Vous êtes sur la page 1sur 168

COURS DE minéraux et

roches
L1S1/SVT / UNZ de Koudougou

Enseignant: Dr Fidèle KABORE


UJKZ\Sciences de la Terre

1
Chapitre I : généralités

I.1. La géologie et ses branches

La géologie est la science qui étudie les matériaux (roches)


constitutifs de la terre. La géologie étudie la structure, la composition
et l’évolution du globe terrestre. Elle cherche à reconstituer l’histoire
de la terre.

Dans le souci de mieux approfondir les recherches dans les différents


domaines qui constituent son champ d’action, la géologie, une
science très vaste a dû se diviser en plusieurs branches :

2
- La pétrographie : c’est l’étude des roches .
- La minéralogie : elle traite des minéraux .
- La paléontologie : elle s’intéresse aux fossiles c’est-à-dire les
vestiges des êtres vivants qui ont peuplé la terre dans les temps
passés.
- La sédimentologie : étude des processus de mise en place des
sédiments, particules meubles qui constituent les roches
sédimentaires.
- La stratigraphie : étudie la succession des couches de roches
sédimentaires.
- La géochimie : elle s’intéresse au comportement des éléments
chimiques dans les roches. 3
- La tectonique : elle étudie les déformations de l’écorce terrestre.
- La géomorphologie : c’est l’étude du relief et des causes de son
évolution.
- La géologie appliquée : s’intéresse à l’utilisation que l’on fait des
différentes branches de la géologie
- L’hydrogéologie qui s’intéresse à la recherche des eaux
souterraines.
- La géologie minière s’intéresse à la recherche des métaux, des
pierres précieuses et des substances de carrière (sable, latérite …)
- La géologie des hydrocarbures qui s’intéresse à la recherche des
hydrocarbures (pétrole, gaz naturel, etc.)
- La géotechnique : l’application de la géologie dans le domaine du
4
génie civil.
I.2. Notions de tectonique des plaques
Une plaque est un ensemble rigide constitué par la croûte
(océanique et continentale) ou écorce terrestre et le toit du manteau
supérieur. Le terme de plaque est ainsi synonyme de lithosphère
(voir schema).

5
La lithosphère
6
- La limite entre la lithosphère et l’asthénosphère plastique est
située vers 60 à 100 km. La croûte océanique est peu épaisse (7
km en moyenne) alors que la croûte continentale est épaisse (20 à
70 km).
- Le globe terrestre n’est pas une masse stable, il est
permanemment en mouvement. C’est probablement dans
l’asthénosphère que réside le moteur qui met les plaques en
mouvement sous forme de courants de convection. Les
mouvements des plaques conduisent à la déformation de la
lithosphère (plissements et fracturations). Ces déformations sont
provoquées par des forces de surface appelées contraintes.
7
Cependant, la déformation dépend de l’état physique du matériau ou
rhéologie.
Ainsi, les déformations peuvent être
- cassantes pour les matériaux compétents aboutissant à la formation
de faille.

8
- Ductiles pour les matériaux incompétents pour former des plis

9
L’aspect le plus visible de la tectonique des plaques est la dérive des
continents c’est-à-dire la séparation et le rapprochement des
continents.
Ainsi, le monde est subdivisé en six (06) principales plaques mobiles
et indépendantes les unes des autres, auxquelles s’ajoutent quelques
plaques secondaires.
Les limites des plaques lithosphériques peuvent être :
- Des limites de divergence caractérisées par un éloignement relatif
des plaques lithosphériques ; propices aux émissions volcaniques.

10
- Des limites de convergence caractérisées par le rapprochement
relatif des plaques; nécessaires à la formation de chaînes de
montagnes.
- Des limites de coulissage caractérisées par le déplacement latéral
entre deux plaques; propices aux tremblements de terre ou séisme.

11
Chapitre II : les minéraux
II.1. Définition
Les minéraux sont les matériaux élémentaires des roches de la
lithosphère.
Un minéral est un corps généralement solide homogène (à
l’exception du mercure, du pétrole ou de gaz (gaz naturel). Un
minéral est constitué d'une seule espèce chimique (corps pur). Il
possède une formule chimique et est aussi défini par ses propriétés
physiques et son réseau cristallin.

12
Les minéraux peuvent être étudiés sur le plan cristallographique (
système cristallographique), physique (couleur, fracture et clivage,
dureté, masse spécifique, fusibilité, ténacité, magnétisme, etc.),
chimique (formules chimiques, structure et de l'agencement des
éléments constitutifs).

II.1. Organisation chimique des minéraux


II.1. 1. Constituants chimiques des minéraux
Les minéraux de l’écorce terrestre sont formés principalement de
huit (08) éléments chimiques majeurs. Ces huit éléments constituent
à eux seuls près de 98,5% de la masse rocheuse de l’écorce terrestre.
13
Les huit (08) éléments chimiques majeurs des roches de l’écorce
terrestre

L’oxygène (O) et le silicium (Si) sont les plus dominants soit


environ 75% des masses rocheuses de l’écorce terrestre.
14
Les minéraux sont généralement des cristaux mais parfois des
solides non cristallisés dits solides amorphes (exemple : le verre,
quand les atomes qui le composent sont désordonnés). Ce état est lié
au refroidissement très rapide à la surface de la terre ; les atomes se
figent d'une manière désordonnée. Au contraire, il y a un
arrangement ordonné des atomes lors d’un refroidissement lent
pendant plusieurs milliers d'années. Les atomes qu'il contient se
mettent alors en ordre dans différentes phases solides cristallines.

15
II.1. 2. Organisation en cristaux
On appelle cristal un solide minéral naturel homogène, limité par
des surfaces habituellement planes faisant entre elles des angles bien
définis. Ces cristaux peuvent se former à partir de solutions, de
liquides ou de vapeurs.

16
Cristal de quartz

A l’intérieur des cristaux, les atomes sont liés entre eux par des
liaisons interatomiques

17
II.1.3. Liaisons interatomiques dans les cristaux
On distingue 4 types de liaisons atomiques :
- Liaison ionique
La liaison ionique est une attraction électrostatique entre les ions
constituant le cristal. Elle se fait par transfert d’ électrons entre les
atomes.

18
La liaison ionique est forte et caractérisée par une température de
fusion élevée. Dans les cristaux formés par ce type de liaison, tous
les électrons sont liés ; conséquence, ces cristaux sont non
conducteurs de l’électricité. Ces cristaux peuvent donc servir
d’isolant. Les silicates sont formés par ce type de liaison qui est
assez fréquente dans la lithosphère.
Exemple : NaCl ; KCl

- Liaison covalente
La liaison covalente provient de la mise en commun d’un ou
plusieurs paires d’électrons d’atomes voisins.
19
La liaison ionique est forte et caractérisée par une température de 20
Les électrons étant fortement liés, les cristaux formés par des liaisons
covalentes sont non conducteurs et peuvent servir d’isolant. Les
liaisons covalentes sont très fortes conduisant à des températures de
fusion élevées.
Exemple : diamant, molécule d'hydrogène (H2)

- Liaison métallique
La liaison métallique est l’attraction électrostatique forte qui existe
entre les cations métalliques de charge positive et les électrons
délocalisés. Les cations ont une charge électrostatique positive, et ils
sont attirés par les électrons délocalisés de charge négative.
21
Les électrons délocalisés agissent collectivement comme une colle
qui influe sur tous les cations métalliques de manière égale. Ces
électrons libres mise en commun par les atomes se transformant en
cations sont à l'origine de la conductivité électrique des métaux. La
liaison métallique, se rapproche de la liaison ionique, mais tous les
ions sont semblables (cations).

22
La liaison métallique est caractérisée par une force généralement
moyenne et une température de fusion variable. Les cristaux qui se
forment par ce type de liaison sont de bons conducteurs d’électricité
et de chaleur. Ils sont caractérisés par un éclat métallique.
Exemple : l’or, l’argent, etc. 23
- Liaison de van der waals (ou liaison moléculaire)
Ce sont des liaisons entre les atomes ou les molécules neutres
(saturés dans leur couche externe) dans un cristal. La cohésion
provient d’interactions électrostatiques. En effet, ces molécules ou
atomes sont globalement neutres mais présentent un pôle positif et
un pôle négatif. Il s’exerce alors une force électrique attractive entre
ces deux pôles de signes opposés.

