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2. Ecosystème
C’est un terme forgé en 1935 par le botaniste anglais George Tansley, à partir
du grec oikos (signifiant maison ou demeure), et systema (qui désigne la réunion en un corps
de plusieurs choses ou parties, ou un ensemble). L’écosystème est l’ensemble constitué d’un
milieu (appelé biotope), des êtres vivants qui l’habitent (qui forment la biocénose) et de
toutes les relations qui peuvent exister et se développer à l'intérieur de ce système. Exemples
d'écosystèmes : une mer, un étang, une forêt, une montagne…
Le biotope et la biocénose forment un système indissociable en équilibre instable car
une modification rapide d'un ou de plusieurs paramètres d'un écosystème conduit à une
rupture dans l'équilibre écologique. Toutefois, l’écosystème est capable d'évoluer et de
s'adapter au contexte écologique.
Un hydrosystème est un écosystème dont le biotope est constitué essentiellement
d’eau.
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énorme quantité d’eau se répartit entre les lacs, les mers, les marigots, les océans, les fleuves,
les eaux de puits, les lagunes etc. Indispensable à la vie de tout organisme, l’eau est utilisée
pour la boisson, la baignade, la navigation, ses ressources halieutiques, la production
d’énergie ; et sert d’habitat à une multitude d’espèces animales et végétales etc.
Loin d’être isolées du cycle de l’eau, les eaux souterraines communiquent avec les
milieux aquatiques de surface. En effet, en période de crue, la nappe phréatique est alimentée
par les milieux aquatiques de surface et emmagasine l'eau. Inversement, lors de l'étiage, les
écosystèmes d’eau douce sont alimentés par les eaux souterraines.
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Figure 1 : infiltration de l’eau dans le sol et le sous-sol
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2. Eaux de surface ou eaux superficielles
Les eaux de surface, également appelées eaux superficielles, sont constituées
de l’ensemble des masses d’eau qui sont en contact direct avec l’atmosphère.
Sur la base de la salinité de l’eau, les écosystèmes aquatiques peuvent être
repartis en 3 grands groupes :
- les écosystèmes d’eau douce
- les écosystèmes d’eau saumâtre
- les écosystèmes d’eau salée
a) Eaux douces
Une eau douce est une eau dont la concentration en sels est très faible
(inférieure à 1 g/l). Les rivières, les lacs, les étangs et les fleuves sont des exemples
d’écosystèmes d’eau douce. En fonction de la circulation de l’eau, on distingue deux grands
types d’écosystèmes d’eau douce : les écosystèmes lotiques et les écosystèmes lentiques.
Les écosystèmes lotiques sont caractérisés par un écoulement apparent de l’eau. Ils
sont généralement appelés cours d’eau. Les caractéristiques principales des cours d’eau
(largeur, profondeur, surface du bassin versant, vitesse du courant etc.) permettent de
distinguer rigoles, ruisseaux, torrents, rivières, fleuves etc. Les écosystèmes lotiques forment
des milieux ouverts étroitement liés aux écosystèmes terrestres environnants.
Un milieu lentique (ou lénitique) est un écosystème d’eaux douces calmes,
stagnantes ou faiblement courantes. Ces eaux connaissent un renouvellement lent. Exemples :
mares, lacs, étangs etc.
b) Eaux saumâtres
Une eau saumâtre est une eau dont la concentration totale de sels
dissous est généralement comprise entre 1 et 10 g/l. Elle est légèrement à moyennement salée.
L’écosystème d’eau saumâtre le plus connu est la lagune. Les estuaires sont aussi des
écosystèmes d’eau saumâtre.
Les lagunes sont des plans d’eau généralement peu profonds, ayant une
communication permanente ou temporaire avec la mer, mais isolés de celle-ci par un cordon
littoral. La communication avec la mer se fait par des canaux dans le cordon littoral. Ces
canaux sont appelés graus ou passes. Exemples de lagunes : lagunes Ebrié, Ehy, Aby en Côte
d’Ivoire ; lagunes de Nador, de Mariot, de Porto-Novo en Afrique ; lagunes de Courlande, de
Vénise, en Europe ; lagune Tam Giang en Asie ; lagunes d’Urao, de San Rafael en Amerique.
