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REPUBLIQUE DU SENEGAL

Un Peuple – Un But – Une Foi

ETUDE HYDROGÉOLOGIQUE POUR LA


REALISATION D’UN FORAGE D’EAU POUR L’ISEP
DE RICHARD TOLL

Réalisée par Dr Ing. Abdoul Aziz GNING

Consultant Eaux et Environnement Septembre 2020


SOMMAIRE

1. INTRODUCTION.............................................................................................................................. 5
2. PRESENTATION DE LA ZONE ....................................................................................................... 6
3. ETUDE HYDROGEOLOGIQUE ....................................................................................................... 9
3.1 Contexte géologique ................................................................................................................ 9
3.1.1 Le Maastrichtien ....................................................................................................................................... 9
3.1.2 Le Paléocène ............................................................................................................................................ 9
3.1.3 Eocène ....................................................................................................................................................... 9
3.1.4 Continental Terminal .............................................................................................................................. 10
3.1.5 Les unités superficielles du Quaternaire................................................................................................. 10
3.2 Contexte hydrogéologique ..................................................................................................... 11
3.2.1 L’aquifère superficiel .............................................................................................................................. 13
3.2.2 L’aquifère du Maastrichtien.................................................................................................................... 14
4. ETUDE GEOPHYSIQUE ............................................................................................................... 17
4.1 Méthodologie ......................................................................................................................... 17
4.2 Matériel et accessoires utilisés .............................................................................................. 18
4.3 Résultats et interprétations .................................................................................................... 19
4.3.1 Tomographie de résistivité électrique ..................................................................................................... 19
4.3.2 Sondage électromagnétique (SEM) ......................................................................................................... 20
4.3.3 Interprétation hydrogéologique des essais géophysiques et recommandations ..................................... 21
5. Description et conception du forage ............................................................................................... 22
5.1 Caractéristiques prévisionnelles du forage ............................................................................ 22
5.2 Mode d’exécution du forage ................................................................................................... 24
5.3 Devis Quantitatif du forage ..................................................................................................... 25

ii
LISTE DES FIGURES

Figure 1 : carte de localisation de la zone du Projet................................................................................. 6


Figure 2 : Carte topographique du site du Projet...................................................................................... 7
Figure 3 : Evolution des températures moyennes annuelles à Richard-Toll ............................................ 8
Figure 4 : Diagramme Ombro-thermiques de Richard-Toll ...................................................................... 8
Figure 5 : Coupe du sondage de Saré Lamou dans le dôme de Guiers : Roger et al. (2009), modifiée par
Gning, 2015 ........................................................................................................................................... 10
Figure 6 : Carte géologique du delta du fleuve Sénégal extraite de la feuille Sant Louis-Dagana 1/200 000
d’après Roger et al. (2009), modifiée par Gning, 2015 .......................................................................... 11
Figure 7 : Carte des unités aquifères du Sénégal .................................................................................. 12
Figure 8 : carte hydrogéologique de la zone du projet ........................................................................... 13
Figure 9 : Aperçu de la localisation des profils ERT et SEM sur le site. La ligne en vert, correspond à
l’emplacement du profil ERT et la ligne en bleu correspond à l’emplacement du profil SEM. ................ 17
Figure 10 : Profil de tomographie de résistivité électrique (ERT) obtenu. .............................................. 19
Figure 11 : Profils de sondages électromagnétiques réalisés (SEM). .................................................... 20
Figure 12 : coupe prévisionnelle du forage de l’ISEP de Richard Toll .................................................... 23

iii
LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Profondeur des foraes du Maastrichtien dans la zone (Source : DGPRE) .......................... 14
Tableau 2 : Paramètres d'exploitation des forages de la zone (Source : DGPRE) ................................ 15
Tableau 3 : Paramètres de qualité des forages de la zone (Source : DGPRE) ...................................... 16
Tableau 4 : Localisation et coordonnées UTM des profils ERT et SEM. ................................................ 18
Tableau 5 : Caractéristiques prévisionnelles des forages à réaliser ...................................................... 22
Tableau 6 : Devis estimatif de la réalisation du forage de l'ISEP de Richard Toll .................................. 25

iv
1. INTRODUCTION
Dans le cadre de l’extension du réseau d’Instituts supérieurs d’enseignement professionnel (ISEP), le
gouvernement du Sénégal a obtenu un financement de l’Agence Française de Développement (AFD)
pour la Construction de l’ISEP de Richard Toll. Ainsi, le Cabinet AGTS Sénégal s’est vu confier les
services d’Ingénieur-Conseil contenant un ensemble de prestations notamment :

• Une étude géotechnique


• Une étude hydrogéologique
• Des levées topographiques
• Une analyse environnementale et sociale.

