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Contribution à l'étude de la production et de la gestion des huiles usagées dans la ville

de Cotonou

SOMMAIRE
SOMMAIRE iDEDICACE iiREMERCIEMENTS iiiLISTE DES SIGLES ET
ACRONYMES iv

LISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURES v

LISTE DES PHOTOS .. viRESUME .. viiABSTRACT viii

INTRODUCTION . 1

PREMIERE PARTIE : GENERALITES .. 2

1.1. JUSTIFICATION DU CHOIX DU THEME 2

1.2. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE .. 5

1.3. GENERALITES SUR LES HUILES USAGEES ... 23

DEUXIEME PARTIE : PRODUCTION ET GESTION DES HUILES

USAGEES A COTONOU .. 29

2.1. APPROCHE METHODOLOGIQUE . 29

2.2 RESULTATS ET DISCUSSION . ... 34

2.3. DIFFICULTES RENCONTREES . 55

2.4. RECOMMANDATIONS 55

2.5. PERSPECTIVES POUR LA THESE .. 56

CONCLUSION 59

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES . 60

TABLE DES MATIERES 64


ANNEXES 67

Mémoire de DEA

Contribution à l'étude de la production et de la gestion des huiles usagées


dans la ville de Cotonou ii

DEDICACE
Je dédie ce travail à la mémoire de ma soeur défunte Jocelyne

Mémoire de DEA

Contribution à l'étude de la production et de la gestion des huiles usagées dans la ville


de Cotonou

REMERCIEMENTS
Je voudrais témoigner ma reconnaissance à :

- Mon Créateur, pour ses oeuvres gigantesques et merveilleuses dans ma vie

- toutes les personnes qui d'une manière ou d'une autre ont contribué à la réalisation
de ce mémoire :

· Ma mère, Françoise ZONSIGA ;

· Mon tuteur, Edmond QUENUM ;

· Mon Directeur de recherche, le Professeur Michel BOKO ;

· Mon co-Directeur de recherche, le Docteur David AZOCLI ;

· Mon épouse Michèle ADIKPETO et ma fille Grâce ;

· Mes frères et soeur, Moïse, Mathieu et Jeannette ;

· Madame Alice AGLO ATINDOGBE ;

· Mon cousin, Christophe KPOKPOYA dit « Chef » ;

· Mon cousin Isidore DAGOUDO, qui m'a beaucoup assisté lors des travaux de
terrain ;
· Mes tantes jumelles, Justine et Martine KPOKPOYA ;

· Le directeur du cabinet ECOPLAN, Jean Bosco TODJINOU ;

· Jean-Luc KOUTCHORO, Eugène GBEMENOU, Raoul MEDJIGBODO du Cabinet


ECOPLAN, ;

· Mon ami et frère, Charles GBEHI ;

· Mon ami, Rigobert CANTY ;

· Monsieur Mustafa, Chef service Commercial à Camin ;

· Monsieur Boko, chef atelier à Camin ;

· Monsieur Morieno, chef service après-vente à West Cost Motor ;

· Tous les chefs de garages et d'ateliers qui ont accepté de m'accorder des
entretiens.