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L'eau saumâtre peut apparaître à la suite de la rencontre de masses d'eau douce et salée
(cas des estuaires par exemple). Elle peut aussi être observée lors de la fonte de la banquise en
Arctique ou de la dissolution de roches sédimentaires riches en sels. Elle peut également
prendre vie avec des activités humaines, comme le salage des routes en hiver.
Les eaux douces et les eaux saumâtres sont qualifiées d’eaux continentales.
c) Eaux salées
Sont qualifiées de salées, toutes les eaux dont la salinité dépasse 10 g/l.
On classe dans cette catégorie, les mers et les océans dont la salinité moyenne est de 35 g/l.
Un océan est une vaste étendue d’eau salée séparant des continents (Figure 3). Il en
existe 5 :
+ L’océan Atlantique : sépare l’Amérique de l'Afrique et de l’Europe.
+ L’océan Pacifique : le plus vaste des océans. Il sépare l'Asie et l'Océanie de
l'Amérique.
+ L’océan Indien : se situe entre l'Afrique, l’Asie et l’Océanie.
+ L’océan Austral (ou océan Antarctique ou océan glacial Antarctique) :
entoure le continent Antarctique.
+ L'océan Arctique (ou océan glacial Arctique) : le plus petit des océans. Il
est situé entre le pôle Nord et le nord de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique.
Une mer est aussi une importante masse d’eau salée, mais plus petite qu’un océan et
située à l’intérieur d’un continent. Exemples : la mer Baltique, la mer du Nord, la
Méditerranée, la mer des Caraïbes (mer des Antilles) etc.
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Figure 3 : océans
C- CYCLE DE L’EAU
Un cycle est une suite de phénomènes qui se répètent selon le même ordre. L’eau
opère un circuit fermé qui est le même depuis des milliards d’années. Le cycle de l’eau
(Figure 4) est très important sur notre planète car il permet à l’eau de se régénérer. Le cycle de
l’eau se décompose en trois principales étapes :
1) La transformation de l’eau liquide ou solide en vapeur d’eau
Soumise à la chaleur des rayons solaires, les eaux continentales et marines se
transforment en vapeur d’eau qui s’élève dans l’atmosphère. Ce phénomène est
l’évaporation.
Au soleil également, plantes et animaux perdent une partie de leur eau. Ils transpirent,
et les gouttes d’eau ainsi formées s’évaporent aussi : c’est l’évapotranspiration.
L’eau des glaciers se transforme aussi directement en vapeur d’eau sans fondre : c’est
la sublimation.
2) La condensation
Au contact de l’atmosphère, la vapeur d’eau se refroidit et se transforme en
gouttelettes qui vont former les nuages, la brume ou le brouillard.
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3) Les précipitations
Sous l’impulsion des vents, les nuages se déplacent dans l’atmosphère. Aidés
par effet de gravité, les nuages s’alourdissent et retombent sur le sol sous forme de
précipitations (pluie, grêle ou neige). Environ 79 % des précipitations tombent sur les océans.
Les 21 % restants vont soit, par ruissellement, rejoindre les cours d’eau qui à leur tour se
jetteront dans les océans et mers ; soit, par infiltration, alimenter les nappes phréatiques.
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D’autres barrages sont des ouvrages humains (barrages hydroélectriques, agropastoraux etc.).
Les lacs qui en résultent sont des lacs artificiels.
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A- CLASSIFICATION DES LACS SELON LEUR ORIGINE
Selon leur origine, il existe des lacs naturels et des lacs artificiels.
1. Lacs naturels
On distingue divers lacs naturels.
Un lac glaciaire est un lac qui occupe un creux résultant de l`érosion
par un glacier. En se déplaçant, le glacier crée des vallées et des dépressions à la surface du
sol, qui se remplissent d’eau quand la glace fond. C’est le cas des Grands Lacs d’Amérique du
Nord, des lacs de Rila (Bulgarie) et du lac de Zurich (Suisse).
