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Réf.

: D4212 V1

Principes et méthodes de
Date de publication :
10 juin 2021
développement des réseaux
électriques de distribution

Cet article est issu de : Énergies | Réseaux électriques et applications

par Alain COIFFIER

Mots-clés Résumé Le développement des réseaux de distribution d’énergie électrique, appelé


réseaux MT et BT | postes aussi planification des réseaux de distribution, consiste à rechercher les meilleurs
HT/MT | planification des
réseaux électriques | étude compromis techniques entre la satisfaction des utilisateurs et les coûts d’investissement
technico-économique et d’entretien des installations électriques de distribution. Dans ce contexte général,
après avoir présenté les principes d’organisation du développement des réseaux de
distribution, cet article expose l’approche technico-économique appliquée aux réseaux
électriques et les méthodes d’étude associées aux postes HT/MT et aux réseaux MT et
BT.

Keywords Abstract Development studies of electrical energy distribution networks, also called
MV and LV networks | HV/MV distribution network planning, consist in seeking the best technical compromises between
substations | planning of
electrical networks | user satisfaction and the investment and maintenance costs of electrical distribution
technical-economic study installations. In this general context, after having presented the principles of organization
of the development of distribution networks, this article presents the technical-economic
approach applied to electricity networks and the study methods associated with HV / MV
substations and MV networks and LV.

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Principes et méthodes
de développement des réseaux
électriques de distribution
par Alain COIFFIER
Ingénieur du Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM)
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Ex-Chef de service à la Direction Réseau d’ ERDF (Électricité Réseau de Distribution France)

1. Organisation du développement des réseaux de distribution.... D 4 212 - 3


1.1 Niveaux décisionnels des investissements .............................................. — 3
1.2 Nature et processus des études de développement des ouvrages ........ — 4
1.3 Politique technique ..................................................................................... — 5
2. Données d’entrée pour les études de développement
des réseaux ............................................................................................... — 5
2.1 Système d’information géographique ...................................................... — 5
2.2 Connaissance des puissances.................................................................... — 5
2.3 Taux de croissance des charges ................................................................ — 7
2.4 Taux d’incidents .......................................................................................... — 7
2.5 Coûts d’investissement et d’entretien....................................................... — 8
2.6 Données de valorisation technico-économiques ..................................... — 8
3. Calcul technico-économique appliqué aux réseaux électriques
de distribution.......................................................................................... — 8
3.1 Contexte de l’actualisation ......................................................................... — 8
3.2 Fonction d’optimisation.............................................................................. — 10
3.3 Valeur d’usage............................................................................................. — 10
3.4 Inéquation de changement d’état.............................................................. — 11
3.5 Ratio bénéfice/coût ..................................................................................... — 11
3.6 Raisonnement par annuités constantes.................................................... — 11
3.7 Résumé pratique de la méthode générale................................................ — 12
3.8 Paramètres de la fonction d’optimisation................................................. — 12
4. Études décisionnelles de développement des ouvrages
de distribution.......................................................................................... — 14
4.1 Outils informatiques d’étude ..................................................................... — 14
4.2 Principes de calcul des grandeurs électriques ......................................... — 14
4.3 Études de développement des postes sources HT/MT ............................ — 16
4.4 Études de développement des réseaux MT.............................................. — 17
4.5 Études de développement des réseaux BT............................................... — 21
5. Conclusion................................................................................................. — 23
6. Glossaire .................................................................................................... — 24
Pour en savoir plus .......................................................................................... Doc. D 4 212

L es réseaux électriques de distribution publique sont un des vecteurs de


développement des sociétés, ils doivent donc évoluer en permanence pour
s’adapter, d’une part, aux besoins sociologiques et économiques des différents
pays et, d’autre part, aux exigences nécessaires pour un fonctionnement
optimal de l’ensemble des installations électriques de distribution publiques et
privées. Concernant la distribution de l’énergie électrique, les évolutions des
réseaux sont décidées dans le cadre des études de développement des
réseaux de distribution, c’est l’objet de cet article. Ces études peuvent
concerner les aspects indiqués ci-dessous :
– les choix techniques fondamentaux ;
– le choix des matériels à installer sur les réseaux de distribution ;

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PRINCIPES ET MÉTHODES DE DÉVELOPPEMENT DES RÉSEAUX ÉLECTRIQUES DE DISTRIBUTION ___________________________________________________

– l’électrification de nouvelles zones ;


– le traitement des contraintes électriques dues à l’accroissement des charges ;
– le raccordement des nouveaux utilisateurs sur les réseaux de distribution ;
– l’intégration des productions décentralisées et des bornes de recharge des
véhicules électriques ;
– l’amélioration de la qualité de fourniture au quotidien ainsi que lors d’évé-
nements climatiques ou technologiques exceptionnels ;
– la réduction ou la maîtrise des pertes électriques ;
– la rénovation des réseaux vétustes ou présentant une fiabilité intrinsèque
insuffisante ;
– la préservation de l’environnement et la sécurité des biens et des personnes ;
– la modernisation des ouvrages pour une exploitation plus souple, plus
rationnelle et plus automatisée.
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Dans le domaine des réseaux de distribution MT, les études décisionnelles


concernant certains aspects listés ci-dessus sont souvent orientées par le
schéma directeur d’évolution des réseaux de distribution, qui fait l’objet de
l’article [D 4 211].
Toutefois, les orientations structurelles du schéma directeur, qui permettent
de réduire la combinatoire du nombre de solutions à étudier, sont souvent
insuffisamment développées et détaillées pour envisager directement un
investissement à partir de ces éléments. Cela est d’autant plus vrai que le
schéma directeur peut avoir une ancienneté telle qu’il est nécessaire d’actua-
liser les données d’entrée pour s’assurer de la pertinence du projet.
La complexité des études de développement des réseaux de distribution est
liée à la très grande quantité d’ouvrages à gérer, aux fluctuations des puis-
sances transitées et aux nombreux paramètres techniques et économiques à
prendre en compte dans les études. De plus, comme la durée de vie des
ouvrages est très longue (30 à 40 ans), il ne suffit pas de s’assurer qu’un
ouvrage est utile et économique à une année donnée, mais il faut vérifier qu’il
aura toujours sa raison d’être à long terme.
Afin de choisir les meilleures solutions, il est indispensable de disposer d’outils
de calcul et des méthodes adaptées permettant de prendre les bonnes décisions.
Pour investir une somme d’argent, il faut être en capacité de définir le bon endroit
sur le réseau, la bonne date de création d’ouvrage et la bonne technologie à
mettre en œuvre. Le calcul technico-économique appliqué aux réseaux élec-
triques, développé dans la troisième partie permet de répondre à ces exigences.
Les études de développement des réseaux de distribution, appelées aussi
études de planification des réseaux de distribution, consistent à imaginer le réseau
le plus vraisemblable possible à un horizon donné, généralement en réponse à
une sollicitation : demande de raccordement de client, dépassement de capacité
d’un ouvrage, obsolescence d’un composant, insertion de nouveaux équipements.
Il est déterminé à partir d’hypothèses crédibles et en respectant, d’une part, les
politiques techniques et économiques de l’entreprise et, d’autre part, les attentes
de la société des pays et des utilisateurs des réseaux de distribution.

Avertissement : dans cet article à visée internationale, l’auteur n’utilise


volontairement pas les termes désignant les tensions dans la norme fran-
çaise NFC 18-510. Pour un électricien français, il faudrait traduire ces termes
comme suit :
BT : BT tension 50 V < U ≤ 1 000 V
MT : HTA tension 1 000 V < U ≤ 50 kV
Postes MT/BT : postes HTA/BT
HT et THT : HTB partitionnée en HTB1 : 63 et 90 kV ; HTB2 : 150 et 225 kV ;
HTB3 : 400 kV
Remarque : le terme « planification des réseaux » n’a pas forcément la
même signification à l’international qu’en France, c’est la raison pour
laquelle, l’auteur a préféré utiliser la notion de développement des réseaux

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1. Organisation Le schéma de la figure 1 représente sommairement un exemple


d’organisation générale des études de développement des ouvrages
du développement de distribution.
Ce schéma d’organisation générale ne précise pas les différents
des réseaux de distribution processus de contrôle et de validations des projets de réalisation.

En France (où les réseaux MT et BT sont sous le régime juri- 1.1 Niveaux décisionnels
dique de la concession) mais aussi dans d’autres pays du monde
(où les réseaux peuvent être également sous le régime de la pro- des investissements
priété privée ou sous le régime de l’affermage), le développement
des réseaux de distribution fait partie du cœur des métiers du dis- Le niveau décisionnel des investissements associés aux études
tributeur. Dans d’autres pays cette notion est beaucoup plus de développement des ouvrages est fonction de la taille et de
vague, car les études de développement des réseaux sont réali- l’organisation générale de l’entreprise de distribution. Il dépend
également du nombre de microdécisions et de l’importance de
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sées par des bureaux d’études (privés ou publics) externes à


l’entreprise de distribution. De ce fait, dans ce cas particulier, la ces investissements.
fonction technique du distributeur se concentre principalement Pour les entreprises de taille importante, à l’échelle d’un pays
sur l’exploitation des installations de distribution. Cependant, on par exemple, les études de développement des ouvrages de distri-
constate que les entreprises fonctionnant suivant un tel principe bution ainsi que les décisions d’investir sont délocalisées à des
ont tendance à reprendre cette fonction au sein de leurs activités. mailles plus restreintes, mais suffisamment grandes pour obtenir

Organisation générale du développement


des réseaux de distribution

Normes Grandes options Objectifs


et réglementations techniques de l’entreprise

Doctrines techniques
du distributeur

Études de développement
des réseaux de distribution

Schémas directeurs
de développement
des réseaux MT

Projets issus des résultats


du schéma directeur

Projets MT divers
et projets BT
avec poste MT/BT Études décisionnelles Projets BT
Cohérence et décisions d’investir (hors poste MT/BT)
avec les orientations prévues
du schéma directeur

Études de réalisation
(études et travaux)

Figure 1 – Organisation générale des études de développement des ouvrages de distribution

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des entités d’étude compétentes. Dans ces conditions, afin que tants sont initialisés à travers le schéma directeur. D’autres projets
toutes les décisions convergent vers les objectifs fixés à la maille plus simples nécessitent également des études décisionnelles
centrale de l’entreprise, il est essentiel que le niveau national détaillées, il s’agit par exemple :
décrive des politiques techniques détaillés et un cadre précis dans – des opérations annexes sur les réseaux MT (renouvellements
lequel les études doivent être réalisées. L’idéal est cependant de d’ouvrages vétustes, maintenance des installations, équipement
ne pas brider la créativité des structures décentralisées, mieux au d’interrupteurs télécommandés ou manuels, bouclage de dériva-
courant des spécificités locales, sans créer de distorsion induite tions importantes, etc.) ;
par le comportement individualisé des personnels d’étude de ces
– du traitement des problèmes rencontrés par les exploitants ;
structures. Il est également indispensable de répartir le volume
d’investissement prévisionnel de l’entreprise à chaque entité – des levées des contraintes électriques rencontrées sur les
décentralisée. Cette répartition n’est pas très aisée, car il faut réseaux BT ;
prendre en compte, non seulement le développement des charges – des demandes de raccordements des producteurs indépen-
et les investissements induits de chaque entité, mais aussi toutes dants ou des utilisateurs demandant de fortes puissances ;
les caractéristiques techniques et organisationnelles. – des déplacements d’ouvrages à la demande des gestionnaires
des domaines publics ou des tiers.
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Pour les entreprises de taille plus modeste, à l’échelle d’une


agglomération par exemple, les études de développement des Toutes ces opérations doivent être cohérentes avec les orienta-
ouvrages MT ainsi que les décisions d’investissement correspon- tions définies dans le schéma directeur de développement des
dantes peuvent être réalisées au niveau central de l’entreprise. ouvrages MT. Dans le cas contraire, c’est le schéma directeur qui
Dans ce contexte, le cadre dans lequel les études doivent être réa- devra être modifié en conséquence.
lisées est plus limité et la répartition des investissements est plus
aisée. 1.2.2.1 Schéma directeur
Dans un cas comme dans l’autre, certaines études, comme par Le schéma directeur indique la cible structurelle des postes HT/MT
exemple celles concernant les raccordements MT ou BT simples des réseaux MT à viser à terme. Il fournit aussi un enchaînement opti-
où les opérations ordinaires sur les réseaux BT, peuvent être délo- misé des opérations à envisager sur une période de 10 ans. Les
calisées à des mailles plus adaptées à ce type d’étude. études associées au schéma directeur sont globales, elles sont rare-
ment suffisantes pour engager directement un investissement. Il
convient donc, pour envisager d’investir, de réaliser des études plus
1.2 Nature et processus des études détaillées appelées études décisionnelles.
de développement des ouvrages Le lecteur pourra se reporter à l’article [D 4 211] pour approfon-
dir la notion de schéma directeur.
Compte tenu de la diversité des sujets traités, il convient
d’adapter les principes d’étude et les processus décisionnels à
l’importance des projets. Certaines décisions engagent l’avenir du 1.2.2.2 Études décisionnelles
distributeur pendant de nombreuses années, c’est notamment le Les études décisionnelles sont destinées à éclairer les décideurs
cas des choix techniques fondamentaux et de certaines politiques sur les choix des investissements et permettre leur interclasse-
techniques associées à de lourds investissements. C’est aussi, ment avec les autres projets. Ces études sont d’autant plus détail-
mais dans une moindre mesure, les choix concernant le dévelop- lées que le niveau d’investissement est élevé. Elles sont élaborées
pement des postes sources et les évolutions structurelles de en s’appuyant sur la politique technique du distributeur et sur les
réseaux MT. caractéristiques techniques et électriques des réseaux au moment
Les décisions reliées aux études de développement des réseaux de l’étude. Dans ce cadre, elles évaluent les avantages et les
de distribution BT ont un impact plus limité. En effet, ces études inconvénients de plusieurs solutions permettant de résoudre le
concernent des zones ne comprenant que quelques postes MT/BT. problème identifié. La comparaison est réalisée en intégrant dans
Dans ce cas, un mauvais choix pourra être facilement corrigé ulté- l’étude les aspects techniques et économiques sur la durée de
rieurement sans compromettre l’avenir de ces réseaux. l’étude.
Dans cet article dédié aux études de développement des
1.2.1 Études relatives aux choix techniques réseaux de distribution, on n’exposera pas le détail des processus
fondamentaux décisionnels d’un investissement ni les autorisations administra-
tives nécessaires à la réalisation d’un projet. Ces deux aspects
Les choix techniques fondamentaux sont décrits dans l’article sont largement dépendants des règles internes de chaque entre-
[D 4 210]. Ils ont des conséquences économiques importantes et prise de distribution, qui elles-mêmes dépendent en général de la
engagent l’entreprise sur de longues périodes (30 à 40 ans voire législation de chaque pays.
davantage). Toutefois, dans ces processus, il est indispensable de prévoir
En principe ces études sont menées à la maille nationale et les des échanges formalisés avec l’exploitation et la conduite des
décisions de mise en œuvre sont prises au plus haut niveau de ouvrages concernés par le projet. Par leur bonne connaissance du
l’entreprise. terrain, ces entités peuvent contribuer à l’efficacité des projets.
Dans une grande entreprise de distribution, c’est une direction Le dossier de décision à destination du service chargé de la réa-
de recherche et développement qui réalise ces études. Pour les lisation des travaux comprend entre autres :
petites entreprises de distribution, ces études peuvent être assu- – le schéma de principe de la solution retenue ;
rées par un bureau d’études. Mais les choix sont limités par les
– le type d’ouvrage à réaliser et les sections retenues ;
standards internationaux pour réduire les coûts (les spécificités
inhabituelles peuvent conduire à des surcoûts importants). – le matériel à utiliser avec ses fonctions ;
– les points particuliers à respecter ;
– la date prévue de mise en service de l’ouvrage ;
1.2.2 Études de développement des ouvrages – le montant prévisionnel de l’investissement estimé sur la base
de distribution de coûts unitaires de référence.
La réalisation d’un projet de développement des ouvrages de L’ensemble des opérations étudiées et décidées peut se traduire
distribution nécessite plusieurs types d’études, dépendantes de sous forme d’un programme de travaux à visée annuelle ou
l’importance de l’investissement. En général, les projets impor- pluriannuelle.

