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Géosciences Sciences de la Terre

Les basaltes et les séries magmatiques

Les basaltes et les andésites représentent la très grande majorité des roches volcaniques
épanchées à la surface de la terre (95 %). Elles sont issues de magmas dont la température est
comprise entre 900 et 1200° C, et qui naissent à des profondeurs de 70 à 150km. La genèse de tels
magmas implique deux conditions :
- une température localement élevée qui ne peut exister qu’à grande profondeur (gradient
géothermique) ;
- une roche dont la fusion partielle est capable de produire un magma basique dont la
composition est différente de celle de la roche dont il est issu. Cette roche qui arrive à
fondre localement dans certaines conditions, est une péridotite dont il est fondamental de
connaître les caractéristiques.

5.1 – Les caractéristiques du manteau supérieur


5.1.1 – Détermination de la minéralogie du manteau
La connaissance de la minéralogie du manteau est atteinte par l’analyse d’échantillons réels et
par des expériences de laboratoire.

5.1.1.1 – L’analyse d’échantillons réels


Les échantillons du manteau supérieur sont des enclaves (nodules) de roches ultrabasiques très
profondes ramenées en surface par des roches volcaniques, les basaltes et les kimberlites. Des
écailles du manteau supérieur peuvent être échantillonnées aussi à la base des séries ophiolitiques.
Dans les Pyrénées de l’Ariège, affleure une péridotite mantélique appelée lherzolite.
Les kimberlites sont des roches intéressantes car renfermant des diamants à inclusions de coésite,
forme haute température et haute pression de la silice qui indique une profondeur supérieure à
200km.

5.1.1.2 – Les expériences de laboratoire


Les échantillons naturels du manteau ne permettant pas de connaître avec exactitude les
profondeurs où ils étaient localisés, les chercheurs utilisent des appareils capables de reproduire les
très hautes pressions et très hautes températures censées exister dans la partie haute du manteau
supérieur et même plus profondément. Il s’agit :
- de la presse multi-enclumes (Japon) qui permet d’atteindre 200 à 300kb de pression et
1500 à 2000° C de température ;
- la cellule diamant (Etats-Unis) avec laquelle une pression de plusieurs mégabars et une
température de 2000 à 3000° C peuvent être atteintes.

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Ainsi sont connues les phases minéralogiques de basse pression et de haute pression présentes
dans le manteau.

5.1.2 – Composition minéralogique du manteau


La composition minéralogique du manteau varie avec la profondeur, la stabilité des espèces étant
fonction de la pression et de la température.

5.1.2.1 – Les phases minérales de basse pression


Elles sont au nombre de trois : olivine, pyroxène et un minéral alumineux :
- l’olivine, à structure orthorhombique, est un nésosilicate de magnésium et de fer ; l’espèce
magnésienne caractérisant les hautes températures est la forstérite que l’on trouve dans le
manteau avec environ 10 % des ions magnésium remplacés par du fer ;
- les pyroxènes sont orthorhombiques et monocliniques, essentiellement magnésiens ; la
première variété est représentée par l’enstatite, et la seconde par le diopside ; le diopside
étant plus fusible que l’enstatite, il participera avec les minéraux alumineux à la genèse du
magma basaltique ;
- les minéraux alumineux, avec une teneur de 10 % seulement, sont très importants dans la
mesure où ils permettent à l’aluminium du manteau de trouver une structure d’accueil ;
l’espèce présente dans la péridotite étant fonction de la profondeur donc de la pression,
c’est :
• un plagioclase intermédiaire entre l’anorthite et l’albite pour une profondeur de 30km ;
• un spinelle alumineux et un pyroxène sodique de type jadéite provenant de la réaction
des plagioclases avec l’olivine : plagioclase + olivine jadéite + enstatite de
30 à 70km ;
• un grenat de type pyrope à structure très complexe qui apparaît selon la réaction :
spinelle + enstatite pyrope + forstérite.
Parmi les échantillons recueillis, les péridotites à grenat et les péridotites à plagioclase sont
rares, celles à spinelle sont beaucoup plus abondantes.

