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COURS DE MINERALOGIE 1

Ministère de l’Enseignement Supérieur République de Côte d’Ivoire


et de la Recherche Scientifique Union – Discipline – Travail

Institut National Polytechnique


Félix HOUPHOUËT-BOIGNY

Département Sciences de la Terre


et des Ressources Minières
STeRMi

SUPPORT DE COURS

MINERALOGIE

Par Dr GBELE Ouattara


version de mai 2006
COURS DE MINERALOGIE 2

PLAN DU COURS

Première Partie : NOTIONS DE V.5 : LES PHYLLOSILICATES ou Silicates en


CRISTALLOCHIMIE Feuillets
I – DEFINITION a. Structure
II - LA STRUCTURE DE LA MATIERE b. Les principaux phyllosilicates
III - LES TYPES DE LIAISONS CHIMIQUES b.1. Groupe des Micas
III.1 : Les liaisons faibles ou VAN Der b.2. Famille des Minéraux
WAALS Argileux
III.2 : Les liaisons ioniques V.6 : LES TECTOSILICATES
III.3 : Les liaisons covalentes a. Structure
III.4 : Les liaisons métalliques b. Les Principaux Tectosilicates
IV - LES RAYONS ATOMIQUES ET IONIQUES b.1. Groupe de la Silice SiO2
III.1 : Nombre de coordination b.2. Groupe des Feldspaths
III.2 : Notion d'Isomorphisme ou solution b.2.1. Série des
solide Feldspaths Alcalins
III.3 : Notion de Polymorphisme b.2.2. Série des
Plagioclases
Deuxième Partie : NOTIONS DE b.3. Groupe des
CRISTALLOGRAPHIE Feldspathoïdes
I – DEFINITION b.4. Groupe des Zéolites
II - L'ETAT CRISTALLIN
II.1 : Définition Quatrième Partie : L'IDENTIFICATION DES
II.2 : Forme Géométrique, réseaux et MINÉRAUX
mailles cristallins
III - LES SYSTEMES CRISTALLINS
III.1 : le Système Cubique
III.2 : le Système Quadratique
III.3 : le Système Orthorhombique
III.4 : le Système Monoclinique
III.5 : le Système Triclinique
III.6 : le Système Rhomboédrique
III.7 : le Système Hexagonal
IV - NOTIONS DE SYMÉTRIE
V - NOTATION DES FACES

Troisième Partie : ETUDE DES MINERAUX -


MINERALOGIE
I - DEFINITION
II - ORIGINE OU FORMATION DES MINERAUX
III - LES GISEMENTS DES MINERAUX
IV - CLASSIFICATION DES MINERAUX
V - LES PRINCIPAUX MINERAUX CONSTITUTIFS DE
L'ECORCE TERRESTRE (ou Classification Structurale
des Minéraux Silicatés)
V.1 : LES NÉSOSILICATES
a. Structure
b. Les principaux Nésosilicates
c. Les autres Nésosilicates
V.2 : LES SOROSILICATES
a. Structure
b. Les principaux sorosilicates
V.3 : LES CYCLOSILICATES
a. Structure
b. Les principaux cyclosilicates
V.4 : LES INOSILICATES
a. Structure
b. Les principaux inosilicates
b.1. Famille des Pyroxènes
b.2. Famille des Amphiboles
COURS DE MINERALOGIE

INTRODUCTION GENERALE

Les matériaux de la planète Terre sont constitués de roches, elles-mêmes constituées de minéraux.
Ainsi les minéraux, matériaux élémentaires des roches de la croûte terrestre, peuvent être étudiés de plusieurs
façons. On peut distinguer :
1) Du point de vue cristallographique. L'aspect extérieur des minéraux, lorsqu'ils sont normalement développés,
est celui de solides géométriques dont l'aspect est caractéristique. Tous les cristaux peuvent se classer en groupes ayant
en commun un certain nombre de propriétés géométriques qui se trouvent liés à des propriétés physiques communes ou
particulières.
2) Du point de vue chimique ou physico-chimique qui est la cristallochimie. C'est l'étude de l'association
d'éléments simples, et des règles de cette association dans les minéraux. Après avoir été longtemps une simple
nomenclature de formules chimiques, la cristallochimie est devenue, grâce à la diffraction des rayons X, une investigation
de la structure intime et l'arrangement des éléments composant les minéraux.
3) Du point de vue physique. Il s'agit là des propriétés physiques des minéraux, parmi lesquelles les propriétés
optiques sont particulièrement importantes : elles dérivent pour une grande part du système cristallographique. Mais les
autres propriétés physiques : couleur, fracture et clivage, dureté, densité, magnétisme, … ne sont pas négligeables.

Première Partie : NOTIONS DE CRISTALLOCHIMIE II-2 : L’Ion


Les atomes possèdent le même nombre de protons et
I - DEFINITION d’électrons. Cependant, les éléments peuvent être
Les propriétés d’un minéral dépendent de sa subdivisés en deux (2) grands groupes : ceux qui ont
composition chimique, de l'arrangement géométrique tendance à perdre des électrons et ceux qui sont capables
de ses atomes ou ions constituants et de ses liaisons d’en gagner.
atomiques. Lorsqu’un atome perd un ou plusieurs électrons, les
Ainsi, pour avoir une bonne connaissance des charges positives sont plus nombreuses que les charges
minéraux, il faut comprendre leur chimie, leurs liaisons et négatives et on dit que l’atome est électropositif, et on
leurs structures. l’appelle Cation. Si un atome gagne un ou plusieurs
La cristallochimie est l'étude de la relation entre la électrons, il devient électronégatif et on l’appelle Anion.
composition chimique, la structure interne et les propriétés +
physiques des minéraux. Xatome - e- = X (cation)
-
Nous allons examiner certains paramètres chimiques Xatome + e- = X (anion)
des minéraux et les liens qui existent entre les propriétés
chimiques et la structure des minéraux. III - LES TYPES DE LIAISONS CHIMIQUES
La plupart des minéraux sont des composés - ils sont
II – STRUCTURE DE LA MATIERE formés d'atomes et d'ions arrangés dans une structure
Tous les minéraux de notre planète sont constitués cristalline. Cette structure est caractérisée par une
d'éléments chimiques, comme l'hydrogène, l'oxygène, le périodicité à toutes échelles. Les atomes et les ions se
silicium, le fer, le magnésium, le nickel, … Ces éléments combinent en proportions spécifiques et sont liés par des
sont formés par des atomes, l'unité de base de la matière. forces électriques qui forment des liaisons chimiques. Les
types et l'intensité de ces liaisons sont largement
II-1 : L’Atome responsables des propriétés physiques et chimiques des
minéraux : couleur, dureté, clivage, densité,
électroconductivité et compressibilité par exemple.
En minéralogie, on rencontre quatre types principaux
de liaisons : Ioniques, covalentes, métalliques, van der
Waals.

L'atome consiste en un noyau central composé de


protons (charges positives) et de neutrons (aucune
charge), entouré d'électrons (charges négatives)qui
gravitent autour du noyau. Toute la masse est concentrée
sur le noyau, les électrons ayant une masse négligeable.
La masse atomique d'un atome est donc donnée par la
masse du noyau, soit le nombre de protons + le nombre de
neutrons. Chaque atome possède un numéro atomique
qui est donné par le nombre de protons.
Si on monte d'un cran dans l'organisation de la matière,
il y a les molécules qui sont formées d'un assemblage
d'atomes qui sont liés entre eux par deux principaux types
de liens : les liens ioniques et les liens covalents.
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Principaux types de liaisons cristallines. a = atomes faiblement un cation de Na+. L'électron est transféré à un atome de Cl
liés par des forces Van der Waals; b = les forces de liaison sont qui forme un anion de Cl-. Les atomes et les ions se
de type électrostatiques entre ions de signes différents; c = les combinent en proportions égales. Les deux ions s'attirent à
ions positifs sont noyés dans un nuage électronique; d = les cause de leurs charges opposées et forment le minéral
atomes neutres montrent une interpénétration de leurs nuages
électroniques.
halite, NaCl. Un autre exemple plus simple est montré ci-
dessous, il s'agit de la formation de LiF.
Il est important de comprendre que dans les minéraux,
il peut exister plusieurs types de liaisons à la fois et qu'un
type de liaison peut être hybride ou transitoire.

