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Collection Technique ..........................................................................

Cahier technique n° 158

Calcul des courants de


court-circuit

B. de Metz-Noblat
F. Dumas
G. Thomasset
Les Cahiers Techniques constituent une collection d’une centaine de titres
édités à l’intention des ingénieurs et techniciens qui recherchent une
information plus approfondie, complémentaire à celle des guides, catalogues
et notices techniques.
Les Cahiers Techniques apportent des connaissances sur les nouvelles
techniques et technologies électrotechniques et électroniques. Ils permettent
également de mieux comprendre les phénomènes rencontrés dans les
installations, les systèmes et les équipements.
Chaque Cahier Technique traite en profondeur un thème précis dans les
domaines des réseaux électriques, protections, contrôle-commande et des
automatismes industriels.
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Rubrique : Le rendez-vous des experts
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des informations et schémas reproduits dans le présent ouvrage, et ne
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contenus dans cet ouvrage.

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accord de la Direction Scientifique et Technique, avec la mention obligatoire :
« Extrait du Cahier Technique Schneider Electric n° (à préciser) ».
n° 158
Calcul des courants
de court-circuit

Benoît de METZ-NOBLAT
Ingénieur ESE, a travaillé dans le Groupe Saint-Gobain comme
ingénieur de recherche, puis en maintenance et travaux neufs dans
un site de production.
Entré chez Schneider Electric en 1986, il est responsable du service
«Electrotechnique et Réseaux Electriques» à la Direction Scientifique
et Technique.

Frédéric DUMAS
Docteur Ingénieur de l'Université de Technologie de Compiègne
(UTC) en 1993.
Entré chez Schneider Electric en 1993, il travaille dans le groupe
«Electrotechnique et Réseaux Electriques» à la Direction Scientifique
et Technique. Il a en charge des projets de recherche sur les réseaux
électriques industriels et de distribution ainsi que le développement
de logiciels de calculs électrotechniques.

Georges THOMASSET
Diplômé ingénieur de l’Institut d’Electrotechnique de Grenoble (IEG)
en 1971, il a réalisé depuis des études de conception de réseaux
industriels complexes au sein de la Direction Technique Merlin Gerin.
Après avoir dirigé le bureau d'études «distribution publique Moyenne
Tension et installations hydroélectriques» il est, en 1984, responsable
du service technique de l'unité industrie du département de
réalisation d'ensembles. Depuis 1996, il est responsable du
développement technique de l'offre et réseaux électriques de la
Direction des applications, équipements et service de
Schneider Electric.

CT 158 édition octobre 2000


Lexique

Abréviations k et K constantes données (tableaux ou


PdC pouvoir de coupure. abaques).
TGBT tableau général basse tension. Ra résistance équivalente du réseau
Symboles amont.
α angle d’enclenchement (apparition du RL résistance linéique des lignes.
défaut par rapport au zéro de tension). S section des conducteurs.
c facteur de tension. Scc puissance de court-circuit.
cos ϕ facteur de puissance (en l'absence Sn puissance apparente du transformateur.
d'harmoniques).
tmin temps mort minimal d’établissement du
e force électromotrice.
court-circuit, souvent égal au temps de
E force électromotrice (valeur maximale). retard d’un disjoncteur.
ϕ angle de déphasage (courant par
u tension instantanée.
rapport à la tension).
i courant instantané. ucc tension de court-circuit d’un
transformateur, exprimée en %.
ia composante alternative sinusoïdale du
courant instantané. U tension composée du réseau hors
ic composante continue du courant charge.
instantané. Un tension nominale en charge du réseau.
ip valeur maximale du courant (première x réactance en % des machines
crête du courant de défaut). tournantes.
I intensité efficace maximale. Xa réactance équivalente du réseau amont.
Ib courant de court-circuit coupé XL réactance linéique des lignes.
(CEI 909).
Xsubt réactance subtransitoire de l'alternateur.
Icc intensité de court-circuit permanent
(Icc3 = triphasé, Icc2 = biphasé, …). Za impédance équivalente du réseau
Ik intensité de court-circuit permanent amont.
(CEI 909). Zcc impédance amont du réseau sur défaut
Ik” courant de court-circuit initial (CEI 909). triphasé.
Ir courant assigné de l’alternateur. Zd , Zi , Zo impédances directe, inverse et
Is intensité de service. homopolaire d’un réseau, ou d’un
élément.
λ facteur dépendant de l’inductance de
saturation d’un alternateur. ZL impédance de liaison.

Cahier Technique Schneider Electric n° 158 / p.2


Calcul des courants de court-circuit

Le dimensionnement d’une installation électrique et des matériels à mettre


en œuvre, la détermination des protections des personnes et des biens,
nécessitent le calcul des courants de court-circuit en tout point du réseau.
Ce Cahier Technique fait le point sur les méthodes de calcul des courants
de court-circuit prévues par les normes UTE C 15-105 et CEI 60909.
Il traite du cas des circuits radiaux BT -Basse Tension- et HT -Haute
Tension-.
L’objectif poursuivi est de bien faire connaître les méthodes de calcul pour
déterminer en toute connaissance de cause les courants de court-circuit,
même en cas d’utilisation de moyens informatiques.

Sommaire
1 Introduction p. 4
1.1 Les principaux défauts de court-circuit p. 5
1.2 Etablissement de l’intensité de court-circuit p. 7
1.3 Normes et calculs des Icc p. 10
1.4 Les méthodes présentées dans ce Cahier Technique p. 11
1.5 Les hypothèses de base p. 11
2 Calcul des Icc par la méthode 2.1 Icc selon les différents types de court-circuit p. 12
des impédances
2.2 Détermination des diverses impédances de court-circuit p. 13
2.3 Relations entre les impédances des différents étages de tension p. 18
d’une installation
2.4 Exemple de calcul p. 19
3 Calcul des Icc dans les réseaux 3.1 Intérêt de cette méthode p. 23
radiaux à l’aide des composantes
3.2 Rappel sur les composantes symétriques p. 23
symétriques
3.3 Calcul selon la norme CEI 60909 p. 24
3.4 Equations des différents courants p. 26
3.5 Exemple de calcul p. 27
4 Calculs par ordinateur et conclusion p. 31
Bibliographie p. 32

Cahier Technique Schneider Electric n° 158 / p.3


1 Introduction

Toute installation électrique doit être protégée fonction du temps (cf fig 2, 3 et 4 ). Deux
contre les courts-circuits et ceci, sauf exception, valeurs du courant de court-circuit doivent être
chaque fois qu’il y a une discontinuité électrique, connues :
ce qui correspond le plus généralement à un
c le courant maximal de court-circuit qui
changement de section des conducteurs.
détermine :
L’intensité du courant de court-circuit est à
calculer aux différents étages de l’installation ; v le pouvoir de coupure -PdC- des disjoncteurs,
ceci pour pouvoir déterminer les caractéristiques v le pouvoir de fermeture des appareils,
du matériel qui doit supporter ou couper ce v la tenue électrodynamique des canalisations
courant de défaut. et de l’appareillage.
L’organigramme de la figure 1 montre Il correspond à un court-circuit à proximité
l’approche qui conduit aux différents courants de immédiate des bornes aval de l’organe de
court-circuit et les paramètres qui en résultent protection. Il doit être calculé avec une bonne
pour les différents dispositifs de protection. précision (marge de sécurité).
Pour choisir et régler convenablement les c le courant minimal de court-circuit
protections, on utilise les courbes du courant en indispensable au choix de la courbe de

Scc amont Scc = puissance de court-circuit

Puissance de
ucc (%) Ucc = tension de court-circuit d'un transformateur (en %)
transformateur HT/BT

Icc = intensité de court-circuit permanent


Icc
aux bornes du
transformateur

c Facteur de puissance. Caractéristiques des conducteurs Pouvoir de coupure Disjoncteur


c Coefficient de simultanéité. c Jeux de barres :
Réglage décl. instantané général
c Coefficient d'utilisation. v épaisseur,
c Coefficient d'augmentation v largeur, Icc
prévisible. v longueur. des départs TGBT
c Câbles :
v nature de l'isolant, Pouvoir de coupure Disjoncteurs
v câble unipolaire ou multipolaire, de distribution
v longueur, Réglage décl. instantané du TGBT
v section. Icc
c Environnement : à l'entrée des tableaux
v temperature ambiante, secondaires
v mode de pose, Pouvoir de coupure Disjoncteurs
v nombre de circuits jointifs. des départs
Réglage décl. instantané secondaires
c Intensités nominales Icc
des départs. à l'entrée des tableaux
c Chutes de tension. terminaux
Pouvoir de coupure Disjoncteurs
des départs
Réglage décl. instantané terminaux
Puissance
Icc
à l'extrémité des
des récepteurs départs terminaux

Fig. 1 : procédure de calcul d’Icc pour la conception d’une installation électrique.

Cahier Technique Schneider Electric n° 158 / p.4


déclenchement des disjoncteurs et des fusibles, où S est la section des conducteurs, et k une
en particulier quand : constante calculée à partir de différents facteurs
v la longueur des câbles est importante et/ou de correction fonction du mode de pose, de
que la source est relativement impédante circuits contigües, nature du sol…
(générateurs-onduleurs) ; Pour plus de détails pratiques il est conseillé
v la protection des personnes repose sur le de consulter le guide de la norme NF C 15-105
fonctionnement des disjoncteurs ou des fusibles, ou le Guide de l’installation électrique réalisé par
c’est essentiellement le cas avec les schémas Schneider Electric (cf. bibliographie).
de liaison à la terre du neutre TN ou IT.
Pour mémoire, le courant de court-circuit
minimal correspond à un défaut de court-circuit à t
l’extrémité de la liaison protégée lors d’un défaut
biphasé et dans les conditions d’exploitation les Caractéristique du câble
Courant
moins sévères (défaut à l’extrémité d’un départ d'emploi ou caractéristique I2t
et non pas juste derrière la protection, un seul
transformateur en service alors que deux sont
couplables…).
Courbe de
Rappelons que dans tous les cas, quel que soit le
Surcharge déclenchement
courant de court-circuit (du minimal au maximal), la du disjoncteur
temporaire
protection doit éliminer le court-circuit dans un
temps (tc) compatible avec la contrainte thermique
que peut supporter le câble protégé :
∫ i . dt ≤ k . S (cf. fig. 2, 3, 4 )
2 2 2

IB Ir Iz Icc Pdc I
t 1 2 (tri)
Fig. 3 : protection d’un circuit par disjoncteur.

Caractéristique de câble
ou caractéristique I2t
a5 s

I2t = k2S2
Courbe limite de
fusion d'un fusible
Surcharge
temporaire

Iz1 < Iz2 I


Fig. 2 : caractéristiquesI2t d’un conducteur en fonction
de la température ambiante (1,2 représentent la valeur
efficace du courant dans le conducteur à des
températures différentes θ1 et θ2, avec θ1 > θ2 ; Iz étant IB Ir Iz I
la limite du courant admissible en régime permanent). Fig. 4 : protection d’un circuit par fusible aM.

