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INTRODUCTION GENERALE
L’ignorant en matière d’exploitation minière serait certainement surpris : « qu’il
n’existe donc pas de définition physique plus claire du concept minerai ». Les multiples
définitions assez contradictoires et incomplètes du terme « minerai » montrent que les
auteurs des dictionnaires sont eux-mêmes gênés et se sentent pour la plupart dans
l’obligation d’ajouter quelques éléments additionnels à leurs définitions afin de se
rapprocher de la conception vraie et réelle du terme « minerai ».
Cette gêne rencontrée par les auteurs des dictionnaires, les mineurs eux-mêmes la
connaissent. Dans une approche plus pragmatique, on pourrait dire que le minerai est une
roche que l’on exploite. L’opérateur qui mène l’exploitation a un objectif, une stratégie. Le
minerai ne peut donc être défini que par rapport à cette stratégie.
Pour autant, cette définition reste floue. Elle fait implicitement référence à une
notion de qualité du minerai et à un seuil de sélection sur base de cette notion, mais sans
donner plus de précisions. Dans la plupart des minerais, et en particulier dans les minerais
de métaux non ferreux, la notion de qualité est la teneur, et le seuil de sélection de cette
qualité est appelé teneur de coupure.
Cette teneur de coupure est un paramètre important des projets miniers. Il conduit à
distinguer, au sein d’un « gisement géologique », des parties « minerai » (le « gisement
industriel ») et des parties « stérile ». Sa valeur et l’efficacité de sa mise en œuvre jouent
directement sur les résultats économiques d’une exploitation minière.
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Par ailleurs, ce paramètre peut aussi être ajusté à des conditions particulières ce qui
est d’autant plus intéressant car les exploitations minières sont confrontées à des marchés
concurrentiels difficiles, avec des prix des matières premières plutôt en décroissance pour
ne dire fluctuante sur le long terme et pour certains particulièrement instables.
Et tout cela a conduit les opérateurs miniers à rechercher de nouvelles approches de
l’exploitation, avec deux objectifs : d’abord tirer un meilleur profit de leur gisement ensuite
disposer d’une capacité de réaction, d’adaptation à des conditions changeantes. La
résolution de ces deux objectifs conduit les opérateurs à s’intéresser à la teneur de coupure
qui est le seul paramètre essentiel pour définir la limite entre « minerai » et « stérile » et
pour maximiser la création de richesse.
Nous présenterons ensuite les grandes caractéristiques d’un projet minier et d’une
exploitation minière. Nous montrerons finalement que l’industrie minière est confrontée à
des marchés particulièrement difficiles et dispose de moyens de réaction.
CHAPITRE I : GENERALITES
En 1919 à 1931, la mine de l’Etoile devint une propriété privée de l’union minière du haut-
Katanga (UMHK) l’exploitant partiellement le mode à ciel ouvert.
En 1935 à 1990, la mine de l’Etoile était abandonnée et se trouvait sous l’emprise des
artisanaux (exploitation artisanale de la Ruashi et ses environs).
De 1990 à 2002, la mine de l’Etoile était abandonnée pour des raisons de traitement de
minerais de cuivre du type de chrysocolle qui étaient très couteux (silicate du cuivre). Il fallait
importer une grande quantité d’huile de palme pour la valorisation des minerais.
Le 21 nombre 2003, l’entreprise CHEMAF SARL va acquérir cette mine et reprendra des
travaux d’exploitation d’une manière artisanale suite à l’insuffisance des matériels d’exploitation
et surtout dans le but d’accroitre la production.
De 2007 à 2013, il est à noter que MCK avec son équipement s’occupent de l’excavation pour
augmenter la production.
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L’entreprise CHEMAF était contraint de signer un contrat de partenariat avec les entreprises
sous-traitances tels que : MCK, AN TRICO, DEM et KGHM.
• ROAN
Ces 3 groupes sont aussi subdivisés en sous-groupes comme le montre le tableau ci-dessous
C’est une variante de Rat, massive constituée d’éléments ou des fragments des roches parfois
grossiers ou minuscules, jointifs et sont mis ensemble par compression ou par un ciment. Elle
présente une couleur blanchâtre jaunâtre .
Massive à granulométrie très fine, sa coloration varie : grise à gris verdâtre, rouge, brune
parfois sans coloration : claire ; lorsque la coloration est rougeâtre, on lui attribue le nom de
« LILAS ».
C’est une dolomie stratifiée comme son nom le dit, sa granulométrie est trop fine et renferme
les nodules logés le long des strates avec une alternance de cherteux bancs ; ces strates sont
grossières ; son épaisseur dans notre site varie entre 5-6mm, et sa coloration n’est pas nette ; elle
varie selon le degré d’altération c’est-à-dire lorsque la roche est moins altérée, elle est grise et est
brune lorsque elle est très altérée par les eaux météoriques.
NB : les nodules sont rencontrés dans la partie supérieure celle qui est proche de la RSF (Roche
Siliceuse Feuilletée) et non celle de la RAT.
La RSF dans notre site est minéralisée dans certains endroits et stériles dans d’autres.
Roche Siliceuse dolomitique, massive, dense très dure cariée ou caverneuse, avec présence
des micro-organismes (stromatolithes), son épaisseur est d’environ 10m dans notre site. Sa
coloration est brunâtre à grisâtre et gris- noir.
La RSC dans notre site est minéralisée dans certains endroits sur les épontes ou le contact R.S.C-
R.S.F et R.S.C-S.D.B et stériles dans d’autres.