Un lac proglaciaire est situé devant un glacier qui l’alimente en eau.
Exemple du lac Manly en Californie (USA).
Un lac périglaciaire est un lac qui se forme lorsqu`une vallée est barrée
par un glacier. Se comportant comme un barrage naturel, ce glacier bloque les eaux de
ruissellement de la vallée qui s'accumulent alors dans sa partie basse.
Un lac subglaciaire ou lac sous-glaciaire est un lac situé sous un
glacier ; comme le lac Vostok localisé en Antarctique.
Un lac volcanique est un lac formé dans un cratère de volcan.
Exemple : le lac de Nemi en Italie.
Un lac tectonique est dû à l'effondrement de portions de la croûte
terrestre. Exemple : le lac Victoria localisé en Afrique de l'Est, entre le Kenya, l'Ouganda et la
Tanzanie.
Un lac alluvionnaire est formé quand un cours d'eau rencontre des
dépôts alluvionnaires sur son cours. Les alluvions sont des matériaux (boues, sables, graviers,
cailloux, limons etc.) arrachés et successivement déposés par les eaux courantes. C’est le cas
du fleuve Brenta et des lacs de Levico et de Caldonazzo en Vénétie en Italie.
Un lac de déflation est issu de l'érosion par les vents. C’est l’exemple
des lacs du Languedoc.
Un lac karstique est dû à des phénomènes d'érosion en milieu calcaire.
Exemple du lac Bleu en Croatie.
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Un lac morainique résulte de la formation d’un barrage de débris
rocheux transportés, déposés et accumulés par un glacier (débris appelés moraines).
Exemple : le lac Sainte Anne (en France).
2. Lacs artificiels
Un lac artificiel se forme à l’issue de la construction de digue, de barrage
hydroélectrique ou de barrage agropastoral. On compte parmi les lacs de barrage, les lacs de
Buyo, de Taabo, de Kossou et d’Ayamé en Côte d’Ivoire ; les lacs Volta et Nasser en
Afrique ; les lacs Gorki, Krementchouk et Kaniv en Europe ; les lacs Boukhtarmal et Bratsk
en Asie.
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s’étend de la surface jusqu’à une profondeur de pénétration de la lumière correspondant à 1%
de l’énergie lumineuse incidente au-delà de laquelle se situe la zone aphotique.
• Zone profonde (ou aphotique) : présente seulement dans les lacs les plus
profonds. La respiration y excède la photosynthèse ; ce qui inhibe la croissance des végétaux.
• Zone pélagique : c’est l’'ensemble des zones limnétique et profonde. Elle
représente donc la zone de pleine eau.
• Zone benthique : se définit comme le domaine où les organismes sont plus
ou moins liés au sédiment. C’est le fond du lac, où a lieu la décomposition de la matière
organique.
C- STRATIFICATION THERMIQUE
La stratification thermique d’un lac est la formation de couches d’eau distinctes de
différentes températures, superposées les unes sur les autres. En effet, dans les lacs tropicaux,
ou pendant la saison chaude des régions tempérées (été), le réchauffement par l’énergie
lumineuse permet un réchauffement inégal de la colonne d’eau. Il s’installe alors une
stratification thermique qui fait que les eaux de surface chaudes (et donc plus légères)
restent en surface, au-dessus des eaux plus profondes et plus froides qui ne se réchauffent que
lentement. C’est ce qui permet de distinguer trois couches (ou zones) : l’épilimnion, le
métalimnion et l’hypolimnion (Figure 6).
1- Epilimnion
L’épilimnion est la couche d’eau de surface, plus chaude, bien éclairée, brassée
par le vent, relativement homogène et riche en oxygène. Plus ou moins fortement pénétré par
la lumière, il constitue la zone trophogène dans laquelle s’élabore la biomasse végétale par
photosynthèse. La productivité biologique y est la plus importante En raison de l’activité
photosynthétique, cette zone se trouve vite appauvrie en éléments nutritifs. Le vent permet à
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cette couche de se mélanger ; ce qui engendre une homogénéisation de l’oxygène dissous et
des autres éléments présents tels que le phosphore. L’épaisseur de cette couche varie au cours
de la saison.
