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LE MAGMATISME ET LES
ROCHES MAGMATIQUES
Définitions
Le magmatisme : Ensemble des phénomènes liés à la formation, aux
déplacements et à la cristallisation des magmas.

Le magma : Un magma est un matériel silicaté à haute température (500 –


1300°C), complètement ou partiellement fondu, qui est généralement constitué de
trois phases :
- phase fluide liquide (phase dominante) ;
- phase fluide gazeuse (phase secondaire) ;
- phase solide cristalline.
Il est d’origine interne à la Terre et produit, par refroidissement et cristallisation,
une roche magmatique.

Origine des magmas


On distingue deux types de magmas :
-les magmas primaires qui proviennent directement des processus de fusion
partielle,
-les magmas différenciés issus de l’évolution d’un magma primaire.
Le magma « basaltique » / basique
Le basalte est assimilable à un magma primaire car il est toujours issu du
manteau ultrabasique) par fusion partielle. Il est riche en Ca, Mg et Fe.
Roche d’origine : fusion partielle des péridotites du manteau
Température : 1200 – 1300 °C
Composition chimique : basique pauvre en silice (basaltes / gabbros)
Profondeur de formation : Variable 25 – 2900 m
Viscosité : faible
Roches communément formées : Roches gabbroïques, basaltes, dolérites.

Le magma « granitique » / acide


Le granite est assimilable à un magma différencié, il est obtenu en fondant la
croûte continentale (anatexie) et est riche en silice et en alumine. L’eau apportée de
l’extérieur (subduction, collision) est libérée par les matériaux lors du métamorphisme
et elle joue un rôle important en abaissant leur point de fusion. Ce qui est l’origine de
la production d’un magma acide.
Roche d’origine : Roches de collision / magma primaire basique
Température : 600 – 700 °C
Composition chimique : Acide riche en silice voisine de celle du granite
Profondeur de formation : 20 à 30 Km dans la croûte continentale
Viscosité : forte
Roches communément formées : granitoïdes

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Lieux de genèse des magmas

Asthénosphère sous les dorsales : 25 – 30 Km


Magma basaltique tholéïtique

Asthénosphère sous une plaque : profondeur variable


Magma basaltique tholéïtique (et alcalin)

Base de la lithosphère chevauchante au niveau des fosses


Magma basaltique hyper-alumineux (évolutif)

Couche D’’ (limite manteau / noyau) : 2900 Km


Magma basaltique alcalin

Croûte continentale : 20 – 30 Km
Magma granitique d’anatexie

Propriétés physiques des magmas


La viscosité

Parmi les paramètres physico-chimiques d’un magma, la viscosité est


probablement le paramètre le plus influant sur la dynamique éruptive d’un volcan par
exemple. La dynamique éruptive d’un volcan est principalement contrôlée par les
modalités d’ascension des magmas et leurs facultés à relâcher les gaz dissous. La
viscosité dépend de la composition chimique du magma, ses teneurs en eau
dissoute en gaz et en cristaux et sa température.

- le rôle de la composition chimique


Le liquide magmatique est constitué de molécules ou de groupes de
molécules dont leur polymérisation confère au liquide la capacité de résister à des
forces qui se traduit par une augmentation de la viscosité.
Les éléments tels que le silicium (SiO44-), augmente le degré de
polymérisation et donc la viscosité par construction de ponts moléculaires.
Certains éléments comme le Fe, Mg, alcalins etc… au contraire, ont tendance
à briser la polymérisation. L’eau dissoute joue aussi ce rôle et possède une
très forte influence sur la viscosité en la diminuant significativement.

- le rôle de la température

Une augmentation de la température entraine une augmentation des


vibrations de chaque atome, le rendant ainsi plus mobile. Ceci se traduit donc dans
le magma par une diminution de la viscosité.

- le rôle de la présence de cristaux

Les cristaux présents dans un magma ont tendance à faire obstacle à son
écoulement par une augmentation des forces de frottement entre chaque couche de
liquide. Par conséquent, plus la teneur en cristaux est élevée, plus la viscosité est
forte.
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- le rôle de la présence de bulles de gaz

L’influence des bulles de gaz sur la viscosité est variable selon que la bulle est
capable de se déformer ou non. Si les bulles ne peuvent pas se déformer, elles
agissent comme des cristaux et donc contribuent à une augmentation de la viscosité.
Si elles peuvent se déformer, le comportement est inversé.
En règle générale, la déformation des bulles dépend de leur taille. Des petites
bulles ne se déformeront pas facilement alors que de grosses bulles se déforment
aisément.

