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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO


ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
INSTITUT SUPERIEUR PEDAGOGIQUE DE LA GOMBE
« I.S.P./GOMBE »

NOTES DE COURS DE
PEDOLOGIE INTERTROPICALE
EN L2 GGE

C.T. Gilbert MBANGILWA ZONGWA

Année académique 2016-2017


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PLAN DU COURS

INTRODUCTION GENERALE : Notions de Rappel

- Définition et objet de la Pédologie


- Ses Divisions
- Pédogénèse (mécanisme et Facteurs)

CHAPITRE Ier : PEDOLOGIE INTERTROPICALE

A. Zone Intertropicale : Cadre Géographique


B. Les Sols dans la zone Intertropicale : caractéristiques générales

CHAPITRE II : DYNAMIQUE DES ELEMENTS MAJEURS DANS LES SOLS


TROPICAUX

Introduction

- Silice (SiO2)
- Aluminium (Al2O3)
- Fer (Fe2O3)
- Eléments basiques (Na, K, Ca, Mg)
- Matière Organique et Argiles

CHAPITRE III : PROFILS TYPES DES SOLS TROPICAUX

Introduction

- Sols à horizons concrétionnés


- Sols à horizons cuirassés
- Sols à Stone-Line

CHAPITRE IV : GRANDES FAMILLES DES SOLS TROPICAUX

- Sols Fersiallitiques
- Sols Ferrugineux
- Sols Ferrallitiques
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INTRODUCTION GENERALE

A. Définition et objet de la Pédologie

Du grec Pédo = Sol, Logos = Science, la Pédologie est la science de Sol.


Elle en étudie l’origine ou la genèse, les constituants, les propriétés et la classification.
C’est donc une science de la pédogenèse.

Pour un Pédologue, le sol est un corps organisé qui prend naissance,


évolue et se dégrade. C’est un milieu interface appartenant à la Pédosphère, siège des
interactions entre la lithosphère, l’atmosphère, l’hydrosphère et la biosphère.

DESSIN

- Pour besoin de description, de classification et de recherche diverses, la


Pédosphère est subdivisée en petites unités (Pseudo-individu) dont l’unité de
base est le Pédon ou colonne tridimensionnelle, grossièrement hexagonale,
s’étendant de la roche-mère géologique jusqu’à la surface. Sa section est de
l’ordre de 1 à 10 m2, sa Profondeur est de l’ordre de 0,5 à 2 m, c’est le plus
petit volume qu’on peut appeler « Sol » ;

- La Pédologie est une discipline nouvelle qui a vu le jour en Russie, à la fin du


XIXè Siècle sous la direction du Professeur russe DAKOUTCHAEV.

- Les études pédologiques proprement dites commencent vers les années 1925 –
1930 avec les travaux d’ERHAT et AGAFONOFF.
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1. DIVISIONS DE LA PEDOLOGIE

 En rapport avec son objectif, la Pédologie comporte 2 divisions fondamentales


suivantes :
o La Pédologie générale
Elle se rapporte à l’aspect statique et dynamique de la science de sol et
comprend : l’étude de la genèse, la description et la systématique des
sols.
o La Pédologie appliquée
Qui traite de l’utilisation agricole, sylvicole et horticole des sols. La
cartographie des sols est l’une des applications pratiques des résultats
des études pédologiques

B. LA PEDOGENE

- Le sol n’est pas un milieu inerte et stable. Il prend naissance et évolue sous
l’influence d’un certain nombre des facteurs du milieu. L’ensemble des
processus à la base de la genèse et de l’évolution des sols constituent LA
PEDOGENESE, tandis que l’ensemble des données du milieu susceptibles
d’influencer la Pédogénèse constitue LES FACTEURS PEDOGENETIQUES.
Les Processus Pédogénétiques sont des mécanismes fondamentaux susceptibles
d’être influencés par les facteurs Pédogénétiques.

1. FACTEURS PEDOGENETIQUES
a. Le Matériau Parental (P)

 Le Matériau parental ou roche-mère pédologique est une formation meuble à


partir de laquelle le sol prend naissance et évolue.
 Cette formation provient de diverses sources, il peut s’agir de :
o Matériaux autochtones : c’est-à-dire des formations qui résultent de
l’altération « In Situ » du substrat géologique, ce sont les Altérites ou
Régolites.
o Matériaux allochtones : c’est-à-dire matériaux entraînés par un agent de
transport avant la mise en dépôt, ainsi on parlera des Alluvions pour le
dépôt par les eaux courantes, de la moraine pour le dépôt du vent, des
éboulis pour le dépôt de gravités, de colluvions pour le dépôt du
ruissellement
o Le plus souvent, le matériau parental est constitué d’un mélange
d’éléments autochtones et d’éléments allochtones.
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o Il est également possible qu’un sol se forme au niveau des couches


superposées de matériaux d’origine diverses : les analyses
granulométriques permettant de détecter pareille situation.

b. Le Climat (C)

Il intervient par le rôle de la température et de l’humidité sur l’altération


de la roche et la biodégradation de la Matière organique fraiche.

 La température affecte la vitesse et le mode d’altération de la roche et la


biodégradation de la Matière Organique. Plus la température est élevée, plus
rapide et profonde est l’altération chimique de la roche, idem pour la
biodégradation de la Matière Organique.
 La pluviosité, elle conditionne le régime hydrique des sols sans eaux, la
Pédogenèse n’est pas possible. L’eau intervient également dans la dégradation
de sols par l’érosion de cette dernière. le vent joue un rôle important puisque
souvent à la base de l'érosion des sols.
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c. Facteurs biologiques

Ces facteurs couvrent l’influence de la faune, de la flore et de l’homme.

 La faune et la microfaune influencent la décomposition de la Matière


Organique et son incorporation à la fraction minérale ;
 La végétation constitue la principale source de la fraction organique des sols ;
 L’influence de l’homme sur la Pédogenèse revêt différentes formes, la
destruction de la végétation conduit à la dégradation de sols tandis que le
reboisement vise la conservation et l’amélioration des sols

d. Le Temps (t)

 Le temps est un facteur passif qui conditionne l’intensité de l’action des autres
facteurs. Si l’actions des autres facteurs ne se modifient pas, le temps fera qu’un
équilibre climat-végétation-sol s’établisse c’est le climax. Une telle évolution
est qualifiée de « Progressive » ;
 Souvent, cet équilibre est rompu par la modification d’un des 4 facteurs (ex. la
déforestation, variation climatiques…), le sol entame alors une évolution à
rebours appelée « évolution régressive » qui se manifeste par un décapage plus
ou moins profond des horizons formes précédemment (érosion) ou au contraire
par un dépôt de matériaux nouveaux (alluvion, colluvions) qui enterrent les sols
précédents.

Ces modifications des facteurs pédogénétiques au cours de temps


expliquent l’existence :

 Des paléosols : anciens sols plus ou moins rajeunis par l’érosion mais
présentant uniquement des caractères hérités des phases climatiques anciennes ;
 Des sols fossiles : sols anciens enfouis sous les dépôts plus ou moins récents ;
 Des sols polycycliques ou polygénétiques : sols qui montrent des caractères
hérités de plusieurs phases climatiques dont l’actuelle, chacune d’elles ayant
laissé son empreinte dans le profil.

En conclusion, le sol = f(P.C.r.b.t) équation de Jenny mettant en


évidence, les relations entre facteurs pédogénétiques.