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Roche très finement stratifiée à granulométrie fine (taille des grains de sables) , compétente ,
dolomitique , compacte , dense et se présente en petits bancs. Sa coloration est grise mais parfois
colorée jaune-brun.
Cette roche est fortement altérée, argilo sablonneuse, fine parfois dolomitique dans certains
endroits, tachetée et moins dense de couleur noire, jaune noire ou violette. Le B.O.M.Z se termine
en biseau ou disparait et il réapparait dans certains endroits.
Généralement, elles se diffèrent par leur coloration mais aussi par la présence des sulfures
dans les shales noirs qui entrainent une diminution en oxydes.
Le calcaire à minéraux noirs : il s’agit d’un calcaire à minéraux noirs, cette roche est
généralement stratifiée mais sa structure disparait avec le degré d’altération. Sa coloration est le
plus souvent noire et parfois rougeâtre. Ce sont beaucoup plus les oxydes et hydroxydes de
manganèse qui lui confèrent cette coloration noire. La coloration rouge fait preuve de la présence
d’oxydes de fer (hématite quand c’est massif et oligiste quand c’est feuilleté)
Lorsque la roche est très altérée, elle se présente comme une masse rocheuse de faible densité,
et lorsqu’elle est moins altérée, elle se présente comme un grès stratifié avec des grains de
coloration noire qui se présente comme des taches noires dans la roche.
Le CMN est la formation la plus épaisse dans notre site. Il est en majeure partie minéralisée
et il est très dolomitique et stérile à certains endroits. Il est à noter que toutes ces formations sont
minéralisées.
I.4.1 Stratigraphie
mines). Ce dernier étant constitué essentiellement de dolomies, shales et grès résultant de l’érosion
continentale du socle.
Ce groupe (série des mines) est compris entre le groupe des RAT (Roches Argilo-
Talqueuses) et le groupe de la DIPETA dont la base contient des dolomies gréseuses appelés ;
RGS (Roches Gréseuses Siliceuses).
Lors de la tectonique katanguienne, le groupe des mines avait subi de morcellements qui
ont conduit à une dispersion des nombreux lambeaux des écailles diversement orientés et parvenus
au jour par diapirisme (soulèvement sous forme de champignon) le long de failles.
Voici les différentes formations rencontrées dans le groupe des mines, de la base au sommet :
Il faut noter que le dépôt des différentes formations s’est effectué normalement c’est-à-dire de
la plus ancienne formation constituant la base (RAT) à la plus récente formation qui constitue le
sommet (R.G.S).
I.4.2 Structure
La mine de l’Etoile est un anticlinal de la rwashi, avec un pendage variant entre 30° et 45°
sud-ouest et l’orientation des couches vont du nord-est vers le sud-ouest.
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I.4.3 Minéralisation
La minéralisation du gisement de l’Etoile est localisée dans toutes les formations où elle
s’étend, des brèches des RAT jusqu’aux roches grèso-siliceuses ou RGS.
Le gisement étant cupro-cobaltifère, les minéraux rencontrées sont donc des minerais de
cuivre et de cobalt avec en occurrence pour le cuivre : la malachite Cu03(OH)2 et la chrysocole
CuSiO3(OH)2 et pour le cobalt essentiellement l’hétérogénéité (COO0H)
• Zone mixte : ici nous trouvons la malachite, cuprite, chrysocole, cornelite, azurite,
bornite, chalcosine et pseudo-malachite…
La sous zone de l’oxyde siliceux qui occupe la partie superficielle de la zone oxydée du
gisement de l’Etoile et qui est caractérisée par une altération interne de certains minéraux de
gangue comme dolomite par exemple. Dans cette sous zone, ces roches a grande quantité de silice
finissent par avoir un aspect poreux, caverneux (exemple des RSC) ou silicieux (exemple des
RSF) tandis que celles à grande quantité d’argile deviennent par aération tendres. Exemple du
BOMZ et des SDB.
La sous zone des oxydes dolomitiques qui se trouve à la base de la zone oxydée, à
l’interface oxydes-mixtes à cette profondeur apparaissent certains silicates comme la chrysocole
et les sels roses de cobalt.
Zone intermédiaire ou de transition entre les oxydes et les sulfures d’à peu près 140m
d’épaisseur laquelle oxydes et sulfures coexistent séparément en définissant dans celle-ci deux
sous zones qui sont :
• La sous zone des mixtes supérieurs ou oxydes : elle se situe dans la première partie
de la zone mixte ou zone supérieure et est directement en contact avec les oxydes.
• La sous zone des mixtes inferieurs et sulfurés : elle occupe la partie inferieure ou
la base de la zone mixte et est en contact avec les sulfures
La mine de l’Etoile est un gisement qu’on trouve sous forme sédimentaire, cupro-
cobaltifère, stratiforme appartenant au ROAN précisément dans la série des mines du type de
katanguien et est d’âge néo protérozoïque (ou protérozoïque supérieur)
• LA LONGUEUR
C’est la distance longitudinale (1500métres) c’est-à-dire de l’ouest vers l’Est (les coordonnées
Y)
• LA LARGEUR
C’est la distance verticale transversale (500 mètres) c'est-à-dire du nord vers le sud ( les
coordonnées X)
-Nous parlons du top niveau qui est de 1250 mètre et le niveau le plus bas qui est de 970
mètres donc la profondeur est de 280 mètres.