III.1 : Les Liaisons faibles ou VAN Der WAALS


Il s'agit d'une liaison très faible qui lie des molécules
neutres et des unités structurelles essentiellement non
chargées. La liaison est faite par l'intermédiaire de petites
charges électrostatiques. Cette liaison est plus faible que
les liaisons ioniques, covalentes et métalliques. Représentation schématique de la formation de LiF par une
Le graphite, C, est un exemple d'un minéral qui liaison ionique. L'atome de Li transfère un électron à l'atome de F
possède des liaisons Van Der Waals. Le graphite se - tous les atomes complètent leur orbitale et des forces
compose de feuillets d'atomes où chaque feuillet est électrostatiques les relient (à partir de Skinner et Porter, 1995).
constitué de liaisons covalentes - ces feuillets sont solides
et flexibles. En général, les cristaux qui sont créés par des liaisons
Chaque atome dans ces feuillets se lie avec trois autres ioniques sont d'une dureté et d'une densité intermédiaire;
atomes de carbone (notez que dans le diamant chaque ils possèdent des points de fusion élevés et ils sont de
atome se lie avec quatre autres atomes de carbone); Les mauvais conducteurs électriques.
feuillets adjacents sont liés faiblement entre eux par des
liaisons van der Waals qui sont très faibles et sont III.3 : Les Liaisons Covalentes
facilement cassées. Le graphite est employé comme On appelle liaison covalente, la liaison formée lorsque
lubrifiant aux hautes températures à cause des propriétés deux atomes partagent leurs électrons par mise en
de ces liaisons van der Waals. commun de leurs orbitales extérieures. Ces liaisons
forment ou créent des liaisons très fortes. Un exemple bien
connu est celui du diamant (C). Le carbone, C, a quatre
électrons de valence dans son niveau d'énergie extérieur
et peut se lier avec quatre autres atomes de carbone en
Structure du diamant formant une configuration très stable. A trois dimensions,
(le carbone est 4- les atomes sont arrangés sous forme de tétraèdres dans
coordonné) un réseau continu.
Ces liaisons créent des cristaux extrêmement stables
qui possèdent des points de fusion élevés et qui sont des
isolants (tous les électrons sont employés dans les liaisons
covalentes et ils ne peuvent pas se déplacer pour conduire
l'électricité).

III.4 : Les Liaisons Métalliques


Structure du graphite Un nombre relativement petit de minéraux, toujours des
(le carbone est 3- métaux, est caractérisé par des liaisons métalliques. C'est
coordonné) une liaison où beaucoup d'électrons ne sont pas associés
à un atome spécifique.
Les atomes métalliques sont dans un nuage d'électrons
qui se déplacent d'un atome à l'autre. Les ions se lient par
des liaisons covalentes en partageant leurs électrons des
orbites intérieures tandis que les électrons externes
peuvent aller partout dans la structure.
III.2 : Les Liaisons Ioniques La conséquence de ce type de liaison est que les
On appelle liaison ionique, la liaison formée lorsqu'un métaux possèdent une forte plasticité, ductilité et
ou plusieurs électrons d'un atome sont transférés à un conductivité mais une faible dureté.
autre.
Le minéral résultant est neutre - la charge est égale à 0. IV – RAYONS ATOMIQUES ET IONIQUES
Considérons le minéral halite, NaCl, qui est en fait le sel de Les tailles des atomes et des ions sont difficiles à
cuisine. Le sodium est un métal doux et extrêmement définir et à mesurer. Le rayon ionique est la distance
réactif qui a un seul électron dans son orbitale extérieure. entre le centre du noyau et la couche d’électrons la plus
Cet électron se perd très facilement en laissant le sodium externe. Les rayons ioniques sont déterminés en utilisant
avec une charge positive et une structure semblable à les méthodes de la diffraction des rayons X.
celle du gaz inerte: le néon. Le chlore est un gaz nocif qui
a besoin d'un électron pour avoir une structure semblable
à celle du gaz inerte: l'argon. Quand les deux atomes
réagissent, chaque atome de Na perd un électron et forme
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IV.2 : Notions d’Isomorphisme ou Solution Solide


Il est rare qu'un minéral soit une substance pure - la
plupart des minéraux montre une variation importante de
leur composition chimique. Cette variation de composition
est le résultat de la substitution ionique ou de la
solution solide.
Une solution solide est une structure minéralogique
dans laquelle des sites atomiques spécifiques sont
occupés en proportions variables par deux ou plusieurs
éléments chimiques différents. Les variables les plus
importantes qui déterminent l'extension de la solution
solide sont :
(1) les tailles relatives des ions, atomes ou groupes
ioniques qui se substituent l'un à l'autre - la substitution est
possible si la différence de taille entre les ions est moins
de 15%, la substitution est limitée si la différence est entre
15 et 30% et elle est très rare si la différence est de plus
de 30%;
(2) les charges des ions impliqués dans la
2+ 2+
IV.1 : Nombre de Coordination (ou Coordinence) substitution - si les charges sont les mêmes (Mg et Fe ),
Lorsque des ions de charges opposées se lient pour la structure reste neutre.
former une structure cristalline, chaque ion est entouré, ou Exemple : Substitution Simple (cas de l’Olivine)
est en coordinence, avec le nombre maximal d'ions de
charges opposées compte tenu de leur taille. Les ions de Mg2SiO4 (forstérite) <---> Fe2SiO4 (fayalite)
2+ 2+
coordinence se groupent autour de l'ion central de manière Mg <---> Fe
telle que leurs centres se trouvent aux sommets d'un
3+ 4+
polyèdre. Si les charges ne sont pas les mêmes (Al et Si ),
Ainsi, dans une structure cristalline stable, chaque d'autres substitutions doivent se dérouler dans la structure
cation se trouve au centre d'un polyèdre de coordinence pour qu'elle reste neutre dans son ensemble;
d'anions. On appelle nombre de coordinence, le nombre Exemple : Substitution Double (cas des Feldspaths)
d'anions de ce polyèdre, et ce nombre est déterminé par
leurs tailles relatives. NaAlSi3O8 (albite) <---> CaAl2Si2O8 (anorthite)
Les structures les plus communes des minéraux qui en Na+Si4+ <---> Ca2+Al3+
résultent sont montrées dans la figure cidessous
(coordinence triangulaire - 3; coordinence tétraédrique - 4; (3) la température à laquelle la substitution se déroule-
coordinence octaédrique - 6; coordinence cubique - 8). Il les substitutions sont plus faciles à faire aux hautes
existe une restriction importante pour les structures températures parce que les vibrations thermiques sont
cristallines ioniques: dans ce cas, pour que la structure soit plus importantes et donc les tailles des sites atomiques
stable, il faut que le nombre total d'ions corresponde à un sont plus grandes.
cristal électriquement neutre.
Ainsi, on parle d’Isomorphisme, le fait que deux
cristaux de formule différente possèdent la même structure
cristalline.
Exemples : - Olivine : Mg2SiO4 et Fe2SiO4
- NaCl et KCl

IV.3 : Notions de polymorphisme


On appelle Polymorphisme, la capacité d'une
substance chimique à cristalliser dans plusieurs structures
différentes en réponse aux changements de pression et/ou
de température. Les structures différentes d'une telle
substance chimique sont connues comme étant des
polymorphes. Plusieurs minéraux importants dans la Terre
présentent un polymorphisme (voir tableau ci-dessous) :
Système
Composition Nom Dureté Densité
Cristallin
Diamant Cubique 10 3,52
C
Graphite Hexagonal 1 2,23
Calcite Rhomboédrique 3 2,71
CaCO3
Aragonite Orthorhombique 3,5 2,94
a-quartz Hexagonal 7 2,65
b-quartz Hexagonal 7 2,53
Visualisation des polyèdres de coordination. Tridymite Hexagonal 7 2,20
SiO2
Cristobalite Cubique 6,5 2,20
1 = [CO3]2-: triangle; 2 = [SiO4]4-: tétraèdre; 3 = Coésite Monoclinique 7,5 3,01
[Na+Cl-] : octaèdre; 4 = [Cs+Cl-] : cube stishovite Trétragonal 7,5 4,03
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L'exemple le plus important est celui de la famille des
minéraux de la silice, SiO2. Il existe 6 polymorphes de
silice et leur présence est une fonction de la température
et de la pression (voir figure ci-dessous). La stishovite se
rencontre uniquement dans les cratères d'impacts créés
par des météorites.

