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CHAPITRE 2 : MINERALOGIE.

2. 1. Définition et formation ou origine des minéraux

2. 1. 1. Définition

Le minéral est un corps naturel, solide, cristallin, homogène et inorganique, ayant une
composition chimique et des propriétés physiques bien définies.
Ces propriétés constituent des critères de détermination assez simples dans l’ensemble à
mettre en pratique et donc fort utiles dans la reconnaissance des minéraux.

2. 1. 2. Formation ou origine des minéraux

Les principaux processus qui conduisent à la formation de minéraux sont les suivants :
• Cristallisation d'un liquide qui, par refroidissement, passe de l'état liquide à solide.
Exemples : passage de l'eau à la glace ; cristallisation par refroidissement d'un magma
(quartz, le feldspath, les micas, …).
• Précipitation chimique à partir d'une solution sursaturée par rapport à un minéral
(cristallisation à partir d’une solution qui s’est d’abord chargée de substances et les dépose).
Exemples : la formation des agates ; la formation des dépôts de cavernes ; les minéraux de la
séquence évaporitique.
Ce sont des minéraux de précipitation : la calcite, le gypse, la calcédoine et sel gemme
• Cristallisation de vapeurs : Formation à partir du refroidissement dans les fissures, des
vapeurs provenant de l’intérieur de la terre
Exemple : la cristallisation du soufre autour des fumerolles (émanations de gaz riches en H2S
provenant de la chambre magmatique) sur les volcans.
• Transformation (recristallisation) de minéraux existants en formes cristallines différentes
de l'original.

Nous allons décrire uniquement la cristallisation par refroidissement d’un magma dans le
cadre de ce cours.
Nous savons tous que la matière peut exister sous trois états, solide, liquide ou gazeux. La
température et la pression sont les deux principaux facteurs qui règlent l'état sous lequel se
trouve la matière.
Plusieurs minéraux de la croûte terrestre cristallisent à partir d'un magma, c'est-à-dire, de la
roche fondue. Cette cristallisation obéit à certaines règles. Dans un magma dont la
température est supérieure à 1200° C, comme au niveau du manteau supérieur par exemple,
les minéraux sont tous sous leur phase liquide. Si ce magma est introduit dans la croûte
terrestre, il subit un abaissement de pression et se refroidit progressivement. En supposant
qu'on maintienne la pression constante, c'est-à-dire, à un niveau constant dans la croûte
terrestre, les minéraux cristallisent lorsqu'ils atteignent la température correspondant à leur
limite solide-liquide (température de cristallisation). Comme cette limite n'est pas la même
pour tous les minéraux, ceux-ci ne cristallisent pas tous en même temps, mais à tour de rôle,
selon leur température de cristallisation, à mesure que se refroidit le magma. C'est ce
qu'exprime la série de Bowen (diagramme ci-dessous montrant l’ordre de cristallisation des
minéraux).
On appelle cette suite une suite discontinue, parce qu'il s'agit dans chaque cas de minéraux
distincts (composition et structure cristalline distinctes). Dans ce diagramme, il y a aussi une
suite continue, celle des feldspaths plagioclases. On dit une suite continue, parce que la seule
variable significative est la proportion de calcium par rapport au sodium. A l'extrémité
"chaude", on a le plagioclase calcique (CaAl2Si2O8, anorthite) et, à l'extrémité "froide", le
plagioclase sodique (NaAlSi3O8, albite).
Cette suite de cristallisation a été établie par Normand Bowen, en 1928. Elle demeure valide
dans ses grandes lignes, mais dans le détail, il y’a des variations selon les conditions locales,
comme par exemple les quantités d'eau ou de gaz dans les magmas.
A mesure que les minéraux cristallisent dans la chambre magmatique, i.e. dans la poche où
s'est introduit le magma, les cristaux sédimentent, s'accumulent à la base de la chambre. Il se
fait donc une ségrégation, et les roches issues de la cristallisation du magma (roches ignées)
auront des assemblages de minéraux différents selon qu'on est à la base, au milieu ou au
sommet de la chambre magmatique. Ainsi, le premier assemblage à se former est un
assemblage d'olivine et de pyroxènes : c'est l'assemblage ultramafique. Ensuite, il y’a un
assemblage de pyroxènes et d'amphiboles : c'est l’assemblage mafique. Un assemblage
d'amphiboles, biotite et quartz est qualifié d'assemblage intermédiaire, tandis qu'un
assemblage des minéraux les plus "froids", est qualifié de felsique. On parle donc de roches
ignées ultramafiques, mafiques, intermédiaires ou felsiques.

Au cours de la consolidation des magmas, le contenu en éléments volatiles augmente. On va


donc distinguer deux types de minéraux au cours de cette solidification qui sont :
- des minéraux qui cristallisent dans un milieu riche en liquide magmatique et pauvre en
gaz. De tels minéraux sont appelés des minéraux pyrogènes (l’olivine, le pyroxène et les
feldspaths)
- des minéraux qui se forment en fin de cristallisation dans un milieu où les gaz sont
fortement concentrés. Ces minéraux sont appelés minéraux pneumatogènes ou
pneumatolitiques (les amphiboles, les apatites, la tourmaline et la topaze). La consolidation
de magma se produit suivant quatre stades distincts qui sont :
- Le stade orthomagmatique qui couvre les températures entre 1200°C et 800°C au
cours duquel on a la formation de minéraux pyrogène notamment les silicates qui forment le
corps de la roche.
- Le stade pegmatitique entre 800°C et 600°C au cours duquel le liquide s’infiltre en
même temps que la phase gazeuse dans les fissures de la roche.
- Le stade pneumatolytique entre 600°C et 400°C où la matière mobile interstitielle est
composée strictement de gaz
- Le stade Hydrothermale entre 400°C et 200°C laquelle provoque la formation de
solutions liquides minéralisées par condensation de la vapeur d’eau et des autres gaz.

