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Université de Jijel
Faculté des sciences et des technologies
Département de génie des procédés
TP de :
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Introduction :
Les adsorbants sont des solides poreux se présentant sous forme de granulés, de
poudre. Les premiers adsorbants utilisés il y a plusieurs siècles, furent les argiles
et les terres colorantes, puis à la fin du XIXème siècle furent développés les
charbons actifs. La première guerre mondiale vit apparaître les gels de silice,
puis dans les années 1939-1940, les alumines activées. Ils sont caractérisés
essentiellement par leur surface spécifique plus ou moins grande, celle -ci
détermine la capacité d'adsorption qui n'est autre que la quantité de substance
fixée par unité de masse du solide. Elle est liée à sa granulométrie et à sa
porosité. Ainsi, les distributions de taille des grains et des pores sont des
propriétés importantes. On divise les adsorbants en deux groupes : polaires
comme le gel de silice, l′alumine... etc, et les adsorbants non polaires comme le
charbon actif.
L’objectif :
De nombreuses applications du processus d’adsorption existent dans l’industrie.
On peut citer à titre illustratif, la décoloration des produits pétroliers, la
purification de l’air, l’élimination des traces d’humidités dans les essences,
traitement des eaux usées et le fractionnement des d’hydrocarbures… Dans ce
TP, nous utiliserons Bleu de méthylène et Méthyle orange comme des
substances modèles de pollution organique. Le but de ce TP sera donc
l’élimination des polluants organiques contenu dans les effluents liquide par
l’adsorption, on utilise le charbon actif.
I. Partie théorique :
1- Définition d’adsorption :
L'adsorption est un procédé de traitement, bien adapté pour éliminer une très
grande diversité de composés toxiques dans notre environnement. Elle est
essentiellement utilisée pour le traitement de l'eau et de l'air. Au cours de ce
processus les molécules d'un fluide (gaz ou liquide), appelé adsorbat, viennent
se fixer sur la surface d'un solide, appelé adsorbant. Ce procédé définit la
propriété de certains matériaux de fixer à leur surface des molécules (gaz, ions
métalliques, molécules organiques, etc.) d’une manière plus ou moins réversible.
Au cours de ce processus, il y aura donc un transfert de matière de la phase
aqueuse ou gazeuse vers la surface solide. Le solide acquiert alors des propriétés
superficielles (hydrophobie ou hydrophilie) susceptibles de modifier l’état
d’équilibre du milieu (dispersion, floculation).
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2- Types d’adsorption :
La nature des liaisons formées ainsi que la quantité d’énergie dégagée lors de la
rétention d’une molécule à la surface d’un solide permettent de distinguer deux
types d’adsorption : adsorption physique et adsorption chimique.
a- L’adsorption physique :
La physisorption résulte d’une interaction physique électrostatique entre
l’adsorbat et l’adsorbant. Dans la physisorption les liaisons molécule-surface
sont de faible énergie, en général, comprises entre 0 et 40 KJ/mol. Les
interactions entre les molécules du soluté (adsorbât) et la surface du solide
(adsorbant) sont assurées par des forces électrostatiques type dipôles, liaison
hydrogène ou Van der Waals.
b-L’adsorption chimique :
L’adsorption chimique est une interaction chimique. Les énergies de liaison
mises en jeu sont de l'ordre de 40 kJ/mole et plus. C’est un phénomène qui, par
sa spécificité, son énergie d’activation et sa chaleur dégagée, s’apparente à une
réaction chimique entre une molécule en solution et la surface du support. Il y a
formation de liaisons de type covalentes (ou liaisons fortes) entre l’adsorbat et
certains sites spécifiques de la surface. Ces interactions nécessitent donc la
présence de fonctions de surface. Ce phénomène est plus lent que la
physisorption et nécessite une énergie d'activation.
3-Capacité d’adsorption :
La capacité d'adsorption d'un adsorbant est définie comme étant la quantité de
substrat (masse ou volume) adsorbée par unité de poids d'adsorbant pour une
température donnée. Elle nécessite la prise en compte de nombreux paramètres
aussi bien pour l'adsorbat (taille des molécules, solubilité dans l'eau, etc…) que
pour l'adsorbant (surface spécifique, structure et type de particules, le constituant
etc…). Elle peut être généralement exprimée par la relation suivante :
Q = (C0-Ce) V/m
Sachant que : Q : Capacité d'adsorption du support (mg. g-1).