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Ces études, réalisées par un bureau d’études, correspondent à


la phase habituellement appelée APS (avant-projet sommaire) 2. Données d’entrée pour les
d’un projet. études de développement
La suite de cet article donne les principes et les méthodes pour
mener les études décisionnelles des réseaux
1.2.2.3 Études de réalisation Pour obtenir des études de développement des réseaux de dis-
Les études de réalisation sont conduites sous la responsabilité du tribution de qualité, il est nécessaire de disposer de données
service ingénierie. Elles correspondent à la phase habituellement fiables.
appelée APD (avant-projet détaillé). L’optimum technico-économique Dans ce contexte, l’emploi d’un système d’information géogra-
global est déterminé préalablement par les méthodes associées aux phique (SIG) performant est indispensable pour connaître l’organi-
études décisionnelles. Dans ces conditions, l’étude de réalisation a sation et l’ensemble des caractéristiques des ouvrages existants.
pour but de préciser les détails du projet en prenant en compte les Son absence entraîne généralement des temps d’étude très impor-
particularités du terrain. Elle a ainsi pour objectifs la recherche des tants pour modéliser dans un outil de calcul la description détaillée
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meilleurs tracés des canalisations et les meilleures implantations des postes sources, des réseaux et des postes MT/BT. Il est à noter
des matériels, en prenant aussi en compte l’environnement visuel, également que ces modélisations sont rarement réutilisables lors
ceci en vue d’optimiser l’investissement. des études ultérieures.
La loi du 12 juillet 1985 relative à la maîtrise d’ouvrage publique
et à ses rapports avec la maîtrise d’œuvre privée, dite loi MOP, est
l’un des principaux textes qui encadrent en France le droit de la 2.1 Système d’information géographique
construction publique et qui a défini la terminologie appropriée
pour des travaux initiés par une structure publique. Cette termino- Le système d’information géographique (SIG) d’une entreprise
logie peut s’appliquer par similitude à une grande compagnie de distribution d’énergie électrique offre la possibilité d’exploiter
nationale d’électricité. la composante géographique des données techniques des
réseaux de distribution. Il permet également de s’affranchir de la
collecte des réseaux à chaque étude envisagée. L’organisation de
Remarque : la frontière entre le contenu de l’étude déci- données du réseau doit permettre de reconstituer l’arborescence
sionnelle et celui de l’étude de réalisation peut varier selon des départs MT à partir d’un poste source ou d’un départ BT à
les compagnies. La phase étude décisionnelle est souvent partir d’un poste MT/BT.
associée à un appui à la maîtrise d’ouvrage, alors que la
Concernant la description des réseaux et des postes, le SIG
phase étude de réalisation correspond plus à la phase maî-
contient, entre autres, les éléments et les informations suivantes :
trise d’œuvre générale.
– les caractéristiques électriques, physiques et géographiques
des postes sources ;
– les spécificités électriques, physiques et géographiques des
1.3 Politique technique segments constituant les départs MT et BT ;
– les caractéristiques des postes MT/BT ou MT/MT ;
La politique technique de l’entreprise de distribution permet – la position et la puissance à la pointe des points de charge sur
d’harmoniser les différents aspects de la fonction technique. Le les réseaux ;
domaine est vaste, puisqu’il va des études de développement – la puissance à la pointe de chaque poste source ;
jusqu’à l’exploitation et la conduite des ouvrages de distribution. – la puissance à la pointe de chaque départ MT ;
Son élaboration doit prendre en compte les normes, la réglemen-
– la puissance à la pointe de chaque poste MT/BT et de chaque
tation, les objectifs de l’entreprise et la définition des matériels
départ BT ;
utilisables sur les réseaux.
– la description détaillée des matériels installés.
Dans le domaine des études de développement des réseaux de
Généralement, le SIG est conçu pour permettre des entrées et
distribution, la doctrine technique est indispensable. Elle fixe le
des sorties connectées à d’autres applications de l’entreprise. La
cadre dans lequel les études doivent être réalisées. Elle définit
figure 2 représente de manière simplifiée l’organisation autour du
également les caractéristiques des matériels utilisables pour la
SIG.
construction des réseaux.
Les aspects de sécurité de personnes et des biens ainsi que la
préservation de l’environnement doivent être largement intégrés 2.2 Connaissance des puissances
dans la politique technique du distributeur.
En résumé, la politique technique permet de s’assurer que Les réseaux de distribution sont en principe de type arborescent
chaque investissement réalisé s’intègre dans un ensemble harmo- en schéma normal d’exploitation. De ce fait, les études de dévelop-
nieux et qu’il contribue à l’atteinte des objectifs fixés par la direc- pement des réseaux de distribution reposent sur les puissances de
tion de l’entreprise. pointe des différents ouvrages. Le calcul des puissances de pointe
est dépendant des ouvrages étudiés. Il est également utile de déter-
miner la puissance minimale atteinte pour étudier l’impact, à faible
À retenir charge, de la production décentralisée raccordée en moyenne et
basse tension.
– Chaque opération envisagée sur les postes sources ou sur À l’entrée des réseaux de distribution, on dispose généralement
les réseaux MT doit faire l’objet d’une consultation du schéma de compteurs, à courbe de charge horodatée au pas de 5, 10 ou
directeur. 15 minutes, implantés dans les postes sources au niveau des
– Les études décisionnelles sont indispensables pour obtenir transformateurs de puissance. Ces puissances 5, 10 ou 15 minutes
des projets de qualité justifiés et en conformité avec les orien- représentent une intégration des puissances instantanées sur
tations de l’entreprise. chaque période de 5, 10 ou 15 minutes. Les données brutes
– La politique technique du distributeur, tout en favorisant la peuvent être corrigées des effets dus à des conditions anormales
créativité des entités délocalisées, doit fixer les règles essen- (voir § 4.3.1). Les données corrigées sont exploitées pour obtenir
tielles relatives au développement des réseaux de distribution. toutes les informations utiles aux études. La figure 3 montre une

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Base
Statistiques
de données
techniques
du système
(données
de la conduite
du patrimoine)
du réseau

Outil
d’étude
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Extraction
(outil de calcul)
Base
de données
des consommations
et des puissances
SIG Cartographie
des utilisateurs
et
extractions thématiques

Gestion Schémas
de la maintenance d’exploitation
des ouvrages Autres
applications
techniques

Figure 2 – Représentation simplifiée d’un système d’information géographique (SIG) des réseaux de distribution

courbe de charge sur laquelle l’énergie absorbée est représentée


par l’une des trois zones indiquées (fond rouge hachuré, fond bleu
et vert). À partir de cette courbe, on détermine les valeurs sui- Puissance Courbe
vantes :
Pmax de charge
– la puissance moyenne Pmoy, elle est égale à l’énergie annuelle
divisée par 8760 (nombre d’heures d’une année) ; Pmoy
– la puissance de pointe ou la puissance maximale Pmax mesu-
rée au cours de l’année ; Pmin
– le nombre d’heures d’utilisation de la puissance maximal
noté H, il est égal à l’énergie annuelle divisée par la puissance
maximale ;
Temps
– la puissance minimale est aussi relevée, elle est nécessaire [h]
dans les études avec productions décentralisées raccordées en H 8 760
moyenne tension.
De cette représentation, on en déduit que :
Figure 3 – Courbe de charge

Cette représentation peut s’avérer utile dans de nombreux


La courbe de charge datée permet de déterminer la période sai- calculs. La forme d’une monotone de charge est dépendante des
sonnière de la puissance de pointe. Ce point est particulièrement caractéristiques des consommateurs.
important pour définir les conditions d’utilisation des matériels. En zones urbaines, la durée d’utilisation H est généralement
Par exemple la température de fonctionnement à la pointe des comprise entre 4 000 et 6 500 heures, en zones rurales, elle se
canalisations a une incidence sur l’intensité admissible ou sur la situe souvent entre 3 000 et 4 500 heures.
résistance kilométrique des conducteurs.
Certaines utilisations peuvent déformer la courbe de charge et
La courbe de charge peut être représentée sous plusieurs diminuer fortement la durée d’utilisation de la puissance de pointe.
formes. La figure 4 indique une monotone de charge. Dans On peut citer par exemple le développement du chauffage électrique
cette représentation, les puissances sont classées par ordre dans les régions soumises à un climat tempéré ou le développement
décroissant. de la climatisation dans les régions soumises à un climat continental.

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– de la section des conducteurs et de la technologie des canali-


sations ;
Puissance – des conditions climatiques du territoire concerné ;
Monotone
– de l’âge des ouvrages.
Pmax
de charge Les taux d’incidents réels correspondent à des taux locaux cal-
Pmoy culés sur un périmètre réduit et sur une période donnée, ils visent
à mettre en avant une dérive locale de la fiabilité. L’utilisation des
taux d’incidents réels est réservée aux études de renouvellement
ou de remplacement partiels des composants d’un ouvrage.

2.4.1 Collecte des incidents en base de données


Temps
H 8 760 [h] Les caractéristiques de chaque incident sont collectées par les
exploitants dans une base de données, avec au moins les champs
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suivants :
– le type d’ouvrage appelé siège de l’incident, à titre d’exemple,
Figure 4 – Monotone de charge
on trouvera ci-dessous les sièges les plus utilisés concernant les
incidents sur les ouvrages de distribution MT :
• pas de dégâts : éliminés avec ou sans manœuvres,
2.3 Taux de croissance des charges
• incident MT avec siège sur réseau BT,
La prévision de la croissance des charges est une donnée d’entrée • lignes aériennes : appareils de coupure manuels, appareils de
indispensable à toute étude de développement des réseaux de dis- coupure télécommandés,
tribution. La méthode de prévision peut varier en fonction de l’hori-
zon de l’étude (court, moyen ou long terme), de la zone concernée • lignes aériennes : supports, armements, isolateurs, ponts,
par l’étude et de l’importance des investissements envisagés. parafoudres, etc.,
• lignes aériennes : conducteurs rompus en pleine portée (par
Pour les études à court terme n’engageant pas de gros investis-
section de conducteur),
sements, le taux de croissance peut être estimé à partir de l’histo-
rique récent des consommations et des puissances. Les valeurs • lignes aériennes : conducteurs emmêlés (par section de
obtenues peuvent être modulées en fonction de la connaissance conducteur) ;
du terrain. • ligne en conducteurs isolés : supports, défaut câble, défaut
Dans cadre des études à plus long terme engageant des inves- jonction, etc.,
tissements conséquents, il est nécessaire de déterminer la crois- • canalisations souterraines par technologie de câble : câbles,
sance des charges existantes en s’appuyant sur des données boîte de jonction, boîte d’extrémité, boîte de dérivation, etc.,
pertinentes internes et externes à l’entreprise. Il est également • armoire de coupure : armoire manuelle, armoire télécom-
nécessaire de prendre en considération les nouvelles charges mandée,
ponctuelles significatives prévues à court terme. L’article [D 4 211]
donne des précisions sur les calculs des taux de croissance. • poste MT/BT par type de poste MT/BT : partie MT, partie BT,
transformateur, fusibles MT, fusibles BT, etc ;
Les taux de croissance déterminés dans le cadre de l’établisse-
ment du schéma directeur sont utilisables pour mener les études – la cause de l’incident, comme pour les sièges des incidents, on
décisionnelles des réseaux MT. trouvera ci-dessous, à titre d’exemple les causes les plus utilisées
concernant les ouvrages MT :
Dans quelques cas particuliers, notamment pour les études très
sensibles au taux d’évolution de la puissance, on peut envisager • fausse manœuvre,
de prendre en compte plusieurs hypothèses de croissance des • défaillance de matériel : erreur de conception, défaut de mon-
charges (haute, moyenne et basse). tage, défaillance protection,
• dépassement de capacités électriques,
• conducteurs déréglés,
2.4 Taux d’incidents
• véhicule,
Les études technico-économiques, qui incluent la valorisation • malveillance,
de la non-qualité, sont particulièrement sensibles aux taux d’inci- • travaux d’abattage,
dents retenus dans les études. La majorité des études sont réali-
sées avec des taux d’incidents dits de « référence ». Les taux • travaux de tiers : en cours, anciens,
d’incidents réels constatés sur un ouvrage ne sont utilisés que • installation de clients MT,
dans le cadre de l’étude du renouvellement de cet ouvrage. • incendie,
En général, les taux d’incidents s’expriment en nombre d’inci- • mouvement de terrain,
dents par an pour 100 km de réseau ou pour 100 appareils ou
poste MT/BT. • animaux,
Les taux d’incidents de référence correspondent à des taux • élagage insuffisant,
moyens (moyenne spatiale et temporelle) calculés sur un péri- • effort anormal : par forte tempête de vent ou de pluie, par
mètre suffisamment large et sur une période suffisamment longue forte tempête de neige, givre,
pour prendre en compte un nombre important d’événements et • foudre,
garantir la stabilité des taux dans le temps. Ils sont calculés par
familles d’ouvrages et par niveau de tension (MT et BT). Ils varient • inondation,
dans de fortes proportions et sont dépendants : • pollution, corrosion, condensation ;
– du type des ouvrages (postes MT/BT, lignes aériennes ou cana- – le lieu de l’incident avec sa position sur le réseau (cordonnées
lisations souterraines) ; GPS par exemple).