24
Liaison de van der waals (ou liaison moléculaire)
25
La liaison de van der waals est faible et présente une basse
température de fusion. Les cristaux qui en sont issus peuvent servir
d’isolants.
Exemple : les gaz rares comme l’hélium

II.2. Les dimensions atomiques : rayon atomique ou ionique


Le rayon d’un atome ne peut être définit que lorsque ce dernier est
engagé dans une molécule. Le rayon atomique est Ra est la demi
distance entre les noyaux des deux atomes ou deux ions dans une
liaison covalente simple. La distance entre ces deux atomes ou ions
peut être mesurée grâce à la méthode de diffraction des rayons X
(DRX). 26
II.3. Coordinence ou Coordination
Dans un édifice composé d'ions, chaque cation est lié à un certain
nombre d'anions voisins. La coordinence ou coordination est le
nombre d’anions pouvant entourer un cation central.

27
Un gros cation sera entouré de plusieurs anions alors qu’un cation à
petit rayon ne pourra être entouré que de quelques anions. La
coordinence est donc dépendante du rayon ionique du cation central.
L’arrangement tridimensionnel des atomes définis la maille
cristalline. La maille a la forme d’un polyèdre régulier.

28
Le polyèdre est une association de cation et d’anions.
Les polyèdres les plus répandus dans les minéraux constitutifs de la
croûte terrestre sont :

29
Tétraèdre : coordinence IV (structure de base des silicates)
Octaèdre : coordinence VI
Cube : coordinence VIII
Cubo-octaèdre : coordinence XII

30
31
La croissance d’un cristal se fait par accrétion, en suivant la maille
élémentaire du cristal à partir d’une impureté ou d’un minuscule
cristal de la même espèce.

La croissance d'un cristal obéit à des lois précises et se fait dans des
conditions de pression et de température spécifiques.

• Loi de la constance des angles. « Dans une même espèce


cristalline, l'angle dièdre des faces correspondantes est constant ».
Elle permet de définir les familles de cristaux ;

• Loi de la dérivation. « Chaque cristal dérive d’une forme


géométrique primaire naturelle et simple appelée solide primitif ».

32
De ce solide primitif apparaissent d’autres formes complexes par des
modifications consistant en des troncatures des plans, des arêtes ou
des angles dudit polyèdre fondamental.

Exemple: Transformation d’un cube en octraèdre par troncature

33
La répétition dans l’espace du polyèdre (maille) dessine le réseau
cristallin.

II.4. Système cristallins

Les polyèdres peuvent s’organiser de sept (07) manières dans la


nature, qui représentent les sept systèmes cristallins :

34
- Le système cubique dont le solide primitif (polyèdre) est un cube

35
- Le système quadratique dont le solide primitif est un prisme droit
à base carré.

36
- Le système orthorhombique dont le solide primitif est un prisme
droit à base losange ou à base rectangle.

37
Le système hexagonal dont le solide primitif est un prisme droit à
base hexagone régulier ou losange à 120°.

38
- Le système rhomboédrique dont le solide primitif est un
rhomboèdre.

39
- Le système monoclinique dont le solide primitif est un prisme
oblique à base losange ou rectangle

40
41
- Le système triclinique dont le solide primitif est un prisme oblique
à base parallélogramme.

42
II.4. 1. Eléments de symétrie des systèmes cristallins

La symétrie permet de classer les cristaux en un certain nombre de


groupes fondamentaux. Toutes les formes présentes dans la nature
dérivent de ces sept formes géométriques de base grâce à des faces
nouvelles qui apparaissent sur les arrêtes et/ou sur les sommets, les
faces nouvelles obéissant toujours au degré de symétrie du solide
initial.

43
II.4. 1.1 Axe de symétrie

Un axe de symétrie est une ligne telle qu'une rotation du cristal


autour de laquelle et après une rotation d’un angle défini on obtient
une superposition complète avec la figure de départ :

• si la rotation est de 180°, la section traversée par l’axe est un


rectangle ou une ellipse, l'axe est dit d'ordre 2 (A2).

• Si la rotation est de 120°, la section traversée par l’axe est un


triangle, l’axe est d’ordre 3 (A3)

• Si la rotation est de 90°, la section traversée par l’axe est un carré,


l’axe est d'ordre 4 (A4)
44
90°
120°

45
• Si la rotation est de 60°, la section traversée par l’axe est un
hexagone, l’axe est d'ordre 6 (A6)

NB : il n’a pas encore été défini un axe d’ordre 5 ou d’ordre > 6.

II.4. 1. 2. Plan de symétrie

Un plan de symétrie est un plan tel qu'il divise le cristal en deux


moitiés qui sont images l’une de l’autre dans un miroir.

46
47
II.4. 1. 3. Centre de symétrie

Un centre de symétrie existe quand toute ligne passant par ce point


atteint le contour du polyèdre en deux points situés à égale distance
de ce centre.

Pour chaque système cristallin, les éléments de symétrie sont définis


comme suit:

 Le système cubique a un centre de symétrie. 3 axes d'ordre 4, 4


axes d'ordre 3, 6 axes d'ordre 2, 9 plans de symétrie. A ce système
appartiennent outre le cube, le tétraèdre, l'octaèdre, le dodécaèdre
et d'autres formes combinées.

48
 Le système quadratique a un centre de symétrie, un axe d'ordre
4, 4 axes d'ordre 2, 5 plans de symétrie.

 Le système hexagonal a un centre de symétrie, un axe d'ordre 6, 6


axes d'ordre 2, 7 plans de symétrie.

 Le système rhomboédrique a un centre, un axe d'ordre 3, 3 axes


d'ordre 2, 3 plans de symétrie.

 Le système orthorhombique a un centre de symétrie, 3 axes


d'ordre 2, 3 plans de symétrie.

 Le système monoclinique possède un centre de symétrie, un axe


d'ordre 2 et un plan de symétrie.

 Le système triclinique n' a qu'un centre de symétrie. 49


50
51
Dans la nature, seulement 7 systèmes cristallins permettent de
construire l'infinité structurale des minéraux. Toutefois, si leurs
formes sont semblables d'un minéral à l'autre, elles varient par
leurs dimensions. En effet, la longueur, la largeur et la hauteur d'une
maille sont spécifiques à chaque forme chimique cristalline.

Un minéral est également caractérisé par ses propriétés physiques.

52
II.5. Propriétés physiques des minéraux

 Notion de polymorphisme et d’isomorphisme

Dans la nature, les éléments et les composés peuvent exister en


différentes combinaisons, ayant différentes structures ou
morphologies. L’isomorphisme et le polymorphisme sont deux
termes utilisés pour décrire la morphologie des substances
chimiques.

Lorsque plusieurs édifices cristallins différents présentent la même


composition chimique, on parle de polymorphisme.

Exemples : 53
• Carbonates de calcium (CaCO3)

système rhomboédrique : calcite

système orthorhombique : aragonite

• sulfures de fer (FeS2)

Système cubique : pyrite

système orthorhombique : marcassite

• silicates d’alumine (Al2SiO5)

Système orthorhombique : Andalousite

Système triclinique : Disthène

Système orthorhombique : Sillimanite 54


En revanche, lorsqu’un même édifice cristallin représente plusieurs
compositions chimiques, on parle d’isomorphisme. Il s’agit en
réalité de substitution entre les atomes.

Exemples :

Les Péridots qui forment une classe d'isomorphes entre 2 pôles


magnésiens (la Forstérite) et ferreux (la Fayalite)

Système orthorhombique

• Fe2SiO4 (Fayalite)

• Mg2SiO4 (Forstérite)

55
 Densité

La densité est le rapport entre la masse volumique du minéral et la


masse volumique de l'eau. Beaucoup de minéraux ont une densité
qui se situe autour de 2,7. Certains ont une densité relativement
faible, comme la halite qui a une densité de 2,1.