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• LE PENDAGE
I.4.5 Volcanisme
Les indices d’un volcanisme sont modérés sont souvent signalés dans la formation
katanguienne qui sont donc les sièges des produits magmatiques, principalement basiques et de
type spilitique observable dans les sous-groupes des mines de Mwashiya et de Dipela. Ainsi les
roches pyroclastiques sont reconnues dans le sous-groupe de Mwashiya inferieur. Les silts
dolomitiques et les laves spilitiques sont retrouvés dans le sous-groupe de Dipeta.
I.4.6 Tectonique
L’arc de l’Afrique centrale également appelé chaîne katanguienne. Est une zone constituée
des roches méta-sédimentaires. Il est localisé entre les cratons du Congo et de Kalahari est définie
une structure arquée convexe vers le nord. Trois phases majeures de déformations caractérisent
l’évolution de la construction de l’arc lufilien.
• Première phase (Kolwezienne) : qui se produit durant le dépôt du K.S. elle donne des
plis déversés vers le nord et un charriage de grande amplitude.
• Deuxième phase (kundelunguienne) qui se produit après dépôt de tout le K.S. elle forme
des plis parfois chevauchants déversés vers le sud ;
• Troisième phase, qui produit de grandes cassures longitudinales, soulignés par des
extrusions de ROAN remonté de la profondeur. Les roches incompétentes du ROAN
sont à l’origine de complications très marquées par des dislocations du R 2 compétent en
débris (écailles), structures inter cutanées, gisements post-tectoniques.
En conclusion nous pouvons dire que ce sont les mouvements tectoniques qui ont permis à la
méga-brèche de ROAN d’affleurés dans l’arc cuprifère.
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Le site de la mine de l’Etoile bénéficie d’un climat tropical caractérisé par l’altération
d’une saison de pluie qui s’étend de mi-septembre à mi-avril et d’une saison sèche couvrant le
reste de l’année. L’alternance des saisons est liée aux variations des précipitations qu’à celles des
températures.
Sous ce type de climat pousse une végétation tout à fait particulière, dominée par une
savane boisée plus herbacée qu’arborescente dans laquelle abondent des branchystegia on y
observe fréquemment aussi une végétation basse du type steppe sur les hauts plateaux et le long
des cours d’eau, on rencontre des galeries forestières.
I.4.8 Hydrographie
Les moyennes de températures pendant les deux saisons sont respectivement de l’ordre de
8° à 16° à 30° tandis que les moyennes de précipitation sont de l’ordre de 1250mm.
C’est la méthode utilisée pour attaquer le gisement en place pour passer à l’extraction des
minerais, alors on commence par la méthode de TRANCHE SUCCESSIVE qui nous permettra
d’avoir un grand espace pour bien travailler et après passer à la méthode de FOSSE EMBOITEE
alors la méthode par fosses emboitées dans le casa des gisements en amas ou des films,
l’exploitation se développe verticalement en contre bas par fosse successives comportant des
minerais et du stérile que l’on est obligé d’excaver et de déplacer au fur et à mesure
d’approfondissement des travaux d’exploitation.
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L’objet de notre réflexion portant sur le calcul de la teneur de coupure dans les
exploitations minières, nous allons tout naturellement commencer par une présentation très
rapide du cadre de l’étude : le projet minier et l’entreprise minière.
Nous allons dans un premier temps replacer le projet minier dans son contexte
politicoéconomique. Nous nous intéressons ensuite tour à tour aux étapes de développement
d’un projet minier et à ses principaux paramètres. Finalement, nous tracerons les grandes
lignes de l’économie d’une entreprise minière.
Ces éléments nous permettrons d’aborder, dès le chapitre suivant, les notions
relatives aux teneurs de coupure dans le cadre des projets miniers, donc de la gestion à long
terme des exploitations minières.
lors, une exploitation minière n’est possible que si les ressources et les conditions
économiques prévisibles à moyen terme et à long terme sont telles que la création de
richesse qui en découle est jugée suffisante par l’entreprise qui envisage l’exploitation.
Nous restons encore une fois volontairement floue avec le terme suffisant. Les critères de
rentabilité pour juger de l’intérêt d’un projet sont bien connus en économie de marché
(valeur actuelle nette, taux de rentabilité interne, délai de retour, indice de profitabilité),
mais tout d’abord chaque operateur aura ses préférences parmi ces critères et ensuite chaque
operateur aura son propre seuil pour chacun d’eux.
Il ne s’agit pas pour nous de disserter sur les mérites d’un système économique par
rapport à un autre. Notre objectif est simplement de montrer que dès lors que l’on cherche
à améliorer ou à optimiser une activité industrielle, ce qui sera notre cas, le contexte
politicoéconomique général doit être défini.
Rythme de production
Teneur de coupure
Méthode d’exploitation
Méthode de traitement de minerai
Cela signifie que les mineurs, tout en sachant que leur intérêt consiste à exploiter le plus
rapidement possible, ce fixent des limites. Ces limites peuvent avoir diverses origines :
Les cours des matières minérales fluctuent dans le temps. Dans le passé, on a pu
mettre en évidence des cycles de fluctuation. Exploiter sur une courte durée
reviendrait donc à prendre le risque d’exploiter tout le gisement dans une période
de faible valeur des cours. Les entreprises minières préfèrent généralement
minimiser le risque global en exploitant sur une durée supérieure ou égale à celle
du cycle.
gisement que l’on ne connaissait pas au départ. Ce point est d’autant plus important
qu’une partie des investissements miniers ne peut être revalorisée après la
fermeture.
