Schémas Directeurs de Développement Des Réseaux Électricité de Distribution

Réf.
: D4211 V2
Schémas directeurs de
Date de publication :
10 juin 2021
développement des réseaux
électricité de distribution
Cet article est issu de : Énergies | Réseaux électriques et applications
par Alain COIFFIER
Mots-clés Résumé Le schéma directeur des postes HT/MT (haute et moyenne tension) et des
qualité de fourniture | réseau réseaux MT est un enjeu important pour l'entreprise de distribution. Son étude est
cible | sécurisation
d'alimentation | réseaux MT et l'opportunité de fixer les objectifs de qualité de fourniture et de sécurisation
BT | postes HT/MT d'alimentation, en énergie électrique. Son utilisation garantit l'efficacité des
investissements envisagés à court et moyen termes. Son élaboration est structurée par
plusieurs étapes dont les principales sont la réalisation de la cible à 30 ans et
l'élaboration de la stratégie de développement des réseaux MT pour atteindre la cible
finale.
Keywords Abstract The HV/MV (High and Medium Voltage) substations and MV networks master
quality of supply | target plan is an important challenge for the distribution utility or company. Its study is an
network | security of supply |
MV and LV networks | HV/MV opportunity to define objectives for the quality and security of electricity supply. Its use
substations ensures the efficiency of the proposed investments in the short and medium term. Its
development is structured in several stages, the major ones being the achievement of the
30 years target and the implementation of the MV network development strategy in order
to reach the final target.
Pour toute question :

Service Relation clientèle
Techniques de l’Ingénieur
Immeuble Pleyad 1 Document téléchargé le : 20/04/2022
39, boulevard Ornano
93288 Saint-Denis Cedex Pour le compte : 7200047303 - one ctre sciences et tech electr // nc DOCUMENTATION ET INFORMATION //
197.230.172.104
Par mail :
infos.clients@teching.com
Par téléphone :
00 33 (0)1 53 35 20 20 © Techniques de l'Ingénieur | tous droits réservés
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200047303 - one ctre sciences et tech electr // nc DOCUMENTATION ET INFORMATION // 197.230.172.104
Schémas directeurs
de développement des réseaux
électricité de distribution
Parution : juin 2021 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200047303 - one ctre sciences et tech electr // nc DOCUMENTATION ET INFORMATION // 197.230.172.104
par Alain COIFFIER

Ingénieur du Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM)
Ex-Chef de service à la Direction Réseau d’ERDF (Électricité Réseau de Distribution France)
1. Principes généraux pour l’établissement des schémas

directeurs................................................................................................... D 4 211v2 - 3
2. État des lieux des ouvrages MT existants ........................................ — 5
3. Prévision des consommations et des puissances .......................... — 6
4. Choix techniques fondamentaux ........................................................ — 10
5. Établissement de la cible à long terme ............................................. — 10
6. Étude des stratégies et établissement de la cible
à moyen terme ......................................................................................... — 18
7. Principales restitutions de l’étude et révision du schéma
directeur..................................................................................................... — 21
8. Conclusion................................................................................................. — 21
9. Annexe........................................................................................................ — 21
10. Glossaire .................................................................................................... — 23
Pour en savoir plus .......................................................................................... Doc. D 4 211v2
L e développement du réseau électrique public de transport et de distribu-

tion représente un investissement important et les équipements construits
ont une durée de vie très longue de l’ordre de 40 ans. Il est donc impératif
qu’une approche des évolutions nécessaires soit organisée, elle doit être
cohérente, optimisée économiquement et robuste dans le temps. Chaque ges-
tionnaire de réseau, transport comme distribution, est ainsi amené à élaborer
une vision anticipatrice de l’évolution de son réseau. Bien évidemment, sur un
même territoire, ces visions doivent être coordonnées. Ces visions anticipa-
trices permettent de concevoir le futur réseau en se projetant dans l’avenir, en
intégrant suffisamment en amont les nouvelles technologies et les nouvelles
5 - 2021
attentes des utilisateurs. C’est la logique d’un schéma directeur. Ce schéma

directeur servira ensuite de référence pour tous les travaux qui seront décidés
au fur et à mesure de l’arrivée des nouveaux utilisateurs, en réponse à l’aug-
mentation des consommations, pour améliorer la qualité ou pour pallier à
l’obsolescence des composants les plus anciens du réseau.
D 4 211v2
Toutes les compagnies d’électricité développent une démarche similaire qui

permet de comprendre comment la vision de long terme s’articule avec les
décisions de court terme. Le présent article illustre plus particulièrement la
démarche mise en œuvre en France par le distributeur historique Enedis.
Le schéma directeur est établi en conformité avec les politiques et règles
techniques de l’entreprise de distribution, il est principalement constitué d’une
cible à long terme et de la meilleure stratégie (opérations successives pour
Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés D 4 211v2 – 1
tiwekacontentpdf_d4211 v2 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200047303 - one ctre sciences et tech electr // nc DOCUMENTATION ET INFORMATION // 197.230.172.104
SCHÉMAS DIRECTEURS DE DÉVELOPPEMENT DES RÉSEAUX ÉLECTRICITÉ DE DISTRIBUTION ______________________________________________________
passer d’une situation de réseau à une autre) de développement des ouvrages

de distribution conduisant à cette cible. Les ouvrages concernés par le schéma
directeur sont les postes sources et les réseaux MT, les réseaux BT sont exclus
de ces études.
L’existence du schéma directeur permet notamment :
– de garantir l’efficacité des investissements, en intégrant à la fois la dimen-
sion temporelle (optimisation à long terme) et la diversité de leurs finalités
(raccordement des charges et de la production décentralisée, renforcement,
renouvellement, qualité de fourniture, etc.) ;
– de prévoir et d’évaluer les investissements à effectuer sur une période de
10 ans (création des postes sources et des départs MT, renouvellement et ren-
forcement des ouvrages existants, etc.) ;

– d’estimer les niveaux de qualité de fourniture à différents horizons en
fonction des volumes d’investissements attribués ;
– de vérifier l’évolution de la sécurisation d’alimentation en cas d’événe-
ments exceptionnels ;
– d’alléger les études décisionnelles d’investissement en réduisant la combi-
natoire des solutions à étudier tout en assurant la cohérence à long terme ;
– de faciliter le dialogue avec l’ensemble des interlocuteurs concernés par la
construction, l’exploitation et la conduite des ouvrages de distribution MT ;
– de cibler les actions de maintenance des ouvrages en fonction de l’évolu-
tion du réseau et des travaux à réaliser ;
– de garantir l’intégration de toutes les évolutions du réseau dans une
logique à moyen terme (demande de modification avec mise en souterrain,
sécurisation de l’alimentation d’un poste MT/BT, raccordement des nouvelles
charges).
Le schéma directeur avec ses documents associés (état des lieux, cible à
long terme, cible à moyen terme, etc.) constitue la référence de développe-
ment des ouvrages MT. Il garantit la cohérence et l’efficacité de l’ensemble
des dépenses réalisées sur le réseau. C’est donc un outil indispensable pour
les décideurs et pour le personnel garant des études de développement des
ouvrages
Selon l’organisation territoriale et managériale de l’entreprise de distribution,
le schéma directeur résultant pourra être la synthèse des schémas directeurs
réalisés sur les différents territoires exploités par l’entreprise. Il pourra arbitrer
les investissements situés aux limites de chaque territoire.
L’élaboration du schéma directeur est l’opportunité de fixer les objectifs en
matière de qualité de fourniture et de sécurisation d’alimentation face aux évé-
nements climatiques ou technologiques exceptionnels, tout en assurant la
cohérence avec les possibilités financières de l’entreprise de distribution. C’est
aussi l’occasion d’une large concertation avec les différents acteurs, notam-
ment les représentants du réseau de transport.
Dans ce contexte, le schéma directeur intègre la vision globale de l’entreprise
de distribution en matière de développement des postes sources et des
réseaux MT, il doit donc être validé par les responsables de l’entreprise pour
constituer la référence. Cependant, il ne doit pas conduire à des anticipations
d’investissement non prévues et sans justification économique.
L’existence du schéma directeur ne se substitue pas à l’exécution des études
décisionnelles de réalisation des travaux à court terme. Ces études sont néces-
saires pour mettre à jour les charges et les différentes hypothèses. Les études
décisionnelles sont orientées, mais nullement structurées par les cibles à
moyen et long termes. En revanche, tout choix important retenu dans le cadre
d’une étude décisionnelle, en incohérence avec la cible finale doit être justifié
et donner lieu à l’initialisation d’une mise à jour de cette dernière pour garantir
sa cohérence et sa pertinence. De plus, la mise à jour du schéma directeur est
nécessaire lors de tout événement mettant significativement en cause les
hypothèses valides au moment de son établissement, et a minima tous les
5 ans. La qualité et la mise à jour des hypothèses (taux de croissance, charges
D 4 211v2 – 2 Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés
______________________________________________________ SCHÉMAS DIRECTEURS DE DÉVELOPPEMENT DES RÉSEAUX ÉLECTRICITÉ DE DISTRIBUTION
nouvelles, productions décentralisées importantes, évolutions technologiques,

etc.) sont un préalable à son efficacité.
Par ailleurs, la faiblesse du taux de croissance, d’une zone du territoire de
l’entreprise de distribution, ne justifie en aucun cas l’absence du schéma direc-
teur car les erreurs faites en matière de choix de structure seront plus
lentement résorbées dans ces situations. En outre, les investissements décidés
pour des raisons de qualité ou suite à des demandes externes constituent un
enjeu plus fort encore.
La méthodologie exposée dans cet article résulte d’une expérience appro-
fondie de l’étude des réseaux MT (HTA au sens de la norme NF C 18-510)
français au sein d’Enedis, elle est généralisable à l’ensemble des réseaux MT
triphasés à neutre non distribué, c’est pourquoi, l’auteur a choisi d’utiliser la
dénomination internationale de ce niveau de tension (MT).

Bien que cette méthode n’ait pas fait l’objet d’une validation détaillée, pour
les réseaux MT triphasés à neutre distribué, elle peut certainement s’appli-
quer à ces réseaux, avec éventuellement des dérivations monophasées ou
biphasées.
Avertissement : dans cet article à visée internationale, l’auteur n’utilise volontairement

pas les termes désignant les tensions dans la norme française NF C 18-510. Pour un élec-
tricien français, il faudrait traduire ces termes comme suit :
• BT : BT tension 50 V < U ≤ 1000 V
• MT : HTA tension 1000 V < U ≤ 50 kV
• postes MT/BT : postes HTA/BT
• HT et THT : HTB partitionnée en HTB1 : 63 et 90 kV ; HTB2 : 150 et 225 kV ; HTB3 :
400 kV
1. Principes généraux 1.1 Définitions et finalités des cibles

pour l’établissement La notion de schéma directeur englobe les différentes cibles et
l’ensemble des études nécessaires au développement des réseaux
des schémas directeurs MT et des postes sources à long et moyen termes.
Les réseaux cibles correspondent à des états futurs des postes
sources et du réseau MT. Généralement, on distingue la cible à
L’élaboration des schémas directeurs représente une tâche relati- long terme (30 ans) et une cible intermédiaire à moyen terme, dite
vement importante mais nécessaire pour obtenir une vision réaliste « cible à 10 ans ». Les principes de construction de ces deux cibles
de l’évolution des ouvrages de distribution MT (postes sources et sont totalement différents.
réseaux MT), elle est structurée par les différentes étapes listées ci- La cible à long terme est construite sur la base d’hypothèses
dessous : techniques représentatives :
– état des lieux des ouvrages MT existants (postes sources et – de la qualité de fourniture visée à moyen et long termes, tant
réseaux MT) ; au quotidien que lors d’événements technologiques ou climatiques
exceptionnels ;
– prévision des consommations et des puissances en intégrant – de la politique et des règles techniques du distributeur ;
éventuellement les puissances injectées par les productions décen- – des caractéristiques techniques des départs MT conduisant à
tralisées ; un réseau optimisé sans contraintes électriques ;
– établissement de la cible à long terme des postes sources et – de l’approche technico-économique du distributeur (voir [D 4 212].
des réseaux MT (on notera que les principes de construction La cible à l’horizon dix ans est, par construction, un sous-ensemble
conduisent finalement à une cible unique, voir § 5) ; de la cible à long terme, elle est constituée par l’ensemble des opéra-
– définition des stratégies de développement des ouvrages MT tions justifiées au plan technico-économique sur la période [0–10 ans].
pour passer de l’état initial à la cible à long terme ; Au-delà de l’aspect temporel, ces deux cibles ont également des
finalités différentes. En effet, la cible à dix ans, pour laquelle les
– comparaison technico-économique des stratégies et établisse-
incertitudes restent limitées, définit globalement et assez précisé-
ment de la cible théorique à moyen terme ;
ment l’ensemble des actions à réaliser sur la période [0–10 ans].
– passage de la cible théorique à la cible pratique à moyen terme La cible à long terme permet de s’assurer que les opérations réali-
(10 ans) ; sées au cours de la période [0–10 ans] entreront dans un ensemble
– estimation des niveaux de qualité de fourniture sur la période cohérent à long terme. Chaque opération réalisée au cours de
[0-10 ans]. cette période aura donc une durée de validité minimum de 25 ans.
Cet aspect fondamental est renforcé par la périodicité retenue
Chaque phase sera détaillée dans la suite du présent article. pour réaliser les mises à jour du schéma directeur.
1.2 Durée de l’étude des incertitudes sur l’avenir qui font d’ailleurs que des cibles à
30 ans sont impossibles à établir faute d’hypothèses robustes, on
Avant d’aborder la description détaillée des différentes phases raisonnera alors sur des périodes plus courtes.
de la méthodologie, il faut tout d’abord choisir la durée de
l’étude. On pourrait être tenté de réduire cette durée d’étude
pour simplifier le travail d’étude et s’affranchir des incertitudes 1.3 Argumentation et logique retenue
liées aux taux de croissance des charges à long terme. Or, dans
la pratique, il n’en est rien car le travail à réaliser reste sensible- pour élaborer la cible à long terme
ment le même. Si les taux de croissance constatés sont faibles, il
est nécessaire de fixer une durée d’étude suffisamment longue La qualité de fourniture au quotidien est directement dépen-
pour obtenir une plus grande rupture entre le réseau à l’état ini- dante des caractéristiques des réseaux MT (longueur développée
tial et la cible à long terme. Cela permet de favoriser une vision des départs, taux d’incidents et puissance desservie par les
plus prospective et plus riche du développement des réseaux MT départs MT). La sécurisation de l’alimentation face aux événe-
et des postes sources.
ments exceptionnels (climatiques ou technologiques) dépend prin-