En résumé, à partir d’un magma, vont cristalliser dans l’ordre d’abord l’olivine puis les
pyroxènes, les amphiboles et les plagioclases calciques ‘minéraux basiques) ; suivis des
micas, des plagioclases alcalins (minéraux acides), du quartz et des feldspaths alcalins. C’est
ce qu’on appelle la cristallisation fractionnée (processus physique ou chimique permettant
de séparer un magma homogène en fraction différente). Au fur et à mesure que le magma se
refroidit, le magma résiduel s’appauvrit en éléments chimiques entrant dans la composition
des minéraux de haute température et s’enrichit par conséquent en éléments chimiques qui
vont entrer dans la constitution des minéraux de température plus basse.

2. 2. Gisements et classification des principaux minéraux

2. 2. 1. Gisements des principaux minéraux

Un gisement est un dépôt ou une forte concentration de minéraux pouvant être exploités avec
profit. C’est aussi l’endroit où l’on trouve les minéraux :
Gisement primaire : le minéral se trouve là où il a pris naissance (exemple le quartz dans
le granite)
Gisement secondaire : le minéral a été déplacé après sa formation (le quartz dans un grès,
sable de plage) ou a cristallisé (cas des roches métamorphiques : quartzite recristallisée à
partir d’un grès).

2. 2. 2. Classification des principaux minéraux

Dans la nature, on distingue environ 2.000 espèces minérales. L’ensemble des minéraux se
divise en 8 groupes (tableau). Les minéraux les plus communs dans les principaux groupes et
leurs usages sont illustrés dans le tableau ci-dessous.

Dans le cadre de ce cours, nous allons étudier de manière détaillée les minéraux silicatés
auxquels appartiennent la plus grande partie des minéraux constitutifs de l’écorce terrestre (≈
95%). Les Feldspaths représentent, à eux seuls 60% du volume total des minéraux silicatés,
les Amphiboles et Pyroxènes 18%, le Quartz 12%, les Micas 4%.
Les minéraux silicatés
Tous les silicates possèdent une structure de base composée des ions Si4+ et O2-. Si on relie les
centres des oxygènes, on obtient un volume qui forme un tétraèdre, le tétraèdre de base. Le
silicium occupe le centre du tétraèdre. Le calcul des charges électriques montre qu'un
tétraèdre est chargé négativement.

Dans les minéraux, les charges doivent être neutres. Il y’a deux façons de neutraliser les
charges : lier ensemble les tétraèdres par leurs oxygènes (liens tétraèdre à tétraèdre), ou
ajouter des ions positifs comme le fer, magnésium ou potassium (liens métalliques). On
distingue 6 types principaux de minéraux silicatés ou silicates selon que les tétraèdres sont
isolés les uns des autres ou s’agencent en chaînes, en cycles, en plans ou dans les 3 directions
de l’espace :
-les nésosilicates (tétraèdre isolé) -les sorosilicates (tétraèdres lié 2 à
2)
-les cyclosilicates (tétraèdres en anaux) -les inosilicates (tétraèdres en
chaîne)
-les phyllosilicates (silicates en feuillet) -les tectosilicates (silicates en
charpente)
1. Les nésosilicates : [Neso = île]
La structure des minéraux de cette classe est caractérisée par des tétraèdres (SiO4)4 - toujours
isolés les uns des autres. Tétraèdres reliés entre eux, non pas par leur oxygène, mais par des
atomes intermédiaires (des cations bivalents) comme Mg 2+, ou Fe2+ pour assurer
l’électroneutralité de l’édifice.

a. Les Péridots
-Système cristallin : orthorhombique -Formule générale : M2[SiO4] avec M= Mg2+, Fe2+,
Mn2+

Les péridots représentent une solution continue à 3 pôles :


-1 pôle magnésien (Mg2+) : Mg2[SiO4] = Forstérite
-1 pôle ferrifère (Fe2+) : Fe2[SiO4] = Fayalite et
-1 pôle manganésifère (Mn2+) : Mn2[SiO4] = Téphroïte (rare dans la nature).

La série continue Forstérite-Fayalite a pour terme intermédiaire : l’Olivine dont la formule est
: (Mg, Fe)[SiO4]. La proportion de fer et de magnésium peut varier.

Les péridots ont une dureté : 5,5-7 et une densité : 3,2-4,4. La couleur dépend de la teneur en
éléments de transition (En présence de fer, l’olivine devient verte. Par contre, en présence de
nickel l’olivine devient vert émeraude).

