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Géosciences Sciences de la Terre

Les roches magmatiques : les principaux minéraux

Les associations de minéraux qui définissent les différentes roches sont déterminées par la
composition chimique du magma initial qui cristallise directement ou qui évolue par cristallisation
fractionnée, cette dernière permettant l’apparition de lignées magmatiques formées par des ensembles
de roches ayant un lien de parenté.
Les magmas résultant de la fusion partielle de roches acides (magma acide) ou ultrabasiques
(magmas basique) ont obligatoirement une composition chimique relativement fixe qui prédéfinit la
composition minéralogique des différentes roches, les minéraux qui apparaissent ne sont donc pas
quelconques et sont compatibles entre eux.

2.1 – Les minéraux des roches magmatiques acides


Une roche magmatique acide résulte de la cristallisation d’un magma riche en silice (SiO2 > 66%).
Ce type de magma résulte de la fusion partielle de l’association quartz + feldspaths alcalins, en
proportion eutectique au cours de l’anatexie de roches métamorphiques para et orthodérivées. La
fusion étant incomplète dans la nature, les proportions de quartz et de feldspaths qui fondent, donnent
naissance à un magma dont la composition est relativement constante : 60% de feldspath alcalin et
40% de quartz, pour une température de l’ordre de 750°C.
Les paramètres qui régissent l’apparition des silicates dans les roches magmatiques acides sont :
- température basse de l’ordre de 750 °C ;
- composition chimique moyenne riche en silice et alcalins, pauvre en calcium, fer, magnésium
(tableau 2) ;
- viscosité élevée limitant les déplacements et les ségrégations minéralogiques gravitaires ;
- courbes du liquidus et du solidus confondues à saturation d’eau avec, comme conséquence, le
passage rapide de l’état liquide à l’état solide.
Les différentes variétés de granites sont les roches les plus représentatives de cette famille et les
minéraux caractéristiques sont : - du quartz ; - des feldspaths alcalins ; - des plagioclases ; du mica noir
ou biotite, et parfois muscovite, chlorite, hornblende, ….

2.1.1 – La biotite
C’est le minéral ferromagnésien normal de la très grande majorité des granites. Il apparaît parfois
de la hornblende et également des plagioclases lorsque le magma est plus calcique. La composition
chimique est donnée dans le tableau 3. Tout le fer contenu dans le magma passe donc dans la biotite
qui pourra représenter 10% de la minéralogie globale du granite final.

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Dans le cadre de la cristallisation magmatique, la biotite est le minéral ferromagnésien stable, et


pour cette raison, les cristaux ne présentent pas de traces de dissolution. Lors du refroidissement de la
roche, l’eau issue du magma lui-même ou de l’encaissant dans le cas du granite intrusif, provoque des
phénomènes de lessivage des biotites qui se transforment en chlorite (chloritisation des biotites).
La chloritisation des biotites dans les granites est un phénomène très courant qui se reconnaît
facilement microscopiquement : la biotite perd sa coloration, passant du marron au verdâtre. Cette
particularité traduit une des caractéristiques essentielles du lessivage lors de la phase hydrothermale, la
perte du fer ferrique et la persistance, en moindre quantité du fer ferreux (tableau 2).

Tableau II – Composition chimique de quelques types de roches magmatiques

Types roches SiO2 % TiO2 Al2O3 Fe2O3 MgO CaO Na2O K2O
Magma acide 70.41 0.45 14.38 2.97 0.81 1.97 3.23 4.96
Rhyolite 71.00 0.37 14.15 2.89 0.55 1.87 3.47 4.73
Trachyte 59.4 0.83 17.12 5.02 2.02 4.06 3.92 6.53

2.1.2 – La muscovite
Elle se rencontre dans certains granites riches en alumines, une richesse qui peut être primaire, en
relation avec le mode de genèse du magma (fusion sèche), ou secondaire, suite à une assimilation de
matériel pélitique. Schématiquement, la muscovite se distingue de la biotite par : - une plus forte
teneur en silice, alumine et potassium ; - une plus faible teneur en fer total ; - et l’absence de
magnésium et de calcium. La muscovite est une solution solide de plusieurs termes : phengite
magnésienne et ferrifère et paragonite sodique que l’on peut déterminer par une analyse à la
microsonde.

