Vous êtes sur la page 1sur 2

Atlas Pétrologique - Eléments Figurés http://s.zaragosi.free.fr/ATLAS_PETRO/imprimer.php?

page=ter_elements

3.1.1. Eléments Figurés

Dans la très grande majorité des cas, les quartz des roches détritiques sont xénomorphes. Ils peuvent présenter des inclusions [Planche_01] solides
(charbonneuses, ferrugineuses ou minérales), liquides ou gazeuses. Ils peuvent également présenter en surface une patine, la plupart du temps ferrugineuse,
qui, en section, apparaît sous forme d'un fin liseré sombre [Planche_02]. Enfin, on peut observer des quartz qui présentent une extinction incomplète, dite «
roulante » provoquée par des contraintes d'origine tectonique qui ont déformée le réseau cristallin.
Il existe différents types de quartz dits secondaires, c'est-à-dire produits par diagenèse, après le dépôt du sédiment.Ce sont :

le quartz d'accroissement secondaire périphérique, dont l'étude sera abordée un peu plus loin à propos de la cimentation,
le quartz néoformé (authigène) est, en général, automorphe et présente des faces cristallines prismatiques,
le quartz de substitution ou d'épigenèse, qui remplace, comme cela a été dit dans la partie précédente, des éléments organiques ou inorganiques.

Remarque : La calcédoine est une variété de quartz fibreuse, souvent imparfaitement cristallisée. Elle se reconnaît au microscope à son aspect fibreux ou
lamellaire pouvant donner des « sphérolithes » très caractéristiques [Planche_02]. La calcédoine est de la silice de précipitation secondaire, diagénétique. Elle
intervient dans la silicification d'organismes, dans les accidents siliceux et dans la cimentation par précipitation directe dans les espaces libres.

Les feldspaths
Système cristallin monoclinique ou triclinique.
Macles nombreuses et complexes, elles sont une des caractéristiques essentielles des feldspaths et permet de les distinguer des quartz [Planche_01].
L'altération est l'autre caractéristique très importante pour distinguer les feldspaths des quartz. En effet, nous avons déjà vu que les feldspaths étaient très
altérables et les quartz très peu. Cette altérabilité leur donne un aspect « trouble » ou « piqueté ». Les produits de l'altération peuvent apparaître à la surface du
grain sous forme de petites taches ou de traces, parfois grise, parfois à forte biréfringence [Planche_01, Planche_03].
Les produits de l'altération : Ils sont variés, on distingue :

La kaolinisation qui est la production d'une argile : la kaolinite [Planche_04]. Elle se produit en milieu acide et surtout à partir de feldspaths alcalins.
Nous avons vu précédemment (Roches sédimentaires § 2.1.2) que l'hydrolyse des alumino-silicatés libère, en particulier, de la silice et de l'aluminium.
Les hydroxydes d'Al et de Si se réorganisent pour donner une argile, en l'occurrence la kaolinite.
La séricitisation est l'altération produisant de la séricite qui est une variété de la muscovite. C'est un mica blanc en fines paillettes ou en aiguilles.
Certains auteurs préconisent d'utiliser le terme de damourite [Planche_04, Planche_05] pour ce type de mica provenant de l'altération et de réserver
celui de séricite au métamorphisme.
La saussuritisation est une altération de feldspaths produisant de l'épidote, de l'albite, du quartz ou de l'actinote et éventuellement de la calcite.

Les micas (s.l.) ou phyllithes


On distingue deux familles de phyllithes : les micas (s.s.) et les chlorites.