Par ailleurs, sachant que les décisions de construction des cipalement de la structure des réseaux MT, du type de garantie des
ouvrages importants influencent le développement du réseau sur postes sources et de la sécurisation apportée par les réseaux de
une période qui correspond souvent à la durée de vie des transport.
ouvrages (30 à 40 ans, voire davantage), il est donc nécessaire de
Ces considérations conduisent donc à réaliser la cible à long
s’assurer que tout investissement décidé, au cours des premières
terme sur la base du réseau MT et des postes sources nécessaires
années, entre dans un ensemble cohérent à long terme. De plus,
à la fourniture de la puissance à l’horizon de la dernière année
si la durée d’étude est trop courte, on risque de fausser notable-
d’étude (postes sources existants ou déjà décidés ou encore justi-
ment la comparaison technico-économique entre des solutions
fiés par les puissances à l’horizon de fin d’étude). Il convient ici,
lourdes mais efficaces sur une longue période et des solutions
de préciser que d’autres postes sources pourront être éventuelle-
plus légères dont la durée d’efficacité est limitée.
ment justifiés lors de l’étude des réseaux MT (voir § 5.3).
Les différentes considérations précédentes conduisent à fixer la
durée d’étude à 30 ans, c’est notamment le cas lorsque les taux Dans ce contexte, la qualité de fourniture visée à terme et la
de croissance sont faibles. Cette option permet aussi de limiter le zone d’action des postes sources seront alors dépendantes des
poids du réseau existant qui peut, si la durée d’étude est insuffi- hypothèses retenues pour la construction du réseau MT. On
sante, influencer le résultat de la cible finale et par conséquent les notera d’ailleurs que les hypothèses de construction de la cible à
stratégies de développement du réseau. long terme (voir § 5.1) introduisent indirectement la densité de
puissance, le paramètre P × L intègre assez bien cette notion
Toutefois, en fonction du contexte de la zone étudiée, il est envi-
(P correspond à la puissance de pointe d’un départ MT et L, sa
sageable de réduire la durée de l’étude, notamment si les taux de
longueur développée). Toutefois, pour les zones urbaines à forte
croissance des charges sont importants et qu’ils conduisent, sur la
densité de puissance, la longueur des départs MT est obligatoire-
période d’étude, à un doublement de la puissance de la zone
ment faible et la zone d’action des postes sources est souvent
concernée.
imposée par la puissance et par l’hypothèse relative à la taille des
Le tableau 1 donne des exemples de durée d’étude en fonction postes sources en zone urbaine.
des taux de croissance globaux. Cependant, si la durée d’étude est
inférieure à 30 ans, il sera nécessaire de vérifier que la position des
nouveaux postes sources reste compatible avec la projection à Remarque : l’élaboration d’une cible à long terme, basée sur la
30 ans. Les taux faibles correspondent aux situations rencontrées suppression progressive des contraintes électriques (tension ou
dans les pays déjà très équipés. Dans les pays à fort taux de crois- courant), ne garantit pas d’obtention d’une cible réputée opti-
sance, l’importance du développement des infrastructures (bâti- misée. En théorie, cette façon de faire nécessite l’étude d’un
ments, nouveaux quartiers, nouvelles villes, etc.) induit souvent grand nombre de stratégies pour obtenir une cible optimisée
au plan des investissements. Dans la pratique, il est impossible
de réaliser, de manière satisfaisante, l’ensemble de ces études.
De ce fait, à chaque contrainte, le planificateur ne retient
qu’une seule solution. La cible finale est donc obtenue par
Tableau 1 – Exemples de durée d’étude
l’ensemble des solutions techniques retenues par le planifica-
teur.
Taux de croissance
Coefficient Par ailleurs, l’utilisation de l’approche économique justifie
Durée multiplicateur les investissements bien avant les contraintes techniques en
Au-delà de l’étude de la puissance « régime normal » (schéma d’exploitation habituel). De plus,
Dix premières
de la dixième initiale la valorisation des pertes électriques peut aussi justifier des
années
année restructurations conséquentes.
2 % 1 % 30 ans 1,49
2,5 % 1,25 % 30 ans 1.64 À retenir
– Les cibles à moyen et à long terme ont des finalités diffé-

3 % 1,5 % 30 ans 1,81 rentes et sont complémentaires.
– La durée d’étude peut être réduite, dans la mesure où les
4 % 2 % 20 ans 1,80 taux de croissance se traduisent par un doublement de la
puissance de la zone considérée au terme de l’étude.
5 % 2,5 % 15 ans 1,84 – La cible à long terme est déterminée sur la base des postes
sources nécessaires à la répartition de la puissance et du
réseau MT, notamment pour les zones à moyenne ou à faible
6 % 3 % 15 ans 2,03 densité de charge.
2. État des lieux – la capacité d’accueil des productions décentralisées en cohé-

rence avec les Schémas régionaux de raccordement au réseau des
des ouvrages MT existants énergies renouvelables (S3REnR). Pour plus de précisions sur ce
sujet, on trouvera dans le Pour en savoir plus les coordonnées du
site ;
Avant d’entreprendre toute étude de développement des – les caractéristiques électriques par poste source :
réseaux, il est primordial d’analyser l’ensemble des caractéris- • tensions HT et MT,
tiques des ouvrages MT pour évaluer les forces et les faiblesses
du réseau MT en matière de qualité du produit, de capacité élec- • capacité de transit des lignes HT,
trique et de sensibilité aux aléas techniques et climatiques. Par • puissance maximale atteinte du poste source et des transfor-
ailleurs, il est aussi essentiel d’appréhender l’organisation structu- mateurs à l’année initiale,
relle du réseau pour apprécier les aspects relatifs à la conduite et • puissances des productions décentralisées raccordées (par
à l’exploitation des installations. Pour ce faire, il est judicieux type de production),
d’envisager une représentation schématique de l’ossature des
départs MT (voir figure 4) • puissances de court-circuit maximum et minimum sur les

jeux de barres HT et MT,
Il est également nécessaire d’analyser l’environnement externe
afin d’évaluer la sensibilité des utilisateurs raccordés au réseau • volume des pertes électriques dans chaque transformateur,
(secours contractuels, utilisateurs générateurs de perturbations • taux de sécurisation en cas de perte totale du poste source
électriques, etc.). avec possibilité d’utiliser le jeu de barres MT et sans possibi-
En principe, pour décrire les caractéristiques des ouvrages MT, lités de remettre sous tension le jeu de barres MT,
on élabore deux fichiers informatiques détaillés. Le premier • type de garantie du poste source, l’article [D 4 210] définit
concerne notamment les caractéristiques relatives aux circuits de cette notion,
puissance de chaque poste source et le second donne les diffé-
rentes caractéristiques de chaque départ MT. Ces deux fichiers sont • nombre d’heures d’utilisation de la puissance maximale ou
liés par les codifications des postes sources et des départs MT. Les facteur de charge par transformateur et pour le poste source ;
champs associés à cette codification doivent permettre de rattacher – éléments de qualité de fourniture au cours des trois ou cinq
tout poste MT/BT (moyenne tension/basse tension) à son départ dernières années :
MT, ce dernier à son tableau MT de poste source, ce tableau à son • nombre de coupures longues sur dysfonctionnement d’un ou
transformateur HT/MT de poste source et enfin celui-ci à son poste plusieurs éléments du poste source,
source. La codification principale des ouvrages doit être indépen-
dante des caractéristiques des réseaux actuels. Par exemple, la • durée annuelle des interruptions de fourniture sur dysfonc-
codification d’un poste MT/BT ne doit pas comporter le code ou le tionnement d’un ou plusieurs éléments du poste source,
numéro du départ sur lequel il est actuellement rattaché. En effet, • énergie non distribuée (END) annuelle sur dysfonctionnement
après restructuration, ce poste pourra être alimenté par un autre d’un ou plusieurs éléments du poste source,
départ MT. • taux de défaillance moyen de chaque élément du poste
Les résultats obtenus dans l’état des lieux constituent des source.
apports significatifs pour les décideurs qui doivent définir les
objectifs à atteindre à différents horizons.
2.2 Principales caractéristiques relatives
2.1 Principales caractéristiques relatives aux départs MT
aux postes sources Pour la partie réseau MT, il est également nécessaire de réaliser
un fichier informatique détaillé comprenant le maximum de ren-
Concernant les postes sources, il est nécessaire d’analyser la
seignements associés à chaque départ MT. Ce type de données
structure des postes sources et l’organisation des tableaux MT.
trouve naturellement sa place aujourd’hui dans les systèmes
Les principales informations contenues dans le fichier dit d’information géographique (SIG) qui sont aujourd’hui utilisés de
« postes sources » sont fonction des particularités des postes façon courante par les compagnies d’électricité. Par ailleurs, on
sources analysés. Cependant, pour des ouvrages relativement notera qu’un tel fichier fournit une photographie détaillée des
classiques, une liste non exhaustive est donnée ci-dessous à titre réseaux MT et peut être utilisé à d’autres fins par l’entreprise de
d’information : distribution. En effet, il facilite l’analyse de chaque départ MT et
– la codification de chaque poste source (de préférence com- permet d’élaborer des statistiques relatives aux installations. Il est
mune à celle utilisée par le gestionnaire du réseau de transport) ; également utilisé pour comparer l’état des réseaux d’une zone à
– la codification des transformateurs de puissance, des tableaux l’autre.
MT et des départs MT ; On trouvera ci-dessous, à titre d’information, une liste non exhaus-
– les dates de mise en service des différentes installations ; tive des informations pouvant être contenues dans ce fichier :
– les extensions envisageables (alimentation THT ou HT, trans- – la codification des départs MT, avec ses champs associés,
formation, cellules MT, etc.) ; permet de relier chaque départ au fichier des postes-sources ;
– les caractéristiques du matériel par poste source : – la pyramide des âges des différentes canalisations ;
• nombre de lignes HT, – les caractéristiques physiques des départs MT :
• nombre de jeux de barres HT, • longueur développée des départs,
• nombre et puissance installée des transformateurs de puis- • longueur de l’artère principale,
sance, • section et nature des conducteurs,
• caractéristiques des tableaux MT, • nombre et type de postes MT/BT,
• nombre de départs MT raccordés à chaque transformateur, • nombre de points télécommandés en réseau sur l’ossature
• nombre de cellules départs en réserve, principale et sur les lignes secondaires (voir annexe § 9) ;
• puissance installée des condensateurs par transformateur, – les caractéristiques électriques des départs MT :
• régime de neutre pour chaque transformateur ; • tension d’exploitation du départ,
• puissance de pointe (avec et sans producteur),

3. Prévision
• facteur de puissance,
• énergie annuelle transitée,
des consommations
• nombre d’heures d’utilisation de la puissance de pointe ou
et des puissances
facteur de charge,
Les prévisions des consommations et des puissances, sur une
• chute de tension maximale en « régime d’exploitation nor-
période plus ou moins longue, sont les fondements de toute
mal » et en « régime de secours normal » (départ entièrement
étude de planification des réseaux électriques. La croissance de la
alimenté par le point de secours usuel),
consommation d’énergie électrique dépend de nombreux facteurs
• taux d’utilisation des conducteurs en « régime normal » et en difficiles à appréhender, surtout lorsqu’il s’agit de prévision sur
« secours normal » sur la principale, une longue période et sur des zones relativement réduites.
Cependant, dans le cadre de la planification à long terme, ce qui
• pertes par effet Joule à la pointe et énergie perdue annuelle,

taux de pertes en énergie et en puissance, correspond à la réalisation des schémas directeurs, il s’agit d’esti-
mer, avec une précision relative, le niveau de croissance moyen
• puissance de court-circuit minimale en « régime normal », correspondant à la zone d’action d’un ou plusieurs postes sources.
c’est-à-dire sur l’extrémité la plus contrainte du départ MT, Dans le cadre de ces études, on distingue fréquemment :
• produit P × L = longueur développée × puissance maximale – la croissance dite « en profondeur » qui correspond globale-
du départ MT, ment à l’évolution des charges existantes, y compris les nouvelles
petites charges ;
• codification du départ secourant ; – la croissance dite « en surface » qui correspond à l’apparition
– les caractéristiques globales des utilisateurs : de nouvelles charges significatives (puissance supérieure à 1 MW)
comme les nouvelles zones d’activités.
• nombre de consommateurs MT et BT par départ MT, Afin de définir les différentes politiques de l’entreprise et d’optimi-
• nombre et puissance installée des producteurs MT et BT par ser au mieux le développement des ouvrages électriques, tous les
type de production, acteurs (producteurs, transporteurs et distributeurs) du secteur de
l’énergie électrique sont contraints d’étudier l’évolution des charges
• sommes des puissances souscrites des consommateurs MT futures. Il existe évidemment de nombreuses méthodes, plus ou
et BT ; moins fiables, pour estimer l’évolution des consommations et des
– éléments de qualité de fourniture par départ MT sur trois ou puissances à court, moyen et long termes. Le choix de la méthode à
cinq ans : utiliser dépend de nombreux paramètres dont les principaux sont :
– la maille sur laquelle on souhaite réaliser des prévisions ;
• nombre de coupures très brèves, brèves et longues par – le niveau de tension associé à la prévision ;
départ, – les secteurs d’activité visés ;
• durée annuelle d’interruption de fourniture sur incident, – les horizons de la prévision ;
– les résultats souhaités de la prévision qui sont fonction de l’uti-
• énergie non distribuée (END) annuelle, sur les trois ou cinq lisation envisagée.
dernières années,
En tout état de cause, pour s’assurer de la pertinence de la
• localisation des incidents à l’aide d’une cartographie adaptée, méthode employée, il est important de justifier toute rupture
importante entre le constat du passé et la prévision future.
• interclassement des incidents par causes et par type
d’ouvrage. On portera une attention particulière aux charges ponctuelles,
dont la montée en puissance dans le temps n’est pas toujours
On notera que certaines informations ci-dessus peuvent résulter immédiate et elles ne suivent pas forcément la croissance globale
d’un traitement périodique, associé au système d’information de la zone étudiée.
géographique, pour obtenir l’image du réseau en « temps réel ». Dans le cas d’études globales comme celles relatives à l’élabo-
ration des cibles, il est souhaitable, pour simplifier les différents
calculs, de rechercher dans la mesure du possible, des zones
2.3 Connaissance des puissances d’accroissement moyen homogène, dont la taille est équivalente à
à l’état initial la zone d’action de plusieurs postes sources.
Pour information, une méthode adaptée à la réalisation des
La suite des études nécessite une bonne connaissance des puis- schémas directeurs MT est sommairement décrite ci-après. Cette
sances transitées dans les ouvrages, à l’année initiale de référence. méthode ne prétend pas être la seule, on peut envisager d’autres
Il est également utile de connaître avec une précision relative la approches en fonction de considérations locales.
contribution de chaque poste MT/BT à la pointe de chaque départ
MT sur lequel il est rattaché. Pour plus de précisions sur ces diffé-
rents calculs, le lecteur pourra consulter, dans ce même traité, 3.1 Exemple de méthode d’estimation
l’article [D 4 212]. des taux de croissance en énergie
et en puissance
À retenir
La méthode, présentée sommairement ci-dessous, permet d’éva-
luer la croissance dite « en profondeur » sur une période de
– La connaissance structurée des ouvrages MT est indispen- dix ans, avec à la fois une précision suffisante en localisation et en
sable avant d’engager toute étude à long terme. Elle est égale- valeurs d’accroissement. Elle s’appuie, d’une part, sur les résultats
ment nécessaire pour une gestion au quotidien des postes des études menées à la maille nationale ou régionale par diffé-
sources et des réseaux MT. rents organismes et, d’autre part, sur des études dites « multicri-
– L’étude des puissances à l’état initial est fondamentale, elle tères » réalisées à la maille locale et agglomérées à la maille
constitue un élément déterminant de la qualité des études. régionale pour assurer la cohérence globale. Cette option, permet
de corriger les différents taux obtenus avec l’étude « multicritère ». vera également de nombreuses informations utiles auprès des
En effet, si cette dernière donne de bons résultats pour différencier institutions chargées des statistiques à différentes mailles. Si
les zones hétérogènes d’un territoire, elle reste approximative pour nécessaire, on pourra également envisager une enquête par ques-
fixer les valeurs des taux de croissance. tionnaire à destination des personnes ayant une bonne connais-
Les études de croissance à la maille nationale ou régionale sance de l’activité des communes étudiées.
reposent généralement sur l’évolution des consommations par L’analyse de l’historique sur les trois ou cinq dernières années
secteur d’activité. du fichier des consommations va permettre de déterminer un taux
Contrairement aux études à la maille locale, les études menées de croissance global constaté sur la zone considérée. À dire
à la maille nationale et par extrapolation à la maille régionale per- d’expert, on décomposera ce taux global, pour le répartir selon les
mettent en général d’obtenir pour un territoire conséquent un critères d’évolution envisagés. Il faudra pour cela évaluer les
niveau de consommation, avec une précision suffisante, à l’hori- consommations relatives à chaque critère. Pour certains critères,
zon 10 ans. En revanche, elles sont souvent inadaptées pour spé- ce taux pourra être positif, voir supérieur au taux global, mais
cifier les poches hétérogènes de la zone d’action de plusieurs pour d’autres, il pourra être négatif. En tout état de cause, la
postes sources. Ces deux méthodes complémentaires permettent somme de ces taux sera égale au taux global.
d’obtenir des résultats satisfaisants et adaptés à la réalisation des Par exemple, le taux de croissance unitaire à attribuer au critère
études MT et en particulier des réseaux « cibles » MT. relatif à l’historique des consommations correspond à la crois-
sance en énergie des charges connues la première année d’une
L’étude « multicritère » est basée sur des données internes et
période de trois ou cinq ans (hors consommation des nouvelles
externes à l’entreprise de distribution. Les données internes à
charges raccordées sur la période). Les taux de croissance uni-
l’entreprise sont les historiques des consommations MT et BT, par
taires fixés initialement « à dire d’experts » pour chaque critère
commune ou par groupe de communes ou encore par quartier
d’évolution seront vraisemblablement corrigés au cours de la
pour les grandes zones urbaines, sur une période de cinq à
méthode par un coefficient de pondération unique qui permet
dix ans. Les données externes permettent d’apprécier l’évolution
d’assurer la cohérence entre les énergies obtenues avec l’étude
prospective de la consommation, elles sont fonction des spécifici-
réalisée à la maille régionale et celles obtenues avec l’étude
tés du territoire étudié, cependant, elles concernent généralement
locale.
les aspects prospectifs suivants :
– évolution démographique ; Le taux de croissance annuel brut pour le critère considéré (i)
est donc obtenu par la relation :
– évolution de l'emploi et de la construction ;
– impact potentiel du développement des réseaux gaz et des
réseaux de chaleur ;
– secteurs tertiaire et industriel en développement ou en régres- Le taux de croissance annuel brut de la commune ou du groupe
sion ; de communes pour les critères considérés est donc obtenu par la
– proximité d’infrastructures ferroviaires ou routières nouvelles formule suivante :
qui favorisent l’implantation de nouvelles activités ;
– développement de la climatisation ;
– appréciation de l'équipement des ménages et des industriels.
Dans la suite de l’article, l’historique des consommations et les Par exemple, pour la commune « B » du tableau 3, le taux annuel
aspects prospectifs ci-dessus sont nommés « critères d’évolu- brut sera égal à :
tion ».
Chaque critère d’évolution est décliné sur plusieurs niveaux
(généralement compris entre –3 et +3) reflétant l’évolution ou la Afin d’illustrer la méthode utilisée pour calculer les taux de
régression de la commune ou du groupe de communes considéré, croissance dit « en profondeur », un extrait de tableur est donné
par rapport au passé récent. Le tableau 2 donne la signification de dans le tableau 3. On suppose dans cet exemple que la région est
chaque niveau. constituée de l’ensemble des communes et groupes de com-
Afin d’attribuer au mieux le niveau de chaque critère d’évolu- munes contenues dans le tableau 3.
tion retenu à une commune ou à un groupe de communes, on Le tableau 3 peut servir pour effectuer des regroupements de
pourra se rapprocher des collectivités territoriales qui ont généra- petites communes contiguës ayant des taux de croissance simi-
lement une bonne vision de l’évolution de leur territoire. On trou- laires. En d’autres termes, on peut réaliser une première étude sur
une zone limitée appartenant à la région. Le critère de regroupe-
ment étant le taux de croissance brut, dans ce cas les données
d’entrée relatives à la région sont inutiles. La démarche proposée
Tableau 2 – Signification des différents niveaux permet d’obtenir de manière progressive les différentes poches
d’accroissement homogène sur l’ensemble du territoire de la
Niveaux Interprétation région
Lorsque les accroissements en énergie sont définis, ils doivent
(+3) Très forte évolution être convertis en accroissement de puissance pour permettre de
dimensionner les ouvrages. En principe, le passage des énergies
(+2) Forte évolution aux puissances s’effectue à l’aide de la relation :
(+1) Faible évolution