La densité

Elle contrôle la force d’ascension des magmas dans la croûte. Elle est
fonction de la composition chimique du magma.
Les températures et les pressions ont des influences contraires. La pression a
tendance à augmenter la densité du magma contrairement à la température.
Par ailleurs, la solubilité des gaz varie en fonction de P, T, avec les
compositions des gaz et du magma. D'une manière générale :
- pour une composition donnée de magma, la solubilité des gaz croît quand P
augmente et T diminue,
- les magmas acides peuvent contenir plus d'eau dissoute que les magmas
basiques,
- en présence de CO2, la solubilité de l'eau décroît très rapidement.
Sous l’action de la gravité, les minéraux les plus denses (ferromagnésiens)
ont tendance à tomber au fond de la chambre magmatique développant ainsi une
séparation par gravité qui est rôle important de la différenciation fractionnée. Ce
processus est observé à l’aplomb des rides médio océaniques où se forment les
ophiolites.

La cristallisation par refroidissement d'un magma


La matière peut exister sous trois états, solide, liquide ou gazeux. La
température et la pression sont les deux principaux facteurs qui règlent l'état sous
lequel se trouve la matière. Le diagramme de phases de l'eau illustre de façon simple
les relations entre les états de la matière et température-pression.

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Il montre que l'eau peut exister sous trois états, solide, liquide ou gazeux
(vapeur), selon les conditions de température et pression. On voit par exemple, qu'à
pression ambiante (1 atm.), on n'obtiendra jamais de l'eau liquide plus chaude que
100° C, mais à pression plus élevée, cela est possible.
Tout au long des courbes solide-liquide et liquide-vapeur, les deux phases
sont en équilibre. Au point triple, les trois phases sont en équilibre. Dépassé le point
critique défini par la température critique (Tc) et la pression critique (Pc), les phases
liquide et gazeuse ne peuvent plus être distinguées.
Ainsi, chaque minéral possède son point de fusion (passage du solide au
liquide) qui correspond aussi à son point de cristallisation (passage du liquide au
solide) à une pression donnée.
Un magma issu du manteau subit un abaissement de pression et se refroidit
progressivement. En supposant qu'on maintienne la pression constante, c'est-à-dire,
à un niveau constant dans la croûte, les minéraux cristallisent lorsqu'ils atteignent
leur température de cristallisation. Comme cette limite n'est pas la même pour tous
les minéraux, ceux-ci ne cristallisent pas tous en même temps mais à tour de rôle,
selon leur température de cristallisation à mesure que se refroidit le magma. C'est ce
qui est exprimé par le diagramme suivant (Normand Bowen, 1928).

Avec un abaissement de la température du magma, les minéraux dont la


température de cristallisation est la plus élevée sont les premiers à cristalliser. Le
premier est l'olivine. Le second groupe à se former comprend les pyroxènes. A ce
stade, le magma aura épuisé ses réserves en olivine. Puis avec la cristallisation des
amphiboles, puis de la biotite, les réserves en pyroxènes sont épuisées. Avec
l'abaissement progressif de la température, suivent le quartz, les feldspaths
potassiques et la muscovite. On a donc une suite de cristallisation bien définie,

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contrôlée par la température. On appelle cette suite une suite discontinue, parce
qu'il s'agit dans chaque cas de minéraux distincts (composition et structure cristalline
distinctes).
Dans ce diagramme, il y a aussi une suite continue, celle des plagioclases.
On dit une suite continue, parce que la seule variable significative est la proportion
de calcium par rapport au sodium. L’anorthite est la forme de haute température
alors que l’albite est la forme de basse température.
A mesure que les minéraux cristallisent dans la chambre magmatique, i.e.
dans la poche où s'est introduit le magma, les cristaux sédimentent, s'accumulent à
la base de la chambre. Ainsi on note une ségrégation des minéraux, et les roches
issues de la cristallisation du magma auront des assemblages de minéraux différents
selon qu'on est à la base, au milieu ou au sommet de la chambre magmatique.
Ainsi, le premier assemblage à se former est un assemblage d'olivine et de
pyroxènes : c'est l'assemblage ultramafique. Ensuite, il y a un assemblage de
pyroxènes et d'amphiboles : c'est l'assemblage mafique. Un assemblage
d'amphiboles, biotite et quartz est qualifié d'assemblage intermédiaire, tandis qu'un
assemblage des minéraux les plus "froids", est qualifié de felsique.
On parle donc de roches ignées ultramafiques, mafiques, intermédiaires ou
felsiques.

