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CHAPITRE I : GENERALITES

I. L’ACTIVITE MINIERE

L’activité minière a depuis toujours influencé l’activité humaine. Elle a, même, été un repère pour
apprécier le progrès de l’humanité. L’activité minière a permis de définir des époques dans la
préhistoire et l’histoire. En effet, la période pendant laquelle l’homme a taillé de véritables outils
dans la pierre est appelée l’âge de la pierre taillée ou le paléolithique. L’homme a ensuite poli la
pierre, ce fut l’âge de la pierre polie ou le néolithique.

Plus tard les hommes ont découvert qu’en chauffant du minerai de fer dans de grands fours appelés
haut-fourneaux, on obtient du fer avec lequel il était facile de fabriquer des outils et des armes. La
fabrication d’outils métalliques à base de fer et de métaux correspond à l’âge de fer ou l’âge des
métaux ou l’ère moderne. Actuellement les produits dérivés de l’activité minière constituent, à n’en
point douter, des données vitales dans notre vie de tous les jours.

On peut citer en effet le gaz, le charbon, le pétrole comme source d’énergie ; les pierres, le sable, le
ciment, le fer comme matériaux de structure ; le nitrate, le soufre, le potassium, le phosphate
comme engrais ; l’or, le platine, l’argent, la colombo-tantalite comme métaux précieux, le diamant,
l’émeraude, le saphir, le rubis comme pierres précieuses. L’activité minière reste incontournable
dans l’activité humaine.

II. IMPORTANCE DE L’ACTIVITE MINIERE

Si l’activité minière se révèle importante dans le développement de la culture humaine, il est alors
évident, qu’elle soit d’une importance capitale dans le développement d’un pays.
Le développement d’un pays se mesure par son degré de consommation de produits miniers. Les
infrastructures, les transports, les communications, les machines, l’énergie ont connu un essor
remarquable grâce à l’industrie minière.

L’agriculture à connu un développement, en partie, grâce aux engrais. L’importance des minéraux
dans la société moderne, leur mise en valeur, leur production ont une influence considérable sur la
politique et l’économie tant à l’échelle nationale ou internationale. L’industrie minière permet
d’approvisionner le marché mondial en matières premières.

III. EVOLUTION DES TECHNIQUES MINIERES

Les premiers mineurs ou mineurs primitifs, les hommes du néolithique par exemple, travaillaient
avec leurs mains. Et le matériel sur lequel ils travaillaient était les pierres, les os et les bois. Après
les sociétés qui ont suivi, nettement mieux organisées, utilisaient les esclaves comme main d’œuvre.
Le bois était utilisé pour le chauffage. L’abattage se faisait sans explosif. Les souterrains étaient
éclairés par des bougies de fortune. Avec la révolution industrielle du 19e siècle, il y a une forte
demande de minéraux, ce qui a suscité de nouvelles techniques.
Il y a eu par exemple, l’introduction de la poudre noire comme explosif qui a permis d’abattre une
quantité considérable de matériau. On a pu observer l’apparition de la machine à vapeur et air
comprimé pour remplacer l’énergie humaine. Il y a eu les machines électriques, avec l’invention de
l’électricité. Cela a accru la mécanisation et rendu les machines plus performantes et plus flexibles.
On a pu observer la réouverture d’anciennes mines souterraines mises en veilleuses par défaut de
technologie appropriée.

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En effet, les conditions de ventilation en souterrain ont été améliorées. La rénovation des techniques
a considérablement amélioré les conditions de travail des mineurs et a également augmenté les
cadences de production qui atteignent plusieurs milliers de tonnes par jour.

IV. L’AVENIR DE L’ACTIVITE MINIERE

L’homme dépend et continue de dépendre de l’utilisation des minéraux dans divers domaines.
Avec le progrès technologique il y aura toujours une demande croissante de minéraux dans le but de
produire davantage une grande variété d’éléments dans certains domaines comme l’aéronautique,
les engins spatiaux pour ne citer que ceux-là. Cet objectif sera atteint par une amélioration des
techniques d’exploration et une meilleure compréhension de la genèse et des méthodes de recherche
des dépôts en profondeur.

Il s’agit de trouver des méthodes d’exploitation relativement économiques dans les cas des
gisements à faibles teneurs. Car les gisements se font de plus en plus rares. Tant que les minéraux
(exemple : pétrole, gaz, nitrate, soufre, argent, platine etc.…) intervenant dans l’activité humaine
n’ont pas trouvé de substituts artificiels, tant qu’il existera des hommes, l’activité minière vivra. Il y
aura bien évidemment, toujours une demande soutenue de techniciens supérieurs et d’ingénieurs.

V. DEFINITION DE QUELQUES TERMES MINIERS

- Minéral : c’est un corps chimique, inorganique, naturel se présentant sous forme de solide cristallin. Il
se définit par sa composition chimique et par son mode d’arrangement des atomes.
- Substances minérales : c’est une substance amorphe ou cristalline solide ou liquide ou gazeux ou
substance organique fossilisée.
- Minéralisation : c’est une concentration locale de substances.
- Minéralogie : c’est une science qui étudie des minéraux. Elle s’intéresse aussi bien à l’aspect
macroscopique des minéraux (couleur, densité, forme…) qu’a leurs propriétés physicochimiques et leur
structure intime (cristallographie). Elle est à la fois une science d’observation et une branche de la
physique et de la chimie.
- Gangue : c’est l’ensemble des constituants d’un minerai qui ne présentent pas d’intérêt économique.
- Gîte : concentration minérale ou fossile.
- Gisement : un gisement c’est tout gîte exploitable dans les conditions économiques du moment.
- Minerai : c’est un ensemble rocheux contenant des substances utiles en pourcentage suffisant pour
justifier une exploitation.
- Ressources : ce sont des gîtes connus éventuellement exploitables ou gîtes inconnus d’existence
vraisemblable au regard de la géologie du secteur.
- Placer : gîte détritique d’or, de diamant ou d’autres pierres et métaux précieux.
- Prospection : c’est l’ensemble des opérations mettant en œuvre des méthodes d’investigation
itinérantes de surface en vue de déceler les indices ou des concentrations de substances minérales ou
fossiles utiles.
- Exploitation : c’est l’ensemble des opérations ou travaux ayant pour but d’extraire des substances
minérales pour en disposer à des fins utilitaires.
- Mines : ce sont des zones où on exploite des substances utiles autres que les matériaux rocheux soit à
ciel ouvert ou en souterrain.
- Teneur limite : c’est la teneur en dessous de laquelle le gisement n’est plus économiquement rentable.
Quelquefois appelée teneur de coupure.
- Amorphe : mou, inactif sans énergie.
- Cristal : substance minérale ayant naturellement une forme géométrique bien définie.
- Organique : relatif aux organes.
- Organe : c’est la partie d’un corps vivant qui remplit une fonction utile à la vie.
- Roche : masse minérale présentant une homogénéité de composition et de structure.

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CHAPITRE II : DIFFERENTES PHASES DE L’EXPLOITATION MINIERE

INTRODUCTION

L’industrie minière se résume en deux grandes opérations :

- la recherche ou l’exploration minière

- l’exploitation minière.

La première opération se charge de démontrer un gisement c'est-à-dire un ensemble rocheux dans


lequel se trouve une substance minérale utile en quantité suffisante pour justifier une exploitation.

Ensuite vient l’exploitation qui consiste à mettre en œuvre des travaux, des techniques pour extraire
la ou les substances minérales utiles pour en disposer à des fins utilitaires.

La recherche minière se fait selon plusieurs phases. On dénombre cinq (5) :

- la documentation ou approche du sujet ;


- la recherche d’indices et d’anomalies ;
- contrôle d’indices et d’anomalies ;
- la reconnaissance du corps minéralisé ;
- l’évaluation du gisement.
L’évaluation du gisement nous permet de calculer les réserves, de préciser les fourchettes, tonnage,
teneur, de définir le traitement approprié, de choisir la méthode d’exploitation et d’étudier la
rentabilité du projet. Si le projet est rentable et que les capitaux sont réunis, alors on passe à la
grande opération d’exploitation.

L’exploitation se charge d’amener le gisement à des fins utilitaires et commerciales. Elle se fait en
cinq phases :

- le développement ;
- l’extraction ;
- le chargement et le transport ;
- le traitement ;
- la commercialisation.

Le cours d’exploitation minière s’intéresse aux 3 premières phases essentiellement, le traitement


faisant l’objet d’un cours à part entière.

NOTION DE CALCUL DE RESERVES

 Calcul de la teneur moyenne pondérée.

Le gisement est divisé en plusieurs panneaux caractérisés par des teneurs spécifiques.

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1 2 3
t1 t2 t3

L1 L2 L3
i

ti tn

Li Ln
n

Surface couverte
par le gisement

Chaque panneau est caractérisé par sa longueur L et sa teneur t. La teneur moyenne pondérée est
égale : Tmp

 Calcul de la surface du corps minéralisé

Le corps minéralisé n’est pas généralement rectangulaire. Par ailleurs le corps est enfoui, ce qui fait
que la surface du corps au sol est une projection.

Largeur ou
épaisseur Longueur (L)
(e ou l)

S la surface du corps minéralisé est égale :

S= L x l

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S= L x e

 Calcul du volume du corps minéralisé V

Schématisons une coupe du corps minéralisé

Surface du sol

Epaisseur

Du corps minéralisé à divers points, appelons E l’épaisseur moyenne pondérée du bloc de minerai.
Le volume du corps minéralisé V.

V=S x E

S étant la surface du corps minéralisé.

 Calcul du tonnage du minerai

Soit d la densité du minerai.

Le tonnage T se calcule de la manière suivante :

T= V x d

 Calcul de la quantité de minéral utile dans le corps minéralisé

Q= T x Tmp

Tonnage Teneur moyenne


pondérée

I. LE DEVELOPPEMENT

Le développement est le stade qui existe entre la recherche minière et l’extraction. Une fois la
recherche minière terminée, il est soit confirmée, l’existence ou non d’un gisement .Si l’on décide

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d’exploiter le gisement, la phase qui précède l’extraction qui est l’enlèvement du minerai du sol est
le développement. C’est l’ensemble des travaux préparatifs à l’extraction.

Le développement peut varier d’un gisement à un autre compte tenu :

- de l’environnement où se trouve le gisement (réseau hydrographique, voies d’accès)

- configuration géologique du gisement (couche, filon, amas, placer etc.….)

1°) Repérage sur le terrain des blocs à exploiter et leur débroussaillement

Il faut dégager la zone à exploiter de toute végétation, la rendre accessible soit par des dozers ou des
machettes (en exploitation artisanale).

2°) Protection contre les inondations

Lorsqu’il s’agit de dépôts de vallée, il y a lieu de canaliser ou même de détourner la rivière si elle
est peu importante.

Pour les rivières à grand débit, on commence par élever une solide digue de protection le long de la
rive, après quoi, on se protège en amont et en aval par des digues transversales partant de la rivière
et allant jusqu’aux zones minéralisées.

Ces digues sont généralement faites au moyen du stérile enlevé à la surface des blocs, ce qui peut
entamer en même temps les travaux de découverture. Après, il est bon de les renforcer en les
garnissant de gravier provenant des refus de l’unité de traitement. Les machines utilisées pour ces
travaux sont des dozers ou tracteurs ou des bouteurs débardeurs.

3°) Evaluation des eaux de ruissellement ou d’infiltration

Ceci se fait possible par drainage vers un point bas, sinon par pompage (exhaure) des eaux amenées
dans un réservoir creusé dans le sol à un endroit où celui-ci présente une bonne consistance (bed-
rock).L’assèchement convenable de l’aire à exploiter revêt une importance d’autant plus
considérable que le chantier sera mécanisé et qu’il faudra créer des routes pour la circulation des
gros engins d’excavation et de transport.

4°) La création de routes d’accès

L’exploitation nécessite la création de routes solides et bien étudiées tant pour la mise en place du
matériel des laveries en unités de traitement que pour l’accès des fronts d’excavation et des terrils.

Le tracé des routes est effectué par des dozers et des niveleuses.

Les dozers font des travaux d’excavation et des remblais nécessaires ; les niveleuses parachèvent le
profil et font l’entretient.

Dans le cas d’une exploitation souterraine, il ya le fonçage des puits ascendants et le percement des
galeries d’avancement.