H étant le nombre d’heures d’utilisation de Pmax.
(0) Sans évolution et sans régression
Par hypothèse, on admet souvent que H reste une constante sur
(–1) Faible régression toute la durée de l’étude sur la zone élémentaire considérée. En
effet, la variation de H est fonction de la mise en place de nouvelles
(–2) Forte régression tarifications ou de modifications notables du comportement des uti-
lisateurs. Le développement à grande échelle, de la climatisation ou
du chauffage électrique peut entraîner une réduction significative du
(–3) Très forte régression
nombre d’heures d’utilisation H de la puissance de pointe.
Tableau 3 – Extrait de tableur illustrant la méthode de calcul des taux de croissance

Calcul des taux de croissance à l’horizon 10 ans
Taux de croissance moyen de la région sur les dix prochaines années* 2,00 %
Énergie totale de la région estimée à l’horizon 10 ans 2 310
Énergie totale des charges ponctuelles de la région à l’horizon 10 ans* 21
Énergie résultante à l’horizon 10 ans (croissance en profondeur) 2 289
Coefficient de pondération (correction des taux bruts) 0,9286
Critère Critère Critère

d’évolution « 1 » d’évolution « 2 » d’évolution« 3 » Taux de
Communes Taux Énergie non Énergie
Énergie croissance
ou groupe annuel corrigée corrigée
à l’année τ crois. τ crois. τ crois. annuel
de communes 0,75 % 0,50 % 1,00 % brut à l’horizon à l’horizon
initiale unitaire unitaire unitaire résultant
de la région [%] 10 ans 10 ans
[%]
Niveau Niveau Niveau
Très forte Faible Forte
A 300 3 –1 2 3,75 % 433,5 402,5 2,98 %
évolution régression évolution
Forte Faible Faible
B 350 2 1 1 3,00 % 470,4 436,8 2,24 %
évolution évolution évolution
Sans
évolution Forte Faible
C 125 0 2 –1 0,00 % 125,0 116,1 –0,74 %
et sans évolution régression
régression
Faible Faible Faible
D 200 1 1 1 2,25 % 249,8 232,0 1,50 %
Sans
Faible Faible évolution
E 250 1 1 0 1,25 % 283,1 262,9 0,50 %
évolution évolution et sans
régression
Forte Forte Forte
F 320 2 2 2 4,50 % 497,0 461,5 3,73 %
Sans
évolution Faible Faible
G 350 0 1 1 1,50 % 406,2 377,2 0,75 %
et sans évolution évolution
régression
Total 1 895,0** 2 465,0 2 289,0
Commentaires :
1) L’unité énergétique est fonction de la taille de la maille étudiée ;
2) Les données d’entrée sont le taux de croissance moyen de la région (étude nationale/régionale) et l’énergie à l’horizon 10 ans des nouvelles charges
ponctuelles supérieure à 1 MW (cellules *) ;
3) On vérifiera que l’énergie de la région à l’année initiale (cellules **) obtenue dans cette étude est conforme à celle obtenue dans l’étude à la maille nationale ;
4) L’énergie résultante de la région à l’horizon 10 ans (croissance en profondeur) est égale à l’énergie totale de la région moins l’énergie des charges
ponctuelles (croissance en surface) :
– l’énergie totale de la région, estimée à l’horizon 10 ans est égale à :
– l’énergie résultante à l’horizon 10 ans (croissance en profondeur) est égale à :
5) Le coefficient de pondération est :
6) L’énergie corrigée à l’horizon 10 ans est :
7) Le taux de croissance résultant est obtenu par la formule :
Dans le cas particulier où la durée d’utilisation de la puissance de notamment en France où la puissance de pointe est atteinte en
pointe aurait tendance à évoluer au cours des futures années, il hiver à la tombée de la nuit.
conviendrait de prendre en compte cet aspect en jouant sur les taux
En France, la production raccordée en BT concerne générale-
de croissance de la puissance envisagés sur la période d’étude.
ment des petites unités photovoltaïques, dépourvues de moyen
À l’issue de cette étude, on dispose des taux de croissance « en de stockage, qui par conception ne peuvent participer à l’écrête-
profondeur » par zone homogène pour les dix premières années. ment de la pointe du départ MT ou du poste source.
On dispose également de la croissance « en surface » associée
aux charges ponctuelles importantes avec leur date d’apparition En ce qui concerne les installations de production raccordée en
sur une période de l’ordre de 10 ans maximum. MT, on constate à ce jour, en France, que la grande majorité des
raccordements de production concerne des sites de forte puis-
Par ailleurs, la prévision des taux de croissance, adaptés au sance, qui sont raccordés par des départs dédiés issus du jeu de
développement des réseaux électriques sur des périodes supé- barres MT du poste source. Ce type de production est sans effet
rieures à dix ans, reste très incertaine. Alors, on adopte souvent sur les départs de distribution. En revanche, en fonction du type
« à dire d’expert » des taux de croissance plus faibles pour les de production et de leur disponibilité au moment de la pointe,
années suivantes. En général, les taux de croissance des vingt l’effet sur l’évolution de la charge des postes sources peut être
dernières années sont 30 à 50 % plus faibles que les taux retenus significatif, surtout lorsque plusieurs productions sont raccordées
pour les dix premières années. sur le même poste source. Lorsque plusieurs productions sont
En France, cette option se justifie par les effets des actions raccordées sur un poste source et qu’une partie de la puissance
menées en faveur de la maîtrise de la demande d’électricité, par la de ces productions est garantie à la pointe du poste source, elle
réduction naturelle de la croissance liée à la saturation du marché contribue à augmenter la puissance garantie du poste
des équipements nouveaux et à la pénétration de la production Dans le cadre des schémas directeurs, ces productions sont
dispersée (photovoltaïque individuel essentiellement) qui a l’effet considérées comme des charges « productrices » ponctuelles.
d’une consommation négative.
Par ailleurs, pour les autres productions, en général de faible puis-
Les zone de développement éolien (ZDE) et les sites de produc- sance, raccordées en MT sur les départs de distribution, on peut
tion importants (éolien, hydraulique, cogénération) doivent être considérer que leur impact reste négligeable en matière de dévelop-
considérés, dans les études de développement des postes sources, pement du réseau MT. En effet, sachant que le nombre de produc-
comme des charges ponctuelles « productrices ». Cette prise en tions sur un départ MT est de l’ordre de l’unité et que la disponibilité
compte est susceptible de différer ou d’anticiper certains investis- de cette puissance n’est pas nécessairement assurée au moment de
sements au niveau des postes sources. la pointe du départ, notamment pour les installations de type
Par ailleurs, les capacités d’accueil des productions décentrali- « éolien », il convient de ne pas tenir compte de cette charge pro-
sées (S3REnR) pourront avoir un impact sur l’équipement en ductrice dans les calculs de dimensionnement des ouvrages.
transformation de certains postes sources. On notera d’ailleurs, que la disponibilité des productions de
type cogénération est nettement plus élevée que celles des pro-
ductions de type « éolien terrestre » dont la durée d’utilisation de
3.2 Croissance différenciée des charges la puissance de pointe est d’environ 1 700 heures.
Dans le cas où le contexte défini ci-dessus serait appelé à évo-
La méthode présentée précédemment permet d’obtenir les taux luer du fait d’une pénétration plus importante des productions
de croissance globaux d’une zone d’étude sans distinction du type intermittentes, associées à des moyens de stockage d’énergie
de charge. En réalité, la croissance des différentes familles de électrique, il conviendrait d’intégrer plus profondément la produc-
charge est souvent hétérogène, dans ce cas, il convient d’appli- tion dans les études de développement des réseaux et plus parti-
quer des taux de croissance différenciés par type de charge. culièrement au niveau de l’évolution des charges.
Généralement, on distingue les charges de distribution publique
et les charges des clients MT, mais il est possible d’envisager une
plus grande sectorisation.
3.4 Risques associés aux incertitudes
Pour obtenir des taux de croissance différenciés, compatibles
avec les taux de croissance globaux, on procède par des itérations
de la prévision
successives. Pour chaque type de charge, on applique, a priori, un
ou plusieurs taux de croissance sur la durée de l’étude et on véri- Les conséquences relatives à l’imprécision des taux de crois-
fie que les puissances annuelles obtenues avec ces taux de croissance sont globalement maîtrisées dans la méthode. En effet, une
sance différenciés restent très proches de celles calculées avec les erreur sur les taux de croissance se traduit généralement par un
taux de croissance globaux. décalage des dates de changement d’état. Si l’écart reste faible, la
stratégie optimale de développement du réseau n’est en principe
pas remise en cause, mais les dates de changement d’état peuvent
être modifiées. Dans ce contexte, la cible à long terme visée
3.3 Impact de la production correspond plus à un niveau de charge qu’à une année donnée.
décentralisée sur l’évolution Par ailleurs, sachant, d’une part, que la mise à jour de schéma
des consommations directeur (y compris les taux de croissance des charges) doit être
et des puissances envisagée tous les cinq ans et, d’autre part, que les études déci-
sionnelles, indispensables, sont basées sur les charges au moment
L’influence de la production décentralisée sur l’évolution des de l’étude, le risque d’anticipation d’investissement devient quasi-
charges, vue par un départ MT ou par un poste source, dépend ment nul.
des charges consommatrices qui sont caractérisées par la courbe
L’arrivée imprévue de charges importantes à raccorder en MT
de charge des consommateurs et des particularités des installa-
n’est pas de nature à invalider les cibles du schéma directeur. En
tions de production.
effet, ces charges sont souvent raccordées par un ou plusieurs
En principe, la production décentralisée raccordée aux réseaux départs MT dédiés issus d’un poste source existant. Pour les
de distribution a tendance à modifier la forme de la courbe de plus importantes d’entre elles, il peut être même nécessaire de
charge des départs MT et des postes sources. En revanche, son construire un nouveau poste source dédié. Ces nouvelles instal-
impact sur la puissance de pointe reste le plus souvent limité, lations, relativement indépendantes des autres installations de
distribution nécessiteront néanmoins une mise à jour des cibles des conséquences économiques notables en matière d’investisse-
à moyen et long termes. ments et de dépenses d’exploitation. Pour des raisons écono-
miques et techniques évidentes, on évitera l’implantation de
plusieurs types de structure de réseau MT sur le territoire d’une
À retenir entreprise de distribution et bien plus encore sur le territoire d’une
exploitation ou d’un bureau de conduite des installations MT.
– Les taux de croissance doivent être représentatifs de l’évo- La structure choisie influence évidemment l’organisation géné-
lution de la puissance à la maille d’un ou plusieurs postes rale du réseau de la cible à long terme, c’est d’ailleurs l’élément le
sources. Ils sont déterminés avec une précision relative et plus important guidant la conception du réseau cible. Si après
compatible avec les approximations faites dans ces études à analyse des différentes structures, il reste le choix entre deux ou
long terme. plusieurs structures, il sera alors nécessaire de réaliser des études
– Les forts taux de croissance peuvent entraîner des erreurs complètes pour comparer les avantages et les inconvénients de
importantes à long terme. En revanche, les erreurs sont limi- chaque structure et pouvoir enfin décider. Afin de simplifier ce tra-
tées lorsque les taux de croissance sont faibles.
vail fastidieux, on pourra faire cette comparaison sur une zone

