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Université Sidi Mohammed Ben Abdellah

Faculté des Sciences et Techniques


www.fst-usmba.ac.ma
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Année Universitaire : 2016-2017

Master Sciences et Techniques : Géoressources et Environnement


MEMOIRE DE FIN D’ETUDES

Pour l’Obtention du Diplôme de Master Sciences et


Techniques

Cartographie géologique, pétrologie magmatique et aperçu structuro-


métallogénique de l’extension est du gisement polymétallique à Cu, Pb, Zn,
Ag-Au d’Amensif (Haut Atlas occidental, Maroc)

Présenté par:
KEITA Madou
Encadré par:

- HINAJE Said, Professeur à la FST-Fès


- BOUKHIR Mohamed, professeur à la FST-Fès
- BOUKKEROU Salah, ingénieur géologue à la CMG-MANAGEM

Soutenu le 15 Juin 2017 devant le jury composé de:

- HINAJE Said Pr. à la FST-F encadrant


- BOUKHIR Mohamed Pr. à la FST-F co-encadrant
- EL AZZAB Driss Pr. à la FST-F: examinateur
- CHARROUD Mohamed Pr. à la FST-F: examinateur
- DAHIR Mohamed Pr. à la FSDM: examinateur
- BOUKKEROU Salah Ing. géologue à la CMG: invité

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Faculté des Sciences et Techniques - Fès
 B.P. 2202 – Route d’Imouzzer – FES
 212 (0) 535 60 29 53 Fax : 212 (0) 535 60 82 14
Remerciements

A l’issue de ce travail le plaisir est pour moi d’adresser ma reconnaissance aux personnes que
j’ai cotoyées et qui m’ont soutenu tout au long de mon cursus universitaire.

En premier lieu je tiens à remercier la Compagnie Minière de Guemassa (CMG-MANAGEM)


pour m’avoir donné l’occasion de passer mon stage de fin d’étude sur un sujet
pluridisciplinaire et aussi enrichissant que celui-ci. J’adresse ma profonde gratitude à Mr
BOUKKEROU Salah, chef du service géologique du gisement d’Amensif pour son
encadrement, sa disponibilité et surtout son sens critique et scientifique. Ma reconnaissance
s’adresse également à Mr KHALIFA Abdelali, responsable du service géologique du site
minier de Hajjar et de Koudiat Aïcha, pour l’attention particulière et le soutien qu’il a porté à
mon égard. Mes sincères remerciements vont à l’endroit de Mr HADDRAWI Saïd, directeur
du gisement d’Amensif pour avoir mis à ma disposition les moyens adéquats me permettant
de bien passer mon séjour à Amizmiz. Je remercie tout le personnel de la CMG pour leur
accueil et leur sens social.

J’adresse mes sincères remerciements au Pr. HINAJE Saïd et au Pr. BOUKHIR Mohamed
pour leur supervision, les conseils et les directives qu’ils m’ont prodigués afin que ce travail
puisse être mené à bien. Je profite pour remercier également tout le corps professoral du
département de géologie et de l’environnement de la Faculté des Sciences et Techniques de
Fès (FST-F), particulièrement ceux qui m’ont enseigné durant mon cycle de master, pour le
bagage scientifique qu’ils m’ont transmis.

Je ne saurai terminer cette partie sans adresser ma gratitude au docteur N’DIAYE Ismaïla
ainsi qu’à Mr DIARRA Alhousseyne pour leurs conseils et leurs clairvoyances. Je remercie
tous mes amis et tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à l’aboutissement de ce projet.

Je dédie ce travail à mes parents, sans qui je ne serai celui que je suis aujourd’hui ; à mes
deux sœurs ainsi qu’à la mémoire de mon petit frère. Je les remercie pour leur soutien moral
et inconditionnel et les exprime ma sincère gratitude.

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 B.P. 2202 – Route d’Imouzzer – FES
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Résumé

Le gisement polymétallique à Cu, Pb, Zn, Ag-Au d’Amensif se situe dans le massif ancien du Haut
Atlas, à 6 km au Sud de l’ancienne mine à Mo-W-Cu d’Azegour, et à environ 80 km au SW de la ville
de Marrakech.

La minéralisation à Amensif est encaissée dans des formations d’âge Cambrien inférieur. A l’amont
elle se localise au sein des dolomies et à l’aval à la limite entre les carbonates et les grauwackes. Cette
minéralisation de type filonien est subdivisée en trois parties : Le corps nord (riche en chalcopyrite) ;
le corps sud (chalcopyrite, galène, sphalérite, pyrite, arsénopyrite, bismuth et pyrrhotite) et le corps
extrême sud, porteur également de chalcopyrite.

En surface la S0 est surtout repérable dans les niveaux carbonatés et grauwackeux et suit une direction
qui varie du NW-SE au N00 et un pendage moyen de 45° vers le NNE voir E. Les failles sont classées
en quatre grandes familles (NNE-SSW, ENE-WSW, WNW-ESE et NNW-SSE à N-S). Deux types de
schistosité ont été prélevés sur le terrain : la schistosité de fracture S1 et la schistosité de crénulation
S2. Elles montrent chacune deux directions préférentielles : NNW-SSE (la plus fréquente) et WNW-
ESE. Les filons de rhyolites grises rencontrés sont souvent porteurs de disséminations de pyrite et se
présentent généralement de façon discontinue ; ils font des apparitions de 2 à 3 m puis disparaissent.
Le microgranite détecté dans la zone sud présente également des indices de chalcopyrite associée à de
la pyrite. Les textures les plus dominantes dans le gisement sont : la texture massive, bréchifiée,
disséminée, fissurale, rubanée et les textures de remplacement.

Notre travail a consisté en la réalisation d’une carte géologique au 1/3500, de l’extension du gisement
vers la zone est. Elle permettra d’avoir plus de détails sur les données lithostratigraphiques,
structurales et les manifestations magmatiques de la zone ; et leurs relations avec la mise en place des
minéralisations. Egalement, nous avons amorcé les études pétrographique (lames minces et sections
polies), structurale et métallogénique ; dans le but de modéliser les phénomènes minéralisateurs dans
un cadre pétro-structuro-minier associé à la tectogenèse hercynienne et même atlasique.

Mots clés : Massif ancien, Haut Atlas, gisement polymétallique, Amensif, structurale, cartographie,
lithologie, minéralisation, corps minéralisé, paragenèse.

1
Abstract
The Amensif Cu, Pb, Zn, Ag-Au polymetallic deposit is located in the ancient High Atlas massif, at 6
km in south from the former Mo-W-Cu mine in Azegour, and approximately 80 Km SW of the city of
Marrakech.

The mineralization at Amensif is cashed in Lower Cambrian formations. In upstream, it is localized


within the dolomites and downstream at the boundary between carbonates and grauwackes. This vein
type mineralization is subdivided into three parts: the northern body (rich in chalcopyrite); The
southern body (chalcopyrite, galena, sphalerite, pyrite, arsenopyrite, bismuth and pyrrhotite) and the
southern extreme body, also carrying chalcopyrite.

On the surface the S0 is mostly detectable in the carbonate and grauwacky levels and follows a
direction that varies from NW-SE to N00 and an average dip of 45 ° to the NNE see E. The faults are
classified into four major families (NNE-SSW , ENE-WSW, WNW-ESE and NNW-SSE to NS). Two
types of schistosity were collected in the field: schistosity of fracture S1 and schistosity of crumbling
S2. They show each over two preferential directions: NNW-SSE (most frequent) and WNW-ESE.
Green rhyolite veins founded in area often carry disseminations of pyrite and are generally
discontinuous ; they make appearances of 2 to 3 meters then disappear. The microgranite detected in
the southern zone also gets chalcopyrite indices associated with pyrite. The most dominant textures in
the deposit are: massive, brecciated, disseminated, fissural, ribboned texture and alternative textures.

Our work consisted in the realization of a geological map at 1/3500, of the extension of the deposit
towards the east zone. It will provide more details on the lithostratigraphic, structural and magmatic
features of the area; And their relationship to the development of mineralization. We also began
petrographic studies (thin plates and polished sections), structural and metallogenic; in order to model
mineralization phenomena in a petro-structuro-mining framework associated with Hercynian and even
Atlasic tectogenesis.

Key words: Ancient massif, High Atlas, polymetallic deposit, Amensif, structural, mapping,
lithology, mineralization, mineralized body, paragenesis.

2
Sommaire

Introduction générale............................................................................................................................... 8
I. Objectifs de l’étude ..................................................................................................................... 8
II. Situation géographique ................................................................................................................ 9
Chapitre 1 : Cadre général ....................................................................................................................... 9
I. Les domaines structuraux du Maroc ................................................................................................ 9
1.1 Le domaine Rifain ................................................................................................................... 10
1.2 Le domaine atlasique ............................................................................................................... 11
1.3 Le domaine mésetien ............................................................................................................... 11
1.4 Le domaine anti atlasique : ...................................................................................................... 11
II. Aperçu géologique du Haut Atlas occidental: .............................................................................. 12
2.1 Le sous-domaine occidental : .................................................................................................. 13
2.2 Le sous-domaine central (bloc de l’Ouzellarh) : ..................................................................... 14
2.3 Le sous-domaine oriental ........................................................................................................ 14
III. Aperçu lithostratigraphique du haut atlas occidental: ........................................................... 14
IV. Aperçu structural ................................................................................................................... 15
4.1 La faille d’Amizmiz : .............................................................................................................. 16
4.2 La faille d’Al Medinet : ........................................................................................................... 16
4.3 Tectonique hercynienne : ........................................................................................................ 17
4.4 Tectonique tardi-hercynienne (les failles N 70° E) ................................................................. 18
4.5 Tectonique post-hercynienne................................................................................................... 18
V. Aperçu magmatique : ................................................................................................................ 20
5.1 Granite d’Azegour ................................................................................................................... 21
5.2 Granite de Tichka .................................................................................................................... 22
VI. Contexte minier ..................................................................................................................... 23
6.1 Le gisement minier de l’Erdouz : ............................................................................................ 23
6.2 La mine d’Azegour :................................................................................................................ 25
6.3 Indice minéralisé de Tnirt :...................................................................................................... 26
Chapitre 2 : Extension Est du gisement d’Amensif............................................................................... 28
II. Etude lithostratigraphique : ....................................................................................................... 28
III. Etude des sondages carottés .................................................................................................. 29
3.1 Le sondage AMCF85 : ............................................................................................................ 29
3.2 Le Sondage AMCF87 .............................................................................................................. 32
Chapitre 3 : Etude structurale et magmatique ....................................................................................... 34

3
IV. Etude structurale .................................................................................................................... 34
1.1 La stratification S0 .................................................................................................................. 34
1.2 La schistosité ........................................................................................................................... 35
1.3 Les failles et les diaclases ........................................................................................................ 37
V. Etude magmatique et hydrothermale ......................................................................................... 42
1.1 Les rhyolites grises (voir noires) ....................................................................................... 42
1.2 Les rhyolites roses ............................................................................................................. 42
1.3 L’andésite .......................................................................................................................... 43
1.4 Les filons et les veines de quartz ....................................................................................... 44
1.5 Les veines de barytine ....................................................................................................... 47
1.6 La silicification .................................................................................................................. 47
Chapitre 4 : Etude pétrologique et métallogénique ............................................................................... 49
I. Etude pétrologique : .................................................................................................................. 49
1.1 L’andésite (TLFN1 et TLFN2):............................................................................................... 50
1.2 La rhyolite grise (TLFN12): .................................................................................................... 50
1.3 Le microgranite (TLFN4) :...................................................................................................... 51
1.4 La rhyolite rose (TLFN17) : .................................................................................................... 53
1.5 Interprétation : ......................................................................................................................... 54
II. Etude métallogénique ................................................................................................................ 55
2.1 Les phases minéralisées d’après les études antérieures : ......................................................... 55
2-2- Les textures de minéralisation ............................................................................................... 62
2.3 Les phases minéralisées observées d’après l’étude ci-présente ............................................... 68
Discussion et Conclusion ...................................................................................................................... 70
Annexes ................................................................................................................................................. 73
Références bibliographiques ................................................................................................................. 79