On qualifie de minéraux lourds , ceux ayant une densité supérieure


à 2,9 comme la galène (sulfure de plomb) avec une densité de
7,5 et l'or dont la densité est de 19,3.

La densité des minéraux varie de 1 à 22.

56
 Ténacité

Un minéral est tenace s'il résiste bien au choc ; s'il casse facilement,
il est dit fragile. Les minéraux les plus durs ne sont pas les plus
tenaces : le quartz, très dur, se broie facilement.

 Dureté

C’est la résistance du minérale à la rayure (ou à se laisser rayer par


un autre minérale ou un objet). Elle est variable d'un minéral à
l'autre.

57
Il existe une échelle de dureté relative dite échelle de Mohs. Elle
comporte 10 graduations représentant les 10 minéraux références de
dureté croissante.

Les dix minéraux types de l'échelle classique sont de 1 à 10 : talc,


gypse, calcite, fluorine, apatite, orthose, quartz, topaze, corindon et
diamant.

Pour tester la dureté d’un minéral, on peut aussi utiliser 3 repères


extérieurs : Ongle, acier (lame de couteau) et verre. Les minéraux
comme le talc et le gypse sont si tendres qu'ils sont rayés par l'ongle.

58
L’orthose (feldspath) raye difficilement le verre qui pourtant est rayé
aisément par le quartz. Tous les minéraux sont rayés par le diamant,
minéral le plus dur.

Calcite

59
 Clivage

C’est un plan selon lequel le minéral se casse préférentiellement


lorsqu'il est soumis à une contrainte. Il correspond à des plans de
faiblesse dans la structure cristalline (faible densité atomique, suivant
le plan symétrie du cristal). Un minéral va se briser facilement le long
des plans de clivage, alors qu'il ne se brisera jamais selon ses faces
cristallines. Ainsi, si on frappe (au marteau) un cristal de pyroxène ou
d'amphibole, on obtiendra toujours les mêmes angles entre les faces
des morceaux, quelle que soit la dimension de ces derniers.

60
Par contre, si on brise un cristal de quartz qui est un minéral sans
clivage, on obtient des fragments avec des cassures très irrégulières
(comme si on brisait un tesson de bouteille).

Les micas se débitent en feuilles grâce à leur clivage selon un plan


unique.

61
 Macle

Les cristaux sont rarement simples, l’association de plusieurs


individus de la même espèce, orientées selon des lois
cristallographiques strictes abouti à des cristaux maclés. L'association
se fait généralement suivant un plan. Les feldspaths par exemple sont
très couramment maclés. La macle peut concerner 2 individus, on
parle de macle simple, ou de nombreux cristaux, on parle de macle
polysynthétique.

62
Les cristaux se réunissent suivant une surface bien définie qui peut
être :

• Une face en commun (macle par accolement) ;

• Quelconque (macle par interpénétration).

63
Quelques macles célèbres : (a) Gypse (macle en queue d'hirondelle), (b) Fluorite, (c) Rutile
(macle en genou), (d) Orthose (macle de Carlsbad), (e) Cassitérite (macle du bec de l'étain)
et (f) Staurotide (croisette de Bretagne).

64
 Cassure

C’est un terme qui décrit l'aspect des surfaces de rupture du


minéral. La cassure conchoïdale, plane, irrégulière, etc.

La cassure plane est caractéristique des minéraux qui présente des


plans de moindre résistance qui peuvent être des plans de clivage.

La cassure irrégulière correspond à une surface de rupture sans forme


particulière.

La cassure conchoïdale correspond à une rupture qui se fait suivant


une courbe telle la cassure d’un verre.

65
 Eclat

C’est l'expression du pouvoir réflecteur du minéral. C'est l'aspect


qu'offre sa surface lorsqu'elle réfléchit la lumière. On distingue
deux grandes catégories :

- l’éclat métallique, brillant comme celui des métaux, il indique un


fort pouvoir réflecteur et une faible absorption de la lumière par la
surface du minérale ; leur indice de réfraction (n > 3). Ce sont
principalement les minéraux opaques.

- l'éclat non métallique ou Pierreux dénote un faible pouvoir


réflecteur donc une forte absorption de la lumière par le minérale;
leur indice de réfraction (n < 3). L'éclat non métallique peut être : 66
o vitreux ou hyalin (comme le verre),

o gras (comme si la surface était enduite d'huile ou de graisse),

o adamantin (qui réfléchit la lumière comme le diamant),

o résineux (comme la résine),

o terreux ou mat,

o soyeux (comme la soie),

o nacré, etc.

67
 Transparence

La transparence est la propriété que possèdent les minéraux de laisser


passer plus ou moins la lumière. Un minéral est dit:

• Transparent

S'il laisse passer parfaitement la lumière et si l'on peut voir clairement


un objet à travers. Exemple: une mince feuille de muscovite.

• Translucide

S'il laisse passer plus ou moins la lumière, sans que l'on puisse
distinguer un objet à travers. Exemple: le quartz.

• Opaque
68
S'il ne laisse passer aucune lumière. Exemple: la magné
 Saveur

Certains minéraux possèdent une saveur (un goût). C’est le cas du sel
gemme (halite) qui a un goût salé.

 Odeur

En soufflant sur un morceau d'argile ou en le mouillant, on sent une


odeur terreuse caractéristique. Si l'on chauffe des minéraux
renfermant du soufre (pyrite), ils produisent une odeur sulfureuse.
Les minéraux renfermant de l'arsenic (arsénopyrite) grillés à la
flamme dégagent une odeur d'ail.
69
 Toucher

Certains minéraux ou roches se reconnaissent par le toucher. La


stéatite, formée de talc compact ou granulaire, est douce et onctueuse
au toucher, ce qui lui a valu le nom de « pierre à savon ».

70
 Couleur

La couleur d'un minéral à l'état massif est celle que l'on observe sur
une cassure fraîche. Il est particulièrement important d'observer la
couleur sur une cassure fraîche quand on examine des minéraux à
éclat métallique, car leur surface montre souvent des ternissures
(saletés) qui dissimulent la vraie couleur. Les minéraux peuvent avoir
des couleurs variées, soit liées à leur composition chimique, soit
parce qu'ils renferment des impuretés, soit parce qu'ils sont altérés.
Ainsi, le quartz peut être incolore, blanc, gris, rouge, violet, vert, noir.

71
En général, la couleur n’est pas un critère fiable au regard des
variations de couleur que peut subir un même minéral.

La couleur de la poussière des minéraux, ou trait, varie beaucoup


moins que la couleur à l'état massif. Pour cette raison, quand on
désire identifier un minéral, on doit toujours déterminer la couleur de
sa poussière par la trace qu'il laisse quand on le frotte sur une plaque
de porcelaine non émaillée ou sur la cassure fraiche d'un objet de
porcelaine blanche. On peut aussi pulvériser finement le minéral ou le
frotter avec une substance plus dure que lui.

72
 Fluorescence

Les minéraux dits fluorescents possèdent la propriété de devenir


lumineux dans l'obscurité quand ils sont irradiés par des rayons
ultraviolets. C'est le cas de l'autunite (phosphate de calcium et
d'uranium), de certains échantillons de fluorite, de calcite, de
sphalérite, etc.

Un minéral qui continue d'être lumineux même après que la lampe a


été éteinte est dit phosphorescent.

Certains minéraux deviennent lumineux quand on les chauffe; ils sont


dits thermoluminescents. C'est notamment le cas de la fluorite.

73
 Test à l’acide (ou Effervescence)

C’est un test qui consiste à observer l’existence d’une effervescence


lors que le minéral est mis en contact d’acide. Le test à l’acide permet
de mettre en évidence les carbonates en général (calcite, dolomite).
Cette réaction chimique dégage des bulles de gaz carbonique, un
phénomène d'effervescence (un bouillonnement).

Cette effervescence se produit à froid avec les roches constituées


essentiellement de calcites (calcaire) ou à chaud pour les roches
formées principalement de dolomite (dolomie).