Les péridots sont stables à HT et HP, et leur structure est compacte. En surface (BT et BP) et
en présence d’eau, les péridots deviennent instables et s’altèrent. Ils se transforment en
d’autres minéraux : serpentine, amphibole, chlorite ou carbonate, talc.
On rencontre les péridots dans les roches magmatiques (basiques et ultrabasiques) avec des
gîtes de chrome, dans les roches métamorphiques (M. thermique). Ce sont les constituants
essentiels des parties profondes de la lithosphère car stables à HT et HP.

b. Les Grenats
-Système cristallin : cubique et de dureté comprise entre 3,5-3,9.
-Formule générale : X3Y2[SiO4]3 avec X = R2+ (cation bivalent) et Y = R3+ (cation trivalent).
X = Mg2+, Fe2+, Mn2+, Ca2+ et Y = Al3+, Fe3+, Cr3+ On

distingue plusieurs types de grenats dont :

- Les grenats alumineux : Pyrope : Mg3Al2[SiO4]3; Almandin : Fe3Al2[SiO4]3 ; Spessartine :


Mn3Al2[SiO4]3 ; Grossulaire : Ca3Al2[SiO4]3
- Les grenats ferrifères : Calcérite : Mn3Fe2[SiO4]3 ; Andradite : Ca3Fe2[SiO4]3
- Les grenats chromifères : Hanleit : Mg3Cr2[SiO4]3 ; Ouvarovite : Ca3Cr2[SiO4]3
A ces 3 groupes, on ajoute les hydrogrenats, qui sont caractérisés par la substitution d’un
tétraèdre [H4O4]- 4. Leur formule devient : X3Y2[(SiO4)3/2 (H4O4)3/2].
Les principaux hydrogrenats sont :
- Hydrogrossulaire : Ca3Al2[(SiO4)3/2 (H4O4)3/2]
- Hydroandradite : Ca3Fe2[(SiO4)3/2 (H4O4)3/2]
- Hydrospessartine : Mn3Al2[(SiO4)3/2 (H4O4)3/2].
Les grenats sont présents dans les roches métamorphiques (micaschistes), les granites et les
volcanites. Mais aussi, dans les kimberlites, les pegmatites et les schistes verts.

c. Les Nésosubsilicates
Connus aussi sous le nom de polymorphes du silicate d’alumine, les néso-subsilicates sont
les minéraux typiques des roches argileuses. Il existe 3 polymorphes : Disthène, Andalousite
et Sillimanite de formule : Al2O-(SiO4).

- Disthène : il cristallise dans le système triclinique ; il provient soit du métamorphisme


régional, soit de l’andalousite. Il donne par altération la séricite.
- Andalousite : il cristallise dans le système orthorhombique ; Il provient d’un
métamorphisme régional en relation avec une intrusion magmatique. Il peut se transformer
en disthène ou en sillimanite sous l’effet de P° et T°.
- Sillimanite : elle cristallise dans le système orthorhombique ; c’est un minéral type
des roches argileuses qui ont subi un métamorphisme général.
Autres nésosubsilicates : le sphène, la staurotide et les chloritoïdes.
Les nésosubsilicates n’apparaissent que dans le métamorphisme des roches où Al est en excès
: sédiments argileux, roches sédimentaires argileuses ou roches pélitiques.
Les polymorphes du silicate d’alumine sont des minéraux de métamorphisme de roches
argileuses et jouent le rôle de bon indicateur de P° et de T°. Ils sont présents dans les roches
granitiques
d. Le Zircon
Le Zircon est un nésosilicate qui cristallise dans le système quadratique. Sa structure
comprend des tétraèdres [SiO4] reliés par Zr4+. Le Zircon peut contenir du Thorium ou de
l’Uranium ; ces 2 éléments lui confèrent sa radioactivité. C’est un minéral très dur et très
stable, qui peut survivre à plusieurs cycles d’érosion et à un métamorphisme de bas degré.
Mais, son réseau s’autodétruit par les rayonnements radioactifs de l’Ur et du Th.
On rencontre le Zircon dans les roches plutoniques (acides et alcalines), les pegmatites
(acides), les roches sédimentaires et les roches métamorphiques.

2. Les sorosilicates : (Sôro = groupe) Les


sorosilicates sont les silicates dans lesquels les
tétraèdres sont associés deux à deux. Leur formule
comprend les groupements : [SiO4] et [Si2O7]. On
distingue Lawsonite : [(Si2O7)(OH)2]CaAl2H2O et
les épidotes.
Nous n’étudierons que les épidotes. Ce sont des
silicates hydratés d’Al, Fe et Mg.
-La formule des épidotes est : X 2Y3[Si2O7][SiO4](O, OH, F), où X= Ca 2+, Fe2+, Th2+, Mn2+ et
Y= Al3+, Fe3+, Ti3+.

On distingue 2 groupes d’épidotes selon les systèmes dans lesquels elles cristallisent :
système orthorombique : les Zoïsites ; système monoclinique : les Clinozoïsites ; ce sont les
plus fréquents et présents dans les roches métamorphiques.

3. Les inosilicates : (ino = chaîne)

Les inosilicates de formule structurale de base [Si2O6]4-, [Si4O11]6- sont constitués de tétraèdres
qui mettent en commun 2 de leurs sommets sur 4.
On distingue les inosilicates à chaîne simple et les inosilicates à chaîne double.

a. Les inosilicates à chaîne simple : les pyroxènes


Les inosilicates sont issus de la condensation linéaire d’un grand nombre de tétraèdres (SiO4).
Les plus importants sont les pyroxènes de formule : [Si2O6]4-.
-Formule générale : W1-x (X,Y)1+x [Si2O6] où W = Ca2+,
Na+ ; X = Mg2+, Fe2+, Mn2+, Ni2+ et Y = Al3+, Fe3+, Ti3+,
Cr3+.

