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n° 170

photographie
photographie des transformateurs
de courant aux
capteurs hybrides,
en HT

Christian Teyssandier

Entré chez Merlin Gerin en 1962,


il est diplômé ingénieur INPG
- Institut National Polytechnique
de Grenoble - en 1967.
Jusqu'en 1974 il travaille les
problèmes de magnétisme pour
le moteur linéaire. Il occupe
ensuite différents postes à
responsabilités techniques dans
le domaine des condensateurs
de puissance haute, moyenne et
basse tension.
Puis en 1983, il devient chef de
projet de l'activité
transformateurs de mesure
moyenne tension.
En 1992, il rejoint l'activité
Anticipation de la Division
Moyenne Tension de
Merlin Gerin.

CT 170 édition décembre 1993


lexique

capteur hybride : Remarque


capteur de courant ou de tension qui Les niveaux de tensions font l’objet de différents classements selon les décrets, les
comprend au moins un élément normes, et autres spécifications particulières telles celles de certains distributeurs
sensible à la grandeur à mesurer, d’énergie, ainsi en ce qui concerne les tensions alternatives supérieures à 1 000 V :
couplé à un système électronique ■ le décret français du 14 novembre 1988 définit deux domaines de tension :
délivrant un signal secondaire (courant HTA = 1 kV < U ≤ 50 kV,
ou tension), image en module et en HTB = U > 50 kV.
phase de la grandeur primaire.
■ le CENELEC (Comité Européen de Normalisation Electrotechnique) dans sa
CEM :
circulaire du 27 juillet 1992 précise :
compatibilité électromagnétique, c’est
MT = 1 kV < U ≤ 35 kV,
la capacité d’un dispositif à fonctionner
HT = U > 35 kV.
correctement dans son environnement
électromagnétique sans générer de ■ la publication CEI 71 précise des gammes de tensions les plus élevées pour le
perturbation intolérable pour quoi que matériel :
ce soit dans cet environnement gamme A = 1 kV < U < 52 kV,
(cf. Cahier Technique n˚ 149) gamme B = 52 kV ≤ U < 300 kV,
biréfringence : gamme C = U ≥ 300 kV.
les matériaux dont l’indice de réfraction Une révision est prévue, elle retient seulement deux gammes :
dépend à la fois de la direction de gamme I = 1 kV < U ≤ 245 kV,
propagation, de l’état de polarisation, et gamme II = U ≥ 245 kV.
aussi de la fréquence de l’onde ■ le distributeur national d’énergie en France, EDF, utilise maintenant le classement
lumineuse sont dits anisotropes ou du décret cité ci-dessus.
biréfringents.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 170 / p.2


des transformateurs de courant Les évolutions technique et
technologique des équipements de
aux capteurs hybrides, en HT protection et de contrôle-commande
mis en œuvre dans les réseaux de
distribution d’énergie électrique
nécessitent une évolution parallèle
de leurs sources d’informations que
sont les capteurs de courant et de
tension.
Ce Cahier Technique traite
principalement des capteurs de courant
sommaire pour les applications moyenne tension.
Après quelques rappels sur
les besoins d’informations et sur
les transformateurs de courant, ce
1. Introduction p. 4
document présente les nouveaux
2. Généralités Fonctions des capteurs p. 4 capteurs hybrides et en particulier
Évolution des capteurs p. 5 ceux conçus à partir d’une bobine
Les grandeurs à mesurer p. 5 de Rogowski. Il démontre
simultanément les avantages et
Les différents types de capteurs inconvénients de toutes ces solutions
de courant p. 6 selon leur domaine d’emploi.
La normalisation p. 7
3. Transformateur de courant Utilisation p. 9
Normalisation p. 9
Spécification d’un TC p. 10
Applications particulières p. 12
Comportement en CEM p. 13
Un risque particulier p. 13
4. Capteur de courant à bobine Fonctionnement p. 14
de Rogowski Normalisation p. 15
Fonctionnement en régime
permanent et transitoire p. 15
Spécification des capteurs de
courant à bobine de Rogowski p. 16
Comportement en CEM p. 16
5. Capteurs hybrides. Capteurs optiques à
effet Faraday p. 17
Capteurs de courant à effet Hall p. 19
Capteur de courant à flux nul p. 21
6. Tableau comparatif, synthèse p. 21
7. Conclusion et avenir Les solutions du présent p. 22
Les solutions de l’avenir p. 22
Annexe 1 : précision des TC selon la CEI 185 p. 23
Annexe 2 : classement des TC selon la CEI 44-6 p. 24
Annexe 3 : bibliographie p. 24

Cahier Technique Merlin Gerin n° 170 / p.3


1. introduction

La bonne exploitation et la sécurité ■ nature du courant (continu ou eux-mêmes plus ou moins compatibles
des réseaux électriques de alternatif) ; avec celles requises par les différents
distribution d’énergie, depuis ■ niveau de tension (basse tension niveaux de protection, d’exploitation et
la centrale électrique de production - BT -, haute tension - HTA et HTB -) ; de sécurité recherchés.
de l’énergie jusqu’au point d’utilisation, ■ évolutions transitoires de ces Pour aboutir à la meilleure spécification
se font par l’intermédiaire grandeurs liées aux changements possible des capteurs à installer sur un
d’équipements de protection et de d’état intervenant naturellement ou réseau il faut pouvoir évaluer leurs
contrôle-commande qui exigent la accidentellement dans l’exploitation performances. La connaissance du
connaissance permanente des deux d’un réseau électrique. fonctionnement des différents types est
grandeurs électriques fondamentales Plusieurs phénomènes physiques nécessaire pour faire cette évaluation.
que sont le courant I et la peuvent être mis en application pour la
tension U. mesure des courants alternatifs. Ces
La connaissance de ces deux différentes méthodes conduisent à des
grandeurs comporte plusieurs aspects : niveaux de performances qui sont

2. généralités

fonctions des capteurs ■ juste Les équipements de mesure, de


Un capteur est juste s’il donne, dans protection et de contrôle-commande,
Les capteurs ont trois fonctions
des conditions spécifiées, un signal x2 qui utilisent des grandeurs d’entrée de
essentielles :
■ fournir une image juste et aussi fidèle
identique, à un facteur de mesure près, faible niveau, ne peuvent pas accepter
que possible de la grandeur électrique à celui qui sert à mesurer x1. les perturbations existantes sur les
à mesurer ; x1 = k . x2 réseaux de puissance auxquels ils sont
■ assurer une séparation entre les
avec k = facteur de mesure. connectés par l’intermédiaire des
réseaux de puissance et les réseaux ■ fidèle capteurs de mesure.
de mesure, de protection et de Un capteur est fidèle si le facteur de Séparer le réseau de puissance du
contrôle-commande ; mesure k est indépendant du temps et
réseau de mesure, de protection et
■ assurer, soit une interchangeabilité des conditions d’emploi, pourvu que
de contrôle-commande
entre les moyens de mesure, de celles-ci restent dans les valeurs
protection et de contrôle-commande, spécifiées : Les réseaux électriques sont le siège
soit répondre à une spécificité de ces si à t1 x1 = k1 . x2 de perturbations électriques et
mêmes moyens. et à t2 x1 = k2 . x2 électromagnétiques importantes
et si k1 ≠ k2, et particulièrement sévères dans
Fournir une image juste et fidèle
alors le capteur de mesure n’est pas les postes à haute tension. Ces
A partir des deux grandeurs
fidèle. perturbations sont liées aux
caractéristiques de tout réseau
Plus avant dans ce Cahier Technique il manœuvres d’appareillages
électrique que sont le courant et la
tension, les équipements de mesure, sera donné des exemples de capteurs (sectionneurs, interrupteurs,
protection et de contrôle-commande qui ne sont ni justes ni fidèles dans disjoncteurs et contacteurs), aux
élaborent un certain nombre de certaines conditions de fonctionnement, décharges atmosphériques auxquelles
paramètres tels que : cos ϕ, notamment en période de régime sont exposées les lignes aériennes et à
dépassement de seuil, puissance transitoire, qui diffèrent des conditions l’apparition ou la suppression des
instantanée,… spécifiées. défauts sur les réseaux d’exploitation.
Il faut donc pour plusieurs raisons Le rapport de transformation, ou plus Ces perturbations se superposent
(financière, sécurité, sûreté généralement le facteur de mesure, localement et temporairement aux
d’exploitation) que les signaux délivrés permet d’adapter le signal à mesurer grandeurs nominales du courant et de
par les capteurs alimentant ces aux performances de l’appareil qui sert la tension en entraînant des
équipements soient justes et fidèles : à mesurer, analyser et traiter ce signal. perturbations de ces grandeurs.