Lors de la cristallisation, on peut distinguer trois phases successives au cours


du refroidissement magmatique.
- la partie cristallisée devient de plus en plus importante et augmente aux
dépends de la phase liquide qui diminue ;
- à haute température, la phase gazeuse a une concentration faible car
dispersée dans la phase liquide abondante. A partir de ce liquide, cristallise
les minéraux pyrogènes (olivine, pyroxène, plagioclases basiques) ;
- A température plus basse, la phase liquide a nettement diminué de volume
alors que les concentrations en volatiles deviennent plus importantes. Ainsi du
liquide riche en volatiles cristallisent des minéraux pneumatogènes tels que
l’amphibole, la biotite, les feldspaths alcalins et le quartz.

Stades Types de cristallisation Minéraux


les minéraux cristallisent Olivine, pyroxène,
Magmatique directement à partir du magma plagioclase basiques,
feldspathoïdes,
spinelle….
Les minéraux ont cristallisé à Feldspaths alcalins,
Pegmatitique partir d’un mélange résiduel muscovite, quartz, béryl,
enrichi en volatiles (pegmatites, topaze, lépidolite…..
aplites)
Les minéraux ont cristallisés à Minéraux silicatés et non
Pneumatolytique partir de solutions liquide ou silicatés (pyrite, galène,
ou gazeuses séparées du magma molybdène, chalcopyrite,
hydrothermal wolfram, quartz, calcite,
épidote ….

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Le magmatisme dans le cadre de la tectonique des plaques

Les phénomènes magmatiques se situent dans 3 grands types de zones


géodynamiques à l'échelle des plaques:
- les limites divergentes entre plaques (dorsales océaniques),
- les limites de convergence (zones de subduction),
- les sites intraplaques (continental, océanique).

Trois possibilités extrêmes peuvent provoquer la fusion partielle d'une péridotite


du manteau:
- une chute de pression peut engendrer la formation d'un magma si la
température reste plus ou moins constante. Cela se produit au niveau des
dorsales où la lithosphère s'étire, s'amincit, ce qui provoque une diminution de
la pression du manteau asthénosphérique en dessous qui a tendance à
remonter. Le manteau remonte sans perdre énormément de chaleur
(décompression adiabatique), ce qui provoque la fusion et la formation d'un
magma qui va progressivement former la croûte océanique.
- Augmentation de température: Au milieu des plaques, on trouve des volcans
qui correspondent pour la plupart à des points chauds (ex: Hawaï). Ils se
situent à l'aplomb de courants de convexion ascendants qui animent le
manteau. La chaleur apportée par ces panaches chauds suffit à augmenter la
température de la base de la lithosphère et à provoquer la fusion partielle du
manteau (entre 70 et 170 km de profondeur).

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- Abaissement du point de fusion par apport d'eau: La croûte océanique


plonge dans le manteau (zones de subduction) avec elle une quantité
importante d'eau incorporée dans les minéraux hydratés (argiles, les micas,
les amphiboles etc..). Au fur et à mesure que la plaque plonge, la pression
augmente et les minéraux vont progressivement se déstabiliser et perdre leur
eau. Cette eau libérée à une centaine de km de profondeur, abaissent la
température de fusion du manteau et il se produit une fusion. Tous les volcans
autour du Pacifique (ceinture de feu) sont le témoin de ce genre de
magmatisme.

Classifications des roches magmatiques

Les roches magmatiques peuvent être classées :

Selon leur lieu de mise en place

Elles sont encore appelées des roches endogènes car leur genèse se fait en
profondeur et elles sont formées par des processus de moyenne à haute
température (fusion, cristallisation). La dynamique de mise en place permet de
distinguer :
- Les roches extrusives : solidifiées en surface, elles ne concernent que les roches
volcaniques (roches effusives, extrusives ou explosives).
- Les roches intrusives : dont leur mise en place évoque une intrusion dans un
encaissant. Leur niveau de mise en place permet de distinguer :
- Les roches plutoniques ou plutonites mises en place en profondeur (roches
intrusives sens strict) ;
- Les roches hypovolcaniques ou filoniennes, généralement intrusives mais de
faible à moyenne profondeur.