En d’autres termes, nous pouvons retenir que l’idéal d’un point de vue économique
est d’exploiter rapidement, mais la raison veut que l’on ne descende pas en dessous d’un
certain seuil. Ce dernier est évidemment subjectif et sa valeur dépend avant tout de l’équipe
de direction du projet, mais aussi du poids social de l’exploitation, surtout si cette dernière
se situe dans une zone isolée.
Si les choix que nous venons de décrire semblent assez peu ouverts, ils ont néanmoins
un impact non négligeable sur l’étude de faisabilité.
Ensuite parce que la méthode d’exploitation définit ce que nous pourrons appeler le
corps minéralisé industriel, c’est-à-dire l’objet qui sera réellement exploité. A une méthode
d’exploitation correspond une épaisseur minimale de chantier : si cette épaisseur est
supérieure à la puissance du corps minéralisé, on sera obligé d’admettre une dilution, c’est-
à-dire un tonnage supplémentaire, qui peut être parfaitement stérile. A une méthode
d’exploitation correspond aussi un salissage, c’est-à-dire encore une fois un tonnage
supplémentaire, cette fois-ci subi et planifié. Le tonnage des ressources ainsi que leur teneur
moyenne sont donc forcément modifié par la méthode d’exploitation.
La teneur du concentré, que nous notons tconc. Cette notion de teneur doit
être prise ici au sens large de qualité. Elle intervient dans la définition du
prix de vente du concentré, donc dans les recettes de l’exploitation.
Une fois que l’accès au gisement est assuré, il s’agit de l’exploiter, donc d’en
extraire la portion jugée intéressante : le minerai. Malheureusement, la morphologie des
gisements est le plus souvent assez complexe de sorte que l’on est également amené à
éliminer (et éventuellement extraire) des portions jugées inintéressantes (du stériles), ne
serait-ce que pour pouvoir accéder au minerai.
Dans la plupart des cas, le minerai extrait n’est pas directement commercialisable,
sa teneur en substance minérale étant trop faible. On procède donc à une première phase
d’enrichissement sur le site de l’exploitation : le traitement. Celui-ci fait appel à des
procédés
Finalement, le concentré est vendu soit pour une utilisation directe soit encore, et
c’est le cas le plus fréquent pour les métaux, pour une fusion qui conduira au métal au seuil
de pureté exigé par les utilisateurs industrielles courantes.
Parmi les matériels, on peut distinguer les catégories suivantes : investissements d’expansion,
de modernisation (renouvellement ou productivité), investissements sociaux et réglementaires
Dans tous les cas les recettes de la vente se calculent sur la base d’une quantité de
substance valorisante vendue et du prix de vente de cette substance sur un marché mondial. Par
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tonne de concentré, elle dépendra logiquement de la qualité du produit, qui peut prendre des
formes très différentes : le pouvoir calorifique pour le charbon, le pouvoir fertilisant pour les
phosphates, l’abrasivité pour les grenats, la blancheur pour le kaolin.
Dans le cas de métaux non ferreux, le principal critère de qualité du concentré sera
sa teneur en métal, ceci étant, la présence de sous-produits et d’impuretés sera évidemment
prise en compte.
Il est d’usage courant de définir la valeur du point V, c’est la recette engendrée par
l’exploitation d’une tonne de minerai à un point (%, g/t,…) de teneur :
Avec VCM qui est la valeur carreau mine d’une tonne de concentré, c’est-à-dire sa
valeur à la sortie de l’usine de traitement. µ est le taux de récupération métal du procédé de
traitement et t la teneur du concentré.
Le coût d’exploitation qui découle des dépenses engagées lors des étapes de travaux
préparatoires et d’exploitation. Il correspond aux dépenses déjà engagées lorsque la
tonne est rendue à l’usine de traitement. Il est fréquent que ce coût comprenne le
concassage primaire du minerai.
Le coût de traitement, qui correspond tout simplement aux dépenses engagées lors
du traitement du minerai, depuis le concassage secondaire jusqu’à la mine en stock du
concentré à la sortie de l’usine.
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La rentabilité est la capacité d'un capital à obtenir un revenu. Il s'agit donc de mettre
en relation les profits réalisés dans une entreprise et les capitaux engagés pour les obtenir.
Le taux de rentabilité est donc le rapport entre les profits réalisés et les capitaux engagés
pour arriver à ce résultat. On distingue :
Les critères de rentabilité sont évidemment au cœur des stratégies des entreprises,
et sont à la source de nombreuses opérations de concentration et de restructuration. On se
sert dans le domaine minier du délai de remboursement, de la valeur actuelle nette, du taux
de rentabilité interne, de l’indice de profit, du taux annuel équivalent, le rendement
comptable moyen…, mais, les plus d’usage sont la valeur actuelle nette (V.A.N.), le taux
de rentabilité interne (T.R.I.) et le délai de remboursement.
I.II.5.3.1. Valeur actuelle nette (V.A.N.)
Le principe d’actualisation consiste à calculer à un taux dit d’actualisation, les valeurs
actuelles (Présents values) des rentrées de la trésorerie; en d’autres termes, ramener la
valeur future de l’instant t à son équivalent à l’instant actuel.
La teneur en minerai requise en métal utile varie selon la valeur de ce métal et les difficultés
de son extraction. Outre la teneur, la valeur d’un minerai est fonction d’autres facteurs tels
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Nous allons maintenant revenir à des considérations un peu plus générales sur
l’industrie minière. Tout d’abord nous allons mettre en évidence certaines spécificités de
cette industrie qui en font une industrie assez rigide, en fait une industrie de long terme.