1.1 Les principaux défauts de court-circuit


Dans les installations électriques différents c leurs origines :
courts-circuits peuvent se produire. v mécaniques (rupture de conducteurs, liaison
électrique accidentelle entre deux conducteurs
Caractéristiques des courts-circuits
par un corps étranger conducteur tel que outils
Ils sont principalement caractérisés par : ou animaux),
c leurs durées : auto-extincteur, fugitif ou v surtensions électriques d’origine interne ou
permanent ; atmosphérique,

Cahier Technique Schneider Electric n° 158 / p.5


v ou à la suite d’une dégradation de l’isolement, v fusion des conducteurs,
consécutive à la chaleur, l’humidité ou une v incendie et danger pour les personnes ;
ambiance corrosive ; c pour le circuit défectueux :
c leurs localisations : interne ou externe à une v les efforts électrodynamiques, avec :
machine ou à un tableau électrique. - déformation des JdB (jeux de barres),
- arrachement des câbles ;
Outre ces caractéristiques, les courts-circuits c suréchauffement par augmentation des pertes
peuvent être : joules, avec risque de détérioration des isolants ;
c monophasés : 80 % des cas ; c pour les autres circuits électriques du réseau
c biphasés : 15 % des cas. Ces défauts concerné ou de réseaux situés à proximité :
dégénèrent souvent en défauts triphasés ; c les creux de tension pendant la durée
c triphasés : 5 % seulement dès l’origine. d’élimination du défaut, de quelques
millisecondes à quelques centaines de
Ces différents courants de court-circuit sont millisecondes,
présentés sur la figure 5 .
c la mise hors service d’une plus ou moins
Conséquences des défauts de court-circuit grande partie du réseau suivant son schéma et
la sélectivité de ses protections,
Elles sont variables selon la nature et la durée
des défauts, le point concerné de l’installation et c l’instabilité dynamique et/ou la perte de
l’intensité du courant : synchronisme des machines,
c au point de défaut, la présence d’arcs de c les perturbations dans les circuits de contrôle
défaut, avec : commande,
v détérioration des isolants, c etc...

a) court-circuit triphasé symétrique b) court-circuit entre phases, isolé

L3 L3
L2 L2
L1 L1

Ik " = courant de court-circuit initial (CEI 909)


Ik" Ik"
ou courant subtransitoire voir infra

c) court-circuit entre phases, avec mise d) court-circuit phase-terre


à la terre

L3 L3
L2 L2
L1 L1

Ik" Ik" Ik"


Ik"

courant de court-circuit,
courants de court-circuit partiels dans
les conducteurs et la terre.
Pour les calculs ces différents courants (Ik")
sont distingués par des indices.
Fig. 5 : les différents courts-circuits et leurs courants. Le sens des flèches figurant les courants est arbitraire
(cf. CEI 60909).

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1.2 Etablissement de l’intensité de court-circuit
Un réseau simplifié se réduit à une source de entre 0,10 et 0,3. Il est pratiquement égal pour ces
tension alternative constante, un interrupteur et faibles valeurs au cos ϕcc (en court-circuit) soit :
une impédance Zcc représentant toutes les R Z Lw
impédances situées en amont de l’interrupteur, cos ϕ cc =
et une impédance de charge Zs (cf. fig. 6 ). R + X
2 2
R

Cependant, le régime transitoire d’établissement


Dans la réalité, l’impédance de la source est du courant de court-circuit diffère suivant
composée de tout ce qui est en amont du l’éloignement du point de défaut par rapport aux
court-circuit avec des réseaux de tensions alternateurs. Cet éloignement n’implique pas
différentes (HT, BT) et des canalisations en nécessairement une distance géographique,
série qui ont des sections et des longueurs mais sous-entend que les impédances des
différentes. alternateurs sont inférieures aux impédances de
Sur le schéma de la figure 6 , l’interrupteur liaison entre ces derniers et le point de défaut.
étant fermé, l’intensité Is du courant de service
Défaut éloigné des alternateurs
circule dans le réseau.
C’est le cas le plus fréquent. Le régime transitoire
Un défaut d’impédance négligeable apparaissant est alors celui résultant de l’application à un
entre les points A et B donne naissance à une circuit self-résistance d’une tension :
intensité de court-circuit très élevée Icc, limitée e = E . sin (ω . t + α )
uniquement par l’impédance Zcc. L’intensité i est alors la somme des deux
Ia = composante alternative sinusoïdale du
L’intensité Icc s’établit suivant un régime composantes : i = ia + ic . courant instantané
transitoire en fonction des réactances X et des c L’une (ia) est alternative et sinusoïdale
résistances R composant l’impédance Zcc : ia = Ι . sin (ω . t + α ) où
Ic = composante continue du courant instantané

Zcc = R2 + X 2 E
I = intensité maximale = ,
En distribution de puissance, la réactance
Zcc
X = L ω est généralement bien plus élevée α = angle électrique qui caractérise le décalage
que la résistance R, et le rapport R / X se situe entre l’instant initial du défaut et l’origine de
l’onde de tension.
c L’autre (ic) est une composante continue
R X -
R
t
Ι c = - Ι . sin α . e L . Sa valeur initiale dépend
de α, et son amortissement est d’autant plus
A
rapide que R / L est élevé.

Zcc A l’instant initial du court-circuit, i est nulle par


définition (l’intensité de service Is étant
e Zs négligée), d’où :
i = ia + ic = 0
La figure 7 montre la construction graphique
B de i par l’addition algébrique des ordonnées de
Fig. 6 : schéma simplifié d’un réseau. ses 2 composantes ia et ic.

ia = I sin (ω t + α) -
R t
ic = - I sin α e L

I
t

θ
ω i = ia + ic

Instant du défaut

Fig. 7 : présentation graphique et décomposition du courant d’un court-circuit s’établissant en un point éloigné
d’un alternateur.

Cahier Technique Schneider Electric n° 158 / p.7


a) symétrique L’instant de l’apparition du défaut ou de fermeture par
rapport à la valeur de la tension réseau étant caractérisé
i par son angle d’enclenchement a (apparition du défaut),
la tension peut s’écrire : u = E . sin (ω . t + α ) .
I = 2 Ia
L’évolution du courant est alors de la forme :

E 
R 
- t
i = sin (ω . t + α - ϕ ) - sin (α - ϕ ) e L 
Z  
u  
avec ses deux composantes, l’une alternative et
déphasée de ϕ par rapport à la tension, et l’autre
continue tendant vers 0 pour t tendant vers l’infini.
D’où les deux cas extrêmes définis par :

b) asymétrique c α = ϕ ≈ π / 2, dit «régime symétrique» (cf. fig. a )


E
Le courant de défaut est de la forme : i = sin ω . t
i Z
ic qui, dès son début, a la même allure qu’en régime
établi avec une valeur crête E / Z.
ip
c α = 0, dit «régime asymétrique» (cf. fig. b )
Le courant de défaut est de la forme :

E 
R 
- t
sin (ω . t - ϕ ) - sin ϕ . e L 
u
i =
Z  
 
Ainsi sa première valeur crête ip est fonction
de ϕ et donc du rapport R / X = cos ϕ du circuit.

Fig. 8 : rappel et présentation graphique des deux cas extrêmes d’un courant de court-circuit, symétrique et
asymétrique.

La figure 8 illustre les deux cas extrêmes interne de la machine comme variable ; cette
possibles d’établissement d’un Icc, qui pour une réactance évolue suivant les 3 stades :
facilité de compréhension sont présentés avec
c subtransitoire intervenant pendant les 10 à
une tension alternative monophasée.
20 premières millisecondes du défaut ;
R
- t c transitoire pouvant se prolonger jusqu’à
Le facteur e L est d’autant plus élevée que
500 millisecondes ;
l’amortissement de la composante continue est
faible, comme le rapport R / L ou R / X. c puis… permanent ou réactance synchrone.
Il est donc nécessaire de calculer ip pour
déterminer le pouvoir de fermeture des Notons que dans l’ordre indiqué, cette réactance
disjoncteurs à installer, mais aussi pour définir prend à chaque stade une valeur plus élevée :
les contraintes électrodynamiques que devra la réactance subtransitoire est inférieure à la
supporter l’ensemble de l’installation. réactance transitoire elle même inférieure à la
Sa valeur se déduit de la valeur efficace du réactance permanente. Cette intervention
courant de court-circuit symétrique Ia par la
relation :
ip = K . 2 . Ιa , le coefficient K étant donné
K
par la courbe de la figure 9 en fonction du 2,0
rapport R / X, ou R / L.
1,8
Défaut à proximité des alternateurs
1,6
Lorsque le défaut se produit à proximité
immédiate de l’alternateur alimentant le circuit 1,4
concerné, la variation de l’impédance alors
prépondérante de l’alternateur provoque un 1,2
amortissement du courant de court-circuit.
1,0
En effet, dans ce cas, le régime transitoire 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 R/X
d’établissement du courant se trouve compliqué
par la variation de la f.e.m. (force électromotrice) Fig. 9 : variation du facteur K en fonction de R / X , ou
résultant du court-circuit. Pour simplifier, on R / L (cf. CEI 909).
considère la f.e.m. constante, mais la réactance

Cahier Technique Schneider Electric n° 158 / p.8


successive des trois réactances entraîne une En pratique, la connaissance de l’évolution du
diminution progressive de l’intensité de court- courant de court-circuit en fonction du temps
circuit, intensité qui est donc la somme de quatre n’est pas toujours indispensable :
composantes (cf. fig. 10 ) : c en BT, par suite de la rapidité des appareils de
c les trois composantes alternatives coupure, la connaissance du courant de court-
circuit subtransitoire, noté Ik”, et de l’amplitude
(subtransitoire, transitoire et permanente) ;
maximale de crête asymétrique ip suffit pour la
c la composante continue qui résulte de détermination du PdC des appareils de
l’établissement du courant dans le circuit (selfique). protection et des efforts électrodynamiques.

a) 0 t (s)

b) 0 t (s)

c) 0 t (s)

d) 0 t (s)

0,1 0,3 0,5

e) 0 t (s)
Subtransitoire Transitoire Permanente
Fig. 10 : forme du courant total de court-circuit Icc, courbe (e), avec la contribution de :
a) la réactance subtransitoire,
b) la réactance transitoire,
c) la réactance permanente,
d) la composante continue.
Il y a lieu de noter la décroissance de la réactance de l’alternateur plus rapide que celle de la composante
continue. Ce cas rare peut poser des problèmes de coupure et de saturation des circuits magnétiques car le
courant ne passe pas au zéro avant plusieurs périodes.

Cahier Technique Schneider Electric n° 158 / p.9


c en revanche, en distribution BT de puissance du retard (temporisation) minimal de
et en HT, le courant de court-circuit transitoire est fonctionnement d’un relais de protection et du
souvent utilisé si la coupure se produit avant temps d’ouverture le plus court du disjoncteur
d’arriver au courant de court-circuit permanent. qui lui est associé. Il s’agit du temps le plus court
Il est alors intéressant d’introduire le courant de s’écoulant entre l’apparition du courant de court-
court-circuit coupé, noté Ib, qui détermine le PdC circuit et la première séparation des contacts
des disjoncteurs retardés. Ib est la valeur du d’un pôle de l’appareil de manœuvre.
courant de court-circuit à l’instant de la coupure La figure 11 présente les différents courants
effective, et donc après un temps t suivant de court-circuit ainsi définis.
l’établissement du court-circuit, avec t = tmin .
Le temps tmin [temps mort minimal] est la somme

Symétrique

Subtrans. Transitoire Permanente

Asymétrique

Fig. 11 : les courants d’un court-circuit proche d’un alternateur (tracé schématique).