Relations de stabilité des polymorphes de la silice, SiO2.


La pression est exprimée en kilobars = 1000 bars où 1 bar =
0,987 atmosphère (à partir de Klein et Hurlbut, 1993).
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Deuxième Partie : NOTIONS DE CRISTALLOGRAPHIE

I - DEFINITION
La cristallographie est l'étude de la forme, de la
structure et des propriétés physiques des cristaux.

II - L'ETAT CRISTALLIN

II.1 : Définition

Un cristal est défini comme un solide minéral naturel


homogène, ordonné à l'échelle atomique, limité par des Avec
surfaces habituellement planes faisant entre elles des d : distance inter-réticulaire du cristal analyseur pour la
angles bien définis et possédant une composition chimique réflexion utilisée
fixe.  : longueur d'onde
Les formes géométriques régulières caractérisent l'une  : angle du faisceau incident avec la surface du cristal
des propriétés physiques du cristal. n : nombre entier positif souvent égal à l'unité =: ordre
de la réflexion
II.2 : Forme Géométrique, réseaux et mailles
cristallins L'intensité est proportionnelle à la concentration de
l'élément considéré dans l'échantillon. Résolution et
L'état cristallin est caractérisé par pouvoir de réflexion sont les critères permettant de choisir
un arrangement tridimensionnel les cristaux analyseurs. On utilise des spectromètres ou
périodique d’atomes, d’ions, de diffractomètres.
groupements plus complexes. Le Le spectromètre permet d'identifier et de quantifier les
contraire de l'état éléments présents dans l'échantillon que l'on analyse.
cristallin est l'état Lorsque les électrons frappent l'échantillon, celui-ci est
amorphe (cas du verre). désorganisé dans sa structure : en effet des électrons sont
Cet arrangement peut extraits de la couche K (pour les atomes légers), ou d'une
être assimilé à une couche supérieure (couches L, M ou N pour les atomes
polymérisation (répétition lourds : la couche K étant inaccessibles). Ceux-ci sont
d’un motif particulier). remplacés par les électrons des couches supérieures. Il
Cet arrangement se fait s'en suit une émission de photons (rayons X, infrarouges,
dans les trois (3) ultraviolets). Il existe aussi des réflexions : électrons rétro
directions ou dimensions diffusés, et des éjections : électrons secondaires et
de l’espace. électrons Auger et une émission X. Les rayons X sont
L’intersection des 3 vecteurs unités (a, b, c) constitue un diffractés selon la loi de Bragg.
nœud. Chaque motif constitue une maille réticulaire (cas
d'un paquet de sucre). III - LES SYSTEMES CRISTALLINS
Les mailles OX, OY et OZ constituent les axes
cristallographiques. Il existe 7 types d'arrangement de base appelés
En deux dimensions, on aura : systèmes cristallins ou
solides primitifs. On
L'angle  peut être distingue :
déterminé par 1- le Système Cubique :
diffraction des rayons où
X (loi de Bragg). a=b=c
 = 90°

2- le Système
Quadratique : c’est un
prisme droit à 4 faces latérales rectangulaires et à 2 faces
de base carré avec
La Loi de Bragg a = b  c et  = 90°
Le principe du spectromètre à dispersion en longueur
d'onde repose sur la réflexion sélective d'un faisceau de 3- le Système Orthorhombique : on a toujours 4 faces
rayons X par un cristal avec utilisation de la loi de Bragg latérales rectangulaires et 2 faces de base rectangulaire
comme suit : (exemple d’une boîte d’allumettes) avec
a  b  c et  = 90°

4- le Système Monoclinique : est un prisme oblique à 4


faces latérales parallélogrammatiques égales deux à deux
et à 2 bases avec
a  b  c et   90°  
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5- le Système Triclinique : c’est un prisme oblique à 4 a = b  c et  = 90° et  = 120°
faces latérales et à bases parallélogrammatiques égales
deux à deux avec
a  b  c et   90°

6- le Système Rhomboédrique : c’est un prisme droit à 6


faces losangiques égale avec
a = b = c et   90°

7- le Système Hexagonal : c’est un prisme droit à 6 faces


latérales rectangulaires égales et à deux bases
hexagonales égales avec
LES 7 SYSTEMES CRISTALLINS

- d’ordre 6 (axe sénaire A6) : l’angle de rotation 360/6 =


IV- NOTIONS DE SYMETRIE 60° exemple : l’hexagone
Les éléments de symétrie sont des opérateurs
géométriques qui déterminent dans les cristaux, la Exemples :
répétition de parties géométriquement et physiquement Le système cubique : le solide fondamental est un
cube. Il y a :
homologues. Cela peut être obtenu, soit par rotation - 1 centre de symétrie
autour d’une direction (droite ou axe A), soit par réflexion - 3 axes d'ordre 4
sur une surface également appelé Miroir (ou plan M), soit - 4 axes d'ordre 3
encore par inversion par rapport à un point (ou un centre - 6 axes d'ordre 2
- 9 plans de symétrie
de symétrie C).
 le Centre de symétrie : divise en deux les segments
qui unissent les éléments identiques dans un cristal. Il
correspond au barycentre du cristal.
 le Plan de symétrie : divise le cristal en deux parties
égales.
 l’Axe de symétrie : est une droite pour laquelle en
faisant tourner autour d’elle le cristal, on observe un
certain nombre de coïncidences de position. Le nombre de
coïncidences exprime le nombre d’ordre n. En divisant 2
par n ou 360° par n, on obtient la valeur de la coïncidence.
Il existe des axes de symétrie :
- d’ordre 2 (axe binaire A2) : l’angle de rotation 360/2 =
180° exemple : le Rectangle
- d’ordre 3 (axe ternaire A3) : l’angle de rotation 360/3 =
120° exemple : le Triangle équilatéral ou la pyramide
- d’ordre 4 (axe quaternaire A4) : l’angle de rotation
360/4 = 90° exemple : le cube
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V - NOTATION DES FACES

Les faces des cristaux sont désignées par des


notations dans le trièdre (XYZ). La face du cristal est
désignée par trois chiffres (parfois 4 dans les systèmes
rhomboédrique et hexagonale) correspondants aux EXEMPLES 3
Indices de Miller (h, k, l). Ces indices sont des nombres La face intercepte :
entiers les plus petits possibles et sont notés entre OX en 1a  1/1  1/1  1 La face est (1 0
parenthèses.
OY en   1/ 0 0 0)
Ces indices sont les inverses des longueurs découpées OZ en   1/ 0 0
par la face sur les 3 axes cristallographiques. Si un plan
coupe un ou plusieurs axes du côté négatif, les indices
correspondants seront affectés d’un signe moins (-) placé
au-dessus de celui-ci.

