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Réf.

: BE8092 V1

Captage du CO2 -
Date de publication :
10 mai 2020 Technologie pour la
transition énergétique

Cet article est issu de : Énergies | Ressources énergétiques et stockage

par Ludovic RAYNAL, Sina TEBIANIAN

Mots-clés Résumé Cet article rappelle brièvement le contexte du réchauffement climatique et de la


Réchauffement climatique | transition énergétique. Surtout il met en perspective l’intérêt de la technologie du captage
Précombustion |
Oxycombustion | et du stockage de CO 2 . Les grands principes des différentes solutions de captage sont
Post-combustion présentés avec une description des trois grandes familles de technologies
(précombustion, oxycombustion et post-combustion). Les différents procédés de captage
sont étudiés tant pour les technologies disponibles à l’échelle commerciale que pour les
solutions faisant l’objet de travaux de R&I. Cet article présente enfin les perspectives de
déploiement du captage de CO 2 , ses freins et les leviers à actionner pour faire de cette
technologie un facteur de succès pour la transition énergétique.

Keywords Abstract The present article shortly describes global warming and energy transition
global warming | context. More importantly it puts into perspective the interest of the CO 2 Capture and
precombustion |
oxycombustion | Storage technology within this context. The general principles of the different capture
post-combustion solutions are presented with a description of the three main types of technologies
(pre-combustion, oxycombustion and post-combustion). The different capture processes
are discussed both those commercially available and those under R&D work. This article
finally presents the outlook for the deployment of CO 2 Capture, its constraints and the
levers to operate to make this technology a success factor for the energy transition.

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Captage du CO2
Technologie pour la transition énergétique

par Ludovic RAYNAL


Responsable de Groupe
Département Process Design, IFP Énergies nouvelles, Solaize, France
et Sina TEBIANIAN
Ingénieur de Recherche
Département Génie Chimique et Technologies, IFP Énergies nouvelles, Solaize, France

1. Émissions de CO2, évolution du climat et transition


énergétique ............................................................................................ BE 8 092 - 2
1.1 Réchauffement climatique et émissions de CO2 — 2
1.2 Contexte industriel et transition énergétique ........................................ — 2
2. Grands principes du captage ............................................................ — 4
2.1 Principe général du CCUS ....................................................................... — 4
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2.2 Grands principes des solutions de captage........................................... — 5


3. Descriptions techniques des solutions de captage .................... — 6
3.1 Solutions dites de première génération................................................. — 6
3.2 Travaux de recherche pour les procédés du futur ................................ — 10
4. Projets de démonstration et déploiement .................................... — 14
4.1 Développement industriel et phase pilote ............................................. — 14
4.2 Réalisations industrielles......................................................................... — 16
4.3 Perspectives pour le déploiement du CCUS.......................................... — 17
5. Conclusion.............................................................................................. — 18
Pour en savoir plus ....................................................................................... Doc. BE 8 092

C et article présente la problématique du captage de CO2, son contexte et


ses enjeux, puis s’attache à décrire les principales solutions technolo-
giques permettant le captage du CO2 émis par le monde de l’industrie. Les
secteurs de la production d’énergie et de la production industrielle sont très
dépendants des combustibles fossiles, qu’il s’agisse du charbon, du pétrole ou
du gaz naturel, et sont de fait responsables de très importantes émissions
atmosphériques de CO2. Dans un contexte de réchauffement climatique et de
limitation des émissions de gaz à effet de serre, l’économie mondiale se tourne
progressivement vers des sources d’énergie renouvelable décarbonée. Compte
tenu du poids actuel des combustibles fossiles dans l’offre énergétique, de la
5 - 2020

croissance mondiale de la demande en énergie et enfin du temps requis pour


le déploiement des énergies alternatives, la transition énergétique va néces-
sairement s’étaler sur de longues années.
La première partie de cet article résume le contexte environnemental,
sociétal et économique qui justifie l’intérêt du captage de CO2 dans le cadre de
la transition énergétique. Les grands principes du captage de CO2, associé au
BE 8 092

stockage géologique ou à une valorisation industrielle, sont décrits dans une


deuxième partie. On montre notamment en quoi cette solution technologique
répond à l’objectif de réduction des émissions de CO2 du secteur industriel et
une description schématique des différentes familles de technologies de
captage est proposée.

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CAPTAGE DU CO2 ___________________________________________________________________________________________________________________

Les différents procédés de captage sont décrits plus en détail dans la troi-
sième partie de l’article, aussi bien dans leurs versions commerciales que dans
des versions en cours de développement. Les avantages et inconvénients des
différents procédés sont également discutés et des actions associées de R&I
(Recherche et Innovation) visant à rendre ces procédés plus performants sont
présentées. Une revue des pilotes et des démonstrateurs industriels est
proposée ; elle permet également de mettre en avant les différents acteurs du
domaine. Enfin, une discussion sur les perspectives de déploiement du
captage de CO2 est proposée.

Principaux sigles L’effet de serre est essentiellement dû à des composés pré-


AIE Agence Internationale de l’Énergie sents en faible quantité dans l’atmosphère dont la concentra-
tion peut être affectée par les activités humaines. C’est le cas
ASU Air Separation Unit du dioxyde carbone (CO2), du méthane (CH4), de l’oxyde
nitreux (N2O) et de différents composés fluorés. Le CO2 étant le
CAP Chilled Ammonia Process principal gaz à effet de serre, on ramène l’ensemble des émis-
CCS Carbon Capture and Storage sions de gaz à effet de serre à une émission en équivalent
CO2 (CO2eq). En 2018, les émissions industrielles de CO2
CCU Carbon Capture and Utilization représentent près de 68 % des émissions de l’année 2018 qui
CCUS Carbon Capture Utilization and Storage s’élèvent à près de 56 Gt [1].

CLC Chemical Looping Combustion


Ces émissions se traduisent par une augmentation de la concen-
CSC Captage et Stockage du CO2 tration en CO2 dans l’atmosphère connue pour être étroitement
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EOR Enhanced Oil Recovery liée à la température [2]. Or, l’augmentation de la concentration en
CO2 n’a jamais été aussi forte ni aussi rapide que depuis le
GIEC Groupe d’experts Intergouvernemental sur XXe siècle (figure 1a) avec une véritable rupture dans l’intensité
l’Évolution du Climat des émissions à partir de 1950 (figure 1b), coïncidant avec le début
des trente glorieuses [3]. Ces émissions se traduisent par le phéno-
MEA Monoéthanolamine
mène de réchauffement climatique actuellement observé. Ainsi les
R&D Recherche & Développement relevés des températures classent les années 2015-2019 comme
les cinq années les plus chaudes avec un écart de près de 1 °C par
R&I Recherche & Innovation rapport à la période préindustrielle.
TSA Température Swing Adsorption L’impact des émissions de gaz à effet de serre sur le réchauffe-
ment climatique est d’ores et déjà perceptible dans de nombreux
pays. L’augmentation des températures se traduit par un grand
nombre de conséquences dont certaines peuvent être dramatiques
1. Émissions de CO2, et impacter l’avenir de l’humanité [4] [5]. La problématique du
réchauffement climatique est progressivement devenue une cause
évolution du climat internationale qui s’est notamment traduite par la volonté de
réduire les émissions de CO2. Les états membres de l’ONU ont
et transition énergétique ainsi adopté en 1992 à Rio de Janeiro la Convention Cadre des
Nations Unies sur les Changements Climatiques. Celle-ci a
ensuite permis l’adoption le 11 décembre 1997 du protocole de
Ce paragraphe sur le lien entre émissions de CO2, évolution du Kyoto qui est le premier acte majeur d’une série d’initiatives poli-
climat et transition énergétique est volontairement succinct. tiques visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre (réduc-
tion d’au moins 5% d’ici les années 2008-2012 des émissions des
pays développés par rapport à celles de 1990). Plus récemment
Pour une information plus complète, se reporter à l’article l’accord de Paris (COP 21) signé en décembre 2015 et ratifié
[BE 8 091]. depuis par 185 pays vise une limitation de la hausse des tempéra-
tures au-dessous des 2 °C voire en dessous de 1,5 °C. Il s’agit
désormais de comprendre comment le captage de CO2 peut
1.1 Réchauffement climatique répondre à cet objectif.
et émissions de CO2
Les émissions de gaz à effet de serre et en particulier les émis- 1.2 Contexte industriel et transition
sions de CO2 industriel impactent l’évolution du climat via l’effet énergétique
de serre. Ce mécanisme provoque un réchauffement de la planète
suite à la réception d’un rayonnement émis par le soleil et dont les Les besoins énergétiques mondiaux et les émissions de CO2
deux tiers sont absorbés par la Terre et son atmosphère. Sans associées sont suivis par l’Agence Internationale de l’Énergie,
l’effet de serre, on estime que la température de la terre serait de l’AIE, qui publie régulièrement des rapports faisant référence. Avec
– 18 °C alors qu’elle est estimée en moyenne à de + 15 °C. C’est ceux-ci, combinés à ceux du Groupe d’experts intergouvernemen-
donc ce mécanisme, entre autres phénomènes, qui a permis l’éclo- tal sur l’évolution du climat (GIEC), il est possible d’établir un bilan
sion de la vie telle que nous la connaissons sur Terre. exhaustif des différentes émissions de CO2 en lien avec les diffé-

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____________________________________________________________________________________________________________________ CAPTAGE DU CO2

Variation de la teneur de CO2 dans l’air


450 3

(ppm/an) – moyenne sur 4 ans


Teneur de CO2 dans l’air (ppm)
400 2,5
350
2
300
1,5
250
1
200
0,5
150
100 0

50 – 0,5

0 –1
1700 1750 1800 1850 1900 1950 2000 2050 1850 1900 1950 2000 2050
Année Année
1 ppm : 10–6 mol CO2/mol air sec
b variation, moyennée sur 4 ans, de l’augmentation
a évolution de la concentration de CO2 dans l’atmosphère de la concentration de CO2

Figure 1 – Émissions de CO2 (d’après les données du NOAA) [3]

25 %
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41 %

Transport
Industrie
24 % Bâtiments
Autres
8% Électricité
2% 9%
a valeurs brutes avant réallocation de l’électricité
15 %
3%
38 %

14 %
11 %
42 %

4%
23 %
Transport
Industrie
41 % Charbon Pétrole Gaz
Bâtiments
Autres Nucléaire Hydraulique Autres

b valeurs après réallocation c part des différentes sources d’énergie dans la


production mondiale d’électricité en 2017

Figure 2 – Répartition des émissions de CO2 dans le monde en 2017 selon les différents secteurs économiques [6]

rents secteurs économiques. Dans son rapport de 2014 [4], le GIEC combustibles et d’autre part les valeurs obtenues après réalloca-
estime que près de 25 % des émissions de CO2eq sont liées à l’agri- tion de la production d’électricité en fonction de son utilisation
culture et à la déforestation, les 75 % restant étant liés à l’activité finale, celle-ci se répartissant à égalité entre industrie et bâtiments.
industrielle des secteurs de l’automobile, du bâtiment et de la pro- Cette répartition concerne l’année 2017 pour laquelle les émissions
duction d’électricité. Le captage de CO2 peut jouer un rôle dans ces de CO2 ont été de 32,8 Gt [6]. On observe tout d’abord, sur les don-
différents secteurs. nées brutes, que la production d’électricité est de très loin le plus
gros émetteur de CO2 avec plus de 40 % des émissions. On
La contribution des différents secteurs en termes d’émissions de observe ensuite que le transport et le bâtiment ne pèsent guère à
CO2 dans le monde est détaillée sur les figures 2a et b qui pré- eux deux plus que le secteur de l’industrie, du moins lorsque l’on
sente d’une part les valeurs brutes liées à la consommation de considère les émissions après réallocation.