2. PROCESSUS PEDOGENETIQUES

Evolution du matériau parental et de la matière organique fraiche en vol,


la différenciation de dernier en horizons génétiques sous l’influence des facteurs
pédogénétiques sont associés aux mécanismes suivants : addition-perte,
Transformation, Transfert
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a) Addition – Pertes

Au niveau du matériau parental, ce processus est mis en évidence par le


matériau allochtone ; ce dernier résulte d’un processus d’addition au point
d’accumulation de sédiments ; au point de départ par contre, c’est le processus de perte
qui est mis en jeu.

b) Transformations

En Pédogenèse, ces transformations constituent essentiellement en :

 Désagrégation physique de la roche qui reste liée aux processus tels que : la
thermoclastie, la cryoclastie et la bioclastie.
 Altération chimique de la roche, dont les principaux facteurs sont l’eau et la
température qui se présente sous différentes formes suivantes :

1° La Dissolution

C’est la mise en solution des éléments constitutifs d’une roche. La


dissolution se produit lorsque l’attraction exercée par l’eau sur les ions du composé
solide (minéral) l’emporte sur celle qui existe entre ces ions au sein de ce solide et qui
existe sa cohésion, plus l’énergie réticulaire correspondant aux forces d’attraction dans
le solide est importante, plus la solubilité de ce solide sera faible.

Les roches concernées par la dissolution sont le calcaire (CaCo 3) et les


évaporites notamment le sel gemme ou Nacl, l’anhydrite ou CaSO 4 sulfate de calcium,
le gypse CaSO4.2H2O ou sulfate de Calcium Hydraté.

2° L’Oxydo-réduction

 Ce processus affecte essentiellement le Fer qui, le plus souvent est présent dans
les Silicates sous forme F2+ (Fer bivalent). Dès que le milieu est suffisamment
oxygéné, le Fer s’oxyde et prend la forme Ferrique F3+ ;
 Les processus d’oxydo-réduction sont particulièrement importants dans les sols
Hydromorphes (engorgement temporaire ou permanent)
 Un engorgement temporaire se traduit par des colorations avec plages ocres et
plages grises (Pseudo-gley). L’anaérobie liée à l’engorgement favorise la
mobilisation du fer pour deux raisons :
o La pénurie de l’O2 crée un milieu réduction
F3+ insoluble--------- F2+ soluble et réduit
L’activité biologique minéralisatrice : ce qui provoque l’accumulation
des composés organiques solubles qui complexent le Fer.
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o Le fer ainsi complexé peut migrer latéralement et verticalement, il


précipite dès que le milieu s’oxyde
 Un engorgement permanent se traduit par des horizons complètement gris-
bleuâtre (gley) où le fer est totalement réduit et peut complètement disparaitre
par lessivage latéral (horizon décoloré)

3° Hydrolyse

 Processus qui consiste en l’attaque de la roche par l’eau chimiquement très


agressive à cause de la présence, l’état dissous, des éléments chimiques actifs
comme les acides organiques
 L’Hydrolyse peut être totale (complète) ou partielle. Elle est totale lorsque la
quasi-totalité des minéraux sont libérés et entrainés par lessivage. Dans pareille
situation, seule l’Aluminium se maintient dans le profil et cristallise en gibbsite
Al (OH) 3c’est l’Allitisation.
Généralement, elle correspond à l’Hydrolyse totale avec entrainement total de
la silice et des éléments basiques et précipitation sur place de l’Aluminium.
Ceci se traduit dans le paysage pas accumulation de la gibbsite et de la
Bochmite (minéraux alumineux)
 Elle est partielle, lorsqu’il y a libération des minéraux primaires et des bases
suivi du lessivage partiel de ces éléments. L’Aluminium présent dans le profil
peut se recombiner avec la partie de la silice restante pour former le cas, les
nouveaux minéraux argileux ; il peut s’agir de :
o Argiles Kaolitiques c’est-à-dire des Argiles de type 1/1. C’est la
Monosiallitisation qui correspond à l’Hydrolyse totale suivie de
l’élimination totale des bases et partielle de la silice ; en général, les
Argiles Kaonitiques sont marquées par l’absence ou par une forte
carence des éléments basiques ;
o Argiles du type 2/1 groupe smectite. C’est la Bisiallitisation qui
correspond à l’Hydrolyse suivie de lessivage Partiel de la silice et des
éléments basiques cas d’illite, montmorillonite et de vermiculite.
Ce sont des argiles marquées par la présence de la silice des éléments
basiques preuve de caractère moins agressif de l’Hydrolyse.
 L’Hydrolyse est contrôlée par les facteurs physico-chimiques du milieu :
o La température, plus elle est élevée, plus les réactions d’Hydrolyse sont
intensifiées et rapides ;
o Riche en cations et anions ;
o Le P.H
 L’Allitisation n’est possible que quand la concentration des solutions en silice
est suffisamment faible ;
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 Un drainage important et rapide favorise l’hydrolyse complète avec


précipitation de la gibbsite. Un drainage moyen favorise la monosiallitisation si
la teneur en base est faible. Un drainage lent qui augmente la concentration en
silice et en bases favorise la Bisiallitisation.
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CHAPITRE Ier : PEDOLOGIE INTERTROPICALE


A. LA ZONE INTERTROPICALE : CADRE GEOGRAPHIQUE

1. Situation géographique

La zone intertropicale se définit comme partie de la surface terrestre ou


bande de terres comprise entre les deux tropiques.

Elle s’étend au total 46°,55’ de latitude symétriquement de part et d’autre


de l’équateur. Cette zone est large de plus ou moins 5200 Km et couvre plus ou moins
200 millions Km2 soit 2/5 de la surface de terre.

2. Conditions climatiques

Elles sont en rapport avec la situation géographique de la zone. Traversée


par l’équateur et limitée au Nord et au Sud par les deux tropiques : la zone
intertropicale reçoit 2 fois par an et perpendiculairement les rayons solaires lorsque le
soleil est au Zénith de la région.

De cette situation, découlent les conséquences climatiques mises en


évidence par les conditions thermiques et pluviométriques bien particulières de la
région.

2.1. La chaleur tropicale

En général, la zone connait des températures élevées toute l’année, la


moyenne varie de 20° à 25° C, chiffres qui conviennent les disparités régionales
opposant les continents tropicaux généralement chauds aux océans avec leurs marges
suffisamment frais.

Dans cette zone, les amplitudes thermiques annuelles sont faibles,


inférieures à 10° C, alors que les amplitudes diurnes sont assez importantes, de l’ordre
de 10° à 15° C.

Les fortes chaleurs tropicales sont la conséquence immédiate du bilan


radiatif largement excédentaire enregistré dans la région : en effet, compte tenu de la
situation évoquée plus haut, la zone intertropicale reçoit plus d’énergie solaire qu’elle
n’en perde à cause de :

 La verticalité des rayons solaires toute l’année qui réduit fortement les pertes de
rayonnement solaire par réflexion ;
 Faiblesse de l’Albedo des étendues d’eau, de forêts et de savanes qui joue en
faveur de ce bilan ;
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 Importance de la nébulosité liée à une évaporation intense au niveau des


étendues précitées, ce qui réduit les pertes par rayonnement terrestre et fait que
l’atmosphère tropicale intervient à l’échauffement du milieu par effet de serre,
ce dernier est en plus renforcé par la teneur élevée de l’atmosphère tropicale en
CO2

La variabilité des amplitudes thermiques : faibles annuellement mais


importantes quotidiennement s’explique aussi bien par la verticalité du rayonnement
solaire, que par l’égalité des jours et des nuits.