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La transmission de ces perturbations possible d’avoir plusieurs relais de linéaires ou dits linéarisés. Ces
au secondaire des capteurs doit être protection connectés sur une même capteurs rendent possible et sûre
compatible avec les niveaux sortie de capteurs. l’intervention des systèmes de
d’isolement et d’impédance d’entrée ■ électronique numérique protection et de contrôle-commande en
des équipements qui constituent le A base de microprocesseurs, c’est la période de régime transitoire.
réseau de mesure, de protection et de technologie d’aujourd’hui, elle est ■ coût
contrôle-commande. Le niveau de cette toujours en cours d’évolution. L’énergie La bonne exploitation des réseaux
transmission est le résultat d’un requise par cette technologie est très dans le but d’améliorer la continuité de
isolement galvanique plus ou moins faible, de l’ordre du mVA (0,001 VA) en service, nécessite la connaissance des
parfait entre circuit primaire et circuit régime normal et 0,25 VA lors d’un grandeurs caractéristiques de réseaux
secondaire des capteurs. Le facteur de défaut. De ce fait, généralement, les en de multiples endroits, d’où
transmission est fonction : capteurs peuvent n’offrir qu’une seule l’utilisation d’un nombre de capteurs de
■ des technologies de réalisation des sortie de très faible puissance suffisante plus en plus grand. De ce fait le coût
capteurs ; pour alimenter l’unité de protection et de des capteurs devient donc un élément
■ et des phénomènes physiques contrôle-commande qui leur est important.
retenus (pour effectuer la mesure), associée ; dans certains cas et en
certains conduisant à un facteur particulier pour les protections
quasiment nul. différentielles (zone, jeux de barres,
les grandeurs à mesurer
Ainsi, l’isolement galvanique joue un transformateur,…) les capteurs doivent Niveau de tension
rôle essentiel dans le comportement en présenter au moins deux sorties. C’est une caractéristique importante du
CEM -Compatibilité électromagnétique- réseau sur lequel seront installés les
Ces évolutions n’ont pas encore été
des différents types de capteurs. capteurs. De ce niveau de tension
entièrement prises en compte par la
Le comportement en CEM sera traité découlent les contraintes diélectriques
normalisation des capteurs. Celle-ci ne
pour chaque type de capteur présenté permet pas aujourd’hui de profiter qui serviront au dimensionnement des
dans ce Cahier Technique. Il dépend capteurs.
complètement de tous les avantages
aussi des équipements associés, car qu’offrent les technologies à base de La CEI - Commission Electrotechnique
les capteurs servent à l’adaptation au microprocesseurs et les capteurs Internationale - dans sa norme 71
réseau de puissance des différents développés dans les années récentes. définit la tension la plus élevée pour le
moyens de mesure, de protection et de Cependant il apparaît sur le marché, matériel, Um, comme la valeur
contrôle-commande. notamment en HTA et en HTB des maximale de la tension entre phases
chaînes de mesure, de protection et de que le réseau peut prendre. A cette
Interchangeabilité et satisfaction des
contrôle-commande bénéficiant de ces tension Um sont associées, dans la
spécificités des appareils
évolutions. Ces équipements sont même publication et dans les
«alimentés» par les capteurs
associés à des capteurs spécifiques publications se rapportant aux capteurs
Les équipements de mesure, de
réalisant une adaptation aussi parfaite de mesure, les contraintes diélectriques
protection et de contrôle-commande
que possible entre le réseau de de tenue 50 Hz, de tenue à l’onde de
ont fortement évolué durant les années
puissance et la chaîne de contrôle- choc 1,2/50 et le cas échéant la tenue
80. Cette évolution n’est pas encore
commande. Ces capteurs ne sont pas aux ondes de manœuvre et aux ondes
terminée. De ce fait, il est possible de
utilisables avec d’autres dispositifs de coupées.
rencontrer dans un même tableau
électrique trois technologies pour ces mesure, de protection et de contrôle- Cette publication divise en trois
équipements. commande que ceux pour lesquels ils gammes les valeurs normalisées de
ont été développés. Um :
■ électromécanique
■ la gamme A, de 1 kV à moins de
C’est la technologie la plus ancienne. 52 kV,
Elle utilise les effets électromagnétiques évolution des capteurs ■ la gamme B, de 52 kV à moins de
des grandeurs électriques. Ce principe Outre le fait que les équipements modernes 300 kV,
nécessite, de la part des capteurs, la nécessitent moins d’énergie, l’évolution ■ et la gamme C, de 300 kV et
fourniture d’une énergie importante. De des capteurs dans les années récentes au-dessus.
l’ordre de 15 VA en fonctionnement est surtout liée à trois besoins :
normal et pouvant atteindre ■ fiabilité
La suite de ce Cahier Technique est
ponctuellement 3 400 VA lors d’un essentiellement consacrée aux
La recherche permanente de la
défaut sur le circuit primaire du capteur. capteurs destinés aux réseaux de la
continuité de service, la limitation des
gamme A.
■ électronique analogique effets extérieurs en cas d’incident ont
Cette technologie plus récente est contribué à cette évolution. Types de grandeurs
apparue avec le développement ■ justesse et fidélité La gestion, la surveillance, la protection
intensif des semi-conducteurs. L’évolution des matériels de réseau, et la téléconduite de n’importe quel
L’énergie nécessaire à ce type surtout en HTB avec l’apparition des type de réseau électrique se font à
d’équipement est beaucoup plus faible, matériels à isolement gazeux et la partir des deux grandeurs tension et
de l’ordre de 1 VA en régime normal et recherche de continuité de service, ont courant, caractéristiques de tout circuit
225 VA lors d’un défaut. Il devient alors conduit au développement de capteurs électrique.

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■ tension généralement de classe 0,5. Pour la les différents types de
La valeur nominale d’un réseau répartition, la précision demandée est
électrique HTA varie de quelques plus faible, et un capteur de classe 1 capteurs de courant
centaines de volts à quelques dizaines suffit habituellement. Les capteurs de courant se classent en
de milliers de volts. Les tensions de ■ relais de protection
trois grandes familles :
défaut sont généralement faibles et De type modulaire, chaque élément a ■ les transformateurs,
souvent voisines de zéro. une fonction bien définie ; ces éléments ■ les capteurs spécifiques,
■ courant sont souvent regroupés pour surveiller ■ les capteurs hybrides.
La valeur nominale varie de quelques une portion de réseau électrique Transformateur de courant - TC -
ampères à quelques milliers (cf. fig. 1). Les fonctions élémentaires Ce capteur comporte deux circuits
d’ampères. Les courants de défaut les plus connues sont les protections : électriques, un primaire et un
peuvent atteindre plusieurs dizaines de ■ à maximum de courant phase secondaire, et un circuit magnétique.
kiloampères. (surcharge ou court-circuit), Il délivre un signal secondaire de même
Seuls les capteurs de courant seront ■ à maximum de courant homopolaire,
nature que la grandeur primaire à
examinés dans ce Cahier Technique : ■ directionnelle de courant (phase et
mesurer ; c’est une source de courant.
ils représentent la majorité des homopolaire) , Bien qu’il ne soit pas linéaire et que sa
■ différentielle de zone,
capteurs de grandeurs électriques dans plage d’utilisation soit limitée par les
■ de retour de puissance active,
un réseau. C’est en HTA que leur poids phénomènes de saturation magnétique,
■ de retour de puissance réactive.
économique est le plus important… et c’est aujourd’hui le type de capteur le
doit donc être minimisé. ■ unités de protection et de contrôle- plus employé en HTA et HTB.
Pour cela il faut : commande
Ce sont des ensembles intégrés, Un TC peut comporter plusieurs
■ d’une part, connaître les
configurables ayant pour base un secondaires, chacun d’eux étant dédié
performances recherchées pour à une fonction précise, mesure ou
l’application à traiter et les spécifier le microprocesseur (cf. fig. 2). Les unités
regroupent, au niveau des cellules protection.
plus justement possible ;
■ d’autre part connaître le
(niveau 1 d’un système de gestion ■ secondaire «mesure»
fonctionnement et évaluer les technique d’un réseau électrique), dans Sa plage de précision est étroite. Elle
performances des différents types de un très faible encombrement les est généralement limitée à des
capteurs de courant. diverses fonctions nécessaires à courants égaux ou inférieurs au courant
l’exploitation des réseaux électriques primaire assigné.
Utilisation des grandeurs que sont :
Pour l’exploitation d’un réseau, ces ■ secondaire «protection»
■ les mesures,
grandeurs caractéristiques (tension ■ les protections,
Dans ce cas la plage de précision est
et courant) sont utilisées par différents ■ les automatismes,
très large. Elle atteint très souvent une
matériels. La connaissance de ces ■ les communications vers des niveaux à vingt fois le courant primaire assigné.
matériels permet de spécifier les supérieurs 2 (sous-station) ou 3 (poste La conception d’un tel secondaire est
caractéristiques du secondaire des de conduite). très différente selon le mode de
capteurs de courant. A noter que les forts courants, comme fonctionnement, régime permanent ou
■ appareils de mesure les fortes tensions sont à éviter sur les transitoire, auquel il est destiné.
■ indicateurs de tableau, relativement circuits d’entrées de tous ces matériels. Il est à noter que la plage de
peu précis, ils permettent une lecture C’est le rôle des capteurs de courant et fonctionnement d’un TC est en général
de la valeur des grandeurs mesurées. de tension que d’adapter le niveau des beaucoup plus étendue que la plage de
A noter que l’affichage à aiguille tend signaux à ces circuits d’entrées précision, car elle doit tenir compte du
de plus en plus à être remplacé par un (mesure et/ou protection). courant de court-circuit.
affichage numérique intégré dans la
chaîne de contrôle-commande.
Ce sont les ampèremètres, les
voltmètres, les wattmètres, les
fréquencemètres, etc. De classe 1,5
ou 3 leur association à un capteur de
classe 1 est en général suffisante pour
la fonction à remplir.
■ compteurs et enregistreurs, ils sont
employés soit pour la facturation par
les distributeurs d’énergie, soit pour la
répartition des dépenses d’énergie
entre les ateliers d’un même abonné.
Ils sont d’une précision en général plus
importante que les indicateurs
fig. 1 : relais de protection de type fig. 2 : unité de protection et de contrôle-
précédemment cités. Pour la
modulaire (Vigirack - Merlin Gerin). commande (SEPAM 2000 - Merlin Gerin).
facturation, le capteur associé est

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Capteur spécifique - CS - ou capteur
à bobine de Rogowski
Le principe de ce capteur a été décrit support non ferromagnétique I
par Rogowski en 1912. Il se distingue
des précédents par l’absence dans sa rayon du support
constitution de matériau
ferromagnétique. Cette absence lui rayon moyen du tore
confère une parfaite linéarité dans une
large plage de courant. Cette linéarité
n’est pas affectée par les différentes
fréquences présentes sur les réseaux Z
HTA et HTB. Ce type de capteur
associé à une impédance de charge Z, enroulement secondaire
de forte valeur (≈ 10 kΩ à 50 Hz), est (fil fin)
une source de tension (cf. fig. 3).
I = courant à mesurer, dI
Capteurs hybrides - CH - tension délivrée u=f( )
dt
La définition d’un capteur hybride
fig. 3 : schéma de principe d’un CS.
donnée dans le lexique couvre
plusieurs types de capteurs. Seuls les
types les plus connus et les plus
utilisés en HTA et HTB sont
mentionnés ci-après. I1 = courant à mesurer, I1
CM
■ capteur de courant optique I2 = courant du circuit
Son élément sensible est soit une fibre secondaire, I2
optique, soit un cristal optique. Dans CM = circuit magnétique,
Z = impédance de charge
les deux cas le principe de Faraday,
généralement de faible valeur,
découvert en 1845 par ce physicien,
A = amplificateur de courant, ES
est utilisé. ES = enroulement
■ transformateur à flux nul secondaire,
Dans ce type de CH l’élément sensible SD = enroulement de
est un TC dans lequel le flux créé par le détection de flux nul pilotant Z
SD
primaire est annulé pour chaque l’amplificateur A.
enroulement secondaire par un
enroulement auxiliaire (cf. fig. 4). Ce
qui annule les méfaits de la saturation,
mais ne peut être fait que dans une A
plage limitée de fonctionnement
(courant et fréquence).
■ capteur de courant à effet Hall fig. 4 : schéma de principe d’un TC à flux nul.
Son élément sensible est une cellule de
Hall (cf. fig. 5). Il permet de mesurer I = courant à mesurer,
aussi bien des courants continus que CM = circuit magnétique,
des courants alternatifs. Utilisant CH = cellule de Hall,
généralement un circuit magnétique i = courant d’alimentation
pour augmenter sa sensibilité, il est de la cellule,
alors soumis à des phénomènes de Vh = tension de Hall
i proportionnelle à i et I,
saturation, comme un TC.
A = amplificateur de tension
ou de courant.
la normalisation
I
H
C

La normalisation existante, nationale ou


internationale, ne concerne que les TC Vh +
(transformateurs de courant). Des A
travaux sont en cours pour aboutir à CM -
une normalisation des capteurs
hybrides -CH-. Les capteurs
spécifiques ne sont pas encore
concernés par de tels travaux. fig. 5 : schéma de principe d’un capteur de courant à effet Hall.

