 100 102 ab 100 99 98 b 98 99 99 100 b 99 98


Protéines 101 106 102 101 99 107 104 100 b 103 101 106 ab 104 102 102 100 ab 101 104

SYMPHONIE

VERMONT
MARSHAL

PRUNELLE
NEPTUNE

TIMBALE
GALAXIE

SANDITI
LUZELLE

SONATE
RACHEL

TANGO
FELICIA
FAUNA

JERSEY
HARPE

SALSA
ORCA
Variété
JULIA

KALI

(zone nord)

Verse 6 7 6 8 7 7 8 (5) 6 6 tb 6 6 7 5 7 6 6 6 6
Résistance

Verticilliose 6 5 6 6 8 7 6 4 6 6 ab 7 6 6 5 6 6 7 6 6

Nématodes
27 80 82 45 35 17 22 61 63 83 27 75 37 89 55 90 80 23 59 40
(%)

Rendement 103 102 102 97 96 99 97 94 99 99 ab 100 98 100 104 95 100 101 99 99


Protéines 99 105 104 106 101 105 104 107 103 102 - 102 107 102 99 105 103 100 104 104
Verse et Verticilliose : notes de 1=sensible à 9=résistante, tb : très bien, b : bien, m : moyen, ab : assez bien.
(Source : Semences et progrès n°142)

Associations variétales
L’association de variétés de précocité voisine permet de gagner en rusticité, en régularité de production et
en pérennité. Les variétés sont à choisir de manière à ce que leurs caractéristiques soient complémentaires, le
couvert est ainsi plus résistant aux maladies (verticilliose) et à la verse physiologique. E
n sols superficiels, on peut incorporer une variété à grosse tige à 20 % dans le mélange pour améliorer la rusticité
et la productivité.

Associations d’espèces
L’insertion de graminées dans une luzernière permet :
ème ème
 une meilleure gestion agronomique du salissement en 2 et 3 année
 une production mieux répartie sur l’année
 une valeur alimentaire plus équilibrée entre énergie et azote
 une récolte plus facile ainsi que la possibilité de faire pâturer.
L’équilibre de cette association reste cependant instable et dépend de nombreux facteurs (sol, climat, exploitation
…). La graminée dominera plutôt au printemps, tandis que la luzerne aura tendance à prendre le dessus en été.
Le pâturage favorisera la graminée, alors que la fauche avantagera la luzerne.
Les espèces habituellement associées à la luzerne sont : le dactyle (10 kg/ha), la fétuque élevée (3 kg/ha), la fléole
des prés (2 kg/ha), voire le trèfle violet (8 kg/ha) et la minette (2 kg/ha), pour une dose de semis totale du mélange
de 25 à 30 kg/ha.
Fertilisation

Azote Phosphore Potasse Calcium Magnésium Soufre Manganèse Zinc Cuivre Bore
N P2O5 K2O Ca Mg S Mn Zn Cu B

Exportations**
27 kg 6 kg 30 kg 30 kg 3,3 kg 2 kg 27 g 23 g 6g 4g
(pour 1TMS)

Apports 40 120 1T CaO 26 52 1-2 kg


0 - - -
conseillés (/ha/an) à 70 kg à 200 kg si pH<6,5 à 40 kg à 100 kg si carence

(** Source : www.luzernes.org)


Azote
La fertilisation azotée est inutile.

Calcium
Pour des pH inférieurs à 6,5, l’apport calcique est nécessaire avant l’implantation. L’enfouissement d’une tonne
de CaO à l’hectare peut être suffisant pour assurer un bon développement de la plante. Enfouir l’amendement
avant le semis de la luzerne, préférer des produits crus et pulvérulents.

Potasse
Le potassium joue un rôle dans le stockage des sucres, qui influe sur la résistance de la plante au sec et aux
maladies, conditionnant la pérennité de la culture. Le système racinaire de la luzerne est capable de puiser les
éléments fertilisants en profondeur. Les apports s’effectuent en couverture hivernale ou en mars.

Phosphore
Cet élément est également indispensable à la vie de la plante, mais en quantité moindre. Il migre peu dans le sol et
ème ème
l’apport est à positionner en couverture hivernale entre la 2 et 3 année.

