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Université Hassan 1er faculté poly disciplinaire de Khouribga

Exploitation des mines en souterrain


 Partie 1:généralités sur la mine et les minerais.
 introduction
 aperçu sur l'activité minière au Maroc
 généralités sur l'industrie extractive

Chapitre 1:notions générales sur les roches et les minéraux utiles.


Chapitre 2:recherche et exploration des gisements de minéraux utiles
Chapitre 3:forme de minerais de certains métaux.

 Partie 2:excavation minière et machines minières.

 Partie 3:creusement et soutènement des ouvrages miniers


 Partie 4:
 exploitation des gisements des minéraux.
 Méthodes d'exploitation des couches.
 Méthodes d'exploitation des gîtes métallifères.

Thèmes spéciaux:
 Transports dans la mine.
 Exhaure.
 Aérage.
 Sécurité et incendies.

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PARTIE 1:GENERALITE SUR LA MINE ET LES


MINERAIS
Introduction:

1. Aperçu sur l'activité minière au Maroc:

L'activité minière au Maroc est dominée par les phosphates dont l'extraction, la
valorisation et la commercialisation sont confiées au groupe OCP (Office
Chérifien de phosphates).
Les autres organismes qui interviennent dans le secteur minier sont:
-ONHYM:office national des hydrocarbures et des mines (fusion de l'ONAREP
et du BRPM): participe à la recherche des hydrocarbures et des minerais.
-MANAGEM:filiale du groupe ONA:met en valeur et exploite des gisements
miniers.
-divers partenaires étrangers ont conclu des conventions avec l'état marocain
pour la mise en valeur et l'exploitation de plusieurs gîtes. Voir ci-joint:
-carte des principales mines des exploitations des sites miniers.
-carte de répartition géographique des titres miniers (fin octobre 2005)
-tableau donnant la place de l'industrie minière marocaine à l'échelle
mondiale (2000) pour les phosphates et les autres principaux minerais.

2. Généralités sur l'industrie extractive:

A. Mine:on appelle mine, un ensemble d'excavations et d'installations de surfaces


équipées pour l'extraction d'un minerai par un moyen souterrain et/ou à ciel
ouvert.
B. Caractéristiques de l'industrie extractive:
 Nécessite de gros investissements car on ouvre une mine pour une
longue durée (au moins 10ans).
 L'ouverture d'une mine profonde demande:
-d'investir dans d'importants travaux préparatoires (creusements
des puits, des galeries, des montagnes).
-l'acquisition du matériel pour l'abatage, le chargement, le
transport, l'aérage, l'exhaure.
-la construction de laveries:pour le traitement des minerais.
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-l'électrification du site minier.


-l'aménagement de routes et parfois d'une voie ferrée entre la mine
et le réseau déjà existant.
 La recherche de l'optimum économique est le souci permanent des
responsables de la mine.
 Les problèmes sociaux et humains sont importants du fait de la
prépondérance de la main d'œuvre.
 Certaines mines sont très profondes (jusqu'à 1000m de profondeur)
et nécessitent des systèmes d'aérage, et d'exhaure (pompage des eaux)
bien étudiés.
 Certains chantiers (cas de couches mines) peuvent être exigus et le
travail y est pénible.
 L'éclairage n'est pas toujours disponible dans tous les chantiers de la
mine et un éclairage individuel est en général obligatoire avant de
descendre dans une mine.
 Le chantier de la mine est en perpétuel déplacement d'où la nécessité
d'une grande vigilance du mineur.

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Chapitre 1: Notions générales sur les roches et les


minéraux utiles
A- Les roches:
Les roches, agrégats de minéraux se répartissent en:
 Les roches éruptives, roches d'origines internes ou endogènes
(minerais métalliques)
 Roches sédimentaires: roche d'origine superficielle ou exogène
(roches argileuses – roches alumineuses – roches calcaires – les
phosphates sédimentaires – le charbon).
 Roches métamorphiques: résultent de la transformation des roches
éruptives ou sédimentaires (schiste – gneiss)
B- Les minéraux utiles:
On appelle minéraux utiles chaque substance minérale se trouvant dans
l'écorce terrestre qui peut être utilisée par l'homme dans des buts divers à l'état
naturel ou après un traitement préalable. Dans la nature les minéraux peuvent être
à l'état solide (charbon, phosphates, minerais, divers, pierres précieuses, sel
gemme, etc.…) à l'état liquide (de l'eau, naphtes) et à l'état gazeux (gaz naturel).
Les roches encaissent les minéraux utiles ou incluses dans l'épaisseur de ces
produits, sous forme de filets, d'intercalations etc.… sont les stériles.
La division des roches en minéraux utiles et stériles est arbitraire, suivant le
cas, la même roche peut être minéral utile ou une roche stérile. Ainsi par exemple,
au cours d'abatage de houille, un banc calcaire constitue une roche stérile. Par
contre, lors de l'abatage de calcaire destiné, par exemple, à la préparation de la
chaux, le calcaire est le minerai.
L'accumulation naturelle d'un minéral dans l'écorce terrestre s'appelle le
gisement de ce minéral. Suivant leur nature, on distingue les gisements
d'origines, qui se trouvent à l'emplacement de leur formation et n'ont pas subi de
décomposition et les gîtes alluvionnaires, qui sont des produits de destructions
des gisements d'origine sous l'action de l'eau et de l'atmosphère.
Les gîtes alluvionnaires sont des formations meubles argileuses, sableuses,
de galets etc., contenant un minéral ou métal précieux par l'exemple l'or, le
platine, l'étain etc.

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Les gisements peuvent être classés d'après la forme de gîtes, en réguliers et


irréguliers. Dans les premiers on rencontre les couches, gîtes stratifies et filons,
dans les secondes: les amas, nids et lentilles.
On appelle couche (fig.1) une forme de gisement de roches limitée par deux
plans plus ou moins parallèles. Cette forme de gisement est caractéristique des
gisements sédimentaires (phosphate, houille….etc.).
Les plans de contacts des couches de roches voisines s'appellent plans de
stratification.
Les couches très minces de minerai qui ne sont pas exploitables
habituellement à cause de leur faible épaisseur s'appellent des intercalations,
tandis que les couches de roches stériles, incluses dans le minéral sont des barres
stériles (fig2).
Lors de leur formation, toutes les couches étaient plus ou moins
horizontales, mais ensuite, sur l'action des processus évolués dans l'écorce
terrestre, elles pouvaient s'accumuler en plis et dans une position inclinée
quelconque de 0° à 90° et même renversées, c'est-à-dire que les roches formées
antérieurement, pouvaient se trouver au dessus des roches de formation plus
récente.
Le pli par inflexion peut être dirigé vers le haut ou vers le bas. Dans le
premier cas, il s'appelle anticlinal et dans le second, synclinal. La ligne d'inflexion
des couches dans le pli s'appelle l'axe d'un pli et ses parties latérales: les flancs
(fig.3).
Comme tous les corps, la couche a trois dimensions; la longueur, la largeur
et l'épaisseur qui portent des noms spéciaux.
L'étendue de la couche en longueur s'appelle la direction et la ligne formée
par l'intersection d'un plan horizontal, la surface de la couche est appelée ligne de
direction (AB, fig.4.).
La ligne CD (Fig.4) sur le plan de la couche et perpendiculaire à la ligne de
direction s'appelle ligne de pendage.
L'angle entre le plan de la couche et le plan horizontal est l'angle de
pendage. Suivant l'angle de pendage, on divise les couches en trois groupes:
1) Plateures ou inclinés faiblement, avec un angle de pendage: de 0° à
25° (fig.5, a, b).
2) Semi dressants: de 25° à 45° (fig.5, c)
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3) Dressants: de 45° à 90° (fig.5, d)


Les roches voisinant la couche d'un minerai sont des roches encaissantes;
celles qui sont au dessus de la couche (voir fig.6) forme le sol ou mur d'une
couche et celle au dessus le toit.
Si au dessus d'une couche de minerai se trouve directement une couche de
roche insignifiante (fig.6, a) on l'appelle le faux toit, car il s'effondre très
facilement. Par analogie on appelle faux mur, la couche mince de roche au dessus
de la couche exploitée (fig.6, b).
L'épaisseur de la couche (distance entre le sol et le toit suivant la normale)
est sa puissance.
La distance entre le sol et le toit contenant les intercalations des roches
stériles s'appelle la puissance totale de la couche, tandis que l'épaisseur non
compris les intercalations stériles est la puissance utile.
Suivant la puissance, les ouches sont habituellement classées en quatre
groupes: très minces, de puissance moyenne de 1.3m à 3.5m et puissantes de
3.5m et plus.
La puissance minimale d'une ouche, dont l'exploitation peut être rentable,
dépend d'une série de conditions (angle de pendage, qualité de toit, de mur,
présence et nature des intercalations, qualité de minerai, moyens de mécanisation
etc.).
La partie d'une couche, apparaissant à la surface de la terre s'appelle
affleurement.
Un filon (fig.7) est une fissure dans l'écorce terrestre remplie d'une matière
minérale. Les filons se caractérisent, comme les couches, par leurs direction,
pendage et puissance.
Sous forme de filons, se trouvent habituellement les gisements de minerais
métallifères. On appelle minerai une matière minérale naturelle, d'où on peut
extraire par un traitement correspondant, les métaux ou matières utiles qu'il
contient .
Les métaux à l'état natif se rencontrent rarement dans le nature. Habituellement, ils
se trouvent sous forme de composés chimiques que l'on appelle des minéraux
métalliques, par exemple: le cuivre sous forme de chalcopyrite CuFeS2, le fer sous de
hématite Fe2O3, le plomb, sous forme de galène PbS.
-les minéraux métalliques se trouvant dans le filon simultanément avec d'autres
minéraux tel que par exemple, le quartz, la calcite, le feldspath, etc. qui ne sont pas

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utilisés pendant le traitement des minerais et représentent dans ce cas la roche stérile
ou la gangue.
-l'ensemble de plusieurs filons s'appelle un faisceau de filons. Le filon le plus
puissant s'appelle le filon principal.
les formes irrégulières de gisements: amas, nids et lentilles sont des cavités de
l'écorce terrestre remplies de matières minérales; elles diffèrent par leur dimension.