4
Table des illustrations

Figure 1: Situation géographique du secteur d’Amizmiz (Google earth, 2016)...................................... 9


Figure 2: A- Les domaines structuraux du Maroc (d’après Choubert set Marcais, 1956). B- Les
domaines structuraux hercyniens du Maroc (d’après Piqée, 1989). ...................................................... 10
Figure 3: Schéma structural présentant la situation du secteur d’étude dans le Haut Atlas (d’après
MICHARD ; 2008)................................................................................................................................ 12
Figure 4: Carte géologique du massif ancien du Haut Atlas (extrait de la carte géologique du Maroc au
1/1000000). ........................................................................................................................................... 13
Figure 5: Principaux accidents tectoniques et indices minéralisés au niveau du massif ancien du Haut
Atlas (D’après Ilmen, 2016) .................................................................................................................. 15
Figure 6: Système de failles conjuguées Erdouz-Al Medinet. A- Extrait de la carte géologique
d’Amizmiz. B- Cisaillement classique de Riedel montrant le système de failles conjuguées Erdouz-Al
Medinet (in Ilmen, 2016)....................................................................................................................... 17
Figure 7: Schéma structural du secteur de Tnirt montrant le jeu sénestre des failles N 90°E affectant
les filons tardifs de microgranite. .......................................................................................................... 19
Figure 8: Les différents granites dans le Haut Atlas occidental (Carte géologique de la zone
d’Amizmiz) ........................................................................................................................................... 21
Figure 9: Carte géologique du Massif de Tichka (Termier et al ; 1971, Gasquet, 1991) ...................... 23
Figure 10 : Coupe verticale et levé des travaux dans la mine nord de l’Erdouz (in Badra, 1993) ........ 24
Figure 11: carte géologique du secteur d’Azegour (Permingeat, 1957 ; in Ilmen, 2016) ..................... 26
Figure 12: Situation géographique de quelques gisements dans le district minier d’Amensif sur la carte
structurale du Haut Atlas occidental (in Ilmen et al ;2016)................................................................... 27
Figure 13 : Carte géologique simplifiée régionale de la Région Guedmiwa montrant les principales
structures tectoniques et la mise en place des massifs plutoniques et l'emplacement de la zone d'étude
(modification de Labriki, 1996; Dias et al., 2011). ............................................................................... 28
Figure 14: Couverture méso-cénozoïque située du côté NW du gisement. ........................................... 29
Figure 15: Colonne stratigraphique du sondage carotté AMCF85 accompagnée de la description (fin
du sondage à gauche) ............................................................................................................................ 31
Figure 16: Colonne stratigraphique du sondage carotté AMCF87 accompagnée de la description (fin
du sondage à gauche) ............................................................................................................................ 33
Figure 17: Rosace et pôles des plans de stratification ........................................................................... 34
Figure 18: Photo montrant la stratification au sein des grauwackes d’âge Viséen inférieur ................ 35
Figure 19: Rosace et pôles des plans de la schistosité S1 ..................................................................... 36
Figure 20: Schistosité de crénulation au sein des schistes.................................................................... 37
Figure 21: Traces cyclographiques et pôles des différentes failles A- Famille NNE-SSW. B- Famille
ENE-WSW à E-W. C- Famille NNW-SSE à N-S. C- Famille WNW-ESE .......................................... 38

5
Figure 22: Carte structurale du massif ancien montrant les principales failles régionales du secteur
d’étude (d’après Ilmen, 2016) ............................................................................................................... 39
Figure 23: A- Rebroussement de la faille N50 par une fracture postérieure N26 à jeu apparent senestre.
B- Plan de la faille N50 montrant de la barytine ................................................................................... 40
Figure 24: A- Faille majeure N165 affectant la coulée andésitique. B- Couloir de faille très altérée... 40
Figure 25: Filon de rhyolite noire d’âge Cambrien traversant les schistes et affecté par une faille N30 à
jeu décrochant dextre............................................................................................................................. 41
Figure 26: A- Filon de rhyolite noire microgrenue au sein des schistes. B- Cristaux de quartz et de
mica noir au sein d’un échantillon du filon. .......................................................................................... 42
Figure 27: Dyke rhyolitique rose d’âge permien orienté N100 ............................................................. 43
Figure 28: A- Coulée andésitique au milieu des grauwackes. B- Minéraux de plagioclases disposés de
façon aléatoire. ...................................................................................................................................... 44
Figure 29: Filon de quartz oxydé localisé au sein des schistes. ............................................................ 45
Figure 30: Réseau de veines de quartz au sein des formations de grauwacke ...................................... 46
Figure 31: Filon de quartz oxydé riche en plomb B- Présence de traces de malachite ....................... 46
Figure 32 : Veines de barytine de direction N90 au sein des schistes de la zone Sud. A- B- Barytine à
texture fibreuse. C-D- Petites veines de barytine de 2 cm, disposées de manière discontinue. ............ 47
Figure 33: A- Dolomie silicifiée avec des lignes de stratification. B- Echantillon de dolomie silicifié.
C- Filon de quartz au milieu d’une zone d’oxydation. D- Calc-schistes fortement silicifiés ................ 48
Figure 34: Carte montrant les points d’échantillonnage réalisé dans les formations du Viséen inférieur
de la zone d’étude .................................................................................................................................. 49
Figure 35 : Aspect microscopique des échantillons TLFN1 et TLFN2. A- Disposition des minéraux
sans orientation définie. B- Réorganisation des minéraux de plagioclase suivant une direction
préférentielle. Abréviations : Chl= Chlorite ; Mi= Microlithes ; Or= Orthose ; Pg=Plagioclase). ....... 50
Figure 36: Microphotographies montrant A- les principaux minéraux de la rhyolite grise B- la
Séricitisation de l’amphibole (Grossissement X100). Abréviations : Am= Amphibole ; Chl= Chlorite ;
Or= Orthose; Pg= Plagioclase; Src=Séricite. ........................................................................................ 51
Figure 37 : Aspect microscopique du microgranite portant des indices de chalcopyrite. A- et B-
Altération des minéraux primaires et apparition de chlorite. C- Traces de chalcopyrite. D- Chalcopyrite
associée à la pyrite. Abréviations : Cpy= chalcopyrite ; Py= pyrite ; Qtz= quartz ............................... 52
Figure 38: Echantillon montrant des indices de chalcopyrite en association avec la pyrite dans le
microgranite........................................................................................................................................... 53
Figure 39: Microphotographie de la rhyolite rose A- Aperçu au grossissement X40 B- Vue au
grossissement X100. Abréviations : Am= amphibole ; Or= Orthose ; Qtz= quartz .............................. 53
Figure 40: Néoformations de la chlorite à partir de l’amphibole. Abréviations : Am=Amphibole ;
Chl=Chlorite .......................................................................................................................................... 54
Figure 41: Aspects microscopiques des principales phases à Amensif. A- Sphalérite à chalcopyrite
disease. B- Cristal automorphe d’Arsénopyrite associé à la chalcopyrite. C- Association de sphalérite,
chalcopyrite et galène montrant une texture de remplacement. D- Remplacement partielle d’une pyrite
(Py) par la chalcopyrite. (D’après Ilmen, 2016). Abréviation : Asp = Arsénopyrite ; Cpy =
chalcopyrite ; Gn = Galène ; Qtz = Quartz ; Py = pyrite ; Sph = Sphalérite. ........................................ 56

6
Figure 42 : Microphotographies des nouvelles phases minérales découvertes à Amensif (D’après
Ilmen, 2016). A- Barytine postérieure à la galène associées à la dolomie de gangue. B- Association de
chalcopyrite, sphalérite, arsénopyrite et cuivre gris. C- rubanement entre pyrite et arsénopyrite. D-
Association d’arsénopyrite, pyrite, galène et chalcopyrite (D’après Ilmen, 2016). Abréviation : Asp =
Arsénopyrite ; Cpy = chalcopyrite ; Dol = dolomie ; Gn = Galène ; Py = pyrite ; Sph = Sphalérite. ... 57
Figure 43: Tableau montrant la composition chimique des phases minérales (MEB (wt. %)) (D’après
Ilmen, 2016) .......................................................................................................................................... 58
Figure 44 : Microphotographies des nouvelles phases minérales découvertes à Amensif A- association
de matildite, chalcopyrite (Ccp) et galène (Gn). B- Des inclusions de bismuth natif dans la matildite
(Mat). C- Inclusion de Hedleyite (Hd) dans la schirmerite (Sch). D- matildite dans la galène (Gn)
(D’après Ilmen et al, 2015a-b). Abréviations : Ccp = chalcopyrite ; Gn = galène ; Hd = Hedleyite ; Mat
= Matildite ; Schirmerite ....................................................................................................................... 60
Figure 45 : Inclusions de pyrrhotite en association avec la chalcopyrite disease dans la sphalérite. B-
Photomicrographie des inclusions de pyrrhotite dans une pyrite. Abréviations : Cpy = Chalcopyrite ;
Pyr = Pyrrhotite ; Py = Pyrrite ; Sp = Sphalérite (d’après ilmen, 2016)................................................ 61
Figure 46 : A, B, C- Microphotographies des différents aspects de la titano-magnétite du gisement
d’Amensif. D- Imagerie au microscope électronique à balayage (MEB) de la titano-magnétite.......... 62
Figure 47 : Différents aspects de la bréchification des minerais d’Amensif. A, B- Début d’une
bréchification d’un assemblage à pyrite massive et arsénopyrite à caractère hydraulique. C- Etat ultime
de la bréchification hydraulique. D- début du remplissage des interstices et les zones vides entres les
fragments de la pyrite et de l’arsénopyrite par la chalcopyrite. (D’après Ilmen, 2016). Abréviations :
Cpy = chalcopyrite ; Py = pyrite ; Asp = arsénopyrite ; Gn = Galène. ................................................. 63
Figure 48: Microphotographie montrant des cristaux de galène disséminés dans des formations de
grès. Abréviations : Ox = oxydation ; Pb = galène................................................................................ 64
Figure 49 : Carotte de tufs volcaniques présentant une fracture en quartz remplie de pyrite et un autre
niveau minéralisé avec texture en stockwerk ....................................................................................... 65
Figure 50 : A- Photographie d’un échantillon de fonds montrant un rubanement avec sphalérite
mielleuse, galène, chalcopyrite et barytine blanche. B- Photo d’un échantillon à rubanement pyriteux;
C- Rubanement avec deux générations d’Arsénopyrite pris en photo avec le MEB: en bordure une
génération à grains minuscules et à l’intérieur des méga-cristaux d’arsénopyrite avec inclusions de
sphalérite et du quartz pyramidal. D- Photomicrographie du MEB montrant une microtexture rubanée
entre pyrite et arsénopyrite (D’après Ilmen, 2016)................................................................................ 66
Figure 51 : A et B) Photomicrographies de la chalcopyrite (Ccp) disease dans la sphalérite (Sp). ...... 67
Figure 53: Associations minérales rencontrées dans le gisement A- Relation entre deux générations de
pyrite (une qui est grossière et l’autre de texture fine). B- Relation entre la chalcopyrite et la pyrite
fine. C- Dissémination de cristaux de galène (PbS) dans un échantillon oxydé prélevé à la surface. D-
Remplacement de la chalcopyrite par la sphalérite. Abréviations : Cpy= chalcopyrite ; Ox= oxyde de
fer ; Pb= galène ;Sph= sphalérite .......................................................................................................... 69
Figure 54: Rosace et pôles des failles répertoriées en surface .............................................................. 71
Planche 1 : Carte géologique des formations du Viséen inférieur de la zone d’étude au 1/3500.......... 74

7
Introduction générale
I. Objectifs de l’étude

Le but de ce travail est l’étude des structures géologiques de l’extension est du gisement
d’Amensif. Il s’agit surtout de recueillir le maximum d’informations sur le plan
cartographique, morphologique, lithostratigraphique, structural et magmatique de la zone.
Pour atteindre ce but nous avons suivi la démarche suivante :

la première étape qui porte sur l’étude macroscopique et lithologique des principaux
faciès ;

la deuxième étape consiste à effectuer le maximum de mesures structurales en


surface : stratification, schistosité, failles, directions et pendages de S0 et les
différentes intrusions filoniennes. Cette partie a été accompagnée par la réalisation
d’une carte au 1/3500.

ensuite, une cartographie détaillée au 1/3500 de l’extension est du gisement


d’Amensif, a été réalisée. Cette cartographie géologique est superposée à un plan
topographique de la même échelle. Elle est basée sur les levées de terrain (prospection
marteau, mesures des structures par boussole et repérages par GPS) ;

et la dernière étape est consacrée à l’étude microscopique des échantillons prélevés sur
le terrain

Parallèlement nous avons étudié deux sondages carottés réalisés dans la partie nord du
gisement afin d’obtenir plus d’informations sur les faciès.