Selon leur composition minéralogique

- Par le degré de cristallisation de la roche, on distingue :


- les roches entièrement cristallisées ou holocristallines comprenant les roches
grenues ou microgrenues selon la taille des minéraux ;
- les roches partiellement cristallisées ou hypocristallines ou microlitiques ;
- les roches non cristallisées ou vitreuses ou hyalines constituées uniquement de
verre volcanique (obsidienne).

- Par la nature des minéraux, on distingue quatre familles :


- les minéraux cardinaux sur lesquels repose toute classification, il s’agit du quartz,
des plagioclases, des feldspaths alcalins et des feldspathoïdes ;
- les minéraux essentiels qui permettent de préciser les classifications, ils
regroupent les micas, les amphiboles, les pyroxènes et les péridots ;
- les minéraux accessoires (<1%) ne jouent qu’un rôle subordonné dans les
classifications : épidote, zircon, apatite, sphène, grenat, opaques (sulfures oxydes) ;
- les minéraux accidentels n’interviennent qu’exceptionnellement dans la
classification : tourmaline topaze, fluorine, andalousite etc….

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Les rapports d’abondance des minéraux permettent également de définir des


indices de classification. On distingue l’indice de coloration (M) qui est le rapport des
minéraux ferromagnésiens (sombres) sur la somme des minéraux ferromagnésiens
et quartzo-feldspathiques (clairs) : M (%) = min. femg / (min. femg + min.quartzo-
felds.)
Selon la valeur de M(%), on définit cinq groupes de roches :
- Les roches holomélanocrates > 90% (péridotites),
- Les roches mélanocrates 65 – 90% (roches basiques),
- Les roches mésocrates 35 – 65 % (roches intermédiaires),
- Les roches leucocrates 10 – 35 % (roches acides),
- Les roches hololeucocrates < 10 % (roches acides ou feldspathiques).

Remarques : classifications des roches ultrabasiques

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Remarques : classifications des roches plutoniques

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classifications des roches volcaniques

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Selon leur composition chimique

En fonction de la composition en silice (% SiO2) de la roche :


- les roches acides (SiO2> 63%) : cas des granites
- les roches intermédiaires (52%< SiO2< 63%) : cas des andésites
- les roches basiques (45%< SiO2<52% : cas des basaltes
- les roches ultrabasiques (SiO2<45%) : cas des péridotites

En fonction du rapport alumine/alcalins (en molécules), on peut définir


aluminosité ou l’alcalinité de la roche :
- per-alumineux Al/(Ca+Na+K)>1
- méta-alumineux Al/(Ca+Na+K)<1 ou Al/(K+Na)>1
- sub-alumineux Al/(K+Na)~1
- alcalin Al/ (K+Na) <1

Diagramme de composition chimique des roches en fonction de la nature des minéraux

Architecture et constitution des roches magmatiques


Les roches magmatiques possèdent des caractères spécifiques :
- à l’échelle du massif : le gisement,
- à l’échelle de l’affleurement : le débit,
- à l’échelle de l’échantillon : la structure,
- à l’échelle des minéraux : la texture ou la microstructure.

Le gisement

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Le mode de gisement définit l’organisation générale des ensembles de roches


magmatiques. Il dépend de la nature et du mode de refroidissement du magma. Si le
magma refroidit en profondeur on a la formation des roches plutoniques ou
hypovolcaniques à une profondeur un peu plus faible. Si le magma arrive à la
surface, on a des roches volcaniques. Dans ce cas, les roches forment des appareils
variés autour des points d’émission ou cratère.

Les gisements des roches magmatiques

- Les principaux types de gisements des roches plutoniques et hypovolcaniques

Elles se mettent en place en profondeur au sein des roches encaissantes et


n’apparaissent en surface qu’en faveur de l’érosion ou de la tectonique. Selon leur
relation avec l’encaissant, on distingue :
Les massifs concordants disposés parallèlement aux roches encaissantes
(sill, laccolites, lopolites). Ils ne déforment pas les roches encaissantes mais au
contraire vont imprimer un métamorphisme de contact.

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Les sills sont d’épaisseur et d’extension variables et sont alimentés par des
dykes. Les laccolites sont des massifs en forme de lentilles de plusieurs kms dont la
surface inférieure est horizontale et la surface supérieure est convexe et déforme les
roches encaissantes.