On distingue 2 types de pyroxènes en fonction de leur


structure :
- Orthopyroxènes (OPX) à structure est régulière,
avec un système cristallin :
orthorhombique.

- Clinopyroxènes (CPX) à structure irrégulière (distorsion) : système cristallin :


monoclinique.

Les Orthopyroxènes : ce sont des solutions solides à 2 pôles :


-1 pôle magnésien : Enstatite = (Mg100, Fe0) Si2O6
-1 pôle ferrifère : Orthoferrosilite = (Mg90, Fe10) Si2O6
Il existe d’autres OPX tels que : la Bronzite (10-30% Fe) et l’Hypersthène (30-50% Fe). On
rencontre les OPX dans les roches basiques et ultrabasiques, et dans les larves
calcoalcalins. Ils caractérisent le métamorphisme de haut degré (granulite).

Les Clinopyroxènes : on a 2 ensembles : les CPX alcalins, les CPX calciques et


ferromagnésiens.
-Les CPX calciques et ferromagnésiens : ils comprennent : la série diopside, la série
d’augite et la série pigeonite.
La série diopside : elle part du diopside (CaMgSi2O6) à l’hedenbergite (CaFeSi2O6) en
passant par la saalite (Ca(Mg,Fe)Si2O6). On les rencontre dans les roches basiques et dans
les métamorphismes de degré moyen à fort.
La série d’augite : elle est formée de pyroxènes à composition complexe. L’augite
Ca(Fe,Mg,Al) [(Si,Al)2O6] est toujours alumineuse (incorporation de Al). On les rencontre
dans les roches ignées (basaltes, gabbros), dans les roches calco-alcalines, dans les roches
métamorphiques et dans les roches tholéitiques.
La série pigeonite (Ca,Mg,Fe)(Mg,Fe) (Si2O6) est déficitaire en Calcium. On les rencontre
dans les larves basiques.
-Les CPX alcalins : ils comprennent 3 séries : la série de l’aégyrine (NaFe3+ Si2O6), la série
de la jadéite (NaAl3+Si2O6) et la série du spodumène (LiAl3+Si2O6).
La série de l’aégyrine est un pôle pur d’une solution solide qui aboutit à l’augite. On les
rencontre dans les roches alcalines, les syénites et les granites hyperalcalins.
La série de la jadéite est la plus stable des 3 séries car c’est un minéral de HP°.
La série du spodumène est un pyroxène à part à cause de la présence de lithium. On les
rencontre dans les pegmatites lithinifères.

Il existe aussi des pyroxènes à chaîne simple de période supérieure à 2. Ce sont les
Wollastonites (Ca3Si3O9) et les Rhodonites (Ca, Mn)5Si3O15.

Les pyroxènes sont des minéraux stables à HT° et HP°. Pour des T° et P° basses, et en
présence d’eau, elles deviennent instables et s’altèrent en amphibole (Ouratisation) et en
serpentine (Serpentinisation).

b. Les inosilicates à chaîne double : les amphiboles


Les plus importants sont les amphiboles. Le motif est : [Si4O11] ou [Si8O22].
La formule générale est : W0-1X2Y5[Si8O22](O, OH, F)2 avec W=
Na+, K+ ; X = Mg2+, Fe2+, Ca2+ et Y = Al3+, Fe3+, Ti3+.
Les amphiboles sont les équivalents hydratés des pyroxènes.
On les subdivise en : amphiboles ferromagnésiens, amphiboles
calciques et amphiboles alcalins (Na-K).

-Les amphiboles ferromagnésiens se regroupent en deux séries


: la série d’Anthophyllite et la série de la Cummingtonite.
La série d’Anthophyllite est une solution solide à 2 pôles :
- 1 pôle magnésien : Anthophyllite (Mg, Fe)7[Si8O22](OH)2
- 1 pôle alumineux : Gédrite (Mg, Fe)5Al2[Si6Al2O22](OH, F)2
Il existe aussi l’Amiante qui est une variété fibreuse de l’anthophyllite.
La série de la Cummingtonite est très riche en Fe mais pauvre en Al.

-Les amphiboles calciques sont des solutions solides. On distingue la série Trémolite, la
série Ferrotrémolite et la série Edénite.
Les amphiboles calciques sont les équivalents hydratés de la série Diopside-Hedenbergite. On
les rencontre dans les métamorphismes de bas degré (schistes verts).

- Les amphiboles alcalines sont les équivalents hydratés des pyroxènes alcalins. Ils sont
caractérisés par la présence de Na et K. Le système cristallin est monoclinique.
On peut citer la série Glaucophane Na2Mg3Al2[Si8O22](OH,F)2 et la série Riébeckite
Na2Fe3Fe2-[Si8O22](OH,F)2. Le Glaucophane est typique du métamorphisme de HP° (schistes
bleus). La Riébeckite se rencontre dans les roches ignées acides et dans les roches
hyperalcalines.

