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INTRODUCTION GENERALE
L’ignorant en matière d’exploitation minière serait certainement surpris : « qu’il
n’existe donc pas de définition physique plus claire du concept minerai ». Les multiples
définitions assez contradictoires et incomplètes du terme « minerai » montrent que les
auteurs des dictionnaires sont eux-mêmes gênés et se sentent pour la plupart dans
l’obligation d’ajouter quelques éléments additionnels à leurs définitions afin de se
rapprocher de la conception vraie et réelle du terme « minerai ».

Cette gêne rencontrée par les auteurs des dictionnaires, les mineurs eux-mêmes la
connaissent. Dans une approche plus pragmatique, on pourrait dire que le minerai est une
roche que l’on exploite. L’opérateur qui mène l’exploitation a un objectif, une stratégie. Le
minerai ne peut donc être défini que par rapport à cette stratégie.

Dans le contexte économique actuel, la quasi-totalité des opérateurs poursuivent la


même stratégie : maximiser la création de richesse. Cette stratégie unique simplifie
forcément la définition du mot minerai. On pourrait par exemple retenir : un minerai est
une roche contenant des minéraux utiles en proportion suffisante pour qu’il puisse
participer à la création de richesse c’est-à-dire être exploitée d’une manière
économiquement rentable en fonction des techniques d’extraction disponibles, dans le
temps et dans l’espace.

Pour autant, cette définition reste floue. Elle fait implicitement référence à une
notion de qualité du minerai et à un seuil de sélection sur base de cette notion, mais sans
donner plus de précisions. Dans la plupart des minerais, et en particulier dans les minerais
de métaux non ferreux, la notion de qualité est la teneur, et le seuil de sélection de cette
qualité est appelé teneur de coupure.

Cette teneur de coupure est un paramètre important des projets miniers. Il conduit à
distinguer, au sein d’un « gisement géologique », des parties « minerai » (le « gisement
industriel ») et des parties « stérile ». Sa valeur et l’efficacité de sa mise en œuvre jouent
directement sur les résultats économiques d’une exploitation minière.
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Par ailleurs, ce paramètre peut aussi être ajusté à des conditions particulières ce qui
est d’autant plus intéressant car les exploitations minières sont confrontées à des marchés
concurrentiels difficiles, avec des prix des matières premières plutôt en décroissance pour
ne dire fluctuante sur le long terme et pour certains particulièrement instables.
Et tout cela a conduit les opérateurs miniers à rechercher de nouvelles approches de
l’exploitation, avec deux objectifs : d’abord tirer un meilleur profit de leur gisement ensuite
disposer d’une capacité de réaction, d’adaptation à des conditions changeantes. La
résolution de ces deux objectifs conduit les opérateurs à s’intéresser à la teneur de coupure
qui est le seul paramètre essentiel pour définir la limite entre « minerai » et « stérile » et
pour maximiser la création de richesse.

Toute la beauté et l’essence de l’idée développée dans ce travail repose sur la


définition, les approches habituelles et le calcul la teneur de coupure. C’est ainsi que ce
travail a pour fond de thème : « optimisation de la teneur de coupure cas de la mine de
l’etoile ». Nous examinerons toute la quintessence, l’importance, la signification et le poids
de ce paramètre dans un projet minier. Dans les grandes lignes du document, nous allons
nous intéresser précisément à la teneur de coupure, nous chercherons à comprendre
comment elle est déterminée, quels sont les facteurs qui participent à sa définition et à son
calcul ; et aussi quantifier son effet sur l’exploitation minière.

Ainsi, hormis l’introduction générale et la conclusion générale, ce travail de fin


d’études est divisé en trois parties qui sont :

La première partie de ce travail introduit le contexte général de l’étude. Nous


présenterons d’abord d’une manière brève, résumée et synthétique la mine de l’etoile.

Nous présenterons ensuite les grandes caractéristiques d’un projet minier et d’une
exploitation minière. Nous montrerons finalement que l’industrie minière est confrontée à
des marchés particulièrement difficiles et dispose de moyens de réaction.

Lors de la deuxième partie, d’abord nous étudierons la définition de la teneur de


coupure, ensuite nous examinerons les approches habituelles en matière de choix de la
teneur de coupure
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Finalement, la dernière partie de ce travail sera consacrée à la méthodologie et au


calcul de la teneur de coupure raison pour laquelle, nous analyserons premièrement les
modèles par étapes limitantes pour le calcul de la teneur de coupure. Et ainsi deuxièment,
nous nous pencherons sur la détermination des paramètres de la teneur de coupure et sur le
calcul numérique de la teneur de coupure. Du fait de son objectif pratique, cette dernière
partie sera moins théorique et plus appliquée à notre mine de l’etoile.
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CHAPITRE I : GENERALITES

I.1 Histoire de la mine de l’Etoile


La mine de l’Etoile a été découverte en 1907 par le géologue prospecteur belge
ORIOSSON dans le but de recherche de la malachite et des minerais oxydés de cuivre en
affleurant, qui étaient destinés aux alimentations des usines de Lubumbashi. Ces minerais ont été
exploités par des méthodes traditionnelles reprise ci-dessous :

• Les tranchées (tranching)

• LES PUITS (pitting)

• LES SONDAGES (drilling)

En 1919 à 1931, la mine de l’Etoile devint une propriété privée de l’union minière du haut-
Katanga (UMHK) l’exploitant partiellement le mode à ciel ouvert.

En 1925, l’union minière du Haut-Katanga débute les travaux préparatoire et d’exploitation


par méthodes traditionnelles (les tranchées, les puits et les sondages).

En 1975, l’union minière du Haut-Katanga change l’appellation « GECAMINES « (Générale


des carrières et des mines).

En 1935 à 1990, la mine de l’Etoile était abandonnée et se trouvait sous l’emprise des
artisanaux (exploitation artisanale de la Ruashi et ses environs).

De 1990 à 2002, la mine de l’Etoile était abandonnée pour des raisons de traitement de
minerais de cuivre du type de chrysocolle qui étaient très couteux (silicate du cuivre). Il fallait
importer une grande quantité d’huile de palme pour la valorisation des minerais.

Le 21 nombre 2003, l’entreprise CHEMAF SARL va acquérir cette mine et reprendra des
travaux d’exploitation d’une manière artisanale suite à l’insuffisance des matériels d’exploitation
et surtout dans le but d’accroitre la production.

De 2007 à 2013, il est à noter que MCK avec son équipement s’occupent de l’excavation pour
augmenter la production.
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L’entreprise CHEMAF était contraint de signer un contrat de partenariat avec les entreprises
sous-traitances tels que : MCK, AN TRICO, DEM et KGHM.

Figure 1 LOCALISATION DU SITE

I.3 Géologie régionale


Le gisement de l’Etoile est du type Katanguien. Le katanguien est une succession de
sédiments, déposés durant la période qui a séparé l’orogenèse kibarienne de l’orogenèse lufilienne
c’est-à-dire entre 880 et 500 millions d’années. Ils sont d’âge néo-protérozoïque à grande
extension, couvrant le Katanga et une partie de la Zambie.

Le katanguien est subdivisé en 3 groupes (appelés souvent super-groupe) il s’agit de :

• ROAN

• NGUBA (KUNDELUNGU INFERIEUR)

• KUNDELUNGU (KUNDELUNGU SUPERIEUR)

Ces 3 groupes sont aussi subdivisés en sous-groupes comme le montre le tableau ci-dessous

Tableau 1. Subdivision du katanguien


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Super groupe Groupe Sous-groupe Formation


Kundelungu Plateaux Roches gréseuses
Kuibo shales
Kalule
Nguba Monwezi Ki 2.2 Shales gréso-
quartziques
Grés feldspathiques
Arkoses quartziques
Ki 2.1 Shales dolomitiquess de
kipushi
Shales grés
dolomitiques
Likasi Ki 1.2 Dolomies calcaires et
shales de kaponda
Dolomies carbonatées
de kipushi
Dolomies et calcaires
de kakontwe
Ki 1.1 Grand conglomerat
Roan Mwashya R 4.2 Shales à nodules
(R4) gréseux
Shales rubanés
Quartzites felds
pathiques
R 4.1 Dolomies siliceuses à
oolithes et hématite,
cherts avec des roches
pyroclastiques et shales
Dipeta R 3.3 Dolomies talqueuses à
(R3) nodules siliceux
Shales talqueux et grés
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R 3.2 Shales à nodules


gréseux
R 3.1 Dolomies gréseuse et
talqueuses roses claires
à oolithes et
stromatolithes
Argilites gris-violettes
Mines (R2) Calcaires à mineraux
noirs (CMN)
Shales dolomitiques
(SD)
Roches silicieuses
cellulaires (RSC)
Roches silicieuses
feuilletées (RSF)
Dolomies stratifiées
(DS)
Roches argilo
talqueuses (RAT
grises)
Rat (R1) Rat lilas Roches argilo
massives talqueuses (oxydées).
Rat lilas
stratifiées

I.4 Géologie locale


Le gisement de l’Etoile appartient au groupe des mines mais qui s’est introduit dans le
NGUBA (KUNDELUNGU INFERIEUR) nous y rencontrons les formations suivantes :

1. Brèche de roche argilo-talqueuse (BR-RAT)


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C’est une variante de Rat, massive constituée d’éléments ou des fragments des roches parfois
grossiers ou minuscules, jointifs et sont mis ensemble par compression ou par un ciment. Elle
présente une couleur blanchâtre jaunâtre .

2. Roche Argilo-Talqueuse crise (RAT-GRISE)

Massive à granulométrie très fine, sa coloration varie : grise à gris verdâtre, rouge, brune
parfois sans coloration : claire ; lorsque la coloration est rougeâtre, on lui attribue le nom de
« LILAS ».

3. La Dolomie Stratifiée (D. Strat) :

C’est une dolomie stratifiée comme son nom le dit, sa granulométrie est trop fine et renferme
les nodules logés le long des strates avec une alternance de cherteux bancs ; ces strates sont
grossières ; son épaisseur dans notre site varie entre 5-6mm, et sa coloration n’est pas nette ; elle
varie selon le degré d’altération c’est-à-dire lorsque la roche est moins altérée, elle est grise et est
brune lorsque elle est très altérée par les eaux météoriques.

NB : les nodules sont rencontrés dans la partie supérieure celle qui est proche de la RSF (Roche
Siliceuse Feuilletée) et non celle de la RAT.

4. La Roche Siliceuse Feuilletée (RSF) :

Roche silicifiée finement stratifiée dolomitique et elle se débite en feuillet, mais à


granulométrie grossière ; son épaisseur est d’environ 9,5m dans notre site. Sa coloration est
brunâtre à grisâtre.

La RSF dans notre site est minéralisée dans certains endroits et stériles dans d’autres.

5. La Roche Siliceuse Cellulaire (RSC) :

Roche Siliceuse dolomitique, massive, dense très dure cariée ou caverneuse, avec présence
des micro-organismes (stromatolithes), son épaisseur est d’environ 10m dans notre site. Sa
coloration est brunâtre à grisâtre et gris- noir.

La RSC dans notre site est minéralisée dans certains endroits sur les épontes ou le contact R.S.C-
R.S.F et R.S.C-S.D.B et stériles dans d’autres.
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6. Les Shales Dolomitiques de Base :

Roche très finement stratifiée à granulométrie fine (taille des grains de sables) , compétente ,
dolomitique , compacte , dense et se présente en petits bancs. Sa coloration est grise mais parfois
colorée jaune-brun.

7. Le Black ore minéral Zone (B.O.M.Z)

Cette roche est fortement altérée, argilo sablonneuse, fine parfois dolomitique dans certains
endroits, tachetée et moins dense de couleur noire, jaune noire ou violette. Le B.O.M.Z se termine
en biseau ou disparait et il réapparait dans certains endroits.

8. Shale Dolomitique Supérieur (SDS)

Généralement, elles se diffèrent par leur coloration mais aussi par la présence des sulfures
dans les shales noirs qui entrainent une diminution en oxydes.

• Calcaire à Minéraux Noirs (CMN) :

Le calcaire à minéraux noirs : il s’agit d’un calcaire à minéraux noirs, cette roche est
généralement stratifiée mais sa structure disparait avec le degré d’altération. Sa coloration est le
plus souvent noire et parfois rougeâtre. Ce sont beaucoup plus les oxydes et hydroxydes de
manganèse qui lui confèrent cette coloration noire. La coloration rouge fait preuve de la présence
d’oxydes de fer (hématite quand c’est massif et oligiste quand c’est feuilleté)

Lorsque la roche est très altérée, elle se présente comme une masse rocheuse de faible densité,
et lorsqu’elle est moins altérée, elle se présente comme un grès stratifié avec des grains de
coloration noire qui se présente comme des taches noires dans la roche.

Le CMN est la formation la plus épaisse dans notre site. Il est en majeure partie minéralisée
et il est très dolomitique et stérile à certains endroits. Il est à noter que toutes ces formations sont
minéralisées.