Co : Concentration initiale du substrat (mg. L-1) à t = 0.
Ct : Concentration du substrat (mg. L-1) à l’instant t du processus d'adsorption.
V : Volume de la solution (litre).
m : Masse du support (g).
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4- Spectroscopie UV-Visible :
. Technique d’analyse spectrophotométrique Le dosage en spectroscopie UV-
visible, nécessite au préalable la réalisation d'une expérience qui consiste à
mesurer la densité optique (D, O) ou absorbance (A) d'une série de solution de
concentrations connus appelées solutions étalons qui permettra ensuite de tracer
la courbe ou la droite d'étalonnage A=f(C). Cette courbe servira à déterminer la
concentration des solutions inconnues à partir des mesures de l’absorbance A.
II. Partie expérimentale :
1/ Les matières et Les matériels utilisés :
a-Les matières premières :
Bleu de méthylène(BM) Méthyl oange(MO) Charbon actif
b-Les matériels:
1-Tamiseuse 2-étuve 3-dessiccateur 4-balance
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5-Agitateur 6-PH-mètre 7-Thermomètre 8-Béchers
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2-préparation des matières premières :
a-Bleu de méthylène :
1. On Dissout 50 mg de chlorure de bleu de méthylène dans 1L d'eau
distillée pour obtenir un concentration égale à 50mg/l comme solution
mère.
2. On mélange les cristaux et le liquide jusqu'à dissolution complète des
cristaux.
3. Avant chaque utilisation, on filtre une petite partie du liquide réagité.
b-Méthyle orange :
1. On dissout 50 milligrammes de poudre de méthyle-orange dans un peu
d’alcool éthylique.
2. On mélange les cristaux et le liquide jusqu'à dissolution complète des
cristaux.
3. Ensuite, nous complétons la taille à 1 litre en utilisant de l’eau distillée
pour obtenir une concentration égale à 50mg/l comme solution mère.
c-Le charbon actif :
Le Charbon Actif peut être fabriqué à partir de tout matériau contenant un fort
pourcentage de carbone et un faible pourcentage en matière inorganique. Ces
matières premières peuvent être le bois, le charbon de bois, la noix de coco, le
lignite, la tourbe ainsi que des polymères synthétiques ou résidus de procédés
pétroliers. Ces matières premières sont transformées en charbon actif au moyen
de deux étapes : la carbonisation et l’activation.
3-Préparation dès l’adsorbants :
-Dans cette première étape, les échantillons de charbons doivent subir une
opération de broyage et de tamisage a 100 µm. Ensuite il faut les sécher `a
l’étuve a une température de 105 C◦ pendant 24 h. Apres cela, le refroidissement
est effectué dans un dessiccateur mené d’une substance hygroscopique.
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a-Broyage :
Le broyage a été réalisé afin d’obtenir des matériaux homogènes pour le besoin
des études de laboratoire, donnant des grains de petite taille.
b-Tamisage :
Pour avoir une granulométrie adéquate, nous avons utilisés des tamis avec une
perforation de (0,4 - 0,5 mm) de diamètre
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L’expérience :
-L'expérience a été menée à température ambiante au cours des étapes
suivantes :
A l’aide d’une balance analytique et spatule, on pèse des quantités précises
de la charbon actif (0,04g) préparer au préalable (lavage, broyage, tamisage,
activation) qu’on met dans un bicher (500ml).
On y ajoute des solutions de BM (400ml) de concentrations 50mg/ l, les
mélanges sont ensuite agités sur une plaque d’agitation multi position à l’aide
des barreaux magnétiques.
Après un certain temps d’agitation, nécessaire pour atteindre l’équilibre, les
mélanges obtenus sont filtrés en utilisant du papier filtre et des entonnoirs placés
sur des tubes numérotés.