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CAPTAGE DU CO2 ____________________________________________________________________________________________________________________

Les émissions de CO2 sont donc fortement liées au secteur de la


production d’électricité encore fortement dépendante du charbon.
On constate en effet une prédominance de cette source d’énergie
qui représente près de 40 %, avec un total de 75 % pour les éner-
gies fossiles (figure 2c).
Il existe de nombreux scénarios qui relient réchauffement clima-
tique, évolution de la consommation énergétique et dépendance
aux combustibles fossiles [5] [7]. Le scénario BLUE map proposé
par l’AIE dans son rapport Energy Technology Perspectives de
2008 [8], vise à diviser par deux d’ici 2050 les émissions de CO2 par Captage & Compression Transport Injection
rapport aux émissions consolidées de 2005. Ce scénario a non seu- Séparation CO2 CO2 CO2 CO2
lement permis d’identifier mais aussi de quantifier les différents
leviers à mettre en œuvre dans le secteur de l’énergie pour satis-
faire des objectifs de réduction des émissions, à savoir une réduc-
tion des émissions de CO2 d’une valeur haute estimée à 62 Gt par
an en 2050 pour la configuration de référence, c’est-à-dire sans
actes volontaristes de réduction des émissions, à la valeur retenue Source CO2
par ce scénario de 14 Gt par an en 2050. Pour parvenir à ce résul- (ex. : centrale électrique) Stockage CO2
tat, l’AIE met en avant quatre grands leviers :
– les moyens de gain d’efficacité énergétique, sur le lieu de pro- Figure 3 – Illustration de la chaîne captage - transport - stockage
duction ou les lieux d’utilisation que ce soit par l’augmentation de (doc. CO2CRC)
l’efficacité des technologies ou l’utilisation de sources d’énergie
moins carbonée, typiquement le remplacement du charbon par le
gaz naturel. Ces moyens combinés représentent plus de 50 % de la dans un puits alimentant un site de stockage géologique, réservoir
réduction possible des émissions de CO2 ; de perméabilité et de dimensions suffisantes, capable de stocker
– le développement des énergies renouvelables avec une très des quantités de CO2 associées à plusieurs dizaines d’années
forte augmentation attendue d’ici 2050. Elles pourraient permettre d’injection (aquifères, réservoirs de pétrole ou de gaz déplétés).
une réduction de 21 % des émissions de CO2 ; La valorisation du CO2 est actuellement orientée vers un nombre
– le déploiement du captage et stockage du CO2 (CCS) dans le
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limité de secteurs, avec en premier lieu la récupération assistée de


secteur de la production d’énergie puis du secteur industriel per- pétrole EOR (Enhanced Oil Recovery) et dans une moindre mesure
mettant une baisse des émissions respectivement de 10 % et 9 % ; l’alimentaire et la métallurgie [9]. Quelle que soit leur utilisation,
– une légère augmentation de la part du nucléaire dans la pro- les volumes de CO2 dédiés à une valorisation sont très faibles
duction électrique mondiale induisant une réduction de 6 % des devant les volumes de CO2 émis. L’intérêt d’une valorisation du
émissions de CO2. CO2 peut donc déclencher des projets de captage mais ils ne per-
On constate donc que le total de 19 % potentiellement induit par mettront pas une baisse drastique des émissions. Le captage s’ins-
le déploiement du CCS pourrait faire de cette technologie un levier crit donc prioritairement dans une logique CCS.
extrêmement important, à une échelle comparable à celle des
énergies renouvelables, nécessaire à la transition énergétique.
Les intérêts de la filière (levier important, faisabilité indus-
trielle, bonne adéquation de la technologie de captage avec
Terminologie du captage les gros émetteurs industriels et disponibilité de sites de stoc-
kage) et ses défis (coût du captage, pérennité du stockage et
Plusieurs termes sont couramment utilisés dans le contexte encadrement juridique) sont discutés plus en détail dans
du captage de CO2. Celui le plus fréquemment utilisé est l’article [BE 8 091].
l’acronyme anglais CCS (Carbon Capture and Storage) dont
l’équivalent en français est CSC (Captage et Stockage du CO2).
Le captage est également possible sans stockage, le CO2 est Le coût du captage, incluant le coût de la compression, peut
alors soit utilisé directement soit valorisé après transformation représenter plus de 80 % du coût de la chaîne CCS complète, lui-
chimique, on parle alors de CCU (Carbon Capture and Utiliza- même étant estimé entre 40 et 100 €/t de CO2 évité selon la tech-
tion). Lorsque l’on souhaite être générique, la dénomination nologie utilisée et la source de CO2 concernée [10] [11] . Du fait de
CCUS (Carbon Capture, Utilization and Storage) est souvent son coût et de la volonté d’impact fort en termes de réduction des
retenue. L’équivalent français, Captage, Stockage et Utilisation émissions, le captage s’adresse donc plus naturellement à des
du CO2, est beaucoup moins usité que l’appellation CSC. gros émetteurs industriels, émettant typiquement plus de 0,1 Mt/
an de CO2. Un bilan de ces gros émetteurs permet de conclure
que :
– près de 80 % des émissions sont dues à la production
2. Grands principes d’électricité ;
– 60 % des émissions sont dues à la production d’électricité par
du captage les centrales thermiques au charbon dont on estime le nombre à
environ 2 000 unités ;
– le reste des émissions se partage équitablement entre les sec-
teurs des cimenteries, du raffinage, des aciéries et de la pétro-
2.1 Principe général du CCUS chimie avec environ 5 % chacun ;
Le principe de la chaîne CCUS est illustré par la figure 3. Le CO2 – la taille des sources est relativement homogène selon les sec-
est capté sur la source d’émission du site industriel émetteur teurs, les très grandes capacités étant de l’ordre de 1 Mt/an de
(fumées de centrale thermique, fumées de raffinerie ou d’aciérie, CO2, en dehors des centrales au charbon émettant 4 fois plus en
gaz acide sur champ d’exploitation pétrolière…), il est comprimé moyenne ;
pour assurer son transport, via un réseau de gazoducs dédié ou – la concentration volumique du CO2 dans le flux à traiter est
éventuellement par bateau (liquide sous pression), puis est injecté relativement faible, variant le plus souvent entre 5 et 15 %.

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____________________________________________________________________________________________________________________ CAPTAGE DU CO2

2.2 Grands principes des solutions


de captage Électricité
N2/H2O
Combustible
Les procédés de captage de CO2 sont le plus souvent classés par
Vapeur
leur positionnement vis-à-vis de l’étape de combustion produisant
l’énergie à convertir, à savoir :
Eau Turbine
– la précombustion, le captage étant alors réalisé en amont de
la combustion ; Compresseur
– la post-combustion, le captage étant alors réalisé en aval ;
– l’oxycombustion utilisant de l’oxygène au lieu de l’air afin de CO2
générer un gaz de combustion suffisamment concentré en CO2 Air Fumées
pour ne pas nécessiter de séparation complexe vis-à-vis d’autres
composants.
Combustion Séparation CO2 Stockage
Une première description schématique de des trois familles de
procédés est donnée ci-après, leur description détaillée fait l’objet Figure 4 – Principe d’un procédé de captage en post-combustion
du paragraphe 3. Elles sont présentées ci-après dans l’ordre de
l’importance des travaux qui leur ont été consacrés.
ce qui permet de produire un gaz presque pur en CO2 prêt à être
2.2.1 Captage en post-combustion comprimé pour stockage.

Le principe du captage de CO2 en post-combustion est illustré


par le schéma de la figure 4. Le combustible, il peut s’agir de char- 2.2.3 Captage en précombustion
bon, de gaz naturel, de fioul, et le comburant, en général de l’air,
sont introduits dans la chambre de combustion de la chaudière. La Le captage de CO2 en précombustion se caractérise par rapport
chaleur générée permet la production de vapeur sous pression qui aux deux voies précédentes d’une part par une complexité accrue
entraîne une turbine générant de l’électricité. Les fumées issues de et d’autre part par le fait que la combustion génératrice d’énergie
la combustion sont envoyées vers le procédé de captage qui per- est réalisée avec de l’hydrogène. Le procédé, illustré sur le schéma
met de séparer le CO2 du reste des fumées, celui-ci pouvant alors de la figure 6, consiste en un enchaînement relativement complexe
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être comprimé pour valorisation ou pour stockage. de différentes étapes. La première étape consiste en une distilla-
tion cryogénique permettant de séparer l’oxygène de l’air. L’oxy-
2.2.2 Captage en oxycombustion gène, combiné à un combustible, gaz, fioul ou charbon, alimente
un four produisant un gaz de synthèse composé d’hydrogène, H2,
Le principe du captage de CO2 en oxycombustion est illustré par de monoxyde de carbone, CO, et de dioxyde de carbone. La pro-
le schéma de la figure 5. Il utilise comme première étape une sépa- duction de gaz de synthèse se poursuit par une étape de conver-
ration cryogénique ASU (Air Separation Unit) permettant de sépa- sion du gaz en présence d’eau (water gas shift) afin d’obtenir un
rer l’oxygène de l’air et seul l’oxygène est envoyé vers la chambre mélange H2/CO2. Celui-ci alimente une étape de séparation per-
de combustion avec le combustible. Via la génération de vapeur, mettant de produire d’une part un gaz formé de CO2 relativement
cette énergie de combustion est transformée en électricité comme pur prêt à être comprimé (puis stocké) et un flux de H2. Ce flux est
dans le cas de la post-combustion. Les effluents générés sont prin- envoyé vers la section de combustion assurant la production
cipalement composés de CO2 et de vapeur d’eau ; une partie des d’électricité et de vapeur. Selon la nature du combustible, il peut
fumées pouvant être recyclée vers la chambre de combustion pour être nécessaire en aval de la gazéification, d’ajouter des étapes de
respecter des contraintes process et de contrôle de température. lavage ou de purification pour enlever les fines particules et les
La vapeur d’eau contenue dans les fumées est condensée en aval, composés soufrés.

N2 Électricité

Combustible
Vapeur

Turbine
Eau

Compresseur

Air CO2
O2 Fumées

H2O
Distillation Combustion Condensation Stockage
cryogénique

Figure 5 – Principe d’un procédé de captage en oxycombustion

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CAPTAGE DU CO2 ____________________________________________________________________________________________________________________

Électricité

Turbine
Air
N2 Combustible

H2O H2
H2O

Compresseur

Air CO2
O2 Gaz de Gaz de
synthèse synthèse

Réaction
Distillation
Gazéification Water Gas Shift Séparation CO2 Stockage
cryogénique

Figure 6 – Principe d’un procédé de captage en précombustion

3. Descriptions techniques lisée à l’aide d’un solvant chimique ou d’un solvant physique, cette
distinction étant liée au fait qu’il y ait ou non une réaction
des solutions de captage chimique entre le composant absorbé et le solvant. Une absorp-
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tion physique est préférée dans une logique de minimisation du


coût énergétique du procédé ; celle-ci n’est adaptée qu’en cas de
On peut globalement distinguer deux grandes générations de forte pression partielle de l’espèce à séparer. L’absorption
procédés de captage. La première génération correspond à des chimique est quant à elle préférée dans le cas de forte dilution et
procédés directement dérivés de technologies utilisées pour faible pression partielle de l’espèce à séparer et/ou dans le cas où
d’autres applications industrielles existantes. Ils ne sont donc pas l’on souhaite un fort taux de récupération de cette espèce ou enfin
optimisés pour le captage du CO2 dans le contexte du CCS, mar- si l’on souhaite atteindre une spécification sévère quant à la
ché actuellement balbutiant. Cependant, ils présentent le double concentration maximale admissible de cette espèce dans le flux de
intérêt d’une part de s’appuyer sur une expérience industrielle, gaz une fois lavé.
étayant la faisabilité du captage, et d’autre part de permettre
Le second type de solution est basé sur le phénomène
d’identifier des verrous et de fixer des cibles pour des travaux de
d’adsorption, à savoir le passage d’une espèce chimique d’un gaz
Recherche & Innovation. Ces travaux de R&I se sont traduits par la
vers un adsorbant solide. Cette solution est spécialement bien
mise au point de procédés dits de deuxième génération, qui eux-
adaptée pour une opération de purification, consistant à traiter un
mêmes ouvrent des pistes pour des procédés futurs, l’objectif final
gaz dans lequel l’espèce à séparer n’est présente qu’en faible
étant de réduire les coûts du captage et d’assurer une bonne opé-
quantité et lorsqu’il s’agit de respecter une teneur très faible en
rabilité du procédé.
aval du traitement (pour plus de détails sur les procédés de traite-
Les trois voies de captage sont décrites dans les paragraphes ment de gaz, voir par exemple [12] [13]).
suivants avec mise en avant de leurs avantages et défauts respec-
tifs et également ce qui a permis de passer d’une génération à la
3.1.1.1 Lavage par absorption
suivante.
Pour le captage de CO2 sur des fumées industrielles, consistant
à récupérer une grande partie du CO2, pour de faibles valeurs de
3.1 Solutions dites de première concentration, typiquement comprises entre 3 et 15 % en volume
génération dans des gaz à faible pression, le lavage par absorption chimique,
par utilisation de solvants aux amines de type alcanolamine est
bien adapté. Ces procédés sont basés sur les équilibres acido-
3.1.1 Captage en post-combustion basiques donnés ci-après, la basse température favorisant la réac-
tion entre l’amine basique et le CO2 acide, la haute température
Les procédés de captage de CO2 de première génération sont favorisant la réaction inverse. Ainsi les procédés aux amines, utili-
des adaptations des procédés de traitement de gaz utilisés depuis sant une phase aqueuse à 20-50 % en masse d’amine, mettent en
de nombreuses années dans l’industrie, qu’il s’agisse du raffinage, œuvre deux colonnes dans lesquelles le solvant circule de l’une à
de la chimie ou de la production de gaz naturel. Il y a deux grands l’autre comme illustré sur la figure 7. Dans la première colonne,
types de solutions. dénommée absorbeur, le flux à laver est mis au contact du sol-
Le premier s’appuie sur le phénomène de l’absorption, à savoir vant à basse température. Le solvant s’écoule dans la colonne et
le passage d’une espèce chimique d’un gaz vers un liquide. Le gaz capte le CO2 . En fond de colonne, le solvant atteint le taux de
contenant les impuretés, ou l’espèce à séparer, est envoyé dans charge visé, ratio entre le nombre de moles de CO2 capté et le
une colonne où il est mis en contact avec un solvant liquide, les nombre de moles d’amine (solvant « riche ») ; en tête de colonne,
deux flux pouvant être mis en œuvre selon différentes configura- le flux gazeux sort quant à lui aux spécifications requises, à savoir
tions hydrodynamiques (cocourant, courants croisés ou contre- une teneur en CO2 près de 10 fois plus faible que la teneur initiale
courant, cette dernière solution étant préférée pour des raisons dans les fumées. Le solvant riche est envoyé vers la seconde
d’équilibre thermodynamique favorable). Cette absorption est réa- colonne, dénommée régénérateur, dont le fonctionnement est

