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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de L’Enseignement Supérieur


et de la Recherche Scientifique
Université Mentouri Constantine
Faculté des Sciences de la Terre,
de la Géographie et de l’Aménagement du Territoire
Département des Sciences de la Terre

Mémoire présenté pour l’obtention du diplôme


de Magister en géologie

Thème

Etude géochimique de l'indice du Djebel


Raout-Lassoued ( Azzaba, Algerie nord-
orientale )

Présenté par

Beloucif NASSER

Année universitaire : 2007


INTRODUCTION

Pendant plusieurs décennies, la région d’Azzaba était l’une des champs miniers les plus actifs
de l’Algérie, aussi bien au niveau de l’exploitation qu’au niveau du traitement du minerai de
mercure.
Actuellement le principal complexe de traitement du minerai connu à l’échelle mondiale
(complexe mercuriel d’Ismail) est en arrêt depuis plusieurs années à cause de l’épuisement des
principaux gisements de mercure qui approvisionnaient ce complexe.
Les responsables de l’O.R.G.M (office de recherche géologique et minière) ont orienté les
travaux vers la recherche d’autres indices et gisements. Dans le cadre de cette politique, un projet
de recherche sur l’or a été lancé dans la zone de Raghouat-Lessoued au cours des années 93-
95.Le chef du projet a proposé d’effectuer une prospection géochimique de surface sur le site de
Raout-Lessoued, massif faisant partie de la zone Raghouat-Lessoued.
Notre étude porte essentiellement sur l’analyse minéralogique du minerai et la prospection
géochimique à partir de données chimiques de roche et de sols.
Le traitement statistique univarié et multivarié permet de déterminer les paramètres statistiques,
de localiser les zones anomales perspectives et de dégager les principales associations
géochimiques entre les éléments dosés.
Après avoir rassemblé les données nécessaires pour ce genre de travail, plusieurs sorties ont
été effectuées afin de connaître notre terrain d’étude.
Les échantillons de roches récoltés ont été destinés à l’étude pétrographique et minéralogique.
La confection des lames minces et section polies a été effectué au laboratoire du département de
géologie de Constantine.
Le traitement statistique des données géochimique a été réalisé par ordinateur et
manuellement.

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CHAPITRE 1

GENERALITES

1.1 APERCU GEOGRAPHIQUE

1.1.1 SITUATION ET CADRE GEOGRAPHIQUE

La région d’Azzaba se situe dans le Nord Est de l’ALGÉRIE, elle appartient à la partie
orientale de la chaîne Numidique. Au Sud-est et à 32 Km du chef-lieu de wilaya de Skikda, elle
se trouve à 80 Km au Nord-Est de Constantine et à 70 Km d’Annaba (Fig.1).

Connue par son champ minier essentiellement mercuriel, Azzaba était une région d’exploitation
minière très active, notamment le gisement de mercure d’Ismail.
Le Djebel Raout-Lessoued est un massif montagneux buissonneux, situé à7-8 Km au Sud Est
de la ville d’Azzaba, lié à la route nationale № 44 par une route secondaire et des sentiers. Il
s’étend sur environ 4 Km suivant une direction Est-Ouest.
De point de vue relief, les points les plus élevés se trouvent de part et d’autre de Chabet Lakra et
atteignent 464 m au niveau de Kalaat el Atrach et 465 m à Guelaa el Babouri.
La végétation est très dense avec des buissons qui recouvrent presque la totalité du massif, sauf
par endroits où on peut observer des affleurements dénudés.
La population se concentre surtout dans des mechtas aux alentours de la montagne.
Les cours d’eaux s’expriment par des ravinements asséchés, qui sillonnent toute la montagne
pour venir se raccorder dans l’oued Lakra.

1.1.2 RELIEF
Le relief de la région est fortement accidenté, les éléments orographiques les plus
importants font partie de la chaîne Numidique. Les massifs orientés Est-ouest s’allongent de
Djebel Ghédir à l’Ouest jusqu’à Djebel Chbébik à l’Est (Fig.2). Les chaînons les plus élevés, le
Djebel Tengout et Djebel Saiafa atteignent respectivement 648m et 496m, ce sont des reliefs de
grés quartzeux ou de grés calcaire couverts de forêts de chêne-liège. A l’Est ce sont les
montagnes calcaires et dénudées, le Djebel Mazeur 473m, le Djebel Moulmdéfa 572m, le Djebel
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Chbébik 447m et enfin au centre les montagnes gneissiques et schisteuses culminant à 464m
au niveau Djebel Raout-Lessoued. La dépression d’Azzaba communique à l’Ouest avec celle de
Ramdane Djamel au méridien de Ras El Ma et débouche à l’Est sur la dépression de Fetzara

1.1.3 RESAU HYDROGRAPHIQUE

Le réseau hydrographique est très dense marquant le trait commun des cours d’eau du littoral
algérien, avec un écoulement superficiel et de courtes durées dû essentiellement à la période
pluvieuse.
Le principal oued est l’ Oued Fendek, qui prend sa source dans les contre forts septentrionaux de
la chaîne Numidique. En amont il a une direction subméridienne et en aval dans la dépression
d’Azzaba, sa direction est proche de celle d’ Oued Saf Saf qui se trouve à l’ouest (Fig.2).

La région jouit d’un climat subtropical avec un été chaud et sec et un hiver pluvieux et frais. La
moyenne annuelle des précipitations atmosphériques est de l’ordre de 700 à 800 mm, le
maximum revenant aux mois de Décembre Février.

Vu la nature montagneuse de la région, la population se concentre principalement dans les


dépressions où elle active dans l’agriculture, elle se regroupe dans les mechtas avoisinantes
même les exploitations minières.

La présence dans la région d’infrastructures développées notamment l’oléoduc, le gazoduc, les


chemins de fer, les ports maritimes, l’axe routier reliant Constantine à Annaba ont permis
l’implantation de grandes entreprises tels que le complexe minier d’Ismail et la cimenterie de
Hadjar Es-soud.

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1.2. HISTORIQUE DES ANCIENS TRAVAUX

Les premiers travaux géologiques exécutés dans la région remontent à très loin dans
le temps. Le gisement de barytine, mercuro-polymétallique de Grayer a été connu dés
l’époque romaine. Les ruines romaines et les vestiges d’anciennes mines sont les
principaux témoins.
En 1850, ce même gisement a fait l’objet de travaux de creusement de galerie effectué
par Bayer. Depuis et durant toute l’époque coloniale plusieurs travaux ont été réalisés.
En 1853, le gisement de mercure de Ras El Ma a été mis en évidence, son exploitation a
débuté en 1861 et s’est achevée en 1950 avec des périodes d’interruption.
En 1881 Tissot a fait une étude par itinéraires de reconnaissance reportés sur la première
carte géologique du Département de Constantine avec une notice explicative.
Le premier levé géologique au 1/50.000 des feuilles de Jemmapes (Azzaba) №32, de
Hammam Meskoutine № 53 et celle de Saint Charles (Ramdane Djamel) № 31 au 1/30.000 a été
effectué par Delau durant la période allant de 1932 à 1937.
Les résultats ont été présentés dans une monographie, publiée en 1938. Delau a apporté certaines
précisions concernant la stratigraphie et a essayé de donner une explication aux structures
tectoniques de la région.
En 1952, sur la demande du BRGM (bureau de la recherche géologique et minière), la firme
( Crelus) a exécuté des travaux géophysiques par la méthode ( TURAM) sur le gisement de Mra-
Sma et mis en évidence deux groupes d’anomalies, l’un d’eux lié à de petites ruptures, l’autre à
des filons polymétalliques.
Plus tard, les travaux de Durand Delga (1955) ont été d’une grande importance pour la
compréhension de la structure et du développement paléogéographique de l’Algérie du Nord.
En 1962 Kieken a publié le schéma tectonique de l’Algérie du Nord, où il a mis en relief cinq
nappes tectoniques et de grandes failles.
Au milieu des années soixante, en collaboration avec l’université de Paris, Raoult et Vila ont
commencé à effectuer des études structuro- paléogéographiques dans la partie Est de la Chaîne
Numidique et des régions limitrophes. Ces travaux ont été poursuivis jusqu'à 1972 et furent
achevés par l’établissement du levé géologique au 1/25000.
En 1964 par décret présidentiel a été crée le BAREM (Bureau Algérien de la recherche et
d’exploitation minière), devenu en 1967 SONAREM (Société Nationale de la recherche et

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d’exploitation minière) qui a conclue un contrat avec l’URSS concernant l’exécution des travaux
de prospection géologique dans la région.
Pendant la période 1966-1970 les travaux de recherche et le levé géologique effectués par les
soviétiques sur une vaste superficie (90 Km2) de la pente Nord de la chaîne Numidique ont
permis de délimiter la zone Nord Numidique, de découvrir les gisements de mercure et de mettre
en évidence 27 indices mercuriels, polymétalliques et de cuivre.

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CHAPITRE 2

GEOLOGIE REGIONALE ET PALEOGEOGRAPHIE

2.1. GEOLOGIE REGIONALE

La zone mercurielle Nord Numidique fait partie de la branche sud ouest d’une grande
ceinture volcanique qui passe, par les zones minéralisées d’Espagne, d’Italie et de la
Yougoslavie et qui va jusqu’au sud de l’Asie. Elle est associée aux gisements d’Antimoine du
Maroc central et à ceux de mercure et d’antimoine de la Tunisie (V.P Fedtchenko, 1964).
Cette zone est développée sur le flanc nord de la Chaîne Numidique, au sud de la ville
d’Azzaba. Elle est reliée au front des allochtones Kabyles et Numidiques et charriée sur les
dépôts de la Dorsale Kabyle ou Chaîne calcaire. (Fig.3)
Elle forme une bande longue de 24 Km et large de 1 a 2.5 Km (et parfois plus). Elle
comprend les gisements de Ras El Ma, Ismail, Guenicha, Mra Sma 1, Mra Sma 2, Koudiat Sma
et plusieurs indices de minéralisations mercurielles et mercuro-polymetalliques.

2.1.1. STRATIGRAPHIE

La zone Nord Numidique est représentée par des roches métamorphiques du socle
Kabyle, des dépôts de la Dorsale Kabyle, des complexes flyschoïdes de la dépression
maurétanienne et des formations postérieures à la mise en place de la Dorsale Kabyle.

a. SOCLE KABYLE

Le socle est constitué par des terrains anciens (protérozoïques et paléozoïques) qui forment
le substratum de la Dorsale Kabyle.

PROTEROZOIQUE INFEREUR (X g0) : Les formations de cet âge sont les plus anciennes dans
la chaîne Numidique. Elles affleurent dans les montagnes de Raout-Lessoued.

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Ce sont des gneiss gris et roses de type œillé avec des éléments de feldspaths potassiques,
pouvant atteindre 2cm, dissémines dans une masse quartzo feldspathique micacée, d’une
épaisseur qui ne dépasse pas les 150m.

PALEOZOIQUE INFERIEUR (ξ) : Il s’agit partout d’une assise monotone de schistes riches en
séricite de couleur grise, parfois à schistosité très fine. La masse des schistes est souvent
recoupée par des filonnets de quartz. L’épaisseur de l’assise dépasse les 400m.

b. DORSALE KABYLE

La zone de la Dorsale a pour substratum une formation métamorphisée. Selon J.M. Vila
et J.F. Raoult, (1969), cette zone peut être divisée en deux parties :
- une partie interne qui est contiguë au côté nord du soulèvement métamorphique kabyle,
- une partie externe qui est associée aux flyschs.
Ces mêmes auteurs ont décrit quatre séries de dépôts se rapportant aux Djebels Abiod, Tengout,
Koudiat Aissa et Ghédir.
Les roches de la partie interne se développent même au delà des limites de la région. Elles sont
représentées par quelques lambeaux tectoniques de roches triasiques, jurassiques, crétacés et du
Paléogène.
La partie externe a été divisée en trois sous zones qui sont d’Ouest en Est :
Ghédir, Saifa et Raghouat-Lessoued (Fig.4).

TRIAS (t 1-3) :
Les formations de cet âge sont les plus anciennes à l’affleurement dans la zone de la
Dorsale. Elles sont représentées par un niveau de conglomérats sableux puissant de 15 à 20m. La
partie médiane de l’assise est la plus puissante, elle se compose de grès polygéniques et
quartzitiques gris violets, rouges foncés parfois gris ou rosâtres avec des niveaux d’intercalations
d’aleurites. La partie supérieure comprend des bancs de grès alternant avec des calcaires
marneux bleus, verdâtres, puissants de 80 à 100m. La puissance totale de l’assise peut atteindre
450 à 500m.