A l’aide d’une pipette on prélève un volume de chaque solution obtenue
qu’on verse dans une cellule dans le but de l’analyser par le Spectrophotomètre
(UVmini-1240).
-Nous répétons les mêmes étapes avec MO.
Figure : Balance analytique. Figure : Solution mère (BM). Figure : Des tubes numérotées.
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maximum de la bande d’adsorption, en fonction de la concentration C, La
validité de la loi de Beer-Lambert étant respectée.
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Les réponses :
1-La courbe d’étalonnage :
a-BM :
C(mg/l) 2 4 8 16
ABS 0.5388 0.9961 1.7585 2.6833
La courbe d’étalonnage de BM
b-MO :
C(mg/l) 2 4 8 20
ABS 0.2493 0.3721 0.6903 1.5570
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La courbe d’étalonnage de MO
2-Calculer la capacité :
a-Etude cinétique CA+ BM :
- A partir le courbe : l’équation de la courbe d’étalonnage s’écrit :
Y=a+b*x Ai= a+b*Ci Ai= 0.3699+1498*Ci
Ai−0.3699
Donc : Ci= 0.1498
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*Calcule la capacité de chaque concentration :
(C 0−Ct )∗v
Q=
m
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3-Le commentaire :
Dans les premières minutes, le processus d’adsorption du BM et MO est
extrêmement rapide, ça peut être expliqué par la disponibilité abondante des
sites actifs (les pores).
Après cette première période, l’adsorption est plus lente et demeure presque sans
changement avec l’apparition d’un palier qui correspond à l’équilibre puisque
tous les sites deviennent occupés, et on remarque la disparition du colorant de la
solution.
4-Modélisation des cinétiques :
-Détermination de l’ordre de la réaction d’élimination :
a-Le modèle de pseudo-premier ordre (PPO) :
L’expression est donnée par Lagergren : dqt/dt= K1 (qe – qt).
Après intégration avec les conditions initiales qt = 0 à t = 0, l’équation devient :
qt = qe (1- e− K 1 t )
La linéarisation de l’équation précédente donne :
Ln (qe — qt) = Ln qe –K1 t
*On trace ln (qe-qt) = f(t), on obtient une droite qui donne k1 et qe.
K1: constante de vitesse de réaction de premier ordre d’adsorption .
qe: quantité adsorbée à l’équilibre en (mg/g).
qt: quantité adsorbée à l’instant t en (mg/g).
t: temps de contact en (min).
b-Le modèle pseudo-second-ordre(PSO):
Le modèle PSO est donné par l’expression suivante :
dq
= K2 (qe – qt)2
dt
*On trace t/qt = f(t), on obtient une droite qui donne k2 et qe.
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a-PPO :
pour le BM :
t(min) 10 15 20 30 45 60 75 90
Qt (mg/g) 473.285 477.778 480.301 482.591 484.44 484.64 484.64 484.64
Qe-Qt 11.355 6.862 4.339 2.049 0.2 0 0 0
Ln(Qe-Qe) 2.429 1.925 1.467 0.717 -1.609
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Figure : Modèle de PPO de l’adsorption du MO.
A partir les courbes et l’équation : Ln (qe-qt) = -k1 t+ Ln qe
K= b = 0.0849
Ln qecalculé= b = 3.2264
qecalculé = 25.1888
on met les résultats dans ce tableau :
BM MO
K1=0.0849 K1=0.0789
qecalculé= 25.1888 qecalculé = 34.4359
R2= 0.9918 R2 = 0.8673
b-PSO :
Pour le BM :
t(min) 10 15 20 30 45 60 75 90
Qt (mg/g) 473.285 477.778 480.301 482.591 484.44 484.64 484.64 484.64
t/Qt 0.0211 0.0313 0.0416 0.0621 0.0928 0.1238 0.1547 0.1857
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Figure : Modèle de PS2 de l’adsorption du BM.