74
 Magnétisme

C’est la propriété qu'à un minéral de s'aimanter. On le test à l’aide d’un


aimant. La capacité d’un matériau à devenir aimanté lorsque qu’il est
placé dans un champ magnétique est susceptibilité magnétique. En
effet, la terre possède un champ magnétique donc tout matériau de la
croûte terrestre est capable de s’aimanter.

Certains minéraux ont une forte susceptibilité magnétique ; il s’agit


des minéraux ferromagnétiques (magnétite, spinelle, la pyrrhotite,
etc.)

75
• Si la susceptibilité magnétique est positive et forte, le corps est dit
ferromagnétique. Les forces de liaisons sont fortes et renforcent la
tendance des atomes à s'aligner avec le champ d'excitation.

• Si elle est positive mais faible, on parle plutôt d'un comportement


paramagnétique. Les forces de liaisons sont faibles et les atomes ont
tendance à s'aligner avec le champ appliqué. Exemples : l'aluminium,
le tungstène.

76
• Si elle est négative et faible, le corps est dit diamagnétique. Les
forces de liaisons entre atomes sont faibles et les atomes ont tendance
individuellement à s'aligner à l'opposé du champ d'excitation.
Exemples : l'eau, le cuivre.

• Si elle est égale à -1, le corps est diamagnétique parfait, qu'on


appelle alors supraconducteur. Les forces de liaisons sont fortes et
renforcent la tendance des atomes résister au champ appliqué.

77
 Stries de faces

Ce sont des fines rayures apparaissant à la surface de certains


minéraux. Ces stries résultent de formes combinées sur un même
cristal qui croissent à des vitesses différentes, et c'est à l'intersection
de ces formes sur les faces du cristal qu'apparaissent les stries dites de
croissance.

Par exemple, la tourmaline montre des stries parallèles à


l'allongement du cristal. Le quartz présente sur les faces du prisme des
stries horizontales parfois discontinues.

78
Les stries permettent de distinguer le feldspath plagioclase du
feldspath potassique qui n'en a pas

stries

79
 Radioactivité
Certains minéraux ont la propriété de se désintégrer spontanément
en émettant des radiations; les minéraux qui en contiennent sont
dits radioactifs. Les éléments les plus connus sont l'uranium, le
potassium, le radium et le thorium. Le meilleur moyen de déceler
les minéraux radioactifs consiste à employer un compteur Geiger
ou un scintillomètre.

80
II.6. La classification des minéraux
Les minéraux peuvent être classés selon leur composition chimique.
Ceux dont la formule chimique contient le tétraèdre [SiO4]4-(les
silicates) et ceux dont la formule chimique n’en contient pas (les non
silicates)

II.6.1. Les silicates


La classe des silicates constituent près de 95% en poids de la
croûte terrestre. Ils entrent en fortes proportions dans la composition
de la quasi-totalité des roches éruptives et métamorphiques et d'une
partie non négligeable des roches sédimentaires.

81
Le polyèdre le plus important pour les silicates est le tétraèdre
[SiO4]4-. C’est un groupement où Si4+ est entouré de 4O2-. Pour ce
tétraèdre, il y a quatre charges négatives (-4) à neutraliser par
combinaison avec un ou plusieurs cations (Na+, K+, Mg2+, Fe2+, Ca2+,
Mn2+, Al3+, Zr4+,...) pour former des composés stables ou minéraux.

82
- Groupe des nésosilicates
Dans ce groupe, le Tétraèdre [SiO4] 4- est isolé. Ces quatre valences
libres sont saturées, soit par un cation tétravalent (Zr 4+ …), soit par
deux cations bivalents ( Fe 2+, Mg2+, Mn2+, Ca 2+,…)

Formule générale est [SiO4]4-


Exemple : Olivine (péridots) [SiO4(Mg,Fe)2], Zircon [SiO4Zr].
83
- Groupe des sorosilicates
Dans le groupe des sorosilicates, une paire de tétraèdres partagent un
oxygène.

Formule générale est [Si2O7]6-


Exemple : Lawsonite [(Si2O7/(OH)2)CaAl2 .H2O],
Mélilite [(Si(Si, Al)O7 )Ca2(Al, Mg)])
84
- Groupe des cyclosilicates
Dans ce groupe, les tétraèdres sont reliés entre eux de sorte à former
un anneau (cycle). Chacun des six tétraèdres formant le cycle, partage
deux oxygènes.

Formule générale est [Si6O18]12-


Exemple : Tourmaline [(Si6O18)(BO3/OH,F)NaAl6 (Fe, Mg)]

85
- Groupe d’inosilicates
Dans ce groupe, les trétraèdres sont disposés en chaines. Chaque
tétraèdre a en commun un oxygène avec le voisin. Selon le nombre de
chaine, on dénombre deux types d’inosilicates.
• En chaînes simples : chaîne linéaire de tétraèdres partageant deux
sommets.

86
Formule générale est [Si2O6 ]4-
Exemple : pyroxènes : (FeSi2O6)= ferrosilite, MgSi2O6 = enstatite].
87
• En chaînes doubles : chaînes en rubans soudées partageant trois
oxygènes, seul le sommet externe du tétraèdre est libre.

Formule générale est ([Si4O11]6- + OH- )= [Si4O11(OH)]7-


Exemple : Amphiboles ferro-magnésiens [(Si8O22/(OH)2)(Fe, Mg)788].
- Groupe des phyllosilicates
Les phyllosilicates sont formés de couches (feuillets) de tétraèdres
partageant trois oxygènes.

Formule générale est ([Si4O10]4- + 2OH- )= [Si4O10(OH)2] 6-


89
Exemple : (argiles): Biotite (micas) ; Kaolinite
En effet, chaque tétraèdre a en commun trois oxygènes avec les trois
tétraèdres voisins : ces oxygènes communs dessinent dans un plan
des hexagones. On a ainsi en profil des couches tétraédriques qui
alternent avec des couches octaédriques.

90
La possibilité pour les feuillets d'inclure des lames d'eau donne à
certains de ces phyllosilicates la propriété de gonfler aisément
(minéraux argileux). Cas des smectites.

91
- Groupe des tectosilicates
Ce groupe est constitué de charpente tripériodique (trois dimensions)
de tétraèdres partageant tous leurs oxygènes. Chaque atome
d'oxygène appartient à deux tétraèdres. Le centre du tétraèdre est
occupé par Si, les valences sont intégralement satisfaites et il n'y a
pas de place pour des cations étrangers.

92
Toutes les variétés de silice appartiennent évidemment à ce type de
structure (quartz, tridymite, cristobalite, etc.).
Exemple :
 Quartz [SiO2],
 Feldspaths [Si4O8] ou [Si3AlO8]-, en cas de substitution de Si par Al
• Orthose (feldspath) KSi3AlO8.
• Albite (feldspath) NaSi3AlO8
En cas de substitution de Si par 2Al, la formule devient [Si3Al2O8] 2-
• Anorthite (feldspath) CaSi3Al2O8

93
 Feldspathoïdes
Ce sont des tectosilicates proches des Feldspaths ; ils en
diffèrent toutefois par un déficit relatif en silice (contiennent
moins de Silice, de ce fait, la cohabitation de ces minéraux avec
la silice libre (le quartz) est impossible). La formule de base devient
[Si3O6] ou [Si2O4].

94
II.6. 2. Les non silicates
Ce sont des minéraux n'ayant pas le tétraèdre [SiO4]4- dans la
molécule. Ils comprennent :

 les éléments natifs


Cette classe très hétérogène comprend les métaux (or, argent, cuivre,
platine,...), les semi-métaux, et les carbones (graphite, diamant, ...) :
- Les métaux : or, argent, cuivre, platine, fer. ;
• L'or natif dans les filons quartzeux ;

95
• Le Platine natif dans les roches de type Péridotite.
• Le cuivre natif dans la Malachite verte.
• l’argent natif, etc.