JURASSIQUE INFERIEUR (j1-2)

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Les roches de cet âge sont bien développées dans la sous zone de Reghouat-Lessoued et de
Ghédir. C’est une assise carbonatée d’âge allant de l’Hettangien au Domérien. La partie
supérieure du Lias n’est pas observable dans la coupe. Tous ces dépôts peuvent être divisés en
deux parties (Ménakov, 1977).

PARTIE INFERIEURE: représentée par des dolomies cristallines massives et massives litées,
des calcaires dolomitiques à texture pseudo-bréchique qui forment la base de l’assise. Les roches
sont grises et gris foncées, leur puissance atteint 140 à 180m, elles sont surmontées par une
assise de calcaire gris clair et blanc puissant de 70-80m.
PARTIE SUPERIEURE: est constituée par des bancs de calcaire siliceux de couleur grise, rose
ou jaunâtre d’une puissance de 45-60m.

JURASSIQUE MOYEN (j2-3) :


Les formations comprennent des grés verdâtres, des aleurites rouges foncées avec des
niveaux d’intercalations de brèches calcaires à petits fragments de conglomérats bréchiques. La
puissance est de l’ordre de 30m.

JURASSIQUE SUPERIEUR (j3-6) :


N’a été signalé que dans la sous zone de Reghouat-Lessoued, où il repose en discordance sur
les dépôts du Jurassique inférieur et moyen.
La partie inférieure est composée de conglomérats calcaires bréchiques avec des niveaux
intercalés de brèches fines. Plus haut des schistes siliceux riche en argiles de couleur rouges
foncés en alternance avec des grès et des aleurites polygéniques. Sa puissance est de 30-40m.

CRETACE INFERIEUR
NEOCOMIEN (n1-3) : Les formations apparaissent dans la sous zone de Reghouat-Lessoued. A
la base ce sont des conglomérats calcaires et des conglomérats bréchiques à fragments
hétérogènes et à blocs qui dominent. Le reste de l’assise est formée par une alternance de grés
de calcaires spathiques marneux et argileux, de microbrèches à éléments calcaires et de silex.
Les dépôts dans les sous zones de Ghédir et de Saifa ne dépassent pas 30 - 40m, dans la sous
zone de Reghouat-Lessoued ils atteignent 130m.

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CRETACE SUPERIEUR
CAMPANIEN (c5) : Les dépôts sont représentés par une assise comportant des niveaux (8 à
10m) de brèches et de conglomérats en alternances avec des bancs de calcaires en minces
plaquettes, de grès calcaires quartzeux et de calcaires gréseux puissants de 15 à 20m. La
puissance des dépôts varie de 50 à 120m

MAASTRICHTIEN (c6) :constitué par une assise de grès en alternance avec des grés calcaires
moyens et grossiers de couleur gris clair et de minces niveaux (5à7cm) d’argilites et d’aleurites
calcaires de couleur grise verdâtre. La puissance atteint 120 à 150m.

PALEOGENE
PALEOCENE
THANETIEN (e1) : Il s’agit d’un horizon de conglomérats.
Cette formation est constituée par des conglomérats massifs qui alternent parfois avec les
brèches. Leur puissance n’est pas uniforme (50m dans la sous zone de Ghédir, 8 à 15m partout
ailleurs)

EOCENE
THANETIEN- YPRESIEN (e1-2) : C’est un ensemble calcaires.
La série est représentée par des calcaires finement lités de couleur grise et gris foncé. Dans les
sous zones de Saifa et de Ghédir la composition des dépôts est différente, en plus des calcaires, il
y’a la présence de grès, d’aleurites calcaires, d’argilites ainsi que des microbrèches (plus rare).
La puissance de l’ensemble est de 20 à 35m dans la zone de Saifa et de Reghouat-Lessoued et de
l’ordre de 60m dans celle de Ghédir.
YPRESIEN (e2) : se compose de grès et de graviers consolidés.
Les dépôts sont représentés par une alternance de niveaux grossiers de grès calcaire de couleur
gris clair et de minces niveaux (5-6 cm) d’argiles gris verdâtre, d’argilites et d’aleurites.
L’épaisseur de la formation varie de 14 à 45m.
LUTETIEN (e3) : Les dépôts sont formés de conglomérats, de brèches et de microbrèches
calcaires, ainsi que des calcaires gréseux et détritiques. La puissance varie de 4m dans la zone de
Ghédir à 25-60m dans la zone de Saifa et Reghouet-Lessoued.

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LUTETIEN SUP - PRIABONIEN (e3-4) : C’est une assise de grès et d’aleurites, connue sous le
nom de «grès- tabac » ou Nummulitique C a (Raoult, 1974). La puissance ne dépasse pas les
300m.

DEPOTS DE LA DORSALE INTERNE

TRIAS-JURASSIQUE INFERIEUR (t1-3-j1-2) : Les dépôts de cet intervalle sont peu développés
dans la région. Ils sont représentés par une série de lambeaux et d’écailles tectoniques, constitués
de calcaires et de calcaires dolomitiques de couleur rouge grisâtre ou gris crème. De tels dépôts
sont absents dans les coupes stratigraphiques de la dorsale externe. Durand Delga (1975), les
classe parmi celles du Trias Jurassique inférieur. La puissance des dépôts ne dépasse pas 60 à
80m.

SERIES FLYSCHOIDES

La stratigraphie de ces séries a été élaborée par Vila et Raoult (1969). En mettant en relief
deux complexes flyschoïdes : celui du Guerrouch (Tithonique -Néocomien) et le complexe dit à
microbrèches (Sénonien- Eocène). Raoult (1974) met les premiers en position supra dorsale ou
en position supérieure et les derniers en position infra dorsale ou en position inférieure par
rapport aux formations de la zone de la Dorsale.

COMPLEXE DE GUERROUCH
CRETACE INFERIEUR :
TITHONIQUE-NEOCOMIEN : la série est représentée par une alternance rythmique de grès
gris et verdâtres avec des argilites et des argiles gris verdâtres et rouges violacés. Localement,
affleurent des niveaux d’intercalation de calcaires fins et des grès quartzitiques. La puissance du
complexe peut atteindre 200m.

COMPLEXE FLYCHOIDE A MICROBRECHES


CRETACE SUPERIEUR :

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CENOMANIEN-SENONIEN (c1-6) : ces formations sont représentées par des calcaires argileux
gris jaunâtres, des grès gris et gris verdâtres, d’aleurites et d’argiles avec des petits lits de
microbrèches. Leur épaisseur est de 100m environ.
PALEOGENE :
PALEOCENE-EOCENE (e4-5) : Représentés par des calcaires argileux, des microbrèches, des
conglomérats à petits fragments, des grès d’aspect quartzitique et des aleurites. La puissance
avoisine les 100m.

DEPOTS POST MISE EN PLACE DE LA DORSALE KABYLE

L’ensemble est constitué par les dépôts mis en place pendant la stabilisation de la zone de la
Dorsale kabyle et la formation des structures allochtones principales. Ce sont les formations
datées de l’Oligocène au Miocène (Burdigalien) et du Quaternaire.
OLIGOCENE : comprend deux assises qui diffèrent tant par leur lithologie que par leur position
structurale :
- L’assise de grès et de conglomérats, qui constitue un autochtone d’une épaisseur de 400m,
d’âge Oligocène inférieur selon Ménakov et Magroudse, (1977).
- Le complexe Numidien, qui constitue un allochtone très développé dans la partie septentrionale
de la région. Il est subdivisé en deux assises d’âge Oligocène supérieur selon Raoult,
(1969, 1974). Une assise inférieure est formée d’argiles et d’argilites d’une épaisseur pouvant
atteindre les170m et une assise supérieure de grès avec des intercalations d’argiles et d’argilites
d’une puissance de 260 à 290m.
MIOCENE (étage Burdigalien) : Les roches burdigaliennes sont largement développées, elles
sont constituées de grès calcaires gris avec des niveaux intercalés d’aleurites, d’argilites et des
conglomérats polygéniques et quartzeux. Ménakov et Magroudse (1977), suppose que ces dépôts
sont en discordance sur le complexe Numidien. L’épaisseur des dépôts ne dépasse pas 180 à
200m.
QUATERNAIRE : Les dépôts quaternaires sont largement représentés dans la région. Il s’agit
d’alluvions de toute sorte (limons, sable, argile sableuse, cailloutis, arène) et en moindre mesure
de travertins et de tufs calcaires. La puissance des dépôts est de l’ordre de 15à20m, le plus
souvent,de3m.

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2.1.2. LES STRUCTURES TECTONIQUES
Tectoniquement, dans la zone Nord Numidique deux régions peuvent être individualisées,
tant par leurs particularités structurales que par l’âge à l’échelle des manifestations tectoniques.
La partie septentrionale représentée par des nappes, constituant les parties de plusieurs zones de
faciès disposés tectoniquement l’une sur l’autre. On peut distinguer de bas en haut 4 nappes
superposées selon une succession bien déterminée. Fig. 5
- La nappe inférieure dite Kabyle.
- La nappe Guerrouch.
- La nappe à microbrèches.
- La nappe Numidienne.
La partie méridionale qui fait partie de la dorsale kabyle est subdivisée en trois sous zones, qui
sont d’Ouest en Est : Ghédir, Saifa et Raghouat- Lessoued.
Les formations de ces zones sont plissées, froissées et affectées par des failles et des charriages,
ce qui leurs confère une structure en écailles et blocs.

SOUS ZONE DE GHEDIR : Les structures plissées ont des directions méridiennes. Les plis y
sont pratiquement représentés par leurs terminaisons périclinales, qui plongent vers le Nord où
ils sont recouverts par les formations de l’allochtone kabyle. Les anticlinaux dissymétriques de
Ghédir et Koudiat Aissa s’étendent sur environ 2Km.
SOUS ZONE DE SAIFA : Les plis ont généralement une direction NE et s’étendent en échelons,
sur des distances importantes (4 à 5Km) et se caractérisent par une ondulation des charnières. Ce
sont les anticlinaux de Maksen, Tengout, Ismail, Saifa ainsi que les synclinaux de Zebda, Zeriba
et Es-Sebt.
SOUS ZONE DE REGHOUET-LESSOUED : Le synclinal Reghouat-Lessoued de direction
latitudinale s’étend sur presque 11Km. Il est affecté par des accidents de direction
principalement NE.

STRUCTURES DANS LES FORMATION POST NAPPES


Ce sont principalement, le synclinale de Grayer qui forme une dépression étendue orientée
suivant la direction Nord-Ouest de l’amont de Grayer à la ville d’Azzaba.
Les nappes qui se développent largement dans les limites de la zone mercurielle Nord
Numidique, dont la succession selon Raoult, (1969,1974) de bas en haut sont les suivantes :

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Nappe Kabyle, nappe à microbrèches, nappe Numidique dans les sous zones Ghédir et Saifa. Par
contre dans la sous zone de Reghouet-Lessoued une autre succession qui se caractérise par le
remplacement de la nappe à microbrèches en position médiane par celle de Guerrouch.

ACCIDENTS TECTONIQUES
Ils se traduisent par des décrochements des failles inverses, des failles normales qui
sont très développées dans la partie Sud de la région Dans les limites de la région trois direction
peuvent être distinguées : Méridienne, Nord Ouest et Nord Est. Les accidents latitudinaux sont
moins développés. Les failles les plus importantes sont celles de Bir-Dar, Mra- Sma, Chergui,
Ahmed Ben Ali, Zebda et Saifa qui s’étendent sur plusieurs kilomètres.

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2.2. PALEOGEOGRAPHIE

La zone Nord Numidique appartient à la partie externe de la dorsale kabyle. La dorsale


kabyle selon J.F Raoult (1974) est un domaine unique à sédimentation de plateau continental,
situé entre le socle kabyle qui affleure au Nord et la dépression maurétanienne ou au sens large
tellienne qui se trouve au sud. D’après D. Delga (1968), ce domaine s’étend sur près de 2500
Kms et s’est manifesté par " un ensemble de zones instables de sédimentation lacuneuse et
entrecoupée représentant des mouvements d’intensité différente."
Dans la structure de la dorsale externe ont pris part les formations qui ont comme substratum les
roches métamorphiques. Ces formations sont datées du Trias au Priabonien (Bartonien). P. Delau
(1938) affirme que le métamorphisme est certainement antéliasique et qu’il n’existe pas
d’indices permettant de reconstituer l’histoire du développement de la région pendant le
Précambrien. Selon D.Delga (1968), les mouvements hercyniens ont entraîné un soulèvement
des massifs anciens suivi d’érosion. Ce phénomène a été arrêté par une transgression au début du
Mésozoïque qui a englobé la bordure sud de la dorasale Kabyle.
Pendant le Jurassique supérieur Néocomien un affaissement a aussi touché une large région
située au sud de la dorsale qui a été nommée par J.F.Raoult (1974) dépression Maurétanienne.
Une nouvelle transgression de la mer a commencé au Campanien, elle n’a touché qu’une partie
de la région (les sous zones de Saifa et Raghouat-Lessoued). La zone Ghédir qui est restée
émergée a subi l’érosion des roches jurassiques.
Au Lutétien terminal, Priabonien, une phase tectonique tangentielle a provoqué selon J.F.Raoult
(1974) des chevauchements importants. Dans la zone Nord Numidique, ce sont des
chevauchements moins importants (chevauchement d’Ismail et de Fendek).
Pendant une courte durée, cette région est devenue un continent avec un relief fortement
accidenté.
A l’Oligocène inférieur, une transgression a gagné les parties basses du relief et s’est étendue
jusqu'à la région du socle kabyle. La partie médiane de la région qui englobé les crêtes de Ghédir
à Raghouat-Lessoued, existe comme une ligne de terres émergées stables.
Au Burdigalien la dernière transgression de la mer a touché la partie Nord de la région et s’est
traduite par le dépôt d’une assise de grès carbonatés et ce dans les limites de la dépression
d’Azzaba.
D’après J.F.Raoult (1974), de nouveaux mouvements tectoniques ont lieu postérieurement au
Burdigalien. La région a subi un soulèvement général est devenue un domaine de plissement.
Ces mouvements se sont poursuivis jusqu'à la fin du Pliocène.