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____________________________________________________________________________________________________________________ CAPTAGE DU CO2

Fumées
décarbonées

Section
de lavage CO2HP

Absorbeur

Régénérateur
Tour de
refroidissement
Amine
riche

Rebouilleur

Fumées Amine
pauvre

Soufflante
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Figure 7 – Schéma de principe d’un procédé de captage de CO2 par solvant aux amines

similaire à celui d’une colonne à distiller, opérant à haute tempéra- hauteurs d’absorbeur non réalistes. Il est possible d’utiliser des
ture, dans une gamme de 120 à 140 °C en fond de colonne. Le CO2 mélanges d’amines adaptés aux performances recherchées (pour
libéré peut ensuite être comprimé. L’amine régénérée (solvant des spécifications données, en recherchant un compromis entre
« pauvre ») peut quant à elle être renvoyée vers l’absorbeur. Le taille des équipements et coût de régénération).
solvant circule ainsi en continu en boucle fermée d’une colonne à
l’autre en passant par un échangeur de chaleur charge/effluent
permettant de refroidir l’amine pauvre et de préchauffer l’amine
riche tout en économisant de l’énergie à l’échelle du procédé. Le Pour les aspects cinétiques et thermodynamiques, se repor-
schéma de la figure 7 est volontairement simplifié ; il n’intègre ter à l’ouvrage de référence de Danckwerts [14] ou à la revue
notamment pas les procédés de lavage des fumées. Ces étapes de de Versteeg et al. [15].
lavage, permettant d’abattre les composés azotés et soufrés et de
réduire les émissions de particules, sont en effet nécessaires afin Réaction de formation des carbonates (solution alcaline ou
de satisfaire les normes environnementales réglementant les amine tertiaire) :
fumées industrielles. Elles sont généralement placées en amont du
captage et peuvent dans certains cas impacter le procédé de cap-
tage (aspect repris dans le paragraphe 3.2 décrivant les solutions
de deuxième génération). Il faut noter que la boucle de circulation
du solvant n’est en fait pas totalement fermée. En effet, il faut pré-
Réaction de formation du carbamate (amine primaire ou
voir des appoints pour compenser les pertes en amines, par dégra-
secondaire) :
dation et par entrainement ; les procédés industriels possèdent un
équipement de régénération, dit de reclaiming, permettant de
séparer les produits de dégradation du solvant, non représenté ici.
Le coût énergétique du captage par solvant se décompose en
Les amines utilisées peuvent être de différents types. Selon le trois postes :
caractère de substitution de l’hydrogène sur l’amine, on parle
d’amine primaire (R1-NH2), secondaire (R2-NH) ou tertiaire (R3-N) – il faut d’abord chauffer le solvant pour l’amener à la tempéra-
avec comme amines de référence utilisées en traitement de gaz la ture du régénérateur (chaleur sensible) ;
monoéthanolamine, MEA HOC2H4NH2, la diéthanolamine, – il faut ensuite générer suffisamment de vapeur pour abaisser
DEA (HOC2H4)2NH, et la méthyldiéthanolamine MDEA la pression partielle de CO2 et permettre sa désorption (chaleur de
(HOC2H5)2NCH3, respectivement primaire, secondaire et tertiaire. stripping), ;
Les amines primaires et secondaires présentent l’avantage d’être – pour inverser la réaction chimique, il faut fournir une quantité
très réactives, ce qui permet de limiter la hauteur d’absorbeur, de chaleur fixée par l’enthalpie de la réaction.
mais l’inconvénient de former des carbamates (cf. schémas réac- Dans le cas du procédé Econamine FG+ développé par Fluor uti-
tionnels ci-après), dont l’énergie de liaison est forte, ce qui lisant la MEA à 30 % en masse [16] [17], ces trois postes sont du
entraîne une dépense énergétique importante au rebouilleur. Les même ordre de grandeur pour des taux de charge pauvre et riche
amines tertiaires ne forment pas de carbamates et ont une enthal- optimisés à des valeurs proches de 0,23 et 0,5 respectivement. Ce
pie de liaison plus faible. Elles sont donc plus simples à régénérer ; procédé à la MEA s’est imposé naturellement comme procédé de
par contre, elles sont peu réactives et peuvent ainsi conduire à des première génération de référence du fait d’une part de ses perfor-

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CAPTAGE DU CO2 ____________________________________________________________________________________________________________________

rents équipements, intégrant le compresseur de CO2, représentent


28 % du coût total ; mais la plus grosse part du coût est liée aux
coûts opératoires, et en premier lieu au coût de la régénération.
Celle-ci, qui correspond à 82 % de la consommation énergétique
du procédé, soit 66 % du coût total, a été jugée trop pénalisante
pour envisager un déploiement industriel de cette solution. Les
coûts de compression du CO2, qui sont également relativement
importants, restent du second ordre par rapport au coût de régéné-
ration du solvant. La part des investissements ne peut pas non
plus être négligée. De ce fait, la recherche de solvants ou solutions
permettant une faible demande énergétique (cible 2 GJ/tCO2) ne
doit pas se traduire par des surcoûts d’investissement (cf. procé-
dés dits de 2e génération, § 3.2).

3.1.1.2 Séparation par adsorption


Un deuxième type de mise en œuvre est basé sur le principe de
l’adsorption au moyen de solides présentant une forte affinité
sans additif avec additif chimique pour le CO2. Au lieu d’utiliser un mode continu avec cir-
culation d’un solvant, les procédés de séparation par adsorption
opèrent en discontinu avec plusieurs réacteurs en parallèle. Le flux
Figure 8 – Solvant utilisant de la MEA en fin de test (~ 1 000 h) à traiter est envoyé dans une première colonne contenant généra-
(doc. IFPEN)
lement un lit fixe d’adsorbant, bien que certains développent des
technologies en lit fluidisé. Le CO2 s’adsorbe sur le solide et le flux
mances et d’autre part du fait de l’importante expérience indus- à traiter s’appauvrit au fur et à mesure de son avancée au travers
trielle dont il fait l’objet. Il requiert une importante quantité du lit de solide, et, en sortie, le flux ne contient plus de CO2. Toute-
d’énergie, de 3,7 GJ/tCO2 et conduit à un coût total de 74 €/ fois, le solide se sature progressivement et ne peut plus adsorber
tCO2 [18] [19]. Pour réduire cette dépense d’énergie et ce coût, un le CO2. Le flux à traiter est alors envoyé vers un autre réacteur
objectif cible de consommation de 2 GJ/tCO2 a été retenu pour les contenant un solide non saturé en CO2 et l’opération de captage se
poursuit. En parallèle, les réacteurs saturés en CO2 font l’objet
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futurs procédés dits de seconde génération [13].


d’une opération de régénération :
Des tests sur pilote ont mis en avant un deuxième défaut majeur – soit par une montée en température ; on parle alors de TSA
de la solution MEA, à savoir une dégradation en présence de pour Température Swing Adsorption) ;
composés oxygénés comme cela est illustré sur la photographie – soit par une mise sous vide partiel ; on parle alors de VPSA
de la figure 8, les composés issus de la dégradation pouvant par pour Vacuum Pressure Swing Adsorption, ou simplement de VSA
ailleurs générer des problèmes de corrosion. Cet aspect de tenue à éventuellement en présence d’un gaz favorisant la désorption.
l’oxygène peut être résolu soit par l’utilisation d’additifs, ce qui
induit un coût supplémentaire au procédé, soit par l’identification Cette technologie de séparation par adsorption est elle aussi
de nouveaux solvants plus résistants. couramment utilisée dans l’industrie, même si elle est le plus sou-
vent réservée à de la purification. De nombreuses études sont
Enfin des études plus complètes sur le procédé ont permis de consacrées à la caractérisation des performances de solides pour
mettre en avant la répartition des coûts [20] [21], qui est représen- utilisation en captage de CO2, qu’il s’agisse de charbons actifs,
tée pour chaque poste sur la figure 9. On observe que les diffé- d’alumines, avec ou sans amines imprégnées, ou de solides de

Coût des postes 2% 1%


Invest. Fonct. 1%
(€/tCO2) 3%
3%
Régénération 4,68 44,45 Régénération
Compression du CO2 5,06 5,12 4% Compression du CO2
Absorbtion 4,74 6% Absorbtion
Appoint de Solvant 0,16 2,44 Appoint de solvant
Section de lavage 2,19 Section de lavage
14 %
Echangeur de chaleur 2,02 66 % Échangeur de chaleur
Pompes 1,04 0,43 Pompes
Soufflante 0,10 0,98 Soufflante
Divers 0,67 0,26 Divers
Total 20,67 53,69
Répartition (%) 28 72

a détails des coûts d’investissement (Invest.) et de b répartition du coût total (investissement et fonctionnement)
fonctionnement (Fonct.)

Figure 9 – Répartition des coûts du procédé à la MEA 30 % en masse [20]

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____________________________________________________________________________________________________________________ CAPTAGE DU CO2

type Metallic Organic Framework (MOF) [22]. Les faibles quantités pérature de la flamme lors de l’oxycombustion. La présence de
adsorbées au regard de la masse d’adsorbant nécessaire, ainsi que CO2 a donc un effet déstabilisant sur la flamme. A contrario, l’aug-
la quantité de chaleur requise pour chauffer le solide dans le cas mentation de la concentration de l’oxygène et l’injection d’oxygène
des procédés TSA apparaissent comme des verrous. Par ailleurs, pur au centre du brûleur aident à stabiliser la flamme avec une
les performances obtenues avec un solide adsorbant sont souvent température adaptée [23].
sensibles à l’eau, présente en grande quantité dans les fumées. De Transfert de chaleur : comme dans les chaudières convention-
ce fait, on recense moins de projets ayant abouti à des tests sur nelles, la chaleur de combustion est transférée par les mécanismes
pilote que dans le cas de l’absorption. de radiation et convection. En recyclant le CO2 et la vapeur d’eau
vers la chambre de combustion, le transfert de chaleur peut être
3.1.1.3 Conclusion affecté par le changement des propriétés radiatives et de la capa-
Malgré ses limites, le captage en post-combustion a l’énorme cité thermique des gaz avec des différences selon la section
avantage de pouvoir être installé sur un système émetteur sans concernée :
modification majeure de ce dernier. Il a ainsi fait l’objet de plus – section radiative ; pour une combustion conventionnelle, le
d’études que les voies concurrentes et a permis de proposer de transfert de chaleur radiatif est principalement déterminé par la
nombreuses pistes d’améliorations. Dans le cas de captage avec sol- température de flamme et des propriétés radiatives de la vapeur
vant, il peut s’agir de solutions mettant en œuvre la MEA, mais à d’eau, du CO2, des suies et du monoxyde de carbone. À tempéra-
des concentrations plus fortes de l’amine et en présence d’additifs ture de flamme comparable, lorsque les concentrations en CO2 et
(comme par exemple les procédés HiCapt+ ou ACC™ commerciali- en vapeur d’eau augmentent de manière significative, comme c’est
sés respectivement par les sociétés Axens et Aker Solutions), ou le cas pour l’oxycombustion, le transfert de chaleur radiatif de la
d’autres procédés n’utilisant pas la MEA mais pouvant néanmoins flamme augmente ;
être rangés dans la catégorie de procédés de 1re génération, notam- – section de convection ; le transfert de chaleur par convection
ment les procédés utilisant des mélanges d’amines tertiaires et acti- est principalement déterminé par la dynamique des fluides, les
vateurs, ou des amines stériquement encombrées (comme par propriétés thermiques et la température des gaz. D’une part la
exemple les procédés OASE® ou KM CDR Process® commercialisés capacité thermique des gaz produits en oxycombustion est plus
respectivement par les sociétés BASF et Mistubishi Heavy Indus- élevée que dans le cas de la combustion à l’air (le CO2 et la vapeur
tries, MHI). Ces procédés sont présentés dans le paragraphe 4 dédié d’eau ont des capacités thermiques plus élevées que celle de
aux démonstrateurs. l’azote) et d’autre part, pour la majorité des cas, le débit volumique
de fumées issues de l’oxycombustion est inférieur à celui qui est
issu de la combustion à l’air [24].
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3.1.2 Captage en oxycombustion