1.3 Normes et calculs des Icc


Plusieurs méthodes sont proposées par les Le cos ϕcc = R / X est considéré comme
normes. identique à l’origine du circuit comme au point du
défaut. En d’autres termes cela consiste à
c Le guide pratique C 15-105, qui complète la
admettre que les impédances élémentaires de
NF C 15-100 (installations BT alimentées en
courant alternatif), présente les quatre méthodes deux tronçons successifs de l’installation
suivantes : possèdent des arguments suffisamment voisins
pour justifier le remplacement des additions
v celle des «impédances», qui permet de
vectorielles par des additions algébriques des
calculer les courants de défaut en tout point
impédances. Cette approximation permet
d’une installation avec une bonne précision.
Elle consiste à totaliser séparément les d’obtenir la valeur du module des courants de
différentes résistances et réactances de la court-circuit, avec une précision suffisante pour
boucle de défaut, depuis et y compris la source, ajouter un circuit.
jusqu’au point considéré ; puis à calculer Cette méthode approchée ne s’applique qu’aux
l’impédance correspondante. L’Icc est enfin installations de puissance inférieure à 800 kVA ;
obtenu par l’application de la loi d’Ohm : v celle dite «conventionnelle» qui permet sans
Icc = Un / ∑(Z). connaître les impédances ou les Icc de la partie
Toutes les caractéristiques des différents d’installation en amont du circuit considéré, de
éléments de la boucle de défaut doivent être calculer les courants de court-circuit minimaux et
connues (sources et canalisations) ; les courants de défaut à l’extrémité d’une
v celle «de composition» utilisable quand les canalisation.
caractéristiques de l’alimentation ne sont pas Elle est basée sur l’hypothèse que la tension à
connues. L’impédance amont du circuit l’origine du circuit est égale à 80 % de la tension
considéré est calculée à partir de l’estimation du nominale de l’installation pendant la durée du
courant de court-circuit à son origine. court-circuit ou du défaut.

Cahier Technique Schneider Electric n° 158 / p.10


Elle ne prend en compte que la résistance des dont les caractéristiques ne sont pas
conducteurs à laquelle, pour les fortes sections, suffisamment connues.
elle applique un coefficient majorateur pour tenir Elle s’applique directement aux installations BT,
compte de leur inductance (1,15 pour 150 mm2, et avec des coefficients correcteurs si la tension
1,20 pour 185 mm2,…). est différente de 230/400 V.
Cette méthode est essentiellement utilisée pour
les circuits terminaux dont l’origine est c La norme CEI 909 (VDE 0102) s’applique à tous
suffisamment éloignée de la source les réseaux, radiaux et maillés, jusqu’à 230 kV.
d’alimentation (réseau ou groupe) ; Basée sur le théorème de Thevenin, elle consiste
à calculer une source de tension équivalente au
v celle dite «simplifiée» (détaillée dans ce même point de court-circuit pour ensuite déterminer le
guide), qui par l’exploitation de tableaux établis courant en ce même point. Toutes les
avec de nombreuses hypothèses simplificatrices, alimentations du réseau et les machines
donne directement pour chaque section de
synchrones et asynchrones sont remplacées par
conducteur :
leurs impédances (directe, inverse et
- le courant assigné du dispositif assurant sa
homopolaire). Avec cette méthode, toutes les
protection contre les surcharges,
capacités de ligne et les admittances en parallèle
- les longueurs maximales de canalisations
des charges non tournantes, sauf celles du
protégées contre les contacts indirects,
système homopolaire, sont négligées.
- les longueurs admissibles du point de vue des
chutes de tension. c D’autres méthodes existent, elles exploitent le
Ces tableaux présentent en fait des résultats de principe de superposition et nécessitent un
calculs essentiellement effectués par les deux calcul préalable du courant de charge. A noter
méthodes, de composition et conventionnelle. aussi celle de la norme CEI 865 (VDE 0103) qui
Elle permet de déterminer les caractéristiques conduit au calcul du courant de court-circuit
d’un circuit ajouté à une installation existante thermiquement équivalent.

1.4 Les méthodes présentées dans ce Cahier Technique


Dans ce Cahier Technique deux méthodes sont didactique puisqu’elle nécessite la prise en
particulièrement étudiées pour le calcul des compte de la quasi-totalité des caractéristiques
courants de court-circuit dans les réseaux radiaux : du circuit concerné.
c l’une dont l’usage est surtout réservé aux c l’autre, surtout utilisée en HT, est celle de la
réseaux BT, il s’agit de la méthode des CEI 909, retenue pour sa précision et pour son
impédances. Elle a été retenue pour la précision aspect analytique. Plus technique elle exploite le
qu’elle permet d’obtenir, et pour son aspect principe des composantes symétriques.

1.5 Les hypothèses de base


Pour ces calculs de courants de court-circuit, triphasé reste triphasé, de même un défaut
des hypothèses précisant le domaine de validité phase-terre reste phase-terre ;
des formules données sont nécessaires. c pendant toute la durée du court-circuit, les
Souvent simplificatrices et accompagnées tensions qui ont provoqué la circulation du
d’approximations justifiées, ces hypothèses courant et l’impédance de court-circuit ne
rendent plus aisée la compréhension des changent pas de façon significative ;
phénomènes physiques et ainsi le calcul des
c les régleurs ou changeurs de prises des
courants de court-circuit, tout en gardant une
transformateurs sont supposés être en position
précision acceptable et par excès.
moyenne (dans le cas d’un court-circuit éloigné
Les hypothèses retenues dans ce document sont :
des alternateurs, on peut ignorer les positions
c le réseau considéré est radial et sa tension réelles des changeurs de prises des
nominale va de la BT à la HT (ne dépassant pas transformateurs) ;
230 kV, limite donnée par la norme CEI 909) ; c les résistances d’arc ne sont pas prises en
c le courant de court-circuit, lors d’un court- compte ;
circuit triphasé est supposé s’établir c toutes les capacités de ligne sont négligées ;
simultanément sur les trois phases ; c les courants de charge sont négligées ;
c pendant la durée du court-circuit, le nombre de c toutes les impédances homopolaires sont
phases concernées n’est pas modifié : un défaut prises en compte.

Cahier Technique Schneider Electric n° 158 / p.11


2 Calcul des Icc par la méthode des impédances

2.1 Icc selon les différents types de court-circuit


Court-circuit triphasé équivalente à toutes les impédances parcourues
C’est le défaut qui correspond à la réunion des par l’Icc du générateur jusqu’au point de défaut
trois phases. L’intensité de court-circuit Icc3 est : - de la source et des lignes - (cf. fig. 12 ). C’est
en fait l’impédance «directe» par phase :
U/ 3
Ιcc 3 =
 ∑ R +  ∑ X
2 2
Zcc Zcc = avec
avec U (tension composée entre phases)  
correspondant à la tension à vide du
transformateur, laquelle est supérieure de 3 à
∑R = somme des résistances en série,
5 % à la tension aux bornes en charge. Par ∑X = somme des réactances en série.
exemple, dans les réseaux 390 V, la tension
composée adoptée est U = 410 V, avec comme Le défaut triphasé est généralement considéré
comme celui provoquant les courants de défaut
tension simple U / 3 = 237 V . les plus élevés. En effet, le courant de défaut
Le calcul de l’intensité de court-circuit se résume dans le schéma équivalent d’un système
alors au calcul de l’impédance Zcc, impédance polyphasé, n’est limité que par l’impédance

Défaut triphasé ZL
Zcc

U/ 3
Ιcc 3 =
ZL V Zcc

ZL

Défaut biphasé ZL Zcc

U
U Ιcc 2 =
ZL 2 . Zcc
Zcc

Défaut monophasé ZL Zcc

U/ 3
V Ιcc1 =
ZLn Zcc + ZLn
ZLn

Défaut terre ZL Zcc

U/ 3
V Ιcch =
Zcc + Zh
Zh Zh

Fig. 12 : les différents courants de court-circuit.

Cahier Technique Schneider Electric n° 158 / p.12


d’une phase sous la tension simple du réseau. Dans certains cas particuliers de défaut
Le calcul d’Icc3 est donc indispensable pour monophasé l’impédance homopolaire de la source
choisir les matériels (intensités et contraintes est plus faible que Zcc (par exemple aux bornes
électrodynamiques maximales à supporter). d’un transformateur à couplage étoile-zig zag ou
d’un alternateur en régime subtransitoire).
Court-circuit biphasé isolé L’intensité monophasée peut être alors plus élevée
Il correspond à un défaut entre deux phases, que celle du défaut triphasé.
alimenté sous une tension composée U.
L’intensité Icc2 débitée est alors inférieure à Court-circuit à la terre (monophasé ou biphasé)
celle du défaut triphasé : Ce type de défaut fait intervenir l’impédance
U 3 homopolaire Zo.
Ιcc 2 = = . Ιcc 3 ≈ 0,86 Ιcc 3 Sauf en présence de machines tournantes où
2 . Zcc 2
l’impédance homopolaire se trouve réduite,
Court-circuit monophasé isolé l’intensité Icch débitée est alors inférieure à celle
du défaut triphasé.
Il correspond à un défaut entre une phase et le
Son calcul peut être nécessaire, selon le régime du
neutre, alimenté sous une tension simple
neutre (schéma de liaison à la terre), pour le choix
V = U/ 3. des seuils de réglage des dispositifs de protection
L’intensité Icc1 débitée est alors : homopolaire (HT) ou différentielle (BT).
U/ 3 Tableau récapitulatif des différents courants
Ιcc1 =
Zcc + ZLn de court-circuit (cf. fig. 12 ).