Magnésium
La magnésie entre en compétition avec le potassium dans l’alimentation de la plante. Il est donc important de
respecter l’équilibre du rapport K/Mg généralement compris entre 3 et 5. En effet, la luzerne exporte peu de
magnésium. On peut observer des carences en magnésium « fausses », c’est-à-dire induite par un déséquilibre du
rapport K/Mg.

Soufre
Le soufre est un élément constitutif des protéines et donc très important pour les légumineuses.
Cet élément est nécessaire pour la luzerne et des apports s’imposent dans toutes les situations à risque élevé
de lessivage : sols filtrants (sableux, caillouteux), peu profonds, à faible teneur en matière organique et hiver très
pluvieux. On constate une synergie entre magnésium et soufre avec un effet sur l’accroissement de la production et
de la qualité. C’est pourquoi, un apport de 100 à 200 kg/ha de kiesérite (26 unités Mg + 52 unités SO3) en mars
est favorable au rendement et à la qualité de la luzerne.

Oligo-éléments
L’apport d’un oligo-élement ne doit se faire qu’en cas de carence constatée (sols superficiels ou pauvres). Dans le
cas contraire, les apports ne semblent pas impacter le rendement.
Eviter d’apporter du cuivre sur luzerne, car cette plante en absorbe beaucoup (risque d’excès).

Carences
Les carences en bore et molybdène sont rares. En cas de carence avérée, attendre la mise en place du système
nodulaire de la luzerne.
Le molybdène est indispensable au bon fonctionnement du rhizobium, garantie d’une bonne alimentation azotée
de la plante. Par contre, en excès, il risque d’intoxiquer les animaux. En cas de carence à corriger, apporter 300
g/ha de molybdate d’ammonium au redémarrage de printemps en foliaire.

L’assimilation du bore diminue fortement en pH supérieur à 7 : ainsi un chaulage excessif peut engendrer une
carence induite en bore. Si le sol est insuffisamment pourvu, apporter 2 kg/ha de bore quand la luzerne est
dormante ou après une coupe (sous forme d’engrais foliaire). Il est déconseillé d’apporter du bore à l’implantation,
car il a un effet dépressif sur la germination. Si la luzerne est associée à une graminée, il est préférable d’attendre la
récolte du couvert avant d’appliquer le bore, car la dose adéquate pour la luzerne peut être toxique pour cette
plante associée.
Dans tous les cas, il est important de réaliser une analyse de sol avant l’implantation d’une luzerne.

 Fertiliser les jeunes luzernes


Avant semis, un apport de fumier composté à la dose de 10 à 15 t/ha peut être réalisé. Il favorisera son
implantation et participera à son alimentation azotée au début de la période de production.
L’engrais phare reste la kiesérite à une dose totale de 150 à 200 kg/ha. Sur jeune luzerne, l’apport doit avoir lieu
au mois de mars succédant le semis.
Un apport de 200 kg/ha de patenkali (28 % de K2O, 8 % de MgO, 40 % de SO3) peut être effectué en mars, en
remplacement de la kiesérite. Des parcelles ayant reçu ce fertilisant ont montré une excellente productivité.
Toutefois, dans les sols bien pourvus en potasse, préférer la kiesérite au patenkali.

 Amendements organiques
L’apport de fumier vieilli ou de compost est intéressant sur luzerne à l’implantation ou pendant le repos végétatif
hivernal. Cela favorisera la structure de sol, tout en apportant une source supplémentaire d’éléments fertilisants.
L’apport de fumier frais est déconseillé à l’implantation.
Le compost reste le produit le plus intéressant, car il diminue les risques de salissement par les graines d’adventices,
il est aussi moins volumineux et plus facile à épandre avec pour conséquence un tassement du sol moins important.

Désherbage

Désherbage de la jeune luzerne


Le désherbage à la levée est souvent nécessaire pour une mise en place correcte de la culture.
Il est ciblé sur les repousses de colza et de graminées. En été, les traitements doivent être réalisés en dehors des
périodes de fortes chaleurs (supérieure à 25°C) et en conditions poussantes pour maximiser les chances de réussite
et limiter le risque de phytotoxicité sur la luzerne :
 hygrométrie supérieure à 60 %
 température entre 15 et 25°C
 volume d’eau élevé pour les herbicides de contact comme la bentazone
 absence de pluie dans les 4 heures suivant l’application.