I.4.1 Stratigraphie

Selon la stratigraphie, les sédiments riches en cuivre et en cobalt de la RDC et la Zambie


sont localisés dans le super-groupe de ROAN et surtout dans le groupe des mines (séries des
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mines). Ce dernier étant constitué essentiellement de dolomies, shales et grès résultant de l’érosion
continentale du socle.

Ce groupe (série des mines) est compris entre le groupe des RAT (Roches Argilo-
Talqueuses) et le groupe de la DIPETA dont la base contient des dolomies gréseuses appelés ;
RGS (Roches Gréseuses Siliceuses).

Lors de la tectonique katanguienne, le groupe des mines avait subi de morcellements qui
ont conduit à une dispersion des nombreux lambeaux des écailles diversement orientés et parvenus
au jour par diapirisme (soulèvement sous forme de champignon) le long de failles.

Voici les différentes formations rencontrées dans le groupe des mines, de la base au sommet :

1. BR-RAT( Brèche de Roche Argilo-Talqueuse )

2. R.A.T Grise (Roche Argilo-Talqueuse)

3. D. Strat (Dolomie stratifiée)

4. R.S.F (Roche Siliceuse Feuilletée)

5. R.S.C (Roche Siliceuse Cellulaire)

6. S.D.B (Shales ou Schistes Dolomitiques de Base)

7. B.O.M.Z (Black ore minéral Zone)

8. S.D.S (Shale /Schiste Dolomitique Supérieure)

9. C.M.N (Calcaire à Minéraux Noirs)

10. R.G.S (Roche Gréseuse Siliceuse)

Il faut noter que le dépôt des différentes formations s’est effectué normalement c’est-à-dire de
la plus ancienne formation constituant la base (RAT) à la plus récente formation qui constitue le
sommet (R.G.S).

I.4.2 Structure

La mine de l’Etoile est un anticlinal de la rwashi, avec un pendage variant entre 30° et 45°
sud-ouest et l’orientation des couches vont du nord-est vers le sud-ouest.
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I.4.3 Minéralisation

La minéralisation du gisement de l’Etoile est localisée dans toutes les formations où elle
s’étend, des brèches des RAT jusqu’aux roches grèso-siliceuses ou RGS.

Le gisement étant cupro-cobaltifère, les minéraux rencontrées sont donc des minerais de
cuivre et de cobalt avec en occurrence pour le cuivre : la malachite Cu03(OH)2 et la chrysocole
CuSiO3(OH)2 et pour le cobalt essentiellement l’hétérogénéité (COO0H)

La minéralisation sédimentaire du gisement de l’Etoile se trouve sous différents formes à


savoir : sulfurée, carbonatée, silicatée, oxydée mais on y trouve aussi des mixtes et du cuivre natif.
En pratique toutes ces formes se répartissent en trois zones seulement de haut en bas :

• Zone oxydée : elle est composée de malachite, chrysocole, cormelite, azurite,


hétérogénéité, pseudo-malachite et cuprite.

• Zone sulfurée : elle est composée de chalcopyrite, chalcosine, bornite, carotite.

• Zone mixte : ici nous trouvons la malachite, cuprite, chrysocole, cornelite, azurite,
bornite, chalcosine et pseudo-malachite…

• Zone surfacique d’environ 50m de profondeur résultant de l’altération de la zone


sulfureuse de bas ; elle se subdivise en deux sous zones à savoir :

La sous zone de l’oxyde siliceux qui occupe la partie superficielle de la zone oxydée du
gisement de l’Etoile et qui est caractérisée par une altération interne de certains minéraux de
gangue comme dolomite par exemple. Dans cette sous zone, ces roches a grande quantité de silice
finissent par avoir un aspect poreux, caverneux (exemple des RSC) ou silicieux (exemple des
RSF) tandis que celles à grande quantité d’argile deviennent par aération tendres. Exemple du
BOMZ et des SDB.

La sous zone des oxydes dolomitiques qui se trouve à la base de la zone oxydée, à
l’interface oxydes-mixtes à cette profondeur apparaissent certains silicates comme la chrysocole
et les sels roses de cobalt.

2. Zone des mixtes


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Zone intermédiaire ou de transition entre les oxydes et les sulfures d’à peu près 140m
d’épaisseur laquelle oxydes et sulfures coexistent séparément en définissant dans celle-ci deux
sous zones qui sont :

• La sous zone des mixtes supérieurs ou oxydes : elle se situe dans la première partie
de la zone mixte ou zone supérieure et est directement en contact avec les oxydes.

• La sous zone des mixtes inferieurs et sulfurés : elle occupe la partie inferieure ou
la base de la zone mixte et est en contact avec les sulfures

• Zone des sulfures

Zone de base ou dernière zone de la minéralisation sédimentaire du gisement dont la puissance


ou l’épaisseur est estimée à plus ou moins 90m.

I.4.4 Types des gisements

La mine de l’Etoile est un gisement qu’on trouve sous forme sédimentaire, cupro-
cobaltifère, stratiforme appartenant au ROAN précisément dans la série des mines du type de
katanguien et est d’âge néo protérozoïque (ou protérozoïque supérieur)

La superficie du gisement de l’ETOILE, nous parlerons de la longueur, de la largeur et de


la profondeur.

• LA LONGUEUR

C’est la distance longitudinale (1500métres) c’est-à-dire de l’ouest vers l’Est (les coordonnées
Y)

• LA LARGEUR

C’est la distance verticale transversale (500 mètres) c'est-à-dire du nord vers le sud ( les
coordonnées X)

• LA PROFONDEUR : c’est la hauteur verticale à la quelle s’étend la minéralisation (


les coordonnées Z)

-Nous parlons du top niveau qui est de 1250 mètre et le niveau le plus bas qui est de 970
mètres donc la profondeur est de 280 mètres.
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• LE PENDAGE

En géologie et cartographie, le pendage sert à définir la géométrie d’orientation d’un plan,


d’une surface. Dans le langage courant, une indication de pendage regroupera deux informations,
direction et inclinaison du plan caractérisé, tandis que le terme de pendage simple aura tendance
à faire référence à l’angle d’inclinaison seulement. A la mine de l’Etoile le pendage de la roche
se dirige du sud vers l’ouest (S-W) et souvent entre 30°à 45° (S-W).

I.4.5 Volcanisme

Les indices d’un volcanisme sont modérés sont souvent signalés dans la formation
katanguienne qui sont donc les sièges des produits magmatiques, principalement basiques et de
type spilitique observable dans les sous-groupes des mines de Mwashiya et de Dipela. Ainsi les
roches pyroclastiques sont reconnues dans le sous-groupe de Mwashiya inferieur. Les silts
dolomitiques et les laves spilitiques sont retrouvés dans le sous-groupe de Dipeta.

I.4.6 Tectonique

L’arc de l’Afrique centrale également appelé chaîne katanguienne. Est une zone constituée
des roches méta-sédimentaires. Il est localisé entre les cratons du Congo et de Kalahari est définie
une structure arquée convexe vers le nord. Trois phases majeures de déformations caractérisent
l’évolution de la construction de l’arc lufilien.

• Première phase (Kolwezienne) : qui se produit durant le dépôt du K.S. elle donne des
plis déversés vers le nord et un charriage de grande amplitude.

• Deuxième phase (kundelunguienne) qui se produit après dépôt de tout le K.S. elle forme
des plis parfois chevauchants déversés vers le sud ;

• Troisième phase, qui produit de grandes cassures longitudinales, soulignés par des
extrusions de ROAN remonté de la profondeur. Les roches incompétentes du ROAN
sont à l’origine de complications très marquées par des dislocations du R 2 compétent en
débris (écailles), structures inter cutanées, gisements post-tectoniques.

En conclusion nous pouvons dire que ce sont les mouvements tectoniques qui ont permis à la
méga-brèche de ROAN d’affleurés dans l’arc cuprifère.
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I.4.7 Climat, sol et végétation

Le site de la mine de l’Etoile bénéficie d’un climat tropical caractérisé par l’altération
d’une saison de pluie qui s’étend de mi-septembre à mi-avril et d’une saison sèche couvrant le
reste de l’année. L’alternance des saisons est liée aux variations des précipitations qu’à celles des
températures.

La température annuelle est de 20°C avec une variation de 6° à 8°C ; la température


mensuelle est d’environ 18° à 22°C avec une température maximum variant entre 29°C et 30°C
au mois de septembre et d’octobre.

Sous ce type de climat pousse une végétation tout à fait particulière, dominée par une
savane boisée plus herbacée qu’arborescente dans laquelle abondent des branchystegia on y
observe fréquemment aussi une végétation basse du type steppe sur les hauts plateaux et le long
des cours d’eau, on rencontre des galeries forestières.

I.4.8 Hydrographie

La ligne de partage des bassins hydrographiques de fleuves Congo et Zambèze constitue


le point de départ des principaux cours d’eaux Katanga méridional d’où ils prennent l’origine et
coulent de ce fait du sud vers le nord et de l’Est vers l’ouest ; nous pouvons citer la luapula, le
lufira, la lulua, la ludidi et la riviere Kasaï.

Les moyennes de températures pendant les deux saisons sont respectivement de l’ordre de
8° à 16° à 30° tandis que les moyennes de précipitation sont de l’ordre de 1250mm.

I.4.9 Méthode d’exploitation

C’est la méthode utilisée pour attaquer le gisement en place pour passer à l’extraction des
minerais, alors on commence par la méthode de TRANCHE SUCCESSIVE qui nous permettra
d’avoir un grand espace pour bien travailler et après passer à la méthode de FOSSE EMBOITEE
alors la méthode par fosses emboitées dans le casa des gisements en amas ou des films,
l’exploitation se développe verticalement en contre bas par fosse successives comportant des
minerais et du stérile que l’on est obligé d’excaver et de déplacer au fur et à mesure
d’approfondissement des travaux d’exploitation.
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I.II. L’ENTREPRISE MINIERE ET LE PROJET MINIER


I.II.1. Introduction

L’objet de notre réflexion portant sur le calcul de la teneur de coupure dans les
exploitations minières, nous allons tout naturellement commencer par une présentation très
rapide du cadre de l’étude : le projet minier et l’entreprise minière.

Nous allons dans un premier temps replacer le projet minier dans son contexte
politicoéconomique. Nous nous intéressons ensuite tour à tour aux étapes de développement
d’un projet minier et à ses principaux paramètres. Finalement, nous tracerons les grandes
lignes de l’économie d’une entreprise minière.

Ces éléments nous permettrons d’aborder, dès le chapitre suivant, les notions
relatives aux teneurs de coupure dans le cadre des projets miniers, donc de la gestion à long
terme des exploitations minières.

I.II.2. L’entreprise minière dans son contexte politico-économique général

L’objectif physique de toute entreprise minière réside dans la production d’une


substance minérale pour laquelle il existe un besoin. A la base de l’activité se trouve dont
ce que l’on a coutume d’appeler un gisement. Pour assurer la cohérence avec la suite de nos
propos, nous retiendrons le terme de corps minéralisé. L’activité minière ne pourra se
développer que si ce corps minéralisé ou un de ses sous-ensemble s’avère avoir les
caractéristiques nécessaires pour que son exploitation présente un intérêt. Cette notion
d’intérêt est ici volontairement floue. Elle se réfère à une stratégique qui peut être très
différente suivant l’opérateur qui met en œuvre le projet ou encore suivant le contexte
économique dans lequel l’activité va s’inscrire.

De façon schématique, on pourra distinguer deux extrêmes : l’économie libre ou


l’économie de marché et, à l’opposé, l’économie planifiée.

I.II.2.1. En économie de marché


Dans le cadre strict d’une économie de marché, l’objectif d’un opérateur minier
privé est clair : il s’agit de créer de la richesse en exploitant une ressource naturelle. Des
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lors, une exploitation minière n’est possible que si les ressources et les conditions
économiques prévisibles à moyen terme et à long terme sont telles que la création de
richesse qui en découle est jugée suffisante par l’entreprise qui envisage l’exploitation.
Nous restons encore une fois volontairement floue avec le terme suffisant. Les critères de
rentabilité pour juger de l’intérêt d’un projet sont bien connus en économie de marché
(valeur actuelle nette, taux de rentabilité interne, délai de retour, indice de profitabilité),
mais tout d’abord chaque operateur aura ses préférences parmi ces critères et ensuite chaque
operateur aura son propre seuil pour chacun d’eux.