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Normes nationales efficaces assignées des grandeurs primaire, c’est en régime permanent,
Dans la CEE les normes nationales des primaires et secondaires. Il est la valeur efficace de la différence entre :
différents pays, sont en cours généralement noté Kn. C’est, pour les - la valeur instantanée du courant
d’harmonisation par l’intermédiaire du TC, un nombre sans dimension. Pour primaire,
CENELEC. Cette harmonisation se fait les CS ou CH il est souvent exprimé en - et le produit du rapport de
sur les bases de la normalisation Ampère (primaire) / Volt (secondaire). transformation assigné par la valeur
internationale éditée par la CEI. ■ erreur instantanée du courant secondaire.
Normes internationales Tous les capteurs ont des ■ classe de précision
La CEI par l’intermédiaire du Comité imperfections qui introduisent des La classe de précision définit pour un
d’Etudes N˚ 38 élabore les normes distorsions dans la restitution du signal capteur de courant les limites
concernant les capteurs de courant et secondaire. Il existe en courant maximales des erreurs (de rapport et de
de tension. alternatif trois types d’erreur : phase) dans des conditions spécifiées.
■ l’erreur de rapport : exprimée en pour
Précision ■ charge de précision
cent, elle est calculée à partir de la
A partir des normes existantes pour les Exprimée en ohms, avec un facteur de
différence qui existe entre les rapports
TC, il est possible de définir un certain puissance spécifié, c’est la valeur de
de transformation réel et théorique
nombre de termes génériques pouvant l’impédance raccordée aux bornes
(cf. annexe 1) ;
s’appliquer à tous les types de secondaires du capteur sur laquelle
■ l’erreur de phase : habituellement
capteurs. Ils sont regroupés, dans cette sont basées les conditions de
exprimée en minute d’angle, elle
donne, à π (TC) ou π/2 (CS) près,
normalisation, sous le terme de précision.
précision. Ils permettent de spécifier et l’écart de phase qui existe entre le ■ puissance de précision
d’évaluer les performances et vecteur de la grandeur primaire et celui Exprimée en VA, c’est la puissance
domaines d’utilisation des capteurs de de la grandeur secondaire (cf. apparente que le capteur peut fournir à
courant. annexe 1) ; sa charge de précision, lorsqu’il est
■ rapport de transformation théorique. ■ l’erreur composée : exprimée en pour traversé par le courant primaire
C’est le rapport entre les valeurs cent de la valeur efficace du courant assigné.

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3. transformateur de courant

Son principe (brièvement décrit au La normalisation actuelle permet, pour plusieurs rapports de transformation
chapitre 2) lui confère des propriétés les TC et les deux cas de obtenus par prises sur l’enroulement
avantageuses, mais aussi gênantes fonctionnement (permanent et secondaire. Par ailleurs, la même norme
dans certains cas, pour l’exploitation transitoire) et à partir de conditions précise que les enroulements destinés à
des réseaux. spécifiées, de bien évaluer les la mesure doivent avoir un repère impair
Sa description technique ainsi que son performances de ces matériels. alors que les enroulements destinés à la
comportement sont particulièrement protection seront repérés par un
développés dans le Cahier Technique chiffre pair.
normalisation ■ Grande Bretagne
N˚ 164, qui aborde principalement les
Fonctionnement permanent La norme BS 3938 (février 1973) est
problèmes liés au fonctionnement des
installations électriques en régime Les TC destinés à fonctionner suivant très proche de celle de la CEI et sera
permanent. ce régime doivent satisfaire aux pratiquement conforme au document
normes internationales, européennes et EN. Elle inclut en plus les enroulements
nationales. classe X destinés à la protection. Ce
utilisation ■ normes internationales. dernier type permet une spécification
En HTB, l’apparition des matériels CEI 185, deuxième édition de 1987 en plus précise des enroulements de
blindés à isolement gazeux et la cours de révision par le CE 38, elle protection. Cette classe pourrait être,
recherche d’une stabilité dynamique concerne les TC de mesure et de dans un avenir proche, introduite dans
permanente des réseaux comportant protection de classe P (cf. annexe 2). les normes européennes EN.
des générateurs de forte puissance
La révision en cours a pour objet principal ■ Italie
rendent nécessaire la prise en compte
la refonte des clauses concernant les La norme CEI 1008 (Octobre 1987)
du fonctionnement pendant les
périodes de changement d’état du caractéristiques diélectriques et (Comitato Electronico Italiano) est
réseau (régime transitoire). l’adjonction d’un certain nombre de conforme à la CEI 185. Elle sera aussi
dispositions concernant uniquement les conforme à la norme EN lors de sa
Les phénomènes de saturation et TC pour la HTB comme les efforts publication.
d’hystérésis, sans sur- mécaniques sur les connexions, les ■ USA
dimensionnement important des perturbations radioélectriques. La norme ANSI/IEEE C57 13 (1978) est
noyaux magnétiques des TC, font que assez différente de la CEI 185 et des
la réponse en régime transitoire de ce ■ normes européennes
Cette normalisation, éditée par le normes européennes :
type de capteur n’est ni juste ni fidèle.
CENELEC, est faite à partir des - les classes et les puissances de
Il faut, en général, attendre la fin du
documents CEI. Pour les TC, en 1993, précision ne sont pas définies dans les
régime transitoire pour obtenir une
il n’existe pas encore de documents mêmes termes,
réponse juste. Ce temps d’attente,
EN. Seuls les documents - les repérages des bornes sont très
dans certains cas d’exploitation et de
d’harmonisation (HD) sont en cours de différents,
défaut, n’est pas toujours compatible
discussion. - et les appareils sont souvent plus
avec la sécurité des matériels et des
encombrants.
personnes. Il est parfois nécessaire de ■ normes nationales
détecter le défaut lors de la première Elles sont actuellement en Europe Fonctionnement transitoire
période du régime transitoire qui dans assez différentes les unes des autres. Les grands distributeurs d’énergie ont
certains types de réseaux peut durer A l’avenir elles seront plus proches car depuis longtemps des spécifications
200 ms (soit 10 périodes). elles devront toutes être conformes à la d’entreprise concernant le
Justesse et fidélité sont aussi norme EN relative au TC pour fonctionnement des TC en mode
nécessaires en période de régime fonctionnement en régime permanent. transitoire.
transitoire : ■ France De telles spécifications ont été, et sont
■ en HTB, pour les matériels se La norme NF C 42-502 (février 1974) est encore, satisfaites par des fabrications
trouvant près des centrales de forte pratiquement conforme aux documents spéciales. Elles font l’objet d’accords
puissance et sur les jeux de barres de CEI et le sera à la norme EN à directs entre le constructeur et
poste important ; l’exception du mode de repérage des l’utilisateur.
bornes secondaires.
■ en HTA, au voisinage des sources, ■ normes internationales.
lorsqu’un réseau HTB de forte Note : Les prescriptions concernant les TC
puissance est alimenté, soit par un Selon la Norme NF C 42-502 la borne pour protection, pour une réponse en
transformateur à fort rapport de secondaire reliée à la masse de régime transitoire, sont maintenant
transformation (220 kV/ 20 ou 36 kV l’installation est toujours repérée S2 ; données au niveau international par la
par exemple), soit par des générateurs elle est aussi la borne commune à tous norme CEI 44-6 (première édition
de très forte puissance unitaire. les rapports dans le cas de TC à 1992-03).

