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Réalisé par :
KHINIT MOHAMED EL BADAOUI KAMAL
Encadré par :
Prof. Mr ADMOU HASSAN
Examiné par :
Prof. Mr MOUGUINA El Mostafa
Mai 2016
Remerciement
rédaction de ce mémoire.
d’examiné ce travail.
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Introduction :
Depuis plusieurs dizaines d’années, les géologues de prospection minière ont fait
progresser régulièrement la connaissance du gisement d’Imiter et son environnement.
L’étude géologique et métallogénique de la boutonnière d’Imiter se poursuit actuellement
apportant des précisions sur le contexte sédimentologique et tectonique (Marini et Ouguir
1989, Marini et al 1990, Macaudiére et al… in Baroudi, 2002). Le gisement argentifère
d’Imiter (GAI) est situé dans la province de Tinghir. L’accès à la mine se fait par une piste
goudronnée de 5,5 Km dont l’embrochement Est à mi-chemin des localisés de Boumalne-
Dadés et de Tinghir sur la route principale n°32 joignant les villes d’Errachidia et
d’Ouarzazate au port d’Agadir. L’exploitation de l’argent au niveau d’Imiter est antique,
plusieurs dizaines de vestiges trouvés à la mine témoignent des activités minières qui ont
régné au moyen âge ou même avant (document inédit SMI). Au cours de la reprise des
travaux à la mine, trois pièces de monnaies en cuivre ont été trouvées. Il s’agit de deux
pièces de « Dirhams » attribuées aux dynasties Idrissides ou Abbassides (VIII émesiècle) par
Eustache d’après Smeykal (1978). La troisième pièce correspond à un fals de bronze ou de
cuivre probablement type Idrissides. La pièce du Dinar au nom de Mehdi trouvée à Toudgha
laisse suppose que l’exploitation remonte à la dynastie Almohades (Baroudi, 2002).
ChapitreI: Généralités
I. Les domaines structuraux marocains :
Le Maroc a été subdivisé en cinq principaux domaines structuraux, (Michard,
1976;Piqué, 1983; Piqué et Michard, 1989)
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1. Domaine Saharien
Ce domaine fait partie du Bouclier Ouest Africain (Michard, 1976; Piqué et
Michard,1989). Il est formé de séries du Protérozoïque inférieur, extrêmement déformées
etmétamorphisées au cours de l'orogenèse éburnéenne (vers 2000 Ma). Ces séries
sontsurmontées, au nord, par des roches paléozoïques non déformées du Bassin de
Tindouf, quià leur tour sont cachetées en partie par une couverture mésozoïque et
cénozoïque.
2. Domaine Anti-atlasique:
Dans l'Anti Atlas, le socle ancien et sa couverture du Protérozoïque supérieur ont
étéaffectés par l'orogenèse panafricaine (680-570 Ma) (Leblanc et al,1980). Plus tard,
lacouverture fini-Protérozoïque et paléozoïque de la chaîne panafricaine a été affectée par
unedéformation hercynienne, varisque, relativement modérée. La couverture méso –
cénozoïqueest peu épaisse et non déformée.
3. Domaine Mésétien:
Le Domaine Mésétien a été défini par Gentil (1918) comme étant le domaine de
lachaîne hercynienne du Maroc. Il est constitué d'un socle paléozoïque couvert en
discordancepar des séries méso-cénozoïques non déformées. Ce domaine est séparé en
deux parties parle Moyen Atlas:
LaMéséta Occidentale : Elle est constituée de trois grands massifspaléozoïques, le
Massif central ou Maroc central, les Rehamna et les Jebilet, qui apparaissentà
l'affleurement au sein de la couverture méso -cénozoïque.
LaMéséta Orientale : Elle est composée de plusieurs boutonnières(Jerada, Debdou,
Mekam et Midelt) dont les affleurements des terrains paléozoïques sontrelativement plus
restreints.