2.2 Détermination des diverses impédances de court-circuit


Le principe de cette méthode consiste à déterminer
les courants de court-circuit à partir de l’impédance Or, Xa = Za 2 - Ra 2 , d’où
que représente le «circuit» parcouru par le courant 2
de court-circuit. Cette impédance se calcule après Xa  Ra 
= 1 -  
avoir totalisé séparément les différentes Za  Za 
résistances et réactances de la boucle de défaut, 2 Pour 20 kV, on a donc
depuis et y compris la source d’alimentation du
circuit, jusqu’au point considéré. Xa
= 1 - (0,2) = 0, 980
2
(Les numéros X permettent, à partir Za
de l’exemple placé en fin de chapitre, de retrouver Xa = 0,980 Za
les explications données dans le texte.) d’où l’approximation Xa ≈ Za .
c Impédance interne du transformateur
Impédances du réseau L’impédance se calcule à partir de la tension de
c Impédance du réseau amont court-circuit ucc exprimée en % :
Dans la plupart des calculs, on ne remonte pas
U2
au-delà du point de livraison de l’énergie. La 3 Z T = ucc . avec
connaissance du réseau amont se limite alors Sn
généralement aux indications fournies par le U = tension composée à vide du transformateur,
distributeur, à savoir uniquement la puissance de Sn = puissance apparente du transformateur.
court-circuit Scc (en MVA). U . ucc = tension qu’il faut appliquer au primaire
L’impédance équivalente du réseau amont est : du transformateur pour que le secondaire soit
parcouru par l’intensité nominale In, les bornes
U2 secondaires BT étant court-circuitées.
1 Za =
Scc
U est la tension composée du réseau non Pour les transformateurs HTA / BT de
chargé. distribution publique des valeurs de ucc sont
fixées (cf. fig. 13 ) par EDF (HN52 S20) et
La résistance et la réactance amont se
publiées au niveau européen (HD 428.1S1).
déduisent à partir de Ra / Za en HT par : A ce sujet il faut noter que la précision de ces
Ra / Za ≈ 0,3 en 6 kV, valeurs influe immédiatement sur le calcul de
Ra / Za ≈ 0,2 en 20 kV, l’Icc puisque une erreur de x % sur ucc induit une
Ra / Za ≈ 0,1 en 150 kV. erreur du même ordre (x %) sur ZT.

Puissance du transformateur HTA/BT(en kVA) ≤ 630 800 1000 1250 1600 2000
Tension de court-citcuit ucc (en %) 4 4,5 5 5,5 6 7

Fig. 13 : tension de court-circuit ucc normalisée pour les transformateurs HTA / BT de distribution publique.

Cahier Technique Schneider Electric n° 158 / p.13


4 En général RT << XT , de l’ordre de 0,2 XT , soit :
et l’impédance interne des transformateurs ∆Ιcc 100 Sn
peut être assimilée à la réactance XT . = =
Cependant pour les petites puissances le calcul Ιcc ucc Scc
de ZT est nécessaire car le rapport RT / XT est La figure 14 indique le niveau d’erreur par
plus élevé. Cette résistance se calcule alors à excès dans le calcul de l’Icc, qu’apporte le fait
partir des pertes joules (W) dans les de négliger l’impédance amont. Cette figure
enroulements : montre bien qu’il est possible de négliger cette
impédance du réseau amont pour les réseaux
W
W = 3 . RT . Ιn2 ⇒ RT = dont la puissance de court-circuit Scc est
3 . Ιn2 importante par rapport à la puissance Sn du
Notes : transformateur : ainsi, avec Scc / Sn = 300,
5 l’erreur est d’environ 5 %.
c Impédance des liaisons
v lorsque n transformateurs sont en parallèle et
L’impédance des liaisons ZL dépend de leur
de puissances identiques, leurs valeurs
résistance et réactance linéiques, et de leur
d’impédance interne ainsi que de résistance ou
longueur.
de réactance sont à diviser par n.
v la résistance linéique RL des lignes aériennes,
v il convient de porter une attention particulière des câbles et des jeux de barres se calcule avec
aux transformateurs spéciaux : par exemple les l’équation :
transformateurs de groupes redresseurs ont des
ρ
valeurs de ucc qui atteignent 10 à 12 % pour RL = avec
limiter le courant de court-circuit. S
Avec la prise en compte de l’impédance amont S = section du conducteur ;
au transformateur et de l’impédance interne du ρ = sa résistivité, mais dont la valeur à adopter
transformateur, le courant de court-circuit n’est pas la même selon le courant de court-
s’exprime par : circuit calculé, maximum ou minimum.

U 6 Le tableau de la figure 15 donne ces


Ιcc =
3 (Za + Z T ) valeurs pour chacun des cas.
Dans la réalité, en BT et pour les conducteurs de
En première approximation, Za et ZT sont section inférieure à 150 mm2, seule la résistance
assimilées à leurs réactances respectives. est prise en compte (RL < 0,15 mΩ / m avec
L’impédance de court-circuit Zcc est alors égale S > 150 mm2).
à leur somme algébrique. v la réactance linéique des lignes aériennes, des
L’impédance du réseau amont peut être câbles et des jeux de barres se calcule par :
négligée, dans ce cas, la nouvelle valeur du
  d 
courant est : XL = L . ω = 15,7 + 144,44 Log   
  r 
U
Ι' cc = exprimée en mΩ / km pour un système de câbles
3 . ZT
monophasé ou triphasé en triangle, avec en mm :
L’erreur relative est :
r = rayon des âmes conductrices ;
∆Ιcc Ι' cc - Ιcc Za U2 / Scc
= = = d = distance moyenne entre les conducteurs.
Ιcc Ιcc ZT ucc . U2 / Sn NB : ici, Log = logarithme décimal.

∆Icc/Icc
(%)

12 Pcc = 250 MVA


10

Pcc = 500 MVA


5

0
500 1000 1500 2000 Pn
(kVA)

Fig. 14 : erreur induite dans le calcul du courant de court-circuit lorsque l’impédance Za du réseau amont est négligée.

Cahier Technique Schneider Electric n° 158 / p.14


Pour les lignes aériennes, la réactance croît ( ) ; pour les JdB à phases
légèrement avec l’espacement des conducteurs «sandwichées» (genre Canalis -Telemecanique)
 d cette réactance est notablement plus faible.
(selon Log   ), donc avec la tension d’utilisation ;
 t Notes :
7 les valeurs moyennes suivantes sont à retenir : v l’impédance des liaisons courtes entre le point
de distribution et le transformateur HT/BT peut
X = 0,3 Ω / km (lignes BT ou MT),
être négligée en admettant une erreur par excès
X = 0,4 Ω / km (lignes MT ou HT). sur le courant de court-circuit ; erreur d’autant
Pour les câbles, selon leur mode de pose, le plus forte que la puissance du transformateur est
tableau de la figure 16 récapitule différentes élevée ;
valeurs de réactance en BT. v la capacité des câbles par rapport à la terre
Les valeurs moyennes à retenir sont : (mode commun), 10 à 20 fois plus élevée que
celle des lignes, doit être prise en considération
- 0,08 mΩ / m pour un câble triphasé ( ), pour les défauts à la terre. A titre indicatif, la
cette moyenne un peu plus élevée en HT est capacité d’un câble triphasé HT de 120 mm2
comprise entre 0,1 et 0,15 mΩ / m ; de section est de l’ordre de 1 µF / km ; mais le
8 - 0,09 mΩ / m pour les câbles unipolaires courant capacitif reste faible de l’ordre de
5 A / km sous 20 kV ;
serrés (en nappe ou en triangle ); c la résistance ou la réactance des liaisons
peuvent être négligées.
9 - 0,15 mΩ / m par défaut pour les jeux de Si l’une des grandeurs RL ou XL est faible devant
l’autre elle peut être négligée, l’erreur sur
barres ( ) et les câbles unipolaires espacés
l’impédance ZL étant alors très faible ; exemple,

Règle Résistitivité Valeur de la résistitivité Conducteurs


(*) (Ω mm2/m) concernés
Cuivre Aluminium
Courant de court-circuit maximal ρ1 = 1,25 ρ20 0,0225 0,036 PH-N
Courant de court-circuit minimal ρ1 = 1,5 ρ20 0,027 0,043 PH-N
Courant de défaut dans les ρ1 = 1,25 ρ20 0,0225 0,036 PH-N (**)
schémas TN et IT PE-PEN
Chute de tension ρ1 = 1,25 ρ20 0,0225 0,036 PH-N (**)
Courant de surintensité pour ρ1 = 1,5 ρ20 0,027 0,043 Phase-Neutre
la vérification des contraintes PEN-PE si incorporé dans un
thermiques des conducteurs même câble multi-conducteurs
ρ1 = 1,25 ρ20 0,0225 0,036 PE séparé
(*) ρ20 résistitivité des conducteurs à 20 °C. 0,018 Ωmm2/m pour le cuivre et 0,029 Ωmm2/m pour l'aluminium.
(**) N la section du conducteur neutre est inférieure à celle des conducteurs de phase.

Fig. 15 : valeurs de la résistivité r des conducteurs à prendre en considération selon le courant de court-circuit
calculé, maximum ou minimum (cf. UTE C 15-105).

Mode de pose Jeux de barres Câble triphasé Câbles unipolaires Câbles unipolaires 3 câbles en 3 câbles en nappe espacée de «d»
espacés serrés en triangle nappe serrée d = 2r d = 4r

d d r
Schéma

Réactance linéïque 0,15 0,08 0,15 0,085 0,095 0,145 0,19


valeurs moyenne
(en mΩ/m)
Réactance linéïque 0,12-0,18 0,06-0,1 0,1-0,2 0,08-0,09 0,09-0,1 0,14-0,15 0,18-0,20
valeurs extrêmes
(en mΩ/m)

Fig. 16 : valeurs de la réactance des câbles selon le mode de pose.

Cahier Technique Schneider Electric n° 158 / p.15


avec un rapport 3 entre RL et XL, l’erreur sur ZL inférieures à 120 mm2 et supérieures à
est de 5,1 %. 1000 mm2 (courbes non représentées).
L’exploitation des courbes de RL et de XL telles
celles de la figure 17 permet de déduire les Impédance des machines tournantes.
sections des câbles pour lesquelles l’impédance c Alternateurs synchrones
peut être assimilée à la résistance ou à la Les impédances des machines sont
réactance. généralement exprimées sous la forme d’un
Exemples : pourcentage telle que :
Icc / In = 100 / x (x est l’équivalent de ucc des
v 1er cas : câble triphasé, à 20 °C, dont les
transformateurs).
conducteurs sont en cuivre.
Leur réactance est égale à 0,08 mΩ / m. Soit :
x U2
Les courbes de RL et de XL (cf. fig. 17 ) 10 Z = . avec
100 Sn
montrent que l’impédance ZL admet deux U = tension composée à vide de l’alternateur,
asymptotes : la droite RL pour les faibles Sn = puissance apparente (VA) de l’alternateur.
sections, et la droite XL = 0,08 mΩ / m pour les 11 De plus, le R / X étant faible,
grandes sections. Pour de telles sections il est de l’ordre de 0,05 à 0,1 en HTA et 0,1 à 0,2
donc possible de considérer que la courbe de
en BT, l’ impédance Z est confondue avec la
l’impédance ZL se confond avec ses asymptotes.
réactance X. Des valeurs de x sont données
L’impédance du câble en question est alors
dans le tableau de la figure 18 pour les turbo-
assimilée, avec une erreur inférieure à 5,1 %, à :
alternateurs à rotor lisse et pour les alternateurs
- une résistance pour les sections inférieures à
«hydrauliques» à pôles saillants (faibles
74 mm2.
- une réactance pour les sections supérieures à vitesses).
660 mm2. A la lecture de ce tableau, on peut être surpris
v 2ème cas : câble triphasé, à 20 °C, mais dont que les réactances permanentes de court-circuit
les conducteurs sont en aluminium. dépassent 100 % (à ce moment là Icc < In).
Comme précédemment, la courbe de Mais l’intensité de court-circuit est
l’impédance ZL se confond avec ses asymptotes essentiellement selfique, et fait appel à toute
mais pour des sections respectivement l’énergie réactive que peut fournir l’inducteur
même surexcité, alors que l’intensité nominale
véhicule surtout la puissance active fournie par
la turbine (cos ϕ de 0,8 à 1).
mΩ/m
c Moteurs et compensateurs synchrones
1 Le comportement de ces machines en court-
0,8
circuit est semblable à celui des alternateurs ;
12 Ils débitent dans le réseau une intensité
fonction de leur réactance en % (cf. figure 19 ).