La présente étude est réalisée pour le compte du Cabinet AGTS Sénégal dans le cadre des études
APD/DAO pour la réalisation de l’ISEP de Richard Toll. En effet, l’Institut devra disposer d’un forage pour
son autonomie en eau pour le fonctionnement des blocs administratifs mais aussi des champs de
démonstrations pratiques pour les différentes filières.

L’étude a pour objectif principal d’évaluer la disponibilité, en qualité et en quantité suffisante, de l’eau
souterraine pour la satisfaction des besoins en eau des activités pédagogiques de l’ISEP. Il s’agit de faire
une caractérisation des aquifères de la zone en terme de géométrie, de profondeur, de débits afin de
proposer l’emplacement éventuel du forage et ses caractéristiques techniques prévisionnelles.

La démarche adoptée et proposée dans le Contrat de Prestation de l’étude est constituée de trois étapes :

❖ La revue documentaire qui a permis de caractériser la zone du point de vue géographique,


géologique et hydrogéologique. Ainsi, les différents aquifères présents dans la localité sont
décrits et caractérisés. Un focus particulier est mis sur l’aquifère du Maastrichtien qui est le
principal réservoir.
❖ La réalisation d’une étude géophysique qui a permis de décrire au mieux les couches en place
et avoir une meilleure localisation de l’aquifère.
❖ L’interprétation des données qui a permis une synthèse de toutes les informations recueillies et
la réalisation des coupes de forage.

Ce présent rapport décrit l’ensemble des analyses et interprétations que ce soit, géologique,
hydrogéologique et géophysique qui ont permis de choisir le meilleur site d’implantation du forage.

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2. PRESENTATION DE LA ZONE
La Commune de Richard-Toll s'étend sur une superficie de 3 000 ha et se situe sur la rive gauche du
Fleuve Sénégal à 25 Km de Dagana (chef-lieu de département), à 106 Km au nord-est de Saint-Louis
(capitale régionale) et à 371 Km de la Capitale du Sénégal. Il y a quelques décennies encore, Richard-
Toll était coincé entre La Taouey, le Fleuve Sénégal et la Route Nationale 2. Aujourd'hui, bornée au Nord
par le Fleuve et au Sud par les canaux d'irrigation, son extension se fait d'Ouest en Est.

Le site du Projet de Construction de l’ISEP de Richard Toll se situe vers la sortie de la Ville en allant vers
Dagana, sur une piste qui va vers l’aérodrome (figure 1). Le site couvre une superficie de 15 ha.

Figure 1 : carte de localisation de la zone du Projet


La commune de Richard Toll est localisée sur la plaine alluviale du Fleuve Sénégal, autrement dit sur la
haute partie d'une cuvette inondable avec une extension de plus en plus sur la partie dunaire localement
appelé « DIERI ». Le site du Projet est situé sur cette partie DIERI ».

6
Le relief est généralement plat et homogène. Les levées topographiques réalisées sur le site du Projet
montrent de très faibles variations d’altitude avec une altitude maximale de 17 m et une altitude minimale
de 9 m. La morphologie de la surface topographique montre une pente globale NE/SW et une grosse
dépression au milieu du site (figure 2). Le type de sol caractéristique du milieu est celui argileux et
limoneux.

Figure 2 : Carte topographique du site du Projet


Avec une saison sèche s'étendant d'Octobre à Juin et une saison des pluies marquée par une faible et
irrégulière pluviométrie avoisinant 350 mm/an, le climat est sahélien à Richard-Toll avec une température
annuelle moyenne de 26°C. La végétation est généralement faite d'acacias clairsemés et de tapis
herbacés en hivernage. La rivière de La Taouey et le Fleuve Sénégal en constituent le réseau
hydrographique.

Les informations climatiques présentées ci-après sont issues de relevés au niveau de la station
météorologique de Richard Toll.

La présence du fleuve joue un rôle régulateur des températures et de l’aridité générale. L’année est
subdivisée en 3 saisons en fonction de la température :

7
• la contre saison froide et sèche ; d’octobre à février
• la contre saison sèche et chaude ; de février à juin voire juillet
• la saison des pluies juin à octobre.

Figure 3 : Evolution des températures moyennes annuelles à Richard-Toll


Au plan pluviométrique la commune se situe entre les isohyètes 200 et 400 mm. L’alternance des flux
d’alizé et de mousson est à l’origine de deux saisons bien distinctes : une saison sèche (novembre à mai)
et une saison humide (juin à octobre). La mousson, flux chaud et humide qui peut séjourner dans la zone
de juin à octobre n’est pas régulière, ce qui provoque souvent des débuts précoces de saison des pluies
et lorsque la saison des pluies est bien installée, des retraits soudains vers le sud peuvent arriver. Les
moins d’août et septembre sont les plus pluvieux de l’année ils représentent près de 70% des pluies de
la région. Durant ces deux mois la durée et l’intensité des pluies peuvent varier.