2.2. Humidité et Pluviométrie en ZIT

Les fortes chaleurs enregistrées toute l’année dans la région ont comme
conséquence l’accroissement de la capacité hydrométrique de l’air.

De façon générale, l’air tropical est suffisamment saturé d’humidité, d’où


l’importance de la pluviosité dans la région. La Z.I.T représente les 2/5 des terres
émergées, mais reçoit près de 3/5 soit 60% du total pluviométrique mondial (Plus de
280.000 Km3).

C’est également dans cet ensemble régional qu’on trouve les zones
pluvieuses les plus étendues du globe (Indonésie-Amazonie) et surtout les records
absolus des précipitations (situation de Tcherapoundjie en Inde).

Au sein de ce vaste domaine, la diversité climatique n’est donc pas


d’ordre thermique les nuances proviennent surtout des différences enregistrées des
totaux annuels et des régimes des précipitations. Sur base de ce critère, les différents
types de climats intertropicaux sont les suivants :

a) Climats équatoriaux et Subéquatoriaux ou climats guinéens (Af)

Dans les régions proches de l’équateur, les moyennes thermiques


mensuelles oisellent entre 22° C et 28° C.

Les pluies sont abondantes et réparties sur toute l’année, les moyennes
annuelles sont de l’ordre de 1800 à plus de 2000 mm. La saison sèche est presque
absente ou très discrète. Elle s’exprime par un fléchissement des pluies de 1 à 2 mois
sans pour autant affecter l’humidité de sol.

Les deux maximums pluviométriques correspondent aux équinoxes, les


minimums aux solstices.
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Ce type de climat qualifié aussi de Guinéen et appartenant à la catégorie


de Af de Koppen, couvre la bande des terres comprise entre 6° N et 4° Sud. On le
rencontre en Afrique Occidentale et centrale, à la RDC notamment dans la cuvette
centrale.

En Amérique, ce climat correspond au bassin de l’Amazonie et de


Guindais ainsi qu’en Amérique centrale et en Indonésie.

b) Climats tropicaux humides (Aw)

Appelés également climats soudaniens. Ce type de climats se présente


comme des climats chauds à 2 saisons : saison pluvieuse de 8 à 9 mois et saison sèche
de 3 à 4 mois. Toutes les moyennes thermiques mensuelles restent supérieures à 18° C
et les amplitudes thermiques annuelles varient de 3 à 8° C.

Les moyennes pluviométriques varient de 800 à 1200 mm/an parfois


même de 1400 mm à 1800 mm. Les pluies restent concentrées en une saison. Les
climats soudaniens entourent les climats guinéens.

En Afrique, il caractérise une vaste zone couvrant les régions qui vont de
la Gambie au Soudan dans le Sud de la RDC, le Nord et le centre de l’Angola.

En Amérique on le rencontre à l’Ouest de l’Amérique centrale, au


Venezuela, dans le Matto grosso Brésilien et au Paraguay. Il est absent en Asie où il
est remplacé par le climat des moussons.

c) Les climats tropicaux secs ou climats sahéliens (Bsh)

Ce sont les climats des marges désertiques couvrant les régions qui
s’étendent entre 20° et 35° de latitude en moyenne.

Les températures moyennes annuelles y restent supérieures à 18° C. A ce


niveau, les hivers thermiques ne sont pas encore nets mais les amplitudes saisonnières
deviennent nettement importantes (15° à 20° C)

L’air devient très sec puisque l’humidité relative est inférieure à 60%. La
Nébulosité est faible et ne dépasse pas 2/10, l’insolation moyenne devient supérieure à
10 heures/jour.

L’importance de cette insolation, ainsi que celle du rayonnement terrestre


nocturne expliquent l’amplitude thermique diurne également importante (0° à 50°)
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Le total annuel des précipitations est fort modeste, souvent inférieur à


200 mm ou varie de 500 à 600 mm. Des variétés régionales s’observent dans cette
zone :

 Le domaine saharien à nuance aride reçoit 100 à 150 mm ;


 Les marges intertropicales du désert jouissent du climat sahélien avec des
températures supérieures à 18° C et des précipitations variant de 100 à 200
mm ;
 La marge désertique saharienne du côté des latitudes moyennes avec des
températures moyennes voisines de 20° C et des amplitudes saisonnières
moyennes de 10° à 15° C.

3. LES FORMATIONS VEGETALES

Elles correspondent à la répartition des zones climatiques et comprennent


des variétés suivantes :

a) Forêt Equatoriale

Elle couvre sur l’ensemble de la région intertropicale, la zone à cheval


sur l’équateur, c’est-à-dire celle qui enregistre les moyennes thermiques annuelles
supérieures à 20° C et une pluviosité annuelle supérieure à 1500 mm.

Dans ce domaine en général chaud, l’eau est également abondante toute


l’année. D’où Luxuriance de la forêt celle-ci est pour la même raison qualifié
d’hygrophile, d’ombrophile et de sempervirente.

Cette puissante construction végétale constitue une source continue de la


matière organique enregistrée à la surface du sol, puisque le rythme métabolique reste
indépendant des saisons.

En plus, cette alimentation continue en matière organique, le substrat


pédologique bénéficie également d’une humidité presque constante, les sols y sont
donc constamment humides et très fragiles.

b) Forêt Claire et Savane

Dès la moindre modification des conditions écologiques propres à son


développement, la forêt équatoriale disparait pour faire place à d’autres formations
végétales. Ainsi, dès que la pluviosité devient inférieure à 1300 mm/an, le nombre des
mois secs (recevant moins de 50 mm) dépasse 3 mois et l’H.R devient inférieure à
80%, la forêt dense cède la place à la forêt claire. Celle-ci est caractérisée par :

 Sa physionomie avec la state arborée nettement prédominant ;


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 Son rythme métabolique saisonnier très marqué par l’aspect verdoyant et


Luxuriant de la saison de pluies et un passage désolé avec des arbres dépourvus
de leurs feuillages en saison sèche, pendant la même saison, le sol affleure à nu
ou se couvre d’une litière d’herbes jaunes ;
 L’intensification de la saison sèche conduit à la mise en place de la SAVANE :
formation végétale essentiellement constituée des graminées. Selon les
conditions du milieu, la savane est soit arborée ou purement herbeuse.
Dans l’ensemble, la végétation de la savane est Xérophile et également adaptée
aux conditions édaphiques ou anthropiques
 Sur le plan de l’humidité, en domaine de la forêt claire et de la savane, le
régime hydrique de sol reste calqué sur celui des précipitations : pendant la
saison des pluies, les abondantes averses alimentent les altérites et les nappes
phréatiques. En saison sèche par contre, l’absence des pluies ainsi que
l’importance de l’évaporation réduisent fortement l’humidité de sol et
entrainent la baisse des niveaux de nappes phréatiques.
Dans ces milieux, la réduction du couvert végétal entraine également le
ruissellement dont l’importance peut dépendre en partie de la présence de
l’horizon compact près de surface.

c) Végétation tropicale sahélienne

Les régions à climat sahélien sont en général couvertes des formations


végétales adaptées à l’aridité, ce sont les STEPPES ou BROUSSES à épineux, à
Succulent, à Acacias ou à Baobab.

Il s’agit des formations essentiellement herbacées, très ouvertes


constituées des espèces épineuses et souvent disposées en touffes séparées par des
plaques des sols nus ou d’affleurement rocheux

Les strates arbustives comprennent des arbustes à petite taille, à port en


parasol, aux troncs avec nombreux nœuds et aux rameaux à épineux

Compte tenu de leur physionomie, les brousses ou steppes sahéliennes


déterminent les conditions thermiques et hydriques particulières du substrat
pédologique : le pédoclimat de ces milieux reste marqué par le régime de températures
et des précipitations assez particulier, d’où une pédogenèse très particulière.