2- Métalimnion ou thermocline
Le métalimnion ou thermocline est la zone de transition entre les entre eaux de
surface plus chaudes et les eaux de profondeur plus froides. C’est est la couche intermédiaire.
Dans cette couche, la température varie rapidement avec la profondeur (environ 1 degré par
vingtaine de cm). La diminution de la température crée une barrière physique entre les
couches d’eau liée à la différence de densité. Elle isole les eaux de l’épilimnion de celles de
l’hypolimnion, plus froides et plus denses. L’oxygène peut y être encore abondant.
3- Hypolimnion
L’hypolimnion est la couche inférieure, profonde, froide, pauvre en oxygène,
faiblement ou pas éclairée et où la température varie peu. La photosynthèse est impossible.
Les phénomènes de respiration et de décomposition de la matière organique dominent,
permettant ainsi un enrichissement du milieu en minéraux dissous. C’est donc la zone de
dégradation ou zone tropholytique.
L’oxygène dissous est utilisé entre autres pour la décomposition de la matière organique.
Parfois, l'oxygène disparaît complètement de cette couche d’eau : c’est l’anoxie.
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D- BIOCENOSE D'UN LAC
La biocénose d’un lac (Figure 7) est inféodée à la zone littorale, pélagique et
benthique. Les divers groupements de la biocénose ne sont pas indépendants les uns des
autres. Il n'existe pas de frontière nettement délimitée entre ces communautés qui présentent
entre elles des échanges permanents. On distingue dans les milieux lacustres, les groupes qui
suivent.
1- Macrophytes
Les macrophytes sont des végétaux aquatiques visibles à l’œil nu. Ils
colonisent principalement la zone littorale. Leur répartition en profondeur dépend de la
pénétration de la lumière, elle-même fonction de la transparence de l'eau. Ils participent à la
production primaire du plan d'eau et servent de support au périphyton, de zone de nourriture
et de refuge pour les poissons. Ces végétaux peuvent être émergés, flottants ou submergés.
2- Périphyton ou biotecton
Le périphyton est l’ensemble des organismes aquatiques (algues, champignons,
bactéries, petits crustacés, rotifères, protozoaires …) qui vivent fixés à la surface d’un substrat
végétal (plante ou bois mort), animal ou minéral (roche) ou des objets immergés (récipient,
morceau de béton…). Il peut prendre différents aspects et est généralement brun ou vert, et
visqueux. Sur les débris, le bois et les roches immergées, le périphyton se compose surtout de
cyanobactéries, de diatomées et de mousses aquatiques.
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Le périphyton constitue une source importante de nourriture pour des invertébrés
(bivalves, escargots…), les têtards et certains poissons. Il participe aussi à la production
primaire du plan d'eau.
Sa nature et sa structure en font un important bioindicateur de la qualité de l'eau et de
l'état de l'environnement. En effet, les réponses de cette communauté aux polluants peuvent
être mesurées.
Le périphyton peut absorber des contaminants (éléments traces métalliques et
pesticides notamment), les retirant ainsi de la colonne d'eau et limitant leur répartition dans
l'environnement ; mais avec le risque de les faire ensuite remonter dans le réseau trophique. Il
contribue à la dégradation des métaux lourds comme le mercure. Les communautés de
périphyton sont utilisées dans les systèmes de production alimentaire d'aquaculture pour
l'élimination des polluants solides et dissous. Leur performance en filtration est établie.