Ces seuils dépendent de l’équipe de direction de l’entreprise, d’où deux entreprises


différentes auront peut-être des avis différents et opposés sur un même projet dans les
mêmes conditions et à un même instant. Mais au-delà, les seuils fixés par une équipe de
direction évoluent également dans le temps, en fonction de la conjoncture économique et
de la situation de l’entreprise. Ainsi un projet refusé aujourd’hui sera peut-être réalisé dans
cinq ans. Un tel changement peut être motivé par des facteurs très variés. L’entreprise
dispose peut-être d’une capacité d’investissement et n’a pas d’autre projet plus rentable à
sa disposition. L’un des gisements en exploitation peut s’épuiser et l’entreprise souhaite
conserver son niveau de production…

I.II.2.2. En économie planifiée


Des lors que l’on quitte le cadre d’une économie de marché et que l’on se place dans
un cadre d’économie planifiée ou encore d’économie en autarcie, les objectifs des
entreprises, ou de l’Etat d’une façon plus précise et générale, peuvent être très différents.

Un grand nombre de pays en voie de développement, ayant vu l’Europe occidentale


se développer à partir d l’industrie lourde, ont considéré, et, pour certains considèrent
toujours les ressources minérales comme des richesses nationales. En conséquence,
l’exploitation minière n’est plus considérée à l’échelle d’une entreprise et d’un corps
minéralisé, mais à l’échelle du pays. Différentes approches peuvent alors être envisagées.
Les plus courantes consistent à valoriser au mieux les ressources minérales en termes de
récupération du métal. Il ne s’agit plus ici d’optimiser les critères économiques classiques,
mais plutôt de récupérer tout ce qui est récupérable. Une fois de plus, ce terme reste
volontairement flou, la limite pouvant être placée à des seuils très différents :
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 Assurer un minimum de rentabilité


 Assurer la couverture des coûts opératoires d’exploitation et des coûts de
capital. L’entreprise ne dégage alors plus de bénéfices, mais peut récupérer
une part plus importante de son corps minéralisé, donc augmenter sa durée de
vie, la masse salariale globale générée, …

 Assurer uniquement la couverture des coûts opératoires (l’entreprise ne dégage


plus de bénéfices et on admet que l’investissement initial n’est pas à
rembourser)
 Au minimum, limiter les pertes à un niveau qui aura été jugé raisonnable (dans
ce dernier cas, l’entreprise a besoin d’un soutien financier)

Il ne s’agit pas pour nous de disserter sur les mérites d’un système économique par
rapport à un autre. Notre objectif est simplement de montrer que dès lors que l’on cherche
à améliorer ou à optimiser une activité industrielle, ce qui sera notre cas, le contexte
politicoéconomique général doit être défini.

I.II.2.3. Le contexte économique de l’étude


Nos raisonnements se placeront dans le cadre d’une économie de marché. Notre
objectif sera de maximiser la création de richesse, qui est mesurée par la valeur actuelle
nette. Mais dans le cadre de notre travail, la condition proposée par Taylor sera le critère
considéré.

I.II.3. L’étude d’un projet minier


Les projets miniers étant particulièrement lourds en investissement, la décision de
mise en œuvre doit être murement réfléchie et nécessite une étude de faisabilité soignée,
donc ellemême assez volumineuse et par conséquent coûteuse. Pour limiter ces coûts pour
les projets qui s’avèreraient non rentable, l’étude se fait par étapes allant de l’analyse très
grossière à l’étude de faisabilité détaillée.

I.II.4. Les principaux paramètres du projet minier


Nous n’allons pas chercher à donner ici une description détaillée et rigoureuse des
études de faisabilité, mais il est intéressant d’examiner rapidement les principales décisions
que doivent prendre les responsables de l’étude de faisabilité et leur impact sur la suite de
l’étude du projet.
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Quatre décisions sont particulièrement importantes pour l’économie future de


l’exploitation. Nous distinguons ici les paramètres de base à savoir le rythme de production
et la teneur de coupure, et les grands choix techniques que sont le choix de la méthode
d’exploitation et celui de la méthode de traitement de minerai.

 Rythme de production
 Teneur de coupure
 Méthode d’exploitation
 Méthode de traitement de minerai

I.II.4.1. Les paramètres de base


En toute rigueur, les deux paramètres que sont le rythme de production et la teneur de
coupure sont étroitement associés. Nous verrons en effet au chapitre suivant que la teneur de
coupure dépend des coûts opératoires d’exploitation, qui eux-mêmes dépendent, entre autres du
rythme de production.

Cela signifie que les mineurs, tout en sachant que leur intérêt consiste à exploiter le plus
rapidement possible, ce fixent des limites. Ces limites peuvent avoir diverses origines :

 Les cours des matières minérales fluctuent dans le temps. Dans le passé, on a pu
mettre en évidence des cycles de fluctuation. Exploiter sur une courte durée
reviendrait donc à prendre le risque d’exploiter tout le gisement dans une période
de faible valeur des cours. Les entreprises minières préfèrent généralement
minimiser le risque global en exploitant sur une durée supérieure ou égale à celle
du cycle.

 Le gisement étant toujours au moins partiellement inconnu, les entreprises


minières aiment bien prendre du temps, ne serait-ce que pour laisser aux géologues
le temps de comprendre la géologie locale et l’origine du gisement. En effet une
fois cette origine comprise, les chances de trouver les éventuelles extensions du
gisement sont beaucoup plus grandes. On peut raisonnablement penser qu’il sera
finalement plus rentable d’exploiter à un rythme inferieur de celui qui
correspondrait à l’optimum économique sur les réserves connues au départ, si cette
lenteur permet d’exploiter toutes, ou au moins une partie, des extensions du
P a g e | 19

gisement que l’on ne connaissait pas au départ. Ce point est d’autant plus important
qu’une partie des investissements miniers ne peut être revalorisée après la
fermeture.

 Finalement, l’entreprise minière peut aussi s’intéresser à son développement à long


terme.
Elle préfère alors prendre son temps, dans l’espoir que lorsque la mine qu’elle
envisage de mettre en exploitation devra fermer, elle aura trouvé un autre gisement,
ou un autre projet industriel pour assurer sa continuité.

En d’autres termes, nous pouvons retenir que l’idéal d’un point de vue économique
est d’exploiter rapidement, mais la raison veut que l’on ne descende pas en dessous d’un
certain seuil. Ce dernier est évidemment subjectif et sa valeur dépend avant tout de l’équipe
de direction du projet, mais aussi du poids social de l’exploitation, surtout si cette dernière
se situe dans une zone isolée.

I.II.4.2. Les principaux choix techniques


Le choix de la méthode d’exploitation dépend avant tout de la géométrie du
gisement à exploiter. Les classements des méthodes d’exploitation en méthodes pour
gisement en plateure, pour gisement en semi-dressant, pour gisement en dressants ou encore
pour gisements de type amas, en sont la preuve. En deuxième lieu interviennent les
propriétés mécaniques et physico-chimiques moyennes du minerai et de son encaissant
immédiat. Les questions économiques n’interviennent finalement qu’en dernier ressort.

Le choix de la méthode de traitement dépend pour sa part avant tout des


caractéristiques physico-chimiques du minerai. La disponibilité de ressources suffisantes
en eau peut parfois intervenir dans le choix, finalement, comme pour la méthode
d’exploitation, les raisonnements économiques n’interviennent qu’en dernier lieu, souvent
pour choisir entre différentes variantes qui resteraient applicables.

Si les choix que nous venons de décrire semblent assez peu ouverts, ils ont néanmoins
un impact non négligeable sur l’étude de faisabilité.

D’abord parce qu’ils conditionnent directement les investissements nécessaires à la


mise en exploitation du corps minéralisé et les coûts opératoires futurs de l’exploitation.
P a g e | 20

Ensuite parce que la méthode d’exploitation définit ce que nous pourrons appeler le
corps minéralisé industriel, c’est-à-dire l’objet qui sera réellement exploité. A une méthode
d’exploitation correspond une épaisseur minimale de chantier : si cette épaisseur est
supérieure à la puissance du corps minéralisé, on sera obligé d’admettre une dilution, c’est-
à-dire un tonnage supplémentaire, qui peut être parfaitement stérile. A une méthode
d’exploitation correspond aussi un salissage, c’est-à-dire encore une fois un tonnage
supplémentaire, cette fois-ci subi et planifié. Le tonnage des ressources ainsi que leur teneur
moyenne sont donc forcément modifié par la méthode d’exploitation.

Finalement, la méthode de traitement définit deux paramètres ou grandeurs


particulièrement importantes pour l’économie du projet :

 La récupération métal au traitement, que nous notons µ. Cette


récupération définit la part du métal qui pourra effectivement être vendue.
Elle intervient donc directement dans l’expression des recettes de la mine.

 La teneur du concentré, que nous notons tconc. Cette notion de teneur doit
être prise ici au sens large de qualité. Elle intervient dans la définition du
prix de vente du concentré, donc dans les recettes de l’exploitation.

Il faut retenir de cette description du déroulement de l’étude que dans la pratique,


un opérateur minier n’a quasiment pas d’autre solution que de se fixer a priori une teneur
de coupure, quitte à reprendre son étude si le choix initial est mis en défaut ultérieurement.
I.II.5. Notions principales d’économie d’une entreprise minière
Pour compléter le contexte de notre travail, il nous reste à présenter les principales
caractéristiques économiques d’une entreprise minière en fonctionnement.

I.II.5.1. Le fonctionnement de l’entreprise minière


La première étape de l’activité minière consiste à se donner les moyens d’accéder
au gisement sur lequel elle doit se développer. On distingue à ce premier stade les travaux
d’infrastructure et les travaux préparatoires.

Sous le terme de travaux d’infrastructure, on place généralement tous les


creusements et aménagements qui présentent un caractère général pour l’ensemble de la
minéralisation. Ces travaux d’infrastructures sont pour la plupart réalisés avant le
P a g e | 21

démarrage de l’exploitation, et n’entrent donc pas directement dans le fonctionnement


d’une entreprise minière. D’un point de vue comptable, les travaux d’infrastructure sont
considérés comme des investissements.

Une fois que l’accès au gisement est assuré, il s’agit de l’exploiter, donc d’en
extraire la portion jugée intéressante : le minerai. Malheureusement, la morphologie des
gisements est le plus souvent assez complexe de sorte que l’on est également amené à
éliminer (et éventuellement extraire) des portions jugées inintéressantes (du stériles), ne
serait-ce que pour pouvoir accéder au minerai.

Dans la plupart des cas, le minerai extrait n’est pas directement commercialisable,
sa teneur en substance minérale étant trop faible. On procède donc à une première phase
d’enrichissement sur le site de l’exploitation : le traitement. Celui-ci fait appel à des
procédés

physico-chimiques simples à mettre en œuvre, tels que la séparation densimétriques ou


gravimétriques, la séparation magnétique, la flottation, la cyanuration, la lixiviation,
L’objectif à ce stade consiste à produire un concentré, en séparant le minerai de sa gangue.

Finalement, le concentré est vendu soit pour une utilisation directe soit encore, et
c’est le cas le plus fréquent pour les métaux, pour une fusion qui conduira au métal au seuil
de pureté exigé par les utilisateurs industrielles courantes.

En conclusion, nous dégageons ici quatre étapes bien distinctes dans le


fonctionnement d’une entreprise minière (nous n’incluons pas ici les travaux
d’infrastructures, dans la mesure où ils relèvent de l’investissement, donc de la construction
de la mine) :

Les travaux préparatoires


L’exploitation
Le traitement
La vente
Nous verrons que cette décomposition en étapes du fonctionnement d’une mine intervient
dans nos raisonnements relatifs au calcul de la teneur de coupure.
P a g e | 22

I.II.5.2. L’économie de l’entreprise minière


Dans ses grandes lignes, l’économie d’une entreprise minière est tout à fait similaire
à celle de n’importe quelle autre activité industrielle : au départ, avant le démarrage de la
production, on a un investissement de construction, puis, une fois les installations achevées,
chaque exercice connaitra ses flux de dépenses et de recettes, certains comprenant par
ailleurs de nouveaux investissements. Un examen plus fouillé nous permettra tout de même
de mettre en évidence certaines particularités importantes de l’activité minière.

I.II.5.2.1. L’investissement minier


La mine est une industrie lourde, donc une industrie qui nécessite des investissements
particulièrement importants.

Il existe deux types d’investissements : investissements matériels et investissements


financiers. Les entreprises minières sont concernées par ces deux types d’investissements.

Parmi les matériels, on peut distinguer les catégories suivantes : investissements d’expansion,
de modernisation (renouvellement ou productivité), investissements sociaux et réglementaires

(imposés par l’environnement sans qu’ils apportent directement une augmentation de


production ou un accroissement de productivité. C’est le cas des investissements
d’amélioration des conditions de travail ou de sécurité, de lutte contre les nuisances). Les
investissements financiers concernent le développement des filiales existantes, la création
de nouvelles filiales ainsi que l’acquisition de sociétés.