8
II. Situation géographique

Le district minier d’Amizmiz fait référence au village d’Amizmiz qui est situé à 60 km au SW
de la ville de Marrakech. Il s’agit d’un village qui se trouve aux pieds des reliefs du Haut
Atlas occidental il est limité au Sud par Azegour, au Sud-Est par Ouirgane, à l’Est par
Aghbalou et Agdour au Nord par Ouled Mtaa et Lalla Takherkoust (Aguergou), et au Nord-
Ouest par Tizguine et Tifratine.

Figure 1: Situation géographique du secteur d’Amizmiz (Google earth, 2016).

Chapitre 1 : Cadre général


I. Les domaines structuraux du Maroc

Le sol marocain présente une grande diversité géologique et géomorphologique ; durant son
évolution géologique le Maroc a enregistré divers cycles orogéniques : cycles précambrien,
hercynien et alpin. Ils sont responsables de la structuration actuelle du pays en 4 grands
domaines structuraux (Choubert et Marcais,1956 ; Michard, 1976 ; Piqué et Michard, 1989 ;
Piqué, 1994) (fig.2) qui sont du Nord au Sud : le domaine rifain, mis place pendant
l’orogenèse alpine ; le domaine atlasique (le Haut Atlas et le Moyen Atlas) ; le domaine
mésetien, avec un substratum déformé et structuré durant l’orogenèse hercynienne et enfin le
domaine saharien et anti atlasique, structuré au cours de l’orogenèse éburnéenne et de

9
l’orogenèse panafricaine. Chacun de ces domaines présente des caractéristiques bien
particulières à lui.

Figure 2: A- Les domaines structuraux du Maroc (d’après Choubert et Marcais, 1956). B- Les domaines
structuraux hercyniens du Maroc (d’après Piqée, 1989).

1.1 Le domaine Rifain

Il s’agit d’un segment de la chaîne alpine périméditerranéenne, constituant avec les cordillères
Bétiques espagnoles l’arc bético-rifain. Cet ensemble montagneux se caractérise par le
développement de nappes de charriage à matériel secondaire et tertiaire. Il se prolonge vers
l’Est par le Tell algérien et Tunisien (Ben Aissi, 2008).

10
1.2 Le domaine atlasique

Le Haut Atlas est une grande chaine de montagne qui s’étend des côtes atlantiques d’Agadir
jusqu’en Tunisie à l’Est sur une distance de 2000 km avec une largeur qui varie de 60 à 80
km. Il constitue la pièce maîtresse du domaine atlasique (Michard, 1976). Il est allongé selon
une direction ENE-WSW, bordée par des accidents dits nord et sud atlasiques d’un rejet qui
dépasse les 3 km. C’est là où se dresse le Jbel Toubkal qui culmine avec une altitude de 4165
m (2e plus haut sommet d’Afrique après le Kilimandjaro avec ses 5895 m) ; Cet ensemble
forme un exemple typique de chaîne intracontinentale située à l’intérieur de la plaque
africaine (Mattauer et al., 1977). Il est subdivisé en trois grandes parties : le haut Atlas
occidental, central et oriental.

Le chaînon moyen atlasique se sépare du Haut Atlas dans la région de Beni-Mellal et il


s'étend en direction du Nord-Est jusqu'à Taza. Le Moyen Atlas regroupe deux entités
structurales différentes : Le moyen Atlas tabulaire appelé causse moyen atlasique et le moyen
Atlas plissé.

1.3 Le domaine mésetien

Il est reparti en deux zones (Méseta occidentale et orientale) séparées l’une de l’autre au
niveau des nappes Orientales (Michard, 1976). La Méseta occidentale comprend trois massifs
paléozoïques pénéplainés : le Maroc central, la Meseta côtière nord occidentale, les massifs
des Rehamna et des Jebilets et ses annexes du Haouz. Tandis que la meseta orientale est
représentée par le massif de Midelt, la chaîne des horsts et le Tazzeka.

1.4 Le domaine anti atlasique :

L’Anti-Atlas s’étend dans la moitié sud du Maroc depuis la bordure méridionale du Haut
Atlas au Nord jusqu’au flanc septentrional du bassin carbonifère de Tindouf situé sur la
plateforme saharienne au Sud (Choubert ; 1963). Son contexte géologique est caractérisé par
la présence d’un certain nombre de boutonnières à socle protérozoïque ancien avec une
couverture infracambrienne et cambrienne. Sa structure est le résultat des orogenèses
précambriennes ; par ailleurs les orogenèses hercynienne et alpine n’y ont engendré que des
plissements de couverture et des failles.

11
II. Aperçu géologique du Haut Atlas occidental:

On l’appelle le massif ancien ; sa partie la plus élevée est constituée de terrains cristallins
précambriens et paléozoïques. D’après Hoepffner et al. (2006) sa couverture mésozoïque
plissée apparaît à l’Ouest avec les couches tendres du couloir d’Argana et les calcaires des
Ida-ou-Tanane.

Figure 3: Schéma structural présentant la situation du secteur d’étude dans le Haut Atlas (d’après MICHARD ;
2008)

12
On retrouve une couverture plissée à la limite Nord du Haut Atlas occidental, d’Imi N’tanoute
à Amizmiz et au Sud entre le massif du Tichka et la plaine du Souss. Il est subdivisé à son
tour en trois sous-domaines :

2.1 Le sous-domaine occidental :

Ce sous-domaine est limité à l’Ouest par l’océan Atlantique et à l’Est par le promontoire
précambrien d’Ouzallarh. La partie occidentale comprise entre l’océan atlantique et le couloir
permo-triasique d’Argana est constituée de formations d’âge mésozoïque essentiellement
carbonatées. La partie orientale est formée essentiellement de terrains cambro-ordoviciens,
avec de puissantes formations volcano-détritiques à intercalations de bancs carbonatés épais et
contenant en inter-stratification d’importantes coulées volcaniques et pyroclastiques
(NELTMER, 1938 ; DE KONING, 1957 ; SCHAER, 1964 ; PETIT, 1976 ; CORNEE et al,
1987 ; BADRA , 1993 ; OUAZZANNI , 2000).

Figure 4: Carte géologique du massif ancien du Haut Atlas (extrait de la carte géologique du Maroc au
1/1000000).

13
2.2 Le sous-domaine central (bloc de l’Ouzellarh) :

De même que dans l’Anti-Atlas, les terrains les plus anciens du Haut-Atlas datent du
Précambrien. Ils sont constitués de roches métamorphiques et des granitoïdes précambriens
recouverts par les volcanites du Précambrien terminal et une série paléozoïque peu épaisse.
Dans ce domaine, la tectonique hercynienne est très modérée, et n’a développé aucune
structure pénétrative. Les couches ne sont que basculées et affectées par des failles post-
viséennes, témoins d’une compression E-W.

2.3 Le sous-domaine oriental

Contient la majeure partie des boutonnières d’Ait Tamelil (Jenny, 1983) et de Skoura (Laville,
1980) et le secteur de Tizi-n’Tichka. A la différence du domaine central, la série paléozoïque,
ici, est épaisse. Les plis majeurs sont souvent accompagnés d’une schistosité de plan axial,
ainsi que des failles directionnelles souvent orientées E-W à WNW-ESE.

III. Aperçu lithostratigraphique du haut atlas occidental:

Au Cambrien inférieur, ce domaine était une plateforme carbonatée peu profonde mais
subsidente, avec des récifs d’archéocyathidés et des dépôts détritiques. Les dépôts sont
épais d’environ 5000 m et sont constitués de grauwackes et de grésopellites au Cambrien
moyen.

En Ordovicien il est formé de grès à diplograptidés et minigraptidés et se termine par des


quartzites et microconglomérats (Piqué, 1979 ; Destombes et al., 1985 ; Hamoumi, 1988).

Pendant le Silurien le milieu était constitué d’ampélites noirâtres, de carbonates en bancs ou


en nodules surtout au Ludlow et des Scyphocrinites au Pridoli (Piqué et al., 2007).

Au Dévonien il est constitué d’argilites au cours du Lockhovien inférieur; de grès et de


conglomérats amenés par l’émersion à la fin du Lockhovien entre le Praguien et le Frasnien,
les dépôts seront minces, argilo-calcaires puis carbonatés (De Koning, 1957 ; Schaer, 1964 ;
Cornée, 1989).

14
Et au cours du Carbonifere le jeu de failles normales subméridiennes postérieures au
Dévonien et antérieures au serrage majeur hercynien s’accompagne de la mise en place de
sills basiques témoignant ainsi d’une phase d’extension (Feys et Greber, 1963).

Enfin durant le Permien des filons basiques au Sud d’Argana traversent le socle paléozoïque
et la base sans atteindre le sommet de la série rouge sus-jacente (Aït Chayb et al., 1998). Ils
sont de nature alcaline à transitionnelle. (Piqué et al., 2007).

IV. Aperçu structural


Dans le district minier d’Amizmiz les principales failles majeures sont : l’accident d’Imi
N’tanout, celui de Tizi N’test, la faille d’Azegour, la faille d’Erdouz, la faille d’Al Medinat, et
celle d’Anougal.

Figure 5: Principaux accidents tectoniques et indices minéralisés au niveau du massif ancien du Haut Atlas
(D’après Ilmen, 2016)

15
4.1 La faille d’Amizmiz :

Elle possède une direction globale E-W et un jeu senestre qui est attesté par la torsion de la
schistosité dans la partie Nord de la région d’Azegour. Cette faille inverse sert de séparateur
entre le bloc paléozoïque du Haut Atlas et le bassin mio-pliocène du Haouz.

4.2 La faille d’Al Medinet :

Il s’agit d’un réseau de failles complexe de direction variant de N85° à N120° E. Cet
accident, a été souvent négligé dans toutes les études entreprises dans le Haut Atlas occidental
(Ilmen, 2016). Il sert de limite entre le bloc cambro-ordovicien d’Erdouz au Sud et le bloc
cambrien d’Azegour au Nord. Les deux blocs sont, entre autre, couverts par les formations
méso-cénozoïques tabulaires du plateau du Dou- Ouzrou. Cette faille présente un
fonctionnement multiple et complexe. Durant la tectonique hercynienne elle a joué en
décrochement dextre à la suite d’une compression majeure de direction NW-SE à N-S. Par
contre lors de l’orogenèse alpine cette faille est réactivée en un chevauchement inverse à
vergence vers le Nord, en chevauchant les terrains paléozoïques du bloc d’Erdouz sur les
terrains sédimentaires de la couverture crétacée et tertiaire. Des miroirs de faille dans les
calcaires du Jbel Allaghine, montrent des stries au pitch 90° (Badra, 1993 ; Ilmen, 2011). Des
tectoglyphes observés sur les plans de cette faille indiquent le jeu inverse durant la
compression alpine. Cet accident est ramifié en deux branches au niveau du village de Tnirt:
une branche N70°E séparant les formations du Sénonien du Jbel Allaghine des formations à
schistes du Cambrien inférieur et moyen d’Amensif (Fig.6). Une deuxième branche de
direction N100° à N120° sépare les formations du Cambrien moyen de Talat n’Wareg des
formations du Cambrien inférieur et moyen de l’Adrar n’Takawcht au Sud (Labriki, 1996).