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Chapitre II : recherche et exploration des gisements de


minéraux utiles.
Avant de procéder à l'exploitation d'un gisement de minéral, il est nécessaire de
mettre en évidence la valeur industrielle de ce gisement.
Les recherches ont pour but de trouver les gîtes de minéraux utiles.
La prospection détermine les caractères essentiels du gîtes minéral, la qualité du
minerai et sa quantité. Elle renseigne également sur les caractères de roches voisines.
Il n'existe par de limité précise entre les travaux de recherche et ceux de prospection.
Les travaux de prospection peuvent être divisés, suivant les circonstances et les
résultats obtenus dans l'étude d'un gîte du minéral utile, en trois stades:
Les recherches
La prospection préliminaire
La prospection détaillée
A – les recherches :
En plus de la découverte du gîte minéral, les recherchent permettent de déterminer si
l'importance du gîte justifie la continuation des travaux d'exploitation ainsi que les
conditions géologiques et économiques de leur réalisation.
Les travaux de recherche peuvent être divisés en trois stades:
1) la découverte des indices de présence d'une substance utiles dans la région
données ou des conditions générale susceptibles d'indiquer sa présence.
2) La découverte du gîte minéral.
3) La prospection de ce gîte
N.B : il y a également les recherches miniers effectuées pendant les travaux
d'exploitation des gîtes ; en cas de complexité de leur forme ou de leur structure et
aussi, pendant l'exploitation des gîtes fortement disloqués.

Pendant les des indices qualitatifs utiles sont:


1) affleurement du minéral à la surface (peuvent être découverts dans les
régions accidentées: vallées de montagne, bords de rivière, ravins etc.)
2) le relief de la région (de roches caractéristique pour un gîte donné,
peuvent former un relief typique, facilitant l'orientation des recherches).
3) Présence à la surface de fragments du minéral utile (la présence
de fragments ou débris de minéral utile dans une région peuvent renseigner sur
l'étendue du gîte
4) Les traces d'anciens travaux de mine: les vestiges d'anciens travaux
de mine tels que les halades, les éboulements, les tassements de la surface au
dessus des anciennes galeries constituent des indications précieuses dans les
recherches de mines utiles.
5) La végétation: la composition chimique aussi bien que les propriétés
physiques de roches peuvent avoir une influence sur le développement de la
végétation croissant au dessus d'elles ou dans leur voisinage.
6) Sorties d'eaux souterraines : la disposition déterminée des sorties
d'eaux souterraines peut renseigner sur l'existence d'une couche aquifère entre
les roches imperméables (l'argile peut constituer un minéral utile trouvé en
tant que roche imperméable).
B- la prospection :

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B1- les méthodes géophysique de prospection sont basées sur les diverses
propriétés des roches dont l'effet se manifeste non seulement au voisinage direct de
ces roches mais à une distance plus au moins importante.
Par ces méthodes, on étudie les phénomènes provoqués par la présence du minéral
qui sont enregistrés au moyen d'appareils de précision spéciaux.
Les méthodes géophysique les plus connues sont:
- la prospection électrique : basée sur la différence conductibilité
électrique des minéraux utiles qui est le plus souvent supérieur à celle des
épontes (roches encaissantes).
- La prospection magnétométrique : dans la région d'un gîte
minéral, dont la perméabilité magnétique est plus grande que celle des
roches encaissantes (minerai de fer) ou, aussi dont la perméabilité est plus
faible (gel gemme), le champ magnétique est perturbé.
- La prospection gravimétrique : le champ de force normal est
perturbé par la présence d'un corps dense gisant parmi des roches moins
denses (fig.8), enregistré par des appareils tels que le variomètre ou
balance de torsion.
- La prospection séismique : basée sur l'enregistrement à la surface
de la terre des ondes réfléchies ou réfractées des ondes séismique (ondes
élastiques) naissant à la suite de tremblements de terre, d'explosions, de
chocs. Cet enregistrement peut établir la forme et la profondeur de
surfaces réfléchissantes et dans certain cas, la nature des roches
composant la coupe géologique.
B2- la prospection préalable :
Le but de la prospection préalable est la mise en évidence de la qualité (réserves)
d'un minerai. Dans ce but on doit mettre en évidence :
1) la forme du gîte de minerai et sa surface d'expansion.
2) la profondeur et les éléments principaux du gisement (angle de pendage et
orientation de direction …).
3) la puissance du gîte et sa variation suivant la direction et le pendage.
4) les caractéristiques des roches encaissantes et recouvrants le gîte
5) le taux d'homogénéité de répartition du corps minéralisé dans le gîte, sa
quantité et répartition dans l'épaisseur des roches encaissantes.
6) la composition chimique et minéralogique du minéral utile.
7) la variation de la qualité d'un minéral utile suivant la surface et la profondeur.
Pour la prospection préliminaire, on peut faire des tranchées, des puits de recherches,
des travers-bancs, des galeries et trous de sondage.
B3- la prospection détaillée :
Le but de la prospection détaillée est l'étude définitive des réserves d'un minerai et
de sa répartition suivant les parcelles isolées. Ainsi, on précise les caractéristiques du
gisement de minerai, on détermine avec une précision suffisante, sa puissance sur
l'ensemble de gîte et par parcelles isolées, on effectue l'échantillonnage détaillé et une
subdivision du minerai suivant la qualité. A partir de ces données, on détermine les
conditions minières techniques de l'exploitation de gîte

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Les réserves sont divisées en trois catégories:


B-31 : catégorie A : réserves certaines:
Réserves entièrement prospectées, étudiées pour l'exploitation. Ces réserves peuvent
servir pour les calculs des travaux d'exploitation, à la planification et à l'organisation
de la partie minière de l'entreprise.
B-32 : catégorie B : réserves probables :
Réserves étudiées géologiquement, relativement prospectées et partiellement
délimitées par des ouvrages minières et sondages, échantillonnage pour étudier la
composition et les propriétés du minerai et pour obtenir des renseignements qualitatifs
sur la technologie des méthodes d'utilisation, les conditions techniques minières de
l'exploitation.
B-33 : catégorie C : réserves possibles :
Réserves établies par l'étude géologique, d'après les affleurements naturels ou
artificiels ou d'après les données géophysiques, relatives à la structure géologique du
gisement et à l'échantillonnage approximatif. Ces données peuvent être utilisées pour
la réalisation des travaux de la prospection détaillée et pour l'établissement des plans
d'une éventuelle exploitation industrielle.
Ces réserves sont également utilisées pour la planification de perspectives de
l'économie nationale et des perspectives de travaux de recherches géologiques.

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Chapitre 3 : forme de minerais de certains métaux


(commercialisés)
Ci-dessous, à titre indicatif, quelques formes de minerais des principaux métaux
commercialisés dans le monde en général et au Maroc en particulier :
Le Fer (Fe) se trouve sous forme de :
_ La limonite 2Fe2O3
_ La sidérose FeCO3
_ L'hématite rouge Fe2O3
_ La magnétite FeO
Le Cuivre (Cu) se trouve sous forme de :
_Chalcopyrite Cu2S,FeS3
_Calcosite Cu2S
_ Oxyde de cuivre Cu2O
Le Plomb (Pb) se trouve sous de forme de :
_ Galène PbS
_ Sulfate de plomb PbSO4
_ Carbonate de plomb PbCO3
Le Zinc (Zn) se trouve sous forme de :
_ Blende ZnS
_Calamine 2ZnOH2OSiO2
Le Barium se trouve sous forme de :
_ Sulfate de Barium BaSO4
Le Manganèse se trouve sous forme de :
_ Oxyde de manganèse MnO2
Le Fluor se trouve sous forme de
_Fluorine CaF2

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PARTIE II :
EXCAVATION ET TRAVAUX MINIERES