- Les Carbones.
Le Carbone se trouve sous deux formes :
• Le diamant : cristallisant dans le système cubique. Il est en
inclusion dans les cheminées volcaniques, tels les Kimberlites
(Péridotites micacées).
• Le graphite, hexagonal, dérive de matériel organique, tel le bois,
transformé en graphite par métamorphisme.
96
 Halogenures
Dans cette classe, les fluorures sont les plus abondantes ; les
espèces de chlorures sont peu nombreuses, mais certaines sont
abondantes et économiquement très importantes (halite ou "sel
gemme"). Les minéraux de cette classe sont parfois solubles
dans l'eau.
• Halite ( NaCl)
• Sylvite (KCl)
• Fluorine ou fluorite : (CaF2)

97
 Carbonates [CO3]2-
Les carbonates renferment des minéraux majeurs de l'écorce
terrestre comme la calcite et la dolomite. Incolores ou de couleur
variable, liée à la nature des cations contenus, leur dureté est faible,
inférieure à 5 pour la plupart. Les plus communs font effervescence
aux acides.
• Calcite : CaCO3
• Sidérite : FeCO3
• Malachite : Cu2(OH)2CO3

98
 Phosphates, [PO4]3-
Les phosphates comportent de nombreuses espèces, dont l'apatite
qui représente la plus grande partie du phosphore de la nature. Les
autres phosphates sont moins abondants, mais connus dans la
plupart des milieux géologiques. Ils sont utilisés pour fertiliser les
sols.
Apatite : Ca5(F,Cl,OH)(PO4)3

99
 Sulfures et sulfosels
Ce sont les minéraux dont la composition chimique contient le
soufre (S). Cette classe est importante d'un point de vue minier car
elle renferme les constituants essentiels des minerais de presque
tous les métaux.
• Sulfures
- Chalcopyrite : CuFeS2 (sulfure de cuivre)
- Pyrite : FeS2 (sulfure de fer)
- Galène : PbS (sulfure de plomb ou galène)

100
• sulfosels
Ce terme sulfosels désigne habituellement des sulfures dans
lesquels interviennent un ou plusieurs cations des métalloïdes Sb, As
aux côtés d'un ou plusieurs cations métalliques. Le soufre ou le
sélénium jouant toujours le rôle d'anion.
- Arsénopyrite : FeAsS

 Sulfates [ SO4]2-
les sulfates comprennent des composés formés avec des radicaux
[ SO4]2- . On les trouve dans tous les types de terrain.

101
• Barytine : BaSO4
• Gypse : CaSO4.2H2O
• Anhydrite : CaSO4
• Alunite : KAl3(SO4)2(OH)6

 Oxydes et Hydroxydes
Les oxydes et hydroxydes regroupent les composés de métaux avec
l'oxygène, ou des groupes hydroxyles (OH)-.
• Magnétite : Fe3O4
• Hématite : Fe2O3
• Goethite FeO(OH)
102
Chapitre III : Les roches

Introduction
Si, parfois, les minéraux apparaissent isolément, le plus souvent ils
participent à un assemblage, ou sont contenus dans une matrice. Ils
forment alors des roches. Une roche peut être monominérale ou
formée par l'assemblage de plusieurs minéraux (polyminérale). Les
roches ne sont pas toujours dures et compactes. Elles peuvent être
tendres (craie), meubles (sable), spongieuses et légères (tourbe),
liquides (pétrole) ou même gazeuses (hydrocarbures).

103
III.1. Types de roches
D'après leur origine on distingue les roches ignées, sédimentaires et
métamorphiques. Les roches magmatiques et métamorphiques ont
une origine profonde (endogène) alors que les roches sédimentaires
ont une origine superficielle (exogène).

III.1. 1. Roches magmatiques (ou ignées)


Ce sont des roches qui se forment à partir du refroidissent d’une
matière minérale en fusion appelée magma.

104
III.1.1.1. Les magmas
Un magma est une matière minérale en fusion à plus de 900°c.
Lorsqu’il se refroidit, il se consolide et se transforme en une roche
magmatique (ou roche ignée). Une roche magmatique peut être
intrusive ou extrusive selon qu’il se refroidit en profondeur ou à la
surface de la lithosphère (à l’air libre ou sous l’eau).

III.1.1.2. Composition des magmas


Les magmas sont des solutions de silicates fondus. Leurs éléments
chimiques essentiels sont les mêmes que ceux de l’écorce terrestre :
O, Si, Al, Fe, Mg, Ca, K, Na, auxquels s’ajoutent des constituants dits
« volatils », tels que H2O, CO2, H2S, etc. 105
III.1.1.3. Les types de magma selon leur composition chimique
Les magmas ont des compositions chimiques très diverses, mais
peuvent être répartis entre deux catégories :
- Les magmas acides , relativement riches en Si et pauvres en Fe et
Mg.
Ils engendrent des roches magmatiques acides (ou leucocrates, car
généralement de teintes claires) qui sont surtout formées de quartz et
de feldspaths.
Exemple : le granite.

106
- Les magmas basiques, relativement plus pauvres en Si et
plus riches en Fe et Mg. Ils engendrent des roches
magmatiques basiques (ou mélanocrates, car généralement de
teintes foncées) qui sont formées de feldspaths et d’une quantité
plus ou moins importante de minéraux ferromagnésiens tels que
l’olivine, les pyroxènes ou les amphiboles.
Exemple: Le basalte.
Il existe dans chacune de ces catégories de nombreuses variétés, ainsi
que des types intermédiaires (neutres) ou extrêmes (ultrabasiques).

107
III.1.1.4. Origine des magmas
Les magmas acides trouvent essentiellement leur origine dans une
fusion totale ou partielle de la croûte continentale.
Les magmas basiques trouvent leur origine dans une fusion partielle
ou totale de la croûte océanique, ou dans une fusion partielle du
manteau. La nature du magma peut aussi résulter d’un phénomène
de différenciation magmatique.

108
III.1.1.5. Processus de refroidissement et de cristallisation d’un

magma
Lors d’une extrusion, le magma se refroidit très rapidement
au contact de l’air ou de l’eau.
Par contre, comme la température de l’écorce terrestre croît avec la
profondeur, un magma intrusif se refroidit d’autant plus lentement
que l’intrusion est profonde (ou que le gradient géothermique est
élevé).
La cristallisation d’un magma dépend non seulement de la
température, mais également de la pression . la présence d’eau
dans un magma abaisse la température de cristallisation et donc
de fusion quelle que soit la pression). 109
La vitesse de refroidissement du magma influe sur la forme des
minéraux. En effet, la forme des cristaux, telle que définie d'après les
sept systèmes cristallins n'est pas toujours apparente à l'intérieur
d'une roche. Lorsque les cristaux sont bien individualisés, le minéral
est dit automorphe; dans le cas contraire (pas de forme propre), le
minéral est dit xénomorphe.
Au cours de la cristallisation, les minéraux apparaissent
schématiquement dans l’ordre suivant :

110
111
La série réactionnelle des minéraux ferro-magnésiens est discontinue
car on ne peut passer directement d'un minéral à un autre alors que la
série des minéraux alcalins est continue. En effet, les feldspaths
calco-alcalins constituent une série isomorphe.
Remarque les zéolites sont des silicates hydratés de Na, K, Ca avec
Al dans la maille.
Un même magma initial pourra engendrer une série de roches
magmatiques de compositions différentes. En effet, un magma qui
serait formé de toutes les phases liquides des minéraux repris ci-
dessus pourrait ainsi donner naissance à une série de roches
allant par exemple des gabbros aux granites.
112
Ce processus de différentiation magmatique implique un
refroidissement lent.
Les premiers cristaux formés prennent naissance au sein d’un liquide.
Ils peuvent donc réaliser leurs formes cristallographiques sans
obstacle. Par contre, les derniers minéraux formés ne peuvent que
combler les vides restants.