5°) Installation des laveries

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Une plate forme sur élevée est aménagée dans une aire déjà exploitée ou non minéralisée.
C’est un lieu nettoyé aplani par des dozers et des niveleuses.

On veille essentiellement aux possibilités d’adduction d’eau industrielle, d’évacuation des boues et
de mise à treilles des produits de la laverie.

II. EXTRACTION

L’extraction est l’opération qui a pour objet de tirer hors du sol le minerai, le séparer du sol pour
l’emmener à la laverie ou à l’unité de traitement. Très souvent le minerai est couvert de stérile. Il y
aura donc 2 phases dans l’extraction :

- L’enlèvement du stérile

- L’extraction du minerai

1°) Enlèvement du stérile

L’enlèvement du stérile appelé aussi découverture se fait au moyen d’engins mécaniques. Il s’agit
de mettre à nu le minerai en enlevant la couverture stérile qui est au dessus.
Si la couverture est importante, l’enlèvement se fera par gradin. Nous examinerons successivement
les moyens d’excavation et de transport mis en action.

a) Travaux préliminaires

Il s’agit de :

- La reconnaissance du terrain, la délimitation du nouveau chantier et le traçage de la 1 ère


coupe. L’agent aura intérêt à prendre comme repères les puits et sondages de prospection,
après identification complète et certaine. Lors d’une découverture de chantier, l’ancien front
d’exploitation constituera un excellent point de départ.

- Avant tout autre travail et pour permettre aux engins d’attaquer le stérile, il sera nécessaire
de débarrasser le sol de divers obstacles, arbres, broussailles et même ferrailles ; des
tournadozers et niveleuses entreront en action.

- Simultanément et par les mêmes moyens, une route d’accès sera aménagée au niveau du 1 er
gradin ; cette route sera soigneusement drainée grâce à une pente calculée.

- Par les voies du service électrique, une ligne sera tirée du poste abaisseur de tension le plus
proche jusqu’à la limite du chantier. On veillera à ce que les poteaux et câble ne gênent pas
l’accès du chantier, ni le développement ultérieur de l’excavation.

- Après avoir creusé un drain de protection parallèle au 1 er front de taille, la pelle pourra être
amenée à pied d’œuvre.

b) Découverture par pelle en butte

La pelle prendra position au niveau du 1er gradin, au point le plus bas du front. Afin d’aménager
une plate forme de départ, la pelle entamera le travail au niveau du1er gradin et stérile des premiers
rejets sera déversé en contre bas. Un gradin est une partie du mort-terrain ou du gisement que l’on

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enlève ou extrait de manière autonome et qui est desservie par les moyens de transport. En plus de
la pelle, un dozer permettra d’obtenir une aire horizontale suffisante pour la manœuvre des engins
de transport.

La première coupe sera réalisée par attaque frontale. Dès lors, on veillera particulièrement :

- à placer les chenilles de la pelle perpendiculaire au front à excaver ;

- à disposer le travail sur un front suffisamment large pour répartir les engins de transport de
part et d’autre de la pelle sans qu’ils ne soient menacés par les éboulements.

- garder le niveau d’excavation à peu près horizontal (très légère pente : 1%) ;

- à maintenir une hauteur de front ne dépassant pas les possibilités de la pelle. Simultanément
avec la découverture, on réalise l’enlèvement et le transport par engins du stérile excavé.

c) Découverture par dragline

Inversement à la pelle butte, la pelle en drag line excave en fouille, c'est-à-dire en contre- bas du
niveau de la surface d’appui. Le rendement de l’engin dépend particulièrement de sa stabilité. Il
faudra par conséquent veiller à le faire travailler sur terrain horizontal, ferme et donc bien drainé. La
pelle en drag line est utilisée soit pour achever la découverture du gravier dans les endroits
difficilement accessibles aux pelles en butte, soit à l’excavation de stérile ou d’engins de transport.
La pelle en drag line est aussi utilisée pour le nettoyage des couches minces. Elle est encore
employée à élever des digues et à creuser des canaux ; elle travaille alors en rejet direct sans engins
de transport.

d) Manœuvre des engins de transport

Les engins de transport utilisés sont généralement les camions-bennes, les scrapers (tournascrapers
ou tournarockers).Ils longent le front en sens inverse de l’avancement de l’excavation et viennent
s’arrêter à hauteur de la pelle sans devoir effectuer de marche arrière.

Cela constitue une sécurité accrue et gain de temps. L’engin chargé repart en ligne droite et est
immédiatement suivi d’un autre chargement. Cette méthode permet une rotation continue, une
excavation aisée avec angle de rotation souhaité (vision de 90°), un nettoyage rapide de la voie de
déplacement, un avancement de la pelle en ligne droite, bref contribue largement à l’amélioration
du rendement de la pelle.

Pour faciliter les manœuvres des engins de transport à proximité de la pelle, on sollicitera
l’intervention, selon les besoins de dozers et niveleuses. Ceux-ci interviendront aussi utilement
après de fortes pluies, pour dégager les voies d’accès de la boue qui s’y serait accumulée. Les
tournarockers ou tournascrapers ou tournapelles effectuent normalement les opérations
d’excavation, de transport et d’étalement des terres. Ils sont aussi utilisés pour la construction de
route, le nivellement, le compactage etc.… Le chargement, le déchargement s’effectuent pendant la
progression et par l’avant de la benne « scraper » munie d’une lame, d’un tablier de retenue et d’un
fond mobile.

e) Convoyeur

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Le transport des terres enlevées s’effectue jusqu’au terril par une succession de convoyeurs qui
peuvent atteindre des longueurs de plusieurs milliers de mètres. Les convoyeurs se déplacent à la
vitesse de quelques mètres par seconde (4m/sec). Les divers convoyeurs sont reliés électriquement
entre eux par des relais qui assurent leur mise en marche successive.

Les convoyeurs sont alimentés par des excavatrices à godets et rotopelle. Cela peut se faire
autrement par les engins de transport classiques tels que les camions- bennes ou les scrapers. Les
convoyeurs sont liés à ces excavatrices.

2°) extraction du minerai

L’extraction du minerai tient compte de la nature et de la caractéristique mécanique de la roche. Si


la roche ne peut être attaquée mécaniquement par des engins de chargement parce qu’elle offre une
résistance trop grande il va falloir procéder à sa déconsolidation pour pouvoir l’extraire. Cette
déconsolidation se fait à l’aide d’explosifs qu’ont introduit à l’intérieur de la roche par
l’intermédiaire d’un trou. Si les roches sont tendres pour être attaquées directement, les opérations
d’extraction vont se confondre avec celles du chargement.

Les roches tendres supposent les schistes, charbon, phosphates, placers, etc.……
Nous allons nous intéresser particulièrement à l’extraction des roches tendres.

a) Travaux préliminaires

Avant d’attaquer le front, on aura pris les mêmes précautions que pour le stérile, quand à
l’évacuation des eaux de ruissellement, aux éventuelles nécessités, à l’aménagement de la plate
forme et de l’aire de manœuvre des engins de transport.

b) Excavation

L’excavation proprement dite du gravier par pelle en butte ou drag line diffère fort peu du stérile.
Précisons ci-dessous les variantes utiles :

- la pelle excavera par couches minces et régulièrement de façon à bien désagréger la matière.

- en cas de couches très dures il est intéressant de foisonner la matière pendant les temps
morts et même en passe régulières. Eventuellement on pourrait équiper les godets de dents
moins longues.

- on recommandera à l’opérateur de ne pas charger les gros blocs dans les bennes, mais de les
déposer sur le côté.

- l’opérateur évitera également de sous-caver ou de laisser des surplombs.

- l’avancement normal du front se fera par tranches parallèles de quelques mètre de large.

En outre si au stérile, il n’est question que d’évacuation de terre, au gravier il faut tenir compte de la
laverie ou de l’unité de traitement et tout particulièrement de la régularité de son alimentation.

III. CHARGEMENT

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Une fois le minerai excavé ou abattu, il faut le charger sur les équipements de transport pour
l’emmener à la laverie ou à l’unité de traitement. Les équipements utilisés sont les suivants :

1) Chargeuses frontales

a) Chargeuses frontales à chaines ou chenilles

Ces chargeuses interviennent dans les zones marécageuses difficilement praticables. Elles chargent
par devant à l’aide d’un godet.

b) Chargeuses sur pneus

Elles opèrent dans les zones où les conditions sont moins difficiles. Le lieu de travail est propre
permettant un déplacement rapide de l’engin. Les matériaux doivent être suffisamment fragmentés.
Les chargeuses frontales sont utilisées généralement dans le cas de roches dures abattues à
l’explosif.

2) Chargeurs continus

Généralement utilisés dans les minerais à roches tendres, l’excavation est en même temps le
chargement. Les engins d’excavation deviennent des engins de chargement. Il n’y a pas
d’interruption entre l’excavation, le chargement et le transport.

IV. TRANSPORT

1) Les camions-bennes, les décapeuses ou scrapers

a) Camions-bennes ou tombereau

Dans les mines à ciel ouvert, les Camions-bennes ou tombereaux, nom donné par les fabricants eux-
mêmes sont souvent utilisés pour le transport du minerai et des matériaux extraits.

Les tombereaux sont plus adaptés pour le transport des minerais et plus facilement reconvertissables
pour d’autres besoins. Les camions ont l’avantage de négocier facilement les côtes abruptes ; mais
présentent l’inconvénient de coûter relativement cher sur de longues distances.

La distance de l’extraction à la laverie ne doit pas dépasser 4 ou 5 km (ce chiffre est facultatif).
Les routes doivent être bonnes pour assurer le maintient des rues. Les voies doivent être reprofilées
et nivelées constamment

b) Les décapeuses ou scrapers

Seules ou en combinaison avec d’autres machines, ces décapeuses s’acquitteront de toutes les
tâches de terrassement, de décapage, et de chargement par élévateur.
Moins rapide que les tombereaux, il est souhaitable de les utiliser sur de courtes distances. Les
décapeuses présentent l’avantage de s’auto charger et d’alimenter la laverie de manières uniforme.

2) Les convoyeurs

Après les tombereaux et les scrapers, les convoyeurs sont les modes de transport les plus utilisés.
Les convoyeurs offrent l’avantage de transporter de grands volumes et tonnages sur de longues

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distances à des coûts réduits. L’installation des convoyeurs nécessite par contre de gros
investissements.

Il est donc souhaitable d’installer des convoyeurs si la durée prévisionnelle de la mine est
relativement longue. Le matériau doit être concassé et réduit en petite taille.

3) Les Trains

Ils permettent le transport de gros volumes et de gros tonnages sur une longue distance à un coût
bien moindre par tonne transportée. Les coûts d’investissement sont très élevés, la zone de transport
doit être relativement plate car le train ne peut pas gravir une pente de plus de 3%. Les trains sont
convenables pour les mines de longues durées (30 à50 ans).

En général le transport par train est moins cher pour une longue distance.
Il en est de même pour les convoyeurs. Mais les camions et les scrapers sont destinés aux courtes
distances.

V. LE TRAITEMENT

C’est la phase de l’exploitation ou le minéral utile est récupéré pour être commercialisé.

VI. COMMERCIALISATION

Comme tout produit, les produits dérivés de l’industrie minière sont soumis à la vente. La
commercialisation de l’or, du diamant ou de tout autre produit minier est organisée et régie par une
règlementation. Il ya bien évidemment un marché qui comprend producteurs, vendeurs et acheteurs.
Ce sont, soient des individus ou des personnes morales (depuis de petites entreprises jusqu’aux
multinationales). Dans le cas de ce cours, nous allons étudier le circuit de commercialisation de l’or
et du diamant, les deux produits miniers les plus exploités en Côte d’Ivoire.

1) Circuit de commercialisation de l’artisan à l’exportateur

a) Cas du diamant

Les personnes qui interviennent dans le circuit sont :

- les artisans

- les collecteurs

- les comptoirs d’achat

Les artisans sont ceux qui travaillent sur les parcelles et exploitent le diamant. Les collecteurs sont
des acheteurs instables dans la majeure partie des cas, sur le site. Il y a au bout du circuit en Côte
d’Ivoire, les comptoirs d’achat qui sont des entreprises officielles d’achat d’or et de diamant
installées presque toutes à Abidjan et appartenant dans la quasi-totalité des cas à des européens.
Le collecteur est toujours sur le site d’exploitation et achète le diamant produit par l’artisan.