NB : Les pyroxènes ne contiennent pas de l’eau (anhydre), par contre les amphiboles
contiennent de l’eau (hydratés). Les amphiboles sont caractérisées par de faibles substitutions
de Si par Al.

4. Les cyclosilicates : (cyclo = anneau)


Ce sont des silicates en anneau où les tétraèdres forment une chaîne fermée en étant unis par
un atome d’Oxygène. Sur 4 sommets, seuls deux sont liés
à d'autres tétraèdres. Formules structurales de base
[Si3O9]6-, [Si4O12]8-, [Si6O18]12- sont formés d’anneaux de 3, 4
ou 6 tétraèdres. On distingue : la Cordiérite, la Tourmaline
et le Béryl (rare).

a. La Tourmaline
-Sa formule générale est : WX3Y6[SiO18](BO3)3(OH, F)4 où
W= Na+, Ca2+ ; X= Mg2+, Fe2+, Mn2+ ; Y= Al3+, Ti3+, CR3+. C’est un minéral hydraté.
Il existe 3 types de tourmaline basé sur le cation X : la Dracite (si X= Mg, tourmaline
magnésienne), la Schorlite (si X= Fe, tourmaline ferrifère) et l’Elbaïte (si X= Li et Al). On
les rencontre dans les pegmatites et les granites. Les tourmalines s’altèrent en micas.

b. La Cordiérite
-Sa formule générale est : Al3(Mg , Fe)2[Si5AlO18]. La cordiérite présente 2 variétés : une de
BT° de s.c. orthorombique et une de HT°, de s.c. hexagonal. Elle s’altère en micas
(muscovite, serpentine, chlorite). Elle apparaît dans les roches magmatiques, les roches
métamorphiques et les pegmatites.

c. Le Béryl
Le Béryl (3BeO, Al2O3, 6SiO2) cristallise dans le système hexagonal. Il a un éclat vitreux et
est incolore ou souvent d’un beau vert (émeraude) ou vert pâle (aigue marine), bleu, jaune. Il
est insoluble aux acides. On le rencontre dans les roches magmatiques et métamorphiques. Il
est utilisé en bijouterie.

5. Les phyllosilicates : (phyllo = feuille)

Les phyllosilicates de formule structurale de base [Si4O10]4 - sont constitués de tétraèdres


disposés dans un plan et associés par leurs sommets sauf un, ce qui permet des liaisons avec
des cations.
Toutefois la substitution d’une partie des atomes de silicium par l’aluminium au sein du
tétraèdre SiO4 est possible, ce qui donne un groupe anionique (AlSi3O10)5 -.
Elles se présentent en tétraèdres assemblés en feuillets ou en plans ou sous forme de lamelles.
On distingue les micas, les minéraux des argiles et les phyllosilicates à feuillets
discontinus.

a. Les Micas
-Système cristallin : monoclinique
-Formule générale : XY2-3[Z4O10](OH, F)2 où Z = Si et Al ; Y = Mg2+, Fe2+, Al3+ et Fe3+ ;
X = Na+ et K+ (ils assurent la neutralité du système)
-Classification des micas :

● La biotite ou mica noir présente beaucoup de substitutions de Na par K et Si par Al. Sa


formule est : K(Fe, Mg)3[AlSi3O10](OH)2. Il existe une solution solide de la biotite à la
phlogopite dont le pôle ferrifère est la Biotite et le pôle magnésien, la Phlogopite (KMg3
(AlSi3O10)(OH)2).
A BT°, les biotites s’altèrent très rapidement. Cette altération peut être due à l’action des
agents atmosphériques, d’une solution hydrothermale, etc. L’altération se fait en plusieurs
phases :
-1ère phase : remplacement de K par H2O (eau), on obtient l’Hydrobiotite. Par oxydation, Fe2+
donne Fe3+.

-2ème phase : expulsion complète du reste des K. Le Fe2+ est remplacé par Mg2+. Le minéral se
gonfle et forme la Vermiculite (Mg,Fe,Al)3(AlSi3O10)(OH)2 4H2O. Si le processus continu, on
aura la Kaolinite (Al4(Si4O10)(OH)8).
Mais, la biotite au lieu de passer par ces 2 phases, peut simplement subir la perte de son Fe et
devient alors la Bauérite ou « l’or des singes ».
On rencontre les micas dans les roches ignées et les roches métamorphiques.

● La muscovite ou mica blanc subit plusieurs substitutions ; sa formule : KAl2(Si3AlO10](OH,


F)2. On distingue dans les muscovites : la Séricite (hydro- muscovite), l’Illite (mica pauvre
en K) : K0,5Al2(Al0,5Si3,5O10)(OH)2. On les rencontre dans les roches ignées (granites) et les
roches métamorphiques.
A HT°, la muscovite est instable et se déstabilise pour donner : Fk + Corindon (Al2O3) + eau.
Ce qui explique son absence dans les larves.

b. Les Minéraux des argiles


Les minéraux argileux les plus fréquents sont : Kaolinite, Illite et Smectite.
● La Kaolinite : Ce sont les minéraux essentiels des Kaolins. Le groupe de la kaolinite
comprend 2 minéraux essentiels : la Kaolinite [Si2O5Al2(OH)4] et la Serpentine
[Mg6(OH)8Si4O10].