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de Cotonou

LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES


ABE : Agence Béninoise pour l'Environnement

ADEME : Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie

CES : Conseil Economique et Social

COGEDA : Coordination des Organisations non Gouvernementales de Gestion des

Déchets Solides Ménagers et de l'Assainissement

DDEHU : Direction Départementale de l'Environnement, de l'Habitat et de


l'Urbanisme

DEN : Direction de l'Energie


DH : Direction de l'Hydraulique

DIEPA : Décennie Internationale de l'Eau Potable et de l'Assainissement

DST : Direction des Services Techniques

DTT : Direction des Transports Terrestres

EPAC : Ecole Polytechnique d'Abomey-CalaviFLASH : Faculté des Lettres Arts et


Sciences Humaines

GIGG : Groupement GKW-IGIP-GRAS

HAP : Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques

IEC : Information Education Communication

INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique

MEHU : Ministère de l'Environnement de l'Habitat et de l'Urbanisme

MEPN : Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature

MISD : Ministère de l'Intérieur de la Sécurité et de la Décentralisation

MMEH : Ministère des Mines de l'Energie et de l'Hydraulique

MTPT : Ministère des Travaux Publics et des Transports

ONG : Organisation Non Gouvernementale

ONUDI : Organisation des Nations Unies pour le Développement International

PAZH : Programme d'Aménagement des Zones Humides

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

RGPH3 : Troisième Recensement Général de la Population et de l'Habitat

SBEE : Société Béninoise d'Electricité et d'Eau

SERHAU-SA : Société d'Etudes Régionales d'Habitat et d'Aménagement Urbain


SIBEAU : Société Industrielle d'Entretien et d'Assainissement Urbain
SONACOP : Société Nationale de Commercialisation des Produits Pétroliers

SONEB : Société Nationale des Eaux du Bénin


UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture

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Contribution à l'étude de la production et de la gestion des huiles usagées dans la ville


de Cotonou

LISTE DES TABLEAUX ET DES


FIGURES
Tableau I: Faune lagunaire à Porto-Novo et Cotonou (quelques espèces de poisson)
. 10

Tableau II : Structure par sexe de la population de Cotonou en 2002 .. 12

Tableau III : Evolution de la population de Cotonou de 1979 à 2002 .... 12

Tableau IV : Arrondissements de Cotonou et territoires correspondants . 13

Tableau V : Récapitulation des charges polluantes émanant des sources mobiles de


combustion au Bénin et à Cotonou 17

Tableau VI : Bilan des lotissements à Cotonou (1970-1990) . . 21

Tableau VII : Méthode d'échantillonnage 30

Tableau VIII : Estimation de l'effectif d'engins à 2 roues dans la ville de Cotonou.....


40 Tableau IX : Estimation de la production annuelle d'huiles usagées par

les véhicules à 4 roues et plus (1995-2004) 41

Tableau X : Estimation de la production annuelle d'huiles usagées par les motos

(1995-2004) 42

Figure1 : Carte de la ville de Cotonou 6


Figure 2 : Carte administrative de la ville de Cotonou 15

Figure 3 : Répartition du parc automobile de Cotonou par type de véhicule . 39


LISTE DES PHOTOS
Photo 1.a : Végétation de Paspalum vaginatum à Avotrou, 1er arrondissement 8

Photo 1.b : Végétation de Typha australis à Vodjè, 11ème arrondissement 8

Photo 1.c : Haie de Terminalia mentalis sur la place de l'étoile rouge . 8

Photo 1.d : Haie de Kahya senegalensis dans le terre-plein central de

l'avenue du Canada 8 Photo 2.a : Exemple de garage moderne (Atelier de


réparation d'un concessionnaire) 37

Photo 2.b : Exemple de garage ordinaire 37

Photo 2.c : Atelier de réparation de moto dans une rue . 37

Photo 3.a : Véhicule garé sur une fosse à vidange muni d'un tank réceptacle

et d'un entonnoir 45

Photo 3.b: Lieu de stockage d'huiles usagées dans un garage moderne 45

Photo 3.c : Lieu de stockage d'huiles usagées dans un garage ordinaire 45

Photo 4.a : Equipement fournissant du feu à la fonderie du centre Songhaï


(réservoir d'huile fluidifiée et 2 souffleurs électriques) . .. . 48

Photo 4.b: Foyer de combustion 48

Photo 5.a : Sol d'un atelier de réparation de motos noirci par l'huile de vidange . 50
Photo 5.b : Trottoir pavé noirci par les huiles de vidanges d'un atelier de réparation

de motos 50
Photo 5.c : Souillure du sol due au mauvais conditionnement des huiles de vidange