Lutte précoce contre les dicotylédones : le stade de la luzerne détermine la dose


Il existe plusieurs solutions faisant appel à des spécialités utilisées en solo ou en combinaison. Plus les adventices
sont jeunes (<2 feuilles) et plus le programme a de chances d’être efficace.

Lutte spécifique et précoce contre les graminées et les repousses de céréales


Intervenir précocement en août - septembre pour éviter que les repousses de céréales n’assèchent le sol. Dans la
plupart des cas, le stade d’intervention optimal se situe aux alentours du stade 2 feuilles des graminées adventices
et 1 à 2 feuilles vraies de la luzerne. Une intervention plus tardive à l’automne reste possible.
Anti-graminées possibles sur luzerne

Dose
Stade de la
Classe Produit préconisée Observations
luzerne
(/ha)
+ huile 0,5 à 1 l/ha (TARGA D+)
TARGA D+ 0,2 à 0,3 l
FOP efficacité optimale à 2 F des repousses
PILOT 0,6 l dès la levée très efficace sur repousses de céréales
et en
STRATOS ULTRA* 1,2 l végétation + DASH HC, efficace sur la plupart des
DIME graminées (sauf pâturin annuel)
OGIVE* (DAR 240 j) 0,5 l

* une application par an

 Ne jamais mélanger des anti-graminées avec des anti-dicotylédones.


 Préférer les anti-graminées da la famille des « dimes » aux « fops » dans les situations où vous suspectez la
présence de vulpins résistants aux « fops ».
 Appliquer l’anti-graminées au moins deux jours avant l’anti-dicotylédones ou 8 jours après.
 OGIVE a un délai avant récolte de 240 jours qui restreint ses possibilités d’utilisation. STRATOS ULTRA permet une
utilisation plus souple avec un délai avant récolte de 150 jours.
Programme Stades et doses d’application Dicotylédones annuelles Dicot. vivaces Graminées

Moutarde des champs


Euphorbe réveil-matin

Renouée des oiseaux

Laiteron des champs


Mouron des champs
Mouron des oiseaux

Pensée des champs

Renouée persicaire
Amarante réfléchie

Carottes sauvages
Renouée liseron
Levée à 2F 2 à 3 F >3F En repos

Grande oseille

Rep. céréales
Folle avoine
trifoliées trifoliées trifoliées végétatif

Chénopode

Véroniques
Coquelicot

Paturin an.
Mercuriale

Chiendent
Fumeterre

Matricaire

Ray-Grass
Geranium

Agrostide
Ravenelle

Chardon
Capselle

Pissenlit
Morelle

Rumex
Lamier

Vulpin
Gaillet
Bleuet

Colza

PSD
EMBUTONE RL 4l 4à6l sans effet

BASAGRAN 0,8 kg

CORUM + DASH
1l
HC
LENTAGRAN 1,5 kg

BASAGRAN 0,3 kg 0,5 kg


+ EMBUTONE RL + 2,5 l +4l
LENTAGRAN 0,5 kg 1 à 1,3 kg
moins complet sauf sur fumeterre, gaillet que BASAGRAN + EMBUTONE RL
+ EMBUTONE RL + 2,5 l +4à5l
LENTAGRAN 0,5 0.5
+ CORUM + 0,5 PUIS + 0.5 spectre assez complet.
+ DASH + 0,5 + 0.5
2 l (EH)
NIRVANA S 2l 2L
à 4 l (SH)

HARMONY SX 0,22 à 0,3

LEGURAME PM 3 kg

STRATOS ULTRA 1,2 l 1,2 l

OGIVE 0,5 l 0,5 l


sans effet
TARGA D+ 0,2 à 0,3 l 0,2 à 0,3 l

PILOT 0,6 l 0,6 l

EH : entrée hiver SH : sortie hiver Efficacité : très bonne bonne moyenne insuffisante
Produit Matière active Form. Dose hom. DAR ZNT Adjuvants Commentaires

BASAGRAN SG (1) (2) Bentazone 87% SG 0,8 kg/ha 60 j 5m viser les adventices jeunes.
Bentazone 480 g/l BBCH
CORUM (1) (2) SL 1,25 l/ha 5m + DASH 1 l/ha
Imazamox 22,4 g/l 19
EMBUTONE RL (3) 2,4 DB 300 g/l SL 6 l/ha 60 j 5m sur adventices jeunes, T°<20°C.
Thifensulfuron-méthyle
HARMONY SX (4) SG 0,03 kg/ha 28 j 5m
500 g/kg
LEGURAME PM Carbetamide 70 % SC 3 kg/ha 150 j 5m

