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Conférence 1

EXPLOITATION MINIERE SOUTERRAINE

1. Géneralités

Il existe des mines souterraines partout dans le monde, qui teé moignent de la multitude
de meé thodes et de mateé riels d’exploitation existants. On compte environ 650 mines
souterraines dont la production annuelle unitaire deé passe 150 000 tonnes, ce qui
repreé sente au total 90% de la production de minerai en Occident. De plus, il y aurait
quelque 6 000 mines souterraines produisant moins de 150 000 tonnes de minerai par
an. Chaque mine constitue un cas particulier, les installations et les meé thodes
d’exploitation eé tant dicteé es par la nature et les caracteé ristiques du gisement, la situation
geé ographique, les conditions geé ologiques ainsi que par des consideé rations d’ordre
eé conomique telles que les marcheé s existants et les possibiliteé s de financement.
Certaines mines sont exploiteé es de façon continue depuis plus d’un sieè cle, alors que
d’autres viennent tout juste d’eê tre ouvertes.

Les mines sont des lieux de travail dangereux, et la taê che des mineurs est peé nible. Ils
sont exposeé s aè toutes sortes de risques: eé boulements, inondations, explosions, feux et
incendies, exposition aux poussieè res, au bruit, aè la chaleur et aè d’autres facteurs
ambiants neé fastes, san compter les risques d’accidents meé caniques ou eé lectriques. La
seé curiteé et la protection de la santeé des mineurs font partie inteé grante d’une saine
pratique minieè re et constituent une obligation leé gale dans la plupart des pays.

2. Les mines souterraines

Une mine souterraine est en quelque sorte une usine ameé nageé e au sein de la terre en
vue d’extraire de la roche en place les mineé raux utiles qu’elle renferme. L’acceè s au
gisement et l’abattage du minerai, c’est-aè -dire de la roche qui renferme un meé lange de
mineé raux dont au moins un peut eê tre traiteé pour obtenir un produit com-mercialisable,
s’effectuent par foration et tir aè l’explosif. Le minerai est remonteé aè la surface, ouè il est
traiteé pour obtenir un concentreé riche en valeur marchande.
L’exploitation d’un gisement dans les profondeurs de la terre neé cessite des
infrastructures speé ciales: un reé seau de puits et de galeries communiquant avec la
surface et permettant la circulation du personnel, le transport du mateé riel et du
minerai. On acceè de au fond par un puits d’extraction, duquel partent des galeries
menant aux chantiers. Les diffeé rents niveaux d’exploitation sont relieé s par des galeries
appeleé es plans inclineé s. Toutes les excavations souterraines doivent eê tre desservies par
des systeè mes d’aeé rage (ameneé e d’air frais et eé vacuation d’air vicieé ), d’alimentation en
eé lectriciteé , en eau et en air comprimeé , d’exhaure, de roulage et de communications.

3. Les appareils et les systèmes de levage

La preé sence d’une mine est mateé rialiseé e aè la surface par le chevalement eé difieé aè
l’aplomb du puits d’extraction. Celui-ci est l’arteè re principale de circulation emprunteé e
par les mineurs et par laquelle le mateé riel et les fournitures sont achemineé s au fond et
le minerai et les steé riles rameneé s aè la surface. Les caracteé ristiques du puits et de la
machinerie d’extraction varient en fonction de la capaciteé requise, de la profondeur de
la mine, etc. Une mine doit toujours avoir au moins deux puits, de façon qu’il y ait une
sortie de secours en cas d’urgence.

La circulation dans les puits et l’extraction des mateé riaux sont assujetties aè des reè gles
treè s strictes. La machinerie d’extraction (molettes, treuil, caê bles, freins, etc.) est conçue
avec une ample marge de seé curiteé et fait l’objet de veé rifications peé riodiques. Les parois
du puits sont inspecteé es reé gulieè rement par une personne placeé e sur la cage d’extraction
meê me. Des boutons d’arreê t placeé s aè chacune des recettes permettent d’actionner le
frein d’urgence.

Des barrieè res ferment l’acceè s au puits lorsque la cage n’est pas aè la recette. Lorsque la
cage arrive et qu’elle s’immobilise, un signal commande le deé verrouillage de la barrieè re.
Une fois que le personnel est monteé dans la cage et que la barrieè re est refermeé e, un
deuxieè me signal commande le deé verrouillage de la cage pour permettre sa descente ou
sa remonteé e dans le puits. Selon le cas, la manœuvre peut eê tre commandeé e par un
preé poseé de cage ou par les mineurs eux-meê mes, qui suivent alors les instructions
afficheé es aè chaque recette. Les mineurs sont geé neé ralement treè s conscients du danger lieé
aè la circulation dans les puits et les accidents sont rares.
Figure 74.9 Scheé ma de foration dans une mine de plomb et de zinc aè Garpenberg, dans
le centre de la Sueè de

Figure 74.10 Chargeuse


4. Les sondages de reconnaissance

La reconnaissance du gisement doit neé cessairement preé ceé der son exploitation. Il faut
localiser exactement sa position et en deé terminer la configuration tridimensionnelle
(longueur, largeur et eé paisseur).

L’exploration du massif rocheux se fait par foration au diamant, aè partir de la surface


ou d’une galerie souterraine. L’outil de foration, une couronne dont le bord d’attaque est
garni de diamants, deé coupe une carotte cylindrique qui est remonteé e aè l’inteé rieur du
train de tiges portant l’outil. Une fois extraite, la carotte est examineé e afin de deé terminer
la puissance et la composition des couches traverseé es. Des eé chantillons sont preé leveé s,
puis les parties mineé raliseé es sont deé coupeé es et analyseé es en vue de deé terminer leur
teneur meé tallique. La localisation exacte du gisement implique une vaste campagne de
forage (voir figure 74.9).