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PRINCIPES ET MÉTHODES DE DÉVELOPPEMENT DES RÉSEAUX ÉLECTRIQUES DE DISTRIBUTION ___________________________________________________

Chaque entreprise de distribution doit définir ses tables rela- 2.6 Données de valorisation technico-
tives aux sièges et aux causes des incidents. Les sièges et les
causes à retenir dépendent des caractéristiques des réseaux et
économiques
plus précisément de leurs faiblesses constatées au cours du
Le corps des hypothèses de valorisation technico-économique
temps.
est en principe défini dans la politique technique de chaque distri-
Les durées de chaque phase de réalimentation sont également buteur. Les valeurs retenues de certains paramètres sont généra-
indiquées dans la base de données des incidents. Elles sont aussi lement en cohérence avec les objectifs de continuité de fourniture
utilisées pour calculer les critères de qualité de fourniture. fixés par la direction de l’entreprise. Traditionnellement, les para-
mètres associés aux études technico-économiques sont :
– le taux d’actualisation ;
2.4.2 Analyse de la base des incidents – le coût du kilowatt de pertes à la pointe ;
– le coût de kilowattheure d’énergie non distribuée, il peut être
À partir des données collectées, il est intéressant de réaliser un modulé en fonction de la profondeur des interruptions de fourniture ;
tableau croisé des sièges et causes des incidents. Il est également
– le coût du kilowatt de puissance coupée.
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utile de constituer une carte des incidents. Ces différents supports


permettent de détecter les ouvrages les plus défaillants pour les- On trouvera dans la section ci-après dédiée au calcul technico-
quels des études peuvent être engagées. économique des précisions et des informations utiles pour
estimer ces différents paramètres.

2.4.3 Établissement des taux d’incidents


de référence À retenir

Pour obtenir le taux d’incidents moyens de référence d’une – La connaissance des ouvrages et des charges constitue la
famille, il suffit de calculer le rapport entre le nombre d’incidents première étape pour entreprendre des études optimisées.
imputables à cette famille, ramené à une année, par la quantité – Les données d’entrée sont établies en amont de toutes les
d’ouvrages de cette famille. études, elles sont actualisées chaque année.
– L’analyse régulière des incidents permet de détecter et
Comme indiqué précédemment, on rappelle que pour obtenir des d’apprécier les éventuelles dérives de certains ouvrages.
taux d’incidents de références, fiables et stables, il est nécessaire – La collecte rigoureuse des incidents sur les réseaux est
que le nombre d’incidents affecté à une famille d’ouvrage soit suffi- indispensable, car les études technico-économiques sont très
samment grand. Il est également indispensable que la famille consi- sensibles aux taux d’incidents.
dérée représente une quantité d’ouvrages suffisamment importante.

2.4.4 Autres paramètres reliés aux incidents


3. Calcul technico-économique
Généralement, lors d’incidents sur les ouvrages de distribution,
la reprise de l’alimentation s’effectue par des manœuvres. Mais
appliqué aux réseaux
quelquefois ces manœuvres ne permettent pas de réalimenter la
totalité des utilisateurs, dans ce cas il est utile de disposer de la
électriques de distribution
durée moyenne nécessaire pour réparer ou remplacer l’ouvrage
Pour remédier à un problème identifié sur les réseaux de distri-
en défaut. Cette notion appelée « durée d’indisponibilité » des
bution, il existe en général plusieurs solutions techniques qui per-
ouvrages fait partie des données d’entrée des études de dévelop-
mettent de traiter le problème. Mais les solutions envisagées
pement des ouvrages de distribution.
n’engagent pas forcément les mêmes investissements et peuvent
avoir des effets, techniques et économiques, très différents à plus
ou moins long terme. Il est donc important de disposer d’un outil
2.5 Coûts d’investissement et d’entretien permettant d’évaluer et comparer chacune des solutions envisa-
gées, c’est l’objectif principal du calcul technico-économique
Les montants des investissements calculés dans les études appliqué aux réseaux électriques.
doivent être le plus proche possible de la réalité. Ils sont estimés
à partir de coûts unitaires, ces derniers sont établis sur la base Avertissement : dans les formulations de cette section, on
des travaux réalisés les années précédentes. admet par convention, qu’un investissement réalisé à une année
Pour les études décisionnelles, nécessitant des ouvrages ou des donnée procure ses effets la même année, y compris la première
travaux particuliers, comme par exemple l’investissement de réali- année de l’étude. On admet également qu’un investissement
sation d’un poste source, il est souhaitable de faire une estimation réalisé la première année de l’étude est soumis à une actualisa-
réelle, en prenant en compte les spécificités du terrain sur lequel tion égale à l’unité avec I(0) l’investissement
seront implantés les ouvrages et les exigences des collectivités en
matière d’environnement. Dans le cadre de la création d’un poste réalisé à l’année « 0 » et i le taux d’actualisation. En pratique, ces
source, il est indispensable de se rapprocher du gestionnaire des formalisations permettent de simplifier les différents calculs.
réseaux de transport pour déterminer le coût à prendre en compte Dans certains ouvrages, d’autres règles peuvent être rete-
dans l’étude. nues. On peut trouver par exemple, une règle qui précise qu’un
investissement réalisé à une année donnée procure ses effets
Les coûts d’entretien et de réparation peuvent être intégrés l’année suivante.
dans les études technico-économiques. Il donc utile de connaître
les coûts moyens annuels d’entretien des ouvrages (canalisations
aériennes et souterraines, postes sur poteau, postes en cabine,
etc.). Il est également souhaitable de disposer des coûts moyens 3.1 Contexte de l’actualisation
de réparation des principaux composants des réseaux MT.
La prise de décision concernant les évolutions du réseau résulte le
En principe, ces coûts peuvent être déterminés en croisant les plus souvent de comparaisons économiques entre plusieurs straté-
données comptables et techniques. gies de développement du réseau. Dans ce contexte, la solution

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« ne rien faire » est une stratégie à étudier presque systématique-


ment, elle est souvent représentative de la référence. Mais la solu- Tableau 1 – Illustration du principe d’actualisation
tion « ne rien faire » n’est pas toujours applicable, notamment en
cas de contrainte d’intensité ou lorsque l’ouvrage étudié est ina- Année Dépenses (1) Montants actualisés (2)
dapté ou détérioré, c’est également le cas lors du raccordement d’un
nouvel utilisateur. 0 D(0) D(0)/(1 + i)0 = D(0)
Pour choisir entre plusieurs solutions techniquement équiva-
lentes, mais impliquant des dépenses différentes s’échelonnant 1 D(1) D(1)/(1 + i)1
dans le temps, on peut tout d’abord penser à effectuer la somme
des dépenses relatives à chaque solution. Cette façon de faire 2 D(2) D(2)/(1 + i)2
suppose que l’on accorde le même poids à une dépense immé-
diate et à une dépense future. Or, il n’en est rien, car dans une --
économie où le capital est rare, on opte toujours pour le présent.
C’est sur cette option que repose le principe de l’actualisation. --
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Le taux d’intérêt d’emprunt représente le coût de l’argent, le


taux d’actualisation représente sa rareté ou le risque. Une entre- n D(n) D(n)/(1 + i)n
prise ne doit pas s’endetter infiniment sous prétexte que le taux
d’actualisation est bas. Ce constat implique que le taux d’actuali- Coût total
sation doit être supérieur au taux d’intérêt. actualisé
D’une manière générale un taux d’actualisation faible a ten-
dance à favoriser les stratégies présentant des investissements
(1) Dépenses basées sur les coûts de l’année « 0 »
lourds dès les premières années de l’étude. À l’inverse, un taux
(non actualisées)
d’actualisation élevé favorise les stratégies présentant des inves- (2) Montants actualisés vus de l’année « 0 »
tissements légers au cours des premières années de l’étude.
En France, le taux d’actualisation i en vigueur depuis plusieurs
années est fixé à 8 %.
Le calcul technico-économique est un outil d'aide à la prise de
En pratique, cela conduit à ramener l’ensemble des dépenses
décision, il permet de comparer objectivement plusieurs solutions
sur toute la durée de l’étude à une évaluation vue de l’année ini-
techniques proposées. Toutefois, les trois remarques ci-dessous
tiale. Sachant qu’une dépense D(n) à l’année n vaut, vue de
doivent être considérées lors de son utilisation :
l’année initiale de l’étude :

– dans le cas d’une comparaison technico-économique entre


deux mauvaises stratégies, le calcul technico-économique nous
incitera à retenir la moins mauvaise. Il est donc essentiel que
De cette formule de base, il en résulte qui si D(n) est le montant les personnels d’étude soient compétents et qu’ils imaginent
d’une dépense effectuée à une année n, le coût total à prendre en de bonnes stratégies ;
considération dans une étude technico-économique sera pour une – généralement, certains aspects comme la sécurité et l’envi-
période de N années : ronnement ne sont pas pris en compte dans la fonction d’opti-
misation (1) (voir § 3.2). En plus des résultats de l’étude
technico-économique, il est donc essentiel de prendre en consi-
dération tous les aspects non valorisés. On notera cependant
que ces aspects sont largement intégrés dans la politique tech-
Dans ces deux formules, i représente le taux d’actualisation nique. En effet, le souterrain en zones rurales [D 4 225] ainsi
exprimé en pourcent (8 % = 0,08). que l’esthétique et l’encombrement des armoires de coupure et
L’année « 0 », est l’année de référence des coûts non actualisés des postes MT/BT contribuent à la préservation de l’environne-
sur lesquels seront établies les dépenses effectuées durant les ment. Par ailleurs, les aspects de sécurité sont largement inté-
années ultérieures. grés dans la définition des matériels référencés ;
– en général, le calcul technico-économique n’est applicable
Le tableau 1 illustre le principe du calcul du coût actualisé d’une
que pour des solutions compatibles avec la politique technique
étude réalisée sur N années. Les dépenses D(n) peuvent être des
de l’entreprise et en cohérence avec les orientations prévues au
investissements, des dépenses de maintenance ou des coûts
schéma directeur.
d’exploitation
Les études technico-économiques sont généralement réalisées
sur plusieurs décennies avec des dépenses échelonnées sur toute Par ailleurs, on notera que la fonction d’optimisation (1) proposée
la période de l’étude. Il convient donc de préciser le type de mon- ci-après, n’est pas une fonction de rentabilité financière pure, car les
naie à utiliser dans ces études. coûts utilisés ne correspondent pas toujours à des vraies dépenses.
La monnaie courante est utilisée en comptabilité pour enregistrer C’est donc une fonction d’optimisation des réseaux électriques au
les dépenses et les recettes sur une année. On ne peut pas compa- service de l’entreprise, des clients et des collectivités.
rer directement des dépenses d’une année avec des dépenses d’une
autre année. Le calcul technico-économique n’a pas vocation à fixer les
volumes d’investissements annuels d’une entreprise de distribu-
La monnaie constante est un moyen permettant d’éliminer les tion. Toutefois, il peut contribuer à la répartition, par unité, du
variations de la monnaie courante. Les calculs technico-économiques volume d’investissement globalement fixé.
sont toujours réalisés en monnaie constante de l’année de référence
de l’étude (année « 0 »). En pratique, pour comparer, de manière efficace, les diffé-
Monnaie constante ne signifie pas coût constant. En effet, le rentes options techniques ou les différentes stratégies d’une
coût d’un ouvrage, en monnaie constante, peut varier au cours du étude technique, on utilise l’approche technico-économique
temps, notamment en fonction des évolutions technologiques du appliquée aux réseaux électriques dont la fonction d’optimisa-
matériel ou des concepts de développement des réseaux. tion est donnée ci-après.

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3.2 Fonction d’optimisation


La fonction d’optimisation globale est donnée par l’expression Stratégie S1
du bilan actualisé (équation (1)) :

(1)
0 n T n +T 2T n + 2T
Temps
avec Bact bilan actualisé sur N années,
I(n) montant des investissements réalisés à l’année n,
Cdéf(n) coût de la défaillance à l’année n, Stratégie S2

Cpertes(n) coût des pertes électriques à l’année n,


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Cexp(n) coût d’exploitation des ouvrages à l’année n, Figure 5 – Bases du calcul des coûts actualisés des deux stratégies
C…(n) autres aspects valorisés à l’année n à définir (les
écarts de tension par exemple),
i taux d’actualisation, manière. Cette suite infinie est convergente, elle peut se mettre
sous la forme :
N année de fin d’étude,
Vu valeur d’usage à l’année N des ouvrages réalisés
sur la période d’étude [0–N].

Dans la stratégie S2, on ne dispose pas de l’ouvrage. On installe


3.3 Valeur d’usage alors un ouvrage identique dès la première année de l’étude
(année « 0 » de la figure 5). Le coût actualisé de cette stratégie a
C’est la valeur que l’on peut attribuer à un ouvrage ayant une donc pour expression :
durée de vie déterminée après une période d’exploitation. En
d’autres termes, c’est la valeur résiduelle de l’ouvrage à la date de
la fin de l’étude, si son âge est inférieur à sa durée de vie.
Si l’on admet qu’un ouvrage est bien adapté à sa fonction et
que l’on souhaite qu’il reste tel qu’il est pendant de nombreuses Comme dans le cas précédent, cette suite infinie est convergente.
années, c’est-à-dire que lorsqu’il aura atteint sa fin de vie, il sera Elle est identique à celle de la stratégie S1 moins le premier
reconstruit ou remplacé à l’identique. La valeur d’usage apparaît terme. Elle peut donc se mettre sous la forme :
alors comme la différence entre les coûts actualisés de deux stra-
tégies à l’instant où l’on désire obtenir cette valeur d’usage.
Dans la première stratégie, notée S1, on dispose de l’ouvrage et
on le conserve pendant les n années qui lui restent à vivre. Au
bout de ces n années, l’ouvrage sera remplacé par un ouvrage
identique, puis T années plus tard on procédera au même rempla- La valeur d’usage a donc pour expression :
cement.
Dans la seconde stratégie, notée S2, on ne dispose pas de
l’ouvrage en question, on construit alors un ouvrage identique dès
l’année initiale considérée (année 0 de la figure 5). Cet ouvrage
est ensuite renouvelé à l’identique toutes les T années.
Elle peut aussi s’exprimer en fonction de l’âge de l’ouvrage t = T – n.
La figure 5 montre les bases du calcul des coûts actualisés des
deux stratégies envisagées.
L’année dont on souhaite connaître la valeur d’usage de (2)
l’ouvrage correspond à la première année de l’étude, c’est-à-dire
l’année « 0 » de la figure 5.
Dans la stratégie S1, le coût actualisé a pour expression : avec V0 valeur à neuf de l’ouvrage,
VT valeur de ferraillage de l’ouvrage,
T durée de vie de l’ouvrage
t âge de l’ouvrage à l’année « N » de fin d’étude.
avec V0 valeur à neuf de l’ouvrage, Dans le domaine des ouvrages de distribution, on considère
VT valeur de ferraillage de l’ouvrage, que la valeur de ferraillage est sensiblement égale au coût de la
dépose. Dans ce cas, VT = 0, la valeur d’usage a donc pour expres-
T durée de vie de l’ouvrage,
sion :
n nombre d’années avant d’atteindre la durée de
vie de l’ouvrage existant.
Le premier terme de la suite infinie est égal à l’investissement (3)
de renouvellement de l’ouvrage existant moins la valeur de fer-
raillage VT de l’ouvrage arrivant en fin de vie, le tout étant actua-
lisé à l’année n. Les autres termes sont déterminés de la même L’équation de la valeur d’usage à un domaine de validité limité à t ≤ T.