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■ normes européennes et nationales. impératifs, afin de pouvoir satisfaire la et le facteur de sécurité (FS) maximal
Il n’existe pas encore de telles normes. demande. Le rapport Ith / In (tenue généralement compris entre 5 et 10,
La norme européenne, en cours thermique 1s / Iprimaire assigné) donne très exceptionnellement inférieur à 5.
d’élaboration, sera très voisine de la une bonne idée sur la faisabilité du TC, Note : Le facteur de sécurité est le
CEI 44-6. Les normes nationales seront et ce quelles que soient les performances rapport entre le courant primaire pour
éditées par les différents organismes à secondaires demandées. Par exemple : lequel l’erreur de rapport de
partir du document EN. ■ I th / In ≤ 100 : le TC obtenu peut être
transformation est supérieure ou égale
considéré standard avec des
à 10 %, et le courant primaire assigné.
performances secondaires normales.
spécification d’un TC ■ 100 < Ith / In ≤ 400 : le TC répondant à Les différentes classes de précision et
Les différents intervenants cette spécification est un TC dont la les contraintes en découlant sont
L’utilisateur, le concepteur du réseau, faisabilité est étudiée individuellement, données dans les différentes normes.
le fabricant du système de protection et ses performances secondaires sont Pour les appareils de tableau une
le fabricant des TC interviennent, à des r é d u i t e s . classe 1 est généralement amplement
niveaux différents, dans la spécification ■ Ith / In > 400 : ce TC n’est pas toujours suffisante. La désignation usuelle d’un
des TC, chacun ayant des réalisable. Lorsqu’il l’est, ses tel secondaire est faite comme
préoccupations différentes. performances secondaires sont très ci-après.
■ le concepteur du réseau qui, pour faibles.
10 VA Cl1 FS < 10
des raisons de sécurité de Les grandeurs à spécifier
fonctionnement, a tendance à majorer Pour fabriquer un TC, plusieurs facteur de sécurité < 10
les facteurs de dimensionnement liés grandeurs doivent être spécifiées. classe de précision = 1
au primaire du TC : Certaines de ces grandeurs ont des puissance de précision = 10 VA
■ tenue thermique et électrodynamique
valeurs normalisées (cf. les normes
représentée par les valeurs efficaces et citées dans le paragraphe ■ protection
de crête des courants de court-circuit à normalisation). Il y a deux manières de spécifier les
tenir pendant une durée généralement Pour les TC devant avoir une précision enroulements destinés à la protection.
égale à 1 seconde. spécifiée en régime transitoire il faut se - Suivant la CEI 185 et les normes
■ durée du régime asymétrique en
rapporter, soit à la norme CEI 44-6, soit européennes : en spécifiant la
donnant des constantes de temps ou aux spécifications d’entreprises.
rapport X/R surestimés. puissance de précision (en VA),
L’énumération ci-après ne concerne la classe de précision (5P ou 10P)
■ le fabricant de relayage qui aussi
que les TC fonctionnant dans le cadre et le facteur limite de précision
pour des raisons de sécurité de d’un régime permanent. (FLP).
fonctionnement de son matériel, a
tendance à spécifier des performances ■ primaire La classe de précision donne l’erreur
■ niveau d’isolement défini par trois composée maximale admise sur le
secondaires élevées.
■ puissance de précision en
tensions, la plus élevée du réseau courant secondaire pour un courant
surestimant la valeur des impédances (Um), la tension assignée de tenue de primaire égal à FLP fois le courant
de liaison entre relais et TC ; courte durée à fréquence industrielle et primaire assigné ( 5P = 5 %,
■ classe de précision en demandant au
la tension de tenue au choc de foudre ; 10P = 10 %). Les caractéristiques et
TC de ne pas introduire d’erreur ■ le courant de court-circuit thermique les contraintes associées aux
supplémentaire dans la chaîne ; alors assigné (Ith) et sa durée si elle diffère différentes classes de précision sont
qu’il serait peut être plus avantageux de 1 s ; données par les différentes normes.
d’utiliser des équipements un peu plus ■ la tenue électrodynamique (Idy) si sa Les enroulements sont alors désignés
précis et des TC de moins bonne valeur crête diffère de 2,5 Ith ; comme suit.
précision, ce pour obtenir une précision ■ le courant primaire assigné
Les règles de l’art de la profession 10 VA 5P 10
globale identique. facteur limite
veulent que le courant nominal du
Exemple : un appareil de mesure de de précision = 10
réseau sur lequel est installé un TC soit
classe 3 avec un TC de classe 0,5
compris entre 40 et 100 % du courant classe de précision = 5P
donnent une précision globale de
primaire assigné du TC. puissance de précision = 10 VA
classe 3,5. Dans certains cas il est plus
avantageux (financièrement) de ■ secondaire
prendre un appareil de classe 2 et un La fonction, mesure ou protection, - Suivant la BS 3938 : en spécifiant
TC de classe 1 qui donnent, une du secondaire doit être précisée. la valeur en volts de la tension
précision globale de classe 3. Ceci est Elle entraîne des contraintes et des d’excitation au coude de saturation
particulièrement vrai dans le cas des spécifications différentes. Dans les (Vk), la résistance maximale de
faibles courants primaires et de fort deux cas il faut spécifier le courant l’enroulement (Rct) et le cas échéant
courant de court-circuit. secondaire assigné (1 ou 5 A). le courant d’excitation maximal (Io)
■ le fabricant de TC qui essaie de ■ mesure pour la tension Vk. Dans ce cas les
concilier les différentes demandes, tout Il faut spécifier la puissance de enroulements sont désignés comme
en tenant compte de ses propres précision (en VA) la classe de précision suit.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 170 / p.10


0,050 150 R 0,50 ■ du bobinage secondaire, car les altérations sont dues à la non linéarité
courants, bien que fortement déformés, des matériaux ferromagnétiques. Le
résistance Rct en Ohms sont aussi très grands. cas typique est celui des
tension Vk en Volts ■ phénomènes externes transformateurs de courant installés
courant Io en Ampères ■ positions du conducteur primaire et dans une boucle (cf. fig. 6) ou ceux
Les imperfections des TC des conducteurs voisins. installés en quinconce dans un jeux de
Les imperfections magnétiques Leurs géométries et leurs positions barres (cf. fig. 7). Ces deux montages
(saturation, rémanence, pertes par respectives peuvent altérer de façon provoquent un accroissement localisé
courant de Foucault et par hystérésis) non négligeable la précision des de l’induction d’où introduction d’une
sont, dans les TC, génératrices transformateurs de mesure. Ces erreur.
d’imprécisions : erreur de rapport et de
phase, linéarité imparfaite, réponse
dépendant des situations Le conducteur de retour ou de la
PR PA
antécédentes… D’autres phase voisine (PR) crée un champ

À
,
@
€,
@
€
À
imperfections sont liées à I1 magnétique perturbateur dans le


@
€
À,
@
€
l’environnement électromagnétique circuit magnétique (CM) ; ce champ
et électrique du TC. A A s’ajoute vectoriellement à celui crée
■ phénomènes magnétiques
par le courant I1 à mesurer du
conducteur qui le traverse
Saturation et hystérésis sont les deux
CM normalement (PA). Cette addition
principaux phénomènes
vectorielle conduit à une
«perturbateurs» : un TC saturé délivre
augmentation de l’induction dans la
un signal qui n’est plus sinusoïdal et sa zone A.
précision ne peut plus être garantie → Cet accroissement d’induction est
(erreurs de rapport et de phase BPA
fonction :
fortement amplifiées). coupe AA - du courant circulant dans le

Ces phénomènes apparaissent : B conducteur perturbateur,
■ pendant un régime transitoire, par - de la distance existant entre le
exemple fermeture d’un circuit sur circuit magnétique et ce courant
défaut avec ou sans composante → →
perturbateur.
continue, l’état de saturation atteint BPR BPR Il conduit alors à des saturations
dépend de l’état magnétique initial du locales qui provoquent une

circuit magnétique (présence plus ou BPA augmentation de la valeur du
→ courant d’excitation (Ie) et par
moins importante d’une induction B
conséquent des erreurs.
rémanente) ; zone A d'augmentation d'induction
■ en régime permanent de court-circuit
si la valeur de celui-ci est supérieur à fig. 6 : schéma d’un TC traversant dont le circuit primaire est en boucle.
FLP fois le courant primaire assigné ;
■ lorsque la valeur de la charge, à
laquelle est raccordé le TC, est TC2
TC1
supérieure à sa charge de précision,

,
À
€
@
cas des connexions de grande
longueur ou des adjonctions
d’équipements dans le circuit de charge

À
€
@
, À
€
@
,
d’un enroulement secondaire ;
■ si la fréquence du réseau est
TC1

,
@
€
À À
€
@
,
inférieure à la fréquence assignée :
l’utilisation en 50 Hz de TC ayant une TC3 I1 TC2
fréquence assignée de 60 Hz provoque

,
@
€
À
une augmentation d’induction de 20 % ;
par contre une utilisation en 60 Hz de I2
TC de fréquence assignée 50 Hz ne
présente pas de risques.
Le fonctionnement en régime saturé ne I3
doit pas être maintenu. La saturation
provoque des échauffements anormaux
des constituants actifs du TC : TC3
■ du circuit magnétique, car les pertes zones d'augmentation d'induction
par hystérésis et courants de Foucault
fig. 7 : schéma de trois TC traversants installés en quinconce dans un jeu de barres.
deviennent importantes ;

Cahier Technique Merlin Gerin n° 170 / p.11


■ cycle de réenclenchements
Après coupure d’un courant de
court-circuit primaire, le retour à la (primaire) Ip
valeur de rémanence de l’induction dans
le noyau magnétique du TC n’est pas
instantané. La décroissance de cette
induction se fait suivant une loi
exponentielle ayant une constante de
temps T2 ; cette dernière est fonction du t
circuit secondaire, elle est généralement
comprise entre une et trois secondes.
Lors d’un réenclenchement rapide, il
existe donc dans le circuit magnétique
(secondaire) Is
du TC, une induction rémanente qui
s’ajoute vectoriellement à l’induction
créée par le courant en cours
d’établissement (cf. fig. 8). Si les deux
inductions sont de même signe et si le
TC n’a pas été dimensionné de façon à
t
garantir une précision donnée en régime
transitoire, il est fort probable que le
signal secondaire délivré par ce TC ne
soit en rien comparable au courant
primaire le traversant.
(induction) B
■ précautions à prendre avec les TC
■ en régime permanent :
- le dimensionnement du TC doit être
compatible avec l’usage auquel il est
destiné.
- la somme des impédances d’entrée de
tous les relais et/ou des appareils de
mesure à laquelle il faut ajouter la valeur
de l’impédance de filerie doit être t
inférieure ou au plus égale à
l’impédance de précision. Cette dernière fig. 8 : évolution des courants et de l’induction dans un TC non saturé.
s’obtient en divisant la puissance de
précision assignée par le carré du - si une réponse précise est nécessaire généralement assurée par un dispositif
courant secondaire assigné. dans cette période de fonctionnement, intégré au disjoncteur BT, est souvent
- les conditions d’installation ne doivent il faut spécifier et concevoir les TC en autonome : l’énergie nécessaire à son
pas entraîner de saturation locale respectant les différentes classes fonctionnement est fournie par le TC de
importante. Les installations en définies dans la CEI 44-6 détection des courants différentiels
quinconce (cf. fig. 7) sont à proscrire. (cf. annexe 1). Cette norme conduit résiduels.
■ en régime transitoire, pour les toujours à un surdimensionnement Les performances demandées à ces
secondaires de protection uniquement : important des TC. TC nécessitent généralement des
- dans le cas général des protections à La nécessité d’un flux rémanent faible matériaux ferromagnétiques ayant une
temps constant, pour prendre en (cas des réenclenchements) conduit à très grande perméabilité relative (µr), à
compte tout ou partie des phénomènes l’utilisation de circuit magnétique à base de nickel, donc coûteux. Il existe
d’hytérésis, il suffit de vérifier que la entrefer. C’est ainsi que sont obtenus une méthode rapide de
valeur du courant de réglage les TC dits linéarisés (cf. TPZ dans la dimensionnement de ce type de TC
d’intervention (de la protection) divisée norme CEI 44-6). (cf. annexe 3, bibliographie : article
par la valeur du courant secondaire dans la revue RGE n°4).
assigné du TC, est inférieure à deux fois Mesure du courant homopolaire (Io)
le facteur limite de précision du applications particulières
secondaire concerné. Mesure des courants différentiels C’est le courant résultant de la somme
- pour les protections à temps résiduels vectorielle des trois courants de phase
dépendant (différentielle, Dans les réseaux de distribution d’un circuit triphasé. Cette somme peut
homopolaire, …) s’assurer que la BT la protection des personnes être réalisée de deux façons.
spécification du TC est conforme aux se fait fréquemment par la ■ par sommation des courants
recommandations du fabricant des surveillance de la valeur du courant secondaires de trois TC (montage de
relais. différentiel résiduel. Cette protection Nicholson).