4. STRUCTURE ET GEOLOGIE DE LA Z.I.T.

En général, dans son ensemble, la zone intertropicale est dominée sur les
¾ de son étendue par une structure géologique pratiquement identique « LE
SYSTEME DE GONDWANA ».
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D’après la théorie de la dérive des continents, les continents actuels


correspondraient aux éléments épars qui résulteraient de la fragmentation du continent
de Gondwana suivi de la dérive de ces éléments avec ouverture de 2 bassins
océaniques notamment le bassin atlantique et le bassin de l’océan Indien. Ce qui
explique l’analogie structurale de ces régions.

Cet ensemble régional comporte globalement les unités structurales


suivantes :

 Un vieux socle ;
 Une épaisse couverture détritique ;
 Divers accidents tectoniques.

 Le vieux socle tropical

Il compte parmi les plus vieux terrains du monde puisque il date du


précambrien (± 570 millions d’années). A cause de cette ancienneté, ces terrains ont
été fortement métamorphosés et rendus beaucoup plus rigides.

Leur lithologie comprend ainsi des roches cristallines éruptiques et


métamorphiques acides et basiques. Ce socle moins pourvu de calcaire est
essentiellement siliceux.

Ces roches cristallines fortement en zone intertropicale, des étendues


planes dominées çà et là par des reliefs isolés « les Inselbergs ». Ceux-ci
correspondent aux pointements des roches dures ayant résisté à l’altération.

 La couverture détritique

Emergés depuis longtemps, aplanis par des érosions très violentes, ces
socles se sont fossilisés sous leurs propres débris. Cette épaisse couverture est
essentiellement détritique et quartzeuse, il s’agit des grès et conglomérats variés d’âge
allant du carbonifère supérieure à l’Eocène.

C’est le cas des formations de KARRO, des formations de Kalahari et


des dépôts quartenaires qui couvrent les plateaux et parfois les fonds des cuvettes.

 Les accidents Tectoniques

Au tertiaire, diverses contraintes tectoniques ont imposé à ces ensembles


structuraux, des déformations de 2 ordres :

 Déformation à grand rayon de courbure à la base de vastes cuvettes


continentales correspondant aux vastes zones de subsidence au sein desquelles
se sont accumulés d’importants dépôts sédimentaires.
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 Déformations cassantes donnant lieu aux grabens et horst observables à la


frontière orientale de la RDC

B. LES SOLS DANS LA REGION INTERTROPICALE

CARACTERISTIQUES GENERALES

Dans toutes les classifications des sols du monde, les sols des régions
intertropicales sont généralement classés dans la catégorie des sols riches en oxydes de
Fer (Fe2O3) et d’Aluminium (Al2O3) ou en sesquioxydes de Fe et d’Al

Dans leur majorité, ces sols présentent des caractéristiques suivantes :

1° Une coloration très vive, ce sont en général, des sols rouges à ocre à cause de
l’abondance des sesquioxydes de Fer. Ceci tient à la fois au substrat géologique
local et surtout aux conditions bioclimatiques de la zone ;

2° Pauvreté en éléments nutritifs notamment Na, K, Ca, P, Mg etc… la carence en ces


éléments explique la faible fertilité de ces sols

3° Une altération très intense se traduisant par une décomposition très poussée des
minéraux primaires. Ces derniers étant réduits à leurs composants élémentaires

Ex : Le Feldspath--------------K, Na, Fe, Al, Si

Biotite-----------------Si, Al, Fe, K

4° Généralement les profils de ces sols présentent presque toujours un horizon durci
suite à la concentration, la cristallisation et à l’induration des sesquioxydes. C’est
l’ Horizon cuirassé.

5° Les sols Tropicaux sont en général, des sols profonds c’es-à-dire, des sols très épais
(1 à 2 m d’épaisseur). Cette épaisseur est également la conséquence de l’altération
intense qui affecte les altérites au dépend de laquelle, ces sols se forment.

6° Autres conséquences de cette altération intense suivie de lessivage aussi intense :

 Les sols tropicaux sont en général des sols acides puisque à PH acide ;
 Ces sols sont également riches en Argile Kaolinitique (argile du type 1/1), ils
sont de ce fait, caractérisés par une capacité d’échange cationique (C.E.C) très
faible d’où leur pauvreté en éléments nutritifs des végétaux.

7° Enfin, les sols tropicaux sont aussi caractérisés par une pauvreté en humus et ceci
malgré l’importance de l’apport de la matière organique fraiche en milieu forestier.
Cette situation s’explique par :
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 Une biodégradation très rapide de la Matière Organique fraiche, le milieu étant


biologiquement très actif
 Les actions anthropiques défavorables au maintien de l’Humus. Cas des feux de
brousse, conséquences de feu de brousse en Pédologie :
o Destruction de la Matière Organique et l’Humus en particulier ;
o Destruction des microorganismes responsables de la dégradation de la
M.O ;
o Ils sont à la base de la cristallisation des argiles réduisant ainsi leur
C.E.C (Capacité d’échange cationique)

8° Conséquence de tout ceci, les sols tropicaux sont parmi les filus fragiles du monde
puisque se dégradent facilement en perdant par lessivage une bonne partie de leurs
éléments chimiques et aussi leurs propriétés physico-chimiques. Ceci justifie la
pratique de jachère par les anciens.
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CHAPITRE II : DYNAMIQUE DES ELEMENTS MAJEURS DANS LES


SOLS TROPICAUX
I. ELEMENTS MAJEURS

On appelle éléments majeurs, les principaux constituants des sols que


sont : Al, Fe, Si, Mn et les bases notamment : K, Ca, Na, Mg, P.

Ces éléments constituent l’essentiel de la fraction minérale issue de


l’altération du matériau parental du sol. Ils témoignent ainsi de l’impact du socle
précambrien sur les sols tropicaux. Socle dont la lithologie est essentiellement
constitué des roches acides et basiques notamment des éruptions, métamorphiques et
sédimentaires.

Dans n’importe quel type de sol, ces éléments sont pratiquement


omniprésents bien qu’à proportion variable suivant l’environnement. La
recombinaison de certains d’entre eux donne lieu à des minéraux de néoformation,
comme les argiles qui naissent de la combinaison d’Al+Si.

Dans le cas particulier des sols tropicaux, la prédominance de 2 éléments


le Fe et l’Al confère à ces sols la couleur rouge, la présence de ces éléments sous
forme de concrétions ou gravillons permet l’évolution de ces derniers vers le
cuirassement.

Les éléments alcalins et alcalino-terreux (Mg, Ca, K, Na) également


présents dans ces sols constituent la fertilité de ces derniers. Ce sont ces éléments qui
confèrent aux sols leurs potentialités fertilisantes. Cependant ces éléments restent très
sensibles au lessivage d’où la fragilité de ces sols.

II. DYNAMIQUE DES ELEMENTS MAJEURS DANS CES SOLS

Cette dynamique consiste en un ensemble du processus qui contrôle la


différenciation des sols en horizons éluviaux et illuviaux et leur distribution dans le
paysage.