4. Domaine Atlasique:
Le domaine atlasique est constitué de deux chaînes de montagnes, le Haut Atlas et
leMoyen Atlas (Michard, 1976).Le Moyen Atlas, de direction NE-SW, sépare la Méséta
endeux. Le Haut Atlas, situé entre le Domaine Mésétien au nord et l'Anti Atlas au sud,
seprolonge en Algérie et en Tunisie par l'Atlas Saharien. Ce domaine est formé d'une
épaissesérie permo-mésozoïque et cénozoïque, plissée au cours de l'orogenèse atlasique.
Les phasesde plissement sont d'âge jurassique-supérieur et tertiaire. En outre, il renferme
des terrainspaléozoïques tels que le bloc Paléozoïque du Haut Atlas occidental et les
boutonnières duHaut Atlas central et oriental et celles du Moyen Atlas.
5. Domaine Rifain :
Le domaine Rifain est le domaine le plus septentrional du Maroc. Il constitue la
partiesud-orientale de la chaîne alpine périméditerranéenne. Il est formé de terrains
allochtoneschevauchant la Méséta. On y connaît aussi des terrains paléozoïques qui
affleurent surtoutdans la partie interne de la chaîne.
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II. Cadre géographique et géologique de l'Anti-Atlas:
1. Introduction :
La chaîne de l’Anti-Atlas fait partie de la ceinture orogénique panafricaine. Elle
s’étend sur 750 km selon une direction WSW-ENE, de l’Atlantique, où elle prolonge la
chaîne de Zemmour, jusqu’au Tafilalet. L’Anti-Atlasconstitue le domaine structural majeur
du Sud marocain. Il est limité au Sud par le bassin carbonifère de Tindouf.La limite Nord de
l'Anti-Atlas est matérialisée par un linéament tectonique majeur appelé faille Sud Atlasique.
Cette structure s'étend de Gabès (Tunisie) à Agadir et se poursuit en mer par la faille de
Kelvin (Gasquet, 1991). La chaîne se subdivise en trois parties. La partie occidentale s'étend
de l’Atlantique au piedmont du Siroua. La partie centrale est matérialisée par le JbelSiroua
et la région de Bou Azzer. La partie orientale correspond au JbelSaghro et au JbelOugnat.
Cette subdivision est soulignée par un accident oblique, appelé l’accident majeur de l’Anti-
Atlas, (Choubert 1947), qui s’étend depuis le Nord du Siroua jusqu’à Zagora et se prolonge
sur 6000 km jusqu'au Kenya sous le nom de linéament du Tibesti (Guiraud et al, 2000). Les
trois sous-domaines dévoilent à la faveur de boutonnières.
a. socle Paléoprotérozoïque
Cette formation est appelée série des Zenagas et du Kerdous, ou PI. Son extension
géographique est limitée à l'Anti-Atlas occidental. Le socle protérozoïque est constitué de
schistes, de gneissoeillés, de dolérites, de migmatites et de granites.
b. Le socle néoprotérozoïque (ou Protérozoïque supérieur) :
Il est subdivisé en deux grands ensembles lithologiques. La première séquence est
constituée de l'ophiolite de Bou-Azzer. (Leblanc, 1975) recoupé par des intrusions syn- et
tardi-orogéniques).La seconde séquence est appelée série de Tidiline ou du Siroua-Saghro
dans l'Anti-Atlas centro-oriental.
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c. couverture paléozoïque:
La couverture, attribuée au Néoprotérozoïque terminal, est aussi appelée PIII, série
de Ouarzazate dans l'Anti-Atlas centro-oriental et série de Tanalt dans l'Anti-Atlas
occidental. La série repose en discordance sur les séries sédimentaires du
Néoprotérozoïque moyen (PII-PIII). La succession lithostratigraphique et l’épaisseur de la
série varient d’une localité à l’autre, ce qui pose des problèmes de corrélation latérale.