Chapitre I : EXCAVATION MINIERES


Généralités :
Afin que le minerai, se trouvant au sein de la terre ; puisse être utilise
par l’homme, il est indispensable de l’atteindre, de le séparer de la
masse rocheuse, soit a l’aide d’outils, soit à l’aide de machines et de
l’extraire à la surface de la terre. Les outils et les machines servant à la
séparation d’une partie des roches stériles ou du minerai de l’ensemble
de la masse rocheuses s’appellent outils du mineur ou machines
minières. Les travaux exécutés lors de l’extraction d’un ou lors de la
préparation de l’extraction s’appellent travaux miniers.
Les travaux miniers ont pour conséquence de faire apparaitre. Dans
l’épaisseur des minerais ou dans celle de stériles, des espaces vides qui
portent le nom d’excavations minières. Les excavations minières
peuvent être de formes très diverses et variables en dimensions,
position dans l’espace et destination.
Suivant le but à atteindre, les travaux miniers (et les excavations
minières) sont de prospection, s’ils tendent à la recherche et à la
découverte de gisement de minerai et d’exploitation, s’ils tendent à
permettre l’extraction.
Les travaux d’exploitation (et les excavations correspondantes) se
divisent en trois groupes : les travaux au rocher, de traçage et
d’abattage. Les excavations au rocher sont faites dont le but de ménager
un accès au gisement a partir de la surface de la terre ; celle de traçage,
dans celui de préparer le gisement à l’abattage et celles d’abattage, dans
le but direct d’extraction du minerai.
Suivant l’emplacement de l’exécution des travaux miniers, on
distingue : les exploitations à ciel ouvert (directement à la surface de la
terre) et les exploitations du fond, exécutées en sous-sol.
Ainsi que le montre la figure 10, une partie de la couche de charbon,
recouverte à son affleurement par une faible épaisseur d’alluvion, peut
être exploitée à ciel ouvert (n). Pour les extractions des parties plus
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profondes de la couche, il est indispensable d’exécuter une série


d’excavations souterraines, qui, leur position dans l’espace, peuvent être
verticales (ab,cd,ef) horizontales(ij,op) ou inclinées (gh,ml,rs,pj) et
suivant communication avec le jour, elles peuvent posséder une entrée à
ciel ouvert (ab,ml) ou ne pas en posséder(cd,rs,gh,ef).
Les excavations minières peuvent être exécutées aussi bien dans le
minerai que dans le stériles.
Les facteurs énumérés ci-dessus (position des excavations dans
l’espace, existence ou non-existence d’une entrée à ciel ouvert, passage
dans le minerai ou passage dans les roches stériles et destination)
servant de base à la classification des excavations minières.
1.Souterraines.
a. Excavations de grande longueur ou profondeur par rapport à la
section :(1-verticales, 2-horizontales, 3-inclinées).
b. Salle (excavation ayant une longueur comparable à sa largeur).
c. Excavation d’abattage (leur dimensions dépendent de la
puissance des gisements exploites et des moyens
d’exploitation).La surface limitant une excavation et se déplaçant
à la suite de l’exécution des travaux miniers s’appellent
avancement ou taille. Une taille ou les travaux sont exécutés
d’une façon systématique s’appelle chantier en activité. La figure
9 : donne une vue en coupe d’une mine de charbon.
2.A ciel ouvert.
On utilise des excavations à ciel ouvert dans le cas d’un
affleurement direct du gisement minéral ou si l’enlèvement des
alluvions qui le recouvrent est économiquement plus rentable que le
creusement de galeries.
La figure 10 : donne à sa partie supérieure une vue en coupe d’une
exploitation à ciel ouvert.
A-Excavations verticales :
L’ensemble des excavations verticales comprend : les puits de
fouilles, les puits de prospection, les puits d’exploitation, les bures.
On entend par puits de fouilles des excavations verticales,
habituellement de faible section, sans grande profondeur, possédant un
orifice à ciel ouvert et destinées à des travaux de recherche. En période

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d’exploitation de gisement, des excavations de ce type peuvent être


creusées pour l’aérage ou pour la descente du matériel. En règle
générale, ces puits ne sont pas le point du départ des galeries
d’exploitation.
On appelle puits de prospection une excavation verticale possédant
un orifice à ciel ouvert et destine à l’étude en détail des gisements en
minerai prospecte. Pour l’étude en détail du minerai, il est généralement
nécessaire d’en disposer d’une assez grande quantité (par exemple, pour
faire des essais de cokéfaction du charbon des couches prospectées,
dans des fours à coke
Industriel ; ou pour faire des prises d’échantillons de phosphates en vue
d’analyses physico-chimiques). Les sections et profondeurs des puits de
prospection sont habituellement plus importantes que celles des fouilles
et leur équipement est plus complet.
Puits d’exploitation (voir fig.10). On appelle ainsi des excavations
verticales possédant un orifice à ciel ouvert et destinées aux services des
travaux souterrains. Suivant les différentes destinations, on distingue le
puits principal des puits auxiliaire. Le puits principal est en fait le puits
d’extraction, mais bien souvent il est aussi utilisé à d’autres fins. Les
puits auxiliaires sont destines, en principe à soulager le puits principal
(descente du personnel, montée et descente du matériel et des
équipements, aérage et pompage). En fonction de leur destination
première, les puits auxiliaire portent le nom de puits d’aérage, puits à
remblais, etc. le puits se termine au fond, sous la recette, par le puisard
ou bouniou.
Bure (voir. Fig.10,cd,ef). On appelle aussi une excavation souterraine
verticale, ne possédant pas un orifice à ciel ouvert et destinée aux
déplacements du personnel, à la ventilation, à la descente des charges
du niveau supérieur au niveau inferieur ou à la montée des charges du
niveau inferieur au niveau supérieur.
La forme de la section des puits peut être rectangulaire (fig.11,a)
circulaire (fig.11,b) elliptique (fig .11,c) curviligne (fig.11,d).
La forme de la section du puits et le matériau employé pour sa
consolidation se déterminent en fonction de la solidité des roches et de
la durée de vie de la mine.

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Comme il a été indique plus haut, chaque puits peut remplir plusieurs
fonctions ; pour cette raison, sa section de passage est separee en
plusieurs compartiments :
1. Remontee des charges.
2. Descente du personnel.
3. Echelle.
Par exemple, sur (la fig.11,b), on voit un puits circulaire ayant trois
compartiments :
1. Pour les deux skips destines à la remonte des charges.
2. Pour la cage à contrepoids destinée à la descente du personnel.
3. Pour l’echelle.

B-Excavation horizontales :

Font partie de la famille des excavations horizontales : les galeries au


jour ; les travers-bancs, les recoupes et les galeries d’exploitation.
Habituellement, la majorité des excavations horizontales ne se creusent
pas d’une façon rigoureusement horizontale, mais avec une faible pente
(0,004 à 0,005) de façon à soulager le roulage des charges et faciliter
l’écoulement des eaux.

On appelle galerie au jour, une excavation horizontale possédant une


sortie à ciel ouvert et destinée à des buts de prospection ou, lors de
l’exploitation du gisement, au transport des charges, mouvement du
personnel, livraison des matériels, aérage et écoulement des eaux. La
galerie peut donc être de prospection ou d’exploitation.
L’excavation horizontale ayant deux sorties à la surface et destinée à la
communication entre deux flancs de coteau s’appelle tunnel.
On appelle travers-banc (fig.1à,ti,tj) une excavation souterrain horizontale
ne possédant pas une communication directe avec le jour, menée sur un
certain angle à la direction des roches et destinée au transport des
charges, aux déplacements du personnel, à l’aérage, à l’écoulement des
eaux, etc.
On appelle galerie (voir fig.10,j,p,o,m,r,s,h,g) une excavation
souterraine horizontale, ne possédant pas de communication directe avec
le jour, menée dans le cas d’un gisement incline, le long de la direction
des roches et dans le cas d’un gisement horizontal dans n’importe quelle
direction et ayant les mêmes fonctions que lr travers-banc.
On distingue les galeries principales et les galeries intermédiaires, et
en fonction de leur destination, les galeries de roulage, d’aérage, etc.
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Galerie principale, on appelle ainsi une galerie menée dans toute


l’étendue du champ minier, jusqu’à ses limites et entretenue pendant
toute la période d’exploitation de la partie du champ minier pour laquelle
elle a été créée.
Galerie de roulage. C’est une galerie principale qui, à l’origine, est
destinée au transport des charges.
Galerie d’aérage. C’est une galerie principale destinée des
l’origine, à l’aérage des excavations souterraines.
Galerie intermédiaire. Se sont des galeries reliant deux galeries
principales ou une galerie principale et la limite de champ minier.
Habituellement, les galeries sont creusées dans le minerai ; mais
dans le but de diminuer les frais d’entretien on les creuse dans les stériles.
On dit alors qu’elles sont au rocher.
Galeries d’exploitation. On appelle Ainsi des excavations
horizontales tracées dans l’épaisseur sans recouper les roches
avoisinantes et destinées à la réalisation des travaux d’abattage ou à
l’aération des galeries pendant leur percement.
Recoupe (voir fig.10,op). C’est une excavation souterraine
horizontale ne possédant pas une communication directe avec le jour et
tracée dans des couches puissantes ou dans des veines. Elle fait un angle
avec la direction de la couche et ne sort pas de ses limites.
La forme des sections des excavations horizontales peut être
rectangulaire (fig.12,a), trapézoïdales (fig.12 ,b) en anse de panier
(fig.12,c), circulaire (fig.12,c).
Les dimensions des sections des excavations horizontales sont
conditionnées par l’encombrement des berlines, des machines et
locotracteurs. Les espaces libres entre ces

Derniers et les parois sont déterminés par les règles


techniques d’exploitation et sont contrôlés afin de
satisfaire aux conditions de circulation d’air.
C-Excavations inclinées :
Les excavations inclinées peuvent être aussi bien
menées dans les stériles que dans le minerai. Comme les
excavations des deux groupes précédents, elles peuvent
posséder ou non une sortie directe au jour. Font partie du
groupe d’excavation ayant un orifice à ciel ouvert : les
descenderies, les puits inclinés et les galeries à flanc de
coteau inclinées .
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Ces excavations ont les mêmes buts et les mêmes


aspects fondamentaux que les ouvrages verticaux ou
horizontaux correspondants et n’en différent que par leur
position inclinée dans l’espace.
Les descenderies et les puits inclinés des mines de
prospection sont habituellement creusés dans le minerai,
ce qui constitue leur avantage sur les ouvrages verticaux,
car lors du creusement on procède à l’extraction du
minerai qui est soumis à l’étude et à l’essai.
Le choix entre une excavation de prospection inclinée
ou verticale est guidé par les caractères du gîte et des
problèmes posés à la prospection.
Les puits de mine inclinés peuvent être creusés dans le
minerai (fig.13, a)ou dans les stériles (fig.13, b) en
fonction du

caractère du minerai, de l’épaisseur des roches


couvrantes et des conditions générales d’exploitation.
La différance qui existe entre un puits incliné et une
galerie à flanc de coteau inclinée (fig.14) est que le
premier est creusé en descente et la deuxième en légère
montée.
Une descenderie (voir fig.10,rs) est une excavation
souterraine inclinée, destinée au montage des charges
d’un étage inférieur à un étage supérieur, à l’aide d’un
dispositif mécanique (treuil).
Plan incliné (fig.10,jp)est une excavation souterraine
inclinée, menée dans le minerai et destinée à la descente
des charges d’un étage supérieur à un étage inférieur,
sous l’action de la pesanteur.
Comme cette descente du minéral ou de la roche par
son propre poids ne peut être possible qu’à partir d’une
certaine inclinaison, les plans inclinés ne se front que
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lorsque le gisement possède une ligne de plus grande


pente, suffisamment inclinée.
On appelle cheminée une excavation souterraine
menée dans l’épaisseur du minerai, suivant la ligne de
plus grande pente ou le long du dressant

