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2. 1. 1. Définition
Le minéral est un corps naturel, solide, cristallin, homogène et inorganique, ayant une
composition chimique et des propriétés physiques bien définies.
Ces propriétés constituent des critères de détermination assez simples dans l’ensemble à
mettre en pratique et donc fort utiles dans la reconnaissance des minéraux.
Les principaux processus qui conduisent à la formation de minéraux sont les suivants :
• Cristallisation d'un liquide qui, par refroidissement, passe de l'état liquide à solide.
Exemples : passage de l'eau à la glace ; cristallisation par refroidissement d'un magma
(quartz, le feldspath, les micas, …).
• Précipitation chimique à partir d'une solution sursaturée par rapport à un minéral
(cristallisation à partir d’une solution qui s’est d’abord chargée de substances et les dépose).
Exemples : la formation des agates ; la formation des dépôts de cavernes ; les minéraux de la
séquence évaporitique.
Ce sont des minéraux de précipitation : la calcite, le gypse, la calcédoine et sel gemme
• Cristallisation de vapeurs : Formation à partir du refroidissement dans les fissures, des
vapeurs provenant de l’intérieur de la terre
Exemple : la cristallisation du soufre autour des fumerolles (émanations de gaz riches en H2S
provenant de la chambre magmatique) sur les volcans.
• Transformation (recristallisation) de minéraux existants en formes cristallines différentes
de l'original.
Nous allons décrire uniquement la cristallisation par refroidissement d’un magma dans le
cadre de ce cours.
Nous savons tous que la matière peut exister sous trois états, solide, liquide ou gazeux. La
température et la pression sont les deux principaux facteurs qui règlent l'état sous lequel se
trouve la matière.
Plusieurs minéraux de la croûte terrestre cristallisent à partir d'un magma, c'est-à-dire, de la
roche fondue. Cette cristallisation obéit à certaines règles. Dans un magma dont la
température est supérieure à 1200° C, comme au niveau du manteau supérieur par exemple,
les minéraux sont tous sous leur phase liquide. Si ce magma est introduit dans la croûte
terrestre, il subit un abaissement de pression et se refroidit progressivement. En supposant
qu'on maintienne la pression constante, c'est-à-dire, à un niveau constant dans la croûte
terrestre, les minéraux cristallisent lorsqu'ils atteignent la température correspondant à leur
limite solide-liquide (température de cristallisation). Comme cette limite n'est pas la même
pour tous les minéraux, ceux-ci ne cristallisent pas tous en même temps, mais à tour de rôle,
selon leur température de cristallisation, à mesure que se refroidit le magma. C'est ce
qu'exprime la série de Bowen (diagramme ci-dessous montrant l’ordre de cristallisation des
minéraux).
On appelle cette suite une suite discontinue, parce qu'il s'agit dans chaque cas de minéraux
distincts (composition et structure cristalline distinctes). Dans ce diagramme, il y a aussi une
suite continue, celle des feldspaths plagioclases. On dit une suite continue, parce que la seule
variable significative est la proportion de calcium par rapport au sodium. A l'extrémité
"chaude", on a le plagioclase calcique (CaAl2Si2O8, anorthite) et, à l'extrémité "froide", le
plagioclase sodique (NaAlSi3O8, albite).
Cette suite de cristallisation a été établie par Normand Bowen, en 1928. Elle demeure valide
dans ses grandes lignes, mais dans le détail, il y’a des variations selon les conditions locales,
comme par exemple les quantités d'eau ou de gaz dans les magmas.
A mesure que les minéraux cristallisent dans la chambre magmatique, i.e. dans la poche où
s'est introduit le magma, les cristaux sédimentent, s'accumulent à la base de la chambre. Il se
fait donc une ségrégation, et les roches issues de la cristallisation du magma (roches ignées)
auront des assemblages de minéraux différents selon qu'on est à la base, au milieu ou au
sommet de la chambre magmatique. Ainsi, le premier assemblage à se former est un
assemblage d'olivine et de pyroxènes : c'est l'assemblage ultramafique. Ensuite, il y’a un
assemblage de pyroxènes et d'amphiboles : c'est l’assemblage mafique. Un assemblage
d'amphiboles, biotite et quartz est qualifié d'assemblage intermédiaire, tandis qu'un
assemblage des minéraux les plus "froids", est qualifié de felsique. On parle donc de roches
ignées ultramafiques, mafiques, intermédiaires ou felsiques.