Certains comptoirs envoient des hommes à leur service pour acheter directement sur le terrain. Dans
tous les cas, les collecteurs viennent sur Abidjan vendre leur produit aux comptoirs d’achat ou se
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font directement acheter leur produit sur place par les comptoirs d’achat qui se déplacent sur le
terrain.

La Côte d’Ivoire n’étant pas un pays qui a développé l’industrie du diamant (taille, industrie des
appareils de précision, horlogerie, couronnes de forage etc. ) alors le diamant brut est exporté vers
l’Europe. L’exportation du diamant en Côte d’Ivoire est soumise à des règles. L’exportateur qu’il
soit en entreprise individuelle ou en société doit remplir les conditions et suivre les étapes suivantes.

 Autorisation provisoire d’achat et de vente de diamant

L’opérateur économique doit fournir des dossiers (registre de commerce avec mention commerce
du diamant, pièces d’identité, demande adressée au ministre des Mines et de l’Energie etc.……..)
qu’il dépose à la direction des mines au 15ème étage. C’est après cela qu’il peut recevoir ou non son
autorisation provisoire d’achat ou de vente de diamant.

 Expertise des pierres précieuses

L’opérateur (l’exportateur) en possession de ses diamants se rend à la direction de Mines pour


l’expertise des pierres précieuses en présence d’un douanier pour lui permettre de calculer les taxes
et droits uniques de sortie. Un procès verbal d’expertise de diamant brut est remis à l’exportateur.
L’expertise classe les pierres en trois catégories :

- Pierres taillables

- Pierres industrielles

- Boarts

Les pierres taillables ou pierres de joaillerie ont une forme double pyramide ; elles sont pures c'est-
à-dire pas piqués ou autre couleur que le blanc ; elles sont de couleur blanche.

Les pierres à scier sont les plus belles et offrent l’avantage d’être sciées.
Les pierres industrielles de couleur foncée ou non, de forme quelconque, elles servent pour
l’industrie utilisant le diamant (taille, horlogerie, couronnés de forage……..).
Les boarts sont des pierres brunes, fortement cassées.

 Règlement de la taxe de sortie

Cette opération se fait après expertise. L’agent de douane fait des calculs. L’exportateur paie et
reçoit en retour un reçu des douanes.

 Envoi du colis en dehors de la Côte d’Ivoire

L’exportateur peut voyager lui-même avec le colis. Dans ce cas il suffit de présenter le procès
verbal d’expertise et son reçu de douanes aux différents contrôles à l’aéroport.
En outre, il peut confier son colis à un transitaire (SAGA par exemple) qui se charge de le faire
partir sur un avion.

Le transitaire établit une lettre de transport aérien (L TA) avec le certificat d’expertise et le reçu de
douanes qu’il joint au colis pour expédition. La représentation du transitaire reçoit le colis ou un

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transitaire choisi par lui. L’exportateur aura délégué auparavant à son transitaire qui devra recevoir
le colis.

b) Cas de l’or

Le circuit est le même que celui du diamant à la seule différence du produit et de l’exportation. Les
personnes qui interviennent sont les mêmes :

- les artisans

- les collecteurs

- les comptoirs d’achat ou exportateurs.

L’autorisation provisoire d’achat et de vente d’or exigée par l’état de Côte d’Ivoire suit les mêmes
démarches que dans le cas du diamant. Une fois que l’opérateur est en possession de l’or et de son
autorisation d’achat et de vente d’or, il se rend à la SODEMI (société pour le développement minier
de la Côte d’Ivoire) situé près de la RTI à cocody, pour demander un contrôle de qualité.

Cette expertise est payante et est sanctionnée par un certificat de contrôle de qualité d’or qui est
remis à l’exportateur. L’exportateur se rend à la direction des Finances extérieures (12ème étage de
l’immeuble des Finances) pour y retirer les fiches vertes barrées pour le commerce de l’or. A ces
fiches sont jointes l’attestation d’exportation et l’engagement de change.

L’exportateur doit présenter d’abord son autorisation provisoire d’achat et de vente de l’or. Il se
rend ensuite à sa banque où il signe une domiciliation bancaire apposée sur les fiches précitées.

Il revient à la direction des finances extérieures pour obtenir un cachet. Ensuite il va à la direction
des mines pour prendre un autre cachet.

C’est après toutes ces démarches que l’opérateur peut expédier son colis d’or soit par lui-même, soit
un pars transitaire.

Que ce soit dans le cas de l’or ou du diamant, une clause règlementaire exige le rapatriement des
devises après vente à l’extérieur.

2) Circuit de commercialisation d’une société d’exploitation industrielle depuis la Côte


d’Ivoire à l’extérieur

La qualité du produit est déjà connue depuis l’unité de traitement. Le produit minier est convoyé
dans le cas de l’or avec la SMI (société des mines d’Ity) par BRINK’S (société convoyeuse de
devises ou autres produits précieux jusqu’à la BCEAO ; qui est l’acheteur. Quand les mines de la
SOMIAF étaient encore en exploitation, l’or était convoyé par BRINK’S et expédié par les soins
d’un transitaire hors de la Côte d’Ivoire. Pour ces grandes firmes toutes les conditions
réglementaires sont déjà remplies depuis la création de la société et l’ouverture de la mine.

3) Le commerce du diamant dans le monde

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La prospérité du commerce de diamant a considérablement baissée depuis 1950 à nos jours.
Cependant le diamant reste un produit minier exceptionnel. L’organisation du commerce du
diamant revêt un caractère bien particulier qui ne souffre d’aucun désordre.
Le centre de distribution du diamant brut est Londres vers où convergent les productions des pays
du Commonwealth et autres pays britanniques et des pays faisant partie de l’association des
producteurs de diamant, soit environ 9 /10 ème de tous les diamants produits dans le monde (rapport
des années 60).

Le centre de distribution du diamant taillé est Anvers, où affluent, outre ses propres produits,
d’importantes quantités de diamant taillés dans les autres centres et qui dessert les marchés
mondiaux de consommation. Des marchés moins importants existent ; New-York, Londres,
Johannesbourg, Tel Aviv et Amsterdam.

La production mondiale de diamant en 1958 est estimée à 28 100 000 de carats.


Outre ces deux pays (la Grande Bretagne et la Belgique) qui assurent la distribution du diamant brut
et traité, il ya les consommateurs, les importateurs.

a) Les Etats-Unis

Les Etats-Unis sont les principaux clients du commerce diamantaire.

b) Canada

Le Canada est un grand pays minier, il consomme beaucoup de diamants industriels pour les
couronnes de sondage diamanté utilisées pour les forages miniers. Le Canada consommait dans le
temps environ 10% en volume de la production mondiale de diamant industriel.

c) Suisse

Le Royaume-Uni, la Belgique, les Pays-Bas et Israël apparaissent comme fournisseurs du


commerce suisse des pierres précieuses et l’Allemagne et les Etats Unis comme principaux clients.

d) Liban

Beyrouth est devenu un centre de distribution de diamant brut à la faveur du trafic en diamant brut
en provenance des exploitations Africaines. Les commerçants Libanais installés en Sierra Léone,
au Libéria et dans bien d’autres zones diamantifères se sont fait une spécialité : achat et exportation
de diamant vers le Liban.

d) Extrême -orient

- Hongkong

Le diamant à Hongkong vient de l’Afrique du sud, Belgique, Moyen-Orient, Etats-Unis, Inde,


suisse, Amérique centrale

- Singapour

Yoboué Cédric Désiré Page 14


Le diamant provient essentiellement de Belgique et des Pays-Bas et Israël. Les statiques ne reflètent
nullement l’importance du commerce diamantaire.

CHAPITRE III : EXPLOITATION ARTISANALE


INTRODUCTION

L’exploitation artisanale de par sa dénomination fait allusion à des opérations manuelles


d’exploitation. Elle interviendra alors dans le cas de gisement de faibles réserves et teneurs ne
pouvant faire l’objet d’une exploitation industrielle. Les placers aurifères d’Issia depuis plusieurs
années ont faits l’objet d’exploitation artisanale et semi artisanale au sluice. Ces placers ont aussi
fait l’objet d’exploitation semi-industrielle.

I. PLACERS AURIFERES D’ISSIA : DESCRIPTION SOMMAIRE

Les placers aurifères d’Issia sont situés dans le bassin de la Lobo qui est un affluent de la rive
droite du Sassandra. Les prospections ont permis de localiser une série de petits placers minéralisés
dont le plus important est celui de Badadougou. Les dépôts alluvionnaires sont reconnus dans les
flats des affluents de la Lobo. Les éluvions minéralisés sont constitués de petits blocs très altérés de
couleur rouge avec une structure très fine, des éclats de roches altérées dans lesquels on voit de
multiples grains blancs essentiellement quartz, des concrétions de fer, des gravillons latéritiques
parfois de schistes rouges, des blocs de quartz provenant de multiples filonets éclatés dans les
altérites. Les teneurs en or avoisinent 1g/m3.

II. EXPLOITATION ARTISANALE PAR LES G.V.C

Les activités des G.V.C sur les parcelles se divisent en 4 grandes parties :

- prospection ;
- extraction ;
- transport ;
- traitement du minerai.

1. Le matériel

Il est composé essentiellement de :

- pics de pioches pour le fonçage des puits et tranchées ;


- de pelles pour le ramassage du stérile et du gravier ;
- calebasses pour le transport et la concentration du minerai ;
Yoboué Cédric Désiré Page 15
- les sceaux pour le drainage des puits.

2. Prospection

Les artisans à qui on attribue les parcelles opèrent des travaux de reconnaissance et de contrôle en
fonçant des puits. Ces puits peuvent être de forme rectangulaire de dimension 1,20m de long sur
0,80m de large avec une profondeur variant de 2 à 3 mètres. Les puits circulaires ont des diamètres
de 0,80m. Le gravier qui est sorti est lavé et concentré à la calebasse.

3. Extraction

L’extraction du gravier est faite autour des puits productifs qui sont agrandis et transformés en
panneaux variant en fonction de l’extension de la minéralisation autour du puits porteur.

Dans ces conditions les travailleurs se regroupent en équipe de plusieurs personnes (6 à 8


personnes). L’extraction se fait individuellement dans le cas d’un puits peu profond.

4. Transport

Le minerai (le gravier) est transporté sur la tête par des hommes jusqu’à la station de lavage
spécialement aménagés (généralement un cours d’eau). En saison pluvieuse, le gravier est traité sur
place car les puits abondent en eau de pluie.

5. Traitement du minerai

Le lavage et la concentration du gravier minéralisé se fait à la calebasse. Le gravier est lavé,


débourbé à la main dans les calebasses. Une fois le gravier propre, l’artisan plonge la calebasse
contenant du gravier dans de l’eau. La calebasse est remuée de gauche à droite de manière
horizontale (jig). Ce mouvement permet aux minéraux lourds l’or y compris, de se déposer au fond
de la calebasse et les plus légers de se retrouver à la surface. On incline légèrement la calebasse
après quelques mouvements précités pour vider la calebasse des minéraux légers restés en surface.
On procède ainsi jusqu’à ce qu’il ne reste que les minéraux lourds et l’or en fond de la calebasse. Le
concentré obtenu fera l’objet d’un tri ou l’or est séparé des minéraux non utiles.

III. EXLOITATION SEMI ARTISANALE AU SLUICE

Elle est appelée exploitation semi-artisanale car elle fait intervenir à la fois l’énergie humaine et
mécanique.

Elle comporte 3 (trois) phases :

- l’extraction des alluvions ou éluvions minéralisés ;


- le transport du minerai ;
- le lavage.

1) Le matériel

Le matériel mis à la disposition de la production est le suivant :

- un sluice ;

Yoboué Cédric Désiré Page 16


- une motopompe et accessoires (tuyau d’aspiration d’eau) ;
- des bassines ;
- des tamis ;
- des pans ;
- des jigs ;
- des brouettes ;
- des machettes ;
- des pelles ;
- des pioches ;
- 1 ou des pick-up.

2) Extraction du minerai

C’est une extraction manuelle qui se fait à la pioche et à la pelle suivant les tranchées délimitées
autour des puits de prospection ayant donné de bonnes teneurs. Il s’agit d’enlever la couche stérile,
de la rejeter et d’attaquer la couche de gravier exploitable. La largeur des tranchées dépasse
rarement 4 à 5m pour faciliter le rejet du stérile.