D’abord le corps minéralisé impose la localisation. Pour l’exploiter, il faut être sur place.
S’il est éloigné des infrastructures existantes, l’opérateur minier sera dans l’obligation de
développer lui-même celles qui lui sont nécessaires, avec toutes les conséquences que cela
suppose en matière d’investissements, de coûts opératoires.
Ensuite, le corps minéralisé est une source importante de risque dans la mesure où
il n’est jamais parfaitement connu. On distingue généralement les risques réserves (erreur
sur le tonnage ou la teneur moyenne du minerai) et les risques techniques (erreur dans le
choix de la méthode d’exploitation ou de la méthode de traitement). Nous verrons plus tard
un troisième risque, indépendant du corps minéralisé : les risques recettes
En deuxième lieu, nous devons constater que les marchés de matières premières
minérales sont des marchés très difficiles. D’abord leur évolution sur le long terme est
globalement plutôt défavorable : les cours des matières premières minérales ont plutôt eu
tendance à baisser tout au long du vingt et unième siècle.
Ensuite, les cours des métaux non ferreux sont aujourd’hui particulièrement instables et
d’un comportement quasiment imprévisible.
Les dépenses engendrées par l’exploitation d’un corps minéralisé sont, au moins
dans leur ordre de grandeur, dictées par le corps minéralisé et son environnement
économique
Les dépenses opératoires sont pour ainsi dire subies et particulièrement rigides
Les recettes sont imposées par le marché qui est particulièrement instable dans le
temps.
Dans ce contexte, une entreprise minière connaitra des périodes prospères (les périodes
de cours élevés) et des périodes très difficiles (les périodes de cours bas). Le mineur est
donc logiquement amené à concevoir son exploitation de telle sorte qu’elle soit la plus
compétitive possible. Par ailleurs, dans les périodes difficiles comme dans les périodes
prospères, il est évident qu’il cherchera à réagir et à ajuster son exploitation.
I.III.3. Les réactions possibles d’une exploitation minière dans un
contexte économique défavorable et instable. (Source : K.F. Lane ; 1988)
I.III.3.1. La fermeture anticipée
La décision de fermeture est toujours une décision de dernier recours, difficile à
prendre dans la mesure où elle correspond à un constat d’échec. Elle est d’autant plus
difficile à prendre que les délais de retour des investissements miniers sont longs, et que la
question de fermeture peut souvent se poser avant que l’investissement initial n’ait été
récupéré. Décider de fermer à ce stade revient donc à faire une croix définitive sur la partie
de l’investissement qui n’est pas encore remboursée. Par ailleurs, l’activité minière est telle
qu’une exploitation abandonnée est extrêmement difficile à réouvrir par la suite : la
fermeture signifie donc quasiment la perte des ressources restantes sur le site d’exploitation.
D’un point de vue plus global, la fermeture d’une exploitation minière se traduit
directement par une baisse de la production. C’est donc une réaction favorable à l’échelle
du marché, dans la mesure où elle tend à rééquilibrer l’offre et la demande.
La fermeture provisoire ne peut donc constituer une solution que dans des cas
favorables et lorsque l’on estime que la période difficile va être assez limitée dans le temps.
Il faut en effet se souvenir que durant toute la période de veille, l’opérateur devra couvrir
les dépenses d’entretien de l’exploitation sans pouvoir bénéficier de revenus.
I.III.3.2.2 La diminution du rythme de production
La diminution du rythme de production peut être décidée soit pour limiter les pertes
lorsque l’exploitation est arrivée à un stade où elle est déjà déficitaire, soit pour conserver
le gisement en vue d’une exploitation en pleine capacité lorsque le cours se sera amélioré.
Il s’agit là d’une décision plus facilement applicable que la fermeture temporaire, mais dont
l’effet pour l’exploitant est moins important. En effet, une baisse du rythme de production
s’accompagne généralement d’une hausse des coûts opératoires à la tonne, ce qui signifie
clairement que la diminution des pertes est loin d’être proportionnelle à la diminution de la
production.
D’un point de vue global, la mise en veille, qu’il s’agisse d’une fermeture provisoire
ou d’une diminution du rythme de production, ont comme la fermeture définitive un effet
positif sur le marché, dans la mesure où elles conduisent à réduire le déséquilibre entre
l’offre et la demande et favorise donc la reprise des cours.
Or cette nouvelle détérioration des cours a toutes les chances de se réaliser puisque
l’augmentation des capacités de production comporte un élément autodestructeur si l’on
raisonne à l’échelle du marché. En effet, une situation de baisse des cours correspond en
gros à une surcapacité de production. Si tous les opérateurs réagissent en augmentant leur
capacité, il est évident que la situation ne peut qu’empirer.
La teneur de coupure (T.C. en sigle) est la teneur minimale au-dessus de laquelle le gisement est
économiquement exploitable, en fonction des coûts d'extraction spécifiques au gisement et des
prix actuels ou estimés du minerai extrait. Si cette teneur n'est pas atteinte, le gisement sera laissé
en place. Ça peut être également une suite de teneurs utilisées pour tronquer une distribution de
teneurs ou pour séparer du matériel minéralisé en fractions graduées (lorsque le gisement contient
plusieurs minerais utiles). Une teneur quelconque, utilisée pour une raison quelconque, afin de
démarquer deux lignes de conduites: soit exploiter un gisement ou le laisser en place, soit traiter
le minerai ou le rejeter. Ce peut être également une suite de teneurs utilisées pour tronquer une
distribution de teneurs ou pour séparer du matériel minéralisé en fractions graduées.