● La Smectite : Ce sont des minéraux caractérisés par une ou plusieurs couches d’eau
interfoliaires. Ils sont donc gonflants. Le groupe des smectites comprend 2 minéraux
essentiels : la
Montmorillonite et la Vermiculite. Ce sont plus souvent des produits d’altération. La
montmorillonite est un produit d’altération des bentonites (argiles) ou terres à foulon (intérêt
économique important).

c. Les Phyllosilicates à feuillets discontinus


Ces minéraux sont à la limite des amphiboles et des phyllosilicates. On distingue la Sépiolite
et l’Attapulgite.
6. Les tectosilicates : (tecto = réseau)

Ce sont les minéraux les plus importants de l’écorce terrestre (80% du volume) et manteau
supérieur. Les tectosilicates de formule structurale de base [Si4O8] ou SiO2 sont constitués de
tétraèdres associés par tous leurs sommets, formant ainsi un édifice tridimensionnel. La
formule montre que ce radical ne peut admettre des cations que si un certain nombre de Si 4+
est remplacé par Al3+ créant ainsi les valences négatives nécessaires. Leur formule va alors
s’écrire : [Si4-xAlxO8]x -. Il existe 3 grandes familles de tectosilicates : les polymorphes de la
silice, les feldspaths et les feldspathoïdes.

a. Les polymorphes de la silice


La formule de base est : SiO2. La silice se présente
sous 3 espèces différentes : Quartz, Tridymite,
Cristobalithe. A ces 3 espèces, on peut citer : la
Coésite (d = 2,93) et la Stischovite (d = 4,35), minéraux de la
silice les plus denses. Il existe aussi des silices hydratées (SiO 2.nH2O) : la Calcédoine et
l’Opale.
La Coésite est stable à une P° comprise entre 20 - 40 atm. A P° > 40 atm, la Coésite devient
instable, il se forme la Stischovite.
Quartz, Tridymite et Cristobalite présentent chacun 2 variétés qui se distinguent par leur
température de formation.
NB : Dans la pratique, c’est le quartz qui est utilisé pour la fabrication des montres et des
transistors. Ce quartz est piézoélectrique c’est à dire capable de transformer ses vibrations
mécaniques en vibrations électriques et inversement.
Le quartz apparaît dans les roches ignées acides, les roches volcaniques, les roches
métamorphiques, les roches sédimentaires, les pegmatites (quartz est automorphe). Par contre,
la tridymite et la cristobalite ne sont que des minéraux de roches volcaniques.

b. Les Feldspaths
Ce sont les minéraux les plus abondants des roches magmatiques. Leur composition leur
permet d’être dans les roches acides et basiques. On distingue 3 pôles purs théoriques liés à
Na-K-Ca :
-1 pôle sodique : NaSi3AlO8 = Albite -1
pôle potassique : KSi3AlO8 = Orthose
-1 pôle calcique : CaSi2Al2O8 = Anorthite.
Les feldspaths se regroupent en 2 solutions solides : les feldspaths alcalins (Na-K) ou
potasso-sodique et les plagioclases (Na-Ca) ou feldspaths calco-sodiques. Les F. alcalins ne
contiennent pas plus de 10 % d’anorthite et les plagioclases ne contiennent pas plus de 10
% d’albite.
● Les feldspaths alcalins : Formule : (Na, K)[SiAlO8]
Les solutions solides se limitent de plus en plus aux extrêmes : Sanidine : KSiAlO8 (HT –
monoclinique), Orthose : KSiAlO8 (BT – monoclinique), Microcline : KSiAlO8
(BTtriclinique) et Albite : NaSiAlO8 (HT et BT – triclinique).
Dans la partie centrale des solutions solides, il existe un domaine de pertites ou
d’antipertites.
NB : les F. alcalins s’altèrent (facilement dans les conditions hydrothermales ou météoriques)
et donnent : la séricite, la kaolinite, la gibbsite et le quartz.
On rencontre les feldspaths alcalins dans les roches magmatiques (granite, syénite,
granodiorite et leurs équivalents volcaniques), les roches métamorphiques (plus abondants
dans les schistes et les gneiss) et les roches sédimentaires (plus importants dans les arkoses).
● Les plagioclases : -Formule : CaxNa1-x[Al1+xSi3-xO8], x = 0-1 ; sont des feldspaths dépourvus
de K.
-Classification des plagioclases : il existe une classification basée sur la qualité de Ca et une
classification basée sur la température qui permet de définir deux types d’albite (albite basse
T° et albite haute T°). Nous adopterons la première classification. Celle-ci est purement
chimique et se base sur les pôles An 0 (Na) et sur An100 (Ca). Donc, on part du pôle Na au pôle
Ca. On les caractérise par l’anorthite.
Albite An0-An10 Ab = NaAlSi3O8
Oligoclase An10-An30
Andésine An30-An50
Labrador An50-An70
Bytownite An70-An90
Anorthite An90-An100 An = CaAlSi2O8

NB : Les feldspaths ternaires, ce sont des feldspaths qui contiennent plus de 5% en mole de
Ca.
On rencontre les plagioclases dans les roches ignées, les roches métamorphiques (gneiss,
micaschistes) et les roches sédimentaires.
Les plagioclases acides sont beaucoup plus stables que les plagioclases basiques. Chez le
plagioclase zoné, le cœur calcique est altéré tandis que la périphérie sodique reste stable.
L’altération fréquente chez les plagioclases calciques est la saussuritisation.