D-Salle et recettes :

On appelle salle une excavation souterraine dont la


longueur et la largeur sont du même ordre de gradeur.
Les salles qui
Sont destinées à l’installation des machines, à la
conservation des équipements de rechange, des outils et
des matériaux, servant à des fins domestiques, sanitaires
ou d’entretien, s’appellent salles de service.
Les salles de service comprennent : la recette du fond,
la salle des pompes, l’atelier du fond, le dépôt
d’explosifs, le dépôt des locomotives, la salle d’attente,
l’infirmerie, le dispatching, la salle du matériel
d’incendie.
La recette est aménagée à la profondeur de l’étage d’où
l’on prévoit extraire le minerai et représente en soi la
jonction vers le puits d’extraction des différentes
excavations servant à des fins domestiques ou aux
liaisons entre puits, galerie d’évacuation et d’aérage.
On appelle recette du fond la salle qui entoure le puits
d’extraction (voir fig.10, t) et dans laquelle se font toutes
les opérations de chargement et déchargement des cages
ou des skips.
Dans le cas d’une extraction par cage, la recette
comprend un poste de décrochage, un dispositif
d’introduction des berlines pleines, un dispositif
d’extraction des berlines vides et un poste d’accrochage
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et d’expédition au roulage vers les différents points de


chargement.
Dans le cas d’une extraction par skip, outre les
manœuvres des locotracteurs, on effectue également dans
la recette le

culbutage des berlines dans la trémie de chargement ou


directement dans le skip.
Suivant le rendement de la mine, la recette peut être
unilatérale (fig.15,a),dans ce cas l’extraction de la berline
vide se fait du même côté que l’introduction de la berline
pleine, ou bilatérale(fig.15,b), où le déchargement de la
berline vide se fait du côté opposé au chargement.
La configuration des recettes (fig.16) est aménagée
habituellement aux environs du puits qui contient les
tuyaux d’écoulement des eaux.
La salle des pompes est reliée au puisard (excavation ou
ensemble d’excavation),où s’écoulent les eaux en
provenance des autres excavations de la mine ; la liaison
est faite par puits dans lesquels on descend les tuyaux
d’aspiration des pompes.Pour éviter l’inondation des
excavations souterraines le puisard se construit à 3m ou
5m au-dessous du niveau de la recette.
L’atelier du fond est destiné à des petites interventions
sur le matériel électromécanique (câbles, treuils,
marteau-piqueurs et perforateur, etc…).
Le dépôt ou le garage est une salle destinée à l’entretien
et au parcage des locotracteurs.
Dans la salle d’attente (fig.16,13), les ouvriers, se
rendant au travail, attendent les convois destinés à leur
transport aux

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différents points de leur travail et les ouvriers, quittant le


travail, attendent la remontée. Les salles d’attente sont
équipées de bancs.
L’infirmerie (fig.16,6)est une salle où les premiers soins
médicaux sont donnés à l’ouvrier blessé ou malade.
L’infirmerie est équipée du matériel indispensable et est
desservie par un personnel médical.
Le dispatching (fig.16,12) se trouve à proximité de la
galerie principale de roulage. On installe habituellement
dans cette salle le central téléphonique souterrain et l’on
y centralise les commandes des signalisations
souterraines et les commandes des manœuvres aux
environs de la recette.
La salle du matériel d’incendie est installée au bord de
la recette du fond, dans un élargissement d’une galerie de
roulage à une voie, dans un endroit commode pour une
expédition rapide et sans manœuvres superflues du
terrain de secours vers n’importe quel point de la mine.
Un dépôt souterrain d’explosifs existe dans toute mine
où ces derniers sont employés dans les travaux
d’avancement ou d’abattage.

E-FORAGES :
On appelle forage une excavation de section circulaire
ayant un très faible diamètre devant la longueur et
creusée à l’aide d’un matériel de forage pour la
prospection et l’exploitation

Des gisements liquides (hydrocarbures, eaux) et gazeux


(gaz naturel).

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Les diamètres des puits forés varient de 20mm à 1m et


plus. La profondeur de ces puits dépend de leur
destination et des conditions géologiques de la région où
se font les forages.
Les forages peuvent être exécutés aussi bien à partir de
la surface de la terre qu’à partir d’une excavation
souterraine et peuvent avoir des orientations verticales,
horizontales ou inclinées.
Parfois, on exécute des forages de grand diamètre pour
ventiler des excavations souterraines ou dans le cas d’une
exploitation à faible profondeur pour le passage des
conduites d’évacuation des eaux et des câbles électriques
et à toute autre fin.

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Partie II
Excavation et travaux miniers
CHAPITRE 2 : abattage et machines minières
A- Abattage
A-1 : considérations générales

L'abattage consiste à séparer la roche du massif et à la


réduire en fragments de dimensions telles qu'ils puissent être
manipulés et transportés avec facilité .Le taux de
fragmentation est fonction de la substance qu'on exploite ;
pour certaines matières (marbre, pierre à bâtir), on a intérêt
à obtenir les plus gros blocs possible.
- Pour d'autres matières, notamment celles qui doivent
être broyées comme en traitements métallurgiques on a
intérêt à obtenir les petits blocs possibles.
- Il y a lieu de chercher la grosseur optimale pour avoir le
meilleur prix de vente (le charbon 20/30 est le plus cher
, cas des pierres pour fours à chaux ).

Remarque :
En général, les gros blocs doivent être cassés soit pour faciliter le
chargement soit pour permettre de ne pas dépasser la capacité de
trémie d'accumulation.
- L'abattage lié au chargement car du fait que les produits abattus
encombrent le front, il faut les évacuer avant de poursuivre
l'abattage.

A-2 : Propriétés et classification des minéraux

Le choix correct de la méthode d'exécution des travaux miniers


dépend en premier lieu du degré d'exploitation du minéral qui sous-
entend la résistance qu'oppose le minéral à la séparation d'une de
ses parties de l'ensemble de la masse .On distingue les propriétés
fondamentales suivant des minéraux :
1) Dureté: c'est la résistance à la pénétration du tranchant de
l'outil.
2) Ténacité : c'est résistance du minéral à la séparation de
morceaux de l'ensemble de la masse, autrement dit la
possibilité de supporter des déformations plastiques
importantes avant l'effondrement.

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3) Elasticité : c'est la résistance au choc qui se matérialise par


la rebondissement de l'outil. Suivant le degré de l'exploitation,
on peut partager tous les minéraux en quatre groupes:1)
friable et meuble ;2) mous ;3) cassants ;4) très durs.

Les minéraux friables et meubles (sable, terre, végétale, tourbe)


sont composés d'éléments séparés, n'ayant aucun lieu ou un lien
extrêmement faible entre eux.
Certains minéraux de cette espèce (par exemple, sable fin avec
glaise) saturés d'eau deviennent fluides et portent le nom de
mouvants. Lors de leur traversée par les excavations minières,
des difficultés importantes apparaissent.

Les minéraux tendres (argiles), bien que composés d'éléments


séparés reliés entre eux, se prêtent facilement à la pénétration
des outils et ne posent pas de résistance importante à la
séparation d'éléments de l’ensemble de la masse.

Les minéraux cassants : (schiste, calcaire, grés, charbon


minéral, etc.) bien que possédant une assez grande dureté se
morcellent assez facilement et sépare de la masse suivant une
multitude de fissures.

Les minéraux très durs : (grés dur, granite, maginite, etc)


offrent une résistance très importante à la pénétration des outils
et à la séparation de morceaux de la masse.

Les minéraux très durs : (quartzites, diabases, porphyres,


etc.) opposent une très forte résistance à la pénétration des
outils et à la séparation des de morceaux de la masse
La classification des minéraux est subjective du fait de l'absence
d'un indice rigoureux pour la rangement des minéraux dans l'une
des trois catégories d'autant plus que les propriétés d'un minéral
peuvent varier en fonction de sa structure (fissuration,
stratification) Il existe des classifications de roches propres aux
régions économiques.
Exemple d'évacuation de la dureté d'une substance:
Certaines mines expriment la dureté par temps nécessaire à
l'abattage au marteau piqueur de 1 m3de substance, le travail
étant réalisé par un ouvrier moyen et qualifié travaillant à une
allure normale. Elle s'exprime en points : pour abattre 1 m3, il
faudrait 50mn ou 50points.
Sous classes basées sur la dureté (d)

a) Roches tendres : d inferieur à 30pts (schiste, phosphats,


charbon , minerai pulvérulent de Mn)

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b) Roches moyennement dures : d entre 30 et 120 pts (grés


certains charbons potasses).
c) Roches très dures : d supérieur à 120 pts (granites,
basalte, la plupart des minéraux métalliques).