19
CHAPITRE 3

CADRE GEOLOGIQUE LOCAL

3.1 GEOLOGIE LOCALE

3.1.1. LITHOSTRATIGRAPHIE
Sur le plan lithostratigraphique, le Djebel Raout-Lessoued est constitué dans sa majorité par
des formations géologiques anciennes (Protérozoïques et Paléozoïques) et à moindre importance
des formations du Trias et du Jurassique. (Fig. 6.)

PROTEROZOIQUE INFERIEUR
Il s’agit des formations les plus anciennes du site, ce sont des gneiss gris et roses de type
oeillé, composés d’éléments de feldspaths potassiques de 2cm de diamètre, disséminés dans une
masse quartzo-feldspatho-micacée. Ils occupent la majorité de la partie centrale du secteur.

PALEOZOIQUE
Les formations de cet âge affleurent de part et d’autre des f précédentes. Elles sont
composées de séricito-schistes à quartz en contact avec les gneiss sous-jacents. Au sommet ces
schistes sont gris plus ou moins foncés, lustrés et renfermant des éléments assez importants de
quartz blanc amorphe (d’exsudat), par endroits ces schistes perdent leurs couleurs et deviennent
rouille sous l’effet d’altération.

TRIAS
Les dépôts du Trias apparaissent dans la partie Nord du site sous forme de bandes étendues et
étroites. Ils sont composés de grès rouges, conglomérats, calcaires gréseux à interlits de marnes
et de dolomies.

JURASSIQUE
Le Jurassique affleure à l’ouest du site, occupant la plus petite superficie, il est caractérisé
lithologiquement par des dolomies sableuses, des conglomérats dolomitiques, grès aleurites,
brèches et calcaires

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3.1.2. STRUCTURE ET TECTONIQUE

Le Djebel Raout Lessoued se présente sous forme d’un anticlinal à charnière érodée, qui
constitue la principale structure du secteur. Il est affecté par des accidents tectoniques qui
s’expriment par la présence de la grande faille régionale de Ouelget Chergui dans la partie NE du
secteur, et dont sa direction est N 10° E. On note aussi la présence de deux failles secondaires et
dont leurs direction est principalement NE-SW, ainsi qu’une faille supposée de direction NW-
SE, dans la partie SE du secteur.
Le pendage des affleurements schisteux et gneissiques sur la partie orientale du Djebel est
principalement vers le Sud-est, alors que sur la partie occidentale, il plonge vers le Sud-ouest. Il
varie de 15 à 50 0 . (Fig.7)

22
23
CHAPITRE 4

CADRE METALLOGENIQUE DES INDICES POLYMERALLIQUES


DU CHAMP MINIER D’AZZABA

4.1. INTRODUCTION
Plusieurs indices polymétalliques ont été signalés dans la zone Nord-Nummidique depuis
longtemps (période coloniale). D’autres ont été mis en évidence lors des études sur les
potentialités mercurielles de la région, exécutées par les soviétiques durant les années 70.
Depuis, ces indices n’ont connus aucune étude approfondie. C’est en 1992 qu’a été lancé un
projet par l’ORGM (Office de Recherche Géologique et Minière) au alentour de l’indice de
cuivre de chabet lakra où une prospection géochimique détaillée a été effectuée.

4.2. RAPPEL SUR LES GISEMENTS POLYMETALLIQUE DU NE ALGERIEN

Selon Oueld Taleb. B .Z (1989). Les minéralisations polymétalliques du NE Algérien peuvent


être rattachées aux formations géologiques suivantes :
Celles qui se trouvent liées au magmatisme tertiaire ou à leur proximité et comprennent :
-des indices et gîtes polymétalliques à Pb, Zn, Cu de morphologie généralement filonienne.
-des gîtes encaissés dans les terrains volcanogènes d’allure stratiforme.
Celles liés aux environnements carbonatés et qui se répartissent en :
-gîtes de cassures et filoniens (Gisements filoniens).
-amas et lentilles stratiformes (Gisements non filoniens).
Dans le concept de voir le secteur étudié, dans un cadre régional, il est nécessaire d’évoquer les
traits communs de ce type de gisement.

4.2.1. ENVIRONNEMENT MAGMATIQUE


4.2.1.1. GITES ET INDICES à Pb- Zn- Cu LIES AU MAGMATISME TERTIAIRE

Ils se concentrent sur le littoral et en particulier dans la Petite Kabylie (Collo, Jijel, Oued
Amizour). Ce type de gisements est lié aux fractures. Les filons polymétalliques sont encaissés
au sein des roches plutoniques, cristallophylliennes et sédimentaires. La plus part des filons sont
en liaison avec les massifs intrusifs tertiaires.

24
La minéralisation est représentée par une large gamme de minéraux composée principalement de
blende, galène, chalcopyrite, pyrite, chalcosite, covellite, bornite, pyrrhotite, arsénopyrite,
bournonite, busmuthinite et enargite.
Selon plusieurs auteurs, J. Bolfa (1948), B. Semroud (1976), Bouillin (1977) les associations
minérales peuvent se situer par rapport au massif intrusif, autrement dit, une certaine zonalité est
à signaler.
4.2.1.2. GITES ENCAISSES DANS DES TERRAINS VOLCANOGENES
D’ALLURE STRATIFORME

Ils sont économiquement de moindre importance. Les corps minéralisés se présentent en filons et
rarement en forme de stockwerk, encaissés essentiellement par l’andésite sous forme de tufs et
de coulées.
Les principaux minéraux qui représentent ce type de gisement sont : La galène, la blende, la
chalcopyrite, la pyrite et la marcasite.
Les minéraux accessoires sont représentés par le cuivre gris, arsénopyrite, chalcosite, bornite et
la boulangérite.
Les gîtes d’El Aouana, Oued Amizour, Kef El Gourou présentent deux types de zonalité, selon
H. Bellon et R. Brousse (1977).
-Une zonalité horizontale de moindre importance à dominance de galène puis de blende.
-une zonalité verticale plus prononcée dont l’importance augmente de la surface vers la
profondeur.

4.2.2. ENVIRONNEMENT CARBONATE


4.2.2.1. GITES DE CASSURES ET FILONIENS

Les gîtes de ce type sont relativement nombreux dans le Nord-Est Algérien, cependant, ils sont
tous abandonnés actuellement par épuisement des réserves dans les parties superficielles.
La minéralisation se concentre soit dans les systèmes de failles et fractures, affectant les séries
carbonatées allant du Jurassique au Cénomanien, soit en liaison avec le diapirisme triasique.
Dans la majorité des cas, la direction des filons est NNW-SSE et dont leurs épaisseurs varient de
la dizaine de centimètres à plusieurs mètres. Ils s’étendent sur des dizaines jusqu'à la centaine de
mètres en direction. La nature de la minéralisation de ce type de gîtes varie du minerai
essentiellement zincifère au minerai plombifère et plombo-zincifère.

25
Plusieurs auteurs ont émis l’hypothèse hydrothermale pour expliquer l’origine des gisements de
ce type dont J.Glaçon (1967), grâce à une étude plus approfondie, relie l’origine de la
minéralisation à des circulations de solutions hydrothermales ascendantes.

4.2.2.2. AMAS ET LENTILLES STRATIFORMES

Dans ce type de gisements, les minéralisations se localisent dans un environnement carbonaté


essentiellement dolomitique.
La minéralisation est caractérisée par une association minérale simple : les minéraux primaires
sont représentés par la blende, la galène et la pyrite, les minéraux secondaires regroupent la
cérusite, la smithsonite, la calamine, l’anglésite et l’ hydrozincite.

4.3. OCCURRENCES POLYMETALLIQUE DU CHAMP MINIER D’AZZABA

D’après MT.Bouaroudj (1986) ce type de minéralisation ne se développe que dans les formations
de la dorsale. Elle est spatialement liée à des fractures de direction NE-SW ou NW-SE.
La minéralisation est représentée par une large gamme de minéraux, composée principalement
par la blende, la galène, la chalcopyrite, la pyrite, la marcasite, la bournonite, le réalgar et l’
orpiment. Cette minéralisation primaire principale est accompagnée de minéraux secondaires :
cérusite, smithsonite, anglésite, covellite, malachite, oxyde et hydroxyde de fer.
Selon le même auteur, l’absence de mercure dans les paragenèses polymétalliques affleurantes
dans la dorsale, permet de supposer que les failles auxquelles ils sont associés n’ont pas rejoué
durant la phase post-Tortonienne. Ces observations permettent de conclure que les
minéralisations mercurielles ont emprunté les structures disjonctives déjà minéralisées en Pb, Zn
et Cu.

4.3.1 INDICES POLYMETALLIQUES

D’après les archives des mines de Constantine, les indices polymétalliques ont été signalés
depuis les années 1890-1910, Oueld Taleb (1989). Ils sont représentés par :
- L’indice de Bordj des Zerdezas : Ses coordonnées sur la carte topographique au 1/50.000
de Azzaba sont (X=897.46 ; Y=390.1). Cet indice de Pb et Zn se localise dans les
calcaires dolomitiques du Néocomien, il s’agit de filons minéralisés en cérusite, galène et
barytine.

26
- L’indice Ain Oum Nehal : ses coordonnées sont (X=895.71 ; Y= 381.6). C’est un indice
de Zn, localisé dans les calcaires du Crétacé supérieur, il s’agit de filons riches en
calamine.
- L’indice de Djebel Boulmdefa : Ses coordonnées sont (X=906.46 ; Y= 386.6). Cet indice
de Pb se localise dans les même formations que l’indice précèdent, il s’agit de filons
minéralisés en galène avec gangue de barytine.
- L’indice de Oued Lakra : Ses coordonnées sont (X=898.8 ; Y= 384.4). Il s’agit d’un
indice de Cu situé dans la crête sud de Raout –Lessoued, c’est une zone de contact des
gneiss et des schistes, les gneiss ont l’aspect d’une mylonite granitique, la minéralisation
est associée à ce type de roche, elle s’exprime dans la chalcopyrite, la bornite, la
chalcosine et la pyrite. C’est au niveau de cet indice que la prospection géochimique a été
effectuée, traitée dans notre cas.
- L’indice de Kalaa El Atrach : Ses coordonnées sont (X=897.4 ; Y=384.18). C’est aussi
un indice de Cu situé au SE à 1.2km de l’indice précédent. La minéralisation de cuivre
est associée aux calcaires du Jurassique inférieur et composée par la chalcopyrite, la
chalcosine, la bornite et la pyrite. La puissance de la zone est de 5m, l’étendue est très
importante. Cet indice a fait l’objet d’une recommandation par Menakov (1977) pour une
étude plus approfondie.
En plus de ces indices, plusieurs ont été mis en évidence par les Soviétiques et signalés dans
plusieurs rapports, Menakov (1977). Il s’agit de quatre indices polymétalliques situés au SE et
SW à 1.5 et 2km du champ minier d’Ismail. Ils sont localisés dans différentes roches de la
Dorsale telles les brèches conglomératiques, les calcaires, les grès quartzeux et les grès calcaires.
La minéralisation est formée par la blende, le réalgar, la pyrite et la marcassite.
Il est à signaler que tous ces indices n’ont pas fait l’objet de travaux ultérieurs.

4.4. METALLOTECTES DETERMINANT LA MINERALISATION


C’est l’association de plusieurs facteurs géologiques tant dans le cadre régional que local, qui
déterminent la répartition de la minéralisation.

