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LE METAMORPHISME ET LES ROCHES

METAMORPHIQUES

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Chapitre 1 DEFINITIONS ET GENERALITES

1- Définitions

•Roches métamorphiques et roches magmatiques  roches endogènes.


mais processus de formation entièrement différents :

•Les roches magmatiques  cristallisation d’un liquide magmatique.

•Les roches métamorphiques  transformation à l’état solide de roches


préexistantes.

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•Le métamorphisme est l’ensemble des changements intervenant, à l’état
solide, dans la composition minérale d’une roche soumise à des
conditions de pression et de température différentes de celles où elle
s’est formée. (Lameyre)

•Le métamorphisme est une adaptation minérale et structurale des


roches solides à des conditions physico-chimiques différentes de
celles où elles se trouvaient originellement. (Turner )

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Quelques nomenclatures

•Les minéraux du métamorphisme: blastes. Le mécanisme de


leur formation : blastèse.

•Le préfixe méta : roche métamorphique d'origine quelconque,


ayant subi un métamorphisme d'intensité faible ou moyenne.
Exemple: une métapélite, métabasalte …

•Le préfixe ortho : roche métamorphique d'origine magmatique.


Exemple: un orthogneiss est une roche fortement
métamorphique issue de la transformation d'un granite.

•Le préfixe para : roche métamorphique d'origine sédimentaire.


Exemple paragneiss.
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2 - Les limites du métamorphisme.

Fig. 1- Limites du métamorphisme dans le diagramme pression/ température


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a) Diagenèse et métamorphisme

La diagenèse marque la limite


progressive, à BT, BP, avec le
métamorphisme, et consiste en
une compaction de sédiments

Un critère de distinction basé sur la cristallinité de l’illite a


été souvent utilisé pour délimiter les champs respectifs du
métamorphisme et de la diagenèse. Ce critère mesure
l’évolution cristallographique progressive des phyllites, depuis
les phases argileuses (typiques du domaine de la diagenèse)
jusqu’aux phases micacées (typiques du métamorphisme).
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b) Métamorphisme et anatexie

- La courbe d’anatexie marque la


limite entre le domaine des
transformations et recristallisation à
l’état solide du métamorphisme, et
celui du magmatisme

- les roches,, subissent une fusion


partielle, et donnent un magma de
composition granitique : on parle
d’anatexie.

- Si liquides ont cristallisé au sein des roches qui leur ont donné
naissance :  formations mixtes = migmatites, qui appartiennent au
domaine du métamorphisme. 7
b) Métamorphisme et anatexie

- Cette limite n’est pas fixe et peut


se déplacer de plusieurs centaines
de degrés ( selon la teneur en H2O
et la nature de la composition
chimique de la roche mère).

Fig. 2- Limites du métamorphisme et courbes de


fusion des granites et des basaltes
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On peut proposer un schéma
synthétique (fig.2) qui montre que
la croûte continentale est
constituée de :

- Une partie superficielle


comprenant des roches
sédimentaires sur une épaisseur
de quelques centaines de mètres
et des roches volcaniques.

- La croûte supérieure, domaine


des roches métamorphiques de
faible à moyen degré, fortement
plissées et déformées, traversées
par des granites intrusifs fig.3 schéma synthétique de la croûte
9
continentale
- La partie inférieure de cette
croûte supérieure est le domaine
des granites d’anatexie. Croûte
supérieure et inférieure sont
séparées par la discontinuité de
Conrad.

- La croûte inférieure est


constituée de roches ultra-
métamorphiques du faciès
Granulite, associées à des
roches magmatiques basiques
(d’origine mantellique), qui se
séparent du manteau par la
discontinuité de Mohorovicic, vers
une profondeur de (30 km),.

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En conclusion, on constate que les roches métamorphiques, sont
des constituants majeurs de la croûte continentale, tant en surface
qu’en profondeur.

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3 -. Les facteurs du métamorphisme

Les facteurs du métamorphisme sont de deux types :


- paramètres intensifs : pression et température.
- et paramètres extensifs : composition chimique et volume.

L’intervention des conditions physiques se fait par variation de la


température seule ou par variation de la température et de la
pression. La pression seule ne provoque pas de métamorphisme.

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3.1- La température

- La température est le facteur déterminant des réactions


métamorphiques. Elle augmente avec la profondeur selon un gradient
géothermique qui est de 30°C par Km en moyenne.