D'autres mines utilisent comme critère dureté.


- Usure d'outils des machines d'abattage par m2 abattu.
- Vitesse de foration des trous de mine de 1m de
profondeur.
- La consommation d'explosifs en kg par m3de roche en
massif.
- etc…
A-3 Grands principes d'abattage :
1) principe: le principe de marquage consiste à créer une 2
deuxième face libre perpendiculaire à la stratification : on
ouvre une deuxième face par une coupure verticale une
profondeur égale à l'avancement demandé. A partir de la
face libre on peut avancer latéralement. (fig 17a)
2) principe de l'angle obtus: l'abattage est facile pour un
bloc dont les deux faces libres forment un angle obtus. (fig
17b)
3) Principe d'utilisation des joints : il faut toujours
s'efforcer de placer l'outil dans un joint naturel pour avoir
qu'un travail de décollement à effectuer.
4) Principe du havage :il faut toujours s'efforcer de créer
une deuxième face libre parallèle à la stratification(fig
17c).

A-4 Vue d'ensemble des grandes procèdes


d'abattages

Le procède d'abattage est en général choisi en fonction de


la dureté du minerai, les différents procèdes d'abattage
utilisés sont les suivants :
1) Abattage à la main (outils à la main, marteau piqueur)
2) Abattage à la main précédé :
a)d'un havage
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b) d'un tir à l'explosif

3) abattage entièrement à la machine (rabots- abateuse -


chargeuse)

4) Abattage à l'explosif : qui exige la foration de


trous de mines; peut se faire au marteau perforateur ou
perforation rotative)

Domaines d'emploi des différents procédés


suivant la dureté de la roche

Dureté Tendre Moyennement Très dur


dur
Procédé
D'abattage
1 XX X

2a et 2b X XX

3 X XX

4 X X XX

X=domaine possible
XX=domaine privilégié

A-5 : bref aperçu sur les outils à main d'abattage

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Les travaux manuels d'abattage peuvent être faits au pic, à la


pointerolle ou coin, le travail au pic est employé comme moyen
indépendant d'abattage dans les roches molles et cassantes et
comme moyen auxiliaire pour l'exécution d'entailles dans les mêmes
roches ou pour le morcellement après le tir dans les catégories de
roches (fig18).
La pince au pied de piche est utilisée comme un levier : en
l'introduisant dans une cassure ou une fissure pour détacher
les blocs. Elle est employée puergeage, sa longueur peut
atteindre 4m.
Le marteau géologique est un pic ultra-léger utilisé par les
cadres de la mine (ingénieurs, techniciens supérieurs et
surveillants) surtout dans les mines métalliques.

A-6 : Les marteaux piqueurs

C'est un engin de frappe animé d'un mouvement alternatif de


percussion dont l'outil est une aiguille. Il comprend
essentiellement un cylindre, un piston, le décaleur contenant
l'organe de distribution d'air comprimé (fig19 et 20).

Principe de fonctionnement du marteau piqueur


L'air comprimé est amené par des conduites dans les
chantiers d'abattage et est introduit dans le marteau piqueur
par une manche en caoutchouc souple, fixée sur le raccord du
marteau. L'air, introduit dans le marteau déplace le piston
percuteur à l'intérieur du cylindre dans un sens ou dans
l'autre. Le piston sous l'action de l'air comprimé vient frapper
périodiquement l'aiguille. Pendant ce travail, l'ouvrier
maintient le marteau contre le massif en exerçant une
poussée de 20 à 30 kg f.

Consommation des marteaux piqueurs :


Pour un marteau neuf: de 500 à 1300 m3/mn en air aspiré et
une pression de 4.5 kg/cm2.
La pression minimum de marche et de 3 kg/cm2.
Poids de marteau =10 à12 kg.

Entretien des marteaux piqueurs:


1) Au fond : chaque jour en lubrifiant le cylindre en
introduisant des cotés l'emmanchement un peu d'huile

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spéciale incongelable (l'air comprimé froid peut se


congeler).
2) Effectuer trois fois par an au minimum des visites en
ateliers.
3) Effectuer le réaffutage des aiguilles au jour.

NB : Dans le prix de revient d'un marteau piqueur, les


consommations d'air comprimé interviennent pour une très
grande part (de l'ordre de 50%). Il y a donc intérêt à
remplacer à temps les pièces usées dès que l'on s'aperçoit
que la consommation augmente.

Puissance d'un marteau piqueur:


Il est de la forme:

W=A.P racine de pI/m

W augmente si m diminue et p et I augmentent.

A=ct
P= pression de l'air comprimé
I=cours du piston
M= masse du piston

Prix de revient d'un marteau piqueur :


Les postes intervenant dans le prix de revient d'un
marteau piqueur sont :
1) L'amortissement : de trois ans à quatre ans
2) Les pièces de recharge
3) Les lubrifiants : huile incongelable
4) Les aiguilles
5) Les affûtages
6) Les flexibles
7) Les consommations d'air comprimé

B- La mécanisation des travaux miniers


B-1) Notions générales sur la mécanisation des
travaux.

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Le rapide développement de l'économie manière a été à


l'origine de la mécanisation des moyens de production dans la
mine.
Dans beaucoup de mines dans le monde on a déjà réalisé la
commande à distance des convoyeurs, les installations de
ventilation et des treuils. A l'échelle industrielle, on implante
la commande automatique de l'évacuation des eaux et des
installations d'extraction, des convoyeurs et d'autres
mécanismes.
B-2) Classification des machines minières
On appelle machines minières destinées à l'extraction, au
chargement et au transport des roches et, aussi, au montage
du soutènement ou l'exécution du remblayage, une machine
minière dont le nom comporte habituellement l'appellation de
l'opération pour laquelle elle a été destinée, par exemple
(haveuse, chargeuse, etc).
On classe les machines minières en trios groupes :
1) Machine pour l'extraction des roches.
2) Machine pour le chargement et le transport
3) Machine pour l'exécution du soutènement et du
remblayage.
Les machines minières travaillant dans des conditions
spécifiques caractérisées par la variation de la dureté de la
substance, exécutée de l'espace de travail, nécessité de
déplacement de la taille.
D'autre part, la possibilité de chutes, sur les machines, de
morceaux de charbon ou de roches de petite ou de grande
dimension n'est pas exclue.

Ces conditions appellent à la nécessité de prescrire pour les machines minières une
série d’exigences spéciales, qui en principe se résument dans ce qui suit :
Longue durée d’usage des pièces principales et nécessité de l’existence de dispositifs
mécaniques et électriques spéciaux pour prévenir les casses lors des surcharges dues
aux variations de dureté et de texture de la couche.
Grande solidité du corps de la machine et étanchéité du carter du moteur .Partie
électrique antidéflagrante (supporte les conditions des mines grisouteuses)
C- Le havage
C-1) Généralités
Les haveuses mécaniques, (fig.21), effectuent une saignée généralement parallèle à
la stratification de 0.10m à 0.20m d’ouverture sur toute la longueur du front sur une
profondeur de 0.75m à 2.7m (en moyenne 1.60m à 1.80m) .Les pressions de terrain
agissant sur la partie sous _ cavée le font se disloquer.

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On place de distance en distance des piquets de bois ou des poutrelles de 1m à 2m


d’intervalle suivant l’état du toit, immédiatement après le passage de la haveuse.
C-2) Haveuse pour longue taille(long Wall), (fig.24et 25)
C-2-1) description et considérations générales
Les éléments principaux d’une machine haveuse sont les suivant : (fig21)
C-2-2) La tête de havage :
Supporte un bras autour duquel circule une chaîne à maillons plats portant des pics
qui entament le minerai (charbon _ phosphate, potasse, etc…),( fig.22 et 23).
La chaîne est en acier spécial (Cr, Ni, Mo) de haute résistance à la rupture (70 à 150
kg f/mm). Elle comporte en général 30 à 50 pics disposés en éventail.
Les pics sont en acier spécial extra dur (Cr, W) ou bien sont en carbure de W (plus
dur mais plus cassant).
C-2-3) Le moteur :
Le moteur électrique de la haveuse est alimenté par le câble flexible à six
conducteurs, dont trois sont ceux du moteur, le quatrième celui de la mise à la terre et
deux autres ceux du circuit de commande.(fig21)
La commande électrique offre la possibilité d’assurer des puissances élevées (80 à
100KW).Ce qui revient à augmenter la capacité du havage.
C-2-4) Tête de halage :
Comporte un tambour à axe vertical portant un câble de 25 à 30 m avec une
poulie à gorge parabolique.
Avant le havage, le câble est entièrement déroulé et son extrémité libre est fixé à
un étançon situé en amont solidement amarré.
En faisant tourner le treuil, le câble se déroule et provoque l’avancement de la
machine.
C-3)Organisation du havage :
-Le havage se fait toujours en montant.
-Le cycle de havage comprend les opérations suivantes :la préparation, descente de
la machine, formation d’une havée initiale, exécution de la havée proprement dite le
long du front de taille, évacuation du produit.
C-3-1)La préparation de la machine :
Avant la descente de la machine, on doit s’assurer que toutes ses parties mécaniques
et électriques sont en bon état (tension de la chaîne haveuse, graissage de la machine,
essai à vide de la machine, remplacement des pics usés)
C-3-2) Descente de la machine :
Faire descendre l’engin en le laissant glisser sur le mur de la couche, le bras étant
orienté suivant l’axe longitudinal et le câble du treuil est déroulé à une vitesse de 5m à
20m/mn.
C-3-3)Formation d’une havée initiale : (fig.26 et fig.27)
Il faut introduire le bras dans le couche en le faisant pivoter de 90° et on
l’immobilise à l’aide d’un verrou.
Pour ce qui est de l’introduction du bras dans le massif, le procédé classique consiste
à tirer le bras à l’aide du câble de halage que l’on fait passer sur des poulies prévues à
cet effet. L’opération est longue (1/2 heure ) et délicate.
Pour remédier à cette situation, certains constructeurs ont installé un petit moteur
hydraulique auxiliaire qui assure la rotation du bras, la durée de l’opération est
ramenée à moins de 3mn.
C-3-4)Exécution de la havée proprement dite le long de la taille (fig.24)

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L’opération de havage proprement dite peut commencer. La vitesse d’avancement


varie de 0.20m/mn à 3m/mn selon la dureté de la matière.En couche très dure, il faut
moufler le câble.
Lorsque la machine arrive à l’etançon d’amarrage, cette dernière est arrachée et
réinstallée à un nouvel emplacement et le câble est déroulé à la longueur
correspondante .
Dans le travail d’une haveuse, le fait de reporter tous les 20 m à 25 m l’attache du
câble est une cause d’arrêt. Pour résoudre ce problème ; certains haveuse sont
équipées
D'une poulie à gorge parabolique au lieu d'un simple tambour
permettant de haver la taille en une fois, sans déplacer l'attache du
câble.
c-3-5) Evacuation du havrit
Havrit=débris provenant du havage.