LENTAGRAN Pyridate 450 g/kg WP 2 kg/ha 28 j 5m


Pendiméthaline 250 g/l 2 l/ha en post-levée, jeune culture
NIRVANA S (5) EC 30 j 20 m
Imazamox 16,7 g/l 4 l/ha sur cultures installées
OGIVE (6) Cléthodime 240 g/l EC 0,75 l/ha 240 j 5m

PILOT Quizalafop-ethyl 50 g/l EC 1,2 l/ha 5m

STRATOS ULTRA Cycloxydime 100 g/l EC 4 l/ha 150 j 5m + DASH HC 1 l/ha

TARGA D+ Quizalafop-ethyl 120 g/l EC 1,25 l/ha 14 j 5m + huile 0,5 à 1 l/ha


(1) Max 1500 g/ha, max 1000 g/ha dans les zones de captage et interdiction dans les sols dont le taux de matières organiques est < 1,7 % et interdiction dans les sols sensibles aux transferts (sols superficiels
ou sols avec nappes peu profondes)
(2) Automne : jusqu’au 25 septembre sur des légumineuses de 1 à 9 feuilles étalées et jusqu’au 15 octobre sur pousses secondaires développées. Printemps : à partir du 15 mars sur des légumineuses de 1 à
9 feuilles étalées.
(3) Possible à partir d’une feuille trifoliée et avant la 5ème trifoliée, 1 application maximum par an
(4) Utilisation possible au stade 3 - 4 feuilles trifoliées, à l’automne suivant l’implantation de la luzerne
(5) Pour les doses supérieures à 2,2 l/ha, une application maximum 1 an sur 2
(6) Luzerne de semis uniquement, 1 application unique à l’automne
Désherbage mécanique
Une fauche à 5 - 6 cm de hauteur pendant le repos végétatif fin octobre permet de détruire les parties aériennes
des adventices présentes et expose les campagnols aux prédateurs. A effectuer sur un sol sec et ayant une bonne
portance, avec une faucheuse bien affutée.

ATTENTION ! Les herbicides employés agissent par voie de pénétration foliaire principalement. Ne pas combiner
sur l’année un désherbage mécanique avec un désherbage chimique, le désherbage mécanique pouvant diminuer
l’efficacité et la sélectivité de l’application herbicide.

Vérifier toujours la sélectivité. Adapter la vitesse à l’agressivité de l’outil et à l’état de la parcelle.

Matériel Stade de la luzerne Observations

Profondeur de 1 à 4 cm
A utiliser sur jeune luzerne semée l’été précédent ou sur luzerne plus
ancienne si le sol est souple
- Repos végétatif
Assez peu agressive. Efficace sur jeunes dicotylédones
- Peu de déchets
Herse étrille Passer en sortie d’hiver sur sol non gelé et sec, effectuer 2 passages à
végétaux en surface
contresens, dans la direction des lignes de semis
- Luzerne > 6 mois
Décaler les passages de 4 à 8 jours
Si beaucoup de cailloux remontés, effectuer un roulage en conditions
sèches, une dizaine de jours après le dernier étrillage.
Profondeur de 5 cm, avec un outil puissant et agressif
Effectuer 1 ou 2 passages, si possible sur sol gelé, foisonné et ressuyé
- Repos végétatif
Vibroculteur Compléter par un ou des passages différés de herse étrille pour dessécher
- Luzerne > 1 an
les adventices arrachées et les relevées de vulpin
Roulage nécessaire pour enfouir les cailloux.
Profondeur jusqu’à 5 cm
Moins agressif que le vibroculteur
- Repos végétatif
Herse lourde Effectuer 1 ou 2 passages, si possible sur sol gelé, foisonné et ressuyé
- Luzerne > 1 an
Compléter cette façon par des passages différés de herse étrille
Roulage nécessaire pour enfouir les cailloux.

Lutte contre les maladies


Aucun produit fongicide n’est homologué sur luzerne.
Les moyens de lutte sont essentiellement préventifs :
 respecter un délai entre 2 luzernes d’au moins 7 ans
 éviter les précédents à risque (pois pour le sclérotinia)
 choisir des variétés résistantes
 permettre une bonne installation de la luzernière.
Si, toutefois, des maladies apparaissent, une coupe précoce permet de limiter le développement de celles-ci, ainsi
que les conséquences sur la production.