Ainsi, lorsqu’une chaudière conventionnelle doit être adaptée à
Comme cela a été décrit dans le paragraphe 2.2, le captage en l’oxycombustion, un design optimisé qui assure le bon fonctionne-
oxycombustion de première génération s’appuie sur les technolo- ment avec les conditions d’échange de chaleur appropriées dans
gies existantes de séparation de l’air permettant de produire de chaque section est nécessaire.
l’oxygène presque pur. Les principales différences de l’oxycom-
Cette technologie est caractérisée par trois avantages princi-
bustion avec une combustion conventionnelle sont liées à
paux permettant de générer des économies importantes tant sur
l’absence d’azote, ce qui implique une température adiabatique de
l’investissement que sur les frais opératoires :
flamme plus élevée, une concentration plus élevée en CO2 et
vapeur d’eau dans les fumées et un débit volumique de fumées – le premier avantage réside dans la nature même de la compo-
réduit. sition des fumées : alors qu’il est très difficile de séparer le CO2 de
l’azote (problématique du captage en post-combustion), il est très
En dehors des étapes de séparation et de compression de CO2,
facile de séparer les deux principaux composants des fumées
les principales sections caractéristiques d’un procédé de captage
d’oxycombustion, le CO2 de la vapeur d’eau ;
en oxycombustion sont la chaudière et la section de séparation de
– le second avantage est une réduction du volume des fumées
l’air. L’oxycombustion peut en principe être appliquée à tout type
de 75 à 80 %, ce qui, dans le cas d’une installation neuve permet
de combustible utilisé pour la production d’énergie thermique. Les
une réduction importante du coût d’investissement de la chaudière
travaux de recherche se sont principalement concentrés sur le
et des équipements en aval, en particulier pour le système de trai-
charbon et le gaz naturel car ce sont les combustibles les plus fré-
tement de fumées ;
quents.
– enfin, le fait d’utiliser de l’oxygène pur pour la combustion
Les deux technologies de chaudières les plus utilisées pour les réduit significativement la production de NOx, ce qui permet d’évi-
centrales à charbon sont les lits fluidisés circulants CFB (Circula- ter l’utilisation des systèmes de traitement associés ou du moins
ting Fluidized Bed) et les chaudières à charbon pulvérisé. Les chau- de réduire considérablement leur taille. La diminution des émis-
dières utilisées pour l’oxycombustion doivent être adaptées pour sions des NOx est le résultat de plusieurs mécanismes
fonctionner sous combustion à oxygène. Dans la majorité des cas, concomitants [23] :
une partie des fumées de combustion est recyclée vers la chau-
dière pour contrôler la température de flamme et pour maintenir • une diminution des NOx thermiques en raison de la très
quasiment constant le débit volumique de gaz dans la chambre de faible concentration d’azote dans la chambre de combustion,
combustion. L’injection de vapeur d’eau dans la chambre de com- • une réduction des NOx recyclés dans la section de dévolatili-
bustion peut également constituer une solution pour réduire la sation (production de composants volatils à partir de parti-
température de flamme. Il est ainsi possible de convertir les chau- cules solides) de la chambre de combustion due au
dières existantes pour le captage de CO2 en oxycombustion sans phénomène de reburning : une grande partie des gaz de
modifier significativement la structure de la chaudière et la métal- combustion est recyclée et, du fait des réactions chimiques
lurgie employée. Afin d’adapter les chaudières existantes à l’oxy- avec les hydrocarbures dévolatilisés, plus de 50 % du NO
combustion en utilisant le recyclage d’une partie des fumées, une dans les gaz de combustion recyclés est réduit en N2.
attention particulière doit être portée aux points suivants. Cependant, plusieurs aspects pénalisent cette technologie.
Température et stabilité de la flamme : il a été constaté que Le défi principal associé à l’oxycombustion est le coût élevé et la
la vitesse de propagation de flamme est inférieure dans un envi- dépense élevée d’énergie pour la production d’oxygène pur qui,
ronnement O2/CO2 à celle qui est observée dans un environne- jusqu’à présent, est produit par une unité de séparation de l’air
ment O2/N2, en raison de la capacité thermique du CO2 qui est ASU (Air Separation Unit). La séparation cryogénique de l’air est
supérieure à celle de l’azote. Cette capacité thermique plus élevée principalement composée d’une section d’échangeurs de chaleur,
implique également un retard d’allumage et une baisse de la tem- d’un turbo-détendeur pour la production du froid et d’une section

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CAPTAGE DU CO2 ____________________________________________________________________________________________________________________

de distillation avec deux colonnes à haute et basse pression [25]. mente. Pour surmonter cette contrainte thermodynamique, on
Le choix de la pureté optimale de l’oxygène à partir de l’unité ASU utilise une série de réacteurs catalytique adiabatiques avec un
dépend d’un compromis entre le coût de production de l’oxygène refroidissement ou une trempe inter-étages ; ce contrôle de la tem-
de haute pureté et les économies réalisées sur l’unité de traitement pérature permet d’atteindre la conversion globale de CO ciblée.
du CO2. En effet, il est nécessaire de respecter des spécifications
Enfin, il s’agit de séparer l’H2 et le CO2, ce qui nécessite les tech-
sur la qualité du CO2 issu du procédé, c’est-à-dire après condensa-
nologies déjà décrites pour le captage en post-combustion
tion de la vapeur d’eau, afin d’en assurer la compression pour son
(§ 3.1.2), à savoir l’utilisation de procédés de lavage de gaz avec
transport et son stockage, ce qui implique une pureté optimale de
solvant physique ou chimique ou l’utilisation d’adsorbants. Les
l’oxygène, qui se situe entre 95 % et 97,5 % [26]. L’air est constitué
procédés à solvants physiques, comme les procédés commerciaux
d’un mélange d’azote, à près de 78 % en volume, d’oxygène à
Rectisol et Purisol, sont spécialement bien adaptés car le gaz à trai-
21 % en volume et de gaz rares principalement formés d’argon.
ter est sous pression et à une teneur en CO2 élevée, de 15 à 50 %,
L’azote est le produit le plus léger, l’oxygène le composant le plus
ce qui facilite l’absorption du CO2 et permet une régénération du
lourd tandis que l’argon est un peu plus léger que l’oxygène. Par
solvant peu énergivore. L’hydrogène obtenu peut être utilisé dans
conséquent, en fonction de la qualité de la séparation de l’oxygène
un cycle combiné (turbine à gaz + cycle à vapeur d’eau) de rende-
à l’étape de l’ASU, il y a plus ou moins d’azote et d’argon dans
ment élevé. Un tel cycle est qualifié de cycle combiné à gazéifica-
l’oxygène et donc, en aval dans le CO2 produit. Or ces gaz peuvent
tion intégrée CCGI (Integrated Gasification Combined Cycle IGCC).
être considérés comme incondensables. La présence d’impuretés
incondensables se traduit par une augmentation de la pression cri- La technologie en précombustion présente les avantages
tique et une diminution de la température critique. En consé- suivants :
quence, une température plus basse et une surpression – production d’un combustible décarboné (hydrogène sous
supplémentaire sont nécessaires pour obtenir le CO2 à l’état super- pression) ;
critique et éviter un écoulement diphasique dans la ligne de trans- – production de CO2 à une pression potentiellement plus élevée
port de CO2. Par ailleurs, les impuretés incondensables contribuent que les unités en post-combustion, ce qui facilite son captage ;
à diminuer la densité du flux de CO2 produit, ce qui se traduit par
– flexibilité entre production d’hydrogène et production d’électri-
une augmentation de la pression d’injection et une réduction de la
cité en fonction de la demande.
capacité des sites de stockage [27].
En dépit d’une amélioration continue de l’efficacité des unités Mais, elle est aussi caractérisée par deux inconvénients
ASU, le procédé reste très énergivore. On estime que l’ASU peut majeurs :
consommer jusqu’à 15 % de la puissance électrique d’une – procédé relativement complexe avec un grand nombre
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centrale [28], ce qui réduit significativement le rendement total du d’étapes qui génèrent des coûts d’investissement importants ;
procédé. Comme le captage en post-combustion, le captage en – étape de water-gas shift nécessitant une quantité importante
oxycombustion requiert encore des améliorations notables. de vapeur. Or cette vapeur est extraite des turbines à vapeur, ce
qui diminue la production totale d’électricité. On considère que
cette étape est responsable de 44 % de la perte d’efficacité totale
3.1.3 Captage en précombustion d’une centrale à cycle combiné à gazéification intégrée par rapport
Comme cela a été décrit dans le paragraphe 2.2.3, les réactions à une centrale sans captage.
de la technologie de captage en précombustion comprennent tout
d’abord la production de gaz de synthèse qui est suivie par une
réaction de water-gas shift. Le combustible est transformé en gaz 3.2 Travaux de recherche
de synthèse par les voies suivantes : pour les procédés du futur
– reformage à la vapeur (endothermique)
Les procédés de 1re génération, et les nombreuses études qui
leur ont été consacrées, ont permis d’étayer la crédibilité de la
filière CCS en montrant qu’il est possible de capter le CO2 émis par
– oxydation partielle (exothermique) l’industrie. Ils ont aussi permis d’en évaluer les coûts et les risques
associés. Mais, du fait d’une pénalité énergétique conséquente
induisant indirectement un surcoût important pour la production
d’électricité, leur déploiement reste limité. Un effort important est
La production du gaz de synthèse à partir de combustibles donc consacré à la Recherche & Innovation (R&I) visant à dévelop-
solides, appelée gazéification, est réalisée généralement en utili- per des procédés dits de seconde génération, dont le premier
sant des technologies en lit mobile, lit fluidisé ou à flux entraîné. objectif est la réduction de la pénalité énergétique. De nombreux
Le gaz de synthèse peut également être produit à partir de gaz travaux de recherche de type académique sont en cours (TRL 1-4)
naturel ; on utilise alors les procédés de reformage du méthane à et certaines solutions font l’objet de projets de démonstration et
la vapeur, d’oxydation partielle avec et sans catalyseur ou le refor- peuvent être considérées comme ayant atteint un niveau de TRL
mage autotherme (ou autothermique). L’oxydation partielle se fait de 6.
normalement avec de l’oxygène, qui est séparé de l’air par distilla- Les actions de R&I à plus faible TRL ou orientées sur un aspect
tion cryogénique. Si la vapeur et l’oxygène sont utilisés en même précis d’un procédé existant en vue d’une optimisation font l’objet
temps, le processus est appelé reformage autothermique car la du paragraphe 3.2.1 ; les procédés de seconde génération faisant
chaleur nécessaire pour les réactions de reformage est fournie par l’objet d’avancées notables correspondant à des niveaux de TRL
les réactions d’oxydation partielle. La production de gaz de syn- plus élevés sont décrits dans le paragraphe 3.2.2.
thèse est suivie par la réaction exothermique de gaz à l’eau (water
gas shift) pour convertir le CO en CO2 et H2 via l’injection de
vapeur : Le Technology Readyness Level (TRL) permet d’évaluer le
degré de maturité d’une technologie ; les niveaux 1 à 4
relèvent de la recherche fondamentale et appliquée ; les
La réaction de water-gas shift, est une réaction équilibrée légère- niveaux 5 à 7 relèvent de travaux de développement et de
ment exothermique. L’équilibre est indifférent à la pression, par tests de prototypes ; le niveau 8 correspond aux démonstra-
contre, en raison du caractère exothermique de la réaction, la tions, le niveau maximal de 9 caractérisant une technologie
teneur en CO2 d’équilibre diminue lorsque la température aug- opérationnelle à l’échelle industrielle