Si la machine glisse sur le mur, il faut évacuer le débris au fur est à


mesure. Le travail se fait en général à la pelle.
Si la machine glisse sur blindé, les débris ne seront jamais une gêne
pour l'avancement de la haveuse.
C-4) caractéristiques des haveuses
Long l: de 3m à 6m
Largeur I: 0.3 à 1.5 m
Hauteur h: 0.3 à1.5 m
Puissance du moteur : de 30kw à 150kw : la tension 500 volts
transformable en 1000 volts.
C-5) arrosage des débris
Le havage produit beaucoup de poussière : l'arrosage est utile. A
cet effet, on utilise des gicleurs montés sur le bras de havage.
Dans certaines mines, on emploie le procède d'injection d'eau en
veine. C'est un procède assez cher : nécessite le creusement des
trous.
C-6) Domaine d'emploi des haveuses; on peut considérer:

1) La nature de la couche : Il faut une substance, d'une dureté


de 60 à 121. (charbon, phosphate, potasse) dont on désire par le
havage faciliter l'abattage ultérieur. C'est la dureté de la couche qui
conditionne de l'épaisseur de la saignée. plus la couche sera dure,
plus l'épaisseur de la saignée est faible (0.1m à 0.2m).
2)Nature du toit :Pour permettre le passage de la machine, le
front doit être libre d'étançons. On doit avoir relativement résistant
pour supporter une porte à faux de la partie sous-cavée la
profondeur de la signée utilisée en pratique est de 1.50 à2m.

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3)Nature du mur : ne doit pas être trop tendre sinon la haveuse y


pénètre. Il doit être régler sinon on doit faire face à des
ondulations. Un mauvais mur qu'il faudrait enlever à l'abattage n'est
pas nécessairement contre indiqué: il offre la possibilité d'y
pratique la saignée.

4)Influence de la pente :
4-1) Gisement plat ou faiblement penté (pente inférieur à
5°): on peut haver en montant ou en descendant ou même dans
les deux sens. Le havage exige alors le retournement de la haveuse
(opération longue et délicate) qui est plus long qu'un retour à vide.
La descente de la machine se fait avec bras dirigé suivant le
pendage de la couche et calé dans cette position le long de l'axe à
l'aide du mandrin (fig28a).
La butte d'arrêt est installée devant la machine et la descente est
effectuée à l'aide de mécanisme de halage. Un collier 2 (fig 28a) est
fixé sur l'extrémité du bras et l'on fait passer le câble de halage par
ce collier.

4-2) en couche d'inclinaison moyenne (5° à 25°): le havage


est toujours possible, uniquement en montant. La descente de la
machine est réalisée en disposant le câble derrière la machine et en
fixant à la butte d'arrêt (fig 28b).le mécanisme de halage est en
marche avec la rotation du tambour en sens inverse pour faire
descendre le câble progressivement et la machine descend.

4-3) Cas de fortes pentes (fig29). Le havage est possible en


montant jusqu'à 70°. A partir d'une pente de 25°, on ajoute au
câble de halage un câble de sécurité destiné à retenir la machine en
cas de rupture du premier câble. Une deuxième mesure de sécurité
: circulation interdite en aval de la machine pendant le havage.

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PARTIE II
Chapitre 2 : Le chargement

A l’abattage est lie le chargement car les produits abattus encombrent le front. Il va
falloir les dégager pour poursuivre l’abattage. Les deux opérations se font donc
ensemble, sauf dans le cas de l’abattage à l’explosif.
A-Chargement manuel (ou pelletage) :
Se fait à la pelle ; peut se faire en berlines (cas des galeries) ou sur convoyeur (taille).
De multiples facteurs interviennent dans les possibilités de chargement d’un
pelleteur :
1) Les caractéristiques propres du produit à charger (nature, densité)
2) La distance et la hauteur de chargement
3) Les conditions du chantier (ouverture de la couche, pente, position de l’ouvrier, front
dégagé ou non).
4) Choix adéquat de la pelle

La meilleure pelle est la pelle en cœur, avec une pointe qui facilite l’introduction
en tas, les bords relevés vers l’arrière (fig 30aet b). La meilleure pelle est celle
qui contient 8 kg en poids
5) Influence de la pente :
5-1) La pente favorable permet d’éliminer le pelletage
5-2) A partir de 25° , le charbon glisse sur les tôles
5-3) A partir de 30° , le charbon glisse sur le mur (lisse et sec).

Ceci conduit à des méthodes d’exploitation qui permettent d’avoir ce gain :


-ainsi en gisement, à pente entre 35 ° et 60 °, le front est incliné sur la ligne de plus
grande pente et permet au mineur de travailler en étant protégé ( car les produits
abattus en amont ont tendance à descendre suivant la plus grande pente ).(fig31)
B-Chargement mécanique
1) Scraper de taille

L’installation se compose d’un bac (B) qui se déplace sur le mur et qui est tiré par un
treuil (T) à l’aide du câble. Des roulettes de renvoi (M) guident le câble. Dans la
course descendante le bac se remplit de minerai et l’amène au bas de la taille, ensuite,
il remonte à vide vers le haut.(fig32)
Le bac se compose de deux rails en fer disposés en double ogive formant carcasse et
de deux plaques latérales portant un volet.(fig33)
Quand le bac remonte, le volet peut se soulever et n’entraine pas de minerai. Quand le
bac descend, le volet se cale contre des tocs d’arrêt et le produit reste dans le bac.
Celui-ci se remplit selon sa capacité et écarte les morceaux qu’il rencontre. Si le bac
circule dans les couloirs, il pousse devant lui tout ce qu’il rencontre.
-Une variante d’engin de scrapage est ‘la houe du scrapage’. Il remplit la même
fonction que le bac cité en haut avec la différence qu’il n’a pas de volet mobile
(fig34).
2) chargement à godet (fig35)
Machine destinée au travail dans les ouvrages de grandes dimension ( section
supérieure à 7.5 m2, hauteur supérieure à 2.30m et le front de balayage peut atteindre
4m).

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La machine possède comme dispositif de chargement un godet et un convoyeur à


bande. Elle est montée sur roues. Le godet ne possède pas de paroi postérieure et est
équipé de dents massives.
Les chaines de levage par lesquelles on fait monter le godet pendant le ramassage du
minerai et le déchargement sont fixées sur le bord supérieur du godet et à la flèche.
Pour une section entre 7.5 m2 et 12.5 m2, on utilise une seule voie ferrée, située dans
l’axe de l’ouvrage et pour une section plus grande, on l’utilise deux voies parallèles.
Le schéma de travail de la chargeuse au rocher est reproduit sur la fig 36
Fig 36a : le godet est placé en position extrême inférieure, la machine s’avance en
pénétrant dans le stérile et le godet se remplit
Fig 36b : le remplissage du godet se fait avec un faible avancement de la machine et
le levage du godet par rapport à la flèche ; pour cela on met simultanément en marche
les deux tambours du mécanisme de levage. Pendant l’enroulement des chaines sur
les tambours, le godet tourne sur l’axe horizontal à l’extrémité de la flèche.
Fig 36c : lors du levage suivant du godet avec la flèche, la machine se met en marche
arrière et elle s’éloigne de 0.80m à 1.20m du front.
Fig 36d : le déchargement se produit quand le godet et la flèche sont dans la position
extrême supérieure jusqu’à la butée de la flèche contre les tampons de la paroi
inférieure de la machine.
Ainsi, les produits arrivent sur le convoyeur à bande et ensuite dans la berline qui est
accrochée à la machine pendant le chargement. Puis on reprend le cycle de travail.
3) Pelle chargeuse au rocher (pelle EIMCO ) (fig37a,b,c)