I.II.5.2.2. Les recettes de l’entreprise minière


Les recettes de la mine découlent de la vente du produit marchand. Dans quelques
cas, celui-ci sera le minerai brut, sans qu’aucun traitement ne soit nécessaire. Mais le plus
souvent, il s’agira d’un concentré, ou d’un produit plus élaboré tel que le doré (alliage
d’argent et d’or produit par certaines mines d’or) ou encore du métal pratiquement pur, dans
le cas où des procédés de traitement par voie hydrométallurgie peuvent être utilisés, ou
encore dans le cas où la fusion est possible sur de petites quantités et à de moindres frais
(les métaux précieux principalement).

Dans tous les cas les recettes de la vente se calculent sur la base d’une quantité de
substance valorisante vendue et du prix de vente de cette substance sur un marché mondial. Par
P a g e | 23

tonne de concentré, elle dépendra logiquement de la qualité du produit, qui peut prendre des
formes très différentes : le pouvoir calorifique pour le charbon, le pouvoir fertilisant pour les
phosphates, l’abrasivité pour les grenats, la blancheur pour le kaolin.

Dans le cas de métaux non ferreux, le principal critère de qualité du concentré sera
sa teneur en métal, ceci étant, la présence de sous-produits et d’impuretés sera évidemment
prise en compte.

Il est d’usage courant de définir la valeur du point V, c’est la recette engendrée par
l’exploitation d’une tonne de minerai à un point (%, g/t,…) de teneur :

Avec VCM qui est la valeur carreau mine d’une tonne de concentré, c’est-à-dire sa
valeur à la sortie de l’usine de traitement. µ est le taux de récupération métal du procédé de
traitement et t la teneur du concentré.

I.II.5.2.3. Les dépenses opératoires de la mine


Il faut tout d’abord bien distinguer les notions de dépenses et de coûts. La notion de
dépense se rapport à une période de temps, alors que la notion de coût (en toute rigueur on
devrait parler de coût unitaire) se rapporte elle à une unité. Dans le domaine minier, cette
unité est le plus souvent la tonne de minerai.

Les coûts opératoires d’une exploitation minière peuvent être décomposés de


diverses manières. La plus fréquente, celle mise en œuvre dans la comptabilité analytique
de l’entreprise, distingue :

 Le coût d’exploitation qui découle des dépenses engagées lors des étapes de travaux
préparatoires et d’exploitation. Il correspond aux dépenses déjà engagées lorsque la
tonne est rendue à l’usine de traitement. Il est fréquent que ce coût comprenne le
concassage primaire du minerai.

 Le coût de traitement, qui correspond tout simplement aux dépenses engagées lors
du traitement du minerai, depuis le concassage secondaire jusqu’à la mine en stock du
concentré à la sortie de l’usine.
P a g e | 24

 Le coût de commercialisation correspond aux dépenses imputables au concentré qui


est ultérieures au traitement à proprement parler. Il s’agit du chargement sur des
camions, du transport jusqu’à un port, du changement du bateau, d’éventuellement
décompté de la valeur carreau mine du concentré, donc des recettes par tonne de
minerai.
 Les charges de structures ou coûts généraux, ou encore coûts d’administration.
Elles regroupent des dépenses liées à tous les services transversaux, tels que la
géologie, les ateliers mécaniques et électriques, le magasin, le laboratoire d’analyse,
…. Elles comprennent également les dépenses liées à l’administration locale de la
mine et éventuellement aux services administratifs centraux.

I.II.5.3. Analyse de la rentabilité d’un projet minier


Le calcul de rentabilité (ou d’optimisation) implique la notion d’investissements.
Investir c’est apporter l’argent à un projet (une société) pour lui permettre d’acquérir des
immobilisations

La rentabilité est la capacité d'un capital à obtenir un revenu. Il s'agit donc de mettre
en relation les profits réalisés dans une entreprise et les capitaux engagés pour les obtenir.
Le taux de rentabilité est donc le rapport entre les profits réalisés et les capitaux engagés
pour arriver à ce résultat. On distingue :

 La rentabilité économique qui compare le revenu obtenu par l'entreprise (profits


réalisés avant paiement des intérêts sur les emprunts) aux capitaux engagés dans la
production, quelle que soit leur origine : fonds propres et/ou capitaux empruntés (les
fonds propres constituent les ressources internes à l'entreprise : liquidités apportées
par les actionnaires et profits non distribués accumulés). Il s'agit ici de mesurer la
performance de la mise en œuvre des capitaux indépendamment de leur mode de
financement

 La rentabilité financière qui s'intéresse au revenu conservé par le propriétaire de


l'entreprise (profits réalisés après paiement des intérêts sur les emprunts) rapporté aux
fonds propres engagés dans la production.
P a g e | 25

La différence entre rentabilité économique et rentabilité financière est liée à l'effet de


levier de l'endettement.

Les critères de rentabilité sont évidemment au cœur des stratégies des entreprises,
et sont à la source de nombreuses opérations de concentration et de restructuration. On se
sert dans le domaine minier du délai de remboursement, de la valeur actuelle nette, du taux
de rentabilité interne, de l’indice de profit, du taux annuel équivalent, le rendement
comptable moyen…, mais, les plus d’usage sont la valeur actuelle nette (V.A.N.), le taux
de rentabilité interne (T.R.I.) et le délai de remboursement.
I.II.5.3.1. Valeur actuelle nette (V.A.N.)
Le principe d’actualisation consiste à calculer à un taux dit d’actualisation, les valeurs
actuelles (Présents values) des rentrées de la trésorerie; en d’autres termes, ramener la
valeur future de l’instant t à son équivalent à l’instant actuel.

I.II.5.3.2. Indice de profitabilité (I.P)


C’est le rapport entre la valeur actuelle des rentrées nettes de trésorerie associées au projet
et la dépense initiale du projet

I.II.5.3.3. Taux de rentabilité interne (T.R.I.)


Le taux de rentabilité interne d’un projet est celui pour lequel la V.A.N. s’annule.
L’instant correspondant à l’annulation de la V.A.N. est la période de pay back si seulement
le projet n’a pas de T.R.I. multiples.

I.II.6. Conclusion partielle


La simple combinaison des risques et incertitudes associées à l’exploitation minière
rend le domaine d’investissement l’un des plus difficiles pour la prise des décisions. Les
éléments qui contribuent à cette situation incluent d’une part, la nature du marché des
métaux produits, la loi de l’offre et de la demande ainsi que les facteurs influençant la
variation des coûts d’une période à une autre et, d’autre part les caractéristiques de
l’industrie minière.

La teneur en minerai requise en métal utile varie selon la valeur de ce métal et les difficultés
de son extraction. Outre la teneur, la valeur d’un minerai est fonction d’autres facteurs tels
P a g e | 26

que : la situation géographique défavorable, la présence de certaines impuretés, et certains


éléments accessoires pouvant augmenter la teneur du minerai.

I.III. LES REACTIONS D’UNE ENTREPRISE MINIERE


FACE A UN MARCHE DIFFICILE ET INSTABLE
I.III.1. Introduction
Les deux sections précédentes nous ont permis d’abord de mettre en place le cadre
général de notre étude : compréhension sur la mine de l’Etoile ainsi que sur l’entreprise
minière et le projet minier.

Nous allons maintenant revenir à des considérations un peu plus générales sur
l’industrie minière. Tout d’abord nous allons mettre en évidence certaines spécificités de
cette industrie qui en font une industrie assez rigide, en fait une industrie de long terme.

Cette industrie a été confrontée, durant les dernières décennies, à un marché


difficile, et elle a donc dû s’adapter à des cours des métaux souvent au mieux constants sur
le moyen et le long terme, et particulièrement volatiles sur le cours terme. Nous
examinerons les différentes possibilités de réactions qui s’offrent aux entreprises minières.
Nous verrons que la mise en œuvre d'une teneur de coupure hautement calculée est une voie
intéressante. Ces réflexions nous permettront de tracer les grandes lignes du deuxième
chapitre de notre travail.

I.III.2. Les spécificité du secteur minier


Si l’activité minière est en bien des points comparables aux activités industrielles ;
elle présente toutefois certaines spécificités qui jouent un rôle primordial. Nous ne
cherchons pas ici à en faire un inventaire complet et détaillé. Nous nous bornerons à
examiner les éléments qui présentent un rapport avec notre réflexion.

I III.2.1. A l’amont de l’activité : le corps minéralisé.


Nous avons déjà indiqué que l’activité minière diffère des autres industries de
transformation par le fait qu’elle s’appuie sur un corps minéralisé qu’elle va
progressivement consommer. Ce corps minéralisé est à l’origine de bien des spécificités du
domaine minier.
P a g e | 27

D’abord le corps minéralisé impose la localisation. Pour l’exploiter, il faut être sur place.
S’il est éloigné des infrastructures existantes, l’opérateur minier sera dans l’obligation de
développer lui-même celles qui lui sont nécessaires, avec toutes les conséquences que cela
suppose en matière d’investissements, de coûts opératoires.

Ensuite, le corps minéralisé est une source importante de risque dans la mesure où
il n’est jamais parfaitement connu. On distingue généralement les risques réserves (erreur
sur le tonnage ou la teneur moyenne du minerai) et les risques techniques (erreur dans le
choix de la méthode d’exploitation ou de la méthode de traitement). Nous verrons plus tard
un troisième risque, indépendant du corps minéralisé : les risques recettes

I.III.2.2. A l’aval de l’activité : le marché des matières premières


Lorsque l’on s’intéresse à l’aval de l’activité minière, une première remarque
s’impose d’emblée : la mine ne peut en général pas modifier le produit qu’elle vend. En
conséquence, la plupart des mines commercialisent des produits parfaitement des semblables,
aux polluants ou aux sous-produits près, et sont en concurrence directe. Ce type de mine n’a
pas la possibilité de jouer sur le prix de vente de son concentré.

En deuxième lieu, nous devons constater que les marchés de matières premières
minérales sont des marchés très difficiles. D’abord leur évolution sur le long terme est
globalement plutôt défavorable : les cours des matières premières minérales ont plutôt eu
tendance à baisser tout au long du vingt et unième siècle.

Ensuite, les cours des métaux non ferreux sont aujourd’hui particulièrement instables et
d’un comportement quasiment imprévisible.

I.III.2.3. Conséquences des spécificités de l’industrie minière


L’ensemble des raisonnements que nous avons développés conduit à un constat plutôt
pessimiste :

 Les dépenses engendrées par l’exploitation d’un corps minéralisé sont, au moins
dans leur ordre de grandeur, dictées par le corps minéralisé et son environnement
économique

 Les investissements sont lourds et présentent des délais de retour longs


P a g e | 28

 Les dépenses opératoires sont pour ainsi dire subies et particulièrement rigides
 Les recettes sont imposées par le marché qui est particulièrement instable dans le
temps.
Dans ce contexte, une entreprise minière connaitra des périodes prospères (les périodes
de cours élevés) et des périodes très difficiles (les périodes de cours bas). Le mineur est
donc logiquement amené à concevoir son exploitation de telle sorte qu’elle soit la plus
compétitive possible. Par ailleurs, dans les périodes difficiles comme dans les périodes
prospères, il est évident qu’il cherchera à réagir et à ajuster son exploitation.
I.III.3. Les réactions possibles d’une exploitation minière dans un
contexte économique défavorable et instable. (Source : K.F. Lane ; 1988)
I.III.3.1. La fermeture anticipée
La décision de fermeture est toujours une décision de dernier recours, difficile à
prendre dans la mesure où elle correspond à un constat d’échec. Elle est d’autant plus
difficile à prendre que les délais de retour des investissements miniers sont longs, et que la
question de fermeture peut souvent se poser avant que l’investissement initial n’ait été
récupéré. Décider de fermer à ce stade revient donc à faire une croix définitive sur la partie
de l’investissement qui n’est pas encore remboursée. Par ailleurs, l’activité minière est telle
qu’une exploitation abandonnée est extrêmement difficile à réouvrir par la suite : la
fermeture signifie donc quasiment la perte des ressources restantes sur le site d’exploitation.

D’un point de vue plus global, la fermeture d’une exploitation minière se traduit
directement par une baisse de la production. C’est donc une réaction favorable à l’échelle
du marché, dans la mesure où elle tend à rééquilibrer l’offre et la demande.

I.III.3.2 La mise en veille


I.III.3.2.1 Fermeture provisoire
La fermeture provisoire est une solution attrayante mais dont la réalisation est souvent
bien délicate, et ceci pour deux raisons majeures :

 La protection sociale en matière d’emplois. La législation d’un certain nombre de


pays a évolué dans le sens où les licenciements sont devenus de plus en plus difficile
et ont un coût élevé. Il est donc délicat d’annoncer une fermeture (et des
licenciements), tout en annonçant dans le même temps que l’on continuera à garder
P a g e | 29

sur le site le nombre minimal de personne nécessaires à la maintenance des


installations et que l’on redémarrera dès la situation se sera améliorée

 Les coûts de maintenance d’une exploitation minière en fermeture provisoire ne sont


pas négligeables et peut-être assez élevé pour être difficilement supportable sur de
longues périodes.