5. Les travaux préparatoires

Les travaux preé paratoires comprennent toutes les excavations neé cessaires aè la mise en
place des infrastructures de production et pour assurer la continuiteé des opeé rations au
cours de la phase d’exploitation. Les principaux ouvrages, reé aliseé s par foration, tir aè
l’explosif et deé blocage, sont les puits, les galeries, les plans inclineé s et les chemineé es
verticales ou inclineé es.

6. Le fonçage des puits

Le fonçage d’un puits consiste aè creuser une chemineé e verticale dans le massif rocheux
aè partir de la surface. Il exige un mateé riel speé cial (chevalement de fonçage, treuil et
cuffat d’extraction, benne preneuse, etc.) et une main-d’œuvre expeé rimenteé e. Ce travail
est geé neé ralement confieé aè un entrepreneur plutoê t qu’au personnel de la mine.

L’eé quipe de fonçage est exposeé e aè plusieurs dangers. Elle travaille au fond d’un puits
vertical profond. Le personnel, le mateé riel et les deé blais sont tous transporteé s dans le
meê me cuffat. Les travailleurs se trouvant au fond ne sont pas proteé geé s contre les chutes
de blocs ou autres objets. De toute eé vidence, il s’agit d’un travail reé serveé aè des
personnes expeé rimenteé es.
7. Le percement des galeries et des plans inclinés

Une galerie est une voie de communication horizontale servant au transport du minerai
et des steé riles; son percement fait partie des travaux preé paratoires courants. Dans les
exploitations meé caniseé es, l’abattage de la roche se fait aè l’aide de jumbos de foration aè
deux bras orientables portant des perforatrices eé lectro-hydrauliques. La section des
galeries est geé neé ralement de 16 m2, et les trous de mine sont foreé s aè 4 m de profondeur.
Les trous de mine sont chargeé s d’une quantiteé approprieé e d’explosif en vrac — en
geé neé ral du nitrate d’ammonium et fuel-oil (ANFO) —, au moyen d’un chargeur
pneumatique speé cial. L’amorçage est assureé par des deé tonateurs non eé lectriques aè court
retard (Nonel).
Le marinage se fait au moyen de chargeuses aè godet d’une capaciteé d’environ 3 m 3
(voir figure 74.10). Les deé blais sont eé vacueé s et chargeé s dans des camions. Les plans
inclineé s sont des galeries reliant deux ou plusieurs niveaux diffeé rents. Ils ont une pente
comprise entre 1:7 et 1:10 (pente treè s raide par comparaison aè celles des routes
ordinaires) et offrent une bonne adheé rence aux engins lourds motoriseé s. Les plans
inclineé s sont souvent creuseé s en spirale, en montant ou en descendant, aè la manieè re
d’un escalier en colimaçon. Le creusement des plans inclineé s fait aussi partie des
travaux preé paratoires courants; on utilise aè cette fin le meê me mateé riel que pour le
percement des galeries.
Figure 74.11 Meé thodes de creusement des montages

8. Le creusement des cheminées

Une chemineé e, ou montage, est une voie verticale ou treè s inclineé e servant aè la
circulation du personnel, du mateé riel, du minerai ou de l’air entre diffeé rents niveaux de
la mine. Le creusement des chemineé es est une taê che difficile et dangereuse, mais
indispensable. Les meé thodes utiliseé es vont du creusement manuel, par fora-tion de
trous au marteau-perforateur et tir aè l’explosif, jusqu’aè la foreuse de montage (voir
figure 74.11).

8.1 Le creusement manuel

Le creusement manuel d’une chemineé e est un travail difficile et dangereux qui demande
beaucoup d’agiliteé , de force physique et d’endurance. Il ne peut eê tre confieé qu’aè des
mineurs expeé rimenteé s et en parfaite forme physique. En reè gle geé neé rale, la chemineé e est
diviseé e en deux compartiments par une cloison de bois. L’un sert de train d’eé chelle pour
acceé der au front d’attaque, de passage pour les canalisations d’air, etc. L’autre recueille
la roche abattue, qui est utiliseé e comme plancher de travail pour la foration et le
chargement de la voleé e suivante. La cloison de bois est deé placeé e au fur et aè mesure de
l’avancement du front. Il faut, apreè s chaque tir, remonter l’eé chelle jusqu’au front
d’attaque, mettre en place la cloison, forer les trous de mine et les charger. Toutes ces
opeé rations sont exeé cuteé es dans un espace exigu et mal aeé reé , par un mineur seul,
puisqu’il n’y a pas de place pour deux. L’industrie cherche des solutions de
remplacement moins laborieuses et moins dangereuses au creusement manuel des
chemineé es.

8.2. La plate-forme de montage

La plate-forme de montage remplace l’eé chelle et eé limine en grande partie les difficulteé s
du creusement manuel. Il s’agit d’une sorte d’ascenseur qui grimpe dans la chemineé e le
long d’une creé mailleè re ancreé e dans la roche et qui sert de plancher de travail pour la
foration et le chargement des trous de mine. Ce veé hicule permet de creuser de treè s
hautes chemineé es beaucoup plus suê rement qu’avec la meé thode manuelle. Le
creusement de chemineé es n’en reste pas moins un travail treè s dangereux.
8.3. La foreuse de cheminée

La foreuse de chemineé e ou foreuse de montage est une machine puissante qui disloque
et fragmente le massif (voir figure 74.12). Elle travaille aè partir du niveau de teê te, en
forant d’abord un trou pilote d’environ 300 mm de diameè tre aboutissant au niveau de
base. L’outil de foration est remplaceé par un treé pan de diameè tre eé gal aè celui que doit
avoir la chemineé e, et la machine est remise en marche inverse, rappelant le treé pan qui
agrandit en remontant le trou initial pour donner aè la chemineé e sa dimension finale.