3) Transport du minerai

Le transport du minerai, des tranchées à l’appareil de lavage se fait généralement en deux étapes :

Première étape

Le minerai abattu et jeté à la pelle au bord des tranchées est évacué par brouettes à une plate-forme
de stockage à proximité de la laverie. Dans certains cas le gravier extrait, stocké est chargé à la pelle
dans un pick up et transporté à la station de lavage.

Cette étape est jugée nécessaire pour minimiser la dilution et les pertes de minerai, tres fréquentes
en bordure des tranchées (mélange accidentel du stérile au minerai, entrainement par les eaux de
ruissellement).

D’autre part cette étape est indispensable pour ne pas freiner l’évolution normale de l’excavation
par la présence éventuelle de tas de gravier dans le sens d’évolution de la tranchée.

Deuxième étape

Le minerai stocké à proximité de l’appareil de lavage est acheminé au fur et à mesure par brouettes
en tête de sluice pour être délayé. De nouvelles pistes de routage sont nettoyées au fur et à mesure
que la tranchée s’éloigne de l’appareil de lavage de sorte que le transport ne soit en aucun cas
ralenti.

4) Traitement du minerai

L’appareil de traitement est un sluice composé d’une caisse de débourbage en bois dont les parois
sont recouvertes de tôles d’aluminium. Cette caisse est posée sur un plancher et porte à 70cm du
bord, une grille métallisée de 8mm de maille. Le fond de la caisse est prolongé par des gouttières ou

Yoboué Cédric Désiré Page 17


pirogues ou boites de queue (sluice long ou court en fonction du nombre et de la longueur des
gouttières) de 2m chacune. Les boites de queue sont garnies dans leur fond de rifles disposés à
distance égale. Ces boites sont également munies de tapis en sacs amovibles pour piéger l’or. L’eau
nécessaire au lavage du graveleux aurifère est amenée à la tête de sluice par une motopompe à
raison de 60 m3 par heure.

Tandis que le courant d’eau entraine la partie stérile du gravier, les minéraux lourds libérés se
déposent entre les rifles. Les rifles créent un effet d’ondulation qui favorise la séparation
densimétrique de l’or. Généralement les pépites d’or sont recueillis dans la première pirogue les
grains intermédiaires dans la deuxième pirogue, les plus petits jusqu’au poudre dans les pirogues
qui vont suivre.

Des contrôles de récupération sont régulièrement conduits sur les stériles pour vérifier si le système
fonctionne, correctement. L’étape finale du traitement est le clean-up qui consiste à récupérer le
gravier retenu entre les rifles et sue les tapis pour être lavé au plan. L’or est récupéré, séché, séparé
des éléments lourds et soumis à la pesée/

5) Efficacité de la laverie

Les anomalies peuvent être observées dans le fonctionnement de la laverie (sluice). Ces anomalies
influencent l’efficacité de la laverie. Elles peuvent être :

- présence de graveleuse anormale dans le concentré ;


- accumulation appréciable de pépites d’or dans la troisième boite à queue ;
- présence de points noirs dans les trailings ;
- perte d’eau par les joints de sluice.

Des rectifications et des corrections s’imposent. Ce sont :

- changement et renforcement de la grille de débourbage et réduction de la taille des mailles ;


- révision et correction de la pente des pirogues (6 à 8%) ;
- obstruer les fissures aux joints ;
- tests de vérification de lavage au pan toutes les heures sur échantillon ; prélevé sur les
tailings sur une période.

6) Calculs
 Coefficient de foisonnent

Le foisonnement est l’augmentation du volume du minerai après l’extraction. Le coefficient de


foisonnement est la constante par laquelle un matériau augmente de volume une fois extrait.

Cf : coefficient de foisonnement

Vp : volume en place

Vf : volume foisonné

Yoboué Cédric Désiré Page 18


Cf =

Vp : le volume en place se calcule à partir des dimensions de la tranchée ou des puits.

Exemple :

Soit un minerai de coefficient de foisonnement Cf = 1,1. Le puits à excaver a les dimensions


suivantes : = 2m, profondeur : 2m. Le puits est de forme circulaire.

- Volume de minerai à excaver ? Vp =

- Volume de minerai foisonné


 Effet du coefficient de foisonnement pour la teneur ; calcul de la teneur : calcul de la teneur
excavée

Le coefficient de foisonnement affecte la teneur du minerai. Il permet donc de différencier une


teneur en place Tp et une teneur excavée te.

Tp = M : masse de l’or, Vp : volume du minerai en place

Cf = → Vp =

Tp = tp = , = masse de l’or sur le volume de minerai foisonné minerai

excavé

Donc te =

Tp = te× Cf

Cf =

Le coefficient de foisonnement est à la fois le rapport du volume du minerai foisonné sur le volume
de minerai en place et le rapport de la teneur en place sur celle du minerai excavé.

Exemple : soit te = 1,5g/m3


Yoboué Cédric Désiré Page 19
Cf = 2,1

Quelle est la teneur en place ?

Cf = → tp = te × Cf

Tp = te × Cf = 2,1 × 1,5

Tp = 3,15g/m3

 Taux de dilution

La dilution est un mélange accidentel de stérile au minerai. Elle se mesure en pourcentage par un
taux qui est le rapport entre le volume de stérile sur le volume de minerai. Il varie généralement
entre 10 et 20%.

Exercice

Soit un gisement de 500m3 de minerai d’or titré 0,5g/m3 avec un taux de dilution de 10%.

Calculer la valeur du gisement à un cout de 6500F/g.

Quantité de stérile dans le minerai :

500

Quantité de minerai réel

500m3- 50m3 = 450m3

Quantité d’or dans le minerai

450×0,5 = 225g

Valeur d’or dans le minerai

225× 6500 = 1462500 F

En résumé le taux de dilution affecte aussi la teneur. La taux de dilution est proportionnelle à la
teneur.

Résolvons l’exercice d’une autre manière pour apprécier l’impact du taux de dilution sur la teneur.

Quantité d’or en place selon la teneur sans tenir compte de la dilution :

500× 0,5 = 250g


Yoboué Cédric Désiré Page 20
Quantité réelle d’or (maintenant on prend en compte la dilution)

250× 0,9 = 225g

Valeur de l’or

225× 6500 = 1462500 F

TAUX DE RECUPERATION

Mt : masse totale d’or récupéré ou traité

Tp : teneur du minerai en place

Vp : volume du minerai en place

Re : taux de récupération

Re =

Re = , Mp : masse d’or dans le minerai en place

 Calcul de rendement

Sur le chantier, il est important de calculer certaines données pour avoir une idée à peu près exacte
de votre rendement. Ces données vous permettront d’organiser le travail sur le terrain.

Il s’agit :

- du volume de minerai excavé par équipe et par homme


- du volume du minerai délayé par heure
- concentration à la batée : pans/ homme/heure

7) Entretien et état de la machinerie

Les tôles d’aluminium recouvrant les parois du bac du débourbage font souvent l’objet d’usure. En
effet le délayage se fait avec les pelles qui détériorent les tôles. Il faut les remplacer avec des tôles
métalliques plus épaisses. D’autre part il faut palier à l’usure prématurée de la grille de débourbage.
Il serait souhaitable d’ajouter une auge de débourbage à l’appareil de lavage.

Yoboué Cédric Désiré Page 21


CHAPITRE IV : EXPLOITATION SEMI-INDUSTRIELLE

INTRODUCTION

Une exploitation semi-industrielle est une exploitation en partie industrielle et non c’est-à-dire une
partie utilisant l’énergie humaine. Dans les faits, c’est une exploitation industrielle à petite échelle.
La taille étant en effet relativement petite. On utilise très peu d’engins d’excavation et de transport
(pas plus de 4 engins). Il est important de savoir que ce type d’exploitation est envisagé
généralement pour des gisements détritiques (placers) de faibles reverses et faibles teneurs.

I. CLASSIFICATION DES PLACERS

Les placers sont classés en plusieurs catégories selon leur mise en place. Ainsi on distingue :

1. Les placers résiduels

Ces placers sont constitués de minéraux issus de roches décomposées in-situ (sur place) par
altération chimique.

2. Les colluvions

Ils sont issus de collines. Ils forment une zone transitoire entre les minéraux désintégrés des roches
et les placers des rivières.

3. Placers de rivière

Ils sont formés à partir de l’écoulement des cours d’eau.

4. Placers éoliens

Ce sont des concentrations mises en place par le vent.

5. Placers de plage

Yoboué Cédric Désiré Page 22


Ces placers se mettent en place par l’effet d’érosion de la mer sur le littoral. Les placers les plus
fréquents sont les placers de rivière ou alluvions à cause de la concentration effective des minéraux
de valeur sous l’action de l’écoulement des eaux.

6. Les minéraux de placers

L’or a été le minéral exploité sous forme placer depuis l’aube des temps. Après l’or, il ya le
diamant. Il y en a bien d’autres minéraux après comme la platine, le saphir, le rubis, la colombo-
tantalite qui ont fait l’objet d’exploitation par placer.

II. PROSPECTION DANS LES PLACERS


 Ouverture des layons

Il faut ouvrir des layons pour le secteur minéralisé.

 Le positionnement des puits

Positionner les puits sur les layons à intervalles réguliers.

 Identification des puits de prospection

Il faut donner à chaque puits un numéro.

 Fonçage des puits

On fonce des puits rectangulaires de 1,20m de long sur 0,8m de large et des puits circulaire de
0,80m de diamètre. Il faut séparer le stérile du minerais. Il faut prendre les mesures à chaque
changement de configuration géologique (voir schéma)

Ainsi on aura l’épaisseur du stérile et l’épaisseur du gravier. Il faut creuser dans l’argile jusqu’au
maximum à 5cm de profondeur.

 Calculs
Yoboué Cédric Désiré Page 23
 Il faut déterminer le volume de minera sorti du puits à partir des pans (7l) : Vf volume
foisonné.
 Il faut calculer le volume en place selon les dimensions du puits (Vp).
 Lavage et concentration au pan ou à la batée

Il faut laver le gravier et le concentrer au pan ou à la batée pour recueillir le minéral de valeur.
Ensuite sécher le produit et le peser. P : poids du produit.

 Calculs
 Déterminer la teneur lavée ou traitée : Te

Te = P/Vf

 Déterminer la teneur en place : Tp

Tp = Cf.te (Cf = )

 Reporter la teneur en place correspondant au puits sur la carte.


Puits 1 correspond à la teneur t1 avec t1.
T1= teneur lavée au 1er puits par le Cf.

 Faire un tableau récapitulatif de tous les résultats (teneurs).

N° de puits Eg Teneur (Ti) Volume minéral T = Ti × Vi


1 Eg1 T1 V1 T1
2 Eg2 T2 V2 T2

n Egn Tn Vn Tn

eg : épaisseur de gravier
t : teneur en place calculé
T : masse d’or dans le minerai en place
T =T×V, T1= t1 ×V1, TI = tI ×VI
 Calculer la teneur moyenne de la minéralisation tm

Tm =

VT = TT =

Yoboué Cédric Désiré Page 24


Tm =

Exemple: soit une prospection sur un placer aurifère selon la maille ci-dessous

20m↕
1 2 3

4 5 6

Puits Eg (m) Volume minerai Teneur


1 0,5 3
2 0,6 2
3 0,4 4
4 0,3 5
5 0,7 4
6 0,6 3

Calculer la teneur moyenne du gisement

Tm =

III. EXPLOITATION SEMI- INDUSTRIELLE DES PLACERS D’ISSIA POUR LA


SODEMI

Le gisement d’or d’Issia est en sorte le gisement d’or de Badadougou contenu dans du gravier
alluvionnaire. Sa teneur est relativement variable. On divisera donc le gisement en plusieurs
panneaux caractérisant des teneurs déjà calculées.

1. Extraction au bulldozer

L’extraction se fait par décapage au bulldozer. La couche stérile de faible épaisseur est rapidement
dégagé et le gravier (minerai) est décapé et mis en tas sur les aires d’extraction.

2. Chargement et transport
- Chargeuse frontale de marque CAT pour le chargement
- Un camion benne de 6m3 pour le transport du gravier minéralisé.