La fermeture provisoire ne peut donc constituer une solution que dans des cas
favorables et lorsque l’on estime que la période difficile va être assez limitée dans le temps.
Il faut en effet se souvenir que durant toute la période de veille, l’opérateur devra couvrir
les dépenses d’entretien de l’exploitation sans pouvoir bénéficier de revenus.
I.III.3.2.2 La diminution du rythme de production
La diminution du rythme de production peut être décidée soit pour limiter les pertes
lorsque l’exploitation est arrivée à un stade où elle est déjà déficitaire, soit pour conserver
le gisement en vue d’une exploitation en pleine capacité lorsque le cours se sera amélioré.
Il s’agit là d’une décision plus facilement applicable que la fermeture temporaire, mais dont
l’effet pour l’exploitant est moins important. En effet, une baisse du rythme de production
s’accompagne généralement d’une hausse des coûts opératoires à la tonne, ce qui signifie
clairement que la diminution des pertes est loin d’être proportionnelle à la diminution de la
production.

D’un point de vue global, la mise en veille, qu’il s’agisse d’une fermeture provisoire
ou d’une diminution du rythme de production, ont comme la fermeture définitive un effet
positif sur le marché, dans la mesure où elles conduisent à réduire le déséquilibre entre
l’offre et la demande et favorise donc la reprise des cours.

I.III.3.3. Les modifications de certains paramètres de l’exploitation


Il va de soi que suivant le contexte de l’exploitation, des modifications très
différentes les unes des autres peuvent être envisagées. Nous ne chercherons donc pas ici à
passer en revue systématiquement toutes les modifications possibles. Nous nous
concentrerons sur deux réactions qui nous semblent les plus importants : l’augmentation de
la capacité de production et la recherche d’une sélection dans les gisements.
P a g e | 30

I.III.3.3.1 L’augmentation de la capacité de production


Ce mode de réaction pourra paraitre choquant puisqu’il est exactement opposé à la
diminution de la production. Pour autant, il est parfaitement compréhensible : l’objectif est
de jouer sur l’effet d’échelle pour arriver à diminuer les coûts de production et donc être
capable de supporter des cours plus bas.

Or cette nouvelle détérioration des cours a toutes les chances de se réaliser puisque
l’augmentation des capacités de production comporte un élément autodestructeur si l’on
raisonne à l’échelle du marché. En effet, une situation de baisse des cours correspond en
gros à une surcapacité de production. Si tous les opérateurs réagissent en augmentant leur
capacité, il est évident que la situation ne peut qu’empirer.

I.III.3.3.2 La recherche d’une sélection dans les gisements


Nous avons vu que l’une des spécificités du corps minéralisé est qu’il est presque toujours
très hétérogène. L’opérateur minier est obligé de subir cette hétérogénéité. Il n’y a rien de
surprenant qu’il cherche aussi à l’exploiter dans certains cas, en commençant son activité sur les
zones qui lui sont les plus favorables.

I.III.4. Conclusion partielle


Tout au long de ce paraphe il a été question pour nous de démontrer, les réactions possibles
d’une entreprise minière face à un marché difficile
P a g e | 31

CHAP II : TENEUR DE COUPURE


II.I. DEFINITION DE LA TENEUR DE COUPURE
2.1. Introduction
Depuis les travaux de Lane en 1988, le sujet du calcul et de l'optimisation de
la teneur de coupure a fait l'objet de beaucoup d'attention de la part des chercheurs. Beaucoup de
points de vue et des connaissances ont été ajoutés sur la marge de manœuvre des politiques
relatives aux niveaux de risque . Ce chapitre examine de manière critique la définition de la teneur
de coupure donnée par divers auteurs. La plupart des auteurs éminents, s'accordent sur la définition
de la teneur de coupure et sont d'accord avec Lane. le dilemme de la teneur de coupure indique
qu'il faut encore beaucoup plus pour déterminer la teneur de coupure compte tenu de la
difficulté qu'il y a à tenter de concilier les intérêts divergents des différentes parties
prenantes d'une exploitation minière.
Ce chapitre explique également les différents types de teneur de coupure
afin de clarifier leur utilisation et fournit une brève discussion sur les coûts utilisés pour
la détermination de la teneur de coupure. Il est important de pouvoir savoir quels coûts
s’appliquent à un moment donné, d’autant plus que certains gisements contiennent plus d’un
minéral économique, ce qui devrait également être pris en compte dans la détermination de
la teneur de coupure. Cette étude repose notamment sur un dépôt bimétallique, ce qui
nécessite de discuter de la manière dont il est traité en pratique.
En outre, les sociétés minières sont soumises à des redevances et à des taxes sur leurs produits
et leurs droits miniers. Ceci est discuté dans la section les redevances et de taxes. La section sur
les contraintes de capacité traite des goulots d'étranglement pouvant être présents dans le système.
Ces goulots d'étranglement donnent lieu à différentes manières de calculer la teneur de
coupure.
II.I.2. Définition
De nombreux minéraux se trouvent dans la croûte terrestre à des concentrations variables, et
pourtant, dans des nombreux cas, leurs concentrations sont trop faibles pour permettre
une extraction économiquement rentable. L'industrie minière fait une concentration des minéraux
sous une forme où ils deviennent commercialisables, il existe alors une limite qui distingue
les matières minéralisées extraites pour un traitement ultérieur de celles qui sont
rejetées.
P a g e | 32

La teneur de coupure (T.C. en sigle) est la teneur minimale au-dessus de laquelle le gisement est
économiquement exploitable, en fonction des coûts d'extraction spécifiques au gisement et des
prix actuels ou estimés du minerai extrait. Si cette teneur n'est pas atteinte, le gisement sera laissé
en place. Ça peut être également une suite de teneurs utilisées pour tronquer une distribution de
teneurs ou pour séparer du matériel minéralisé en fractions graduées (lorsque le gisement contient
plusieurs minerais utiles). Une teneur quelconque, utilisée pour une raison quelconque, afin de
démarquer deux lignes de conduites: soit exploiter un gisement ou le laisser en place, soit traiter
le minerai ou le rejeter. Ce peut être également une suite de teneurs utilisées pour tronquer une
distribution de teneurs ou pour séparer du matériel minéralisé en fractions graduées.

Selon Hall, la teneur de coupure est définit comme étant le rapport entre la quantité de produit
et la quantité de minerai dans laquelle il est contenu. Il est nécessaire de distinguer trois types de
matériaux, à savoir la roche, le minerai et le produit. Le terme roche désigne l'ensemble des
matériaux extraits avant leur séparation en minerai ou en rejets. Il fait également référence à tous
les matériaux extrait et transporté de la fosse. Le minerai représente le matériau destiné au
traitement. Le produit est le précieux matériau extrait du minerai. Hall donne l'équation
suivante pour clarifier la classification des matériaux dans une mine à ciel ouvert:

Roche = minerai (traité ou stocké) + rejets = total des matières transportées

Il est également important de noter que ces matériaux sont les principaux inducteurs des coûts
pour l’obtention et l'optimisation de la teneur de coupure.

En économie la teneur de coupure consiste à un instant donné et un stade de l’exploitation du


minerai, afin de débloquer deux lignes de conduites : soit exploiter un gisement ou le laisser en
place, soit traiter le minerai ou le rejeter.

II.I.2.1. Teneur (en substance donnée ou en métal)


La teneur d’une substance dans un corps est la proportion de cette substance dans
ce corps ou encore La teneur d’un élément (minéral) dans un minerai, est la proportion de
cet élément dans ce minerai, c’est-à-dire ce que ce minerai contient de ce minéral; et elle
s’exprime en pourcentage (%) pour certains.
P a g e | 33

II.I.2.2. Teneur moyenne


La teneur moyenne d’un élément dans un produit obtenu en mélangeant n-produits
contenant cet élément en différentes proportion est obtenue en cherchant la moyenne
pondérée de la manière suivante: soient trois produits de volumes et teneurs respectifs : v1,
t1 ; v2, t2 ; v3, t3. La teneur de l’élément dans le produit obtenu en mélangeant (blending)
ces trois produits est donnée par :

En lieu et place des volumes on peut donner des quantités en tonne par exemple :

II.I.2.3. Teneur géologique


La teneur de coupure géologique est utilisée pour générer des distributions de fréquences des
teneurs afin de séparer les matériaux minéralisés des stériles et de tracer des courbes
teneur - tonnage pour les matériaux minéralisés. La teneur de coupure géologique est utilisée
pour estimer les ressources en minerai. Les ressources en minerai font partie de la matière
minéralisée qui offre des perspectives raisonnables d'extraction économique
II.I.2.4. Teneur en place

Teneur de minerai en place est estimée à partir du minerai compte tenu des contraintes
générales d’exploitation.

II.I.2.5. Teneur de coupure (Cut-off grade)


Une teneur quelconque, utilisée pour une raison quelconque, afin de démarquer deux
lignes de conduites: soit exploiter un gisement ou le laisser en place, soit traiter le minerai
ou le rejeter. Ce peut être également une suite de teneurs utilisées pour tronquer une
distribution de teneurs ou pour séparer du matériel minéralisé en fractions graduées.

Les teneurs de coupure (T.C) sont utilisées pour définir la portion du matériel qui sera
considérée au niveau de la mine, au niveau du traitement et parfois au niveau de la métallurgie

II.I.2.6 Teneur de coupure optimale


Teneur de coupure qui par son choix permet de maximiser le bénéfice. Ce maximum
peut être évalué par un des critères d'évaluation économique.
P a g e | 34

II.I.2.7. Teneur limite (breakeven grade)


Teneur à laquelle le revenu récupérable du minerai est égal aux coûts d'exploitation, de
concentration et de mise en marché du minerai.

II.I.3. Types de teneur de coupure


Il existe deux types de teneur de coupure, soit la teneur de coupure de planification et
la teneur de coupure d'opération.

II.I.3.1. Teneur de coupure de planification


La teneur de coupure de planification est utilisée au cours de la phase d'exploration
et aux différentes étapes de la planification de l'exploitation d'un gisement. Cette teneur de
coupure est nécessaire pour définir géographiquement et quantitativement les limites du
minerai potentiel. Puisqu'aucune information précise sur l'exploitation minière éventuelle
n'est encore connue au début de l'exploration d'un site, la teneur de coupure de planification
à cette étape est semi quantitative, c'est-à-dire qu'elle vise à prédire de façon satisfaisante
la valeur de minerai qui pourra éventuellement être exploité ou traité. En général, les
réserves contrairement aux ressources, sont fonction d’une teneur de coupure. Certaines
parties sous la teneur de coupure peuvent être incluses pour des raisons techniques, c'est-à-
dire la méthode d'exploitation utilisée.

II.I.3.2. Teneur d’opération


La teneur de coupure d'opération est nécessaire au début de l'exploitation pour déterminer
à court terme quelle portion du minerai peut être gardée en réserve et quelle portion peut être
acheminée au traitement .
On distingue 3 types de teneur de coupure d’opération à savoir
1. Teneur de coupure à la mine :
Le minerai au-dessus de la teneur de coupure est exploité, celui en dessous reste sur place..
2. Teneur de coupure au concentrateur :
Le minerai (extrait) au-dessus de la teneur de coupure est acheminé vers l'usine de traitement pour
être concentré. Le minerai sous la coupure est jeté ou entreposé pour une concentration ultérieure.
3. Teneur de coupure à la fonderie (plus rare) :
Le concentré au-dessus de la teneur de coupure est raffiné et vendu. Les décisions sur les teneurs
de coupure sont prises au moment de la production, même si ces teneurs de coupure ont d'abord
P a g e | 35

reçu une première évaluation à l'étape de la planification. La teneur de coupure peut aussi
s'appliquer de façon inverse.( impuretés présentes dans le concentré)

II.I.3.2.1 Teneur de coupure à la mine


La teneur de coupure à la mine signifie que le minerai au-dessus de la teneur
de coupure sera exploité et celui en dessous restera en place. Un bloc qui peut couvrir
les coûts de son extraction, de son traitement et de sa mise en marché est un bloc dont la
teneur est supérieure ou égale à la teneur de coupure à la mine. Toutefois, plusieurs blocs
en dessous de la teneur de coupure doivent être extraits afin de permettre aux blocs
rentables d'être extraits et parmi eux, quelque uns à une certaine valeur.