- Le gradient géothermique est mesuré dans les puits naturels ou


artificiels, ou évalué par mesure en surface du flux thermique, (ou flux
de chaleur) qui représente la quantité de chaleur qui traverse une
surface en un intervalle de temps. Il est exprimé en milliwatt / m2 , ou
unité du flux thermique (UFT), 1 UFT = 42 mW/ m2 .

- En fonction de la profondeur, des surfaces d’égale intensité de


température, appelées isothermes, peuvent être tracées. Elles varient
avec la variation du flux thermique.

- Le flux thermique provient de la profondeur et peut varier à


différentes échelles, planétaire, régionale et locale. 13
a)- Variations de la température à l'échelle planétaire

Dans la croûte océanique, le flux de chaleur est élevé à la ride, avec des
valeurs atteignant plus de 150 mW/m2. Cette valeur diminue et se stabilise
à 60 mW/m2 à l’intérieur de la plaque océanique stable. Elle est de 40
W/m2 dans les zones de subduction.

La répartition des isothermes


dans les trois principaux sites
géodynamiques :

- La ride, est un lieu de


montée du manteau chaud et
transfert de magma basique
qui lui est associé ( origine de
la croute océanique)
transfert de chaleur
considérable vers la surface
 les courbes isothermes très
resserrées  gradient
géothermique élevé (180 C/ Fig. 4 : Répartition des isothermes (en °C)
Km). 14
- zone de subduction: la lithosphère océanique froide s'enfonce dans
le manteau chaud  isothermes s'enfoncent dans le manteau 
gradient géothermique faible 6°C /Km

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A l'intérieur des plaques stables : En s'éloignant de la ride, la
lithosphère nouvellement formée se refroidit  courbes isothermes
espacées  géotherme moyen ou normal 30 C/Km (=géotherme
moyen dans la lithosphère continentale ).

Fig. 5 : Géothermes contrastés dans la lithosphère 16


b)-Variations à l'échelle régionale

Fig. 6- Géométrie des isothermes aux contacts d’intrusions magmatiques en fonction de la


profondeur.

- Une intrusion magmatique  perturbations de la forme des


isothermes. . L'intensité de l'anomalie dépend de la nature de
l'intrusion, de son volume et de la profondeur de mise en place. 17
c)-Variations de la température à l'échelle locale

le flux thermique distribué régulièrement mais utilisation différente suivant les


roches :
- roches sédimentaires  utilisation de la chaleur reçue dans des réactions
minéralogiques.
- roches magmatiques et roches fortement métamorphiques 
consommation faible de la chaleur reçue et transmission du reste  effet de
socle. 18
3.2- La pression Trois types de pression intervenant dans les
transformations métamorphiques :

a)- La pression lithostatique (Pl)

= La pression lithostatique (Pl) ou contrainte lithostatique est la force


exercée, sur une unité de surface, par la masse des roches (poids des
roches) qui se trouvent audessus du point considéré.

Elle est fonction de la profondeur, de la masse volumique


(ou densité) et de g, l’accélération de la pesanteur.

L’unité officielle est le kilobar (kb) ou le mégapascal (1 MPa = 10 bars) ou


encore le Gigapascal (1 Gpa = 10 kb).

•Elle varie selon la profondeur et la densité des roches  Pour une


densité de 2.7, elle est de l’ordre de 1 Kbar pour une profondeur de 4 Km.

•pression isotrope, elle est constante en un point donné.

19
b)-La pression des fluides (Pf) Pf = pCO2 + pO2 + p H2O

Les roches métamorphiques contiennent dans leurs interstices, des


fluides issus de deux origines:
•Fluides hérités de la roche mère ou (fluides libres).
• fluides produits ou (fluides liés).

La pression des fluides diminue avec la profondeur suite à la diminution de


la quantité d’eau, de la porosité et de la perméabilité des matériaux (Pf <
Pl).

Au voisinage d’une intrusion magmatique la pression fluide est plus


importante que la pression solide (Pf>Pl).

c)- Contrainte tectonique

• = Pression dynamique ou pression stress. Il s’agit de forces tectoniques


accompagnant les serrages orogéniques. C’est une pression anisotrope,
responsable de la déformation des roches et des minéraux et de
l’apparition de la schistosité.
20
Mécanismes de la déformation
Il existe 3 principaux niveaux structuraux :

Le niveau structural supérieur : les


roches sont cassantes, la déformation
se fait par fractures ; failles et sans
plissement : mécanisme déformation
est le cisaillement.