3. L’unité de traitement

α ). ‫ ״‬Flower- sheet‫ ״‬ou schéma général de l’usine (voir annexe)

Yoboué Cédric Désiré Page 25


β). Fonctionnement de l’unité

La première opération mécanique de l’unité est effectuée par le débourbeur-laveur à l’intérieur


duquel se trouve un tamis. Le débourbeur-laveur fait à la fois un lavage et une séparation
granulométrique du tout-venant. Cette séparation permet d’obtenir des éléments supérieurs à 10mm
qui vont être stockés hors de l’unité.

L’autre fraction granulométrique (≤ 10mm) va suivre le traitement. On procède ainsi car l’étude du
gisement à démontrer un placer détritique, se présentant sous forme de poudre d’or. Les éléments
inferieurs à 10mm sont stockés dans une trémie. Ces éléments sont ensuite entrainés par l’eau
provenant d’une motopompe dans les hydro cyclones (banc-cyclones) qui les classent par
granulométrie et par densité. On obtient alors deux parties :

- les éléments qui vont à la surverse et qui sont rejetés ;


- les éléments qui vont à la surverse et qui sont envoyés dans les jigs.

Les jigs par pulsion des éléments lourds font une séparation densimétrique. Cette phase de
sédimentation se fait en deux étapes :

- la première est faite par le jig primaire ;


- la deuxième est effectuée par le jig secondaire, étape après laquelle on obtient le concentré.
Les éléments non concentrés (moins lourds) vont remonter à la trémie pour être évacués à la
surverse ou au rejet.

Le concentré obtenu est soumis à un traitement à la batée permettant d’obtenir un concentré final
avec une teneur élevée. Le traitement ultérieur du concentré se fait au laboratoire de la SODEMI à
Abidjan (fusion e contrôle de qualité).

Yoboué Cédric Désiré Page 26


CHAPITRE V :
EXPLOITATION INDUSRIELLE :
GENERALITES

INTRODUCTION

L’exploitation industrielle est l’enlèvement du minerai à grand tonnage pour des engins
mécaniques. A cet effet, plusieurs méthodes sont utilisées.

I. DEFINITION

1. Méthode de surface ou fosse à ciel ouvert

Généralement utilisée lorsque le gisement repose à une profondeur relativement faible on en


distingue 3 sortes :

- la méthode avec deux gradins ou grandes excavations


- la méthode par plusieurs gradins en forme d’entonnoir
- l’extraction de placer (voir CHAP III).

2. Les méthodes souterraines

Elles sont généralement quand le gisement se trouve à une profondeur relativement appréciable. Les
techniques employées pendant l’exploitation souterraine varient suivant les formes et les
caractéristiques des gisements.

3. Les méthodes par sondage

Yoboué Cédric Désiré Page 27


Les méthodes par sondage consistent à extraire les minerais situés à une très grande profondeur par
sondage à partir de la surface. Les minerais extraits par sondage sont :

- l’eau ;
- le gaz ;
- le pétrole ;
- le sel.

II. CRITERES ET CHOIX ENTRE LA METHODE A CIEL OUVERT ET LA METHODE


SOUTERRAINE

Après qu’un gisement dit été découvert circonscrit et avoué, l’étape que suit est le choix de la
méthode qui est économiquement, physiquement et environnementalement adapté pour une bonne
récupération du minerai du dépôt. Ce choix prend en compte les donnes de l’exploration. Les
facteurs minant ce choix sont les suivants :

1. Les caractéristiques spatiales du gisement

Ce sont la taille, la forme, la profondeur et la position des dépôts. Ces éléments sont déterminants
dans le choix de la méthode d’exploitation.

2. Propriétés physiques de la minéralisation et de la roche encaissante

La nature du minerai et des terrains encaissants joue évidemment un rôle dans le choix des
méthodes d’exploitation et de concentration

3. Les eaux souterraines et les conditions hydrographiques

La présence d’une mappe souterraine et d’un réseau hydrographique plus ou moins important est un
critère déterminant dans le choix d’une méthode d’exploitation.

4. Les conditions environnementales

La prévention contre toute destruction de la nature et contre toute contamination de l’eau et de l’air
peut affecter énormément le choix d’une méthode d’exploitation.

5. Le critère ou considération économique

Le choix d’une méthode est toujours économique. En effet personne n’exploitera un gisement à
pertes. Parmi les critères de choix d’une méthode d’exploitation c’est toujours l’économique qui
prime. Les données prises en compte dans la considération économique sont les suivantes :

- la teneur ;
- les couts d’extraction ou de production ;
- la cadence de production ;
- le rapport stérile minerai (couts d’enlèvement du stérile) ;
- la dilution ;
- les couts de recouvrement (perception ou récupération) ;

Yoboué Cédric Désiré Page 28


- dans la méthode d’exploitation en fosse, le stérile doit être totalement enlevé pour accéder
au minerai. Par contre en exploitation souterraine, le stérile est enlevé pour les puits et
gradins d’accès au minerai. Le stérile enlevé est peu conséquent. Beaucoup moindre dans le
cas de l’exploitation à ciel ouvert.

Le cout d’exploitation à ciel ouvert augmente considérablement avec la profondeur et rapidement


pendant qu’il augmente faiblement an souterrain, d’où l’importance du rapport stérile-minerai.

CHAPITRE VI :
EXPLOITATION A CIEL OUVERT

INTRODUCTION

La méthode de l’exploitation à ciel ouvert concerne les gisements peu profonds. Cette méthode
exige d’importants capitaux (particulièrement à cause des équipements). Cette méthode se
caractérise aussi par de fortes productions (de grands tonnages extraits). Elle présente de nombreux
avantages :

- faible cout d’exploitation


- productivité supérieur (quantité produite en unité de temps par personne)
- meilleure sécurité
- investissement de capital inférieur par tonne de matériaux stérile, minerai, mort-terrain
- meilleure récupération des reverses du minerai lus considérables (les zones de basses teneurs
incluses)
- possibilité d’utiliser des équipements plus puissants et plus efficaces.

A) FOSSE A CIEL OUVERT AVEC PLUSISUERS GRADINS


I. PLANIFICATION DE LA FOSSE

La planification de la fosse exige un certain nombre d’étapes à suivre :

1. Exploitation des données de sondage, de surface

Pour déterminer la forme, la longueur, la profondeur et la teneur des réserves économiques du


dépôt. Les renseignements obtenus sont consignés dans des plans, des vues et des coupes. Le plan
général de la mine et les limites de la forme sont ajoutés aux plans et coupes.

Yoboué Cédric Désiré Page 29


2. La mise en section

Pour déterminer l’enveloppe du dépôt de façon à mieux visualiser la formation minéralisée. Il s’agit
de subdiviser concrètement le dépôt en plusieurs sections rectangulaires ou carrées.

Forme du gisement Les sections


vue depuis la surface
3. Etude géologique et géotechnique

Pour déterminer la pente de la fosse

4. Déterminer le rapport stérile minerai

Il s’agit d’estimer quelle quantité de stérile faut-il récupérer pour telle quantité de minerai. Avant
que les limites ultimes de la fosse soient définies, il faut établir le rapport maximum de décapage
c’est-à-dire le rapport maximum de stérile sur minerai.

R=

R=

Soit VR la valeur récupérable par tonne de minerai.

Soit Cp le coût de production par tonne de minerai.

Soit CD le coût de décapage par tonne de minerai.

R=

5. La découverture

C’est le dégagement de la partie stérile pour accéder à la minéralisation.

6. Détermination de la profondeur ultime - étude économique

Yoboué Cédric Désiré Page 30


Nous estimerons à partir d’un graphique le niveau d’atteinte de la profondeur ultime. L’étude
économique nous permettra de calculer la profondeur ultime.

a). Détermination de la profondeur ultime

Le prix de revient d’une exploitation à ciel ouvert augmente rapidement avec la profondeur et très
faiblement avec la méthode d’exploitation souterraine. Par conséquent, il existe toujours une
profondeur critique H0 et aussi une valeur R0 représentant le rapport stérile/minerai critique au delà
duquel l’exploitation souterraine est d’un cout plus faible que celle de la fosse.
Le fait que pour extraire un gisement en fosse la quantité de stérile à déplacer augmente
graduellement avec la profondeur et qu’il faut maintenir l’angle des parois pour assurer la stabilité
en pente le rapport R stérile minerai augmente aussi la profondeur jusqu’à atteindre un point
critique qui correspond à la profondeur ultime économique de la fosse. Elle est déterminée
graphiquement.

1er cas : Combinaison méthode de surface et méthode souterraine

Coût d’exploitation
d’une tonne de minerai
Coût d’exploitation à ciel ouvert

Valeur du minerai par tonne

Coût d’exploitation souterraine

2éme cas : Méthode à ciel ouvert uniquement Ho


Profondeur critique Profondeur (m)

Coût d’exploitation
d’une tonne de minerai

Coût d’exploitation souterraine


Yoboué Cédric Désiré Page 31
Coût d’exploitation à ciel ouvert

Profondeur (m)

Interprétation des courbes représentant le coût d’extractions par tonne de minerai et la profondeur
du minerai.

1er cas :

Le point M représente le point critique qui est atteint quand le coût de la méthode à ciel ouvert est
égal à celui de la méthode souterraine. Le point M correspond à H0 : la profondeur critique
(profondeur ultime d’exploitation)

2éme cas :

Le point N est atteint quand le coût de la méthode à ciel est égal à la valeur du minerai. Ce point N
correspond à H0 qui est la profondeur ultime qu’il ne faut pas dépasser ou ne pas atteindre.

Dans ce cas, il n’est plus question d’envisager une méthode d’exploitation souterraine.

b). Etude économique d’une fosse à ciel ouvert

Il ya deux approches pour déterminer la profondeur ultime d’une fosse à ciel ouvert.

Approche 1 : c’est lorsque l’exploitation peut se faire aussi par la méthode souterraine et que l’on
veut bénéficier au départ des faibles couts à ciel ouvert pour une certaine profondeur. En d’autre
terme, c’est quand on veut optimiser les profits en utilisant les deux méthodes.

Approche 2 : pour des raisons économiques ou physiques, il est impossible de considérer la


méthode souterraine

 Calculs

Approche 1

Yoboué Cédric Désiré Page 32


Cette approche est utilisée lorsqu’on peut combiner les deux méthodes de surface et en souterrain
pour optimiser les profits.

 La profondeur ultime d’une fosse est atteinte lorsque les coûts de surface sont égaux aux
coûts souterrains.
 Le volume du stérile augmente avec la profondeur à cause de la stabilisation des pentes
pendant une exploitation ciel ouvert. Cette augmentation s’accompagne d’une augmentation
des coûts de surface qui atteignent à une profondeur donnée (profondeur ultime) les coûts
souterrains. A ce moment, il est avantageux de passer l’exploitation souterraine dont les
coûts sont plus ou moins constants à une certaine profondeur.
 L’étude économique à comparer les coûts souterrains et les coûts de surface. Considérons
les paramètres suivants :

C : coût unitaire d’extraction en méthode souterraine

C0 : coût unitaire d’extraction par méthode de surface.

Su : coût unitaire pour le déplacement du stérile en méthode de surface

R : le rapport stérile/ minerai

R0 : rapport critique en tonne de stérile par tonne de stérile

Rp est atteint quand les coûts de surface sont égaux aux couts souterrains.

R0 =

Stérile Stérile
Minerai

Epaisseur (e)
H
D

Hm

Yoboué Cédric Désiré Page 33


H est la profondeur du minerai. La profondeur ultime H0 est atteinte pour R0 =

R0 est le rapport critique de stérile sur minerai soient :

S : Stérile

M : Minerai

R0 : peut s’écrire R0 = (1) avec S : tonnage ou volume ou surface de stérile et M : tonnage ou

volume ou surface du minerai.

 Dans le cas présent, nous pouvons calculer les surfaces de stérile et de minerais
 Dans le cas présent, la profondeur ultime est H
 Pour la surface de minerai M tel que :

M = Hm ×ωm (2)

Le stérile enlevé est la partie colorée qui constitue deux surfaces égales

S = 2 (e× D) (3)

e = cos α Hm (4)

S = 2D Hm cosα (3)

R0 = S = R0M → S = R0M (1)

(2) et (3) donnent:

2D Hm cosα = Hm ×ωm R0 (1) on simplifie en élimine Hm

2D cosα = ωm R0

D = ωm R0 /2cosα

Sinα =

H = sinαD

Remplaçons D en (1) dans l’égalité (5)

H = sinα (5)

Yoboué Cédric Désiré Page 34


H= ωm R0 tgα

Tgα = (6)

ωs =

on remplace H en (5) dans (6)

ωs =

 Dans la 1ere approche on passera à la méthode souterraine lorsque la profondeur H du


minerai sera égale :

H=

Approche 2

Dans ce cas, il n’ya pas de possibilité de faire la comparaison avec la méthode souterraine. Le
rapport critique stérile sur minerai qui donnera la profondeur ultime sera déterminée par la valeur
économique et les couts opératoires.