4.4.1. FACTEURS REGIONAUX


Déterminent les lois géologiques principales de la répartition de la minéralisation, leur
influence s’étend à de grandes régions. Parmi ces facteurs nous distinguons :
- La limite entre la zone plissée tellienne du Cénozoïque et les massifs kabyles composés
de roches anciennes métamorphiques qui sont développées dans la partie interne de la
zone Nord-Nummidique.

27
- Les failles profondes servent de voies de circulation des solutions minéralisées, telles les
failles d’El kantour, de Kef Hahouner et de Zitemba.
- La superposition spatiale d’une série de nappes tectoniques largement développées, telles
les nappes Kabyle, Numidique, à microbrèches et Guerrouch, contribuent probablement
au piégeage des différentes minéralisations.

4.4.2 FACTEURS LOCAUX

Ils ont une influence sur la répartition des champs miniers dans le district mercuriel d’Azzaba.
Parmi les facteurs structuro- lithologiques, nous citerons :
- Les zones de broyage des roches gréso-carbonatées sous nappes et sous chevauchement
d’extension plurikilométriques.
- Les différences lithologiques des roches encaissantes.
- Le rôle d’écran joué par les roches argileuses, composant les nappes et chevauchements
pour les solutions minéralisantes.
- Les grandes failles à fort pendage telles les failles de Bir Dar, Mra Sma et autres.
- Les terminaisons périclinales et flancs des grands anticlinaux.

CONCLUSION
La morphologie, la composition minéralogique, le caractère des relations avec les roches
encaissantes, la nature de contrôle régional et local des minéralisations montrent une relation
étroite entre les processus hydrothermaux et la mise en place des corps de minerais.
Les minéralisations mercurielles et polymétalliques sont séparées dans le temps. La formation du
cinabre est plus tardive que les minéralisations polymétalliques, aussi le contrôle majeur de la
minéralisation est structural.

28
CHAPITRE 5

ETUDE PETROGRAPHIQUE

5.1 TRAVAUX RECENTS

Dans le cadre d’une étude sur l’estimation des potentialités aurifères du secteur Raghouet-
Lessoued, comprenant dans sa partie Sud-Ouest le massif de Raout-Lessoued, qui a fait l’objet
d’un projet de prospection et d’étude plus détaillées lancé par l’O.R.G.M (office de la recherche
géologique et minière) depuis 1993, dans le but de déterminer les auréoles primaires et
secondaires de Pb, Zn et Cu. Ce site où affleure l’indice de cuivre de Oued Lakra a connu des
travaux qui se poursuivent jusqu'à nos jours :
- Travaux topographiques (traçage des profils et piquetage) ;
- Levé géologique (élaboration de la carte géologique au 1/ 5000) ;
- Prospection géochimique (601 échantillons analysés).

5.2. STRUCTURES HOTES DE LA MINERALISATION

En tenant compte des particularités métallogéniques de la région, de la présence d’indices de


cuivre dans le site étudié, les structures potentiellement favorables pour la concentration de la
minéralisation cuprifère sont en relation avec l’assise des gneiss et les schistes, afin de mieux
cerner la localisation et distinguer le ou les contrôles de la minéralisation, nous avons regroupé
ces structures comme suit :
- La formation des schistes Paléozoïques.
- Les corps de quartz (filonien et d’exsudat).
- La formation des roches associées aux gneiss.

5.2.1. SCHISTES PALEOZOIQUES

Dans le but de mieux cerner l’idée de l’existence d’une minéralisation, nous nous sommes
intéressés de prés aux affleurements de schistes développés sur le site de Raout-Lessoued.
Cette formation est composée de séricito-schistes à quartz (Photo 1), de schistes gris
lustrés (Photo 2) et schistes oxydés plus ou moins graphités (Photo 3). Ces schistes renferment
fréquemment d’importantes lentilles de quartz blanc amorphe d’exsudat, mais qui ont été
étudiées séparément et inclus dans la formation de quartz.
29
L’examen macroscopique des échantillons récoltés sur le terrain dans des zones où affleurent ces
variétés de schistes, ne nous a pas permis d’observer une minéralisation sulfurée.
L’observation microscopique des lames minces confectionnées à partir des mêmes échantillons
décrits précédemment (macroscopiquement) montre une roche qui possède une texture orientée,
peu schisteuse, et une structure lépidoblastique. Elle est constituée d’une alternance de lits
micacés et de lits quartzo- feldspathiques rectilignes et peu distincts.
Les lits micacés d’épaisseur n’excédant pas 0,3mm sont représentés par des microlamelles de
chlorite intimement associées à de la séricite et finement pigmentées par des hydroxydes de fer.
Les lits quartzo- feldspathiques sont constitués de quelques feldspaths (plagioclase) associés au
quartz granoblastique. (Photo 4)

5.2.2. LES CORPS DE QUARTZ

Les corps de quartz regroupent les filons et filonnets de quartz sécants aux schistes et aux gneiss
(Photo 5), et le quartz d’exsudat en lentilles concordantes et sub-concordantes développées dans
les schistes paléozoïques (Photo 6).
En ce qui concerne le premier groupe, il s’agit de filons de quartz diversement orientés, sécants
au gneiss et aux schistes qui les encaissent, leurs épaisseurs vont de 0.1 à 10 mètres, pour des
extensions allant du mètre à la centaine de mètres. Il s’agit de filons constitués de quartz blanc
laiteux, parfois oxydés, intensément craquelés.
Macroscopiquement la pâte quartzeuse est généralement stérile ou renferme des disséminations
de pyrite.
En ce qui concerne le quartz d’exsudat associé aux schistes paléozoïques, il se présente sous
forme de lits, lentilles et veinules disposés suivant la schistosité de la roche encaissante.
L’épaisseur des lentilles de quartz va de 0.05 à 0.5 mètres (parfois plus). Il s’agit d’un quartz
blanc laiteux généralement limonitisé et fortement fissuré.
Le quartz d’exsudat renferme rarement une minéralisation sulfurée visible, essentiellement des
grains isolés de pyrite.
Microscopiquement, il présente une texture massive, sans orientation préférentielle et une
structure granoblastique. Il est constitué essentiellement par des grains de quartz xénomorphes à
extinction roulante. (Photo7)

30
5.2.3. TRANSFORMATION DES GNEISS

Il s’agit de roches ayant subi une certaine transformation au sein des gneiss du socle
cristallin. Ce sont des roches qui ont l’aspect d’une mylonite granitique. A l’affleurement, elles
sont marquées par une oxydation intense qui leur confère une allure de chapeau de fer. Au
niveau des tranchées ces roches se présentent sous forme de corps concordants à sub-concordants
aux gneiss qui les renferment et dont leurs épaisseurs varient de 2 à 10 mètres.
Macroscopiquement la roche est de couleur ocre, ferrugineuse par endroits et montre des
mouchetures de malachite avec des disséminations de chalcopyrite et de la pyrite (Photo 8).
L’observation microscopique montre une roche faite par une alternance rythmique de lits
parallèles, les uns plus épais sont constitués d’un engrenage de grains de quartz xénomorphes en
association avec les plagioclases. Les lits quartzo- feldspathiques sont intercalés de lits micacés
irrégulièrement plissotés constitués essentiellement de fines paillettes de séricite massées les
unes contre les autres et enrichies en tourmaline, fortement pléochroïque de teinte brun- verdâtre
se présentant en petits cristaux aciculaires et en fines aiguilles. (Fig. 9)
Les minéraux opaques en quantité notable sont probablement représentés par des hydroxydes de
fer et de minéraux métalliques que seul l’observation en microscope métallographique pourra
déterminer.

31
Photo(1)
Photo № 1
1 Photo séricito-schiste
.

Photo. 4. schiste vu au microscope L.N x 10

Photo. 2. schiste lustré

Photo.3. schiste oxydé


Photo. 3. schiste oxydé

32
Photo 4
Photo 5 filon de quartz dans le gneiss

Photo.7. Quartz d’exsudat LN x 10

Photo. 6. quartz d’exsudat dans le schiste

Photo.8. Photo.9. en LN x 10

Photo.8. roche transformée au sein des gneiss

33
5.3 ETUDE METALLOGRAPHIQUE

L’étude au microscope métallographique (lumière réfléchie) des sections polies


confectionnées à partir des échantillons récoltés sur le terrain dans les zones décrites
précédemment, nous a révélé une minéralisation sulfurée observée surtout dans les sections
polies qui représentent les échantillons des roches métasomatiques et quartzeuse, essentiellement
de la chalcopyrite et la pyrite. On signale la présence de la barytine altérée dans des fragments de
roches parsemés dans les haldes.
La chalcopyrite se présente sous forme de plage souvent craquelée à relief irrégulier en dents de
scie, de couleur jaune d’or montrant des stries, la gangue est essentiellement quartzo-
feldspathique ferrugineuse, (Photo №10).
La pyrite se manifeste sous deux formes ; grains xénomorphes corrodés de couleur jaune vif
(Photo№11) et en grains disséminés xénomorphes souvent altérés en goethite, et (Photo №12).
Le minerai oxydé regroupe une association minérale complexe, formée essentiellement
d’oxydes et hydroxydes de fer.
Les principaux minéraux d’hydroxydes de fer qu’on a pu déterminés sont :
La goethite qui forme des structures collomorphes, souvent elle pseudomorphose la pyrite (Photo
№13).
La magnétite se développe en amas terreux rarement en grains (Photo №14).
La malachite est bien développée, elle se présente en masse avec une structure fibro-radiée en
association avec des oxydes de fer, probablement de l’hématite en lamelles présentant des
réflexions interne rougeâtre en lumière naturelle) (Photo №15).

CONCLUSION
La minéralisation en surface au Djebel Raout Lessoued présente deux paragenèses, une
paragenèse primaire représentée essentiellement par la chalcopyrite et la pyrite, une paragenèse
secondaire représentée par les oxydes et hydroxydes de fer (hématite, magnétite, goethite)

34
Photo. 10. Chalcopyrite craquelée en dents de scie LN x 10

Photo 11. Pyrite corrodée LN x 10

Photo 12. Remplacement de la pyrite par la goethite L.N x10

35
Photo 13. Structure collomorphe de la goethite LNx10

Photo 14. Magnétite en amas terreux LN x 10

Photo 15. Structure fibro-radiée de la malachite LNx10

36
CHAPITRE 6

ETUDE GEOCHIMIQUE

La recherche minière par les méthodes géochimiques utilise des anomalies en certains
éléments chimiques par rapport au fond géochimique. Elle est basée sur le principe fondamental
suivant :
-une concentration minérale, qu’elle soit profonde ou superficielle, peut, dans certaines
conditions se manifester à travers les morts terrains ou le recouvrement terrigène, par des
variations dans les caractéristiques chimiques des matériaux sus-jacents et facilement
accessibles. Ces variations sont le plus souvent des variations de teneurs, elles sont appelées
« anomalies géochimiques » (Granier ,1973).
Dans notre étude ; nous cherchons à mettre en évidence ces anomalies dans le secteur de Raout-
Lessoued dans la région de Azzaba. L’interprétation de ces anomalies permet de se prononcer
sur les travaux ultérieurs de recherche minière.

6.1. METHODES UTILISEES

Les méthodes géochimiques de surface mises en œuvre dans Djebel Raout-


Lessoued comprennent :
- Une prospection lithogéochimique sur les sites où les roches mères sont affleurantes. Elle
est appliquée dans le but de détecter les anomalies primaires des éléments dosés.
- Une prospection pédogéochimique (métallomètrie) à travers les dépôts meubles (sols),
afin de mettre en évidence et d’estimer les anomalies secondaires.

6.1.1. MAILLE DE PROSPECTION ET D’ECHANTILLONNAGE

L’échantillonnage a été effectué suivant une maille irrégulière généralement de 200 x 50


mètres pour les profils de 1 à 5, puis un resserrement de mailles de 100 x 50 mètres a été
appliquée entre les profils 5 et 7 à cause de l’existence d’anciens travaux miniers au nivaux de
cet endroit pour enfin revenir à la maille initiale pour le profil 8( Fig. 9 et Fig.10). Le nombre
total des échantillons récoltés (sols et roches) est de 601 échantillons.
Les profils sont orientés transversalement à la direction dominante des structures. Ces structures
sont les accidents tectoniques, d’une part la faille traversant le secteur dans sa partie nord-est,
37
d’autre part ils recoupent la faille située dans sa partie sud-est et dont leurs directions sont
respectivement NE-SW et NW-SE. Les profils sont d’extension variable, les cinq premiers (1à5)
s’étalent sur une distance de 3,5 Km, les derniers (5à8) sur une distance de 2,5Km, recouvrant
une superficie totale de 4,5 Km².