EXEMPLES 4
La face intercepte :
OX en 1a  1/1  6/6  6
(6 2 )
OY en 3b  1/3  2/6  2
EXEMPLES 1 OZ en -2c  -½  -3/6  -3
La face intercepte :
OX en 2a  ½  3/6  3
La face est (3 2 6)
OY en 3b  1/3  2/6  2
OZ en 1c  1/1  6/6  6

EXEMPLES 2

La face intercepte :
OX en 1a  2/2  1/1  1 La face est (1 0
OY en   1/ 0 0 2)
OZ en ½c  ½  2/2  2

EXERCICES

1. Donnez les indices de Miller des faces cristallographiques dont les longueurs découpées sur les axes
cristallographiques sont dans le tableau ci-dessous :
LONGUEURS DECOUPEES LONGUEURS DECOUPEES LONGUEURS DECOUPEES Indices de
FACE
sur OX sur OY sur OZ Miller
A 2 ½ 3
B -3 1 4,5
C  -2 -3
D 2 2 2
E 1,5 3,5 ½
F 4 3 6

2. Représentez les 8 faces correspondant aux indices de Miller indiqués dans le tableau ci-dessous
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Troisième Partie : ETUDE DES MINERAUX ou


MINERALOGIE

I - DEFINITION L'ESPECE MINERALE


Le Minéral est un corps naturel, solide, cristallin,
homogène inorganique, ayant une formule chimique et des
propriétés physiques bien définies, et des données
génétiques spécifiques.
Les principales propriétés physiques qui servent à
caractériser un minéral sont : la Forme ou le Système
Cristallin, la Couleur, la Densité, la Macle, le Clivage, le
Magnétisme, la Saveur, la Transparence, la
Radioactivité, la Dureté,…
Ce schéma montre que l'eau peut exister sous trois états,
Encore un cran au-dessus des molécules, on a les solide, liquide ou gazeux (vapeur), selon les conditions de
température et pression.
minéraux. Ceux-ci sont constitués d'atomes et de On voit par exemple, qu'à pression ambiante (1 atm), on
molécules, et se définissent sur deux critères n'obtiendra jamais de l'eau liquide plus chaude que 100°C, mais
indissociables : la composition chimique et la structure qu'à pression plus élevée, cela est possible; c'est le cas de la
atomique. En simplifiant, on peut dire que le minéral, c'est cocotte-pression.
la matière ordonnée. Le minéral halite est un exemple Tout au long des courbes solide-liquide et liquide-vapeur, les
simple qui illustre bien la dualité de la définition de l'espèce deux phases sont en équilibre.
minérale. Sa composition chimique est NaCl, le chlorure Au point triple, les trois phases sont en équilibre. Dépassé le
de sodium (le sel de table !). Le minéral halite possède une point critique, défini par la température critique (Tc) et la
structure atomique déterminée qu'on dit cubique. On pression critique (Pc), les phases liquide et gazeuse ne peuvent
plus être distinguées. De tels diagrammes ont été construits pour
l'appelle cubique parce que l'arrangement des atomes, en plusieurs minéraux et sont très utiles pour connaître l'état de ces
alternance régulière entre les Cl et les Na, forme une minéraux sous des températures et pressions variables comme
trame. En réalité, les ions sont tassés les uns sur les c'est le cas à l'intérieur de la croûte terrestre ou du manteau.
autres, mais conservent toujours la même structure. Ainsi, chaque minéral possède son point de fusion (passage du
solide au liquide) qui correspond aussi à son point de
II - L'ORIGINE DES MINERAUX cristallisation (passage du liquide au solide) à une pression
Les principaux processus qui conduisent à la formation donnée.
de minéraux sont les suivants :
1. Cristallisation d'un liquide qui, par refroidissement, Plusieurs minéraux de la croûte terrestre cristallisent à
passe de l'état liquide à solide. Exemples : passage partir d'un magma, c'est-à-dire, de la roche fondue. Cette
de l'eau à la glace; cristallisation par refroidissement cristallisation obéit à certaines règles. Dans un magma
d'un magma. dont la température est supérieure à 1200° C, comme au
2. Précipitation chimique à partir d'une solution niveau du manteau supérieur par exemple, les minéraux
sursaturée par rapport à un minéral. Exemples : la sont tous sous leur phase liquide. Si ce magma est
formation des agathes; la formation des dépôts de introduit dans la croûte terrestre, il subit un abaissement
cavernes (spéléothèmes); minéraux de la séquence de pression et se refroidit progressivement. En supposant
évaporitique. qu'on maintienne la pression constante, c'est-à-dire, à un
3. Cristallisation de vapeurs. Exemple : la cristallisation niveau constant dans la croûte, les minéraux cristallisent
du soufre autour des fumerolles (émanations de gaz lorsqu'ils atteignent la température correspondant à leur
riches en H2S provenant de la chambre magmatique) limite solide-liquide (température de cristallisation).
sur les volcans. Comme cette limite n'est pas la même pour tous les
4. Transformation (recristallisation les) de minéraux minéraux, ceux-ci ne cristallisent pas tous en même
existants en formes cristallines différentes de temps, mais à tour de rôle, selon leur température de
l'original. cristallisation, à mesure que se refroidit le magma. C'est ce
qu'exprime le diagramme qui suit :
La cristallisation par refroidissement d'un magma
Nous savons tous que la matière peut exister sous trois
états, solide, liquide ou gazeux. La température et la
pression sont les deux principaux facteurs qui règlent l'état
sous lequel se trouve la matière.
Le diagramme qui suit se nomme un diagramme de
phases; c'est celui de l'eau. Il illustre de façon simple les
relations entre états de la matière et température-pression.
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Avec un abaissement de la température du magma, les car en très faibles quantités (rutile, grenats,
minéraux dont la température de cristallisation est la plus apatite, magnétite,…) ;
élevée sont les premiers à cristalliser. Le premier est  La nature des radicaux anioniques présents. On
l'olivine. Le second groupe à se former comprend les citera par exemple les Silicates, les Éléments
pyroxènes. A ce stade, le magma aura épuisé son bagage Natifs et les minéraux Non-Silicatés.
en olivine. Puis avec la cristallisation des amphiboles, puis
de la biotite, le bagage en pyroxènes est épuisé. Avec L’ensemble des minéraux se divise en 8 groupes :
l'abaissement progressif de la température, suivent le
quartz, les feldspaths potassiques et la muscovite. 1. Les minéraux Natifs : Or, Soufre, Argent natif ;
On a donc une suite de cristallisation bien définie, 2. Les Sulfures : Pyrite (FeS2) ;
contrôlée par la température. On appelle cette suite une 3. Les Oxydes et Hydroxydes : Goethite
suite discontinue, parce qu'il s'agit dans chaque cas de [FeO(OH)] ;
minéraux distincts (composition et structure cristalline 4. Les Halogénures (Chlorures et Fluorures) : Sel
distinctes). gemme (NaCl), Fluorine (CaF2) ;
Dans ce diagramme, il y a aussi une suite continue, 5. Les Carbonates : Calcite (CaCO3), Dolomite
celle des feldspaths calco-sodiques (plagioclases). On dit [Ca,Mg(CO3)2] ;
une suite continue, parce que la seule variable significative 6. Les Phosphates : Apatite [Ca5(PO4)3(OH,F,Cl)] ;
est la proportion de calcium par rapport au sodium. A 7. Les Sulfates : Gypse (CaSO4, 2H2O) ;
l'extrémité "chaude", on a le plagioclase calcique 8. Les Silicates : auxquels appartiennent la plus
(CaAl2Si2O8, anorthite) et, à l'extrémité "froide", le grande partie des minéraux constitutifs de l’écorce
plagioclase sodique (NaAlSi3O8, albite). terrestre ( 95%). Les Feldspaths représentent, à
Cette suite de cristallisation a été établie par eux seuls, 60% du volume total des minéraux
Normand Bowen, en 1928. Elle demeure valide dans ses silicatés, les Amphiboles et Pyroxènes 18%, le
grandes lignes, mais dans le détail, il y a des variations quartz 12%, les micas 4%.
selon les conditions locales, comme par exemple les
quantités d'eau ou de gaz dans les magmas. V - LES PRINCIPAUX MINERAUX CONSTITUTIFS DE
L'ECORCE TERRESTRE (ou Classification
A mesure que les minéraux cristallisent dans la Structurale des Minéraux Silicatés)
chambre magmatique, i.e. dans la poche où s'est introduit Le tableau qui suit présente la proportion des éléments
le magma, les cristaux sédimentent, s'accumulent à la chimiques les plus abondants dans la croûte terrestre.
base de la chambre. Il se fait donc une ségrégation, et les Élément Abondance dans la croûte
roches issues de la cristallisation du magma (roches Oxygène (O) 46,6
~75%
ignées) auront des assemblages de minéraux différents Silicium (Si) 27,7
selon qu'on est à la base, au milieu ou au sommet de la Aluminium (Al) 8,1
chambre magmatique. Fer (Fe) 5,0
Calcium (Ca) 3,6
Sodium (Na) 2,8
Ainsi, le premier assemblage à se former est un
Potassium (K) 2,6
assemblage d'olivine et de pyroxènes : c'est l'assemblage Magnésium
ultramafique. 2,1
(Mg)
Ensuite, il y a un assemblage de pyroxènes et … les autres 1,5
d'amphiboles : c'est l'assemblage mafique.
Un assemblage d'amphiboles, biotite et quartz est On y voit que deux éléments seulement, Si et O,
qualifié d'assemblage intermédiaire, tandis qu'un comptent pour près des trois quarts (74,3%) de l'ensemble
assemblage des minéraux les plus "froids", est qualifié de des matériaux. Il n'est donc pas surprenant qu'un groupe
felsique. de minéraux composés fondamentalement de Si et O avec
On parle donc de roches ignées ultramafiques, un certain nombre d'autres ions et nommés silicates,
mafiques, intermédiaires ou felsiques (voir plus bas). compose à lui seul 95% du volume de la croûte terrestre.
A noter que cette répartition n'est applicable qu'à la
III - LES GISEMENTS DES MINERAUX croûte terrestre. On considère que le noyau est composé
C’est l’endroit où l’on trouve les minéraux : presque uniquement de fer et de nickel, ce qui est bien
re
 Gisement I : le minéral se trouve différent de ce qu'on présente ici. Lors de la formation de
là où il a pris naissance (exemple du quartz dans le la terre, les éléments légers, comme l'oxygène et le
granite) ; silicium ont migré vers l'extérieur, alors que les éléments
re
 Gisement II : le minéral a été plus lourds, comme le fer, se sont concentrés au centre.
déplacé après sa formation (quartz dans un grès, sable de Tous les silicates possèdent une structure de base
4+ 2-
plage) ou a recristallisé (cas des roches métamorphiques : composée des ions Si et O .
quartzite recristallisée à partir d’un grès).