dans un garage ordinaire ........ . 50


Photo 5.d : Souillure du sol due au mauvais conditionnement des huiles de vidange

dans un garage moderne .... 50

Photo 6 : Lieu de rejet d'huiles de vidange dans une parcelle vide 51


RESUME
Au Bénin, les déchets liquides en général et les huiles usagées en particulier, font de
nos jours l'objet d'une production en masse du fait de l'évolution croissante du parc
automobile et des motos à deux et à trois roues. Le cas de Cotonou est sans doute
le plus préoccupant compte tenu de son caractère de ville administrative,
économique et commerciale. En considérant la combinaison des facteurs comme
l'accès à l'eau potable en milieu urbain, la réalité de l'utilisation des eaux de puits
pour nombre d'usages domestiques et le niveau de la nappe phréatique dans la ville
de Cotonou, la question de la gestion des huiles usagées se présente comme une
préoccupation de santé publique.

La présente étude a permis de constater que sur 10 ans (1995 à 2004), rien que le
secteur des transports produit dans la ville de Cotonou environ 4.965.071 litres
d'huiles usagées par an dont environ 90% (4.468.563,9) sont destinés au rejet dans
la nature. En réalité, il n'existe pas un mode structuré de gestion des huiles usagées.
Il n'existe pas non plus de mesures d'appréhension et de dissuasion des rejets dans
la nature, alors que le phénomène est très remarquable.

Une meilleure connaissance des huiles usagées, des textes qui régissent leur
gestion au Bénin et la mise en application effective de ces textes permettrait
d'évoluer progressivement vers une gestion respectueuse de l'environnement.

ABSTRACT
In Benin, waste liquidate in general and used oils in particular, are the subject
nowadays of a mass production because of increasing evolution of the automobile
park and the machines with two and three wheels. The case of Cotonou is
undoubtedly most alarming taking into account its character of administrative,
economic and commercial city. By regarding the combination of the factors as the
access to drinking water in urban environment, the reality of the use of water of well
for a number of domestic uses and the level of the ground water in the town of
Cotonou, the question of the management of used oils is presented as a concern of
public health.

The present study made it possible to note that on 10 years (1995 to 2004), only the
transport sector produces in the town of Cotonou approximately 4,965,071 liters of
used oils per annum of which approximately 90% (4,468,563.9) are intended for the
rejection in nature. There is not a structured mode of management or an arbitrary
form of apprehension and dissuasion from the rejections in nature.

A better knowledge of used oils, texts which govern their management in Benin and
the effective implementation of these texts would make it possible to evolve gradually
to a respectful management of the environment.

INTRODUCTION
Cotonou, capitale économique du Bénin, connaît comme la plupart des grandes
villes africaines, une situation d'insalubrité préoccupante. Avec une croissance
démographique dont le taux moyen est de 3%, la ville s'est rapidement développée,
partant d'un noyau central dans les années soixante dix, vers les quartiers
périphériques, sans aménagement ni installation d'infrastructures socio-sanitaires
préalables (GBEDO, 2002). La croissance démographique ainsi que le
développement des activités économiques ont favorisé la production en grande
quantité de déchets de toutes sortes dont la gestion a vite échappé au pouvoir
public. Mais l'implication du secteur privé et des structures non gouvernementales a
contribué un tant soit peu à la maîtrise de la gestion des déchets, notamment les
déchets solides ménagers (DSM) qui sont collectés à 34% (GBEDO, 2004).

Toutefois, la situation des déchets industriels n'a pas évolué comme celle des
déchets solides ménagers. L'intérêt pour la prise en compte de ces déchets ne se
constate pas sur le terrain. Pourtant les activités industrielles et de transport ne font
qu'augmenter avec l'urbanisation, entraînant la production de plus en plus croissante
des déchets industriels dont les huiles usagées. Malgré l'existence de textes de loi
pour réglementer leur gestion, dans l'état actuel de nos connaissances, il n'existe
pas, comme cela est le cas pour les déchets solides ménagers et les déchets
liquides domestiques, de données qualitatives et quantitatives sur la production et la
gestion des huiles usagées.