Coupe schématique d’une laccolite

Les lopolites sont des massifs en forme de cuvette plate dont les dimensions
peuvent être plurikilométriques

Coupe schématique d’une lapolite

Les massifs discordants recoupent les roches encaissantes (filon, dykes). Ils
impriment un métamorphisme de contact d’extension limitée

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Coupe schématique d’un dyke

Les batholites sont de grands massifs dont leur extension peut dépasser des
centaines voire des milliers de km2. Ils sont parfois composés de plusieurs massifs
coalescents de composition hétérogène et généralement de nature granitique. Ils
sont généralement concordants ou parfois discordants. Les batholites alimentent
souvent des massifs discordants de dimension plus limitée en forme de cheminée
appelée stock.

Coupe schématique d’un batholite

Le complexe annulaire est composé de roches plutoniques ou filoniennes dont


la géométrie donne une disposition en anneaux concentriques.

- Les principaux types de gisements des roches volcaniques

Quand le magma arrive à la surface, elle porte le nom de lave ou de coulée.


Au moment de sa formation en profondeur, le magma contient des éléments
volatils, majoritairement l’eau (80 à 90%), le dioxyde de carbone (jusqu’à 10%) et en
moindre quantité, de l’oxyde de soufre, de l’acide sulfurique, de l’acide
chlorhydrique…. .Lors de la remontée des magmas vers la surface il y a dépression,

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les bulles de gaz se forment et se dilatent ce qui explique bien les grandes vitesses
d’éjections atteintes lors des éruptions.
Si le magma a une faible viscosité, le gaz peut s’échapper facilement et il en
résulte une éruption non explosive. Si le magma a une forte viscosité, les gaz
rencontrent une résistance et ne peuvent pas s’échapper facilement et arrivée à la
surface, une éruption explosive se produit.
Donc en fonction de la quantité de gaz dissous et de la viscosité du magma,
on distingue des éruptions explosives et non explosives.

Les éruptions non explosives

Elles concernent les magmas basaltiques caractérisés par de faibles teneurs


en gaz et de faible viscosité. Ces caractères entrainent un déplacement progressif et
éloigné du point d’émission de la lave.
La lave s’écoule en faveur de fractures ou de failles (éruption fissurale). C’est
le cas du volcanisme cénozoïque du Sénégal (Dakar, Thiés).
Les éruptions sous-marines, sont observées dans les rifts médio océaniques.
Parfois des éruptions non explosives se produisent lorsque la viscosité du magma
est élevée, mais sa teneur en gaz est très faible. Dans ce cas, la lave s’empile sur la
cheminée et forme un dôme volcanique.

Les éruptions explosives

Elles sont caractéristiques des magmas de viscosité élevée et à teneurs


importantes en gaz. Elles concernent les magmas andésitiques et rhyolitiques. Dans
ces éruptions, le magma est pulvérisé en fragments de taille variables portés par les
jets des gaz. Ces éruptions sont violentes et ont un débit qui peut atteindre des
milliards de kg par seconde. Les explosions dues aux gaz vont pulvériser le magma
qui est projeté en l’air et cristalliser en donnant des pyroclastites (débris de feu) ou
Téphras.
Les projections volcaniques sont classées selon la taille des éléments
constitutifs (cf. classification).

Les blocs sont des fragments anguleux déjà solidifiés avant leur projection
hors du volcan,
Les bombes sont des lambeaux de laves solidifiés dans l’air après leur
projection.

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Les scories sont des fragments pyroclastiques riches en vésicules donnant à


la roche un aspect bulleux (pierre ponce).

Selon le type d’éruption, on peut distinguer :

- Eruptions pliniennes
Le mélange de cendres et de gaz volcaniques éjecté par le volcan est moins
dense que l’atmosphère, il monte en formant un panache convectif pouvant atteindre
30 km d’altitude. Il injecte des cendres et des gaz dans la haute atmosphère, ce qui
entraîne des répercussions climatiques importantes.

Eruptions à coulées pyroclastiques

- Le mélange éjecté est plus dense que l’atmosphère, il retombe sous l’effet
de son poids. Le mélange est essentiellement gazeux et s’écoule à grande vitesse et
à haute température sur les pentes du volcan. Ce sont les nuées ardentes.

Eruptions à nuées ardentes

- Fontaines de lave
Il s’agit d’une variante des deux types précédents pour les magmas peu
visqueux. Un jet de gaz projette les fragments de lave à quelques centaines de

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mètres d’altitude. Ces fragments sont gros et ne peuvent être entraînés à haute
altitude par le jet gazeux, ils retombent sur le sol pour former des coulées de laves.