Soient :

P : profit d’opération d’exploitation par tonne de minerai

V : valeur d’une tonne de minerai

M : coût unitaire (par tonne) d’usinage du minerai

P = V – (C0 + SuR +M)

 La profondeur ultime est atteinte quand le profit est nul

P = 0 → 0 = V – (C0 + SuR +M)

V = C0 + SuR +M

On en déduit R0 qui donne le rapport critique stérile sur minerai

Yoboué Cédric Désiré Page 35


R0 = connaissant R0 le rapport critique et la géométrie de la fosse, on peut

calculer la profondeur ultime, lorsqu’on atteint la profondeur ultime, il n’y a plus d’extraction par
méthode de surface donc C0 : coût d’extraction par méthode de surface est nul

R0 =

Exercice 1 : d’application

La valeur récupérable par tonne de minerai est 3300F, les coûts d’extraction s’élèvent à 450F/t et le
coût de traitement 50F/t. le cout de décapage est de 450F/t de stérile.

- Déterminer le rapport stérile/minerai

Exercice 2 : d’application

Voici la géométrie d’une fosse.

Stérile Stérile
Minerai

= 55°

60 m
- Le coût d’extraction par tonne en souterrain = 1200F.
- Le coût d’extraction par tonne à ciel ouvert = 400 F.
- Le décapage par tonne e stérile revient à 400F .

Yoboué Cédric Désiré Page 36


Calculez H la profondeur ultime.

Correction exercice 1

R : rapport stérile minerai

R0 =

V : valeur récupérable du minerai/tonne

M : production de minerai/tonne

Su : décapage par tonne de stérile

Ve est connue : 3300F

M est connu : coût d’extraction + coût de traitement : 450F+ 50F

Su : coût unitaire pour le déplacement de stérile en méthode surface (connu) : 400F

A.N R0 =

R0 = =2

H= ωm R0 tg 55°

H = ωm tg 55°

H = 60

H = 85,64m

7. Traçage de la fosse
 Les recherches minières nous permettent de faire une première représentation en coupe du
minerai en place.

Surface du sol

Mort-terrain (recouvrement)

Stérile Stérile

Minerai
Yoboué Cédric Désiré Page 37
 Le mort-terrain doit être décapé et on obtient la coupe suivante :
Mort-terrain décapé

Stérile Stérile

Minerai

Pente du talus

Profondeur ultime

 Le minerai est divisé en plusieurs gradins de hauteurs presqu’égales.


Mort-terrain décapé

S1

S2 Sn
Minerai

S3
Pente du talus

Profondeur ultime
1, 2, 3,…, n représente les successifs de minerais qui seront extraits.
S1, S2, …, Sn désigne les couches successives enlevées per tonne de minerai extrait.

 La réalisation de ce tracé donne une exploitation par gradins.

Coupe A

Banc
1er gradin
Direction de développement des bancs

Route
Yoboué Cédric Désiré Page 38
 Observons la fosse de dessus (vue de plan)
A

1er banc

Route

Fond de la
 Géométrie
fosse des gradins A

Haut

Banc
H
30-35m
10-15m
α

Banquette Bas
(5 à 15m) Route de faible pente (8 à 10%)

α: angle final du talus


H = hauteur ou profondeur du banc

 Schéma en perspective d’un gradin

Toit

Talus
α
Mur

Yoboué Cédric Désiré Page 39


 Eléments fondamentaux de l’exploitation à ciel ouvert

On appelle fosse (carrière ou découvert) l’ensemble des ouvrages réalisés pour l’exploitation des
minerais à ciel ouvert. Un gradin est la partie du mort-terrain ou d’un gisement que l’on enlève de
manière autonome et qui est desservi par les moyens de transport qui lui sont propres. Le gradin est
le premier élément d’une exploitation à ciel ouvert. Dans un gradin, on distingue :

- le toit ;
- le mur ;
- le talus ;
- les arêtes supérieures ;
- les arêtes inferieures ;
- l’angle du talus.

On appelle :

Toit : la surface horizontale limitant le gradin à sa partie supérieure

Mur : la surface qui limite le gradin coté du vide de l’exploitation

Talus : terrain en pente formant le bord de la fosse

Les arêtes supérieures : les lignes d’intersection du toit du gradin avec son talus.

Les arêtes inferieures : les lignes d’intersection du mur avec son talus

L’angle du talus : angle que fait le talus avec l’horizontal.

 Les gradins sont exploités par zones de largeur sur toute la longueur du gradin.

Ces zones enlevées sont appelées enlevures

 Une partie de l’enlevure délimitée en longueur et exploités par des moyens d’abattage et de
chargement indépendants est appelé bloc.
 Comme éléments fondamentaux de la méthode de surface, on peut citer :
- Le gradin
- Le bloc
- Les fosses ou ouvrages d’évacuation des eaux de ruissellement

8. Calcul du stérile total à déplacer

On calcule soit le volume ou le tonnage du stérile total à enlever ou à déplacer. Il suffit de connaitre
les dimensions de la fosse pour déterminer le volume et la densité pour calculer le tonnage.

9. Calcul du minerai total à extraire

Le procédé pour déterminer le volume ou le tonnage de minerai extrait est identique à celui du
stérile.

10. Calcul du rapport total moyen

Yoboué Cédric Désiré Page 40


C’est le calcul du nombre de tonnes de stérile enlevés pour une tonne de minerai sur l’ensemble de
la fosse.

11. Mise définitive en plan

Toutes les données précitées (1 à 10) permettent de mettre au point une fois pour tout le plan de la
fosse.

II. ABATTAGE

Dans le cas de roches des équipements utilisés pour extraire le minerai se limitent aux pelles
mécaniques (pelle par butte et pelle par dragline. Voir chap. I).

Dans le cas de roches consolidées, dures, l’extraction se fait par abattage à l’explosif. On utilise des
foreuses (foreuse à percussion et foreuse rotative) pour faire des trous verticaux ou légèrement
inclinés selon le patron (ou plan de tir). Le diamètre et la profondeur des trous dépendent de la
hauteur du banc, du patron utilisé et de la force de l’exploitation. L’explosif le plus utilisé est le
nitrate d’ammoniac et le gas-oil.

Dans le cas des fosses en gradins, on distingue les tirs d’abattage et les tirs de détonnage. Les
premiers consistent à disloquer le massif en vue du chargement du minerai. Les seconds ont pour
objet de dessiner les gradins. Chaque type de tir aura alors son plan et ses spécifications.

III. EXTRACTION ET CHARGEMENT

L’extraction et le chargement se font par divers engins. On peut citer entre autres :

- les pelles (extraction et chargement) ;


- scrapers (chargement) ;
- chargeuses frontales (chargement) .

La capacité du matériel de chargement est fonction du volume ou du tonnage des matériaux à


charger ou à transporter.

Les pelles fonctionnent selon cinq phases qui forment une boucle soit un cycle :

- remplissage du godet ;
- soulèvement du godet ;
- rotation et positionnement au dessus du camion à charger ;
- déchargement ;
- repositionnement en phase de remplissage.

Les pelles et les chargeuses frontales sont les types d’engins cycliques.

IV. TRANSPORT

Les équipements utilisés pour le transport du minerai en méthode de surface ont déjà été étudié au
chapitre I. ce sont :
Yoboué Cédric Désiré Page 41
- les camions associés généralement aux pelles et aux chargeuses

- les trains pour le transport de grands volumes sur de longues distances

- les convoyeuses.

B) FOSSE A CIEL OUVERT AVEC DEUX GRADINS

Cette méthode est employée pour des dépôts en couche horizontale telle que le charbon. Dans ce
cas le forage et le sautage ne sont requis. L’extraction consistera à enlever le recouvrement et le
minerai par extraction directement sans un dynamitage. Le matériel de recouvrement sera rejeté
vers l’arrière de l’excavation

C) EXTRACTION DES PLACERS

(Voir chapitre IV : exploitation semi-industrielle)

CHAPITRE VII :
EXPLOITATION SOUTERRAINE

Elle se caractérise par :

- une main d’œuvre intensive


- un coût d’opération onéreux
- une production moins importante en terme de tonnage de matériau déplacé
- un gisement en profondeur et d’assez bonne teneur.

I. LES DIFFERENTS TYPES DE DEPOTS, LEURS CARACTERISTIQUES ET LES


TRAVAUX DE DEVELOPPEMENT

Les techniques d’exploitation souterraine varient beaucoup à cause de la grande variété des formes
et des gisements. Les exploitations souterraines concernent essentiellement deux types de dépôts
qui sont :
- dépôts métalliques de différentes formes ;
- dépôts sédimentaire en couches régulières.
Notons les caractéristiques principales des dépôts métalliques :
Yoboué Cédric Désiré Page 42
- non stratifiés ;
- origine intrusive ;
- sous forme de filon, veine ou en amas ;
- minéralisation irrégulière ;
- roches dures ;
- abattage à l’explosif exigé ;
- support non nécessaire ;
- généralement aucun gaz.
Notons également les principales caractéristiques des dépôts sédimentaires :
- stratifiés ;
- origine sédimentaire ;
- sous forme de couche ;
- minéralisation régulière ;
- roche tendres ;
- très peu d’abattage à l’explosif ;
- supports toujours requis ;
- présence de gaz dangereux.
Notons quelques caractéristiques économiques des dépôts métalliques :
- les réserves sont généralement de petite taille ;
- la durée de vie de la mine varie de 10 à 20 ans.
Les caractéristiques économiques des dépôts sédimentaires sont les suivants :
- dépôt très large en sédiment (dépôt de grande étendue) ;
- la durée de vie de la mine varie de 50 à 100 ans.
Les travaux de développement ou travaux préparatoires varient d’un type de dépôt à un autre.
Pour les dépôts métalliques :
- les travaux s’étendent sur plusieurs niveaux ;
- l’ossature est dans le plan vertical.
Pour les dépôts sédimentaires :
- la couche étant généralement horizontales, les travaux s’étendent à quelques niveaux ;
- l’ossature est dans le plan horizontal. Les couches s’étendant non en profondeur (vertical)
mais en largeur (horizontal).

II. EXPLOITATION DES GISEMENTS SEDIMENTAIRES

Il y a deux cas
1. Cas des couches minces
Les couches sont généralement extraites en une seule fois du toit au mur. Généralement les
puissances ou épaisseurs des couches minces ne dépassent pas 3 à 4 m. les méthodes de minage
employées sont :
- la méthode des chambres et piliers
- la méthode des chambres et piliers avec foudroyage
Ces deux méthodes sont employées dans les mines de charbon. L’abandon des piliers dans le
premier cas conduit à des pertes de minerai de l’ordre de 30 à 50%. En contrepartie la méthode
permet une grande mécanisation qui donne des rendements remarquables.

Yoboué Cédric Désiré Page 43


2. Cas des couches épaisses et puissantes
On rencontre généralement les couches épaisses des les mine de charbon. Deux méthodes sont
utilisées pour exploiter les couches épaisses :
- l’exploitation par tranché inclinée ;
- l’exploitation par tranche horizontale.
La méthode par tranches horizontales est de loin la plus utilisée dans le cas de gisements irréguliers
ou très pentés (pendage supérieur à 30%). La méthode par tranches inclinées est préférée dans les
gisements réguliers car elles permettent des longueurs de taille aussi grandes qu’en couches minces.

III. EXPLOITATION SOUTERRAINE DES GISEMENTS INTRUSIFS (dépôt métallique)

Les gisements intrusifs sont souvent des minerais métalliques qui se distinguent des gisements
sédimentaires par :
- une minéralisation plus irrégulière qui permet mieux une sélection des panneaux à
exploiter ;
- un minerai plus dur et plus dense ;
- des épontes de meilleure qualité ;
- absence de risques de gaz, de poussière, de feux comme dans les gisements de charbon.
Les gisements intrusifs peuvent se présenter sous forme :
- de filons recoupant en général les terrains encaissants ;
- d’amas ;
- de lentilles.
La plupart des méthodes de dépilage (méthode par pilier) des gisements sédimentaires sont
exploités pour l’exploitation des gisements intrusifs mais les caractéristiques techniques et
économiques de ces gisements permettent l’emploi d’autres méthodes.