0,2 c Moteurs asynchrones


ZL Un moteur asynchrone séparé brusquement du
0,1 réseau maintient à ses bornes une tension qui
0,08 s’amortit en quelques centièmes de seconde.
0,05 Lorsqu’un court-circuit se produit à ces bornes,
XL
le moteur délivre alors une intensité qui s’annule
RL encore plus rapidement avec une constante de
0,02 temps d’environ :
v 2 / 100 s pour les moteurs à simple cage
0,01 jusqu’à 100 kW,
10 20 50 100 200 500 1000 Section S v 3 / 100 s pour les moteurs à double cage, et
2
(en mm )
ceux de plus de 100 kW,
Fig. 17 : impédance ZL d’un câble triphasé, à 20 °C, v 3 à 10 / 100 s pour les très gros moteurs HT
dont les conducteurs sont en cuivre. (1000 kW) à rotor bobiné.

Réactance Réactance Réactance


subtransitoire transitoire permanente
Turbo-alternateur 10-20 15-25 150-230
Alternateurs à pôles saillants 15-25 25-35 70-120

Fig. 18 : valeurs de réactances d’alternateurs, en % .

Cahier Technique Schneider Electric n° 158 / p.16


Le moteur asynchrone est donc, en cas de court- Mais il faut cependant s’en préoccuper, lors du
circuit, un générateur auquel on attribue une choix de la technologie des disjoncteurs.
impédance (seulement subtransitoire) de En effet, lors de l’ouverture elles réduisent
20 à 25 %. considérablement la fréquence propre du circuit
Aussi, le grand nombre de moteurs BT de faible et ont ainsi une incidence sur la coupure.
puissance unitaire présents dans les installations c Appareillage
industrielles est un sujet de réflexion, car il est
difficile de prévoir le nombre moyen de moteurs 14 Certains appareils (disjoncteurs, contacteurs
en service qui vont débiter dans le défaut au à bobine de soufflage, relais thermiques directs…)
moment d’un court-circuit. Il est donc fastidieux ont une impédance qui peut être prise en compte.
et inutile de calculer individuellement le courant Cette impédance n’est à retenir, lors du calcul de
de retour de chaque moteur tenant compte de l’Icc, que pour les appareils situés en amont de
son impédance de liaison. C’est pourquoi il est celui qui doit ouvrir sur le court-circuit envisagé et
d’usage (notamment aux USA) de considérer qui restent fermés (disjoncteurs sélectifs).
globalement la contribution au courant de défaut
15 Par exemple, pour les disjoncteurs BT, une
de l’ensemble des moteurs asynchrones BT
d’une installation. valeur de 0,15 mΩ pour la réactance est
correcte, la résistance étant négligée.
13 Ils sont alors comparés à une source unique, Pour les appareils de coupure, une distinction
débitant sur le jeu de barres une intensité égale doit être faite selon la rapidité de leur ouverture :
à Idem/In fois la somme des intensités v certains appareils ouvrent très vite et ainsi
nominales de tous les moteurs installés. réduisent fortement les courants de court-circuit,
c’est le cas des disjoncteurs appelés «rapides-
Autres impédances. limiteurs», avec pour corollaire des efforts
électrodynamiques et des contraintes
c Condensateurs
thermiques pour la partie concernée de
Une batterie de condensateurs shunt située à
l’installation, très inférieurs aux maxima
proximité du point de défaut se décharge en
théoriques,
augmentant ainsi l’intensité de court-circuit.
v d’autres, tels les disjoncteurs à déclenchement
Cette décharge oscillante amortie est
retardé, n’offrent pas cet avantage.
caractérisée par une première crête de valeur
élevée se superposant à la première crête de c Arc de défaut
l’intensité de court-circuit, et cela bien que sa Le courant de court-circuit traverse souvent un
fréquence soit très supérieure à celle du réseau. arc, au niveau du défaut, dont la résistance est
Mais selon la coïncidence de l’instant initial du appréciable et très fluctuante : la chute de
défaut avec l’onde de tension deux cas extrêmes tension d’un arc de défaut varie entre 100 et
peuvent être envisagés : 300 volts.
En HT, cette valeur est négligeable par rapport à
v si cet instant coïncide avec un zéro de tension,
la tension du réseau, et l’arc n’a pas d’influence
le courant de décharge de court-circuit est réductrice sur l’intensité de court-circuit.
asymétrique, avec une première crête En BT, par contre, le courant réel d’un défaut
d’amplitude maximale ; avec arc est d’autant plus limité par rapport au
v inversement, si cet instant coïncide avec un courant calculé (défaut franc, boulonné) que la
maximum de tension, la batterie débite une tension est plus basse.
intensité se superposant à une première crête du
courant de défaut de faible valeur, puisque 16 Par exemple, l’arc créé lors d’un court-circuit
symétrique. entre conducteurs ou dans un jeu de barres peut
Il est donc peu probable que, sauf pour des réduire l’intensité du courant de court-circuit
batteries très puissantes, cette superposition présumé de 20 à 50 % et parfois de plus de 50 %
provoque une première crête plus importante pour les tensions nominales inférieures à 440 V.
que le courant de crête d’un défaut asymétrique. Ce phénomène très favorable en BT, pour
Ainsi pour le calcul du courant maximum de 90 % des défauts, ne peut cependant pas être
court-circuit, il n’est pas nécessaire de prendre pris en compte pour la détermination du PdC
en compte les batteries de condensateurs. car 10 % des défauts se produisent à la

Réactance Réactance Réactance


subtransitoire transitoire permanente
Moteurs grandes vitesses 15 25 80
Moteurs petites vitesses 35 50 100
Compensateurs 25 40 160

Fig. 19 : réactances en % des moteurs et compensateurs synchrones.

Cahier Technique Schneider Electric n° 158 / p.17


;
fermeture d’un appareil sur défaut franc, limiter le courant de court-circuit, dont il faut bien
sans arc. entendu tenir compte dans le calcul, mais aussi
Par contre, il doit être pris en compte des transformateurs de courant à primaire
dans le calcul du courant de court-circuit bobiné dont l’impédance varie selon le calibre et
minimum. la construction.
c Impédances diverses
D’autres éléments peuvent ajouter des
impédances non négligeables. C’est le cas des
filtres antiharmoniques et des selfs destinées à

2.3 Relations entre les impédances des différents étages de tension d’une installation

Impédances fonction de la tension c Pour l’ensemble, après avoir composé toutes


La puissance de court-circuit Scc en un point les impédances relatives, la puissance de court-
déterminé du réseau est définie par : circuit s’établit d’après :
U2 Scc =
1
Scc = U . Ι 3 =
Zcc ΣZR d’où l’on déduit l’intensité de
Cette expression de la puissance de court-circuit
implique par définition que Scc est invariable en un défaut Icc au point de tension U :
point donné du réseau, quelle que soit la tension. Scc 1
Ιcc = =
Et l’expression 3 .U 3 . U . ΣZR
Ιcc 3 =
U
implique que toutes les ΣZR représente la composition (et non pas la
3 Zcc somme) de toutes les impédances relatives
impédances doivent être calculées en les amonts.
rapportant à la tension du point de défaut, d’où
une certaine complication, source d’erreurs dans Donc ΣZR est l'impédance relative du réseau
les calculs concernant des réseaux à deux ou amont vue du point de tension U.
plusieurs niveaux de tension. Ainsi, I’impédance Ainsi, Scc est la puissance de court-circuit en VA
d’une ligne HT doit être multipliée par la carré de au point de tension U.
l’inverse du rapport de transformation, pour le Par exemple, si l'on considère le schéma simple
calcul d’un défaut côté BT du transformateur : de la figure 20 au point A :
2
 UBT  UBT 2
17 ZBT = ZHT  U  Scc =
 HT  U 
2
Une méthode simple permet d’éviter ces Z T  BT  + Zc
difficultés : celle dite des impédances relatives  UHT 
proposée par H. Rich. d'où
Calcul des impédances relatives 1
Scc =
ZT ZC
Il s’agit d’une méthode de calcul permettant
2
+
d’établir une relation entre les impédances des UHT UBT 2
différents étages de tension d’une installation
électrique.
Cette méthode repose sur la convention
suivante : les impédances (en ohms) sont
divisées par le carré de la tension composée
(en volts) à laquelle est porté le réseau au point
où elles sont en service ; elles deviennent des UHT
impédances relatives.
c Pour les lignes et les câbles, les résistances
et les réactances relatives sont : ZT
R X
RR = 2 et XR = 2
U U
avec R en ohm et U en volt. UBT
c Pour les transformateurs, I’impédance
s’exprime à partir de leurs tensions de court- ZC
circuit ucc et de leurs puissances nominales Sn :
U2 ucc
Z = x A
Sn 100
c Pour les machines tournantes, la formule est Fig. 20 : calcul de Scc au point A.
identique, X représente l’impédance exprimée en %.

Cahier Technique Schneider Electric n° 158 / p.18


2.4 Exemple de calcul (pour un réseau avec les impédances des sources,
réseau amont et transformateur d’alimentation, et des liaisons électriques)

Problème L’Icc doit être calculé aux différents points de


Soit un réseau 20 kV qui alimente par une ligne défaut précisés sur le schéma du réseau
aérienne de 2 km un poste HT / BT, et un (cf. fig. 21 ) soient :
alternateur de 1 MVA qui alimente en parallèle le c en A sur le JdB HT, d’impédance négligeable,
jeu de barres de ce poste. Deux transformateurs c en B sur le JdB BT à 10 m des transformateurs,
de 1000 kVA en parallèle débitent sur un jeu de c en C sur le JdB d’un tableau secondaire BT,
barres BT sur lequel sont connectés 20 départs,
tel celui du moteur M. Ces 20 moteurs de 50 kW c en D sur les bornes d’un moteur M.
sont tous raccordés par des câbles identiques, et Puis le courant de retour des moteurs est calculé
sont tous en service au moment du défaut. en C et B, puis en D et A.

Réseau amont
U1 = 20 kV
Pcc = 500 MVA
Liaison aérienne
3 câbles, 50 mm2, cuivre 3L
longueur = 2 km
G
Alternateur A
1 MVA
Xsubt = 15 %

2 transformateurs
1000 kVA
secondaire 237/410 V
ucc = 5 %

TGBT
jeu de barres 10 m
B
3 barres, 400 mm2/ph, cuivre
longueur = 10 m

Liaison 1
3 câbles, 400 mm2, aluminium, unipolaires
3L
espacés en nappe,
longueur = 80 m

Tableau BT divisionnaire C

Liaison 2
3 câbles 35 mm2,
3L
cuivre, triphasé
longueur = 30 m

Moteur
D
50 kW (rendement : 0,9, cosϕ : 0,8)
ucc = 25 %
M

Fig. 21 : le problème : calculer l’Icc aux points A, B, C et D.