La présente étude ambitionne donc de faire un diagnostic aussi clair que possible de
la situation de la gestion des huiles usagées dans la ville de Cotonou, et de proposer
une approche de gestion qui prenne en compte les réalités socioéconomiques et
l'environnement institutionnel du Bénin.

Nous présenterons dans une première partie, les généralités (Justification du choix
du thème, Présentation de milieu d'étude, Généralités sur les huiles usagées) puis
dans une seconde, l'approche méthodologique, les résultats et discussions, les
difficultés rencontrées, les recommandations et les perspectives pour la thèse.

Mémoire de DEA

Contribution à l'étude de la production et de la gestion des huiles usagées dans la ville de


Cotonou
PREMIERE PARTIE :
GENERALITES.
Cette partie comporte deux (2) chapitres : la justification du choix du thème
(problématique, objectifs, questions de recherche), la présentation du milieu d'étude
et les généralités sur les huiles usagées.

1.1 JUSTIFICATION DU CHOIX DU THEME.

1.1.1 Problématique.

Aujourd'hui plus que jamais, l'humanité toute entière est confrontée à de grands
défis dont la donnée environnementale constitue un problème planétaire qui
préoccupe grands et petits, riches et pauvres, (MEHU, 1992). Pour s'en convaincre,
il suffit de se référer aux différentes mobilisations des communautés nationale et
internationale autour des questions d'environnement depuis le début des années
soixante-dix, qui témoignent d'une prise de conscience des dangers qui menacent
notre planète.

Au Bénin, cette prise de conscience se traduit par un certain nombre d'actions dont
la signature et la ratification de plusieurs conventions sur la protection de
l'environnement - jusqu'à Rio 1992, le Bénin a adhéré à 28 accords, traités et
conventions (MEHU, 1993) - la création d'un ministère de l'environnement avec un
arsenal institutionnel important (la Commission Nationale pour le Développement
Durable, l'Agence Béninoise pour l'environnement,...), l'intérêt de plus en plus accru
de la société civile pour les questions d'environnement.

Des actions d'envergure ont accompagné les changements institutionnels et


structurels en faveur de l'environnement. Plusieurs programmes concernant les
domaines sensibles sont en cours d'exécution. Ainsi, le Projet d'Aménagement des
Zones Humides (PAZH) s'évertue à protéger, à aménager et à mettre en valeur les
zones humides, le programme anti-pollution en cours dans nos grandes villes vise la
réduction de la pollution de l'air par les gaz et fumée d'échappement, les structures
de gestion des déchets solides s'organisent de mieux en mieux.

Dans ce contexte de mobilisation générale pour la préservation de la qualité de


l'environnement et donc de la vie, aucune source de nuisance ne saurait être
négligée. La gestion des huiles usagées demande alors une attention toute
particulière.

En effet, d'une part, les huiles usées provenant des vidanges de véhicules et des
motos à deux ou trois roues connaissent une prolifération (il existe aujourd'hui sur le
marché des produits provenant du secteur formel (SONACOP, ORYX, TEXACO,
TOTALFINA, SACOGI, NATIONAL OIL, etc.) et les produits provenant de la
contrebande. De même, depuis l'année 1996, environ 28% des déplacements
journaliers sont assurés par des véhicules particuliers et 10% sont assurés par les
engins à deux roues (ECOPLAN et ABE, 2005). Dix (10) ans après, et avec
l'évolution du parc automobile - motivée par le marché des véhicules d'occasion - et
le phénomène de zémidjan, la production d'huiles usagées prend des proportions
inquiétantes. D'autre part, les véhicules lourds, les engins de levage et les industries,
en nombre relativement réduit, sont susceptibles de produire plus d'huiles usagées
dont le mode de gestion n'est pas non plus très connu. Or, les huiles usées, une fois
dans le sol, peuvent y persister au moins pendant cinq (5) années et passer dans la
nappe phréatique (BURNS et TEALS, 1979). De même, MALIKI (1993),
BOUKARI et al (1995) et SAGBO (2000) ont démontré la vulnérabilité des nappes
alimentant les puits de Cotonou. Plus particulièrement, SAGBO, (2000) a révélé la
présence de micros organismes provenant des latrines et des ordures ménagères
dans l'eau des puits du voisinage immédiat, par le phénomène d'infiltration. Il est
donc probable que les huiles usagées par le même mécanisme atteignent les
nappes d'eau.