L'épaisseur de la série est maximale dans l'Anti-Atlas central (2000 m), 300 m dans la
Tagragra d'Akka (Anti-Atlas occidental) et estimée à 700 m au niveau de la mine d'Imiter
(Anti-Atlas oriental), (Levresse, 2001).
Les études U/Pb sur zircon effectuées sur des rhyolites et des ignimbrites de
Ouarzazate donnent des âges compris entre 580±12 Ma et 563±10 Ma (U/Pb par dilution
isotopique sur population de zircons, Levresse, 2001).
d. Extensionnéoprotérozoïque- cambrien :
Phase d’extension généralisée au sein de l’Anti-Atlas à l’Ediacarien supérieur
accompagnée d’un magmatisme calco-alcalin fortement potassique évoluant
progressivement vers un magmatisme alcalin à la fin de l'Ediacarien. Le début du Cambrien
est marqué par une sédimentation de plateforme (Leblanc, 1971,1975).
III. Cadre géologique de JbelSaghro :
Le massif du JbelSaghro, s’étalant sur une superficie de près de 4000 km2, est limité
au Nord par les Vallées du Dadès et du Todgha, à l’Est par l’Ougnat et le Tafilalt, au Sud par
le JbelBani et à l’Ouest par la Vallée du Draa. Ce massif allongé selon une direction ENE-
WSW est constitué de formations précambriennes, affleurant au cœur de boutonnières. Au
cœur même du JbelSaghro, les formations les plus anciennes (PII inférieur) affleurent dans
quatre secteurs qui est définit comme des boutonnières de taille plus réduite, entourées
d’épaisses formations du Précambrien terminal (PIII) et/ou de l’Adoudounien. D’Ouest en
Est, on dénombre quatre secteurs, 1) Sidi Flah- Bou Skour, 2) Kelâa M’Gouna, 3) Boumalne
et 4) Imiter. Sur des critères d’ordre chronologiques, structuraux et stratigraphiques, le
découpage classique PI, PII sup., PII inf. et PIII, donnant lieu à de nombreux débats, a été
revu et simplifié par Tuduri (2005) pour définir deux complexes qui caractérisent mieux la
lithologie du JbelSaghro (complexe supérieur et inférieur)
La structure de Saghro est relativement simple. C’est à la fin du PII que se forme, par
plissements et granitisation. La chaîne axiale du Saghro présente une dissymétrie, la partie
nord étant plus relevée. L’érosion au PIII fait en effet apparaitre les terrains PII et même PI
au nord (Choubert, 1963).
1. Lithologie du jbelSaghro:
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Fig.3 : Carte géologique du JbelSaghro, d'après Hindermeyer et al, (1977). (InTuduri
2005)
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b. complexe supérieur de jbelsaghro:
Les formations de ce complexe sont composées d’un ensemble de roches
volcaniques, volcano-détritiques et volcanoclastiques ainsi que de leurs équivalents
plutoniques et filoniens. Ces roches initialement attribuées au PII sup. ont par la suite été
réattribuées au PIII (Ouguiret al. 1996). Les formations volcaniques forment une imposante
couverture dont le faciès type a été défini dans la région de Ouarzazate.
c. série paléozoïque-mésozoïque:
Dans le Saghro, des études sédimentologiques ont rapporté que les formations
volcaniques de la série de Ouarzazate (complexe supérieur) ne formaient qu’un seul cycle
Précambrien terminal à Cambrien (Benziane et al. 1983). En effet, sur le flanc sud du
Saghro, les séries volcano-sédimentaires passent en concordance avec des dolomies
azoïques puis avec les premières couches à Trilobites du Cambrien. Sur le Cambrien, on
retrouve ensuite les séquences carbonatées et gréso-pélitiques de l’Ordovicien, du Silurien,
du Dévonien et du Carbonifère. Le Mésozoïque est discordant sur ces formations, et seul le
Crétacé affleure dans le nord du Saghro. Des injections de dolérites et de basaltes triasiques
et liasiques s’intercalent dans les dolomies cambriennes ou recoupent les séries
précambriennes du Saghro. Elles seraient les témoins de l’épisode de rifting attribué à
l’ouverture de l’Océan Atlantique (Sebai et al. 1991).