En résumé, à partir d’un magma, vont cristalliser dans l’ordre d’abord l’olivine puis les
pyroxènes, les amphiboles et les plagioclases calciques ‘minéraux basiques) ; suivis des
micas, des plagioclases alcalins (minéraux acides), du quartz et des feldspaths alcalins. C’est
ce qu’on appelle la cristallisation fractionnée (processus physique ou chimique permettant
de séparer un magma homogène en fraction différente). Au fur et à mesure que le magma se
refroidit, le magma résiduel s’appauvrit en éléments chimiques entrant dans la composition
des minéraux de haute température et s’enrichit par conséquent en éléments chimiques qui
vont entrer dans la constitution des minéraux de température plus basse.
Un gisement est un dépôt ou une forte concentration de minéraux pouvant être exploités avec
profit. C’est aussi l’endroit où l’on trouve les minéraux :
Gisement primaire : le minéral se trouve là où il a pris naissance (exemple le quartz dans
le granite)
Gisement secondaire : le minéral a été déplacé après sa formation (le quartz dans un grès,
sable de plage) ou a cristallisé (cas des roches métamorphiques : quartzite recristallisée à
partir d’un grès).
Dans la nature, on distingue environ 2.000 espèces minérales. L’ensemble des minéraux se
divise en 8 groupes (tableau). Les minéraux les plus communs dans les principaux groupes et
leurs usages sont illustrés dans le tableau ci-dessous.
Dans le cadre de ce cours, nous allons étudier de manière détaillée les minéraux silicatés
auxquels appartiennent la plus grande partie des minéraux constitutifs de l’écorce terrestre (≈
95%). Les Feldspaths représentent, à eux seuls 60% du volume total des minéraux silicatés,
les Amphiboles et Pyroxènes 18%, le Quartz 12%, les Micas 4%.
Les minéraux silicatés
Tous les silicates possèdent une structure de base composée des ions Si4+ et O2-. Si on relie les
centres des oxygènes, on obtient un volume qui forme un tétraèdre, le tétraèdre de base. Le
silicium occupe le centre du tétraèdre. Le calcul des charges électriques montre qu'un
tétraèdre est chargé négativement.
Dans les minéraux, les charges doivent être neutres. Il y’a deux façons de neutraliser les
charges : lier ensemble les tétraèdres par leurs oxygènes (liens tétraèdre à tétraèdre), ou
ajouter des ions positifs comme le fer, magnésium ou potassium (liens métalliques). On
distingue 6 types principaux de minéraux silicatés ou silicates selon que les tétraèdres sont
isolés les uns des autres ou s’agencent en chaînes, en cycles, en plans ou dans les 3 directions
de l’espace :
-les nésosilicates (tétraèdre isolé) -les sorosilicates (tétraèdres lié 2 à
2)
-les cyclosilicates (tétraèdres en anaux) -les inosilicates (tétraèdres en
chaîne)
-les phyllosilicates (silicates en feuillet) -les tectosilicates (silicates en
charpente)
1. Les nésosilicates : [Neso = île]
La structure des minéraux de cette classe est caractérisée par des tétraèdres (SiO4)4 - toujours
isolés les uns des autres. Tétraèdres reliés entre eux, non pas par leur oxygène, mais par des
atomes intermédiaires (des cations bivalents) comme Mg 2+, ou Fe2+ pour assurer
l’électroneutralité de l’édifice.
a. Les Péridots
-Système cristallin : orthorhombique -Formule générale : M2[SiO4] avec M= Mg2+, Fe2+,
Mn2+
La série continue Forstérite-Fayalite a pour terme intermédiaire : l’Olivine dont la formule est
: (Mg, Fe)[SiO4]. La proportion de fer et de magnésium peut varier.
Les péridots ont une dureté : 5,5-7 et une densité : 3,2-4,4. La couleur dépend de la teneur en
éléments de transition (En présence de fer, l’olivine devient verte. Par contre, en présence de
nickel l’olivine devient vert émeraude).
Les péridots sont stables à HT et HP, et leur structure est compacte. En surface (BT et BP) et
en présence d’eau, les péridots deviennent instables et s’altèrent. Ils se transforment en
d’autres minéraux : serpentine, amphibole, chlorite ou carbonate, talc.
On rencontre les péridots dans les roches magmatiques (basiques et ultrabasiques) avec des
gîtes de chrome, dans les roches métamorphiques (M. thermique). Ce sont les constituants
essentiels des parties profondes de la lithosphère car stables à HT et HP.
b. Les Grenats
-Système cristallin : cubique et de dureté comprise entre 3,5-3,9.