II.I.3.2.2. Teneur de coupure au concentrateur


La teneur de coupure au concentrateur signifie que les blocs qui ont une teneur
supérieure à la teneur de coupure sont acheminés vers l'usine de traitement pour être
concentrés et que les minerais sous ou inférieur à la teneur de coupure sont jetés comme
stérile ou entreposés sur des remblais à minerai (faible teneur). Cette teneur de coupure est
généralement utilisée pour les blocs qui n'auraient pas été extraits pour leur propre valeur,
c'està-dire ceux qui sont en-dessous de la teneur de coupure à la mine. Ils ont été extraits
comme du stérile, donc leur coût d'extraction a déjà été pris en charge par un autre bloc de
minerai. La destination finale de ce bloc n'est influencée à présent que par le coût de
traitement et de mise en marché. Donc un minerai est celui qui peut couvrir ces frais à une
teneur supérieure ou égale à la teneur de coupure au concentrateur.
Les blocs qui ont été entreposés sur des remblais à minerai sont des blocs qui
possèdent une très faible teneur et qui ne peuvent pas être traités pour le moment. Ces
réserves de minerai à faible teneur pourront être traitées lorsque le prix du minerai sur le
marché montera ou encore pour diluer les trop fortes teneurs au concentrateur.

II.I.3.2.3. Teneur de coupure à la fonderie (métallurgie)


Le concentré au-dessus de la teneur de coupure est raffiné et vendu. La teneur de coupure
peut aussi être appliquée à des impuretés présentes dans le concentré.

Les décisions sur les teneurs de coupure sont prises au moment de la production, même si
ces teneurs de coupure ont d'abord reçu une première évaluation à l'étape de la planification.
P a g e | 36

2.3 Importance de la teneur de coupure


. Les teneurs de coupure sont utilisées pour définir la portion du matériel qui sera considérée au
niveau de la mine, au niveau du concentrateur et parfois au niveau de la fonderie.
i Teneurs de coupure de planification (étape préliminaire) Au cours de l'exploration et aux
différentes étapes de la planification de l'exploitation d'un gisement, une teneur de coupure est
nécessaire pour définir géographiquement et quantitativement les limites du minerai potentiel.
Puisque aucune information précise sur l'exploitation minière éventuelle n'est encore connue au
début de l'exploration d'un gîte, la teneur de coupure de planification à cette étape est semi-
quantitative: elle vise à prédire de façon satisfaisante la valeur du minerai qui pourra
éventuellement être exploité ou traité.
7 Facteurs qui affectent le choix de teneurs de coupure d’opérations
II.7.1. Le prix
Lorsque le prix hausse sur le marché permet d’exploiter avec profit du minerai présentement
non rentable. On pourrait donc abaisser la teneur de coupure d’opération à la mine, d’un
autre côté si l’on prévoit que cette hausse du prix peut n’être que de courte durée, on pourrait
au contraire décider d’augmenter temporairement la teneur de coupure à la mine de façon
à produire le plus possible durant cet intervalle de temps et profiter ainsi des prix à la hausse.

Cette dernière dépend grandement du type d’exploitation utilisée et de la possibilité ou non de


retourner chercher du minerai délaissé.
P a g e | 37

II.7.2. la méthode d’exploitation


Pour une exploitation souterraine, la teneur de coupure est calculée pour chacune des méthodes
de minage, puisque les coûts de production varient d’une méthode à l’autre, pour une
exploitation de surface les coûts de production sont déterminés pour chaque bloc inclus
dans le modèle de blocs de l’exploitation spécifique.

II.7.3. Développements technologiques


On observe une diminution du coût d'exploitation ou de concentration, extraction d'autres
minéraux devenus en demande.

II.7.4. L'évolution de l'exploitation


À cause de l'actualisation, dans les critères d'évaluation, il est souvent désirable de débuter
l'exploitation à une teneur de coupure plus élevée en exploitant une zone plus riche (produire plus
de métal plus rapidement) et de rajuster la teneur de coupure à un niveau plus bas par la suite.

II.7.5. Politiques internes et stockpiling


La possibilité d’emmagasiner du minerai permet de sélectionner à la mine du minerai de basse
teneur qui sera éventuellement exploité suivant une hausse du prix du métal.

II.7.6.Dimensions des installations en opération


Influence directe sur les coûts des capacités de production plus grandes permettent un coût de
production à la tonne plus faible et permettent donc d’abaisser la teneur de coupure. De plus, les
unités de sélection (les volumes que l’on peut vraiment sélectionné comme économiquement
rentables) deviennent plus grandes.

II.7.7. Besoins du concentrateur


Afin de maximiser la récupération au concentrateur, il est important de fournir un minerai le plus
homogène possible. Ceci peut nécessiter la dilution de minerai à fortes teneurs ou au contraire
l’ajout de minerai à forte teneur à du minerai de faible teneur.

En général, une teneur de coupure doit permettre de sélectionner du minerai générant assez de
revenus pour couvrir tous les coûts jugés pertinents. Les coûts jugés pertinents varient en fonction
de la situation particulière de chaque mine. Ils varient aussi selon le point de vue des auteurs.
P a g e | 38

II.I.5. Conclusion partielle

En général une teneur de coupure doit permettre de sélectionner du minerai générant


assez de revenus pour couvrir tous les coûts jugés pertinents. Les coûts jugés pertinents
varient en fonction de la situation particulière de chaque mine. Ils varient aussi selon le
point de vue des auteurs. Globalement on rencontre deux approches différentes que nous
aurons la grâce de décortiquer dans les lignes qui suivent, à savoir l’approche de Taylor et
de Lane.

La teneur de coupure est le seul paramètre des projets miniers dont la valeur et la
mise en œuvre jouent directement sur les résultats économiques d’une exploitation minière.
Par ailleurs ce paramètre peut être ajusté à des conditions particulières ce qui est intéressant
car les exploitations minières sont confrontées à des marchés concurrentiels avec des prix
de matières premières qui font toujours preuve d’une fluctuation très prononcée et
particulièrement instable.

La fluctuation du prix des métaux est liée à la confrontation entre l’offre et la demande
et d’autre part aux agents spéculatifs de marchés financiers.

II.II. LES APPROCHES HABITUELLES DE LA TENEUR DE COUPURE (source


: Goetz D. ; 2020)

La présentation très générale du développement d’un projet minier nous a permis de


montrer que la teneur de coupure est un paramètre important des projets miniers sur lequel
l’opérateur dispose d’une certaine latitude de choix.

Nous allons maintenant nous intéresser plus précisément à ce paramètre. Nous


chercherons à comprendre comment il est déterminé, quels sont les facteurs qui participent
à sa définition, quel est l’effet sur ce paramètre d’un certain nombre d’autres données de
l’exploitation.

Nous débuterons par l’approche la plus couramment employée pour la


détermination de la teneur de coupure. Cette approche, même si elle est très simple, nous
permettra de tirer les principaux enseignements en matière de teneur de coupure.
P a g e | 39

II.II.1. Formulation classique de la teneur de coupure


La détermination classique de la teneur de coupure se fait par le biais d’une équation
particulièrement simple :

Tc 2.1

Où CO représente le coût opératoire par tonne de minerai et v la valeur du point telle que nous
l’avons définie à la section précédente.

Notons en tout premier lieu que cette formulation illustre très clairement la nécessité
d’une décision a priori sur le niveau de la teneur de coupure à mettre en œuvre dans les
études de faisabilité. En effet:

 Le coût opératoire futur d’une exploitation minière n’est connu, ou du moins n’est
estimé avec une précision satisfaisante, qu’à la fin de l’étude de faisabilité. Or la
teneur de coupure doit être fixée dès le départ pour définir le gisement pour lequel
l’étude de faisabilité est entreprise (plus précisément le tonnage de minerai, sa
teneur moyenne, et la géométrie du gisement à exploiter)

 La valeur du point fait intervenir deux paramètres importants de la méthode de


traitement (le taux de récupération du métal et la teneur du concentré, paramètres
dont la détermination fait également partie de l’étude de faisabilité.
Une deuxième remarque intéressante peut être faite dès maintenant : la teneur de
coupure n’a aucune raison d’être unique dans la mesure où les deux grandeurs qui
interviennent dans son calcul peuvent être variables. En effet :

 La valeur du point dépend avant tout du prix du métal exploité et nous savons que
les prix des métaux non ferreux sont particulièrement fluctuants

 Le coût opératoire peut être variable suivant l’origine du minerai. Certaines zones
du gisement peuvent présenter des caractéristiques mécaniques différentes. Elles
auront certainement des besoins en soutènement différents, dans certains cas elles
pourront même nécessiter la mise en œuvre de méthode d’exploitation différente.
De la même manière, la maille de libération peut varier et entrainer des coûts de
P a g e | 40

broyage différents, ou la minéralogie peut évoluer et conduire à des performances


très différentes de la méthode de traitement.

II.II.2. Signification économique de l’approche classique


L’équation 2.1 peut être réécrite sous la forme :

𝐓𝐜 𝐕 = 𝐂𝐎

Cette nouvelle formulation indique très clairement que la teneur de coupure est
définie par un raisonnement qui conduit à rechercher l’équilibre entre les recettes et les
dépenses par tonne de roche minéralisée. En d’autres termes :

 On exploite toute tonne sur laquelle on gagne de l’argent, même en quantité très
limitée On abandonne purement e simplement toute qui ferait perdre de
l’argent.

Un raisonnement par l’absurde l’illustre très bien :

 Si l’on prenait une seule tonne de plus que ce qui est prévu par cette équation,
cette tonne induirait forcement une perte financière et le résultat global serait
diminué

 Réciproquement, si l’on abandonnait une seule des tonnes prévues à


l’exploitation, cela reviendrait à abandonner une tonne qui aurait participé à la
création de richesse, donc cela se traduirait encore par une diminution du résultat
global.

II.II.3. Que faut-il intégrer dans les coûts opératoires ?


II.II.3.1. L’investissement initial ?
L’équation 2.1 ne fait pas intervenir l’investissement initial. Ce point choque
souvent les personnes qui sont amenés à s’interroger sur la teneur de coupure.
L’investissement correspond à une dépense nécessaire à la mise en exploitation du projet,
il joue un rôle de première importance dans la rentabilité d’un projet minier, on s’attend
donc à le voir apparaitre dans la détermination d’un paramètre économique tel que la teneur
de coupure.
P a g e | 41

Il existe donc bien un lien entre l’investissement et la teneur de coupure. Mais il faut
bien comprendre que ce lien n’est qu’indirect : la teneur de coupure ne dépend pas du
montant de l’investissement, mais elle dépend des conséquences de ce montant sur le cout
opératoire et la valeur du point.
II.II.3.2. Tous les coûts opératoires doivent-ils être pris en compte ?
Ce point peut être expliqué par un raisonnement économique qui rejoint celui de
l’investissement initial. Les travaux de développement sont forcément antérieurs à la
sélection. Au moment où la question de cette sélection se pose, ils ont donc déjà été engagés
et ne doivent plus intervenir dans la décision.

Ce raisonnement permet d’établir une conclusion plus large : tous les coûts du passé
doivent être écartés dans le calcul de la teneur de coupure. Cette dernière formulation
clarifie la situation sur les coûts à exclure du calcul de la teneur de coupure. Pour autant,
elle ne répond pas à toutes les questions : comment par exemple faut-il considérer les
charges fixes ?

II.II.4. Coût opératoire est-il bien indépendant de la teneur de coupure ?


La question que nous posons ici pourra choquer. N’avons-nous pas déjà indiqué à
plusieurs reprises le fait que la teneur de coupure définit le gisement à exploiter ? Elle a
donc forcément une grande influence sur les choix techniques tels que les méthodes
d’exploitation et de traitement, donc sur le coût opératoire.

II.II.4.1. Le coût opératoire


Pour savoir s’il y a ou non un lien entre coût opératoire et teneur de coupure, nous
allons nous intéresser plus précisément à chacun des trois éléments principaux du coût
opératoire que nous avons mis en évidence précédemment.

Nous pouvons décomposer le coût opératoire d’exploitation en nous référant aux


opérations élémentaires : foration, tir, chargement et transport, purge, soutènement,
remblayage, extraction ; et finalement services communs.

Le coût de ces opérations est-il fonction de la teneur du bloc à exploiter ? Un


raisonnement simple indique immédiatement que non, des lors que la géométrie du bloc à
exploiter est constante. En effet :
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 L’opération de foration-tir nécessite un nombre de trous et une charge en explosif


indépendante de la teneur du tonnage à exploiter

 L’opération de chargement et de transport est relative à un tonnage, de même que


l’opération d’extraction
 Le coût de la purge et du soutènement est lié à la surface
 Le remblayage est lié au volume
 Enfin, les services communs sont ramenés au tonnage.
Tous les paramètres que nous venons de citer sont indépendants de la teneur. Le coût
opératoire d’exploitation d’un tonnage donnée de minerai est donc indépendant de sa teneur.

Pour ce qui concerne le traitement, nous allons raisonner en type de dépenses et non
en opérations élémentaires. Nous avons vu au chapitre premier que les principaux postes de
dépenses étaient l’énergie, la main d’œuvre, les réactifs et l’eau, et finalement les pièces de
rechange et la maintenance.

La majeure partie de la consommation d’énergie se situe au niveau du


concassagebroyage.il va de soi que cette opération sera parfaitement identique, quelle que
soit la teneur d’alimentation. Nous pouvons donc à nouveau admettre qu’en première
approximation le coût opératoire de traitement sera Independent de la teneur exploitée.