Cahier Technique Merlin Gerin n° 170 / p.12


Pour cela il faut utiliser des TC de La signalisation du passage du courant forte augmentation de la tension aux
même rapport de transformation, en de défaut, donnée par ces détecteurs, bornes du secondaire. Des tensions
s’assurant que les connections peut être envisagée de deux manières : crêtes ou instantanées supérieures à
primaires et secondaires respectent ■ par voyants mécaniques ou 5 kV peuvent être atteintes. Ces
bien les polarités (sens d’enroulement) électriques placés en des lieux d’accès tensions peuvent être mortelles pour
des différents bobinages primaires et aisés aux personnels chargés de les personnes et provoquer la
secondaires (cf. fig. 9). l’exploitation (cas des postes MT / BT destruction du matériel.
Dans cette méthode deux phénomènes en réseau urbain ou rural souterrain).
Conclusions pratiques :
■ par télétransmission au centre
limitent les seuils de détection : ■ il ne faut en aucun cas ouvrir le circuit
■ en régime permanent, les différences
d’exploitation pour les détecteurs de
défauts placés sur les interrupteurs secondaire d’un transformateur de
d’erreur de rapport de transformation et courant en service.
de phase font que la somme vectorielle télécommandés des réseaux de
■ toute intervention sur la charge d’un
distribution publique.
n’est pas nulle ; d’où un «faux courant TC en fonctionnement doit être
Ces détecteurs de défauts sont
hompolaire» qui peut ne pas être précédée par l’installation d’un
alimentés par des TC qui ne sont
compatible avec les seuils désirés. court-circuit de très bonne qualité entre
régis par aucune norme : ce sont
L’appairage des TC (en phase et en les ensembles TC - détecteur de ses bornes secondaires.
module) permet d’abaisser les seuils défaut qui sont spécifiés par les
pratiques ; exploitants.
■ en régime transitoire, la saturation et I1
P1 P2
l’hystérésis des circuits magnétiques
provoquent le même défaut. Un sur-
comportement en CEM
dimensionnement des TC repousse le En HTA la CEM des TC peut être
S1 S2
considérée comme satisfaisante. I2
seuil d’apparition du phénomène. P1 P2
En HTB les écrans répartiteurs de
Ces solutions (appairage et sur-
champ électrique plus ou moins
dimensionnement) ne permettent
parfaits, de présence obligatoire, S1 S2
généralement pas la détection d’un
peuvent conduire à une CEM non P1 P2
I3
courant Io inférieur à 6 % des courants
satisfaisante du TC.
de phase.
La capacité de couplage existant
■ par sommation des flux
entre les enroulements primaire et S1 S2
Pour pallier le manque de précision de secondaire des TC participe à la
la première méthode et contourner les Io
transmission des perturbations du
contraintes qu’elle impose, il est circuit primaire au circuit secondaire. La
possible de faire la mesure des valeur de cette capacité est fonction de
courants Io par l’intermédiaire d’un TC la tension d’isolement du TC, des
torique unique ou «tore» : son circuit fig. 9 : raccordement de trois TC pour la
caractéristiques du secondaire et de la mesure du courant homopolaire (montage
magnétique est traversé par les trois technologie d’isolation employée. de Nicholson).
courants de phase I1, I2, I3 du réseau Certaines spécifications d’entreprises,
triphasé (cf. fig. 10). Avec une pour les tensions Um > 123 kV donnent
conception adaptée (matériau une valeur maximale du facteur de I1 I2
ferromagnétique, dimension et charge transmission des perturbations. Cette
de précision) et certaines précautions grandeur est mesurée au cours d’un
d’installation du tore (regroupement des essai de type décrit dans la
câbles et centrage de ceux-ci, spécification. L’introduction dans la I3
éventuellement utilisation d’un normalisation internationale de cette
manchon ferromagnétique), cette notion est en cours de discussion au
méthode autorise la mesure de très sein du CE 38.
faibles valeurs de courant Io, avec une
bonne précision (erreur de module de L
un risque particulier
l’ordre de 1 % et erreur de phase Il est dangereux d’ouvrir le circuit
inférieure à 60 minutes d’angle) : secondaire d’un TC.
quelques centaines de mA en HTA et
Le flux d’induction magnétique circulant tore
une dizaine de mA en BT. dans le noyau magnétique est la
■ détection de défaut somme de deux flux de signes opposés : manchon
Dans les réseaux de distribution HTA, l’un résultant de la présence d’un métallique
l’emploi des détecteurs de défauts courant primaire, l’autre de la présence regroupement
facilite la localisation rapide de ces du courant secondaire. L’annulation de et centrage des
derniers permettant ainsi une ce dernier par ouverture du circuit L manchon > 2ø tore conducteurs
minimisation de la partie de réseau non secondaire augmente fortement le flux
dans le noyau, provoquant une très fig. 10 : mesure du courant à l’aide d’un tore.
alimentée et de la durée de la coupure.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 170 / p.13


4. capteur de courant à bobine de Rogowski

Le principe de ce capteur de courant a Composants électromagnétiques ■ écran diélectrique


été donné par ROGOWSKI en 1912. Un capteur CS est constitué de cinq Dans le but d’améliorer le
Ce type de capteur, noté par la suite parties (cf. fig. 11). comportement en CEM du système, un
capteur CS, est développé depuis 1986 ■ un enroulement primaire constitué écran diélectrique mis à la masse est
de façon industrielle pour les réseaux par un seul conducteur en cuivre dont placé entre le primaire et le bobinage
HTA. la section est déterminée par : secondaire.
■ un courant primaire d’échauffement, Modélisation
fonctionnement ■ un courant de court-circuit assigné ; De la même manière que pour les TC,
■ un support de bobinage secondaire pour l’étude du fonctionnement d’un CS
Principe physique il est pratique de concevoir et
généralement torique et constitué d’un
L’application du théorème d’Ampère à d’exploiter un modèle.
matériau non ferromagnétique ;
une bobine de Rogowski (cf. fig. 3) Le modèle proposé, par la suite, n’est
■ un enroulement secondaire, bobiné
montre que la tension apparaissant aux valable que pour les fréquences
sur le support ;
bornes d’une charge Z de très forte industrielles. Dans le cas de
■ une résistance d’ajustage raccordée
valeur est une fonction du courant fréquences élevées (plusieurs
I = i(t). à l’enroulement secondaire ;
centaines de kHz) il faut introduire les
■ un blindage magnétique protégeant
Le courant I à mesurer crée capacités réparties du bobinage
le bobinage des possibles perturbations
localement, au niveau de chaque spire, secondaire ainsi que les différentes
liées aux champs magnétiques
une induction b = µ0 . h, µ0 étant la capacités de couplages primaire-
extérieurs au capteur. secondaire, primaire-masse et
perméabilité du vide, le support de
bobinage n’étant pas réalisé à l’aide Composants diélectriques secondaire-masse.
d’un matériau ferromagnétique, et h le ■ isolement diélectrique Schéma équivalent
champ magnétique correspondant au Comme pour les transformateurs de Il est possible de concevoir deux
courant I. Le flux embrassé par courant, le primaire et le secondaire schémas équivalents :
l’ensemble de la sonde a pour d’un capteur CS sont isolés l’un de ■ le premier (cf. fig. 12) s’inspire
expression : l’autre, par une résine diélectrique de celui des TC par la présence
ø = ∑ spires . π .r 2 .b solide en HTA. d’un transformateur idéal, avec :

Si toutes les N spires sont de section


identique et si leurs centres sont situés
sur un même cercle de diamètre R
pouvant être considéré comme très
grand devant leur propre rayon r, il est enroulement
alors possible d’écrire : primaire enroulement secondaire
ø = N. π .r . µ 0 .h
2 écran
diélectrique
support de bobinage
secondaire
et par application du théorème
d’Ampère : isolement blindage magnétique
i(t) diélectrique
ø = N. π .r 2 . µ 0 .
2. π .R
La force électromotrice développée
dans le bobinage s’écrit : résistance
de réglage
dø  N.r 2 . µ 0   di 
e(t) = - =    .
dt  2.R   dt 
fig. 11 : coupe d’un capteur CS destiné à la HTA.
Si i(t) = I . 2 . sin( ωt + ϕ )
donc di / dt = ω. I . 2 . cos (ωt + ϕ ) i2 = N1. I 1/N2 L Lf Rt Ra
et
 N.r 2 . µ 0  Ι1 N1 N2
e(t) = -   ω.I. 2 L1
 2 .R  Zc

. cos (ωt + ϕ)
= - K . ω . I . 2 . cos(ωt + ϕ) fig. 12 : schéma équivalent de type TC d’un capteur CS.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 170 / p.14


■ L = valeur de l’inductance de la filerie fonctionnement en régime Equations
de raccordement du capteur à sa Le diagramme vectoriel (cf. fig. 14) est
charge M,
permanent et transitoire établi à partir du schéma équivalent de
■ Lf est l’inductance de fuite du Les capteurs CS ne possèdent la figure 13. Ce diagramme permet
bobinage. L’enroulement secondaire pas de circuit magnétique, ils d’obtenir les relations suivantes:
des capteurs CS est à spires jointives ne sont donc pas soumis aux U(t) = E0 (t) − (Ra + Rt + jL . ω )i2 (t)
très bien réparties sur le support. Son phénomènes de saturation ou
de flux rémanent. De ce fait, avec i2 (t) = U(t) / Zc.
inductance de fuite de très faible valeur
peut donc être négligée, parfaitement linéaires ils donnent au Analyse des erreurs
■ L1 . ω = impédance magnétisante
secondaire une image presque parfaite ■ erreur de rapport et de phase
des régimes permanent et transitoire L’image parfaite du courant primaire
du générateur de courant
du primaire. pour un capteur CS est le vecteur E
équivalent,
■ Rt = somme des résistances du
Les tolérances de fabrication sur déphasé de π/2 en retard par rapport au
les dimensions du support de courant I1 ; c’est-à-dire en phase avec
bobinage et du raccordement,
bobinage et sur la valeur du nombre E0 sur la figure 15. Le module de ce
■ Ra = résistance de réglage,
de spires (plusieurs milliers) sont vecteur est donné par E = K1 . I1, avec
■ Zc = impédance de la charge M à la
compensées par une résistance (Ra) K1 constante représentant le rapport de
fréquence considérée.
d’ajustage. transformation à une fréquence donnée.
■ le deuxième (cf. fig. 13) inclut un
générateur de tension découlant de
l’étude théorique. C’est ce schéma qui
sera utilisé par la suite. Lf L Rt Ra
Dans ce schéma équivalent :
E0 (t) = - K . ω . I . 2 . cos (ωt + ϕ)
■ E0(t) est une source de tension Eo Zc U
proportionnelle au courant primaire.
Elle est déphasée en retard
de π/2 par rapport au courant i(t),
fig. 13 : schéma équivalent avec générateur de tension d’un capteur CS.
avec
N.r 2 . µ 0
K = , où
2.R Ι1 E0
■ le produit K . ω représente le rapport
de transformation, il s’exprime en Volt L . ω . i2
par Ampère (V/A).
ψ
normalisation U
A ce jour aucune norme internationale ϕ ϕ
ou nationale ne régit ce type de i2 (Ra + Rt) i2
capteur. Aussi les capteurs CS
actuellement commercialisés fig. 14 : diagramme vectoriel d’un capteur CS.
satisfont la norme CEI 185 sauf pour
les paramètres concernant le signal
secondaire qui alimente des unités de
E0
protection et contrôle-commande bien = plage de réglage liée à Ra
spécifiques. Ces unités sont d’une réglage optimum = ε(reg) minimun
E
technologie à microprocesseur. Elles ε(nat) = erreur naturelle (de fabrication)
permettent par un simple paramétrage, ε(reg) = erreur après réglage. L . ω . i(t)
à partir d’un clavier et d’un afficheur,
de réaliser l’ensemble des fonctions ε(reg) ε(nat)
(protection, mesure, automatisme et Ι1
communication) adaptées à chaque
installation. A
U
Nota :
Actuellement ces capteurs CS et unités
de protection et contrôle-commande i(t) Ra . i(t) Rt . i(t)
SEPAM sont conçus et commercialisés
par un seul et même constructeur fig. 15 : diagramme vectoriel, avec erreur, du capteur CS.
(Merlin Gerin).