16
Figure 6: Système de failles conjuguées Erdouz-Al Medinet. A- Extrait de la carte géologique d’Amizmiz. B-
Cisaillement classique de Riedel montrant le système de failles conjuguées Erdouz-Al Medinet (in Ilmen, 2016).

4.3 Tectonique hercynienne :

 failles N70°E. N100°E


i

La trace hercynienne des accidents N 70E réactivés au cours de l'orogenèse alpine n'est pas
simple à déchiffrer, mais cela ne doit pas conduire à minimiser leur rôle dans la tectonique
hercynienne. Lagarde (1987) souligne le jeu dextre de l'accident du Tizi-n'Test lors de la mise
en place du granite de Tichka, qu'il considère synchrone de la déformation D2. Mattauer et al.
considèrent la présence de la schistosité de part et d'autre du tracé de l'accident du Tizi-n'Test
cornme critère d'estimation du rejet tardi-hercynien. La présence de cette schistosité dans le
compartiment sous-jacent fut attribuée par Petit (1976) plutôt à une déformation synschisteuse
dans une zone où existait déjà la rupture du Tizi-n'Test, hypothèse qui concorde avec le
caractère précoce de cette faille.

17
 Les failles subméridiennes

Cornée (1989) décrit dans le Haut-Atlas occidental une phase de plissement méridien où
les accidents N 20E jouent en décrochement dextre, synchrone du développement d'une
schistosité parallèle. Dans les Rehamna, Michard (1969) montre l'existence d'accidents N 30E
ayant un caractère synschisteux inverse et qui ont rejoué après la phase majeure (D2). Dans le
secteur de Guemassa des accidents subméridiens anciens sont réactivés en chevauchements
synschisteux (Boumane, 1987).

4.4 Tectonique tardi-hercynienne (les failles N 70° E)

A la fin de l'orogenèse hercynienne, les failles N 70E ont joué en cisaillement dextre (Proust,
1961; Michard et al., 1975; Petit, 1976). Le rejet au niveau de la faille de Takaoucht est de 14
km (estimé sur document B.R.P.M., inédit). Ce rejet n'est en fait que la résultante d'un
ensemble de déplacements dextres plus ou moins amplifiés par les mouvements senestres plus
tardifs. L'amplitude du mouvement latéral dextre est certes importante, mais elle reste difficile
à confirmer à l'état actuel des connaissances sur ces accidents.

4.5 Tectonique post-hercynienne

 Les failles N 70°E

Au cours du Permo-Trias, les failles de direction N. 70E ont rejoué en mouvements sénestres.
Le bassin à cette époque considéré comme structuré en graben subsident, est contrôlé par des
failles normales (Beauchamp ; 1981, 1983). Dans la zone de Taddart, comme au niveau du
secteur de Tnirt, les failles 90°E affectant les filons de microgranite (fig. 7) décalent ces
derniers avec un rejet latéral à 100 m. Les miroirs de failles montrent des stries au pitch 10°
suivant un jeu sénestre.

18
Figure 7: Schéma structural du secteur de Tnirt montrant le jeu sénestre des failles N 90°E affectant les filons
tardifs de microgranite.

Cette tectonique marquée par des mouvements normaux senestres des accidents N 70°E a été
reconnue par différents auteurs: Proust et al. (1977) indiquent un mouvement senestre post-
Permien et anté-Crétacé; à l'ouest de l'Erdouz, Cornée (1989) met en évidence une telle
déformation cassante senestre au Permien ; et d’après Laville (1981) dans le Haut-Atlas
central le bassin de Talouet permo-triasique est contrôlé par des accidents tardi-hercyniens N
60E, N 70E et N 120E.

 Les failles subméridiennes

L'activité de ces failles postérieurement au développement de la schistosité est très évidente.


Elles affectent toutes les structures hercyniennes et même les intrusions granitiques (Azegour,
Tnirt, Assif-el Mal). Les failles minéralisées recoupent des filons intrusifs post-schisteux de
microgranites. La présence de fentes NE-SW (post-schisteuses) à remplissage de quartz
indique l'existence d'une contrainte principale suivant la direction de l'axe de ces fentes, ce qui
suggère une relation possible entre cette direction de compression et le développement des
failles subméridiennes. Les miroirs de ces failles à pendage 60° vers l'Est, montrent en
plusieurs endroits des stries avec des pitchs 45°sud (failles de l'Erdouz et d'Assif-el Mal), et

19
parfois des stries horizontales (Faille d'Assif El Mal). Les autres stries observées sont peu
pentées et sont attribuées à des mouvements plus tardifs.

Dans le Haut-Atlas, les principaux bassins permo-triasiques se présentent en sillons N-S ou N


70E: tel est le cas des bassins d'Argana et du N'Fis. Le couloir d'Argana orienté N-S constitue
une dépression remarquable entre les domaines mésozoïque et paléozoïque du Haut-Atlas
occidental. Cette dépression est contrôlée par des failles normales subméridiennes (Genter,
1985; Ferrandini e al. 1987; Medina, 1983).

Dans le massif granitique d'Azegour, en partie recouvert par les terrains du Crétacé supérieur
une fracturation régulière N 20E à remplissage de quartz, hématite et barytine a été relevée.
Ces failles minéralisées disparaissent sous la couverture crétacée du plateau de Dou-Ouzrou.
Ce qui permet de fixer l'âge de leur remplissage dans une première approche entre celui du
granite 273 Ma (Mrini, 1985) et le Crétacé supérieur. Les failles NNE-SSW de Tnirt sont
également fossilisées par la couverture mésozoïque et limitées par les accidents E-W alpins.
Ces failles subméridiennes témoignent d'une activité synchrone des accidents N 70E. Elles
sont actives dans un contexte marqué par une distension NW-SE (Medina, 1983; Ferrandini et
al. 1987). Cette distension confirmée au Trias se poursuit probablement au Lias en rapport
avec la progression dans l'ouverture de l'Atlantique central. On soulignera que ces directions
de failles, déjà reconnues actives à l'époque tardi à post-panafricaine sont réactivées à
l'époque tardi à post-hercynienne.

V. Aperçu magmatique :

L’orogénèse hercynienne est responsable de la mise en place des granitoïdes tel que le granite
de Tichka et celui d’Azegour au sein du haut atlas occidental paléozoïque de Marrakech. Dans
le domaine central de l’Atlas paléozoïque de Marrakech se trouve des granitoïdes
précambriens recouverts par des volcanites du précambrien terminal. Les formations
paléozoïques sont principalement cambriennes et cambro-ordoviciennes avec probablement à
la base des faciès volcaniques du Précambrien terminal dans l'Ouneïn (Petit, 1976) qui se
localisent à l’Ouest du Bloc de l’Ouzellarh (Michard et al, 2008).

20
Figure 8: Les différents granites dans le Haut Atlas occidental (Carte géologique de la zone d’Amizmiz)

Au Cambrien inférieur, les dépôts détritiques sont accompagnés par des roches volcaniques
basiques de nature tholeïtique accompagnées d’un hydrothermalisme (Piqué et al, 2007). Le
Cambrien inférieur est représenté par des dépôts à dominante carbonatée et volcanique, dans
un bassin subsident où se manifeste un volcanisme syn-sédimentaire (coulées et tufs). Les
terrains sont recoupés par des granites hercyniens (Tichka, Azegour, Tighardine) et leurs
cortèges filoniens de lamprophyres micro-granitiques. Des dykes de porphyres granitiques
(subhorizontaux) ou de microdiorites (subverticaux) recoupent les formations gréso-
carbonatées du Cambrien inférieur et les gréso-péllites du Cambrien moyen.

5.1 Granite d’Azegour

Ce petit massif granitique, se montre dans la région d'Azegour dans le massif ancien du Haut
Atlas occidental, au SW d'Amizmiz, dans la région des Guedmiwa, près du village minier
d’Azegour, où il affleure en contre bas des plateaux crétacés en une ellipse de direction
NWSE, longue de 10 à 12 km, large de 2 km. Ce granite a métamorphisé la série hercynienne,
ici formée par le Cambrien (schistes et calcaires) très redressé et de direction approximative
N-S; mais l'érosion post hercynienne l'a complètement nivelé (Plateau d'Azegour-Toulkine,
1750 m). Il peut y avoir un prolongement très grand de ce granite rose. D’ailleurs on observe
jusqu’au secteur d’Amensif et de Talat-n’Warg des injections rhyolitiques ou micro-
granitiques roses qui pourraient avoir une liaison directe avec le granite d’Azegour. C'est un
granite composé de quartz, parfois isolé en grains bipyramidés, de feldspath orthose y sont
dominants; le mica est de biotite, mais elle est peu abondante. La roche est colorée en rose par
l'hématite et l'oligiste.

21
Par sa nature non déformée et non schistosée, le granite d’Azegour s’est mis en place après la
déformation syn-schisteuse hercynienne (Ait Ayad, 1987). Le granite d’Azegour est d’âge
Permien, il est alcalin hyper-alumineux d’origine mantellique. Il est intrusif dans une
formation volcano-carbonatée du Cambrien inférieur et développe un métamorphisme de
contact avec une auréole d’environ 1,5 Km d’extension. Le métamorphisme de contact a
engendré un gisement de type skarn (tactites), constitués de grenatites et de pyroxénites en
association avec une barre dolomitique transformée en cipolin ou silicifiée (Zarrouk, 2009).

5.2 Granite de Tichka

Le massif de Tichka est situé au SW de Marrakech à 50 km au NNE de Taroudant. Il affleure


dans la partie axiale du Haut Atlas occidental. Le massif du Tichka est le représentant
méridional des granites hercyniens du Maroc. Ce massif est situé dans les terrains primaires
métamorphisés. Il a la forme d’une ellipse d’environ 23 Km de long sur 10 à 12 Km de large.
Sa surface est d’environ 320 Km², dont 157 Km² sont occupés par des plutonites et 162 Km²
par des roches métamorphiques (Termier et al., 1971).

22
Figure 9: Carte géologique du Massif de Tichka (Termier et al ; 1971, Gasquet, 1991)

VI. Contexte minier

Le district minier d’Amizmiz situé au Sud de la ville de Marrakech fait une superficie de 500
km². Il renferme plusieurs mines et anciennes mines à savoir : l’ancienne mine polymétallique
à Pb-Zn-Cu-Ba d’Azegour, le gisement de l’Erdouz, la mine d’Assif El Mal et celle de
Tighardine.

6.1 Le gisement minier de l’Erdouz :

Le gisement de l'Erdouz se situe dans le versant nord du Haut-Atlas occidental à 86 km au


SW de Marrakech. Ce gisement se compose de deux sites d'exploitation: l'un situé sur le
versant nord, l'autre sur le versant sud. Les premiers travaux ont concerné particulièrement
des amas de galène. Sans doute en raison du cours du plomb à l'époque supérieur à celui du
zinc. A l’état d’aujourd’hui seules les tranchées de recherche ou grattage en surface peuvent

23
être visitées dans le site nord tandis que dans le site sud on peut acceder à la minéralisation en
place.

Dans la mine nord, trois filons principaux sont distingués dans une large zone de fracturation.
Leur configuration en coupe verticale (fig. 10) permet de les définir comme des filons
présentant des branches parallèles en profondeur. La géométrie des fractures minéralisées
tend vers un goulot d'étranglement où ont été effectués les derniers niveaux d'exploitation.
Cette fermeture de l'ensemble de la structure minéralisée coïncide avec l'épuisement de la
première colonne filonienne.

Figure 10 : Coupe verticale et levé des travaux dans la mine nord de l’Erdouz (in Badra, 1993)

Localement les fractures minéralisées ont tendance à s'orienter suivant une direction NW-S.
Les travaux de la zone sud suivent un filon de direction NNE dont la caisse et les étages
sont plus nettes par rapport à la partie nord. A Erdouz les faciès qui peuvent être rencontrés
sont les suivants : les schistes noirs et les métatufs carbonatés qui renferment la
minéralisation ; les calcaires noirs à nodules blancs de calcite et les calcaires silicifiés. Les

24
terrains de l'Erdouz situés à 12 Km au sud du granite d'Azegour et à 4 Km de la granodiorite
de Medinet sont recoupés par des roches acides en sills ou en filons.