c. Les Feldspathoïdes

Les feldspathoïdes sont les silicates des métaux alcalins pauvres en silices (SiO 2). Leur
abondance est limitée dans la nature. On distingue : la Néphéline, la Leucite et la Sodalite.
- Néphéline : c’est un alumino-silicate de formule : NaAlSiO4. A HT°, elle forme une
solution solide à 2 pôles, évoluant du pôle sodique (Néphéline = NaAlSiO4) au pôle
potassique (Kalsilite = KAlSiO4). La Néphéline est l’équivalent sous-saturé de l’albite. On
les rencontre dans les roches ignées sous-saturées (Basanite, néphélinite,…).
- Leucite : le groupe de la leucite comprend 2 minéraux essentiels : la leucite (KalSi2O6)
et l’Analcime (NaAlSi2O6, H2O). Une partie du Na de l’analcime peut être remplacée par du
Cs (césium), et on obtient : la Pollucite (CsNa)AlSi2O6, H2O. Le F. potassique peut fondre
pour donner la leucite. On les rencontre dans les larves basiques. L’analcime est le minéral
d’altération des roches volcaniques.
- Sodalite : c’est une solution solide dont les pôles extrêmes sont la Sodalite
Na8[AlSiO4]Cl2 et l’Haüyne Na6Ca[AlSiO4]6SO4 ; le terme intermédiaire étant la Noséane.
2. 3. Identification des minéraux

La reconnaissance des minéraux se fait à 2 échelles : à l’œil nu ou reconnaissance


macroscopique et au microscope ou reconnaissance microscopique.

2. 3. 1. Reconnaissance macroscopique

Les minéraux possèdent des propriétés physiques qui permettent de les distinguer entre eux et
qui deviennent des critères d'identification. Ces critères sont précieux, tant pour le spécialiste,
que pour le collectionneur amateur. Les principaux critères de reconnaissance des minéraux à
l’œil nu sont : la forme, la couleur, mais il y a bien d'autres propriétés.

a. La forme
Chaque espèce minérale appartient à un système cristallin qui conditionne sa forme. Mais,
cette forme cristalline est assez rare dans la nature. Les minéraux se présentent soit en grains
sans forme propre ; soit allongés en forme de baguettes ou aiguilles (tourmaline) ; soit en
lamelles ou en paillettes (micas).
Lorsque les minéraux n’ont pas de forme propre, on dit qu’ils sont Xénomorphes et lorsqu’ils
ont une forme géométrique, ils sont dits Automorphes.

b. La couleur
La couleur du minéral est un critère de reconnaissance important, mais qu’il faut considérer
avec précaution car des phénomènes ou facteurs peuvent la modifier (altération, impureté).
L’observation se fait de préférence à l’ombre, loin des grands arbres et autres grandes masses
colorées.
NB : Il faut noter que la couleur doit être observée sur une cassure fraîche, car l'altération
superficielle peut modifier la couleur, particulièrement chez les minéraux à éclat métallique.

c. La transparence
On observe un minéral placé à hauteur des yeux en direction de la lumière. Il est dit
transparent lorsque l’objet se voit au travers ; translucide s’il laisse passer seulement une
lumière diffuse (quartz) ; opaque s’il ne laisse pas passer aucune lumière.
d. L’éclat
L'éclat des minéraux, c'est l'aspect qu'offre leur surface lorsqu'elle réfléchit la lumière. On
distingue deux grandes catégories: l'éclat métallique, brillant comme celui des métaux, et
l'éclat non métallique que l'on décrit par des termes comme vitreux (comme le verre), gras
(comme si la surface était enduite d'huile ou de graisse-quartz), adamantin (qui réfléchit la
lumière comme le diamant), résineux (staurotide, sphène), soyeux (comme la soie), etc.

e. Le trait
Une propriété qui a trait à la couleur, mais qui est un peu plus fiable et dont le test est facile à
réaliser, c'est le trait. Il s'agit en fait de la couleur de la poudre des minéraux. Cette propriété
se détermine sur la trace laissée par le minéral lorsqu'on frotte ce dernier sur une plaque de
porcelaine non émaillée (en autant que la dureté de la plaque est supérieure à celle du minéral
- voir dureté). Par exemple, l'hématite, un minéral dont on extrait le fer, possède une couleur
noire en cassure fraîche mais un trait brun rougeâtre sur la plaque de porcelaine. La pyrite, de
couleur jaune or, laisse un trait noir.

f. La dureté
La dureté d'un minéral correspond à sa résistance à se laisser rayer. Elle est variable d'un
minéral à l'autre. Certains minéraux sont très
durs, comme le diamant, d'autre plutôt tendres,
comme le talc, un des principaux constituants de
la fameuse "pierre de savon". Les minéralogistes
ont une échelle relative de dureté qui utilise dix
minéraux communs, classés du plus tendre au
plus dur, de 1 à 10. Cette échelle a été construite
par le minéralogiste autrichien Friedrich Mohs
et se nomme par conséquent l'échelle de Mohs.