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____________________________________________________________________________________________________________________ CAPTAGE DU CO2

3.2.1 Actions de R&I cédé de captage lui-même [42]. Par ailleurs des technologies origi-
nales de compression sont également à l’étude avec le double
Afin de maximiser les chances de succès quant à l’utilisation de objectif de diminuer le coût énergétique de la compression tout en
l’innovation faisant l’objet d’un nouveau développement, la facilitant l’intégration thermique de cet équipement avec le reste du
majeure partie des actions de R&I relèvent de travaux de type procédé de captage. L’étape de compression est relativement com-
incrémental se focalisant sur un seul aspect du procédé que l’on plexe du fait de devoir comprimer le CO2 à des très hautes valeurs,
souhaite améliorer, il existe en parallèle des travaux en rupture dans la gamme de 100-200 bar, pour assurer son transport et
visant des gains de performances plus significatifs. Dans le cas des ensuite l’injecter dans les réservoirs profonds. Or la pression cri-
procédés de captage, on peut ainsi proposer des nouveaux agents tique du CO2 étant de 74 bar, il est donc nécessaire d’utiliser des
de séparation (solvant ou adsorbant), concevoir de nouveaux équi- machines tournantes permettant non seulement de traiter des
pements technologiques ou viser une optimisation du schéma glo- débits conséquents, d’assurer des taux de compression très impor-
bal du procédé. tants, ce qui induit des réchauffements à gérer/valoriser, mais aussi
d’assurer le passage de l’état gaz (utilisation de plusieurs étages de
■ Solvant ou adsorbant compresseurs) à l’état supercritique (utilisation de pompes). La
Sur la période 2015-2019, une recherche bibliométrique sur Web technologie de compression par onde de choc (shock wave com-
Of Science indique que sur près de 20 000 articles publiés sur le pression) semblerait bien adaptée et permettrait de réduire les
captage de CO2, près de 75 % sont dédiés à la post-combustion. coûts d’investissements du poste compression ; elle permettrait
Comme l’agent de séparation est la clé des procédés de captage surtout de gagner 1 à 2 % – points de rendement pour le système
en post-combustion, celui-ci focalise en grande partie les efforts de {centrale charbon-captage} [42]. Toujours dans cette logique d’inté-
R&I, le but étant de trouver un solvant, ou un adsorbant, caracté- gration, certains travaux portent sur l’intégration entre les procédés
risé par une capacité cyclique importante, une cinétique rapide, de lavage des fumées déjà existants (SOx, dépoussiérages) et le
une faible dégradation (bonne résistance aux impuretés, SOx, oxy- procédé de captage. Mais, pour ces derniers cas, des étapes de
génés, eau… et/ou bonne tenue mécanique), une régénérabilité développement sont encore nécessaires. D’autres travaux ont mis
efficace requérant une faible consommation énergétique, facile à en avant l’intérêt d’une opération en oxycombustion à haute pres-
mettre en œuvre avec les technologies conventionnelles, une sion, ce qui permet de réduire le besoin de compression du CO2
faible toxicité, une disponibilité et un coût acceptables… De très produit, d’augmenter les coefficients d’échange de chaleur et de
nombreuses études ont été consacrées à la recherche de nouveaux matière et donc globalement de réduire la taille des équipements.
solvants, amines ou acides aminés voire liquides ioniques, ou nou- Par contre, la consommation d’énergie pour l’unité ASU à haute
veaux adsorbants [29] [30] [31] [32] [33] [34]. Mais, même si des pression pourrait augmenter jusqu’à 50 % en comparaison avec
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résultats prometteurs ont été obtenus et se traduisent par le déve- une opération à basse pression. Dans le cas de la voie précombus-
loppement de procédés de deuxième génération, l’objectif de divi- tion, les deux pistes privilégiées sont d’une part le développement
ser de coût du captage par 2 par rapport à celui du procédé de de nouveaux catalyseurs pouvant fonctionner avec moins de
référence à la MEA n’a pas encore été atteint et les recherches se vapeur et d’autre part des améliorations à l’échelle du procédé,
poursuivent. comme les schémas à flux divisé ou l’intégration de la réaction
water gas shift avec l’adsorption de CO2 pour déplacer l’équilibre
■ Équipements thermodynamique (sorption enhanced water gas shift).
Par ailleurs, il est nécessaire d’optimiser les autres aspects du
procédé, notamment la taille des colonnes ce qui passe par le C’est donc bien une vision globale qu’il faut avoir pour proposer
choix de contacteurs gaz-liquide optimisés voire le développement de nouveaux procédés plus performants et seules les solutions
de nouveaux équipements. On utilise actuellement des garnis- suffisamment étayées peuvent être considérées comme des solu-
sages de type structurés ou vrac [35] [36] qui sont caractérisés par tions de seconde génération (§ 3.2.2).
une certaine capacité hydraulique, fixant le diamètre des colonnes,
et par une certaine efficacité de transfert de masse gaz/liquide,
dont dépend la hauteur des colonnes [36] [37]. Il s’agit alors On peut aussi évoquer ici les travaux concernant le captage
d’identifier le garnissage le plus adapté pour les conditions du direct du CO2 dans l’atmosphère. Ceux-ci s’appuient sur
procédé [36] [38] et de bien prévoir le dimensionnement associé, des technologies existantes utilisées en atmosphère confinée,
voire de proposer des nouvelles géométries de garnissages [39]. Il comme par exemple les sous-marins ou les vaisseaux spa-
est également possible d’envisager des technologies de contact tiaux dans lesquels l’air doit être épuré sans pouvoir être réel-
plus originales comme les membranes, déjà utilisées sur d’autres lement renouvelé. L’avantage de ces solutions est de pouvoir
applications comme le traitement des eaux ou la désalinisation de être implantées partout et pas seulement sur les grandes
l’eau de mer, ou des contacteurs membranaires, voire des techno- sources industrielles. Il faut rappeler toutefois que les procé-
logies encore plus originales comme le lit rotatif qui permet d’offrir dés de captage de CO2 sur fumées industrielles captant près
des très grandes efficacités de transfert de masse [31] [40] mais de 90 % du CO2 émis laissent s’échapper une « fumée
dont le développement à l’échelle industrielle reste à faire. Dans le décarbonée » contenant encore entre 0,4 % et 1,5 % de CO2.
cas de l’oxycombustion, les membranes à transport ionique sont Soit au moins 10 fois plus que dans l’air. On comprend ainsi
une option en cours d’étude et représentent une alternative pro- que capter le CO2 à un niveau aussi faible que 400 ppm repré-
metteuse pour produire de l’oxygène pur avec une moindre sente un véritable défi. Ainsi, même s’il existe quelques rares
dépense énergétique [24]. Dans le cas des adsorbants, on peut tests à l’échelle pilote, l’essentiel des travaux en cours se situe
citer les travaux concernant la technologie SARC (Swing Adsorp- à l’échelle du laboratoire [43].
tion Reactor Cluster) [32] qui combine TSA et PSA en s’appuyant
sur une intégration du procédé. Dans cette logique d’intensifier les
transferts de chaleur en vue de réduire la pénalité énergétique du 3.2.2 Solutions dites de seconde génération
procédé, on peut mettre en avant le besoin d’échangeurs de cha-
Certaines recherches ont suffisamment abouti pour permettre de
leur plus compacts et plus efficaces [20] [31].
sortir de la phase de recherche en laboratoire et passer à des
■ Optimisation du procédé phases de développement plus avancées comme la réalisation de
tests sur pilotes de R&D, voire la construction de pilotes industriels
Enfin, à l’échelle plus globale du procédé, il est important de tra-
dédiés.
vailler sur l’intégration thermique et l’efficacité énergétique des dif-
férents composants, comme par exemple l’intégration énergétique Deux types de procédés l’un mettant en œuvre des solvants
entre le compresseur de CO2 et l’unité de séparation de l’air en liquides, dits à changement de phases, l’autre des adsorbants
oxycombustion [41] mais aussi entre l’émetteur industriel et le pro- solides, dits à boucle chimique, se distinguent. Ces procédés sont

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CAPTAGE DU CO2 ____________________________________________________________________________________________________________________

rapidement décrits ci-après avec mise en avant de leurs intérêts et une très bonne tenue en température, il peut donc être chauffé à
de leurs risques respectifs tout en précisant leur état de développe- plus haute température que la MEA, ce qui permet une régénéra-
ment. tion plus facile, sans avoir à opérer à basse pression ; on constate
ainsi sur le schéma que la colonne de régénération est opérée à
3.2.2.1 Solvants à changement de phase près de 5 bar, ce qui permet des économies importantes sur la
compression en aval mais aussi sur le coût de la colonne dont le
Afin de gagner en efficacité énergétique et sachant que les gains diamètre est fortement réduit. La réduction en taille du régénéra-
sur les solvants de type amines risquaient d’être plafonnés, une teur est d’autant plus forte qu’une partie du CO2 est libéré, en pres-
voie originale, non encore utilisée à l’échelle commerciale, sion, dans les deux équipements en amont, décanteur et ballon de
consiste à sélectionner des solvants, dont l’enthalpie de réaction flash. On estime que le procédé permet une réduction du coût de
est plus faible que celle de la MEA et qui sont caractérisés par un CO2 évité de 23 % par rapport au procédé MEA [45] [46].
taux de solubilité critique du CO2 au-delà duquel il y a formation
d’une phase additionnelle, solide ou liquide. Ce changement de
phase permet de concentrer le CO2 et de faciliter la régénération ■ Dans le cas d’un changement de phase liquide en liquide-solide,
du solvant. On peut ainsi réduire le débit massique de solvant à le procédé CAP (Chilled Ammonia Process), développé par Alstom
régénérer (gain de chaleur sensible) mais aussi augmenter la pres- (désormais Baker Hughes, une société de General Electric) est passé
sion de régénération (gain de chaleur de stripping et gain sur le au travers de toutes les étapes de développement, y compris sur
coût de compression en aval). Il existe de nombreuses solutions, pilote industriel et en phase de démonstration au TCM (§ 4.1). Le
basées sur l’utilisation d’alcanolamines, d’amines lipophiliques, schéma du procédé CAP, bien que proche de celui d’un procédé
d’amino-acides ou de liquides ioniques [44] [63]. Parmi les diffé- amine conventionnel, se distingue par deux aspects importants. En
rents procédés développés dans cette optique, deux procédés se amont de l’absorbeur, le procédé comporte une étape de refroidis-
distinguent. sement des fumées, passant de près de 50 °C à une gamme com-
prise entre 0 et 10 °C et si possible à moins de 2 °C afin d’éviter
■ Dans le cas d’un changement de phase liquide en liquide-liquide, toute perte significative d’ammoniac [47]. Cette étape peut être inté-
on parle alors de démixtion, le procédé DMX™ développé par IFP grée aux procédés de purification des fumées sachant qu’à cette
Énergies nouvelles, IFPEN, fait figure de référence. Il a déjà fait faible température l’essentiel de la vapeur d’eau dans les fumées se
l’objet de nombreuses études tant à l’échelle laboratoire qu’à trouve condensé et entraîne avec elle une grosse partie des impure-
l’échelle pilote de R&D, un projet de pilote industriel étant en cours tés. Le deuxième aspect concerne la régénération réalisée à haute
(§ 4.1). Le schéma du procédé est représenté sur la figure 10. Les pression, délivrant CO2 à une pression supérieure à 20 bar. Le prin-
éléments innovants par rapport à un schéma amine classique liés à cipal inconvénient du procédé est directement lié au choix du sol-
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la démixtion sont surlignés en rouge. Il s’agit tout d’abord d’un vant, très volatil et toxique et des conditions thermodynamiques
décanteur permettant de réaliser une séparation liquide/liquide, induisant la formation de sels, le tout nécessitant un niveau de froid
positionné en aval d’un premier échangeur charge/effluent. La le plus bas possible. Le refroidissement des fumées se traduit par
phase supérieure ne contenant presque pas de CO2 est envoyée un coût énergétique important mais aussi par une cinétique
vers le bac de stockage, alors que la phase inférieure est envoyée d’absorption plus faible nécessitant un absorbeur de grande dimen-
vers le régénérateur, après avoir été réchauffée et avoir transité sion, d’autant plus qu’il est nécessaire de prévoir un lavage à l’acide
dans un ballon de flash. Le solvant retenu dans le procédé DMX a en tête afin d’éviter toute émission d’ammoniac dans l’atmosphère.