III.1.1.2. Classification des roches magmatiques


Les roches ignées peuvent être classées suivant certains critères :

113
III.1.1.2 .1. Selon la texture : taille des grains constitutifs de la roche
On appelle texture, l’assemblage géométrique des minéraux pouvant
être déterminé soit à l œil nu, soit à la loupe ou au microscope.
La vitesse de refroidissement du magma se traduit dans la texture
de la roche magmatique. La texture peut être grenue, microgrenue ou
microlitique.
- un refroidissement lent produit une roche plutonique formée de
gros cristaux (quelques millimètres).
 Dans le cas d’une roche entièrement cristallisée dont les grains sont
de même dimension (homogènes) et ≥ ½ mm, on parle de texture
grenue au sens strict (granite).
114
La texture grenue présente certaines variantes:
o texture aplitique : les minéraux sont très fins, à peine visibles à
l'œil nu mais bien visible à la loupe.
o texture porphyroïde: caractérisée par la présence de gros cristaux
(mégacristaux) qui baigne dans une texture grenue. Elle indique
une cristallisation qui s’est faite en deux temps.
o texture pegmatitique : dans le cas où tous les minéraux de la
roche ont des dimensions > cm (parfois plusieurs décimètres)

115
 La texture microgrenue.
Les cristaux sont difficilement identifiable à l’aide de la loupe, mais
un examen microscopique permet de conclure que l’ensemble de la
roche est cristallisé. Les grains sont voisins de ½ mm. Cette texture
est caractéristique des roches de sémi-profondeur. Elle est
l’intermédiaire entre la texture grenue et la texture microlitique.

116
 Texture microlitique et vitreuse : elle apparait lors d’un
refroidissement rapide, caractéristique des roches volcaniques.
A l’œil nu, on distingue soit une pâte, soit des phénocristaux dans la
pâte. Au microscope, on peut distinguer des microlites (petits cristaux
allongés) dans la pâte : C’est la texture microlitique. Par contre, si
dans cette pâte, on observe quelques phénocristaux de grande taille
(de quelques mm à quelque cm), on parle de texture microlitique
porphyroïde.
Cependant, lorsque la roche à l’aspect d’un verre où on ne distingue ni
phénocristaux, ni microlites, on parle de texture vitreuse
(obsidienne).
117
III.1.1.2.2. Selon la Composition chimique des roches
magmatiques
Les roches magmatiques peuvent être classées selon leur teneur en
silice (SiO2)

Teneur en silice (SiO2) Classe Exemple

SiO2 > 65% roche acide granite, rhyolite

65% > SiO2 > 52% roche intermédiaire andésite, diorite

52% > SiO2 > 45 % roche basique basalte, gabbro

SiO2 < 45% roche ultrabasique néphélinite, komatiite

Classification de Elie de Beaumont XIXe siècle 118


Cependant, certaines roches pauvres en la silice, renferment du quartz
exprimé. On pense que cela est dû à une différenciation du magma
lors de son refroidissement : une grande quantité de minéraux
ferromagnésiens s'est formée d'abord, laissant un magma résiduel
enrichi en silice et susceptible de produire du quartz.

119
III.1.1.2.3. Selon la Couleur des roches magmatiques
On peut aussi classer les roches en prenant en compte la couleur
dominante qui, elle-même dépend du pourcentage de minéraux blancs
(quartz, feldspath, feldspathoïde) et de minéraux colorés
(ferromagnésiens). Ainsi on obtient cinq classes :
- roches hololeucocrates (blanches) : (0 à 5 %) minéraux sombres
- roches leucocrates : (5 à 35 %) minéraux sombres;
- roches mésocrates (gris): (35 à 65 %) minéraux sombres
- roches mélanocrates : (65 à 95 %) minéraux sombres;
- roches holomélanocrates (noires): (95 à 100 %) minéraux sombres

120
III.1.1.2.4. Selon le Mode de gisement (profondeur de formation)
D'après leur mode de gisement, on distingue principalement deux
types de roches magmatiques : les roches plutoniques qui se
forment en profondeur et les roches volcaniques en surface.
Toutefois les roches magmatiques de sémi-profondeur sont appelées
roches hypovolcaniques.

121
III.1.1.2 4.1. Roches plutoniques
Les roches intrusives ou roches plutoniques se forment à partir d’un
magma qui refroidit lentement à de grandes profondeurs (30 à 35 km)
sous la croûte terrestre. Ces roches se mettent en place à l’intérieur
d’autres roches en profondeur.
Ces roches peuvent être acides (exemple le granite) ou basique
(exemple le gabbro). Les plutons peuvent se présenter dans la nature
sous forme de batholites. ( roches de grande dimension et en forme
de coupole)

122
III.1.1.2 4.2. Roches volcaniques
Encore appelées roches extrusives ou d'épanchement, elles sont issues
d’un magma qui refroidit rapidement à la surface de la croûte
terrestre. Ce sont des roches microlitiques ou vitreuses généralement
appelées laves. Le magma arrive en surface soit a travers des fissures
(éruption fissurale) ou soit des bouches volcaniques (éruption
punctiforme).
a) Le volcan
Le volcan est un appareil qui met en relation la surface du globe avec
des zones internes où les roches sont à une température élevée
permettant leur fusion.
123
Un volcan en éruption

124
Les roches volcaniques constituent l'essentiel de la croûte océanique
formée à partir des dorsales.
Lorsque les laves sont émises sous l'eau, les coulées fluides présentent
un faciès très particulier désigné sous le nom de pillow lavas
(littéralement laves en coussins).
Les types d’appareils volcaniques dépendent de la nature des produits
émis et de la nature des éruptions qui, elles-mêmes sont tributaires de
la nature du magma (fluidité, richesse en gaz,…).

b) Les produits rejetés par les volcans


Ce sont les produits des magmas et leurs dérivés :
125
- Gaz (vapeur d’eau, gaz carbonique (CO2) monoxyde de carbone
(CO), hydrogène, soufre, etc.)
- Laves (laves basiques sont fluides, laves acides sont visqueuses).
- Projections (bombes, blocs, lapillis, cendres).

c) Les type de volcan


D'après la forme des appareils volcaniques, la nature des éruptions et
les trois types de produits émis (gaz, liquides et solides), on distingue
quatre types de volcan (hawaïen, strombolien, péléen ou doméen et
vulcanien).

126
Dominance gazeux (explosif, vulcanien), dominance solides
(doméen, cumulo-volcan), dominance liquide (effusif, hawaïen) ou
mixte (strombolien).

127
Exemples de roches volcaniques : basalte, rhyolite, andésite

Formation d’une roche volcanique Pillow lavas

128
III.1.1.2 4.3. Roches hypovolcaniques
Lorsque le magma s’introduit dans les fissures (filons) ou forme des
petits massifs à proximité de la surface, il se refroidit plus vite que
dans le cas du plutonisme mais moins vite que dans le cas du
volcanisme. Il se forme donc roches microgrenues de sémi-
profondeur. Ces roches hypovolcaniques se présentent sous forme de
laccolite, lopolite, filon, neck, dyke ou sill.
o Filon correspond au remplissage d’une fissure ou diaclase.
o Laccolite est en forme de dôme qui soulève les couches
sédimentaires

129
o Lopolite est en forme de coupole renversée (forme de cuvette plate)
o Sill est filon parallèle aux couches sédimentaires (filon-couche).
o Dyke est un filon qui recoupent les couches sédimentaires,
o Neck est un remplissage d’anciennes cheminées volcaniques.

130
III.1.1.2.5. Selon le pourcentage des minéraux: classification de
Streckeisen
Cette classification exploite le fait que les roches saturées ne
contiennent pas de feldspathoïdes, et que les roches sous-saturées ne
contiennent pas de quartz.
La classification de Streckeisen repose sur un double diagramme
triangulaire, avec 3 pôles :
– quartz, faldspaths alcalins (orthose), plagioclases, pour le diagramme
supérieur
– feldspathoïdes, faldspaths alcalins (orthose), plagioclases, pour le
diagramme inférieur.
131
Diagramme de steickesen 132
Remarque : Lorsque la roche ne contient pas de feldspathoïdes, le
triangle supérieur du diagramme suffit pour la détermination de la
roche.
Application
Donner le nom de la roche plutonique qui a une telle composition :
Quartz = 30% ; Biotite = 10 % ; Plagioclases= 15% ; Feldspaths
alcalins (orthose) = 40% ; Amphibole= 5%

Résultat
• Quartz = (30 x 100)/85 = 35 %
• Plagioclases = (15 x 100)/85 = 18 %
• Orthose = (40 x 100)/85 = 47 % 133
Le nom de la roche plutonique est le Granite
134
Composition minéralogique des principales roches magmatiques