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En pratique, comme la valeur i/(1 + i) dans l’équation (4) est peu
différente de i, on a l’habitude de dire qu’un investissement justi-
Valeur d’usage (non actualisée) fié est rentable si le ratio bénéfice/coût (RBC) est supérieur au taux
d’actualisation.
120
On remarquera que pour les investissements datés par l’inéqua-
100 tion de changement d’état, après l’année initiale, il est inutile de cal-
80
culer le RBC car par définition, il est légèrement supérieur à i/(1 + i).
On notera que d’autres ratios plus ou moins complexes peuvent
60 être utilisés pour interclasser les différentes affaires justifiées par
40 la fonction d’optimisation.

20

0
3.6 Raisonnement par annuités
constantes
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0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
Âge de l’ouvrage
Il peut être utile dans certaines études de déterminer le coût
annuel d’un investissement ou plus généralement le coût global
annuel d’une stratégie.
Figure 6 – Forme de la valeur d’usage
En supposant qu’un ouvrage a une durée de vie T et que sa
valeur de ferraillage est nulle, l’égalité entre le raisonnement par
investissement et le raisonnement par annuité constante s’écrit de
La figure 6 représente la forme de la valeur d’usage (non actua- la façon suivante :
lisée) d’un ouvrage valant 100, ayant une durée de vie de quinze
ans, calculée avec un taux d’actualisation de 8 % et une valeur de
ferraillage nulle.

En développant cette relation, on peut aisément en extraire


3.4 Inéquation de changement d’état l’expression du coefficient d’annuité constante (6). Il est égale à :

L’année à laquelle doit intervenir un changement d’état résulte (6)


de la comparaison entre les dépenses associées à ce changement
d’état et les gains procurés pour l’année considérée par ce chan-
gement d’état. avec a coefficient de l’annuité constante d’investissement,
On suppose un investissement réalisé à l’année n, l’économie V0 valeur de l’investissement,
liée à l’anticipation d’un an de cet investissement est donnée ci- T durée de vie de l’ouvrage
dessous :
i taux d’actualisation.
Avec ce raisonnement par annuité constante, on obtient le
même résultat qu’avec le raisonnement précédent dit « par inves-
tissements » (voir § 3.2).
L’anticipation est justifiée à l’année n si les gains vus de l’année n Le tableau 2 montre l’égalité entre les deux raisonnements. Ce
sont supérieurs ou égal au coût d’anticipation. Dans ces condi- tableau représente une étude sur 10 ans, à l’année initiale on réa-
tions on a : lise un investissement de 2000, suivi d’un investissement de 5000
à la troisième. La durée de vie T de ces investissements est de
20 ans et le taux d’actualisation i est de 8 %. Le calcul de l’annuité
d’investissement donne 0,10185.
Dans le cas du raisonnement par annuités constantes, on admet
L’inéquation de changement d’état résultante s’écrit : que l’on dépense à la fin de chaque année une somme égale au
montant de l’annuité d’investissement A = a × I et ceci pendant T
(4) années, T étant inférieur ou égale à la durée de vie de l’ouvrage.

Les gains à l’année n, sont la somme des gains sur les coûts de la (7)
défaillance, des pertes, de l’exploitation et des autres aspects
valorisés dans la fonction d’optimisation (1). avec Bact bilan actualisé sur N années,
Le coût d’anticipation d’un an de l’investissement est donné par I(n) montant des investissements à réaliser à l’année n,
le premier terme de l’inéquation.
Cdef(n) coût de la défaillance à l’année n,
Cpertes(n) coût des pertes électriques à l’année n,
3.5 Ratio bénéfice/coût Cexp(n) coût d’exploitation des ouvrages à l’année n
C…(n) autres aspects valorisés à l’année n à définir (les
Le ratio bénéfice/coût (RBC) est un des moyens permettant
écarts de tension par exemple),
d’interclasser les investissements justifiés dès l’année initiale par
la fonction d’optimisation associée à l’inéquation de changement i taux d’actualisation,
d’état. N année de fin d’étude,
A = a × I annuité d’un investissement I,
(5) A(n) annuités d’investissement de l’année n.

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Tableau 2 – Comparaison des deux raisonnements

Raisonnement par 1 1
Raisonnement par investissements
annuités constantes
2 2
Valeur
Coût Annuités Annuités
Année Investis. d’usage 3
actualisé d’investis. actualisées 3
(1)
Problème 1
0 2000,0* 2000,0 1454.2 0,0 0,0 1
Problème 2
1 203,7 188,6 1 2
Problème 4
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2 203,7 174,6 2 3
Problème 3
3 5000,0* 3969,2 4198.5 203,7 161,7
3
4 713,0 524,1

5 713,0 485,2
Figure 7 – Illustration de la méthode générale
6 713,0 449,3

7 713,0 416,0 3.8 Paramètres de la fonction


8 713,0 385,2
d’optimisation
9 713,0 356,7 Les paramètres utilisés dans les calculs technico-économiques
sont, en principe, fixés par la direction de l’entreprise de distribu-
tion. Elle peut jouer sur ces différents paramètres afin que chaque
Total 7000,0 5969,2 5652,7 4888,9 3141,4**
investissement contribue à l’atteinte des objectifs de qualité de
fourniture par exemple.
Valeur d’usage (1) Valeur d’usage non actualisée
2827,8
actualisée (2) (2) Valeur d’usage actualisée à On notera que dans les pays en voie de développement, les
l’année de fin d’étude valeurs des paramètres technico-économiques peuvent être négo-
* Données d’entrée ciées par l’organisme susceptible de financer un projet.
Total actualisé 3141,4** ** 
Résultats
3.8.1 Coût de la défaillance
La défaillance traduit les imperfections de la continuité de four-
L’annuité de chaque investissement est à appliquer chaque
niture vue par les utilisateurs du réseau de distribution. Ces
année jusqu’à la durée de vie de l’investissement considéré ou la
imperfections sont généralement mesurées par le nombre de cou-
fin de l’étude. La « valeur d’usage » n’apparaît pas dans ce mode
pures et la durée des coupures appréciée par la notion d’énergie
de raisonnement, elle est intégrée automatiquement par le biais
non distribuée End. La formule (8) indiquée ci-dessous permet de
des annuités d’investissement non comptabilisées à la fin de
calculer le coût de la défaillance :
l’étude.
(8)

3.7 Résumé pratique de la méthode avec A coût de valorisation des coupures brèves et
générale longues sur incident,
B coût du kilowattheure d’énergie non distribuée,
La figure 7 représente le territoire d’un distributeur ou d’une
N nombre de coupures brèves et longues,
exploitation sur lequel des problèmes sont identifiés.
Pmoy puissance moyenne du départ par exemple
La méthode de travail peut se décomposer selon les quatre (en kW).
étapes indiquées ci-dessous :
Le coût du kilowattheure d’énergie non distribuée, End, est diffi-
– identifier les différents problèmes et éventuellement les inter- cile à évaluer. Cependant, il est souvent admis que le rapport
classer en fonction de leur gravité ; entre le PIB d’un pays et l’énergie électrique consommée annuel-
– imaginer les solutions purement techniques permettant de lement donne un ordre de grandeur de cette valeur, elle peut être
résoudre un problème (trois solutions par problème dans l’exemple) ; augmentée pour répondre au rôle social que joue l’électricité dans
– utiliser l’approche technico-économique pour comparer les la vie quotidienne et intégrer les objectifs de qualité fixés par
solutions imaginées et retenir la meilleure, c’est-à-dire celle qui l’entreprise. Il est parfaitement envisageable de déterminer une
présente le meilleur bilan actualisé ; autre valeur de l’End pour les coupures de grande ampleur notam-
ment si l’on veut encourager les investissements destinés à
– Interclasser à l’aide du RBC, les solutions retenues pour chacun
réduire ce type de coupure.
des problèmes, ce qui permet de donner la priorité aux engage-
ments de réalisation en fonction de l’intérêt technico-économique Le coût du kilowattheure d’End peut aussi être estimé à partir
qui intègre les coûts d’investissement, d’exploitation et le coût de la d’une enquête, concernant les interruptions de fourniture, auprès
non-qualité (voir § 3.8.1). des différents utilisateurs des réseaux de distribution.

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Le coût de la puissance coupée pour les coupures brèves et lon-


gues est également difficile à évaluer.
P(t)/Pmax
En France, le coût du kilowattheure d’End est actuellement de
9,2 €/kWh et le coût de la puissance coupée est 0,8 €/kW coupé. 1 Monotone
Pour les événements de grande ampleur le coût de l’End est de de charge réduite
20 €/kWh. Pour les coupures relatives aux travaux programmés la
valorisation de l’End est de 2,5 €/kWh, elle permet d’effectuer des P(t)
comparaisons entre les différentes options possibles pour réaliser
Pmax
les travaux programmés (coupure d’alimentation durant les tra-
vaux ou maintien de l’alimentation en utilisant des techniques tra- P(t) 2
vaux sous tension ou la pose provisoire d’un groupe électrogène, Pmax
etc.). Dans ce cas, on comparera le surcoût induit par une tech- Temps
nique de travaux sans coupure avec le coût de l’End évité. hpertes Hmax 8 760 [h]
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Par le passé, des tentatives plutôt non concluantes ont été


menées en France pour valoriser les écarts de tension par rapport
à la tension nominale réseau, notamment par le concept de Figure 8 – Monotone de charge réduite
(%².kWh). Aujourd’hui, au-delà d’une certaine valeur de la chute
de tension, on considère qu’une partie de la charge, à la pointe du
départ considéré, n’est plus alimentée et on utilise alors le coût du
kilowattheure d’End pour valoriser la gêne subie par les utilisa- Les pertes à un instant t, dépendantes de la puissance transitée,
teurs. peuvent s’exprimer sous la forme :

En pratique, cette façon de faire reste assez délicate à mettre


en œuvre, surtout en basse tension où les contraintes de ten-
sion sont les plus fréquentes. En effet il est nécessaire d’estimer
la puissance à délester, généralement en extrémité de départ et
de déterminer le volume d’End sur la base du calcul de l’End Sur cette monotone de charge réduite représentée par la
structurelle (voir § 4.2.2). Comme ces calculs ne sont pas très figure 8, on peut calculer aisément les grandeurs ci-dessous :
aisés, on considère généralement que l’ouvrage est soumis à
une contrainte électrique qu’il est nécessaire de traiter. – l’énergie perdue pour 1 kW de pertes à la pointe ;
– la durée d’utilisation hpertes ;
3.8.2 Coût des pertes – la durée d’utilisation de la puissance de pointe ;
– le coût de l’énergie perdue pour 1 kW de pertes à la pointe.
Dans les études, les calculs électriques sont réalisés à la pointe
de l’ouvrage considéré, par exemple le départ MT. Il est donc plus On obtient le coût de l’énergie annuelle perdue en intégrant la
facile de calculer la puissance perdue à la pointe qui s’exprime en fonction (P(t)/Pmax)2 représentée sur la figure 8 et en appliquant à
kilowatts plutôt que l’énergie perdue annuelle qui dépend des chaque tranche horaire, la tarification en vigueur. Le coût éventuel
variations de la charge et qui s’exprime en kilowattheures. C’est la de souscription de la puissance sera ajouté au coût de l’énergie
raison pour laquelle, on détermine le coût annuel du kilowatt de perdue.
perte à la pointe en fonction de la durée d’utilisation l max de la
puissance de pointe. La relation entre Hmax et hpertes est obtenue à l’aide d’une for-
mule empirique dite de la « Banque mondiale », dans laquelle on
On distingue les pertes électriques indépendantes de la puis- définit le facteur de charge et le facteur de perte. Ces deux fac-
sance transitée, comme par exemple les pertes fer dans les trans- teurs ont pour expression :
formateurs, et les pertes électriques dépendantes de la puissance
transitée, comme par exemple les pertes par effet Joule dans les – facteur de charge (load factor) Lf = Hmax/8760 ;
canalisations. – facteur de pertes (loss factor) Lsf = hpertes/8760.
Le coût du kilowatt de perte à la pointe est fonction, d’une part, La relation entre ces deux facteurs, qui introduit le coefficient de
de la forme de la courbe de charge, de la tarification de l’énergie forme β, est donnée ci-dessous :
et, d’autre part, du coût de l’infrastructure des réseaux pour ache-
miner les pertes au travers des réseaux de distribution.
La monotone de charge d’une exploitation, comparable à celle
représentée par la figure 4, peut être représentée par la monotone
Pour une exploitation donnée, on considère et on admet que le
de charge réduite, dans laquelle l’axe des ordonnées est coefficient de forme β est invariant sur tous les ouvrages de
(voir figure 8). l’exploitation concernée (postes sources, réseaux HTA, postes
HTA/BT, réseaux BT). Dans ce contexte, si l’on connaît les caracté-
Les puissances indiquées sur la figure 8 sont des puissances ristiques de la courbe de charge de la zone étudiée, on peut en
actives. Dans ces conditions, l’aire située sous la courbe rouge de déduire aisément la valeur du coefficient de forme β et les autres
la figure 8 représente l’énergie fournie pour un kilowatt de puis- paramètres associés à cette courbe de charge et notamment le
sance à la pointe, elle représente aussi la durée d’utilisation de la coût des pertes à la pointe pour la durée d’utilisation Hmax de la
puissance de pointe Hmax. courbe de charge considérée. En faisant varier la durée d’utilisa-
tion Hmax on peut calculer facilement le coût des pertes pour
L’aire située sous la courbe bleue de la figure 8, en pointillés, d’autres valeurs de Hmax.
représente l’énergie perdue pour un kilowatt de perte à la pointe.
Comme l’ordonnée maximale est égale à 1, elle représente égale- Il convient, en plus du coût de l’énergie perdue, de valoriser la
ment la durée d’utilisation d’un kilowatt de perte à pointe notée part des infrastructures qui participent à la distribution des pertes.
hpertes. Dans ces conditions, le coût des infrastructures est déterminé à