Fumées décarbonées

CO2
Bac de stockage HP

Vers l’appoint
en eau Appoint en eau
Absorbeur Appoint en amine

Ballon de flash

4,6 bar

Régénérateur
Fumées

1er échangeur
charge/effluent

Décanteur

Figure 10 – Schéma du procédé DMX

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____________________________________________________________________________________________________________________ CAPTAGE DU CO2

On note également que le solide est envoyé au régénérateur sans – une pénalité énergétique plus faible que les procédés en post-
séparation, ce qui suppose un échangeur de chaleur adapté, per- combustion de première génération (6-8 % contre 9,5-12,5 % pour
mettant de gérer le flux liquide/solide. Ce procédé permet de réduire un captage aux amines) ;
considérablement le coût énergétique au rebouilleur, celui-ci étant – une large disponibilité et de faibles coûts des sorbants dérivés
bien inférieur à la cible des 2 GJ/tCO2 [47], gain renforcé par la régé- de précurseurs de calcaire et de dolomite.
nération haute pression, réduisant les coûts de compression de
manière significative. Ces gains sont cependant contrebalancés par Le principal inconvénient est une dégradation rapide des per-
le surcoût énergétique lié au besoin en froid mais aussi par l’accrois- formances avec le temps. Idéalement, 1 mole de CaO réagit avec
sement de certains investissements [48]. Après avoir été en grande 1 mole de CO2 de manière stable. Cependant, le taux de carbonata-
partie développé aux États-Unis avec notamment un pilote industriel tion du CaO chute progressivement dans le temps d’une vitesse
au Texas, la phase de démonstration industrielle de ce procédé est rapide à une vitesse très faible, contrôlée par la diffusion, empê-
réalisée en Norvège, un pays où la production de froid est relative- chant une conversion complète en CaCO3 sur une échelle de
ment moins onéreuse (§ 4.1). temps adaptée à des fins industrielles, en raison d’une perte de
réactivité du sorbant. Des travaux de recherche se poursuivent
pour améliorer les performances du captage en boucle
3.2.2.2 Procédés à lits fluidisés circulants calcium [49] [50].
Deux procédés originaux qui s’appuient sur l’utilisation d’un
solide, sous la forme de particules de faible diamètre, circulant entre 3.2.2.2.2 Combustion en boucle chimique CLC
deux zones réactionnelles, sont décrits dans ce paragraphe. Il s’agit Le deuxième exemple de procédé de deuxième génération avec
pour le premier du cycle calcium, utilisable pour le captage de CO2 circulation de solide est la combustion en boucle chimique CLC
en post-combustion et en précombustion par adsorption en lit flui- (Chemical Looping Combustion). C’est une technologie de
disé. Le second procédé relève de l’oxycombustion avec une ges- combustion alternative utilisant des matériaux transporteurs
tion originale de l’oxygène transporté puis consommé sur un solide. d’oxygène (MTO) circulant entre deux zones réactionnelles d’oxy-
doréduction. Le principe du procédé CLC a été introduit au début
3.2.2.2.1 Cycle calcium des années 80 comme un moyen d’augmenter l’efficacité ther-
Le captage en « boucle de calcium », ou Calcium Looping, est mique des centrales électriques utilisant les combustibles fossiles,
une technologie principalement étudiée pour le captage en post- puis proposé comme procédé de captage du CO2 à l’aide de trans-
combustion, mais elle est aussi proposée pour des applications en porteurs d’oxygène à base de métal [51].
précombustion [49]. Le principe de la boucle de calcium est qu’un La section de conversion de l’unité CLC est composée de deux
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sorbant à base d’oxyde de calcium – habituellement mais non réacteurs (figure 11).
exclusivement dérivé du calcaire, en général de la chaux – est
cyclé de manière continue entre deux zones réactionnelles : – Réacteur Air : le MTO en contact avec l’air s’oxyde et l’air
s’appauvrit en oxygène. La réaction généralisée est :
– dans un réacteur (carbonateur), la carbonatation du CaO se
produit, en éliminant le CO2 des fumées de combustion. La réac-
tion principale est exothermique :
– Réacteur Fuel : le MTO se réduit au contact du combustible
en cédant son oxygène. La réaction généralisée est :
– la réaction inverse (endothermique) a lieu dans le calcinateur
où le CaCO3 est transformé en CaO qui est renvoyé au carbonateur
en laissant un flux de CO2 presque pur. La stœchiométrie globale du schéma réactionnel du CLC prend
La pression de vapeur d’équilibre du CO2 sur CaO est fonction de en compte à la fois la réaction d’oxydation et celle de la réduction
la température ; les pressions partielles de CO2 supérieures à la de MTO ; au global, elle correspond à une réaction de combustion
pression partielle d’équilibre favorisent la carbonatation, tandis que conventionnelle. Si la réaction de réduction dans le réacteur Fuel
celles qui sont inférieures à la pression d’équilibre favorisent la cal- est endothermique, la réaction d’oxydation dans le réacteur Air
cination. En conséquence, si un sorbant est cyclé entre deux réac- produit une quantité d’énergie importante correspondant à la
teurs à des températures appropriées, la carbonatation du sorbant
peut être effectuée dans l’un et la calcination dans l’autre. La tempé-
rature du calcinateur (> 850 °C) est dictée par la pression partielle de
CO2 nécessaire pour produire un flux presque pur adapté au stoc-
kage. Elle résulte également d’un compromis visant à favoriser la Air appauvri Fumée
cinétique de calcination tout en limitant la dégradation du sorbant, (sans azote) CO2 à stocker
réactions toutes deux favorisées par des températures élevées. N2 MeO ou réutiliser
H2O
La carbonatation peut se produire in situ (c’est-à-dire à l’intérieur
du gazéificateur/chambre de combustion) ou ex-situ (c’est-à-dire Condensation
Énergie produite

sur les fumées produites), la première option entraînant une réduc-


Réacteur Fuel
Réacteur Air

tion de la complexité de l’unité au détriment d’une vitesse de


dégradation plus élevée du sorbant due au contact avec des
cendres, du soufre et d’autres impuretés présentes dans la charge.
Le carbonateur et le calcinateur sont opérés en régime de lit flui-
disé, ce qui permet d’une part de favoriser les taux de transfert de
chaleur et de matière en assurant ainsi une température uniforme
et d’autre part de faciliter la circulation du solide entre les deux
zones réactionnelles.
Air Me Combustible
Les principaux avantages du captage en boucle de calcium
sont [49] :
– la possibilité de remodelage (retrofit) sur les centrales élec-
triques existantes ou sur d’autres sources industrielles de CO2 Figure 11 – Schéma d’un procédé de combustion en boucle
(comme pour les procédés de lavage au solvant) ; chimique (courtesy Total)

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CAPTAGE DU CO2 ____________________________________________________________________________________________________________________

réduction du MTO et à la combustion du combustible. Comme


dans le cas de l’oxycombustion, la séparation de la réaction en 4. Projets de démonstration
deux zones permet de brûler le combustible en l’absence d’azote,
et, dans le cas du CLC, aussi en l’absence de gaz rares. En consé-
et déploiement
quence, l’effluent du réacteur Fuel est uniquement constitué de
CO2 et de vapeur d’eau ; il suffit d’une étape de condensation pour
obtenir un flux de CO2 que l’on peut comprimer et stocker. Cela 4.1 Développement industriel
suppose néanmoins que le combustible ne génère pas d’autres et phase pilote
composés, notamment des composés soufrés, sans quoi des
étapes de purification seraient requises. Le développement d’un nouveau procédé passe en général par
Différentes études ont été effectuées pour évaluer l’efficacité les différents TRL ; partant d’idées conceptuelles, puis subissant
thermique et le coût du captage de CO2 par CLC en comparaison des tests à l’échelle laboratoire, le procédé doit assez rapidement
avec les autres techniques plus matures. En comparaison avec la passer par des tests pilote et surtout par l’étape de démonstration
technologie d’oxycombustion de première génération, le CLC en pour valider son intérêt commercial. Les domaines maîtrisant bien
conserve les principaux avantages tout en réduisant significative- leurs technologies de cœur de métier n’ont pas toujours besoin de
ment la pénalité énergétique due à la séparation de l’air, l’ASU passer par toutes les étapes intermédiaires. Mais, dans le cas du
n’étant plus nécessaire. Une analyse thermodynamique d’un pro- CCS, où l’on applique des technologies issues du secteur de la
cédé CLC avec un MTO adapté a effectivement montré une poten- chimie, voire de toutes nouvelles technologies, au secteur de
tielle réduction de la destruction de l’exergie et une augmentation l’énergie, il est difficile de ne pas passer par un certain nombre
de la quantité du travail produit [52] [53]. d’étapes. Ainsi, avant de décrire certains démonstrateurs existants,
Rappelons les différentes étapes de pilotage et ce qu’elles
Le potentiel du CLC a été évalué dans une étude technico- éco- apportent au développement du procédé.
nomique prenant comme référence une centrale au charbon de
630 MW à rendement net électrique de 44,9 %. Cette étude montre
La figure 12 présente une comparaison sommaire entre les diffé-
que la centrale équipée d’une unité de captage en post-combus-
rentes tailles de pilote correspondant au cas d’une centrale charbon
tion de première génération voit son rendement net électrique
avec captage du CO2 par une unité aux amines (base MEA 30 % en
baisser à 34,9 %. Or, pour une « centrale CLC », il est estimé que le
masse).
rendement électrique serait de 40 %, soit une perte de perfor-
mance moitié moindre [54]. Dans la même étude, il a été montré
Le pilote de laboratoire est caractérisé par une petite taille. Il
que le coût d’investissement global d’une centrale avec captage
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est flexible (le choix de solvant, les conditions opératoires, voire


augmenterait de 50 % par rapport à celui d’une centrale de réfé-
des éléments sont facilement modifiables), mais il n’est pas vérita-
rence dans le cas du CLC, contre 70 % dans le cas d’un captage en
blement représentatif des conditions industrielles. Il permet néan-
post-combustion de première génération. Enfin, une étude plus
moins d’opérer des tests dits de screening à un coût modéré, ce
récente, au travers d’une analyse de cycle de vie, a confirmé la
qui en fait un outil privilégié pour les équipes universitaires spécia-
supériorité du CLC en termes de performances économiques, avec
lisées. Certaines de ces équipes et les centres de R&D développant
un coût d’électricité estimé à 62,3 $/MWh contre 73,6 $/MW pour
ces solutions sont équipées de pilotes de R&D de plus grandes
un procédé en oxycombustion de première génération mais a éga-
dimensions et donc plus coûteux, permettant d’approcher avec
lement souligné ses bonnes performances environnementales pre-
plus de précision les performances du procédé en particulier en
nant en compte la qualité de l’écosystème, la santé humaine et
termes de pénalité énergétique. Ces pilotes de R&D sont indispen-
l’utilisation de ressources [55].
sables si l’on souhaite maîtriser les problèmes d’extrapolation du
À l’heure actuelle, la majorité des développements concernant le design des principaux équipements. La figure 12 illustre le cas
CLC sont réalisés en lits fluidisés pouvant opérer à différents d’un procédé de post-combustion par solvant ; qualitativement, il
régimes selon le design. Le MTO circule sous la forme de parti- peut s’appliquer aux autres voies de captage, même si quelques
cules solides d’environ 250 µm de diamètre, ce qui facilite leur cir- différences peuvent exister. Ainsi dans le cas du CLC, la charge
culation entre les deux zones réactionnelles. Pour parvenir à la peut être une charge réelle dès l’étape de pilote R&D, voire labora-
commercialisation de ce procédé il faut désormais : toire; on note que le changement d’échelle correspond aussi à des
– maîtriser et optimiser la zone réactionnelle en fonction des valeurs proches de 3 et 50 MW pour des passages respectivement
contraintes du procédé en minimisant les pertes énergétiques ; sur pilote industriel et sur démonstrateur.
– assurer une circulation contrôlée et stable du MTO entre les Si l’on veut valider les procédés en termes de tenue sur fumées
réacteurs Air et Fuel ; réelles, de dimensionnement, d’opérabilité et finalement de risque
– mettre au point des phases solides MTO à faible coût, utili- industriel (performances, coût, possibilité d’industrialisation), il est
sables sur un très grand nombre de cycles d’oxydoréduction mini- indispensable de passer par l’étape de pilote industriel. Plus la
misant le taux de renouvellement, avec des propriétés physique et taille du pilote est importante, avec néanmoins des effets de seuil
chimique adaptées à une bonne conversion du combustible et une à dépasser, plus il est représentatif du procédé industriel, mais
cinétique efficace dans les réacteurs ; moins il est flexible et plus il est coûteux aussi bien à la construc-
– maîtriser l’étanchéité entre les deux zones réactionnelles pour tion qu’à l’opération. L’étape de pilotage à l’échelle industrielle
éviter la fuite de CO2, de l’air et/ou du combustible d’un réacteur à requiert généralement un accord entre un émetteur de CO2, sou-
l’autre. vent un électricien ou un opérateur du secteur de l’Oil&Gas et un
L’avantage économique potentiel du CLC par rapport aux autres développeur de solutions, à savoir un équipementier ou un bail-
technologies a été confirmé dans différents projets de pro- leur de licence.
grammes-cadres européens (Framework Programmes FP5, FP6 La figure 13 reporte une liste des principaux pilotes indus-
and FP7). De nombreux travaux de recherche ont été conduits à triels qui ont permis au CCS de franchir ce premier seuil impor-
travers le monde pendant les deux dernières décennies et à l’heure tant vers la commercialisation. Les projets sont classés par
actuelle le concept est validé avec plusieurs pilotes de R&D en technologies oxycombustion (oxy) et post-combustion (post), puis
opération (pilotes de petites tailles en batch ou en continu, de puis- par année d’exploitation. Seul le projet Lacq a été opéré sur gaz
sance inférieure à 150 kW). naturel ; dans tous les autres cas, la combustion est réalisée avec
du charbon pulvérisé. Pour le projet Compostilla, le pilote est
conçu pour pouvoir aussi co-injecter de la biomasse. Certains de
La démonstration du CLC à l’échelle du MW est désormais
ces projets étaient intégrés avec un projet de stockage, que ce soit
nécessaire (§ 4).
dans un champ de gaz déplété, ou dans des formations salines.