Figure 4 : Diagramme Ombro-thermiques de Richard-Toll

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3. ETUDE HYDROGEOLOGIQUE
3.1 Contexte géologique
La géologie de la zone d’étude s’insère dans celle du vaste bassin sénégalo-mauritanien. L’initiation du
bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien date du début du Jurassique mais son extension à la vallée
du fleuve Sénégal est beaucoup plus récente. En effet, les premiers dépôts enregistrés dans la vallée
dateraient du Maastrichtien (Roger et al., 2009).
C’est en fait au Quaternaire que s'est façonnée la morphologie de la vallée, sous l'influence des
fluctuations climatiques alternativement sèches et humides.

La litho-stratigraphie du bassin sénégalo-mauritanien est bien connue grâce aux nombreux sondages
hydrauliques et pétroliers ainsi qu’aux nombreuses études réalisés.

3.1.1 Le Maastrichtien

A l’échelle du bassin, les dépôts du Maastrichtien correspondent aux terrains les plus anciens connus en
surface. Au niveau de la vallée du Fleuve Sénégal, le Maastrichtien a un faciès constitué de sables
grossiers avec quelques passées d’argiles, et des grés sableux à niveau de quartz translucides. Son
épaisseur moyenne est de 300 m environ. D’après Diagana (1994), le toit du Maastrichtien est à des
profondeurs variables ; il est sub-affleurant aux environs de Dagana où sa cote varie entre -20 et -60 m
tandis qu’à l’ouest sa profondeur se situe entre -150 à -200 m et peut atteindre -400 m à Saint Louis (Le
Priol, 1985).

3.1.2 Le Paléocène

Les formations du Paléocène reposent en discordance sur les sables du Maastrichtien. Le Paléocène est
représenté par un faciès argilo-marneux et calcaire. Son épaisseur peut atteindre 50 m à l’ouest au
sondage de Saint Louis (Audibert, 1970). On rencontre à Rosso 30 m de calcaires coquilliers qui lui sont
attribués. Le toit du Paléocène est situé à 15 m de profondeur au sondage de Keur Mour près de Dagana,
et 135 m de profondeur au sondage de Saint Louis.

3.1.3 Eocène

L’Eocène occupe une part assez importante des affleurements au niveau du bassin sénégalais. Au niveau
de la vallée, le substratum éocène qui constitue le « bedrock », affleure seulement sur les rives du Lac
de Guiers en raison de la puissance des dépôts superficiels fluviatiles qui le surmontent.

9
3.1.4 Continental Terminal

Au niveau de la Vallée, le Continental Terminal est représenté par des grés hétérométriques, argileux
bariolés. Il contient aussi des niveaux et des lentilles de sables souvent bien triés, des bancs d’argile
kaolinite et des passées de gravillons ferrugineux. On le rencontre dans la carrière de Mbilor-Diéri près
de Dagana, en bordure orientale du lac de Guiers et à Mbane. Il affleure le long de la route nationale
entre Richard Toll et Dagana.

Figure 5 : Coupe du sondage de Saré Lamou dans le dôme de Guiers : Roger et al. (2009),
modifiée par Gning, 2015

3.1.5 Les unités superficielles du Quaternaire

Les dépôts quaternaires représentent l’essentiel des affleurements du bassin sédimentaire sénégalais en
général et du delta du fleuve Sénégal en particulier. Les principales unités représentées à l’affleurement
sont (figure 6) :

• les colluvions et alluvions indifférenciées qui correspondent à la couche CF1


• la cuirasse ferrugineuse correspondent à la couche p£

10
• les sables des ergs ogoliens qui correspondent à la couche Dv-y
• les sables et limons des Hautes Levées de la couche Fz3
• les sables et limons des Levées de la couche Fz4
• les limons et argiles des cuvettes de décantation de la couche Flz4

Figure 6 : Carte géologique du delta du fleuve Sénégal extraite de la feuille Sant Louis-
Dagana 1/200 000 d’après Roger et al. (2009), modifiée par Gning, 2015

3.2 Contexte hydrogéologique


La carte hydrogéologique du Sénégal, actualisée dans le cadre du PAGIRE (DGPRE, 2005) permet
d’identifier plusieurs systèmes aquifères à l’échelle du territoire (figure 7). Ces niveaux se résument en
trois grands systèmes aquifères qui sont :

- Le système aquifère superficiel qui regroupe les formations· à dominante sablo argileuse et
sableuse du Quaternaire, du Continental Terminal et de l'Oligo-Miocène ;
- Le système aquifère intermédiaire qui regroupe les formations essentiellement calcaires,
karstiques par endroits et marno-calcaires de l'Eocène et du Paléocène ;
- Le système aquifère profond qui concerne la seule formation des sables du Maestrichtien.