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partir de l’annuité d’investissement par kilowatt distribué au En général, les études décisionnelles permettent d’une part, de
niveau de la tension considérée (voir § 3.6). choisir parmi plusieurs stratégies de développement, celle qui pré-
sente le plus d’avantages économiques et techniques, et d’autre
part, de déterminer le ratio bénéfice/coût, si l’investissement est
d’ores et déjà justifié (RBC supérieur au taux d’actualisation), ou à
défaut la date théorique optimale à laquelle l’investissement devrait
être réalisé (hors contrainte financière).
Dans ces conditions, le coût du kilowatt de perte à la pointe est Les paragraphes ci-après exposent les particularités pour
donc plus élevé en basse tension qu’en moyenne tension. chaque domaine d’étude (postes sources, réseaux MT et réseaux
Les pertes indépendantes de la puissance transitée sont BT avec postes MT/BT).
constantes sur toute l’année si l’ouvrage est sous tension. La Les calculs technico-économiques s’appuient sur des outils de
durée d’utilisation de la puissance de pointe Hmax est donc de calcul et des grandeurs électriques, dont les principes de calcul
8760 heures. La durée d’utilisation des pertes à la pointe hpertes doivent être précisés.
est aussi égale à 8760 heures. De ce fait, le coût du kilowatt des
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pertes fer est en général bien plus élevé que celui des pertes par
effet Joule.
4.1 Outils informatiques d’étude
3.8.3 Coûts d’exploitation Pour réaliser les études, les planificateurs doivent pouvoir réali-
ser les différents calculs électriques et économiques. Pour ce faire,
Les coûts d’exploitation peuvent être valorisés dans les études il existe des outils informatiques spécifiques pour réaliser les
technico-économiques. En général, on valorise le coût d’entretien études de développement des réseaux de distribution. Ils per-
des canalisations et des postes MT/BT ainsi que le coût de répara- mettent de calculer les grandeurs électriques et pour les plus
tion des incidents sur les ouvrages. performants d’entre eux, ils sont connectés au système d’informa-
tion géographique (voir § 2.1) et réalisent les calculs technico-
Les coûts unitaires d’entretien ou de réparation sont globaux par économiques. La connexion au système d’information géogra-
type d’ouvrage, ils sont calculés à partir des informations comp- phique, évite la description et la modélisation des réseaux exis-
tables et les quantités d’ouvrages correspondantes. Par exemple, le tants à chaque étude. Ce gain de temps considérable est mis à
coût d’entretien annuel d’une canalisation aérienne MT est obtenu profit pour laisser du temps à l’élaboration de solutions tech-
en divisant les dépenses d’entretien affecté aux canalisations niques pertinentes.
aériennes MT par la longueur des lignes aériennes MT.
Enedis, comme la plupart des grands distributeurs, dispose
d’un outil capable de réaliser tous les calculs nécessaires au déve-
À retenir loppement des réseaux de distribution. Il permet aussi de réaliser
les études de raccordement de la production indépendante. Afin
d’optimiser le fonctionnement des réseaux MT, il peut rechercher
– Le bilan actualisé justifie l’investissement et l’inéquation
les schémas d’exploitation à pertes minimales ou à chute de ten-
de changement d’état indique la date optimale de l’investisse-
sion équilibrée. Il existe aujourd’hui cinq ou six logiciels princi-
ment.
paux réalisant ce type de calcul.
– Le ratio bénéfice/coût permet l’interclassement des diffé-
rentes affaires à réaliser.
– Le calcul technico-économique offre la possibilité d’investir
au bon endroit, au bon moment avec la meilleure stratégie. 4.2 Principes de calcul des grandeurs
– Les décideurs doivent être conscients des aspects non électriques
valorisés dans la fonction technico-économique, comme la
puissance de court-circuit ou les aspects d’environnement par
exemple. 4.2.1 Pertes électriques
– L’élaboration des paramètres de la fonction technico-
économique relève d’une des missions de la direction tech- Disposant du coût du kilowatt de perte à la pointe en fonction
nique de l’entreprise de distribution. de la durée d’utilisation Hmax de la puissance de pointe, la valori-
– Dans cette section, les formules importantes à retenir sont sation des pertes par effet Joule ou les pertes à vide est détermi-
numérotées de (1) à (8). née sur la base des pertes en puissance à la pointe (voir l’article
[D 4 223] sur le bilan énergétique et le calcul des pertes sur les
réseaux électriques de distribution).

■ Pertes dans les canalisations


4. Études décisionnelles Pour des raisons de simplification des calculs, les pertes dié-
de développement des lectriques dans les câbles sont faibles et sont généralement
négligées dans les études de développement des réseaux de
ouvrages de distribution distribution.
Les pertes en puissance (en W) associées à l’effet Joule dans
une canalisation triphasée sont calculées par tronçon à l’aide de la
Les études décisionnelles sont des études techniques et écono- formule ci-dessous :
miques destinées à préparer et à éclairer la prise de décision. Elles
sont plus ou moins détaillées selon l’importance des investisse-
ments envisagés. En effet, les études relatives aux postes sources
sont plus complexes que celles des réseaux MT, elles-mêmes plus avec R résistance totale du tronçon en Ω,
détaillées que celles sur les études BT. En distribution, il y a peu
I intensité transitée en A,
de projets importants et des myriades de petites affaires, donc les
enjeux financiers globaux de chaque niveau de tension sont fina- Pour obtenir les pertes à la pointe dans un tronçon, il suffit de
lement assez proches. calculer la puissance perdue avec l’intensité transitée à la pointe

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■ Pertes dans les transformateurs Tmoy étant le temps de coupure moyen par incident et Pmoy la
Les transformateurs sont le siège de pertes Joule et de pertes puissance moyenne active (exprimée en kilowatts par exemple).
fer. Elles sont calculées à partir des caractéristiques des transfor- Dans la réalité, le temps de coupure est dépendant de nombreux
mateurs fournies par les constructeurs : facteurs, dont certains sont intrinsèquement liés au réseau et
d’autres indépendants, comme par exemple les conditions clima-
– pertes à vide ou pertes fer, c’est la puissance perdue dans un tiques ou de circulation au moment de l’incident. Alors pour per-
transformateur sous tension sans charge ; mettre des calculs simplifiés, il existe plusieurs manières de
– pertes en charge, c’est la puissance perdue par effet Joule calculer le temps de coupure moyen.
lorsque le transformateur est chargé à sa puissance nominale.
La méthode généralement utilisée dans les outils informatiques
La puissance perdue à vide dans un transformateur est constante consiste à fixer des temps unitaires correspondants aux diffé-
au court du temps. Le nombre d’heures d’utilisation H et hpertes de rentes phases de réalimentation :
cette puissance perdue est donc égale à 8760 heures si le transfor- – temps nécessaire pour reconfigurer le réseau à l’aide des organes
mateur est sous tension toute l’année. télécommandés ;
La puissance perdue par effet Joule à la pointe dans un trans- – temps pour reconfigurer le réseau par les organes de manœuvre
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formateur chargé à une puissance apparente Smax est donnée par manuels ;
la formule approximative ci-dessous : – durée d’indisponibilité des ouvrages en défaut (temps de rem-
placement ou de réparation ou même pour installer un groupe
électrogène provisoire).
Cette méthode permet d’estimer l’End transitoire à partir des
caractéristiques réelles des éléments constituant le réseau. Cepen-
dant elle nécessite une description détaillée des composants des
4.2.2 Estimation de la défaillance réseaux.
La valorisation de la défaillance prend en compte le coût de la Pour des études plus globales, spécifiques aux départs MT, on
puissance coupée et le coût de l’énergie non distribuée (voir peut établir une formule simplifiée qui permet d’obtenir un temps
§ 3.8.2). de coupure moyen à partir de données facilement accessibles.
La formule empirique indiquée ci-après s’applique pour un
4.2.2.1 Puissance coupée départ MT secourable par un autre départ. Elle suppose une
Un incident peut survenir à n’importe quel moment de l’année équipartition de la puissance du départ MT entre les points télé-
avec un niveau de puissance variable tout au long de l’année, la commandés.
puissance moyenne est la valeur la plus représentative et la plus
simple pour évaluer la puissance coupée annuelle. La relation
Un point télécommandé est constitué d’un ou plusieurs
entre la puissance de pointe et la puissance moyenne est donnée
appareils télécommandés situés au même endroit sur un
par la formule suivante :
départ MT, dans un poste MT/BT par exemple.

Le coût de la puissance coupée est généralement donné par kilowatt,


pour être homogène, les puissances Pmoy et Pmax sont donc expri-
mées en kilowatts.
avec Tmoy temps de coupure moyen (en heures) d’un
La puissance coupée annuelle a pour expression : incident sur un départ MT,
Ldép longueur développée du départ MT en kilomètres,
Npt nombre de points télécommandés en réseau,
En prenant par exemple un départ MT, Pmoy représente la puis- non compris le point d’ouverture,
sance moyenne en tête de départ et le nombre d’incidents du
départ est estimé à l’aide des taux incidents. T1 temps nécessaire pour reconfigurer le réseau par
les organes télécommandés,
4.2.2.2 Énergie non distribuée T2 et T3 temps nécessaires pour reconfigurer le réseau
par les organes manuels.
L’estimation du volume d’énergie non distribuée peut s’avérer
plus délicate à déterminer. En effet, dans certaines configurations, Les temps T1, T2 sont dépendants de la performance de la
il peut être nécessaire de déterminer deux types d’énergie non conduite des installations. La valeur de T1 est comprise entre 3 et
distribuée End, on définit ainsi : 15 minutes, soit entre 0,05 et 0,25 heure. Le temps T2 délai pour
se rendre au premier point d’intervention (PPI), est compris entre
– l’End transitoire, qui correspond à l’End pendant la phase des
30 et 60 minutes, soit entre 0,5 et 1 heure. Le temps T3 prend en
manœuvres pour reprendre le maximum de puissance ;
compte la longueur développée du départ MT, il est d’environ
– l’End structurelle, qui prend en compte la puissance non réali- 0,01 heure par kilomètre de réseau. Pour une exploitation donnée,
mentée après la phase des manœuvres, pendant le temps néces- ces paramètres sont estimés sur l’analyse des informations saisies
saire à la réparation ou au remplacement de l’ouvrage défaillant. lors de la collecte des incidents (voir § 2.4).
■ Énergie non distribuée transitoire ■ Énergie non distribuée structurelle
Lors d’incidents sur un élément du réseau, si les capacités des En général, l’énergie non distribuée structurelle n’est valorisée
ouvrages permettent de reprendre la quasi-totalité de la puissance que dans les études relatives aux postes sources. En effet, en cas
à la pointe par des manœuvres d’exploitation, on ne valorise que d’incident technologique important sur un poste source ou sur un
de l’énergie non distribuée transitoire. transformateur de puissance ou sur une autre partie d’un poste
Dans ce cas on a par exemple pour un départ MT : source, les conséquences peuvent être plus ou moins graves en
fonction de la charge au moment de l’incident et de la durée
d’indisponibilité de l’ouvrage en défaut.

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Les trois premières de la liste ci-dessus sont souvent initialisées


par les résultats obtenus dans les études du schéma directeur. Le
Puissance lecteur pourra consulter l’article [D 4 211] pour des compléments
sur le sujet.
Pmax Wd
Monotone Dans ce type d’étude, on compare généralement plusieurs solu-
de charge tions.
Pg
4.3.1 Élaboration des puissances pour les études
des postes sources
Comme déjà indiqué au paragraphe 2.1 concernant les données
Temps d’entrée des études, on dispose généralement de compteurs, à
8 760 [h] courbe de charge horodatée, implantés dans les postes sources.
Les données brutes sont organisées pour obtenir toutes les infor-
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mations utiles aux études.


Figure 9 – Représentation de l’énergie non distribuée structurelle Il est indispensable d’associer à cette courbe de charge, le
schéma d’exploitation dit « normal » correspondant à la période
des mesures. À partir de ce schéma d’exploitation, la courbe de
La prise en compte de la puissance moyenne par le temps charge brute est souvent corrigée pour tenir compte des reports
d’indisponibilité conduirait à un volume d’End excessif de charge significatifs, positifs ou négatifs, engendrés par des
manœuvres d’exploitation. Elle peut être également corrigée pour
La méthode exposée ci-après permet une meilleure prise en
prendre en compte les énergies et les puissances injectées par les
compte de l’End structurelle.
producteurs indépendants débitant sur le réseau correspondant.
Afin d’illustrer les principes de calcul de l’End structurelle, on Cette correction liée aux producteurs indépendants peut même
suppose la perte d’un transformateur de puissance dans un poste être retranchée à la courbe de charge en cas de refoulement au
source disposant de deux transformateurs de même puissance niveau de tension supérieure. Pour appliquer les corrections de
nominale, et n’ayant aucune possibilité de secours avec les production, il est utile de disposer au niveau du poste source d’un
départs des postes sources voisins. système de mesures capable de restituer les puissances actives et
Dans ces conditions, si la puissance à la pointe du poste source réactives horodatées, en fonction du sens du courant.
est supérieure à la puissance nominale des transformateurs, il Les productions rattachées à un poste source peuvent sous cer-
n’est pas certain que l’on puisse reprendre toute la charge en cas taines conditions participer à la puissance garantie du poste
d’incident. En effet, cela dépend de la charge du poste source au source. La prise en compte des productions dans les calculs des
moment de l’incident. puissances garanties dépend de leurs disponibilités au moment
Alors on détermine une puissance dite « garantie », Pg, elle cor- des périodes de pointe du poste source. Cette prise en compte
respond à la puissance maximum qu’il est possible d’alimenter en peut éventuellement contribuer à reporter des investissements.
cas de perte d’un transformateur à une période quelconque de La puissance maximale observée sur la courbe de charge brute
l’année. Dans notre cas, la puissance garantie est égale à la puis- peut être consécutive à des conditions climatiques anormales. Par
sance maximale délivrée par un seul transformateur. exemple, en France, la pointe se situe généralement en hiver, la puis-
L’énergie Wd représentée sur la figure 9 correspond à l’End sance maximale brute est corrigée en température pour obtenir :
totale annuelle, dans le cas où le transformateur défaillant serait – la puissance à température normale notée  ;
hors-service toute l’année. – la puissance à température minimale de base notée PTmb.
L’End structurelle probable annuelle pour l’incident considéré Ces puissances sont calculées à l’aide des formules indiquées
est fonction de la probabilité d’incident et de la durée d’indisponi- ci-après :
bilité de l’ouvrage défaillant, elle est égale à :

Dans l’exemple exposé ci-avant, nous avons considéré que les


départs MT des postes sources voisins ne participaient pas à la
avec g gradient de puissance exprimé en pourcents
réalimentation. Dans la réalité, les départs voisins contribuent
(augmentation de la puissance par degré Celsius)
souvent à reprendre une partie de la charge coupée. Dans ce cas
la puissance garantie Pg sera déterminée en tenant compte de la θ température mesurée au moment de la pointe,
puissance apportée par les autres postes sources. Il sera alors θN température normale au moment de la pointe,
nécessaire de valoriser l’End transitoire induite dans la phase de c’est la température moyenne observée sur une
réalimentation. chronique longue pour un jour défini et un lieu
donné,
θTmb température minimale de base, c’est la température
4.3 Études de développement des postes minimale dont la probabilité d’occurrence sur une
sources HT/MT chronique longue ne doit pas être dépassée plus
d’une fois par an.
Les études décisionnelles relatives aux postes sources concernent Dans le cas où l’on dispose dans un poste source des courbes
principalement les opérations indiquées ci-dessous : de charge de chaque transformateur de puissance, il est alors aisé
– la création d’un poste source ; d’obtenir la courbe de charge synchrone du poste source, il suffit
– l’ajout d’un transformateur ou d’une ligne HT à poste source d’additionner les puissances instantanées de chaque transforma-
existant ; teur. Le rapport entre la puissance de pointe du poste source et la
– le renforcement de transformateur ; somme des puissances de pointe des transformateurs est appelé
– le renouvellement des équipements d’un poste source. coefficient de foisonnement.