2. Aperçu structural :
SelonTuduri (2005) trois familles ont été distinguées:
•la plus important caractérise les familles orientées N0, 60E à N0, 90E.
Correspondant accidents majeurs façonnement le JbelSaghro,
•la seconde direction caractérise les structures kilométriques orientées N-S à N15
•la troisième famille est composé d'accident orientée N20, 40E, de faible extension,
et se développe même dans le paléozoïque.
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Chapitre II: gisement Ag-Hg D'Imiter :
I. Cadre géographique et historique :
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Fig.4: Localisation du gisement d’Imiter dans l’Anti-Atlas. (Tuduri, 2005)
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Fig. 5: Carte géologique de la boutonnière d’Imiter, d’après documents SMI.
(InTuduri, 2005).
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b. couverture volcano-sédimentaire néoprotérozoïque terminal :
La série d’Ouarzazate forme les reliefs qui entourent la boutonnière (Fig.5). Cette
série a fait l’objet de nombreuses études permettant d’établir un log lithologique détaillé
au niveau de la mine d’Imiter (Bajja, 1988 ; Leistelet al. 1991; Ouguir, 1997). La série est
composée d’un empilement subtabulaire de séquences volcaniques et pyroclastiques de
composition andésitique à rhyolitique, en association avec des réseaux denses de dykes
andésitiques et doléritiques. La série d’Ouarzazate repose en discordance sur la série
metasedimentaires du Néoprotérozoïque moyen. La base de la série est constituée d’un
conglomérat polygénique immature, dont les éléments sont de nature variée (plutonique,
sédimentaire) ;(in Levresse 2005).
Fig.8 : Log stratigraphique sommaire du secteur minier, d'après documents SMI (in
Tuduri, 2005).
c. couverture paléozoïques :
La série sédimentaire Paléozoïque de l’Anti-Atlas est impressionnante par sa
puissance. Elle atteint plus de 10 km dans le sud-ouest. Dans la partie orientale, l’épaisseur
est de 8 km à l’ouest et décroît jusqu’à 4 km à l’est. Ceci est dû à la réduction des
formations elles-mêmes mais également à la disparition de certains niveaux. La puissance
de la couverture décroît également vers le nord. La mesure des épaisseurs s’y complique
par la présence du Haut Atlas et de roches sédimentaires récentes. Sur la bordure nord-
ouest de la boutonnière du Saghro, les sédiments Paléozoïques sont masqués par le bassin
Cénozoïque de Ouarzazate (Figure5). Au nord de l’Ougnate, ce sont les roches Crétacées qui
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recouvrent une partie du Paléozoïque et même des pointements de socle comme le
suggèrent de petits affleurements de Néoprotérozoïque dans la partie nord-est du Tafilalt.
Toute la série Paléozoïque est dominée par des sédiments déposés dans un environnement
de mer peu profonde. L’absence de sédiment de bassin, de talus ou de plate-forme externe
exclut une interprétation de marge passive. L’environnement de dépôt de l’Anti-Atlas
s’apparente plutôt à un bassin de type intracontinental (Burkhard et al. 2006), dû à une
subsidence thermique post-rift. Mais le régime thermique, la structuration pré-rift et les
effets d’une compression lointaine qui contrôlent la formation du bassin sont mal
contraints. Le bassin Paléozoïque de l’Anti-Atlas est la partie tectonisée du gigantesque
bassin de Tindouf (Coward et Ries, 2003).
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massif. Laparagenèse primaire est composée de quartz, feldspath, biotite, amphibole et
accessoirement zircon, apatite, allanite et opaques. Les minéraux d’altérationsont des
chlorites, épidotes, et séricites.