-Formule générale : X3Y2[SiO4]3 avec X = R2+ (cation bivalent) et Y = R3+ (cation trivalent).
X = Mg2+, Fe2+, Mn2+, Ca2+ et Y = Al3+, Fe3+, Cr3+ On
c. Les Nésosubsilicates
Connus aussi sous le nom de polymorphes du silicate d’alumine, les néso-subsilicates sont
les minéraux typiques des roches argileuses. Il existe 3 polymorphes : Disthène, Andalousite
et Sillimanite de formule : Al2O-(SiO4).
On distingue 2 groupes d’épidotes selon les systèmes dans lesquels elles cristallisent :
système orthorombique : les Zoïsites ; système monoclinique : les Clinozoïsites ; ce sont les
plus fréquents et présents dans les roches métamorphiques.
Les inosilicates de formule structurale de base [Si2O6]4-, [Si4O11]6- sont constitués de tétraèdres
qui mettent en commun 2 de leurs sommets sur 4.
On distingue les inosilicates à chaîne simple et les inosilicates à chaîne double.
Il existe aussi des pyroxènes à chaîne simple de période supérieure à 2. Ce sont les
Wollastonites (Ca3Si3O9) et les Rhodonites (Ca, Mn)5Si3O15.
Les pyroxènes sont des minéraux stables à HT° et HP°. Pour des T° et P° basses, et en
présence d’eau, elles deviennent instables et s’altèrent en amphibole (Ouratisation) et en
serpentine (Serpentinisation).
-Les amphiboles calciques sont des solutions solides. On distingue la série Trémolite, la
série Ferrotrémolite et la série Edénite.
Les amphiboles calciques sont les équivalents hydratés de la série Diopside-Hedenbergite. On
les rencontre dans les métamorphismes de bas degré (schistes verts).
- Les amphiboles alcalines sont les équivalents hydratés des pyroxènes alcalins. Ils sont
caractérisés par la présence de Na et K. Le système cristallin est monoclinique.
On peut citer la série Glaucophane Na2Mg3Al2[Si8O22](OH,F)2 et la série Riébeckite
Na2Fe3Fe2-[Si8O22](OH,F)2. Le Glaucophane est typique du métamorphisme de HP° (schistes
bleus). La Riébeckite se rencontre dans les roches ignées acides et dans les roches
hyperalcalines.
NB : Les pyroxènes ne contiennent pas de l’eau (anhydre), par contre les amphiboles
contiennent de l’eau (hydratés). Les amphiboles sont caractérisées par de faibles substitutions
de Si par Al.
a. La Tourmaline
-Sa formule générale est : WX3Y6[SiO18](BO3)3(OH, F)4 où
W= Na+, Ca2+ ; X= Mg2+, Fe2+, Mn2+ ; Y= Al3+, Ti3+, CR3+. C’est un minéral hydraté.
Il existe 3 types de tourmaline basé sur le cation X : la Dracite (si X= Mg, tourmaline
magnésienne), la Schorlite (si X= Fe, tourmaline ferrifère) et l’Elbaïte (si X= Li et Al). On
les rencontre dans les pegmatites et les granites. Les tourmalines s’altèrent en micas.
b. La Cordiérite
-Sa formule générale est : Al3(Mg , Fe)2[Si5AlO18]. La cordiérite présente 2 variétés : une de
BT° de s.c. orthorombique et une de HT°, de s.c. hexagonal. Elle s’altère en micas
(muscovite, serpentine, chlorite). Elle apparaît dans les roches magmatiques, les roches
métamorphiques et les pegmatites.
c. Le Béryl
Le Béryl (3BeO, Al2O3, 6SiO2) cristallise dans le système hexagonal. Il a un éclat vitreux et
est incolore ou souvent d’un beau vert (émeraude) ou vert pâle (aigue marine), bleu, jaune. Il
est insoluble aux acides. On le rencontre dans les roches magmatiques et métamorphiques. Il
est utilisé en bijouterie.
a. Les Micas
-Système cristallin : monoclinique
-Formule générale : XY2-3[Z4O10](OH, F)2 où Z = Si et Al ; Y = Mg2+, Fe2+, Al3+ et Fe3+ ;
X = Na+ et K+ (ils assurent la neutralité du système)
-Classification des micas :
-2ème phase : expulsion complète du reste des K. Le Fe2+ est remplacé par Mg2+. Le minéral se
gonfle et forme la Vermiculite (Mg,Fe,Al)3(AlSi3O10)(OH)2 4H2O. Si le processus continu, on
aura la Kaolinite (Al4(Si4O10)(OH)8).