Elle implique la mobilisation, le transfert et l’immobilisation de certains


éléments dans le profil. Les éléments dont la migration présente le plus d’intérêt en
pédogenèse sont la silice, l’aluminium, le Fer, les éléments basiques notamment le Mg,
K, Ca, Na, la matière organique et les argiles.

a) LA SILICE (SiO2)

Dans le matériau parental, la silice existe sous forme libre c’est-à-dire la


forme cristallisée (le quartz), soit sous forme amorphe (opale), soit enfin sous forme
19

combinée, c’est-à-dire engagé dans des structures cristallographiques des silicates


(silice des silicates)

Lors de l’altération de la roche-mère, la silice est libérée sous forme de


monomère ou d’acide mono silicique (SiO4H4) soluble, donc suffisamment mobile.

Cette mobilité est fonction de :

 la nature de minéraux silicates notamment leur degré de cristallinité : la


solubilité décroit avec la cristallinité, le quartz est moins soluble que l’opale ;
 la température, plus la température est élevée plus la silice se dissout, la
solubilité moyenne est de l’ordre de 120 à 140 mg/l à 25°C. en milieu
intertropical chaud, la silice est donc suffisamment soluble. Cependant son
élimination du profil est limitée par la néoformation des argiles.

C’est donc sous forme soluble (monosilicique) que la silice migre dans le
profil et intervient dans la pédogenèse. Selon les conditions du milieu, cas des milieux
suffisamment confinés, c’est-à-dire à drainage modéré, la silice est absorbée par l’Al
pour donner des argiles 2/1

Par contre, un milieu marqué par l’absence d’Al c’est-à-dire où la silice ne trouve pas
des partenaires, la silice cristallise sous forme de Quartz

b) L’ALMINIUM (Al2O3)

Elément relativement stable, sa solubilité dépend étroitement du PH du


milieu, en effet Al203 est soluble pour les PH acides 3 – 4 et pour les PH basique 9 –
10, par contre, il est insoluble pour les PH Neutre et précipite sous forme
d’Hydroxydes d’Al ou GIBBSITE (Al(OH)3

 Les ions Al3+ existent donc au PH acides et basiques marquant la mobilité de


l’Al
 Cette mobilité est limitée à cause de rôle que cation de liaison Al joue entre
l’argile et les composés humiques ainsi que sa présence dans les espaces inter
foliaires de certaines argiles notamment la vermiculite
 Du point de vue pédogénétique et dans la nature en général, les PH de 3 – 4 et
ceux supérieurs à 9 sont très rares surtout en intertropical.
 En dehors de ces milieux, l’Al tombe dans les PH d’insolubilité précipite et
cristallise seul sous forme de GIBBISTE, il devient par conséquent très stable.
 La seule possibilité de migration de l’Al qui reste est son intervention dans la
formation des complexes organométalliques « Les Chélates » et le processus
responsable de cette formation est la Chéluviation. En général, les chélates sont
facilement solubles et se dégradent abandonnant des oxydes insolubles de Fe et
Al.
20

En conclusion, l’Aluminium et la silice sont des éléments qui entrent


dans la genèse des argiles. C’est l’abondance de ces 2 éléments dans un milieu qui va
déterminer :

 La quantité des argiles formées ;


 La nature des minéraux argileux néoformés. A l’abondance de ces éléments
s’ajoutent également les conditions écologiques de ces éléments les climats.

Dans les régions tropicales, l’abondance des précipitations entraine un


drainage important, ce qui provoque un lessivage important de la silice et des bases
avec conséquence pédogénétique, prédominance des argiles Kaolinitiques

Au niveau local, on peut observer une distribution de profil pédologique


en fonction de la Topographie :

 Les sommets de collines ou les parties de terrain en relief semble


particulièrement riche en Al cristallisé sous forme de Gibbsite ;
 Le milieu de versant par où passe ou transite le SiO 44- c’est-à-dire la silice
soluble en provenance du relief, présente un profil riche en Kaolinite càd en
argile pauvre en silice
 Par contre, dans le bas fond où sont piégés la silice et l’Al entrainées par
lessivage (Al étant entrainé sous forme de chélates), il y a formation des
argiles riches en silice, cas de montruorillonite

C’est ainsi qu’on parlera de profil gibbsitique, profil (Kaolinitique et


profil montmollinitique selon le profil au niveau de la topographie.

DESSIN

c) Le Fer (Fe2O3)

En milieu pédogénétique, le Fer provient essentiellement de l’altération


des minéraux ferro-magnésiens (Biotite, Amphibole et Pyroxène).

La solubilité du fer dépend essentiellement des conditions du milieu :


21

 La forme ionique est pratiquement inexistant en milieu aéré où elle évolue très
vite vers les formes oxydées stables par contre, en milieu réducteur (à forte
hydromorphie) le fer ferreux (Fe2+) est très mobile et migre facilement.
Cependant comme pour Aluminium, cette mobilité est également réduite à
cause du rôle de cation de liaison que le fer joue entre les argiles et l’humus
 Le fer trivalent F3+ forme des complexes argiles-fer-humus très stables, cette
évolution est appelée BRUNIFICATION
 Le principal mode de migration de fer se produit sous forme de complexes
organométalliques ou chélates

La migration des sesquioxydes est donc une caractéristique marquante


des sols tropicaux. Dans cette dynamique, l’accumulation est soit relative soit absolue
par immobilisation de ces éléments lessivés du haut des profils au niveau de la vallée.
Ce qui conduit à la formation des horizons cuirassés ou concrétionnés des sols.

Les cations basiques (Na+, K+, Mg++, Ca++)

En général, ces éléments migrent dans les sols sous forme ionique donc
solubles suivant le processus de LUXIVIATION

1. Eléments Alcalins Na+ et K+

 Très mobile en milieu bien drainé, l’ion Na+ est facilement éliminé du profil par
lessivage, d’où sa rareté dans la plupart des sols des régions tropicales ;
 En milieu aride à semi-aride, l’ion Na peut constituer un élément important du
complexe absorbant, l’augmentation de la salinité (par évaporation intense ou
pas irrigation avec les eaux jaunâtre) est un facteur qui favorise l’adsorption de
Na+. C’est le phénomène d’alcalinisation, processus qui consiste en une dilution
de la solution entrainant l a baisse de teneur en sel neutre et la concentration
relative des sels alcalins tels que le carbonate de sodium ;
 Dans les mêmes régions, l’intense évaporation peut entrainer des remontées
capillaires à la base de la formation des croutes salines à la surface du sol.

L’ion K, il est également très mobile et facilement éliminé par lessivage.


Mais sa mobilité est quelque fois très limitée lorsqu’il est fixé dans les espaces inter
feuillets de certaines argiles ex : la vermiculite

Cependant, une intense hydrolyse entraine le départ par lessivage des


ions K des espaces inter feuillets et de son remplacement par les ions Mg ++ et Ca++

Les ions Alcalino-Terreux Mg++ et Ca++


22

Ces deux ions sont également très sensibles à l’hydrolyse d’où leur
mobilité et leur élimination facile par lessivage. L’ion Mg++ bien que très soluble et
très mobile ne disparait pas totalement du milieu d’altération puisque souvent ils
s’insèrent dans les structures cristallographiques de certaines argiles cas de chlorites.

L’Ion Ca++ est également une cation du complexe absorbant sa présence


souvent abondante dans certains sols est due au fait qu’il est souvent retenu très
fortement par les colloïdes électronégatifs (argiles et humus) avec lesquels ils forment
les agrégats des sols. Les Ions Ca++ sont donc les agents de floculation des sols.

d) La Matière Organique

En milieu pédologique, la matière organique est généralement affectée


par 2 types de migrations : migration chimique et mécanique.