5.1.2.2 – Les phases minérales de haute pression


Avec l’augmentation de profondeur et de pression, l’olivine, les pyroxènes et les minéraux
alumineux ne sont plus stables au-delà de 400km de profondeur, c'est-à-dire dans la zone de
transition (Fig. 12).

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Croûte
30 km 10kb 600°C

Lithosphère
Péridotites 100 km 30kb 1100°C
Pyroxènes
Olivine (Mg,Fe)SiO3
(Mg, Fe)1SiO4 Ca(Mg,Fe)2Si2O6 200 km
55% 28%

Manteau supérieur
Grenat
(Mg,Fe,Ca)3 (Al,Si)2Si3O12
17%
4100 km 130kb 1400°C

Phases denses
Wadsleyite
(Mg ,Fe)2SiO4 Majorite
Zone de transition
52% (Mg,Fe,Ca)3(Al,Si)2Si3O12
48%
Ringwoodite
(Mg,Fe) 2SiO4
670 km 230kb 1600°C

Phases denses
Perovskite
(Mg,Fe)SiO3CaSiO3
65% Manteau inférieur
Magnésio-wüstite
(M,Fe)O
20%
Hollandite
CaAl2Si2O8
15%

Fig. 12 – Les phases minérales du manteau

Entre 400km (130kb et 1400° C) et 670km (230kb et 1600° C), les roches sont formées de
minéraux très compacts à structure spinelle (cubique) :
- la wadsleyite et la ringwoodite, silicates de magnésium et de fer, sont les phases de haute
pression de l’olivine ;
- le grenat, majorite est la phase de haute pression des pyroxènes et du grenat pyrope qui se
combinent.

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Au-delà de 670km, ces phases sont instables et remplacées par des silicates et des oxydes de fer
et de magnésium dont la densité est conforme à celle du manteau :
- la perovskite, silicate de calcium, magnésium et de fer ;
- la hollandite, silicate de calcium et d’aluminium ;
- la magnésio-wüstite, oxyde de fer et de magnésium.

5.1.3 – Les phénomènes métasomatiques dans le manteau


Les nodules de roches ultrabasiques renferment des minéraux de roches riches en éléments
lithophiles et volatils qui remplacent une partie de la paragenèse primaire. Les minéraux les plus
couramment rencontrés sont des amphiboles, des micas, des carbonates et des phosphates qui
traduisent un enrichissement en :
- éléments volatils : H, C, F, Cl, P et S ;
- éléments incompatibles : Na, Al, K, Ti, Ca, Rb et Ba.
Les amphiboles sont sodi-calciques de type pargasite et kaersutite et le mica noir se situe au pôle
magnésien, c’est la phlogopite. Ces recristallisations sont rendues possibles entre 900 et 1200° C par
la présence de fluides CO2 et H2O chargés en éléments lithophiles (K et Na). Ces nouveaux
assemblages minéralogiques hydroxylés conditionnent la nature et la quantité des liquides produits
par fusion partielle et favorisent cette dernière en abaissant le point de fusion.

5.1.4 – Classification des péridotites


Elle est fondée sur les proportions relatives des trois constituants fondamentaux : olivine,
orthopyroxène et clinopyroxène (Fig. 13) :
Ol
dunite
10 10

harzburgite wehrite Péridotites

lherzolite
orthopyroxénite 40 40
à olivine clinopyroxénite
webstérite Pyroxénites
à olivine
à olivine
10 10
webstérite
Opx 10 10 Cpx
Bronzites
Diopsidites
Fig. 13 – Classification des péridotites

- les dunites renferment plus de 90 % d’olivine ;


- les harzburgites sont des péridotites à orthopyroxène ;

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- les wehrlites sont des péridotites à clinopyroxène ;


- les lherzolites renferment les deux pyroxènes.
Chaque variété de péridotite peut être à plagioclase, spinelle ou grenat, métasomatisée ou non. La
lherzolite est considérée comme la péridotite primaire qui, par fusion partielle, va donner le basalte ;
pour cette raison elle dite fertile. Il ressort qu’il n’existe pas une péridotite mais des péridotites avec
comme conséquence :
- un manteau à caractère hétérogène ;
- une grande variété de basaltes en relation avec la variété de péridotites subissant la fusion
partielle.