Cahier Technique Merlin Gerin n° 170 / p.15


Comme tous les capteurs le signal ■ une modification de la charge spécification des capteurs
secondaire des capteurs CS est entaché secondaire de ce type de capteur
d’une erreur. Cette erreur est définie entraîne une variation d’erreur. Pour de courant à bobine de
comme étant le vecteur représentant la atténuer ces variations, un CS étant Rogowski
différence des vecteurs E et U, c’est le une source de tension, il faut que sa Les capteurs CS et les unités de
vecteur ε(net) sur le diagramme de la charge purement résistive soit la plus protection et de contrôle-commande
figure 15. élevée possible (≥ 10 kΩ).
sont fournis par un même industriel. La
Elle est minimisée en fin de fabrication ■ la fréquence spécification des CS est donc beaucoup
par le réglage du potentiomètre Ra→à une Le signal délivré par ce type de capteur plus simple pour le client final. Il n’a pas
valeur donnant un vecteur erreur ε (reg) est une fonction de la dérivée du à spécifier, comme il doit le faire pour
minimal. Ce réglage du capteur est courant primaire (cf. § principe les TC, les caractéristiques du
adapté aux entrées courant des unités physique). Pour s’affranchir de secondaire (courant secondaire,
de protection et de contrôle-commande l’influence de la fréquence, il faut que le puissance de précision, classe de
pour lesquelles il a été conçu. La valeur signal du capteur CS soit traité par un précision et facteur limite de précision).
maximale de ce vecteur erreur a été fixée amplificateur intégrateur de précision.
Il lui reste à préciser seulement :
à 1 % de la valeur du vecteur de ■ position du conducteur primaire ■ le niveau d’isolement du capteur défini
référence pour tout courant primaire comme pour un TC ;
Le théorème d’Ampère ne fait pas
compris entre 0.2 et 10 fois le courant
référence à la position relative du courant ■ le courant de court-circuit thermique
primaire assigné, et à 5 % pour un
(conducteur primaire) et du contour fermé assigné(Ith), et le courant dynamique
courant de 200 fois le courant primaire
(bobinage secondaire) auxquels il est (Idyn) établis selon les mêmes règles
assigné.
appliqué. Cette remarque indique que le que pour les TC ;
Avec ces erreurs maximales les capteurs capteur est théoriquement insensible au ■ la plage d’utilisation (courant primaire
CS d’un même rapport de transformation positionnement relatif de ses composants. assigné et courant d’échauffement). Par
sont tous parfaitement interchangeables Cependant des imperfections de exemple il existe quatre plages
et sont pratiquement identiques en réalisation du bobinage secondaire d’utilisation (30-300, 160-630, 160-1600,
terme de précision (cf. fig. 16) à peuvent le rendre légèrement sensible. Il 500-2500 A) avec les CS de fabrication
des TC de classe : faut donc, à l’installation des capteurs à
■ 0,5 pour la mesure,
Merlin Gerin.
primaire non intégré (BT) , assurer un
■ 5P pour la protection. centrage et un azimutage relatif entre
■ linéarité primaire et secondaire assez précis. Sans comportement en CEM
Le capteur CS est linéaire : cette précaution des erreurs de l’ordre de Le capteur CS a une faible capacité de
e(t) = K . ω . I . 2 . cos (ωt + ø) 3 % peuvent être atteintes. liaison primaire - secondaire (≈ 20 pF
Cette linéarité lui confère beaucoup en HTA). La présence d'écrans,
■ position des conducteurs voisins Un
d’avantages, notamment : conducteur voisin, parcouru par le courant diélectrique et magnétique, mis au
■ la possibilité de réduire la variété de d’une autre phase ou de retour pour une potentiel de la masse, empêche
rapports de transformation et ainsi boucle (cf. fig. 6), produit un champ la transmission des perturbations
favoriser les possibilités de magnétique qui s’additionne conduites (à partir du réseau
standardisation. Les rapports de vectoriellement à celui créé par le courant primaire MT) et rayonnées.
transformation sont imposés par la à mesurer et de ce fait, modifie la réponse L'ensemble CS, unité de protection
dynamique de l’électronique de l’unité de du capteur. Les capteurs CS doivent être et de contrôle-commande a donc
contrôle-commande à laquelle le capteur protégés contre ce type de perturbation. un bon comportement en CEM.
est associé et par le niveau de
discrimination souhaité pour celle-ci.
■ une bonne réponse en régime
transitoire. L’absence de saturation,
d’hystérésis et de flux rémanent, permet à
±60'
ces capteurs d’avoir une réponse parfaite ±30'
en régime transitoire. Ainsi sans
précaution particulière ce type de capteur
s’installe sur des réseaux sur lesquels il 0
est nécessaire que les protections A
interviennent rapidement pendant les
régimes transitoires, notamment sur les classe 1
réseaux à constante de temps longue ou classe 0,5
comportant des matériels de type blindés classe CSp
à isolement gazeux (présentant un risque ±0,5 %
= vecteur ε(reg)
d'explosion). A ±1 %
0
Influences externes fig. 16 : comparaison des précisions des capteurs TC et CS.
La réponse de ces capteurs CS, comme Le point A situe le fonctionnement d’un capteur CS qui satisfait tout à la fois aux exigences de
celle des TC, peut être, dans certaines précision des TC de classe 0,5, et des TC de classe 1.
conditions, influencée par l’environnement.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 170 / p.16


5. capteurs hybrides

Les signaux délivrés par les TC et ■ alimentation secondaire ferromagnétique (variation de


les CS sont directement utilisés par Elle fournit l’énergie au convertisseur résistivité exploitée dans
les unités de protection et de contrôle- secondaire et éventuellement au les capteurs de courant magnéto-
commande. Il existe d’autres capteurs système de transmission. résistant).
de courant dont le signal, avant Dans certains capteurs ces deux ■ électrique
d’être utilisé par ces unités, doit être alimentations, primaire et secondaire, Le flux créé dans un circuit
traité électroniquement, ce sont les peuvent être confondues. magnétique par le champ magnétique
capteurs hybrides. Ils ont tous un issu du courant à mesurer, est annulé
Les éléments sensibles
diagramme semblable à celui de la par un flux magnétique provoqué et
Les capteurs hybrides ont fait l’objet au
figure 17. régulé à l’aide d’un courant auxiliaire
cours de ces dernières années
Diagramme (transformateur de courant à flux nul).
d’importants programmes de
Il peut comporter jusqu’à six éléments : développement. Différents effets du
■ élément sensible primaire champ magnétique ont été utilisés dans capteurs optiques à effet
Il utilise les différents effets (optique, les éléments sensibles primaires et
électronique ou électrique) des
Faraday
notamment :
matériaux soumis à un champ ■ optique
Pour la bonne compréhension de la
magnétique créé par le courant à Utilisation des effets du champ suite il est nécessaire de faire
mesurer. magnétique sur les caractéristiques de quelques rappels en ce qui concerne
■ convertisseur primaire la lumière (capteur optique de courant). la physique de la lumière.
Il convertit l’effet utilisé par l’élément L'optique peut être aussi utilisée Rappels
sensible en un signal fonction du uniquement comme système de ■ polarisation
courant primaire et adapté au système transmission à partir d’un élément C’est un phénomène propre à la
de transmission. primaire sensible de type quelconque. propagation des ondes, en particulier
■ système de transmission Cette transmission se fait alors par fibre lumineuses, caractérisées par leur
Il véhicule sur une distance plus ou optique. L’emploi de dispositifs direction de vibration dans un plan
moins grande le signal émis par le obéissant à la physique de la lumière déterminé, appelé plan de
convertisseur primaire. (élément sensible et système de propagation, contenant la direction de
■ convertisseur secondaire transmission) confère au capteur un propagation.
Il transforme ce signal, représentatif du isolement galvanique parfait. Cet Quand ce plan garde une direction
courant primaire, en un signal électrique avantage a été exploité dans beaucoup fixée dans le temps, les ondes
utilisable par les unités de protection et de programmes de développement, lumineuses ont une polarisation
de contrôle-commande. dont certains ont abouti au capteur de linéaire. S’il tourne autour de la
■ alimentation primaire courant à effet Faraday. direction de propagation à une
Elle fournit l’énergie nécessaire à ■ électronique vitesse constante, la polarisation est
l’élément sensible, au convertisseur Influence d’un champ magnétique sur elliptique ou, dans un cas particulier,
primaire et éventuellement au système un semi-conducteur (capteur de courant circulaire.
de transmission. à effet Hall) et sur un matériau
■ biréfringence
Certains corps naturels présentent le
phénomène de biréfringence. Une
lumière plane qui les traverse ne se
propage pas à la même vitesse
Ι élément convertisseur système de convertisseur suivant que son plan de polarisation
sensible primaire transmission secondaire est parallèle à l’une ou l’autre des
courant primaire signal
primaire
deux directions perpendiculaires
secondaire
propres au corps biréfringent. La
(i ou u)
biréfringence peut être intrinsèque
(matériaux anisotropes) ou induite par
une contrainte :
alimentation alimentation
■ mécanique ou effet photo-élastique,
primaire secondaire
■ électrique ou effet électro-optique
Kerr ou Pockels,
■ magnétique ou effet magnéto-
fig. 17 : diagramme des capteurs hybrides.
optique Faraday.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 170 / p.17