– La démarche globale des études doit permettre de limiter réduite, à condition qu’elle ne favorise ou ne défavorise aucune
les risques encourus par les incertitudes de prévision des des solutions envisagées.
charges.
L’article [D 4 210] du présent traité décrit les principales struc-
tures utilisables, un tableau comparatif précise les avantages et
les inconvénients des structures urbaines.
4. Choix techniques
À retenir
fondamentaux
– L’étude d’un schéma directeur ne peut être envisagée que
Le choix des grandes orientations techniques engage durable- si les grandes options techniques sont clairement définies.
ment l’avenir du développement des réseaux MT, et par conséquent – Le choix de la structure des réseaux MT doit faire l’objet
les niveaux de qualité de l’électricité. La majorité des grandes orien- d’une réflexion approfondie. Ce choix est déterminé pour des
tations techniques sont décidées bien en amont de l’étude des périodes équivalentes au moins à la durée de vie des ouvrages.
schémas directeurs des réseaux MT. Ces choix, ayant des portées Sa remise en cause régulière conduit généralement à des inves-
économiques considérables, définissent aussi les gammes de tailles tissements injustifiés.
des différents composants et les caractéristiques des matériels à
employer sur les réseaux MT et dans les postes sources.
Ces choix concernent principalement les aspects suivants :
– le système de distribution MT (neutre distribué ou non) ;
– la tension des réseaux MT ;
5. Établissement de la cible
– le régime de neutre MT ; à long terme
– le courant de court-circuit triphasé maximum pour définir les
caractéristiques électriques du matériel employé ;
– le courant maximum en service continu est également néces- La cible à long terme (voir § 1.3) définit les orientations structu-
saire à la définition des caractéristiques électriques du matériel. relles des postes sources et du réseau MT, elle constitue ainsi la
base essentielle de l’évolution des ouvrages MT. Cette cible
Pour information, le choix de la fréquence du courant alternatif unique doit donc refléter la vision partagée des décideurs de
est une donnée qui n’entre pas dans le champ du distributeur. l’entreprise de distribution. Toutefois, pour les zones situées à la
Nota : pour plus de précisions sur le sujet, le lecteur se reportera à l’article [D 4 210]
frontière de deux entités territoriales, plus ou moins indépen-
du présent traité. dantes, il est indispensable d’engager une concertation entre les
acteurs des deux entités afin d’obtenir une vision partagée et une
Avant d’engager l’étude relative aux schémas directeurs, il est optimisation globale des investissements de chaque entité et de
nécessaire de s’assurer que ces grands choix sont fixés et validés. l’entreprise de transport de l’énergie.
Si tel n’était pas le cas, il serait alors délicat d’engager toute étude
concernant le développement des réseaux, en particulier l’élabo-
ration des schémas directeurs. La cible à 30 ans est constituée d’une représentation géogra-
Par ailleurs, le choix de la structure des réseaux MT urbains et phique des postes sources et du réseau MT nécessaire et suffi-
ruraux est une option également importante, mais moins fonda- sant pour alimenter dans de bonnes conditions les utilisateurs
mentale que les autres aspects listés ci-dessus. Ce choix peut être raccordés à ce réseau. Cette représentation est complétée par
envisagé dans le cadre des études relatives à l’élaboration des un fichier informatique (comparable à celui utilisé pour réaliser
schémas directeurs. Ces études constituent une opportunité pour l’état des lieux) regroupant les différentes caractéristiques des
étudier la pertinence de certains choix, ce qui ne serait pas pos- postes sources et des départs MT à cet horizon.
sible si le développement du réseau ne s’élaborait que pour Le choix de la structure du réseau MT et les hypothèses tech-
résoudre ponctuellement chaque besoin de puissance nouvelle. niques relatives aux départs MT sont les principaux éléments à
On notera toutefois, qu’il est irréaliste d’envisager une remise en partir desquels la cible à long terme est construite. La densité
cause intégrale des structures retenues à chaque mise à jour du des postes sources sera donc dépendante de la puissance à
schéma directeur. Néanmoins, lors de ces mises à jour, il est tout distribuer, des hypothèses techniques relatives aux postes
à fait concevable d’intégrer les éventuelles évolutions technolo- sources et aux départs MT.
giques associées aux structures choisies.
Le choix de la structure des postes sources et des réseaux MT
engage l’entreprise de distribution pour de nombreuses années. En pratique, dans les zones denses, le nombre de postes
En effet, il détermine globalement l’évolution de la qualité de four- sources est surtout fonction de l’hypothèse relative à la taille
niture et de la sécurisation d’alimentation face aux événements cli- maximale des postes sources et, dans les zones à moyenne ou
matiques ou technologiques exceptionnels. De plus, il peut avoir faible densité, il est toujours fonction de l’hypothèse relative au
produit P × L maximal des départs MT. En d’autres termes, en évolutions des ouvrages de distribution et, d’autre part, la qualité
urbain dense le nombre de postes sources est fonction de la puis- de fourniture et la sécurisation d’alimentation suite à des événe-
sance à distribuer, et en zones rurales ou en zones suburbaines il ments exceptionnels. Généralement, pour un territoire donné, on
est fonction de la qualité de fourniture visée. Dans ce contexte, le opte pour une structure en zones urbaines et une autre pour les
niveau de qualité de fourniture et la sécurisation de l’alimentation zones rurales ;
en cas d’événements climatiques ou techniques exceptionnels – les caractéristiques électriques et physiques pour dimension-
sont directement dépendants du choix des seuils des hypothèses ner les postes sources et les départs MT à l’horizon 30 ans. Ces
techniques (voir § 5.1). caractéristiques, dont certaines sont directement dépendantes de
La qualité de la cible à long terme est primordiale pour la suite la structure retenue, sont définies pour obtenir un niveau de qua-
des études. Elle doit être suffisamment précise et relativement riche lité adapté aux différentes densités de charge. Il est important de
pour accroître la pertinence de l’approche technico-économique. En noter que les caractéristiques des départs MT sont aussi fonction
effet, la logique de comparaison technico-économique des straté- des technologies des canalisations employées et surtout des taux
gies étudiées (§ 6.2) ne peut justifier des ouvrages que s’ils sont d’incidents constatés et prospectifs.
inclus dans la cible à long terme. À titre d’information, le tableau 4 regroupe les principales hypo-
La représentation de la cible à long terme doit intégrer : thèses retenues à l’horizon 30 ans par Enedis (politique technique
en 2014) pour élaborer les cibles à long terme sur la majorité du
– la position géographique des postes sources existants et à
territoire national. Le respect de ces hypothèses est garant d’un
construire au cours de la période d’étude retenue [0–30 ans] ;
niveau de qualité de fourniture adapté et permet d’obtenir un
– la position géographique des postes MT/BT existants à l’année réseau réputé « optimisé ». Les seuils retenus permettent d’obte-
initiale ; nir un réseau robuste, ce qui favorisera l’intégration de la produc-
– l’implantation des nouvelles charges ponctuelles significatives ; tion décentralisée.
– les départs MT existants ou à créer avec les différents points
d’ouverture définis pour équilibrer au mieux les départs d’une Les hypothèses retenues doivent permettre un bon fonctionne-
zone d’action, les éventuelles dérivations, utilisables pour les ment des installations et doivent être en cohérence avec les sys-
secours, étant également représentées ; tèmes de protection des ouvrages.
– l’artère principale doit être définie et apparaître clairement sur
les schémas ; 5.1.1 Commentaires, précisions et remarques
– les réseaux à construire et ceux à supprimer au cours de la sur les hypothèses retenues
période d’étude retenue [0–30 ans]. À ce stade de l’étude, les dates
de création ou de suppression des ouvrages sont indéterminées. ■ Structures des réseaux
Afin de vérifier la cohérence globale des départs, il est utile Cet aspect est largement développé dans l’article [D 4 210] du
d’indiquer pour chaque départ, la puissance, la longueur et le pro- présent traité.
duit P × L (puissance multipliée par la longueur développée du
départ). Ces indications sont également nécessaires pour vérifier ■ Taille des postes sources
l’équilibrage des départs d’une zone. Pour cela, on recherche à En rural, dans certains cas, la limite de deux transformateurs
équilibrer au mieux les P × L des départs de distribution publique peut évoluer à trois transformateurs (densité de charge assez forte
appartenant à une zone relativement homogène. et localisée, raccordement de charges particulières ou de produc-
La cible à long terme est construite sur la base des hypothèses tions décentralisées, etc.).
décrites ci-après sans tenir compte des contraintes électriques qui En urbain, cette hypothèse est indirectement associée à la den-
sont, en principe, déjà intégrées dans ces hypothèses, cette option sité des postes sources.
évite une vision trop restrictive du développement des ouvrages à
long terme. Avec les structures retenues, en principe, lors sa création, le
poste est à « puissance non garantie ». Lorsque sa charge aug-
mente, on justifie des travaux pour obtenir un poste à « puissance
5.1 Hypothèses de travail garantie » qui évoluera au cours du temps vers un poste à « puis-
sance partiellement garantie ». Néanmoins, si les taux de crois-
Les objectifs de qualité de fourniture fixés par le distributeur, et sance sont importants et que les enjeux relatifs à la sécurisation
éventuellement par les autorités compétentes, constituent la pre- des postes sources sont déterminants, il peut être judicieux de
mière donnée d’entrée pour déterminer les seuils des hypothèses créer d’emblée des postes sources à puissance partiellement
de travail. Les seuils retenus doivent être compatibles avec le garantie (voir [D 4 210]).
niveau des contraintes techniques (en courant et tension). Afin de ■ Tension du réseau
vérifier la pertinence des seuils retenus, on pourra calculer les dif-
férentes grandeurs indiquées dans le tableau 5. En France la normalisation de la tension à 20 kV date de 1961,
cependant, il reste encore des poches urbaines à 15 kV. Les éven-
Les hypothèses de travail, nécessaires à la construction de la tuels changements de tension sont étudiés lors des études d’éla-
cible à long terme, doivent être facilement maniables, manuelle- boration des schémas directeurs.
ment ou à l’aide d’outils informatiques. Elles doivent être repré-
sentatives des politiques techniques de l’entreprise de distribution ■ Puissance maximale d’un départ MT
et des objectifs de qualité de fourniture au quotidien et lors d’évé-
En urbain comme en rural la puissance maximale d’un départ
nements exceptionnels. Elles peuvent également traduire le sou-
est une caractéristique qui influence la qualité de fourniture (puis-
hait du distributeur d’obtenir un fonctionnement des réseaux plus
sance coupée sur incident et énergie non distribuée), elle est
souple et mieux adapté à une plus grande automatisation de la
imposée par le choix des structures de réseau et par la limite
conduite des ouvrages (modification ou changement de structure
maximale de 400 A sur les cellules « départ » du poste source
des réseaux). Les seuils doivent représenter un compromis global
(régime de secours). Les seuils en 20 et 15 kV sont dans un rap-
entre les marges de progrès envisagées sur la période d’étude et
port de 15/20.
l’optimisation technico-économique.
Les seules hypothèses de construction de la cible à long terme ■ Longueur maximale d’un départ MT
sont : La longueur d’un départ est limitée pour tenir compte du niveau
– le choix des structures de réseau à viser à terme, ce choix est de qualité de fourniture minimum vu par les utilisateurs rattachés
une option importante qui oriente durablement, d’une part, les sur les départs les plus longs. Les réseaux urbains étant assez
Tableau 4 – Hypothèses retenues par Enedis (politique en 2014)
Corps des hypothèses à respecter

En rural En urbain
à l’horizon « 30 ans »
Artère de source à source, adaptée Artère de source à source, adaptée

Structure des réseaux
aux zones rurales aux zones urbaines
3 transformateurs de 36 MVA
pour les sources alimentées en 63 ou 90 kV
Taille maximale des postes sources 2 transformateurs de 36 MVA ou
3 transformateurs de 70 MVA
pour les sources alimentées en 225 kV
Tension du réseau 20 kV 15 kV 20 kV 15 kV
Puissance maximale d’un départ ≤ 5 MVA ≤ 3,75 MVA ≤ 6 MVA ≤ 4,5 MVA
Longueur développée maximale d’un départ MT ≤ à 55 km

Non fixés : inutile du fait de la densité
de puissance des zones urbaines
Produit maximum (Pmax × Ldéveloppée) d’un départ MT ≤ 100 MVA.km ≤ 55 MVA.km
Fonction de la puissance nominale des transformateurs

Nombre de départs MT par transformateur
et de la puissance des départs MT
courts, il est inutile de fixer une longueur maximale, on vérifiera aussi définir les caractéristiques des dérivations. Le lecteur pourra
néanmoins qu’elle reste inférieure à une quinzaine de kilomètres consulter l’article [D 4 212] pour plus de précisions concernant
en 20 kV. certains calculs du tableau 5.
■ Produit P × L maximal d’un départ MT La probabilité d’avoir i incidents au cours d’une année est don-
née par l’expression :
Le produit P × L est assez structurant pour les zones à faible
densité de puissance, pour lesquelles il fixe indirectement la den-
sité des postes sources. Cependant, il permet d’obtenir une valeur
de tension conforme aux obligations du distributeur. Il permet avec λ nombre moyen annuel d’incidents sur le départ MT,
surtout de différencier le niveau de qualité de fourniture en fonc-
tion de la densité de charge. Par ailleurs son utilisation est très i nombre entier d’incidents.
utile dans la construction de la cible, il évite la manipulation de Dans le tableau 5, la probabilité d’avoir plus de N incidents au
plusieurs grandeurs électriques et physiques. cours d’une année a pour expression :
La grandeur P × L est une caractéristique déterminante qui
apparaît plus ou moins directement dans les différents calculs des
réseaux électriques MT (chute de tension, puissance coupée, éner-
gie non distribuée, équilibrage des départs, etc.). Dans la pratique,
sur une exploitation donnée, on constate souvent que les départs 5.1.3 Zone d’action des postes sources
dits critiques (chute de tension, qualité de fourniture, pertes, etc.)
sont ceux qui présentent les P × L les plus élevés. Dans les zones à très forte densité de charge, la zone d’action
Ce concept, dont le domaine de validité est limité aux départs des postes sources est directement dépendante de la taille maxi-
classiques alimentant des charges de distribution publiques ordi- male des postes sources. En effet, en supposant une densité de
naires, est inapplicable pour les départs spécifiques alimentant charge de 900 kVA/km2 et une puissance maximale des postes
quelques charges particulièrement importantes. sources de 72 MVA, la zone d’action sera de l’ordre de 72 000/900
soit 80 km2 (rayon d’action de 5 km).
Le P × L étant associé à la chute de tension, il convient pour
obtenir la valeur en 15 kV, de multiplier la valeur à 20 kV par le Pour les densités plus faibles, la zone d’action des postes sources
rapport (15/20)2. est fonction de nombreux paramètres techniques, géographiques et
économiques. Il est donc particulièrement difficile d’établir une rela-
tion précise entre la densité des charges et la zone d’action des
5.1.2 Analyse des conséquences relatives postes sources. Pourtant cette notion peut être utile, notamment
au choix des seuils pour établir la cible finale des zones en fort développement. À titre
Les seuils des hypothèses retenues ont des conséquences sur le purement indicatif, la figure 1 donne un ordre de grandeur de la
niveau de la qualité de fourniture au cours de la période étudiée. zone d’action des postes sources en fonction de la densité de
Le tableau 5 est donné à titre indicatif, il présente un exemple des charge. L’utilisation de cette courbe approximative, impose, a poste-
calculs pouvant être réalisés pour s’assurer que les hypothèses riori, une vérification de sa cohérence avec les hypothèses fixées. Il
retenues correspondent aux données d’entrée du schéma direc- faut cependant noter que la densité de charge à la maille d’un ou
teur. Comme les différents calculs de ce tableau ne posent aucune plusieurs postes sources est souvent hétérogène et que la zone
difficulté particulière, ils ne seront pas détaillés. En effet, en d’action d’un poste source est rarement circulaire.
modélisant les différents départs, on peut réaliser les calculs à Par ailleurs, en supposant une zone d’action d’un ou plusieurs
l’aide d’outil d’étude de réseaux ou à défaut à l’aide d’un tableur, postes sources de puissance P(z) alimentée par une longueur déve-
comme Excel par exemple. Pour modéliser les départs MT, on loppée de réseau MT L(z), le nombre minimum n de départs MT
définira des hypothèses réalistes sur la longueur et les caractéris- nécessaires pour alimenter la zone est fonction de l’hypothèse rela-
tiques de la principale. Pour une plus grande précision, on pourra tive au P × L maximal des départs MT. Si P × L maximal d’un départ
Tableau 5 – Conséquence des hypothèses retenues sur la qualité globale
Ordre de grandeur des caractéristiques des départs MT pour un P × L maximal de 100 MVA.km
Produit P × L [MVA.km] (1) 100
Puissance des départs [kVA] (1) 5000 4000 3000 2000 1818
Longueur développée [km] (1) 20,0 25,0 33,3 50,0 55,0
Densité de charge linéique [kVA/km] 250 160 90 40 33
Longueur de la principale [exprimée en pourcent de la longueur développée] (2) ≈ 75 % ≈ 65 % ≈ 55 % ≈ 45 % ≈ 45 %
Longueur souterraine sur la principale [exprimée en pourcent de la longueur