Est du type léger, et est destinée principalement au chargement des stériles après
le tir, dans les galeries à voie unique de mine ou l’on emploie l’air comprimé.
Pour le chargement dans une galerie à deux voies, la machine doit travailler
successivement sur les deux voies afin d’assurer le balayage des stériles sur toute
la largeur du front.
La machine est montée sur un chariot à deux axes ayant une plate forme
tournante qui porte un dispositif à coulisse (1) (fig37c) pour le levage du godet
(2)(fig37) et possède deux commandes pneumatiques : l’une sur le chariot qui met
en marche ce dernier et l’autre sur plate forme, destinée au levage et à la descente
du godet.
Le godet se décharge directement dans la berline à l’aide du dispositif à coulisse
(berceau).
Dimensions : hauteur : 2.4m (godet relevé)
Longueur : 2.30m
Largeur : 1m à 1.30m
Poids : 2.7t à 3.5 t
Capacité du godet : 0.2m3 à0.3 m3
Rendement théorique : 1 à 1.5 m3/mn
Capacité de chargement : 300 à 400t/poste pour les shutl-car
150 à 200t/poste pour chargement en
berline
Avantages :
-machine souple et robuste intéressante dans les galeries en creusement (peu
penté : inférieure à 1% et largeur inférieure à 3m)
-utilisable avec un bon rendement en traçages dans la méthode « chambres et
piliers »
Inconvénients :

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-exige un bon entretien, une pression d’air comprimé suffisante


Le modèle le plus connu est : EIMCO 21.(fig37a)
4) Chargeur sur pneus :
Adoptant le principe de pelletage par vérins.
Chargeur sur pneus, à quatre roues motrices, équipé d’un moteur diesel puissant
(jusqu’à 250cv) et un godet d’une capacité jusqu’à 5000 l. engin mobile (vitesse de
40 km/H à vide jusqu’à 24km/H en transport), souple (angle d’orientation 45° de
part et d’autre de l’axe de la machine).
Est surtout utilisé dans les travaux préparatoires pour des applications multiples :

Traçages, galeries montantes, chargement en recoupe, déchargement sur convoyeur à


bandes. Les marques les plus connues pour cet engin sont : EIMCO et WAGNER (fig
38a,b).
5) Scraper de chargement avec chargeuse ou estacade de raclage (fig39)

Le scraper a la forme d’une houe. Il doit être suffisamment lourd par son propre
poids pour pénétrer dans la matière à charger. Il porte des dents pour faciliter son
introduction. Le scraper est fixé à 2 câbles aboutissants à deux tambours de treuil.
C’est un système pour une galerie de 3m de longueur maximum.
Les produits raclés sont reçus par une estacade portant une chaine à raclette qui les
déverse soit en berlines soit sur le convoyeur, soit sur le shuttle-car (camion navette,
surbaissé, à quatre roues à pneus). Ce type de chargeuse peut être sur rails, sur pneus
ou sur chenilles. Utilisables en chambres et piliers et les galeries inclinées jusqu’à
20°.
Puissance de la chargeuse : 40à75 cv
Inconvénients : encombrante, coups de fouets de câble, ne convient pas en mur tendre.
Avantages :-économique à l’achat
-utilisé pour le creusement des galeries inclinées (jusqu’à 20)
-convient en chambres et piliers

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PARTIE II
Excavation et travaux miniers
Chapitre 3 : la foration
Généralités
Les roches nécessitant l’utilisation de l’explosif exigent la foration des trous
de mine de 30mm à 50mm de diamètre.
Les procédés de foration utilisent tous :
1- Un outil de foration (taillant) amovible ou non porté par une longue tige ( fleuret).
2- Un dispositif d’entrainement de l’outil.
3- Un dispositif de poussée qui applique l’outil contre le massif.

En fonction de la nature du mouvement de l’outil, on distingue trois types de


foration :
1- Foration percutante : l’outil frappe violemment le fond de trou et tourne entre deux
coups d’une fraction de trou
2- Foration rotative : l’outil est mu d’un mouvement de rotation au cours duquel il
découpe la roche suivant une hélice
3- L’outil animé d’un mouvement de rotation agit également par percussions ( bat et
tourne)

La foration exige une poussée qui peut être :


-manuelle: poussée faible (20 à 50kg f)
- pneumatique : à l’arrière de (10 à 250kg f)
-mécanique : l’engin est porté par une glissière et poussé sous l’action d’un
moteur auxiliaire (2000 à 3000kg f)
-hydraulique de (2000 à 3000kg f)
B-système de foration et vitesse d’avancement :
La foration consiste généralement à forer un grand nombre de trous. Il faut distinguer
entre :
B-1) Vitesse de foration :
C’est la longueur forée par unité de temps pendant la marche en régime de l’engin.
Elle dépend de :
1) La puissance du marteau
2) La forme du taillant :-arête tranchant de l’appareil
-un taillant émoussé travaille moins vite qu’une arête vive.

3) L’état du marteau et de l’habileté de l’ouvrier


4) Le diamètre du trou : ajuster la vitesse de foration au diamètre du trou
5) La profondeur du trou : la vitesse diminue avec la profondeur du trou ( plus de
frottement contre les parois, mauvaise élimination des débris de forage).
6) La poussée exercée sur le marteau par l’ouvrier : sans poussée, les forces de
recul, éloigneraient l’outil du massif par contre si la poussée est trop forte, l’outil ne
peut tourner librement entre deux coups. La vitesse de foration croit avec la poussée
jusqu’à un maximum Vm, à partir duquel, elle décroit fortement.
7) Pression d’air comprimé : la vitesse de foration augmente avec la pression d’air
comprimé. Les fuites et les pertes de charge augmentent avec les longueurs des
tuyauteries. Il faut veiller à garder une bonne pression en éliminant les fuites et en
cherchant des dimensions optimales de tuyauteries.

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8) la dureté de la roche : la vitesse de foration diminue en terrains durs. Pour les


terrains très durs, on a intérêt à utiliser des systèmes mécaniques.
B-2) Vitesse d’avancement proprement dite :
C’est le quotient de la longueur totale forée par le temps nécessaire à sa formation y
compris les temps morts qui sont :
- L’amorçage des trous (éventuellement)
- Le passage d’un trou au suivant
- Le changement de fleuret devenu trop court ou de taillants émoussés
- Le rangement de matériel

Remarque :
Dans le choix d’un matériel de foration, il faudra en plus de la vitesse de foration tenir
compte de la maniabilité de l’appareil.
C- Foration percutante : (fig40)
Dans la foration percutante, on utilise un marteau perforateur avec fleuret terminé par
un taillant.
C-1) Le marteau perforateur : (fig41)
C’est un marteau piqueur dont le piston frappe un fleuret terminé par un taillant, en
même temps qu’il lui imprime un mouvement de rotation afin d’éviter le calage de
l’outil et de lui permettre de balayer toute la surface du fond du trou.
La rotation se fait lors de la course de retour, au moment ou l’outil (le taillant)
rebondit il n’est plus en contact avec la roche. L’angle de rotation « £ » pour chaque
trou de piston est égale à 360°/n où « n » est un nombre impair assez grand afin que
le taillant ne revienne pas trop rapidement à la même position. En général 7<n<9 et
40°<£<52°
Etant donné la puissance de frappe, l’usure et l’échauffement provoqués dans le
mouvement du piston deviennent importants si on néglige le graissage. Celui-ci se fait
en introduisant un peu d’huile par le porte fleuret. Il existe des graisseurs atomiseurs
qu’on place dans l’arrivée d’air comprimé et qui répandent l’huile à l’intérieur du
marteau. Leur action est très efficace.
Le poids du marteau augmente avec l’alésage et la course du piston (puissance de
frappe).
La tendance est la réalisation des marteaux de grande cadence de frappe à course
faible et à alésage plus grand.
Quelques indications sur les poids, alésages et courses des marteaux perforateurs :
consom
Poids Poids du N de d'air en
Modèle (kg) Alésage(mm) Course(mm) piston(kg) coups/mn l/mn Observations
Atlas BBD 42 27 75 65 1,55 3000 240 Silencieux
Montabert 247 24 65 84 1,83 1150 8000
Montabert 820 21 76 60 1,75 3000 2400 Silencieux
Atlas boulonneur BB Permet le serrage des écrous de
diamètre46WR6 35 75 45 1,55 3000 2200 boulons contre le toit

Pour la foration montante, on utilise des marteaux télescopiques (fig42)


Les marteaux à cadence rapide sont munis d’une boite d’échappement spéciale
formant silencieux pour rendre le bruit acceptable.
C2) Fleuret (fig43)
Ils sont tirés de barrres en acier dur (Cr ; Mo ;V ;W).

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On utilise des fleurets lisses à sections hexagonales et creux. Les barres portent du
coté du marteau une colorette qui sert de butées pour sortir le fleuret du trou en fin de
foration.5
Le diamètre du fleuret dépend de la puissance du marteau. Il faut éviter les vibrations
et le fouettement du fleuret par le trou ce qui, par contact avec les parois, provoque un
freinage et l’usure. Il faudra donc une section résistante minimum ( en général
diamètre=22mm) mais sans exagération car l’énergie disponible après l’impact
diminue avec le poids du fleuret. L’emmanchement est en général hexagonal.
-les longueurs les plus courantes sont 1.6m et 2.4m.
-l’injection d’eau peut être centrale (piston et fleuret creux) ce qui alourdit le
marteau,ou bien latérale(piston plein et fleuret creux).
L’injection d’eau a quelques inconvénients :
-Création de boue et d’humidité dans le chantier
-Dans les schistes, il se forme une boue argileuse qui cale facilement les fleurets.
-L’humidité des trous peut être à l’origine des ratés lors du tir.
-L’usure des taillants est plus rapide, surtout avec les roches abrasives.
C3) Les taillants :
Les taillants des fleurets ont différentes formes : simple (fig44a), ou en croix (fig44b),
la forme en T (fig44c) et les taillants amovibles (fig44d)
Caractéristiques des taillants :
-pour assurer l’évacuation rapide des débris et pour réduire le freinage sur le fleuret,
le diamètre du taillant doit être au moins égal à celui du fleuret augmenté de 10mm.
Pour des raisons de résistance des ailes des taillants, il arrive qu’on utilise des taillants
de diamètre égal à 2.5 fois celui du fleuret.
-il faut éviter de forcer avec un taillant émoussé car son action est limitée et une partie
importante de l’énergie est dissipée en chaleur.
Pour des taillants amovibles fabriqués en acier spécial et qui sont traités
thermiquement, on devrait :
-exiger un traitement thermique lors du réaffutage
-soigner les filets d’assemblage, éviter le jeu et les disposer de façon que le contact
du fond de taillant et du fleuret se fasse suivant une surface parfaitement plane.
C4) Dispositifs d’avancement :
Pour la foration des trous horizontaux, inclinés ou montants, il est recommandé
d’utiliser des dispositifs spéciaux pour soutenir le marteau pendant le travail, sinon la
fatigue de l’ouvrier augmente et le rendement de travail baisse. Parmi ces dispositifs
on distingue : les avanceurs, la béquille on poussoir, les jumbos
C4-1) Les avanceurs :
Agissant par vis, par crémaillère ou par chaine qui absorbe la réaction du marteau sur
le terrain et subit l’usure (commande manuelle ou par moteur à air comprimé) :
Exemple du système voir (fig45)
C4-2) Béquille on poussoir : (fig46)
C’est un cylindre pneumatique dont la tige supporte le marteau par son centre de
gravité. Celui-ci peut se déplacer autour d’un axe perpendiculaire à la tige qui le
soutient.
La béquille permet ainsi de forer aisément dans toutes les direction. A son autre
extrémité, il se termine par une pointe qui s’encastre dans le sol.
Les dimensions de la béquille sont en rapport avec le poids et la puissance des
perforateurs.
C4-3) les jumbos ou chariots perforateurs (fig47)