6.2 La mine d’Azegour :

Le gisement d'Azegour se situe à 70 km au SW de Marrakech en passant par Amizmiz. La


création de la première concession remonte à 1921. Le cuivre fût la première ressource
exploitée ; la molybdénite fut signalée pour la première fois par De la Rüe et al.( 1925). Dans
les années cinquante, F. Permingeat découvre la scheelite. Le granite d'Azegour, d'âge
permien, est défini comme un granite alcalin hyper-alumineux d'origine mantellique. Ce
granite est intrusif dans une formation vo1cano-carbonatée d’âge Cambrien inférieur. La
partie méridionale du granite et de son auréole métamorphique sont recouvertes par les
terrains sédimentaires (grés rouges, marnes, calcaires) du Crétacé supérieur. Le
métamorphisme de contact engendre des skarns (tactites) constitués de grenatines et de
pyroxénites en association avec une barre dolomitique (barre centrale) transformée en cipolins
(Badra, 1993). On note là aussi des filons porphyriques acides et des microdiorites orientés
suivant une direction subméridienne qui recoupent les formations métamorphiques. Le
gisement d'Azegour a été exploité principalement pour le molybdène, le cuivre et
secondairement le tungstène. Ces métaux sont respectivement exprimés dans la molybdénite,
la chalcopyrite et la scheelite.

25
Figure 11: carte géologique du secteur d’Azegour (Permingeat, 1957 ; in Ilmen, 2016)

6.3 Indice minéralisé de Tnirt :

La zone de Tnirt se situe à 4 km au sud du village d'Azegour ; Dans ce secteur, affleure un


pointement de microgranite tardi-hercynien qui est séparé du massif d’Azegour par la faille
régionale de Medinet. Cette intrusion microgranitique, mis à jour par l'érosion à la suite du
soulèvement de ce bloc par le jeu verticale de la faille de Medinet, correspond
vraisemblablement à une masse magmatique plus importante en profondeur (Badra, 1993).
Autour de ce pointement de microgranite se développent des "tâches" de métamorphisme· de
contact où l'on reconnait des roches métamorphiques comparables à celles-existant-autour-du
granite d'Azegour : grenatites, pyroxénites généralement transformées en arnphibolites et
cipolin. Par ailleurs il ne s'agit que des zones métamorphiques développées sur quelques m2.
Les minéralisations présentes dans ce site, sans intérêt économique prouvé, apportent des
renseignements utiles à la métallogénie régionale. Il a été trouvé dans cette zone relativement
limitée, l'association de différents types de minéralisations: 1) un filon à Pb, Zn, Cu, Ba de
direction NE-SW; 2) à la limite sud du microgranite un amas de pyrite-mispickel développé

26
sur une direction de faille N 75E; 3) une minéralisation pyrométasomatique à Fe, Cu associée
à un niveau à grenatite. Enfin, à quelques centaines de mètres plus au nord du pointement de
microgranite se situe un indice de barytine karstique (4) ayant fait l'objet d'une petite
exploitation artisanale.

Figure 12: Situation géographique de quelques gisements dans le district minier d’Amensif sur la carte structurale
du Haut Atlas occidental (in Ilmen et al ;2016).

27
Chapitre 2 : Extension Est du gisement d’Amensif
I. Situation géographique
Le gisement polymétallique d’Amensif est situé sur la bordure nord du Haut Atlas occidental
au sein du district minier d’Amizmiz. Il se trouve à environ 4 km du granite d’Azegour et son
cortège filonien ; c’est une zone montagneuse dont les altitudes sont comprises entre 1400 m
et 2000 m.

Figure 13 : Carte géologique simplifiée régionale de la Région Guedmiwa montrant les principales structures
tectoniques et la mise en place des massifs plutoniques et l'emplacement de la zone d'étude (modification de
Labriki, 1996; Dias et al., 2011).

II. Etude lithostratigraphique :

Le secteur d’étude présente un socle d’âge Cambrien inférieur qui est constitué de dolomies,
de calcaire, de calc-schistes, de schistes et de faciès volcanosédimentaires formés
essentiellement de tufs pyroclastiques et de grauwackes.

28
La couverture est formée d’argiles, de marnes et de bancs calcaires d’âge méso-cénozoïque ;
elle n’affleure pas dans le secteur d’étude, on la retrouve surtout au NW d’Amensif dans les
reliefs du village de Tnirt.

Figure 14: Couverture méso-cénozoïque située du côté NW du gisement.

III. Etude des sondages carottés


Afin d’apprendre plus sur le comportement des faciès en profondeur nous avons étudié deux
sondages (AMCF85 et AMCF87) réalisés au niveau de la partie extrême nord du gisement.

3.1 Le sondage AMCF85 :

Il possède les propriétés suivantes

X= 223728,1274 Y= 61196,9116 Z=1765,12S direction= N354 profondeur=369,5 m

Dans ce sondage les faciès rencontrés sont les tufs pyroclastiques et les carbonates. Il montre
régulièrement des niveaux très silicifiés et parfois très oxydés en même temps (fig.15).
L’oxydation est surtout accentuée en allant vers la surface. Nous pensons qu’il s’agit
probablement de l’emplacement d’une paléo-nappe phréatique. Les différents cycles de
rabattement d’eau ont provoqué des réactions d’oxydo-réduction, enregistrées par les
différentes formations au fil du temps.

29
Le sondage a intercepté un niveau minéralisé qui contient des traces de sphalérite et aussi des
disséminations de pyrite. Par ailleurs les zones de failles, de bréchification et de forte
chloritisation sont assez courantes.

30
Figure 15: Colonne stratigraphique du sondage carotté AMCF85 accompagnée de la description (fin du sondage à gauche)

31
3.2 Le Sondage AMCF87

Il porte les caractéristiques suivantes : des coordonnées Lambert X=223727,2697 ;


Y=61196,4075 et Z=1765,12S ; une direction N315 ; une inclinaison de 52° par rapport à
l’horizontal et une profondeur de 335m.

Dans ce sondage le seul faciès intercepté reste les tufs pyroclastiques. Il présente une intense
silicification, des passages de filon rhyolitique, et deux niveaux faillés à 4,9 m et 12,5 m de la
surface (fig.16). A 125.10 m de profondeur des disséminations de chalcopyrite et de pyrite
accompagnées de sphalérite sont encaissées dans les tufs. On rencontre généralement des
bréchifications et quelques niveaux légèrement oxydés.

32
Figure 16: Colonne stratigraphique du sondage carotté AMCF87 accompagnée de la description (fin du sondage à gauche)

33
Chapitre 3 : Etude structurale et magmatique
Dans ce volet nous allons voir le comportement des différentes formations
lithostratigraphiques en réponse aux évènements tectoniques survenus dans la region. Nous
allons également aborder les relations qui existent entre les manifestations magmatiques
rencontrées sur le terrain et leurs encaissants.

IV. Etude structurale


Cette partie va se porter sur l’étude de l’évolution de la stratification, de la schistosité, et des
fractures au sein des différentes formations.

1.1 La stratification S0

Les plans de stratification sont rarement visibles à la surface ; néanmoins nous avons pu
effectuer un certain nombre de mesures. Elles montrent que la S0 porte une direction qui varie
du NW-SE au N00 et un pendage moyen de 45° vers le NNE voir E (fig.17). En surface cette
S0 est surtout repérable dans les niveaux carbonatés et grauwackeux (fig.18).

Figure 17: Rosace et pôles des plans de stratification

34
Figure 18: Photo montrant la stratification au sein des grauwackes d’âge Viséen inférieur

1.2 La schistosité

Les mesures de plan de la schistosité de fracture S1 montrent une certaine uniformité, elles
présentent une direction moyenne comprise entre NNW-SSE et WNW-ESE avec un pendage
allant de 40° à 50°ENE (fig.19). En outre, nous avons prélevé quelques mesures où
l’orientation des plans est tout à fait différente de la tendance générale (N15, 66°E ; N35,
42°SE, N85, 20°N). Pour la direction N15, il s’agit d’une zone située près d’une faille de
direction N175 avec un jeu inverse. Nous pensons que cette dernière joue un rôle dans la
modification de l’orientation du plan de S1. Pour les deux autres directions nous n’avons pas
trouvé d’éléments qui peuvent expliquer le changement.

35
Figure 19: Rosace et pôles des plans de la schistosité S1

La schistosité de crénulation S2 se manifeste surtout dans les schistes, mais repérable parfois
dans les calcaires (Fig.20). Nous les avons regroupées en deux familles : la famille de
direction subméridienne et la famille NW-SE.

36
Figure 20: Schistosité de crénulation au sein des schistes

1.3 Les failles et les diaclases

Dans le secteur les failles observées suivent plusieurs directions que nous avons regroupées en
4 grandes familles (fig.21):

- la famille NNE-SSW

- la famille ENE-WSW à E-W, qui porte parfois des minéralisations de barytine

- les failles WNW-ESE, souvent porteuse également des remplissages à barytine

- et les failles NNW-SSE à N-S.

D’après les travaux de S. Ilmen (2016) les minéralisations de ce gisement sont contrôlées par
un réseau de failles de directions N20, N60 et N90. Parmi les 4 familles que nous avons
dénombrées dans notre secteur seules les deux directions ENE-WSW et WNW-ESE portent
parfois des remplissages à barytine.

37
Figure 21: Traces cyclographiques et pôles des différentes failles A- Famille NNE-SSW. B- Famille ENE-WSW à E-
W. C- Famille NNW-SSE à N-S. C- Famille WNW-ESE

Sur le terrain nous avons noté une apparition fréquente de failles verticales ; on les repère
surtout dans les carbonates et les schistes. Dans l’ensemble elles suivent une direction
moyenne de N62 et sont parfois bréchifiées. On dénombre par ailleurs un grand nombre de
fractures sans déplacement apparent (diaclases) surtout dans les niveaux grauwackeux. Elles
peuvent être regroupées en deux grandes familles : la famille de direction NNE-SSW à NE-
SW et la famille NNW-SSE. Au cours de l’orogenèse hercynienne la zone d’étude se trouvait
dans un grand couloir de cisaillement dextre orienté N50, formé par deux principaux

38
décrochements dextres (fig.22); l’accident d’Imi n’Tanout et celui de Tizi-n’Test de
directions respectives N45 et N70 (Ilmen, 2016).

Figure 22: Carte structurale du massif ancien montrant les principales failles régionales du secteur d’étude
(d’après Ilmen, 2016)

L’étude statistique des failles d’Amensif a révélé la dominance de la famille N70°E


hercynienne. Ces fractures hercyniennes sont empruntées par la suite par des fluides
hydrothermaux minéralisateurs. Ces fluides qui sont probablement d’âge tardi à post-
hercynien (granite d’Azegour) ont déposé l’essentiel des minéralisations économiques dans
ces structures faillées (Ilmen, 2016). Ceci montre que dans le gisement d’Amensif la
minéralisation est liée à un contrôle structural.

Au début de la partie Sud on peut apercevoir le rebroussement d’une faille N50 avec un
pendage de 46°SE par une autre qui est orientée N26 (fig.23). Cette faille est souvent remplie
de barytine.
39
Figure 23: A- Rebroussement de la faille N50 par une fracture postérieure N26 à jeu apparent senestre. B- Plan de
la faille N50 montrant de la barytine

Au sein de la coulée andésitique située dans la partie nord on observe particulièrement une
grande faille (couloir de faille d’1m et demi) orientée N165 avec un pendage de 78°W
(fig.24A). Ce couloir de faille présente une altération très accentuée, notamment de la
chloritisation (fig.24B). Il influence l’orientation des plagioclases ; au niveau des contacts les
plagioclases se dressent de façon linéaire parallèlement aux plans de la faille (fig.35B).

Figure 24: A- Faille majeure N165 affectant la coulée andésitique. B- Couloir de faille très altérée

40
Par ailleurs nous avons trouvé un filon rhyolitique dans la partie sud qui a été recoupé par une
faille N30 à jeu décrochant dextre, matérialisé par le décalage bien visible (voir fig.25).