Mais, la biotite au lieu de passer par ces 2 phases, peut simplement subir la perte de son Fe et
devient alors la Bauérite ou « l’or des singes ».
On rencontre les micas dans les roches ignées et les roches métamorphiques.
● La Smectite : Ce sont des minéraux caractérisés par une ou plusieurs couches d’eau
interfoliaires. Ils sont donc gonflants. Le groupe des smectites comprend 2 minéraux
essentiels : la
Montmorillonite et la Vermiculite. Ce sont plus souvent des produits d’altération. La
montmorillonite est un produit d’altération des bentonites (argiles) ou terres à foulon (intérêt
économique important).
Ce sont les minéraux les plus importants de l’écorce terrestre (80% du volume) et manteau
supérieur. Les tectosilicates de formule structurale de base [Si4O8] ou SiO2 sont constitués de
tétraèdres associés par tous leurs sommets, formant ainsi un édifice tridimensionnel. La
formule montre que ce radical ne peut admettre des cations que si un certain nombre de Si 4+
est remplacé par Al3+ créant ainsi les valences négatives nécessaires. Leur formule va alors
s’écrire : [Si4-xAlxO8]x -. Il existe 3 grandes familles de tectosilicates : les polymorphes de la
silice, les feldspaths et les feldspathoïdes.
b. Les Feldspaths
Ce sont les minéraux les plus abondants des roches magmatiques. Leur composition leur
permet d’être dans les roches acides et basiques. On distingue 3 pôles purs théoriques liés à
Na-K-Ca :
-1 pôle sodique : NaSi3AlO8 = Albite -1
pôle potassique : KSi3AlO8 = Orthose
-1 pôle calcique : CaSi2Al2O8 = Anorthite.
Les feldspaths se regroupent en 2 solutions solides : les feldspaths alcalins (Na-K) ou
potasso-sodique et les plagioclases (Na-Ca) ou feldspaths calco-sodiques. Les F. alcalins ne
contiennent pas plus de 10 % d’anorthite et les plagioclases ne contiennent pas plus de 10
% d’albite.
● Les feldspaths alcalins : Formule : (Na, K)[SiAlO8]
Les solutions solides se limitent de plus en plus aux extrêmes : Sanidine : KSiAlO8 (HT –
monoclinique), Orthose : KSiAlO8 (BT – monoclinique), Microcline : KSiAlO8
(BTtriclinique) et Albite : NaSiAlO8 (HT et BT – triclinique).
Dans la partie centrale des solutions solides, il existe un domaine de pertites ou
d’antipertites.
NB : les F. alcalins s’altèrent (facilement dans les conditions hydrothermales ou météoriques)
et donnent : la séricite, la kaolinite, la gibbsite et le quartz.
On rencontre les feldspaths alcalins dans les roches magmatiques (granite, syénite,
granodiorite et leurs équivalents volcaniques), les roches métamorphiques (plus abondants
dans les schistes et les gneiss) et les roches sédimentaires (plus importants dans les arkoses).
● Les plagioclases : -Formule : CaxNa1-x[Al1+xSi3-xO8], x = 0-1 ; sont des feldspaths dépourvus
de K.
-Classification des plagioclases : il existe une classification basée sur la qualité de Ca et une
classification basée sur la température qui permet de définir deux types d’albite (albite basse
T° et albite haute T°). Nous adopterons la première classification. Celle-ci est purement
chimique et se base sur les pôles An 0 (Na) et sur An100 (Ca). Donc, on part du pôle Na au pôle
Ca. On les caractérise par l’anorthite.
Albite An0-An10 Ab = NaAlSi3O8
Oligoclase An10-An30
Andésine An30-An50
Labrador An50-An70
Bytownite An70-An90
Anorthite An90-An100 An = CaAlSi2O8
NB : Les feldspaths ternaires, ce sont des feldspaths qui contiennent plus de 5% en mole de
Ca.
On rencontre les plagioclases dans les roches ignées, les roches métamorphiques (gneiss,
micaschistes) et les roches sédimentaires.
Les plagioclases acides sont beaucoup plus stables que les plagioclases basiques. Chez le
plagioclase zoné, le cœur calcique est altéré tandis que la périphérie sodique reste stable.