Le massif de Taouzzakt
Forme une lentille d'extension kilométrique orientée NW-SE, dans lacontinuité NW du
massif de Bou Teglimt.La roche, d'aspect homogène, mésocrate et d'une texture grenue,
est constituée d'uneparagénèse primaire à quartz, feldspath (essentiellement plagioclase),
actinote, clinopyroxène,biotite, et des minéraux accessoires (apatite zircon et opaques).
Une paragénèse secondaire estcomposée de chlorite, épidote, séricite et de calcite.
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Plusieurs dykes rhyolitiques sont visibles sur l'ensemble de la boutonnière. La densité
desdykes rhyolitiques est maximale à proximité de Takhatert, dans la zoneminéralisée et à
l'Est de la boutonnière. Un dyke important, le dyke de Tachkakacht traversetoute la
boutonnière du NE au SW. Sa mise en place est guidée par le plan axial dusynclinorium des
métasédimentsNéoprotérozoïque moyens. Il présente une foliationmagmatique parallèle
aux épontes et recoupe les dykes doléritiques sans jamais être recoupélui même. Le dyke
de Tachkakacht se caractérise par une mésostase de type microlitique richeen sulfure. Les
dykes rhyolitiques dans le domaine minier se mettent en place dans des caissesde failles ou
des zones broyées de direction E-W. Certains sont repris par des jeuxdécrochantde leurs
épontes, certains sont minéralisés en Ag, mais tous sont très altéréset difficilement
reconnaissables macroscopiquement. Les dykes rhyolitiques sont riches en sulfures,surtout
en pyrite. Certains sont minéralisés en Ag au niveau du Puits 3(Levresse, 2001).
Fig. 7 : a/Dyke basique a intermédiaire b/Dyke basique recoupé par une faille NE
a/Faille NE-SW décale en (senestre) un dyke andésitique,
2. Cadre Structurale de la boutonnière d’imiter :
a. tectonique cassante :
La tectonique cassante au domaine minier d’Imiter, est bien manifestée. Le
réseau de faille d’Imiter de direction E-W, avec un pendage fort vers le Nord, constitue le
métallotecte principal de la minéralisation. Ce réseau se localise le long du contact entre le
complexe inférieur et le complexe supérieur. D’après les mesures faites à la surface, les
failles se répartissent selon trois directions principales [N0°-N40°E], [N60°E-N70°E] et
[N90°E].
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Figure 9 : b) Schéma structural simplifié des structures plissées des boutonnières de
Boumalne et Imiter. et c) interprétation tectonique. (Document SMI).
b. tectonique souple :
La série gréso-pélitiquedu socle PII est déformée suivant deux phases de plissements:
Les plis P1 Ces plis Généralement, ils sont déjetés ou déversés à vergence Sud-Est.
Leurs axe montrent des directions NNE à NE et des plongements plus ou moins accentués
vers le NE. Ces plis sont rattachés à la phase B1.
Les plis P2 C’est une Phase post-schisteuse. Ce sont des plis à grand rayon de
courbure qui s’observent au Sud de la boutonnière. Les axes de ces plis, de direction N110 à
N130° E avec un plongement de 40° vers l’ouest et un plan axial sub-vertical. Ces plis sont
rapportés à la phase B2.
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III. Minéralisation de gisement Ag-Hg d'imiter :
1. Morphologie de la minéralisation :
Le gisement argentifère se répartit le long de la zone de faille d'Imiter sur 7 km
environ. La puissance de la zone minéralisée, reconnue au Sud de la faille d'Imiter,
Le corps principal B3 C’est le gisement qui présente la teneur moyenne la plus élevée
(700 g/t Ag). La minéralisation est encaissée dans la formation sédimentaire du
Néoprotérozoïque moyen, ainsi que dans les conglomérats de base et les tufs de la
formation volcano-sédimentaire du Néoprotérozoïque terminal.