9. Les soutènements

Les souteè nements — qu’il s’agisse du toit ou des parements — sont des ouvrages de
protection essentiels pour la seé curiteé du personnel travaillant au fond. Ils sont
particulieè rement importants dans les mines meé caniseé es employant des engins monteé s
sur pneumatiques, car la section des galeries est beaucoup plus grande dans ce cas que
celle des galeries ouè circulent des engins sur rails (25 m 2 contre 10 m2, en geé neé ral). A 50
m de hauteur, le toit d’une galerie est bien trop eé loigneé pour qu’un mineur puisse
estimer les risques d’effondrement aè l’aide d’une barre de deé crottage.

Diffeé rentes techniques sont mises en œuvre pour assurer la stabiliteé du toit et des
parements des excavations. Ainsi, dans le creusement aè l’explosif, on rapproche les
trous de mine des parements et on les charge avec des explosifs de faible brisance, ce
qui permet d’obtenir un contour reé gulier sans eé branler le massif.

Le massif rocheux renferme cependant souvent des fissures qui ne sont pas apparentes
aè la surface et le risque de chutes de blocs est toujours preé sent. Le boulonnage du toit
permet de reé duire ce risque. Il consiste aè inseé rer et aè ancrer des tiges d’acier dans des
trous preé alablement foreé s. Le boulonnage serre les unes contre les autres les diffeé rentes
strates du toit, empeê che les fissures de se propager, aide aè stabiliser le massif rocheux et
assure ainsi une plus grande seé curiteé des ouvrages souterrains.
Figure 74.12 Machine aè forer les montages

Conférence 2

LES METHODES D’EXPLOITATION SOUTERRAINE

1. Choix des méthodes d’exploitation

Le choix de la meé thode d’exploitation deé pend des dimensions et de la configuration du


gisement, de la valeur des mineé raux qu’il renferme, de la composition, de la stabiliteé et
de la reé sistance du massif rocheux et des impeé ratifs de production et de seé curiteé
(parfois conflictuels). Les meé thodes d’exploitation minieè re ont connu une eé volution
ininterrompue depuis l’Antiquiteé . Il sera surtout question ici des meé thodes mises en
œuvre dans les mines partiellement ou entieè rement meé caniseé es dans la dernieè re partie
du XXe sieè cle. Chaque mine est un cas particulier, mais toutes ont en commun la
recherche de la rentabiliteé et de la seé curiteé .

2. L’exploitation par chambres et piliers dans le cas de gisements


horizontaux ou quasi horizontaux

Cette meé thode s’applique aux formations dont le pendage, nul aè modeé reé , ne deé passe pas
20° (voir figure 74.13). Ces formations sont souvent d’origine seé dimentaire. Le toit des
galeries peut eê tre boulonneé si sa stabiliteé pose probleè me. L’exploitation par chambres et
piliers est l’une des principales meé thodes utiliseé es dans les mines de charbon
souterraines.

L’abattage du minerai se fait par tir de mines horizontales, en avançant sur plusieurs
fronts et en formant des vides (chambres) seé pareé s par des piliers de minerai laisseé s en
place pour empeê cher le toit de s’effondrer. On obtient ainsi d’ordinaire un quadrillage
reé gulier de chambres et de piliers dont les dimensions relatives repreé sentent un
compromis entre deux impeé ratifs: assurer la stabiliteé du massif rocheux et reé cupeé rer la
plus grande part possible du minerai. Cela implique une eé tude approfondie de la
reé sistance des piliers, de la porteé e de la couche supeé rieure et d’autres facteurs encore.
On utilise couramment des boulons d’ancrage pour augmenter la reé sistance des piliers.
Les chambres servent de voies de roulage pour le transport par camions du minerai
vers le silo de stockage.

Le front de taille est attaqueé par foration et tir de mines, de la meê me manieè re que le
front d’attaque lors du percement des galeries. La largeur et la hauteur du front
correspondent aux dimensions de la galerie, qui peuvent eê tre assez importantes. Dans
les mines de hauteur normale, on utilise des jumbos de foration. Si la couche a moins de
3 m d’eé paisseur, on utilise des appareils de foration de plus faible encombrement. Les
gisements puissants sont exploiteé s en partant du haut, pour que les travaux de
stabilisation du toit puissent eê tre exeé cuteé s aè une hauteur commode pour les mineurs. Le
reste est abattu par tranches horizontales, au moyen de tir de mines horizontales
paralleè les aè la surface libre. Les mateé riaux abattus sont chargeé s dans des camions sur le
chantier. Habituellement, on utilise pour cette opeé ration des chargeu-ses et des camions
aè benne basculante ordinaires. Pour les galeries de faible hauteur, il existe des
chargeuses et des camions speé ciaux.

L’exploitation par chambres et piliers est une meé thode treè s productive. La seé curiteé est
fonction de la hauteur des chambres et des dispositifs de souteè nement mis en place. Le
principal danger vient des chutes de blocs et de la circulation du mateé riel.

3. L’exploitation par chambres et piliers dans le cas de gisements


pentus

L’exploitation par chambres et piliers en gisement pentu concerne les gisements


tabulaires aè pendage compris entre 15° et 30°, soit une pente trop forte pour les
veé hicules sur pneus et trop faible pour la chute libre du minerai par graviteé .

La meé thode traditionnelle d’exploitation des gisements pentus repose sur le travail
manuel. Les mineurs forent les trous de mine avec des perforatrices aè main, et les
mateé riaux abattus sont deé blayeé s par des racleurs.

Le travail sur ce type de chantier est difficile. Les mineurs doivent escalader les tas de
mateé riaux abattus en portant une perforatrice, les caê bles et les poulies du racleur. En
plus des risques d’accidents et de chutes de blocs, ils sont exposeé s au bruit, aux
poussieè res, aè un aeé rage parfois deé ficient et aè la chaleur. Si le gisement se preê te aè une
exploitation meé caniseé e, on proceè de par chambres en gradins de manieè re aè obtenir une
surface dont la pente convient aux veé hicules sur pneus.