Le niveau structural moyen : les


roches sont ductiles, et se déforment
par plissement, (sans changement
d’épaisseur) : plis isopaques. A ce
stade, le mécanisme de déformation
est la flexion.

Fig. 8 a - Limites des niveaux structuraux dans sur le diagramme P-T et distribution des
différentes schistosités dans le niveau inferieure.
Le niveau structural inferieur : les
roches devenant très ductiles,
subissent une déformation par
aplatissement : plis anisopaques,
qui développent une schistosité
planaire (s1) .

A des profondeurs plus importantes,


les roches, portées à une
température proche ou supérieure à
leur point de fusion, deviennent plus
ou moins visqueuses : Déformation
par écoulement

Fig. 8 a - Limites des niveaux structuraux dans sur le diagramme P-T et distribution des
différentes schistosités dans le niveau inferieure.
Fig. 8 b - Superposition des niveaux structuraux et
style de structure correspondant .à l’intérieur de
l’écorce terrestre
23
- la schistosité

La schistosité : Laroche se débite en feuillets parallèles plus ou moins épais


et réguliers, espacée ou pénétrative.

Fig. Plis anisopaques avec


Fig. 9 Exemple de schistosité schistosité en éventail 24
- La foliation

Elle est marquée par une alternance de


lits clairs riches en quartz et feldspath, et
des lits sombres riches en micas.

Fig.10 gneiss Fig. 11 migmatite


25
Fig. 12- Relation métamorphisme et épaississement crustal.
26
3.4- Composition chimique des roches initiales et
séquences métamorphiques

- La minéralogie d’une roche métamorphique est fonction de T, P et de


sa composition chimique, c’est-à-dire de la nature du protolithe (la
roche originelle).

- La composition chimique des roches a une grande influence sur


la composition minéralogique, au cours du métamorphisme.

- Les roches métamorphiques sont cataloguées, en fonction de


leurs compositions chimiques, en quatre séquences : pélitique,
quartzo-feldspathique, basique (et ultrabasique) et carbonatée.

- Chacune de ces séquences est caractérisée par une gamme de


minéraux compatibles, à la fois, avec la composition chimique de la
roche et les variations de P et T du métamorphisme. 27
La séquence pélitique. Elle regroupe des sédiments alumineux, dans
lesquels les argiles sont un constituant majeur.
Au cours du métamorphisme, des minéraux alumineux divers cristallisent
dans de telles roches.

Ces minéraux n’apparaissent pas dans une même roche, ni dans les
mêmes conditions P-T, mais se remplacent mutuellement en fonction des
changements de conditions PT. En conséquence, ces roches sont
considérées comme de excellents marqueurs pétrographiques de
l’évolution métamorphique.

La séquence quartzo – feldspathique. Elle contient des roches


leucocrates (claires) dans lesquelles quartz et feldspaths dominent. Il s’agit
de roches sédimentaires détritiques (grés, arkose, etc.) et de roches
magmatiques acides. En conséquence, cette séquence est un médiocre
marqueur métamorphique.


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 La séquence basique (et ultrabasique). Elle regroupe les roches
magmatiques basiques et roches ultrabasiques. Les minéraux essentiels
sont les amphiboles, des pyroxènes, grenat et le plagioclase.

 La diversité des minéraux est inférieure à celle observée dans les


roches pélitiques : de bons marqueurs pétrographiques de l’évolution
métamorphique.

 La séquence carbonatée. Elle regroupe les roches


sédimentaires carbonatées pures (calcaire, dolomie) et impures
(marnes. La minéralogie est variée : mx contenant du Ca.

 Cette liste montre que les modifications minéralogiques sont


importantes au cours du métamorphisme des roches carbonatées : Très
bons marqueurs pétrographiques de l’évolution métamorphique..

29
Tableau 1- Les différentes séquences métamorphiques selon la nature de la roche mère
.

30
4 - Les principales variétés de métamorphisme:
Selon le gradient de
température et de pression et
en fonction de la durée, on
peut définir plusieurs variétés
de métamorphismes :
4.1- Métamorphisme de
contact:

- Métamorphisme thermique :

- Il apparait au contact des


intrusions magmatiques chaudes :
Fig.-13. Auréole de métamorphisme de
- Roches compactes, dures et contact autour d’une intrusion de granite : a)
cornées : cornéennes Granite;
b) Cornéenne à sillimanite cordiérite,
biotite ; c) cornéenne à andalousite cordiérite,
- Zone autour de l'intrusion : biotite ;
auréole de métamorphisme de d) cornéenne à séricite; e) encaissant non
contact, métamorphique.
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4.2- Métamorphisme de cuisson ou pyrométamorphisme.