5.2 - Les basaltes


Le basalte est une roche volcanique issue d'un magma refroidi rapidement au contact de l'eau ou
de l'air. C'est le constituant principal de la couche supérieure de la croûte océanique.
Le mot basalte est emprunté du latin basalte, lui-même probablement dérivé d'un terme éthiopien
signifiant « roche noire ».
Le basalte est mélanocrate à holomélanocrate (sombre à très sombre). Il a une texture
microlithique, est composé essentiellement de plagioclases (50 %), de pyroxènes (25 à 40 %),
d'olivine (10 à 25 %), et de 2 à 3 % de magnétite. Le basalte est issu de la fusion partielle, au niveau
de la low velocity zone, d'une pyrolite hydratée.
Les plus grands épanchements basaltiques connus sont les trapps du Deccan en Inde, le plateau
de la Columbia aux États-Unis ou encore les laves triasiques nord-américaines. La construction
basaltique la plus célèbre est sans doute la chaussée des Géants en Irlande, où l'on peut admirer des
orgues basaltiques (formations en forme de colonnes, généralement de coupe hexagonale). Les
régions sombres de la Lune (les « mers ») sont formées de basalte. Le basalte est une roche basique.

5.2.1 - Classification des basaltes (fig. 14)

Les basaltes se classent par leur taux de saturation en silice. Lorsque le basalte n'atteint pas le
plan de saturation de la silice, de la néphéline [SiAlO4]Na est exprimée. C'est le domaine des
basanites, et, à l'approche du plan de saturation, celui du basalte alcalin à olivines. Au-delà du plan de
saturation, c'est le domaine tholéiitique, avec l'olivine tholéiite, si le quartz n'est pas exprimé, et le
quartz tholéiite sinon.

5.2.2 - Les néphélinites et mélilitites


Les néphélinites et mélilitites sont des roches holofeldspathoïdiques. Elles ne se trouvent que
dans les rifts généralement en fin de vie.

5.2.3 - La basanite

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La basanite est caractéristique du volcanisme intra plaques ponctuel et de faible volume. On la


trouve en France dans le rift rhénan, de Limagne et des Causses.

5.2.4 - Le basalte alcalin à olivine


Le basalte alcalin à olivine est une roche ubiquiste. On le trouve dans le volcanisme intra plaques
océaniques et continentales lorsque celui-ci est de faible volume.
Cpx : di
Plan de sous-saturation
En silice tholéiite à quartz

Plan de saturation
En silice
basanite

Qz

ab
Opx : en
Ne
tholéiite à olivine

Basalte alcalin à olivines Ol : fo

Opx : orthopyroxène ; cpx : clinopyroxène ; ab : albite ; Ne : néphéline ; Qz : quartz ; ol : olivine

Fig.14 – Classification des basaltes (selon Yoder et Tilley)

5.2.5 - L'olivine tholéiite


L'olivine tholéiite (ou tholéiite à olivine ou basalte tholéiitique à olivine) constitue les fonds
océaniques. Il se trouve également dans le volcanisme intra plaques océaniques et continentales
lorsqu'il est important. Il contient un orthopyroxène modal non exprimé. Le basalte a une
composition minéralogique, scientifique très élevée

5.2.6 - La tholéiite à quartz


La tholéiite à quartz (basalte tholéiitique à quartz) se trouve dans les arcs d'îles en limite entre les
continents et les océans.