 Migration chimique

Elle se limite essentiellement aux acides organiques, issus de


l’humification de la matière organique et ayant un pouvoir complexant élevé vis-à-vis
des cations métalliques tels que F3+ et Al3+. Une fois les complexes
organométalliques ou chélates formés, ils peuvent alors migrer dans le profil puisque
suffisamment mobiles. Cependant, deux causes peuvent entrainer leur immobilisation,
il s’agit d’une part de la dégradation de ces chélates par l’action des micro-organismes
qui continuent la minéralisation de ces acides organiques, d’autre part, par la poursuite
de l’alimentation des molécules organiques en cations métalliques provenant de
l’altération des éléments minéraux au cours du transfert.

Autre possibilité d’insolubilisation des molécules organiques amoniques


est leur adsorption sur les argiles et les oxyhydroxydes, ces éléments étant stables
immobilisent également la matière organique dans le profil.

 Migration mécanique

Ce type de migration est rendu possible par l’activité de la faune


souterraine (les lombrics par exemple) et le développement des racines qui entraine
aussi l’incorporation des matières organiques aux horizons de profondeur

Dans l’ensemble, la dynamique de la matière organique dans le sol


aboutit à la mise en place de l’horizon Bh au niveau du profil et intervient également à
la genèse des horizons Bs.
23

e) Les Argiles

La formation de l’horizon (Bt) enrichi en argile et d’un horizon E


appauvri en cet élément, résulte généralement d’un transfert mécanique des particules
fines par les eaux de gravité.

Cette migration des argiles dans le profil se fait au travers des pores
moyens et grossiers, des fissures, des fentes de retraits, des clivages entre éléments
structuraux, des canaux d’origine biologique (faunes, racines).

Le dépôt des argiles ainsi entrainées peut résulter des 2 causes :

 Causes physique : les horizons profonds sont souvent assez denses et la


macroporosité y est réduite, ce qui entraine un ralentissement de l’eau
d’infiltration, les argiles se déposent alors à la surface des unités structurales
(les agrégats) lorsque l’eau de gravité y pénètre et s’immobilise donnant ainsi
naissance à des revêtements caractéristiques : LES ARGILLANCES à la base
de la genèse de l’horizon argilique (Bt)
 Cause chimique : les argiles dispersées en mouvement peuvent s’arrêter à un
niveau du profil (où les conditions physico-chimique provoquent leur
floculation (cas du contact argile et carbonate de calcium)
24

CHAPITRE III : PROFIL PEDOLOGIQUE DES SOLS TROPICAUX


1. GENERALITES

Les différents éléments pédogénétiques examinés au chapitre précédent se disposent


différemment dans le profil des sols, soit qu’ils sont dispersés à travers le profil, soit
qu’ils se concentrent à certains niveaux de celui-ci. Il en résulte, une différenciation
dans le sol des niveaux de couleur, de texture, de structure et de consistance variables
appelés « HORIZON ». L’ensemble d’horizons d’un sol constitue « SON PROFIL ».

2. PROFIL TYPE DES SOLS TROPICAUX

En général, la diversité de milieu pédologique tropical complique la conception d’un


profil caractéristique des sols tropicaux, il y a autant des profils qu’il y a des familles
des sols tropicaux, le matériau parental et même la topographie introduisent d’autres
éléments de cette divergence.

Cependant, l’omniprésence de certains éléments structuraux a conduit à la conception


de profils mettant en évidence 3 types des sols tropicaux à savoir :

 Sols tropicaux à horizons concrétionnés ;


 Sols tropicaux à horizons cuirassés ;
 Sols tropicaux à stone-line.

A) Sols tropicaux à horizons concrétionnés

Les horizons concrétionnés sont généralement proches de la surface de sol et leur


épaisseur dépasse rarement 2 m. il s’agit d’horizon où se trouvent en mélange des
matériaux terreux et des matériaux indurés de formes diverses mais en général,
arrondis et de dimensions moyennes de 1 à 2 cm.

Ces concrétions sont de deux types :

 Concrétions vraies, formées du dépôt successifs de films de sesquioxydes, le


plus souvent ferrugineux, autour d’un nucleus généralement un grain de quartz
 Fausses concrétions constituées des débris des roches altérées imprégnées des
solutions ferrugineuses.

Les premières se développent au niveau des horizons proches de la surface, les


secondes, plus en profondeur parfois même sous un véritable niveau cuirassé.

B) Sols tropicaux à horizons cuirassés

En intertropical, le cuirassement est le résultat de la dynamique des sesquioxydes dans


le sol.
25

Cette dynamique marquée par une accumulation relative ou absolue de ces éléments a
comme conséquence l’apparition, au niveau du profil des sols de l’horizon éluvial (A)
et de l’horizon illuvial (B) susceptible d’évoluer en horizon cuirassé par induration des
éléments accumulés.

Outre ce mode d’enrichissement des horizons par lessivage vertical en oblique, les
horizons sont également réalisés dans certaines conditions par des remontées
capillaires liées à une intense évaporation des régions arides à semi-arides et aux
fluctuations des nappes phréatiques dues aux régimes hydriques locaux.

Ce dernier mode d’enrichissement concerne le fer mobilisable à l’état ferreux, on parle


alors d’horizons cuirassés dans le cas où l’induration des sesquioxydes est généralisée
au niveau de ces couches des sols.

Généralement, les horizons indurés plus ou moins continus sont également de 2 types :

 Il peut s’agir de la transformation par pseudo morphose d’une roche en voie


d’altération. La structure est alors formée par des fins cristaux de gibbsite qui
moulent la forme de certains minéraux originels (plagioclase) ;
 Des imprégnations ferrugineuses et des néo synthèses kaolinitiques colmatent
plus ou moins cet horizon qui se développe au contact de la roche-mère, donc
à grande profondeur.

Evolution des horizons d’accumulation (Bs)

Les sesquioxydes accumulés au niveau de l’horizon B sont à la base de l’apparition de


niveau induré. Ce phénomène est la conséquence du mécanisme de développement des
microstructures de ces horizons et leur induration.

a) Développement des microstructures

Les sols latéritiques se caractérisent par un modèle structural terreux. Les éléments fins
qui les constituent s’organisent en édifice structural poreux, de structure spongieuse,
de couleur généralement rouge vive.

Ces aspects facilitent les mécanismes de migration et de ségrégation des constituants


majeurs.

b) Induration des horizons


26

L’induration des sols latéritiques est essentiellement liée à l’évolution des


sesquioxydes qui les constituent. Ces derniers, en s’immobilisant dans le matériau
textural originel, remplissent les 3 rôles suivants :

 Ils cimentent les particules texturales ;


 Ils imprègnent les formations en place ;
 Ils se concentrent et se concrétionnent.

La cimentation se réalise le plus souvent dans les éléments grossiers (0>2µ) tels que
sable, graviers, cailloux ou matériau secondaire comme le pseudo-sable, concrétions,
gravillons, blocs d’anciennes cuirasses.

L’imprégnation se produit dans un matériau à texture moyenne ou fine (limon, sable


grossier, sable argileux, argile sableuse). L’imprégnation est ± diffuse et suit les lignes
de moindre résistance où l’eau peut circuler.