Pour le MO :
t(min) 10 15 20 30 45 60 75 90
Qt (mg/g) 451.601 469.631 473.078 474.419 476.498 477.689 477.743 477.743
t/Qt 0.0221 0.0319 0.0422 0.0632 0.0944 0.1256 0.1569 0.1883
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b-les zéolithes :
Les zéolithes sont des adsorbants de squelette cristallin aluminosilicate
tridimensionnel constitué de tétraèdres SiO4 et AlO4, de formule globale
(AlO2M, nSiO2) où M représente le plus souvent un métal alcalin ou alcalino-
terreux et n•1. Il existe plus de 100 espèces de zéolithes, différant par la valeur
de n et la structure cristallographique. Ils ont une structure microporeuse faite de
cavités et de canaux qui leur confère des propriétés adsorbants. Ils sont sous
forme de poudre, granulés ou extrudés. La surface spécifique ne dépasse pas 900
m2/g. mais, ils présentent une bonne sélectivité.
c-Les alumines activées : Les alumines activées sont obtenues par thermolyse
flash du trihydroxyde d'aluminium Al(OH)3 qui conduit à un produit de
composition approximative Al2O3, 0.5 H2O, possédant une structure poreuse
résultant du départ de molécules d'eau. La surface des pores est couverte de
groupements Al-OH, et l'adsorption se fait préférentiellement par liaison
hydrogène. Les alumines activées sont des adsorbants amorphes, moyennement
polaires et hydrophiles. Ils ont une Surface spécifique de 300 m2 /g.
d-Les gels de silice : Les gels de silice sont préparés à partir de Si(OH)4 en
phase aqueuse, obtenu par acidification d'un silicate de sodium, ou bien à partir
d'un sol de silice. Les groupements SiOH conduisent à des liaisons hydrogène. Il
existe deux types de gels de silice : les microporeux, assez hydrophiles, et les
macroporeux, versatiles, qui diffèrent par la taille des pores comme le nom
l'indique. Leur surface spécifique peut être de 300 à 800 m2 /g.
e-Les adsorbants à base de polymère : le caractéristique importante de ces
adsorbants est qu'ils sont très hydrophobes. Ces produits peuvent être utilisés tel
quel ou subir une carbonisation. On obtient alors des adsorbants voisins des
charbons actifs. Si le polymère initial est préparé en fibres, on peut le tisser et
obtenir des tissus de charbon actif. Le diamètre de fibre étant de l'ordre de 10
microns, le temps de transfert est beaucoup plus rapide que pour tous les autres
adsorbants. Sa surface spécifique peut atteindre pour les tissus de charbon actif
2000 m2 /g.
7-Les deux procédés :
a-Sédimentation :
Le processus de traitement par sédimentation est l'un des processus auxquels les
gens pensent. Ce processus pratique pour les procédures de matières en
suspension et sédimentables ou pour éliminer les sédiments résultant des
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opérations de traitement et les sédiments poursuivis dans sa forme la plus simple
sur le sol de la gravité, qui a une zone de sédiments à venir.
-Les précipitateurs sont souvent constitués de bassins en béton circulaires ou
rectangulaires qui contiennent une entrée et une sortie d'eau conçues de manière
appropriée pour éliminer la plus grande quantité possible de sédiments, en tenant
compte des propriétés hydrauliques du mouvement de l'eau dans le wading.
L'une des principales caractéristiques du bassin de sédimentation est qu'il
contient un système de collecte des sédiments (boues) et de dragage vers un
bosquet au fond du bassin, où ils sont retirés et évacués par des pompes
spéciales. La figure (3) montre une coupe dans un bassin de sédimentation
circulaire. Les processus d'ajout de produits chimiques, de mélange lent et de
sédimentation peuvent être combinés dans un seul bassin appelé précipitateur à
débordement
b-Purification de l'eau par le bois, les bactéries et le soleil :
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Conclusion :
Le charbon actif est un bon adsorbant pour le BM et MO. Après nous avons
testé sur le facteur de concentration qui affecte cette absorption.
Pseudo-Second Ordre est le meilleur modèle pour étudier la cinétique
d'adsorption du bleu de méthylène et méthyle orange sur le charbon actif. Parce
que ce modèle dépend d'une plus longue période de temps qui entraîne une
adsorption proche ou complète de l'élément absorbant. Et expérimentalement à
partir de la courbe, il existe une corrélation entre la quantité d'adsorbant et les
périodes de temps.
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