L’exploitation commence par le traçage de chambres horizontales, aè partir d’une


galerie servant aè la fois d’acceè s et de roulage. Le premier eé tage horizontal suit le toit.
L’eé tage suivant est traceé un peu plus bas dans la meê me direction, et ainsi de suite en
descendant, de façon aè obtenir un deé coupage en gradins.
Des piliers de minerai sont laisseé s en place pour supporter le toit. Apreè s avoir traceé
compleè tement deux ou trois chambres contigueë s, on passe aè l’eé tage infeé rieur, en laissant
un long pilier de minerai. Des parties de ce pilier peuvent eê tre reé cupeé reé es
ulteé rieurement, en pratiquant des recoupes et des refentes depuis le chantier situeé au-
dessous.
Les engins modernes monteé s sur pneumatiques sont bien adapteé s aè l’exploitation par
gradins. L’abattage peut se faire de façon entieè rement meé canique au moyen des
mateé riels mobiles courants.

Figure 74.13 Exploitation par chambres et piliers d’un gisement horizontal


Les mateé riaux abattus sont eé vacueé s par des chargeuses et placeé s dans des camions pour
leur eé vacuation. Si la chambre n’est pas assez haute pour permettre le chargement des
camions, celui-ci peut se faire sur des aires speé ciales ameé nageé es dans la voie de roulage.

Conférence 3

4. L’exploitation par chambres-magasins

L’exploitation par chambres-magasins est une meé thode d’exploitation classique, sans
doute la plus reé pandue durant la majeure partie du sieè cle dernier. Elle a eé teé
geé neé ralement remplaceé e depuis par des meé thodes meé caniques, mais elle se pratique
encore dans de nombreuses exploitations de petite taille dans le monde. La meé thode
s’applique aux gisements de forme reé gulieè re et fortement pentus, inclus dans un massif
rocheux. Elle ne peut eê tre utiliseé e que si le minerai n’est pas de nature aè s’alteé rer
lorsqu’il est laisseé en place apreè s abattage (les minerais sulfureé s, par exemple, ont
tendance aè s’oxyder et aè se deé composer lorsqu’ils sont exposeé s aè l’air). L’exploitation
par chambres-magasins est caracteé riseé e par le deé blocage par graviteé , les mateé riaux
abattus tombant directement dans des berlines sur rails via des treé mies, ce qui eé vite le
chargement manuel qui est traditionnellement la taê che la plus reé pandue et la plus
fastidieuse du travail de mineur. En effet, jusqu’aè l’apparition de la chargeuse aè godet
sur pneumatiques, dans les anneé es cinquante, il n’existait aucune machine de
chargement de fond.

Dans l’exploitation par chambres-magasins, le minerai est enleveé par tranches


horizontales en partant du bas. La plus grande partie des mateé riaux abattus est
provisoirement laisseé e en place et utiliseé e comme plancher de travail pour la
preé paration de la voleé e suivante ou comme souteè nement provisoire des parements.
Comme la fragmentation augmente le volume de la roche d’environ 60%, quelque 40%
des mateé riaux abattus sont soutireé s au fur et aè mesure par la voie de base afin de laisser
un espace de travail suffisant entre le minerai abattu et le front de taille. Le reste est
soutireé apreè s l’abattage de la dernieè re tranche.

L’exploitation par chambres-magasins n’est pas meé canisable, car il faut travailler sur le
minerai abattu et acceé der au chantier par des eé chelles aè travers des montages. Les seuls
mateé riels qui conviennent sont ceux qui sont assez leé gers pour eê tre manieé s par un
mineur seul. Le marteau-perforateur avec beé quille(s) et veé rin pneumatique, pesant 45
kg, est l’outil de foration le plus reé pandu. Debout sur le dessus du tas, le mineur place la
meè che, ancre la ou les beé quilles au sol, appuie le marteau-perforateur contre la roche et
proceè de aè la foration; il s’agit d’un travail peé nible.

5. L’exploitation par tranches montantes remblayées

La meé thode par tranches montantes remblayeé es convient aè l’exploitation de gisements


fortement pentus inclus dans un massif rocheux dont la stabiliteé est bonne aè moyenne.
Le minerai est abattu et deé blayeé par tranches horizontales prises en montant, le remblai
eé tant mis en place au fur et aè mesure. Cette meé thode permet de modifier les limites du
chantier en cours de progression, afin d’extraire les mineé ralisations les plus
inteé ressantes, laissant en place celles qui le sont moins.

Une fois l’abattage et le deé blocage termineé s, les vides sont remblayeé s de manieè re aè
former un plancher de travail pour la foration de la voleé e suivante et aè assurer le
souteè nement des parements de la chambre.

Les travaux preé paratoires aè l’exploitation par tranches montantes remblayeé es dans
une mine exploiteé e sans rails comprennent le creusement au niveau principal d’une
galerie de roulage en direction, la pratique d’une saigneé e aè la base du gisement et la
mise en place de drains en vue du remblayage hydraulique, le creusement d’un plan en
spirale avec acceè s aux chantiers ainsi que le creusement d’une chemineé e aè remblai et
d’aeé rage entre le niveau en exploitation et le niveau supeé rieur.

L’abattage peut se faire par gradins renversés, les vides eé tant remblayeé s avec des
mateé riaux secs ou humides. Le minerai est abattu par tranches de 3 aè 4 m d’eé paisseur,
par tir de mines verticales foreé es en montant, de sorte que la totaliteé du front peut eê tre
foreé e, puis mise aè feu en une seule voleé e. Les trous montants sont foreé s au moyen de
perforatrices monteé es sur chariot.

Le tir de mines montantes laisse un toit irreé gulier, dont la hauteur apreè s deé blocage est
d’environ 7 m. Avant que les travailleurs ne soient autoriseé s aè revenir sur le chantier, il
faut proceé der aè un postdeé coupage au moyen de tirs de faible intensiteé pour eé liminer les
saillies dangereuses, puis deé tacher les blocs susceptibles de tomber. Cette opeé ration
s’effectue au moyen de marteaux-perforateurs aè main, les mineurs se tenant sur les tas
de mateé riaux abattus.