II.III. conclusion partielle

Avec tout ce qui précède, nous pouvons dire sans exagérer que la teneur de coupure
est un paramètre incontournable dans un projet minier car elle est la teneur en dessous de
laquelle toute l’exploitation devient non rentable. La teneur de coupure démarque deux
lignes de conduites: soit exploiter un gisement ou le laisser en place, soit traiter le minerai
ou le rejeter. La teneur de coupure de planification aide à prédire les limites probables de
la mine. Les teneurs de coupure limites sont indépendantes des distributions des teneurs ;
Les teneurs de coupure d’équilibre sont indépendantes des prix et des coûts ; La teneur de
coupure optimale peut être une des teneurs de coupure limites ou d’équilibre

En conclusion, à méthodes d’exploitation et de traitement fixées, le coût opératoire


lié à l’exploitation d’une tonne est bien indépendant de sa teneur. L’investissement initial
P a g e | 43

est aussi indépendant de la teneur de coupure. À méthodes d’exploitation et de traitement


fixées, le coût opératoire lié à l’exploitation d’une tonne est bien indépendant de sa teneur.

et instable. Mais le plus souvent, les conditions d’exploitation sont beaucoup plus stables
que le principal critère de qualité d’un minerai : sa teneur. Dans ces cas, les raisonnements

de sélection se développent sur les teneurs exploitées, et la sélection prend la forme de la


teneur de coupure.

En général une teneur de coupure dit permettre de sélectionner du minerai générant


assez de revenus pour couvrir tous les coûts jugés pertinents. Les coûts jugés pertinents
varient en fonction de la situation particulière de chaque mine. Ils varient aussi selon le
point de vue des auteurs.
P a g e | 44

CHAPITRE III : METHODOLOGIE ET CALCUL DE LA


TENEUR DE COUPURE

III.I. METHODOLOGIE : LES MODELES PAR ETAPES LIMITANTES

III.I.1. Introduction
Les modelés dits par étapes limitantes se sont des modèles qui se sont développés
principalement durant les trente dernières années. Au prix d’une approche un peu plus
complexe, ces modèles permettent de mieux tenir compte de la réalité d’une exploitation
minière.

Le deuxième chapitre nous a permis, à partir d’une formulation extrêmement simple,


de comprendre ce qu’est une teneur de coupure, comment elle doit être définie, quels sont
les éléments qui entrent dans sa détermination, On pourrait néanmoins formuler deux
critiques à ce stade :

 Le rythme de production n’est intervenu à aucun moment dans nos réflexions. Il est
bien évident qu’il participe à la définition des coûts opératoires, donc indirectement à de
celle de la teneur de coupure.

 Le corps minéralisé est lui aussi absent de la définition de la teneur de coupure. Encore
une fois il intervient indirectement : par les coûts opératoires nécessaires à son exploitation,
par la valeur de la tonne qu’il autorise. Mais la structure de la minéralisation
n’intervient nulle part.

Nous allons voir que les modèles par étapes limitantes répondent, entre autres, aux
deux questions que nous venons de poser. Ces modèles, nés dans les années 60, ont connu
un fort développement durant les deux dernières décennies. Leur paternité revient à K.F.
Lane, qui a publié les premiers articles relatifs à ces modèles en 1964.il a depuis prolongé
la réflexion et aboutit à la publication d’un document qui fait référence en la matière
aujourd’hui : The economic defnition of ore, cut off grades in theory and pratice, édité
par Mining journal books limited en 1988. D’autres auteurs se sont intéressés aux modèles
par étapes limitantes. On peut citer H.J. Taylor en 1972 puis en 1985, G. Joly en 1983, A.
Gallegos Rodriguez en 1992, M. Duchêne et D. Getz en 1994. Ces différents auteurs ont
P a g e | 45

parfois apporté une touche un peu plus personnelle au modelé. Pour le présenter ici, nous
avons choisi de nous référer à la publication de K.F. Lane.

III.I.2. LES ETAPES LIMITANTES : DES MATERIAUX, DES ETAPES,


DES COUTS
III.I.2.1. Les matériaux
K.F. Lane est parti d’un constat simple : du gisement au métal pur, l’exploitant ou
l’operateur minier est en fait confronté à trois types de matériaux différents :

 Il est d’abord amené à manipuler de la roche (plus ou moins) minéralisée (mineralised


material).

 Il va ensuite ne traiter qu’une partie de cette roche minéralisée : le minerai (ore).


 Finalement, il va vendre un produit semi-fini, concentré ou métal suivant les cas. K.F.
Lane a choisi de considérer que le produit vendu est le minéral (mineral).

N.B : le concept minéral désigné et employé par K.F. Lane est à dissocier de la vraie
conception du minéral comme un corps pur naturel de composition chimique bien définie.

III.I.2.2. Les étapes


Si maintenant on examine les activités minières, on constate que toutes les
opérations sont relatives à l’un de ces trois matériaux. K.F. Lane définit ainsi trois étapes
du processus de l’exploitation minière :

 L’étape relative à la roche minéralisée est l’étape dite Mining.


 L’étape relative au minerai est l’étape dite Processing.
 L’étape relative au minéral est l’étape dite Marketing

III.I.2.2.1. L’étape Mining (mines)


K.F. Lane précise que cette étape a pour objectif de permettre l’accès à tout point
du corps minéralisé. A ciel ouvert, cet accès est fourni par l’ensemble de l’exploitation
minière. L’auteur précise qu’en souterrain, cette étape est généralement plutôt appelée
développement. On notera au passage que le choix de l’appellation Mining et les
P a g e | 46

développements ultérieurs dénotent le fait que K.F. Lane était dans une optique
d’exploitation à ciel ouvert.

III.I.2.2.2. L’étape Processing (concentration)


Pour K.F. Lane cette étape comprend toutes les opérations propres au minerai. K.F.
Lane distingue ici les mines à ciel ouvert et les mines souterraines : pour la première
catégorie d’exploitation l’étape Processing comprend l’usine de traitement (mais pas
l’extraction du minerai) ; pour la deuxième catégorie d’exploitation il faut en plus y intégrer
l’exploitation minière à l’exclusion des travaux préparatoires.
III.I.2.2.3. L’étape Marketing (marché)
K.F. Lane y voit avant tout les opérations liées à la commercialisation du concentré.
Ceci étant, le cas d’une exploitation intégrée (mine-fonderie) dont le produit fini serait le
métal pur n’est pas exclu et l’étape Marketing comprend alors également les opérations de
fusion et raffinage.

K.F. Lane insiste sur le fait que dans le cas des mines souterraines cette
décomposition diffère très sensiblement de la décomposition habituelle mine/ traitement.
Cette nuance est en effet importante et il est essentiel de bien la conserver en mémoire dans
les développements ultérieurement. Nous avons choisi d’écrire ces termes en gras à chaque
fois que l’on fait référence aux étapes telles que nous venons de les définir.

III.I.2.3. Les Coûts


A chacune de ces trois étapes, K.F. Lane affecte une capacité et un coût. Ce coût
sera calculé à partir des dépenses relatives à l’étape considérée en excluant
systématiquement les dépenses indépendantes de la production et fixes par période (de
temps). Ces dernières dépenses seront prises en compte ultérieurement. L’un des grands
avantages de cette décomposition réside dans le fait que tous les coûts qui sont définis ainsi
sont effectivement indépendants de la teneur de coupure et que le risque d’erreur lié à la
manipulation des coûts que nous avons signalé en fin du premier chapitre est ainsi évité.

III.I.2.3.1. Coûts Mining


En effet, la capacité de l’étape Mining est exprimée par tonnes de roche minéralisée
qui peuvent être rendue accessible par unité de temps. Il faut noter que par hypothèse le
tonnage total de roche minéralisée est parfaitement indépendant de la teneur de coupure qui
P a g e | 47

pourra être déterminée ultérieurement. Cette hypothèse pose problème dans la mesure où il
a bien fallu retenir au préalable un critère (une teneur minimale, une épaisseur minimale de
minéralisation,) pour la définition du corps minéralisé et que l’on suppose ici que
l’application d’une teneur de coupure ne conduit pas à un gisement dont la géométrie serait
trop différente de celle du corps minéralisé. Suivant la description de cette étape qui a été
faite ci-dessus, le coût opératoire qui lui est relatif comprendra la totalité du coût opératoire
de la mine (travaux préparatoire et exploitation mine) dans le cas d’une exploitation à ciel
ouvert, mais ne comprendra que le coût des travaux préparatoires pour une exploitation
souterraine.

III.I.2.3.2. Coûts Processing


Pour l’étape Processing, la capacité s’exprime en tonnage de minerai par période. Cette capacité
serait-elle à la capacité de l’usine de traitement au sens classique du terme dans une mine à ciel
ouvert ; elle serait égale à la plus faible des capacités de la mine et de l’usine de traitement pour
une mine souterraine. Le coût opératoire relatif à cette étape est ramené au tonnage de minerai. Il
comprend le coût d’exploitation souterraine et le coût du traitement pour une mine souterraine,
mais seulement le coût du traitement pour une mine à ciel ouvert.

III.I.2.3.3. Coûts Marketing


Finalement, l’étape Marketing a une capacité exprimée en tonne de minéral
(concentré) que l’on peut vendre par période. Cette capacité, dont la définition ne pose pas
de problème, peut soit être dictée par les contraintes techniques (capacité de transport du
concentré, capacité de fusion,) soit imposée par le marché. Le coût opératoire est de même
ramené au tonnage de minéral.

Nous avons introduit ci-dessus trois capacités de production différentes, l’une sur la
roche minéralisée, l’autre sur le minerai et la dernière sur le minéral ou concentré. Quel est
alors la capacité de production réelle de l’exploitation minière envisagée ?

En fait, cette capacité est fixée par l’une ou l’autre des trois étapes suivant le niveau
de la teneur de coupure envisagée. Le tonnage de minerai et le tonnage de minéral
(concentré) associés à une tonne de roche minéralisée sont des fonctions décroissantes de
la teneur de coupure qui sera retenue. Pour une valeur donnée de la teneur de coupure, on
P a g e | 48

peut déterminer les temps nécessaires à l’exploitation d’une tonne de roche minéralisée que
l’on obtiendrait en tenant compte d’une seule limitation ou étape de production.

Pour une valeur donnée de la teneur de la coupure, c’est la plus grande des trois
durées que nous venons de définir qui est finalement valable et c’est donc l’étape à laquelle
cette durée est relative qui fixe la capacité de production de l’exploitation.

III.I.3. Teneurs de coupure économiques


A partir de la modélisation de l’exploitation minière que nous venons de décrire,
K.F. Lane définit le cash-flow par tonne de roche minéralisée, sachant que ce cash-flow
prend une forme différente suivant l’étape qui définit la durée d’exploitation. Faisant dans
un premier temps abstraction de ce point, K.F. Lane examine tour à tour chacune de ces
étapes comme si elle était unique. Sur la base de raisonnements économiques assez simples,
il définit ainsi trois valeurs différentes de teneurs de coupure qui correspondent au
maximum du cash-flow actualisé pour chacune des étapes.
Ces teneurs de coupure ont une allure comparable à celle de l’équation 2.1. Elles
représentent toujours sous la forme du rapport d’un coût opératoire par une valeur du point
(la tonne), mais l’expression exacte du numérateur et du dénominateur dépend de l’étape
qui limite le processus. C’est pour cette raison que l’on parle de teneurs de coupure
économiques.

III.I.4. Teneurs de coupure d’équilibre


Nous venons de définir les teneurs de coupure d’équilibre comme des teneurs qui
correspondent aux points de croisement entre deux courbes. Lorsque deux courbes se
croisent, cela signifie que l’expression du cash-flow qui découle de l’équation est identique
pour chacune d’entre elles. En conséquence, cela signifie que pour cette teneur en
particulier, les deux étapes conduisent à la même durée pour l’exploitation d’une tonne de
roche minéralisée. En pratique ; cela signifie également qu’il y a saturation simultanée des
deux étapes considérées.

On démontre qu’il peut y avoir qu’un seul point de croisement entre deux étapes et que
l’on a donc considérer trois teneurs de coupures d’équilibre :

 Teneur d’équilibre Mining-Marketing


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 Teneur d’équilibre Mininig-Processing


Teneur d’équilibre Processing-Marketing

Ces teneurs de coupure d’équilibre sont définies d’une part par la structure de la
minéralisation et d’autre part par les choix techniques de capacité qui auront été retenus
pour l’exploitation. Elles ne dépendent ni des couts opératoires, ni des recettes, ni de
l’actualisation.

III.I.5. Une teneur de coupure optimale


Conformément aux figures 3.2 et 3.3, c’est finalement parmi les six teneurs de coupure
que nous avons définies ci-dessus que se trouve celle qui s’applique réellement à l’exploitation.