2.1.3 – Les feldspaths alcalins


Le feldspath alcalin caractéristique de la famille des granites est l’orthose sous forme de
phénocristaux ou de cristaux normaux granulaires, souvent colorés en rose ou rouge par des inclusions
de fer piégé lors de la cristallisation et oxydé lors du refroidissement. Mais il peut arriver qu’elle ne
soit pas rose, comme le cas de nombreux granites porphyroïdes.
Chimiquement, l’orthose est soit purement potassique, soit un mélange de feldspath potassique et
de feldspath sodique. La richesse en éléments alcalins dans le magma granitique est due au processus
de fusion partielle qui mobilise ces éléments en priorité dans le système albite-quartz-orthose
(éléments hygromagmatophiles). On distingue entre autre, l’orthose perthitique et le microcline.
- l’orthose perthitique : le mélange orthose-albite, qui permet d’expliquer cette variété de
feldspath potassique complexe, peut être illustré par un diagramme binaire intermédiaire entre
celui des plagioclases, qui admettent des solutions solides toutes températures, et celui à

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eutectique simple du type albite-quartz. Dans ce diagramme, apparaît un domaine nouveau


limité par une courbe appelée solvus, extrêmement important dans le processus de
cristallisation, qui se situe au-dessous de 674° C. Le point eutectique, appelé minimum
thermique, se situe à 770° C.

Tableau III – Composition chimique des minéraux fondamentaux des roches magmatiques

Minéral SiO2 TiO2 Al2O3 Fe2O3 FeO MgO CaO Na2O K2O SO3

Biotite 31.17 3.14 14.60 3.75 26.85 4.23 0.17 0.15 8.25
Chlorite 27.64 0.22 22.48 0.06 12.06 24.32 0.17 0.06
Muscovite 48.42 0.87 27.16 6.57 0.81 0.35 11.23
Orthose 63.66 19.54 0.10 0.50 0.80 15.60
Orth. perthit 65.58 19.58 0.21 0.49 5.90 7.88

Néphéline 44.65 32.03 0.59 0.59 17.25 3.66


Leucite 54.62 22.93 0.26 0.08 0.66 21.02
Haüyne 34.04 28.27 9.51 10.39 5.44 10.02
Hornb verte 44.99 1.46 11.21 3.33 13.17 10.41 12.11 0.97 0.76
Hornb brune 45.17 2.11 7.68 14.30 2.81 13.44 11.18 1.35 1.09

Augite 49.68 0.56 0.78 3.29 18.15 16.19 9.90 0.65 0.15
Hypersthène 50.08 0.64 1.23 2.34 27.85 15.78 1.44 0.05 0.02
Olivine 35.10 0.81 2.09 1.39 33.72 26.47 0.28 0.01 0.02

- le microcline : c’est la forme stable basse température du feldspath potassique. Il ne peut être
que secondaire. Monoclinique à l’origine, l’orthose acquiert une symétrie triclinique au-
dessous de 500° C par développement de macles interpénétrées de type albite et péricline, à
90° l’une de l’autre.
Des cristaux d’orthose de très grande taille entrent dans la constitution des pegmatites. Leur
développement inhabituel par rapport à ceux du granite est le résultat de phénomènes hydrothermaux
post-magmatiques au cours desquels les fluides, l’eau essentiellement, alimentent leur croissance en
véhiculant de la silice et des éléments alcalins.

2.1.4 – Le quartz
Le magma granitique étant caractérisé par une teneur en silice très élevée, supérieure à 70%, et
donc excédentaire par rapport à la quantité nécessaire à la fabrication des minéraux silicatés, il apparaît
du quartz à la fin de la cristallisation. Compte tenu de cette apparition tardive, le quartz est