L’abattage de front se fait en exploitation sans rails. Les vides sont remblayeé s avec du
sable ameneé dans la mine par des canalisations en plastique. Les vides sont presque
compleè tement remplis, le sable formant une surface suffisamment dure pour les engins
sur pneus. L’exploitation est entieè rement meé caniseé e, avec forage par jumbos et
deé blocage par chargeuses. Le front de taille est une paroi verticale de 5 m de hauteur, aè
la base de laquelle on pratique une saigneé e de 0,5 m pour le deé gagement du minerai.
Les trous de mine sont foreé s horizontalement jusqu’aè une profondeur de 5 m.

Le volume abattu par voleé e deé pend de la surface du front de taille, mais ne saurait se
comparer aè celui obtenu avec la meé thode des gradins renverseé s. Cependant, le
rendement de l’exploitation meé caniseé e est largement supeé rieur aè celui de l’exploitation
manuelle, et la stabiliteé du toit est assureé e en meê me temps que l’abattage par le jumbo
de foration qui fore simultaneé ment les trous de deé coupage et les trous d’abattage. La
chargeuse, veé hicule eé quipeé d’une benne de grande capaciteé et monteé sur pneus larges,
est un engin bien adapteé au deé blocage et au transport sur remblai. Dans une
exploitation aè double front de taille, le jumbo de fora-tion attaque l’un des fronts tandis
que la chargeuse eé vacue les mateé riaux abattus aè l’autre front, ce qui permet d’optimiser
l’utilisation du mateé riel et d’augmenter la production.
Conférence 4

6. L’exploitation par sous niveaux abattus

La meé thode par sous-niveaux abattus se pratique en chantiers ouverts. Le remblayage


consolideé des vides permet la reé cupeé ration ulteé rieure des piliers laisseé s en place, de
sorte que l’on obtient un taux treè s eé leveé de reé cupeé ration du minerai.

Les travaux preé paratoires en vue de l’abattage par sous-niveaux sont importants et
complexes.Le gisement est deé coupeé en panneaux d’environ 100 m de hauteur, dans
lesquels sont traceé s des sous-niveaux relieé s par un plan inclineé . Les panneaux sont
ensuite subdiviseé s en chambres et piliers alternants, et une voie de desserte est traceé e aè
la base du gisement que l’on eé quipe de points de soutirage.

L’abattage par sous-niveaux laisse un vide rectangulaire dans toute l’eé paisseur
exploiteé e. La partie infeé rieure de la chambre est ameé nageé e en forme d’entonnoir, de
manieè re que les mateé riaux abattus glissent vers les points de soutirage. Des galeries
sont creuseé es dans les niveaux supeé rieurs pour le passage de l’engin de foration des
longs trous verticaux (voir figure 74.14).

La roche fragmenteé e occupant un espace supeé rieur aè son volume en place, il faut avant
de forer les trous de mine pratiquer une rouillure de quelques meè tres de largeur pour
permettre le foisonnement du minerai. On obtient cette rouillure en agrandissant une
chemineé e sur toute la hauteur de la chambre.

Commence alors la foration des trous de mine (voir figure 74.15) dans les sous-
niveaux, en suivant exactement le scheé ma eé tabli par les speé cialistes, qui preé cise le
nombre, la position, la direction et la profondeur des trous. Tous les trous du premier
niveau sont foreé s avant de passer au niveau supeé rieur. Pendant la foration au niveau
supeé rieur, les premieè res mines sont chargeé es et tireé es selon un plan de tir conçu pour
abattre en une voleé e un important volume de roche. Le minerai abattu tombe au fond de
la chambre, puis est eé vacueé par les chargeuses aux points de soutirage. En reè gle
geé neé rale, la foration des trous de mine se fait preé alablement au chargement et au tir, de
sorte que le cycle de production puisse se deé rouler sans interruption.

Figure 74.14 Exploitation par sous-niveaux, avec foration en eé ventail et chargement


aux points de soutirage

L’abattage par sous-niveaux est une meé thode d’exploitation productive, en grande
partie parce que la foration des longs trous de mine peut eê tre entieè rement meé caniseé e et
que l’appareil de foration peut travailler sans interruption. La meé thode est aussi
relativement suê re, du fait que la foration se fait en galeries, et l’eé vacuation des
mateé riaux aè partir de points de soutirage. Les travailleurs ne sont donc pas exposeé s aux
chutes de blocs.

7. La méthode par tranches montantes abattues à l’aide de charges


concentrées
De meê me que l’abattage par sous-niveaux et par chambres-magasins, l’exploitation aè
l’aide de charges concentreé es s’applique aè des gisements fortement pentus. La
technique de tir aè l’explosif est cependant diffeé rente. Le minerai est abattu avec des
charges concentreé es d’explosif placeé es dans des mines verticales de grand diameè tre
(environ 165 mm) aè preè s de 3 m de la face libre de la roche. L’explosion creé e une
excavation en forme de coê ne. Les mateé riaux abattus demeurent dans la chambre pour la
dureé e de l’exploitation, servant de souteè nement aux parois. La stabiliteé du massif n’est
pas une condition aussi incontournable que dans la meé thode des sous-niveaux abattus.

Les travaux preé paratoires sont pratiquement les meê mes que pour l’abattage par sous-
niveaux, mais ils comprennent en outre le creusement d’une galerie au toit et d’une
galerie au mur, la premieè re pour permettre la foration, le chargement et le tir de mines
en deé but d’exploitation, et la deuxieè me pour servir de surface de deé gagement du
minerai lors du tir et, eé ventuellement, d’acceè s aè une chargeuse (commandeé e aè distance
de l’exteé rieur de la chambre) pour prendre le minerai abattu aux points de soutirage.