Cette teneur de coupure qui maximise l’enveloppe inferieure des trois courbes est appelée teneur
de coupure optimale.

III.I.6. Quelques approches du modèle par étapes limitantes


En général, une teneur de coupure doit permettre de sélectionner du minerai
générant assez de revenus pour couvrir tous les coûts jugés pertinents. Les coûts jugés
pertinents varient en fonction de la situation particulière de chaque mine. Ils varient aussi
selon le point de vue des auteurs. Globalement, on rencontre deux approches différentes:
III.I.6.1. Approche de Taylor
Taylor (1985) propose une méthode de calcul pour évaluer la teneur de coupure
optimale d’une exploitation minière. La méthode est semblable à celle de Lane hormis
l’inexistence de la valeur actuelle du gisement. Par contre, Taylor considère cette valeur
comme implicite dans sa théorie puisqu’il considère que l’exploitation se déroule toujours
des zones riches vers les zones plus pauvres.

Dans l’approche de Taylor les coûts pertinents sont uniquement les coûts d’exploitation.

 Si le concentrateur fonctionne à pleine capacité, on considère les coûts fixes et les coûts
variables.

 Si le concentrateur ne fonctionne pas à pleine capacité, on ne considère que les coûts


variables.
P a g e | 50

En effet, à pleine capacité du concentrateur, un minerai dont la teneur ne permet pas de couvrir
l’ensemble des coûts fixes et variables entraîne une perte. Par contre, si le concentrateur
est en attente de minerai, il vaut mieux fournir un minerai plus pauvre que de ne pas fournir du
tout. Si le minerai couvre les frais de traitement, alors la perte encourue sera moindre que si l'on
ne fournit rien au concentrateur, si les revenus générés par l’exploitation sont actualisés, la teneur
de coupure décroît dans le temps, sinon, elle demeure constante (toutes choses étant égales).

III.I.7.2. Approche de K.F. Lane


Les coûts pertinents incluent un coût d’opportunité en plus des coûts d’exploitation.
Le coût d’opportunité est défini par Lane comme l’intérêt sur le capital que représente la
partie encore non-exploitée de la mine. C’est en quelque sorte une pénalité pour tarder à
exploiter la ressource disponible.

L’importance de ce coût est fortement tributaire de la valeur estimée de la ressource


et du taux d’intérêt choisi. La conséquence directe de l’inclusion de ce coût est de hausser
la teneur de coupure, surtout en début d’exploitation. Au fur et à mesure que le gisement
est exploité, la valeur résiduelle de celui-ci diminue, le coût d’opportunité diminue
également ainsi que la teneur de coupure.

Dans les deux cas, mais surtout dans l’approche de Lane, deux autres facteurs importants
viennent influencer la détermination de la teneur de coupure:

 Les attentes concernant l’évolution du prix des métaux.


 La capacité technologique de récupérer ultérieurement le minerai à plus faible
teneur laissé sur place.

Pour le premier facteur, considérons ce qui se produit lorsque le prix du métal diminue.
Théoriquement, il faut exploiter à une teneur de coupure plus élevée pour rencontrer les
coûts d’exploitation. Ce comportement est correct si l’on prévoit que le prix du métal
n’augmentera pas dans un avenir proche. Si au contraire on prévoit une hausse à court ou moyen
terme (disons sur un horizon de 1 ou 2ans), alors il serait plus rentable d’écouler maintenant du
minerai plus pauvre et de conserver le minerai plus riche pour plus tard (les gains futurs
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compensant pour les pertes actuelles). Évidemment, il est extrêmement difficile de prévoir
les prix des métaux même sur un horizon de deux ans et l’exercice demeure périlleux.

Concernant la capacité technologique de récupérer du minerai délaissé, ce facteur dépend en


grande partie du mode d’exploitation de la mine. Si l’on peut récupérer le minerai délaissé,
alors on peut se permettre d’appliquer plus facilement une haute teneur de coupure.

S’il est impossible de récupérer du minerai délaissé, alors la teneur de coupure sera
nécessairement revue à la baisse (et il sera impossible d’appliquer directement l’approche
de Lane).

La figure ci-dessous montre graphiquement l’évolution possible de la teneur de coupure au cours


de l’exploitation de la mine.

Evolution de la teneur de coupure avec le temps selon Lane et Taylor

Le concept de teneur de coupure optimale nécessite au préalable la définition de 3 teneurs de


coupure limite et de 3 teneurs de coupure d'équilibre. Taylor (1972) démontre que la teneur de
coupure optimale est nécessairement une de ces 6 teneurs de coupure ci-dessous.
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Le concept de teneur de coupure optimale nécessite au préalable la définition de 3 teneurs


de coupure limite et de 3 teneurs de coupure d'équilibre. Taylor (1972) démontre que la
teneur de coupure optimale est nécessairement une de ces 6 teneurs de coupure.

Figure 3.1 : représentation d’une tonne de matériau minéralisé d’après K.F. Lane

NOTE : Note: Les approches de Lane et de Taylor supposent que l'on connaît la
distribution des teneurs sur lesquelles on effectue la sélection. Ici toutes les notions de
géostatistique portant sur l'effet du support et de l'information disponible doivent être
pleinement considérées.

III.I.8. Conclusion partielle


En guise de conclusion, nous pouvons dire que les approches de Lane et Taylor
supposent que l’on connait la distribution des teneurs sur lesquelles on effectue la sélection.
Ici toutes les notions de géostatistique portant sur l’effet du support et de l’information
disponible doivent être pleinement considérées.

La qualité de l’estimation des teneurs est extrêmement importante au plan


économique. Il faut réaliser que la sélection s’effectue toujours à partir de valeurs estimées
mais que le métal contenu dans les blocs sélectionnés dépend de la teneur vraie et non de
la teneur estimée. Deux paramètres influencent la qualité de l’estimation. La qualité
d’information disponible, la qualité de la qualité de la méthode d’estimation utilisée.
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III.II. CALCUL DE LA TENEUR DE COUPURE

III.II.1 Formulation mathématique de teneurs de coupure


Mathématiquement, nous pouvons exprimer les différentes variables de la manière
suivante :

 C: teneur de coupure
 Xc: proportion du matériau minéralisé sélectionné (fonction de la teneur de coupure)
 gc: teneur moyenne du minerai sélectionné (après dilution; fonction de la teneur de coupure)

 Y: taux de récupération du concentrateur


 P: prix d’une tonne de métal
 k: coût de mise en marché d’une tonne de métal (fonderie, raffinage, transport, assurance,
etc.…). c’est le coût opératoire au niveau de la métallurgie.

 h: frais variables de traitement d’une tonne de minerai (concassage, remontée, concentration).


C’est le coût opératoire au niveau du concentrateur.

 m: frais variables de minage d’une tonne de matériau minéralisé (développement, forage,


sautage, incluant stérile). C’est le coût opératoire au niveau de la mine.

 f: frais fixes (administration, ingénierie, frais de capital)


 F: coûts d’opportunité. Lane (1988) définit ce terme comme étant le revenu que rapporterait
un montant égal à la valeur présente du gisement placé à un taux d’intérêt spécifié

 M: capacité de minage (matériau minéralisé). C’est le tonnage du minerai extrait.


 H: capacité de traitement (minerai sélectionné). C’est le tonnage du concentré produit.
 K: capacité du marché (métal). C’est le tonnage du métal produit.
 v: profit net généré par une unité de matériau minéralisé

Dans ce qui suit, on considère à tour de rôle que la mine est le facteur limitatif, puis le
concentrateur, puis le marché (fonderie). Dans chaque cas, il faut convertir la capacité de
l’installation en équivalent « tonnes de matériau minéralisé » et répartir les frais fixes en
$/tonne matériau minéralisé. Ainsi, la mine a une capacité de M tonnes de matériau
minéralisé, le concentrateur traite H tonnes de minerai soit H/x c tonnes de matériau
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minéralisé et le marché a une capacité de K tonnes de métal soit K/ (gc y) tonnes de minerai
et K/ (gc y xc) tonnes de matériau minéralisé.
III.II.1.1. Profit net généré par une tonne de matériau minéralisé (v)
III.II.1.1.1. Si la mine est le facteur limitatif
M tonnes de matériau minéralisé sont minées et doivent supporter les frais fixes. La
fonction de profit net à maximiser vaut donc:

V= (p-k) xcgcy-xch-m-(f-F)/M

III.II.1.1.2. Si le concentrateur est le facteur limitatif


Les frais fixes sont couverts par le minerai traité au concentrateur. La fonction de profit net à
maximiser est:

V= (p-k) xcgcy-xch-m-(f+F)xc/H

III.II.1.1.3. Si le marché est le facteur limitatif


Les frais fixes doivent être supportés par la quantité de métal produite. La fonction de profit
net à maximiser s’écrit alors :

V= (p-k) xcgcy-xch-m-(f+F)xcgcy/K

III.II.1.2. Les teneurs de coupure limites ou économiques


au niveau de la mine (Mining)
c

Au niveau du concentrateur (Processing)

Au niveau du marché (Marketing)


c

Ces teneurs de coupure limites sont indépendantes de la distribution des teneurs.

III.II.1.3. Teneurs de coupure d’équilibre


P a g e | 55

Les teneurs de coupure limites ou économiques ont été déterminées en fonction des
caractéristiques économiques et des limites de capacité de chaque composante séparément.

On peut aussi définir 3 autres teneurs de coupure basées uniquement sur la distribution des
teneurs des blocs de sélection. Ces teneurs, dites d’équilibre sont telles qu’elles assurent que
les éléments pris 2 à 2 sont en équilibre en terme de quantité traitée (mine-concentrateur,
concentrateur-marché, mine-marché).

III.II.1.3.1. Teneur de coupure d’équilibre mine-


concentrateur Elle est donnée par :

H = M XC 7.10

La mine et le concentrateur sont à pleine capacité (équilibre). Les frais fixes par tonne minéralisée
sont égaux pour les 2 courbes.

III.II.1.3.2. Teneur de coupure d’équilibre mine-


marché Elle est donnée par :

K= M Xc gc y

La mine et le marché sont à pleine capacité (équilibre).

III.II.1.3.3. Teneur de coupure d’équilibre concentrateur-


marché Elle est donnée par :

K= H gc y

III.II.1.4. Teneur de coupure optimale


Lane (1988) démontre que la teneur de coupure optimale est nécessairement soit
une teneur de coupure limite, soit une teneur de coupure d’équilibre. Il s’agira de la teneur
de coupure parmi ces 6 teneurs qui génère le profit par tonne de matériau minéralisé (« v »)
le plus élevé tout en fournissant une solution réalisable. Pour déterminer la teneur de
coupure optimale, on applique la méthode suivante Pour chaque paire:

 Si la teneur d’équilibre est comprise entre les 2 teneurs limites correspondantes, on


conserve la teneur d’équilibre; si elle est supérieure à la plus grande, on conserve la
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teneur limite supérieure; si elle est inférieure, on conserve la teneur limite la plus
faible.

 La teneur optimale est la teneur intermédiaire parmi les 3 teneurs déterminées


précédemment.

Pour plus de détails, disons simplement que ce résultat peut se visualiser


graphiquement. Chaque courbe de profit net correspondant aux 3 facteurs limites à un
maximum correspondant à la teneur limite.

Pour une teneur de coupure « c » donnée, si l’on trace une verticale, on obtient 3 points
d’intersection. La valeur par tonne minéralisée que l’on peut atteindre est le point le plus bas de
ces 3 points d’intersection (puisque les 2 autres excèdent la capacité d’une des installations). En
se déplaçant sur la courbe la plus basse (solution réalisable), on trouve un point maximum qui ne
peut être qu’un point d’intersection de 2 courbes (teneur de coupure d’équilibre) ou un point
maximum d’une des courbes (teneur de coupure limite).

La condition nécessaire et suffisante pour choisir une teneur de coupure optimale est la
suivante : On a obtenu: C1< (C2, C3) ; C3<C2

Avec :
 C1 : la teneur de coupure économique au niveau de la mine
 C2 : la teneur de coupure économique au niveau du concentrateur
 C3 : la teneur de coupure économique au niveau de l’usine métallurgique.
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Figure 3.2 : Profit vs teneur de coupure. (Source : Taylor et Lane ; 2010)

Dans la représentation graphique des teneurs de coupure économique et celle des


teneurs de coupure d’équilibre, Deux situations possibles s’observent lors du choix de la
teneur de coupure optimale :

 Le maximum est atteint à une teneur de coupure limite


 Le maximum est atteint à une teneur de coupure d’équilibre (situation idéale)
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Figure 3.3 : situations possibles dans la représentation graphique des teneurs de coupure .
(Source : Taylor et Lane ; 2010)

NOTE : si la teneur moyenne de la minéralisation diminue, on doit diminuer la teneur de coupure


afin de toujours fournir la même quantité de minerai au concentrateur.

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