Quand il y a surprolifération du périphyton, souvent due à des apports nutritifs
importants (phosphore, azote), celui-ci peut détruire l'habitat d'invertébrés ou des sites de
fraies de poissons et participer également au phénomène d’encrassement biologique (ou bio-
encrassement ou biofouling)
3- Benthos
Le benthos est l’ensemble des organismes vivants dans ou à la surface du
sédiment. Les représentants les plus connus sont les insectes [qui passent toute leur existence
dans le milieu aquatique (dytiques, nèpes, etc.) ou seulement à l'état larvaire (chironomes,
libellules)], les vers, les mollusques (gastéropodes: limnées ; bivalves : dreissènes,
anodontes), les crustacés (crabes, crevettes, écrevisses). La nature et la structure des
peuplements benthiques sont principalement déterminées par les facteurs tels que
l'hydrodynamisme et la granulométrie. Les étroites relations entre les facteurs physico-
chimiques et certaines espèces permettent leur utilisation comme bio-indicateurs. Le benthos
sert de nourritures aux poissons et à d’autres organismes aquatiques
4- Plancton
Ensemble des organismes vivants qui flottent au sein des eaux et dont les
mouvements propres sont insuffisants pour s'opposer aux courants et aux mouvements de la
masse liquide. Le plancton est composé d'organismes végétaux (phytoplancton), d'animaux
(zooplancton) et également de bactéries (bactérioplancton). Ce sont des organismes
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de taille relativement petite, de l'ordre du micron pour le bactérioplancton jusqu'à plusieurs
millimètres pour le zooplancton.
Le plancton (notamment le phytoplancton) participe aussi à la production primaire du
plan d'eau. Il sert de nourritures aux poissons et autres organismes aquatiques et est un
indicateur de la qualité de l’eau.
5- Necton
Ensemble des organismes qui nagent, c'est-à-dire dont les déplacements et les
mouvements sont suffisamment puissants pour surmonter le mouvement général des eaux. Le
necton s’oppose ainsi au plancton. Les poissons constituent l'élément essentiel du necton, sauf
à l'éclosion ; les larves trop fragiles et peu performantes constituant alors un zooplancton
particulier appelé ichtyoplancton. On y compte aussi quelques crustacés, des mammifères
dulçaquicoles etc. Le necton participe au réseau trophique et au maintien de l’équilibre de
l’écosystème.
6- Neuston
Ensemble des organismes vivants, animaux ou végétaux, qui vivent au-dessus
ou au-dessous du film de surface des eaux calmes. La physiologie de ces organismes dépend
directement de l'interface eau-atmosphère et, en particulier, du film de matière organique
caractéristique de cette interface.
Les organismes les plus communs du neuston sont les bactéries, les copépodes, les
diatomées, les chrysophycées et les algues Xanthophycées.
La première subdivision a porté sur la position des organismes par rapport à la surface
de l’eau proprement dite. Ainsi, l'épineuston (ou supraneuston) est l’ensemble de ceux qui
vivent au-dessus de la surface (gerris, hydromètres, coursiers et dendroctones) ;
l'hyponeuston faisant référence à ceux qui occupent la couche superficielle de l'élément
liquide, immédiatement sous la surface.
Une autre classification basée sur la taille distingue le piconeuston, dont la taille peut
être inférieure à 2 μm, du microneuston et du macroneuston dont certains représentants
peuvent mesurer un mètre et plus.
Le neuston peut également être catégorisé en fonction des types d'organismes qui le
composent. On peut ainsi parler de bactérioneuston (la fraction bactérienne du neuston), de
phytoneuston (végétaux), de zooneuston (animaux) et d'ichthyoneuston (poissons,
notamment les poissons volants).
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Le neuston sert de nourritures aux poissons et à d’autres organismes aquatiques.
7- Tripton et seston
Le tripton désigne l’ensemble des particules non vivantes, d'origine minérale
ou organique (excréments, gamètes morts, particules issues du plancton mort ou vivant,
détritus...etc.) en suspension dans l'eau.
8- Autres communautés
Il faut également tenir compte dans le fonctionnement des milieux lacustres, de
la présence de l’avifaune, de mammifères, de reptiles, d’amphibiens, utilisateurs temporaires
ou permanents de la masse d’eau comme zone d’alimentation, d’hivernage ou de
reproduction.
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mineur. Lorsque le cours d’eau déborde à cause de fortes pluies et quitte son lit, on parle de
crue. L’espace qu’occupe le cours d’eau lors des crues, incluant les zones inondées, est le lit
majeur.