Figure 74.15 Machine de foration de longs trous de mine


En exploitation rabattante par charges concentreé es, les trous de mine, verticaux ou
quasi-verticaux, sont geé neé ralement disposeé s suivant un quadrillage de 4 m × 4 m, et les
charges sont placeé es aè une distance calculeé e pour provoquer la formation d’une fracture
continue en dessous. Le tir deé tache une tranche horizontale de minerai d’environ 3 m
d’eé paisseur. Le minerai abattu tombe dans la chambre infeé rieure. Une partie seulement
du minerai est soutireé e, le reste demeurant dans la chambre pour soutenir les
parements durant l’exploitation. Apreè s l’abattage de la dernieè re tranche, qui emporte la
galerie supeé rieure, la chambre est videé e compleè tement et preé pareé een
vueduremblayage.

Le gisement est souvent exploiteé par chambres primaires et secondaires. Les chambres
primaires sont exploiteé es les premieè res, puis remblayeé es avec un mateé riau consolideé .
Apreè s un temps d’attente approprieé , on peut reé cupeé rer le minerai des piliers seé parant
les chambres primaires, en formant les chambres secondaires. Cette meé thode, associeé e
au remblayage consolideé , autorise une reé cupeé ration presque totale des reé serves
exploitables.
Conférence 5

7. La méthode par sous-niveaux foudroyés

L’exploitation par sous-niveaux foudroyeé s s’applique aux gisements moyennement aè


fortement pentus de grande profondeur. Le minerai doit eê tre de nature aè pouvoir eê tre
fragmenteé aè l’explosif en blocs maniables. La meé thode entraîêne l’eé boulement du toit et
l’affaissement des terrains de couverture (des barrieè res doivent eê tre mises en place
pour interdire l’acceè s de la mine).

Dans cette meé thode, la foration est immeé diatement suivie de la fragmentation du
massif rocheux aux explosifs. Le minerai et les steé riles tombent par graviteé au fond de la
chambre et sont eé vacueé s par des galeries situeé es sous le niveau exploiteé . Cette meé thode
est consideé reé e comme suê re, puisque les mineurs travaillent toujours dans des espaces
ayant la dimension d’une galerie.

Les travaux preé paratoires sont importants. Des galeries d’acceè s doivent eê tre traceé es
dans le gisement aè intervalles verticaux assez rapprocheé s (de 10 aè 20 m) et suivant une
disposition deé termineé e. Celle-ci est la meê me aè tous les sous-niveaux, sauf qu’elle est
leé geè rement deé caleé e d’un sous-niveau aè l’autre, de sorte que les galeries d’un sous-
niveau donneé se trouvent entre celles du sous-niveau supeé rieur. Une coupe verticale
montrerait une disposition en losanges, avec un espacement reé gulier dans le sens
horizontal et dans le sens vertical. Bien que les travaux de creusement soient ici
importants, il s’agit d’une opeé ration simple qui se preê te bien aè la meé canisation. Le
creusement simultaneé de plusieurs galeries aè diffeé rents sous-niveaux implique une
utilisation optimale du mateé riel.

Lorsque la preé paration d’un sous-niveau est termineé e, de longs trous de mine verticaux
sont foreé s en eé ventail au plafond des galeries. La foration une fois termineé e aè ce sous-
niveau, l’engin de foration est ameneé au sous-niveau infeé rieur.
Le tir de mines fragmente la roche, qui se disloque du toit et tombe verticalement sur le
mur du sous-niveau infeé rieur, en laissant un front droit. Une coupe verticale montrerait
des chantiers en escalier, ouè les travaux aè chaque sous-niveau sont en avance d’une
opeé ration sur ceux du sous-niveau infeé rieur.

Les mateé riaux foudroyeé s renferment un meé lange de minerai et de steé riles. Les premiers
mateé riaux eé vacueé s par la chargeuse sont constitueé s exclusivement de minerai. Au fur et
aè mesure que le deé blocage progresse, la proportion de steé riles augmente. Lorsque
l’opeé rateur juge qu’elle est trop eé leveé e, il passe au chantier suivant. Pendant ce temps,
les boutefeux preé pareront la prochaine voleé e.

Les chargeuses, disponibles en diverses capaciteé s, sont parfaitement adapteé es aux


travaux de deé blocage des sous-niveaux; leur benne une fois remplie, elles transportent
les mateé riaux aè quelque 200 m, les deé versent dans la chemineé e d’eé vacuation et
retournent au chantier pour un nouveau chargement.

Le foudroyage par sous-niveaux est caracteé riseé par un scheé ma reé gulier et des
opeé rations reé peé titives (creusement de galeries, fora-tion, chargement et bourrage de
trous, tir de mines, chargement et transport du minerai) reé aliseé es de façon
indeé pendante. L’exploitation se deé roule en continu d’un sous-niveau aè l’autre, de sorte
que les eé quipes et le mateé riel travaillent avec le maximum d’efficaciteé . En fait, la mine
est semblable aè une usine organiseé e en secteurs. La meé thode est toutefois moins
seé lective que les autres et le taux d’extraction du minerai n’est pas des plus eé leveé s. Les
mateé riaux foudroyeé s contiennent quelque 20 aè 40% de steé riles, et la perte de minerai
peut varier entre 15 et 25%.

8. L’exploitation par foudroyage de blocs

Le foudroyage de blocs est une meé thode d’exploitation aè grande eé chelle, qui convient
aux massifs de grandes dimensions dans chaque direction, d’un volume de l’ordre de
100 millions de tonnes et aptes aè la deé sagreé gation (il faut que les tensions internes
favorisent la deé sagreé gation de la masse apreè s deé pilage d’une tranche de minerai aè la
base du bloc). On peut extraire, d’une mine exploiteé e par cette meé thode, de 10 aè 30
millions de tonnes de minerai par anneé e. Les conditions d’application de la meé thode en
limitent l’utilisation aè quelques gisements dans le monde; elle est utiliseé e notamment
dans quelques mines de cuivre, de fer, de molybdeè ne et de diamant.