2. Étudeparagénétique de la minéralisation :
Plusieurs études paragénétiques détaillées ont été réalisées par Vargas (1983),
Guillou et al. (1985, 1988), Popov et al. (1986), Popov (1995), Baroudi et al. (1999), Levresse
(2001) et Tuduri (2005). Les résultats sont plus ou moins différents. Au moins quatre stades
successifs minéralisateurs ont été mis en évidence.
a. Le stade syngénétique et tectono-métamorphique :
Selon les auteurs, ce premier stade regrouperait les épisodes syngénétiques et
tectono-métamorphiques. Il se caractérise soit par une dissémination de pyrite dans les
pélites noires, soit par le développement de veines de quartz pyriteuses ou de calcite
(Tuduri, 2005).
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métaux de base (pyrite, arsénopyrite, chalcopyrite, galène, cuivre-gris et sphalérite)
associés à des veines de quartz à texture mosaïque, à de la muscovite et à du chlorite.
c. Le stade épithermal argentifère :
Cet épisode, responsable du dépôt de l’essentiel de la minéralisation argentifère, est
à la fois encaissé dans les pélites noires du complexe inférieur et dans le complexe
supérieur.Cette minéralisation très variée résulte d’un processus de dépôt polyphasé mis
en valeur par la nature de la gangue d’abord quartzeuse puis dolomitique.
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3. Genèse et l’âge de la minéralisation argentifère d’Imiter :
Lagenèse :Différents modèles ont été proposés pour expliquer la genèse de la
minéralisation au niveau du district minier d’Imiter, dont on peut citer le modèle :
-Baroudi et al.,(1999) expliquant la formation du gisement au moyen de modèles
polyphasés, caractérisés par des épisodes successifs de re-concentrations (tectono-
métamorphique, magmatique et volcanique) d’un stock métal argentifère syngénétique
étroitement associé au black shale.
- Leistel et Qadrouci, (1991), accordent plus d’importance au volcanisme
felsiquetardi-néoprotérozoïque. Ils invoquent une forte participation mantellique comme
source du stock Ag, et accordent une contribution faible à modérée à l’existence de
préconcentrations métalliques dans les black shales.
Dans ces deux cas, les auteurs s’accordent à penser qu’une tectonique distensive
caractéristique de la transition Précambrien-Cambrien favoriserait la formation de pièges
structuraux (Fig.12).
L'âge de la minéralisation :
Deux méthodes géochronologiques différentes (U/Pb sur zircon, et 40Ar/39Ar sur
muscovite) ont été utilisées pour dater les intrusions plutoniques et volcaniques et la
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minéralisation. Les analyses U/Pb ont permis de dater précisément deux événements
magmatiques distincts à 572 ± 5 Ma (granodiorite de Taouzzakt) et 550 ± 3 Ma (rhyolite de
Takhatert). Les analyses 40Ar/39Ar ont fourni des résultats qui confirment l'existence des deux
événements magmatiques et hydrothermaux à Imiter. Il faut noter cependant que nous ne
disposons pas d'âge direct de la minéralisation (Levrisse 2001).
a. controle lithologique :
Le caractère confiné et l’enrichissement en matière organique et en pyrite des
pélites leur confèrent une capacité métallogénique importante pour la fixation et le
piégeage des métaux lourds (Popov et al. (1986), Tijani et al. (1989)). Ces pélites sont aussi
le siège d’une importance fracturation hydraulique qui fournit un réseau de fracture où se
dépose la minéralisation en particulier argentifère (Ouguir, 1991). Quant au conglomérat de
base minéralisé en argent, de par sa porosité et sa perméabilité, il joue le rôle d’éponge
dans le piégeage de la minéralisation.
La minéralisation n’a jamais été mise en évidence dans les faciès andésitique et les
granitoïde de la colline B3, ces derniers semblent représenter une barrière lithologique
pour la minéralisation. Donc La distribution spatiale de la minéralisation semble
directement liée à la capacité des roches encaissantes à laisser circuler les fluides (Levresse,
2001): lithologie, stratification, plissement, schistosité, fracturation, dissémination.
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séricitisationdes feldspaths (Ouguir, 1997) et par l'apparition de fantômes de ferro-
magnésiens remplacés par des carbonates et du chlorite (Popov, 1995).
