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Actinote (minéral)

minéral
Actinote

Catégorie IX : silicates[1]

Actinote et calcite - Montijos Portugal (8x7,5cm)

Général
Numéro CAS 77536-66-4 (https://tools.wmflabs.org/magnustools/cas.php?cas=77536-66-4&languag
Classe de
9.DE.10
Strunz
Classe de
66.01.01.01
Dana
Formule
Ca2(Mg,Fe)5(OH,F)2(Si4O11)2
chimique
Identification
Couleur gris verdâtre, vert noirâtre, noir, vert grisâtre, blanc
Classe
cristalline et prismatique

groupe C2/m
d'espace
Système
monoclinique
cristallin
Réseau de
Centré C
Bravais
Clivage {110} facile, parfait {100}
Cassure irrégulière à conchoïdale
Habitus Lamellaire, prismatique, aciculaire
Échelle de
5.5 - 6
Mohs
Trait blanc
Éclat vitreux à soyeux
Propriétés optiques
Indice de α=1,613-1,628

réfraction β=1,627-1,644

γ=1,638-1,655
Biréfringence Δ=0,025-0,027 ; biaxe négatif
Dispersion 2 vz ~ 2 vz
Transparence Transparent, translucide à opaque
Propriétés chimiques
Densité 2,9-3,3
Solubilité lentement soluble dans l'HCl, fond difficilement en donnant un verre gris-vert.
Propriétés physiques
Magnétisme aucun
Radioactivité aucune

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.


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L'actinote est un minéral ferro-magnésien de la famille des silicates (groupe des amphiboles
calciques). De formule chimique Ca2(Mg,Fe)5Si8O22(OH)2 avec des traces de Mn, Al, Na, K et
Ti, l'actinote constitue les termes intermédiaires dans la série isomorphe qui va de la
trémolite Ca2Mg5Si8O22(OH)2 à la rare ferro-actinote Ca2Fe5Si8O22(OH)2.

Inventeur et étymologie

La description a été faite par le minéralogiste Kirwan en 1794 sous le nom d'actynolite. Son
nom vient du grec aktis, qui veut dire rayon et lithos = pierre en allusion à l'habitus fibreux et
radié de ses cristaux[2]. Le terme actinote, sur la même étymologie, est de René Just Haüy[3].

Propriétés physiques

Le pourcentage de fer contenu dans les actinolites leurs confère une couleur verte, avec un
éclat vitreux. De ce fait, sa couleur est le plus souvent vert bouteille avec des nuances allant
du vert clair (faible quantité de fer) au vert foncé (fort pourcentage). Elle présente une dureté
moyenne de 5,5 à 6 sur l'échelle de Mohs, et ne peut être rayée que par la lame d’un canif.
Son poids, plutôt lourd, dépend également du pourcentage de fer.
L'actinolite présente un
clivage parfait selon le prisme vertical, avec deux angles de 120 ° et deux de 60 °. Cette
caractéristique permet ainsi de la distinguer des pyroxènes, qui clivent eux aussi selon le
prisme vertical mais avec des angles de 90 ° chacun.

Groupe spatial : C2/m

Paramètres de la maille conventionnelle : a = 9,891 Å, b = 18,2 Å, c = 5,31 Å, β = 104,64°

Ratio a:b:c = 0,543 : 1 : 0,292

Volume cellulaire : V = 924,85 Å3

Z=2
Cristallochimie

L’actinote est une amphibole, donc un inosilicate à chaîne double. Les tétraèdres de silicium
(SiO4), alternativement unis par deux de leurs trois sommets forment des réceptacles
hexagonaux, pouvant contenir des groupes hydroxyles (OH) et des ions fluor. Les doubles
chaînes, quant à elles, sont reliées par les ions de calcium, de magnésium ou de fer. Ces
deux derniers éléments se substituent parfaitement en raison de leur diamètre relativement
proche et de leur même degré d’oxydation. La substitution du magnésium et du fer donnera
donc des variétés d’actinote. Une solution dépourvue de fer constituera le minéral trémolite,
Ca2Mg5Si8O22(OH)2, tandis qu’une sans magnésium donnera de la ferroactinolite,
Ca2Fe5Si8O22(OH)2.

Comme la majeure partie des amphiboles, l’actinote cristallise dans le système monoclinique
en cristaux prismatiques allongés, pouvant atteindre 15 cm, sous forme d’agrégats
aciculaires, radiés, colonnaires, en masses grenues, lamellaires, capillaires, microcristallins
compacts et fibreux (asbeste).

Gîtologie

L’actinote est un produit de métamorphisme régional faible et moyen degrés ainsi que le
métamorphisme de contact de roches basiques, dans les calcaires et les dolomies.
Elle peut
également provenir de roches volcaniques par transformation de l’augite ou de l’olivine, sous
des conditions de haute pression et de faible température. L'actinote est aussi présente dans
les roches intrusives fémiques, comme les gabbros, mais en tant que minéral secondaire,
dérivé de l'altération de pyroxènes préexistants. C'est le cas de la smaragdite, dérivée de
l'altération de l'augite (diallage).

Minéraux associés

L'actinote est commune dans les schistes verts et contribue, en association avec la chlorite, à
leur couleur verte. On les trouve aussi en tant qu’inclusion dans les cristaux de quartz, ou
dans les fentes alpines, associée à l'albite et l’épidote.