Selon Hall, la teneur de coupure est définit comme étant le rapport entre la quantité de produit
et la quantité de minerai dans laquelle il est contenu. Il est nécessaire de distinguer trois types de
matériaux, à savoir la roche, le minerai et le produit. Le terme roche désigne l'ensemble des
matériaux extraits avant leur séparation en minerai ou en rejets. Il fait également référence à tous
les matériaux extrait et transporté de la fosse. Le minerai représente le matériau destiné au
traitement. Le produit est le précieux matériau extrait du minerai. Hall donne l'équation
suivante pour clarifier la classification des matériaux dans une mine à ciel ouvert:
Il est également important de noter que ces matériaux sont les principaux inducteurs des coûts
pour l’obtention et l'optimisation de la teneur de coupure.
En lieu et place des volumes on peut donner des quantités en tonne par exemple :
Teneur de minerai en place est estimée à partir du minerai compte tenu des contraintes
générales d’exploitation.
Les teneurs de coupure (T.C) sont utilisées pour définir la portion du matériel qui sera
considérée au niveau de la mine, au niveau du traitement et parfois au niveau de la métallurgie
reçu une première évaluation à l'étape de la planification. La teneur de coupure peut aussi
s'appliquer de façon inverse.( impuretés présentes dans le concentré)
Les décisions sur les teneurs de coupure sont prises au moment de la production, même si
ces teneurs de coupure ont d'abord reçu une première évaluation à l'étape de la planification.
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En général, une teneur de coupure doit permettre de sélectionner du minerai générant assez de
revenus pour couvrir tous les coûts jugés pertinents. Les coûts jugés pertinents varient en fonction
de la situation particulière de chaque mine. Ils varient aussi selon le point de vue des auteurs.
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La teneur de coupure est le seul paramètre des projets miniers dont la valeur et la
mise en œuvre jouent directement sur les résultats économiques d’une exploitation minière.
Par ailleurs ce paramètre peut être ajusté à des conditions particulières ce qui est intéressant
car les exploitations minières sont confrontées à des marchés concurrentiels avec des prix
de matières premières qui font toujours preuve d’une fluctuation très prononcée et
particulièrement instable.
La fluctuation du prix des métaux est liée à la confrontation entre l’offre et la demande
et d’autre part aux agents spéculatifs de marchés financiers.
Tc 2.1
Où CO représente le coût opératoire par tonne de minerai et v la valeur du point telle que nous
l’avons définie à la section précédente.
Notons en tout premier lieu que cette formulation illustre très clairement la nécessité
d’une décision a priori sur le niveau de la teneur de coupure à mettre en œuvre dans les
études de faisabilité. En effet:
Le coût opératoire futur d’une exploitation minière n’est connu, ou du moins n’est
estimé avec une précision satisfaisante, qu’à la fin de l’étude de faisabilité. Or la
teneur de coupure doit être fixée dès le départ pour définir le gisement pour lequel
l’étude de faisabilité est entreprise (plus précisément le tonnage de minerai, sa
teneur moyenne, et la géométrie du gisement à exploiter)
La valeur du point dépend avant tout du prix du métal exploité et nous savons que
les prix des métaux non ferreux sont particulièrement fluctuants
Le coût opératoire peut être variable suivant l’origine du minerai. Certaines zones
du gisement peuvent présenter des caractéristiques mécaniques différentes. Elles
auront certainement des besoins en soutènement différents, dans certains cas elles
pourront même nécessiter la mise en œuvre de méthode d’exploitation différente.
De la même manière, la maille de libération peut varier et entrainer des coûts de
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𝐓𝐜 𝐕 = 𝐂𝐎
Cette nouvelle formulation indique très clairement que la teneur de coupure est
définie par un raisonnement qui conduit à rechercher l’équilibre entre les recettes et les
dépenses par tonne de roche minéralisée. En d’autres termes :
On exploite toute tonne sur laquelle on gagne de l’argent, même en quantité très
limitée On abandonne purement e simplement toute qui ferait perdre de
l’argent.
Si l’on prenait une seule tonne de plus que ce qui est prévu par cette équation,
cette tonne induirait forcement une perte financière et le résultat global serait
diminué
Il existe donc bien un lien entre l’investissement et la teneur de coupure. Mais il faut
bien comprendre que ce lien n’est qu’indirect : la teneur de coupure ne dépend pas du
montant de l’investissement, mais elle dépend des conséquences de ce montant sur le cout
opératoire et la valeur du point.
II.II.3.2. Tous les coûts opératoires doivent-ils être pris en compte ?
Ce point peut être expliqué par un raisonnement économique qui rejoint celui de
l’investissement initial. Les travaux de développement sont forcément antérieurs à la
sélection. Au moment où la question de cette sélection se pose, ils ont donc déjà été engagés
et ne doivent plus intervenir dans la décision.
Ce raisonnement permet d’établir une conclusion plus large : tous les coûts du passé
doivent être écartés dans le calcul de la teneur de coupure. Cette dernière formulation
clarifie la situation sur les coûts à exclure du calcul de la teneur de coupure. Pour autant,
elle ne répond pas à toutes les questions : comment par exemple faut-il considérer les
charges fixes ?
Pour ce qui concerne le traitement, nous allons raisonner en type de dépenses et non
en opérations élémentaires. Nous avons vu au chapitre premier que les principaux postes de
dépenses étaient l’énergie, la main d’œuvre, les réactifs et l’eau, et finalement les pièces de
rechange et la maintenance.