La silicification est largement développée dans les amas argentifères et leurs
encaissants. Elle précède et accompagne la minéralisation (Popov, 1995).
La kaolinisation est tardive. Elle est liée à la phase à carbonate affectant les
épontes des amas et le granite à biotite au toit de l'amas de la colline B3 (Popov, 1995 ; in
Levresse, 2001).
d. Les inclusions fluides dans le gisement d’Imiter :
Ce paragraphe résume les résultats des études micro-thermométriques effectuées sur
les différentes paragenèses du gisement d’Imiter (Baroudi et al. 1999; Farazdaq et al. 2001 ;
Levresse et al. 2004). Ces auteurs mettent en évidences des variations entre les stades
tectono-métamorphique et épithermal. Les fluides associés au premier stade auraient une
composition carbonique à aquo-carbonique dans le système CO2-CH4-N2-H2O ±NaCl±
H2S. Les conditions de piégeage des fluides sont estimées par les auteurs entre 300 et
400°C pour des pressions de 0,8 à 5 kbar. Concernant l’épisode minéralisateur, deux types
de fluides, d’origines différentes, auraient été piégés simultanément. Le premier d’origine
magmatique est un fluide aqueux de faible à moyenne salinité (0,5 à 14,5 eq. NaCl) dont les
températures d’homogénéisation se répartissent entre 290 et 180°C. Le second présente
des températures d’homogénéisation moins élevées comprises entre 190 et 110°C et une
hypersalinité. Ces inclusions auraient été piégées dans un système complexe à H2O-NaCl-
CaCl2-MgCl2-FeCl2-LiCl. Dans un tel contexte, Baroudi et al. 1999 (in Tuduri, 2005)
proposent un modèle dans lequel un fluide météorique hypersalin (saumures complexes) se
mélangerait à un fluide magmatique, lié au volcanisme, pour entraîner la précipitation de la
paragenèse argentifère.
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Fig. 13 : Modèle génétique issu de la synthèse de Baroudi et al. (1999)
25
Fig. 14 : Le modèle génétique, épithermal neutre, pour le gisement Ag-Hg d'Imiter.
(Levresse, 2001).
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Stade 3, correspondant aux phénomènes d’altérations, se développe tardivement et
en tous cas, postérieurement à l’épisode minéralisateur 1. La place de ces phénomènes
d’altération reste incertaine tant que leur étude détaillée ne sera pas réalisée. Toutefois, ce
processus contribuerait à un enrichissement local en Ag.
(a) Stade I dextre, associé à la mise en place des veines à quartz et dolomie rose sous
les effets d’une direction de raccourcissement WNW-ESE. La formation des
chevauchements associés, le long des structures secondaires F0 Sud, F0 Nord, R6 et R7, se
réalise au cœur des relais transpressifs.
(b) Stade II senestre normal, à remplissage de dolomite rose, ré-ouvrant et réutilisant
les structures précédentes. Le stade II affecte principalement les structures primaires F0 et
B3. Le troisième stade d’altération n’est pas représenté).
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Conclusion
Le gisement argentifère d'Imiter (Anti-Atlas Oriental) est formé de veines
épithermales encaissées dans les formations des complexes inférieur gréso-pélitique et
supérieur volcanique. Les structures minéralisées sont contrôlées par le réseau de la faille
d’Imiter orienté généralement E-W, elles présentent une direction de N60° à N90° est des
pendages vers le nord ou vers le sud.
Dans les modèles génétique proposés, les auteurs s’accordent à penser qu’une
tectonique distensive caractéristique de la transition Précambrien-Cambrien a favorisé la
formation de pièges structuraux(Tuduri, 2005).
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Bibliographie :
BARODI E.B. et al. (1998) : Les minéralisations argentifères du Maroc : cas du gisement
d’Imiter ; Chronique de la recherche minière,1998 N° 531-532, PP 77-92.
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