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typiquement xénomorphe puisqu’il ne peut qu’occuper les espaces laissés vacants par la biotite et les
feldspaths.
Le quartz des granites est une des six variétés polymorphiques de silice anhydre, chacune
cristallisant dans des conditions de pression et température bien définies : quartz , quartz  tridymite,
cristobalite, coesite et stishovite.
Les intercroissances quartz-feldspath, déterminées par les conditions de cristallisation sont
courantes : myrmékite, granophyre et quartz graphique.
La myrmékite la présence de petites ramifications de quartz dans un monocristal de feldspath
alcalin, plagioclase Na ou feldspath potassique. En lame mince, cette microstructure se reconnaît
facilement car le feldspath a très souvent un aspect bourgeonnant et, lorsqu’il est éteint, le quartz est
éclairé. L’origine des myrmékites résulterait d’une réaction en présence de fluides riches en Ca2+ :
2KAlSi3O8 + Ca2+ = CaAl2Si2O8 + 4SiO2 + K+. Le rapport Al/Si n’étant pas le même dans les
feldspaths potassiques et les feldspaths calciques, de la silice est libérée et cristallise sur place à cause
de sa faible mobilité ;
La texture granophyrique et le quartz graphique sont deux structures similaires, le terme graphique
étant justifié par la forme anguleuse des inclusions de quartz (cunéiforme) bien visible
macroscopiquement dans les pegmatites dites graphiques. La texture granophyrique, est due au
refroidissement rapide d’un liquide résiduel de composition eutectique.

2.2 – les minéraux des roches magmatiques intermédiaires


Les roches magmatiques intermédiaires ont une teneur en silice comprise entre 66 et 52 %. Dans
cette catégorie, se situent aussi bien des roches renfermant un peu de quartz que des roches qui
renferment du feldspathoïde (phonolite). Cette variété de composition minéralogique est en relation
avec la teneur en alcalins, elle-même liée à la teneur en alumine. Les minéraux sont : les feldspaths
alcalins, les plagioclases, les amphiboles, les feldspathoïdes. La combinaison de ces minéraux permet
la formation des roches de ce groupe : trachytes, trachyandésites, andésites, phonolites et leurs
équivalents plutoniques, ces derniers étant très rares dans la nature, à l’opposé du granite. Des
pyroxènes peuvent être présents dans les roches les plus basiques et un peu de quartz dans les plus
acides.

2.2.1 – Les feldspaths alcalins.


L’orthose étant le feldspath alcalin le plus commun du granite, elle constitue, perthitique ou non,
le minéral essentiel des syénites. Dans les roches volcaniques, issues d’un magma dont la température
est très élevée, de l’ordre de 100° C, la forme haute température du feldspath (orthose) est la sanidine,
dans laquelle les atomes de Al et Si occupent les centres des tétraèdres (Si, Al)O4.
Chimiquement, la sanidine est une solution solide continue (K, Na)Al Si3O8, rendue possible à
température élevée en raison de la dilatation de la structure et de l’agitation thermique des atomes qui

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permettent une plus grande tolérance vis-à-vis des rayons ioniques différents entre Na et K. La
sanidine est une anorthose, antiperthite de feldspath potassique dans l’albite.

2.2.2 – Les plagioclases


Ils occupent une place de premier plan en pétrologie endogène pour deux raisons essentielles : leur
abondance et leurs caractéristiques chimiques qui apportent des renseignements fondamentaux sur les
conditions de formation des roches magmatiques. Les différentes variétés de plagioclases se situent
chimiquement entre le pôle albite sodique (Ab) et le pôle anorthite calcique (An). Il existe en effet une
solution solide continue entre ces deux pôles, à haute température, avec remplacement
hétéromorphique de Na-Si par Ca-Al. Les différentes distinguées sont les suivantes (An = anorthite =
teneur en calcium) : Albite : 0-10 % An ; Oligoclase : 10-30 % An ; Andésine : 30-50 % ; Labrador :
50-70 % An ; Bytownite : 70-90 % ; Anorthite : 90-100 % An.
Dans la catégorie des roches saturées, la nature des plagioclases varie en fonction d’un autre
paramètre qui est l’alcalinité et c’est pour cette raison que la composition chimique peut aller de
l’albite jusqu’au labrador.