IV. LES ETAPES DE L’EXPLOITATION SOUTERRAINE

L’exploitation souterraine respecte une organisation des travaux. Elle commence par les travaux de
développement pour finir par l’extraction ou enlèvement du minerai.
1. les travaux de développement
Ces travaux comprennent plusieurs parties :
a) L’entrée principale
L’entrée principale est généralement un puits appelé puits principal. Elle peut être aussi une rampe.
L’entrée principale sert à :
- transporter le minerai et le stérile à la surface ;
- transporter le personnel ;
- sert de lieu de passage de la tuyauterie pour eau, air comprimé, pompage ;
- à transporter le matériel ;
- de conduit électrique ;
- de ventilation.

b) les galeries

Yoboué Cédric Désiré Page 44


Elles forment un réseau à partir duquel sera attaqué le dépôt par dépilage dans les chantiers
d’abattage. L’ensemble des galeries est désigné par le terme traçage. Les galeries servent de base à
l’exploitation des minerais (exploitation du chantier) et également de voie de transport pour le
minerai. Les galeries sont aussi empruntées pour poursuivre la recherche minière.

c) Les montages
On fait communiquer les niveaux entre eux par les montages dans le minerai de stérile. Leur utilité
est de permettre l’accès aux différents niveaux sans passer par le puits principal. Ils servent aussi à
la ventilation entre les divers niveaux. Ils permettent aussi de desservir les différents chantiers
d’abattage. Il sert aussi à sortir le stérile ou le minerai.

d) Les travers-bancs
Ils permettent d’accéder aux différents horizons dans le minerai.

e) Les stations-services
Elles concernent les stations de pompage, les stations de concassage primaire, l’installation des
ventilateurs, la salle pour recharger les batteries, l’atelier de réparation. Ce sont des espaces
aménagés en souterrain pour effectuer les travaux précités.

f) La cheminée à minerai
C’est une montée inclinée destinée à l’évacuation du minerai jusqu’à la station de concassage.

g) Les recettes

Les puits dessert les différentes étapes d’exploitation. Chaque niveau s’appelle recette ou
accrochage.
 SCHEMA D’UNE MINE COMBINANT LA METHODE D’EXPLOITATION A
CIEL OUVERT ET SOUTERRAINE (voir annexe)

Une fois tous ces ouvrages élaborés, il faut passer à l’exploitation ou à l’extraction proprement dite.
Cette phase se fait par diverses méthodes.

2. Les méthodes d’exploitation par dépilage ou abattage

Le dépilage ou l’abattage offre plusieurs méthodes.

a) Méthodes par chambres vides

Le vide créé par l’enlèvement du minerai n’est ni remblayé, ni foudroyé. Le toit est soutenu
artificiellement à partir d’une charpente complète. Le minerai est extrait par cube de 2 à 3 m
d’arête. Le toit n’est pas également soutenu.

b) Méthode par chambres magasins

Le minerai brut abattu est emmagasiné sur le chantier et contribue au soulèvement du toit et du mur.
Pendant toute la durée de l’abattage on enlève que le surplus de minerai dû au foisonnement en
soutenant à partir de la galerie de base. L’abattage progresse en montant et la surface du minerai
abattu sert de plan de travail. Cette méthode s’applique au gisement avec :
- un pendage accentué
Yoboué Cédric Désiré Page 45
- un minerai dur et compétent de forme régulière et aux conditions de mur et de toit stable.

c) Méthode par blocs foudroyés

Les trous de mine se font en éventail. Cette technique consiste à abattre le minerai par tranche ou
par bloc. Cette méthode est appliquée à des amas ou à des couches de grandes puissances
(supérieure à 20m).

d) Méthode par chambres remblayées

Le minerai est abattu par tranche horizontale à partir du fond du chantier et en montant. Le minerai
abattu est complètement dégagé du chantier. Le volume correspondant est remblayé avec d’autres
matériaux stériles ou sable. Ce remblai sert à la fois à supporter les murs et les toits du chantier à
former une plate forme de travail pour la suite des opérations.

e) La méthode par chambres et piliers

Cette méthode consiste à abattre le minerai et à laisser des vides à la place du minerai abattu qui
constituent des chambres et à laisser entre chaque chambre ou vide des piliers comme ouvrage de
soutenement. Elle s’applique aux gisements sédimentaires plats tel que le charbon, la potasse, le sel,
les calcaires. Son inconvénient et ….l’extraction ne se fait pas 100%.

3. Les équipements de chargement et de transport

a) Les équipements de chargement


Ce sont :
- les chargeuses frontales ;
- les chargeurs, transporteurs, les cheminées.

b) Les équipements de transport


Ce sont :
- les camions ;
- les chargeurs, transporteurs ;
- les trains ;
- les convoyeurs.

4. la ventilation

Ventilateur Aspirateur

Puits de
ventilation Puits principal

Yoboué Cédric Désiré Page 46


Minerai
Le rôle de la ventilation :
- préservation des vies humaines en souterrain (conditions respiratoires rendues normale) ;
- assurer des conditions normales de travail ;
- maintient des conditions atmosphériques sous température normale ;
- refroidissement de la température ;
- évacuation des poussières créées par l’activité minière (abattage, transport, chargement,
concassage) ;
- dilution des fumées produites par les explosifs et les équipements.

Principe de la ventilation
 la ventilation est créée par une différence de pression entre les entrées et les sorties.
 La direction de l’air va d’un point de haute pression à un point de basse pression.
 La pression de la ventilation comparée à la pression atmosphérique peut être positive ou
négative.
 La pression créée doit être forte pour surmonter les résistances de friction.

CHAPITRE VIII :
TECHNIQUES DE FORAGE ET
D’ABATAGE A L’EXPLOSIF

INTRODUCTION

Le forage est une opération qui consiste à percer un trou dans la roche. C’est la méthode la plus
courante de perforation de la roche. Le forage occupe une place importante dans l’industrie minière
où il est d’abord utilisé comme méthode d’échantillonnage permettant de connaître toute
concentration minérale par un prélèvement en profondeur. Par conséquent le forage permet de
déterminer l’existence de réserve suffisante pouvant être exploitée avec profit.

Dans les mines où la production est faite par abattage de la roche à l’explosif, le forage est
l’opération qui précède le sautage. Dans ce cas le forage est utilisé pour obtenir une ouverture

Yoboué Cédric Désiré Page 47


suffisante dans la roche pour le placement de charge explosive. On distingue trois types de forage
dans le domaine minier :

- Le forage d’exploration

- Le forage de développement

- Le forage de production.

I. FORAGE D’EXPLORATION

L’objectif principal du forage d’exploration ou de reconnaissance est de déterminer la présence ou


non d’indice minéralisé et d’obtenir une idée préliminaire quant à la taille du corps minéralisé. De
façon secondaire le forage d’exploration permet d’avoir des informations sur la stratigraphie et les
structures de la roche adjacente.

Le forage carotté permet d’obtenir des carottes et le forage destructif des débris. Le programme du
forage d’exploration ne peut être mis en place que si les connaissances géologiques et
géophysiques ont démontré l’existence d’un indice intéressant. Le forage doit fournir les
informations suffisantes pour répondre positivement ou négativement dans un délai assez court et à
un coût suffisamment bas à l’incertitude relative de l’existence d’un gisement.

D’une manière générale le nombre de forages au stade de la reconnaissance d’indice doit être limité
à 2, 5 ou 6 de façon à diminuer le risque initial qui est très élevé. Si les résultats de ces forages sont
positifs, les risques étant passablement réduits, on peut alors entreprendre un programme de forage
plus complexe qui tient compte des premiers résultats.

II. FORAGE DE DEVELOPPEMENT

Il a pour objet de déterminer la teneur, le volume et le contour de la zone minéralisée probablement


ciblée par l’exploration. Le forage de développement se distingue du forage d’exploration par le
seul fait que celui-ci s’intéresse aux seules zones minéralisées. Le programme de forage de
développement doit nous donner des informations sur :

- la géologie de la zone minéralisée ;

- les données quantitatives sur la teneur et le tonnage du matériau disponible ;

- la taille et la géométrie du dépôt avec les parties minéralisées et les parties stériles ;

- les caractéristiques minéralogiques et métallurgiques du minerai ;

- les caractéristiques physiques du minerai (altération, densité.) ;

- les données sur tout autre facteur qui pourrait affecter les travaux d’exploitation minière (eau
souterraine et les conditions de terrain).
Yoboué Cédric Désiré Page 48
Pour atteindre ces objectifs, un programme approprié doit tenir compte du nombre de trous à forer,
l’espacement et l’orientation des trous et un autre programme adapté aux collectes des données. Le
programme de collecte des données prend en compte l’échantillonnage, le logging des trous et une
présentation adéquate des données. Une fois les données acquises, il importe de faire une
interprétation et une analyse des informations obtenues.

A partir de ce moment on peut concevoir des sections transversales et les plans de niveau qui
constituent la meilleure approche pour communiquer les informations sur les différents types de
structures et de roche pour la planification. Toutes les informations obtenues devraient aboutir aux
calculs des réserves.

III. FORAGE DE PRODUCTION

Durant la phase d’exploitation le forage de production est une opération de première nécessité, il
précède le dynamitage avec lequel il s’associe pour former les deux opérations unitaires nécessaires
à la fragmentation du matériau consolidé en place. Son but est donc de fournir une cavité pour
l’installation des explosifs.

Dans la grande majorité des mines de surface et même souterraines, le forage et le dynamitage sont
essentiels au cycle de production. Contrairement aux forages d’exploration et de développement, le
forage de production est un forage destructif qui utilise un taillant qui pulvérise la roche.

IV. ABATTAGE, SAUTAGE OU DYNAMITAGE

1.) Explosifs ou substances explosives

Un explosif est une substance composée d’éléments solides et liquides susceptibles de


décomposition violente et rapide en dégageant une grande quantité de gaz après détonation. Pendant
l’explosion on peut observer :

- un dégagement de gaz

- une production de chaleur

- une haute pression.

 Caractéristiques des explosifs

- densité de l’explosif s’exprime en g/m3 ou kg/l

- vitesse d’explosion : vitesse de propagation de l’onde de choc dans la charge explosive ou


tout simplement la rapidité avec laquelle l’explosion se produit. C’est à partir de cette
propriété on a essayé de classer les explosifs en deux catégories (détonants ou brisants et
déflagrant ou lents)

- puissance : coefficient de particule de masse rapporté au volume. C’est le rapport de volume


de roche que peut faire sauter l’explosif à la masse de la charge

- sensibilité au choc : c’est la facilité ou la capacité avec laquelle l’explosif peut détonner.

Yoboué Cédric Désiré Page 49


2.) Classification des substances explosives

 Explosifs déflagrants ou lents

Ce sont des explosifs lents dont l’action est progressive. Ces explosifs peuvent être amorcés sous la
seule action d’une étincelle. Leur vitesse de décomposition est relativement lente (exemple :
800m/sec). Ces explosifs comprennent la poudre noire, les explosifs à l’oxygène liquide, le nitrate
d’ammonium. Ils s’amorcent à la mèche lente ou à l’allumage électrique.

 Explosifs détonants ou brisants

Ce sont des explosifs dont l’action est quasi instantanée. Ils ne peuvent être amorcés que par un
choc violent. On les utilise dans le cas où l’on désire obtenir une fragmentation de la roche. Ce qui
est le cas généralement dans les mines et carrières. La vitesse de détonation est très élevée, la
pression d’onde de choc est importante. Ces explosifs sont très sensibles et de haute densité. Les
explosifs brisants ou détonants comprennent les dynamites. Les dynamites sont à base de
nitroglycérine. C’est un liquide toxique extrêmement sensible au choc.

3.) Types d’explosifs

Les principaux explosifs couramment utilisés sont :

- la dynamite

- le nitrate de fuel

- les explosifs nitratés.

a- Les dynamites

Ce sont des mélanges à base de nitroglycérine et de nitrate d’ammoniac. Il en existe toute une
gamme allant des dynamites faibles aux dynamites fortes.