Les micas

– La biotite (mica noir), ferromagnésien de teinte brune en LPNA, avec des teintes vives (forte biréfringence) en LPA [Planche_6]. Elle s’altère en donnant deux
types de minéraux phylliteux : la chlorite (voir plus bas) et la vermiculite*. Cette altération libère du fer qui forme un hydrate peu soluble qui précipite souvent à
proximité immédiate, dans les clivages, les espaces libres ou les fractures [Planche_7]. Cette transformation est un phénomène lent et progressif qui se marque
par un changement graduel des caractères optiques du minéral : en LPNA le pléochroïsme diminue d’intensité, on observe des changement de couleur selon des
zones du minéral brune pour la biotite, verte pour la chlorite ; en LPA la biréfringence diminue avec le passage à la chlorite. Les processus de cette altération
seront vus plus en détail dans le paragraphe suivant relatif à la phase de liaison.
– La muscovite (mica blanc) [Planche_8] est un minéral très stable qui s’altère très peu dans les roches sédimentaires, ce qui explique sa relative fréquence.
La seule évolution que l’on peut constater consiste en un écartement des feuillets par hydratation (voir plus loin §1.2.).

* La vermiculite est une biotite hydratée dont les feuillets s’écartent sous l’effet de l’hydratation.

Les chlorites [Planche_07]

Ce sont des phyllo-silicates qui peuvent être soit détritiques (en provenance des chloritoschistes métamorphiques), soit le produit de l'altération de
ferromagnésiens comme la biotite.

1 sur 2 16/02/2021 à 16:25


Atlas Pétrologique - Eléments Figurés http://s.zaragosi.free.fr/ATLAS_PETRO/imprimer.php?page=ter_elements

Les minéraux argileux


Le terme d’ « argile » est très ambigu, il désigne, à la fois, une fraction granulométrique, à savoir la fraction la plus fine (<2µm) des lutites ; une roche, et
enfin, une famille de minéraux.
Les minéraux argileux sont des silicates phylliteux dont la taille, très petite ne permet pas, la plupart du temps, une détermination fiable au microscope
optique**.
En lame mince, les minéraux argileux se présentent le plus souvent à l’état cryptocristallin, c'est-à-dire avec des cristaux trop petit pour être perceptible, même
au plus fort grossissement. On observe alors une phase grisâtre, homogène [Planche_9], ressemblant à la micrite des roches carbonatées. Toutefois, certains
minéraux argileux peuvent parfois s’accroître et atteindre une taille et une cristallinité suffisante pour être distingués au microscope optique. On peut distingue
deux sortes de minéraux :
– de petits cristaux de faible relief ayant une teinte de biréfringence de 1er ordre, dans les gris, avec des structures en feuillet ou en plaquette [Planche_10] que
l’on peut attribuer à la kaolinite ;
– des cristaux, également très petits, de forme variée (aciculaire, fibreuse, en feuillet, finement granulaire etc.) et possédant, en LPA des teinte de polarisation
vives (biréfringence élevée). Dans ce cas il est probable que l’on ai affaire à de l’illite ou éventuellement de la smectite.
A ceci s’ajoute un minéral de la famille de l’illite, mais plus facilement identifiable, il s’agit de la glauconite. C’est une illite dont une partie de l’Al est substitué
par Fe+++. Il est de couleur verte, plus ou moins sombre (selon la teneur en fer), légèrement pléochroïque en LPNA. En LPA sa biréfringence est élevée mais
masquée par la couleur. Certains « minéraux verts », dont on ne connaît pas la structure et la composition chimique exacte, sont regroupés sous le terme de
« glauconie ». La glauconite vraie est exclusivement marine. Elle se rencontre sous des formes extrêmement variées :
– en ciment de remplissage des vides ;
– en produit d’altération des biotites ;
– en grains détritiques de forme arrondi ou ovoïde (la plus fréquente) ;
– en épigénie d’éléments tels que bioclastes, oolithes, pellets etc. ;
– en remplissage de vides intragranulaires (notamment de loges de Foraminifères) ;
– en enduit de minéralisation ;
– en plage d’épigenèse dans une roche.

Remarque : Devant la difficulté de diagnostiquer avec certitude la nature minéralogique des argiles, nous serons souvent amené à utiliser le terme de minéraux
argileux sans préciser.

** La détermination sérieuse des minéraux argileux se fait par diffractométrie aux R.X., par analyse thermique ou au microscope électronique.

© 2008 - Pierre Cirac - Hervé Gillet - Sébastien Zaragosi - Karine Charlier - Loïc Lavelle - Bernard Martin

2 sur 2 16/02/2021 à 16:25

Vous aimerez peut-être aussi