IV - CLASSIFICATION DES MINERAUX


Elle est basée sur :
 L’importance des minéraux dans les roches
magmatiques. On distinguera les minéraux dits
essentiels car les plus abondants (quartz,
feldspaths, feldspathoïdes, amphiboles,
pyroxènes, micas) et les minéraux dits accessoires
COURS DE MINERALOGIE
b.1. Groupe des Péridots
Si on relie les centres des oxygènes, on obtient un De formule générale [SiO4]R2 avec R = Mg, Fe, Ca et
volume qui forme un tétraèdre, le tétraèdre de base. Le
avec Fe et Mg remplaçables en toutes proportions, ce qui
silicium occupe le centre du tétraèdre. Le calcul des
charges électriques montre qu'un tétraèdre est chargé donne une série isomorphe ferromagnésienne, allant de la
négativement. Forstérite (SiO4Mg2) à la Fayalite (SiO4Fe2). Les termes
Le bilan des charges intermédiaires [SiO4(Fe, Mg)2] étant groupés sous le nom
2-
Oxygène (O ) : 4 x -2 = -8 d’olivine. Ces péridots sont pauvres en silice et sont très
4+
Silicium (Si ) : 1 x +4 = +4 fréquents dans les roches hyposiliceuses.
excès = -4
b.2. Groupe des Silicates d’Alumine
A des fins de simplification dans la construction de
modèles, on représente ainsi le tétraèdre de base. Il sont représentés par des variétés polymorphes de
Dans les minéraux, les charges doivent être neutres. Il même formule générale Al2O3SiO2 qui sont spécifiques
y a deux façons de neutraliser les charges: lier ensemble des roches métamorphiques dans lesquelles ils sont
les tétraèdres par leurs oxygènes (liens tétraèdre à indicateurs de pression et de température (voir schéma ci-
tétraèdre), ou ajouter des ions positifs, comme des fer, des
magnésium, ou des potassium (liens métalliques). dessous).

Le tableau qui suit présente les principales


caractéristiques des silicates. Le disthène (triclinique) plus dense est une forme de
FORMULE RESEAU
CLIVA
MINERAL CHIMIQUE
GE
CRISTALLI forte pression.
IDEALISEE N
Tétraèdre
L’andalousite (orthorhombique) est une forme de basse
OLIVINE (Mg, Fe)2SiO4 aucun
isolé pression.
2 plans
Groupe des
(Mg, Fe)SiO3 à angle
Chaîne La sillimanite (orthorhombique) est une forme de haute
PYROXENES simple
droit température.
2 plans
Groupe des Chaîne
(Mg, Fe)7Si8O22(OH)2 (60° et
AMPHIBOLES double
120°) La Staurotide (Al2SiO4)2Fe(OH)2 est un silicate
MUSCOVITE KAl2(AlSi3O10(OH)2 Couche
Micas 1 plan d’alumine souvent associée au disthène dans les roches
BIOTITE K(Mg, e)3Si3O10(OH)2 planaire
FELDS- ORTHOCLASE KAlSi3O8 2 plans Réseau en métamorphiques.
PATHS PLAGIOCLASE (Ca, Na)AlSi3O8 à 90° 3 b.3. Groupe des Grenats
QUARTZ SiO2 aucun dimensions
Ils constituent un groupe très homogène aussi bien du
La différenciation des groupes de silicates dépend de la point de vue chimique que cristallographique et structural.
manière dont les tétraèdres sont liés entre eux. On Ils ont pour formule générale :
+2 +3 2+ 2+ 2+ 2+
distingue 6 groupes de silicates : les Nésosilicates, les (SiO4)3R3 R’2 avec R = Mg , Fe , Mn , Ca , …
3+ 3+ 3+
Sorosilicates, les Cyclosilicates, les Inosilicates, les R’ = Al , Fe , Cr , …
Phyllosilicates et les Tectosilicates.
On distingue 2 séries isomorphes :
V.1 : LES NESOSILICATES  la série des grenats calciques ou ougrandites
(ouvarovite, grossulaire, andradite) rencontrés surtout
a. Structure dans le domaine métamorphique ;
Les nésosilicates de formule structurale de base  la série des grenats alumineux ou pyralspite
4- (pyrope, almandin, spessartine) qui sont présents dans
[SiO4] sont composés de tétraèdres SiO4 indépendants
réunis par des ponts formés par des cations. Ces les roches métamorphiques alumineuses et dans les
tétraèdres ne sont pas reliés directement entre eux. Ils roches éruptives hypersiliceuses.
sont relativement rares et ont un degré élevé de symétrie,
de dureté, et d’indice. Ce sont des minéraux à habitus
(forme) courts, ils sont durs et ont un poids spécifique
élevé.

b. Les principaux Nésosilicates


On peut partager les nésosilicates en trois groupes :
- les Péridots,
- les Silicates d’Alumine,
- les Grenats.
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Le domaine de stabilité des trois silicates d’alumine qui


sont des minéraux index du métamorphisme

V.3 : LES CYCLOSILICATES


c. Les autres Nésosilicates
Parmi les nésosilicates fréquemment rencontrés, on a. Structure
peut citer : Les cyclosilicates de formules structurales de base
6- 8 12-
 le Sphène SiO4TiCaO : minéral courant des [Si3O9] , [Si4O12] , [Si6O18] sont formés d’anneaux de 3,
roches ignées et métamorphiques. 4 ou 6 tétraèdres, chacun mettant en commun 2 de ses
 le Zircon ZrSiO4 : qui se trouve dans tous les sommets. La symétrie est alors respectivement ternaire
domaines rocheux : métamorphique, magmatique et sous (rhomboédrique), quadratique ou hexagonale. Les
forme détritique dans les roches sédimentaires. minéraux de cette famille sont peu fréquents.