Figure 25: Filon de rhyolite noire d’âge Cambrien traversant les schistes et affecté par une faille N30 à jeu
décrochant dextre.

Les plans de fractures sont très courants sur le terrain ; au sein des dolomies on peut y trouver
4 à 5 familles de fractures (N33 ; N59 ; N96 ; N102 ; N150). Par ailleurs dans les grauwackes
on a pratiquement une seule famille de fractures (N75, 49°S ; N84, 70°S ; N88, 70°S)

41
V. Etude magmatique et hydrothermale

Dans le secteur étudié les manifestations magmatiques sont nombreuses, il s’agit notamment
des dykes rhyolitiques roses, des filons de rhyolites grises, des coulées andésitiques, des
intrusions microgranitiques ou encore des filons et veines de quartz.

1.1 Les rhyolites grises (voir noires)

Ils sont assez courants dans la partie sud du secteur d’étude. Ces rhyolites sont la plupart du
temps orientés NW-SE voir NNW-SSE avec un pendage fort vers le NE (fig.26). Elles se
présentent généralement de façon discontinue ; ils font des apparitions de 2 à 3 m puis
disparaissent sous les schistes.

Figure 26: A- Filon de rhyolite noire microgrenue au sein des schistes. B- Cristaux de quartz et de mica noir au
sein d’un échantillon du filon.

1.2 Les rhyolites roses

Il s’agit d’intrusions volcaniques leucocrates, de couleur rose très fréquentes sur le terrain.
Dans la zone est, on constate une certaine alternance entre deux de ces rhyolites roses et deux
autres rhyolites grises espacées de 50 à 100m. Chacune de ces intrusions présente une
épaisseur apparente d’environ 5 m. L’une des rhyolites roses et les deux autres qui sont grises
possèdent presque toutes la même orientation (respectivement N165 ; N150 et N172) avec un
pendage vers le NE, par contre la deuxième rhyolite rose est orientée N10. Dans d’autres

42
endroits du secteur d’étude on rencontre des rhyolites roses (figure 27) qui empruntent surtout
deux directions : N10 et N100.

Figure 27: Dyke rhyolitique rose d’âge permien orienté N100

1.3 L’andésite

Une coulée andésitique s’intercale au milieu des formations de grauwacke de la partie sud
(fig.28). Sur le plan macroscopique on elle présente des amphiboles, de la biotite, de la
muscovite et des plagioclases. Ces dernières prennent le même sens d’orientation N165 que le
couloir de faille décrit ci-dessus (fig.24) quand elles sont situées à son voisinage.

43
Figure 28: A- Coulée andésitique au milieu des grauwackes. B- Minéraux de plagioclases disposés de façon
aléatoire.

1.4 Les filons et les veines de quartz

Dans les schistes on repère plusieurs filons de quartz parallèles qui suivent la même direction
(N165) avec un pendage de 53° E et une puissance allant de 30 à 50 cm. Ces filons de quartz
peuvent être l’équivalent de fentes de tension indiquant une compression subméridienne
(Ilmen, 2016). Leur continuité est le plus souvent masquée par les épandages quaternaires
(fig.29).

44
Figure 29: Filon de quartz oxydé localisé au sein des schistes.

Ils montrent de l’oxydation et présentent parfois des traces de pyrite, et sont encaissés dans les
schistes.

Ces filons et veines de quartz suivent diverses directions : NW-SE à NNW-SSE pour la
plupart, E-W et NE-SW. De manière générale ces veines de quartz suivent les plans de
schistosité S1 et présentent une épaisseur qui dépasse rarement les 3 cm.

Au sein d’un niveau de grauwackes nous avons aperçu un réseau de veines de quartz (trois
familles) qui s’entrecoupent (fig.30). La plus antérieure est la famille de veines qui suit la
direction N135 ; ces veines possèdent une puissance de 3 cm. Elles sont recoupées par une
deuxième génération dont les veines sont assez épaisses (5 cm) et suivent une direction N170.
Les plus récentes sont les veines de direction N40, elles possèdent une faible épaisseur. Nous
déduisons de ceci que la famille de veines et de filons de quartz NE-SW est plus récente que
celle qui est NW-SE voir NNW-SSE.

45
Figure 30: Réseau de veines de quartz au sein des formations de grauwacke

Dans la partie ouest on rencontre des filons de quartz N00 au sein d’une zone très oxydée ; ils
montrent une minéralisation de galène massive avec des traces de malachite (fig. 31).

Figure 31: Filon de quartz oxydé riche en plomb B- Présence de traces de malachite

46
1.5 Les veines de barytine

Nous avons remarqué que les veines de barytine présentes en surface empruntent surtout la
direction N90. Dans la zone sud ces veines sont la plupart du temps de petites dimensions
(épaisseur inférieure 4 cm) et discontinues (fig.32). Il en est de même à l’Ouest où certaines
veines empruntent une direction N6 avec un pendage de 70° vers l’W. Nous pensons alors
qu’il y’a deux phases minéralisatrices à barytine, elles sont associées aux fractures E-W et
subméridiennes.

Figure 32 : Veines de barytine de direction N90 au sein des schistes de la zone Sud. A- B- Barytine à texture
fibreuse. C-D- Petites veines de barytine de 2 cm, disposées de manière discontinue.

1.6 La silicification

Il est important de signaler la présence d’une zone carbonatée très silicifiée ; on ne voit
pratiquement que de la silice (fig. 33A,B et D). Cette zone couvre un périmètre si large faisant
environ 80 m². Cette silicification s’accompagne souvent par une forte oxydation (fig.33C).

47
Figure 33: A- Dolomie silicifiée avec des lignes de stratification. B- Echantillon de dolomie silicifié. C- Filon de
quartz au milieu d’une zone d’oxydation. D- Calc-schistes fortement silicifiés

48
Chapitre 4 : Etude pétrologique et métallogénique
Nous allons aborder dans ce chapitre, l’étude des différentes phases minéralisatrices, les
paragenèses minérales, la texture des minerais ainsi que les relations entre les minéralisations
et les encaissants. De même nous allons essayer de définir les relations entre les
minéralisations, la déformation et le magmatisme.

Après échantillonnage à la surface et dans les galeries, 6 lames minces et lames minces polies
(TLFN1 ; TLFN2 ; TLFN4 ; TLFN12 ; TLFN17 ; TLFN20) et 6 sections polies (TLFN4 ;
TLFN19 ; TLFN22 ; TLFN24 ; TLFN27 ; TLFN28) ont été confectionnées et observées au
microscope à lumière transmise et réfléchie.

I. Etude pétrologique :
Le travail réalisé dans cette partie, nous a permis de faire la lumière sur la nature et les traits
caractéristiques d’un certain nombre de structures rencontrées. Le but était de parvenir à leur
identification et décrire leur principale caractéristique.

Figure 34: Carte montrant les points d’échantillonnage réalisé dans les formations du Viséen inférieur de la zone
d’étude

49
1.1 L’andésite (TLFN1 et TLFN2):

Ces roches correspondent à des échantillons prélevés dans des coulées magmatiques
d’âge postérieur au Viséen inférieur. Elles présentent des phénocristaux de plagioclases
distinguables à l’œil nu ; au microscope on aperçoit les macles multiples. Elle montre aussi
quelques minéraux de feldspath potassique à macle simple (orthose) et des microlithes de
plagioclase qui baignent dans une pâte de verre volcanique. Dans la lame TLFN2 les
plagioclases sont disposés linéairement suivant une direction presque uniforme, ce qui n’est
pas le cas dans la première (fig. 35).

Figure 35 : Aspect microscopique des échantillons TLFN1 et TLFN2. A- Disposition des minéraux sans
orientation définie. B- Réorganisation des minéraux de plagioclase suivant une direction préférentielle.
Abréviations : Chl= Chlorite ; Mi= Microlithes ; Or= Orthose ; Pg=Plagioclase).

1.2 La rhyolite grise (TLFN12):

La lame TLFN12 présente surtout des cristaux de plagioclases automorphes avec des macles
polysynthétiques à peine visibles. Toutefois, on aperçoit une matrice remplie de microlithes
de plagioclases désordonnés caractéristique des roches volcaniques ; la matrice contient
également des reliques d’amphibole, de la chlorite et de la séricite (fig.36).

50
Figure 36: Microphotographies montrant A- les principaux minéraux de la rhyolite grise B- la Séricitisation de
l’amphibole (Grossissement X100). Abréviations : Am= Amphibole ; Chl= Chlorite ; Or= Orthose; Pg=
Plagioclase; Src=Séricite.

1.3 Le microgranite (TLFN4) :

L’échantillon est constitué en majeure partie par des microcristaux de quartz plus fréquents
avec parfois des golfes de corrosion, des plagioclases et de la chlorite (fig.37).

51
Figure 37 : Aspect microscopique du microgranite portant des indices de chalcopyrite. A- et B- Altération des
minéraux primaires et apparition de chlorite. C- Traces de chalcopyrite. D- Chalcopyrite associée à la pyrite.
Abréviations : Cpy= chalcopyrite ; Py= pyrite ; Qtz= quartz

Sur le terrain cette roche présente en certains endroits plusieurs traces de chalcopyrite
accompagnées par la pyrite (fig.38). La lame et la section polies de la roche montrent de la
chalcopyrite avec un contour xénomorphe, qui se présente souvent seule, mais parfois en
association avec la pyrite (fig.37).

52
Figure 38: Echantillon montrant des indices de chalcopyrite en association avec la pyrite dans le microgranite

1.4 La rhyolite rose (TLFN17) :

C’est une roche constituée de cristaux de quartz en grande partie, d’orthose, de la hornblende,
de biotite et de plagioclase dans une mésostase microcristalline qui présente souvent des
tâches d’oxyde (fig.39). Cette roche acide possède une structure hémicristalline, et correspond
en effet à une rhyolite.

Figure 39: Microphotographie de la rhyolite rose A- Aperçu au grossissement X40 B- Vue au grossissement X100.
Abréviations : Am= amphibole ; Or= Orthose ; Qtz= quartz

53
1.5 Interprétation :

Après étude des lames TLFN1 et 2, on constate en effet qu’il y a eu une modification dans
l’orientation des minéraux de plagioclases. Dans la première lame, les directions prises par les
minéraux sont aléatoires, par contre dans la seconde elles sont uniformes (fig.35). Cette
dernière a été échantillonnée prêt d’un couloir de faille N165, et nous pensons que cette
orientation des minéraux résulte du jeu de la faille ; elle a probablement joué pendant que la
coulée était encore visqueuse. Nous avons pensé à une fluidalité due à l’écoulement de la
lave. Mais son équivalent n’a été trouvé nulle part dans la coulée andésitique en dehors de la
zone de faille.

A la lumière de l’étude de ces deux échantillons au sein de cette coulée magmatique on


constate qu’elle présente une texture microlithique (fig.35). Il s’agit en l’occurrence d’une
andésite. Les plagioclases et les amphiboles présents sont des reliques, ils sont très altérés
donnant lieu à la formation de la chlorite (fig.40).

Figure 40: Néoformations de la chlorite à partir de l’amphibole. Abréviations : Am=Amphibole ; Chl=Chlorite

La rhyolite grise d’où provient l’échantillon TLFN12 a subi une altération qui est assez
poussée. Toutefois, on observe au microscope des reliques de plagioclases très altérés ; avec
formation de nouveaux minéraux. En temps normal les macles sont bien matérialisées par des
lamelles facilement visibles. Mais ici elles sont très petites et difficile à repérer à cause de
l’altération. La chlorite en tant que minéral d’altération ferromagnésien a besoin d’un minéral

54
ou des minéraux primaires qui contiennent du Fe et du Mg. Le degré de chloritisation de
l’échantillon tel qu’il se présente conduit à penser que le minéral primaire en question
(amphibole) a été presque totalement remplacé (fig.36). La rhyolite grise en question a subi
une forte chloritisation ainsi qu’une saussuritisation. Cette dernière est une altération
hydrothermale qui se manifeste par la formation d’un mélange d’épidote, d’albite, de séricite,
de zoïsiste et parfois de lawsonite, aux dépens des plagioclases basiques (Universalis.fr).