g. La cassure
La plupart des minéraux présentent une cassure irrégulière. Cependant, certains minéraux ont
des cassures propres ; tel le quartz qui a une cassure conchoïdale (le minéral se casse suivant
des surfaces courbes comme le verre) ; la cassure peut être influencée par les clivages
(cassures planes).
h. Mâcle et clivage
-Une mâcle est un assemblage de deux ou plusieurs cristaux de la même espèce ; l’orientation
des cristaux étant fixe et caractéristique de chaque espèce.
-Un clivage correspond à des plans de faiblesse dans la structure cristalline. Puisqu'il s'agit de
plans de faiblesse, un minéral va donc se briser facilement le long des plans de clivage ; ils ont
tendance à se casser plus facilement suivant ces plans (micas, calcite, gypse).
Ces 2 critères permettent parfois une détermination rapide de certains minéraux. C’est le cas
de la staurotide dont la mâcle est typique est en croix ; c’est aussi le cas des micas dont le
clivage est parfait.
On décrit le clivage en fonction de sa perfection (clivage parfait, clivage assez bon, clivage
difficile).

i. Cassure
La plupart des minéraux présentent une cassure irrégulière. Cependant certains minéraux ont
des cassures propres (quartz, micas). Le quartz a une cassure conchoïdale (cassure suivant des
surfaces courbes comme le verre de bouteille. Les micas (biotite, muscovite) ont une cassure
plane.
i. Nom

C’est la résultante des observations précédentes


2. 3. 2. Reconnaissance microscopique

L’observation microscopique des minéraux se fait en lumière naturelle, puis en lumière


polarisée.

a. Lumière naturelle
Par convention, on parle de lumière naturelle quand le polariseur est en place et l’analyseur
non. ● Forme : Les cristaux observés sont : soit Xénomorphes (pas de formes géométriques
propres), soit Automorphes (formes géométriques propres).
● Clivage : Ce sont des familles de plans parallèles selon lesquels le minéral montre une
aptitude particulière à se diviser. En observant les clivages, on doit noter leur
nombre, leur qualité, leur orientation par rapport au bord du cristal, l’angle qu’ils font entre
eux, la section sur laquelle on les observe. Par leur qualité, on parle de clivage parfait ou
bon clivage lorsqu’il est net, continu, régulier ; clivage mauvais lorsqu’il est discontinu.
Leur absence est caractéristique de certains minéraux dont le quartz.
● Relief : Au microscope, certains minéraux ont des contours très nets (impression de
relief) et d’autres sont peu visibles suivant que leur réfringence (indice de réfraction)
est très différente ou très proche de celle des cristaux qui les entourent. Le relief peut être
très fort, fort, moyen et nul.
● Couleur : Trois cas sont possibles: les minéraux opaques (noirs ; impossible de les étudier),
les minéraux transparents incolores, les minéraux transparents colorés.
● Pléochroïsme : Les minéraux colorés peuvent se comporter de 2 façons différentes :
- Pas de changement de couleurs ou d’intensité de coloration lorsqu’on tourne la platine du
microscope.
- Changement de couleur ou d’intensité de coloration lorsqu’on tourne la platine : le cristal est
dit pléochroïque.
Par convention, on parle de :
- Pléochroïsme direct : lorsque le minéral est foncé quand son allongement est parallèle au
plan de vibration du polariseur (exemple : biotite) ;
- Pléochroïsme inverse : dans le cas contraire (exemple : tourmaline).

● Altération : Certains minéraux, au microscope, ont souvent un aspect sale (ex : feldspaths) ;
ce qui traduit une altération en produits secondaires. D’autres tels que le quartz et la
muscovite sont toujours limpides car ils ne s’altèrent jamais.
Exemples d’altération :

- Les plagioclases s’altèrent en séricite, épidote, zoïsite, albite, calcite ;


- La biotite s’altère en chlorite (minéral vert) ;
- L’augite (CPX) s’altère en ouralite (ouralitisation) ;
- Les pyroxènes s’altèrent en amphiboles ;
- L’olivine s’altère soit en serpentine (en ruban), soit en iddingsite (très rouge).
b. Lumière polarisée
Par convention, on parle de lumière
polarisée quand l’analyseur est en
place, le polariseur non.

● Mâcle : Une mâcle est


l’association de 2 ou plusieurs
cristaux de même nature mais
d’orientations cristallographiques différentes. Les mâcles ne sont visibles qu’en lumière
polarisée. ● Biréfringence (teinte de polarisation) : C’est la somme des intensités des
radiations non arrêtées. C’est donc la couleur que prend le minéral ou cristal lorsque la
lumière est polarisée (analyseur) ; on
● précisera l’ordre et la teinte.
Pour un minéral donné, seule la valeur maximum de la biréfringence est représentative. Il faut
donc rechercher la section qui présente la teinte la plus élevée dans l’échelle de Newton.

● Angle d’extinction  : C’est l’angle que fait l’un des indices principaux du minéral
avec une direction cristallographique repère du minéral. En théorie, le repère est la
direction d’allongement du minéral c’est-à-dire le bord le plus long d’une section automorphe
très allongée.
En pratique, comme on observe rarement des sections automorphes, on utilise un autre repère
dont la position est connue par rapport à l’allongement (la trace d’un clivage unique, la trace
d’un plan de mâcle).
Angle  dans les différents systèmes cristallins

QUELQUES MINERAUX

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