Lutte contre les ravageurs


Surveiller les sitones dès la levée de la luzerne. Ces insectes provoquent, sur feuilles et au niveau des nodosités, de
gros dégâts sur la jeune culture pouvant induire sa disparition. L’attaque se manifeste par des encoches sur les
bords des feuilles.
Fin août - début septembre, des attaques de noctuelles défoliatrices sont également possibles sur jeune luzerne.
Elles se manifestent par des morsures de la partie centrale des feuilles. Ces chenilles dévorent les feuilles et
peuvent, lorsque l’attaque est importante, entraîner la mort de la culture.
Pour ces 2 ravageurs, appliquer à la dose préconisée une pyréthrinoïde sur la luzerne (ex : KARATE XPRESS 0,125
kg/ha). Traiter de préférence en fin de journée.

Il convient aussi, surtout dans les parcelles habituellement infestées, de surveiller la présence de limaces, bien que
les dégâts soient plutôt rares sur luzerne implantée en été.
Mode d’exploitation

3 à 4 coupes annuelles, 1 à 2 l’année du semis si semis de printemps


Conduite
Coupe de nettoyage pendant le repos végétatif (après les premières gelées) si semis d’été.
Productivité 8 à 14 TMS/ha/an en fonction de la profondeur du sol
Hauteur 4 à 5 cm pour un bon rendement
coupe 5 à 6 cm si fauche tardive, pour préserver les organes de réserve
1 coupe trop précoce (bourgeonnement) abaisse le niveau des réserves
Fréquence
Laisser la luzerne atteindre au moins 1 fois/an le stade début floraison
40 à 50% du tonnage annuel, stade déterminant pour le rendement et la fréquence
1° coupe d’exploitation
Attendre 5 à 6 semaines avant la coupe suivante
1,5 mois avant les premières gelées afin de préserver la résistance au froid de la plante et
Dernière
obtenir un bon redémarrage au printemps.
coupe
1 coupe de nettoyage est parfois nécessaire au repos végétatif.
Coupe précoce : rendement, MAT et MS des coupes suivantes compromis
Début bourgeonnement : la MAT est maximale puis se dégrade
Début floraison : le rendement en MS est maximal, ainsi que les réserves racinaires
Stade de
Post-floraison : moindre qualité du fourrage (la cellulose augmente dès le stade
récolte
bourgeonnement et devient importante ce qui baisse la digestibilité)
Si possible, effectuer la seconde coupe au stade début floraison, afin de permettre à la
luzerne de reconstituer ses réserves

Mode de récolte

Attention aux risques de météorisation pour les animaux, piétinement, surpâturage, gaspillage
Pâture Pâturer les repousses non fleuries derrière une fauche, rationner les animaux au fil et
distribuer un fourrage sec en complément pour les ruminants.
Affouragement Nécessite une organisation et un équipement adapté
en vert Rend possible une utilisation rationnelle et pertes au champ réduites
Réduit les pertes en MS mais nécessite une bonne maîtrise technique de la récolte et du
stockage. Préfaner, tasser régulièrement, stocker un ensilage à brins courts et utiliser un
Ensilage
conservateur car la teneur en sucres est faible et le pouvoir tampon est élevé. Si ce mode
d’exploitation est privilégié, associer la luzerne à des graminées.
Fortes perte de MS (40-50%)
Utiliser une faucheuse conditionneuse pour favoriser un séchage plus rapide, proscrire les
Foin
manipulations brutales du fourrage au champ et réduire les manipulations
Utiliser un retourneur d’andain.
Présente le moins d’écart de qualité par rapport à la luzerne sur pieds
Déshydratation Réduit les problèmes de stockage (conservation facile et moins de volumes) et facilite
l’utilisation rationnelle pour les animaux
Valeur nutritive
Avec une valeur azotée élevée et une valeur énergétique moyenne, la luzerne doit être utilisée pour rééquilibrer des
fourrages riches en énergie. C’est une plante très riche en calcium, ainsi la complémentation minérale doit être
réalisée avec un CMV (Complément Minéro-Vitaminé) plus riche en phosphore.
La luzerne ensilée et fanée peut être utilisée sans problème pour tous les ruminants d’élevage. Elle convient peu
aux rations des jeunes bovins à l’engrais en raison de leurs forts besoins en énergie.
Sous forme déshydratée, la luzerne est un aliment très performant. Son taux de matières azotées est supérieur à
celui du foin et de l’ensilage. La qualité de ses protéines lui confère une très bonne valeur.