Le terme blocs se rapporte au deé coupage des uniteé s d’exploitation. Le gisement, en


effet, est deé coupeé en uniteé s de grandes dimensions, les blocs, qui renferment chacun un
volume de minerai repreé sentant plusieurs anneé es de production. Le foudroyage est
provoqueé en pratiquant une saigneé e horizontale aè la base du bloc. Des forces
tectoniques naturelles consideé rables, semblables aè celles qui causent le deé placement
des continents, creé ent dans le massif des tensions qui provoquent la dislocation des
blocs en fragments de taille permettant leur passage vers les points de soutirage.
Souvent, cependant, les mineurs doivent intervenir pour morceler les fragments trop
gros.

L’exploitation par foudroyage de blocs neé cessite une planification aè long terme et des
travaux preé paratoires importants, comprenant le traçage d’un reé seau complexe de voies
sous le bloc aè extraire. Les travaux varient d’une mine aè une autre, mais comprennent
geé neé ralement le sous-cavage du bloc, le deé coupage de la base en entonnoirs, le
creusement de chemineé es pour la descente du minerai aux points de soutirage,
l’installation de cribles pour retenir les fragments trop gros et le chargement dans les
berlines.

La base du bloc sous la saigneé e est deé coupeé e en entonnoirs pour conduire le minerai
foudroyeé vers les chemineé es dans lesquelles il descend par graviteé au niveau de
soutirage; il est repris par des chargeuses et transporteé aux chemineé es d’eé vacuation.
Les fragments trop gros pour la benne des chargeuses sont morceleé s aè l’explosif aux
points de soutirage; d’autres, moins gros, sont deé biteé s sur les cribles. Ceux-ci, constitueé s
d’un grillage de grosses barres paralleè les, servent aè retenir les fragments de dimension
excessive et sont d’un emploi courant dans les mines exploiteé es par blocs foudroyeé s; le
morcellement se fait de plus en plus souvent par voie hydraulique.

Les excavations pratiqueé es dans une mine exploiteé e par blocs foudroyeé s sont soumises
aè de fortes pressions du terrain. Aussi les puits et les galeries doivent-ils avoir la plus
petite section praticable, ce qui n’eé limine pas pour autant la neé cessiteé d’un boulonnage
ou d’un gunitage pour assurer l’inteé griteé du chantier.
Exeé cuteé correctement, le foudroyage de blocs est une meé thode peu couê teuse et
productive. La difficulteé reé side dans la preé diction du comportement du massif. De plus,
l’envergure des travaux preé paratoires creé e des deé lais importants avant le deé but de la
production, deé lais qui peuvent avoir un effet neé gatif sur les projections financieè res des
investisseurs.

Conférence 6

9. L’exploitation par longues tailles

Les longues tailles conviennent aux gisements en couches de forme reé gulieè re,
d’eé paisseur reé duite et de grande extension horizontale (par exemple une veine de
charbon, une couche de potasse ou les «reefs», ces bancs de conglomeé rats aurifeè res
exploiteé s en Afrique du Sud). C’est l’une des principales meé thodes utiliseé es pour
l’extraction du charbon. Le minerai est abattu par tranches sur un front se deé plaçant
paralleè lement aè lui-meê me dans la veine. Une alleé e est maintenue ouverte au front de
taille, et on laisse le toit s’eé bouler aè l’arrieè re-taille aè une distance suê re des mineurs et de
leur mateé riel.

Les travaux preé paratoires comprennent le traçage des galeries d’acceè s aux chantiers et
de transport du minerai au puits d’extraction. La couche aè exploiter eé tant d’eé paisseur
reé duite et de grande extension horizontale, il est geé neé ralement possible de l’exploiter
par un reé seau assez simple de galeries. Les galeries de roulage sont traceé es dans la
couche meê me. La distance entre deux galeries de roulage voisines deé termine la
longueur du front de taille.

Le remblayage

Le remblayage des chambres vides empeê che la roche encaissante de s’effondrer. Il


conserve au massif rocheux sa stabiliteé intrinseè que, ce qui, d’une part, garantit la
seé curiteé des mineurs et, d’autre part, autorise une meilleure exploitation du gisement.
Le remblayage est surtout associeé aè l’exploitation par tranches montantes, mais il se
pratique aussi lorsque sont utiliseé s les sous-niveaux abattus ou l’abattage par charges
concentreé es.

La meé thode traditionnelle consiste aè deé verser les deé blais de traçage dans les chambres
vides plutoê t que de les remonter aè la surface. En exploitation par tranches montantes
remblayeé es, par exemple, la roche steé rile est eé tendue dans la chambre vide au moyen de
racleurs ou de bulldozers.

En remblayage hydraulique, on utilise comme remblai les reé sidus de l’atelier de


concentration du minerai, qui sont ameneé s au fond par des trous foreé s garnis de
plastique. Les reé sidus sont d’abord deé -schlammeé s pour ne retenir que la fraction
grossieè re, soit le sable, qui est veé hiculeé en suspension dans l’eau, aè une concentration
d’environ 65% de sable. Un liant hydraulique ajouteé aè la dernieè re couleé e consolide la
surface du remblai, qui forme alors une aire de roulement assez lisse pour permettre la
circulation des engins sur pneus.

En abattage par sous-niveaux et en exploitation rabattante par charges concentreé es,


les chambres vides sont remblayeé es avec du sable et de la roche. La roche, extraite d’une
carrieè re aè proximiteé de la mine, est concasseé e et cribleé e, puis ameneé e au fond par des
chemineé es speé cialement preé vues aè cette fin (les chemineé es aè remblai) et transporteé e
aux chantiers par camions. Pour les chambres primaires, un coulis de ciment et de
cendres volantes est projeteé sur le remblai avant sa mise en place. Ce liant consolide le
remblai, de sorte qu’il forme un pilier artificiel permettant l’exploitation de chambres
secondaires. Le remblai de ces chambres n’est geé neé ralement pas consolideé , sauf les
dernieè res couches qui servent de surface de roulement pour l’eé vacuation du minerai.