,y€~}|{zy,
~{€~€}|y,
Effet Faraday

€~}|{z €}|
En 1845 Michael Faraday découvrit que milieu optique
le plan de polarisation d’une lumière à effet Faraday
polarisée, traversant un morceau de lumière incidente

~{~}{z€~}|{zy,€~}|zy,
verre placé dans un fort champ polarisation linéaire angle de rotation
magnétique et se propageant du plan de
parallèlement à ce champ, tourne. polarisation
L’angle (F) de rotation de la polarisation
est proportionnel à la circulation du F
champ magnétique (H) le long du
chemin optique L (cf. fig. 18). lumière transmise

y
,
polarisation linéaire
F = V. ∫H . dL
Dans cette équation V est une
caractéristique du milieu optique. C’est
la constante de Verdet. Elle est L
généralement faible et dépend, plus ou
moins fortement, de la température. H
champ
L’effet Faraday étant dispersif il faut magnétique
utiliser une lumière monochromatique (à
fréquence unique).
Réalisation pratique
Cet effet est exploité avec des cristaux
ou des fibres optiques, dans les deux fig. 18 : représentation graphique de l’effet Faraday.
cas il est nécessaire d’avoir une source
a - éclaté d'un capteur à cristal optique. b - schéma d'un capteur à fibre optique.
lumineuse et de traiter l’information
optique afin de pouvoir la rendre Ι
4 cristaux constituant
utilisable par les unités de protection et
l'élément sensible
de contrôle-commande.
■ source lumineuse
C’est souvent une diode laser L
conducteur
monomode ayant une longueur d’onde primaire L
voisine de 780 nanomètres, la constante
de Verdet étant maximale dans cette F2 SSP
partie du spectre de longueurs d’onde. connexion
■ cristal optique monomode
Il est possible d’utiliser un ou plusieurs L
F1
cristaux qui entourent plus ou moins le F3
conducteur dans lequel circule le L
courant à mesurer (cf. fig. 19a). Dans la PR LSR
configuration d’optique en champ libre,
c’est généralement le cas avec les P P
cristaux, les problèmes d’alignement analyseur diode
mécano-optique sont particulièrement laser
importants. polariseur
■ fibre optique
P
La technique d’optique guidée utilise
comme élément sensible une fibre électronique
optique monomode qui peut faire lentille
plusieurs tours autour du conducteur LSR lame semi-réfléchissante
primaire (cf. fig. 19b). Dans ce cas connecteurs L lentilles Selfoc
l’application du théorème d’Ampère fibre optique F1 fibre optique à maintien de
permet d’écrire : polarisation
F = V .N. I F2 fibre capteur
F3 fibres optiques multimodes
Cette technique permet d’obtenir une I courant à mesurer
plus grande sensibilité. SSP système séparateur/polariseur à 45°
Les capteurs à fibre optique ne sont pas P photodiodes
sensibles aux courants extérieurs PR photodiodes de référence
(conducteur de retour, autres phases, fig. 19 : capteurs de courant à effet Faraday .
autres circuits), alors que les capteurs

Cahier Technique Merlin Gerin n° 170 / p.18


à cristaux optiques le sont plus ou l’exploitation, ne doivent pas modifier
moins selon leur technologie de ce taux de biréfringence.
construction. ■ influence de l’électronique de
Par contre les caractéristiques optiques conversion du signal. Le cristal et la
de l’élément sensible (cristal ou fibre) fibre optique sont parfaitement
sont particulièrement affectées par les linéaires. Par contre l’électronique de
variations de température et de traitement est limitée dans sa
contraintes mécaniques. dynamique, pour une précision donnée,
■ conversion du signal optique en par :
signal électrique. Cette conversion se ■ sa bande passante ;
fait par comparaison des faisceaux ■ son aptitude à détecter à 2.π près
lumineux émis et reçus. Elle utilise l’angle de rotation du plan de a - du domaine HTA (Merlin Gerin), avec :
généralement des prismes polariseurs- polarisation, mais des techniques ■ au premier plan un capteur optique avec
séparateurs associés à des numériques de traitement son conducteur à fibre optique enroulé,
photodiodes qui transforment le signal du signal permettent de corriger
■ au deuxième plan un capteur TC
lumineux en signal électrique ce point ;
conventionnel équivalent, mais plus
analogique. Ce dernier est ensuite ■ les tensions d’alimentation des
volumineux.
traité et amplifié pour être rendu composants constituant le ou les
utilisable par les unités de protection et convertisseurs primaires et
de contrôle-commande. secondaires.
Précision Malgré toutes ces difficultés, les
techniques actuelles permettent de

Les capteurs optiques (à fibre ou à
réaliser des capteurs optiques de
cristal) sont sensibles aux conditions
courant ayant une précision
extérieures (température, source
comparable à celles des TC
d’énergie auxiliaire). Leur précision en
(cf. fig. 20).
est donc affectée.
Comportement en CEM
■ influence de la température
L’isolement galvanique entre les
Cette dernière influe sur deux
circuits (primaire et secondaire) étant
paramètres :
parfait (pas de capacité de liaison), le
■ la constante de Verdet V
comportement en CEM (perturbations
■ la biréfringence du milieu optique,
conduites) d’un tel capteur est bon.
■ la longueur d’onde de la lumière
Mais ce comportement peut être affecté
émise par la diode laser.
par celui de ses convertisseurs primaire
Pour fonctionner dans les conditions et secondaire sensibles aux
rencontrées sur les réseaux perturbations rayonnées (blindages,
électriques, les capteurs optiques positionnement relatif, etc.).
doivent être compensés en
A noter que cet isolement galvanique
température (cf. annexe 3, [5]). Cette
parfait est, en terme de sécurité, un
compensation peut être faite : atout majeur pour ce type de capteur :
■ par action permanente sur l’élément
il supprime les risques d’explosion
sensible optique (double torsion de la existants en HTB avec les TC à
fibre, parcours aller et retour de la fibre isolement dans l’huile.
par la lumière, compensation thermique
du cristal, etc.),
■ par maintien de la diode laser à une capteurs de courant à effet
température compatible avec la Hall
précision recherchée,
Effet Hall
■ par la prise en compte de la
température réelle de chaque élément Une plaquette semi-conductrice
dans la chaîne de mise en forme du traversée par un courant i et plongée
signal de sortie. dans un champ d’induction magnétique

B développe entre deux faces une
■ influence des contraintes
mécaniques. Le cristal ou la fibre différence de potentiel appelée tension
optique doit avoir un très faible taux de de Hall VH répondant à la relation :
b - du domaine HTB (Square D), avec :
biréfringence afin de ne pas modifier la VH = K .i.B
■ au premier plan un TC conventionnel,
polarisation de la lumière en l’absence où K est le coefficient de sensibilité du
de champ magnétique. Les contraintes capteur. ■ au deuxième plan un capteur optique
mécaniques sur le cristal ou sur la fibre, équivalent, mais moins encombrant.
Cette plaquette constitue l’élément
liées aux variations de température, sensible du capteur de courant à effet fig. 20 : exemples de capteurs optiques.
comme à la mise en œuvre et Hall.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 170 / p.19


Principe Elle peut être corrigée, pour La bande passante de tels capteurs est
L’explication du phénomène de Hall une plage de température définie, par relativement grande. Il est possible de
suppose que dans une plaquette le convertisseur secondaire. mesurer des courants continus et des
longue (cf. fig. 21), pourvue de larges ■ erreur de linéarité courants ayant des fréquences de l’ordre
électrodes d’injection de courant i, tous La présence d’un circuit magnétique, de 40 kHz. La largeur de la bande
les électrons sont en déplacement même avec un entrefer relativement passante, de ce type de capteur, dépend
uniforme à la vitesse V en sens inverse important, introduit une non linéarité de la technologie du circuit magnétique,
du courant i. Lorsqu’un champ résultant des phénomènes de des composants électroniques et de

d’induction magnétique B est appliqué saturation. La dynamique de ce capteur l’architecture employés pour le
perpendiculairement à l’une des est liée au dimensionnement du circuit traitement du signal.
grandes faces de la plaquette, les magnétique. Comportement en CEM
électrons de charge -e sont déviés vers ■ fluctuation liée à la température L'absence d'isolement galvanique entre
l’une des petites faces contre La température influe de deux le capteur et les éléments électroniques
lesquelles ils s’accumulent sous manières : est un handicap important, surtout en
l’action des forces de Laplace : ■ par le coefficient de sensibilité K qui HT. La CEM de l'ensemble (capteur à
→ → → effet Hall, unité de protection et de
F = − e. V ∧ B varie d’environ 0,01 % par ˚C,
■ par les contraintes mécaniques, contrôle-commande) peut donc être
Le déséquilibre des charges consécutives à des variations de imparfaite.
entre les deux petites faces fait température, subies par l’élément
apparaître un champ électrique de sensible.