- Eruptions phréatiques
Le magma réchauffe l’eau des nappes phréatiques et la vaporise, faisant
exploser la partie superficielle de l’édifice volcanique. Ces éruptions peuvent se
produire sans éruption de magma à la surface C’est le cas du volcanisme
quaternaire de Mamelles de Dakar.

Les édifices volcaniques (volcans)

En fonction du mécanisme d’éruption qui dépend de la température, de la


viscosité et de la composition chimique du magma, on distingue quatre types
d’édifices volcaniques dont leur morphologie est associée au type d’éruption
caractérisé par la prédominance de lave ou de gaz ou de produits solides.

Caractéristiques des principaux édifices volcaniques

Les volcans boucliers (type Hawaïen) sont formés par des écoulements
successifs de laves très fluides (basaltiques) édifiant des cônes à pentes faibles (2 à
10°) dont le diamètre peut atteindre 400 km. La vitesse d’écoulement de la lave peut
atteindre 40 à 60 km/h.
Les volcans mixtes ou strato-volcans (type strombolien) sont caractérisés par
des alternances de coulées (basaltes, andésites) et de pyroclastites (blocs, lapilli,
cendres). II y a alternance de phases effusives et de phases explosives et les pentes
du cône peuvent atteindre 10 à 35° (Les Mamelles). De petits cônes peuvent
apparaître sur les flancs du cône principal et sont alimentés par la même cheminée.
Ce petits cônes sont appelés cônes adventifs.

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Classification des types d’éruptions volcaniques

Détails d’un strato-volcan (Les Mamelles de Dakar)

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Les cônes de scories ou de cendres (type vulcanien) où les éruptions sont


essentiellement explosives avec des projections de magmas acides visqueux saturés
en gaz. Le cône est principalement constitué de pyroclastites.

Les dômes volcaniques ou cumulo-volcan sont formés par l’extrusion de


magmas visqueux acides ou intermédiaires (‘trachytes, rhyolites, phonolite) très
pauvres en gaz. La lave ne s’écoule pas mais s’empile et se solidifie au-dessus de la
cheminée volcanique. Les pyroclastites sont peu importantes et les extrusions sont
sous forme de dômes, d’aiguilles ou de pitons débités en prismes.

Coupe schématique d’un dôme volcanique

Autres structures et produits volcaniques

Les maars (exemple des Mamelles et Diack (Sénégal)

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Les étapes de formation d’une caldeira

Les sources chaudes, Geysers et fumerolles

Les fumerolles sont des émanations de gaz issues de fissures ou de trous


(évents) provenant d’un corps magmatique en profondeur ou de la vapeur produite
par une eau chaude souterraine. Elles renferment de la vapeur d’eau, du gaz
carbonique, de l’azote, du gaz sulfureux, de l’hydrogène, de l’oxyde de carbone, du
chlore…… Suivant la température, on distingue des fumerolles sèches, acides ou
alcalines.
Les fumerolles sèches ou anhydres possèdent une température élevée (500
à 1000°C) et sont riches en H2, SO2, et en composé chlorurés (HCl, NaCl, KCl….)
Elles ne contiennent pas de vapeurs d’eau.
Les fumerolles alcalines sont caractérisées par des températures entre 200 et
300°C et sont riches en ammonium chloruré.
Les fumerolles d’une température d’environ 100°C sont essentiellement
composées de vapeurs d’eau (90%) et sont riches en hydrogène sulfuré qui en se
décomposant donne des dépôts de soufre de couleur jaune. Ces fumerolles sont
appelées des solfatares.

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Les fumerolles de température inférieure à 100°C s’appellent mofettes, elles


sont composées principalement de gaz carbonique et sont souvent liées à des
sources thermales.
Les sources chaudes ou sources thermo-minérales sont des eaux chaudes
qui s’écoulent à la surface de la terre. Elles se forment lorsque les eaux de
ruissellement s’infiltrent en profondeur et atteignent des zones où elles s’échauffent
et remontent vers la surface par des failles.
Les geysers (mot islandais = jaillissement) sont des variétés de sources
chaudes qui émettent périodiquement de l’eau et de la vapeur sous pression. L’eau
est projetée en l’air et à des températures proches de 100°C (Islande).