L’embouchure est le lieu où un cours d’eau se jette dans une étendue d’eau
(milieu lentique, océan, mer, lagune etc.).
On distingue deux types d’embouchure lorsque la zone réceptrice est un milieu marin
(mer ou océan) : le delta et l’estuaire (Figure 8).
L'embouchure d'un cours d'eau dans la mer ou dans l’océan représente un domaine
intermédiaire où s'affrontent les influences marines et fluviatiles. Le type d’embouchure
dépend donc du rapport de force entre les apports terrestres (eau douce et sédiments) et
l’énergie de l’hydrosystème marin (marées, houles, vagues). En effet, le cours d'eau apporte
des sédiments qui s'accumulent et gagnent sur la mer (ou l’océan). La mer (ou l’océan)
déblaie et remanie ces sédiments apportés. Le résultat final dépend du rapport de force
existant entre le cours d'eau et la mer (ou l’océan) ; et deux cas à l’origine des deux types
d’embouchure peuvent se présenter. Lorsque le cours d'eau a une influence dominante et que
la marée est trop faible, les sédiments s’accumulent à l’embouchure, et forment des dépôts
émergés de forme conique ou triangulaire traversés par les bras du fleuve. L’embouchure est
alors un delta. Si par contre, c’est l'hydrodynamisme marin qui domine (fortes marées, fortes
houles, grosses vagues), et que le cours d'eau apporte surtout des suspensions fines et des
matières en solution, et peu de matériaux grossiers, l'embouchure est un estuaire.
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Le confluent ou point de confluence est le point où un cours d’eau, appelé
affluent, se jette dans un autre cours d’eau.
La rive est la bande de terrain qui borde une étendue d'eau douce. En suivant le
sens du courant (de l’amont vers l’aval) on a la rive droite à droite du fleuve et la rive gauche
à gauche.
Un méandre (Figure 9) est une boucle formée par le cours d'eau. Un cours
d'eau forme des méandres successifs.
Figure 9 : Méandres
1- Vitesse du courant
Dans un cours d’eau, la vitesse du courant est la distance parcourue par la
masse d’eau par seconde. Elle différencie les milieux lotiques (vitesse élevée) des milieux
lentiques (vitesse faible, voire nulle).
La vitesse du courant dépend essentiellement de la pente du milieu, de la configuration
du fond et de la profondeur du lit.
C'est la vitesse du courant qui commande les capacités d'érosion, de transport de
matériaux et de sédimentation des cours d'eau. La partie amont des cours d'eau, où les vitesses
peuvent être importantes, est principalement un lieu d'érosion. Les fonds seront alors mobiles.
La partie aval des cours d'eau, où les vitesses sont plus faibles est essentiellement un lieu de
sédimentation. Les fonds seront alors déposés. Les conséquences sont importantes pour la
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faune et la flore qui trouveront des conditions difficiles sur les fonds mobiles, et des
conditions plus favorables sur les fonds déposés.
3- Température
La température conditionne la nature des communautés qui peuplent les cours
d’eau, ainsi que les caractères de leur développement et de la croissance des espèces qui les
composent.
L'eau peut être chauffée par radiation en surface et échanger de la chaleur par
conduction avec l'air ou le substrat sous-jacent. Les couches d'eau peu profondes sont
relativement bien mélangées par agitation de l'eau et conservent donc des températures quasi
identiques. L'eau circulant à proximité ou au contact du fond est, quant à elle, beaucoup moins
rapide et il se développe souvent une forte différence de température entre la surface et le
fond. L'exposition plus ou moins importante au soleil et l'altitude interviennent également et
peuvent aussi influencer la température des systèmes lotiques.
De nombreux systèmes lotiques montrent d'importantes variations journalières ou
saisonnières. Ces variations sont plus ou moins importantes selon qu’elles se produisent en
zones polaires, tempérées ou désertiques.
La plupart des espèces lotiques sont des poïkilothermes, c'est à dire que leur
température interne varie avec leur environnement.