38
Fig. 9. Plan d’échantillonnage pédogéochimique (ORGM 1993)

Fig. 10. Plan d’échantillonnage lithogéochimique (ORGM 1993)

39
6.1.2. TYPE D’ ECHANTILLONNAGE ET TRAITEMENT DES ECHANTILLONS

A / ECHANTILLONNAGE LITHOGEOCHIMIQUE

L’échantillonnage lithogéochimique constitue 45% de l’ensemble des échantillons avec 275


prélèvements en roche. L’échantillon est prélevé sous forme de petits morceaux de 3 à 4cm de
diamètre dont le poids total est de 250 à 300 grammes.
Les échantillons lithogéochimiques ainsi récoltés et numérotés sont envoyés au laboratoire où ils
subissent une préparation à l’analyse qui consiste en un pré broyage à l’aide d’un concasseur à
mâchoires pour obtenir des grains ne dépassant pas les 5mm de diamètre. Ensuite, ils sont passés
dans un broyeur à cylindre. Les fractions obtenues ne dépassent pas un millimètre, puis dans un
broyeur à boulets libres jusqu’à l’obtention d’une poudre de 50 à100µm.
Une moitié de l’échantillon est envoyé pour l’analyse, l’autre sert de témoin.

B / ECHANTILLONNAGE PEDOGEOCHIMIE

L’échantillonnage pédogéochimique constitue le reste du pourcentage (55%), avec 326


échantillons recueillis à partir des délluvions de pente et de dépôts meubles sur une profondeur
de 20cm. L’échantillon est représenté par une fraction argilo sableuse de 200 grammes.
Les échantillons de sols sont d’abord séchés et tamisés à 1mm de diamètre, puis réduits en
poudre de 50 à100µm.
Tous les échantillons (601) ont subi une analyse spectrale d’émission, qui s’avère une méthode
d’analyse simple, pratique, de faible coût, permet de doser plusieurs éléments à la fois (14
éléments dans le cas du secteur Raout-Lessoued). Elle est souvent utilisée au cours des phases
préliminaires de la prospection géochimique (prospection stratégique).

40
6.2. LITHOGEOCHIMIE

En plus de ce que a été signalé précédemment, cette méthode vise d’autres objectifs qui sont :
- Etablissement des critères contrôlant la minéralisation,
- Estimation du fond géochimique local,
- Mise en évidence des différentes associations géochimiques.

* PROFILS GEOCHIMIQUE

Les profils sont un moyen de visualisation rapide des données en rapport avec la lithologie
d’une part et les structures d’autre part (R. Marmi, 1989).
Une première corrélation entre les différents éléments peut être dégagée à partir des profils
sélectionnés Pr.4, Pr.5 (Fig. 11 et 12). On remarque que les teneurs des éléments (Pb, Zn, Cu,
Mn, Co, Ni et Mo) varient de la même manière, augmentation ou diminution, aux mêmes points
d’échantillonnages, à l’inverse du Ba qui varie différemment.
Les fortes teneurs se manifestent au dessus des schistes oxydés, partiellement au dessus des
schistes quartzitiques et les quartzites, par contre le pic le plus élevé du Ba se manifeste au
dessus des gneiss oeillés.

CONCLUSION

L’association géochimique des éléments étudiés apparaît nettement dans la majorité des
profils, et leurs teneurs varient de la même manière sauf pour le cas du Ba. Les graphiques en
lignes brisées montrent bien la similitude des variations des contenus des éléments analysés.
Les hautes teneurs sur les profils géochimiques sont probablement dues aux zones
minéralisées.

41
Fig. 11. Profil géochimique roche (Pr.4)

42
Fig. 12. Profils géochimiques roches (Pr.5)

43
L’utilisation des méthodes statistiques à l’aide de l’outil informatique est d’un apport
considérable en prospection géochimique. Le développent des logiciels permet non seulement
l’efficacité dans le traitement des données, mais aussi le gain en précision et temps.
Dans notre traitement statistique des données, l’analyse a porté sur huit éléments chimiques (Pb,
Zn, Cu, Ba, Mn, Ni, Co, Mo), qui ont donné des valeurs à l’intérieur des limites de détection de
l’appareillage, sauf pour des rares cas ou elles sont soit supérieures ou inférieures à ces limites.
Nous avons utilisé les logiciels suivants:
- Excel, pour la saisie des résultats des analyses chimiques, qui ont été rassemblés en deux
fichiers, l’un pour les roches et l’autre pour les sols.
- Statistica pour le traitement monovariable et multivariable.
-Windsurfer pour la cartographie géochimique.

6.2.1 ANALYSE UNIVARIEE

Dans le but de déterminer certaines paramètres statistiques tels : moyenne arithmétique


et géométrique, déviation standard etc.… L’analyse monovariable est le moyen le plus adéquat
pour aboutir aux meilleurs résultats, car elle permet de synthétiser par les calculs et
graphiquement les caractéristiques de la distribution de la variable (élément chimique). Ainsi le
calcul des paramètres statistiques de tendance centrale et de dispersion à l’aide de programmes
informatiques, nous a permis d’estimer les fonds géochimiques et les seuils d’anomalies des
éléments chimiques étudiés. A cet effet, plusieurs approches peuvent être adoptées. Parmi
lesquels, on peut citer l’approche proposée par Lepeltier (1969), Sinclair (1974) et Royer (1988).

A/ PARAMETRES STATISTIQUES

Ils sont de deux types, il y’a ceux de tendance centrale et ceux de dispersion (Tableau 1).
Les paramètres de tendance centrale sont :
n

N∑
- Moyenne arithmétique ( X ) = mode, X = 1 xi
i =1

n
1
- Moyenne géométrique (MG)= médiane, LogG =
N
∑ Logx
i =1
i où N est l’effectif et n le

nombre d’observations.

44
La moyenne géométrique est la valeur la plus probable dans une distribution lognormale, elle
permet d’estimer la teneur du fond géochimique (background) des éléments analysés, elle est
obtenue par son antilogarithme.
Les paramètres de dispersion sont :
n 2

∑ ( xi − X )
-Déviation standard ou Ecart-type σ = i =1

N
Elle intervient dans le calcul du seuil d’anomalie (threshold)

σ
-Coefficient de variation (Cv) ; Cv = × 100
X
Il permet de comparer la dispersion relative entre les différents éléments.

∑ (x
1 n

N −X )2 ]
- Coefficient d’asymétrie (CA) ou skewness, C A = 
i
i =1
σ3
Il mesure le degré d’asymétrie par rapport à la moyenne. Ainsi :

Si CA = 0, la courbe est symétrique (courbe en forme de cloche)


Si par contre sa valeur est supérieure où inférieure à 0, la courbe devient asymétrique.
CA> 0 (courbe étalée vers la droite)
CA< 0 (courbe étalée vers la gauche)
-1erQuartile : est la teneur telle que 25 % des teneurs lui soient inférieures et 75% supérieures
-3emeQuartile : est telle que 25 % des teneurs lui soient supérieures et 75% inférieures.

45
Eléments Pb Zn Cu Ba Mn Ni Co Mo
Paramètres

N actifs 275 275 275 275 275 275 275 275


Minimum 5 50 5 75 10 2 2 1
Maximum 80 1000 150 10000 10000 400 400 100
Moyenne arithmétique 11.16 80 34.30 854.36 533.49 27.50 22.66 11.50
Moyenne géométrique 8.254 65.56 28.87 197.94 206.43 13.40 12.09 6.77
Médiane 5 100 40 400 500 40 30 10
Déviation standard 11.29 90.11 19.18 2208.91 1122.84 43.02 36.02 15.13
Cœfficient de variation% 101.2 112.64 55.91 258.54 210.47 156.4 158.96 131.52
Cœfficient d’asymétrie 2.63 6.63 1.39 3.41 5.54 4.88 5.79 3.37
1 er Quartile 5 50 20 75 50 5 5 4
3 emeQuartile 10 100 150 400 150 15 10 8

Tab 1. Paramètres statistiques (roches)

46
B/ DISTRIBUTION DE FREQUENCES

Le traitement univarié des données d’analyse des éléments Pb , Zn , Cu, Ba, Mn , Co , Ni,
Mo sont d’abord représentés dans des tableaux de distribution de fréquence,afin qu’on puisse
résumer les données en les condensant en classes. Chaque classe est caractérisée par ses valeurs
extrêmes ou ses limites. L’écart entre les limites des classes est l’intervalle (qui peut être son
point médian ou milieu de classe). La fréquence d’une classe est le nombre de données qui y sont
contenues. La fréquence relative d’une classe est sa fréquence divisée par l’effectif de la
population. La fréquence cumulée est obtenue par l’addition des fréquences relatives les unes
aux autres (exprimée en %).
D’après ces tableaux (Tab.2) nous pouvons avoir une idée sur l’allure des histogrammes, dans le
but d’avoir une première approche sur le type de distribution.

C/ HISTOGRAMMES
Les histogrammes des valeurs arithmétiques montrent une discontinuité des classes,
présence de classes dont leur fréquence est nulle (Fig.13) due à l’écart entre les différentes
valeurs d’analyses, (analyses semi quantitatives). Les pics les plus importants sont décalés vers
les classes de faibles valeurs, se rapprochant de la limite de détection de l’appareillage. Sauf pour
le Cu, toutes les classes sont représentées, cela s’explique par ses données plus homogènes.
Ceci est en parfaite concordance avec le coefficient d’asymétrie, qui est largement supérieur à
zéro pour le Pb, Zn, Ba, Mn, Ni, Co et Mo, traduisant ainsi l’allure de leurs histogrammes.
Cependant, celui du Cu est différent, reflétant la valeur de son coefficient d’asymétrie.
L’asymétrie de la courbe de fréquences en valeurs arithmétiques représentée par les
histogrammes, nous oblige à reconsidérer les valeurs en logarithme. La transformation des
valeurs en logarithme décimal a permis l’obtention d’une distribution de fréquence différente de
celle trouvée en valeurs arithmétique (Tab.3), ainsi les histogrammes sont plus ou moins
représentatifs d’une distribution bimodale , à l’exception des cas du Pb, Zn et Ba (Fig.14)

D/ COURBES DES FREQUENCES CUMULEES (en valeurs logarithmiques)


Ces graphiques sont tracés pour chaque élément, en reportant en abscisse les bornes supérieures
de classes en valeurs logarithmiques et en ordonnée les fréquences cumulées. Pour leur
réalisation nous avons utilisé le papier de probabilité ce qui facilite l’estimation du type de
distribution des variables.

47
Tab. 2. Tableaux de distribution des fréquences en valeurs arithmétiques (roches)

48
Pb
Zn

Cu
Ba

Mn Mo

Ni
Co

Fig. 13. Histogrammes des valeurs arithmétiques (roches)

49
Tab. 3. Tableaux de distribution des fréquences en valeurs logarithmiquiques (roches)

50
Pb
Zn

Cu Ba

Mn
Ni

Co
Mo

Fig. 14. Histogrammes des valeurs logarithmiques (roches)

51
Les courbes obtenues impliquent qu’on est en présence d’une distribution des éléments suivant la
loi lognormale (Fig. 15 et 16). En plus du test graphique, nous avons appliqué un test par le biais
des calculs pour confirmer la lognormalité de la distribution. Ainsi les tests suivant ont été
appliqués.
-Le test d’Ahrens :

Si X ≥1 la distribution suit une loi lognormale


MG

Si X =1 la distribution suit une loi normale


MG

Où X : moyenne arithmétique
Mg : moyenne géométrique
-Où la formule : X - 2S
Si X - 2S < 0 loi lognormale
Si X - 2S > 0 loi normale où S : est la déviation standard

Pb Zn Cu Ba Mn Co Ni Mo
1.35 1.22 1 .25 4.31 2.58 1.87 2.05 1.69
X
MG
X - 2S -11.428 -100.22 -4.055 -3563.46 -1712.20 -49.38 -58.54 -18.765

Tab.4. Résultats du test d’Ahrens et de la formule ( X − 2 S ).