Le débit

Le débit des roches plutoniques est très variable et lié à la structure des
roches, elle-même résultant des conditions de mise en place. On observe
généralement des diaclases dont la disposition résulte des conditions de
refroidissement (retrait thermique) ou des structures tectoniques.
L’altération utilise ces structures pour progresser conférant à la roche un débit
particulier en boules ou en pelures d’oignons (granites, dolérites).
Le débit des roches magmatique est presque toujours associé au
refroidissement de la roche.

-Débit en prismes

Il est fréquent dans des filons, où on peut observer des débits en prismes
(orgues) basaltiques et / ou des débits en plaquettes parallèles aux bordures
laminées. Ils sont fréquents dans le volcanisme en milieu continental.
Mécanismes à l’origine de la prismation : Ils se forment par rétraction de la
lave en fin de refroidissement. Il y a alors diminution de volume liée à la solidification
totale de la coulée. Les prismes sont verticaux ou horizontaux, parallèles ou
perpendiculaires à l’intrusion. Les prismes grossiers peuvent se débiter en dalles
(appelées « lauzes » en Auvergne).

Schéma de refroidissement d’une lave

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.
Refroidissement pour les basaltes ⇒ retrait thermique. On a des orgues volcaniques
qui résultent d’une contraction thermique par refroidissement. Les sections des
prismes sont généralement de forme hexagonale comme on peut le voir
sur une section perpendiculaire à l’axe des prismes. En général, plus le
refroidissement est lent et plus les prismes seront réguliers.

Vue d’ensemble des orgues volcaniques (Cap Manuel, Dakar)

Idéalement, on peut également observer une structuration plus complexe.


Dans ce cas trois systèmes de prismations superposés :

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 au sommet de la coulée : la fausse colonnade.


 au cœur de la coulée : l'entablement.
 à la base de la coulée : la vraie colonnade.
La présence et l'importance relative des divers systèmes, varie
considérablement d'une coulée à l'autre. Ainsi l'entablement peut
manquer totalement ou se développer sur les deux tiers de l'épaisseur
totale de la coulée.
Exemple : Volcanisme tertiaire de l’île aux Serpents ou de Diack
(Sénégal).

-Débit en coussin ou pillow lavas


Le débit en coussin (pillow lavas) est caractéristique d’un volcanisme
océanique (cortège ophiolitique).

Basaltes en pillow (vue d’ensemble)

Schéma de basaltes en pillow (cortex, matrice ou corps, pédoncule)


Section perpendiculaire à la direction de l’écoulement)

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La formation des laves en coussins est déterminée par le milieu de mise en


place aquatique. Le contact entre la lave à 1200°C et l’eau à 0°C provoque un
refroidissement rapide, la lave sur une faible épaisseur fige avec une texture
vitreuse, isolante, qui protège la lave qui continue à progresser à l'intérieur sans
déperdition de chaleur (pâte de dentifrice sortant de son tube). Les chocs thermiques
provoquent l'écaillage de la gaine vitreuse et forme sous les laves en coussins une
semelle pyroclastique.

Ainsi on distingue :
- Une semelle pyroclastique constituée par les éclats vitreux de la bordure figée
(brèches),
- Une bordure vitreuse et le centre du tube qui laisse écouler la lave. La bordure
figée présente de nombreuses fentes de retraits formées lors du refroidissement et
des vésicules de gaz qui donnent une indication sur la profondeur de mise en place

Notion de Polarité

Les pillow-lavas sont un indicateur précieux pour connaître la polarité des


séries volcaniques. Les laves lors de leur émission s'imbriquent les unes dans les
autres en formant des coussins caractéristiques dont la position du pédoncule
permet de déterminer rapidement si la série est normale ou inverse suite à des
mouvements tectoniques.

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Les Structures

Dans les roches plutoniques les structures sont variées et résultent des
conditions de mise en place. On distingue notamment :
- Les structures résultant de dépôt de minéraux (cumulat) dans la chambre
magmatique. Litage des cumulats magmatiques et ultramafiques, figures de
flux et de sédimentation etc. Elles sont caractéristiques des péridotites
- Les structures liées à l’interaction entre deux magmas soit par mélange soit
par immiscibilité magmatique (brèches magmatiques, enclaves microgrenues
mafiques), figures d’immiscibilités (vésicules…),
- Les structures résultant d’une déformation au cours de la mise en place et de
la cristallisation (orientation des minéraux encore appelée fabrique (linéaire ou
planaire) mise en évidence par l’anisotropie.