4- Oxygène dissous
L’oxygène est également un paramètre important des milieux lotiques. Les
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cours d'eau à l'état naturel sont des milieux généralement bien oxygénés car la turbulence de
l’eau assure une bonne alimentation en oxygène par le brassage air-eau
5- Lumière
La lumière est un facteur indispensable pour les systèmes lotiques, car elle
produit l'énergie nécessaire pour mener la productivité primaire via la photosynthèse.
La quantité de lumière qu'un cours d’eau reçoit est influencée par plusieurs facteurs.
Ce sont :
- la végétation ripicole (les buissons et les arbres des rives) qui forme un écran
- l’ombrage de la canopée
- la forte turbidité de l’eau
- les végétaux aquatiques
- la couverture nuageuse
- l'altitude
- et la position géographique.
6- Nature du substrat
La nature du substrat dépend principalement de la granulométrie en fonction du
sol, du type d’écoulement et de la pente du cours d’eau. Le substrat peut être constitué de
cailloux, gravier, sable, limon, argile etc. La nature du substrat influence la composition et le
fonctionnement du benthos.
Les principales zones écologiques d’un cours d’eau sont le crénon, le rhithron, le cours
moyen et le potamon.
Le crénon est la zone de sources. La température de l’eau y est basse et relativement
constante et elle donc peuplée par des espèces sténothermes (qui ne supportent qu'une faible
variation de température). Le débit de l’eau y est faible et la teneur en oxygène de l’eau est
peu élevée. La communauté des êtres vivants qui le peuple regroupe des espèces adaptées à
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des conditions bien particulières de température, d’oxygénation ou de débit qui sont à la base
d’une biodiversité généralement réduite.
Le rhithron est la partie supérieure du cours d'eau. La pente, souvent forte, entraîne
l'eau à grande vitesse. Compte tenu de la vitesse du courant, l'oxygénation de ces milieux est
bonne. Les eaux sont fraîches L’érosion et le transport des matériaux sont bien plus
importants que la sédimentation. Les fonds sont donc érodés et souvent rocheux. La
diversification des habitats induit une forte augmentation du nombre d'espèces de la
communauté des êtres vivants qui y accomplissent leur cycle vital.
Le cours moyen est la zone intermédiaire entre le cours supérieur et le cours
inférieur. Dans le cours moyen, la pente s'adoucit et les processus de sédimentation
commencent.
Le potamon est le cours inférieur. La pente devient faible (inférieure à 1%), à
mesure que le cours d’eau s'achemine vers une embouchure, ou vers un confluent. Cette pente
faible conditionne une vitesse de courant très faible qui induit des eaux peu oxygénées. Le
débit est important. Les températures y sont plus élevées.
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Dans tout écosystème, la vie d’un organisme dépend étroitement de ses relations avec
d’autres organismes. Ces relations sont conditionnées par les acteurs biologiques (à travers la
reproduction et l’alimentation), les composants du milieu (nature de l’habitat, facteurs
abiotiques etc.) et l’équilibre entre les communautés biologiques. L’équilibre entre les
communautés est assuré par les processus d’autorégulation que sont la prédation et la
compétition.
La prédation joue un rôle important dans la régulation des populations (élimination
des individus en excès ou malades, limitation des naissances ou de la survie).
La compétition est la concurrence pour l’accès à une ressource naturelle présente
dans le milieu (lumière, eau, nourriture…). Elle permet de maintenir les peuplements à un
niveau constant et d’occuper de façon optimale l’ensemble des niches écologiques présentes
dans le milieu.
Il y a deux types de compétition : la compétition interspécifique et la compétition
intraspécifique.
La compétition interspécifique est la compétition entre deux espèces différentes quand l’une
et l’autre recherche une même ressource du milieu. Elle se solde par la disparition de l’une
des espèces ou la cohabitation des deux espèces.
La compétition intraspécifique est la compétition au sein d’une même espèce. Elle sera d’un
niveau d’autant plus élevé que la densité de la population est elle-même élevée.
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