Les constituants des cuirasses

Ils ont un rôle important dans la formation des horizons indurés, les plus fréquemment
rencontrés sont :

a) Le Fer

Il se présente généralement sous forme d’hydroxyde (Fe2(OH)3 et d’oxyde (Fe2O3)

 La goethite & Fe2O3H2O ou FeO(OH) fréquent dans les cuirasses, très souvent
les agrégats cryptocristallins retiennent de l’eau en quantité variable et donne
des produits rouges (la limonite)
 Lépidocrocite y Fe2O3H2O ou FeO(OH) est un monohydrate qui se présente
sous forme des cristaux extrêmement petits
 La magnétite Fe3O4 minéral résiduel de cuirasse
 Hématite Fe2O3 présent sous forme des lamelles, grenue ou pulvésulente.

b) L’Aluminium

Hydroxydes d’aluminium :

 Gibbsite Al2O3 3H2O, présent dans les cuirasses sous forme des lamelles
homogènes de petite dimension
 Bohemite Al2O3H2O ou AlO(OH)
 Diaspore Al2O3H2O
 Corindon Al2O3

c) Les oxydes auxiliaires


27

 Oxydes de titane TiO2. Oxyde de manganèse ou rutile.

C) Sols tropicaux à stone line

Par rapport à la définition génétique des horizons, le profil des sols tropicaux présente
une autre particularité qui les distingue des sols du reste du monde : il s’agit des sols à
horizons de stone-line faisant ainsi des sols tropicaux, les sols à 3 niveaux :

1) Le niveau de terrains ou sols de couverture à granulométrie fine et assez


perméable à la partie supérieure
2) Le niveau de stone-line ou nappe de gravats. Il s’agit d’un horizon à forte
proportion d’éléments grossiers de nature et de taille variables. Ces éléments
comportent des débris des roches résistant à l’altération notamment des quartz
filonien et de quartzite de taille décimétrique parfois à émoussé accusé, ils
compactent également des modules soit des oxydes métalliques, des modules
essentiellement de goethite et d’hématite et même de gibbsite.
3) Le niveau de substrat altéré. Cette structure fait qu’en intertropical, ce qu’on
appelle horizon dans un profil de sol n’a pas toujours le sens génétique du
terme, car les matériaux constitutifs de profil des sols tropicaux ont des origines
autres que le processus normal de formation des horizons

PROFIL DE SOL

DESSINS

DESSINS

DESSINS

DESSINS

DESSINS
28

LA STONE LINE

1. Généralités

La Stone-line ou nappes de gravats sont des horizons à forte proportion d’éléments


grossiers, résistants à l’altération, de nature et de taille variable.

On l’observe au niveau des parois des fosses pédologiques des tranchées des routes ou
des carrières. Elles sont généralement parallèles à la surface topographique ou de tracé
sinueux et irrégulier.

La Stone-line constitue un horizon situé entre l’horizon meuble inférieur issue de


l’altération sur place du substrat rocheux et l’horizon supérieur, meuble, de
granulométrie fine, perméable et à argile kaolinitique.

2. Origine de la Stone-line

Nombreuses hypothèses ont été émises sur l’origine de la stone-line. De façon


générale, pour certains auteurs, la stone-line serait d’origine allochtone, pour d’autres,
elle serait d’origine autochtone.

a) Origine allochtone ou la mise en place successive d’horizon par transport


latéral. Pour les tenants de cette hypothèse, la mise en place de la stone-line se
ferait en 2 temps :
a. 1ère phase : Production et épandage par ruissellement des matériaux
grossiers ;
b. 2ième phase : enfouissement de ces épandages sans matériaux plus fins par
altération chimique et biologique.

Dans ce contexte, la 1ère phase serait consécutive à des modifications climatiques se


soldant par une phase de rhexistasie qui se traduirait par la production et étalement des
matériaux grossiers suivi de l’exportation des fins. Ceci correspondrait concrètement à
la période sèche avec réduction du couvert végétal (Cfr. DE HEINZELIN 1952).

A cette phase succède la seconde essentiellement biostasique, il s’agit de la période


humide marquée par une altération chimique et biochimique produisant d’importante
quantité d’éléments fins assurant la couverture de la stone-linebiostasique.

La seconde position en rapport avec la théorie allochtoniste ou théorie colluviale


allochtoniste fait abstraction des modifications climatiques, les tenants de cette théorie
envisagent plutôt une simple inversion du profil cuirassé, ainsi les stones-line
constituées en majeure partie des gravillons ferrugineux, résulteraient du recul
progressif d’une corniche de cuirasse.
29

La phase gravillonnaire grossière parcourt sur le versant une distance courte qui la
recouvrent : cas de filons, de quartz rabattus près de surface au niveau de tranchées des
routes ou d’un bowal (ou plateau cuirassé) en démentellement, les débris de ces
derniers s’étalent pendant que les fines en provenance d’amont viennent recouvrir la
nappe de gravats. Cette dynamique serait commandée par la simple gravité.

DESSINS

DESSINS

DESSINS

Théorie colluviale allochtoniste, évolution d’un bowal avec infusion des matériaux et
formation de S.L

Origine autochtone ou théorie de la concentration verticale


Il s’agit d’une origine essentiellement biologique ou physico-chimique
 Origine biologique

Elle est en rapport avec l’action des termites mettant en place des horizons successifs
par des remontées vers la surface des éléments fins, au même moment, les éléments
grossiers lourds descendent par gravité. (Cailleux et Tricart, 1957). Cette théorie exclut
tout transport latéral et tient uniquement compte de l’évolution grossièrement verticale.

 Origine physico-chimique

Ou la mise en place d’éléments résiduels de l’altération :

a) 2 variantes sont possibles, c’est la théorie de la descente des matériaux par


gravité (selon Laporte, 1962). Au cours de l’altération, les éléments résistants
de la roche, tout comme les concrétions férrugineuses descendant par gravité
dans la masse en décomposition. Cette descente qui s’arrête au niveau de front
d’altération, entraine l’accumulation de ces éléments grossiers formant ainsi la
nappe des gravants ou stone-line. C’est l’optique strictement physique de
Laport (1962)
b) L’origine géochimique ou redistribution à courte distance, lessivage et
lixiviation créent un défait de matière d’où l’appauvrissement progressif d’une
30

concrétion simultanée des éléments grossiers qui migrent en profondeur pour


s’accumuler à la base de l’horizon iluvial
31

CHAPITRE IV : GRANDES FAMILLES DES SOLS TROPICAUX


En rapport avec l’environnement bioclimatique du milieu intertropical, les sols
tropicaux sont généralement groupés en 3 grandes familles suivantes :

 Sols fersiallitiques
 Sols ferrugineux
 Sols ferrallitiques

A. SOLS FERSIALLITIQUES

Ce sont des sols dits « Subtropicaux » correspondant à l’écosystème méditerranéen. Ils


sont le résultat d’une pédogenèse caractéristique des climats subtropicaux et tropicaux
à saison sèche bien marquée.