Hall EH ,qui croît jusqu’à ce que la
→ La réalisation d’un tel capteur doit
force (-e . EH ) équilibre celle du prendre en compte toutes ces d
champ d’induction. influences et essayer de les compenser
Dans ces conditions, les électrons pour obtenir et garantir, dans les i
→ → →
reprennent un mouvement uniforme, et conditions d’utilisation spécifiées, une v -e. vΛΒ VH

le champ électrique de Hall s’exprime précision compatible avec l’application EH →
par : envisagée (mesure ou protection ou les -e. EH
→ → → deux). D’où le schéma fonctionnel de
EH = − B . j / (N.e) l’électronique nécessaire au bon
où N est le nombre

de porteurs de fonctionnement de ce capteur fig. 21 : schéma théorique du capteur à effet
charge (-e) et j la densité de courant (cf. fig. 22). Hall.
dans la plaquette , d’où la tension de
Hall :
→ → →
VH = K . i . B / (N.e. d)
Ι
Réalisation pratique →
Une solution pratique pour améliorer la B
i
sensibilité du capteur est d’augmenter sonde

B . Pour cela, le générateur de Hall est
placé dans l’entrefer d’un noyau
magnétique parcouru par le flux
d’induction dû au champ magnétique circuit de
créé par le courant à mesurer amplificateur différentiel compensation
(cf. fig. 5). L’alimentation en courant et générateur de et stabilisateur du de l'induction
courant constant coefficient de sensibilité résiduelle
le traitement du signal se font par
l’intermédiaire d’éléments en température thermistances
électroniques.
Précision
La réponse d’un capteur à effet Hall
n’est pas parfaitement proportionnelle à circuit de
amplificateur
alimentations compensation
B, trois facteurs en sont la cause : +
d'efforts
■ tension d’offset, filtre
mécaniques
■ erreur de linéarité,
■ fluctuation en fonction de la
température.
■ tension d’offset Uh = K . Ι
C’est une tension d’erreur liée
fig. 22 : schéma fonctionnel de l’électronique d’un capteur à effet Hall.
à la réalisation de l’élément sensible.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 170 / p.20


capteur de courant à flux Précision Note :
La précision de ce système est très Les transformateurs de courant à flux
nul bonne. Les bancs de mesure des nul permettent de mesurer les courants
Principe erreurs des transformateurs de courant continus.
L’élément sensible est un circuit exploitent ce principe. Il est possible de Comportement CEM
magnétique (CM) (cf. fig. 4) dans limiter l’erreur de module à de très Le signal d’annulation du flux voisin de
lequel le flux créé par le courant à faibles valeurs (≈ 0,02 %). De même zéro est facilement perturbable. Ce
mesurer (I1) est annulé par un courant pour l’erreur de phase qui peut être type de TC doit donc faire l’objet d’un
(I2). Courant dont la valeur est ajustée inférieure à 0,1 minute d’angle (mais environnement électromagnétique très
automatiquement par un amplificateur qui dépend des circuits électroniques protégé (écrans, filtrage des
électronique de puissance (A) piloté d’annulation du flux). alimentations, etc.).
par la tension de la sonde (SD) Les performances d’un tel capteur
proportionnelle au flux circulant dans dépendent essentiellement des
le noyau magnétique (CM). Le flux performances de l’amplificateur, aussi
résultant dans ce noyau est nul, il est bien en plage de mesure qu’en
donc possible d’écrire : précision.
I2 = N1 . I1 / N2, avec
N1 = nombre de spires de
l’enroulement primaire,
N2 = nombre de spires de
l’enroulement secondaire.

6. tableau comparatif, synthèse

■ mauvais TC CS capteurs transformateur


■ ■ moyen transformateur capteur à bobine optiques de courant à
■ ■ ■ bon de courant de Rogowski flux nul
■■■■ très bon conventionnel
performances :
■ linéarité ■ ■■■■ ■■■■ ■■■
■ fidélité ■ ■■■■ ■■■ ■■■
■ dynamique ■ ■■■■ ■■■■ ■■
■ précision ■■■ ■■■ ■■■ ■■■■
■ CEM ■■■ ■■■ ■■■■ ■■
aptitudes :
■ étalon de mesure ■■ ■■ ■■ ■■■■
■ fournir de l’énergie aux équipements ■■■■ ■ ■ ■■
de protection et contrôle-commande
■ fournir le signal de mesure à :
■ des compteurs d’énergie analogiques ■■■■ ■ ■ ■
■ des compteurs d’énergie numériques ■■■■ ■■■ ■■ ■
■ des équipements numériques de ■■■■ ■■■■ ■■ ■
protection et contrôle-commande
coût relatif par rapport à l’appareillage :
■ en HTA ■■■ ■■■■ ■■ ■
■ en HTB ■■ ■■■ ■■■ ■
importance des capteurs annuellement installés :
■ situation actuelle ■■■■ ■■■ ■ ■
■ évolution prévisible ■■■ ■■■ ■■ ■

Cahier Technique Merlin Gerin n° 170 / p.21


7. conclusion et avenir

les solutions du présent importantes des spécifications des comme système de transmission des
capteurs. Ces spécifications fibres optiques, pourrait être la solution
Aujourd’hui la majorité des
favorisent la CEM, la linéarité et la idéale.
équipements de protection et de
plage d’utilisation des capteurs. En HTA, cette solution n’est pas encore
contrôle-commande en service fait
appel aux technologies ■ CEM économiquement exploitable. Par
électromagnétiques ou électroniques. Il est lié à l’emploi de plus en plus contre la solution CS, par son coût et
Ils nécessitent des signaux de étendu des technologies électroniques. les avantages qu’elle procure, est la
puissance suffisante (≈ 5 à 50 VA) de Dans ce domaine le capteur optique solution déjà présente et de l’avenir.
la part de capteurs de courant souvent présente un comportement idéal. En HTB l’emploi de ces nouveaux
éloignés (≈ 2 à 150 m). ■ linéarité capteurs dépend du développement
Dans les équipements HT, cette Les TC linéaires (type TPZ) sont des solutions numériques pour les
fourniture d’énergie est faite par des généralement très encombrants unités de protection et de contrôle-
transformateurs de courant (présence d’entrefer) et leur linéarité commande ou de la création
conventionnels. n’est pas parfaite. Sur défaut, ils d’interfaces numériques pour les unités
imposent aux équipements qui leur existantes. A partir de l’instant où de
Cependant, en HTA plusieurs
sont raccordés des contraintes tels équipements seront disponibles,
centaines d’unités de protection et de
thermiques très importantes. Le l’évolution des capteurs sera très
contrôle-commande numériques sont
capteur CS, étant d’une linéarité rapide. Cette évolution est
en fonctionnement. La plupart,
parfaite, présente la performance commencée : des systèmes sont déjà
capables de traiter des signaux de bas
optimale sur ce point. proposés, soit en «tout optique», soit
niveaux énergétiques, sont associées à
■ plage d’utilisation suivant la solution idéale préconisée
des capteurs CS. Et en HTB des
Un TC a une plage d’utilisation très précédemment.
expérimentations sont en cours avec
des capteurs à effet Faraday à cristaux réduite qui limite son emploi à une Ainsi donc, à long terme en HT, les TC
ou à fibres optiques. seule application. Par contre, les conventionnels, dont les performances
capteurs optiques et CS dont la plage sont limitées et le coût relativement
Les TC à flux nul sont surtout employés
d’utilisation est plus grande (≈ 10 fois) élevé, sont condamnés à disparaître,
dans les bancs de contrôle et dans les
ont des possibilités d’emploi plus exceptés peut être ceux employés pour
réseaux de transport en courant
étendues, seulement limitées par les le comptage de facturation d’énergie.
continu.
équipements auxquels ils sont
raccordés.
les solutions de l’avenir Les capteurs optiques et CS sont donc
L’évolution très rapide des systèmes de les plus performants au niveau des
protection et de contrôle-commande contraintes techniques nouvelles. Un
vers les technologies numériques capteur hybride , ayant comme élément
conduit déjà à des modifications sensible une bobine de Rogowski et

Cahier Technique Merlin Gerin n° 170 / p.22


annexe 1 : précision des TC selon la CEI 185

limites d’erreur pour des secondaires «mesure»

valeurs du courant erreur de courant (±), en % déphasage I1/I2 (±)


exprimées en % du minutes centiradians
courant assigné
- 5 20 100 120 5 20 100 120 5 20 100 120
classe de précision
0,1 0,4 0,2 0,1 0,1 15 8 5 5 0,45 0,24 0,15 0,15
0,2 0,75 0,35 0,2 0,2 30 15 10 10 0,9 0,45 0,3 0,3
0,5 1,5 0,75 0,5 0,5 90 45 30 30 2,7 1,35 0,9 0,9
1,0 3,0 1,5 1,0 1,0 180 90 60 60 5,4 2,7 1,8 1,8

limites d’erreur pour des secondaires «protection»

classe erreur de rapport déphasage erreur composée


de pour des courants pour le courant nominal pour le courant
précision compris entre In minutes centiradians limite de
et 2 In, en % précision, en %
5P ±1 ± 60 ± 1,8 5
10P ±3 10

Cahier Technique Merlin Gerin n° 170 / p.23


annexe 2 : classement des TC selon la CEI 44-6

Les différentes classes de classe performances


transformateurs de courant pour la
protection, définies par la CEI 44-6 P Limite de précision définie par l’erreur composée ( ε̂ c) pour un courant
selon leurs performances, sont primaire symétrique de régime établi.
indiquées dans le tableau ci-contre. Aucune limite pour le flux rémanent.
C’est aussi la classe du secondaire protection définie dans la CEI 185.
TPS TC à faible flux de fuites dont les performances sont définies par des limites
fixées pour les caractéristiques d’excitation par l’enroulement secondaire
et pour l’erreur sur le rapport des nombres de spires.
Aucune limite pour le flux rémanent.
Cette classe est similaire à la classe X définie dans la norme BS 3938.
TPX Limite de précision définie par l’erreur instantanée de crête ( ε̂ ) au cours du
cycle de fonctionnement en régime transitoire spécifié.
Aucune limite pour le flux rémanent.
TPY Limite de précision définie par l’erreur instantanée de crête ( ε̂ ) au cours du
cycle de fonctionnement en régime transitoire spécifié.
Le flux rémanent ne doit pas excéder 10 % du flux de saturation.
TPZ Limite de précision définie par l’erreur instantanée de crête sur la
composante alternative du courant ( ε̂ ca) au cours d’un seul passage du
courant présentant la composante apériodique maximale, la constante de
temps de la boucle secondaire ayant la valeur spécifiée. Aucune exigence
concernant l’erreur limite sur la composante apériodique du courant.
Le flux rémanent devant être pratiquement négligeable.

annexe 3 : bibliographie

[1] Techniques de l'ingénieur : [4] Méthode rapide de [7] Le transformateur de courant pour
Transformateurs de mesure. prédétermination des transformateurs la protection en HT,
D 4720 12-1990, D 4722 12-1990, de courant, Cahier Technique Merlin Gerin n° 164.
D 4724 3-1991, R1016 10-1992. Pierre SCHUELLER (Merlin Gerin) M. ORLHAC.
[2] CEI 44-6 : Première édition page 41 à 45, RGE n°4 avril 1990.
1992-03 : Transformateurs de mesure. [5] Techniques de l’ingénieur :
Partie 6 : Prescriptions concernant les Capteurs de courant à fibres
transformateurs de courant pour optiques.
protection pour la réponse en régime R 1016 10-1992.
transitoire. [6] La CEM : la compatibilité
[3] CEI 185 : Deuxième édition 1987 et électromagnétique,
sa modification 1 1990-07. Cahier Technique Merlin Gerin n° 149.
Transformateurs de courant. F. VAILLANT.

Réal. : ERI Lyon - Photo. : Merlin Gerin, Square D


Cahier Technique Merlin Gerin n° 170 / p.24 DTE - 12-93 - 3 500 - Imprimeur : Léostic, Seyssinet - Paris

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