Les minéraux présents dans l’échantillon TLFN4 et la teneur élevée en quartz portent à croire
qu’Il s’agit d’une roche acide microgrenue, probablement un microgranite. L’origine de la
minéralisation de ce dernier pourrait provenir d’un fluide hydrothermal qui a emprunté la
faille située juste à proximité.

II. Etude métallogénique


Au sein du gisement d’Amensif on rencontre diverses associations minérales avec des
textures et des dimensions variées. A travers une étude approfondie plusieurs phases de
minéralisation ont pu être distinguées par le biai d’observations au microscope
métallographique et du microscope électronique à balayage par (Ilmen, 2016).

2.1 Les phases minéralisées d’après les études antérieures :

Ces travaux ont été effectués sur des échantillons recueillis en surface et à partir des sondages
carottés effectués dans les galeries. Les principaux minéraux métalliques rencontrés sont les
suivants :

 chalcopyrite (CuFeS2) :

C’est le minéral le plus abondant qui fait l’objet de l’exploitation d’Amensif en premier rang.
La chalcopyrite se présente à Amensif sous deux types ; (i) une chalcopyrite disease (Barton
et Bethke, 1987) (Fig.41A) se développant dans la sphalérite pauvre en fer et (ii) une
chalcopyrite riche en fer (soit disséminée ou massive) (Fig. 41, C, D) (Tableau 1).

55
Figure 41: Aspects microscopiques des principales phases à Amensif. A- Sphalérite à chalcopyrite disease. B-
Cristal automorphe d’Arsénopyrite associé à la chalcopyrite. C- Association de sphalérite, chalcopyrite et galène
montrant une texture de remplacement. D- Remplacement partielle d’une pyrite (Py) par la chalcopyrite. (D’après
Ilmen, 2016). Abréviation : Asp = Arsénopyrite ; Cpy = chalcopyrite ; Gn = Galène ; Qtz = Quartz ; Py = pyrite ;
Sph = Sphalérite.

 Pyrite (FeS) :

L’étude microscopique des sections polies permet de distinguer deux générations de pyrite :
(i) une génération à grains fins et (ii) une seconde génération à grains grossiers.

La première génération est liée aux zones de bréchification, tandis que la seconde marque la
zone d’altération (Figs.42C, D).

56
 Arsénopyrite (FeAsS) :

Microscopiquement, il existe deux générations d’arsénopyrite (Ilmen, 2016): une arsénopyrite


qui se présente sous forme de cristaux losangiques automorphes de grandes tailles (Fig.41B)
et une deuxième arsénopyrite à grains fins associés aux zones de bréchification. La micro-
analyse effectuée au MEB révèle la présence d’antimoine dans l’arsénopyrite (2.74 wt.% Sb)
(Fig. 42 B ; C ; D).

Figure 42 : Microphotographies des nouvelles phases minérales découvertes à Amensif (D’après Ilmen, 2016). A-
Barytine postérieure à la galène associées à la dolomie de gangue. B- Association de chalcopyrite, sphalérite,
arsénopyrite et cuivre gris. C- rubanement entre pyrite et arsénopyrite. D- Association d’arsénopyrite, pyrite,
galène et chalcopyrite (D’après Ilmen, 2016). Abréviation : Asp = Arsénopyrite ; Cpy = chalcopyrite ; Dol =
dolomie ; Gn = Galène ; Py = pyrite ; Sph = Sphalérite.

57
Figure 43: Tableau montrant la composition chimique des phases minérales (MEB (wt. %)) (D’après Ilmen, 2016)

 Sphalérite (ZnS) :

L’étude pétrographique réalisée par nos prédécesseurs, a montré qu’il y a deux types de
sphalérite : (i) sphalérite pauvre en fer renfermant des exsolutions de chalcopyrite

58
(chalcopyrite disease) (Fig.41A) et (ii) une sphalérite riche en fer contenant des teneurs de
l’ordre 3.1-10.53 wt. % Fe (MEB).

 Galène (PbS):

Il s’agit d’un minéral très important dans la mine d’Amensif. Elle renferme des inclusions de
sulfosels d’Ag, Bi, Te. C’est le minéral porteur de l’argent en association avec la tetraedrite,
tennantite et la freibergite (Figs.41C, 42A, 44 B).

 Cuivre Gris :

Il est présent sous trois types de minéraux : Freibergite, Tennantite et Tetraedrite. Il représente
la seconde source d’Argent dans le gisement d’Amensif (Fig.41B).

 Matildite (AgBiS2) :

Elle remplace la galène. Elle est détectée par le MEB. C’est le minéral porteur de l’Argent par
excellence. Il est abondant par rapport aux autres sulfosels. La matildite est remplacé par la
galène (Figs.44A ; B, C ) (Ilmen, 2016).

59
Figure 44 : Microphotographies des nouvelles phases minérales découvertes à Amensif A- association de matildite,
chalcopyrite (Ccp) et galène (Gn). B- Des inclusions de bismuth natif dans la matildite (Mat). C- Inclusion de
Hedleyite (Hd) dans la schirmerite (Sch). D- matildite dans la galène (Gn) (D’après Ilmen et al, 2015a-b).
Abréviations : Ccp = chalcopyrite ; Gn = galène ; Hd = Hedleyite ; Mat = Matildite ; Schirmerite

 Schirmerite (Ag3Pb3Bi9S18) :

C’est le sulfosel d’argent et du plomb ((Fig.44C). Il est aussi porteur de l’argent. Il remplace
la galène.

 Bismuthinite (Bi2S3) :

Il s’agit du sulfure de bismuth. Elle est associée à la matildite et la schirmerite (Fig.42C).

 Bismuth natif (Bi) :

C’est un minéral qui se présente en petites inclusions dans la matildite et la bismuthinite. Ce


constat permet de dire qu’il était antérieur (Fig. 43B)

60
 Amalgame Ag-Au :

Il se montre en plages dans la galène. L’argent est dominant alors que l’or est en très faibles
quantité. C’est la source de l’or dans le gisement d’Amensif (Ilmen, 2016).

 Hedleyite (Bi3Te2) :

C’est un minéral qui est présent en quantité mineure. Il se présente en microplages de 25µm
de longueur, en inclusions dans la schirmerite (Fig. 43C).

 Krupkaite (CuPbBi3S6):

Il s’agit d’un minéral très rare, elle est détecté en inclusions minuscules dans la schirmerite.

 Pyrrhotite (FeS) :

Ce minéral est rare dans le gisement d’Amensif, il se présente sous forme de petites inclusions
dans la pyrite et dans la sphalérite (Fig.45).

Figure 45 : Inclusions de pyrrhotite en association avec la chalcopyrite disease dans la sphalérite. B-


Photomicrographie des inclusions de pyrrhotite dans une pyrite. Abréviations : Cpy = Chalcopyrite ; Pyr =
Pyrrhotite ; Py = Pyrrite ; Sp = Sphalérite (d’après ilmen, 2016).

 Titano-magnétite (Fe2+(Fe3+,Ti)2O4) :

Elle est associée aux grenats (andradites). Elle se présente sous forme de minéraux aciculaires formant
des assemblages fibro-radiés.

61
 Magnétite (Fe3O4):

Elle est aussi associée aux grenatites et à la titano-magnétite (fig.46).

Figure 46 : A, B, C- Microphotographies des différents aspects de la titano-magnétite du gisement d’Amensif. D-


Imagerie au microscope électronique à balayage (MEB) de la titano-magnétite

2-2- Les textures de minéralisation

Différentes textures ont été révélées au cours de l’observation macroscopique et


microscopique des minéraux métalliques, il s’agit :

 Texture bréchifiée :

Sur le plan macroscopique, il s’agit d’un faciès dans lequel sont emballés des fragments de
sulfures de dimension millimétrique à centimétrique. Microscopiquement ce faciès bréchifié
est constitué de pyrite (phase abondante), chalcopyrite, sphalérite et galène (fig. 47).
L’assemblage minéralogique du minerai à galène est essentiellement composé de galène
(dominante), chalcopyrite, pyrite et sphalérite. La pyrite se présente sous forme d’une trame
au sein de laquelle on trouve de petites plages de chalcopyrite et de sphalérite. Elle est
affectée par des fissures au sein des quels on note localement des remplissages de
chalcopyrite (Ilmen, 2016). La chalcopyrite est présente aussi bien dans les fragments de

62
pyrite que dans le minerais à galène. Dans ce dernier, elle est soit sous forme de minuscules
inclusions diffuses au sein de la galène, soit sous forme de plages se développant autour de la
pyrite. La sphalérite est sous forme de plages micrométriques (50 à 100 μm) le plus souvent
en association avec la chalcopyrite. La galène renferme les inclusions de sulfosels d’Ag, de
Bi, de Sb et de Te.

Figure 47 : Différents aspects de la bréchification des minerais d’Amensif. A, B- Début d’une bréchification d’un
assemblage à pyrite massive et arsénopyrite à caractère hydraulique. C- Etat ultime de la bréchification
hydraulique. D- début du remplissage des interstices et les zones vides entres les fragments de la pyrite et de
l’arsénopyrite par la chalcopyrite. (D’après Ilmen, 2016). Abréviations : Cpy = chalcopyrite ; Py = pyrite ; Asp =
arsénopyrite ; Gn = Galène.

 Texture massive :

A l’œil nu le minerai se présente sous une forme massive affectée par des fissures. À l’échelle
microscopique, on observe une intense fissuration qui affecte certaines phases. Les phases
observées sont : la pyrite, la sphalérite, l’arsénopyrite, et la chalcopyrite. Il s’agit d’une
texture qui est caractérisée par la minéralisation massive à galène, pyrite et chalcopyrite.

63
La galène se présente sous forme de grande plage caractérisée par une texture à arrachements
triangulaires. Au sein de cette plage on observe des disséminations de chalcopyrite et
sphalérite en inclusions dans la chalcopyrite. La pyrite (dominante) est parfois associée à la
chlorite. Cette dernière est fracturée et traversée par une veine minéralisée en pyrite et
sphalérite. La pyrite se montre sous forme de cristaux cubiques bien cristallisés, la
chalcopyrite est souvent incluse dans la plage de sphalérite. La chalcopyrite se présente sous
forme de plage massive qui contient la pyrite en inclusions. L’arsénopyrite se présente le plus
souvent sous forme de cristaux losangiques ou triangulaires (automorphes) (Ilmen, 2016).

 Texture disséminée

Le minerai disséminé est constitué en grande de pyrite et de chalcopyrite. On observe


également des traces de chalcopyrite aussi bien que des cristaux très fins d’arsénopyrite. La
galène présente des petites inclusions de matildite et sulfosels d’argent et de bismuth, mais
montre souvent des disséminations (fig.48).

Figure 48: Microphotographie montrant des cristaux de galène disséminés dans des formations de grès.
Abréviations : Ox = oxydation ; Pb = galène

64
 Texture fissurale

Les fractures et les fissures constituent le lieu idéal pour accueillir la minéralisation. Le
minerai colmate les fissures produites durant le jeu tectonique ou hydrothermal (fig.49).
Le minerai fissural est composé de toutes les phases sulfurées.

Figure 49 : Carotte de tufs volcaniques présentant une fracture en quartz remplie de pyrite et un autre niveau
minéralisé avec texture en stockwerk

 Texture rubanée

Les minéralisations présentent aussi des textures rubanées où les rubans minéralisés alternent
avec des rubans stériles à quartz, calcite et chlorite. Dans un échantillon collecté du niveau -
100 m au niveau de la galerie principale, on remarque un rubanement particulier présentant
une zonalité typique des veines. L’échantillon montre des rubans à sphalérite mielleuse,
galène, chalcopyrite et barytine blanche (Fig. 50A).

65
Figure 50 : A- Photographie d’un échantillon de fonds montrant un rubanement avec sphalérite mielleuse, galène,
chalcopyrite et barytine blanche. B- Photo d’un échantillon à rubanement pyriteux; C- Rubanement avec deux
générations d’Arsénopyrite pris en photo avec le MEB: en bordure une génération à grains minuscules et à
l’intérieur des méga-cristaux d’arsénopyrite avec inclusions de sphalérite et du quartz pyramidal. D-
Photomicrographie du MEB montrant une microtexture rubanée entre pyrite et arsénopyrite (D’après Ilmen,
2016).