L’altération fréquente chez les plagioclases calciques est la saussuritisation.
c. Les Feldspathoïdes
Les feldspathoïdes sont les silicates des métaux alcalins pauvres en silices (SiO 2). Leur
abondance est limitée dans la nature. On distingue : la Néphéline, la Leucite et la Sodalite.
- Néphéline : c’est un alumino-silicate de formule : NaAlSiO4. A HT°, elle forme une
solution solide à 2 pôles, évoluant du pôle sodique (Néphéline = NaAlSiO4) au pôle
potassique (Kalsilite = KAlSiO4). La Néphéline est l’équivalent sous-saturé de l’albite. On
les rencontre dans les roches ignées sous-saturées (Basanite, néphélinite,…).
- Leucite : le groupe de la leucite comprend 2 minéraux essentiels : la leucite (KalSi2O6)
et l’Analcime (NaAlSi2O6, H2O). Une partie du Na de l’analcime peut être remplacée par du
Cs (césium), et on obtient : la Pollucite (CsNa)AlSi2O6, H2O. Le F. potassique peut fondre
pour donner la leucite. On les rencontre dans les larves basiques. L’analcime est le minéral
d’altération des roches volcaniques.
- Sodalite : c’est une solution solide dont les pôles extrêmes sont la Sodalite
Na8[AlSiO4]Cl2 et l’Haüyne Na6Ca[AlSiO4]6SO4 ; le terme intermédiaire étant la Noséane.
2. 3. Identification des minéraux
2. 3. 1. Reconnaissance macroscopique
Les minéraux possèdent des propriétés physiques qui permettent de les distinguer entre eux et
qui deviennent des critères d'identification. Ces critères sont précieux, tant pour le spécialiste,
que pour le collectionneur amateur. Les principaux critères de reconnaissance des minéraux à
l’œil nu sont : la forme, la couleur, mais il y a bien d'autres propriétés.
a. La forme
Chaque espèce minérale appartient à un système cristallin qui conditionne sa forme. Mais,
cette forme cristalline est assez rare dans la nature. Les minéraux se présentent soit en grains
sans forme propre ; soit allongés en forme de baguettes ou aiguilles (tourmaline) ; soit en
lamelles ou en paillettes (micas).
Lorsque les minéraux n’ont pas de forme propre, on dit qu’ils sont Xénomorphes et lorsqu’ils
ont une forme géométrique, ils sont dits Automorphes.
b. La couleur
La couleur du minéral est un critère de reconnaissance important, mais qu’il faut considérer
avec précaution car des phénomènes ou facteurs peuvent la modifier (altération, impureté).
L’observation se fait de préférence à l’ombre, loin des grands arbres et autres grandes masses
colorées.
NB : Il faut noter que la couleur doit être observée sur une cassure fraîche, car l'altération
superficielle peut modifier la couleur, particulièrement chez les minéraux à éclat métallique.
c. La transparence
On observe un minéral placé à hauteur des yeux en direction de la lumière. Il est dit
transparent lorsque l’objet se voit au travers ; translucide s’il laisse passer seulement une
lumière diffuse (quartz) ; opaque s’il ne laisse pas passer aucune lumière.
d. L’éclat
L'éclat des minéraux, c'est l'aspect qu'offre leur surface lorsqu'elle réfléchit la lumière. On
distingue deux grandes catégories: l'éclat métallique, brillant comme celui des métaux, et
l'éclat non métallique que l'on décrit par des termes comme vitreux (comme le verre), gras
(comme si la surface était enduite d'huile ou de graisse-quartz), adamantin (qui réfléchit la
lumière comme le diamant), résineux (staurotide, sphène), soyeux (comme la soie), etc.
e. Le trait
Une propriété qui a trait à la couleur, mais qui est un peu plus fiable et dont le test est facile à
réaliser, c'est le trait. Il s'agit en fait de la couleur de la poudre des minéraux. Cette propriété
se détermine sur la trace laissée par le minéral lorsqu'on frotte ce dernier sur une plaque de
porcelaine non émaillée (en autant que la dureté de la plaque est supérieure à celle du minéral
- voir dureté). Par exemple, l'hématite, un minéral dont on extrait le fer, possède une couleur
noire en cassure fraîche mais un trait brun rougeâtre sur la plaque de porcelaine. La pyrite, de
couleur jaune or, laisse un trait noir.