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Figure 7 : Carte des unités aquifères du Sénégal

Au niveau de la zone du Projet, la carte hydrogéologique montre la présence de deux unités aquifères :
l’unité à eaux salées et le Maastrichtien (figure 8). Ces deux principales unités correspondent du point de
vue de la lithologie à l’aquifère superficiel des formations du Quaternaire et du Continental Terminal et à
l’aquifère profond du Maastrichtien.

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Figure 8 : carte hydrogéologique de la zone du projet

3.2.1 L’aquifère superficiel

L’aquifère superficiel est contenu dans les formations sablo-argileuses du Quaternaire et du CT. Du fait
de l’hétérogénéité des dépôts, la nappe superficielle peut être contenue dans des unités lithologiques
différentes. Ainsi, en rapport avec la géomorphologie, on distingue l’aquifère superficiel des formations
alluviales ou des terres basses et l’aquifère superficiel des formations dunaires. L’aquifère superficiel des
formations dunaires est localisé plus au sud et au sud-ouest de la vallée. Il est contenu dans les dunes
jaunes récentes ou dans les dunes rouges ogoliennes. Cet aquifère renferme une nappe salée pouvant
être surmontée par des lentilles d’eau douce. C’est la raison pour laquelle il est exploité par des puits
villageois peu profonds. L’aquifère superficiel des terres basses est contenu dans les formations
complexes d’origine lagunaire et fluvio-deltaïque. Il occupe la presque totalité de la vallée du fleuve
Sénégal. L’aquifère alluvial est hétérogène et anisotrope. Il est compartimenté par des couches semi-
perméables. L’aquifère alluvial repose en discordance sur les formations calcaires éocènes ou sur les
sables du Maastrichtien lorsque l’Eocène est absent. L’épaisseur de l’aquifère est très variable,
augmentant globalement du nord-est au sud-ouest de la vallée. Il serait de 5 m dans la zone de Richard-

13
Toll et supérieur à 30 m autour de la zone de Saint-Louis. L’épaisseur moyenne du réservoir supérieur
est d’environ 12 m.

En termes de qualité, les eaux de cette nappe sont fortement minéralisées avec des valeurs de TDS
(Solides Totaux Dissous) supérieurs à 10000 mg/l et un faciès hydrogéochimique chloruré, sodique et
potassique qui les rendent inaptes pour l’irrigation.

3.2.2 L’aquifère du Maastrichtien

L’aquifère du Maastrichtien est présent sur tout le bassin sédimentaire sénégalais et constitue de loin
l’aquifère le plus exploité du Sénégal. Du fait de la faible productivité ét de la mauvaise qualité de l’aquifère
superficiel, cet aquifère du Maastrchtien sera ciblé pour la réalisation du forage objet de cette étude.

Géométrie de l’aquifère
Au niveau de la zone du Projet, le toit du Maastrichtien se situe à une profondeur relativement faible (par
rapport à sa profondeur moyenne dans le bassin) à -50 m à la jonction entre le canal de la Taouey et le
lac de Guiers. Au niveau de l’anticlinal du Guiers, le Maastrichtien entre en contact direct avec les
alluvions de la vallée et est alimentée via la nappe superficielle.

Le tableau ci-dessous récapitule les forages les proches qui captent le Maastrichtien ainsi que les
profondeurs de captage. Le toit du Maastrichtien est compris entre 75 et 161 m avec une moyenne de
100 m. Les profondeurs totales investiguées obtenues varient entre 106 et 187 m.

Tableau 1 : Profondeur des foraes du Maastrichtien dans la zone (Source : DGPRE)


Commun Longitud Usag Aquifèr Profondeur totale Toit aquifère
Nom Ouvrage Latitude
e e e e (m) (m)
NGAMBOU THILLE -15.4 16.447222 A.E.P. MAAST 106,98 75,74
Bokhol -
KEUR MOR IBRA 16,340278 A.E.P. MAAST 187,4 161
15,419444
-
NIASSANTE 16,198056 A.E.P. MAAST 128 111
15,541667
SAGOBE -15,475 16,15 A.E.P. MAAST 130 107,5
-
DIAGLE 16,201389 MAAST 124 107,5
15,694444
BOKI DIVE
-15,5 15,954167 A.E.P. MAAST 128,5 115,6
(BISNABE)
-
Mbane FEDIA 16,305556 A.E.P. MAAST 109 87
15,644444
-
MBELOGNE BAYDI 16,103611 A.E.P. MAAST 137,74 100
15,688333
-
MBELOGNE VIDODJI 16,095833 A.E.P. MAAST 122 99,5
15,686389
-
BISNABE BOKIDIVE 15,970278 A.E.P. MAAST 132 118
15,498611
-
SARE LAMOU 16,076389 A.E.P. MAAST 132,4 110
15,593056