Cahier Technique Schneider Electric n° 158 / p.19


Dans cet exemple, les réactances X et les d’installation (voir tableau figure 22 ) ; la méthode
résistances R sont calculées sous leur tension des impédances relatives n’est pas utilisée.

Résolution
Tronçon Calculs Résultats

(les numéros X renvoient à l’explication dans le texte qui précède)

20 kV↓ X (Ω) R (Ω)

( )
2
1. réseau amont Za = 20 x 103 / 500 x 106 1

Xa = 0, 98 Za 2 0,78

Ra = 0, 2 Za ≈ 0, 2 Xa 0,15

2. ligne aérienne Xca = 0, 4 x 2 7 0,8


(50 mm2)
2000
Rc a = 0, 018 x 6 0,72
50

( )
2
15 20 x 103
3. alternateur XA = x 10 60
100 106
R A = 0,1 X A 11 6
20 kV↑ X (mΩ) R (mΩ)
Défaut A
1 5 4102
4. transformateurs ZT = x x 3 5
2 100 106
XT ≈ ZT 4,2
R T = 0,2 X T 4 0,84

410 V↓

5. disjoncteur X d = 0,15 15 0,15

6. jeu de barres XB = 0,15 x 10-3 x 10 9 1,5


(3 x 400 mm2)
10
RB = 0, 0225 x 6 ≈0
3 x 400
Défaut B
7. disjoncteur X d = 0,15 0,15

8. liaison 1 par câbles Xc1 = 0,15 x 10 −3 x 80 12


(3 x 400 mm2) 80
Rc1 = 0, 036 x 6 2,4
3 x 400
Défaut C
9. disjoncteur X d = 0,15 0,15

10. liaison 2 par câbles Xc1 = 0, 09 x 10 −3 x 30 8 2,7


(35 mm2) 30
Rc 2 = 0, 0225 x 19,2
35
Défaut D
25 410 2
11. moteur 50 kW Xm = x 12 605
100 (50 / 0, 9 * 0, 8) 10 3

Rm = 0,2 Xm 121

Fig. 22 : calcul des impédances.

Cahier Technique Schneider Electric n° 158 / p.20


I- Défaut en A (JdB HT) Ces valeurs permettent de comprendre
(éléments concernés : 1, 2, 3) l’importance de la limitation des Icc due aux
L’impédance «réseau + ligne» est en parallèle câbles.
avec celle de l’alternateur ; mais cette dernière,
beaucoup plus grande, peut être négligée : ZC = 2
RC + XC
2
≈ 19 mΩ
X A = 0, 78 + 0, 8 ≈ 1, 58 Ω 410
ΙC = ≈ 12 459 A
RA = 0,15 + 0, 72 ≈ 0,87 Ω 3 x 19 x 10−3
RC
ZA = R2A + X 2A ≈ 1, 80 Ω d’où = 0,19 qui donne k = 1,55 sur la courbe de
XC
20 x 103 la figure 9, et donc Icc :
ΙA = ≈ 6 415 A
3 x 1, 80 1,55 x 2 x 12 459 ≈ 27 310 A
IA est l’«Icc permanent», et pour calculer l’Icc
(maximum asymétrique) : IV - Défaut en D (moteur BT)
RA [éléments concernés :
= 0, 55 qui donne k = 1,2 sur la courbe de (1, 2, 3) + (4, 5, 6) + (7, 8) + (9, 10)]
XA
Les réactances et les résistances du disjoncteur
la figure 9, et donc Icc :
et des câbles sont à ajouter à XC et RC.
2 x 6 415 = 10 887 A .
XD = (XC + 0,15 + 2, 7) 10-3 = 21, 52 mΩ
1,2 x

II - Défaut en B (JdB TGBT) et


[éléments concernés : (1, 2, 3) + (4, 5, 6)] RD = (RC + 19, 2) 10-3 = 22, 9 mΩ
Les réactances X et les résistances R calculées
en HT doivent être «ramenées» sur le réseau BT ZD = 2
RD + XD
2
≈ 31, 42 mΩ
par multiplication avec le carré du rapport
des tensions 17 soit : 410
ΙD = ≈ 7 534 A
3 x 31, 42 x 10-3
( )
410 / 20000 2 = 0, 42 10-3 d’où
RD
XB = [(XA . 0,42) + ]
4, 2 + 0,15 + 1, 5 10-3 XD
= 1, 06 qui donne k ≈ 1,05 sur la courbe de

XB = 6, 51 mΩ et la figure 9, et donc Icc :


RB = [(RA . 0,42) + ]
0, 84 10 -3 1,05 x 2 x 7 534 ≈ 11 187 A

RB = 1, 2 mΩ A chaque niveau de calcul, il apparaît que


Ce calcul permet d’observer, d’une part l’incidence des disjoncteurs est négligeable par
l’importance réduite de la réactance amont HT, rapport aux autres éléments du réseau.
par rapport à celle des deux transformateurs en
parallèle,et d’autre part que l’impédance des dix V - Les courants de retour des moteurs
mètres de JdB en BT n'est pas négligeable. Il est souvent plus rapide de considérer les
moteurs comme des générateurs indépendants,
ZB = RB2 + XB2 ≈ 6,62 mΩ débitant dans le défaut un «courant de retour»
410 se superposant au courant de défaut du réseau.
ΙB = ≈ 35 758 A
3 x 6,62 x 10-3 c Défaut en C
RB L’intensité débitée par un moteur se calcule
= 0,18 qui donne k = 1,58 sur la courbe de
XB d’après l’impédance «moteur + câble» :
la figure 9, et donc Icc : X M = (605 + 2,7)10 −3 ≈ 608 mΩ
1,58 x 2 x 35 758 ≈ 79 900 A .
RM = (121 + 19, 2) 10-3 ≈ 140 mΩ
De plus, si l’arc de défaut est pris en compte
ZM = 624 mΩ d’où
(cf. § c arc de défaut 16 ), IB se trouve ramené
410
au plus à 28 606 A et 17 880 A au minimum. ΙM = ≈ 379 A
3 x 624 x 10 −3
III - Défaut en C (JdB tableau secondaire BT) Pour les 20 moteurs
[éléments concernés : (1, 2, 3) + (4, 5, 6) + (7, 8)] Ι MC = 7580 A .
Les réactances et les résistances du disjoncteur
et des câbles sont à ajouter à XB et RB. Au lieu de procéder à ce calcul, il était possible
XC = (XB + 0,15 + 12) 10 -3
= 18, 67 mΩ d’ estimer (cf. 13 ) l’intensité débitée par tous les
et moteurs à Idem/In fois leur intensité nominale
RC = (RB + 2, 4) 10-3 = 3, 6 mΩ (95 A), soit ici: (4,8 x 95) x 20 = 9 120 A, ce qui

Cahier Technique Schneider Electric n° 158 / p.21


permet d’assurer une protection par excès par Ainsi l’intensité de court-circuit (subtransitoire)
rapport à IMC : 7 580 A. sur le TGBT passe de 35 758 A à 43 198 A et
Du rapport R / X = 0, 3 ⇒ k = 1, 4 et Icc de 79 900 A à 94 628 A.
. Mais là encore si l’arc de défaut est pris en
Ι cc = 1, 4 × 2 × 7 580 = 15 005 A compte, l’Icc est réduit entre 45,6 et 75 kA.
c Défaut en A (coté HT)
Ainsi l’intensité de court-circuit (subtransitoire)
Plutôt que de calculer les impédances
sur le JdB BT passe de 12 459 A à 20 099 A et
équivalentes, il est plus simple d’estimer
Icc de 27 310 A à 42 315 A.
(par excès) le courant de retour des moteurs
c Défaut en D en A, en multipliant la valeur trouvée en B par
L’impédance à considérer est 1/19 (19 moteurs le rapport de transformation BT/HT 17 soit :
en parallèle) de ZM augmentée de celle du câble.
410
 605  7 440 × = 152,5 A
XMD =  + 2,7 10-3 = 34,54 mΩ 20 × 10 3
 19 
Ce chiffre comparé au chiffre 6 415 A calculé
 121  précédemment est négligeable.
RMD =  + 19,2 10-3 ≈ 25,5 mΩ
 19 
Calcul approché du défaut en D
ZMD = 43 mΩ d' où Ce calcul exploite toutes les approximations
410 envisagées dans les textes précédents telles
Ι MD = = 5 505 A
3 × 43 × 10 −3 celles des repères 15 et 16.

soit un total en D de : ΣX = 4,2 + 1,5 + 12 + 0,15,


7 534 + 5 505 = 13 039 A eff., et un ΣX = 17,85 mΩ = X'D
Icc ≈ 20 650 A.
c Défaut en B
ΣR = 2,4 + 19,2 = 21,6 mΩ = R'D

Comme pour «défaut en C», l'intensité débitée Z'D = 2


R'D + X'D
2
≈ 28, 02 mΩ
par un moteur se calcule d’après l’impédance
«moteur + câble» : 410
Ι' D = ≈ 8 448 A
X M = (605 + 2, 7 + 12) 10 -3
= 620 mΩ 3 x 28, 02 x 10-3

RM = (121 + 19, 2 + 2, 4) 10-3 ≈ 142,6 mΩ d’où l’Icc :


ZM = 636 mΩ d' où 2 x 8 448 ≈ 11 945 A .
410
IM = ≈ 372 A A cette valeur, pour trouver l’Icc (max. asym.)
3 × 636 × 10 −3 il faut ajouter la contribution des moteurs sous
tension au moment du défaut, soit 4,8 fois leur
D’où pour les 20 moteurs IMB = 7 440 A.
intensité nominale (95 A) 13 :

( )
Là aussi il est possible d’user de l’approximation
citée précédemment (4,8 fois l’intensité nominale Ι cc = 11 945 + 4,8 × 95 × 2 × 20
d’un moteur -95 A-), soit 9 120 A, chiffre qui = 24 842 A
couvre par excès celui trouvé pour IMB.
Comparé au résultat obtenu par le calcul
Le rapport R / X est encore de 0,3, d’où complet (20 039 A), le calcul approché permet
k = 1,4 et donc une évaluation rapide avec un écart
Ι cc = 1, 4 × 2 × 7 440 = 14 728 A . favorable à la sécurité.

Cahier Technique Schneider Electric n° 158 / p.22


3 Calcul des Icc dans les réseaux radiaux à l’aide des
composantes symétriques

3.1 Intérêt de cette méthode


Le calcul à l’aide des composantes symétriques c’est le cas lors d’un court-circuit monophasé
est particulièrement utile lorsqu’un réseau (phase-terre), biphasé, ou biphasé-terre ;
triphasé est déséquilibré car les impédances
classiques R et X dites «cycliques» ne sont alors c le réseau comporte des machines tournantes
plus normalement utilisables du fait, par et/ou des transformateurs spéciaux (couplage
exemple, de phénomènes magnétiques. Aussi, Yyn par exemple).
ce calcul est nécessaire quand :
c un système de tensions et courants est non Cette méthode est applicable à tous types de
symétrique (vecteurs de Fresnel de modules réseaux à distribution radiale et ce quelque soit
différents et de déphasages différents de 120°) ; leur tension.