Pour les populations de la ville de Cotonou dont 43,6 % sont abonnés au réseau
d'eau potable de la SONEB à la maison (INSAE, 2003) et où les eaux de puits
continuent d'être utilisées par une frange de la population comme eau de boisson,
de vaisselle et de bain (MEHU/ONUDI/PNUD, 1998), il serait important de disposer
d'informations scientifiques sur la production et la gestion des huiles usagées.

Mémoire de DEA

Contribution à l'étude de la production et de la gestion des huiles usagées dans la ville


de Cotonou
La présente étude intitulée « Contribution à l'étude de la production et de la
gestion des huiles usagées dans la yille de Cotonou » est initiée dans le but de
combler un tant soit peu le déficit d'informations sur la production des huiles usagées
dans la ville de Cotonou et sur les risques éventuels pour l'environnement urbain et
la santé des populations que pourrait engendrer une gestion inadéquate.

1.1.2 Objectifs.

L'objectif principal de cette étude est de contribuer à la réflexion sur les problèmes
d'amélioration de la qualité de l'environnement urbain et la préservation de la santé.

Les objectifs spécifiques sont :

- estimer la quantité d'huiles usagées produite sur le territoire de la ville ;

- analyser les différentes méthodes actuelles de gestion des huiles usagées ; -


analyser les impacts sur l'environnement et la santé ;
- faire des propositions pour une meilleure gestion.

1.1.3 Questions de recherche

En vue de mieux structurer la recherche, deux (2) questions fondamentales ont été
formulées. Les réponses à ces questions nous permettront d'atteindre les objectifs
de l'étude.

1- Quel est le niveau de la production des huiles usagées ?

2- Existe-t-il des formes de gestion des huiles usagées par les unités de production
et pouvant être améliorées ?

3- Quels sont les impacts sur l'environnement et la santé ?


1.2. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE.

1.2.1 Caractéristiques physiques de la ville de Cotonou.

Cotonou, la capitale économique du Bénin, est située sur le bassin côtier. Du point
de vue géographique, elle est située à 6°21' de latitude Nord et 2°26' de longitude
Est. La ville est bâtie sur un cordon littoral large de 4 à 6 km entre l'Océan Atlantique
au Sud et le lac Nokoué au Nord, ce qui constitue un obstacle à son extension. Les
frontières Est et Ouest sont diffuses. Cependant il est admis que les
arrondissements de Godomey (Commune d'Abomey-Calavi et d'Agblangandan
(Commune de Sèmè-Kpodji), localités situées respectivement à 11 km et 7 km du
centre ville, constituent les limites de la ville. La ville couvre une superficie de 79
km2.

1.2.1.1 Données climatologiques.

La ville de Cotonou, de par sa situation géographique, possède les caractéristiques


climatiques de la bande côtière du Golfe de Guinée à laquelle appartiennent toutes
les régions du bas-Bénin. Il s'agit d'un climat béninien de type sub-équatorial à
quatre saisons :

- une grande saison des pluies d'avril à juillet, - une petite saison sèche d'août à
septembre,

- une petite saison pluvieuse d'octobre à novembre - une grande saison sèche de
décembre à mars.