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Selon les principes évoqués ci-dessus, il est possible de les – le raccordement des utilisateurs des réseaux de distribution
appliquer à une zone alimentée par plusieurs postes sources. (consommateurs et producteurs).
La courbe de charge peut être représentée sous plusieurs formes : Concernant le raccordement de la production décentralisée, le
– la figure 3 représente la courbe de charge réelle sur une lecteur pourra consulter l’article [D 4 242] de ce même traité.
période d’un an ; La liste des études décisionnelles à réaliser sur les réseaux MT
– la figure 4 indique une monotone de charge annuelle, les puis- peut être longue, elle est constituée à partir des éléments suivants
sances sont classées par ordres décroissants ; provenant :
– la figure 8 montre une monotone de charge annuelle réduite. – des résultats issus de l’étude du schéma directeur,
Pour les postes sources à puissance partiellement garantie, – des demandes externes à l’entreprise (raccordement des utili-
l’exploitation des courbes de charge peut permettre le calcul de la sateurs et demande de déplacement d’ouvrage) ;
durée annuelle pendant laquelle la puissance du poste source – des demandes des exploitants concernant des évolutions ou
n’est pas garantie. En fonction de cette valeur, des études peuvent des améliorations des réseaux :
être réalisées pour éventuellement améliorer la situation. – de l’analyse des projets envisagés par les collectivités ou par
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les autres utilisateurs du domaine public ; certains d’entre eux sont


4.3.2 Principes des études relatives aux postes susceptibles de créer des opportunités de projet ;
sources – de l’exploitation des bases de données pour détecter les diffé-
rentes contraintes électriques et les éléments caractéristiques pou-
Dans le cadre des études décisionnelles relatives aux postes vant conduire à des améliorations des réseaux MT.
sources, les solutions techniques sont souvent évidentes pour les Afin de rechercher l’efficacité du bureau d’études, il est judi-
ouvrages situés dans les zones à fort taux de croissance et à forte cieux d’interclasser les différents projets d’études en séparant les
densité de charge ; la zone d’action des postes sources est directe- demandes externes et internes à l’entreprise. Les demandes
ment fonction de la densité de charge. Pour les ouvrages situés externes à l’entreprise doivent être étudiées dans les délais régle-
dans les zones à moyenne ou à faible densité de charge, il est mentaires fixés par le législateur ou à défaut dans des délais rai-
souvent nécessaire de comparer plusieurs stratégies, dont une sonnables et acceptables par les demandeurs. Les autres projets
avec une restructuration ou un développement des réseaux MT. d’études sont interclassés selon l’urgence (sécurité des personnes
En effet, dans ce cas, la zone d’action des postes sources est aussi et des biens) et selon les gains potentiels espérés sur les aspects
fonction de la charge et de la longueur des départs MT. techniques et économiques.
La justification technico-économique de ces opérations néces- Les études sont conduites en deux phases, la première consiste
site la prise en compte des éléments valorisés dans la fonction à rechercher les solutions techniques qui traitent le ou les pro-
technico-économique. L’estimation du coût des pertes électriques blèmes identifiés. La seconde phase est destinée à comparer au
et de la puissance coupée ne pose aucune difficulté, en revanche, plan technico-économique les solutions techniques envisagées et
l’évaluation du coût l’énergie non distribuée est un peu plus déli- déterminer le critère d’interclassement des projets. La décision de
cate à déterminer (voir §4.2.2). retenir tel ou tel projet s’appuie sur les résultats de l’étude tech-
nico-économique en appréciant les éléments non valorisés dans
4.3.3 Sécurisation des postes sources l’étude technico-économique.

Les coupures dues à des événements technologiques excep-


tionnels peuvent avoir des conséquences importantes, notam-
4.4.1 Élaboration des puissances pour les études
ment en cas de perte totale d’un poste source en zone urbaine.
des départs MT
Afin de prendre la mesure de cet aspect, il est utile de calculer le Dans les postes sources, on dispose généralement de la courbe
taux de sécurisation de chaque poste source. de charge de chaque départ MT. Dans le cas où ces données sont
Le calcul est réalisé en supposant un effacement total du poste indisponibles, il est nécessaire de réaliser des mesures sur une
source considéré au moment de la pointe et en évaluant la puissance période suffisamment longue pour obtenir la puissance de pointe
qu’il est possible de reprendre (sans contraintes électriques) par de chaque départ MT. Si le poste source dispose d’un ou plu-
manœuvres à partir des postes sources voisins. Le nombre de sieurs comptages à courbe de charge, il est possible de corriger
manœuvres manuelles ou télécommandées peut permettre d’estimer les intensités mesurées sur les départs MT (fonction de la date et
le pourcentage de reprise par tranche horaire de quinze minutes par de l’heure de la mesure).
exemple. Comme dans le cas des courbes de charge des postes sources,
Les résultats obtenus constituent des données importantes celles des départs MT peuvent être corrigées (voir § 4.3.1).
dans le cadre des études de développement des réseaux MT. Des calculs analogues à ceux indiqués au paragraphe 2.1 (Pmax,
Ce calcul peut également être utile pour la conduite des ouvrages, Pmoy, H, coefficient de foisonnement entre transformateurs et
essentiellement pour l’élaboration des schémas de réalimentations départs MT ou entre poste source et départs MT) peuvent être
des postes sources. envisagés sur les courbes de charge des départs MT.
La puissance de pointe d’un départ étant déterminée, il convient
alors d’estimer la contribution de chaque poste MT/BT à la pointe
4.4 Études de développement du départ MT. Ce calcul peut être réalisé de plusieurs manières en
des réseaux MT fonction des informations disponibles.
Dans le cas où les données de puissance de chaque poste MT/BT
Les études décisionnelles relatives au développement des (postes de distribution publique ou d’utilisateur MT) sont homo-
réseaux MT sont nombreuses et variées, les principales sont : gènes, par exemple issues de mesures, la formule utilisable est la
– le renforcement des canalisations ; suivante :
– le renouvellement d’ouvrages ;
– la restructuration des réseaux MT ;
– l’implantation des organes de manœuvre manuels ou télécom-
mandés ;
– le bouclage des dérivations importantes sur les réseaux MT Le coefficient k est ensuite appliqué à chacune des charges ali-
aériens ; mentées par le départ MT étudié.

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PRINCIPES ET MÉTHODES DE DÉVELOPPEMENT DES RÉSEAUX ÉLECTRIQUES DE DISTRIBUTION ___________________________________________________

Dans le cas où les données de puissances des postes MT/BT un niveau de qualité minimum. Ce couple P × L intervient dans de
seraient hétérogènes. On dispose par exemple, des puissances nombreux calculs associés aux études (chute de tension, énergie
souscrites des postes MT/BT privés et des puissances de pointe non distribuée, équilibrage des départs, etc.).
des postes MT/BT de distribution publique, données obtenues par
des mesures ou des calculs. La formule utilisable est de la forme : Les trois aspects énoncés ci-dessus peuvent être utilisés pour
établir et éventuellement interclasser la liste des études à réali-
ser, évoquée en début de paragraphe.
Pour les études décisionnelles ayant un impact sur les trois
grandeurs indiquées ci-dessus, le planificateur cherchera à se rap-
Les coefficients k1 et k2 sont ajustés à dire d’expert en fonction de procher des seuils fixés, sans pour autant les atteindre à tout prix,
la précision relative de chaque type d’information. Habituelle- notamment pour les études à court terme. Toutefois, si la solution
ment, on fixe k1 à une valeur proche de 0,8. La valeur de k2 est élaborée conduit à une augmentation significative de ces valeurs,
déterminée à l’aide de la formule ci-dessus, elle est souvent il est fort probable qu’une autre solution technique soit plus avan-
proche de 0,4. tageuse au plan technico-économique.
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L’exactitude des résultats, au niveau de chaque segment du


départ MT, est dépendante de la précision des données d’entrée. 4.4.2.1 Étude de renforcement et renouvellement
Toutefois, la précision des données d’entrée a une assez faible
influence sur les résultats globaux d’un départ MT, notamment Les études de renforcement ou de renouvellement doivent faire
sur les pertes totales par effet Joule et sur la chute de tension l’objet d’une attention particulière. En effet, l’expérience dans ce
maximale du départ MT. Ces deux grandeurs sont celles qui sont domaine montre que le renouvellement à l’identique est rarement
généralement utilisées dans les études des réseaux MT. En consé- la meilleure solution. Le renforcement de sections moyennes sur
quence, à défaut d’informations plus précises, il est possible, mais un parcours sensiblement équivalent à celui de la canalisation
à éviter, d’utiliser la puissance installée dans les postes MT/BT. existante n’est pas forcément la solution la plus économique, sur-
tout si l’ouvrage concerné n’est pas amorti. Dans ces deux cas
particuliers, il est indispensable d’étudier au moins une solution
4.4.2 Principes des études relatives de restructuration des réseaux MT. Concernant les renouvelle-
aux réseaux MT ments, il est probablement avantageux d’étudier également une
solution de maintenance de l’ouvrage
Les études des réseaux MT sont réalisées dans un cadre défini,
souvent explicite dans la politique technique du distributeur. Les
projets techniques d’évolution des réseaux MT doivent contribuer 4.4.2.2 Choix de la section des conducteurs
à l’amélioration globale du système électrique de distribution. La section des conducteurs doit au moins satisfaire les deux
Sans règles précises et sans vision à long terme, les solutions règles énoncées ci-dessous :
techniques permettant de résoudre un problème identifié peuvent – l’intensité la plus élevée doit être, en toutes circonstances, bien
être nombreuses, d’autant plus que pour chacune d’elles, il existe inférieure à l’intensité admissible des conducteurs ;
aussi des options sur, par exemple, le choix des sections ou
d’implantation des organes de coupure. – la section retenue doit respecter la chute de tension maximale
autorisée en extrémité de réseau.
Dans le but de faciliter la tâche des planificateurs, il est
indispensable qu’ils disposent de règles de développement des Ces deux règles ne garantissent pas que la section choisie soit
réseaux MT. Certaines sont plutôt contractuelles, comme par la plus économique. Les calculs réalisés ci-après permettent de
exemple la chute de tension maximale autorisée. D’autres sont déterminer la section économique à employer.
dépendantes des caractéristiques intrinsèques des conducteurs, Dans l’exemple ci-après, on cherche à déterminer la section
comme les intensités maximales transitées dans les canalisations économique en fonction de la puissance apparente au moment de
ou les puissances de court-circuit admissibles. En plus de ces l’installation de la canalisation. Les trois sections étudiées sont
deux règles incontournables, il est souhaitable d’établir d’autres indiquées dans la légende de la figure 10. Pour ce calcul, on
règles plus explicites pour les planificateurs. Elles peuvent résul- considère que les taux d’incidents, les coûts d’entretien et le coût
ter d’études préalables globales, les plus usuelles sont précisées du génie civil sont identiques pour toutes les sections étudiées. En
ci-après. réalisant l’étude sur la durée de vie des câbles (40 ans), la valeur
■ Longueur maximale des départs MT d’usage devient nulle.
Pour les conducteurs généralement utilisés, elle permet de res- Dans ces conditions la fonction d’optimisations (1) présentée au
pecter les contraintes électriques et d’obtenir un niveau de qualité paragraphe 3.2 devient :
de fourniture compatible avec les objectifs de l’entreprise. La
valeur retenue doit être compatible avec les protections installées
dans les postes sources. Elle est définie en corrélation avec la
densité de charge à desservir. Elle traduit le seuil minimal de
continuité de fourniture (nombre de coupures longues, brèves et avec Cact coût actualisé sur N années,
très brèves).
I(0) investissement à l’année initiale,
■ Puissance maximale d’un départ MT
C coût du kilowatt de pertes à la pointe,
La valeur retenue doit permettre un fonctionnement optimum
en régime normal et correct en régime de secours (intensité p(n) pertes par effet Joule à la pointe à l’année n,
admissible des matériels). Elle est également fixée en fonction de
la densité de charge. i taux d’actualisation,
N nombre d’années de l’étude.
■ Produit e × s maximal d’un départ MT
Le produit maximal de la puissance multipliée par la longueur Par ailleurs, on dispose des trois relations classiques suivantes :
développée est un paramètre très utile pour le développement des
réseaux MT dans les zones à faible densité de charge. Il est déter-
miné pour respecter la chute de tension autorisée et pour atteindre

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si par erreur, on choisit une section trop faible, le surcoût actualisé


peut être élevé ; sur le graphique de la figure 10, il s’agit de l’écart
120,00 entre les courbes pour des puissances importantes.
Afin d’assurer un secours efficace des départs MT et de préser-
100,00
ver l’avenir en évitant ou en limitant les renforcements ultérieurs,
Coût actualisé [k€]

on recommande de réaliser la principale avec une forte section


80,00
uniforme sur toute sa longueur.
60,00 La lecture du graphique (figure 10) montre que les distributeurs
ont tout intérêt à limiter le nombre des sections utilisables sur les
40,00 réseaux MT. Pour les réseaux MT urbains, il est certainement éco-
nomique de généraliser la section 2402 en aluminium. Une étude
20,00 comparable est envisageable pour déterminer la section écono-
mique des réseaux MT aériens.
0,00
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En général, la section économique est nettement supérieure à la