3.2 Rappel sur les composantes symétriques


2.π
De même que le théorème de Leblanc dit qu’un j 1 3
champ alternatif rectiligne à amplitude a = e 3 = - + j entre I 1, I 2, I 3 .
sinusoïdale est équivalent à deux champs 2 2
tournants en sens inverse, la définition des Ce principe appliqué à un système de courants
composantes symétriques repose sur se vérifie par construction graphique
l’équivalence entre un système triphasé (cf. fig. 23 ). A titre d’exemple l’addition
déséquilibré, et la somme de trois systèmes graphique des vecteurs donne bien, pour Ι2, le
triphasés équilibrés : direct, indirect et résultat suivant :
homopolaire (cf. fig. 23 ).
Le principe de superposition est alors exploitable
Ι2 = a 2 . Ι1d + a . Ι1i + Ι1o .
pour le calcul des courants de défaut. Les courants Ι1et Ι3 s’expriment de la même
Pour l’explication suivante, le système est défini manière d’où le système :
en prenant le courant Ι1 comme référence de
rotation, avec
Ι1 = Ι1d + Ι1i + Ι1o
c Ι1d comme sa composante directe, Ι2 = a 2 . Ι1d + a . Ι1i + Ι1o
c Ι1i sa composante inverse, Ι3 = a . Ι1d + a 2 . Ι1i + Ι1o .
c Ι1o sa composante homopolaire, et en Ces composantes symétriques de courant
utilisant l’opérateur sont liées aux composantes symétriques

Direct Inverse Homopolaire


I3(d) I1(o)
I2(i) I3
I1
I1(d)
+ I1(i)
+ I2(o)

I3(o)
ωt
= I2
ωt
I3(i)
I2(d) ωt ωt

Construction géométrique de I1 Construction géométrique de I2


I1(d)
I1 I1(o)
I2
I1(d) I1(i) I1(o) a2 I1(d)
a I1(i)
I1(i)
Fig. 23 : construction graphique de la somme de trois systèmes triphasés équilibrés : direct, indirect et homopolaire.

Cahier Technique Schneider Electric n° 158 / p.23


de tension par les impédances
correspondantes : Eléments Zo
Vd Vi Vo Transformateur
Zd = , Zi = et Z o =
Ιd Ιi Ιo (vu du secondaire)
Sans neutre ∞
Ces impédances se définissent à partir des
caractéristiques des différents éléments Yyn ou Zyn flux libre ∞
(indiquées par leurs constructeurs) du réseau flux forcé 10 à 15 Xd
électrique étudié. Parmi ces caractéristiques il Dyn ou YNyn Xd
faut noter que Zi ≈ Zd sauf pour les machines primaire D ou Y + zn 0,1 à 0,2 Xd
tournantes, alors que Zo varie selon les éléments Machine
(cf. fig. 24 ). Synchrone ≈ 0,5 Zd
Asynchrone ≈0
Pour approfondir ce sujet, une présentation
plus détaillée de cette méthode de calcul des Ligne ≈ 3 Zd
courants de défaut franc et impédant est donnée Fig. 24 : caractéristique homopolaire des différents
dans le Cahier Technique n° 18 éléments d’un réseau électrique.
(cf. bibliographie).

3.3 Calcul selon la norme CEI 60909


La norme CEI 60909 définit et présente une
procédure, utilisable par des ingénieurs non Tension Facteur de tension c
spécialisés, exploitant les composantes nominale pour le calcul de
symétriques. Un l’Icc max l’Icc mini
Elle s’applique aux réseaux électriques d’une BT
tension inférieure à 230 kV.
230 - 400 V 1 0,95
Elle explique le calcul des courants de court-
Autres 1,05 1
circuit maximaux et minimaux. Les premiers
permettent de déterminer les caractéristiques HT
assignées des matériels électriques. Les 1 à 230 kV 1,1 1
seconds sont nécessaires au calibrage des
protections de surintensité. Fig. 25 : valeurs du facteur de tension c (cf. CEI 60909).
Cette norme est complétée, pour son application
aux réseaux BT, par le guide CEI 60781.
pratique, selon le type de défaut, les formules à
La procédure retenir pour le calcul des Icc sont indiquées dans
le tableau de la figure 26 .
1- Calcul de la tension équivalente au point de
4- A partir de la valeur d’Icc (Ik” ), calcul des
défaut égale à : c . Un / 3 . autres grandeurs telles que Icc crête,
Avec c un facteur de tension dont l’introduction Icc permanent, ou encore Icc permanent
dans les calculs est nécessaire pour tenir maximal.
compte :
c des variations de tension dans l’espace et Incidence de la distance séparant le défaut
dans le temps, de l’alternateur
c des changements éventuels de prise des Avec cette méthode de calcul il y a toujours lieu
transformateurs, de distinguer deux cas :
c du comportement subtransitoire des c celui des courts-circuits éloignés des
alternateurs et des moteurs. alternateurs, qui correspond aux réseaux dans
Selon les calculs à effectuer et les niveaux de lesquels les courants de court-circuit n’ont pas
tension considérés, les valeurs normatives de de composante alternative amortie. C’est
ce facteur de tension sont indiquées dans la généralement le cas en BT, sauf lorsque des
figure 25 . récepteurs à forte consommation sont alimentés
2- Détermination et sommation des impédances par des postes particuliers HTA / HTB.
équivalentes directe, inverse, et homopolaire c et celui des courts-circuits proches des
amont au point de défaut. alternateurs (cf. fig. 11), qui correspond aux
3- Calcul du courant de court-circuit initial, à réseaux dans lesquels les courants de court-
l’aide des composantes symétriques. En circuit ont des composantes alternatives

Cahier Technique Schneider Electric n° 158 / p.24


Type Ik”
de court-circuit Cas général Défaut éloigné des générateurs
c ⋅ Un c ⋅ Un
Triphasé (Zt quelconque) = =
3 Zd 3 Zd
Dans les deux cas, le courant de court-circuit ne dépend que de Zd. Ainsi Zd est remplacée

généralement par Zk : impédance de court-circuit au point de défaut avec Zk = Rk 2 + Xk 2


où Rk est la somme des résistances d’une phase placées en série ;
Xk est la somme des réactances d’une phase placées en série.

Biphasé isolé (Zt = ∞) c ⋅ Un c ⋅ Un


= =
Z d + Zi 2 Zd

c ⋅ Un 3 c ⋅ Un 3
Monophasé = =
Z d + Zi + Z o 2 Zd + Zo

Biphasé terre (Zcc entre phases = 0) c ⋅ Un 3 Z i c ⋅ Un 3


= =
Z d ⋅ Zi + Zi ⋅ Z o + Z d ⋅ Z o Zd + 2 Zo

Notations retenues dans ce tableau :


c tension efficace composée du réseau triphasé = U c impédance de court-circuit = Zcc
c courant de court-circuit en module = Ik” c impédance de terre = Zt.
c impédances symétriques = Zd , Zi , Zo
Fig. 26 : valeurs des courants de court-circuit en fonction des impédances directe, inverse et homopolaire du réseau concerné (cf. CEI 60909).

amorties. Ce cas se présente généralement v de toutes les hypothèses et approximations


en HT. Mais il peut se présenter aussi en BT citées dans ce document, seules doivent être
lorsque, par exemple, un groupe de secours considérées celles qui amènent à un calcul par
alimente des départs prioritaires. excès ;
Ces deux cas ont comme principales différences :
v les résistances RL des lignes (lignes aériennes,
c pour les courts-circuits éloignés des câbles, conducteurs de phase et neutre) sont à
alternateurs, il y a égalité : prendre à la température de 20 °C.
v entre les courants de court-circuit initial (Ik” ), c Pour le calcul des courants de court-circuit
permanent (Ik) et coupé (Ib) d’une part minimaux, il faut :
(Ik” = Ik = Ib) ; v appliquer la valeur du facteur de tension c
v et entre les impédances directe (Zd) et inverse correspondant à la tension minimale autorisée
(Zi) d’autre part (Zd = Zi) ; sur le réseau.
c alors que pour les courts-circuits proches des v choisir la configuration du réseau, et dans
alternateurs, l’inégalité suivante est vérifiée : certains cas, l’alimentation minimale par les
Ik < Ib < Ik” ; avec en plus Zd qui n’est pas sources et lignes d’alimentation du réseau, qui
nécessairement égale à Zi. conduisent à la valeur minimale du courant de
A noter cependant que des moteurs court-circuit au point de défaut.
asynchrones peuvent aussi alimenter un court- v tenir compte de l’impédance des jeux de
circuit, leur apport pouvant atteindre 30 % de barres, des transformateurs de courant, etc...
l’Icc du réseau pendant les trente premières
millisecondes : l’équation Ik” = Ik = Ib n’est alors v ignorer les moteurs.
plus vraie. v prendre les résistances RL à la température
envisageable la plus élevée :
Conditions à respecter pour le calcul des

courants de court-circuit maximaux et
RL = 1 +
0, 004
°C
(θe - 20 °C) x RL20
minimaux  
c Le calcul des courants de court-circuit où RL20 est la résistance à la température 20 °C
maximaux tient compte des points suivants : et θe la température (en °C) admissible par le
v le facteur de tension c à appliquer conducteur à la fin du court-circuit.
correspondant au calcul du courant de court- Le facteur 0,004 / °C s’applique au cuivre, à
circuit maximal ; l’aluminium et aux alliages d’aluminium.

Cahier Technique Schneider Electric n° 158 / p.25


3.4 Equations des différents courants
Courant de court-circuit initial (Ik” ) transitoire avec Ir = courant assigné de
Le calcul des différents courants de court-circuit l’alternateur.
initiaux Ik” est effectué en appliquant les
Courant de court-circuit permanent Ik
formules du tableau de la figure 26.
L’amplitude du courant de court-circuit
Valeur de crête ip du courant de court-circuit permanent Ik, étant dépendant de l’état de
La valeur de crête ip du courant de court-circuit, saturation du fer des alternateurs, son calcul est
dans les réseaux non maillés, peut être calculée, moins précis que celui du courant symétrique
quelque soit la nature du défaut, à partir de la initial Ik” .
formule suivante : Les méthodes de calcul proposées peuvent être
considérées comme procurant une estimation
ip = K . 2 Ι k" où suffisamment précise des valeurs supérieure et
Ik” = courant de court-circuit initial, inférieure pour le cas où le court-circuit est
alimenté par un alternateur ou une machine
K = facteur fonction des rapports R / X, défini sur synchrone. Ainsi :
les abaques de la figure 9, ou calculé par la
formule approchée suivante : c le courant de court-circuit permanent maximal,
sous la plus forte excitation du générateur
R
-3 synchrone, est donné par :
K = 1,02 + 0,98 . e X
Ikmax = λmax . Ir
Courant de court-circuit coupé Ib c le courant de court-circuit permanent minimal
Le calcul du courant de court-circuit coupé Ib est obtenu pour une excitation constante
n’est nécessaire que dans le cas de défaut (minimale) à vide de la machine synchrone. Il est
proche des alternateurs et lorsque la protection donné par :
est assurée par des disjoncteurs retardés. Ikmin = λmin . Ir avec
Rappelons que ce courant sert à déterminer le
PdC de ces disjoncteurs. Ir = valeur assignée du courant aux bornes de
Ce courant peut être calculé avec une bonne l’alternateur.
approximation, à l’aide de la formule suivante : λ = facteur dépendant de l’inductance de
Ib = µ . Ik” dans laquelle : saturation Xd sat.
µ = facteur fonction du temps mort minimal tmin Les valeurs de λmax et λmin sont données par la
et du rapport Ik” / Ir (cf. fig. 27 ) qui traduit figure 28 pour les turbo-alternateurs et la
l’influence des réactances subtransitoire et figure 29 pour les machines à pôles saillants.