2.2.3 – Les feldspathoïdes


L’apparition d’un ou de plusieurs feldspathoïdes dans une roche est déterminée par le degré de
sous-saturation du magma, autrement dit par sa teneur en silice. Parmi les plus courants, il faut citer la
leucite (K), la néphéline (Na) et la série sodalite – noséane - haüyne (tableau 3). Ce sont des
aluminosilicates, dont la composition est voisine de celle des feldspaths, mais qui ont une teneur en
silice plus faible. Dans un contexte de sous-saturation, la leucite peut remplacer plus ou moins
l’orthose et la néphéline l’albite. La leucite, qui renferme plus de 20 % de K2O, est un minéral
uniquement présent dans les roches volcaniques riches en potassium et pauvres en silice. Dans les
roches plutoniques, la température relativement plus basse et la pression plus forte conduisent en effet
à la réaction : Albite + leucite orthose + néphéline + SiO2. Ceci explique que l’on puisse
trouver de la néphéline (Na) dans une roche grenue où pourtant la proportion K2O de est importante.
La sodalite est fréquemment associée à la néphéline, en particulier dans les syénites néphéliniques et
présente dans les phonolites. La noséane se rencontre dans les phonolites, quant à l’haüyne, seul
feldspathoïde renfermant du calcium, elle est présente dans les téphrites et les basanites qui sont des
roches intermédiaires et basiques sous-saturées.

2.2.4 – Les amphiboles


Dans les roches magmatiques, l’amphibole la mieux représentée est la hornblende. Elle apparaît
dans les magmas riches en calcium, fer et magnésium qui donnent précisément naissance à la catégorie
des roches saturées (tableau 3). La hornblende, qui est l’amphibole la plus courante, se présente sous

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deux habitus : - la hornblende verte dans les roches plutoniques comme la diorite ; - la hornblende
brunâtre dans les roches volcaniques comme les trachyandésites.
Les hornblendes, du fait de leur stabilité dans un grand domaine de température et de pressions,
sont des minéraux symptomatiques de magmas calciques hydroxylés. Elles sont présentes en plus ou
moins grande abondance, dans les roches suivantes : granites et granodiorites, syénites, diorites et
gabbros. Dans ces derniers, les variétés sont plus riches en magnésium. La hornblende basaltique ou
oxyhornblende : elle résulte de la transformation chimique de la hornblende verte formée précocement
en profondeur par des variations dans les proportions en fer ferrique, fer ferreux, titane et d’alumine, et
par des transformations physiques : traces de dissolution, présence d’auréole réactionnelle d’oxydes
opaques, etc.

2.3 – les minéraux des roches magmatiques basiques et ultrabasiques


Ces roches sont caractérisées par des teneurs en silice comprises entre 52 et 45 % pour la première
famille, inférieures à 45 % pour la seconde. En plus des plagioclases, plus calciques que dans les
roches précédentes, des pyroxènes, des olivines et des oxydes pourront apparaître.

2.3.1 – Les pyroxènes


Ce sont des minéraux de hautes températures, donc des minéraux anhydres, appelés pyrogènes. En
dépit de la différence au niveau des hydroxyles OH, il y a de nombreuses similitudes entre la famille
des amphiboles et celle des pyroxènes. Les pyroxènes cristallisent dans les magmas dont la
température est élevée, qui sont pauvres en silice mais riches en fer, calcium et magnésium. Les
principaux pyroxènes sont les suivants.

2.3.1.1 – Les clinopyroxènes


Ils sont représentés par la famille des augites de composition chimique complexe. On distingue :
- l’augite commune a une composition complexe compte tenu des substitutions possibles ;
- l’augite titanifère renfermant jusqu’à 8 % de TiO2 et spécifique des basaltes alcalins des points
chauds ;
- l’augite aegyrinique se rencontre dans les basaltes alcalins, les trachytes alcalins et les
phonolites ; elle est un terme de passage vers l’aegyrine qui renferme Na+ et Fe 3+;
- l’augite variété diallage se rencontre essentiellement dans les gabbros.

2.3.1.2 - Les orthopyroxènes


- l’hypersthène : le plus courant de la famille des orthopyroxènes presque exclusivement
ferromagnésiens. Elle diffère de l’augite par une teneur plus élevée en fer total, une teneur
plus faible en calcium (cf. Tableau 3). L’hypersthène est caractéristique des séries calco-

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alcalines de subduction et donc des andésites. Elle peut être associée à l’augite dans les
basaltes, les andésites, les gabbros et les roches ultrabasiques.