14
Caractéristiques hydrauliques et potentialités
L’analyse des paramètres hydrodynamiques de l’aquifère du Maastrichtien dans la zone du Projet montre
que la nappe offre des potentialités très intéressantes. En, effet les niveaux statiques observés compris
entre 20 et 38 m, sont peu profonds par rapport au toit de l’aquifère ; ce qui témoigne de pressions
hydrodynamiques élevées et offre de bonnes colonnes de captage.

Les débits d’essai tournent entre 20 et 60 m3/h (avec une moyenne de 40 m3/h). Ces débits engendrent
des rabattements relativement faibles et témoignent de bonne condition de circulation dans l’aquifère.

Tableau 2 : Paramètres d'exploitation des forages de la zone (Source : DGPRE)


Commun Longitud Toit aquifère Niveau statique Débit d’essai Rabattement
Nom Ouvrage Latitude
e e (m) (m) (m3/h) (m)
NGAMBOU THILLE -15,4 16,44722 75,74 20,63 60 6,06
Bokhol -
KEUR MOR IBRA 16,34027 161 30,67 40 13,25
15,419444
-
NIASSANTE 16,19805 111 25 51,4 7,76
15,541667
SAGOBE -15,475 16,15 107,5 30,28 40 7,79
-
DIAGLE 16,20138 107,5 24,35 34,6 17,39
15,694444
BOKI DIVE
-15,5 15,95416 115,6 38,14 41,9 8,71
(BISNABE)
-
Mbane FEDIA 16,30555 87 23,01 40 5,78
15,644444
-
MBELOGNE BAYDI 16,10361 100 27,35 45 7,86
15,688333
MBELOGNE -
16,09583 99,5 26,17 40 6,86
VIDODJI 15,686389
-
BISNABE BOKIDIVE 15,97027 118 38,83 20,5 1,37
15,498611
-
SARE LAMOU 16,07638 110 28,13 39 11,9
15,593056

Qualité de l’eau
Nous n’avons pas pu obtenir des mesures récentes sur la qualité de l’eau du Maastrichtien dans la zone
du Projet. Les seuls éléments d’appréciation trouvés dans la base de données de la DGPRE sont les
teneurs en Résidu sec et en Fluor.

La quantité de résidu sec correspond à la quantité de minéraux qu’il reste après évaporation. Si le taux
de résidu sec est supérieur à 1 500 mg/l, il s’agit d’une eau très minéralisée. Si ce taux est compris entre
500 et 1 500 mg/l, l’eau est moyennement minéralisée. En dessous de 500 mg/l l’eau est dite faiblement
minéralisée.

Dans la Commune de Bokhol, située plus en Amont de la zone, les valeurs de résidu sec obtenues sont
très élevées (entre 4000 et 5000 mg/l) et montrent que la nappe est très minéralisée et probablement très

15
salée. Par contre, dans la Commune de Mbane, plus proche de la zone, les valeurs de résidu sec sont
moins élevées et généralement inférieure à 1000 mg/l correspondant à l’eau douce.

Ceci est assez rassurant pour le site où on pourrait bien avoir des valeurs de résidu sec inférieures à
1000 mg/l.

Quant à la teneur en Fluor, la teneur maximale admissible selon la norme OMS (Organisation Mondiale
de la Santé) est de 1,5 mg/l. Là aussi, les teneurs observées dans la Commune de Bokhol sont plus
élevées que celle obtenues à Mbane où les concentrations sont généralement inférieures à 1 mg/l.

Tableau 3 : Paramètres de qualité des forages de la zone (Source : DGPRE)


Commune Nom Ouvrage Latitude Longitude Usage Résidu sec (mg/l) Fluor (mg/l)
NGAMBOU THILLE -15,4 16,447222 A.E.P. 5390 1
Bokhol
KEUR MOR IBRA -15,419444 16,340278 A.E.P. 4130 1,2
NIASSANTE -15,541667 16,198056 A.E.P. 258 0,4
SAGOBE -15,475 16,15 A.E.P. 420 1,5
DIAGLE -15,694444 16,201389 844 0,4
BOKI DIVE (BISNABE) -15,5 15,954167 A.E.P. 1240 0,6
Mbane FEDIA -15,644444 16,305556 A.E.P. 1150 -1
MBELOGNE BAYDI -15,688333 16,103611 A.E.P. 716 0
MBELOGNE VIDODJI -15,686389 16,095833 A.E.P. 780 1
BISNABE BOKIDIVE -15,498611 15,970278 A.E.P. 672 0,6
SARE LAMOU -15,593056 16,076389 A.E.P. 398 0,9