La quasi-totalité des éléments traités se distribuent suivant la loi lognormale (Tab.4)
Le fond géochimique est estimé graphiquement sur la courbe de probabilité, à 50 % des
fréquences cumulées. Pour vérifier la précision de la méthode graphique, on compare la valeur
du fond géochimique avec celle de la moyenne géométrique (Tab.5)
Le seuil d’anomalie est aussi apprécié graphiquement, toujours suivant la méthode de
Lepeltier (1969). Il correspond à la teneur relative à 2.5 % de fréquence cumulée, la valeur
obtenue sera divisée par la valeur du fond géochimique, qui donnera un facteur appelé souvent
déviation géométrique, ainsi la valeur du seuil sera calculée par une formule simple :
t = b•ξ 2
Où t : est le seuil d’anomalie ou (threshold)
b : le fond géochimique ou (background)
ξ : Déviation géométrique
Dans le cas où les courbes montrent des droites brisées, trois cas peuvent se présenter :
1- excès de basses valeurs, cas du Pb, Cu, Co et Mo. Le fond géochimique et le seuil
d’anomalie sont estimés de la même manière que précédemment.
52
2- excès de hautes valeurs, le point d’inflexion est conventionnellement pris comme seuil
d’anomalie Lepeltier (1969).
3- Cas d’une distribution bimodale, avec deux points d’inflexions sur la droite (cas du Ni).
Cela indique une population de basses valeurs et une population de hautes valeurs deux.
Le fond géochimique est estimé généralement au milieu du segment intermédiaire.
La deuxième méthode d’estimation du seuil d’anomalie, correspond au calcul suivant la
formule :
(
t = A X L + 2S L ) Où
A : antilogarithme
X L : moyenne arithmétique des logarithmes des valeurs
S L : Déviation standard

Pb Zn Cu Ba Mn Co Ni Mo
XL 2.110 4.183 3.362 5.288 5.330 2.493 2.596 1.912
SL : 0.693 0.508 0.636 1.390 1.289 1.097 1.211 1.043
bgraphique 25.11 39.98 39.81 158.48 316.11 31.62 19.95 5.01

bcalculé
8 ,25 65 ,56 28,87 198 ,14 206,65 12,11 13,42 6,77
t graphique 50.11. 199.52 79.43 2511.88 3162 125.89 15.84 63.09

t calculé 33.04 181.10 103.17 3197.10 2724.39 108.61 151.24 54.62

Tab. 5. Comparaison entre les valeurs graphiques et calculées


Où b : est le fond géochimique ou background
Et t : le seuil d’anomalie ou threshold.

CONCLUSION
La première partie consacrée aux statistiques élémentaires (histogrammes, courbes de
fréquences cumulées) et leurs utilisations, nous a permis de connaître :
- le type de distribution,
- le fond géochimique local des éléments traités,
- le début des teneurs anomales des différents éléments.

53
54
55
6.2.2. ANALYSE BIVARIEE

Dans le cadre d’une prospection géochimique, il est nécessaire de faire un traitement


univariable et multivariable afin de connaître les relations entre les éléments. Il est prouvé que
l’existence d’un élément indicateur dans un environnement géologique implique l’existence
d’autres, lorsqu’il existe une relation mutuelle entre ces éléments.
Le paramètre qui permet de distinguer cette relation est appelé le coefficient de corrélation
simple noté ρ : il est égale au rapport de la covariance de x et y, sur le produit de leurs écart
types ρ x etρ y

ρ ( x ; y ) = cov(x, y ) ⋅σ y Tel que : −1 ≤ ρ ≤ +1


σx

L’estimateur de ρ est généralement désigné par r : :

rxy = xy − x. y S x .S y

Avec xy : moyenne de x y

x : moyenne de la variable x

y : moyenne de la variable y

S x etS y : Ecart type des variables x et y

Les résultats du calcul des coefficients de corrélation relatifs aux différentes combinaisons des
éléments traités sont représentés par la matrice de corrélation ci- dessous afin de faciliter leur
lecture et leur interprétation.
N=275
PB ZN CU BA MN NI CO MO
PB 1
ZN 0.54077 1
CU 0.50192 0.43413 1
BA -0.08109 -0.13693 0.0358 1
MN 0.53369 0.29277 0.55354 0.09439 1
NI 0.62178 0.53458 0.73185 0.11226 0.65244 1
CO 0.42602 0.38635 0.6301 0.01919 0.57801 0.72204 1
MO 0.14892 0.14415 0.27632 0.08589 0.16407 0.22951 0.23012 1
Matrice de corrélations simples (roche)

56
Le niveau de signification des coefficients de corrélation des différents couples est une
information essentielle quant à la détermination de leur degré de corrélation. Il est donc
intéressant de connaître la valeur minimum du coefficient de corrélation significatif ( r0 ). Ce

dernier est calculé suivant la loi de Student (Marmi et Bourezg, 1989) et qui est inversement
proportionnel à la taille de l’échantillon. Il est estimé par la formule :

t2
r0 = Avec t : valeur de la variable de Student
t 2 + (n − 2 )
Et n : nombre d’échantillon n = 275
Au seuil de probabilité 99 % (t = 2.478) et ( r0 ) prend la valeur de 0.148.
La classification des coefficients de corrélation, en coefficients faibles, moyens, forts et très forts
suivant la méthode de Le Maréchal et Teil, 1973 (Marmi, 1989) est représentée dans le tableau
suivant :
Intervalle Type de corrélation Valeur de r
r0 à r0 + f Faible 0.148 < r ≤ 0.361

r0 + f à r0 + 2 f Moyenne 0.361 < r ≤ 0.574


Fort 0.574< r ≤ 0.787
r0 + 2 f à r0 + 3 f
Très fort 0.787< r ≤ 1
r0 + 3 f à r0 + 4 f

Où f = 1 − r0 4 = 0.213

Pour mettre en évidence les couples de variables qui reflètent une bonne corrélation, on a
considéré que les coefficients forts et très forts. Le tableau ci-dessous montre les différents types
de corrélations entre les éléments traités.
Couples de variables Pb - Ni Ni - Cu Ni - Mn Ni - Co Mn - Co Co-Cu
Coefficient de corr. 0.621 0.731 0.652 0.722 0.578 0.630

Type de corr. Fort Fort Fort Fort Fort Fort

Schéma simplifié des corrélations entre éléments


Co Mn
Ni
Cu Pb

57
DIAGRAMMES DE DISPERSION
Pour distinguer les vraies corrélations des fausses, en plus des calculs on a construit des
diagrammes de dispersion, ces derniers montrent clairement les corrélations entre les éléments
chimiques.
Les couples à fortes corrélations signalées précédemment sont confirmés après dépouillement de
leurs graphiques. Les couples (Ni-Cu), (Ni-Mn), (Ni-Co), (Mn-Co), (Co-Cu) montrent des
diagrammes avec des points dispersés en forme d’ellipsoïde dont le plus grand axe de cet
ellipsoïde est le Cœfficient directeur de la droite de régression linéaire simple (y = ax + b) sauf
pour le cas du (Pb – Ni) qui présente des points dispersés anarchiquement (Fig.17). Dans ce
dernier la corrélation est erronée dont il ne faut pas tenir compte réellement.

CONCLUSION

- La combinaison de la méthode graphique et le calcul numérique permet de déceler les


bonnes corrélations des fausses, cela permettra d’éviter une mauvaise interprétation des
résultats
- Cette méthode permet de faire ressortir des associations géochimiques en liaison avec des
minéralisations, les principales associations dégagées sont :
Mn-Ni-Co
Mn—Ni—Co 1ere association Co—Ni—Cu 2eme association

58
.

Fig. 17. Diagrammes de dispersion (roches)


59
6.2.3. ANALYSE FACTORIELLE

Cette analyse se propose en prospection géochimique de déterminer les liens existants entre
les éléments dosés. Ainsi pour aboutir aux éléments indicateurs du type de la minéralisation, le
traitement des données se fait pour l’ensemble des éléments en même temps.
Cette analyse appelée souvent ACP (analyse en composante principale), permet de déceler les
différentes associations qui sont cartographiées par l’intermédiaire des facteurs des individus, on
obtient des «anomalies multivariées». L’analyse comprend les étapes suivantes :
- calcul de la matrice de corrélation,
- diagonalisation,
- calcul des valeurs propres, vecteurs propres, facteurs de charge et facteurs des individus.
Les résultats obtenus après rotation orthogonale de la matrice factorielle (méthode Varimax
normalisée) sont représentés dans
le tableau ci- Fact.1 Fact.2 Fact.3 Fact.4 dessous :
PB 0.46054 -0.00602 -0.0122 0.71441
ZN 0.19751 -0.09265 0.09369 0.89408
CU 0.76255 0.0233 0.20285 0.2967
BA 0.02475 0.9881 0.05085 -0.07902
MN 0.82263 0.14308 -0.03712 0.16692
NI 0.81376 -0.1359 0.10462 0.40055
CO 0.84278 -0.02953 0.13236 0.13867
MO 0.14545 0.05175 0.9747 0.06326

Valeurs Propres 3.83202 1.15575 0.88708 0.70481


Cum.val. propres 3.83202 4.98778 5.87485 6.57967
Variance % 47.9003 14.4469 11.0884 8.81016
Cum.variance % 47.9003 62.3472 73.4357 82.2458

Poids Factoriel. Varimax. Normalisé (roche)


Extraction: Composantes Principale.

*RESULTATS DE L’ANALYSE FACTORIELLE

Le tableau précèdent donne les valeurs propres qui expriment la variance de chacun des facteurs.
Cette variance est alors comparée à la variance totale. Cela conduit à classer les facteurs par
ordre de variance exprimée. Ainsi, le facteur 1 exprime 47.9 % de la variance, le facteur 2 :
14.4%, le facteur 3 : 11% et le facteur 4 : 8.8%.Ces résultats montrent que le facteur 1 est très
important par rapport aux autres, le plan factoriel (1-2) exprime 62.34% de la variance ; de ce fait

60
la représentation des données dans ce plan rend compte de façon satisfaisante de leur structure.
Cependant, pour décrire correctement la structure réelle des données, on fait appel à 4 facteurs
(82.22% de variance exprimée).
La représentation graphique permet de réaliser une visualisation dans l’espace des 8 variables par
rapport aux 4 facteurs (Fig. 17). En outre, elle aide à leur interprétation.
- Le facteur 1 met en évidence une association géochimique représentée par les éléments
Cu, Mn, Co, Ni, ce qui confirme en premier lieu l’association géochimique de ces 4
éléments et en second lieu la nature des minéralisations. Ainsi, le Mn peut s’exprimer
dans les oxydes de manganèse en particulier sous forme de psilomélane. Le Cu,
représente une minéralisation cuprifère exprimée sous forme de chalcopyrite ou cuivre
gris dans laquelle sont associés Ni et Co. Comme on est dans un environnement
métamorphique, la biotite et d’autres minéraux contiennent souvent des inclusions des
sulfures de Ni, Co, Cu dont l’estimation quantitative reste difficile (Beus et Grigorian,
1977).
- Le facteur 2 fait ressortir le Ba tout seul, ce qui confirme une fois de plus son
comportement par rapport aux autres éléments, il est lié au gneiss et provient
probablement de la barytine. Cet élément est considéré comme stable.
- Le facteur 3 ne représente que le Mo, ce dernier se rencontre dans les feldspaths
potassiques et les plagioclases, les plus hautes teneurs se trouvent dans la magnétite
(Beus et Grigorian, 1977).
- Le facteur 4 isole le Zn, cet élément peut s’infiltrer dans le réseau cristallin de la biotite,
dans un environnement de roches intermédiaire et acide (Beus et Grigorian, 1977).

Schéma des associations géochimiques selon les 4 facteurs :

F1: Cu—Mn—Co—Ni
Cu—Mn—Co—Ni

F2: Ba

F3: Mo

Zn—Pb
F4:

CONCLUSION
L’analyse en composante principale dans notre cas n’a pas donné d’information nouvelle,
mais, elle a confirmé les associations géochimiques dégagées précédemment par l’analyse
bivariée.

61
Fig. 17. Représentation graphique des résultats de l’ACP (roches)

62
6.2.4. CARTOGRAPHIE GEOCHIMIQUE
Le but principal de l’établissement des cartes géochimiques d’isoteneurs est de mettre en
évidence les anomalies géochimiques primaires (concernant les roches) de les localiser
géographiquement et de les corréler avec l’environnement géologique. Le traçage des contours
d’ isoteneurs anomales tient compte des valeurs dépassant le seuil d’anomalie (threshold) des
différents éléments traités. L’application de la méthode de triangulation automatiquement à
l’aide du logiciel Wind Surfer a permis de tracer des contours des hautes valeurs, déterminant
ainsi graduellement les zones anomale. La superposition des cartes obtenues avec la carte
géologique, permet d’avoir une idée sur les relations existantes entre les anomalies et la géologie
du secteur (comprendre le contrôle des minéralisations).

DISCUSION

- Pb : Les anomalies de cet élément se localisent globalement à l’Est du secteur prospecté.