 Peu important et très localisé,

 se produit au contact d'une coulée volcanique,

 durée très courte,

 gradient de température exclusivement élevé,

Les roches métamorphiques correspondantes : porcelanites. 32


4.3- Le dynamométamorphisme.

 Il se développe au niveau
des grands accidents
cisaillants,

 gradient (P) orientée +


légère augmentation de(T) ,

 sur une longue durée,

 les roches acquièrent une


schistosité,

 Tectonites, mylonites. 33
4.4- Le métamorphisme de choc ou d'impact.

- Le
métamorphisme de
choc  impact
des grandes
météorites,

34
4.4- Le métamorphisme de choc ou d'impact.

- Le métamorphisme de
choc  impact des
grandes météorites,

- gradient élevé ( P) et
augmentation (T ),

- très courte durée

- apparition de stishovite
et coésite,

- fusion  phase Fig.14- Cratère du à l’impact d’une météorite et schèma zonéographique du


vitreuse : tectites. métamorphisme de choc 35
4.5- Le métamorphisme régional

- métamorphisme général,

- Il se produit sur de
vastes étendues,

- métamorphisme
dynamothermique :

 variation de (T) et (P)


sur une longue durée,

- zones orogéniques,

- les roches sont :


schistes, micaschistes,
gneiss et migmatites.

Fig. 15 Métamorphisme régional


36
Les gradients de T° et P varient  3 types de métamorphismes régionaux

(a) métamorphisme
de type Abukuma
(BP) :

(b) métamorphisme de
type Barrow (MP):

(c) métamorphisme de
type Alpin (HP):

Fig.-16. Position des différents types de métamorphisme régional dans le diagramme T-P.
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Tableau II- Résumé des caractéristiques des différents types de
métamorphismes.
5-. Aspect chimique du métamorphisme

Le métamorphisme, ensemble de réactions chimiques  recristallisations


( changements de la minéralogie, sous (T, P)) :

 recristallisations sans changement de la composition chimique de la


roche initiale :

Métamorphisme topochimique

 recristallisations avec changement de la composition chimique :

Métamorphisme allochimique
39
5.1- Le métamorphisme topochimique ou isochimique:

 Il concerne surtout les métamorphismes


régionaux.

 constance de la composition le long du métamorphisme 


évolution chimique en système clos  pas d’échange de matière.

Exemple : zone métamorphique avec alternance des horizons


fins pélitiques riches en aluminium et des lits gréseux pauvres en
aluminium
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5.2- Le métamorphisme métasomatique = allochimique

Le métamorphisme allochimique ou métasomatique :

 changement de la composition chimique de


la roche initiale.

 apport et départ de matière 


métasomatose.

 extension limitée.

 néoformations et recristallisations de minéraux  skarns.

41
Zone 1: Marbre (calcite) Fig.-17.Métasomatisme . San Diego en Californie (U S A )

Zone 2 : A montecellite (montecellite + calcite)


Zone 3 : A idocrase (idocrase + calcite + diopside + wollastonite + phlogopite)
Zone 4 : A grenat (grossulaire + di + woll + cal +qz)
42
6- Structures et textures des roches métamorphiques

6.1- textures des roches du métamorphisme de contact

Les textures granoblastiques : Roches


constituées de minéraux dont les formes
sont relativement régulières: les pressions
sont isotropes au cours de la
recristallisation.
Ces roches, ne présentent pas
d’orientation : texture équante.

Fig.-18. Texture granoblastique : cornéenne 43


6.2- textures des roches du métamorphisme régional

Les contraintes nettement anisotropes


conduisent à la croissance préférentielle
des grains parallèlement à la schistosité :
Les minéraux présentent alors une
orientation. La texture devient orientée
orientée..

Fig.-19.Texture granoblastique
orientée

44
Micaschiste

Fig.- 20.Texture granolépidoblastique

Amphibolite
Fig.-21. Texture granonématoblastique
45
Fig.-22. Texture porphyroblastique

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