En définitif, on retiendra de cette étude hydrogéologique que, pour la réalisation du forage


sur le Site de l’ISEP de Richard Toll, l’aquifère du Maastrichtien sera ciblé. Le toit de
l’aquifère se situerait entre 70 et 100 m et son épaisseur peut atteindre plus de 50 m. le
débit escompté tourne entre 40 et 50 m3/h.
La qualité de l’eau est, à priori, est bonne avec un résidu sec inférieur à 1000 mg/l et une
teneur en Fluor inférieure à 1,5 mg/l.

16
4. ETUDE GEOPHYSIQUE
4.1 Méthodologie
Le but de cette investigation est d’étudier les caractéristiques hydrogéologiques du sol par prospection
géophysique en vue de préciser les conditions géologiques et hydrogéologiques locales. La prospection
géophysique s’est faite en combinant deux (02) méthodes : la méthode électrique et le sondage
électromagnétique. Ainsi, sur le terrain, il a été réalisé :
• Un profil de tomographie électrique (ERT) de 400 m de long, orienté Sud/Nord et placé vers le
centre du périmètre de 15 ha. Nous avons utilisé le dispositif de Schlumberger avec un
espacement de 5 m entre les électrodes. La profondeur atteinte est de 80 m.
• Un profil de sondage électromagnétique (SEM) de 60 m de longueur pour une profondeur limité
à 400 m.

Les profils ERT et SEM sont tous centrés au niveau de la même station pour maximiser l’information
sur le domaine étudié (figure 9).

Figure 9 : Aperçu de la localisation des profils ERT et SEM sur le site. La ligne en vert,
correspond à l’emplacement du profil ERT et la ligne en bleu correspond à l’emplacement du
profil SEM.

17
Le tableau ci-dessous donne les coordonnées de la station des profils SEV/SEM réalisés.

Tableau 4 : Localisation et coordonnées UTM des profils ERT et SEM.

Id UTM X UTM Y
Limite Nord 429 222 1 818 586
Station ERT / SEM 429 116 1 818 761
Limite Sud 429 016 1 818 959

Afin d'obtenir une image quantitative représentant les variations de résistivité réelle (et non la résistivité
apparente) en fonction de la vraie profondeur, il est nécessaire de réaliser une modélisation inverse.
L’inversion permet de retrouver les paramètres du modèle à partir des données mesurées. Dans cette
étude, nous avons utilisé le logiciel Res2Dinv pour l’inversion des données.

4.2 Matériel et accessoires utilisés


Pour la prospection par tomographie de résistivité électrique (ERT), nous avons utilisé un résistivimètre
de type ABEM Terrameter LS Lund pour mesurer la résistivité ou la polarisation induite en mode
tomographie. Ses caractéristiques techniques sont : PC intégré, compact pour l’acquisition et le stockage
des données, Régulateur de courant avec sortie maximale de 600 V (1200 V peak-to-peak) et 2500 mA,
Alimentation par courant continu 12 V DC.

Accessoires utilisés pour la tomographie de résistivité électrique :

• Jeu de 61 électrodes de 10 mm de diamètre,


• Jeu de 64 jumpers
• 4 rouleaux de câble de 21 take-out espacés de 5 m
• Batterie de voiture 100 Ah + chargeur
• Des marteaux en métal
• Logiciels de traitement Res2Dinv et Erigraph

Pour le sondage électromagnétique (SEM) nous avons utilisé un ADMT 800 S comportant :
• Deux électrodes en cuivre à manchon
• Un jeu de câble de 20 m
• Un smartphone servant d’interface
• Logiciel de traitement : Surfer

18
4.3 Résultats et interprétations

4.3.1 Tomographie de résistivité électrique

Le profil de tomographie est obtenu après inversion des données brutes correspondant aux résistivités
apparentes. Il nous montre la répartition des résistivités vraies du milieu investigué jusqu’à 80 m de
profondeur.

Nous notons sur le profil ERT (figure 10), en surface une couche de sol avec des résistivités supérieures
à 270ohm.m correspondant aux formations superficielles gréseuses bioturbés et argiles kaoliniques du
Miocène avec des résistivités de 40 à 270ohm.m. Cette couche repose sur une formation argileuse
(résistivités inférieures à 12ohm.m) par l’intermédiaire d’un premier niveau aquifère correspondant à celui
du Quaternaire. Du fait de sa très faible épaisseur (environ 1 m), cet aquifère semble peu productif en
eau.