 Texture en stockwerk :

Elle est moins fréquente dans le gisement d’Amensif, et est formée par un système de
veinules qui s’entrecoupent les unes et les autres sous forme anastomosée. Cette texture est
associée à des veines de quartz qui recoupent les carbonates (Ilmen, 2016). Elle a une origine
associée au porphyre rhyolitique. (fig.49)

 Textures d’exsolution

Les observations microscopiques ont permis de révéler la présence de textures de remplacement entre
les sulfures.

66
 La chalcopyrite disease :

La formation des bulles de chalcopyrite dans la sphalérite est très discutée. On entend par
« chalcopyrite disease » la présence d’inclusions orientées et non orientées de la chalcopyrite
dans la sphalérite (Fig. 51B) (Ramdhor, 1969 ; Barton et Bethke, Bente et Doring, 1992 ;
1987 ; Omohoto, 1996). Ces auteurs ont considéré que la formation de ce type de texture est
due au remplacement qui se fait entre la sphalérite et la chalcopyrite (fig.51). Au début,
lorsqu’il y a une augmentation de la fugacité du soufre dans un fluide hydrothermal à
sphalérite riche en fer, il se produit des réactions chimiques permettant de déstabiliser la
sphalérite en libérant le Fe2+ qui se transforme en Fe3+ en présence du Cu+ suivant les
réactions d’ Omohoto (1996). La présence de sphalérite, galène et pyrite ensemble dans le
fluide hydrothermal est plus favorisant pour le début d’un remplacement de la sphalérite par
la chalcopyrite (Omohoto, 1996).

Figure 51 : A et B) Photomicrographies de la chalcopyrite (Ccp) disease dans la sphalérite (Sp).

67
 Textures de remplacement :

Plusieurs texture de remplacement entre les sulfures ont été observées et étudiées (Fig.52) ; la
plupart du temps c’est la galène qui vient remplacer la chalcopyrite ou la pyrite.

Figure 52: Microphotographies des textures de remplacement des minéralisations d’Amensif. A-


Remplacement de la pyrite par la galène. B- La galène se dépose en dernier stade, et remplace la chalcopyrite. C-
Texture de substitution en bordure de la galène par la chalcopyrite. D- Texture de remplacement entre
chalcopyrite, sphalérite et galène. Abréviations : Ccp : chalcopyrite ; Py : pyrite ; Gn : galène ; Sp : sphalérite ;
Qtz : quartz (D’après Ilmen, 2016)

2.3 Les phases minéralisées observées d’après l’étude ci-présente

Les observations faites à partir des échantillons prélevés au sein des niveaux minéralisés au
fond et à la surface de la mine permettent de distinguer au moins trois phases minéralisatrices
dans la zone d’étude.

68
Figure 53: Associations minérales rencontrées dans le gisement A- Relation entre deux générations de pyrite (une
qui est grossière et l’autre de texture fine). B- Relation entre la chalcopyrite et la pyrite fine. C- Dissémination de
cristaux de galène (PbS) dans un échantillon oxydé prélevé à la surface. D- Remplacement de la chalcopyrite par la
sphalérite. Abréviations : Cpy= chalcopyrite ; Ox= oxyde de fer ; Pb= galène ;Sph= sphalérite

 La phase une :

Elle est responsable de la mise en place des cristaux de pyrite de taille grossière (fig.53A).
Cette catégorie de pyrite a été formée avant les autres. D’après les travaux réalisés par (Ilmen,
2016) il s’agit d’une génération qui est liée à des zones de bréchification.

 La phase deux :

Elle est à l’origine des petits cristaux de pyrite, et se manifeste postérieurement à la


précédente. Ces cristaux sont parfois en association avec la chalcopyrite et se font
généralement englobés par les pyrites de taille grossière (fig.53A-53B). Cette génération se
rencontre dans les zones d’altération.

69
 La phase trois :

Elle a donné lieu à une minéralisation polymétallique composée de chalcopyrite, galène, et la


sphalérite. Il est à noter que la chalcopyrite se présente souvent toute seule dans l’encaissant
(53D).

Discussion et Conclusion
Cette étude polydisciplinaire nous a permis de mettre en évidence l’évolution des phases de
minéralisation, ainsi que les traits caractéristiques des manifestations tectoniques,
magmatiques et volcaniques. A la lumière des données recueillies en surface lors de la
réalisation de la carte aux 1/3500 que nous avons élaborée, des données récoltées dans les
galeries (Niveaux -90m ;-110m ;-130m) et les données des sondages carottés AMCF_85 et
AMCF_87 ; nous sommes arrivés aux conclusions suivantes :

Du point de structural

La zone d’étude présente une schistosité de fracture S1 de direction générale comprise entre NNW-
SSE et WNW-ESE avec un pendage allant de 40° à 50°ENE ; et des schistosités de crénulation
S2 qui sont orientées suivant deux directions préférentielles (subméridienne et NW-SE). Nous avons
regroupé les failles en quatre familles :

- la famille NNE-SSW

- la famille ENE-WSW, qui porte parfois des minéralisations de barytine

- les failles WNW-ESE, souvent porteuse également des remplissages à barytine

- et les failles NNW-SSE à N-S.

Le bassin paléozoïque du Haut-Atlas occidental s’est développé au Cambrien inférieur sur un


substratum précambrien marqué par les failles actives tardi-panafricaines dont les directions
principales NNE-SSW et ENE-WSW contrôlent son évolution (Badra, 1993). D’après cet
auteur ces deux familles de failles correspondent à des failles qui ont été réactivées au cours
de l'orogenèse hercynienne.

Nous avons également observé un grand nombre de diaclases sur le terrain, et majoritairement
dans les faciès grauwackeux. Elles ont été regroupées en deux grandes familles : la famille de
direction NNE-SSW à NE-SW et la famille NNW-SSE.

70
Figure 54: Rosace et pôles des failles répertoriées en surface

Du point de vue magmatique

La plupart des structures observées en surface ont fait l’objet d’une altération intense marquée
par la disparition partielle ou quasi-totale des minéraux primaires et la présence de la chlorite,
la séricite et parfois de l’épidote. En plus des rhyolites roses (échantillon TLFN17), sur le
terrain nous avons trouvé également plusieurs filons de rhyolites grises (TLFN12), une coulée
andésitique (TLFN1 et 2), et une intrusion microgranitique (TLFN4). Ces rhyolites sont très
fréquentes dans le secteur ; elles suivent une orientation générale qui s’approche du N00
(N10 ; N165). Par analogie et par l’absence de datations absolues, elles ont été associées à
l’évènement magmatique qui a mis en place le granite d’Azegour (273 ± 3Ma) (Mrini, 1985).
Par ailleurs nous avons vu que les filons et les veines de quartz de la famille NE-SW sont plus
récentes que celles qui sont NW-SE voir NNW-SSE.

71
Du point de vue altération hydrothermale

La silicification est très fréquente dans des niveaux carbonatés situés dans la partie ouest du
secteur d’étude ; elle est parfois très accentuée jusqu’au point où on ne voit uniquement que la
silice (fig.11). Nous avons aussi remarqué de la chloritisation et souvent de la saussuritisation
dans les échantillons d’intrusions magmatiques recueillis en surface.

Du point de vue gîtologique

Les minéralisations d’Amensif sont encaissées dans des formations volcanosédimentaires


d’âge Cambrien inférieur à Cambrien moyen. Il s’agit d’un seul filon minéralisé qui est
orienté de N0 à N20. Néanmoins certains auteurs (Ilmen S. et al, 2015) l’associent à un
gisement de type carbonate replacement deposit. Ce filon a été traversé par deux failles
majeures à jeu décrochant sénestre (N70, 60°N et N50, 28°S). Ce qui permet de faire un
découpage en trois corps minéralisés : le corps Nord, le corps Sud, et le corps extrême Sud.
Le premier et le dernier sont porteurs de la chalcopyrite, tandis que le deuxième est
polymétallique. A l’amont, la minéralisation est encaissée à la limite entre les carbonates et
les grauwackes, et à l’aval elle se localise au sein des dolomies. D’après les travaux de S.
Ilmen (2016) les minéralisations de ce gisement sont contrôlées par un réseau de failles de
directions N20, N60 et N90. Dans notre secteur ces fractures sont empruntées surtout par des
remplissages de barytine.

Dans les structures minéralisées que nous avons rencontrées en surface la galène, surtout
repérée dans les zones d’oxydation présente une texture massive. Elle est généralement
accompagnée par des traces de malachite. Nous signalons par ailleurs la présence de
beaucoup de traces de pyrite, au sein des filons de rhyolites grises et de l’intrusion
microgranitique, toutes situées dans la zone SE du secteur d’étude. Ces indices de pyrite dans
le microgranite sont accompagnés quelques fois par la chalcopyrite.

72
Annexes

73
Planche 1 : Carte géologique des formations du Viséen inférieur de la zone d’étude au 1/3500

74
Mesures de stratification
Direction Pendage Sens du pendage
1 N10 42 E
2 N10 55 E
3 N157 70 E
4 N163 70 E
5 N164 70 E
6 N110 47 NE
7 N150 30 WNW
8 N163 12 ENE
9 N87 76 N
10 N165 65 WSW
11 N138 25 ENE
12 N130 27 NE
13 N180 65 E
14 N166 20 E
15 N163 50 ENE
16 N170 50 E
17 N120 45 NE
18 N80 30 S

75
Mesures des plans de schistosité
Direction Plongement Sens du plongement Direction Plongement Sens du plongement
1 N5 60 E 28 N160 70 ENE
2 N8 65 E 29 N160 63 ENE
3 N15 35 E 30 N162 60 E
4 N15 66 W 31 N164 40 ENE
5 N35 42 SE 32 N164 56 ENE
6 N85 20 N 33 N165 55 ENE
7 N97 45 N 34 N165 72 E
8 N105 34 NE 35 N165 70 E
9 N123 40 NE 36 N166 60 E
10 N123 45 NE 37 N167 57 E
11 N125 45 NE 38 N168 68 ESE
12 N130 40 NE 39 N170 35 E
13 N138 28 NE 40 N170 60 E
14 N138 35 NE 41 N170 49 E
15 N140 Schistosité de crénulation 42 N170 80 E
16 N150 62 E 43 N172 78 E
17 N153 75 E 44 N175 66 E
18 N153 46 ENE 45 N175 55 E
19 N155 46 N175 60 E
20 N155 30 ENE 47 N175 52 E
21 N155 75 ENE 48 N175 34 E
22 N155 70 E 49 N176 25 E
23 N155 46 ENE 50 N177 70 E
24 N155 Schistosité de crénulation 51 N178 45 E
25 N156 52 ENE 52 N180 65 E
26 N156 65 WSW 53 N180 48 E
27 N158 35 E

76
Mesures des plans de faille
Direction Pendage Sens du pendage Pitch Jeu
1 N10 48 E inverse
2 N15 63 E inverse
3 N15 90 64 vertical
4 N36 39 ESE normal
5 N40 75 SE inverse
6 N42 66 SE
7 N45 76 SE normal
8 N55 42 SE
9 N56 70 SE
10 N60 90 vertical
11 N62 90
12 N64 58 SSE
13 N65 90 vertical
14 N68 82 SE
15 N68 86 S normal
16 N70 70 NNW normal
17 N73 65 S
18 N75 49 S
19 N80 72 N normal à composante sénestre
20 N80 68 S normal à composante sénestre
21 N84 70 S
22 N85 90 vertical
23 N88 70 S
24 N90 70 N
25 N90 50 N normal
26 N98 55 S

77
Mesures des plans de faille (suite)
Direction Pendage Sens du pendage Pitch Jeu
27 N100 72 N 68 normal à composante dextre
28 N104 83 NNE
29 N135 65 NE
30 N165 90 Vertical Faille majeure d'un mètre et demi d'épaisseur
31 N175 42 E
32 N175 40 E

78
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