5.3 - L'origine des basaltes


En prenant un basalte et en le soumettant expérimentalement à la température et à la pression que
l'on trouve au niveau de la Low Velocity Zone (LVZ), on obtient une éclogite. La roche mère d'un
basalte ne peut donc pas être un basalte. Ce serait plutôt une éclogite, mais la vitesse de propagation
des ondes nous indique que la roche présente au niveau de la LVZ ne peut en être une. Il est donc
nécessaire de trouver une autre composition pour la roche mère.
Les ophiolites nous permettent d'avoir une idée. Le manteau doit être une péridotite. Un modèle
de péridotite a été avancé : la pyrolite. Le géotherme ne croise le solidus de la pyrolite que si elle est

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hydratée (0,1 %). Il n'y a pas de fusion en dessous de la LVZ car nous arrivons dans une zone de
pyrolite sèche.
Selon la pression à laquelle se fait la fusion partielle, les minéraux affectés par la fusion ne sont
pas les mêmes. Pour des taux de fusion faibles, le liquide est riche en eau et en alcalins : on obtient
des basanites ou des basaltes alcalins à olivines. Pour des taux de fusion élevés, le liquide est plus
riche en calcium, fer et magnésium, et on obtient des olivines tholéiites.
Au niveau des points chauds, le taux de fusion de la pyrolite va de 5 % en périphérie, avec
formation de basanite, à 30 % au centre, avec formation d'olivine tholéiite. Lorsque le taux de fusion
est de 10 %, il y a formation de basalte alcalin à olivines.
Au niveau des rides médio-océaniques, le taux de fusion est de 30 %, et nous obtenons de
l'olivine tholéiite.

5.2.4 – Origine et cristallisation des magmas basaltiques


5.2.4.1 – Le processus de fusion mantellique
La figure 15 présente les conditions dans lesquelles une péridotite peut fondre pour donner un
liquide basaltique.
Lorsque la péridotite est hydratée, le solidus se déplace vers le domaine de basses températures et
que la fusion se produit, quelle que soit la pression, à 1000° C environ. Dans les zones hydratées du
manteau, la fusion est possible, mais pour expliquer la fusion dans les zones anhydres, il faut faire
appel à la remontée adiabatique du manteau profond qui croise la courbe du solidus selon la
trajectoire de la grosse flèche.
La fusion partielle de la péridotite du manteau est donc possible dans deux conditions :
- hydratation, qui déplace la courbe du solidus vers les basses températures ;
- remontée adiabatique du manteau, c'est-à-dire sans perte de chaleur mais diminution de
pression.
Pour comprendre le phénomène de fusion partielle des péridotites, il faut se rappeler que les
minéraux jointif peuvent s’associer en proportion eutectique, à deux ou à trois, pour fondre à une
températures plus basse :
- le mélange binaire plagioclase - clinopyroxène, avec un point eutectique (60 % de
clinopyroxène et 40 % de plagioclase) aux environs de 1270° C ; un liquide magmatique
peut donc apparaître dans ces conditions à partir de péridotite à plagioclase
- le mélange ternaire clinopyroxène – pyrope - olivine : à 1670° C et 40 kbars, un liquide
basaltique apparaît et le résidu non fondu évolue vers une péridotite à pyrope plus
réfractaire qui cristallise au fur et à mesure que le clinopyroxène passe dans le liquide de
fusion.

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400 600 800 1000 1200 1400 1600


t°C

50°/km

2 30°/km
20°/km
10
4
solide liquide
liquide
20
solide
6

30
8

40
Liquide
10
+ cristaux

50
1
2

14

SOLIDUS LIQUIDUS
16
profondeur pression
kb

Fig. 15 - Caractéristiques thermodynamiques des magmas basaltiques et granitiques

L’extraction du liquide formé hors de la roche-mère se fait grâce à la poussée d’Archimède. Elle
peut se faire sous deux possibilités :
- le liquide est extrait à différentes étapes de la fusion (fusion fractionnée) et il y a donc,
non pas un liquide, mais plusieurs liquides de compositions différentes, les premiers issus
de la péridotite primaire (lherzolite) et les derniers d’une péridotite de plus en plus
appauvrie (harzburgite) ;
- le liquide est extrait à la fin du processus de fusion (fusion à l’équilibre) et il a donc une
composition moyenne qui intègre toutes les étapes de la fusion.
Il se produit des modifications de composition des minéraux résiduels de la péridotite et de celle
du liquide magmatique : le manteau est appauvri en alcalins, calcium et aluminium alors que le
liquide basaltique est enrichi en ces éléments. C’est ainsi que l’olivine s’enrichit en magnésium et
s’appauvrit en fer, alors que le clinopyroxène perd une partie de son aluminium et de son sodium.