Le matériel des exploitations souterraines

La meé canisation des mines souterraines progresse partout ouè les conditions le
permettent. Les engins sur pneus aè moteur diesel, aè quatre roues motrices articuleé es,
sont d’un emploi courant dans les chantiers du fond (voir figure 74.16).

Le jumbo pour les forages de développement


Cet engin est indispensable dans une mine; il est utiliseé pour tous les travaux de
creusement en massif rocheux. Il comporte des perforatrices hydrauliques monteé es sur
un ou deux bras orientables. Graê ce aè cet engin, un opeé rateur travaillant seul peut forer
60 trous de mine de 4 m de profondeur en quelques heures.

L’appareil de foration au front

Cet engin (voir figure 74.15) fore des trous disposeé s en eé ventail dans les galeries
d’exploitation, couvrant une grande surface et permettant d’abattre un volume
important de minerai. Il est utiliseé en abattage par sous-niveaux, en foudroyage de sous-
niveaux, en foudroyage de blocs et en exploitation rabattante par charges concentreé es.
Il est eé quipeé d’une puissante perforatrice hydraulique et d’un carrousel de rallonges,
que l’opeé rateur commande aè distance et en seé curiteé .

Figure 74.16 Engin de foration de faible encombrement

Le chargeur de trous de mine


Le chargeur de trous de mine est un compleé ment indispensable du jumbo de foration. Il
comporte une plate-forme de service aè commande hydraulique, un reé servoir d’explosif
ANFO (nitrate d’ammonium et fioul) sous pression et un flexible de chargement, ce qui
permet aè l’opeé rateur de charger une voleé e en treè s peu de temps. Des deé tonateurs Nonel
de mise aè feu non eé lectrique peuvent eê tre mis en place en meê me temps, pour reé gler la
chronologie de la mise aè feu.

La chargeuse

La chargeuse (voir figure 74.10) est un veé hicule aè usages multiples, utiliseé notamment
pour l’eé vacuation du minerai et la manutention des mateé riaux. Elle existe en diverses
dimensions, de sorte que les mineurs peuvent choisir le modeè le le plus approprieé aè la
situation ou aè la taê che aè exeé cuter. Contrairement aux autres engins aè moteur diesel
utiliseé s dans la mine, la chargeuse fonctionne le plus souvent aè plein reé gime durant de
longues peé riodes, et cela sans interruption. C’est ainsi qu’elle produit des quantiteé s
importantes de fumeé es et de gaz d’eé chappement. Le systeè me d’aeé rage doit eê tre capable
de diluer et d’extraire ces polluants, de manieè re aè satisfaire aux normes de qualiteé de
l’air dans les aires de chargement.

Le roulage souterrain

Le minerai est transporteé des chantiers d’abattage aè une station de culbutage situeé e aè
proximiteé du puits d’extraction. Pour le transport sur de plus longues distances, des
galeries de roulage speé ciales sont ameé nageé es, souvent avec voies ferreé es pour le
transport par trains de berlines. Le roulage sur rails avec locomotives eé lectriques est
plus efficace et moins polluant que les camions diesel; il permet de transporter de plus
gros volumes de minerai sur de plus longues distances.

La manutention du minerai

Des chantiers au puits d’extraction, le minerai passe par plusieurs postes ouè il subit des
manutentions diverses.

Le racleur est un engin de deé blayage constitueé d’un godet traîêneé sur le sol qui prend les
mateé riaux abattus et les transporte aè la chemineé e d’eé vacuation. Le godet est muê par un
systeè me de tambours, de caê bles et de poulies. Le racleur ne neé cessite aucune
preé paration du plancher; il peut prendre le minerai sur le tas tel qu’il est.

La chargeuse est un veé hicule sur pneus aè moteur diesel qui transporte une charge
correspondant aè la capaciteé de sa benne, du tas aè la chemineé e d’eé vacuation.

La cheminée d’évacuation est une voie verticale ou fortement inclineé e dans laquelle le
minerai descend par graviteé . Plusieurs chemineé es peuvent eê tre ameé nageé es coê te aè coê te et
relieé es aè la base par une bande transporteuse collectrice, ce qui permet d’acheminer le
minerai des niveaux supeé rieurs vers un unique point de soutirage au niveau de roulage.

La chemineé e d’eé vacuation est fermeé e aè sa base par une trappe. En reè gle geé neé rale, elle
deé bouche juste au-dessus de la galerie de roulage, de sorte qu’aè l’ouverture de la trappe
le minerai tombe directement dans les berlines.

A proximiteé du puits d’extraction se trouve une station de culbu-tage, ouè les berlines
deé versent leur charge dans un silo de stockage. La station de culbutage est munie d’une
grille qui retient les blocs de dimension excessive. Ceux-ci sont deé biteé s aux explosifs ou
par pression hydraulique. Un concasseur primaire peut eê tre installeé en aval de la grille,
pour reé duire le calibre des mateé riaux. A la base du silo aè minerai se trouve une trémie
doseuse qui assure automatiquement que le volume et le poids de la charge qui sera
deé verseé e dans le skip ne deé passent pas la capaciteé de celui-ci, ni celle du treuil
d’extraction. Lorsque le skip, une benne eé leé vatrice, arrive aè la recette, le fond de la
treé mie doseuse s’ouvre pour le remplir. Le skip chargeé est remonteé aè la surface par le
treuil d’extraction, ouè il se vide par ouverture du fond dans une treé mie de stockage. La
manœuvre du skip peut eê tre commandeé e automatiquement, l’opeé ration eé tant surveilleé e
par teé leé vision en circuit fermeé .

Par : Hans Hamrin

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