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____________________________________________________________________________________________________________________ CAPTAGE DU CO2

Unité Unité de Pilotes


Fumées à 15 % CO2 industrielle démonstration Industriel R&D Laboratoire
Caractéristiques
Puissance (équivalente) ................... 630 MW 50 MW 3 MW 200 kW 10 kW
Débit gaz.............................. (Nm3/h) 1,8 × 106 1,4 × 105 9 × 103 600 30
Débit solvant .......................... (m3/h) 8 000 650 40 2,7 0,13
CO2 capté ................................... (t/d) 11 000 900 55 3,7 0,18

Diamètre ...................................... (m) 5* 8 5 1,2 0,3 0,07


Hauteur ........................................ (m) 30 30 30 7 1
Représentativité
Charge (impuretés...)........................ réelle synthétique synthétique
Performances ....................................
Bilan thermique ................................
Écoulement / équipements ..............
Dégradation / corrosion / moussage
Comparaison de solvant ..................
Opérabilité.........................................
Gestion des effluents / HSE .............
Industrialisation ................................
Coût........................................... (M€) 400 100 10 - 50 1 - 10 <1
5* 8 : 5 colonnes de 8 m de diamètre
HSE : Health Safety and Environment
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bonne représentativité représentativité partielle représentativité absente

Figure 12 – Comparaison des différents outils pilote en termes de représentativité d’une unité industrielle au vu des différents critères

Capacité
Nom du projet Pays Opération Charge Principe Procédé Stockage Acteurs
(t/j)
Schwarze Pumpe Allemagne 2008-2014 225 Charbon Oxy ASU Champ gaz depl. Vatenfall, Gaz de France
Lacq France 2010-2013 180 Gaz Nat. Oxy ASU Champ gaz depl. Total, Air Liquide, Alstom
Compostilla Espagne 2011-2013 4 Charbon Oxy ASU Form. salines ENDESA, CIUDEN, Foster Wheeler
Castor / Esbjerg Danemark 2006-2010 24 Charbon Post Amines sans Dong Energy, partenaires projets UE
Pleasant Prairie États-Unis 2008-2009 45 Charbon Post CAP sans We Energies, Alstom, EPRI
Maasvlakte Allemagne 2008-2010 6 Charbon Post Amines sans E.ON, TNO partenaires projets UE
AEP Mountaineer États-Unis 2009-2011 300 Charbon Post CAP Form. salines AEP, Alstom, RWE, NETL et Battelle
Niederaussem Allemagne 2010-2013 7 Charbon Post Amines sans RWE, BASF et Linde
Brindisi Italie 2010-2014 24 Charbon Post Amines sans Enel, Eni + bailleurs
Ferrybridge Angleterre 2011-2013 100 Charbon Post Amines sans SSE, Doosan Babcock and Vattenfall
Heilbronn Allemagne 2011-2014 7 Charbon Post Amines sans EnBW, partenaires projets UE
Wilhelmshaven Allemagne 2012-2014 67 Charbon Post Amines sans E.ON, Fluor

oxycombustion post-combustion

Figure 13 – Liste de pilotes industriels

Dans la liste des acteurs le nom de l’opérateur est indiqué en pre- Cette liste doit être complétée par les procédés testés sur le pilote
mier. Dans tous les cas, sauf celui de Total, il s’agit de producteurs d’Enel à Brindisi, à savoir le procédé KM CDR Process™ (solvant
d’électricité parmi lesquels E.ON, Enel, American Electric Power KS-1), commercialisé par MHI sur la base d’un codéveloppement
(AEP) et Scottish and Southern Energy (SSE) qui avaient claire- avec Kansai Electric Power, ou le procédé HiCapt+ (MEA concen-
ment intégré la réalisation de leur pilote industriel en amont d’un trée et additifs) commercialisé par Prosernat (désormais Axens)
projet de plus grande ampleur de remodelage d’une centrale avec un développement réalisé par IFPEN. Une photographie de ce
industrielle au charbon en disposant d’un site de stockage associé dernier pilote est reprise sur la figure 14a [46]. Ces pilotes se
déjà identifié (projets ROAD pour E.ON et Porto-Tolle pour Enel et situent dans une gamme de capacités de l’ordre de 5 à 200 t/j de
projets sur la centrale de tests elle-même pour AEP et SSE). La CO2 correspondant à une gamme variant de 1 à 30 MWth de puis-
liste des acteurs comporte également des bailleurs de licences sance équivalente. Les coûts de ces pilotes sont difficiles à
(Alstom, BASF, Doosan Babcock, Fluor) avec leurs procédés res- connaître car on ne sait pas toujours très bien ce qu’intègrent les
pectifs (CAP, mélanges d’amines du procédé OASE®, et solvant à valeurs publiées ; mais globalement, ces coûts varient dans une
la MEA pour les deux autres, dont le procédé Econamine FG+). fourchette de 10 à 100 M€.

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CAPTAGE DU CO2 ____________________________________________________________________________________________________________________

a pilote industriel d’Enel b unité de démonstration de MHI du projet Petra Nova


à Brindisi [46] (autorisation Enel) (courtesy MHI)

Figure 14 – Réalisations industrielles

Les pilotes industriels ont permis quelques avancées impor- notamment citer le Test Center de Mongstad (TCM) en grande par-
tantes. tie financé par le gouvernement norvégien, au travers de Gass-
– Ils ont d’abord mis en évidence la faisabilité du captage sur nova, et le National Carbon Capture Center (NCCC) situé à
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unité industrielle. Ainsi, la plupart d’entre eux ont réalisé des cam- Wilsonville (Alabama), financé par le gouvernement américain, au
pagnes de plusieurs milliers d’heures sur flux réels. Des opérations travers du DOE et enfin l’organisation CO2CRC lancée par le gou-
en régime nominal, pour valider le procédé, et des études de sen- vernement australien (Department of Energy) (cf. Doc. [BE 8 002]).
sibilité pour mieux connaître l’impact des conditions opératoires et
optimiser le procédé ont été menées sur la plupart d’entre eux.
– Ils ont aussi permis de confirmer les performances, qui ont dû 4.2 Réalisations industrielles
parfois être légèrement corrigées par rapport à ce qui avait été
obtenu sur pilote R&D, mais également de mettre en avant des Plusieurs organismes tiennent à jour une liste des projets dits
problèmes opératoires et proposer des solutions associées. Ces CCS et on estime à près d’une vingtaine le nombre de ces projets,
tests, notamment sur le pilote Castor et sur celui d’Enel, ont per- avec une capacité qui varie de 0,4 à 8 Mt de CO2 capté par an.
mis d’entériner la valeur de la consommation énergétique de Mais, pour l’essentiel d’entre eux, ils ne correspondent pas à des
3,7 GJ/tCO2, pour un procédé à la MEA 30 % masse. Les bailleurs cas de production d’énergie à partir d’un combustible fossile. En
de licence peuvent ainsi se positionner par rapport à cette dernière effet, il s’agit de cas où la source industrielle est riche en CO2
valeur. et en général sous pression ; par ailleurs, dans presque la totalité
– Ils ont enfin permis de confirmer le coût du captage, dans la des cas, le CO2 produit est utilisé pour de l’EOR. À titre d’exemple,
gamme 50 à 120 €/t de CO2 évité. on peut citer le projet pionnier de Sleipner. Il s’agit d’un site de
production de gaz naturel sur plateforme en Mer du Nord opéré
Or, dans le même temps les réglementations n’ont que peu évo- par la société norvégienne Statoil (désormais Equinor). Le CO2 est
lué de sorte que ce coût de captage est encore bien au-delà des présent dans le gaz naturel à concentration modérée mais le gaz
prix ou taxes sur le CO2 émis. La réalisation de démonstrateurs, est disponible à très haute pression, près de 100 bar, ce qui rend la
correspondant à de petites tailles industrielles, n’est alors pas éco- séparation du CO2 relativement aisée. Contrairement aux autres
nomique et de nombreux projets ont été suspendus, voire annulés. cas de captage à l’échelle commerciale, le CO2 est injecté dans un
De sorte que, sans attendre un déploiement massif d’une première aquifère profond. Depuis 1996, Statoil injecte près de 900 000 t/an
génération à l’échelle commerciale, les procédés de deuxième de CO2, ce qui fait de ce projet une vitrine pour le stockage géolo-
génération ont suffisamment avancé pour que des projets de gique du CO2, même si la partie captage du CCS à partir de
pilote industriel voient le jour. On peut notamment citer : fumées n’est pas démontrée sur cette installation.
– pour les procédés de captage en post-combustion avec chan- Dans le cas de gros émetteurs industriels où le CO2 est pro-
gement de phase, le pilote CAP au Test Center Mongstad opéré sur duit par combustion, seuls deux projets sont opérants à l’échelle
le site de la raffinerie de Statoil (Norvège) et le pilote DMX™ prévu commerciale. Dans ces deux cas le CO2 est valorisé via une utilisa-
dans le projet « 3D » opéré sur le site d’ArcelorMittal à Dunkerque tion pour de l’EOR. Il ne s’agit donc pas encore de projets CCS
(France) faisant partie du programme pour la recherche et l’inno- complet au sens de cet article c’est-à-dire captage avec combus-
vation de l’Union européenne, Horizon 2020 ; tion et stockage en aquifère profond, mais c’est une première
– pour le procédé CLC, les pilotes financés par l’Union euro- étape très importante qui ouvre la voie du développement de la
péenne, le projet ECLAIR en opération à Darmstadt (Allemagne) filière.
pour tester les charges solides, et également le projet CHEERS, – Le premier cas est le projet Petra Nova du nom de la joint-
conduit en partenariat avec la Chine, qui permettra de valoriser venture entre JX Nippon Oil & Gas Exploration Corporation et la
des résidus de l’industrie pétrolière. société américaine indépendante NRG Energy Inc. (NRG). Il s’agit
Si les projets de pilote industriel sont souvent dédiés à la valida- d’un procédé de captage sur les fumées de la centrale au charbon
tion d’une technologie spécifique, il existe aussi des centres orga- opérée par NRG Energy Inc. située à Thompsons, au Texas. Le pro-
nisés pour tester différentes technologies qui veulent intervenir cédé de captage en post-combustion utilisé est le KM CDR pro-
comme passerelles entre R&D et application commerciale. On peut cess® de lavage aux amines utilisant le solvant propriétaire KS-1™,