Synonymie

actinolite : nom anglais retenu par l'Association internationale de minéralogie (le terme
français reste l'actinote).
actinolithe[4]

actynolite (Kirwan)

rayonnante (Saussure) [5]

stralite commun (Napione) contraction du terme allemand Strahlstein[6]

zillerthite (le) (Delamétherie 1797) Décrit par Jean-Claude Delamétherie qui l'a nommé
d'après le topotype supposé le Zillerthal[7].

Galerie

Byssolite - Vallée d'Aure France (8x4cm)

Byssolite - St Gotthard Suisse (6,6 cm)


Lame d'actinote - Mogok, Birmanie (4.9 x 1.3 x 0,4 cm)

Variétés

Byssolite (Saussure [8]), variété à fibres capillaires. Son nom signifie « barbe de pierre », liée
à la ressemblance à des touffes d’herbes dressées. Ces fibres microscopiques les
classifient dans la catégorie asbestes, variété d’amiante [9].

Néphrite, variété compacte à structure fibreuse. Il s’agit de l’un des deux minéraux appelés
jade. L’autre étant la jadéite.

Smaragdite, variété dont la couleur verte intense est liée à la présence de chrome. Trouvée
en Autriche, en Italie et en Chine mais aussi en France à La Roche, Côtes-d'Armor [10] et à
Piedipartino, Piedicroce, Corte, Haute-Corse.

Gisements remarquables

Australie

Moonta and Wallaroo

Autriche

Schiedergraben, Vallée de Felben, Hohe Tauern, Salzburg (Byssolite) [11]

Brésil

Bahia

Canada

Mont Saint Hilaire, Québec

États-Unis
Chester, Windsor Co., Vermont; the French Creek Mine, Chester Co., Pennsylvania; Sanford,
York Co., Maine; Hopland, Mendocino Co., California; and Pleasanton, Alameda Co.,
California)

France

Vallée d'Aure, Hautes-Pyrénées, Midi-Pyrénées[12]

Arignac, Tarascon-sur-Ariège, Ariège, Midi-Pyrénées [13]

Italie

(Piémont, Lombardie, Haut-Adige, Ligurie)

Norvège

Arendal

Portugal

Carrière de Montijos, Monte Redondo, Leiria, District de Leiria

Suisse

Partie centrale du massif du St Gotthard, Leventina, Tessin

Utilisations

Fabrication d'armes et d'ustensiles durant la préhistoire.

La variété fibreuse de l’actinolite a été utilisée dans l’industrie de l’amiante (bien que pour
cet usage, on utilise majoritairement les fibres de serpentine). L’amiante étant nocif,
l’actinolite n’est plus utilisée en tant qu’isolation, mais toujours dans la constitution de
matériels résistant au feu, ainsi que dans les garnitures et patins de freins.

Les granulats des enrobés pour le revêtement des routes dans les travaux publics peuvent
contenir de l'actinolite et quelquefois des traces d’« amiante actinolite », entrainant l’arrêt
des travaux avant la mise en place de précautions particulières[14].

La néphrite était autrefois considérée comme un remède infaillible contre les maladies
rénales (son nom vient en effet du grec ancien « nephrôs », signifie rein). On lui donne ce
nom aussi à cause des veines qui parfois la parcourent.

La néphrite est souvent utilisée en joaillerie en remplacement de la jadéite, beaucoup plus


précieuse. De plus, la néphrite majoritairement utilisée en Chine pour de l’ornement et des
pièces religieuses, présente une variation de couleur beaucoup plus importante que la
jadéite, plus proche du crème que du vert.
Notes et références

1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes
de la silice, qui sont classés parmi les silicates.

2. MINER Database von Jacques Lapaire - Minéraux et étymologie (http://jacksand.blogvie.co


m/category/uncategorized/)  [archive]

3. Traité de minéralogie. (Conseil des mines).Par René Just Haüy 1801 p. 76

4. Traité de minéralogie, Volume 4 Par Armand Dufrénoy p.385 1859

5. Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle: Par Jacques Eustache de Sève p.107 1819

6. Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle p.208 1819

7. Théorie de la terre, Volume 2 Par Jean-Claude de La Métherie P.357 1797

8. Horace-Bénédict de Saussure, Voyages dans les Alpes, tome troisième, Louis Fauche-
Borel, Neuchatel, 1796, p. 467 (https://books.google.ca/books?id=acI_xGMHHRYC&pg=PA
467&hl=fr)  [archive] : « Mon fils [Nicolas Théodore] a écrit ſur ce foſſile, qu’il a nommé
byſſolite, un mémoire qu’il a lu à la Société des Naturaliſtes Genevois, en 1792. »

9. Alfred Des Cloizeaux, Manuel de minéralogie, 1862, p. 80

10. C. Germain, J. L. Wimel, « Les Minéraux des amphibolites de la carrière de La Roche,


commune de Calanhel (Côtes d'Armor) », Le Cahier des Micromonteurs, 1992, (4), 23-29

11. A. Strasser: Die Minerale Salzburgs (1989)

12. Roger De Ascenção Guedes, A. Casteret, J. C. Goujou, « Aperçu minéralogique de la


vallée d'Aure, Hautes-Pyrénées », in Le Règne minéral, no. 47, 2002, p. 5-21

13. Didier Descouens, « Les Mines de gypse d'Arnave et Arignac », in Monde et minéraux, no.
62, 1984, p. 16-17

14. Olivier Baumann et Florent Lacas, « Amiante : l’actinolite empoisonne les TP (http://www.le
moniteur.fr/147-transport-et-infrastructures/article/actualite/25959081-amiante-l-actinolit
e-empoisonne-les-tp)  [archive] », Le Moniteur Hebdo, 2 octobre 2014 (consulté le 14
octobre 2020).

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