Dans les argiles du Miocène (résistivités inférieures à 12ohm.m), nous notons par ailleurs des bandes
plus résistives (140 à 270ohm.m) notamment vers 100 m, 200 m et au-delà de 300 m du profil. Ces
terrains correspondant à des bancs de grès ou de sables pourraient probablement renfermer un aquifère
à la base. Le sondage électromagnétique (SEM) permettra de mieux ausculter cette partie du terrain en
profondeur au-delà de 80 m.

Figure 10 : Profil de tomographie de résistivité électrique (ERT) obtenu.

19
4.3.2 Sondage électromagnétique (SEM)

Sur le profil du sondage électromagnétique (SEM), nous notons une baisse continue du gradient de
résistivité à partir de 25 m de profondeur jusqu’à plus de 400 m avec la présence de quelques
interruptions. Cette baisse serait probablement liée à la présence de l’aquifère du complexe Continental
terminal/Eocène qui montre une continuité avec le Maastrichtien dont le toit serait situé vers 100 m de
profondeur sur le SEM. L’interruption partielle notée vers 70 m de profondeur correspondrait
probablement au substratum du Continental terminal/Eocène.

L’horizon du terrain compris entre 100 et 160 m (ou même vers 80m de toit) de profondeur pourraient
renfermer un aquifère productif en eau à l’instar des forages captant le Maastrichtien dans la zone.

Figure 11 : Profils de sondages électromagnétiques réalisés (SEM).

20
4.3.3 Interprétation hydrogéologique des essais géophysiques et recommandations

L’interprétation hydrogéologique des résultats du sondage électrique par tomographie limité à une
profondeur de 80 m, a permis de mettre en évidence un aquifère superficiel correspondant à l’aquifère
des sables dunaires qui présente une eau de bonne qualité révélée par les fortes résistivités notées.
Cependant, l’épaisseur assez faible de l’aquifère ne permettra certainement pas de satisfaire les besoins
en escomptés. La limite de cette investigation aura été sa faible profondeur d’investigation (80 m) qui n’a
permis de localiser nettement la nappe profonde.

Le SEM par contre, avec une profondeur d’investigation plus grande (400 m), à permis de localiser le toit
et le mur probables de l’aquifère du Maastrichtien entre 100 et 150 m. Cet épaisseur offre la possibilité
d’une bonne colonne qui peut permettre de satisfaire les besoins en eau attendus. La limite de cette
méthode réside dans le fait de ne pas pouvoir donner des valeurs de résistivités qui auraient permis de
mieux apprécier la salinité de la nappe à cette profondeur.

RECOMMANDATION :

En combinant la synthèse hydrogéologique et les investigations géophysiques, nous recommandons,


dans le cadre de ce projet, la réalisation d’un forage de 150 m captant les sables du Maastrichtien.

Etant donné que les investigations géophysiques n’ont pas permis de mieux préciser la salinité de la
nappe à cette profondeur, une attention particulière devra être apportée à ce paramètre lors de la
réalisation. Nous recommandons fortement de réaliser un sondage au préalable.

21
5. Description et conception du forage
5.1 Caractéristiques prévisionnelles du forage
A partir de l’analyse des données hydrogéologiques, les caractéristiques prévisionnelles du forage à
réaliser sont présentées dans le tableau ci-dessous. Il s’agit d’un forage de type monolithique c’est-à-dire
que le diamètre est unique (Forage au même diamètre).

Tableau 5 : Caractéristiques prévisionnelles des forages à réaliser


Profondeur Crépine Exhaure
Type de Prof. Débit
Niv. Statique Aquifère capté
forage prévisionnelle prévisionnel Diamètre Nature Diamètre Nature
prévisionnelle
(m)

Monolithique 150 20 40 8" PVC 8" PVC Maastrichtien

22
Figure 12 : coupe prévisionnelle du forage de l’ISEP de Richard Toll

23
5.2 Mode d’exécution du forage
Le schéma technique d'exécution sera le suivant :

• Début foration au rotary à la boue de bentonite avec un tricône de diamètre 20” à 22’’ de la
surface du sol jusqu’à une profondeur de 15 à 20 mètres suivant la nature du terrain;
• Pose d’un tube guide en tôle roulée et soudée de diamètre 16" (ép. 3mm) et cimentation sur
toute sa hauteur ;
• Poursuite de la foration en diamètre 14"3/4 de la base du tube guide jusqu’à la côte définitive
prévue;
• Opération de carottage électrique (PS et Résistivité, sonde petite et ou grande normale) et
rayonnement gamma ;
• Contrôle du trou et pose du captage en une colonne monolithique comprenant de bas en haut
:
▪ Un tube décanteur de 3 m muni d’un sabot en PVC de diamètre intérieur 8" (200 mm)
d’épaisseur minimum 13 mm et de même nature que les crépines;
▪ Crépines à fente en PVC de slot 25 et de diamètre intérieur 8" (minimum 20 m) ;
▪ Un tube servant de chambre de pompage en tubage PVC diamètre intérieur 8",
d’épaisseur minimum 13 mm, placé 1 m au-dessus du sol;
▪ Mise en place d’un massif de gravier filtre en quartz roulé et calibré de granulométrie
0,7 – 1,2 mm, sur une hauteur de 49 mètres à partir du fond du forage;
• Développement du forage à l'air lift et au pompage avec traitements chimiques ;