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____________________________________________________________________________________________________________________ CAPTAGE DU CO2

développé conjointement par les sociétés japonaises Mitsubishi nombre d’industries émettrices. Le but est de mutualiser les
Heavy Industries (MHI) et Kansai Electric Power Co, qui met en centres de pompages et le transport de CO2 vers des sites de stoc-
œuvre un mélange d’amines tertiaires stériquement encombrées kage déjà identifiés en Mer du Nord, dans des gisements de gaz
et d’activateurs. L’opération de CCS a débuté en décembre 2016 ; déplétés pour l’essentiel.
le procédé capte 4 776 tonnes de CO2 par jour avec un taux de cap-
tage de 90 % (figure 14b). Le CO2 capté est ensuite injecté sur le
champ de West Ranch (Texas) afin d’en augmenter la productivité. 4.3 Perspectives pour le déploiement
– Le second projet est celui de Boundary Dam au Canada. Le du CCUS
CO2 issu des fumées d’une tranche de 115 MW de la centrale au
charbon de SaskPower est capté par le procédé de post-combus- Le CCUS a franchi plusieurs étapes très importantes avec la réa-
tion Cansolv de SHELL basé sur un mélange d’amines. Depuis son lisation de pilotes industriels mais surtout avec quelques réalisa-
lancement fin 2016, le procédé a essuyé quelques difficultés opéra- tions industrielles et commerciales qui permettent non seulement
toires et, à date de décembre 2019, la capacité moyenne n’est que de mieux appréhender les risques technologiques associés à la
de 57 % de la capacité nominale ; la société SaskPower a ainsi dû chaîne CCUS mais aussi de mieux connaître ses coûts. Les pre-
payer des pénalités dues au non-respect de la livraison en CO2. miers retours d’expérience permettent d’envisager des réductions
Mais, les problèmes rencontrés (dégradation du solvant, mous- de coûts dans une logique classique de courbe d’apprentissage. Le
sage…) sont en voie de résolution et le taux d’utilisation est passé président de Shell Canada a ainsi annoncé en septembre 2019 que,
fin 2019 à plus de 70 %. Depuis son démarrage et jusqu’à fin 2019, si le projet Quest devait être réédité, les coûts d’investissements et
l’unité a capté 3 081 452 t de CO2, utilisées pour de l’EOR sur le les coûts opératoires seraient réduits de 20 à 30 % à technologies
champ de Weyburn après avoir été transportées par gazoduc sur identiques. L’arrivée de nouvelles générations de technologies
66 km. devrait encore contribuer à faire baisser le coût de la chaîne CCS.
Cependant, le déploiement du CCS reste encore loin des objectifs
Même s’il ne s’agit pas d’un projet avec combustion classique, il
qui avaient été fixés au début des années 2000 et le nombre de
est intéressant de mentionner un troisième projet à grande échelle.
projets engagés est plutôt en réduction qu’en augmentation. En
Il s’agit du projet Quest, mené par Shell Canada, qui depuis 2015
effet, l’AIE relève que l’on est passé de 77 projets en 2010 à seule-
a injecté dans le sous-sol plus de 4 millions de tonnes de CO2 soit
ment 37 en 2019 ; depuis 2014, un seul projet a connu une décision
un volume équivalent à des émissions de près d’un million de
d’investissement finale validée, il s’agit du projet de Yanchang en
véhicules en un an. Situé sur le site de la raffinerie d’Edmonton au
République Populaire de Chine [68].
Canada, le projet visait la conversion de schistes bitumineux
en brut synthétique. Cet up-grading requiert des quantités Deux aspects majeurs freinent le déploiement du CSS :
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importantes d’hydrogène ; or, ce dernier est produit par reformage – le coût du captage encore trop élevé ;
du méthane et génère des émissions importantes de CO2. Le projet – l’acceptabilité du stockage géologique avec comme verrous
n’a été accepté par les autorités qu’en raison de l’intégration au associés une acceptabilité sociétale et un cadre juridique à établir.
projet d’up-grading d’une technologie de captage-stockage. L’État L’AIE [56] considère que, pour faciliter le déploiement du CCS,
d’Alberta et le gouvernement fédéral du Canada sont intervenus cinq pistes doivent être considérées.
avec des financements à hauteur de 865 millions de dollars cana-
1) Commencer par saisir les bonnes opportunités.
diens pour un budget de plus de 1,3 milliard. Pour le procédé de
2) Développer des réglementations qui facilitent le déploiement
captage, Shell a choisi le procédé de lavage aux amines ADIP®-X
et permettent d’aller dans le sens d’une intégration des installa-
développé en interne consistant en un mélange de MDEA et de
tions (captage et stockage).
pipérazine. Le projet étant désormais en régime nominal, il permet
3) Identifier différentes voies de réduction des coûts du captage
de chiffrer précisément le coût de la chaîne CCS ; Shell a estimé
tant par l’amélioration technologique que par un environnement
celui-ci à $ 92,70 par tonne de CO2 en 2016.
économique incitatif.
On peut enfin mentionner qu’un projet de captage de CO2 en 4) Développer des réseaux de transport de CO2 et continuer à
précombustion avec valorisation par EOR a fait l’objet d’une démontrer la pérennité du stockage géologique dans des zones
construction à l’échelle industrielle. Il s’agissait d’un projet de ciblées.
gazéification du charbon avec captage intégré à Kemper- 5) Renforcer les partenariats et la coopération entre l’industrie et
County aux États-Unis. Ce projet a néanmoins été confronté à une les gouvernements.
double difficulté. D’une part, les coûts de construction ont large- Concernant le point 1, deux pistes principales sont à creuser.
ment dépassé les budgets initiaux, d’un facteur estimé entre 2 et 3. Vu les volumes mis en jeux dans le CCU, c’est-à-dire la valorisation
D’autre part, à la fin de la construction en 2012, le prix du gaz natu- commerciale du CO2, celui-ci ne pourra pas se substituer au CCS.
rel s’était effondré par rapport au moment de la prise de décision Néanmoins, il existe des marchés importants pour l’EOR et
d’investissement, cette chute étant liée à l’augmentation de la pro- quelques autres marchés de niche permettant de valoriser le CO2.
duction des gaz de schistes par fracturation hydraulique aux États- Ces applications devraient permettre d’améliorer les performances
Unis. Ainsi, du fait de coûts d’opération prohibitifs le projet tel que des procédés de captage, avec des avancées qui bénéficieront
prévu initialement a été jugé non rentable ; ainsi malgré les inves- aussi à la chaîne CCS. Le CCU devrait aussi permettre de lever cer-
tissements réalisés le gazéifieur est passé sur charge gaz, sans tains obstacles propres à tout développement de nouveaux mar-
opération de la section captage. chés. La deuxième piste concerne les possibilités de remodelage
Les exemples précédents permettent de démontrer la faisabilité (retrofit) plus facilement réalisable pour certaines technologies que
industrielle du captage et du stockage. Le transport ne pose pas de pour d’autres ; ce sont celles-ci qui doivent être améliorées en
problème technique, celui-ci étant déjà pratiqué à grande échelle priorité. Il faut également cibler les « bons » émetteurs dans une
aux États-Unis. Il sera nécessaire d’envisager un réseau de gazo- logique d’intégration captage-stockage. Le Bureau des énergies
ducs dédiés et une infrastructure optimisée pour assurer le fossiles américain considère que 40 % des centrales thermiques au
déploiement de la solution CCS ; plusieurs milliers de kilomètres charbon actuellement en opération, représentant 1/6e des émis-
seront ainsi nécessaires. Il est intéressant de noter que des solu- sions industrielles des États-Unis, situées à proximité de sites de
tions de type hub de CO2 sont déjà à l’étude, voire en cours de réa- stockage, se prêteraient à être équipées en priorité.
lisation. On peut ainsi citer le cas du projet Porthos (Port of Les points 3 et 4 concernent les efforts de R&I qui doivent être
Rotterdam CO2 Transport Hub and Offshore Storage) développé maintenus voire augmentés afin d’améliorer les performances des
par la ville de Rotterdam, qui vise à optimiser la collecte et l’opti- procédés de captage et conforter la viabilité du stockage géolo-
misation du réseau de pipelines dans la région de Rotterdam, gique. Les procédés actuellement proposés, en particulier ceux de
située au cœur d’une zone géographique possédant un grand première génération, se basent sur des technologies existant par

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CAPTAGE DU CO2 ____________________________________________________________________________________________________________________

ailleurs, développées pour d’autres applications. Il est donc raison- opérés, en étant progressivement équipés d’installations CCS afin
nable de penser que des travaux de R&I dédiés au CCS pourront de diminuer leur impact environnemental.
effectivement aboutir à des technologies plus performantes et
moins coûteuses, mais qui devront probablement passer par les Plusieurs technologies de captage existent. Quelques-unes sont
étapes de démonstration. Les développements actuels des procé- disponibles à l’échelle commerciale, d’autres font l’objet de tests
dés de deuxième génération ne représentent donc qu’une pre- sur pilotes industriels et des voies d’amélioration sont identifiées
mière étape sur la voie de la réduction des coûts du captage. pour les développements futurs. Le prix du captage est actuelle-
ment trop important sans une valorisation du CO2 ou un cadre
Enfin, les points 2 et 5 sont tous liés directement ou indirecte- législatif contraignant pour assurer un déploiement à grande
ment à l’action publique. Les gouvernements doivent élaborer des échelle. Néanmoins, les travaux en cours permettent d’être opti-
cadres législatifs clairs à une échelle internationale : les réseaux de miste quant à la possibilité de réduire ce coût via le développe-
pipelines de CO2 devront être mutualisés, ils couvriront de grandes ment à court-moyen terme de procédés plus efficaces. En parallèle
distances et seront transnationaux, les puits de stockage seront des travaux importants sont réalisés sur le stockage géologique de
également mutualisés avec des durées d’injection parfois diffé- CO2 permettant de garantir sa pérennité via la caractérisation des
rentes de la durée d’opération des procédés industriels… Plusieurs sites et de leurs capacités. Des premières réalisations à l’échelle
pays se sont déjà fortement engagés pour accompagner des pro- commerciale étant également en cours, qu’il s’agisse d’actions
jets CCS, mais plus sur les aspects techniques (financement de d’EOR ou d’injection dans des aquifères [IN 115].
projets de R&I, support à des projets de démonstration) que sur
les aspects réglementaires. En conclusion, bien que la faisabilité technique du CCS soit assu-
rée, pour dépasser le cadre limité des opérations B2B (1 émetteur -
1 utilisateur) actuellement en cours et permettre un déploiement à
grande échelle, il reste à établir le cadre technique et réglementaire
à la gestion d’un futur réseau de CO2. Cela nécessite des choix poli-
5. Conclusion tiques forts à une échelle internationale. Lors de son discours du 5
septembre 2019, la secrétaire des Nations Unies en charge du chan-
gement climatique, Patricia Espinosa, a confirmé l’intérêt du CCS,
Le captage de CO2, associé au stockage géologique, est une comme technologie de transition pour sortir de notre dépendance
technologie qui s’inscrit pleinement dans les objectifs de réduction aux énergies fossiles et aller vers une économie neutre en émis-
des émissions des gaz à effet de serre limitant le réchauffement cli- sions. Si ce soutien politique se transforme en un accompagnement
matique. Dans son rapport de 2014 [4], le GIEC considère que, sans plus volontariste (financements de la R&I et des démonstrateurs,
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l’utilisation du CCS, l’atteinte de l’objectif de 450 ppm de CO2eq réglementations), la filière CCS pourra se déployer. Son déploie-
dans l’atmosphère correspondant à une augmentation de 2 °C ment permettra de contribuer à la réduction des émissions de CO2
d’ici 2100 demandera des efforts considérables, voire, selon les sur une durée de plusieurs dizaines d’années au-delà de laquelle les
outils de modélisation considérés, ne sera pas possible. C’est donc énergies renouvelables auront pu se développer pour progressive-
un levier, parmi de nombreux autres, qu’il faut activer si l’on sou- ment se substituer aux énergies fossiles.
haite atteindre des objectifs climatiques ambitieux tout en répon-
dant aux besoins de la croissance mondiale et aux besoins en
énergie associés. En effet, les énergies renouvelables ne pourront
répondre massivement à ces besoins qu’à une échéance de moyen Les auteurs tiennent à remercier les différents collègues
à long terme et, à moins de renchérir fortement le coût de l’éner- IFPEN qui par leurs travaux sur le captage de CO2 ont indirec-
tement contribué à alimenter cet article.
gie, les moyens actuels de production doivent continuer à être

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P
O
U
Captage du CO2 R

Technologie pour la transition énergétique E


par Ludovic RAYNAL
N
Responsable de Groupe
Département Process Design, IFP Énergies nouvelles, Solaize, France
et Sina TEBIANIAN
Ingénieur de Recherche
S
Département Génie Chimique et Technologies, IFP Énergies nouvelles, Solaize, France
A
V
O
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Energy (DOE) United Nations Framework Convention on Climate Change
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