Roches Roches Roches Composition minéralogique


volcaniques hypovolcaniques plutoniques

Picrite Péridotite olivine, pyroxènes (clinopyroxène,


orthopyroxène),
Basalte Microgabbro Gabbro plagioclases (basiques), pyroxène, ±
olivines , ± amphiboles

Andésite Microdiorite Diorite plagioclases (neutres), amphiboles,


biotites, ± pyroxènes, ± quartz

Dacite micogranodiorite Diorite Quartz, plagioclases (acides), orthoses


biotites, ± amphiboles, ± muscovites

Rhyolite Microgranite Granite Quartz, orthoses, plagioclases (acides),


biotites, muscovites, ± amphiboles

Trachyte Microsyénite Syénite Orthoses, plagioclases (acide),


feldspathoïdes, amphiboles, pyroxènes.
135
III.1.2 .Roches sédimentaires
Les roches sédimentaires s'opposent, par la plupart de leurs
caractères, aux roches éruptives ou endogènes. Elles se sont
formées à la surface de la Terre, sur le sol ou au fond des eaux et
résultent de l'action des agents d'érosion et de transport, de l'activité
des êtres vivants ou de phénomènes purement physiques ou
chimiques. Ce sont donc des roches exogènes. La stratification
disposition en couches et la présence de fossiles sont des caractères
essentiels des roches sédimentaires

136
III.1.2.1. Définitions
 Les sédiments constituent l’ensemble des éléments de la
destruction des roches préexistantes ou des êtres vivants morts.
 Les roches sédimentaires proviennent de l'accumulation de
sédiments (argile, sable, gravier) qui se déposent en couches
dans un bassin, à la surface de l’écorce terrestre.

III.1.2.2. Processus de formation


Au début du cycle sédimentaire se trouve l’altération et l’érosion
des roches préexistantes.

137
138
• Altération
Les agents d’altération (vent, pluie, gel) arrachent de fines particules ou
de fragments de roches altérées. La dégradation des roche peut être
physique (disjonction en blocs, débitage en prisme ou orgue des roches
volcaniques, fragmentation, desquamation, etc.) ou chimique
(dissolution, hydrolyse, hydratation, oxydo-réduction, ect.) ou
biologique (les racines des arbres qui fracturent les roches)
• Transport
Une fois détachés, ces éléments sont déplacés soit par gravité (transport
gravitaire) ou soit par des agents de transport (eau, vent ou glacier).
Les particules dissoutes dans l’eau (ions) sont transportées sous forme
de solution. 139
• Dépôt
Le dépôt des particules transportées se fait lorsque la vitesse devient
nulle. Ainsi, les zones de dépression en milieu continental (vallée,
lac, fleuve, lagune etc.) et le fond des mers constituent des milieux
idéals de dépôt des sédiments (sédimentation).
Les sédiments se déposent en couches appelées strates. La
stratification est une caractéristique importante pour l’identification
des roches sédimentaire.
Parfois, lors de la sédimentation, les particules lourdes se déposent
en premiers du faite de leur poids plus élevé d’où l’apparition d’un
granoclassement dans les sédiments.
140
stratification et granoclassement

141
L’accumulation des particules donne un sédiment qui est
progressivement recouvert par d’autres sédiments et dont l’ensemble
constitue une roche sédimentaire meuble. Sa transformation en
roches sédimentaires consolidées se fait sous l’effet de plusieurs
processus qu’on appelle diagenèse.
 Diagenèse
La diagenèse est l’ensemble des processus physiques, chimiques et
biochimiques qui transforment progressivement des dépôts meubles
en une roche sédimentaire consolidée.
Les facteurs qui interviennent lors de la transformation du sédiment
en roche sont les êtres vivants, l'eau et des facteurs physiques
(pression, température). 142
Les roches sédimentaires consolidées résultent de la compaction et
de la cimentation de boues, de sables, de graviers ou de fossiles.
o Dans un premier temps on assiste à un phénomène mécanique :
compaction
Au cours de la compaction, l'eau en grande quantité tend à fuir sous
l'effet de la charge supportée.
La déshydratation des sédiments entraine leur durcissement et
modifie leurs propriétés physiques.
les grains se réarrangent de façon à supporter cette charge, il y a
donc tassement.
o Dans un second temps la cimentation
L'eau joue un rôle dans la cémentation. 143
En effet, les minéraux qui s’y trouvent sous forme de solutions
peuvent en précipitant cimenter la roche. Le ciment provient le plus
souvent de la roche elle-même mais peut aussi être fourni par des
roches voisines.
Au cours de la diagenèse, de nombreux phénomènes se produisent, il
s’agit entre autre du
- Concrétionnement : simultanément ou après le dépôt, des
accumulations de matières minérales peuvent apparaître et prendre
une forme déterminée. Elles conduisent à des structures particulières
telles que : des sphérolites.

144
- Processus de dolomitisation, de formation des phosphates, de la
pyrite, du pétrole, des charbons qui sont tributaires à l’action des
êtres vivants (bactéries des Protozoaires).
- Dissolution des minéraux tels les carbonates, la silice par action
de l'eau, qui les entraine des parties superficielles vers la
profondeur;
- épigénisation ou authigénisation qui est l'apparition d'un nouveau
minéral ou la recristallisation sans changement de composition
d'un minéral préexistant (polymorphisme). Ainsi, l'aragonite,
instable, s'épigénise en calcite avec augmentation de volume

145
- Métasomatose qui est la substitution d'un minéral à un autre sans
changement de volume. Ainsi le carbonate de calcium est parfois
remplacé par du sulfure de fer (isomorphisme).
- Néoformation : naissance de nouveaux minéraux qui n’existaient
pas dans les sédiments.

III.1.2.3. Les minéraux des roches sédimentaires


Les constituants minéraux des roches sédimentaires proviennent soit
de phénomènes Physiques ou biologiques, soit de la destruction
mécanique ou physique de roches.

146
a) Minéraux d'origine détritique
 Minéraux non transformés
Ce sont les minéraux les plus stables (quartz et certains minéraux
lourds), mais aussi souvent les feldspaths et les micas.
 Minéraux de transformation
Ce sont essentiellement les minéraux argileux et certains oxydes de
fer et d'aluminium

b) Minéraux d'origine chimique et biologique


Ce sont des chlorures ; des phosphates, des carbonates; de la silice :
quartz authigène; des silicates : minéraux argileux de néogenèse,
glauconie. 147
III.1.2 .4. Classification des roches sédimentaires
Trois critères essentiels qui permettent de classer les roches
sédimentaires. Ce sont la composition chimique, le mode de genèse
et le faciès.
Selon le mode de formation des roches sédimentaires, on distingue 3
grands groupes:
• Roches sédimentaires détritiques ou terrigènes
• Roches sédimentaires résiduelles
• Roches sédimentaires chimiques ou biochimiques ou biogéniques

148
149
III.1.2.4.1. Roches sédimentaires détritiques
Elles forment près de 85% de l'ensemble des roches sédimentaires,
Ce sont des roches issues de la désagrégation des roches
préexistantes. Les constituants subissent un transport avant dépôt.
Les roches détritiques sont généralement classées en fonction de la
granulométrie (taille) de leurs constituants. Ce sont :
 Rudites: dont le diamètre est supérieur à 2 mm
o roches meubles: Les particules ne sont pas soudées. Ce sont les
blocs (>20 cm), les cailloux (>2 cm), et les graviers (> 2 mm).
o roches consolidées: Les particules sont soudées par un ciment, on
parle de conglomérats : comprenant les brèches (éléments
anguleux) et les poudingues (éléments arrondis). 150
 Arénites : grains compris entre 2 mm et 0,05 mm
o roches meubles : Ce sont les sables;
o roches consolidées : Ce sont les grès, c'est à dire des sables dont
les grains se sont cimentés.
 Lutites : dont les grains sont < 0,05 mm
o roches meubles: des argiles;
o roches consolidées : Ce sont les argilites.