5.2.4.2 – Relation entre le taux de fusion partielle et la nature des basaltes


La nature des basaltes obtenus par fusion partielle dépend du taux de fusion mais également de la
quantité de la péridotite qui fond, cette péridotite pouvant être fertile, appauvrie, hydratée,

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métasomatisée, à plagioclase, spinelle ou grenat. Le contexte géodynamique joue également un rôle


déterminant et c’est pour cette raison qu’il y a un lien évident entre la composition des basaltes et ce
contexte.
En s’appuyant sur les éléments majeurs et les éléments en traces incompatibles, trois grandes
catégories de basaltes ont été retenues :
- les basaltes tholéiitiques saturés ou sursaturés en silice (croûte océanique, bassins
d’arrière arc, rifts et îles intraocéaniques) ;
- les basaltes alcalins sous saturés en silice (volcanisme intraplaque et rifts) ;
- les basaltes orogéniques (arcs insulaires, marges actives, zones de collision).
Les basaltes tholéiitiques résultent d’un taux de fusion élevé, jusqu’à 15-20 %, d’un manteau
enrichi ou appauvri par des séquences éruptives répétées.
Les basaltes alcalins dérivent d’un faible taux de fusion (5-10 %), d’un manteau fertile d’origine
profonde. Lorsque le taux de fusion est très faible, et donc la sous-saturation et l’alcalinité
importantes, apparaissent, en plus des basaltes alcalins, des roches à feldspathoïde comme les
basanites et les néphélinites.
Les basaltes orogéniques ont une origine complexe car ils peuvent provenir d’un manteau
appauvri ou d’un manteau enrichi par l’incorporation de matériel subducté.

5.2.4.3 – Cristallisation des magmas basaltiques


La cristallisation fractionnée suit le refroidissement des magmas basaltiques. Lors la
cristallisation fractionnée, les minéraux qui se forment précocement, dès les plus hautes
températures, sont plus denses que le liquide dans lequel ils prennent naissance et, par l’action
combinée des courants de convection et la gravité, tombent au fond de la chambre magmatique pour
former des cumulats. Cette séparation est rendue possible par le fait que le magma basaltique
conserve, durant sa cristallisation, une fluidité, ce qui n’est pas le cas du magma granitique qui
interdit toute ségrégation minéralogique par gravité.
Au cours de la cristallisation, les éléments compatibles (majeurs et traces) entrent dans la
structure des minéraux, Mg, Ni et Co dans les olivines, Mg et Cr dans les pyroxènes, Ca dans les
plagioclases, appauvrissant d’autant le liquide résiduel en ces éléments, mais l’enrichissant
relativement en éléments incompatibles encore appelés hygromagmatophiles. La répartition d’un
élément entre phase solide cristallisée et phase liquide résiduelle est appelée coefficient de partage :
c’est le rapport entre la concentration dans le solide et sa concentration dans le liquide.
• Si ce coefficient est égal à zéro, l’élément reste totalement dans le liquide ;
• s’il est supérieur à 1 il va préférentiellement dans le solide.
Le résultat est l’enrichissement du liquide résiduel en silice et alcalins qui donnera, par
cristallisation des roches très nettement différentes du basalte primaire.

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Dans le cas des basaltes alcalins sous-saturés, l’olivine qui apparaît en premier reste stable
jusqu’en fin de cristallisation. Dans le cas des basaltes tholéiitiques, elle est déstabilisée et ses
éléments constitutifs repassent dans le magma permettant la cristallisation du pyroxène. En fonction
du type de magma, les proportions olivine/pyroxène varient, chacune de deux espèces pouvant être
seule présente dans les termes extrêmes.

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