V.2 : LES SOROSILICATES b. Les principaux cyclosilicates


Ils sont représentés par les tourmalines
a. Structure (Si6O18)(BO3)3(F, OH)4Al6NaY3 avec Y = Mg, Fe, Mn, Li, Al
Les sorosilicates de formule structurale de base rhomboédrique et le Béryl (Si6O18)Al2Be3 hexagonal qui
6-
[Si2O7] sont à tétraèdres groupés 2 à 2 avec un sommet sont des minéraux de roches pegmatitiques. L’émeraude
en commun (oxygène commun = oxygène de coordination est une variété verte de béryl.
= coordination 1). Ils sont très peu abondants dans la La Cordiérite (Si5AlO18)(Mg2Al3Fe) orthorhombique est
nature. un cyclosilicate assez largement distribué dans les roches
métamorphiques et magmatiques.
b. Les principaux sorosilicates
b.1. Groupe de la Lawsonite : [(Si2O7)(OH)2]CaAl2H2O V.4 : LES INOSILICATES
Il est très répandu dans les zones supérieures du
métamorphisme (basse température). a. Structure
4-
b.2. Groupe des Epidotes et des Idocrases Les inosilicates de formule structurale de base [Si2O6]
6-
Ils sont complexes et se rattachent également aux , [Si4O11] sont constitués de tétraèdres qui mettent en
nésosilicates. Les épidotes comportent de nombreux commun 2 de leurs sommets mais l’enchaînement, au lieu
minéraux de formule (SiO4)(Si2O7)O(OH,F)R avec R = d’être cyclique comme dans le cas précédent, est indéfini.
3+ 2+ 2+ 2+
Al , Fe , Ca , Mn . Elles se rencontrent principalement Les chaînes peuvent être simples (pyroxènes) ou doubles
dans les roches métamorphiques, beaucoup plus rarement (amphiboles). C’est un groupe très répandu.
dans les roches éruptives. Les épidotes existent
également comme produits d’altération des plagioclases. b. Les principaux inosilicates
L’Idocrase [(Si2O7)2(SiO4)5(OH)4]Al4(Mg, Fe)2Ca10 est Ils se partagent essentiellement en deux grandes
un minéral caractéristique des roches calcaires familles :
métamorphisées.  les inosilicates à chaînes simples ou Pyroxènes,
 les inosilicates à chaînes doubles ou Amphiboles.
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3+
Dans les différents termes, l’Al peut prendre
4+
b.1. Famille des Pyroxènes partiellement la place du Si , ou saturer les valences. Les
Elle comprend un très grand nombre de variétés qui minéraux ainsi formés sont les Hornblendes, homologues
répondent à la formule de base (Si2O6)R2 avec R = Ca2+, des Augites et dont il existe de la même façon de très
Fe2+, Mg2+, … En tenant compte à la fois de leurs nombreuses variétés chimiques. Les hornblendes sont
caractères cristallographiques et chimiques, on peut fréquents dans les roches éruptives et métamorphiques.
répartir les pyroxènes en trois grands ensembles.
b.2.3. Les Amphiboles Monocliniques Sodiques
b.1.1. Les Pyroxènes Orthorhombiques (purement Ce sont des minéraux de roches éruptives sodiques, ou
FeMg = Orthopyroxènes) de roches métamorphiques sodiques (le
Ils constituent une série isomorphe (solution solide), Glaucophane par exemple).
la série de l’Enstatite dont les termes extrêmes sont :
l’Enstatite : Si2O6Mg2 et l’Hypersthène : Si2O6Fe,Mg.
Ces minéraux sont fréquents dans les roches éruptives
magnésiennes, avec prédominance de l’enstatite dans les
roches grenues ; et de l’hypersthène dans les laves.
b.1.2. Les Pyroxènes M0onocliniques Calciques (=
Clinopyroxènes)
Il forment aussi une série isomorphe, la série du
Diopside, dont les termes extrêmes sont le Diopside :
Si2O6CaMg et l’Hédenbergite : Si2O6CaFe. Les différents
termes de la série du diopside fixent la plupart du temps de
3+
l’Al , on les connaît alors sous le nom d’Augite, pyroxène
de composition extrêmement variable, puisqu’il peut fixer
aussi du titane. On peut le représenter par la formule de ce
type : [Si(Si, Al)O6]Ca (Fe, Mg, Al). Les augites sont les
pyroxènes rencontrés le plus fréquemment dans les
roches éruptives (plutoniques et volcaniques) et
métamorphiques.
b.1.3. Les Pyroxènes Monocliniques Sodiques (=
Clinopyroxènes)
3+
Ils ont pour type principal l’Aégyrine Si2O6NaFe(Fe ).
Ce sont des minéraux essentiels des roches éruptives
sodiques.
N.B. : On voit, dans les pyroxènes, qu’il y a beaucoup V.5 : LES PHYLLOSILICATES ou Silicates en Feuillets
de substitutions des cations ; ce qui va donner des
couleurs différentes à tous ces minéraux. a. Structure
Les phyllosilicates de formule structurale de
b.2. Famille des Amphiboles base [Si4O10]4- sont constitués de tétraèdres
Les amphiboles forment un groupe de minéraux disposés dans un plan et associés par leurs
parfaitement symétriques à celui des pyroxènes, les sommets sauf un, ce qui permet des liaisons avec
8-
chaînes simples de formule [Si4O12] étant remplacées, des cations. Ainsi des feuillets plans de ce type sont
12-
par des chaînes doubles [Si8O22] . Toutefois à la empilés les uns sur les autres (comme une rame de
différence des pyroxènes, ce sont des minéraux papiers = couches tétraédriques) et rendus
-
hydroxylés (avec radical OH qui va accroître la valence solidaires par des feuillets intermédiaires (couches
d’ensemble). Les amphiboles peuvent se classer de la
octaédriques) où s’associent des radicaux OH- et
même façon que les pyroxènes en 3 ensembles :
des cations (Mg, Al, Fe, K).
 les Amphiboles Orthorhombiques
Ferromagnésiennes,
On observe souvent des substitutions de Si par
 les Amphiboles Monocliniques Calciques,
Al :
 les Amphiboles Monocliniques Sodiques.
 [AlSi3O10]5- et [Al2Si2O10]6-
b.2.1. Les Amphiboles Orthorhombiques -
Ce sont les homologues des pyroxènes de la série et si OH s’insère dans la structure, on a par
Enstatite-Hypersthène. L’espèce moyenne la plus exemple : [AlSi3O10]5-[(OH)2]2-.
habituellement rencontrée est l’Anthophyllite Si8O22(Fe,
Mg)7(OH)2. Ces minéraux se rencontrent dans les roches b. Les principaux phyllosilicates
métamorphiques, ou bien dans les roches plutoniques Les phyllosilicates comportent un très grand
basiques altérées (Serpentines). nombre de minéraux importants comme
b.2.2. Les Amphiboles Monocliniques Calciques constituants des roches, avec les groupes suivants.
Elles constituent, en homologue de la série du
Diopside, la série de la Trémolite dont les termes b.1. Groupe des Micas
extrêmes sont la Trémolite : (Si8O22)Ca2Mg5(OH) et Il comprend essentiellement la Muscovite (mica
l’Actinote : (Si8O22)Ca2(Fe,Mg)5(OH)2. Ces minéraux se blanc) de formule KAl2(AlSi3O10)(OH, F)2 et la
rencontrent quasi exclusivement dans les roches Biotite (mica noir) de formule K(Fe,
métamorphiques. Mg)3(AlSi3O10)(OH)2, qui sont très fréquents
dans les roches métamorphiques et roches
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plutoniques acides. On trouve aussi la muscovite importance. Leur structure est proche de celle des
dans le domaine sédimentaire détritique, et la micas.
biotite dans les roches volcaniques. L’importance pratique des argiles est
La structure des micas est la suivante : considérable en géologie appliquée (génie civil), en
Les couches de tétraèdres s’associent 2 à 2, agronomie et dans de très nombreuses industries
liées par des cations (Al, Fe, Mg) en feuillets (céramiques, pharmaceutique, chimique,
qui sont eux-mêmes rendus solidaires par des métallurgique,…).
ions K+, Na+ ou Ca2+. Les ions OH- prennent Les minéraux représentatifs les plus simples
place au centre des mailles hexagonales sont :
dessinées par les tétraèdres.  la Kaolinite : Al4(Si4O10)(OH)8, matière
Les liaisons par des alcalins entre les feuillets première de la céramique,
sont très faibles, ce qui permet un débit des micas  la Montmorillonite : Al2(Si4O10)(OH)2,
en lamelles très minces. nH2O (formule approximative),
b.2. Famille des Minéraux Argileux  l’Illite proche de la muscovite et très
Elle correspond aux constituants les plus fréquente, de formule K0,5Al2(Al0,5Si3,5O10)(OH)2,
abondants des roches sédimentaires, qui se  les Vermiculites : sorte de micas hydratés
forment par altération des feldspaths et autres qui s’expansent au chauffage et sont utilisés
aluminosilicates. Cette famille comporte de comme isolants,
nombreux groupes de minéraux chimiquement et  Les Sépiolites et Attapulgites très
structuralement distincts, dont les cristaux sont absorbantes.
toujours très petits et mal individualisés, et chez
qui les phénomènes de polymorphisme et de
substitution ionique prennent une grande