Dans les roches filoniennes, les structures sont généralement symétriques aux
épontes : répartition des enclaves, des minéraux des tailles etc…et caisson filonien.

Processus de formation d’un filon


Stade 1 : Une fracture verticale s'initie.
Stade 2 : Cette fissure verticale s'ouvre par écartement de ses bords, et du magma
circule dans la fissure.
Stade 3 : le magma cristallise rapidement au contact des parois froides de la fissure
et il en résulte une texture fine microgrenue. Vers le centre de la fissure, le magma
un peu plus différencié va cristalliser plus lentement et donner un faciès à texture
plus grossière grenue.

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Stade 4 : la fraction riche en fluides du magma cristallise au centre de la fracture


donnant ainsi des faciès à gros cristaux (pegmatites).
Ces processus sont assez comparables à des géodes que l’on rencontre dans
les processus hydrothermaux ou sédimentaires (gîtologie).
Dans les roches volcaniques les structures dépendent des mécanismes de
mise ne place.
- Les projections aériennes et émissions aériennes lors d’un volcanisme aérien :
brèches, tufs, cinérites, scories qui peuvent se mettre en place dans les mêmes
conditions que les roches sédimentaires d’où le nom de volcanosédimentaire.
- Les émissions sous-marines engendrent de faibles quantités de pyroclastites. Par
exemple des hyaloclastites ou des brèches de pillow qui sont issues d’une
fragmentation et d’un refroidissement rapide au contact de l’eau.
Les distinctions sont faites en fonction de divers critères : granulométrie des
dépôts pyroclastiques, abondances des vacuoles, consolidation ou non, importance
des processus sédimentaires….

Textures et Structures internes dans les plutons et les laves

La texture est l’organisation spatiale des cristaux dans une roche.

Les verres et les cristallites

Les magmas brutalement refroidies donnent des roches totalement ou


partiellement vitreuses. Ex. : l’obsidienne est une roche totalement vitreuse et
dépourvue de minéraux, elle est équivalente à un liquide magmatique.
Les verres naturels contiennent le plus souvent un petit nombre de cristaux
aciculaires, branchus de taille millimétrique appelés cristallites.
Les sphérolites sont constituées d’un ensemble de cristallites en disposition
radiaire fréquente dans les rhyolites. Ex. : Quartz en sphérolites
Dans les laves, le verre volcanique (mésostase) ne constitue qu’une phase
interstitielle entre ces microcristaux et des phénocristaux (visibles à l’œil nu).
Une roche aphanitique est une roche qui ne contient que des microcristaux.
Une roche est porphyrique si elle renferme des phénocristaux.

Les phénocristaux

Dans les roches macrocristallines, tous les cristaux sont visibles à l’œil nu. Les
pegmatites sont des roches qui peuvent renfermer des cristaux de plusieurs cm de
longueur. Ce sont des faciès de fin cristallisation qui sont générés par les phases
pneumatolitiques (riches en gaz).
Certaines roches plutoniques peuvent contenir des mégacristaux ce qui donne
à la roche une texture grenue porphyroïde.

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Structures dans les minéraux

Les micropegmatites :
Elles se forment quand les feldspaths alcalins et le quartz cristallisent en
même temps. Les plages de quartz sont disséminées dans le feldspath qui
représente 70% du volume total. Ces plages appartiennent au même ensemble
cristallin. Elles forment les granophyres.
Les micropegmatites apparaissent dans les interstices intercristallines.
Ex.: dolérites pegmatitiques du volcanisme quaternaire du Cap Vert.

Les exsolutions :

Elles traduisent une évolution postérieure à la cristallisation. Quand un


feldspath alcalin cristallise à une température supérieure à la température
d’exsolution correspondant à sa composition, il se forme d’abord une solution solide
homogène. Mais, une fois la cristallisation terminée et la température d’exsolution
atteinte, il se sépare en 2 phases distinctes.
Ex. Orthose perthitique dans un granite alcalin.
De la même manière, les pigeonites calciques stables à haute température, donnent
par exsolution un orthopyroxène associé à un clinopyroxène calcique.

Les zonations des minéraux

Plagioclases zonés

Les zonations ne concernent en général que les minéraux qui constituent des
solutions solides : plagioclases, péridots……

Les Syneusis : C’est l’accolement de cristaux dont les cœurs formés en des endroits
différents et dans des conditions différentes présentent des zonations non
superposables et se trouvent ensuite entourés d’enveloppes communes.

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Du courage !!!
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