Cette pédogenèse est marquée par :

 Une hydrolyse partielle donnant des argiles du type 2/1 qui résulte en partie de
l’héritage de la néoformation ;
 Une forte individualisation des oxydes de Fer notamment des hématites
responsable de la rubéfaction de l’ensemble l’abondance de l’hématite (Fe2O3)
est la conséquence de la rapide cristallisation des oxydes de Fer liée aux
contrastes saisonniers importants
 Le complexe absorbant le plus souvent saturé à cause de la faiblesse du
lessivage des cations basiques ;
 Une accumulation en surface ou en profondeur de carbonate de calcium
(CaCO3), ce sont des sols à horizon Ca (Horizon Calcique)
 Présence de l’horizon argillique (Bt) de couleur Brune-rouge ou rouge, cet
horizon résulte du lessivage des argiles fines
 Selon leur évolution, les sols fersiallitiques comprennent les sous groupes
suivants :
o Sols bruns fersiallitiques (Terra FUSCA)
o Sols rouges fersiallitiques (Terra ROSA)
o Sols fersiallitiques acidifiés et appauvris.

a) Sols bruns fersiallitiques

Sont des formes intermédiaires entre les sols brunifiés des régions tempérées et les
fersiallitiques au sens strict. Ils sont marqués par une brunification très atténuée à
cause de la présence à la fois de l’hématite et de la goethite.
32

Les facteurs écologiques à la base de cette particularité :

 Climat à saisons moins contrastées (climat du milieu)


 Facteur de station : ex : milieu confiné avec colmatage des fissures karstiques
 Facteur de jeunesse : comme la décarbonatation incomplète du milieu

Ces sols sont généralement développés sur les terrasses quartenaires.

b) Sols rouges fersiallitiques

Sont caractéristiques des régions à climat méditerranéen humide, couverts par des
forêts des chênes et développés sur le matériau calcaire ou non bien drainés libérant
suffisamment du fer et du carbonate de calcium.

Le profil type présente :

 Ao ou horizon humifère assez épais et sombre


 AL suffisamment claire puisque lessivé
 Bt rouge vif et riche en montmotillonite.

c) Sols fersiallitiques acidifiés

Ils sont plus évolués que les précédents et constituent la transition vers les ferrugineux.
Les sols sont fortement acidifiés en surface et appauvris en argile au point qu’AL
décoloré passe sans transition à Bt rubifié.

B. SOLS FERRUGINEUX (Ultisols et alfisols us AcrisolLuvisol, FAO)

Sont des sols intermédiaires entre les fersiallitiques et les ferralitiques. Il s’agit des sols
du groupe écologiquement plus secs que les ferrallitiques. Ces sols résultent d’une
pédogenèse à dominante d’une altération poussée mais dont certains minéraux
primaires subsistent encore.

La désilicification et la perte des bases plus accentuées de sorte que les argiles du type
2/1 deviennent minoritaires par rapport aux argiles kaolinitiques néoformées.

La gibbsite est encore absente sauf au sommet de certains profils. Les oxydes de fer
entrainent la rubéfaction du milieu suivant le pédoclimat notamment les contrastes
saisonniers.

La répartition géographique de ces sols est assez importante dans la zone :

1° En zone subtropicale humide, sans saison sèche (S.E US. Et la Chine méridionale,
ils constituent les ultisols US.) Ce sont des sols à forte acidité et à lessivage de l’argile
plus accentué et plus visible (argillanes visibles)
33

2° La zone équatoriale sans saison sèche, les sols ferrugineux évoluent vers les
ferrallitiques.

De façon générale, les sols ferrugineux se développent sans forêt sèche et brousse à
épineux, donc, en climat tropical sec avec moins de 1000 mm de moyenne
pluviométrique annuelle avec saison sèche accentuée.

Le profil pédologique type comprend :

 A assez mince, développé sur une masse argileuse, d’argile sableuse beige
 Bt rougeâtre car très ferrique
 Complexe absorbant plus saturé avec CEC élevée.

Les variétés moins lessivées, donc plus rouges sont de bonnes terres consacrées à la
culture d’arachide au Sénégal (C’est Dior sénégalais)

Les Ferrisols
Sous-classes du ferrugineux défini en RDC, il s’agit des sols de transition vers les
ferrallitiques :

-Une altération plus profonde présente un caractère ferrugineux à la base du


Profil et ferrallitique au sommet.

-Cette sous-classe est caractéristique en milieu montagneux humides.

Elle comprend les 2 groupes ci-après :

-l’un à Profil A (B) C

-l’autre à lessivage et précipitation diffuse de l’argile

C. LES SOLS FERRALLITIQUES (Oxides US et ferralsols UNESCO)

Ces sols représentent la phase terminale de l’évolution des sols de la région équatoriale
humide sans saison sèche, caractérisée par la forêt dense développée sur un matériau
de nature diverse et à drainage suffisant.

L’altération des minéraux primaires (sauf le quartz) est pratiquement totale, les argiles
toutes néoformées sont kaolinites les oxydes libres bien cristallisés sont abondants :
gibbsite et hématite ou goethite surtout. Ils confèrent à l’ensemble une coloration vif
ocre, rouge.

La C.E.C. des argiles très faible < 16 m eq/100 gr. le taux de saturation assez bas d’où
la pauvrété en cations basiques des sols.
34

1. Différentes subdivisions des sols ferrallitiques

Les sols ferralitiques sur base de leur évolution se subdivisent en 3 sous-classes :

o Sols ferrallitiques au sens strict


o Sols ferrallitiques à oxydroxydes de fer et d’Al dominant : ce sont les
ferrallites
o Sols hydromorphes à cuirasse

a) Sols ferrallitiques au sens strict

Ce sont des sols à profil type comportant 2 parties :

 La partie profonde ou inférieure correspondant à la ferralitisation parfaite :


épaisse de plusieurs mètres, elle comporte un horizon d’altération encore
meuble (la zone de la roche pourrie). L’hydrolyse totale à PH 7 où s’évacuent
les bases et une grande partie de la silice (60 % en moyene).
Cet horizon est surmonté d’un autre beaucoup plus épais et compact, c’est la
zone tachetée, très acide où a lieu la néoformation de la Kaolinité.
 La partie supérieure du profil souvent moins épais (1 à 3 m) est soumise à
l’influence de l’altération biochimique c’est-à-dire de la décomposition de la
matière organique.

Si cette influence est limitée ou nulle, le milieu reste bien ocré, la structure comprend
des agrégats Hématite-Kaolinite très stables et de couleur rouge.

Si par contre, cette influence est très marquée, la structure est plus massive et moins
aérée, une redistribution de Fe mobilisé et transformé en goethite ocre intervient.

Les Kaolinites sont ainsi déstabilisées et entrainées à une grande profondeur donnant
naissance à une accumulation diffuse c’est l’horizon Kanolique de ces sols.

b) Les ferralires ou ferralitiques à oxydroxydes de Fe et Al

Ce sont des sols développés sur les affleurements des roches très basiques, donc
pauvres en silice et très bien drainées.

Ils représentent la phase extrême de l’altération notamment allitisation. La Kaolinite


devient minoritaire par rapport aux oxydes libres notamment les gibbsites, Hématites
ou goethites selon la prédominance de tel ou tel élément, on parlera des sols ferralites
(Fe dominant) ou sols allitiques (gibbsite dominant).

Exposé à l’air libre, certains ferralites durcissent et se transforment rapidement en


cuirasse d’accumulation relative.
35

c) Sols Hydromorphes à cuirasse

Sont des sols présentant en profondeur des horizons cuirassés parfois très épais en
plein zone équatoriale. Ces cuirasses essentiellement ferrugineuses ou faiblement
manganifères sont mis en place par la fluctuation des nappes phréatiques qui
enrichissent les milieux en sesquioxydes.

Ces types des cuirasses sont fréquents dans les vallées allouées. Les sols originels leur
servent du matériau de réception.

D. LA MISE EN VALEUR DES SOLS FERRUGINEUX ET FERRALITIQUES

La fertilité des sols tropicaux décrit en raison inverse du dégré d’altération, elle
diminue donc des sols fersiallitiques aux sols ferrallitiques.

D’autre part leur structure se dégrade à mesure que l’altération augmente tantôt trop
massive et mal aérée, tantôt formation en B des agrégats durcis, impropres à retenir
l’eau utile.

DESSIN

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