La plus importante anomalie de point de vue extension est celle de l’extrême Est, elle se
surimpose aux schistes du Paléozoïque. Celles du centre sud située sur le profil 3 entre
les stations (33-36) et du nord-ouest sur le profil 8 entre les stations (7-10) atteignent les
valeurs maximales du threshold (80 ppm), elles apparaissent à la limite d’affleurement
entre les gneiss oeillés du Protérozoïque et les schistes quartzitiques du Paléozoïque
(Fig.18)
- Zn : Les anomalies du Zn concordent globalement avec celles du Pb sur le plan
répartition. Les plus importantes se trouvent à l’Est sur le profil 4, au point
d’échantillonnage (52-53) associées aux faciès des schistes oxydés. Elles atteignent des
valeurs supérieures à 800 ppm. L’anomalie localisée sur le profil 3 entre les stations (33-
36) se superpose parfaitement avec celle du Pb précédemment citée (Fig.18).
- Cu : Une seule anomalie de Cu se situe dans le secteur de Raout-Lessoued, elle se trouve
à l’extrémité du profil 4, de petite extension et d’une valeur ne dépassant pas les 150
ppm. Elle apparaît sur les schistes très oxydés (Fig. 19).
- Ba : Les anomalies de cet élément se manifestent sur la partie ouest du secteur, à l’opposé
des anomalies précédentes. Elles sont nombreuses et se localisent toutes sur les gneiss.
Les plus importantes sont situées sur le profil 1, entre les points d’échantillonnage (10-
30) (Fig. 19). On peut imaginer que leur prolongement se poursuit vers le sud.
- Mn : Cet élément présente une importante anomalie, située dans le coin NE du secteur
sur le profil 5 et allongée suivant une direction NW-SE. Les hautes valeurs constituent

63
une série d’anomalies atteignant les 10000 ppm. Elle apparaît au dessus des schistes
oxydés du Paléozoïque (Fig. 20).

- Co et Ni : Ces deux éléments sont étroitement liés, leurs anomalies sont superposables,
soit du point de vue extension ou teneur. Les plus importantes sont localisées sur le profil
5 entre les piquets (58 - 62) associées aux schistes oxydés. Cela confirme bien la bonne
corrélation qui existe entre ces deux éléments (voir analyse bivariée). (Fig. 20 et 21).
- Mo : Les anomalies du Mo sont observables au SE du secteur d’étude. L’anomalie la plus
importante du Mo, se situe sur le profil 2, entre les points (51-58), elle apparaît au-dessus
des schistes quartziques, (Fig.21).

CONCLUSION

L’analyse des cartes d’isoteneurs des différents éléments, en corrélation avec la carte
géologique du secteur Raout-Lessoued, fait ressortir ce qui suit :
- Une relation très étroite entre les anomalies de l’ensemble des éléments (à l’exception du
Ba) avec le faciès des schistes du Paléozoïque,
- L’existence d’une liaison de ces éléments avec la faille supposée située au SE du secteur
et dont sa direction est SE-NW. On peut dire donc que le contrôle des minéralisations est
lithologique et structuale. Il est principalement lié au faciès des schistes oxydés et
quartziques du Paléozoïque.

64
Fig.18. Cartes d’isoteneurs du Pb et Zn (roches)

J : Jurassique : calcaires dolomitiques gris foncés Echelle : 1/ 20.000


T : Trias : grés quartzeux, rouges, rosâtres
P Z : Paléozoïque : schistes gris foncés lustrés, schistes noires
P R : Protérozoïque : Gneiss oeillé

Accidents tectoniques zones de limonitisation et ferruginisation


1 2 1 Certain
2 Probable

65
Fig.19
Fig. 19. Cartes géochimiques du Pb
18.Fig.18 Cu et
et Zn
Ba (roches)
(roches)

J : Jurassique : calcaires dolomitiques gris foncés Echelle : 1/ 20.000


T : Trias : grés quartzeux, rouges, rosâtres
P Z : Paléozoïque : schistes gris foncés lustrés, schistes noires
P R : Protérozoïque : Gneiss oeillé

Accidents tectoniques zones de limonitisation et ferruginisation


1 2 1 Certain
2 Probable

66
Fig. 20. Cartes géochimiques du Mn et Ni (roches)

J : Jurassique : calcaires dolomitiques gris foncés Echelle : 1/ 20.000


T : Trias : grés quartzeux, rouges, rosâtres
P Z : Paléozoïque : schistes gris foncés lustrés, schistes noires
PR : Protérozoïque : Gneiss oeillé

Accidents tectoniques zones de limonitisation et ferruginisation


1 2 1 Certain
2 Probable

67
Fig. 21. Cartes géochimiques du Co et Mo (roches)

J : Jurassique : calcaires dolomitiques gris foncés Echelle : 1/ 20.000


T : Trias : grés quartzeux, rouges, rosâtres
P Z : Paléozoïque : schistes gris foncés lustrés, schistes noires
P R : Protérozoïque : Gneiss oeillé

Accidents tectoniques zones de limonitisation et ferruginisation


1 2 1 Certain
2 Probable

68
6.3. PEDOGEOCHIMIE
La méthodologie adoptée pour la pédogéochimie est la même que celle utilisée en
lithogéochimie pour le traitement statistique des données.
Dans toute prospection géochimique, si les conditions de terrain le permettent la combinaison de
la lithogéochimie et pédogéochimie est d’un intérêt non négligeable. Cela permet de corréler les
résultats par les deux méthodes de prospection.
Plusieurs informations sont données par la pédogéochimie, telles:
- Le comportement des éléments dosés.
- La manifestation des minéralisations dans les sols couvrants les roches mères.
- La vérification des anomalies mises en évidence par la lithogéochimie, tout en tenant
compte de certains facteurs comme la mobilité, topographie,….
- Les associations géochimiques.
- Le repérage des éléments indicateurs d’une minéralisation cachée ou d’une
minéralisation oxydée.

* PROFILS GEOLOGO-GEOCHIMIQUES

Les courbes des teneurs des éléments Pb, Zn, Cu, Ba, Mn, Ni, Co, et Mo tracés suivant les
profils 4 et 6a (Fig. 22 et 23 ) nous ont permis de mettre en évidence la relation entre ces
éléments d’une part et les sols d’autre part. Ainsi, les hautes teneurs de ces éléments se
manifestent au contact des formations géologiques du Quaternaire et des schistes du
Paléozoïque. Les teneurs atteignent 50 à 60 ppm en Pb, 100 à 300 ppm en Zn, 400 à 600 ppm
en Cu, 500 à 2000 ppm en Ba, 2000 à 5000 ppm en Mn, 80 à 1000 ppm en Ni, 200 à 250 ppm en
Co et 10 à 80 en Mo.
Ces teneurs sont relativement plus fortes pour le Cu, Mn, Ni et faibles pour le Zn, Co et Mo par
rapport à celles obtenues en roches, par contre, elles sont presque les même pour le Pb et Ba.
Cela peut être expliqué par la mobilité de ces éléments.

69
Fig.22. Profils géochimiques (sols) Pr.4

70
Fig.23. Profil géochimique (sol) Pr. 6a

71
6.3.1. ANALYSE UNIVARIEE

Nous avons suivi la même démarche que celle utilisée en lithogéochimie.

A/ PARAMETRES STATISTIQUES

Les différents paramètres statistiques des données d’analyse des échantillons de sols sont
calculés de la même manière que ceux des roches, ils sont illustrés dans le tableau suivant :

Eléments Pb Zn Cu Ba Mn Ni Co Mo
Paramètres

N actifs 326 326 326 326 326 326 326 326


Minimum 5 50 5 75 8 2 2 1
Maximum 60 500 600 6000 5000 1000 250 80
Moyenne arithmétique 16.05 81.44 43.46 271.08 501.71 41.54 30.46 5.46
Moyenne géométrique 10.37 71.35 37.99 140.17 273.66 24.67 21.52 3.72
Médiane 10 50 40 75 300 30 20 4
Déviation standard 11.52 52.77 40.75 583.24 630.05 80.88 31.35 7.13
Cœfficient d’asymétrie 1.25 3.12 10.06 6.71 3.06 8.50 3.31 6.31
er
1 Quartile 10 50 30 75 100 12 10 2
3 emeQuartile 20 100 50 300 600 40 40 6

Paramètres statistiques (sols)


B/ HISTOGRAMMES

Les différents histogrammes établis en valeurs arithmétiques présentent la même allure


que ceux réalisés en lithogéochimie (discontinuité des classes, mode élevé dans les premières
classes). (Fig.24). La forme de la courbe des fréquences présente une asymétrie à gauche ce qui
indique une distribution lognormale. Alors on a converti les valeurs arithmétiques en valeurs
logarithmiques. Les histogrammes obtenus par ces dernières sont plus ou moins homogènes, qui
indiquent une population bimodale (une population de basses valeurs et une population avec des
courbes de fréquences symétriques (Fig. 25)

72
73
Mndes fréquences en valeurs arithmétiques (sols)
Tab. 6. Tableaux de distribution
Ni

Co

Co Mo

Zn
Pb

Ba
Cu

Fig.24.Histogrammes des valeurs arithmétiques (sols)

74
75
76
Pb
Zn

Ba
Cu

Mn Ni

Tab. 7. Tableaux de distribution des fréquences en valeurs logarithmiques (sols)

Co
Mo

Fig. 25.Histogrammes des valeurs logarithmiques (sols)

77
C/ COURBES DE FREQUENCES CUMULEES

Les droites de probabilités, tracées en valeurs logarithmiques sur le papier semi-log, (Fig. 22,
23) montrent que la distribution est lognormale pour tous les éléments traités. Obtention d’une
seule droite, cas du Cu et Co (population unimodale). Les droites à deux branches (population
bimodale), cas du Pb, Zn, Ba, Mn et Mo qui montrent un excès de basse valeurs, tandis que le Ni
présente une population bimodale avec excès de hautes valeurs.
Nous avons confirmé la lognormalité de la distribution, en utilisant le même test qu’en
lithogéochimie (test d’Ahrens et la formule ( X − 2 S ).

Pb Zn Cu Ba Mn Co Ni Mo

X 1.54 1.42 1.34 1.93 1.83 1.41 1.68 1.46


MG

X − 2S -6.9 -24.08 -38.04 -895.4 -758.39 -32.24 -120.22 -8.81

Ainsi, comme le montre le tableau ci-dessus, la distribution lognormale des éléments est
confirmée par le calcul.
Le fond géochimique et le seuil d’anomalie sont déterminés de la même façon que pour le cas
précédent (lithogéochimie). Les paramètres géochimiques des éléments sont indiqués sur le
tableau suivant :

Pb Zn Cu Ba Mn Co Ni Mo

XL 2.339 4.267 3.637 4.942 5.611 3.205 3.069 1.315


SL 0.688 0.472 0.465 0.943 1.130 0.953 0.819 0.862
bGraphique 15.84 63.09 39.81 158.48 398.10 25.11 31.62 6.30

bCalculé 10.37 71.35 37.99 140.17 273.66 24.67 21.52 3.72

t Graphique 50.11 199.52 125.89 1258.9 3162.07 158.48 158.48 25.11

t Calculé 50.18 183.44 96.30 925.09 2623.06 166.03 110.76 20.88

78
79
80
CONCLUSION

Pb Zn Cu Ba Mn Co Ni Mo
b graphique Litho 25.11 39.81 39.81 158.48 316.11 31.62 21.29 5.01
Pédo. 15.84 63.09 39.81 158.48 398.10 25.11 39.81 6.30
b Calculé Litho 8.25 65.56 28.87 198.14 206.65 12 .11 13.42 6.77
Pédo 10.37 71.35 37.99 140.17 273.66 24.67 21.52 3.72
Tableau comparatif du fond géochimique b ( sols et roches )

La comparaison du fond géochimique entre les sols et les roches ( tableau ci-dessus) montre des
valeurs plus élevées dans les sols à l’exception de Ba et Mo dont le fond géochimique dans les
roches est supérieur à celui des sols. Cela pourrait être expliqué par la présence de ces derniers
dans le réseau cristallin des feldspaths et les micas et après altération, ils sont libérés et lessivés
dans les sols (concentrations plus faibles).

81
6.3.2. ANALYSE BIVARIEE

La méthodologie suivi dans cette analyse est le même que celle exposée dans le cas
précédent (lithogéochimie). La visualisation des coefficients de corrélation relatifs aux différents
couples d’éléments formants la matrice de corrélation ci- dessous, montre que la majorité des
coefficients sont positifs, sauf pour le couple (Ba, Zn)

Matrice de corrélations simples (sol)


N=326
PB ZN CU BA MN NI CO MO
PB 1
ZN 0.43552 1
CU 0.45346 0.46994 1
BA 0.13145 -0.03731 0.04579 1
MN 0.59147 0.20221 0.32039 0.33186 1
NI 0.66372 0.59939 0.57303 0.10061 0.51406 1
CO 0.4564 0.37271 0.45954 0.16397 0.51536 0.62172 1
MO 0.29092 0.25801 0.23981 0.19628 0.42222 0.23695 0.35271 1

Le seuil de signification est égal à 0.128 pour l’intervalle de confiance de 99%.