0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5 5,5 6 6,5 7
section déterminée à partir des contraintes électriques (intensité
Puissance max [MVA] admissible et chute de tension). Le coefficient de charge des cana-
lisations optimisées au plan technico-économique est nettement
3 × 952 Alu 3 × 1502 Alu 3 × 2402 Alu inférieur à 50 % à l’année initiale. En plus de l’économie sur les
pertes, ce point présente également l’avantage de permettre les
secours des départs sans investissement supplémentaire. Par ail-
Figure 10 – Choix de la section des conducteurs leurs, l’emploi de fortes sections permet d’éviter les renforce-
ments ultérieurs des canalisations.
Un développement à l’aide des trois relations ci-dessus, permet 4.4.2.3 Choix du nombre de points télécommandés
de mettre le coût actualisé sous la forme :
Une étude analogue à celle du choix de conducteurs peut être
réalisée pour déterminer le nombre de points télécommandés à
installer sur un départ MT. Ce calcul destiné à déterminer le
nombre de points télécommandés à installer sur un départ MT est
donné à titre d’exemple.
avec Cact coût actualisé sur N années (en k€),
Bien que les organes de manœuvre télécommandés soient
I(0) investissement à l’année initiale (en k€), utiles pour les actes d’exploitation, ils sont surtout installés pour
C coût du kilowatt de pertes à la pointe (en €/kW), réduire les temps de coupure lors des incidents. C’est sur la base
R résistance (en Ω/km), des gains en énergie non distribuée que les calculs suivants sont
réalisés. À noter que les appareils télécommandés doivent être
S(0) puissance à l’année initiale (en MVA), équipés d’un indicateur de passage de courant de défaut fiable, ce
U tension du réseau (en kV), dispositif est utile pour le personnel chargé de conduite, il est
N nombre d’années de l’étude, aussi fondamental pour une conduite automatisée.
τ taux d’accroissement des charges, En négligeant le coût d’entretien qui est plus ou moins com-
pensé par les économies liées aux actes d’exploitation la formule
i taux d’actualisation.
du bilan actualisé (1) exposée au paragraphe 3.2 devient :
Le graphique de la figure 10 a été établi avec τ = 2 % ; i = 8 % ;
N = 40 ans ; U = 20 kV et C = 164 €/KW à la pointe pour une durée
d’utilisation de la puissance de pointe de 3500 heures. Le
tableau 3 donne les caractéristiques des conducteurs étudiés.
Sur le graphique de la figure 10, dès que la puissance initiale Cette formule peut se mettre sous la forme :
est égale ou supérieure à 3 MVA, il est plus économique de retenir
la section 3 × 2402 en aluminium, c’est celle qui présente le coût
actualisé le plus faible.
On remarquera que les conséquences d’une erreur de choix
peuvent coûter cher à l’entreprise. En effet, si par erreur, on choisit avec Cact coût actualisé sur N années (en k€),
une section trop forte, l’écart maximum sera égal à la différence I(0) investissement à l’année initiale (en k€), soit le
des coûts d’achat des câbles ; sur le graphique de la figure 10, nombre de points télécommandés par le coût
c’est l’écart entre les courbes pour une puissance nulle. À l’inverse, moyen d’un point télécommandé,
B coût du kilowattheure d’End (en k€/kW),
End(n) énergie non distribuée à l’année n,
Tableau 3 – Caractéristiques
des conducteurs étudiés Pmax(0) puissance de pointe à l’année initiale (en kW),
H nombre d’heures d’utilisation de la puissance de
Résistance Coût pointe,
Section étudiée à 20 °C d’investissement
[Ω/km] [k€/km] Tmoy temps de coupure moyen par incident (en h) (voir
formule simplifiée au § 4.1.2.2),
3 × 952 en aluminium 0,320 16,0 Ncl nombre de coupures longues (fonction des taux
d’incidents),
3 × 1502 en aluminium 0,206 19.0
τ taux d’accroissement des charges,
3 × 2402 en aluminium 0,125 25,0
i taux d’actualisation.

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Cette relation montre que le nombre optimum de points télé- Le nombre de points télécommandés par départ étant déterminé,
commandés pour un départ est dépendant de sa longueur ou plus il reste à préciser leurs positions sur le départ. Sauf cas particulier,
précisément du nombre d’incidents et de sa puissance. dans le but de réduire le temps de coupure moyen, il est préférable
La formule ci-dessus a été utilisée pour élaborer le graphique d’implanter les points télécommandés sur la principale du départ
représenté à la figure 11. Les données et paramètres associés au MT. Pour cela, la méthode la plus simple consiste à les répartir en
graphique de la figure 11 sont les suivants : équilibrant les produits P x Léquivalente des poches entre deux points
télécommandés, ou pour être plus rigoureux en équilibrant le pro-
– le coût moyen d’un point télécommandé est 10 k€ ; duit de la puissance par le nombre de coupures longues. La
– la longueur totale du départ étudié est 35 km (départ purement figure 12 illustre la répartition des points télécommandés.
aérien) ;
– le taux d’incident de référence est 5 incidents pour 100 km La longueur équivalente d’un départ MT est calculée de la
par an ; manière suivante, τi étant les taux d’incidents :
– le coût du kilowattheure d’End est 9,2 €/kWh ;
– le nombre d’heures d’utilisation de la puissance maximale est
3500 heures ;
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– le taux d’actualisation est 8 % ; Dans le cas d’un point télécommandé situé dans un poste MT/BT
– le taux d’accroissement des charges est 2 % ; en coupure d’artère par exemple, plusieurs directions peuvent être
– la durée de vie des points télécommandés est 15 ans, télécommandées, si la puissance du poste est relativement impor-
– le temps de coupure moyen par incident est calculé avec la for- tante ou si le poste alimente des utilisateurs sensibles aux coupures
mule simplifiée (voir § 4.2.2.2) T1 = 0,05, T2 = 0,85 et T3 = 0,01. longues, ou encore si l’origine d’une dérivation importante est située
Pour un départ de 35 km de longueur totale et d’une puissance au niveau du point télécommandé.
à la pointe de 2 MW, le nombre optimal de points télécommandés Si la puissance de la poche est importante, alors la longueur, et
est 3 (voir figure 11). par conséquent la probabilité d’incidents, est réduite.

Remarque : les principes exposés pour déterminer et posi-


120,00 tionner les points télécommandés sont applicables pour les
appareils de manœuvre manuels. Cette façon de faire peut éga-
100,00 lement servir à définir les principaux points d’intervention (PPI),
destinés à la conduite des installations.
Coût actualisé [k€]

80,00

60,00 4.4.2.4 Études de changement de tension


Les changements de tension de grande ampleur font partie des
40,00
grands choix techniques, ils ont des impacts très importants sur le
long terme et sont donc décidés au plus haut niveau de l’entreprise
20,00
de distribution. En effet, les changements de tension peuvent
nécessiter des investissements très importants et ont des consé-
0,00
quences à long terme sur la qualité de fourniture
0
30
0
60
0
90
0 0 0 50 0 80 0 10 0 40 0 70 0 0 0 0 30 0 60 0
12 1 1 2 2 2 3 3 3 La mise en œuvre d’une telle décision nécessitera plusieurs
Puissance max [kW] décennies. Dans une première phase, tous les investissements
seront réalisés avec des techniques adaptées au niveau de tension
0 P-Télé 1 P-Télé 2 P-Télé 3 P-Télé 4 P-Télé 5 P-Télé
retenue. Concernant les mutations de transformateurs MT/BT,
elles seront réalisées progressivement avec des transformateurs
Figure 11 – Nombre de points télécommandés par départ MT disposant d’un commutateur de changement de tension primaire.

P2 × L2 équi Point télécommandé


P1 × L1 équi 3 organes
P4 × L4 équi

Point télécommandé
P3 × L3 équi 1 organe

Figure 12 – Répartition des points télécommandés sur un départ MT

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____________________________________________________ PRINCIPES ET MÉTHODES DE DÉVELOPPEMENT DES RÉSEAUX ÉLECTRIQUES DE DISTRIBUTION

Pendant cette phase de préparation, il est indispensable d’étudier – les réclamations des utilisateurs ;
avec chaque utilisateur du réseau MT les options envisageables – les remontées des exploitants des réseaux BT concernant les
du changement de tension. En effet, dans les opérations de chan- modifications ou les évolutions des réseaux BT.
gement de tension, l’une des principales difficultés concerne le
changement de tension des postes privés. Tous ces projets sont regroupés par famille. Les projets de
chaque famille sont hiérarchisés à l’aide de critères représentatifs
Quand la décision est retenue et que la phase de préparation de l’urgence et des gains potentiels, comme par exemple l’ampli-
est suffisamment avancée, il est nécessaire d’envisager la réalisa- tude des chutes de tension et le nombre de clients mal alimentés
tion d’études décisionnelles, qui sont souvent initialisées par des
contraintes électriques. Dans ces conditions, l’étude consiste à
comparer, au plan technico-économique, la solution de renforce- 4.5.1 Puissances pour les études en basse tension
ment et la solution de changement de tension.
Les études décisionnelles relatives au changement de tension Compte tenu de la quantité d’ouvrages BT et de la diversité des
seront réalisées à des mailles beaucoup plus restreintes. Une ana- utilisateurs raccordés sur ces réseaux, la connaissance des
lyse des matériels installés sera réalisée pour définir la solution la charges reste délicate à déterminer à un coût acceptable. Dans ce
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plus économique. Suivant les volumes d’ouvrages compatibles contexte, les puissances en basse tension au niveau des transfor-
avec la nouvelle tension on retiendra l’une des deux méthodes mateurs et des départs BT peuvent être obtenues de manières
indiquées ci-dessous. différentes selon les moyens mis à disposition par l’entreprise
pour traiter ce sujet.
■ Méthode par superposition L’option largement mise en œuvre dans les pays en voie de
Cette méthode consiste à réaliser un nouveau réseau en super- développement consiste à réaliser des campagnes de mesures
position de l’ancien, sur lequel on raccorde les nouvelles charges. annuelles. Les trois tensions simples et composées sont mesurées
Les charges raccordées à l’ancien réseau sont progressivement au secondaire du transformateur, les intensités de phase et de
transférées sur le nouveau réseau. Cette façon de faire peut se neutre sont mesurées à la pince ampèremétrique, à la sortie du
justifier dans le cas où la grande majorité des réseaux existants transformateur et sur les départs BT. Ces mesures sont effectuées
est incompatible avec la nouvelle tension. Des autotransforma- sur chaque poste MT/BT, pendant la période supposée de la
teurs sont installés aux points frontières pour assurer les secours pointe globale du réseau.
entre les deux réseaux.
Cette méthode est imprécise et ne permet pas forcément d’obte-
■ Méthode par substitution nir les puissances de pointes réelles du poste et des départs BT.
Cependant elle reste indispensable pour réaliser les études et esti-
Cette méthode est généralement utilisée lorsque la majorité des
mer les charges sur les réseaux. En revanche, elle ne donne
réseaux existants est compatible avec le nouveau niveau de tension.
aucune information sur les points de charge raccordés en BT. De
Dans cette méthode, on remplace progressivement les éléments des
plus la mise en œuvre de cette méthode nécessite beaucoup de
réseaux existants inadaptés à la nouvelle tension et on effectue le
main-d’œuvre, mobilisée sur une période assez courte.
changement tension de zone souvent composée de plusieurs
départs MT pour limiter le nombre d’autotransformateurs à installer. Il existe des distributeurs qui ont installé des compteurs à
courbe de charge au niveau du transformateur dans chaque poste
MT/BT. Si cette solution permet d’obtenir une certaine précision la
4.5 Études de développement puissance de pointe de chaque poste MT/BT, elle reste imparfaite
pour estimer la charge des départs BT.
des réseaux BT
En France, la connaissance détaillée des charges sur les
Les réseaux de distribution basse tension représentent une part ouvrages BT depuis le poste MT/BT jusqu’au client BT est obtenue
significative du patrimoine d’une entreprise de distribution. De à l’aide d’un modèle de charge qui estime les puissances appelées
plus, les investissements alloués au développement et aux évolu- par chaque client BT à partir d’analyses statistiques fondées sur
tions des réseaux de distribution BT constituent un enjeu impor- des campagnes de mesures ponctuelles. Les principaux para-
tant des distributeurs d’énergie électrique. C’est la raison pour mètres contribuant à ces calculs sont :
laquelle, il est essentiel de réaliser des études de qualité permet-
– le secteur d’activité des clients BT ;
tant de réaliser des économies à moyen et long terme. Les études
décisionnelles relatives au développement des réseaux BT sont, – la puissance souscrite des clients BT et l’option tarifaire ;
pour les plus fréquentes : – l’historique des consommations de chaque client ;
– le renforcement des canalisations BT pour pallier aux contraintes – la relation entre la consommation et la température observée.
électriques (intensité et chute de tension) ; Le modèle de charge restitue pour chaque client une courbe
– le renouvellement d’ouvrages BT vétustes ; journalière composée de 24 puissances en jour ouvrable et une
– la création ou le renforcement de postes MT/BT ; courbe journalière composée de 24 puissances en jour de fin de
– le raccordement des utilisateurs. semaine.
Comme pour les études MT, avant de réaliser les études déci- La sommation des courbes de charge de l’ensemble des clients
sionnelles, il est judicieux d’établir la liste, la plus exhaustive pos- permet d’obtenir deux courbes de charge journalière. L’exploita-
sible, des affaires à étudier. Afin de lancer en priorité les affaires tion de ces courbes permet de déterminer la puissance de pointe
les plus urgentes, il est utile d’effectuer un interclassement en du poste MT/BT et des départs BT, ainsi que le type de jour et
commençant par les opérations impliquant la sécurité des per- l’heure de la pointe du poste MT/BT. Par cette méthode, la réparti-
sonnes et des biens, suivi par les contraintes d’intensité. Les opé- tion des charges sur les départs BT est connue avec une précision
rations concernant les demandes externes sont traitées au fil de largement suffisante.
l’eau.
Cette liste est élaborée à partir d’informations diverses, comme
par exemple : Remarque : le déploiement des compteurs communicants va
– les demandes externes à l’entreprise (raccordement des utilisa- probablement contribuer à l’amélioration de la connaissance
teurs BT et déplacement d’ouvrages) ; des charges BT, soit en améliorant la pertinence des modèles
– les éléments fournis par l’analyse des bases de données des de charge, soit en accédant directement aux courbes de charge
réseaux ; des clients.

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PRINCIPES ET MÉTHODES DE DÉVELOPPEMENT DES RÉSEAUX ÉLECTRIQUES DE DISTRIBUTION ___________________________________________________

4.5.2 Principes d’études des postes MT/BT 4.5.2.2 Règles de développement des réseaux BT
et des réseaux BT Quel que soit le mode d’étude, dans le but d’obtenir un déve-
loppement harmonisé des postes MT/BT et des réseaux BT, il est
Contrairement au développement des réseaux MT, la notion de
utile de définir des règles permettant d’élaborer les solutions tech-
schéma directeur est inadaptée au développement des réseaux
niques de développement des réseaux BT. En principe, ces règles
BT. Effectivement, la réalisation d’un schéma directeur BT repré-
sont établies à l’aide de l’approche technico-économique, elles
senterait un travail considérable. De plus, son efficacité et sa vali-
doivent prendre en compte les éléments ci-dessous :
dité seraient très limitées dans le temps. Les différents sujets
indiqués ci-dessous renforcent les propos précédents : – adapter les réseaux à la densité de charge ;
– prendre en compte les taux de croissance moyens ;
– les évolutions rapides du bâti rendent les prévisions incer-
– optimiser les pertes techniques ;
taines et obsolètes à court terme ;
– limiter ou éviter les contraintes électriques ;
– la précision et l’incidence du taux de croissance à la maille
– permettre un fonctionnement correct des protections ;
d’un poste MT/BT ne sont absolument pas comparables à ceux
étudiés à la maille d’un ou plusieurs postes sources ; – limiter les renforcements ultérieurs ;
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– permettre une capacité d’accueil suffisante et adaptée au taux


– la structure des réseaux BT est purement arborescente et les
de croissance ;
éventuelles liaisons entre les départs BT se créent naturellement
au cours des évolutions du réseau et notamment lors de la créa- – réduire le nombre d’incidents.
tion d’un poste MT/BT ; Deux types de règles peuvent être définis pour encadrer les
– enfin, les erreurs faites lors du développement des réseaux BT développements des réseaux BT. Le premier jeu de règles tech-
ont des conséquences techniques et économiques globalement niques est utilisé pour la réalisation des études BT, il est destiné à
très limitées, d’autant plus que la structure des réseaux BT entre l’élaboration des solutions. Le second jeu de règles techniques
deux ou plusieurs postes MT/BT n’a que très peu d’incidence en permet de détecter les ouvrages sur lesquels il est nécessaire
matière d’exploitation. d’initialiser des études, il met évidence en quelque sorte des
seuils de déclenchement d’étude.
Par expérience, on constate souvent que les études BT sont
réalisées sur la base des contraintes d’intensité et de chute de ■ Choix des sections
tension. Or, ces deux paramètres s’avèrent souvent insuffisants
Le choix des sections BT peut être déterminé sur la base de
pour développer des réseaux optimisés techniquement et écono-
l’étude technico-économique présentée pour les sections des
miquement. En effet, le respect de la chute de tension ne permet
réseaux MT (voir § 4.4.2.2). En général, ces études montrent l’inté-
pas de s’assurer que le niveau de pertes est optimisé ou que les
rêt de limiter le nombre de sections utilisables sur les réseaux BT.
protections permettront d’éliminer les défauts en extrémité de
Elles présentent aussi l’avantage d’utiliser plus fréquemment les
réseau. D’autre part, le traitement d’une contrainte d’intensité ne
fortes sections, ce qui limitera les renforcements ultérieurs.
garantit pas que le choix soit optimum au niveau des pertes par
effet Joule par exemple. ■ Longueur des circuits et des départs BT
Afin d’optimiser les réseaux de distribution BT, les études
peuvent être réalisées selon les mêmes principes que ceux utilisés
pour les réseaux MT, y compris en intégrant les comparaisons La longueur d’un circuit correspond à la longueur des canali-
technico-économiques des solutions techniques envisagées. Néan- sations entre le poste MT/BT et une des extrémités du départ
moins, cette option impose des outils de calcul performants et BT. La longueur développée d’un départ BT est la somme des
connectés au système d’information géographique. longueurs alimentées par le départ BT.