Octaèdre élémentaire Couche Octaédrique


Tétraèdre élémentaire Couche Tétraédrique

Schéma structurale des phyllosilicates


Représentations schématiques structurales des (vu de dessus)
couches tétraédriques et octaédriques constituant les
phyllosilicates

V.6 : LES TECTOSILICATES


b.1. Groupe de la Silice SiO2
a. Structure La silice est typiquement polymorphe. Elle apparaît
Les tectosilicates de formule structurale de base [Si4O8] dans la nature sous trois formes cristallisées qui sont : le
ou SiO2 sont constitués de tétraèdres associés par tous Quartz (forme la plus banale), la Tridymite, la
leurs sommets, formant ainsi un édifice tridimensionnel. Cristobalite.
La formule montre que ce radical ne peut admettre des Leurs conditions respectives de formation et de stabilité
4+
cations que dans la mesure où un certain nombre de Si font que l’on rencontre le premier dans les roches
3+
est remplacé par Al créant ainsi les valences négatives plutoniques (granite), les roches métamorphiques riches
x-
nécessaires. Leur formule va alors s’écrire : [Si4-xAlxO8] . en SiO2, les roches d’altération et sédimentaires dérivées
(grès), les autres dans les roches volcaniques
hypersiliceuses. Chaque forme cristalline comporte deux
b. Les Principaux Tectosilicates variétés polymorphiques de haute (HT) et basse (BT)
Les tectosilicates constituent le groupe le plus important température. La Calcédoine et l’Opale sont des formes
des silicates, avec les principaux groupes suivants.
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micro et cryptocristallines de quartz et de cristobalite. On Leur répartition dans les roches répond aux mêmes
les rencontre dans les domaines sédimentaires et ignés. règles que les feldspaths alcalins.

b.2. Groupe des Feldspaths


C’est le mieux représenté et le plus largement distribué b.3. Groupe des Feldspathoïdes
dans le matériel crustal. Il s’agit d’aluminosilicates de K, Ce sont des minéraux de composition et de structure
Na et Ca dont les trois termes principaux ont pour formule : voisines de celles des feldspaths, mais dont le rapport (K
Si3AlO8K, Si3AlO8Na, Si3AlO8Ca. Des solutions solides + Na)/Si excède 1/3 et sont appauvris en silice.
existent entre le premier et le second d’une part (série des Les feldspathoïdes cristallisent à la place des
feldspaths alcalins) et entre le second et le troisième feldspaths dans les roches ignées et métamorphiques
terme d’autre part (série des feldspaths calco-sodiques hyperalcalins et/ou hyposiliceuses ; la Néphéline
ou Plagioclases). Na3K(SiAlO4)4 remplaçant l’Albite, et la Leucite
A la température ordinaire, la distribution de Al et Si est K(Si2AlO6) remplaçant la Sanidine dans les roches
ordonnée dans les réseaux, tandis qu’elle est désordonnée volcaniques.
à température élevée, avec tous les intermédiaires : il
existe donc des "séries polymorphes" de haute b.4. Groupe des Zéolites
température et de basse température continues ou non. Ce sont essentiellement des aluminosilicates de Ca et
Na dont la structure très lâche, avec de grandes cavités et
b.2.1. Série des Feldspaths Alcalins des "canaux", accepte des molécules d’eau et des cations
Elles vont de la Sanidine (H.T. – monoclinique) ou du susceptibles d’être facilement échangés : d’où l’intérêt
Microcline (B.T. – triclinique), de même formule Si3AlO8K, pratique de ces minéraux comme dessiccateurs,
à l’Albite (H.T. et B.T. – triclinique), de formule Si3AlO8Na. échangeurs d’ions (Na - Ca), pièges à éléments dangereux
L’Orthose est une variété monoclinique de basse (éléments radioactifs), agents de raffinage (industrie
température. pétrolière, des détersifs,…).
Les solutions solides (Na, K)(Si3AlO8) sont continues
à haute température, mais à basse température les termes
de composition intermédiaire ne sont plus stables et se
dissocient en leurs composants polaires, en restant
toutefois étroitement mélangés en un édifice
macroscopiquement unique, la Perthite.
Les feldspaths alcalins HT se cantonnent dans les
roches volcaniques, les formes BT dans les roches
plutoniques, métamorphiques et sédimentaires qui en
dérivent.
b.2.2. Série des Plagioclases
Elles vont de l’Albite (HT – BT – NaSi3AlO8) à Nomenclature des feldspaths HT (a) et BT (b). Les régions en
l’Anorthite (HT – BT – CaSi2Al2O8). Ces séries ont été gris ne correspondent pas à des solutions solides mais à
arbitrairement "découpées" en une suite de termes définis des agrégats hétérogènes. Les espèces monocliniques sont
par leur pourcentage moléculaire en composant Anorthite distinguées par leur écriture sur la figure : grandes capitales
pour l’orthose et la sanidine.
(An). On a ainsi :
Albite An0 – An10
Oligoclase An10 – An30
Andésine An30 – An50
Labrador An50 – An70
Bytownite An70 – An90
Anorthite An90 – An100
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En points noirs :
Atomes de silicium
En cercles évidés :
Atomes d’oxygène

NESOSILICATES :
Olivine

SOROSILICATES :
Mélilite

CYCLOSILICATES :
6 tétraèdres
Cordiérite
Tourmaline
4 tétraèdres
Axinite
3 tétraèdres
Benitoïte

INOSILICATES
En haut
Chaîne triple
Wollastonite
Chaîne simple avec
alternance de tétraèdres
« pointe à gauche »
« pointe à droite »
Pyroxènes
Chaîne double
Amphiboles

PHYLLOSILICATES
Biotite

TECTOSILICATES
Quartz

Le tableau qui suit présente les minéraux les plus


communs dans les principaux groupes et leurs usages.

GROUPE MINERAL FORMULE USAGE


ÉLEMENTS Or Au Échange, joaillerie
NATIFS Argent Ag Joaillerie, photographie
Cuivre Cu Conducteurs électriques
Diamant C Gemmes, abrasifs
Graphite C Mines à crayon, lubrifiants
Soufre S Médicaments, produits
Platine Pt chimiques
Catalyseurs, alliages
Hématite Fe2O3
OXYDES Magnétite Fe3O4 Minerai de fer
Corindon Al2O3 Minerai de fer
Gemme, abrasif
Galène PbS
Sphalérite ZnS Minerai de plomb
SULFURES Pyrite FeS2 Minerai de zinc
Chalcopyrite CuFeS2 "or des fous"
Bornite Cu5FeS4 Minerai de cuivre
Cinabre HgS Minerai de cuivre
Minerai de mercure
Calcite CaCO3
Dolomite CaMg(CO3)2 Ciment Portland
Malachite Cu2(OH)2CO3 Ciment Portland
CARBONAT Azurite Cu3(OH)2(CO3)2 Minerai de cuivre, joaillerie
ES Rhodochrosite MnCO3 Minerai de cuivre, joaillerie
Joaillerie
Quartz SiO2
Talc Mg3Si4O10(OH)2 Verre, horlogerie,
Amiante Mg6Si4O10(OH)8 calculatrices
Kaolinite Al4Si4O10(OH)8 Poudre pour bébés
Isolant
Halite NaCl Céramique
SILICATES Fluorite CaF2
Sylvite KCl
Sel commun
Limonite FeO(OH), nH2O Fabrication des aciers
Bauxite Al(OH)3, nH2O Fertilisants

HALO- Minerai de fer, pigment


GENURES Minerai d'aluminium

HYDRO-
XYDES
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Quatrième Partie : IDENTIFICATION DES MINERAUX

Les minéraux possèdent des propriétés physiques qui


permettent de les distinguer entre eux et qui deviennent
des critères d'identification. Ces critères sont précieux, tant
pour le spécialiste, que pour le collectionneur amateur. Ce
qui attire d'abord l'œil, c'est bien sûr la couleur et la forme
cristalline des minéraux, mais il y a bien d'autres
propriétés. Plusieurs de ces propriétés peuvent être
observées sans l'aide d'instruments et sont d'une grande
utilité pratique.