f. La dureté
La dureté d'un minéral correspond à sa résistance à se laisser rayer. Elle est variable d'un
minéral à l'autre. Certains minéraux sont très
durs, comme le diamant, d'autre plutôt tendres,
comme le talc, un des principaux constituants de
la fameuse "pierre de savon". Les minéralogistes
ont une échelle relative de dureté qui utilise dix
minéraux communs, classés du plus tendre au
plus dur, de 1 à 10. Cette échelle a été construite
par le minéralogiste autrichien Friedrich Mohs
et se nomme par conséquent l'échelle de Mohs.
g. La cassure
La plupart des minéraux présentent une cassure irrégulière. Cependant, certains minéraux ont
des cassures propres ; tel le quartz qui a une cassure conchoïdale (le minéral se casse suivant
des surfaces courbes comme le verre) ; la cassure peut être influencée par les clivages
(cassures planes).
h. Mâcle et clivage
-Une mâcle est un assemblage de deux ou plusieurs cristaux de la même espèce ; l’orientation
des cristaux étant fixe et caractéristique de chaque espèce.
-Un clivage correspond à des plans de faiblesse dans la structure cristalline. Puisqu'il s'agit de
plans de faiblesse, un minéral va donc se briser facilement le long des plans de clivage ; ils ont
tendance à se casser plus facilement suivant ces plans (micas, calcite, gypse).
Ces 2 critères permettent parfois une détermination rapide de certains minéraux. C’est le cas
de la staurotide dont la mâcle est typique est en croix ; c’est aussi le cas des micas dont le
clivage est parfait.
On décrit le clivage en fonction de sa perfection (clivage parfait, clivage assez bon, clivage
difficile).
i. Cassure
La plupart des minéraux présentent une cassure irrégulière. Cependant certains minéraux ont
des cassures propres (quartz, micas). Le quartz a une cassure conchoïdale (cassure suivant des
surfaces courbes comme le verre de bouteille. Les micas (biotite, muscovite) ont une cassure
plane.
i. Nom
a. Lumière naturelle
Par convention, on parle de lumière naturelle quand le polariseur est en place et l’analyseur
non. ● Forme : Les cristaux observés sont : soit Xénomorphes (pas de formes géométriques
propres), soit Automorphes (formes géométriques propres).
● Clivage : Ce sont des familles de plans parallèles selon lesquels le minéral montre une
aptitude particulière à se diviser. En observant les clivages, on doit noter leur
nombre, leur qualité, leur orientation par rapport au bord du cristal, l’angle qu’ils font entre
eux, la section sur laquelle on les observe. Par leur qualité, on parle de clivage parfait ou
bon clivage lorsqu’il est net, continu, régulier ; clivage mauvais lorsqu’il est discontinu.
Leur absence est caractéristique de certains minéraux dont le quartz.
● Relief : Au microscope, certains minéraux ont des contours très nets (impression de
relief) et d’autres sont peu visibles suivant que leur réfringence (indice de réfraction)
est très différente ou très proche de celle des cristaux qui les entourent. Le relief peut être
très fort, fort, moyen et nul.
● Couleur : Trois cas sont possibles: les minéraux opaques (noirs ; impossible de les étudier),
les minéraux transparents incolores, les minéraux transparents colorés.
● Pléochroïsme : Les minéraux colorés peuvent se comporter de 2 façons différentes :
- Pas de changement de couleurs ou d’intensité de coloration lorsqu’on tourne la platine du
microscope.
- Changement de couleur ou d’intensité de coloration lorsqu’on tourne la platine : le cristal est
dit pléochroïque.
Par convention, on parle de :
- Pléochroïsme direct : lorsque le minéral est foncé quand son allongement est parallèle au
plan de vibration du polariseur (exemple : biotite) ;
- Pléochroïsme inverse : dans le cas contraire (exemple : tourmaline).
● Altération : Certains minéraux, au microscope, ont souvent un aspect sale (ex : feldspaths) ;
ce qui traduit une altération en produits secondaires. D’autres tels que le quartz et la
muscovite sont toujours limpides car ils ne s’altèrent jamais.
Exemples d’altération :
● Angle d’extinction : C’est l’angle que fait l’un des indices principaux du minéral
avec une direction cristallographique repère du minéral. En théorie, le repère est la
direction d’allongement du minéral c’est-à-dire le bord le plus long d’une section automorphe
très allongée.
En pratique, comme on observe rarement des sections automorphes, on utilise un autre repère
dont la position est connue par rapport à l’allongement (la trace d’un clivage unique, la trace
d’un plan de mâcle).
Angle dans les différents systèmes cristallins
QUELQUES MINERAUX