Les températures sont élevées mais jamais excessives. Les maxima se situent en
mars (26°C) et les minima en août (24°C). L'amplitude thermique annuelle
(température moyenne du mois le plus chaud moins température moyenne du mois
le moins chaud) est faible, inférieur à 5°C. L'humidité est élevée (70 à 90%) à cause
de la proximité de l'océan (ADAM & BOKO, 1993).

Cotonou est sous l'influence de vents dominants soufflant dans le sens


SudOuest/Nord-Est. Environ 60% des vents ont des vitesses comprises entre 2m/s
et 4m/s. Le vent au sol est plus fort en bordure de la mer qu'à l'intérieur.

1.2.1.2 Flore et faune.

a- Flore

Selon N'BESSA (1997), les berges du lac Nokoué et les rivages de la lagune de
Cotonou portent des espèces adaptées aux variations physico-chimiques des eaux
et du sol. La végétation caractéristique de ces milieux est la mangrove qui supporte
une forte salinité. Trois espèces végétales se distinguent et dominent par endroits le
Un peu partout dans la ville on rencontre des essences d'alignement et des fruitiers
parmi lesquelles on peut citer : Ficus sp., Cassia auriculiformis (Mimosaceae),
Casuarina equisetifolia (Casuarinaceae), Azadiracta indica (Meliaceae), Tectona
grandis (Verbenaceae), Terminalia catappa (Combretaceae), Cocos
nucifera (Arecacée), Elaeis guineensis (Arecacée), Carica
papaya (Caricacée), Mangifera indica, Musa sinensis (Musaceae), etc.

Photo 1.c. Rangée de Terminalia mentalis sur la place de l'étoile rouge.

Photo 1.d. Rangée de Kahya senegalensis sur le terre- plein central de l'avenue du


Canada.

b- Faune

Outre les espèces végétales, ces milieux sont aussi riches en espèces animales. La
faune aquatique comprend toutes sortes de poissons adaptés aux conditions offertes
par le milieu. Ainsi on distingue trois grandes catégories d'espèces :

- Les espèces d'origine marine remontant dans la lagune au début des basses

eaux et se retirant en mer pour une courte durée pendant les hautes eaux.

- Les espèces d'origine continentale (poissons d'eau douce) envahissant les lagunes
dès le début des crues et y restant jusqu'à la décrue, soit pendant deux mois
environ. Elles vont se réfugier généralement sous les végétaux, les marécages ou
les trous à poissons pour se multiplier.

- Les espèces d'estuaire qui peuvent supporter une forte variation de salinité
comme Mugil cephalus, Mugil curema, Mugil bananensis, Liza falcipinus, Elops
laterta, Elops senegalensis, Megalops atlanticus, Callinectes latimanus (crabe
nageur des lagunes).

La faune terrestre est constituée d'insectes (grillon, criquet, sauterelle, fourmi,


moustique, mouche, libellule, ...), de mollusques (escargot géant), de petits rongeurs
(rat de Gambie, aulacode, ...), de reptiles (serpent cracheur, python royal, varan,
tortue d'eau douce, ...), d'oiseaux (poule d'eau, héron garde boeuf, martin
pêcheur, ...), et de batraciens (CEIE, 2001). La présence de crocodiles et de
ruminants (bubales) a été signalée dans les marécages de Agla et de Ahogbohouè.
12,81%
3,08%

3,01%

2,08%

0,20%

0,40%

72,55%

VP CTTE CAM TR SRM BMB AB AUT

VP
: Voiture particulière SRM : Remorque et Semi-remorque.
CTTE : Camionnette BMB : Bus et Minibus
CAM : Camion AB : Autobus et Autocar
TR : Tracteur agricole et routier AUT : Autres véhicules

b- Estimation du parc de motos dans la ville de Cotonou

Le parc de motos est essentiellement dominé par les taxis-motos communément


appelé Zémidjan. Du fait que l'immatriculation des engins à deux roues n'est pas
entrée dans les habitudes au Bénin et n'est obligatoire qu'à partir de 75 cc, il a été
plus facile de prendre comme base de l'estimation, l'effectif des taxis-motos qui sont
soumis à une immatriculation obligatoire pour l'exercice de leur activité.