2.3.2 – Les péridots


C’est un nésosilicate qui apparaît le premier dans la chronologie de cristallisation des magmas. Ce
sont donc des minéraux de haute température. Ils forment une solution solide du même type que les
plagioclases, allant du pôle magnésien, la forstérite, au pôle ferrifère, la fayalite, l’olivine étant le
terme moyen. Chimiquement, il y a très souvent un remplacement partiel de (Mg, Fe) par Mn et Ca
ainsi que des traces de Ni et Cr, cette dernière dans les termes riches en magnésium (Tableau 3).
L’olivine est caractéristique des magmas sous-saturés. C’est pourquoi sa présence est
incompatible avec celle du quartz. Elle est présente dans certains basaltes et gabbros pauvres en silice
mais surtout dans les péridotites dont elle le constituant essentiel. Les olivines magnésiennes sont les
plus courantes, alors que les olivines ferrifères ou fayalites sont très rares.

2.3.3 – Le groupe des spinelles


Il comporte les spinelles proprement dits et les oxydes comme la magnétite (Fe2+Fe2O4) et la
chromite (Fe2+CrO4). Ils sont présents dans les roches intermédiaires, basiques et ultrabasiques.

2.3.3.1 – Les spinelles


Ce sont le spinelle sensu stricto de formule MgAl2O4 incolore à rose ; la picotite, (Al, Cr, Mg,
Fe2+)O4 jaune, brun, vert-brunâtre; le pléonaste, (Al, Fe2+, Mg)O4 et l’hercynite (Al Fe2+)O4 vert. Les
spinelles verts et bruns sont plutôt spécifiques des roches ultrabasiques. Ils peuvent être rencontrés en
nodules et en lits d’importance économique.

2.3.3.2 – La magnétite
Elle est commune dans de nombreuses roches magmatiques, plutoniques et volcaniques : Sa
détermination est facile car elle est un minéral opaque souvent automorphe.

2.4 – Les minéraux filoniens secondaires associés aux roches magmatiques


2.4.1 – Les sulfures
Ce sont la galène (PbS), la blende (ZnS) et la pyrite (FeS2). La galène est le type de minéral
filonien qui apparaît dans un vaste contexte de températures où elle est accompagnée de blende, pyrite,
chalcopyrite et carbonates variés. C’est le minerai de plomb. La blende apparaît dans les gîtes
hydrothermaux, en association avec les minéraux précédents. C’est le plus important minerai de zinc.
La pyrite est répandue dans les gîtes métallifères d’origine profonde, accompagnée des minerais
précédents.

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2.4.2 – Les fluorures


La fluorine ou fluorite (CaF2) est le minéral le plus courant dans cette classe. Elle est abondante
dans les filons à blende, galène et pyrite. Elle est utilisée comme fondant dans la métallurgie de l’acier.

2.4.3 – Les oxydes


Outre la magnétite, on cite l’hématite (Fe2O3) et la cassitérite SnO2), liée aux intrusions acides et
hyperacides. Elle est accompagnée de wolfram, mispickel, molybdène, bismuth et minéraux sulfurés.

2.4.4 – Autres minéraux


Ce sont des carbonates (calcite), des sulfates (barytine BaSO4, gypse, CaSO4, 2H2O), des
phosphates (apatite) et des silicates de type zéolite et tourmaline.

En résumé on peut dire que :


- le quartz apparaît dans la roche lorsque la teneur en silice du magma est de l’ordre de 60-65 %
(andésite quartzique, diorite quartzique, dacite) ;
- la teneur en feldspaths, déterminée par la teneur en Al, est souvent proche de 60 %, plus faible
dans les roches basiques, plus élevée dans les roches acides et intermédiaires. Les feldspaths
alcalins sont abondants dans les roches acides, alors que les plagioclases calciques sont
abondants dans les roches intermédiaires et basiques ;
- parmi les minéraux ferromagnésiens, ceux qui sont hydroxylés (biotite et hornblende), se
forment à partir des magmas relativement acides qui dissolvent donc plus d’eau que les
magmas basiques ;
- la teneur en K2O est toujours supérieure à la teneur en Na2O ;
- la disparition de l’olivine n’est pas suivie de l’apparition immédiate du quartz car
l’augmentation de la teneur en silice du magma se traduit par la formation de pyroxène puis
d’amphibole, pour donner la catégorie des roches saturées.
Dans la composition des minéraux, on ne considère très souvent que les éléments majeurs qui
sont, les plus importants. Les éléments traces entrent également dans la structure des silicates et on
peut dire simplement que :
- Ni, Cu, Cr et Co sont plus abondants dans les roches basiques que dans les roches acides ;
- Li, Rb, Zr et Mo sont au contraire plus abondants dans les roches acides que dans les roches
basiques.

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