≈ 60 % ≈ 50 % ≈ 40 % ≈ 35 % ≈ 35 %
de la principale] (3)
Nombre moyen d’incidents annuel (4) 0,7 0,9 1,3 2,1 2,3
Nombre optimisé de points télécommandés sur les départs (5) 2,5 2,5 3,5 3,5 3,5
Temps de coupure moyen annuel [min] (6) ≈ 15 ≈ 25 ≈ 30 ≈ 50 ≈ 60
Probabilité d’avoir plus de 3 incidents par an [nombre d’années par siècle] (7) ≈ 0,6 ≈ 1,6 ≈ 4,6 ≈ 15,4 ≈ 20,2
Chute de tension en régime normal (8) 2,7 % 2,6 % 2,6 % 2,3 % 2,3 %
Chute de tension en secours total (9) 10,5 % 10,2 % 10,2 % 8,6 % 8,6 %
Puissance de court-circuit [MVA] (10) 65 57 46 38 35
(1) Les données sur fond grisé correspondent aux seuils des hypothèses.
(2) C’est le paramètre principal de la modélisation des départs MT, les valeurs à prendre en compte sont dépendantes des caractéristiques globales
des réseaux MT du territoire étudié.
(3) Ce paramètre de modélisation dépend également des caractéristiques globales des réseaux MT.
(4) Le calcul est réalisé avec un taux d’incidents moyen de 2,5 incidents pour 100 km/an pour les canalisations souterraines et de 5 incidents pour 100 km/an
pour les lignes aériennes.
(5) L’optimisation du nombre de points télécommandés est fonction du produit P × L. L’organe frontière est compté pour moitié et le disjoncteur en tête
de départ n’est pas compté.
(6) Le temps de coupure moyen annuel est calculé avec une formule simplifiée qui prend en compte le nombre de points télécommandés optimisé.
(7) Pour apprécier la continuité de fourniture d’un départ MT, on calcule avec une formule statistique (loi de Poisson) la probabilité d’atteindre une année
plus de trois d’incidents. La valeur obtenue est une donnée complémentaire du nombre moyen d’incidents par an.
(8) Calcul réalisé pour une charge uniformément répartie avec une arborescence variable en fonction de la puissance.
(9) Calcul réalisé en supposant le secours par un départ identique (les deux départs étant à pleine charge).
(10) Puissance de court-circuit en extrémité de l’artère principale du départ. En France, afin de limiter la propagation des perturbations électriques,
la puissance de court-circuit minimale, pour la grande majorité des départs MT, doit être supérieure à 40 MVA.
MT est 100 MVA.km le nombre minimum de départs MT est donné

par la formule ci-après. On fait l’Hypothèse que les n départs MT ont
les mêmes caractéristiques de charge et de longueur développée.
Zone d’action des postes sources en km2
Dans ces conditions, on a donc :
900,0
800,0
700,0
Surface [km2]
600,0 d’où :
500,0
400,0
300,0
200,0
100,0 5.2 Données de référence
0,0
Comme pour toute étude de développement des ouvrages MT,
20
40
60
80
100
120
140
160
180
200
220
240
260
280
300
320
340
les chargés d’études de développement doivent disposer des don-

Densité de charge [kW/km2] nées de référence pour réaliser les différents calculs. Les princi-
pales données de référence sont :
– les caractéristiques électriques des transformateurs (tension
Figure 1 – Zone d’action approximative des postes sources pour une primaire et secondaire, puissance nominale, pertes Joule à la puis-
distribution en 20 kV sance nominale, pertes fer, tension de court-circuit, etc.) ;
– les caractéristiques électriques des canalisations (résistances et qualité de fourniture ou par les gains technico-économiques. En
inductances linéiques, intensités admissibles, tenue aux courants effet, ces derniers ne pourront être envisagés qu’au cours de
de court-circuit, etc.) ; l’étude des réseaux MT.
– les taux de défaillance des canalisations et des matériels instal-
lés dans les postes sources ; Dans ces conditions, l’étude de la cible à long terme des postes
– les coûts unitaires de création, d’extension, de modification source est réalisée en deux phases.
des installations des postes sources ;
– les coûts unitaires de réalisation des canalisations et du maté- 5.3.1.1 Première phase de l’étude de la cible à long terme
riel installé en réseau. des postes sources
En général, ces données sont disponibles, à partir des historiques La première phase de l’étude consiste à évaluer, en amont de
de travaux des années passées. Cependant, pour les investisse- l’étude des réseaux MT, les besoins nécessaires en puissance de
ments spécifiques (création et raccordement des postes sources, transformation pour faire face à la croissance des charges.
extension ou modification des installations des postes sources, réa-
lisation de canalisations en traversée de rivière, etc.), il est forte- L’étude s’effectue en se projetant directement à la cible à long
ment conseillé, pour obtenir des études réalistes et objectives, terme, sans étudier les éventuels changements d’états entre l’état
d’utiliser des chiffrages réels qui tiennent compte des particulari- initial et la cible finale.
tés locales. En effet, comme ces investissements sont importants,
ils conditionnent fortement les stratégies de développement des Sur la base du réseau à l’état initial et des taux de croissance
ouvrages MT. globaux, on calcule pour chaque poste source existant à l’état
initial,
– la puissance de pointe à l’état initial ;
5.3 Construction de la cible à long terme – la puissance de pointe à l’horizon de la fin de l’étude.
(30 ans)
Après avoir calculé ces puissances, on évalue, pour chaque
poste source, les éventuelles saturations en puissance de transfor-
5.3.1 Élaboration de la cible à long terme mation. Pour les postes sources en contrainte de puissance de
des postes sources transformation, on étudie sommairement la zone en prenant en
compte les postes sources voisins et les postes sources déjà déci-
En zones urbaines comme en zones rurales, l’implantation dés. Si nécessaire, on créera de nouveaux postes sources. La
des postes sources pose de nombreuses difficultés (préserva- position approximative idéale de ces nouveaux postes sources se
tion de l’environnement, disponibilité et coût du terrain, coût situe au barycentre des charges à alimenter. Mais pour les raisons
des alimentations THT ou HT, relief des terrains de la zone, évoquées précédemment, la position réelle pourra être différente
etc.). De ce fait, les postes sources ne sont pas toujours implan- de la position idéale.
tés au barycentre des charges.
En zones urbaines à forte densité de charge, il est relativement L’implantation de ces postes sources sera appréciée lors de
aisé de déterminer le nombre de postes sources nécessaires pour l’étude des réseaux MT. La puissance maximale des postes
fournir la puissance d’une zone définie. Cependant, lorsque les sources à la cible sera aussi déterminée après avoir réalisé l’étude
postes sources existants ne sont pas bien situés par rapport aux des réseaux MT. De même, les dates de création des nouveaux
charges ou que la densité des charges est fortement hétérogène, postes sources seront définies lors de l’étude technico-écono-
l’exercice est un peu plus délicat. Dans ce cas, c’est souvent mique des réseaux MT (voir § 6).
l’étude du développement des réseaux MT qui permet d’apprécier À la fin de l’étude du schéma directeur, des concertations avec le
l’importance du problème. gestionnaire des réseaux de transport permettront d’affiner les diffé-
En zone rurale, la densité des charges est souvent très hétéro- rents projets de création des postes sources. Cette étape est parti-
gène, on peut trouver, dans la zone d’action d’un poste source, culièrement importante pour étudier les conséquences techniques et
une ville de taille moyenne et des zones à très faible densité de économiques sur le réseau de transport et pour réserver, bien en
charge avec des forêts et des terrains agricoles, c’est-à-dire un amont de la construction des postes sources, le foncier nécessaire
mélange entre l’urbain et du rural. à leur implantation, surtout dans les zones urbaines. Ces échanges
Il existe aussi des zones dont la densité de charge et les taux de devront aboutir à un compromis entre la position optimale d’un poste
croissance sont très faibles. Ces zones sont fréquemment éloi- source, l’optimum technico-économique global et les contraintes
gnées des postes sources. Elles sont souvent alimentées par des environnementales.
départs MT, fortement arborescents, trop longs pour respecter les D’autres concertations ultérieures avec les autorités compé-
seuils de qualité (nettement plus long que les 55 km indiqués tentes seront aussi nécessaires pour finaliser ces projets. En fonc-
dans le tableau 4). Afin de définir la cible à long terme, il est sou- tion des résultats de ces concertations, il sera probablement
vent utile d’envisager, lors de l’étude des réseaux MT, une compa- nécessaire de reprendre partiellement les études des zones concer-
raison entre un développement des réseaux MT (restructuration nées.
des réseaux et dédoublement des départs MT) et la création d’un
poste source pour mieux respecter les hypothèses techniques
indiquées dans le tableau 5 (voir § 5.3.2.1). 5.3.1.2 Seconde phase de l’étude de la cible à long terme
des postes sources
Pour un territoire défini, la cible à long terme des postes
sources est constituée des postes sources existants au moment Cette phase est réalisée en même temps que l’étude de la cible
de l’étude, des postes sources déjà décidés, des nouveaux postes de réseaux MT, elle permet de définir les nouveaux « postes
sources justifiés par la croissance des charges et des nouveaux sources qualité », ceux justifiés par la qualité de fourniture ou
postes sources justifiés par la qualité de fourniture. Ces derniers ceux justifiés par les gains technico-économiques.
sont aussi appelés « poste sources qualité ». On notera aussi que
certains postes sources peuvent être justifiés par les différents En effet, dans certains cas, la puissance de transformation est
gains associés aux études technico-économiques. disponible sur la zone, mais la longueur des départs MT est exces-
sive pour alimenter les charges avec une qualité suffisante.
Si au début de l’étude, il est envisageable de déterminer som-
mairement les nouveaux postes sources justifiés par la croissance, Dans ce contexte, en fonction des résultats de l’étude technico-éco-
il n’en est pas de même pour les postes sources justifiés par la nomique, on pourra justifier de nouveaux postes sources destinés à
apporter une qualité de fourniture adaptée à la zone considérée (voir L’annexe (voir § 9) montre l’utilisation de ce principe de calcul.
§ 5.3.2).
Remarque importante : le principe de construction de la cible

Remarque : en zones urbaines comme en zones rurales, l’étude sur la base des puissances ramenées à l’année initiale est utile
des réseaux MT peut faire apparaître des insuffisances de pour les études réalisées sans outils spécifiques. Mais l’utilisa-
postes sources. Ces carences peuvent être liées à la croissance tion d’outils informatiques performants permet d’intégrer tous
des charges (densité de charge hétérogène) ou à la qualité de les points de charge d’une zone d’étude et les différents taux de
fourniture. En effet, dans le cadre des études MT, on voit nette- croissance, ce qui permet d’établir la cible sur la base des puis-
ment se dessiner les zones pour lesquelles il est compliqué sances de l’année de fin d’étude.
d’alimenter les charges, par des départs MT respectant les
hypothèses techniques, sans créer de nouveaux postes sources.
Le réseau cible est obtenu en restructurant les réseaux exis-
tants conservés et en créant de nouvelles liaisons pour relier
5.3.2 Élaboration de la cible à long terme l’ensemble des points de charge. Les départs sont déterminés en
des réseaux MT s’efforçant de suivre les recommandations listées ci-après tout
en respectant les hypothèses fixées qui correspondent à des
La construction de la cible à long terme est fondamentale pour valeurs maximales à ne pas dépasser. On veillera à restructurer
la suite des études. C’est certainement la phase qui nécessite le l’ensemble des départs (y compris les départs faiblement char-
plus de créativité de la part des développeurs et des décideurs de gés) pour obtenir un réseau efficace, hors contraintes et norma-
la fonction technique du distributeur. Ces derniers doivent évi- lement chargé. On considère qu’un départ est faiblement chargé
demment s’impliquer fortement pour crédibiliser la démarche. lorsque sa puissance ou son produit P × L est inférieur au quart
des limites fixées.
La recherche de la cible à long terme d’une zone d’étude, géné-
Si l’alimentation d’une zone, à partir des postes sources exis-
ralement composée de plusieurs postes sources, s’effectue en se
tants, est techniquement irréalisable ou nécessite la création de
projetant directement à l’année 30, sans se soucier des différentes
nombreux départs MT pour respecter le corps des hypothèses, il
évolutions intermédiaires à réaliser au cours des années. Mais
est fort probable qu’un nouveau poste source puisse être justifié
pour des raisons de simplification des calculs électriques et tech-
au cours de la période étudiée. Dans ce cas, il est souvent indis-
nico-économiques, il est possible de décrire la cible finale et tous
pensable de réaliser une étude technico-économique destinée à
les états intermédiaires sur la base du réseau à l’année initiale, les
comparer objectivement les deux solutions envisageables (déve-
grandeurs électriques étant également calculées à cette année ini-
loppement du réseau MT ou création d’un poste source). On
tiale. Les grandeurs électriques d’un état quelconque, à une année
(trouvera, au paragraphe 5.3.2.1, un exposé de la logique de com-
donnée, sont obtenues à l’aide des taux de croissance. Néan-
paraison des solutions.
moins, les outils informatiques adaptés aux études des réseaux
permettent de réaliser tous les calculs à une année quelconque. Les orientations indiquées ci-dessous sont données à titre
Dans ces conditions la cible peut être directement élaborée à la d’information, elles peuvent être amendées pour tenir compte des
date de fin d’étude. politiques techniques de l’entreprise de distribution. Elles restent
néanmoins utiles pour structurer plus encore les choix des char-
Concrètement, l’élaboration de la cible à long terme repose sur gés d’études et obtenir un réseau le plus optimisé possible. Cette
le réseau initial appauvri pour ne conserver que les éléments disposition est de nature à faire émerger des solutions adaptées
utiles à long terme, on supprimera par exemple les ouvrages au contexte défini et obtenir une cible relativement indépendante
vétustes. Le réseau initial ainsi appauvri sera composé des postes du choix des planificateurs :
sources existants, des postes sources déjà décidés et des nou-
veaux postes sources pour faire face à la croissance des charges. – on veillera à simplifier la structure des réseaux pour rendre
On suppose, a priori, que tous les postes sources actuels seront plus efficace la conduite et l’exploitation des ouvrages MT. Ce
utiles dans la cible à long terme. On conservera également point est associé aussi à une plus grande automatisation de la
l’ensemble des charges actuelles avec leur puissance à l’année reprise de service et à une meilleure gestion des éventuels reports
initiale. Afin d’obtenir la représentation complète des charges, il de charges pour optimiser les coûts d’achat de l’énergie ;
conviendra d’ajouter les nouvelles charges ponctuelles avec leur – en milieu rural, on recherchera à diminuer globalement la lon-
puissance ramenée à l’année initiale pour conserver la cohérence gueur des réseaux (suppression des bouclages inutiles, restructu-
globale. Enfin, on éliminera les canalisations ayant plus de 20 à ration locale des réseaux). Cet aspect est susceptible d’améliorer la
25 ans à l’année initiale et celles dont les caractéristiques (fiabilité, qualité de fourniture et de réduire les coûts d’exploitation ainsi que
contraintes de tension ou d’intensité, etc.) sont réputées insuffi- le coût des pertes électriques. Dans certaines configurations ces
santes pour le réseau à long terme. Les ouvrages inadaptés aux options peuvent aussi contribuer sensiblement à la réduction glo-
différents aléas climatiques seront également exclus de la cible à bale du produit P × L des départs MT ;
long terme. – on créera des départs sans accroître démesurément la lon-
gueur de la principale et en recherchant, de préférence, le secours
Si la construction de la cible est basée sur le réseau et sur les avec un autre départ issu d’une autre source. À l’aide du produit
charges à l’année initiale, il est indispensable de ramener à cette P × L, on cherchera à équilibrer les départs de la zone. On choisira,
année les différentes hypothèses fixées à l’année 30. Pour ce faire, pour les nouvelles canalisations, des tracés proches des zones
on suppose, par exemple, un accroissement des charges de x % évolutives pour simplifier à terme le raccordement des nouvelles
pendant les n premières années et y % pour les années suivantes. charges ;
La relation entre la puissance maximale d’un départ MT à l’année – en milieu rural, on cherchera à faire passer l’artère principale,
initiale et à l’année 30 est donnée par la formule : ou à défaut une ligne secondaire bouclée, à l’intérieur des gros
bourgs et par les charges les plus conséquentes du départ (voir
[D 4 225]). Cette option est de nature à réduire le temps nécessaire
à la réalimentation de la majorité des charges. Si la localisation
d’où : des charges le permet, on cherchera aussi à constituer des
antennes (non bouclées) d’une puissance inférieure à 250 kVA
pour limiter, à deux ou trois au maximum, les bouclages secon-
daires. Le secours de ces antennes peut être assuré par un ou deux
groupes électrogènes ;
– dans les milieux urbains, on cherchera à limiter globalement la ■ Comparaison technico-économique complète
longueur des canalisations et en particulier la longueur des La figure 2 illustre la méthode d’étude complète. Dans cette
« chaussettes » (aller-retour d’un câble en fouille commune pour méthode, les dates de changement d’état sont généralement obte-
alimenter un poste) pour réduire globalement le nombre d’inci- nues par application de l’inéquation de changement d’état de
dents et les pertes par départ MT ; l’approche technico-économique. Cependant, pour permettre une
– enfin, on veillera à l’alimentation des charges particulières comparaison objective, les travaux nécessaires pour atteindre la
(clients sensibles, zones particulières, tunnels, hôpitaux, etc.). cible et non justifiés à l’année « 25 » seront imposés à cette date.
Sur le plan pratique, on définira des zones d’étude comprenant La cible à retenir est celle qui présente le meilleur bilan actualisé
plusieurs postes sources. La taille de ces zones d’étude (3 à sur la période de 30 ans.
6 postes sources) est fonction de la densité de réseau. Pour limiter
■ Comparaison technico-économique simplifiée
les difficultés aux frontières entre deux zones d’étude, on recher-
chera des zones relativement indépendantes vis-à-vis des La comparaison technico-économique est effectuée en suppo-
échanges de puissances sur la période d’étude. sant un seul état intermédiaire par stratégie entre l’état initial et la
cible (voir figure 3). Le bilan actualisé est réalisé sur une période
Bien que la restructuration des réseaux puisse être envisagée
de 30 ans. À noter que dans la solution « poste source » l’investis-
manuellement sur plan cartographique, il est toutefois préférable
sement relatif à la création du poste source doit intégrer les coûts
d’utiliser un système d’information géographique (SIG) adapté
de raccordement HT et éventuellement de renforcement. Les
avec des fonctions de calcul appropriées. L’utilisation du SIG per-
coûts à prendre en compte pour ces études doivent faire l’objet
met un gain de temps appréciable, il apporte également une aide
d’une concertation avec les représentants du réseau de transport,
précieuse pour la présentation des résultats et la constitution du
d’autant plus qu’ils dépendent aussi des évolutions envisagées du
fichier informatique associé à la cible.
schéma directeur des réseaux de transport.
En général, la recherche de la cible à long terme d’une zone est Les états « A1 » et « B1 », représentés sur la figure 3, corres-
évidente. En théorie, on peut concevoir qu’il existe de nom- pondent aux travaux nécessaires pour lever l’ensemble des
breuses variantes de la cible à long terme, mais en pratique, ces contraintes et assurer un niveau de qualité satisfaisant sur la
variantes sont très limitées et restent globalement très proches les période des 10 premières années. Tous les autres travaux néces-
unes des autres. En effet, la construction de la cible à long terme saires à l’obtention de la cible à long terme sont intégrés dans le
est conditionnée par les hypothèses de travail indirectement asso- calcul technico-économique à la dixième année. En fonction de
ciées au taux de croissance et par les orientations de développe- l’étude à réaliser, on pourra, si nécessaire, décomposer et répartir
ment des réseaux citées précédemment, auxquelles s’ajoutent des les états « A1 » et « B1 » sur les dix premières années. Dans ce
considérations géographiques de répartition des charges. Dans ce cas, il est important de s’assurer que la comparaison entre les
contexte, les choix pour obtenir la cible à long terme restent deux stratégies reste objective.
réduits.
La solution à retenir est celle qui présente le meilleur coût actua-
La recherche de la cible est souvent assez simple, notamment lisé sur 30 ans. À coûts actualisés équivalents, on retiendra la solu-
lorsque la structure MT existante est sensiblement la même que tion « poste source » qui offre globalement plus d’avantages.
celle visée à terme. Toutefois, quand la structure MT existante est
fondamentalement différente de celle visée, la recherche de la Pour plus de précisions sur les calculs technico-économiques, le
cible est beaucoup plus délicate. lecteur pourra consulter, dans ce même traité l’article [D 4 212].
Dans certaines zones, le développement du réseau MT peut être 5.3.2.2 Cible avec changement de tension
mis en concurrence avec la création d’un poste source, la solution
à retenir est moins évidente et dans ce cas particulier, un appro- La démarche proposée ci-dessus pour choisir la cible à long
fondissement local de l’étude est indispensable pour choisir la terme est également utilisable pour les études relatives aux chan-
meilleure cible à long terme. Toutefois, si l’investissement de gements de tension sur une zone relativement conséquente. Pour
développement des départs MT est égal ou supérieur à celui de la
création d’un poste source, on s’orientera naturellement vers la
création d’un poste source qui offre plus d’avantages. Dans le cas
contraire, il est nécessaire d’effectuer une étude de comparaison Cible
pour choisir la meilleure solution. A1 A2 A… An
« réseau MT »
État
5.3.2.1 Méthodes de comparaison pour la construction initial
Cible
de la cible à long terme B1 B2 B… Bn « poste source
qualité »
Afin de choisir la meilleure cible entre le développement du
réseau MT et la création d’un « poste source qualité », il est indis-
pensable de réaliser une étude comparative. Figure 2 – Schéma représentant la logique théorique
En toute rigueur, il faudrait réaliser une étude technico-écono-
mique complète pour comparer les deux cibles « option réseau »
et « option poste source », mais le travail à réaliser dans cette
approche rigoureuse est relativement conséquent. Pour simplifier
cette approche, il est envisageable de réaliser une étude technico- État A1 imposé Cible « réseau MT »
économique simplifiée selon les principes indiqués ci-après. à l’année « 1 » imposée à l’année
« 10 »
■ Caractéristiques des deux cibles État
Les deux cibles doivent être comparables pour augmenter l’effi- initial
cacité de l’approche technico-économique, elles sont construites Cible « poste source
selon les orientations définies précédemment, elles doivent donc État B1 imposé qualité »
à l’année « 1 » imposée à l’année
respecter obligatoirement les hypothèses retenues.
« 10 »
La zone d’étude réduite à retenir doit être néanmoins suffisante
pour prendre en compte toutes les composantes valorisées dans
l’étude de comparaison. Figure 3 – Schéma représentant la logique simplifiée
les changements de tension de faible ampleur, on réalisera direc- – puissance du départ MT le plus chargé, longueur du départ MT
tement la cible à la tension fixée par la politique technique de le plus long, produit P × L maximum, chute de tension maximale
l’entreprise de distribution. en régime normal et en régime de secours ;
Pour plus de précision sur les études de changement de tension, – puissance de court-circuit minimale en régime normal d’exploi-
le lecteur pourra consulter l’article [D 4 212] du présent traité. tation ;
– pertes électriques, pertes fer dans les transformateurs, pertes
par effet Joule dans les canalisations et dans les transformateurs,
5.4 Résultats associés à la cible en puissance et en énergie et taux de pertes rapporté à l’énergie
distribuée ;
à long terme (30 ans)
– coûts des pertes, de la défaillance et éventuellement d’exploi-
À l’issue de la construction de la cible à long terme, on dispose tation ;
d’un fichier des caractéristiques physiques et électriques des réseaux – nombre d’incidents sur la zone et critères de qualité de fourni-
MT et des postes sources. On dispose également du schéma des ture (temps de coupure moyen, fréquence de coupure, etc.).
réseaux envisagés à cet horizon et du montant global des investisse-