La classification des coefficients de corrélation est représentée au tableau ci-dessous :

Intervalle Type de corrélation Valeur de r


r0 à r0 + f Faible 0.128 < r ≤ 0.346
r0 + f à r0 +2f Moyenne 0.346 < r ≤ 0.564
r0 +2f à r0 + 3f Fort 0.564< r ≤ 0.692
r0 + 3f à r0 + 4f Très fort 0.692 < r ≤ 1

DISCUSION

Les résultats des coefficients présentant une forte corrélation sont illustrés au tableau suivant :

Couples de variables Pb - Mn Pb - Ni Ni - Zn Ni - Cu Ni - Co
Coefficient de corr. 0.591 0.663 0.599 0.573 0.621
Type de corr. Fort Fort Fort Fort Fort

82
Ces corrélations sont représentées par le schéma simplifié suivant :
Pb Mn

Zn Ni Cu

Co
Il est a noté que malgré la positivité de ces coefficients, la corrélation reste insignifiante entre la
quasi totalité des éléments.

* DIAGRAMME DE DISPERSION

Les digrammes construits pour le même but que précédemment (lithogéochimie) ont révélé
après dépouillement qu’il s’agissait de fausses corrélations sauf pour le cas des couples (Cu- Ni)
et (Ni-Co) qui montre un nuage de points en forme d’ellipsoïde (Fig.28).
Donc on ne tient compte que des associations vérifiées aussi bien par le calcul que par
graphique.

83
Fig. 28. Diagrammes de dispersion (sols)

84
6.3.3. ANALYSE FACTORIELLE
Cette analyse a été effectuée dans le but de vérifier si elle confirme les tendances obtenues
précédemment et de repérer d’éventuelles corrélations nouvelles. Les résultats de l’analyse sont
représentés dans le tableau suivant :

Fact.1 Fact.2 Fact.3 Fact.4


PB 0.35182 -0.00989 0.03691 0.78356
ZN 0.86219 -0.07651 0.15892 0.10407
CU 0.74744 0.05531 0.05534 0.28668
BA -0.01267 0.98278 0.08285 0.12918
MN 0.01843 0.2254 0.27295 0.84649
NI 0.64832 0.02266 -0.02088 0.63421
CO 0.40522 0.09352 0.22101 0.60591
MO 0.14475 0.08715 0.95079 0.2071
Valeurs Propres 3.69064 1.258 0.77583 0.66666
Cum.val.prpres 46.133 15.725 9.69791 8.33322
Variance % 3.69064 4.94863 5.72447 6.39113
Cum.variance % 46.133 61.8579 71.5558 79.8891

Poids Factorielle. Varimax. Normalisé (sol)


Extraction: Composantes Principale..

Schémas des corrélations selon les quatre facteurs :

F1 : Zn---Cu---Ni

F2 Ba
2 associations géochimiques
F3: Mo
Mo

F 4: Pb---Mn---Ni---Co

La représentation graphique des corrélations entre les variables et les facteurs (Fig.29) a permis
de confirmer que les éléments Cu, Ni se corrèlent mieux positivement avec le facteur1, en plus
elle nous a révélé que le Zn fait partie de cette association. Ce résultat confirme aussi
l’enrichissement du sol en ces éléments, cela pourrait s’expliquer par la mobilité de ces derniers.
La corrélation selon le facteur 4 ne rend pas compte de la structure réelle des données, puisqu’il
ne représente que 8.33 % de la variance.

85
Fig.29.Représentation graphique des
résultats de l’ACP (sols)

86
6.3.4. CARTOGRAPHIE PEDOGEOCHIMIQUE

L’établissement des cartes géochimiques d’isoteneurs anomales pour les différents éléments
traités, nous a permis de mettre en évidence les auréoles de dispersion secondaires, ainsi que
leurs localisations géographiques. La corrélation avec l’environnement géologique nous guidera
à établir la relation probable avec les auréoles primaires.

DISCUSSION

- Les anomalies du Zn, Ni, Co, Mo, et Cu se correspondent globalement et se localisent


presque dans le même secteur, elles s’alignent sur le profil 4 (points50 à 70). Elles se situent
principalement dans la partie occidentale du Djebel Raout Lessoued (Fig. 29, 30,31 ,32). Les
plus importantes sont celles du Zn, Ni et Mo, elles atteignent des valeurs d’anomalies
maximales. Elles se manifestent au contact des sols surplombant les schistes du paléozoïque. Le
Cu se caractérise par une anomalie au NW du secteur, qui s’étale sur le profil 6 et 6a au niveau
des points 8 à 13. Elle se présente au contact des gneiss et schistes au sein des dépôts meubles.
- Mn présente une seule anomalie au NE sur les profils 6a et 7 (points38 et 42) Elle se
manifeste dans les sols se surimposant aux schistes paléozoïques.
- Les anomalies du Ba se répartissent différemment des précédentes, que ce soit du point de
vue teneur, extension ou localisation. Les anomalies se localisent plus particulièrement au sud et
au nord du secteur, au sein des dépôts couvrant les gneiss du Protérozoïque. L’anomalie située
sur le profil 3 (points47 et 53) apparaît sur la faille supposée de direction NW-SE.

CONCLUSION
Les anomalies pédogéochimique se manifestent dans les sols recouvrant le faciès schisteux. Elles
sont en étroite relation géographique avec celles mises en évidence par la lithogéochimie.

87
Fig.24

Fig. 29. Cartes géochimiques du Pb et Zn (sols)

J : Jurassique : calcaires dolomitiques gris foncés Echelle : 1/ 20.000


T : Trias : grés quartzeux, rouges, rosâtres
P Z : Paléozoïque : schistes gris foncés lustrés, schistes noires
P R : Protérozoïque : Gneiss oeillé

Accidents tectoniques zones de limonitisation et ferruginisation


1 2 1 Certain
2 Probable

88
Fig. 30. Cartes géochimiques du Cu et Ba (sols)

J : Jurassique : calcaires dolomitiques gris foncés Echelle : 1/ 20.000


T : Trias : grés quartzeux, rouges, rosâtres
P Z : Paléozoïque : schistes gris foncés lustrés, schistes noires
P R : Protérozoïque : Gneiss oeillé

Accidents tectoniques zones de limonitisation et ferruginisation


1 2 1 Certain
2 Probable

89
Fig. 31. Cartes géochimiques du Mn et Ni (sols)

J : Jurassique : calcaires dolomitiques gris foncés Echelle : 1/ 20.000


T : Trias : grés quartzeux, rouges, rosâtres
P Z : Paléozoïque : schistes gris foncés lustrés, schistes noires
PR : Protérozoïque : Gneiss oeillé

Accidents tectoniques zones de limonitisation et ferruginisation


1 2 1 Certain
2 Probable

90
Fig. 32. Cartes géochimiques du Co et Mo (sols)

J : Jurassique : calcaires dolomitiques gris foncés Echelle : 1/ 20.000


T : Trias : grés quartzeux, rouges, rosâtres
P Z : Paléozoïque : schistes gris foncés lustrés, schistes noires
PR : Protérozoïque : Gneiss oeillé

Accidents tectoniques zones de limonitisation et ferruginisation


1 2 1 Certain
2 Probable

91
CONCLUSIONS GENERALES

Après interprétation des résultats obtenus par les études :


géologiques, minéralogiques et géochimiques, nous pouvons apporter quelques critiques,
concernant l’orientation des profils géochimiques et les résultats d’analyses. On note une
irrégularité sur l’orientation des profils selon laquelle, la faille régionale de Ouelgets Chergui où
les profils devront passer perpendiculairement à cette dernière a diminué le rôle de cette faille,
pourtant important du point de vue minéralisation à l’échelle régionale. Quant aux analyses, les
résultats paraissent moins précis pour la prospection géochimique détaillée appliquée.
L’étude géologique du Djebel Raout –Lessoued donne une idée, sur le rôle joué par le
métamorphisme, la faille régionale Ouelgets Chergui ainsi que la structure plissée du Djebel
d’une part et la minéralisation d’autre part.
L’étude pétrographique des roches a permis de déterminer le faciès primordial qui a joué le
rôle de roche support de la minéralisation qui est représenté par les mylonites encaissées dans
les gneiss.
L’étude minéralogique a révélé que la minéralisation en surface est pauvre en minéraux
sulfurés. Elle est essentiellement représentée par la chalcopyrite sous forme de grains
disséminés, alors que la prospection géochimique par la méthode lithogéochimique a révélé que
les anomalies se localisent principalement dans la partie Est du secteur prospecté. Elles sont
généralement en liaison avec le faciès des schistes oxydés et les schistes quartzifiés.
La pédogéochimie a aussi donné des fortes anomalies, situées essentiellement dans la partie
orientale du secteur. Elles sont en relation avec les sols recouvrant les formations géologiques du
Paléozoïque.
En superposant les cartes d’isoteneurs des (Cu, Co, Ni, Mn), on note une parfaite
correspondance géographique des anomalies provoquées par ces éléments chimiques. Les
corrélations de ces éléments ont été confirmées par l’analyse en composante principale.
Il est recommandé d’effectuer des analyses quantitatives au niveau des auréoles primaires
possédant des teneurs élevées, en réduisant la maille d’échantillonnage.
Il est aussi intéressant de faire appel à des méthodes géophysique qui permettraient de dégager
de nouvelles données structurales sur ce secteur.

92
BIBLIOGRAPHIE

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VILA .J.M. (1980) : La chaîne alpine d’Algérie orientale et des confins algéro-tunisie.
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97
SOMMAIRE

INTRODUCTION……………………………………………………………………1
Chapitre1.
GENERALITES………………………………………………………………………..2
1.1. Aperçugéographique……………………………………………………….2
1.1.1.Situationgéographique………………………………………………………2
1.1.2.Relief…………………………………………………………………………..2
1.1.3. Réseauhydrographique…………………………………………………4
1.2.Historiquedes anciens travaux……………………………………………………6
Chapitre2
GEOLOGIE REGIONALE ET PALEOGEOGRAPHIE…………………………...8
2.1.Géologierégionale……………………………………………………………………. 8
2.1.1.Stratigraphie…………………………………………………………………..10
2.1.2.Structuretectonique………………………………………………… ……….17
2.2. Paléogéographie………………………………………………………………… ....19
Chapitre3.CADREGEOLOGIQUELOCAL… ........................................................................20
3.1.Géologielocale…………………………………………………………………….20
3.1Lithostratigraphie……………………………………………………………..20
3.1.2.Structure et tectonique………………………………………………….22
Chapitre 4. CADRE METALLOGENIQUE DES INDICES POLYMETALLIQUE
DU CHAMP MINIER D’AZZABA……………………………………………24
4.1. Introduction…………………………………………………………………….24
4.2. Rappel sur les gisements polymétalliques du NE Algérien……………………24
4.2.1. Environnement magmatique……………………………………………24
4.2.1.1. Gîtes et indices à Pb Zn Cu liés au magmatisme tertiaire…;24
4.2.1.2. Gîtes encaissés dans les terrains volcanogène d’allure stratiforme25
4.4.2. Environnement carbonaté…………………………………………………25
4.2.2.1. Gîtes de cassures et filoniens……………………………………25
4.2.2.2. Amas et lentilles stratiformes……………………………………26
4.3. Occurrences polymétalliques et mercuro-polymétallique du champ
minier d’Azzaba……………………… 26
4.3.1. Indices polymétalliques……………………………………………….26

98
4.4. Métallotectes déterminant la minéralisation……………………………………27
4.4.1. Facteurs régionaux27
4.4.2. Facteurs locaux………………………………………28
Chapitre ETUDE PETROGRAPHIQUE………………………………29
5.1. Travaux récents……………………………………………….29
5.2. Structures hôtes de la minéralisation…………………………29
5.2.1. Schistes Paléozoïque…………………………………….29
5.2.2. Corps de quartz…………………………………………30
5.2.3. Transformation des gneiss………………...……………32
5.3. Etude Métallographique………………………………………34
Chapitre 6. ETUDE GEOCHIMIQUE……………………………………37
6.1. Méthodes utilisées…………………………………………….37
6.1.1. Maille de prospection et d’échantillonnage……………….37
6.1.2. Type d’échantillonnage…………………………………….40
6.2. Lithogéochimie…………………………………………………….41
6.2.1. Analyse univariée…………………………………………….44
6.2.2. Analyse bivariée……………………………………………56
6.2.3. Analyse factorielle…………………………………………60
6.2 .4. Cartographie géochimique……………………………………63
6.3. Pédogéochimie…………………………………………………….69
6.3.1. Analyse univariée……………………………………………72
6.3.2. Analyse bivariée……………………………………………….81
6.3.3. Analyse factorielle……………………………………………84
6.3.4. Cartographie géochimique……………………………………87
Chapitre 7. CONCLUSIONS GENERALES........................................................ 91
BIBLIOGRAPHIE………………………………………………92

99

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