Compte-tenu de ses qualités, son utilisation en complément azoté est souvent intéressante et elle peut se
substituer en partie aux tourteaux dans beaucoup de rations.

Forme du Valeur d’encombrement Energie (/kg MS) Valeur azotée (g/kg MS) Mx (g/kg MS)
%MS UEB UEL UEM UFL UFV PDIN PDIE PDIA P Ca
conditionnement
FOIN 85 1,05 1,04 1,25 0,62 0,52 105 88 46 2,5 15
ENSILAGE
19,7 1,05 1,04 1,1 0,77 0,6 106 75 36 30 16,5
brins courts
ENSILAGE
33,5 1 1,01 1,15 0,74 0,64 110 67 38 3,5 19
préfané
DESHYDRATEE
91 0,9 0,89 0,83 0,78 0,7 136 127 62 3 17
20%MAT
UEB : Unité d’Encombrement pour les animaux en engraissement UEL : Unité d’Encombrement pour les animaux Laitiers UEM : Unité
d’Encombrement pour les moutons UFL : Unité Fourragère Lait UFV : Unité Fourragère Viande PDIN : Protéines Digestibles dans l’Intestin
permise par l’Azote PDIE : Protéines Digestibles dans l’Intestin permise par l’Energie PDIA : Protéines Digestibles dans l’Intestin d’origine
Alimentaire P : Phosphore Ca : Calcium

Résultats technico-économiques

La luzerne bénéficie d’une aide spécifique au minimum de 100 €/ha et au maximum de 200 €/ha dans la limite
d’une enveloppe nationale. En cas d’insuffisance de l’enveloppe selon les surfaces implantées, cette aide sera d’un
montant minimum de 100 €/ha accordée sur un pourcentage de la sole.

Moyenne
Rendement 10 TMS/ha/an soit 32 € /TMS
Semences prélevées et certifiées
60 €/ha
(coût ventilé sur 3 ans)
Engrais (chimique et organique) 160 €/ha
Désherbage (chimique et mécanique) 75 €/ha
Insecticides et oligo-éléments 20 €/ha
Charges opérationnelles 315 €/ha
Action réalisée dans le cadre du programme régional
« SYSTEMES DE CULTURE INNOVANTS VERS UNE AGRICULTURE DURABLE » & du « PLAN PROTEINES BOURGOGNE »

Contacts & rédaction :


Chambre d'Agriculture de Côte d'Or – 11, Rue Henri Becquerel – 21000 DIJON – Tél. 03 80 28 81 20
Chambre d'Agriculture de la Nièvre – 25, Boulevard Léon Blum – BP 80 – 58028 NEVERS CEDEX – Tél. 03 86 93 40 50
Chambre d'Agriculture de Saône et Loire – 59, rue du 19 mars 1962– BP 522 – 71010 MACON cedex – Tél. 03 85 29 56 12
Chambre d'Agriculture de l'Yonne – 14 bis, rue Guynemer – BP 50289 – 89005 AUXERRE CEDEX –Tél. 03 86 94 22 22

Coordination : Chambre d’Agriculture de Bourgogne – 3, rue du golf – 21800 QUETIGNY – Tél. : 03 80 48 43 00

Retrouvez le Bulletin de Santé du Végétal sur www.bourgogne.chambagri.fr


Retrouvez la fiche « Utilisation des phytosanitaires – Le point sur la réglementation » sur les sites des
Chambres d’Agriculture de Bourgogne www.cote-dor.chambagri.fr, www.nievre.chambagri.fr, www.sl.chambagri.fr,
www.yonne.chambagri.fr, www.bourgogne.chambagri.fr

Les Chambres d'Agriculture de Côte d'Or, de la Nièvre, de Saône et Loire et de l'Yonne sont agrées par le
Ministère chargé de l'Agriculture pour leur activité de conseil indépendant à l'utilisation de produits
phytopharmaceutiques.
Numéro d'agrément : IF 01762.

Crédits photographiques : Chambre Régionale d’Agriculture de Bourgogne : M-S PETIT.

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