ments à consentir.
5.4.2 Résultats schématiques et cartographiques
5.4.1 Résultats chiffrés Quels que soient les outils utilisés pour représenter la cible à
long terme, les schémas et les cartographies doivent être adaptés
Les résultats obtenus suite à la réalisation de la cible finale à la consultation et aux modes de communication envisagés par
constituent des éléments importants pour les décideurs de l’entre- l’entreprise. Généralement, on utilise une représentation cartogra-
prise de distribution. Il est alors utile d’effectuer une synthèse phique et une représentation schématique (figure 4), ces deux
exhaustive des principaux résultats en comparaison avec ceux représentations sont complémentaires et indispensables.
obtenus lors de la réalisation de l’état des lieux. À titre d’exemple,
on trouvera ci-dessous les principaux thèmes à présenter : La représentation cartographique est précise, elle est bien
adaptée aux besoins des chargés d’études pour vérifier la cohé-
– montants des investissements détaillés, on trouvera plus loin rence des études et pour des consultations ultérieures. En revanche,
un exemple du découpage des investissements nécessaires pour elle représente assez mal les aspects relatifs à la conduite des
atteindre la cible : ouvrages et l’organisation générale du réseau. Elle est composée
• créations des postes sources, des postes sources et de l’ensemble des canalisations néces-
saires pour alimenter toutes les charges existantes à l’année ini-
• renforcement des postes sources,
tiale et les nouvelles charges ponctuelles. Elle indique aussi les
• création de canalisations nouvelles, ouvrages à construire et ceux qui seront supprimés au cours de
• renforcement des canalisations existantes, la période [0–30 ans].
• renouvellement des canalisations existantes ; Dans la représentation schématique, notamment en rural, le

réseau est simplifié pour ne faire apparaître que les artères
– puissance, surface et densité de puissance de la zone étudiée ; principales et les canalisations secondaires bouclées. Cette
– quantité d’ouvrage avec le nombre de postes sources et de représentation est moins précise mais donne une bonne image
départs MT ; du fonctionnement global des réseaux, elle est aussi bien adap-
– longueur totale des réseaux MT avec la longueur posée et tée à la communication interne et externe à l’entreprise de dis-
abandonnée par type d’ouvrage sur la période de l’étude ; tribution. En général, on réalise une représentation schématique
– densité linéique de puissance ; à l’état initial et pour les cibles (10 et 30 ans).
Organe manuel ouvert

en schéma normal Organe télécommandé
ouvert en schéma normal
Organe
télécommandé
PxL
Poste source
Artère (HT/MT)
principale Appui
de principale
Ligne
secondaire
Figure 4 – Représentation schématique du réseau
Dans ces deux modes de représentation, il est conseillé de faire différentes stratégies étant réalisée dans une phase ultérieure
apparaître la position des postes sources existants et à construire (voir § 6.2).
au cours de la période d’étude avec leur niveau de charge et le
nombre de transformateurs. Les départs MT existants ou à créer
(y compris les dérivations pour la représentation cartographique) Chaque stratégie de développement du réseau est constituée
sont représentés avec les points d’ouverture définis pour équili- d’une succession d’opérations élémentaires suffisamment
brer au mieux les départs d’une zone d’action. L’artère principale consistantes pour réduire la complexité de l’étude. Le nombre
doit être définie et apparaître clairement en trait fort, les lignes d’états intermédiaires (entre 2 et 8 par stratégie) est fonction de
secondaires bouclées sont représentées en trait moyen et le reste l’écart entre l’état initial et la cible. Un exemple de la démarche
en trait fin. Il est également important d’indiquer la puissance, la est illustré schématiquement dans l’annexe (voir § 9).
longueur et le produit P × L pour vérifier la cohérence et l’équi-
librage global des départs.
Le premier état intermédiaire de la zone étudiée est composé
Dans le schéma de la figure 4, les artères principales sont indi-
des ouvrages de l’état initial enrichi d’une fraction des travaux de
quées en trait fort et les canalisations secondaires sont représen-

restructuration appartenant à la cible finale. Cette fraction de tra-
tées en trait moyen. L’appui de principale en trait pointillé fort
vaux de restructuration peut comprendre des constructions ou
indique que cette liaison assure en « secours normal » le secours
des déposes d’ouvrages. Les états intermédiaires suivants sont
du départ « rouge », le secours du départ « vert » étant assuré par
composés de l’état intermédiaire précédent auquel on ajoute des
le départ « bleu ». Les artères principales sont définies pour obte-
travaux inclus dans la cible finale. Dans certains cas, il est égale-
nir le meilleur compromis en régime de secours.
ment possible notamment pour les derniers états d’appauvrir la
cible finale. Dans ce raisonnement, chaque état est un sous-
ensemble de la cible à long terme. Pour construire les états inter-
À retenir médiaires, il est préférable d’utiliser un logiciel adapté aux calculs
de réseaux électriques. À défaut, pour les études de faible ampleur,
– À la fin de l’étude, la cible finale est unique. Elle est indis- après simplification du réseau, il est envisageable de réaliser ces
pensable pour les planificateurs, car elle permet de s’assurer différentes simulations à l’aide d’un tableur spécialement déve-
que les investissements prévus au plan quinquennal auront loppé pour effectuer, de manière simplifiée, ces calculs. En effet,
une période d’efficacité au moins égale à la durée d’étude du pour chaque état, il est indispensable de vérifier la cohérence glo-
schéma directeur. bale du réseau obtenu. Il est également nécessaire de calculer les
– La qualité de fourniture visée à terme est directement grandeurs physiques, électriques et économiques à l’année ini-
dépendante des hypothèses retenues pour la construction de tiale (investissement, défaillance, chute de tension, taux d’utilisa-
la cible finale. tion des canalisations, pertes électriques, etc.) pour effectuer les
– L’ensemble des résultats obtenus à la suite de l’étude de la calculs d’optimisation technico-économique. Pour un état donné,
cible finale sont particulièrement importants. En effet, sur cette la valeur de ces différentes grandeurs à une année n est calculée
base, les décideurs de l’entreprise de distribution peuvent anti- à l’aide des taux de croissance retenus.
ciper des actions pour atteindre plus rapidement certains
objectifs. Pour une zone d’étude donnée (30 à 50 départs), il existe de
nombreuses stratégies pour passer de l’état initial à la cible finale,
mais il est important de noter que les plus intéressantes, au plan
technico-économique, sont celles qui améliorent, dans les deux
ou trois premiers états, la situation des départs MT les plus cri-
6. Étude des stratégies tiques. Ces départs sont ceux qui présentent les plus grands
et établissement de la cible écarts par rapport au corps des hypothèses, qui définit le niveau
de performance souhaité. En pratique, comme on recherche prin-
à moyen terme cipalement les opérations à réaliser à court ou moyen terme, on
n’étudiera que deux ou trois stratégies.
Dans cette approche, pour simplifier le travail à réaliser sans
Cette étude est destinée, d’une part, à rechercher la meilleure
réellement fausser les résultats technico-économiques, on pourra
stratégie de développement des réseaux pour passer de l’état ini-
envisager des regroupements d’états intermédiaires, en particulier
tial à la cible finale et, d’autre part, à déterminer l’échéancier des
pour les derniers. Les premiers états d’une stratégie qui repré-
travaux pour atteindre la cible à moyen terme. À l’issue de ces
sentent un poids important dans le bilan actualisé d’une stratégie
études, sur la base des travaux envisagés, une estimation de la
ne sont pas regroupés.
qualité de fourniture est réalisée pour valider l’efficacité des
cibles.
6.2 Comparaison technico-économique

6.1 Stratégies de développement des stratégies
des ouvrages
L’arbitrage « à dire d’expert » entre les différentes stratégies
Comme indiqué précédemment, le terme stratégie est utilisé envisagées ne garantit pas obligatoirement un développement
pour désigner un ensemble d’opérations successives pour passer optimal, il est certainement préférable d’envisager une méthode
d’une situation de réseau à une autre. plus rigoureuse pour choisir la meilleure stratégie. L’approche
technico-économique est bien adaptée pour répondre à cette
La cible à long terme (postes sources et réseaux MT) étant déter- problématique.
minée, il s’agit maintenant de définir les différentes stratégies de
développement du réseau qui permettent, par des changements La comparaison technico-économique, dont une présentation
d’états successifs, le passage de la situation actuelle à la cible à détaillée est donnée dans l’article [D 4 212] du présent traité, est
long terme. La démarche est classique à ce stade, l’étude se limite destinée à choisir la meilleure stratégie et d’en déduire l’échéan-
à définir et à estimer les investissements des différentes solutions cier théorique des travaux et des dépenses sur la durée de l’étude
techniques de développement des réseaux et des postes sources (30 ans). Par ailleurs, l’application de l’inéquation de changement
pour atteindre la cible. La comparaison technico-économique des d’état permet de déterminer la date optimale de mise en service
de chaque état intermédiaire et donc de calculer le bilan actualisé correspond à l’ensemble des opérations justifiées sur la période
de chaque stratégie étudiée. La figure 5 illustre la démarche. de 10 ans.
En général et comme indiqué à la section précédente, les meil- L’échéancier théorique sur 10 ans obtenu correspond aux
leures stratégies sont celles qui résorbent en début de stratégie les grandes évolutions structurelles des postes sources et des
départs qui présentent le plus d’écart par rapport aux hypothèses réseaux MT. Pour obtenir la cible complète à 10 ans, il convient,
fixées. C’est sur cette base que les stratégies sont construites et d’une part, de vérifier l’inexistence de contraintes résiduelles (U
comparées. On notera que certains états peuvent appartenir à plu- ou I) dans les états justifiés sur la période [0–10 ans] et, d’autre
sieurs stratégies, ce qui limite globalement, dans une étude donnée, part, de superposer les autres aspects de développement du
le nombre d’états à définir. réseau et des postes sources à court terme. Il est donc recom-
mandé de réaliser les études complémentaires suivantes :
À la fin de l’étude technico-économique d’une zone, certains – implantation des points de manœuvre télécommandés et des
états peuvent être injustifiés au plan technico-économique sur la organes de manœuvre manuels ;
durée de l’étude (30 ans). Dans ce cas particulier, on examinera – bouclages éventuels des dérivations importantes (par exemple
leur apport avant de les supprimer ou de les conserver dans la la puissance supérieure à 250 kVA) ;
cible finale.
– renouvellements éventuels des réseaux vétustes non traités
Ces études doivent être réalisées dans un esprit de définition dans les états justifiés au cours de période [0–10 ans] ;
globale des évolutions des réseaux de distribution, il est donc inu- – création et modification des installations des postes sources
tile de rechercher la précision d’une étude détaillée. En effet, pour les adapter aux évolutions du réseau MT ;
chaque opération définie dans ce cadre fera obligatoirement – renouvellements éventuels des installations des postes sources.
l’objet d’une étude décisionnelle appropriée avant d’engager réel- À noter que ces différentes opérations n’orientent pas l’organi-
lement les travaux. sation générale du réseau, elles s’intègrent dans la cible à moyen
À l’issue de cette phase, les évolutions structurelles du circuit terme.
de puissance des postes sources sont déterminées sur la période La mise en œuvre de cette méthode nécessite l’emploi d’un logi-
de l’étude. Connaissant la puissance et le nombre de départs par ciel de calcul adapté disposant d’un module capable de réaliser
poste source à différents horizons, il est assez simple de complé- l’ensemble des calculs technico-économiques nécessaires à la com-
ter les études pour obtenir une description relativement précise paraison des différentes stratégies envisagées. Toutefois, à défaut
des travaux à réaliser à moyen terme dans les postes sources. d’outil adapté, on pourra définir des critères simples, découlant de
l’approche technico-économique, pour réaliser ces études complé-
La meilleure stratégie étant retenue, comme l’indique la mentaires.
figure 6, l’échéancier théorique sur 30 ans est alors déterminé. La
cible théorique à 10 ans est de ce fait directement obtenue, elle
6.3 Cas particuliers
La méthode générale indiquée ci-dessus, avec l’utilisation des
État État État État calculs technico-économiques, permet de répondre de manière
A1 A2 A… An optimisée aux évolutions successives des ouvrages MT. Cepen-
dant, sous certaines conditions, cette méthode rigoureuse peut
État État État État État Cible finale
initial
être simplifiée. C’est notamment le cas lorsque le réseau initial
B1 B2 B… Bn (30 ans)
présente des inadaptations structurelles fortes pour répondre rapi-
dement aux objectifs fixés à court terme par la direction de
État État État État l’entreprise de distribution. Ces inadaptations peuvent concerner
C1 C2 C… Cn
par exemple :
– de faibles taux de sécurisation des postes sources, principale-
Figure 5 – Représentation de la démarche globale ment en zones urbaines denses ;
États justifiés sur États justifiés sur