Mise en place de basalte (3-8 mm) jusqu’à 15 mètres, si la nature des formations nous le permettent. Si
ces formations sont de nature argileuse, ce sera préférable de cimenter après la mise en place du gravier,
après avoir mis un bouchon (tacker) ;

• Une cimentation de l’espace annulaire en tête de la chambre de pompage sur une hauteur
d’environ 10 m;
• Essais de débit, réception provisoire ;
• Fermeture avec une bouchon femelle étanche et protection de la tête de forage avec coulage
d'une dalle de surface.

24
5.3 Devis Quantitatif du forage
Le tableau ci-dessous reprend le devis estimatif du forage. Pour rappel il s’agit d’un forage monolithique
destiné à la satisfaction des besoins en au des différentes installations de l’ISEP de Richard Toll. Le
présent devis est arrêté à la somme de : Trente-trois millions huit cent quatre-vingt-trois mille sept
cent Francs CFA Toutes Taxes Comprises (33 883 700 F CFA TTC ).

Tableau 6 : Devis estimatif de la réalisation du forage de l'ISEP de Richard Toll

Quantité Prix Unitaire Prix total HTVA en


N° Désignation U
réalisé HTVA en FCFA FCFA

Mobilisation, Préparation, transport, amenée et


repli au site y compris frais d'assurance de
1 l'ensemble d'un atelier de forage, véhicules, F 1 3 000 000 3 000 000
fournitures et équipements annexes
nécessaires aux travaux, etc...

Foration au Rotary à la boue ou au marteau


fond de trou sans perte de fluide ou avec perte
2 de fluide, utilisation de produits spéciaux, -
cimentation, attente, etc, en tous terrains, selon
diamètre.

2.1 Diamètre 20" à 22" ml 15 75 000 1 125 000


2.2 Diamètre 14"3/4 ml 145 60 000 8 700 000

Opération de carottage électrique et nucléaire


(résistivité petite et grande normale, résistivité
de la boue, polarisation spontanée,
3 U 1 400 000 400 000
rayonnement gamma) réalisée avant la mise en
place du captage, y compris toutes les phases
préparatoires

Fourniture et pose de tube en tôle d'acier


ordinaire roulée et soudée, y compris sa
4 cimentation sur toute la hauteur, y compris ml 15 75 000 1 125 000
toutes sujétions diamètre 16" épaisseur 5 mm
minimum

25
Fourniture et mise en place de tube plein PVC
rigide qualité alimentaire y compris toutes
5 ml 125 55 000 6 875 000
sujétions diamètre intérieur minimum 200mm et
d'épaisseur minimum 10mm

Fourniture et mise en place de crépine à fente


en PVC rigide qualité alimentaire fentes 0,5 y
6 compris toutes sujétions diamètre intérieur ml 30 60 000 1 800 000
minimum 200mm et d'épaisseur minimum
10mm

7a Mise en place de tube décanteur en PVC u 1 55 000 55 000

Fourniture et pose de bouchon de fond en pvc


7b u 1 5 000 5 000
ou cimenté

Fourniture et mise en place de materiaux , y


8 -
compris toutes sujétions

8.1 gravier filtre de diamètre 0,7-1,2 mm m³ 5 220 000 1 100 000

8.2 Basalte de diamètre 3-8 mm m³ 4 60 000 240 000

Développement de forage, maintien de l'atelier


sur place quelle que soit la durée et les
9 F 1 2 500 000 2 500 000
difficultés rencontrées, y compris toutes
sujétions

Essais de pompage de réception provisoire


10 avec atelier tel que décrit au C.P.T., y compris F 1 1 500 000 1 500 000
toutes sujétions

11 Analyse chimique d'eau U 1 90 000 90 000

Ancrage, dalle cimentée et fermeture des têtes


12 U 1 200 000 200 000
de forages, y compris toutes sujétions

MONTANT TOTAL HTVA F CFA 28 715 000

MONTANT TVA 5 168 700

MONTANT TOTAL TTC F CFA 33 883 700

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