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Les marteaux sont montés sur des plates-formes mobiles, éventuellement à plusieurs
étages. Ils reposent sur des glissières fixées à l’extrémité du bras articulé, permettant
de les placer dans toutes les positions voulues. La glissière peut avoir 2.5m à 3.0m de
longueur et l’avancement du marteau se fait soit par vis, soit par chaine « YALL »
sans fin au moyen d’un petit moteur auxiliaire à air comprimé ou électrique.
L’ensemble est monté sur chenilles, sur pneus ou sur rails. Ils sont fréquemment auto-
moteurs.
Conditions exigées des jumbos :
1) Pouvoir placer les marteaux dans toutes les directions voulues
2) Etre porteur de bras pliants ou télescopiques de manière à pouvoir croiser dans les
galeries d’autres engins (shuttl-car, berlines,etc…)
3) Comporter des dispositifs de calage afin d’être stable et d’éviter toutes les trépidations
(agitations) pendant la formation.
4) Posséder des plates-formes et chaines ou appuis permettant au personnel de travailler
sans difficulté.
5) Disposer d’un éclairage suffisamment puissant (projecteurs)

Les jumbos sont encombrants, aussi, on conseille de ne les utiliser qu’en section >13
m2
Du point de vue avantages, ils permettent de concentrer les commandes des marteaux
et leur positionnement en un même point ce qui permet d’obtenir une foration total,
plus grande, avec moins de personnel.
Leur domaine d’emploi, se situe essentiellement en galerie ( à section suffisante) et
en traçages dans les mines métalliques.
Ils sont indispensables avec les marteaux lourds vu que l’ensemble glissière et
marteau peut peser 250 kg.
D) Foration rotative :
Dans les roches tendres et certaines roches de dureté moyenne, la percussion ne
donne pas de bons résultats : on utilise alors des foreuses rotatives avec mèches
hélicoïdales. Le taillant travaille comme une fraise (outil sous forme conique).
L’avantage que présente les perforatrices par rapport aux marteaux perforateurs est
qu’elles peuvent être mues par l’air comprimé, soit électriquement, soit
hydrauliquement.
Leur domaine d’emploi s’étend aux roches dures. L’outil, dans sa rotation, détruit un
certain volume de roche, mais il est nécessaire de l’avancer pour enlever le coupeau
suivant. Ce qui exige une poussée qui provoque la pénétration. Celle-ci est fonction
de la résistance de la roche. Elle ne se fait pas de façon instantanée mais
progressivement.
En pratique, il faut trouver une vitesse de rotation optimale (entre 100 et 300tr/mn) et
une poussée maximum à ne pas dépasser (P de l’ordre de 2500kg f).pour éviter
l’usure excessive de l’outil.
D-1) Perforatrices à air comprimé :
Ces appareils sont capables d’un couple élevé, doivent être munis d’un régulateur de
pression d’air comprimé, pour maintenir la vitesse de rotation et de pénétration
constante malgré les variations du couple résistant lors de l’avancement. Les
perforatrices ont :
-une puissance de 0.5 cv à 3 cv
-un poids de l’ordre de 16 kg
D-2-1) Comparaison entre perforatrices à air comprimé et perforatrices électriques

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Perforatrice à air comprimé :


-vitesse de rotation dépend du couple résistant
-prévient l’augmentation de résistance par une chute de vitesse de rotation
Perforatrices électriques :
-vitesse de rotation indépendante du couple résistance d’où la nécessité du train
réducteur
D3) Perforatrices hydrauliques :
Sont équipées d’un moteur hydraulique. Elles sont simples et puissantes mais
nécessitant l’installation d’une centrale hydraulique et doivent être portées par
jumbos.
D4) Fleurets ou mèches :
Ce sont des barres d’acier, de section losangée ou ovales tordues en hélices de façon à
évacuer les débris (fonctionnement d’une vis sans fin).
Le débit d’une mèche est de la forme :
Q= k s p n où
s= section utile du trou ;p=pas de l’hélice ;n=nombre de tours/mn ;k=coefficient
tenant compte de la nature des grains de la roche.
Ainsi, cette forme agit sur la vitesse de dégagement des débris. Des coincements de la
mèche peuvent arriver. Ceci peut se produire par bourrage lorsqu’en terrain
hétérogène, on passe d’une roche à grains fins à une roche à gros grains.
Dans ce cas, on peut éviter le bourrage en diminuant la poussée et la vitesse de
foration.
D5) Taillants :
On emploie presque toujours des taillants amovibles ou garnis de plaquette de métal
dur (carbure de tungstène).
Les taillants produisent une carotte qui se désagrège ensuite. La carotte devra être
d’autant plus petite que la roche est plus dure.
Les taillants sont fixés au fleuret par une montre à baïonnette et maintenus par une
goupille.
D6) Poussée :
C’est la poussée qui, en écrasant la roche fait progresser l’outil dans le trou. La
foration n’est donc possible que si la poussée est suffisante. Pour une vitesse de
rotation donnée, la vitesse de foration dépend de la poussée et il existe une poussée
optimum au-delà de laquelle, la vitesse de foration tombe rapidement. Il n’y a donc
lieu d’ajuster la valeur de la poussée.
D6-1) Réalisation de la poussée :
En roches tendres (charbon, phosphates, potasse), il suffit d’une faible poussée qui
peut être manuelle (1 homme=20 à30kgf, 2 hommes=50 à60kgf).
Les vibrations ainsi que la tendance de l’appareil à tourner, ajoutés à la fatigue de
l’ouvrier par la poussée et à la possibilité de la rotation de la perforatrice (risque
d’accident=fracture du bras) nécessitant l’utilisation d’un dispositif mécanique surtout
en roches plus dures (minerais de fer, schistes, calcaires).
Les mêmes dispositifs cités pour la foration percutante sont utilisés en foration
rotative.
D7) Comparaison entre marteau perforateur et perforatrice :
Avantages de la perforatrice
:
1) Emploi des foreuses électriques ou hydrauliques en absence d’air comprimé
2) Production de poussière moindre
3) Moindre consommation d’air comprimé

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4) Meilleurs avancements dans les terrains tendres


5) Diamètre du trou foré dépasse de 4mm à 6mm le diamètre du fleuret alors que ce
dépassement n’est que de 2mm pour les marteaux perforateurs.

Inconvénients de la perforatrice :
1) Coute plus cher que le marteau perforateur (durée vie moindre, cout des taillants)
2) Maniement plus délicat : exige personnel spécialisé
3) Temps mort pour la mise en place plus grand
4) Emploi non indiqué pour les terrains très durs
5) Exige généralement un jumbo

E) Foration vibro-rotative :
L’outil animé d’un mouvement de rotation et recevant une poussée reçoit en outre des
percussions (3000 à 6000coups/mn). Le taillant porté par un fleuret rond doit être
capable de résister à la fois à la poussée et aux percussions.
Avantages :
Le grand avantage du système réside dans la poussée moindre qu’il demande : par
exemple pour les roches très dures qui exigeaient 4000kgf avec une perforatrice
rotative, il ne faut plus que 1500kgf pour la foration vibro-rotative ce qui justifie son
utilisation pour les roches très dures.
-avancement obtenu nettement supérieur à celui de la foration rotative
Inconvénients :
-forte usure des taillants
-rupture fréquente des taillants
-exige un important jumbo
F) Choix d’un procédé de foration
3 facteurs régissent ce choix :
1) Dureté des terrains
2) Vitesse instantanée de foration
3) Vitesse d’avancement

Il faudra tenir compte du degré d’exiguïté des lieux de travail :


- En terrains moyennement durs et pour de larges galeries on utilisera la perforation
rotative avec jumbo.
- Si la poussée exigée est faible (charbon), on peut l’employer sans jumbo dans les lieux
exigus.

En terrains durs et très durs, on emploiera la foration vibro-rotative. Celle-ci exige un


jumbo donc une large galerie.
Ainsi la foration percutante conserve un vaste champ d’application même en terrains
durs et très durs car elle demande une poussée nettement moindre et que l’engin de
foration est d’une grande maniabilité.

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