1,0
Temps mort minimal tmin
0,02 s
0,9

0,05 s
0,8
0,1 s

0,7 > 0,25 s

0,6

0,5
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
"/
Courant de court-circuit triphasé Ik Ir

Fig. 27 : facteur µ pour le calcul du courant de court-circuit coupé Ib (cf. CEI 909).

Cahier Technique Schneider Electric n° 158 / p.26


λ λ
2,4 6,0
λmax Xd sat
2,2 1,2 5,5
1,4
2,0 5,0
1,6
1,8 Xd sat
1,8 2,0 4,5
2,2 λmax 0,6
1,6 4,0

1,4 3,5 0,8

1,2 3,0 1,0


1,2
1,0 2,5 1,7
2,0
0,8 2,0

0,6 λmin 1,5


λmin
0,4 1,0

0,2 0,5

0 0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 1 2 3 4 5 6 7 8

Courant de court-circuit triphasé Ik" / Ir Courant de court-circuit triphasé Ik" / Ir

Fig. 28 : facteurs λmax et λmin pour turbo-alternateurs Fig. 29 : facteurs λmax et λmin pour alternateurs à
(cf. CEI 60909). pôles saillants (cf. CEI 60909).

3.5 Exemple de calcul


Problème :
Quatre réseaux, trois de 5 kV et un de Réseau 60 kV
15 kV, sont alimentés par un réseau 30 kV 290 MVA
à partir des transformateurs du poste E
(cf. fig. 30 ). 10 MVA 10 MVA
Lors de la construction de la ligne GH il est
demandé de déterminer le pouvoir de coupure
du disjoncteur M. E

Il est précisé que :


15 km 30 kV 40 km
c les seules mises à la terre sont celles
des secondaires des transformateurs du 8 MVA
poste E ; 4 MVA 4 MVA
5 kV 15 kV 5 kV
c pour une ligne de 30 kV, la réactance F G
est de 0,35 Ω/km en régimes direct et
2 MVA 2MVA
inverse, et de 3 x 0,35 Ω/km en régime cos ϕ : 0.8 6 MVA cos ϕ : 0.8
homopolaire ;
cos ϕ : 0.8
20 km 30 km
c la réactance de court-circuit des
transformateurs est de 6 % pour le poste E H
et de 8 % pour les autres ; M
c le coefficient c multiplicande de U est pris
égal à 1 ; 4MVA

c toutes les charges raccordées aux points F 5 kV


et G sont essentiellement passives ; 2 MVA
cos ϕ: 0.8
c toutes les résistances sont négligeables Fig. 30
vis-à-vis des réactances.

Cahier Technique Schneider Electric n° 158 / p.27


Résolution : homopolaires, et le réseau ne les «voit» donc
pas.
c à partir du schéma direct et inverse
v de même, les transformateurs des postes F, H
(cf. fig. 31 ) il est possible d’écrire :
et G ne voient pas les courants homopolaires à
cause de leurs enroulements en triangle, ils ont
U2 302
a = = ⇒ j 3,1 Ω donc une impédance infinie pour le défaut.
Scc 290 b’ = b1 = j 5,4 Ω
c’1 = 3 x c1 = j 42 Ω
U2 6 302 c’2 = 3 x c2 = j 31,5 Ω
b = ucc . = x ⇒ j 5,4 Ω
Sn 100 10 c’3 = 3 x c3 = j 21 Ω
c1 = 0,35 x 40 ⇒ j 14 Ω c’4 = 3 x c4 = j 15,75 Ω
c2 = 0,35 x 30 ⇒ j 10,5 Ω d’ = ∞
c3 = 0,35 x 20 ⇒ j 7 Ω f’ = ∞
c4 = 0,35 x 15 ⇒ j 5,25 Ω c deux schémas réduits sont alors à étudier :
v ligne GH ouverte (cf. fig. 33 )
U2 8 302
d = ucc . = x ⇒ j9Ω Zd = Zi = j 17,25 Ω
Sn 100 8
Le détail du calcul est donné par la figure 34.
U2 302 Un calcul similaire pour l'impédance homopolaire
e = x 0, 6 = x 0, 6 ⇒ j 90 Ω aboutirait au résultat :
S 6
Zo = j 39,45 Ω
U2 8 302 Les courants de court-circuit se calculent,
f = ucc . = x ⇒ j 18 Ω
Sn 100 4 d'après le tableau de la figure 26 :

U2 302 Ιcc 3 =
c . Un
≈ 1,104 kA
g = x 0, 6 = x 0, 6 ⇒ j 270 Ω
S 2 Zd 3
c sur le schéma homopolaire (cf. fig. 32 ) il faut
c . Un 3
remarquer : Ιcc1 = ≈ 0, 773 kA
Zd + Zi + Zo
v les enroulements en triangle des
transformateurs du poste E arrêtent les courants Note : réseau HT d’où le coefficient c = 1,1.

b b b' b'
E E

c4 d c1 c'4 d' c'1


g f e f g f' f'
F G F G

c3 c2 c'3 c'2
H H

f
f'
g

Fig. 31. Fig. 32.

Cahier Technique Schneider Electric n° 158 / p.28


Schéma direct et inverse Schéma homopolaire

j 3,1

j 5,4 j 5,4 j 5,4 j 5,4


E
j 17,25 j 39,45
E
j9
j 5,25 j 14 j 15,75 j 42
j 270 j 18
F j 90 F G
G
j 18 j 270
j7 j 21
H H
H H

Zd, Zi Zd, Zi Zo Zo

Fig. 33.

j 3,1 j 5,4 x j 5,4


Za Za = j 3,1 +
j 5,4 + j 5,4
j 5,4 j 5,4 = j 3,1 + j 2,7 = j 5,8
E

j9 j 5,25 Zb = Zc = j 14 + j 18
j 5,25 j 14 j 9 + j 90 + j 270
j 270 j 18 j 288 = j 99 = j 302
j 90
F G
Z'
j 18 j 270
j7 Zb j7
Zc
H
H
Zd, Zi

Za x Zb x Zc
Z’ = = j 5,381
Za.Zb+Za.Zc+Zb.Zc

j 5,25
j 10,631 x j 288
Z= +j7
j 288 j 10,631 + j 288
= j 17,253

j7

H H
Fig. 34.

Cahier Technique Schneider Electric n° 158 / p.29


v ligne GH fermée (cf. fig. 35 ) En fonction du courant de court-circuit le plus
Zd = Zi = j 13,05 Ω important (Icc3 = 1,460 kA), le disjoncteur de
Zo = j 27,2 Ω ligne au point M doit donc être dimensionné à :
Icc3 = 1,460 kA P . U . Ι . 3 = 30 x 1,460 x 3
Icc1 = 1,072 kA P ≈ 76 MVA.

Schéma direct Schéma homopolaire

j 3,1

j 5,4 j 5,4 j 5,4 j 5,4


E j 13,05 j 27,2
E
j 5,25 j9 j 14 j 15,75 j 42
j 270 j 18
F G F G
j 18 j 90 j 270
j7 j 10,5 j 21 j 31,5
H H
H H

Z(1), Z(2) Z(1), Z(2) Z(0) Z(0)


Z(1) = Z(2) = j 13,05 Ω Z(0) = j 27,2 Ω
Fig. 35.

Cahier Technique Schneider Electric n° 158 / p.30


4 Calculs par ordinateur et conclusion

Pour le calcul du courant de court-circuit, Tous ces logiciels de calcul des courants de
différentes méthodes ont été développées et ont court-circuit servent essentiellement à
trouvé place dans les normes…et ainsi dans ce déterminer des pouvoirs de coupure et de
Cahier Technique. fermeture des appareils ainsi que la tenue
électromécanique des équipements.
Plusieurs de ces méthodes normalisées ont été
conçues de telle sorte que le courant de court- Enfin d’autres logiciels de calcul sont utilisés par
circuit puisse être calculé à la main ou avec une les spécialistes concepteurs de réseaux, par
calculatrice de poche. Mais dès que la possibilité exemple pour les études de comportement
de calcul scientifique sur ordinateur est apparue, dynamique des réseaux électriques.
dans les années 1970, les concepteurs
d’installations électriques ont développé des De tels logiciels permettent des simulations
logiciels pour leurs propres besoins, d’abord sur précises des phénomènes dans le temps, leur
de gros systèmes informatiques puis sur des utilisation s’étend au comportement
«mini». Leur exploitation était réservée aux électromécanique complet des réseaux et des
initiés car délicate. installations.
Ces développements ont été ensuite portés sur
des ordinateurs personnels (ou Personal Il n’en demeure pas moins vrai que tous les
Computer -PC-) d’un emploi plus aisé. Ainsi, de logiciels, bien que très performants, ne sont que
nos jours, pour le calcul des Icc en BT de des outils. Leur exploitation, pour être efficace,
nombreux logiciels conformes aux normes nécessite donc une compétence professionnelle
existent, tel Ecodial créé et commercialisé par préalablement acquise par des études, un
Schneider Electric. savoir-faire et une expérience.

Cahier Technique Schneider Electric n° 158 / p.31


Bibliographie

Normes
c CEI 60909 : Calcul des courants de court-
circuit dans les réseaux triphasés à courant
alternatif.
c CEI 60781 : Guide d’application pour le calcul
des courants de court-circuit dans les réseaux à
basse tension radiaux.
c NF C 15-100 : Installations électriques à basse
tension.
c UTE C 15-105 : Guide pratique. Détermination
des sections de conducteurs et choix des
dispositifs de protection.

Cahiers Techniques Schneider Electric


c Analyse des réseaux triphasés en régime
perturbé à l’aide des composantes symétriques,
Cahier Technique n° 18 - B. DE METZ-NOBLAT.
c Mise à la terre du neutre dans des réseaux
industriels haute tension
Cahier Technique n° 62 - F. SAUTRIAU.
c Techniques de coupure des disjoncteurs
Basse Tension,
Cahier Technique n° 154 - R. MOREL.

Publications diverses
c Guide de l’installation électrique
(édition 1997),
Réalisation Schneider Electric,
(Institut Schneider Formation).
c Les réseaux d’énergie électrique
(2ème partie), R. PELISSIER.
Dunod éditeur.

Cahier Technique Schneider Electric n° 158 / p.32


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62797 10-00

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