la période [0-10 ans] la période [10-30 ans]
avec dates optimisées avec dates optimisées
des changements d’états des changements d’états
État État État État État Cible finale

initial 1 2 3 n (30 ans)
Coupe Stratégie
à 10 ans retenue
Figure 6 – Schéma représentant la stratégie retenue
– de nombreuses contraintes électriques en schéma normal ou 6.5 Estimation des niveaux de qualité
même en schéma de secours ;
de fourniture
– une qualité de fourniture très insuffisante ;
Pour vérifier et mesurer l’efficacité de la cible à moyen terme
– la volonté de résorber rapidement la quantité des ouvrages (théorique et/ou pratique), il est utile de calculer la projection des
aériens dans les zones urbaines. indicateurs usuels de qualité de fourniture sur la période de
dix ans et éventuellement à 20 et 30 ans. C’est aussi l’occasion de
Les points évoqués ci-dessus sont d’autant plus cruciaux que
vérifier, si les éventuels engagements du distributeur, tant à
les taux de croissance de la zone étudiée sont élevés.
l’interne qu’à l’externe, sont atteints.
Dans ces conditions, la cible à moyen terme peut être obtenue Le calcul du nombre d’incidents moyen annuel d’un départ est
en effectuant les opérations les plus urgentes qui permettent de obtenu à partir des quantités d’ouvrages constituant le départ et
répondre rapidement aux objectifs fixés. Pour ce faire, on com- des taux d’incidents associés à chaque type d’ouvrage.
mence par identifier et hiérarchiser les différents problèmes en Les indicateurs sont déterminés globalement pour le territoire
fonction des objectifs fixés. considéré, et partiellement pour certaines zones continues ou dis-
continues (par exemple des zones urbaines, des zones industrielles,
Les opérations à réaliser sont donc déterminées en visant la
des zones rurales, des zones touristiques, des zones de qualité, etc.).
cible finale et en évitant, dans la mesure du possible, les éven-
Pour ce faire, il suffit d’attribuer à chaque départ MT un ou plusieurs
tuels travaux provisoires.
codes de regroupement de départs (un départ peut appartenir à plu-
En fonction des exigences des décideurs, des calculs plus ou sieurs zones). Le niveau de qualité d’une zone est alors déterminé
moins détaillés peuvent être réalisés pour chaque opération envi- sur la base des départs MT appartenant à cette zone.
sagée. Cela peut permettre une hiérarchisation des travaux urgents Afin d’estimer la qualité de fourniture de chaque zone, on éva-
à réaliser. luera la qualité de fourniture de chaque départ, avec un pas de deux
à cinq ans. Les éléments à calculer sont fonction des spécificités de
l’étude réalisée ; en général, pour chaque départ on calcule :
6.4 Passage de la cible théorique – le nombre moyen annuel de coupures longues, brèves et très
brèves vu par les utilisateurs raccordés sur chaque départ ;
à la cible pratique – le temps de coupure moyen annuel vu par les utilisateurs du
départ, ce temps de coupure est fonction du nombre de points
L’échéancier théorique des travaux et des dépenses sur 10 ans, télécommandés installés sur le départ ;
associé à la cible théorique à 10 ans, doit être éventuellement modi- – le niveau de chute de tension par plage.
fié pour tenir compte des particularités et contraintes locales. Tout On notera que ces moyennes annuelles ne sont pas forcément
d’abord, un lissage des investissements sur la période [0–10 ans] est représentatives du niveau de qualité minimum car cette qualité
indispensable pour tenir compte des capacités financières en géné- moyenne annuelle peut être largement inférieure à la qualité réelle
ral lissées et surtout pour atténuer l’effet de l’approche technico- constatée sur plusieurs années. Pour obtenir un meilleur résultat,
économique qui introduit un rattrapage des investissements différés plus représentatif du niveau de qualité minimum, il sera utile de cal-
au cours des années antérieures. Par expérience, on constate un culer, à l’aide d’une fonction adaptée, la probabilité d’atteindre un
volume d’investissement important justifié à l’année initiale, le ratio nombre d’incidents, supérieur à cette moyenne calculée.
bénéfice coût (RBC gains sur investissement : voir ([D 4 212]) est
alors un outil efficace pour interclasser et répartir ces investisse- Il est également intéressant de définir le niveau de sécurisation
ments sur la période considérée en fonction des capacités d’inves- des postes sources. Pour ce faire, le taux de reprise est calculé en
tissement de l’entreprise. supposant la perte totale de chaque poste source, la reprise des
charges peut être calculée selon les deux cas suivants :
Par ailleurs, comme la défaillance est calculée et valorisée sur la – taux de reprise avec manœuvre des appareils télécommandés
base de taux d’incidents globaux dits « taux d’incidents de réfé- uniquement ;
rence », il est possible que la situation réelle de certains départs – taux de reprise avec utilisation de tous les appareils de
MT présente un niveau de qualité insuffisant au regard des carac- manœuvre (télécommandés et manuels).
téristiques intrinsèques des départs. Dans ces conditions, afin
Si les niveaux de qualité atteints à différents horizons venaient
d’obtenir, le plus rapidement possible, un réseau de qualité, il
à être insuffisants, ce qui devrait être rare en pratique car les
convient, pour élaborer l’échéancier pratique, de tenir compte de
objectifs de qualité de fourniture sont une donnée d’entrée pour la
la situation réelle de chaque départ MT en matière de :
détermination du seuil de chaque hypothèse, il sera alors néces-
– qualité de fourniture (coupures longues, brèves, très brèves et saire de reprendre partiellement l’échéancier des travaux à moyen
temps de coupure) ; terme ou plus rarement encore de reprendre partiellement les
cibles et la stratégie retenue.
– contraintes électriques en régime normal et en secours notam-
ment dans le cas où cet aspect n’est pas valorisé dans la fonction
d’optimisation. À retenir
Enfin, on examinera les opportunités de regrouper certains – Dans l’élaboration des stratégies, en principe, les départs à
investissements, notamment au niveau des postes sources et de traiter en priorité sont ceux qui présentent les écarts les plus
favoriser la coordination de projets pour réaliser les travaux avec importants par rapport aux hypothèses techniques fixées.
les autres utilisateurs du domaine public. Cela peut conduire à – La démarche générale définie peut être simplifiée, notam-
anticiper ou à différer certains projets pour améliorer les coûts de ment si les réseaux actuels sont en contrainte technique ou si le
réalisation des ouvrages. distributeur souhaite des évolutions rapides sur un sujet parti-
culier comme par exemple la sécurisation des postes sources.
Les projets élaborés dans le cadre du schéma directeur sont
– Connaissant les évolutions des réseaux MT, les évolutions
généralement conséquents, peuvent être déclinés en plusieurs
structurelles des postes sources en découlent.
tranches lors des études décisionnelles, c’est notamment le cas, si
– Chaque investissement envisagé sur cette période doit
le volume d’investissement attribué ne permet pas de réaliser la
faire l’objet d’une étude décisionnelle.
totalité d’un projet.
7. Principales restitutions À retenir

de l’étude et révision – Il est nécessaire de prévoir des restitutions de l’étude des-
du schéma directeur tinées à la communication interne à l’entreprise, mais il est
également indispensable d’adapter ces présentations pour
une communication externe à l’entreprise.
– Il est illusoire de penser que les évolutions du réseau prévues
7.1 Principales restitutions de l’étude au schéma directeur, au-delà de 10 ans, seront toujours justifiées
à cette époque. C’est la raison principale pour laquelle il est
Les différentes restitutions de l’étude doivent permettre, d’une
impératif d’envisager sa mise à jour tous les cinq ans.
part, de présenter l’ensemble des résultats des études et, d’autre
part, de donner aux chargés d’études tous les éléments néces-
saires au développement des réseaux.
Les éléments de présentations des résultats relatifs à la cible

finale sont indiqués au paragraphe 5.4, ils seront complétés par
8. Conclusion
les résultats de la cible à moyen terme.
Les principaux documents et fichiers fréquemment utilisables Les différentes étapes à réaliser pour aboutir à un développe-
par les planificateurs et par les décideurs sont listés ci-dessous : ment du réseau réputé optimisé représentent un travail important
mais nécessaire, sans lequel toute décision de travaux sur le
– un document de présentation générale dans lequel on trouvera réseau peut conduire à un développement du réseau anarchique
des éléments de synthèse sur : et onéreux à terme.
• la croissance des charges et les nouvelles charges ponc- La réalisation d’un schéma directeur nécessite des connaissances
tuelles, approfondies des études relatives au développement des réseaux
• le bilan du diagnostic des postes sources et des réseaux, de distribution. Il est alors indispensable de s’assurer que le person-
• le corps des hypothèses retenues, avec la justification du nel dédié à ces activités dispose de toutes les compétences néces-
seuil de chaque hypothèse, saires. À défaut, une formation appropriée doit être envisagée.
• les résultats globaux des travaux à réaliser, L’existence du schéma directeur garantit incontestablement
l’efficacité économique et technique de l’évolution des réseaux
• le bilan global de l’évolution de la qualité de fourniture ; MT, pour offrir un niveau de qualité adapté au service de toutes
– le fichier détaillé de l’état des lieux à l’année initiale ; les parties prenantes (distributeur, utilisateurs du réseau de distri-
– les fichiers détaillés des caractéristiques des postes sources et bution et collectivités). De plus, les résultats obtenus sont d’une
des départs MT à différents horizons et au minimum à 10 et utilité incontestable pour mettre à jour le schéma directeur des
30 ans ; réseaux de transport.
– la cartographie des réseaux avec une représentation, si pos- Le schéma directeur doit faire l’objet d’un management attentif
sible datée, des ouvrages créés et abandonnés ; afin d’éviter les interactions préjudiciables à son efficacité dans le
– un tableau des différents investissements (réseau MT et postes temps. À ce titre, il est essentiel de s’assurer que les différents
HT/MT) prévus au cours des dix prochaines années dans l’échéan- plans d’action initiés par les dirigeants de l’entreprise de distribu-
cier théorique et pratique avec une description sommaire des opé- tion et ayant un impact sur l’évolution des réseaux s’intègrent
rations à réaliser ; dans les cibles à moyen et long termes. Dans le cas contraire, une
– un fichier détaillé concernant les évolutions de la qualité de mise à jour doit être initialisée.
fourniture au cours des dix prochaines années. Enfin, une attention particulière sera portée pour s’assurer que
les réseaux obtenus sont suffisamment robustes face aux diffé-
rents aléas climatiques, dont les conséquences peuvent avoir des
7.2 Révision du schéma directeur répercussions économiques très importantes. Dans ce contexte, il
sera également judicieux de mettre en œuvre une automatisation
La révision du schéma directeur doit être réalisée tous les de la conduite des installations adaptée et efficace pour limiter les
cinq ans. Cette révision concerne l’ensemble des étapes indiquées effets de tels événements. Cet aspect est de nature à améliorer la
à la section 1. continuité de fourniture au quotidien.
À cette occasion, on analysera notamment les variations impor- Par ailleurs, on peut penser que de nouveaux outils informatiques
tantes des prévisions des consommations et des puissances. On plus performants seront développés et contribueront à réduire sensi-
examinera également les écarts significatifs relatifs à l’évolution blement le temps nécessaire à la réalisation des schémas directeurs.
du réseau et des postes sources.
On profitera de cette révision pour analyser les coûts des maté-
riels et de leur mise en œuvre qui peuvent conduire à des
inflexions de la politique technique. C’est également le moment 9. Annexe
opportun pour étudier l’intégration des éventuelles évolutions
technologiques
Par ailleurs, on rappelle qu’au cours des cinq premières années, 9.1 Principe de réalisation
tout événement important conduisant à un écart par rapport au d’une stratégie de développement
schéma directeur doit faire l’objet d’une mise à jour partielle de ce des ouvrages
dernier.
Dans la méthode d’établissement des schémas directeurs, les Cette annexe illustre la réalisation d’une stratégie pour une zone
investissements prévus à court terme (5 ans) sont justifiés avec rurale relativement dense. On précise que la puissance de transfor-
une marge d’erreur faible. En revanche, les opérations prévues à mation, à l’horizon de la fin de l’étude, est disponible sur les trois
plus long terme peuvent présenter des incertitudes plus impor- postes sources de la zone étudiée. Par ailleurs, les représentations
tantes, mais elles ne seront éventuellement envisagées qu’après schématiques utilisées ci-après n’intègrent pas l’ensemble des
la révision du schéma directeur, ce qui limite les erreurs. réseaux.
L’état initial est donné par le schéma des réseaux et le tableau Cette option simplifie les calculs à réaliser et permet de mieux
des caractéristiques des différents départs MT alimentant la zone contrôler que, sur la période d’étude, la puissance de la zone reste
étudiée (figure 7). constante d’un état à l’autre ; cette cohérence est particulièrement
importante pour l’utilisation de l’approche technico-économique.
La cible finale peut être définie avec les caractéristiques On notera cependant que l’accroissement des charges est intégré
(charges et réseau) actuelles. Dans ces conditions, il convient de dans le calcul technico-économique.
ramener les hypothèses de construction de la cible à l’année ini-
tiale. Cette transformation est proportionnelle à l’accroissement La cible finale, représentée par la figure 8, est obtenue en res-
des charges, elle s’applique aux hypothèses qui dépendent de la tructurant les réseaux actuels pour respecter ces nouvelles hypo-
puissance. Ces hypothèses ramenées à l’année initiale sont obte- thèses. On vérifiera que la somme des puissances de l’état final
nues en divisant les hypothèses à 30 ans par le coefficient de mul- est égale à la somme de puissance de l’état initial.
tiplication des charges pour passer de l’état initial à la cible à long La recherche de la cible à long terme se limite à la définition de
terme. l’architecture des réseaux MT et des postes sources.
Si l’on suppose, par exemple, un accroissement sur l’ensemble Après avoir défini la cible finale, il est nécessaire de déterminer
de la zone de 2 % par an sur les 10 premières années et 1 % pour les différentes stratégies d’évolution du réseau pour passer de
les années suivantes, la puissance à l’année « 30 » est donnée par l’état initial à la cible finale.
la formule ci-dessous. La stratégie « S1 » représentée par la figure 9 est constituée des
états indiqués ci-dessous. Les caractéristiques des départs à
chaque état sont données dans le tableau correspondant :
– état initial ;
Dans cet exemple, les hypothèses ramenées à l’année initiale sont – état S1-E1 : création du départ « B3 » et modifications des
données dans le tableau 6. départs A1, A2, B1 et B2 ;
Poste B
B1 État initial
A1
B2 Puissance Longueur PxL
Départs
Poste A [MVA] [km] [MVA.km]
A1 2,9 34 99
A2 3,6 46 166
A3 2,7 52 140
B1 3,3 43 142
A2
C1 B2 3,8 35 133
C1 2,6 37 96
A3 C2 2,4 48 115
Total 21,3 295
C2
Poste C
Figure 7 – Schéma du réseau à état initial avec les caractéristiques des départs
Tableau 6 – Hypothèses à 30 ans ramenées à l’année initiale
En rural en 20 kV
Hypothèses
À 30 ans Ramenée à l’année initiale
Taille des sources 2 transformateurs HT/MT
Pmax d’un départ ≤ 5 MVA ≤ à 5/1,48 = 3,4 MVA
Longueur développée maximale d’un départ MT ≤ 55 km
Pmax × Ldéveloppée d’un départ MT ≤ 100 MVA.km ≤ 100/1,48 = 68 MVA.km
Poste B Cible final