Avec tout ce qui précède, nous pouvons dire sans exagérer que la teneur de coupure
est un paramètre incontournable dans un projet minier car elle est la teneur en dessous de
laquelle toute l’exploitation devient non rentable. La teneur de coupure démarque deux
lignes de conduites: soit exploiter un gisement ou le laisser en place, soit traiter le minerai
ou le rejeter. La teneur de coupure de planification aide à prédire les limites probables de
la mine. Les teneurs de coupure limites sont indépendantes des distributions des teneurs ;
Les teneurs de coupure d’équilibre sont indépendantes des prix et des coûts ; La teneur de
coupure optimale peut être une des teneurs de coupure limites ou d’équilibre
et instable. Mais le plus souvent, les conditions d’exploitation sont beaucoup plus stables
que le principal critère de qualité d’un minerai : sa teneur. Dans ces cas, les raisonnements
III.I.1. Introduction
Les modelés dits par étapes limitantes se sont des modèles qui se sont développés
principalement durant les trente dernières années. Au prix d’une approche un peu plus
complexe, ces modèles permettent de mieux tenir compte de la réalité d’une exploitation
minière.
Le rythme de production n’est intervenu à aucun moment dans nos réflexions. Il est
bien évident qu’il participe à la définition des coûts opératoires, donc indirectement à de
celle de la teneur de coupure.
Le corps minéralisé est lui aussi absent de la définition de la teneur de coupure. Encore
une fois il intervient indirectement : par les coûts opératoires nécessaires à son exploitation,
par la valeur de la tonne qu’il autorise. Mais la structure de la minéralisation
n’intervient nulle part.
Nous allons voir que les modèles par étapes limitantes répondent, entre autres, aux
deux questions que nous venons de poser. Ces modèles, nés dans les années 60, ont connu
un fort développement durant les deux dernières décennies. Leur paternité revient à K.F.
Lane, qui a publié les premiers articles relatifs à ces modèles en 1964.il a depuis prolongé
la réflexion et aboutit à la publication d’un document qui fait référence en la matière
aujourd’hui : The economic defnition of ore, cut off grades in theory and pratice, édité
par Mining journal books limited en 1988. D’autres auteurs se sont intéressés aux modèles
par étapes limitantes. On peut citer H.J. Taylor en 1972 puis en 1985, G. Joly en 1983, A.
Gallegos Rodriguez en 1992, M. Duchêne et D. Getz en 1994. Ces différents auteurs ont
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parfois apporté une touche un peu plus personnelle au modelé. Pour le présenter ici, nous
avons choisi de nous référer à la publication de K.F. Lane.
N.B : le concept minéral désigné et employé par K.F. Lane est à dissocier de la vraie
conception du minéral comme un corps pur naturel de composition chimique bien définie.
développements ultérieurs dénotent le fait que K.F. Lane était dans une optique
d’exploitation à ciel ouvert.
K.F. Lane insiste sur le fait que dans le cas des mines souterraines cette
décomposition diffère très sensiblement de la décomposition habituelle mine/ traitement.
Cette nuance est en effet importante et il est essentiel de bien la conserver en mémoire dans
les développements ultérieurement. Nous avons choisi d’écrire ces termes en gras à chaque
fois que l’on fait référence aux étapes telles que nous venons de les définir.
pourra être déterminée ultérieurement. Cette hypothèse pose problème dans la mesure où il
a bien fallu retenir au préalable un critère (une teneur minimale, une épaisseur minimale de
minéralisation,) pour la définition du corps minéralisé et que l’on suppose ici que
l’application d’une teneur de coupure ne conduit pas à un gisement dont la géométrie serait
trop différente de celle du corps minéralisé. Suivant la description de cette étape qui a été
faite ci-dessus, le coût opératoire qui lui est relatif comprendra la totalité du coût opératoire
de la mine (travaux préparatoire et exploitation mine) dans le cas d’une exploitation à ciel
ouvert, mais ne comprendra que le coût des travaux préparatoires pour une exploitation
souterraine.
Nous avons introduit ci-dessus trois capacités de production différentes, l’une sur la
roche minéralisée, l’autre sur le minerai et la dernière sur le minéral ou concentré. Quel est
alors la capacité de production réelle de l’exploitation minière envisagée ?
En fait, cette capacité est fixée par l’une ou l’autre des trois étapes suivant le niveau
de la teneur de coupure envisagée. Le tonnage de minerai et le tonnage de minéral
(concentré) associés à une tonne de roche minéralisée sont des fonctions décroissantes de
la teneur de coupure qui sera retenue. Pour une valeur donnée de la teneur de coupure, on
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peut déterminer les temps nécessaires à l’exploitation d’une tonne de roche minéralisée que
l’on obtiendrait en tenant compte d’une seule limitation ou étape de production.
Pour une valeur donnée de la teneur de la coupure, c’est la plus grande des trois
durées que nous venons de définir qui est finalement valable et c’est donc l’étape à laquelle
cette durée est relative qui fixe la capacité de production de l’exploitation.
On démontre qu’il peut y avoir qu’un seul point de croisement entre deux étapes et que
l’on a donc considérer trois teneurs de coupures d’équilibre :
Ces teneurs de coupure d’équilibre sont définies d’une part par la structure de la
minéralisation et d’autre part par les choix techniques de capacité qui auront été retenus
pour l’exploitation. Elles ne dépendent ni des couts opératoires, ni des recettes, ni de
l’actualisation.