Les dynamites faibles contiennent un faible pourcentage de nitroglycérine. Les dynamites fortes
sont les dynamites brisantes car elles provoquent la plus forte onde de choc. Le pourcentage de
nitroglycérine est élevé (40% et plus). Ces dynamites sont livrées sous forme de cartouches et sont
utilisées souvent pour des roches dures en liaison avec du nitrate de fuel pour l’abattage au pied.

b- Nitrate de fuel

C’est un mélange de nitrate d’ammoniac et de fuel. Le nitrate n’est pas un explosif, il est
normalement utilisé comme engrais dans l’agriculture. Mais par adjonction avec une quantité de
fuel, il devient une substance explosive. La proportion de nitrate dans le mélange est de 6 à 10% du
volume. Le nitrate de fuel se compose sur place sur le lieu de l’emploi, au moment même de
l’emploi. Ce qui fait son succès.

c- Explosifs en bouillie

Yoboué Cédric Désiré Page 50


Ce sont des substances visqueuses constituées de dynamite et de gélatine. Ils contiennent 10 à 30%
d’eau et sont à base de nitrate d’ammonium. Ils sont caractérisés par une densité de chargement
maximum, une bonne résistance à l’eau, une sécurité assurée dans la manipulation.

d- Explosifs nitratés

Ce sont également des mélanges contenant des nitrates d’ammoniac. La proportion du nitrate
d’ammoniac est toujours élevée. Les performances de ces explosifs sont moindres que celles des
dynamites. Ils sont utilisés dans les roches moins dures.

e- Explosifs en émulsion

Ce sont des mélanges composés d’huile minérale de combustible et de nitrate d’ammoniac.

4) Artifices ou accessoires de mises à feu

La mise à feu des explosifs exige un certain nombre d’accessoires spéciaux qui jouent un rôle
important pour obtenir un bon rendement. Le choix de ces accessoires doit être fait avec le plus
grand soin. Il en existe deux types :

- systèmes non électriques ;

- systèmes électriques.

a) systèmes non électriques

Il y a le détonateur ordinaire, la mèche lente et le cordeau détonnant

 Le détonateur
Tube en Cu ou aluminium
Opercule

Charge n°1 Poudre d’allumage


(fulminate de mercure)

Charge n°2 (Tetryl)

Le détonateur est constitué par un tube de cuivre ou d’aluminium qui contient une charge d’explosif
puissant et très sensible à son extrémité. Cette charge est protégée par une petite pièce métallique
appelée opercule dans laquelle est faite une ouverture. C’est par cette ouverture que le feu craché
par la mèche lente se transmet à la charge explosive.

 Mèche lente ou mèche de sécurité

Yoboué Cédric Désiré Page 51


Elle est constituée par un mince filet de poudre noire enroulé dans une ou plusieurs couches de jute
ou coton appelées graines et qui sont imprégnées de diverses substances destinées à lui donner une
plus grande imperméabilité.

Enveloppe

Coton
Jute
Poudre noire
Fil plastique

Avant de procéder à la mise à feu on coupe en biais l’extrémité de la mèche de façon à mettre en
vue une partie du cordeau de poudre

Vers la charge
Point d’allumage

*le cordeau détonant

A la différence des détonateurs qui détonnent sous l’action de la chaleur, il faut un choc plus violent
provoqué par une explosion pour mettre en œuvre le cordeau détonnant. Une fois mise à feu il
transmet à l’explosif et agit comme un détonateur.

Charge
explosive
(cartouche
(cartouche)
Cordeau
Détonateur détonnant

Le cordeau détonnant est constitué d’un tube étanche et souple de petit diamètre rempli d’un
explosif sensible tel que le TNT placé à l’intérieur d’une graine de jute ou coton. Le détonateur est
mis à feu, l’explosion qui s’ensuit se propage le long du cordeau détonant à une vitesse de l’ordre
de 800m/sec et l’onde de choc ainsi créée est suffisante pour faire exploser une cartouche en contact
avec l’autre extrémité.

Yoboué Cédric Désiré Page 52


Le cordeau détonant ne pouvant exploser par lui-même, son emploi est plus sécurisant. Pour le
chargement des mines verticales profondes, il évite de ne pas mettre dans le forage des cartouches
amorcées.

 Système nomel

Cordeau détonant

Poudre explosive

Ce système est muni d’un tube plastique transparent dont la face intérieure est recouverte par une
mince couche explosive.

b) Les systèmes électriques

Ce sont des artifices qui sont activés par un courant ou une décharge électrique. Ce système a
permis un haut degré de sécurité aux opérations de sautage. Dès lors le dynamiteur peut se mettre à
l’abri et contrôler l’instant de mise à feu. Le risque de raté est réduit.

 Le détonateur électrique

C’est un détonateur ordinaire auquel on a ajoute une tête d’allumage électrique qui joue le même
rôle que la mèche lente du détonateur ordinaire.

Tube en Filament
cuivre ou
aluminium
Conducteurs isolés

Bouche de fermeture

Charges Opercule
Inflammateur

Le détonateur comprend un allumant, un inflammateur qui déclenche l’explosion qui contient un


filament métallique soudé aux conducteurs. Les conducteurs sont isolés par une gaine en matière
plastique. Lorsqu’on envoie un courant électrique à travers les fils, le filament rougit et allume
l’inflammateur. La flamme ainsi produite provoque l’explosion de la charge explosive du
détonateur à travers l’ouverture de l’opercule.

 Détonateur à retard

Il sert à réaliser un échelonnement des coups de mine. On fait sauter plusieurs explosifs en mettant
entre chaque explosion un temps de repos généralement d’une seconde.

 Détonateur à micro-retard

Dans cette catégorie de détonateurs les retards sont échelonnés de 25 à 30ms au lieu d’une demi-
seconde de recul. Il permet une meilleure fragmentation de la roche. On obtient un meilleur
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rendement de l’explosif du fait que l’explosion de la mine de la rangée n+1 se produit dans la roche
encore sous l’effet de l’onde de choc provoqué par l’explosion de la rangée n. les détonateurs à
micro-retard remplacent de plus en plus les détonateurs à retard.

5) Amorçage

C’est l’opération qui consiste à relier l’explosif à l’artifice de mise à feu. On désigne par cartouche
amorce la cartouche explosive à laquelle est fixée l’artifice de mise à feu. La partie de l’explosif
dans laquelle on met le détonateur ou artifice de tir est appelée cartouche-amorce.

 Amorçage avec un détonateur ordinaire

La mèche lente est reliée au détonateur qui est introduit dans la cartouche d’explosif c’est-à-dire la
cartouche-amorce. La cartouche-amorce est préparée en dernière position. Cette opération se fait au
moyen d’une pièce spéciale en bronze. Elle ne doit jamais se faire avec une pièce en acier ou avec
les dents.

 Mode d’amorçage

Mèche Mèche
Détonateur

Cartouche-amorce
Sens Cartouches d’explosif
Sens
d’explosion
d’explosion Cartouches d’explosif

Cartouche-amorce

Amorçage antérieur Amorçage postérieur

On distingue l’amorçage antérieur dans lequel la cartouche-amorce est au dessus des cartouches et
l’amorçage postérieur où la cartouche-amorce est au fond du forage. Il existe aussi l’amorçage
intermédiaire qui consiste à placer la cartouche-amorce au milieu de la charge.

Cette méthode est interdite car le détonateur détonne dans un sens bien défini, il y a donc risque
qu’une partie seulement de la charge soit atteinte car l’onde de détonation s’est propagée dans une
seule partie de la charge. Et c’est cette seule partie qui explosera.

 Amorçage avec détonateur électrique

La procédure est la même qu’avec un détonateur ordinaire. Les fils du détonateur sont solidarisés
avec la cartouche par un ligateur ou avec une bande de chatterton.

 Amorçage au cordeau détonant

L’extrémité du cordeau doit être solidement attachée le long de la cartouche-amorce au moyen de


ligature ou bande de chatterton. A son extrémité libre, hors du forage le cordeau détonant est
amorcé au moyen d’un détonateur ordinaire et d’une mèche lente ou encore au moyen d’un
détonateur électrique.
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+
Fil électrique
-
Détonateur électrique ou ordinaire
Charges explosive
Cordeau détonant

Cartouche-amorce

6) Mise à feu (tir)

Les explosifs étant chargés au fond du trou de mine et amorcés à l’aide de détonateur ou de cordeau
détonant, il faut maintenant provoquer l’explosion. L’ensemble des mines à exploser s’appelle la
volée, le sautage de la volée s’appelle le tir ou la mise à feu. La mise à feu consiste à faire sauter
la volée et pour cela il faut porter les détonateurs à une température qui déclenche l’explosion. Ce
système est déclenché à l’aide d’exploseurs. Ce sont des appareils portatifs pour fournir le courant
nécessaire à l’explosion des détonateurs.

 Exploseurs à pile ou accumulateurs

La source de courant est une batterie qui charge un condensateur. Lorsque la tension de charge du
condensateur atteint une valeur suffisamment élevée, un dispositif automatique envoie du courant
dans la ligne de tir. Ces appareils étant beaucoup plus lourds que les exploseurs à magnéto, ils sont
souvent montés sur un chariot à roue. Ce sont les seuls qu’on peut utiliser pour faire exploser les
détonateurs à haut intensité.

 Exploseurs à dynamo ou à magnéto

Il sont constitués par un magnéto actionné pendant un temps très court généralement 2 à 1 seconde
par la détente d’un ressort en spirale. L’ensemble est logé dans une boite portative. Le montage et le
déclenchement du ressort ne peuvent se faire qu’à l’aide d’une clé spéciale que le dynamiteur doit
conserver sur lui. Il existe des modèles pour tirer 25 à 100 trous de mines avec des détonateurs à
basse intensité. Ils sont mal adaptés aux tirs des détonateurs à haute intensité.

7) Conception et exécution des tirs

a) Facteurs affectant la conception d’un tir


B D

Bourrage

B0

Front de taille
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ou face libre Page 55
H
taill Charge
L
LES PARAMETRES DE SAUTAGE

Les paramètres de sautage sont :

- La distance du trou de forage à la face libre (B)

- Le diamètre du trou de forage (D)

- La hauteur de bourrage (B0)

- La hauteur du banc (H)

- La profondeur totale du trou de forage (L)

- La hauteur de surforation (Su)

- La hauteur de charge (Hc).

B est appelé fardeau.

pour les dynamites


pour le nitrate de fuel

Ib : concentration de la charge (kg/m)

D : diamètre du trou

L : profondeur du trou L = H + Su

Su : surforation = hauteur de la charge de pied

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Su = 0.3 B

H : hauteur du banc

B0 : bourrage (matériau ou matière inerte qu’on place au dessus de la charge pour mieux la
confiner)

B = 3 B0

B0 = 1/3 B

E : espacement entre 2 trous voisins de la même rangée

E = 1.25 B

b) Choix du patron

Le patron est la disposition géométrique des trous. Il existe trois types de patrons :

- Le patron carré E = B la distance entre les trous est égale à celle entre les rangées

- Le patron rectangulaire B est différent de E

- Le patron quinconce ; les trous sont disposés en groupe de cinq (4 en carré et au milieu)

Remarque : Il y a aussi les patrons parallélogramme (B différent de E) et losange (B = E).

c) Techniques de mise à feu

Les techniques dépendent de la manière dont on veut que la roche fragmentée soit projetée. Elle
peut être projetée en V ou de manière linéaire.

d) Evaluation du tir

* Evaluation du tonnage de roche à abattre

- Surface influencée par trou (S ou P)

S=P=BxE

- Volume de roche à abattre par trou (V)

V=BxExH V=PxH V=SxH

- Tonnage abattu par trou (Tt) Tt = V x d ; d est la densité de la roche abattue

- Tonnage total ou Tonnage de la volée (Tvolée)

Tvolée = Tt x n (n est le nombre de trous)

* Evaluation de la quantité de charge explosive ou quantité de charge explosive pour réaliser la


volée (Qvolée)

- Quantité de charge par trou (Qc) Qc = Hc x Ib

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- Qvolée = Qc x n

ANNEXES

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Figure 1 : Schéma type d'une fouille

TOIT
(1) (2)

MUR

Figure 2 : Caractéristiques d'une minéralisation


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Figure 3 : Méthode mixte

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