151
III.1.2.4.2. Roches sédimentaires résiduelles
Les produits de la désagrégation mécanique ou de l’altération
chimique de roches préexistantes peuvent parfois s’accumuler sur
place (in situ) tandis que de nombreuses particules solubles sont
transportées ailleurs. Ce processus aboutit à la formation pour d’une
nouvelle roche appelée roches résiduelles. Ce sont :
 Oxyhydroxydes de fer : latérite
 Oxyhydroxydes d’aluminium : bauxite

152
III.1.2.4.3. Roches sédimentaires chimiques ou biochimiques ou
biogéniques
 Roches sédimentaires chimiques
Elles résultent de la précipitation (purement physico-chimique) de
minéraux dans un milieu sursaturé. En effet, après la mise en
solution dans l'eau et le transport sous forme de solution, les
particules dissoutes (ions) sont déposées et précipitent.
- Les évaporites (halite, gypse, anhydrite….) constituent les roches
sédimentaires pures;
- Les carbonates d’origine chimique;
- Les roches siliceuses d’origine chimique (silex);
153
 Roches sédimentaires biochimiques ou biogéniques
Dans certains cas, la formation des roches sédimentaires se fait à
partir de précipitation des minéraux (carbonates, phosphates,
silicates, etc.) issus de la décomposition des organismes morts
(roches biogéniques). Dans d'autres, c’est l'activité des organismes
qui modifie l'environnement chimique et le sédiment est précipité à
partir d'eaux sursaturées (roches biochimiques). On distingue dans
cette classe :

154
• Roches carbonatées d’origine biochimique ou biogénique
- Les calcaires : contiennent au moins 50% de calcite (CaCO3).
- Les dolomies : contiennent au moins 50% de dolomite
CaMg(CO3)2.

• Roches phosphatées
- dépôts sédimentaires caractérisés par des teneurs en P2O5
avoisinant 20 %. la source du phosphore est l’apatite des roches
magmatiques qui se dissous plus ou moins facilement. Le phosphore
est ensuite assimilé par les organismes.

155
• roches carbonées
formées essentiellement par le carbone et les hydrocarbures. Elles
résultent de l’évolution diagenétique de la matière organique
terrestre ou aquatique.
- Le carbone: On distingue le charbon, la tourbe, le lignite, la houille,
l'anthracite.
- Les hydrocarbures: Il s’agit du pétrole et du gaz naturel

156
III.1.3. Roches métamorphiques
On appelle roches métamorphiques, les roches d’origine exogènes ou
endogène qui ont subi des transformations minéralogiques
(apparition de nouveaux minéraux dits néoformés et ou texturaux
(apparition de la schistosité et de la foliation) à l’état solide.
Ces transformations sont dues à une variation de température et de
pression.
Les roches métamorphiques résultent donc de la transformation des
roches magmatiques, sédimentaires ou même métamorphiques sous
l’effet de la température et de la pression qui augmentent avec la
profondeur dans la croûte terrestre.
157
III.1.3. 1.Les facteurs de métamorphisme
- La température
L’élévation de température facilite les réactions chimiques. Un
échauffement prolongé favorise le métamorphisme.
- La pression
En même temps que la température des roches s'accroît en
profondeur, les pressions qu'elles subissent s'élèvent
progressivement. Ces pressions sont dues à deux causes :
 La charge des sédiments ou pression statique.
 Les pressions orientées qui conduisent aux déformations de
l'écorce, créent une contrainte dont les effets sont plus intenses
que ceux dus simplement à la charge. 158
A coté de ces deux principaux facteurs du métamorphisme, on a:
- La présence de fluides
Les fluides modifient la composition chimique initiale de la roche et
conduisent à la formation de minéraux secondaires.
- Le temps
Plus le temps est long, plus la déformation des roches est forte et
marquée.

III.1.3. 2. Les types de métamorphisme


Les types de métamorphisme sont essentiellement fonction des
conditions de température et de pression.
159
III.1.3.2.1 Le métamorphisme de contact (forte température et
faible pression)
Il se manifeste au contact d'intrusions magmatiques. Il se développe
dans les terrains sédimentaires (terrains encaissants). Ces terrains
sont d'autant plus profondément modifiés qu'ils sont plus près de
l’intrusif, formant ainsi une succession de zones concentriques ou
auréoles de métamorphisme. C’est dans ces zones que se
développent les cornéennes, roche massive, de teinte sombre, à
texture équante, à grains très fins, entièrement recristallisée avec
souvent de l’andalousite néoformée.
Dans le cas du métamorphisme de contact, les principaux faciès sont
les cornéennes. 160
III.1.3. 2.2. Le métamorphisme général
Le métamorphisme régional ou général est caractérisé par des fortes
pressions liées aux orogènes. Il est pourvoyeur de roches
cristallophylliennes. Ce type de métamorphisme intéresse des séries
de roches à l’échelle régionale : il s’intègre dans le cadre de la
géodynamique (phénomènes orogéniques).
Dans le cas du métamorphisme régionale, on note une absence des
cornéennes; les principaux faciès sont les schistes et les micashistes.

161
III.1.3. 3. Classification des roches métamorphiques
La classification des roches métamorphique tient compte :
- Du type de métamorphisme et de son intensité (faciès)
- De la nature originelle du matériel
 Dans le cas où l’origine du matériel est exogène et selon la nature
originelle de la roche, on distinguera diverse séquences:

162
a) si la roche affectée est une pélite et selon le degré de
métamorphisme, on obtiendra successivement :
- schiste
- micashiste
- gneiss
- granite d’anatexite
b) si la roche affectée est carbonatée, on obtient des marbres (lorsque
la calcite est pure)
c) si la roche est marneuse à l’origine, on obtient des amphibolites.

163
 Dans le cas où l’origine du matériel est endogène et si la roche est
un granite, on obtient un orthogneiss. S’il s’agit d’un gabbro ou
d’un basalte, on obtient une amphibolite.
On affectera le terme de para ou ortho selon l’origine du matériel.
- Para : origine exogène
- Ortho : origine endogène
- Poly : origine métamorphique
Cette classification, si elle nous renseigne sur la nature originelle du
matériel, ne nous permet pas d’évaluer le degré de métamorphisme,
d’où l’idée d’établir une classification prenant en compte les
paramètres pression et température.
164
Cette classification permet de définir des faciès métamorphiques
grâce à la présence dans les roches de minéraux (minéraux index) ou
d’association de minéraux dont l’apparition est typique des
conditions de pression et de température connue. La présence de ces
minéraux dans une roche, nous permettra d’évaluer les conditions de
pression et température auxquelles elle a été soumise lors de son
métamorphisme.

165
Exemple le domaine de stabilité des trois silicates d’alumine
anhydres SiO2-Al2O3

Diagramme P-T montrant les domaines de stabilité des phases sillimanite, disthène
(cyanite) et andalousite du composé chimique Al2SiO5. 166
III.1.3.4 Distribution du métamorphisme dans les différents zones
- l’épizone: c’est la zone supérieure du métamorphisme marquée par
des conditions de faibles température et pression (3 kbar et 500°C).
Les roches métamorphiques qui s'y trouvent sont classées dans le
faciès des schistes verts.
- La mesozone: c’est la zone moyenne du métamorphisme marquée par
des conditions de température et pression modérées (3 à 6 kbar et 600
à 700°C). Les roches métamorphiques qui s'y trouvent sont classées
dans le faciès des amphibolites.
- La catazone: c’est la zone inférieure du métamorphisme marquée par
des conditions de fortes température et pression (3 à 7 kbar et 700 à
900°C). Les roches métamorphiques qui s'y trouvent sont classées
167
dans le faciès des granulites.
III.1.3.4. Structures des roches métamorphiques
les structures des roches métamorphiques sont la conséquence des
déformations qu’elles ont subi sous la double action du poids des
sédiments qui les recouvrent et de forces tectoniques tangentielles.
On distingue principalement :
- La schistosité qui est un débit de la roche en feuillets ou en
plaquettes.
- La foliation qui est une alternance de lits de composition différente
donnant à la roche un aspect lité (gneiss).
- La linéation (exemple: linéation minérale qui est l’orientation
suivant une direction privilégiée de minéraux allongés ou en
baguettes). 168

Vous aimerez peut-être aussi