Selon les statistiques de la mairie de Cotonou, l'effectif des taxis-motos a évolué en


dents de scie de 1992 à 2001 (données disponibles). Il a varié de 2.830 à 15.327
soit un accroissement annuel de 8,67%. En supposant que ce taux d'accroissement
est maintenu jusqu'à 2004, les nombres de taxis-motos immatriculés ont été calculés
pour les années 2002, 2003, et 2004. L'effectif en 2001 était de 72.015, il serait
passé à

103.335 en 2004 ce qui reflète les estimations faites par les services de la voirie. En
utilisant le ratio taxi-motos/motos personnelles obtenu par ABE (2000), on déduit
l'effectif des motos personnelles. La somme des effectifs de taxis-motos et de motos
personnelles donnent le parc de motos.

TableauVIII : Estimation de l'effectif des motos dans la ville de Cotonou.

NOMBRE CUMUL NOMBRE DE NOMBRE TOTAL


ANNEE DE MOTOS NON DE MOTOS
TAXIS- TAXI
MOTOS
1992 3.842 2.183 6.025 29.715 34.153 39.764 47.477
1993 15.107 18.949 10.766 56.370 65.334 75.066 99.101 112.933
Source : Enquête de terrain (2005).

2.2.2.3. Les différentes formes de réutilisation des huiles usagées.

a- la lubrification des moteurs de moulin

Les détenteurs de moulin à maïs, pour des raisons économiques rachètent des
huiles usagées auprès des garages et des ateliers pour la vidange de leur moulin.
Ces huiles sont vidangées de nouveaux après 3 à 4 mois d'usage.

b- la lubrification des moteurs de camion

Certains camionneurs utilisent les huiles usagées provenant des véhicules légers
pour la vidange de leurs camions. Ils prennent toutefois le soin de les mélanger avec
de l'huile neuve.

c-la protection des bois

Les huiles de vidanges ont une double fonction quant à leur utilisation sur du bois.
En couche superficielle elles servent à lutter contre la dégradation du bois sous
l'action des pluies. En plus de cette fonction, son odeur aide à éloigner les insectes
qui détruisent le bois.

d- la lutte contre les mauvaises odeurs des latrines :

Certains ménages, pour éliminer les mauvaises odeurs de leurs latrines, y versent
des huiles à moteur usagées. Cette pratique a été reconnue par ABDOU KARIM &
GBAGUIDI (2004) comme ayant des conséquences néfastes. En effet, l'huile de
vidange réduit les échanges gazeux entre les micro-organismes et l'air ambiant. La
conséquence qui en découle est la mort massive des micro organismes aérobies
(larves de mouches, bactéries, ...) chargés de la dégradation de la matière fécale.
On assiste ainsi à un ralentissement du processus de dégradation aérobie et un
accroissement du processus anaérobie entraînant de plus belle les fortes odeurs.
Les résultats escomptés sont de courte durée et conduisent en fin de processus à
l'effet contraire.

Si éventuellement ces fosses ainsi traitées sont vidangées, alors la pollution locale
liée à une telle pratique se voit ainsi répandue jusqu'au site de rejet.

e- le badigeonnage des cases en banco

Dans certains villages, les cases en banco sont badigeonnées de l'extérieur par
plusieurs couches d'huiles usagées. Ce procédé servirait à assurer l'étanchéité des
murs, empêchant les suintements à l'intérieur des cases pendant la pluie.

f- la lutte contre les ectoparasites des porcs

Certains fermiers utilisent les huiles de vidange pour laver les porcs à titre de
prévention contre les attaques des ectoparasites.

g- a production d'énergie thermique

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