Cette teneur de coupure qui maximise l’enveloppe inferieure des trois courbes est appelée teneur
de coupure optimale.
Dans l’approche de Taylor les coûts pertinents sont uniquement les coûts d’exploitation.
Si le concentrateur fonctionne à pleine capacité, on considère les coûts fixes et les coûts
variables.
En effet, à pleine capacité du concentrateur, un minerai dont la teneur ne permet pas de couvrir
l’ensemble des coûts fixes et variables entraîne une perte. Par contre, si le concentrateur
est en attente de minerai, il vaut mieux fournir un minerai plus pauvre que de ne pas fournir du
tout. Si le minerai couvre les frais de traitement, alors la perte encourue sera moindre que si l'on
ne fournit rien au concentrateur, si les revenus générés par l’exploitation sont actualisés, la teneur
de coupure décroît dans le temps, sinon, elle demeure constante (toutes choses étant égales).
Dans les deux cas, mais surtout dans l’approche de Lane, deux autres facteurs importants
viennent influencer la détermination de la teneur de coupure:
Pour le premier facteur, considérons ce qui se produit lorsque le prix du métal diminue.
Théoriquement, il faut exploiter à une teneur de coupure plus élevée pour rencontrer les
coûts d’exploitation. Ce comportement est correct si l’on prévoit que le prix du métal
n’augmentera pas dans un avenir proche. Si au contraire on prévoit une hausse à court ou moyen
terme (disons sur un horizon de 1 ou 2ans), alors il serait plus rentable d’écouler maintenant du
minerai plus pauvre et de conserver le minerai plus riche pour plus tard (les gains futurs
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compensant pour les pertes actuelles). Évidemment, il est extrêmement difficile de prévoir
les prix des métaux même sur un horizon de deux ans et l’exercice demeure périlleux.
S’il est impossible de récupérer du minerai délaissé, alors la teneur de coupure sera
nécessairement revue à la baisse (et il sera impossible d’appliquer directement l’approche
de Lane).
Figure 3.1 : représentation d’une tonne de matériau minéralisé d’après K.F. Lane
NOTE : Note: Les approches de Lane et de Taylor supposent que l'on connaît la
distribution des teneurs sur lesquelles on effectue la sélection. Ici toutes les notions de
géostatistique portant sur l'effet du support et de l'information disponible doivent être
pleinement considérées.
C: teneur de coupure
Xc: proportion du matériau minéralisé sélectionné (fonction de la teneur de coupure)
gc: teneur moyenne du minerai sélectionné (après dilution; fonction de la teneur de coupure)
Dans ce qui suit, on considère à tour de rôle que la mine est le facteur limitatif, puis le
concentrateur, puis le marché (fonderie). Dans chaque cas, il faut convertir la capacité de
l’installation en équivalent « tonnes de matériau minéralisé » et répartir les frais fixes en
$/tonne matériau minéralisé. Ainsi, la mine a une capacité de M tonnes de matériau
minéralisé, le concentrateur traite H tonnes de minerai soit H/x c tonnes de matériau
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minéralisé et le marché a une capacité de K tonnes de métal soit K/ (gc y) tonnes de minerai
et K/ (gc y xc) tonnes de matériau minéralisé.
III.II.1.1. Profit net généré par une tonne de matériau minéralisé (v)
III.II.1.1.1. Si la mine est le facteur limitatif
M tonnes de matériau minéralisé sont minées et doivent supporter les frais fixes. La
fonction de profit net à maximiser vaut donc:
V= (p-k) xcgcy-xch-m-(f-F)/M
V= (p-k) xcgcy-xch-m-(f+F)xc/H
V= (p-k) xcgcy-xch-m-(f+F)xcgcy/K
Les teneurs de coupure limites ou économiques ont été déterminées en fonction des
caractéristiques économiques et des limites de capacité de chaque composante séparément.
On peut aussi définir 3 autres teneurs de coupure basées uniquement sur la distribution des
teneurs des blocs de sélection. Ces teneurs, dites d’équilibre sont telles qu’elles assurent que
les éléments pris 2 à 2 sont en équilibre en terme de quantité traitée (mine-concentrateur,
concentrateur-marché, mine-marché).
H = M XC 7.10
La mine et le concentrateur sont à pleine capacité (équilibre). Les frais fixes par tonne minéralisée
sont égaux pour les 2 courbes.
K= M Xc gc y
K= H gc y
teneur limite supérieure; si elle est inférieure, on conserve la teneur limite la plus
faible.
Pour une teneur de coupure « c » donnée, si l’on trace une verticale, on obtient 3 points
d’intersection. La valeur par tonne minéralisée que l’on peut atteindre est le point le plus bas de
ces 3 points d’intersection (puisque les 2 autres excèdent la capacité d’une des installations). En
se déplaçant sur la courbe la plus basse (solution réalisable), on trouve un point maximum qui ne
peut être qu’un point d’intersection de 2 courbes (teneur de coupure d’équilibre) ou un point
maximum d’une des courbes (teneur de coupure limite).
La condition nécessaire et suffisante pour choisir une teneur de coupure optimale est la
suivante : On a obtenu: C1< (C2, C3) ; C3<C2
Avec :
C1 : la teneur de coupure économique au niveau de la mine
C2 : la teneur de coupure économique au niveau du concentrateur
C3 : la teneur de coupure économique au niveau de l’usine métallurgique.
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Figure 3.3 : situations possibles dans la représentation graphique des teneurs de coupure .
(Source : Taylor et Lane ; 2010)