Les études BT peuvent aussi être menées plus simplement à


l’aide de règles techniques (voir § 4.5.2.2). On notera cependant ■ Règles de développement des postes MT/BT et des départs BT
que ces règles techniques sont également indispensables quel Les principales règles indiquées dans le tableau 4 sont données
que soit le principe d’étude. à titre indicatif, elles correspondent à des réseaux basse tension
alimentés sous une tension triphasée de 380 à 400 volts. Chaque
4.5.2.1 Contraintes électriques rencontrées distributeur doit déterminer ses propres règles en fonction des
sur les réseaux BT caractéristiques de ses réseaux.
Sur les réseaux alimentés en basse tension, les principales Les valeurs indiquées dans le tableau 4 sont appréciées à dire
contraintes rencontrées sont indiquées ci-dessous : d’expert, elles s’appuient cependant sur divers calculs électro-
– surcharge des transformateurs MT/BT ; techniques (chute de tension, puissance de court-circuit, calcul
des protections, etc.) et technico-économiques (choix des sec-
– contraintes d’intensité (dépassement de l’intensité admissible tions, optimisation des mutations de transformateurs, etc.).
dans les canalisations) ;
– chutes de tension excessives en extrémité de réseau (≥ à 10 % Les règles relatives à la longueur visent la qualité de la tension et
par exemple) ; l’élimination des défauts éloignés. Celles concernant la puissance
participent également à la qualité de la tension. Elles contribuent
– surtensions excessives dues à la production raccordée en BT ; aussi à l’optimisation des pertes par effet Joule. Les règles de réfé-
– déséquilibres du système triphasé, dus au raccordement de rence associées aux études permettent une certaine capacité
charge en monophasé, il peut induire des chutes de tension et des d’accueil et limitent les investissements de renforcement répétés sur
surtensions ; le court terme.
– gradient de chute de tension (> à 2 % par exemple).
La charge maximale d’un transformateur est dépendante du cli-
mat et de la période de la pointe.
Le gradient de chute de tension est la chute de tension supplé- D’autres règles de développement de réseaux BT peuvent être
mentaire en pourcents pour un kilovoltampère raccordé en mono- envisagées, on peut citer par exemple le produit P × L maximum
phasé. Cet aspect est contraignant en extrémité de réseau, il est d’un circuit, ou encore la charge maximale d’un transformateur
souvent à l’origine des réclamations des utilisateurs. Le gradient sur poteau dans les études.
de chute de tension est indépendant de la charge du départ BT, il L’utilisation du produit P × L est très intéressante pour équili-
est représentatif de la puissance de court-circuit du réseau. brer les départs BT d’un ou de plusieurs postes MT/BT.

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____________________________________________________ PRINCIPES ET MÉTHODES DE DÉVELOPPEMENT DES RÉSEAUX ÉLECTRIQUES DE DISTRIBUTION

Tableau 4 – Règles de dimensionnement des réseaux BT

Type de zones Urbaines Rurales

Hypothèse Référence Seuils Référence Seuils de


des études de contrainte des études contrainte

Longueur maximale d’un circuit


250 350 350 450
[m]

Longueur développée maximale


d’un départ BT 400 550 550 700
[m]
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Puissance maximale des départs BT


125 200 80 120
[kVA]

Charge maximale d’un transformateur Entre 40 et 65 % Entre 90 et 110 % Entre 40 et 65 % Entre 90 et 110 %

Les règles peuvent aussi être définies en fonction du type de 4.5.2.6 Études de raccordement des utilisateurs BT
poste MT/BT, en effet, la puissance d’un départ BT issu d’un poste
Les demandes de raccordements de nouveaux utilisateurs sur les
sur poteau n’est pas comparable à celle d’un poste en cabine.
réseaux BT sont nombreuses et doivent être traitées dans des
Par ailleurs, pour chaque section des réseaux BT, il existe une délais réduits. Par ailleurs, certaines d’entre elles, positionnées sur
intensité limite à partir de laquelle, il est rentable d’envisager le des réseaux robustes, ne présentent aucune difficulté et peuvent
remplacement par une section plus forte. Cette intensité limite être traitées sans étude particulière. En revanche, d’autres raccorde-
peut être déterminée à l’aide de l’approche technico-économique. ments peuvent dégrader la qualité de fourniture vue par les utilisa-
En général, l’intensité limite est proche de 75 % de l’intensité teurs existants et peuvent générer des contraintes d’intensité, sur le
admissible. poste MT/BT ou sur les réseaux BT, pouvant nuire à l’intégrité du
réseau.
4.5.2.3 Étude des contraintes électriques Dans ces conditions, il est nécessaire de disposer de moyens
informatiques simples, permettant de filtrer les affaires pour les-
Généralement pour traiter une contrainte électrique il existe
quelles il est utile de réaliser une étude particulière et celles dont
quatre solutions dont une sans investissement, elle consiste à
le raccordement peut être effectué sans difficulté en respectant
modifier le schéma d’exploitation pour lever la contrainte. Les
certaines règles techniques.
trois autres stratégies sont :
Cette manière de faire permet de réduire les délais de raccorde-
– le renforcement des canalisations BT du ou des départs en
ment et d’apporter des solutions aux affaires susceptibles d’induire
contrainte ;
des contraintes techniques. Cela permet aussi de limiter les récla-
– le dédoublement du ou des départs en contrainte ; mations des utilisateurs en traitant les éventuels problèmes avant
– la création d’un poste MT/BT. ou en même temps que le raccordement.
Sans outil adapté, la comparaison entre les trois stratégies n’est
pas toujours évidente. En effet, les investissements et les gains sur les
pertes sont différents, de plus, la durée de vie des stratégies est éga- À retenir
lement différente. Dans ces conditions, la solution à retenir est celle
qui présente le meilleur bilan actualisé. Pour réaliser ce type d’étude, – La qualité des études est directement liée à la qualité des
il est préférable d’utiliser un outil de calcul destiné aux études BT. données d’entrée.
Cependant, il est aussi possible d’utiliser un tableur, comme Excel par – Les investissements concernant les postes sources et les
exemple pour réaliser l’étude technico-économique réseaux MT doivent permettre d’améliorer le réseau d’aujourd’hui
et de contribuer au bon fonctionnement des réseaux à long terme.
4.5.2.4 Études de renforcement et de renouvellement Ces investissements sont orientés par le schéma directeur de
développement des réseaux MT.
Comme en MT, mais dans une moindre mesure, les renouvelle- – La puissance maximale des départs MT doit être limitée
ments à l’identique ou les renforcements des sections moyennes pour assurer des secours mutuels efficaces et compatibles
ne correspondent pas toujours à la meilleure solution. Ces opéra- avec une plus grande automatisation de la conduite des instal-
tions doivent faire l’objet d’une comparaison avec une autre solu- lations.
tion (dédoublement du départ BT ou restructuration des réseaux). – Les investissements sur les réseaux BT doivent participer à
la maîtrise des pertes et permettre d’améliorer la qualité de la
4.5.2.5 Études de restructuration tension.

Les études de restructuration des réseaux BT ou les études de


dédoublement de départs BT doivent être réalisées sur une zone
d’étude comprenant le poste MT/BT étudié et les postes MT/BT
voisins avec les départs BT en direction du poste étudié. 5. Conclusion
Dans ce type d’étude, il est primordial d’équilibrer la zone
d’action de chaque poste MT/BT. Il est également nécessaire Les distributeurs d’énergie électrique doivent utiliser à bon
d’équilibrer les départs BT d’une même zone, en général, l’utilisa- escient leurs ressources financières dédiées aux ouvrages de distri-
tion du produit P × L est une approche simple et efficace. bution, pour disposer d’un réseau adapté au contexte du territoire

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PRINCIPES ET MÉTHODES DE DÉVELOPPEMENT DES RÉSEAUX ÉLECTRIQUES DE DISTRIBUTION ___________________________________________________

sur lequel s’exerce l’activité de distributeur et fonctionnant au plus


proche de l’optimum technique et économique. L’approche tech- 6. Glossaire
nico-économique appliquée aux réseaux de distribution correspond
assez bien à cette notion de service public, elle prend en compte les BT
intérêts du distributeur, mais également les intérêts des utilisateurs
Basse tension, terme désignant la tension alternative efficace
et des collectivités.
comprise entre 50 V et 500 V.
Les planificateurs s’appuient sur des outils de calcul de plus en Bouclage
plus performants, mais la qualité des études dépend de la perspica-
cité des solutions techniques envisagées. Elle dépend aussi de la Canalisation située généralement entre deux départs MT. La
qualité et de la fiabilité des données d’entrée. En effet, la connais- séparation entre les deux départs MT est assurée par un appareil
sance de l’architecture des réseaux et des charges alimentées est de coupure en position « ouvert ».
indispensable pour obtenir des résultats satisfaisants. Toutefois, il Dérivation
faut garder à l’esprit que les études sont réalisées avec des approxi- Partie de réseau issue de la principale, alimentant plusieurs
mations. Dans ces conditions, le niveau de précision des données postes MT/BT.
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d’entrée doit être suffisant sans être excessif.


End
Les principes exposés tout long de cet article sont essentiels
pour effectuer des études de qualité, nécessaires à l’obtention de Énergie non distribuée, volume d’énergie qui aurait été distri-
réseaux performants et adaptés aux évolutions futures. Cepen- buée en l’absence d’incident.
dant, les compétences du personnel d’étude et des décideurs sont Enedis
tout autant fondamentales dans la démarche globale. En effet, ils Principal gestionnaire des réseaux de distribution en France.
doivent avoir une certaine vision de l’avenir et être en capacité
d’apprécier tous les éléments non valorisés dans les résultats chif- HT
frés des études. Haute tension, terme désignant la tension alternative efficace
comprise entre 50 et 150 kV.
Les investissements doivent être choisis avec la plus grande
attention pour disposer d’un réseau simple et robuste. Ces deux MT
qualificatifs, offrant la possibilité de s’orienter plus aisément, vers Moyenne tension, terme désignant la tension alternative effi-
une plus grande automatisation des réseaux de distribution MT. cace comprise entre 1 000 V et 50 kV.
De plus, les progrès en matière de communication vont probable-
ment permettre d’accroître l’installation d’appareils télécomman- PPI
dés sur les réseaux MT. Principaux points d’intervention, points de tronçonnement pré-
définis permettant de reprendre l’alimentation d’un départ en cas
En basse tension, le développement des compteurs communi- de défaut.
cants va offrir de nouvelles perspectives en matière de connais-
sance des charges sur ces réseaux. Par ailleurs, ces appareils Principale
communicants vont fournir des informations utiles à l’exploitation L’artère principale d’un départ est l’élément le plus important.
des réseaux BT, notamment en cas d’incident sur les réseaux BT Elle est constituée de canalisations en forte section, elle va du
ou les branchements BT. poste au point de secours principal.
Enfin, dans l’élaboration des solutions techniques, il est impor- Schéma normal d’exploitation
tant d’être conscient que la continuité de fourniture vue par les Il s’agit du schéma de fonctionnement habituel du réseau (hors
utilisateurs des réseaux de distribution est principalement dépen- incident et hors travaux).
dante des réseaux MT et que la qualité de la tension (chute de
tension et gradient de chute de tension) est dépendante des SIG
réseaux BT. Système d’information géographique.

D 4 212 – 24 Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés

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P
O
U
Principes et méthodes R
de développement des réseaux
E
électriques de distribution N

par Alain COIFFIER


S
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Ingénieur du Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM)


Ex-Chef de service à la Direction Réseau d’ERDF (Électricité Réseau de Distribution France)
A
Sources bibliographiques
V
[1] EDF. – Le calcul économique et le système [2] EDF. – La planification des réseaux élec-
O
électrique. Principes élémentaires. Service
des Études économiques générales EDF
Eyrolles (1979).
triques. Collection de la direction des études
et recherches d’EDF Eyrolles (1984). I
R
À lire également dans nos bases
COIFFIER (A.). – Structure des réseaux de distribu-
tion. [D 4 210] Réseaux électriques et applica-
tions (2021).
ABBES (J.-B.). – Bilan énergétique et pertes tech-
niques dans un réseau électrique. [D 4 223].
FRAISSE (J.-L.) et HORSON (J.-P.). – Raccordement
de la production décentralisée aux réseaux de
distribution – Aspects techniques. [D 4 242]
P
DOULET (A.) et HORSON (J.-P.). – Réseaux de
COIFFIER (A.). – Schémas directeurs de développe-
ment des réseaux de distribution. [D 4 211]
distribution-Enfouissement. [D 4 225] Réseaux
électriques et applications (2008).
Réseaux électriques et applications (2010).
CHERON (J.). – Système de communication Linky – L
Réseaux électriques et applications (2021).  Technologie et apports. [D 4 965] Réseaux
électriques et applications (2020).
U
Normes et standards S
NF C 18-510 2012 Opérations sur les ouvrages et ins-
tallations électriques et dans un
environnement électrique – Préven-
tion du risque électrique
6 - 2021
Doc. D 4 212

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