**Puissance Longueur **P x L
Départs
[MVA] [km] [MVA.km]
B1 B3
A1 A1 2,3 26 60
B2 A2 1,8 35 63
Poste A
A3 2,4 27 65
A4 1,6 40 64
A2
B1 2,7 20 54
B2 2,1 30 63
A4 B3 2,0 33 66
C1 C1 2,5 23 58
C2 2,1 32 67
A3 C3
C3 1,8 35 63
Total 21,3 301
C2 ** grandeurs ramenées à l’état initial. En multipliant
ces valeurs par 1,48, on obtient les grandeurs réelles
Poste C à la cible.
Figure 8 – Schéma du réseau à état final avec les caractéristiques des départs
– état S1-E2 : création du départ A4 et modification des départs

A2 et A3 ; 10. Glossaire
– état S1-E3 : restructuration des départs A1, A2 et modification
des départs B1 et B3. BT
– état final : création du départ C3 et modification des départs Basse tension, terme désignant la tension alternative efficace
C1, C2, B2, B3, A3 et A4. comprise entre 50 V et 1000 V.
D’autres stratégies de développement peuvent être définies, par Bouclage
exemple la stratégie n°2 pourrait être : Canalisation située généralement entre deux départs MT. La
séparation entre les deux départs MT est assurée par un appareil
– état S2-E1 : création du départ B3 ;
de coupure en position « ouvert ».
– état S2-E2 : création du départ C3 ;
Dérivation
– état S2-E3 : création du départ A4.
Partie de réseau issue de la principale, alimentant plusieurs
On peut trouver de nombreuses combinaisons possibles, mais postes MT/BT.
les plus intéressantes sur le plan technico-économique sont celles Enedis
qui règlent, dans les premiers états, les départs présentant les
plus grands écarts par rapport aux hypothèses. Principal gestionnaire des réseaux de distribution en France.
Études décisionnelles
Ce sont des études technico-économiques détaillées destinées à
9.2 Variante du cas précédent la prise de décision de réalisation d’un projet.
HT
Le réseau cible d’une zone, avec ses postes sources et ses Haute tension, terme désignant la tension alternative efficace
départs MT, est largement dépendant des contraintes constatées, comprise entre 50 et 150 kV.
à la cible, sur les postes sources et sur les départs MT.
MT
En supposant par exemple, une saturation en puissance de trans-
Moyenne tension, terme désignant la tension alternative efficace
formation des trois postes sources de la figure 7, une des solutions
comprise entre 1000 V et 50 kV.
pourrait consister à créer un poste source au centre du triangle
formé par les trois postes sources A, B, C ou plus précisément au Principale
barycentre des charges. Dans ces conditions, le schéma de principe L’artère principale d’un départ est l’élément le plus important.
du réseau cible pourrait être celui représenté par la figure 10. Elle est constituée de canalisations en forte section, elle va du
poste source au point de secours principal.
Remarque : le cas représenté par la figure 10 est un exemple Qualité de fourniture
particulier qui ne prend pas en compte l’ensemble des zones
Dans cet article, le terme qualité de fourniture prend en compte
d’action des trois postes sources de l’état initial. Dans la pra-
aussi bien la continuité de fourniture et la qualité de la tension,
tique, l’étude serait étendue à une zone d’action beaucoup plus
que la sécurisation de l’alimentation en cas d’évènements excep-
importante qui inclurait les postes sources voisins.
tionnels climatiques ou technologiques.
État initial Poste B

Poste B
A1 B1 B1
A1
Poste A Poste A
B2 B2
B3
C1 A2
A2
C1
Poste C
A3
A3
C2
C2
Poste C
Poste B Poste B
A1 B1 A1 B1
Poste A B2 Poste A
B2
B3 B3
C1
A2 A2 C1
A3 A4 A3
A4
C2 C2
Poste C Poste C
État final Poste B

B1
A1
Poste A B2
B3
C1
A2
A4
A3 C3 Poste C
C2
État initial État S1-E1 État S1-E2 État S1-E3 État final
Départs Puissance Longueur P L Puissance Longueur P L Puissance Longueur P L Puissance Longueur P L Puissance Longueur P L
[MVA] [km] [MVA] [km] [MVA] [km] [MVA] [km] [MVA] [km]
A1 2,9 34 99 2,7 27 73 2,7 27 73 2,3 26 60 2,3 26 60
A2 3,6 46 166 2,9 40 116 1,7 18 31 1,8 35 63 1,8 35 63
A3 2,7 52 140 2,7 52 140 1,9 36 68 1,9 36 68 2,4 27 65
A4 2,0 40 80 2,0 40 80 1,6 40 64
B1 3,3 43 142 2,9 34 99 2,9 34 99 2,7 20 54 2,7 20 54
B2 3,8 35 133 3,2 25 80 3,2 25 80 3,2 25 80 2,1 30 63
B3 1,9 34 65 1,9 34 65 2,4 35 84 2,0 33 66
C1 2,6 37 96 2,6 37 96 2,6 37 96 2,6 37 96 2,5 23 58
C2 2,4 48 115 2,4 48 115 2,4 48 115 2,4 48 115 2,1 32 67
C3 1,8 35 63
Total 21,3 295 21,3 297 21,3 299 21,3 302 21,3 301
Les cellules grisées indiquent les départs modifiés par rapport à l’état précédent.
Figure 9 – Illustration de la logique d’établissement d’une stratégie
Schéma normal
C’est le schéma d’exploitation du réseau habituel (hors incident
Poste B et hors travaux).
SIG
B1
A1 Système d’information géographique
B2 THT
Poste A B3
Très haute tension, terme désignant la tension alternative efficace
D3 supérieure à 150 kV.
Poste D
A2 D2 C1
D4 D1
A3 C3
C2
Poste C
Figure 10 – Schéma de principe du réseau cible avec la création

d’un poste source
P
O
U
Schémas directeurs R
de développement des réseaux
E
électricité de distribution N
par Alain COIFFIER

S
Ingénieur du Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM)
Ex-Chef de service à la Direction Réseau d’ERDF (Électricité Réseau de Distribution France) A
V
À lire également dans nos bases
O
COIFFIER (A.). – Structure des réseaux de distribu- COIFFIER (A.). – Principes et méthodes de dévelop- DOULET (A.) et HORSON (J.-P.). – Réseaux de
I
tion. [D 4 210] Réseaux électriques et applica- pement des réseaux électriques de distribution. distribution-Enfouissement. [D 4 225] Réseaux
tions (2021). [D 4 212] Réseaux électriques et applications
(2021).
électriques et applications (2008). R
Sites Internet P
Schémas régionaux de raccordement au réseau des énergies renouve-
lables (S3REnR) :
https://www.rte-france.com/projets/les-schemas-regionaux-de-raccordement-
L
au-reseau-des-energies-renouvelables-des-outils-0
U
Normes et standards S
NF C 18-510 2012 Opérations sur les ouvrages et ins-
tallations électriques et dans un
environnement électrique – Préven-
tion du risque électrique
5 - 2021
Doc. D 4 211v2
Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés Doc. D 4 211v2 – 1
GAGNEZ DU TEMPS ET SÉCURISEZ VOS PROJETS
EN UTILISANT UNE SOURCE ACTUALISÉE ET FIABLE
Techniques de l’Ingénieur propose la plus importante

collection documentaire technique et scientifique
en français !
Grâce à vos droits d’accès, retrouvez l’ensemble
des articles et fiches pratiques de votre offre,
leurs compléments et mises à jour,
et bénéficiez des services inclus.
   
RÉDIGÉE ET VALIDÉE MISE À JOUR 100 % COMPATIBLE SERVICES INCLUS
PAR DES EXPERTS PERMANENTE SUR TOUS SUPPORTS DANS CHAQUE OFFRE
NUMÉRIQUES
 + de 350 000 utilisateurs

 + de 10 000 articles de référence
 + de 80 offres
 15 domaines d’expertise
Automatique - Robotique Innovation
Biomédical - Pharma Matériaux
Construction et travaux publics Mécanique
Électronique - Photonique Mesures - Analyses
Énergies Procédés chimie - Bio - Agro
Environnement - Sécurité Sciences fondamentales
Génie industriel Technologies de l’information
Ingénierie des transports
Pour des offres toujours plus adaptées à votre métier,

découvrez les offres dédiées à votre secteur d’activité
Depuis plus de 70 ans, Techniques de l’Ingénieur est la source

d’informations de référence des bureaux d’études,
de la R&D et de l’innovation.
www.techniques-ingenieur.fr
CONTACT : Tél. : + 33 (0)1 53 35 20 20 - Fax : +33 (0)1 53 26 79 18 - E-mail : infos.clients@teching.com
LES AVANTAGES ET SERVICES
compris dans les offres Techniques de l’Ingénieur
  
ACCÈS
Accès illimité Téléchargement des articles Consultation sur tous

aux articles en HTML au format PDF les supports numériques
Enrichis et mis à jour pendant Pour un usage en toute liberté Des contenus optimisés
toute la durée de la souscription pour ordinateurs, tablettes et mobiles
 
SERVICES ET OUTILS PRATIQUES
Questions aux experts* Articles Découverte Dictionnaire technique multilingue

Les meilleurs experts techniques La possibilité de consulter des articles 45 000 termes en français, anglais,
et scientifiques vous répondent en dehors de votre offre espagnol et allemand
 
Archives Impression à la demande Alertes actualisations
Technologies anciennes et versions Commandez les éditions papier Recevez par email toutes les nouveautés
antérieures des articles de vos ressources documentaires de vos ressources documentaires
*Questions aux experts est un service réservé aux entreprises, non proposé dans les offres écoles, universités ou pour tout autre organisme de formation.
ILS NOUS FONT CONFIANCE
www.techniques-ingenieur.fr
CONTACT : Tél. : + 33 (0)1 53 35 20 20 - Fax : +33 (0)1 53 26 79 18 - E-mail : infos.clients@teching.com

Schémas Directeurs de Développement Des Réseaux Électricité de Distribution

Transféré par

Informations du document

Titre original

Copyright

Formats disponibles

Partager ce document

Partager ou intégrer le document

Options de partage

Avez-vous trouvé ce document utile ?

Ce contenu est-il inapproprié ?

Droits d'auteur :

Formats disponibles

Schémas Directeurs de Développement Des Réseaux Électricité de Distribution

Transféré par

Droits d'auteur :

Formats disponibles

Réf.

Cet article est issu de : Énergies | Réseaux électriques et applications

par Alain COIFFIER

Pour toute question :

par Alain COIFFIER

1. Principes généraux pour l’établissement des schémas

L e développement du réseau électrique public de transport et de distribu-

attentes des utilisateurs. C’est la logique d’un schéma directeur. Ce schéma

Toutes les compagnies d’électricité développent une démarche similaire qui

Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés D 4 211v2 – 1

SCHÉMAS DIRECTEURS DE DÉVELOPPEMENT DES RÉSEAUX ÉLECTRICITÉ DE DISTRIBUTION ______________________________________________________

passer d’une situation de réseau à une autre) de développement des ouvrages

forcement des ouvrages existants, etc.) ;

D 4 211v2 – 2 Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés

______________________________________________________ SCHÉMAS DIRECTEURS DE DÉVELOPPEMENT DES RÉSEAUX ÉLECTRICITÉ DE DISTRIBUTION

nouvelles, productions décentralisées importantes, évolutions technologiques,

dénomination internationale de ce niveau de tension (MT).

Avertissement : dans cet article à visée internationale, l’auteur n’utilise volontairement

1. Principes généraux 1.1 Définitions et finalités des cibles

Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés D 4 211v2 – 3

SCHÉMAS DIRECTEURS DE DÉVELOPPEMENT DES RÉSEAUX ÉLECTRICITÉ DE DISTRIBUTION ______________________________________________________

ments exceptionnels (climatiques ou technologiques) dépend prin-

2 % 1 % 30 ans 1,49

2,5 % 1,25 % 30 ans 1.64 À retenir

– Les cibles à moyen et à long terme ont des finalités diffé-

D 4 211v2 – 4 Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés

______________________________________________________ SCHÉMAS DIRECTEURS DE DÉVELOPPEMENT DES RÉSEAUX ÉLECTRICITÉ DE DISTRIBUTION

2. État des lieux – la capacité d’accueil des productions décentralisées en cohé-

départs MT (voir figure 4) • puissances de court-circuit maximum et minimum sur les

Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés D 4 211v2 – 5

SCHÉMAS DIRECTEURS DE DÉVELOPPEMENT DES RÉSEAUX ÉLECTRICITÉ DE DISTRIBUTION ______________________________________________________

• puissance de pointe (avec et sans producteur),

• pertes par effet Joule à la pointe et énergie perdue annuelle,

D 4 211v2 – 6 Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés

______________________________________________________ SCHÉMAS DIRECTEURS DE DÉVELOPPEMENT DES RÉSEAUX ÉLECTRICITÉ DE DISTRIBUTION

(+1) Faible évolution

Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés D 4 211v2 – 7

SCHÉMAS DIRECTEURS DE DÉVELOPPEMENT DES RÉSEAUX ÉLECTRICITÉ DE DISTRIBUTION ______________________________________________________

Tableau 3 – Extrait de tableur illustrant la méthode de calcul des taux de croissance

Critère Critère Critère

– l’énergie résultante à l’horizon 10 ans (croissance en profondeur) est égale à :

5) Le coefficient de pondération est :

6) L’énergie corrigée à l’horizon 10 ans est :

7) Le taux de croissance résultant est obtenu par la formule :

D 4 211v2 – 8 Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés

______________________________________________________ SCHÉMAS DIRECTEURS DE DÉVELOPPEMENT DES RÉSEAUX ÉLECTRICITÉ DE DISTRIBUTION

Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés D 4 211v2 – 9

SCHÉMAS DIRECTEURS DE DÉVELOPPEMENT DES RÉSEAUX ÉLECTRICITÉ DE DISTRIBUTION ______________________________________________________

vail fastidieux, on pourra faire cette comparaison sur une zone

D 4 211v2 – 10 Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés

______________________________________________________ SCHÉMAS DIRECTEURS DE DÉVELOPPEMENT DES RÉSEAUX ÉLECTRICITÉ DE DISTRIBUTION

Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés D 4 211v2 – 11

SCHÉMAS DIRECTEURS DE DÉVELOPPEMENT DES RÉSEAUX ÉLECTRICITÉ DE DISTRIBUTION ______________________________________________________

Tableau 4 – Hypothèses retenues par Enedis (politique en 2014)

Corps des hypothèses à respecter

Artère de source à source, adaptée Artère de source à source, adaptée

Longueur développée maximale d’un départ MT ≤ à 55 km

Fonction de la puissance nominale des transformateurs

D 4 211v2 – 12 Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés

______________________________________________________ SCHÉMAS DIRECTEURS DE DÉVELOPPEMENT DES RÉSEAUX ÉLECTRICITÉ DE DISTRIBUTION

Tableau 5 – Conséquence des hypothèses retenues sur la qualité globale

Produit P × L [MVA.km] (1) 100

Longueur développée [km] (1) 20,0 25,0 33,3 50,0 55,0