Couleur
Il y a une grande variété de couleurs chez les minéraux,
mais c'est là un critère qui est loin d'être absolu. Des
Sur cette échelle, on a quelques points de repères. Des
spécimens de couleurs différentes peuvent représenter le
minéraux comme le talc et le gypse sont si tendres qu'ils
même minéral, comme le quartz qui présente plusieurs
sont rayés par l'ongle. Pas étonnant qu'on utilise le talc
variétés selon la couleur qui va de l'incolore limpide (cristal
dans les poudres pour la peau. La calcite est rayée par
de roche), au blanc laiteux, au violet (améthyste), au rouge
une pièce de cuivre, alors qu'une lame de canif, en acier,
(jaspe), au noir enfumé, au bleu, etc., alors que des
saura rayer tous les minéraux de dureté inférieure à 5,
spécimens qui ont tous la même couleur peuvent
mais ne pourra rayer les feldspaths et le quartz. Un
représenter des minéraux tout à fait différents, comme ces
morceau de corindon, très dur, un minéral qu'on utilise
minéraux à l'éclat métallique qui ont tous la couleur de l'or:
dans les abrasifs, pourra rayer le quartz, mais sera rayé
la pyrite qu'on appelle l'or des fous, la chalcopyrite qui est
par un diamant.
un minerais duquel on extrait le cuivre, ... et l'or. Il faut
noter que la couleur doit être observée sur une cassure
Densité
fraîche, car l'altération superficielle peut modifier la
La densité des minéraux est une propriété mesurable;
couleur, particulièrement chez les minéraux à éclat
elle est une constante physique qui caractérise un minéral
métallique.
donné. Beaucoup de minéraux ont une densité qui se situe
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autour de 2,7 gr/cm , soit 2,7 fois plus lourd qu'un volume
Éclat
égal d'eau. Mais certains ont une densité relativement
L'éclat des minéraux, c'est l'aspect qu'offre leur surface
faible, comme le sel qui a une densité de 2,1; d'autres se
lorsqu'elle réfléchit la lumière. On distingue deux grandes
situent à l'autre extrême, comme la galène (sulfure de
catégories: l'éclat métallique, brillant comme celui des
plomb : PbS) avec une densité de 7,5 et l'or dont la densité
métaux, et l'éclat non métallique que l'on décrit par des
est de 19,3.
termes comme vitreux (comme le verre), gras (comme si la
surface était enduite d'huile ou de graisse), adamantin (qui
Forme cristalline
réfléchit la lumière comme le diamant), résineux (comme la
La forme cristalline est souvent ce qui donne la valeur
résine), soyeux (comme la soie), etc.
esthétique d'un minéral. Chaque minéral cristallise dans un
système donné, ce qu'on appelle un système cristallin. Un
Trait
minéral donné reproduira toujours les mêmes formes
Une propriété qui a trait à la couleur, mais qui est un
régies par ce système. Par exemple, la halite (NaCl),
peu plus fiable et dont le test est facile à réaliser, c'est le
cristallise dans le système cubique. La calcite cristallise
trait. Il s'agit en fait de la couleur de la poudre des
dans le système rhomboédrique, un système où les trois
minéraux. Cette propriété se détermine sur la trace laissée
axes sont de longueur égale et où les angles entre les
par le minéral lorsqu'on frotte ce dernier sur une plaque de
axes sont identiques, mais différents de 90°. Le quartz
porcelaine non émaillée (en autant que la dureté de la
commun cristallise dans le système hexagonal; on aura
plaque est supérieure à celle du minéral - voir dureté). Par
des cristaux à six côtés, et, dans les formes pyramidales,
exemple, l'hématite, un minéral dont on extrait le fer,
on aura une pyramide à six faces à chaque extrémité.
possède une couleur noire en cassure fraîche mais un trait
Dans la nature, les minéraux peuvent se présenter,
brun rougeâtre sur la plaque de porcelaine. La pyrite, de
soit : en grains (olivine), en lamelles et paillettes (micas),
couleur jaune or, laisse un trait noir.
en tablettes (feldspaths), allongés (amphiboles et
pyroxènes).
Dureté
Lorsque les minéraux ont une forme géométrique, on
La dureté d'un minéral correspond à sa résistance à se
dit qu’ils sont automorphes. On peut citer par exemple les
laisser rayer. Elle est variable d'un minéral à l'autre.
octaèdres de diamant, de magnétite ou de chromite, les
Certains minéraux sont très durs, comme le diamant,
prismes bipyramidés de quartz ou de zircon. Lorsqu’ils
d'autre plutôt tendres, comme le talc. Les minéralogistes
n’ont pas de forme propre, on dit qu’ils sont
ont une échelle relative de dureté qui utilise dix minéraux
xénomorphes. Les minéraux sub-automorphes peuvent
communs, classés du plus tendre au plus dur, de 1 à 10.
être globulaires (grenats), formés de paillettes (micas),
Cette échelle a été construite par le minéralogiste
prismatiques (amphiboles, tourmaline, staurotide),
autrichien Friedrich Mohs et se nomme par conséquent
pyramidaux (magnétite, sphène).
l'échelle de Mohs.
COURS DE MINERALOGIE
Clivage et Cassure
Le clivage est une propriété très importante des
minéraux. Il correspond à des plans de faiblesse dans la
structure cristalline. Puisqu'il s'agit de plans de faiblesse,
un minéral va donc se briser facilement le long des plans
de clivage, alors qu'il ne se brisera jamais selon ses faces
cristallines. Ainsi, si on frappe (un bon coup de marteau!)
un cristal de pyroxène ou d'amphibole, on obtiendra
toujours les mêmes angles entre les faces des morceaux,
quelle que soit la dimension de ces derniers. Par exemple,
la calcite possède un clivage rhomboédrique, avec des
plans à 75° et 105°. Par contre, si on brise un cristal de
quartz qui est un minéral sans clivage, on obtient des
fragments avec des cassures très irrégulières (comme si
on brisait un tesson de bouteille : cassure conchoïdale).
Les micas se débitent en feuilles grâce à leur clivage selon
un plan unique.

Effervescence
Les minéraux de la classe des carbonates sont
décomposés chimiquement par les acides (acides
chlorhydrique, muriatique, acétique); cette réaction
chimique dégage des bulles de gaz carbonique, un
phénomène qu'on qualifie d'effervescence (un
bouillonnement). Selon les minéraux carbonatés, cette
effervescence se produit, sur la masse minérale même ou
sur la poussière, à froid ou à chaud. Un excellent moyen
de vérifier l'authenticité des bijoux de rhodochrosite
[MnCO3] ou de malachite [Cu2(OH)2CO3].

Propriétés optiques
Les propriétés optiques constituent un élément
diagnostique fondamental dans l'identification d'un minéral.
Mais la détermination de ces propriétés relève plutôt du
spécialiste. En géologie, les moyens techniques
permettent d'amincir des tranches de minéraux collées sur
des lamelles de verre si minces (30 micromètres) qu'elles
deviennent tout à fait transparentes. On peut alors étudier
ces minéraux aux microscope, comme font les biologistes
avec des tissus ou des micro-organismes.
Chaque groupe de minéraux possède ses propriétés
optiques, c'est à dire qu'ils transmettent différemment la
lumière et qu'ils produisent des couleurs caractéristiques
lorsqu'ils sont observés en lumière polarisée, ce qui, en
bout de ligne, permet de les identifier.

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